« Dude, we’re the best duet of this whole street. No. City. No. The World ! » Il te fait toujours autant rire, t’as vraiment l’impression de voir son côté adolescent, celui qui s’extasie et fangirl de plus de plus et t’aimes beaucoup cette partie-là. C’est un bon partenaire de soirée, de karaoké, de danse aussi, tu le savais avant même que toute cette histoire prenne une vitesse différente ; quand tout semblait plus simple. Mais avec cette petite vision rapide, et malgré le bordel que ça te fout dans la tête et dans le coeur, tu ne pourrais plus voir les choses autrement. Tu ne regrettes pas grand chose et même ton comportement sur un fil tangible que tu ne contrôles pas te rend plutôt fière ; car après tout, n’es-tu pas toujours avec lui, maintenant, à le laisser t’emprisonner sans résistance, à le guider contre toi un peu plus fort et lui sussurer qu’il te manque ? Tu juges que t’as fait des progrès et t’espères qu’ils sont vus, entendus et validés ; Jordan appuie ses lèvres sur les tiennes, un arrière-goût de l’euphorie de vos membres présente car c’est le pouvoir de Britney et de cette chanson qui rend n’importe quelle personne folle.

Les notes se font plus langoureuses et lentes ; tu ne connais pas la chanson qui suit mais Jordan, lui, ça a l’air de le faire réagir. « Sounds like a joke... » Tu vas finir par croire qu’il veut te fusionner en lui tellement que sa pression est forte autour de toi. “Mariah Carey is a joke ?” tu demandes avec l’innocente et la sincérité totale sur tes traits, le museau en l’air pour observer son visage et regarder ses lèvres qui chantonnent les paroles. Le bercement et sa voix te font fermer les yeux ; t’as confiance en lui pour ne pas vous entraîner tous les deux dans une mauvaise chute contre un obstacle soudain. T’es à peu près sûre que ton partenaire est en train de se perdre dans ses propres paroles. « Rosa is mad… » Oh. Tu fronces du nez tout en pinçant les lèvres, respirant puis soupirant contre le torse de Jordan. “I don’t feel like it’s the first time.” Les signaux de l’univers, ça doit être forcément Rosa, non ? La playlist, la chanson dont t’as fini par retrouver le titre grâce aux paroles que t’avais enregistré dans ta tête tellement qu’elles t’ont marqué, c’est forcément elle, n’est-ce pas ? Watch me fighting against a ghost. Tu ne remets pas en question le fait qu’un esprit puisse être en train de s’exprimer ; t’y crois toi aussi qu’ils rôdent, qu’ils veillent - ou qu’ils mettent des bâtons dans les roues. Donc l’idée n’est pas absurde, au contraire ; elle te contrarie un peu, même. Non pas que ça te désole d’avoir l’impression de lui prendre son homme - flashnews, Rosa, you aren’t here anymore, I am - mais t’aurais appréciée qu’on ne vienne pas titiller ce que vous êtes - pouvez, semblez être - tous les deux ; tu t’en charges très bien pour trois comme ça.

Jordan a l’air de ne pas vouloir rester jusqu’au bout et tu prends ça comme un signe aussi - qu’il ne veut pas - plus - en entendre davantage, que ça ramène des souvenirs dont il ne veut pas forcément penser ; tu lèves la tête vers lui quand il se détache pour mettre son bras de nouveau autour de toi mais non, il n’a pas l’air d’être triste. C’est une bonne chose mais tu mets quand même une main sur son torse. « We lost everyone. Where do you wanna go? » Le sourire revient légèrement sur tes lèvres. “Up up up, second star to the right and straight on till morning!” que tu dis avec une voix plus aïgue digne d’une gosse, brandissant ton bras en l’air et en finissant sur la pointe des pieds avant de lâcher un bref rire de ta connerie. “Neverland, Wonderland, Oz, you pick, your choice!” Tu continues dans tes divaguations, regrettant presque de ne pas avoir pris de petits buvards avec toi. T’aurais pu vraiment te croire dans un royaume différent avec leur combinaison de tout ce défilé de couleurs. Ton monde psychadélique te manque un peu, il faut bien l’avouer. Soon soon, que tu te promets avant de déposer un baiser sur son épaule. “I wanna see the float with bubbles and lather.” okay, Birdie, et si t’arrêtais de faire la gamine cinq minutes ? I do want to see bubbles and lather. “Since we’re all alone… No, I’m not gonna make an inappropriate proposition even tho I would gladly make the hell out with you right now.” Justement car vous êtes tous seuls et que c’est la première que ça arrive depuis une semaine et que t’es sûrement un peu sous adrénaline, donc sans aucune capacité à pouvoir retenir tes paroles qui défilent rapidement entre tes lèvres. Le pire, c’est que t’es sobre et clean - totalement parée pour les futures margaritas. “But do you think they like me ?” T’attends trois secondes avant d’ajouter ; “Your friends. Teddy, Trent. They… I kinda felt a weird vibe earlier.” Tu veux juste être sûre qu’il n’y aura pas de malaise à venir dans le futur. Même si t’as bien remarqué comme Trent regarde Jordan ; ils sont proches, c’est certain. Et ça t’a fait quelque chose. Ce n’est pas pour rien que tu t’étais donnée la mission d’aller chercher les filles et de rester avec elles. Le temps que cette vibe parte. Et que tu te remettes dans un meilleur mood. Ce qui a été une bonne chose ; même si ça te fait un peu bizarre d’en parler frontalement mais hey, on ne peut pas dire que tu retiens les choses pour toi, au moins. Au milieu de tes gamineries, tu penses faire preuve d’une action digne d’une adulte : la communication. Cela n’empêchera sûrement pas des défaillances dans le futur mais au moins, personne ne pourra te blamer de ne pas t’être exprimée sur le sujet. Et tu veux vraiment que les amis de Jordan t’apprécient ; c’est la famille qu’il a choisi de construire et tu ne comptes pas toi-même te déloger de sa présence. Il y a donc un équilibre et une assurance à trouver au milieu de tout ça. Chose que t’as envie d’essayer pour Jordan mais sans perdre ce qui te fait toi ; changer pour les autres ne fait certainement pas partie de tes plans. Encore moins pour te faire accepter.

“Mariah Carey is a joke ?” C’est tout à fait le contraire. J’aimerai bien le lui dire mais en même temps c’est une grande partie de mon historique avec Rosa. Pas sûr qu’elle veuille l’entendre. Pas sûr que je veuille lui mettre ça en pleine face. Elle n'a toujours pas utilisé son coupon Ted Talk, on verra à ce moment là si elle le désire. Je mentionne quand même ma défunte femme car je peux pas garder ça pour moi. Le moment est trop hallucinant. “I don’t feel like it’s the first time.” Et pour couronner le tout, Bird comprend. Elle a remarqué elle aussi. Je ne me souviens pas avoir parlé de Rosa tant de fois mais pour qu’elle le ressente, je me dis que ma chicana doit vraiment utiliser tout son pouvoir spirituel pour faire passer les messages nécessaires, aux personnes qu'elle veut. And you’re probably with that blond girl… Yup. Elle est contre moi en ce moment même. Elle rajoute des paillettes bleues sur mon hoodie vu comme elle niche son visage tout contre. Je la serre plus fort encore. I didn’t think this would happen but it is… somehow. I promise you I’ll be fine. Je ne sais toujours pas ce qu’on peut mettre comme label sur l’oiseau et moi mais y’a quelque chose, on sait. On le dit juste pas. Une partie de moi a envie d’avoir une histoire bien plus conventionnelle mais une autre se dit que si ça fuck up, on n’était jamais réellement ensemble en premier lieu. Je laisse le temps faire son cours pour voir si c’est durable ou non nous deux.

Après ce monologue intérieur qui était autant pour moi que pour Rosa, on reprend la marche.  “Up up up, second star to the right and straight on till morning!” Elle me fait sourire avec son air et sa phrase. Je loupe certainement une ref mais elle est beaucoup trop cute pour que mon manque de culture gâche quoi que ce soit. “Neverland, Wonderland, Oz, you pick, your choice!” C’est là que je me rends compte qu’on a pas les mêmes classique elle et moi.

« I’d probably pick Wonderland. »
“I wanna see the float with bubbles and lather.”

Elle est intenable là. Une vraie gosse. She’s so cute I wanna die. Mes yeux toujours baissés vers elle in awe alors que je ferai mieux de regarder devant moi. Je marche doucement ça devrait aller nan? “Since we’re all alone… No, I’m not gonna make an inappropriate proposition even tho I would gladly make the hell out with you right now.” Je sais pas comment elle fait pour que mon sourire s’agrandisse toujours plus au fur et à mesure de ses mots. « I’ll make out with you. » Comme si elle avait besoin de ma confirmation. Est-ce que mes yeux sont en train de regarder un peu autour de nous pour trouver un endroit où s’asseoir et s’embrasser jusqu’à plus de salive ? “But do you think they like me ?” Mon regard qui arrête de scanner les environs pour redescendre à son visage. “Your friends. Teddy, Trent. They… I kinda felt a weird vibe earlier.” Je serre un peu plus mon bras autour de ses épaules. Je suis touché de voir que ce genre d’information lui tiennent vraiment à coeur. She’s in for a long run… Ou du moins je l’espère fort.

« Trent is very protective of me and Teddy… I didn’t notice. I mean. He seemed to like you my lady. » Je frotte doucement son bras comme pour la rassurer. « They just need time. Trent. » Je précise vu l’utilisation des pronoms qui peuvent rendre la phrase moins claire. Je suis sûr que Teddy a déjà mis Bird dans sa tête comme étant my girl et je ne lui dirai pas le contraire.  « You know you’re the first person I invite to things with my friends in about a decade. The first person I… » Merde. Je suis moi même pas sûr de ce que je veux ajouter là. « You’re special to me and they all notice. » Petit rattrapage des familles. Ca n’aurait pas été si grave de balancer au milieu que j’ai des sentiments pour elle mais… C’est pas sorti là. Je suis pudique ok?

« I’d probably pick Wonderland. » De tous les choix que t’as donné, il prend l’option la plus intéressante, la plus fantasmagorie ; ça s’ajoute à la pile des raisons qui font que tu l’adores, pas un peu, mais beaucoup, frôlant la folie sûrement, surtout quand t’es toujours forcée de lever ta tête vers lui pour le regarder. T’es presque certaine de le regarder comme on épie une statue, intrigante et intéressante, avec cette lueur de passion dans yeux qui danse sans jamais vouloir s’arrêter. T’as pas de honte à braquer un tel regard sur lui car ta position te réconforte, tu te sens légitime, portée par sa propre stature qu’il porte contre toi, autour de toi. Il t’envahit partout et cela malgré toutes les présences étrangères autour de vous ; passionnément, à la folie, pas- Nope, même pas de pas. “Very good choice.” Est-ce qu’il accepterait un buvard sous sa ligne si l’occasion se présentait ? Et par occasion, tu penses à ta propre main, évidemment. Non, Birdie, t’as pas besoin de ça. Il te rend déjà la tête à l’envers rien qu’en étant agglutiné à toi, comment tu serais si en plus t’avais les pupilles dilatées sous l’effet d’un euphorisant aphrodisiaque ? Not better think about it. Clairement pas, en effet.

Vous avancez de nouveau sans avoir de réelle direction et c’est une bonne image à calquer sur votre relation ; vous ignorez vers où vous marchez mais là, tu le laisses complètement te guider et, c’est à peu près la même chose dans votre relation. Quelle qu’elle soit. Il te porte et même si t’as essayé d’aller à contre-courant en te battant, il a toujours réussi à gagner. Malgré lui, malgré toi, malgré tout mais au final, pour le meilleur. Peut-être. Tu commences à l’espérer. De toute façon, tu n’as jamais su bien nager. « I’ll make out with you. » Là, tu hausses les sourcils d’un air entendu. “You betcha, honeybean.” Il n’y échappera pas, tu n’as pas eu ta dose souhaitée, voulue, espérée, caressée. Y a eu les cockblockers, les amis, les étrangers, le malaise, toujours un truc pour s’immiscer. Sauf là où on vous fait profiter d’un répit certain. Votre bulle, votre monde.

Même si tu la perces un peu en parlant de son entourage. Placardant ton manque d’assurance de ne pas être acceptée. D’être vue comme la perturbatrice. L’ennemie. Tu préfères demander parce que prudence est mère de sûreté. « Trent is very protective of me and Teddy… I didn’t notice. I mean. He seemed to like you my lady. » My lady. Il te fait tirer un sourire que tu ne retiens pas, passant tes cheveux derrière ton épaule dans un geste magistral. “My preference would be milady if you please, milord.” Tu n’as rien d’une aristocrate anglaise mais tu peux essayer d’en avoir la moquerie au moins. Si Teddy ne pose pas tant de problèmes, les mauvaises ondes viennent plus de Trent. « They just need time. Trent. » Voilà, bien ce que tu pensais. Trent qui a besoin de temps. Trent qui est protecteur. Trent qui veille. Trent qui n’est pas là, ceci dit. « You know you’re the first person I invite to things with my friends in about a decade. The first person I… » Wait, what ? Tu ne t’attendais pas forcément à ça. T’es un peu prise de court. « You’re special to me and they all notice. » Y a ton cœur qui manque un battement, là, inutile de le nier - il en manque même peut-être plusieurs d’affilés. T’as aucune pitié de t’arrêter subitement en plein milieu, quitte à se risquer d’avoir de sales remarques. T’en as rien à faire en posant tes mains sur ses joues et entraînant ses lippes contre les siennes. Tu n’avais pas réalisé à quel point. Tu n’avais pas vu que c’est assez important. T’avais rien vu de tout ça. Tu n’aurais pas non plus pensé que t’aurais de celles avec qui ça peut arriver. T’es celle qu’on utilise, qu’on joue avec, qu’on se bat contre, qu’on agace et qu’on s’amuse. T’es pas celle qu’on amène à sa famille de substitution au bout d’une décennie sans rien. You’re special to me. Tu n’as pas attendu d’être isolée pour l’embrasser de tout ton soûl. C’est la pride, personne ne vous dira rien. Mais t’es émue, c’est une claque dans la figure mais qui fait du bien. Qui a de la valeur. Qui donne une dimension, un goût différent. Tu le maintiens contre toi et quand tu te sépares de sa bouche, c’est pour presser ton front contre le sien. “I understand better.” Tu ne réfléchis même pas à ce que tu dis, t’agis à l’instinct. “You’re special to me too.” Tu vas rajouter un baiser sur ses lèvres. Puis un deuxième. Et un troisième et un quatrième juste pour être sûre. “I will give them time.” T’as l’ambition qui souffle dans les entrailles. “Because I’m damn too hooked to you.” You’re worth it. Les hauts comme les bas, you’ll try.

“Very good choice.” Tu apprécies qu’elle valide ton choix de la sorte, même si une partie de toi se dit qu’elle doit aimer tous ceux qu’elle a cité. Vous avez de si grands sourires sur vos visages vous êtes adorable vous êtes dans votre bulle tous les deux bg avec vos matching make up. “You betcha, honeybean.” Vous ne passez pas inaperçu dans la foule, vous brillez de votre bonne humeur et vous ne vous rendez pas compte qu’un photographe vole quelques clichés de vous deux vous couvant du regard, étroitement liés de vos bras l’un sur l’autre. “My preference would be milady if you please, milord.” T’éclates de rire à ses mots et sa façon de dire ça. Tu la serres un peu plus contre toi.

T’es pas très serein après lui avoir presque sorti un I love you, mais les mots que tu as utilisé à la place ont l’air de la faire réagir tout autant. Elle arrête de marcher pour pouvoir prendre ton visage dans ses mains. Tu te plies en deux, comme à chaque fois que vous vous embrassez et que vous êtes debout. Ce baiser vaut beaucoup de mots qu’elle n’a jamais dit. Tu prends tout ce qu’elle te donne. Tu pensais pas que ça la ferait réagir à ce point là mais t’es le plus heureux. Tu glisses tes deux bras autour d’elle alors que tu la soulèves un peu instinctivement, histoire de pouvoir te redresser légèrement. Tu n’arrêtes pas le baiser pour autant, bien au contraire. La position est plus agréable et tu peux lui rendre ce qu’elle te donne au centuple. Caressant ses lèvres des tiennes. La semaine que vous avez passé loin l’un de l’autre se faire ressentir dans toute cette intensité à ton avis. Ce n’est pas seulement les mots que tu viens de lui dire à ton avis, c'est un tout. Le photographe qui était toujours en train de shot des gens dans le même coin en profite pour quelques clichés supplémentaire de vous deux à en train de vous embrasser.

“I understand better.” T’es content que le message principal soit si bien passé. T’es soufflé de sa réaction toujours. Ton coeur qui bat excessivement vite. “You’re special to me too.” Un doux sourire se forme sur tes lèvres alors qu’elle te dépose un baiser, puis deux, trois et même quatre. C’est toi qui va faire le cinquième. Juste pour être sûr. “I will give them time.” Tu la fais doucement reposer les pieds sur la Terre ferme. “Because I’m damn too hooked to you.” Là part contre t’es touché à un niveau que tu n’aurais pas cru. C'est une vague d'émotion qui te traverse avec force. Tu savais. Tu espérais surtout, même si tu sentais, t'es un pro des scénario dramatiques faut pas s'étonner. Mais qu’elle le dise en tous mots et de cette façon là en plus… Tu es autant touché que soufflé et bluffé. T’as totalement perdu ta langue. Tu la regardes un moment, réalisant doucement doucement tout ce qu’elle vient de te dire. Ses mots que tu te répètes dans ta tête car ils sont plutôt incroyable. I'll give them time. Elle va rester. She's in for the long run. Que tu te confirmes de nouveau dans ta tête. Tu baisses ton visage jusqu’au sien pour reposer tes lèvres sur les siennes. I’ma love you differently… I’ll give you Electricity… Tu as perdu la capacité à parler mais tu as Electricity de Dua Lipa qui joue dans ta tête. Ca fait plusieurs jours - semaines - que tu ne vois que Birdie quand tu entends cette chanson. Tu as essayé de le nier un moment mais c’est peine perdu quand toutes les paroles sont si parfaites. Absolument parfaites. This love has no ceiling I cannot deny it… Tu finis par la soulever de nouveau parce que tu n’as pas prévu de te détacher de son visage, de ses lèvres, de sa langue, de sa peau, de sa proximité. Tu veux lui donner toute la douceur et l'amour dont tu es capable au travers de ton corps puisque tu ne sais plus parler là. I know you’ve been treating your self wrong… So let me care for you. C’est rare que tu n’aies pas les mots pour une situation mais tout est unique avec Birdie, tout est nouveau… Giving up my ghost for you, and now I’m see-through. Ta langue n'est pas tout à fait perdu, elle est juste en train de s'occuper de la sienne de la plus douce des manières...

Son cerveau n’est pas rempli à 75% de paroles. Son cerveau n’a pas été embelli dans le passé par un sentiment aussi doux que celui qu’elle vit en ce moment. Et pourtant, il y a des louanges qui se forment dans son cerveau, rythmées par les battements d’un cœur qui sont forts, qui sont intenses, qui résonnent ; la faute à l’adrénaline, elle pourrait prétendre, mais c’est surtout la faute à Jordan. A cause de lui ou grâce à lui. La question ne se pose pas. Les deux à la fois. Il est la raison et la conséquence, et il porte les effets, littéralement, dans ses bras. Elle s’en fiche si son maquillage est foutu. Elle s’en fout si y a des gens qui grimacent devant leur manque de retenue - qu’est-ce que ces gens foutent à la pride en premier lieu alors si on ne peut pas montrer au monde entier à quel point l’humain est beau, surtout celui que l’être a choisi ? Teddy râlera sûrement, elle entendrait presque déjà les railleries d’Allison quelque part, comblées par les cris d’awe de Liberty, s’empilant sur les voix narquoises d’Heather et Will qui flottent dans sa tête. Mais tout lui passe au-dessus tant que Jordan continue à l’embrasser, à la lever près de lui et qu’il reste là, avec elle, quitte à attendre que les nuages deviennent colorés de rose et de bleu, rien à faire.

Le renversement est étourdissant, c’est une sensation forte à eux tous seuls et elle est à peu près sûre d’être dans un très (trop) long looping avec la tête à l’envers. Les mots importants n’ont pas besoin d’être dit car les lignes au milieu ont été lu ; I hear you, I feel you, you make me so damn weak and I love it. Elle ignore les octaves qui rythment son propre cœur à lui mais elle devine aisément que c’est une mélodie aussi douce que la sienne. Elle soupire contre lui, elle le provoque gentiment, ses dents contre la pulpe de sa lèvre, avant qu’il l'entraîne de nouveau contre elle. Il n’a pas besoin de dire pour qu’elle sache. Elle a appris, elle apprend toujours. L’humain est une espèce intrigante ; Jordan lui montre un peu plus à chaque fois qu’elle-même l’est aussi. Qu’elle aurait dû commencer par sa petite personne, la petite princesse de l’univers qui pourtant, ne songe jamais à elle sérieusement. Ses bras autour de son cou pour le garder près d’elle, les phalanges s’en vont caresser et compter ses mèches blondes alors que leurs langues valsent ; bien ce qu’elle suggérait, le rythme est le même et c’est affolant autant qu’ahurissant. Comment en sont-ils arrivés là ? Comment elle en est arrivée là ? Même les jours passés n’ont pas été pareils que ceux d’avant ; Heather n’est pas Jordan et cette simple différence chamboule absolument tout son univers pourtant parfaitement clair et limpide jusqu’à présent. L’univers qui l’entoure et celui qu’elle a aux tréfonds de ses entrailles.

“We will never make it to the restaurant if this keeps happening.” Ses lèvres contre les siennes, qu’elle ne déloge pas, dont elle embrasse la courbe, le creux, mordillant de nouveau, caressant son nez contre sa joue. “I really don’t know what you’ve done to me.” Oh tu le sais très bien. Ou plutôt, tu commences à t’en rendre compte. Doucement mais sûrement. Jordan la traite si bien, si patiemment, si adorablement, comment ne pourrait-elle pas flancher, craquer, tomber, succomber ? Elle n’est qu’humaine, l’oiseau, et dôtée d’une capacité faible quand on est aussi prévenant envers elle. “But I guess I like it. Because I wouldn’t change anything.” Elle devient trop romantique avec ses répliques à l’eau de rose mais ça aussi, elle a décrété qu’elle s’asseyait dessus. Elle est si douce, elle a la faille en elle qui se creuse - ou plutôt, la faille en elle se déclare, s’anime, après des années prises dans l’ombre. Aujourd’hui n’est pas un jour ordinaire ; c’est la pride. Tout est permis. Même pour Birdie Cadburry d’être niaise si elle a envie. Bear with her. She doesn’t fall in love everyday after all.

Vous restez de très longues minutes à exposer toute l’affection que vous vous portez et tu pourrais continuer un temps indéterminé. Vos maquillages sont de moins en moins net mais c’est le cadet de tes soucis. C’est fait pour être niqué à la fin de la journée de toute façon. Faut vivre, faut froisser, faut toucher, faut embrasser, faut pas rester immaculés. Elle te mord, tu lui rends la pareille, un sourire aux lèvres, vous êtes en pleine battle de baisers et ton coeur se rempli toujours plus des émotions que tu lui portes. Tu bloques tes pensées négatives qui te traversent l’esprit de temps à autre. Car maintenant que tu gouttes à ça, tu n’as pas envie que ça s’arrête de si tôt… Mais tu auras tout le temps de te mettre des claques plus tard. Elle est dans tes bras et n’a pas l’air de vouloir se défaire de ton corps, de tes lèvres. Et toi c’est tes sourires qui ne se défont pas de ton beau visage.

“We will never make it to the restaurant if this keeps happening.” Mais elle n’a pas l’air de vouloir s’arrêter pour autant. Tu ne l’aides pas non plus pour mettre un point final à vos baisers. Tu continues. “I really don’t know what you’ve done to me.” Bird… Car ce genre de phrase te fait battre ton coeur deux fois plus vite en un temps record. Tu sais pas non plus ce que t’as fait. Tu te mords la lèvre inférieur en la regardant être si adorable dans tes bras. “But I guess I like it. Because I wouldn’t change anything.” Autant tu leurs dit de se taire avec les compliments sur ton apparences, autant là, tu ne lui diras jamais d’arrêter de dire ce genre de chose. C’est incroyable.

« We can go another day if you want… » T’es toujours un peu tendu vis à vis de ta proposition de dîner au resto. Ca fait réellement officiel. Tu as envie mais si jamais ça peut être reculé, ça ne te dérange pas. « You sleep at my place tonight… right? » Tu te mords la lèvre avant d’ajouter. « Not saying there’s a long overdue pegging session needed but… Maybe… » Peut être? A qui tu mens Jordan. Ca fait une éternité que vous n’avez pas été de ce côté là. T’as un sourire - un peu - timide sur les lèvres. Entre ça et le restaurant. Pourquoi tu te sens tout vulnérable comme ça ? The dinner is stressing me out. Parce que c’est un rendez vous. Yup. Mais vous avez bien avancé là tous les deux. Still. It’s new. Oh Jordan, respire. Ca va bien se passer. Le bon côté c’est que t’as l’air totalement adorable avec cette expression sur le visage.

Les mots s’échappent, ils s’envolent, ils s’évaporent mais Jordan les as entendu ; ses expressions, ses réactions, la vigueur de ses bras toujours de ta taille sont les preuves que tu n’as pas besoin pour savoir que ça l’a atteint. Visiblement les mots ne suffisent plus, à l’écrit ou en chanson, chacun dans son domaine, perdus dans les tourments inexplicables et indéfinissables de ce qui vous gravitent et vous fait voir un ascenseur vertigineux. Jordan a déjà connu tout ça avec Rosa ; tu ne peux pas en dire autant. Ton passif dans les relations ne peut pas s’exprimer, ne peut pas se comparer à ce qu’il se passe là. A ce pavé dans la figure que tu te prends à chaque fois ; t’es étonnée par toi-même, par tes agissements, par tes émotions la première. Tu ne te pensais pas capable d’être aussi délicate. D’être aussi émotive - haha, really, Birdie ? De réussir à placer l’organe de la poitrine avant celui de la tête. It’s the pride. Mais il y a plus que juste la pride. Oui, c’est un boostant. Oui, ça aide. Mais ça aide aussi que le sourire ne déloge pas le visage de Jordan. Ni du tien non plus. Même si t’es assez charmée pour le voir se flétrir quelque peu, un doigt dessinant le contour de ses traits. Tu pourrais compter chaque cil ; analyser chaque respiration ; étaler les nuances de bleu de ses yeux ; tu passes tellement de temps à l’observer, à le regarder, que ça ne serait pas étonnant que même aveugle, tu le reconnaitrais.

« We can go another day if you want… »
“I’ve trained and prepared my whole being for margaritas.” Que tu dis en faisant une légère moue. Sans se rendre compte que ça n’a visiblement pas la même amplitude pour toi que pour lui. Tu ne réalises pas forcément. Ou alors, c’est que t’es la totale acceptation avec la situation. Le restaurant, le tête-à-tête, les margaritas - décidément, t’es un peu trop focus sur les boissons. T’as conscience que ce n’est qu’une partie ? Mais ça ne serait pas la première fois que tu te retrouverais seule avec Jordan ; ça ne devrait pas être insurmontable ni terrifiant, n’est-ce pas ? As long as I have my drinks. Oh mon dieu, Birdie.

« You sleep at my place tonight… right? » Ton pouce finit sur sa joue, sous son oeil, traversant la bordure de son nez pour s’installer sur le coin de sa bouche alors qu’il torture sa lèvre - that’s my job. Il a l’air soucieux de ce détail et t’es encore plus engloutie de voir qu’il s’en inquiéterait presque que tu ne rentres pas avec lui. « Not saying there’s a long overdue pegging session needed but… Maybe… » Un léger rire s’échappe. “Oh, I get it. Milord has needs.” Tu viens peinturer l’épiderme de son visage de tes baisers mélangé à ton souffle léger rieur, comme pour incruster son adorable expression de tes lippes. Une main qui va s’aventurer contre sa hanche pour le rapprocher de toi. “I have the feeling you already made up your mind about it.” Ce n’est pas une critique mais un simple constat alors que tu balaies une mèche de son front. “You tell me if you prefer to have your stomach or your arse full.” L’expression maligne et fière de ta répartie incroyable, ta main glisse tranquillement sous son hoodie et le tissu en dessous pour caresser sa peau. Visiblement, t’as aussi fait ton choix, Birdie. “If it wasn’t clear enough, yeah, I’ll sleep at your place tonight. Especially when asking so politely.” I’m staying around. Don’t intend to fly away.

“I’ve trained and prepared my whole being for margaritas.” T’avais presque oublié qu’à la base, c’est pour les Margaritas. Tu penses au repas dans son ensemble. Elle a l’air de véritablement y tenir. Quand tu penses que c’est toi qui a émit l’idée. Tu ne t’en veux pas pour autant car tu souhaites véritablement aller boire cette margarita avec elle. Mais ça reste compliqué dans ta petite tête.

“Oh, I get it. Milord has needs.” Elle caresse ta joue au milieu de ses taquineries et ça ne fait qu’accentuer ton sourire. Oops? Elle vient même déposer un peu plus de baiser sur ta peau. Tu aimes tellement la voir hooked. Tu te demandes si elle a mangé des paillettes depuis tout à l’heure, car c’est ton cas depuis un moment. Ca croustille sous la dent. Elle te rapproche un peu plus encore de son corps. Anything you want babe. Tu te colles bien à elle. “I have the feeling you already made up your mind about it.” Tu hoches la tête parce qu’il n’y a pas vraiment d’autre option dans ta tête que Birdie dans ton lit ce soir. “You tell me if you prefer to have your stomach or your arse full.” Oh. Peut être que simplement boire un verre au resto serait plus simple pour un début. This is actually genius. T’as vraiment l’impression d’avoir eu l’idée du siècle. Car juste un verre - ou deux - ça ne prendra pas autant de temps qu’un repas. Au moins vous avez une porte de sortie - tu auras une porte de sortie - si c’est trop bizarre, gênant. Tu frissonnes de sentir sa main s’aventurer sous ton hoodie. Un de ces frissons qu’on aime beaucoup cette fois. Keep going. Tu te sens toujours beau de part ses gestes et ses baisers. Tu lui fais de l’effet et peu importe que tu ne t’aimes pas si elle t’aime à ce point là. Feels good. C’est naturellement qu’une de tes mains va se loger sur ses fesses pour lui rendre la pareille… Pour profiter toi aussi de la beauté de son corps. “If it wasn’t clear enough, yeah, I’ll sleep at your place tonight. Especially when asking so politely.” Depuis toujours ta politesse te mène au delà de ce que tu n’aurais jamais pu imaginer. Respecter les gens ça ne renvoie que du bon.

« What about we go have the margaritas at the restaurant and I eat you for dinner. » Tu sens comme toutes tes craintes s’envoler d’imaginer un moment d’une demi heure au resto en tête à tête, plutôt que de choisir sur le menu, attendre d’être servi, manger, attendre encore pour le dessert (car tu prends toujours un dessert) et puis encore attendre pour payer. Faut combler tout ce temps là. Tu te stresses tellement Jordan. C’est même pas un rendez vous. « And you fill my hole for dessert. » Tu te sens si malin. Ca se voit sur ton visage avec ton air, tes yeux, ton sourire. Tu vas même te mordre la lèvre un moment à penser à ce dessert en avance. « We can even leave now… For the drinks… Except if there are things you wanna do here. » Tu te fais rire tout seul à ce que tu viens de dire. « Obviously you wanna do me, but you understand what I mean. » Tu anticipes sa réponse sans honte. C’est bon là Jordan, elle a compris, le message est bien passé. I know, I’m just funny. Cute.

T’en vouloir de détruire le beau travail de Teddy ne fait pas partie des regrets que tu pourrais avoir sur tes épaules. La culpabilité d’ôter les brillants qui font rayonner un peu plus Jordan est une tâche plus lourde à porter que celle de penser à froisser son ami qui n’est pas le tien. Le serait-il un jour ? C’est que tu sembles bien partie pour qu’ils doivent supporter ta présence ; Jordan n’a pas l’air de plus se défaire de toi que, a decade qui revient en tête et autant dire que tu ne peux que comprendre les réserves émises. Tu t’es bien inquiétée toi même de voir Sofia revenir dans la vie de Will après seulement quelques années ; tu n’oses imaginer ce que ça sera quand il te présentera quelqu’un d’autre. Cependant, c’est une affaire assez inédite qui se joue pour toi en ce moment ; tu ne fais pas dans le relationnel à ce stade, tu n’es pas censée être foutue dans une case et t’y satisfaire pleinement. Encore une fois, Jordan vient tout chambouler. Si c’est sa façon d’être à la fois attendrissant et very hot, de savoir te toucher aussi bien de ses doigts que de ses mots, il a la subtilité derrière sa réserve apparente qui détonne absolument avec tout ce que t’as connu avant. Ton cerveau a dû être une petite bombe nucléaire à peu près toutes les deux heures quand t’es avec lui, te surprenant, que ce soit de sa faute ou de la tienne.

Et dans l’ambiance actuelle, tu es encore plus encline à te laisser bercer par tout ça. D’apprécier que ta main sur sa peau le fait réagir. Effaçant sans ménagement le passé qui s’est joué il y a quelques minutes, qui te l’a déconnecté de toi et dont tu sais que l’empreinte ne reste pas, pas celle-là, mais quand même. Tu préfères que la tienne la remplace, surtout si ça lui permet d’agir en retour. « What about we go have the margaritas at the restaurant and I eat you for dinner. » La jolie blonde que tu es vient mordre gentiment son menton, gloussant à ses propos qui contrastent directement avec son expression qui a l’air de se détendre sous le joug de sa pensée. « And you fill my hole for dessert. » The best of both worlds. Tes phalanges sur sa hanche pressent un peu plus le contact, comme un avant goût de ce qui l’attend plus tard - margaritas, restaurant ou non, you’re a taker and a giver. Il continue à torturer sa propre lèvre et t’es à deux doigts de lui demander une commission pour qu’il arrête de faire ça, attirant brièvement tes prunelles sur la scène d’un crime que t’as envie de réitérer. « We can even leave now… For the drinks… Except if there are things you wanna do here. » La malice jamais très loin, tu l’observes rire tout en commençant à ouvrir la bouche. « Obviously you wanna do me, but you understand what I mean. » Okay. “Oh so we’re at the level of you stealing my lines ?” What a cocky bastard with the cutest expression. “I’m starting to be too predictable, I don’t like it.” Pour qu’il sache d’avance ce que tu puisses lui répondre. Même si clairement, c’est l’objectif de la soirée qui va commencer à apparaître. “Sounds like a good plan, tho.” que t’approuves naturellement ; en espérant que les margaritas ne te montent pas trop à la tête. “What about your friends ? They will probably start looking for us and they can worry and blablabla.” En tout cas, toi, dans leurs positions, tu t’inquiéterais et tu le maudirais de partir sans rien dire. Tu te détaches légèrement pour regarder les environs, voir si une tête que tu pourrais reconnaître apparait dans ton champ de vision. “Don’t wanna them to think I kidnap you.” Even tho I did. Que tu penses en souriant. “But I guess you can inform them while walking down to the restaurant.” Si y a besoin de marcher. Ou de rouler. Qu’importe. “I hope it’s not too far away because my feet are starting to rub me the wrong way.” Même avec des chaussures plates, on n’échappe pas à l’enfer de la voûte plantaire.

WIN : tu te laisses entraîner par Jordan sur le trajet vers le restaurant parce que non, il n’y a pas autre chose que tu souhaites faire dans l’immédiat except him. obviously.
SO CLOSE : quand ce n’est pas lui, c’est toi. tu ne fais pas attention et tu te fais disputer en rentrant en pleine face avec autrui. “you could watch your steps” te dit la personne, te renfrogner quelque peu tout en tirant la langue. “you could too” you idiot, que tu te retiens de dire parce que c’est trop festif pour ce genre de propos. “yeah sure. but I’m not the one with that stupid look on her face” ; okay. tu regardes Jordan. “you think I can punch people ? even here ?” une façon subtile (ou pas) de lui demander de t’éloigner de la personne qui s’apprête à crier au scandale face à de tels propos.
FAIL : vous reprenez la marche pour bouger jusqu’au restaurant where it is quand on scande vos prénoms au loin. tu grimaces en regardant Jordan, une légère expression presque désolée sur ton visage alors que t'y es pour rien, “I guess they finally found us.”

Elle est encore en train de manger ton visage et tu ne te lasseras jamais de sentir ses dents s’enfoncer sur ta peau. Please. On dirait que c’est plutôt elle qui va te manger. Fine by me. “Oh so we’re at the level of you stealing my lines ?” Tu te sens encore plus fier d’avoir anticipé for fun. Elle l’aurait dit et ça aurait été la meilleure réponse. La seule acceptable. Tu aimes trop quand elle te dit, te montre, qu’elle a envie de toi.

“I’m starting to be too predictable, I don’t like it.”
« I’ll make it up for it. »

Parce que tu prends le blame for fun, car de ton côté, tu trouves que c’est plutôt excellent de réussir à prédire les mots de Birdie. Vous vous connaissez de mieux en mieux et elle s’accroche de plus en plus. Il en va de même pour toi. Tu veux aller encore plus loin avec l’oiseau, tu n’as pas idée de votre destination mais le chemin pour y aller est agréable. “Sounds like a good plan, tho.” T’es content qu’elle approuve. Ca va réellement te faire un petit test de rendez vous. Ca va te faire du bien à la tête d’avoir un aperçu, un court. “What about your friends ? They will probably start looking for us and they can worry and blablabla.” Tes yeux dans les siens, un doux sourire se forme sur tes lèvres. She cute. A s’inquiéter pour tes amis. “Don’t wanna them to think I kidnap you.” Too cute. “But I guess you can inform them while walking down to the restaurant.” Elle fait les réponses et questions toute seule. Freaking adorable I can’t. Tu la sens un peu nerveuse à ce propos.  « I’ll text them yes. »  “I hope it’s not too far away because my feet are starting to rub me the wrong way.” Too cute. Stop. Ca se voit sur ton visage que tu fonds. « It’s not too far. A few blocks. D’you have a short under that skirt ? » Tu demandes sérieusement. « You can jump on my back. » Tu finis ta phrase par un baiser sur ses lèvres, la laissant décider de la façon dont elle rejoindra le resto. Sa jupe étant super moulante, tu serais à sa place, tu ne serais pas à l’aise à te retrouver avec tes sous vêtements - si tu en as - visible à tous ceux qui croiseront ton chemin.

(le resto) SMS envoyés. Vous voilà à présent prenant place à la table qui vous a été indiqué. T’es en train de te demander si tu dois tirer la chaise à Birdie pour qu’elle s’installe et le temps que tu réfléchisses, c’est le serveur qui s’en est chargé. Good. Respire Jordan. Ca va bien se passer.

« What can I get you? »
« Hi. We’ll get two original margaritas, please. »
« Very good choice. »

Ca te fait sourire parce qu’ils disent toujours ça. Ou peut être que tu as juste de très bons goûts par rapport à d’autres. Mais tout dans ce resto est vraiment délicieux. T’as pas fait toute la carte mais presque. Le serveur qui s’en va et tu vas avancer ton bras sur la table pour aller prendre la main de Birdie dans la tienne. Tu la regardes alors que tu joues avec sa main, mêlant et démêlant ses doigts avec les tiens. Dis quelque chose Jordan. Yeah, I’m trying. Tu te concentres sur la musique de fond que tu peux entendre, des airs latinos qui te mettent toujours de bonne humeur, qui te donnent toujours envie de danser. « The place isn’t chic but it’s the best for Mexican food. I really like it here. » Ca fait ambiance familiale. Ce feeling que tu n’as pas eu pendant la majeur partie de ta vie. Pas que tu rattrapes le temps perdu, mais tu aimes te sentir bien. Te sentir en sécurité.

« I’ll make it up for it. »
« I’ll text them yes. »

Il arrondit tous les angles quand tu ne les vois que serrés et prêts à vous tomber dessus à tout moment. Est-ce que tu t’attends toujours au pire ? A ce que le vent tourne car c’est une habitude chez toi ? Il faut croire que tout ça signifie assez, ça signifie quelque chose pour que la crainte te colle quelque part à la peau et qui ne veut pas s’en dégager. C’est une sensation désagréable mais t’es extrêmement douée pour fermer les yeux sur les choses qui chagrinent. Surtout quand c’est toi envers toi. Jusqu’au jour où ça sort, ça explose, ça foudroie et que tu n’as plus que le goût âpre de la culpabilité à porter - quand tu daignes d’accepter tes torts. Mais tes prunelles caressant la forme de Jordan dont sa gestuelle indique clairement que non, Birdie, il n’y a aucune tempête à prévoir pour l’instant, à part celle qui va y avoir en vous quand vous aurez franchi le seuil de chez lui. De la plus passionnelle des manières, pas celle qui torture et qui fait mal. Vous rassemblez les morceaux un à un après avoir tout éparpillé sous une incompréhension totale, un contrôle qui a totalement échappé à votre vigilance. Revenir à mi-chemin sans reprendre au départ, en quête de ce quelque chose qui vous semblez chercher à deux sans savoir vraiment où, comment, pourquoi. La seule certitude c’est que chacun de ses sourires ne font qu’accentuer un peu plus la pression dans ton ventre ; non pas celle du désir, mais l’autre. Ce que les romantiques appellent les papillons, ce que tu vois comme une nuisance, tu ne t’en rends à peine compte que c’est ce qu’il se passe.

« It’s not too far. A few blocks. D’you have a short under that skirt ? »
« You can jump on my back. »

Là, tu grimaces légèrement. “Yeah, well, with fashion comes pain. I’ll silently suffer then.” Et tu le prouves en accrochant ton bras au sien - histoire de ne pas le perdre et de ne pas non plus aller te perdre dans une énième contemplation qui aura attiré ton attention - en soufflant lourdement avec insistance, faisant mine de boiter et t’es juste chiante, mais t’en fais exprès et Jordan a l’air de s’accomoder d’à peu près tout ce qui fait ta personnalité de toute façon - what a saint. Mais tu notes déjà à utiliser son dos en guise de futur moyen de locomotion ; l’avantage d’avoir un partenaire qui fait deux têtes de plus que ça, autant en profiter.

« The place isn’t chic but it’s the best for Mexican food. I really like it here. » Installés, arrivés, en attente. Tes yeux naviguent sur les murs, les objets de décoration, les couleurs, le vieux bois, l’odeur d’un service qui est en train de se faire doucement mais sûrement. Les doigts de Jordan sont doux contre les siens, tu les caresses en retour, sans même réfléchir. “That’s nice. Looks real. Lots of colors and stuff.” Les trucs guindés ne sont pas ton genre. T’as pu le constater avec Malachi à Sydney. Ou même les events avec Dan. Le genre d’endroits où on ne doit pas parler plus fort que l’ambiance coincée générale, où on doit siroter comme une lady que tu n’es pas, manger tranquillement un mets qui ne prend qu’un tiers de l’assiette. Ce n’est clairement pas pour toi, t’es bien mieux ici. Tu reportes ton attention sur Jordan en souriant légèrement, les traits espiègles. “How many people did you bring here to get them drunk over margaritas ?” T’en profites pour ôter tes chaussures de ta main libre avant de lâcher un léger grognement de satisfaction. “You would think my feet would be used for that kind of stuff but obviously still not.” Ou tu vieillis, tout simplement. That’s not cool. Tu commences à avoir déjà l’idée de ce que tu pourrais faire avec tes pieds mais c’est sans compter sur le monde qui vous entoure.

“Excuse me, hi, sorry to interrupt your little rendez-vous but my friend and I have a little debate whether you are the weather lady from abc or not.”
“Yes I am. With more colors and less abc-ish.”
“I knew it. Thanks. Your boyfriend and you look very cute. Enjoy your night and sorry again!”
“He’s-” not ?

Une inspiration. Un battement. Tes phalanges se resserrent. Tu portes les siennes contre tes lèvres. Tu plaques ton sourire presque gêné. “I’m not used to it.” De quoi, Birdie ? D’être reconnue ou d’entendre le mot boyfriend en parlant de Jordan ?

Elle a voulu marcher, elle a voulu souffrir. Tu l’as laissé s’accrocher à ton bras et faire la drama queen mais à une centaine de mètre du resto tu ne lui as pas laissé le choix. « Come on. Let me get you. We’re almost there. » Tu l’as chopé glissant un bras sous ses aisselles et un autre sous ses genoux. T’as même été poser tes lèvres sur les siennes pour qu’elle ne proteste pas une fois que la chose fut faite. Tu l’as reposé avant d’entrer dans l’endroit, t’as pas non plus envie de vous afficher.

“That’s nice. Looks real. Lots of colors and stuff.” Tu la vois observer l’endroit et tu te détends au fur et à mesure qu’elle approuve le choix. Je t’ai dit ça allait bien se passer Jordan. En plus elle caresse ta main aussi, vous êtes cute af. “How many people did you bring here to get them drunk over margaritas ?” Un rire sort de tes lèvres à sa question. T’es pas totalement dupe. “You would think my feet would be used for that kind of stuff but obviously still not.” Tu comprends qu’elle se met un peu plus à l’aise et tu réponds enfin à sa question précédente. « Mostly people brought me here to get drunk over margaritas. » Mais t’as pas le temps d’élaborer, pas que tu en avais réellement envie. Vous vous faites abordée par une personne parfaitement inconnue.

“Excuse me, hi, sorry to interrupt your little rendez-vous but my friend and I have a little debate whether you are the weather lady from abc or not.” Ah. Non. C’est Birdie qui est abordée. Pas toi. Un sourire très large et cute se forme sur ton visage de voir qu’elle est reconnue comme ça. Tu as bien capté le rendez vous et voilà exactement pourquoi tu étais - es - nerveux à propos de ce moment. It is a fucking date.  
“Yes I am. With more colors and less abc-ish.”
“I knew it. Thanks. Your boyfriend and you look very cute. Enjoy your night and sorry again!”
“He’s-”

Tu ne t’attendais pas à de tels mots à votre égard. Tu restes bête mais tu aimes beaucoup trop. Heureusement que t’as encore des paillettes sur le visage, comme ça on voit moins que tu as rosi. L’ambiance plutôt tamisée de l’endroit est aussi de ton côté. Tu n’es pas stupide, tu sais que vous avez l’air d’un couple. C’est loin d’être la première fois qu’on vous le dit. Tes amis les premiers. Plus le temps passe, plus toi même tu as réellement l’impression que vous en êtes un. Tes yeux qui ne se défont pas de Birdie qui n’ait pas restée indifférente à ces remarques. Elle va doucement poser ses lèvres sur ta peau.  

“I’m not used to it.”  T’es pas sûr à quoi elle fait référence alors tu penses qu’il s’agit juste de tout. Elle serre ses doigts sur les tiens, tu sais pas si tu dois prendre ça comme des non dits. En tout cas y’a clairement de l’électricité dans l’air et t’as de nouveau ta langue coupée. Jordan. Faut faire un effort un peu. Il faut faire la conversation au lieu de la dévorer des yeux. She’s adorable. « Yeah… It’s weird when that happens. » Tu joues sur le double sens également. Tu as de la chance de savoir exactement ce que ça fait d’être reconnu par des gens random. Ca ne t’arrives pas souvent non plus. Encore moins qu’on te file l’étiquette de boyfriend de la part d’une personne totalement inconnue.

Vos verres qui arrivent et qui te sortent de ta contemplation de ton oiseau. « Thanks… » Ils ont apporté des tortilla chips avec de la sauce piquante pour agrémenter le tout. Ta main libre qui va se poser sur ton verre. Jordaaaaaan allé, arrête de réfléchir c’est pas un si big deal nan ? T’as jamais eu de problème à faire la conversation avec Birdie, c’est pas aujourd’hui que ça devrait arriver. Mais tu ne la dupes pas le moins du monde. Elle aussi est nerveuse. Encore plus après l'intervention à votre table. Tu serres doucement sa main. « I hope you’ll like it. » Tu parles du cocktail, bien sûr que tu parles du cocktail. Alors pourquoi un coin de ta tête se dit que tu continues sur la double vibe et que tu fais allusion au fait d’être qualifié de son boyfriend. Tu portes ton verre à ses lèvres, buvant une petite gorgée. Tu vas faire durer car c’est réellement, toujours autant la meilleure margarita de la ville. « Hmmm… Still the best. » Parce que ça faisait longtemps que tu n’étais pas venu ici.

« Come on. Let me get you. We’re almost there. » T’es chiante, il s’en accomode mais il a ses limites et tu ne t'empêches pas de rire alors que tes bras passent autour de son cou. Fucking princess, c’est plus fort que toi mais ça t’amuse tellement que tu n’as pas le temps de t’en apitoyer. Et puis, t’aimes bien fourrer son nez contre son cou alors où est le problème, vraiment ? Il y en a pas, voilà tout.

« Mostly people brought me here to get drunk over margaritas. » T’aurais aimé demandé si ça fonctionnait. Si c’était arrivé souvent. T’as remarqué qu’il est soft de ce côté-là. Qu’il se limite, discrètement. Mais à force de l’avoir croisé en soirée, côtoyé dans des occasions diverses et variées, il ne tombe pas dans l’excès. C’est toi qui t’es retrouvée la tête à l’envers plus que lui. Hell, il a même dû venir te chercher en cellule de dégrisement - tu n’as toujours pas trouvé l’excuse et la raison qui t’ont poussé à le contacter ce jour-là, d’ailleurs. Surtout dans l’état pitoyable que t’étais. Il faut croire que ton instinct avait senti que tu pouvais lui faire confiance déjà à l’époque. Feels like years ago. Est-ce que c’est le moment de méditer à quel point votre relation a bien changé en même temps un an ?

Non, car il y a quelqu’un qui vient vous interrompre, qui te reconnaît en plus et ça te surprend autant que ça te flatte. En général, ce sont tes amis qu’on reconnaît - il faut croire que tu connais personnellement beaucoup trop d’étoiles dans leurs domaines, certains seraient jaloux de ta liste de contacts - mais depuis que tu travailles à ABC, ton visage passe de moins en moins inaperçu - tu gonfles ton orgueil en pensait qu’il est bien trop joli pour être oublié. Yeah sure. Cependant, y a une association de mots qui sont enchaînés et qui te prennent un peu au dépourvu ; pourtant, cela ne devrait pas te surprendre. Mais ça le fait quand même car c’est une inconnue qui le dit, une personne qui ne vous connait absolument pas et qui n’émet qu’une opinion sur quelque chose qu’elle voit en pensant être gentille. Oh oui, elle l’est mais… « Yeah… It’s weird when that happens. » T’as ses doigts toujours contre tes lèvres que tu finis par reposer sur la table ; ce n’est clairement pas avec ce genre de gestes que tu peux laisser croire au monde entier que ta relation avec Jordan est purement platonique. Elle ne l’est plus depuis longtemps et il te l’a confirmé lui-même, par des mots qui reviennent subtilement à ta mémoire. Si t’es gênée, c’est juste la surprise. Le palpitant qui s’emballe un peu - boyfriend, ça fait hyper sérieux, non ? Exclusif, réel, concret ? Pourquoi est-ce que ça te semble toujours aburde, Birdie ? C’est simplement le manque d’habitude. “It usually happens to my friends. I often forget I’m a face on a big national network.” Détourne la conversation sur autre chose, atténue l’effet de double route, bien joué.

Les margaritas arrivent, la pression de la main de Jordan aussi. « I hope you’ll like it. » Tu regardes le contenu du verre, te demande si tu vas aimer. Would you ? T’es pas stupide, y a une double conversation et vous êtes des génies de parler sans évoquer. Ce qui t’arrange fortement vu que des deux, tu es ironiquement celle avec le plus de retenue. I think I would. Apprécier le cocktail. Et le reste autour. « Hmmm… Still the best. » Tu souris légèrement, portant à ton tour ton verre, buvant une et deux gorgées avec moins de cérémonie que Jordan. “I will have to test all the other margaritas to check if it’s really the best.” Même si elle est meilleure que le liquide que t’as pu avoir à l’hôtel. “But I like it”, que t’ajoutes doucement, glissant ton pied nu contre sa jambe, mordant ta joue ; voilà une bonne technique pour distraire et apaiser le double sens de ta propre réponse. Ça t'aide de jouer les vixens, t’as toujours été plus à l’aise dans ce domaine-là. I like it. Les regards, les gestes, les sous-entendus, la facilité, l’habitude déconcertante qui se forge. I like it all. De toute façon, ce n’est pas comme si tu peux te fourvoyer ; tes yeux ne le quittent pas d’une seconde, même déconcertée. Is it a date ? T’en as pas l’impression car vous n’allez pas y traîner longtemps ; et en même temps, t’as exactement cette sensation, maintenant que la personne l’a dit. “How long do you know this place ?” To be sure it’s the best margarita ? “Thirty three years around and I’ve never seen it before. To my defense, I don’t go to restaurants very often.” Will est trop souvent happé par ses jeux et les fast-foods vous ont toujours mieux satisfait pour pouvoir larver et comater en toute tranquillité sur le canapé en jouant de la manette. I’m more of a party girl anyway.

“It usually happens to my friends. I often forget I’m a face on a big national network.” Right. Tu vois bien ce qu’elle fait là et t’aimerait bien ignorer le léger pincement au coeur qu’elle ait réfuté intégralement le petit flottement - boyfriend - qui était dans l’air. It’s ok, I knew it. Mais t’aimais bien quand y’avait l’ambiguïté. Les boissons arrivent et détournent bien ton esprit de tes pensées merdiques. Vous avez l’air d’un couple quoi qu’il arrive, c’est la demoiselle qui vous a dérangé qui l’a dit. “I will have to test all the other margaritas to check if it’s really the best.” Tu ris légèrement.

“But I like it”
« I would have left right this second otherwise. »

Drama queen Jordan ? Non, juste un tout petit peu. Tu sens son pied contre ta jambe. Un sourire bien plus large se forme sur tes lèvres. T’oublies les petite déceptions d’un peu plus tôt parce qu’elle est là, elle te donne 300% de son attention et même plus encore. Plus que tu n’aurais imaginé un jour avec elle. Keep going. Parce que tu aimes jouer avec le feu toi aussi. Ton regard qui veut tout dire. Tu ne quittes d’ailleurs pas ses yeux des tiens. Sourire légèrement en coin sur tes lèvres. Go higher. I dare you. T’as des envies Jordan, on voit bien ça. “How long do you know this place ?” T’allais presque te plaindre intérieurement qu’elle pose beaucoup de question sur ton historique avec l’endroit mais… en fait c’est légitime comme interrogations. Ca permet de parler d’autre chose que de ce que vous êtes en train de faire tous les deux ici même ce soir avec vos sourires et vos oeillades et vos mains liées à tous les instants. “Thirty three years around and I’ve never seen it before. To my defense, I don’t go to restaurants very often.” Tu relèves l’information première de cette phrase.

« You’re 33 ? Damn. » T’as trouvé une brèche et tu t’y engouffres parce que tu aimes bien trop cette information. Qu’elle soit plus vieille que toi. « Never would have thought you’d be older than me. » Ton sourire est si large sur tes lèvres. Tu es un vrai petit con là. Tu sais pas pourquoi ce détail te fait autant kiffer. « Didn’t think I would be dating a cougar one day. » Tu persistes et signe. Tes conneries te font tellement rire que tu n’as même pas pris conscience des mots qui sont sortis de tes lèvres. « I’m 25. » Que tu ajoutes à la suite en redevant sérieux d’un coup. Tu hoches même la tête comme pour confirmer et aider à ce qu’elle croit ce gros mensonge.