| She is the book he can't put down. ¤ Prim(e)tim(e) |
| | (#)Lun 7 Juin 2021 - 7:44 | |
| Ils feront attention au bien être de l'autre, c'est d'ores et déjà le cas par ailleurs. Tim ne la laissera pas se faire du mal parce qu'il sait qu'elle aura des mauvais jours, tout comme lui aura les siens de son côté, c'est un fait inévitable: il n'a pas réglé tous ses traumatismes et peut être qu'elle devra supporter ses cauchemars nocturnes, la douleur palpitante sur sa peau qui s'embrase, le moindre toucher le faisant tomber en sanglots. Il n'y a jamais rien qui puisse l'apaiser dans ces instants là, juste attendre que le tout cesse, que le mal se dissipe. Les heures peuvent parfois s'écouler inexorablement, Timothy souffrant le martyr, pris dans l'étau de ses souvenirs et il a tellement peur que Primrose ait à vivre cela. Comment réagira t-elle? Aura t-elle peur? Il ne sait clairement pas ce qu'elle choisira: tant d'autres s'éloigneraient face à la faiblesse d'un homme doux comme lui. N'a t-il pas eu des années pour guérir des méfaits qu'on lui a perpétrés? Tim se sent toujours extrêmement faible de ne pas réussir à aller totalement de l'avant alors que sa mère est enfermée dans un hôpital et qu'elle ne pourra plus jamais lui faire le moindre du mal. Il y a des faits qu'on ne peut pas changer, surtout ceux de l'esprit, quand rien ne semble aller et que le chagrin prend le pas sur tout le reste. Decastel sait également que le métier d'Anderson pourra créer son lot de malheurs sur la jeune femme, il l'appréhende déjà pas mal au quotidien, la peur collant à ses entrailles quand il n'a pas de message d'elle au réveil. Est-ce que quelque chose lui est arrivé au club ou bien sur la route du retour? Tim est un être qui vit perpétuellement dans un tourbillon d'angoisses, d'autant plus quand il pense aux autres, semblant porter beaucoup moins d'attention à ses propres désagréments. Le signe ne trompe pas: il tient beaucoup trop à Primrose pour accepter qu'elle vive dans de telles souffrances et au quotidien, le brun fait clairement tout pour ne pas penser au pire.
Il ne le peut pas à l'heure actuelle parce qu'ils sont tous les deux ensemble, que leur dynamique joueuse se remet peu à peu en place après cet interlude initié par Primrose. Il hoche la tête face à la portée de son discours: non, il ne se battra pas contre les envies de la jeune femme de le remettre en place si besoin, tout comme il agira de la sorte si c'est quelque chose de nécessaire à ses yeux. Il a conscience que la petite brune peut être très critique envers elle-même, elle lui a montré quelques fois dans les instants où les doutes peuvent s'accroître mais Timothy a toujours fait en sorte de l'apaiser, de trouver les bons mots ou les bons gestes pour qu'elle se laisse aller avec et contre lui. Il compte bien réitérer les faits à l'avenir, maintenant qu'elle a accepté sa présence à ses côtés et qu'elle ne semble plus encline à le fuir. Le français en profite forcément, la portant contre lui alors que la belle brune joue la carte de la fausse innocence, ce qui fait nécessairement grimacer Timothy. "Tu mens pas très bien là, Primsette." Il ne va pas surenchérir sur la question car le sourire qu'il lui tend veut tout dire: elle n'est pas plus innocente qu'il ne l'est de toute façon, ils cachent surtout très bien leur jeu tous les deux. Ils peuvent se détendre maintenant qu'il n'y a plus la foule pour venir déranger leur quiétude et Tim s'ose à la garder fermement contre lui, acceptant de lui donner toutes les marques d'amour qu'il maîtrise le mieux dans quelques secondes de silence qui ne peuvent pas durer éternellement. "Titiller ma timidité? C'est un sacré challenge ça, Primsette." Oh qu'elle le sait qu'il n'est pas si réservé qu'il veut s'en donner l'air. Tim a ce petit feu intérieur, elle en a été le témoin et le réceptacle à quelques occasions déjà. Il remet bien ses lunettes en place, histoire d'accentuer le sérieux dont il peut faire preuve, comme si tu étais crédible Decastel. Primrose commence à bien le connaître, à comprendre comment il fonctionne, ce qui permet de le faire sourire plus que de raison. "J'ai de quoi faire des lasagnes, ça te va? Hors de question que tu meures de faim dès ton retour à Brisbane." Il lui fait un clin d'oeil en relâchant finalement Primrose vers le sol, un crève-coeur incommensurable: il avait vraiment envie de la garder contre lui pour la soirée toute entière, pourquoi devoir se nourrir et subvenir à des besoins vitaux? "Et c'était quoi ce cadeau souvenir? Je peux savoir ou je vais devoir être patient?" Il ne s'attendait franchement pas à la moindre offrande de sa part en réalité, lui qui se met en cuisine et qui se lance dans une préparation des plus méticuleuses, sans retirer ses lunettes. Il l'a promis à Anderson mine de rien et un Timothy dans cet humeur tient toujours ses promesses. "Vas y, dis moi. Je commence à avoir peur dès que tu prononces les deux prénoms interdits à chaque fois. Le mariage, c'est vrai... On va devoir se côtoyer et faire semblant, hein?" Il en a mal au coeur d'ores et déjà de devoir la considérer comme une étrangère ou tout juste une connaissance. Primrose doit pouvoir le lire dans son regard alors qu'il cuit la sauce tomate et qu'il semble s'être légèrement tendu à l'idée de penser à tout cela. Il aimait bien l'ambiance sans souci des retrouvailles mais le monde réel se rappelle à eux, pourvu que le tout ne dure pas trop. Il relève des yeux désolés vers Anderson en mélangeant sa tambouille, sa main libre se tendant vers elle pour qu'elle se rapproche, comme s'il anticipait déjà cet écart qu'il devra y avoir entre eux afin de le réduire au maximum en amont, histoire de compenser. "Ca va être dur pour moi. De te voir et de pas te prendre par la main. Danser. T'embrasser. Mais ça le fera." Il ne sait pas ce qu'elle va lui annoncer sur le sujet mais il sait que ce ne sera pas un passage aisé pour eux parce qu'elle est la soeur du marié et lui, le meilleur ami de l'épouse, de quoi créer un scandale innommable, non? |
| | | | (#)Mar 8 Juin 2021 - 4:51 | |
| "Tu mens pas très bien là, Primsette." Oh s’il savait, Tim. S’il avait conscience de la capacité et de l’étendue des mensonges de Primrose, de ce qu’elle ne dévoile pas et de ce qu’elle cache, il en aurait certainement une bien autre opinion. Mais pour cette scène-là, la jolie brune ne cache pas vraiment la contradiction de ses propos face à la réalité, son doux sourire accompagné de son regard brillant de malice en guise de simple réponse dont le français devrait se contenter ; elle ne compte pas enchérir plus que cela, ne souhaitant déjà pas aller sur un terrain bien trop pointu et périlleux - sait-on jamais - et aussi parce qu’elle sait qu’il sait que ses intentions étaient limpides dès ses pas ayant franchis le seuil de la librairie. Primrose juge qu’elle est en droit légitime de le quémender, de l’attirer et le séduire quand bon lui chante ; sûrement que cet état d’esprit vient du manque cumulé des jours précédents. Il faut croire que l’amour ne rend pas qu’aveugle ; il rend complètement fou. Et Primrose est de loin totalement folle de Tim, le prouvant mille et une fois par des gestes tendres ici et là, ses doigts contre les siens, sa façon de se coller à son bras en marchant, lui remonter les lunettes qui glissent gentiment sur son nez avant d’embrasser ledit nez. Autant d’attentions ayant le but précis de déclamer cette affection, cet amour qu’elle lui a clairement dit quelques minutes avant. Elle espère juste ne pas en faire trop, ne pas être trop envahissante, trop chiante, trop présente. Viendra sûrement un moment où la question franchira sa pensée et deviendra concrète mais pour l’instant, ce ne sont pas ces soucis-là qui vont être tablés dans un futur proche.
"Titiller ma timidité? C'est un sacré challenge ça, Primsette." “Et après, on dit que c’est moi la mauvaise menteuse.”
Elle arrive avec brio à l’embêter, sa timidité. Tout simplement parce que la sienne a l’air de s’évaporer quand elle est avec lui, Tim lui prodiguant assez de confiance pour qu’elle en est un souffle dans les ailes ; ce qui l’aide clairement à passer outre la sienne. Au moins dans l’intimité. Tout comme lui. Qui n’a pas conscience de son charme naturel et pourtant, qui peut très bien jouer la danse quand il le veut. Il a beau remonter ses lunettes, cela ne change pas la vision des choses de la jeune femme ; il vient de lui prouver il y a un paquet de minutes dans le passé qu’il n’est pas aussi sérieux qu’il n’y paraît. Et même s’il l’est, et bien, dommage pour lui, mais cela n’atténue pas l’envie de Primrose de l’attirer contre elle et de kidnapper ses lippes jusqu’à en prendre la tête. Bien au contraire. Avant, il faut des forces. Un repas a été promis. Son ventre s’éveille un peu. "J'ai de quoi faire des lasagnes, ça te va? Hors de question que tu meures de faim dès ton retour à Brisbane." Rectification : son ventre s’éveille beaucoup. “Des lasagnes, mamma mia, je dis oui!” Même si c’est long à faire, des lasagnes, non ? Elle n’en sait rien ; c’est Caleb le cuisinier, pas elle, après tout. "Et c'était quoi ce cadeau souvenir? Je peux savoir ou je vais devoir être patient?" Tim la repose gentiment à terre et Primrose fait la moue quand il se détache un peu plus d’elle. Mais pour des lasagnes, elle est prête à ce sacrifice. “C’est pas grand chose. Une bouteille de vin. Pas très original.” Primrose a le rose aux joues alors qu’elle le suit dans la cuisine. “Je me dis qu’on pourrait aller tester son vin un jour. Enfin, je l’ai déjà goûté, évidemment, mais selon les saisons et les… recettes, ce n’est pas les mêmes totalement. Je crois.” Elle se perd dans des explications qui n’ont pas vraiment lieu d’être, qu’elle interrompt en secouant la tête, adossant sa hanche au bout du plan de travail avec les bras croisés. Même dans le fond, c’est une proposition pour une nouvelle activité ensemble, qu’elle ne se lasse pas de lui et qu’elle le veut toujours proche d’elle malgré ce qui peut se tramer en coulisses. "Vas-y, dis moi. Je commence à avoir peur dès que tu prononces les deux prénoms interdits à chaque fois. Le mariage, c'est vrai... On va devoir se côtoyer et faire semblant, hein?" Primrose observe la silhouette de Tim s’activer dans la cuisine, la mine ayant perdue un peu de son éclat. Elle aurait préféré qu’il ne le dise pas à voix haute, ça rend les choses concrètes et elle n’a vraiment pas envie d’y penser. Même si c’est elle qui a lancé le sujet. Même s’il va bien falloir en passer par-là à la vue du chemin qu’elle souhaite emprunter. "Ca va être dur pour moi. De te voir et de pas te prendre par la main. Danser. T'embrasser. Mais ça le fera." Il insiste un peu plus et Primrose soupire, relevant la tête et voyant son bras tendant vers elle ; naturellement, elle s’approche, allant directement passer ses bras autour de sa taille, la tête contre son cou et un nouveau soupir profond perçant ses lèvres. “Je préfère ne même pas y penser.” La jolie brune aimerait avoir son slow avec Tim. Elle aimerait ne pas avoir à cacher cette histoire. Pouvoir être heureuse pour son frère pour son jour de bonheur mais aussi pour elle d’avoir l’homme qui lui apprend les rudimentaires de l’amour. Bien sûr, elle pourra le voir, le caresser de ses yeux, l’observer à distance mais ça ne sera pas suffisant. Primrose relève la tête vers lui tout en se mordant la lèvre. “Je suis la témoin de Caleb.” Elle balance ça sans préavis car il n’y a pas matière à tourner dix ans autour du pot. “Officiellement, il m’a transmis ton numéro.” Elle ignore où elle va avec ça mais c’est une information qui peut aider non ? La jolie brune regarde le plat qui chauffe et passe une main sur son front. “Est-ce que je peux aider ? J’ai l’impression d’être totalement inutile, là.” A deux, ça ira plus vite, naturellement. Et peut-être que ça atténuera un peu le stress qui commence à pointer son nez face à cette situation absurde dans lequels ils se sont fourrés - mais vu que c’est au nom d’une cause noble et puissante, personne ne leur en voudra, n’est-ce pas ?
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| | | | (#)Mar 8 Juin 2021 - 5:46 | |
| Ils fonctionnent plus ou moins de la même manière, aucun d'eux n'assumant vraiment les pans plus secrets de leur personnalité. Malgré le concours des années, Tim reste effectivement plutôt en retrait, s'attendant toujours au pire alors que le meilleur lui tend tout bonnement les bras. N'est-ce pas exactement les pensées qu'il a eues avant le retour de Primrose? Oh, bien sûr que si, le jeune homme a tout de suite imaginé le pire lors de son voyage en avion, absolument convaincu que la brune n'arriverait pas à reposer un pied sur terre en étant un seul morceau, de quoi le faire pleurer des heures entières parce qu'il est si sensible, Tim, qu'il ne contrôle que trop rarement ses émotions. Qu'elles soient positives ou négatives d'ailleurs, il n'y a pas de préférence pour un fait ou le second, Decastel vit les choses intensément, sans rien laisser derrière lui, se retrouvant assez rapidement avec un mal de coeur incommensurable. Il a toujours fait du mieux qu'il a pu dans les courtes relations qu'il a pu avoir jusque là, n'en faisant probablement pas assez. En tout cas, c'est ce qu'il s'est longtemps dit car il n'y avait aucune raison particulière à toutes ces fuites enchaînées, sauf si le français était en faute d'une manière ou d'une autre. On en revient toujours à cela, au fait qu'il est si dur avec lui-même et qu'il est prêt à se flageller pour le moindre événement qui se passe autour de lui, même s'il n'est pas fautif pour un sou. Voilà que si Primrose est malheureuse ne serait-ce que quelques minutes, le libraire se mettra à retourner ciel et terre pour remettre les choses dans l'ordre. Il pourrait potentiellement se couper un bras si cela peut permettre à sa bien aimée de retrouver le sourire et le concept n'est même pas exagéré avec Timothy. Il n'y a qu'à voir le regard qu'il lui tend, les petites manières qu'il lui offre au moment où elle remet ses lunettes sur son nez avec ce sourire si adorable. Ils jouent tous les deux, évidemment, ils en sont à cette phase de lune de miel où tout a l'air si parfait, même si rien ne peut durer pour la vie, surtout pas quand on choisit de vivre cachés comme ils le font.
Tim, bien évidemment, fait tout son possible pour mettre cette réalité de côté car il a déjà une pointe au coeur rien que de s'imaginer à mentir de nouveau à Alex pour ne pas mettre le feu aux poudres. Il a ce petit doute cela dit parce qu'elle va bien finir par l'apprendre, non? Si l'histoire dure en tout cas, il sera clairement impossible de conserver le fait secret à moins de tout mettre en péril et ce n'est pas ce que Timothy désire, loin de là même. Pour une fois, il a l'impression de construire des bases solides, de ne pas tout balancer à la poubelle pour des histoires sordides. Evidemment, le jeune homme ne voit pas l'avenir, tout comme il ne constate pas encore ce que Primrose peut lui cacher mais il reste un éternel optimiste, de ceux qui font confiance et qui acceptent n'importe quoi de la part d'autrui du moment qu'ils y trouvent un quelconque intérêt, voire un réel bonheur. Il est certainement naïf, ce qui va de pair avec son apparente timidité, celle dont Anderson doute à l'heure actuelle et elle a franchement toutes les raisons de le faire vu l'instant qu'ils ont partagé quelques minutes plus tôt au coeur de la librairie. Timothy se contente de lui sourire en guise de répartie, même si elle doit sûrement marquer un point quelque part dans toute cette affaire. Ils n'ont pas le temps de partir sur une joute verbale qui pourrait potentiellement déraper vers des moments plus intimes: les ventres crient famine, l'affection a besoin d'énergie pour revenir en force et Timothy se dirige vers la cuisine bien à contrecoeur parce qu'il sait que cela signifie mettre une certaine distance avec la petite brune. Elle n'est pas très loin certes mais cette distance improvisée n'était pas spécialement prévu au programme de sa soirée. "Avec plaisir. Le vin, ça remettra en avant mes racines françaises après tout." Il n'en est pas franchement si fier, assurément parce que son père n'a pas daigné signe de vie depuis plusieurs décennies. L'homme en question ne mérite clairement pas qu'on lui voue un seul signe de respect et pourtant, Tim a conservé son patronyme, sans forcément chercher à le retrouver. S'il a envie de conserver sa liberté, c'est son choix, même si le concernant, Decastel n'aurait jamais pu concevoir ce genre d'actes, surtout pas maintenant qu'il a des enfants. Il ne se penche pas plus avant sur la problématique parce qu'il s'attelle à la tâche, que Primrose meurt de faim et qu'il ne peut pas continuer une seule seconde à la faire attendre dans un tel état. La jeune femme le déconcentre d'ailleurs bien vite en mentionnant ce fameux mariage et tout ce qu'ils vont devoir supporter à ce moment-là, un supplice de haute volée vu qu'ils devront rester loin l'un de l'autre et se refréner un maximum. C'est certainement pour cette raison que la danseuse vient se caler contre lui, afin d'enrayer le problème en amont, une manière d'anticiper le monde qui existera à ce moment-là. "Oh, c'est vrai? Mais c'est super, Primsette! Bon, je te cache pas que c'est un rôle stressant, je sais vraiment pas pourquoi Alex m'a nommé d'ailleurs. Mais ton frère te fait confiance et moi aussi, je suis convaincu que tu vas faire de la pâtisserie, non?" Il se rend compte qu'il commence peu à peu la connaître: c'est le métier tout désigné pour elle alors qu'il tâche de faire la cuisine d'un côté et de rester à proximité de Primrose de l'autre, les deux missions semblent importantes à l'heure actuelle. "C'est pas si mal ça, non? Je veux dire... On va avoir des excuses pour se voir et on aura pas à cacher ça. Le jour du mariage, ce sera plus compliqué, c'est sûr mais les quelques mois avant... On peut en profiter, éventuellement." Ils devront bien organiser des choses ensemble, non? Enfin, Tim n'en sait pas grand chose, il n'a jamais été témoin d'un mariage après tout. "Tiens, occupe toi de la béchamel dans ce cas, je mets en place le reste. D'ici, j'entends ton ventre qui grogne, c'est inacceptable... Et puis, il faut bien que je me fasse pardonner de pas t'offrir le slow du petit ami au mariage. Cela dit, on pourra peut être négocier un slow des témoins, non?" S'il commence déjà à tuer leur couverture, ce ne sera pas gagné du tout. Il est clair que Tim ne pourra rien faire d'autre que la dévorer des yeux dans un tel contexte, de quoi éveiller les soupçons des gens qui ne doivent pas du tout savoir ce qu'ils font en réalité. "Enfin je dis ça, mais si ça se trouve, t'auras un autre cavalier pour le mariage." De quoi bien se briser le coeur en l'imaginant avec un autre dans de telles circonstances, Tim n'est clairement pas capable de supporter tout ce flot d'émotions. Il baisse les yeux légèrement en installant ses couches de pâtes et sa sauce tomate, il angoisse déjà de cet abandon hypothétique, de quoi le rendre bien pathétique en avance. |
| | | | (#)Sam 12 Juin 2021 - 3:10 | |
| "Avec plaisir. Le vin, ça remettra en avant mes racines françaises après tout." C’est cliché, c’est typique, c’est une sale étiquette mais en vérité, est-ce qu’il n’y a pas pire que d’avoir un tel label accolé à son front ? Primrose est bien placée pour le savoir. Pourtant, à aucun moment Tim n’a pu supposer ou prétendre avec un quelconque accent. Alors sa curiosité prend le dessus quand elle se dirige avec lui dans l’antre qui est aussi le sien dans un autre domaine. “Tu les as de qui, ces racines-là ? T’es déjà allé en France ? Caleb m’en a dit que du bien de ce pays.” Elle aimerait bien pouvoir en avoir un avis plus concret. Pour le moment, sa seule relation avec la France est le caramel beurre salé qui est devenu une véritable faiblesse aux yeux de la brune qui n’hésite pas à dépenser une somme folle pour en importer de là-bas - la faute de Caleb de lui avoir fait goûté, aussi. Quand elle aura les fonds suffisants, un voyage sera plus que nécessaire. Surtout si Tim est toujours dans les environs d’ici là - chose qu’elle espère chaudement car aller en France toute seule serait sûrement très triste.
Seulement, la suite de la conversation ne se comporte pas sur leurs rêves possibles et encore moins sur la douceur de leur relation, à profiter juste de l’un et l’autre, de ces retrouvailles nécessaires et vitales. Primrose n’a pas eu l’occasion de parler de ce sujet avec Tim, elle n’en a pas eu le courage non plus et pourtant, elle a quand même réussi à ne pas lui envoyer un message pour l’en informer. Voir de ses propres yeux qu’elle n’est pas la seule avec un voile de panique qui arrive dans les siens ; c’est une source encore plus intense de stress qui se profile et elle n’aime pas vraiment ça. Même si elle est flattée que son frère l’ait choisi comme témoin. Flattée et émue car sa place au creux de la fratrie reste toujours une inconnue certaine pour la benjamine, l’éternelle coincée entre son brillant aîné et ses pétillantes cadettes. Cependant, si Primrose s’attendait à ce que Tim agisse comme elle - autrement dit, par une vague d’angoisse, ce n’est pas du tout le cas alors qu’elle est calée contre lui. Non, à la place, il trouve ça “super” et il commence à lister à peu près tout ce qu’il n’aide pas sa partenaire à se réjouir à sa hauteur ; “stressant”, “confiance, “pâtisserie”. Beaucoup d’étiquettes, de la pression, de l’attente qu’on attend d’elle et elle grince légèrement des dents. Tim voit toujours le verre à moitié plein, c’est un fait. Elle, elle ne voit que les mauvais côtés de la situation, ceux qu’il a listés juste avant faisant partie en haut de la liste. “T’aides pas vraiment, Tim.” qu’elle murmure faiblement, son nez caressant son tee shirt, respirant son odeur qui aide malgré tout. Il est réconfortant, Tim, et elle va devoir prétendre qu’il n’est rien. Un sombre inconnu de l’univers. Alors qu’il est tellement plus que ça. “C’est moi qui m’occupe du gâteau, yup. D’ailleurs, j’aurai besoin de tes conseils pour les fleurs. J’en voyais bien en guise de décoration.” C’est toujours joli, des fleurs, mais elle ignore lesquelles seraient de saison à cette période. Elle a le souci du détail et de la finition, Primrose, quand il s’agit de ses créations. Surtout une création qui sera commentée, surveillée, admirée ou détestée. Elle ne peut pas se rater ; aussi bien pour elle que pour Caleb et encore moins pour Alex. “Je sais pas, Tim. Il va falloir qu’on joue les parfaits inconnus bien plus tôt que prévu. C’est sûr que ça nous donne une excuse pour se voir et “apprendre à se connaître” donc ce n’est pas si mal, effectivement.” Mais de son point de vue, la situation entière reste assez affreuse ; mentir à Caleb et prétendre avec Tim. Si leur relation perdure, dans six mois, cela sera encore plus dur que maintenant. Surtout éviter les regards appuyés, les mains qui se frôlent, leurs êtres attirés l’un contre l’autre. Ils ne pourront même pas savourer une danse, à part s’ils le proposent en qualité de témoin ; mais c’est risqué, beaucoup trop risqué. “Mais ça ne facilite pas la tâche quand même.” Rien n’est fait pour aller dans leur direction, de toute façon, mais Primrose n’est pas encore prête à baisser les bras. Même si pour le moment, la montagne semble bien trop lourde pour elle.
La béchamel. Primrose roule des yeux en souriant. “T’es mignon de croire que je sais faire une sauce béchamel.” Alors elle sort son téléphone et s’attelle à chercher une recette avant de s’activer à trifouiller un peu partout pour les ingrédients nécessaires - beurre, farine, lait - avant de demander une casserole pour faire le tout. Ca passe ou ça casse, lui disait souvent Caleb. Alors forcément, c’est le nez froncé de concentration que la jolie brune observe ses gestes qu’elle exécute doucement pour ne pas risquer de faire un faux pas. “Ne tourne pas ça comme ça. T’as rien à faire pardonné. Ce n’est pas de ta faute si ta copine et ta meilleure amie ne s’entendent pas.” Parce qu’après tout, c’est le noyau de toute cette histoire, à son sens en tout cas. “Un slow des témoins… J’y ai pensé mais ça ne serait pas jouer avec le feu ? Parce que personnellement, je ne pourrai pas être aussi proche de toi sans avoir envie de t’embrasser.” Ni même pouvoir connaître l’amour débordant de ses prunelles bleutées. Il ne faut pas qu’il surestime ses capacités, Tim. Le tout mélangé dans son récipient, Primrose relève son attention sur son partenaire avec une expression surprise. “Pourquoi tu dis ça ? Si je n’y vais pas avec toi, j’irai avec personne d’autre.” Et dans l’hypothèse où ils ne seraient plus ensemble ? Inconcevable actuellement. La jolie brune a le coeur assez en émois comme ça, inutile de rajouter des “si” qui ne feront qu’en rajouter un peu plus.
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| | | | (#)Sam 12 Juin 2021 - 19:31 | |
| Il se rend compte qu'il n'a pas spécialement parlé de lui, d'où il venait vraiment, même si Primrose avait eu quelques détails éclairants sur la manière dont il avait grandi. Tim a été l'enfant le plus malheureux du monde ou presque mais cela, la belle brune en a déjà conscience, en vue du peu d'assurance qu'il montre la plupart du temps et cette manière qu'il a de s'excuser pour tout alors qu'il n'y est pour rien. C'est le syndrome de la victime: elle se croit toujours coupable de ce qui a mal tourné et Decastel prend toujours sur ses épaules le poids de tout ce que sa mère a effectué tout au long de sa vie, de quoi rendre fou les personnes les plus faibles de cet univers. Timothy a l'air de tenir sur ses deux jambes pourtant, quoiqu'il vacille face à la question de Primrose. Veut-elle vraiment en savoir plus sur son éducation, ses racines et tout ce qui s'en suit? Il est vrai que le français a eu une belle vision de la manière dont Primrose a grandi, dans un coin reculé autour de Brisbane, dans une famille bien sous tous rapports, ce qui a fini par lui mettre plus de bâtons dans les roues qu'autre chose. Elle a eu ce sentiment d'insécurité et cette croyance qu'elle n'était jamais à la hauteur du reste de la fratrie, un crève-coeur pour le libraire. De son côté, il voit tout le potentiel de la jeune Anderson, toutes ses qualités qu'elle tait derrière cette apparente timidité et cette peur de l'autre. Tim sait qu'elle a perdu beaucoup de temps à ne pas pouvoir s'allier à qui que ce soit, la faute au manque de confiance qu'elle peut se porter mais qu'elle peut aussi avoir envers les autres. On l'a trop blessée, Tim le sait et c'est quelque chose qui lui fait aussi du mal par extension parce qu'il est beaucoup trop sensible, qu'il tient énormément à elle et que la voir mal, c'est se tuer lui-même. "Je suis né en France en fait. A Lyon, dans le sud est du pays. Mon père était français, d'où mon patronyme... Decastel. Ma mère a juste rajouté le côté australien avec le Timothy. J'ai quitté les lieux quand j'avais trois ans, au moment où mon père nous a abandonnés, on s'attendait sûrement à un nouveau départ, ça a un peu raté." Il a un rire nerveux parce que Primrose connait quelque peu la suite de l'histoire, la manière dont la génitrice de Tim s'était servie de lui pour le mettre plus bas que terre, Esmeralda prenant le pas sur tout le reste. Il veut croire qu'il s'en remet peu à peu néanmoins mais ce n'est pas tout à fait vrai non plus. Comment guérir d'une telle enfance?
Le libraire ne sait pas s'il pourra voir au delà de tout ce qu'il a traversé dans un avenir plus ou moins lointain, raison pour laquelle il désire se concentrer plutôt sur le présent, sur le fait que la petite brune ait à ses côtés. Ils ne savent pas où ils vont mais les incertitudes sont nombreuses à cause de cette histoire autour de Caleb et Alex. Voilà maintenant qu'ils sont tous les deux témoins d'un des membres du couple, histoire de bien compliquer l'affaire le jour J. Tim essaie d'être optimiste néanmoins car il voit les préparations à venir, les rendez-vous qu'ils devront hypothétiquement caler pour mettre en place la cérémonie, les fêtes pour les futurs mariés et tout ce qui s'en suit. Primrose a l'air plus angoissée qu'autre chose par le concept et le français ne sait pas tellement comment l'apaiser par rapport à tout cela. "Bien sûr. Tu me diras ce que tu recherches, les couleurs et tout ça, je te trouverai ce qu'il faut." Il sait qu'elle aura de nombreuses idées pour réaliser le cadeau le plus magique de tous les mariages. Primrose est tellement talentueuse avec des ustensiles de cuisine dans les mains mais elle ne semble pas encline à toujours le réaliser, choisissant la noirceur pour une raison qui échappe encore cruellement à Decastel. Il ne va pas l'interroger là dessus alors qu'ils sont en train d'essayer de s'organiser pour ce qui va venir rapidement. "On sera de parfaits inconnus qu'une fois, non? Après, on pourra agir plus normalement si tout le monde sait qu'on se voit pour le mariage..." Il cherche à se rassurer, c'est une évidence mais Tim a conscience qu'il est mauvais quand il s'agit de mentir. Il est beaucoup trop honnête et spontané, son corps parle pour lui la plupart du temps et c'est une réalité quand il regarde Primrose de cette manière-là, personne ne pourra être dupe sur ce qui se passe. Il réfléchit quelques secondes, alors que la brune commence la béchamel en précisant bien qu'elle n'est pas une spécialiste de la discipline: lui se débrouille en cuisine mais il n'est pas forcément un roi non plus. L'important, c'est que les estomacs soient remplis d'ici une heure, rien de plus. "Je sais pas, Prim'... Peut être que si, parce que je devrais faire en sorte que ce soit le cas. Que vous vous détestiez pas autant toutes les deux." Il exprime son incompréhension sur la situation, rien de plus normal parce qu'il n'a pas la même vision de l'une et de l'autre qu'elles deux. Tim ne peut pas saisir le passif, il est sûrement trop naïf pour cela et surtout trop nerveux à l'idée de ce qui pourrait arriver à ce fichu mariage. "Si, c'est vrai. Le pot aux roses sera clairement révélé à ce moment-là. Tout le monde verra comment je te regarde." Il n'essaie pas de le cacher, elle le sait, elle doit le voir elle-même à ce moment là, cette blessure qu'il camoufle derrière des yeux bleutés perçants et énamourés. Personne ne pourra se tromper sur la nature de ce qui les lie. "Je sais pas, Primsette. Peut être que ton frère ou quoi voudra que t'aies un cavalier pour son mariage et comme ça pourra pas être moi, je... J'ai pas envie de te voir avec quelqu'un d'autre, même si c'est pour de faux." Il a l'air si vulnérable à ce moment-là, ses yeux pétillants d'une certaine émotion. Il va essayer de ne pas pleurer, Tim, il n'en a pas le droit alors que les lasagnes sont quasiment terminés et qu'il reste seulement le four à gérer. Pourtant, toute cette situation le met sans dessus dessous car il a envie d'être avec la belle Anderson, de la chérir comme elle le mérite et pas derrière le dos de leur entourage. Néanmoins, le stress que tout soit révélé persiste et il sait qu'il a besoin d'elle, de sa main qui vient glisser dans la sienne alors qu'il se cale dans son dos, posant son visage dans son cou alors qu'elle termine la béchamel. Qu'elle ne parte pas, qu'il puisse être avec elle malgré tout, qu'il n'ait pas le coeur brisé une nouvelle fois. |
| | | | (#)Dim 13 Juin 2021 - 0:41 | |
| Il évoque une ville qu’elle ne connaît pas - à part Paris, ses connaissances sont assez limitées pour un pays aussi loin - mais l’information de son prénom ne passe pas inaperçue à ses oreilles. Voilà un détail anodin mais qui fait doucement sourire Primrose, qu’elle essaie de dissimuler car Tim a l’air nerveux d’évoquer ce sujet dans un tel moment. Il est vrai que leurs retrouvailles sont douces jusqu’à cette minute et elle culpabilise un peu d’avoir embrayé sur un sujet qu’elle sait est douloureux pour le jeune homme. Il ne lui a pas forcément tout dit, il y a encore des facettes de son histoire à explorer et apprendre mais l’abandon de son géniteur n’est pas une nouveauté. Il le lui avait déjà dit et même si cela remonte à quand il avait trois ans, visiblement Tim ne s’en est pas encore remis. Ou peut-être que l’abandon de son père n’a été que la porte ouverte pour sa mère d’agir comme elle a pu l’avoir fait avec son cadet. Car les souvenirs sont douloureux, ils sont cinglants, assez pour que le français en porte encore les stigmates au-delà des traces physiques : les psychologiques. Alors Primrose change son fusil d’épaule. Elle relève ses paupières vers lui avec son sourire de coin. “Timothy, hein ? C’est mignon.” Tout comme lui. “On dirait le prénom d’une peluche.” Seulement lui, il est bien fait de chair et de sang, de vie et de passion, la jolie brune peut le prouver sans équivoque. Primrose ne continuera pas à parler de la France, de ses parents et de tout ce qui avec. C’est un lourd bagage pour Tim et elle ne souhaite pas qu’il se sente obligé d’en parler parce qu’elle peut être chiante et lourde avec ses questions. Elle ne veut pas être envahissante, elle veut le respecter et le laisser venir comme il a pu le faire dans le passé.
C’est pour cela que l’évocation du mariage de Caleb et Alex semble être un terrain tout trouvé pour les réunir, mais d’une façon différente. Primrose a déjà pensé à ces moments fourbes dont ils vont devoir se contenter pendant le mariage mais aussi avant. Et après, est-ce que cette mascarade ne va pas durer encore après ? Les pensées lui donnent le tournis parce qu’il est certain que Primrose ne veut pas cacher sa relation avec Tim si elle devient réellement sérieuse et concrète. Elle est bien avec lui, elle a toujours les étoiles dans les yeux quand elle le voit, les papillons qui virevoltent dans son estomac et l’envie d’être toujours avec lui, même sans rien dire, mais il n’empêche que c’est récent et qu’elle veut qu’ils s’assurent que ce soit du solide avant d’aller se frotter à son frère et, pire, à Alex. Elle hoche machinalement la tête quand il accepte de l’aider pour les fleurs de décoration, se plaisant quand même à penser que le gâteau de mariage sera la parfaite union dissimulée de son talent avec celui de Tim et que ça l’émeut énormément. “J’imagine. Je suppose qu’on peut faire mine que le mariage nous a rapprochés.” Après tout, il y a bien eu des comédies romantiques sur des témoins qui tombent amoureux, n’est-ce pas ? Cela pourrait fonctionner mais il faudrait dans tous les cas affronter Alex et surtout éviter de se pâmer dès les premiers instants. Chose dont elle est incapable de faire. “N’essaie pas, Tim. Ça ne sert à rien. Ça fait deux ans que Caleb essaie.” Même si de son côté, Primrose juge qu’elle réussit bien mieux que la blonde a contrôlé ses sentiments et sa négativité à son encontre. Mais Alex sait toujours comment faire et quoi dire pour ébranler la brune, cette dernière ne sachant plus très bien comment prendre les situations sans le stress la tiraillant de toute part. “On est des grandes filles. On trouvera bien un terrain d’entente un jour ou l’autre.” La famille, Caleb, maintenant Tim, les terrains d’entente devraient être nombreux et assez importants pour que les deux femmes les prennent en considération. Primrose les prend totalement en considération, en tout cas, et c’est bien pour cela qu’elle freine toute tentative de parler de sa relation avec Tim. Ce dernier n’a pas à porter le poids d’un fardeau qui n’est pas le sien. Elle espère qu’il ne continuera pas dans une quête aussi futile qu’inexespérée, d’autant que ce n’est pas du tout ce que Primrose lui demande de faire.
“Donc pas de slow des témoins.” Leur affection sera trop présente et ils ne pourront pas jouer aussi proches l’un que l’autre ; autant se préparer au pire et rayer tout de suite cette hypothèse. Alex et Caleb les connaîssant mieux que personne, il est certain qu’ils détecteront que quelque chose se trame. Il est hors de question de risquer de nuire à la journée de son frère par sa propre histoire et la lourdeur de jeu de cache-cache. Alors que Tim évoque en plus une tierce personne, un possible cavalier qui serait à son bras au mariage, cela ne fait que rajouter un peu plus de pierre dans son thoraxe déjà si lourd. C’est à cause d’elle s’ils sont dans cette situation ; si ça n’avait pas été pour elle et sa peur panique d’affronter sa future belle-sœur, ils n’en seraient pas là actuellement. Primrose remue sans s’arrêter la sauce qui se forme, sans vraiment faire attention, ne reprenant conscience de ses environs que quand elle sent Tim s’accrocher à elle. Y a son soupir contre son cou et sa main dans la sienne qui complique le mélange déjà homogène pour la béchamel, un détail alors que la jolie brune se laisse aller contre lui tout en mélangeant leurs phalanges. “Penses pas à ça. Je risque de finir par penser qu’Alex peut te demander la même chose et ce n’est pas non plus ce que je veux. T’es censé être l’optimiste, là, laisse-moi le rôle de celle qui voit tout en noir.” Il est trop bon et trop doux pour avoir des pensées négatives, son Timothy. Et pour prouver son point, voilà qu’elle enchaîne ; “Si ça se trouve, on ne sera même plus ensemble d’ici là.” qu’elle dit faiblement, le souffle se coupant légèrement à la simple idée que Tim puisse disparaître de son existence. Oh non, c’est absurde. Même tous les cas de figures sont envisageables. Après tout, si eux ne s’étaient pas revus à la librairie, finalement ils se seraient rencontrés pour les préparations du mariage. Il y a tellement de “si” qui peuvent tout changer, tout modifier, tout chambouler. “Je crois que la sauce est finie.”
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| | | | (#)Dim 13 Juin 2021 - 1:10 | |
| Il n'a jamais vraiment réfléchi à la sonorité de son prénom, sûrement parce qu'il ne l'a pas entendu des milliards de fois quand il était petit. Le pauvre Timothy s'est plutôt confronté à Esmeralda, ou tout du moins l'image obligatoire que cette seconde identité se devait de renvoyer afin de satisfaire aux délires paranoïaques de sa génitrice. Quelques fois, oui, il l'avoue, le français a totalement laissé la jeune fille gagner par rapport à la véritable personne qu'il était, tout cela pour éviter les coups, la honte, le malheur. Il est arrivé qu'il y croit, à ce fameux statut de petite fille à sa maman pour mieux se réveiller quelques jours plus tard et tenter une énième mutinerie qui n'amènerait rien de plus qu'un désespoir déjà tout trouvé. Decastel s'est battu vainement, il a perdu une bonne partie de son âme au passage et bien des années plus tard, il n'est pas encore tout à fait certain d'avoir retrouvé tous les bouts de son être. Certes, le brun sait un peu mieux où il veut aller, ce qu'il veut devenir et ce qu'il est prêt à sacrifier pour le bonheur d'autrui mais il y a encore toutes ces appréhensions qui persistent, cette envie de tout faire trop bien qui finira un jour ou l'autre par le terrasser. Il rêve de cela, Tim, d'un peu de paix, de pouvoir s'assumer sans avoir honte et sans être happé par les images de sa jeunesse et le regard noir de sa mère posée sur lui. L'incapable, le mauvais, la pire chose qui lui est arrivée.... C'est ce que Tim a entendu des centaines de fois avant ses treize ans et ce n'est pas quelque chose que l'on peut récupérer avec aisance en uniquement deux années. Il fait du mieux qu'il peut, il essaie d'être Timothy, ce prénom qui sonne bien plus beau entre les lèvres de la petite brune à ses côtés. "On pourra trouver un compagnon à Vanille qui s'appelle comme ça, si tu veux une peluche Timothy. Le vrai concurrencera pas, c'est évident." On dirait tant de choses, Timothy, mais pour le principal concerné, il s'agit plutôt d'une malédiction. S'il était né selon les désirs de sa génitrice, il n'aurait jamais souffert autant. Il aurait peut être pu respirer librement, choisir l'être qu'il aurait voulu être et ne jamais avoir à pleurer toutes les larmes de son corps au fond d'un placard.
Comme on le dit bien, avec des "si", on pourrait franchement refaire le monde, reconstruire tout son passif et se sentir bien mieux dans sa peau. Timothy n'a pas le luxe de tout cela, pas alors que son univers continue de s'écrouler petit à petit au beau milieu des mille plans sur la comète par rapport au mariage à venir. Tim a de plus en plus peur pour eux deux, pour tout ce qu'ils ne pourront pas effectuer durant les mois à venir, devant absolument conserver leur regard loin des yeux de l'autre. Il n'y a rien de pire que cela pour un homme de la trempe de Decastel, lui qui est beaucoup trop spontané pour s'empêcher d'agir. "Je suis convaincu qu'il nous rapprochera. On a un gâteau à penser ensemble après tout, c'est quelque chose qui peut que nous unir, non?" L'excuse est parfaite pour des réunions secrètes afin de berner Caleb et Alex mais arriveront-ils à tenir le stratagème jusqu'à l'automne? Rien n'est moins sûr quand on connait la tendance à la fragilité de Tim. Il n'est pas le maître de ses émotions, encore moins quand Primrose en rajoute à sa dose de stress avec cette haine viscérale qu'Alex et elle se vouent. Apparemment, l'issue n'est pas négociable et c'est quelque chose qui brise le coeur du français, même s'il hoche doucement la tête sans rien répondre. Il déteste cette situation, le fait que les deux femmes les plus importantes de sa vie à l'heure actuelle ne peuvent pas se parler sans se lancer des ignominies. Il ne tiendra pas la route dans un contexte aussi électrique, lui qui déteste le concept même de conflit. Timothy tâche de ne rien montrer cela dit, venant cacher sa tête dans le creux du cou de Primrose parce que c'est tellement plus simple lorsqu'il n'a pas à la toiser, à lui avouer qu'il n'y arrivera pas sans fauter, c'est certain. "On se fera un slow dans un coin discret, Primsette, d'accord?" Il veut absolument danser avec elle, ne pas manquer l'occasion rêvée de l'avoir contre lui alors qu'elle sera la plus jolie femme de tout le bal, ce serait clairement assassin pour l'amoureux des fleurs. Il a le coeur qui bat le plus vite possible, Tim ne sait pas tellement comment gérer tout cela, encore moins quand les paroles d'Anderson ne le rassurent pas le moins du monde. Elle est si proche de lui annoncer que tout cela ne durera pas de toute manière et qu'ils feraient mieux de ne plus rien se dire, voire même de ne plus se rencontrer jusqu'au dit mariage. Tim angoisse un peu en restant contre elle, les émotions ancrées au fond de ses entrailles, l'homme se refusant à les laisser exploser dans un flot de larmes. Même s'il est comme cela, le français, un sensible hors pair. "Elle ferait pas ça. Elle sait à quel point ma liberté a été dure à gagner, elle est devenue inviolable." C'est en tout cas ce qu'il espère parce qu'il a vraiment énormément perdu durant son enfance, Tim ne veut plus se forcer à faire quelque chose qu'il ne désire pas. Là, ce qu'il veut, c'est ne pas entendre ce genre de mots de la part de Primrose, lui qui ose relever des yeux brillants vers elle, sa main libre remontant jusqu'au menton de la jeune femme pour qu'ils se regardent enfin. Lui ne l'envisage pas ainsi, il ne veut pas voir son coeur en lambeaux de sitôt, même s'il est déjà pas mal émietté par toute l'angoisse qui s'accumule. Alors, Tim se décroche légèrement, afin de poser la sauce sur les lasagnes préparées et enfourner le tout sans plus de cérémonie. "Je me battrai pour te garder, tu sais. Je ferai pas tout ça sinon, Primsette... Le secret, l'attente, le faux semblant au mariage et j'en passe encore. Ces épreuves, je les passe avec toi parce que je veux qu'on reste ensemble. Qu'est-ce qui te fait croire qu'on pourrait ne plus être ensemble dans quelques mois? J'ai entendu ce que tu m'as dit tout à l'heure à la librairie, Primrose." Il ne lui ment pas, même si c'est difficile de ne pas se sentir submergé par ses émotions à ce moment-là. Tim se mure alors dans le silence, baissant les yeux maintenant qu'il n'y a plus que le bruit du four qui tourne. Est-ce qu'il ne sera pas encore assez pour une femme? Est-ce qu'il est une passade comme une autre avant le vrai, le réel et le meilleur? Tim appréhende la réponse mais il sait qu'il doit l'entendre aussi pour grandir, mûrir, prendre de l'assurance et répéter à Primrose la simple vérité... Qu'il l'aime vraiment. |
| | | | (#)Dim 13 Juin 2021 - 4:47 | |
| Au loin, les ondes négatives. Au moins celles concernant Tim, son passé, son histoire, ses parents, sa famille. Elle ne peut pas prétendre qu’elle comprend tous les tenants et aboutissants des traumatismes qu’a pu vivre son compagnon si jeune, si tôt, si innocent mais elle cerne toujours un peu mieux ce qui en découle aujourd’hui. La personnalité douce de Tim qui pourrait cependant en surprendre plus d’un ; la brune y compris. Après tout, de tels événements auraient pu amener le jeune homme à sa perte. Ils auraient pu l’affaiblir encore plus, le rendre plus hargneux envers le monde, un pauvre fou qui serait un cas désespéré de la société. Certes, Tim est certainement la personne la plus sensible au monde qu’elle ait pu rencontrer jusqu’à présent. Il a des failles, il a des appréhensions, il s’inquiéte pour pas grand chose. Mais à contrario, il réussit toujours à garder cet optimisme incroyable qui détonne complètement. Primrose l’admire pour ça. De continuer à avoir foi envers l’humanité alors qu’elle, voilà bien longtemps qu’elle ne l’a plus. Sûrement même qu’elle ne l’a jamais eu en premier lieu, vu qu’elle a toujours passé son temps à se cacher, à se soustraire aux regards des autres, à se faire aussi petite qu’elle le pouvait - au sein de sa propre fratrie en premier lieu. Cependant, un sourire vient s’échapper de ses lèvres, accentué un peu plus par les paroles de Tim. “Nope. Il n’y aura qu’un seul compagnon qui s’appelle Timothy et c’est le mien.” Vanille ne lui volera pas ça. Et puis, elle prend déjà assez de place dans son lit. Il y a Nutella qui passe son temps lover contre ; c’est déjà bien suffisant.
Le visage se détend un peu à l’évocation du gâteau. L’excuse parfaite, en plus d’être réelle, pour appuyer un peu plus les rencontres entre les témoins qu’ils sont. L’un s’occupe du gâteau majestueux, l’autre du bouquet, cela semble presque écrit dans les livres du destin qu’ils sont fait pour travailler ensemble. Sur le mariage de l’année, de surcroît. La gêne de se retrouver face aux deux fiancés après une rencontre dans un club il y a deux ans aurait sûrement été énorme. C’est bien, Anderson, tu commences à voir le positif. “Clairement. Surtout que je veux qu’il soit parfait donc… Il va falloir beaucoup beaucoup d’implication pour ce gâteau.” Et cette fois, Tim pourra entendre le ton presque enjoué de sa compagne qui insiste lourdement sans le cacher qu’elle prendra le temps qu’il faut pour atteindre la perfection - et aussi pour profiter de lui, toujours un peu plus, insatiable gamine avec les étoiles dans les yeux quand elle croise la silhouette du français. Mais que la confiance de son frère ne soit pas ébranlée ; elle prend son rôle très au sérieux - celui de la pâtissière en tout cas. C’est un domaine qu’elle maîtrise, chose qu’on ne peut pas dire pour le rôle de témoin.
“L’avantage de devoir se tenir à distance est que je n’entendrai pas ce surnom ridicule.” Vraiment, elle ne va pas s’y faire, même si ça l’a fait rire et qu’elle perd en crédibilité totale en le faisant. Primrose vient relever leurs mains contre ses lèvres pour embrasser ses jointures. “Rien ne nous empêche de s’entraîner. Et de le faire dans un coin discret pendant le mariage. On aura l’occasion d’aller explorer les recoins discrets avant le jour J.” Après tout, en qualité de témoins, ils vont sûrement devoir aider à la décoration de la salle de réception. Maintenant qu’elle a dit ça, la voilà qui se berce gentiment dans ses bras, sentant que le palpitant de Tim s’emballe un peu trop vite pour être naturel. Elle s’en veut d’avoir enclanché le sujet. Mais il fallait bien l’avoir un jour ou l’autre et elle n’y a pas pensé avant de partir pour Perth. Au moins, maintenant, ils savent tous les deux à quoi s’en tenir ; comme un sparadra qu’on enlève brutalement. C’est douloureux sur le moment mais ça finira par aller. Ils iront bien. Tout se passera bien.
N’est-ce pas ?
Cela semble compromis comme pensée alors que Tim resserre ses bras autour d’elle et qu’il enfouit un peu plus son visage dans le creux de sa courbe. Bravo, Anderson, t’as réussi à l’abattre en deux coups, bien joué. Primrose n’est vraiment douée et elle manque décidément de tact. Elle se mord la joue alors que Tim lui affirme qu’Alex ne ferait jamais ça. Qu’elle ne lui imposera pas une partenaire avec qui aller. Les mots qu’il prononce lui brisent le cœur en même temps que ça lui donne un effet un peu amer dans la bouche. Après la joue, c’est la lèvre qu’elle se mord. Si la brune essaie de se détendre pour ne pas laisser une réponse au tac au tac prendre le dessus, il est clair que ses membres se raidissent un peu. Parce qu’il pense que sa liberté à elle est légitime à être attaquée ? Qu’Alex ne ferait pas ça mais Caleb si ? Il a une vague d’injustice qui la submerge quelque peu mais elle se retient de la laisser sortir. Elle se contente d’un simple “j’espère pour toi” faible, presque cassant, visiblement chamboulée par les mots qu’il a employés.
D’autant qu’il finit par attirer son visage vers le sien. Ce n’est pas une position pratique mais ça permet à Primrose de noter toute la sincérité de ses propos. De lui rappeler que ce n’est pas Tim qui pourrait penser que sa liberté peut être facilement entachée. Déjà qu’elle n’en a pas forcément à cause d’elle même majoritairement, il ne manquerait plus que Caleb vienne sur ses plates bandes. Il est hors de question. Elle fait taire ses pensées pour écouter Tim. Qui lui fait comprendre par toutes les expressions possibles et nécessaires qu’il est là pour le long run. Qu’il ne compte pas la laisser partir. Le fait qu’il utilise son prénom ne fait qu’accentuer un peu plus le sérieux de ses propos. Qu’il l’a entendu, assimilé - tant mieux, parce que Primrose ne veut pas qu’il les oublie déjà. La brune finit par se retourner dans ses bras pour lui faire face. “Je sais et j’espère car c’est sincère. Je tiens à toi, je tombe amoureuse de plus en plus à chaque moment passé ensemble et je ne compte pas abandonner non plus.” Elle lève une main sur sa joue, le regard mélancolique et la tête penchée. “Mais on n’est pas magiciens. On ne peut pas prétendre ce qu’il se passera dans l’avenir.” Tim a plus d’expérience dans ce domaine, il faut bien l’avouer. La brune ne peut que se raccrocher à ses sentiments qui se développent et qui se renforcent à chaque fois tout en espérant que la direction et ses choix ne sont pas douteux. Qu’elle fait les choses bien. Ce qui est un sacré échec en ce moment, où elle a juste la sensation de cumuler les faux pas. “Je dis pas ça pour te faire peur, Tim. Je suis juste réaliste. Mais je t’assure que je veux pas que ça s’arrête. Au contraire, je veux être sûre. De nous. La distance m’a permis de montrer que t’es important.” Les bras autour de son cou, Primrose entraîne son visage vers le sien pour poser un baiser sur ses lèvres. Comme pour sceller un peu plus ses paroles. Fais-moi confiance, Tim. Même si on ne voit pas l’avenir, je peux voir que c’est toi que je veux. Aussi longtemps que l’univers nous l’accordera.
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| | | | (#)Dim 13 Juin 2021 - 5:13 | |
| Il se sent relativement privilégié à l'idée que Primrose le garde uniquement pour elle. Tim n'a pas pensé à ce genre de faits, se dire qu'il pourrait être unique aux yeux de quelqu'un est encore une notion qui le dépasse complètement. Il n'a jamais été aussi important que cela, du moins c'est ce qu'il pense car toutes ses relations amoureuses ont fini par capoter d'une manière ou d'une autre et surtout, la douleur qui en a résulté a été catastrophique pour son palpitant. Cette fois, le jeune français veut croire qu'il ira plus loin en compagnie de Primrose car il s'est accroché à elle plutôt rapidement, peut être même lors de la première soirée alors que rien n'aurait dû aller en ce sens. Il faut dire que Timothy n'est pas tout à fait comme les autres sur ce sujet: il n'est pas capable de rester auprès de quelqu'un avec qui il ne ressent pas une connexion profonde. C'est tellement difficile pour lui d'offrir sa confiance à autrui, rien de plus logique par ailleurs quand on a connaissance de son parcours et de toutes les embûches qu'il a dû surmonter pour en arriver jusque là. Il sait que le tout semble ridicule, que tant d'autres individus ne s'embêtent pas avec des liens profonds et des instants plus durables qu'une simple nuit mais Decastel n'est pas de ce genre-là. Il aime vite et fort, il le sait et parce qu'il a conscience de cette réalité, le jeune brun met tout en oeuvre pour ne pas avoir à en souffrir en conséquence, ce qui n'a pas l'air de vraiment fonctionner à l'heure actuelle. Il y a ce nuage au dessus de leurs deux têtes, le mariage prenant une proportion énorme dans leurs esprits désormais et Tim ne sait pas tellement comment il va pouvoir tenir des mois durant à ne vivre que pour cela en appréhendant d'ores et déjà le jour J avec toutes les implications qu'il devra y trouver. Il a comme la sensation que ce jour-là aura un impact sur tout le reste, ou en tout cas sur leur avenir commun car ce sera la première fois que tout ce beau monde sera réuni au sein d'une seule et même pièce, les mensonges des uns captant l'ignorance des autres. Le problème est vivace pour Decastel car il s'agit d'un garçon qui n'a jamais su mentir et qui n'apprécie pas le moins du monde devoir le faire, surtout quand il passe son temps à répéter à qui veut bien l'entendre qu'il ne compte pas être autre chose que naturellement heureux. Ce ne sera potentiellement pas le cas d'ici quelques mois, quand il y aura le feu des projecteurs braqués sur les deux témoins, qu'ils auront un discours à préparer et surtout, un secret qu'ils partagent à l'insu de toute l'assemblée. "T'auras toute mon implication, bien sûr." Il ne sait pas franchement quelle touche il apportera à ce gâteau mais Tim a par contre bien en tête la motivation qu'il a de rendre ce jour parfait pour ses deux amis. Pour sûr que Primrose ressent la même chose car il s'agit de son frère, même si elle n'apprécie pas nécessairement sa future belle soeur, elle doit avoir envie de lui faire réellement plaisir.
La situation est forcément complexe au final et la discussion prend une tournure plus délicate, Tim sentant l'émotion le submerger peu à peu car il mentionne sa liberté et il ressent de nouveau la manière dont les mains de sa mère se posaient sur lui pour l'empêcher de bouger. Primrose ne peut évidemment pas se douter qu'il a ce genre d'images qui le hantent lorsqu'il mentionne une telle histoire et sa réponse froide le désarçonne plus que de raison. Il en a mal au coeur, il se sent de moins en moins bien et il a peur de choir alors, il use de toutes ses forces pour garder ses jambes bien raides comme des piquets, s'obligeant à croiser le regard de la jolie brune pour que la communication s'établisse dans le bon sens. Voilà qu'il appréhende l'avenir à son tour alors qu'il était si serein jusqu'ici. N'est-il pas optimiste de nature et insubmersible en apparence? En réalité, Tim sait jouer la carte du faux semblant lorsque les circonstances le requièrent et il a toujours voulu qu'Anderson ne culpabilise pas de ce choix de vivre cachée à ses côtés jusqu'à un certain point. Il a accepté la tactique parce qu'être avec elle est ce qui le rend le plus heureux depuis quelques mois maintenant mais la voir douter de leur capacité de réussite le fout en l'air, vraiment. Il a les yeux qui piquent mais se retenir est le seul acte qu'il peut encore faire pour faire croire que tout roule à merveille et surtout, que tout ira bien pour eux. "C'est vrai, on ne peut rien deviner mais ce qu'on partage, c'est hors du commun, Prim' et ça, ça change tout. Même si c'est sûrement mon côté optimiste qui ressort, comme quoi il était pas mort totalement." Il lui fait un clin d'oeil, cherchant à détendre légèrement l'atmosphère ou alors, il ne tiendra pas le coup jusqu'à ce que la cuisson des lasagnes soit terminé. Il est si fébrile en réalité en voyant Primrose le regarder en face, se retourner plus avant face à lui et il sait que c'est aussi important pour elle que cela ne l'est pour lui, toute cette histoire. Le eux qu'ils forment et qui transforme radicalement leur vie depuis quelques temps maintenant. Il hoche la tête: non, elle ne veut pas lui faire peur et il le sait. Tim a la gorge nouée évidemment mais elle l'embrasse et tout est vite oublié, du moins en apparence puisqu'une larme légère coule doucement le long de sa joue. Il est trop sensible, c'est n'importe quoi, il le sait mais il n'y peut rien. Le jeune homme espère simplement que Primrose ne l'aura pas vu car il ne veut pas l'inquiéter ni lui provoquer de la pitié, il veut au contraire faire preuve de force pour que leur alliance soit la plus solide possible justement. "T'es importante aussi. Depuis le début. Et je sais que je peux te promettre de tout te donner de ce que je suis, je sais pas si ça suffira mais t'as au moins ça, Primrose. Tu as tout Timothy. Tout ce qu'il peut t'offrir, il le fera." Même si cela parait peu de choses, en réalité, le message subliminal est fort, assez pour qu'une seconde micro larme roule à la suite de la première, Decastel souriant en même temps malgré tout. L'émotion est palpable mais c'est parce qu'il l'aime, sa brune et qu'il ne veut pas la lâcher en venant l'enlacer, posant son front contre le sien, dans un silence moins pesant que tout à l'heure. Son coeur est plus léger soudainement, il ne saurait l'expliquer, le français mais il sait que cela ira parce qu'il y a cela justement, cette envie de ne rien contenir et d'être soi à cent pour cent. Pour elle. Pour eux deux. |
| | | | (#)Dim 13 Juin 2021 - 19:06 | |
| "T'auras toute mon implication, bien sûr." “J’y compte bien.” qu’elle affirme sans aucun recul dans la vie face à la perspective de joindre leurs forces pour le meilleur, cette fois-ci. Le fait que Primrose ait officiellement le numéro de Tim via Caleb est une source de soulagement certain, cela lui permet au moins de ne pas avoir à foutre un surnom absurde sous son nom dans son téléphone. Mais cela n’exclut pas qu’il y a toujours cette micro angoisse qui persiste quelque part. Elle se rappelle très bien comment Tim avait été la première fois où il a été confronté à Alex. Contrairement à elle, il est maladroit dans sa façon de mentir - d’autant qu’ils n’avaient eu à aucun moment l’idée d’établir un quelconque plan ou de démarche à suivre avant l’arrivée de la blonde. Primrose espère que ça se passe quand il la revoit, elle se demande même si Alex continue à être curieuse sur ce qu’elle a vu. Elle est à peu près sûre qu’elle doit être lourde de questions et chiante au possible mais ce n’est sûrement qu’une question de protection vis-à-vis de son meilleur ami. Chose légitime quand on apprend tous les soucis avec les femmes que ce dernier a pu avoir ; Primrose serait pareille. Mais cela n’aide pas plus la jolie brune à avoir le courage de vouloir l’affronter. Si elle ignore comment Caleb pourrait réagir - à son sens, il est clair qu’il prendra plus mal le fait qu’elle lui ait caché que d’être avec un de ses amis - Primrose est à peu près certaine et confiante qu’Alex aura toutes les réactions qui lui déplairont. A ses yeux, cette dernière ne pourra pas bien réagir quoi qu’il arrive, l’idée même qu’elle l’accepte ne lui traversant qu’à peine l’esprit.
D’où les interrogations sur le mariage en lui-même et la pression qui ne manquera pas de s’accumuler à celle qu’elle avait déjà quand elle n’avait que la casquette de la pâtissière en chef. C’est une source de joie dans un premier temps, l’idée que Caleb se tourne vers elle pour un rôle dans son existence la comblant malheureusement toujours de façon bien trop forte. Mais maintenant que Primrose a eu le temps d’y réfléchir, de s’y poser et d’aller regarder sur internet en quoi ça consiste réellement, elle s’inquiète de plus en plus. D’autant que non seulement Tim est le témoin d’Alex mais en plus Heather est celle qui organise l’enterrement de vie de garçon de Caleb. Autant elle est ravie de ne pas à l’avoir à faire - car c’est gênant quand ça concerne son frère quand même - autant Primrose commence à se dire que son karma ne finit jamais de lui mettre des bâtons dans les roues. L’idée que Caleb puisse avoir envie de lui rajouter un cavalier à son bras est aussi grotesque qu’absurde ; une inquiétude que Tim a et qui n’a pas lieu d’être. Parce que cela la force à devoir justifier que ce qu’ils ont est réel, que c’est sincère mais aussi que rien n’est éternel ni marqué dans le marbre. Elle le rassure en l’inquiétant un peu plus et ce n’est pas ce qu’elle veut. Primrose sait très bien qu’il s’émeut de tout ce qu’elle peut dire, qu’il va ressentir tout ce qu’elle peut émettre, le meilleur mais surtout le pire. Alors sa phrase mal tournée, elle en garde les commentaires pour elle-même. Pour le préserver lui, elle se taira. C’est toujours ainsi qu’elle a fonctionné.
Tim a beau lui faire un clin d'œil, son timbre ne suit pas le mouvement et Primrose a conscience qu’elle a foutu un coup à son optimisme sur ce qu’ils représentent. Ce n’était pas le but ; elle essaie juste d’être réaliste. A espérer trop fort, il pourrait finir en miettes comme tous les fois précédentes et ce n’est pas ce que veut la petite brune pour Tim. Elle l’embrasse quoi qu’il arrive pour lui prouver qu’un départ et une séparation ne sont pas prévus à l’ordre du jour, qu’elle compte bien les goûter, ces lasagnes qui cuisent doucement dans le four. “J’espère que ton optimisme ne meurt pas. Sinon, j’ignore comment on pourrait faire sans.” Elle a un léger sourire mais elle n’en pense pas moins ; c’est ce qui leur permet de balancer leurs visions des choses. Primrose passe son pouce sur sa joue, sur sa mâchoire alors qu’il affirme et continue de signer. Avec un léger sourire et une trace d’une larme qui s’échappe et qui vient être nettoyée par le pouce de la brune qui refuse de voir ça sur son visage. Il l’enlace fermement, son front contre le sien et Primrose lâche un léger soupir avant d’embrasser son front. "Ça suffira amplement, Tim. Tu es suffisant, n’en doute jamais. Je ne serai jamais à ta hauteur donc je me sens particulièrement chanceuse de t’avoir.” Elle, elle n’a pas grand chose à lui offrir. Des bagages, un rythme de vie absurde, un métier déplorable, des secrets en pagaille, un caractère affreux. Absolument rien ne va chez elle ; mais Tim a l’air confiant alors Primrose aussi. Pour lui, elle essaiera de faire mieux. Même si cela est un long et périlleux chemin.
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| | | | (#)Dim 13 Juin 2021 - 19:46 | |
| Son coeur est serré: il l'est depuis des années en réalité, cette peur persistante de ne pas être à la hauteur d'autrui, de n'être considéré que comme un tracas pour les gens autour de lui. C'est l'expérience que Tim a de cette vie, toujours être le moins que rien, celui qu'on essaie de ne pas regarder trop longtemps de peur de se brûler les rétines. C'est la raison pour laquelle il a fini par s'effacer toujours le plus naturellement au monde, allant s'assoir dans un coin et trouvant son salut à observer les murs proches de lui. Ne jamais être au coeur de la scène, toujours rester en coulisses lorsque c'était possible, un choix qu'il a toujours fait pour se sauver de la misère qui se concentre au fond de son âme depuis des décennies. Est-ce qu'il se sentira réellement et entièrement heureux un jour ou l'autre? Les blessures sont toujours tellement béantes et il en perd parfois les pédales, le pauvre Decastel. Néanmoins, depuis qu'il est avec Primrose, il a la sensation que les nuages s'estompent enfin, qu'il n'a plus à tant douter de lui et de ses capacités à faire sourire quelqu'un d'autre. Il y arrive plutôt bien avec la petite brune ou en tout cas, il a franchement l'impression qu'elle s'émeut de lui, du peu de choses qu'il peut lui offrir même si Tim a toujours envie qu'il y ait plus encore. Ce qu'il fait, ce ne sera jamais assez pour quiconque, même s'il se crève à la tâche, qu'il en perd tous ses moyens voire même une bonne partie de son palpitant, il ne considère pas qu'il a offert le meilleur. Il faut plus, toujours plus et il peut déjà promettre à la belle petite brune qu'il tâchera d'être à la hauteur de la mission qui lui incombe maintenant qu'ils sont ensemble mais cachés. Il la protégera, il restera auprès d'elle dans les pires moments autant que dans les meilleurs, toujours présent pour lui tenir la main et la serrer délicatement entre ses bras pour ne pas qu'elle s'effondre. Tim ressent en effet toute sa fragilité à ce moment-là, il possède plus ou moins la même en réalité, même s'il le cache bien moins que Primrose.
Lui, il a des larmes qui coulent. Lui, il a ce coeur qui lui fait mal sans qu'il ne puisse réagir correctement parce que Tim n'est qu'une boule d'émotions perpétuelle, même s'il a tout fait pour se canaliser ces dernières années. Il ne pourra potentiellement jamais être comme tous les autres hommes de ce bas monde: il sera toujours le sensible et l'introverti, même si le français se doit de conserver ce doux optimisme pour le bien être de la communauté. Non, de Primrose en premier lieu. "On aura pas à faire sans, promis." Il peut le dire, oui, qu'il fera tout pour conserver cette joie en toutes circonstances. Le français ne se perdra pas en chemin, il essaiera de tout son être de rester le plus chaleureux qu'il peut, sans se départie de son franc optimisme qui vaut de l'or pour les gens autour de lui. Primrose, en attendant, essuie doucement cette petite larme et il sourit, son front se posant contre le sien, le brun sentant les lèvres de la jolie Anderson se porter contre sa peau. Il s'en émeut encore un peu plus et reprend une large respiration pour ne pas ressentir à nouveau de trop vives émotions et refaire vivre le flot de sanglots qui le menacent depuis quelques minutes désormais. "Tu dis des bêtises. T'es à la hauteur de tout ce que tu désires, Prim'. Et je suis heureux que ce soit moi." Elle le désire, n'est-ce pas? C'est en tout cas ce que le jeune Decastel se dit, ce qu'il s'assène au fond du crâne parce qu'il a rarement autant voulu être auprès d'une femme. Elle, sa Primrose, sa joie de vivre depuis bien des semaines, il n'envisage pas de la quitter. Surtout pas maintenant. Il vient poser ses lèvres au creux de son cou et fait remonter sa ligne tendre d'affection jusqu'à la frontière de sa mâchoire puis sont menton superbement dessiné, sa main se calant dans la sienne alors que la seconde reste contre sa hanche. Ne pas la perdre, ne jamais la perdre, voilà ce que Tim se répète inlassablement parce que c'est important pour lui qu'elle le capte dans sa manière de communiquer non verbalement avec elle à ce moment là. "Il y a une heure de cuisson, je suis désolé. J'aurai dû proposer des pâtes, tu vas mourir de faim durant tout ce temps peut être." Il a ce petit air désolé et ce rire gêné alors qu'il se mord l'intérieur de la joue ainsi que la lèvre inférieure. Timothy ne veut pas qu'ils se tuent pour des "si" et des "peut être", ils verront bien au mariage ce que le tout donnera. En attendant, ils sont l'un avec l'autre, seuls pour une soirée entière, autant profiter de cette joie simple, n'est-ce pas? |
| | | | (#)Mar 15 Juin 2021 - 4:26 | |
| "On aura pas à faire sans, promis." Oh elle espère, la brune chancelante mais qui veut croire que ses deux cannes lui servant de jambes suffisent à porter le poids et de sa culpabilité et de la détresse apparente de son compagnon. Il faudrait qu’on lui offre un manuel pour apprendre à manier un être sensible - naturellement, par la force de caractère et non pas à cause d’un événement externe et dramatique. Elle a les doigts maladroits, Primrose, autant qu’elle a de volonté mais elle ne sait juste pas s’y prendre. Elle aimerait pouvoir faire mieux, toujours, encore, mais elle a l’impression de faire tout de travers et c’est le sentiment qu’elle a - encore - alors que la mine déconfite de Tim ne la rassure pas - non, l’ironie veut que ce soit lui qui continue à la matraquer de mots rassurants et de gestes apaisants, vraiment, l’injustice se faufile partout. Elle compte sur lui pour tenir ses propos, pour ne jamais oublier qu’il est même si elle va sûrement s’évertuer à jouer de leur relation pour lui démontrer à quel point il est beau et plus vaillant qu’il n’y paraît. Elle peut au moins essayer de faire ça, à défaut de ne pas réussir à être optimiste sur eux deux. Non pas que là encore, elle manque de volonté, la gamine, mais on n’est jamais sûrs. Tim devrait le savoir, lui qui se tarit d’avoir été abandonné plusieurs fois dans des relations qui ont foncé dans le mur. Elle n’a pas fait de sociologie, elle n’est abonnée à aucun magazine de psychologie mais il est clair que Tim n’est pas du genre à se donner à moitié ; il donne tout, beaucoup trop, entièrement et ça désarme autant que ça charme. Ca peut faire peur - et Primrose a eu peur. De ce qu’il pouvait devenir, représenter, symboliser, apporter.
Les mêmes choses qu’à présent elle caresse comme si c’est du cristal précieux - et le cristal, ça se brise facilement, voyez-vous. Donc même si elle met des gants, cela n’empêchera pas de glisser, de tomber, de se fracasser même si la volonté est là et qu’elle l’aime plus que de raison - à ce point, ne pas en douter. Quelle folie, vraiment, qu’elle pense alors que son front se presse contre le sien, que son pouce s’évertue d’ôter cette affreuse larme qui lui fait tant d’offence et cela, malgré le sourire de Tim qui perle et qui scinde son visage dans cette illumination enfantine mais masculine, remontant jusqu’à ses prunelles dans lesquelles elle ne veut plus voir cette lueur mélancolique - ta faute, Anderson, ta faute. Puis ses lippes se portent sur sa peau, sur les plis de son front, ceux qu’il a sûrement dû chopper avec son rôle de père et aussi ceux que les années lui ont donné - non loin l’idée de dire qu’il est vieux (un peu, quand même mais ça a son charme, il faut dire). Il respire, il inspire, il a l’air de connaître la façon de faire et c’est bien. Elle le rassure en portant sa main sur son torse, comme pour se rassurer aussi elle-même qu’il ne va pas tourner de l'œil dans l’immédiat. "Tu dis des bêtises. T'es à la hauteur de tout ce que tu désires, Prim'. Et je suis heureux que ce soit moi." Primrose ne cherche pas les compliments mais Tim lui en donne malgré tout ; alors forcément, elle rosit légèrement et elle secoue la tête - elle serait presque gênée, la gamine, alors qu’ils ont été de la plus grande des indécences dans un lieu public quelques minutes plus tôt. Elle n’a pas les mots à la hauteur pour contrer son compagnon, pas plus qu’elle n’ait envie de reprendre un débat perdu d’avance aussi bien pour lui que pour elle ; chacun trouvera que l’autre est mieux, personne ne se dira que vous êtes juste complémentaires et que tout va bien dans le meilleur des mondes, merci pour vous.
Et le meilleur des mondes continue alors que Tim trace ses lippes sur sa peau, il sillonne ce trajet qu’il doit sûrement connaître par cœur et dont il finira sûrement par se lasser un jour - le plus lointain possible sera le meilleur. Il la tient contre elle, donnant l’impression qu’elle peut s’échapper à tout moment et c’est une idée ridicule parce qu’elle n’est jamais aussi bien que dans ses bras et ce sont toutes ses années de vie sur terre qui se concordent dans cette direction - c’est d’une tristesse digne d’une tragédie grecque, n’est-ce pas ? "Il y a une heure de cuisson, je suis désolé. J'aurai dû proposer des pâtes, tu vas mourir de faim durant tout ce temps peut être." Et il rit, l’idiot, mais pas le rire joyeux mais le rire bizarre. Avec son air penaud, sa lèvre qu’il torture et tout ce qui va avec. Primrose plante ses mains sur chaque partie de son visage, et ses yeux dans les siens, et son nez contre le sien. “Je ne vais pas mourir, Tim. Je peux attendre une heure, je t’assure. Tu sais ce qu’on pourrait faire, en attendant ?” Elle attrape une de ses mains, l’idée en tête suffisant pour que son visage devienne malicieux au possible alors qu’elle se fait tournoyer sur elle-même avec ce sourire brillant avant de tourbillonner contre Tim, ses bras autour de son cou et un air abstrait mais lent fredonné par ses cordes vocales. “On peut s’entraîner au slow.” Comme s’il y a besoin d’entraînement pour ça. Toutes les raisons sont bonnes, non ?
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| | | | (#)Jeu 24 Juin 2021 - 8:00 | |
| Un rien l'angoisse, cela a toujours été le cas et parler de tout ce qui pourrait advenir d'ici quelques mois est une appréhension qui grandit au fur et à mesure. Tim ressent la pression que ce mariage va apporter sur leurs frêles épaules car ils sont les témoins des époux, qu'ils vont avoir un grand rôle à jouer dans la cérémonie et qu'ils vont devoir porter un costume d'acteurs sur mesure durant les mois à venir. Le français n'a pas la sensation d'être le comédien parfaitement indiqué pour cette mission, lui qui ne ment jamais à qui que ce soit, lui qui a même tendance à se perdre dans ses doutes et qui ne peut pas se mesurer à l'ampleur des émotions qui le happent. Tout est d'ailleurs très fort à l'heure actuelle parce qu'il est question de Primrose, de la place qu'elle a commencé à prendre au cours des dernières semaines, de toutes les envies qui naissent lorsqu'elle s'approche de lui car Timothy a vraiment besoin qu'elle se sente le mieux possible autour de lui. Le jeune homme a clairement conscience que les relations qu'elle peut vivre en dehors de la leur peuvent être un facteur de mal être profond chez elle et il tente par tous les moyens d'agir comme un bouclier protecteur, même s'il ne sera jamais à la hauteur pour la guérir de tout cela, ou ne serait-ce que pour la rendre plus heureuse face aux drames qu'elle doit surmonter. Non, le jeune homme ne peut qu'être présent, ce qui est déjà un bon début en soi car il a également la sensation que peu de personnes de l'entourage de Primrose s'inquiètent réellement de ce qu'elle traverse. Sont-ils au courant de ce qu'elle vit? Decastel n'en a pas la moindre idée mais il n'ose pas tellement l'interroger sur le parcours qu'elle choisit au quotidien, il espère peut être secrètement que cette conversation viendra d'elle-même en temps voulu.
En attendant, le beau brun profite de ce qu'il possède: des caresses tendres de sa compagne contre sa joue, des baisers délicats qu'il initie contre sa peau pour lui intimer de ne pas partir, même s'il ne sait pas franchement si le tout sera finalement concluant. Il n'a pas la main mise sur tout ce qui se passe, ni tout ce qui adviendra, mais peut être que pour une fois, ce n'est pas aussi grave qu'il aurait pu l'imaginer encore quelques semaines auparavant. Il accepte de ne pas tout savoir, de ne connaître même aucune réponse par rapport à leur situation. L'important, c'est qu'elle soit là, qu'elle ne le lâche pas, non, qu'elle choisisse de tourbillonner entre ses bras en prétextant un entraînement qui n'aurait pas dû en être un car ils ne pourront probablement pas connaître cette joie de danser comme un vrai couple à un réel événement social. Tim en aura mal au coeur tout au long de la journée mais il y survivra car sa relation avec Primrose a plus d'importance que les quelques interdits qu'ils ont posé. Pour elle, il tiendra le moindre fait, la moindre anicroche parce que le tout fait partie du contrat. L'aimer est tout bonnement naturel en soi. "Je suis pas un très bon danseur, tu sais?" Sûrement parce qu'il a la peur du ridicule donc il se tient raide comme un piquet dès que la panique le happe mais il a ses mains sur le corps de Primrose et il se laisse totalement emporté par la mélodie inventée de toutes pièces dans sa tête. Danser en silence, c'est tout un concept, non? Il ne voit qu'elle, le reste ne compte pas, sûrement pas le fait que rien ne devrait les entraîner dans des danses lascives à ce moment précis, en attendant un repas qui n'arrivera pas de sitôt. "On s'entraînera à tout ce que tu voudras. Ma Primsette." Qu'il lui murmure, comme un présage qu'il va rester encore un sacré moment. Si c'est ce qu'elle veut, il y sera. |
| | | | | | | | She is the book he can't put down. ¤ Prim(e)tim(e) |
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