Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Il ne veut pas entendre parler de ce qui est accepté ou non par la société Eddie, car il a compris depuis longtemps que cette notion de normalité n'avait pas sa place entre elle et lui. Rien dans leur relation ne suit tellement de logique, ils n'ont rien fait dans les règles jusqu'à présent alors pourquoi devraient-ils se formaliser d'une différence d'âge que d'autres jugeront peut-être, mais qui ne veut strictement rien dire quand ils sont tous les deux ? Du moins de son côté à lui car il craint qu'Halston le prenne encore pour un jeunot dans le vent dont on ne peut pas attendre le moindre sérieux, et pourtant il croit avoir prouvé sa maturité l'autre jour. Il ne s'est pas défilé quand elle lui a parlé de grossesse éventuelle, tellement d'autres garçons de son âge auraient pris la fuite et honnêtement Eddie aurait aussi pensé réagir de cette manière si on lui avait présenté les choses sous cet angle quelques mois plus tôt. Sauf qu'il est bien plus mûr qu'on est tenté de le penser en le voyant, la vie qu'il mène ne donne pas l'image de quelqu'un de rangé bien au contraire mais dans sa vie privée le danseur a toujours été quelqu'un de foncièrement sérieux. Il n'a jamais non plus apprécié que l'on range les gens dans des cases en fonction de leur âge ou du milieu dont ils sont issus, et même si c'est évident qu'ils sont différents sur ces deux points tous les deux cette idée est loin de le repousser. Quand il regarde Halston il ne se dit pas qu'elle a la trentaine passée car elle signifie tellement plus que ça à ses yeux, ce serait même stupide de sa part de la réduire à des chiffres alors qu'ils ont déjà eu la preuve que le fait d'appartenir à deux générations différentes ne les empêchait absolument pas de s'accorder. Dix ans, c'est quoi surtout ? Ses parents à lui ont bien cinq ans de différence, il a grandi avec l'idée que deux personnes pouvaient se fréquenter et même se mettre en couple sans forcément avoir le même âge mais son père est plus âgé que sa mère alors forcément, oui, dans ce sens-là c'est tout de suite plus convenable. Et il ne s'explique pas du tout pourquoi, c'est aussi con que le fait de convenir qu'un homme doit forcément être plus grand que sa femme. Ces choses-là le dépassent complètement et à vrai dire il se fiche bien des critiques qu'ils pourraient récolter s'ils décidaient un jour de s'afficher ensemble, tout ce qui lui importe c'est qu'Halston ne soit pas gênée à l'idée d'être avec lui. Car si elle ne l'assume pas et fait de lui son petit secret honteux il le vivra mal Eddie, il ne veut pas être le gars qu'elle cachera parce que fréquenter un petit jeune pourrait être mal perçu autour d'elle. Il tente de lui faire comprendre que ça ne concerne personne d'autre qu'elle et lui ce qui les lie, et elle finit par se dire rassurée par ses mots. Elle doit avoir lu dans ses yeux combien il était sincère en prétendant que son âge était bien la dernière chose qu'il voyait chez elle, et il faut dire qu'Eddie a mis beaucoup de conviction là-dedans car il est grand temps que le message passe. C'est un blocage qu'il aimerait qu'elle enjambe car il ne veut plus que le prétexte de l'âge puisse revenir entre eux à l'avenir. Il espère vraiment qu'un cap est franchi aujourd'hui et qu'Halston se rend enfin compte qu'il n'est pas un beau parleur et que les filles de son âge ne l'intéressent réellement pas, il n'est même pas du tout question de ça puisqu'elle lui a plu sans qu'il ait à aucun moment eu besoin de considérer leur différence. Encore une fois il n'a pas choisi de craquer sur son agente Eddie, elle lui a complètement retourné la tête et maintenant qu'il est bien piqué il n'est pas près de lâcher l'affaire avec elle. D'ailleurs il ne la prendra pas en traitre puisqu'il lui a déjà fait comprendre qu'il allait s'accrocher. Mieux vaut qu’ils s’habituent à me voir rôder autour de toi, elle n'a pas dû oublier ces mots formulés chez elle avant leur fameux dérapage. C'est toujours d'actualité et même plus que jamais car plus une distance s'instaure entre Halston et lui après chaque moment passé ensemble, plus Eddie réalise qu'il a envie d'être avec elle. Et si elle acceptait de lui faire une véritable place dans sa vie elle s'en rendrait compte, le danseur serait très souvent en demande de la voir ou de simplement lui parler et la seule chose qui l'empêche aujourd'hui de trop la solliciter c'est la facilité avec laquelle Halston peut disparaitre dès qu'ils se quittent. Jusqu'ici il avait le sentiment que la porte ne lui était pas totalement ouverte du côté de l'agente mais peut-être que les choses vont changer à compter d'aujourd'hui, peut-être qu'ils n'auront plus besoin d'excuse pour se voir et qu'il pourra enfin s'enlever de la tête qu'il n'est là que pour combler un trou. Il aspire à plus que ça Eddie, mais ce n'est pas non plus dans son intérêt de trop s'emballer. Il est en tout cas à peu près sûr de rougir quand Halston lui dit que les seules lèvres qui lui font envie sont les siennes, qu'elle considère d'ailleurs comme les plus belles lèvres de l'univers. Il aimerait tellement qu'elle lui prouve ses dires en l'embrassant comme il l'attend depuis qu'ils se sont retrouvés mais elle n'en fait rien, et de son côté il ne veut pas paraitre trop faible en cédant encore si facilement. « Ces lèvres sont à toi et à toi seule. » il souffle dans un léger sourire et il ne peut pas être plus clair qu'en lui disant ça. Ces lèvres ne sont pas à la moindre blonde ni à la moindre actrice, la seule autorisée à y goûter c'est elle même si elle doit avoir un peu oublié la sensation que procure le fait de les embrasser car ce n'est pas avec le furtif baiser de tout à l'heure qu'elle a pu retrouver ça. Je suis même à toi tout entier Halston. Ça, c'est son regard qui tente de lui faire sentir car il n'oserait pas prononcer une telle idée ici, ce n'est pas pour rien qu'il aspire à un peu d'intimité car il y a des mots et des gestes qu'il désespère de pouvoir retrouver avec elle, loin de tout ça. Ici il se contient parce que le contexte l'y oblige mais il sait qu'il en serait subitement autrement s'ils étaient amenés à se retrouver seuls.
Le côté intrusif de l'actrice qui s'immisce un peu trop facilement entre eux ajouté au fait que la relation entre l'agente et sa protégée semble très forte lui fait effectivement considérer Sophia comme une potentielle rivale, que ce soit fondé ou non cette pensée lui traverse bel et bien l'esprit car c'est une chose d'entendre dire qu'elles sont proches, mais c'en est une autre de le constater en vrai. Il commence à se dire que les américains n'avaient peut-être pas tort ou qu'en tous cas les rumeurs sur leur compte n'ont pas pu germer de nulle part, mais Halston lui demande de ne pas se faire d'idées les concernant. Il n'a aucun mal à la croire quand elle affirme qu'elle n'aime pas sa colocataire de cette façon et qu'elle n'a jamais non plus envisagé une histoire avec une femme, il n'a pas de doutes quant à l'affection qu'Halston porte à l'actrice mais se pourrait-il que Sophia ne voit pas les choses de la même façon ? Il n'en sait vraiment rien mais il se dit que si les choses doivent manquer de clarté ça ne viendra pas de l'agente, mais plutôt de la rousse qui semble jouer sur les deux bords et dont il est encore bien incapable de cerner les intentions. « J’espère que les choses sont tout aussi claires de son côté. » il se contente de répliquer mais ça reste entre Halston et lui, il n'a pas trop envie d'aller exprimer la naissance de ses doutes à l'intéressée qu'il ne connait presque pas et aux yeux de laquelle il ne veut pas du tout passer pour un prétendant en pleine insécurité. Le danseur se raidit un peu alors que sa proposition glissée à Halston de le contacter dès qu'elle le souhaiterait lui vaut en retour une question lourde de sous-entendus, c'est tout du moins ainsi qu'il choisit de l'interpréter. « Même tard dans la nuit. » il répète et confirme en se mordant la lèvre alors qu’il est envahi de pensées pas très chastes. Tu n’imagines pas à quel point j’aimerais de nouveau conjuguer mes nuits avec toi. Halston le cherche et elle le trouve, il voit bien qu’elle n’est pas du tout innocente en lui disant ça et elle ne fait juste que le torturer encore davantage. « Tu sais mes nuits sont tristes, et froides.. » Mes draps aussi, sans toi, il pourrait le préciser mais ils n’ont passé qu’une seule nuit ensemble, une nuit qu’il a parfois l’impression d’avoir rêvée et pas vraiment vécue tellement elle était magique. Ça le travaille durement, mentalement comme physiquement et il cache assez mal le fait qu’il est en manque d’elle. Le changement de ton est radical lorsque le sujet de leur dernière entrevue à son bureau est remis sur le tapis, ne manquant pas de les ébranler une nouvelle fois l'un et l'autre. Eddie culpabilise un peu de ne pas avoir pu exaucer son désir d'enfant et là c'est vraiment à elle qu'il pense, il s'oublie complètement. Bien sûr que cet enfant aurait été une calamité dans sa vie déjà chaotique, bien sûr qu'il a souhaité que ce test ressorte négatif, mais il ne peut pas s'empêcher de penser qu'il lui a volé quelque chose, une part de bonheur auquel elle doit penser ne pas avoir droit avec toutes ces désillusions qui s'enchainent. Elle dit avoir trop compté sur leur dérapage pour exaucer son souhait et oui, il trouve aussi que ça n'aurait pas été la meilleure façon d'avoir cet enfant. « C'est vrai. Tu mérites de faire cet enfant avec un père responsable, un homme que tu aurais choisi, que tu aimerais et qui te donnerait envie de fonder une famille plutôt que ça arrive par accident avec.. » Lui, un garçon sûrement juste de passage avec lequel elle n'envisagera jamais rien de sérieux. Elle ne pourra pas le contredire là-dessus, il ne saura jamais quel genre de père il aurait été pour cet enfant mais une chose est sûre il n'est pas celui dont Halston rêve pour la petite famille qu'elle veut construire. La suite le fait grimacer par contre, il refuse d'être vu comme la victime de l'histoire et qu'elle puisse aussi penser qu'il lui en aurait tenu rigueur s'il s'était retrouvé avec ce rôle et cet enfant pas du tout prévus au programme. « Mais non je ne t’en aurais pas voulu Halston, puisque cette erreur on l’a faite tous les deux. » Elle ne serait pas tombée enceinte par l’opération du Saint-Esprit, et comme il n’était pas question de lui demander d’avorter il n’aurait certainement pas rejeté la faute sur elle par lâcheté. Eddie sait très bien pourquoi il a failli devenir père à un âge où il ne l’envisage pas du tout, il a été très imprudent et il faut lui souhaiter que ça lui serve de leçon à l’avenir. Il n’aime d’ailleurs pas apposer l’étiquette « d’erreur » sur leur nuit passée ensemble mais Halston lui a fait ressentir que c’en était une quand il s’est réveillé dans son lit, alors ce terme est resté même s’il ne l’aime pas et qu'il est loin de regretter leur dérapage. Elle ne rebondit pas sur l'évocation de cette rupture qui a placé sa vie sentimentale au point mort pendant trois longues années, et quelque part ça arrange bien le danseur d'esquiver le sujet aujourd'hui. Il lui parlera de sa relation passée quand il jugera le moment bien choisi pour ça, si elle veut connaitre son historique sentimental tout comme il connait un peu le sien alors il lui dira ce qu'elle veut savoir mais il sent que ce moment-là n'est pas ce soir. Halston doit aussi le sentir comme elle laisse couler, elle sait en tout cas qu'il est loin d'avoir enchainé les histoires ces dernières années et il se dit que ça joue peut-être un peu en sa faveur, et qu'il doit tout de suite paraitre beaucoup plus sérieux.
Ce qui n'est pas très sérieux, en revanche, c'est l'idée qu'a eu Sophia de les amener jusqu'à cette chapelle avec le projet de plus en plus évident de les unir devant un sosie d'Elvis. Le rockeur démontre d'ailleurs tout de suite un grand enthousiasme à l'égard du couple qu'Halston et lui forment, si ce n'est pas la preuve qu'ils sont bien assortis en dépit de leur âge il ne sait pas ce qu'il faut de plus à l'agente pour accepter de voir plus loin que des préjugés qui ne devraient plus exister à l'époque qui est la leur. Sophia ne reste pas en retrait bien longtemps puisqu'elle leur fait voir les alliances prévues pour eux et la vision des deux anneaux apporte soudainement un caractère concret à ce qui partait initialement d'un délire, la symbolique du moment rattrape le danseur qui est pourtant loin de prendre ses jambes à son cou. Halston connait son aversion pour le mariage alors le voir dans d'aussi bonnes dispositions vis-à-vis de tout ça doit la surprendre, peut-être même la laisser un poil sceptique. Mais c'est justement parce que ça ne les engage à rien qu'Eddie est partant, il s'arrête uniquement sur le symbole ici et il doit avouer que l'idée de s'unir pour de faux à l'agente est loin d'être déplaisante. Il ne saurait pas tellement dire pourquoi mais il s'en sent même assez honoré, ça ne signifie probablement rien pour elle mais mine de rien c'est quand même lui l'élu, aujourd'hui. Ils viennent de s’engager à apprendre à mieux se connaître, et les voilà maintenant sur le point de se dire oui devant un sosie du King. C’est officiel, ils ne font vraiment rien comme tout le monde et sur le moment cette absence de logique dans leur relation plait au danseur qui veut prendre les choses comme elles viennent, sans réfléchir à ce qu’ils devraient faire et dans quel ordre, il ne veut tout simplement pas se prendre la tête pour coller à un schéma de relation type auquel ils ne s’identifient de toute évidence pas. Alors ils vont le faire, oui, il le veut et elle le veut aussi. Il ne peut pas cacher le grand sourire que lui inspire le fait de l'entendre accepter de le prendre comme époux, c'est l'approbation qu'il attendait et elle se trouve être joliment formulée, au point qu'il y croirait presque. Sophia se charge d'écrire leurs noms sur le registre tandis qu'Halston vient se placer à l'entrée de la chapelle, pendant que lui reste où il se trouve. Il observe les choses se mettre tranquillement en place et puis, d'un coup, le temps semble s'arrêter. Halston s’avance vers lui au bras de Sophia et à ce moment-là il n’entend même plus le rockeur chanter, il ne voit même plus cette chapelle et la décoration kitsch de celle-ci, il n’a d’yeux que pour Halston qui est somptueuse. Les yeux que le danseur pose sur elle ne trompent pas, il est subjugué et il l’est peut-être même plus que certains hommes le jour de leur vrai mariage. Il en attrape des frissons et c’est avec le sourire qu’il récupère finalement ses mains dans les siennes maintenant qu’elle se tient face à lui. Une fois la grande bougie au centre allumée par leurs soins Elvis leur demande de répéter après lui tout en se regardant dans les yeux, ce qu'Eddie s'emploie à faire de bon cœur, il est d'ailleurs le premier dont la voix se fait entendre dans la chapelle. « Je te reçois comme épouse, je te promets de t’aimer, dans les bons moments comme les mauvais, dans la maladie comme dans la santé, dans la richesse comme dans la pauvreté. » Et Halston répète ces mots à son tour, sous le regard contemplatif du danseur. Sophia semble alors s'amuser des pitreries du rockeur mais Eddie, lui, regarde toujours celle qui se trouve face à lui. Elvis n’aura pas besoin de lui demander deux fois de l'embrasser, car c'est le moment qu'il attend par-dessus tout. Le danseur fond alors tendrement sur les lèvres si douces de l’agente, devenue aujourd’hui sa femme pour le symbole. Et puis il décide d’y mettre plus d’ardeur en intensifiant ce baiser, permettant la rencontre de leurs langues en plus de celle de leurs lèvres. Eddie en rêvait alors il ne se soucie pas de choquer qui que ce soit dans cette chapelle, et on ne pourra pas lui reprocher de manquer de ferveur dans ce contact censé sceller leur union. Une fois leurs lèvres détachées il reste figé plusieurs secondes face à elle avec une respiration haletante, car renouer avec elle de cette façon provoque bien trop de choses en lui qu’il ne pourrait pas détailler ici. C’est déjà à peine s'il ose se l’avouer, mais il a pris quelques couleurs au moment de croiser le regard de l’agente après ça. Ses mains sont aussi un peu tremblantes car vrai ou faux mariage ça reste aussi assez impressionnant pour lui tout le rituel qui vient de s'opérer autour d'eux. C’est une première fois en ce qui le concerne et il peine encore à réaliser qu’Halston a accepté de s’unir à lui de cette façon. Même si ce n’est que pour le symbole c’est quand même fort, et il a le sentiment de vraiment dépasser le stade de protégé ici, de gagner enfin une certaine exclusivité avec elle que d’autres n’auront pas. Et encore heureux que c’est voué à ne rester qu'entre elle et lui car en ce qui le concerne il n’a pas prévu d’enchaîner les faux mariages, même si c’est d’une simplicité folle et plié en quelques minutes, il n’y a vraiment que pour elle qu'il se laisse convertir à ce genre de folie. Le trio quitte la chapelle après quelques mots chaleureux échangés avec Elvis qui leur souhaite plein de bonheur, Eddie s'empressant de retrouver la main de l'agente et constatant au même moment que Sophia désire manifestement les laisser seuls. Elle semble avoir repéré quelqu'un un peu plus loin et c'est l'occasion ou jamais de s'envoler avec Halston, il se dit que s'il doit le faire c'est maintenant. « Est-ce que.. ma femme aimerait voir où j’habite ? » il vient glisser à son oreille et c'est bel et bien une invitation à finir la soirée chez lui, même s’il ne le formule pas exactement de cette façon. « À moto c’est à dix minutes d’ici mais il faut aussi que tu n’aies pas peur de monter avec moi. » Il a deux casques, bien sûr, et elle verra à l'état de sa moto qu'elle n'est pas esquintée, de quoi la rassurer sur le fait qu'il ne roule pas avec trop d'imprudence puisqu'il a réussi à éviter d'avoir un accident jusque là. Tout seul il peut malgré tout arriver qu'il frôle l'inconscience sur la route mais avec elle il ne prendra pas le moindre risque, c'est certain. Accepte de monter avec moi et je te promets que tu ne regretteras pas de m’avoir fait confiance.
109 Hughton Avenue, Redcliffe.
Eddie gare sa moto comme à son habitude, à un emplacement qui ne lui est pas du tout dédié et qui lui vaudra certainement encore des remontrances de la part de ses voisins. Il espère d'ailleurs qu'aucun rabat-joie ne décidera de passer une tête au moment où il regagnera son appartement avec Halston car il ne veut pas que ses histoires avec eux puissent ternir leur soirée, vraiment ça l'embêterait. Il est connu comme le loup blanc pour de mauvaises raisons ici mais ça l'agente n'a pas à le savoir, alors il faut lui souhaiter que sa petite réputation ne le rattrape pas au plus mauvais moment. Et heureusement non, il parvient jusqu'à son étage sans avoir été arrêté par qui que ce soit, et il a aussi peu de chance de croiser Mika à cette heure-ci donc quelque chose lui dit qu'ils sont tranquilles, ce soir. Eddie tourne la clé dans sa serrure puis ouvre la porte de son appartement à Halston qu'il s'apprête à laisser entrer la première mais il réalise que la coutume doit être de la porter à l'intérieur. « Oh attends. » Fais les choses bien, voyons Eddie. Il s'exécute donc, un peu maladroitement, en passant la porte avec l'agente dans ses bras. Ça le fait même rire sur le moment parce que c'est tout de même bien cliché mais ainsi il marque le coup pour sa toute première visite chez lui. « Le nombre de fois que j'ai vu faire ça dans les films.. » Une fois à l'intérieur il la repose et son premier réflexe après ça devrait être d'allumer la lumière de son entrée, sauf qu'il n'en fait rien. Au lieu de ça il ramène doucement Halston contre la porte à présent fermée et se presse contre elle pour retrouver ses lèvres, alors que ses mains se posent au niveau de sa taille. « Hmmm. » il expulse dans un soupir de soulagement une fois ce premier contact rompu car qu'est-ce que ça fait du bien de la retrouver, vraiment cette fois. Il la distingue assez bien malgré la pénombre régnant dans l'appartement et bientôt ses lèvres descendent dans le creux de son cou, qu'il embrasse tout en la maintenant contre lui. Ses mains se font quant à elles légèrement baladeuses et ne restent pas en place très longtemps, remontant alors fébrilement dans son dos. « Enfin seuls. » Il redresse la tête et repart de plus belle à la conquête de ses lèvres, alors qu'un petit miaulement se fait entendre à un mètre d'eux. Eddie se doutait bien que ses enfants lui sauteraient dessus à peine rentré mais ça n'est pas le moment de lui réclamer à manger là, il aimerait bien ne pas être interrompu dans ses affaires avec l'agente alors qu'il peut enfin profiter d'une vraie intimité avec elle. Pitié, pas maintenant Loopy.
Les yeux de la brune clignèrent plusieurs fois, est-ce qu’elle avait bien entendu ? Est-ce qu’il venait de dire que ses lèvres n’appartenaient qu’à elle ? Elle serait bien tentée de le lui faire répéter, mais si elle le faisait il attendrait encore plus qu’elle s’en empare. Halston voulait bien lui écrire plus souvent, cesser de leur imposer des coupures de plusieurs semaines, mais elle n’était pas prête à faire la moindre démonstration en plein milieu d’une rue, chaque chose en son temps. Elle avait beau être une grande romantique, elle savait qu’il valait mieux respecter quelques étapes, plutôt que de foncer dans le tas et prendre le risque de se brûler. L’agente de stars avait encore des cicatrices invisibles, laissées par ce mariage qui avait certainement eu lieu trop tôt et pas avec la bonne personne. C’était encore plus flagrant maintenant qu’elle était avec Eddie, comment avait-elle pu s’unir avec un homme aussi égocentrique que Nolan ? Lui qui était toujours à la recherche de la lumière, quitte à se faufiler dans un luminaire et dépérir à l’intérieur tel un moustique, qui n’arrivait plus à en trouver la sortie. Elle savait à présent pourquoi elle l’imaginait autant dans un rôle de vampire, c’était parce qu’il lui avait considérablement aspiré son énergie, il avait planté ses crocs dans sa nuque et avait presque vidé son sang jusqu’à la dernière goutte. Il était à peine revenu dans sa vie, qu’il avait déjà recommencé à lui voler son carburant, en ouvrant violemment sa trappe. Essayer de se débattre contre lui avait été éprouvant, parce qu’elle ne s’était pas préparée à ça, elle se croyait tellement à l’abri depuis qu’elle était en Australie qu’elle n’avait jamais envisagé cette possibilité. Il avait fait ressortir ce qu’il y avait de pire en elle, comme personne ne l’avait jamais fait avant lui. Si ce n’était pas un signe que ce divorce était plus que justifié, alors elle ne savait pas de quoi il s’agissait. Eddie était cette nouveauté dont elle avait cruellement manqué, celui qui essayerait de l’extirper de cette zone de confort dans laquelle elle s’était à nouveau enfouie. Maintenant qu’elle était bien installée dans ce pays – plus qu’elle ne voudrait l’admettre - il lui fallait de nouveaux objectifs, qu’elle se secoue ou qu’à défaut de le faire elle-même, que quelqu’un la bouscule assez fortement. C’était ce qui était en train de se produire, le monde de la brune avait été ébranlé par plusieurs tremblements de terre, causés par une unique personne qui se trouvait juste devant elle. Il n’en avait aucunement conscience, cela était évident, sinon il n’irait pas croire que Sophia était une potentielle rivale. Cet espoir qu’il venait d’exprimer l’avait laissé sans voix, elle n’avait jamais imaginé une seule seconde que la rousse puisse être amoureuse d’elle. Pourquoi elle jetterait son dévolu sur elle ? Halston était bien trop sage pour quelqu’un comme elle, elle pourrait même se considérer comme ennuyante à ses yeux. L’agente de stars n’avait jamais compris pourquoi elle l’adorait, elle n’arrivait pas à expliquer ce lien qui les unissait, les opposés qui s’attirent n’était peut-être pas un proverbe réservé aux relations amoureuses. Elle secoua sa tête avec un peu de retard. « Je ne suis pas son genre. » C’était une dragueuse invétérée certes, mais elle n’allait pas flirter avec toutes les femmes de la terre non plus, il en existait un certain nombre qu’elle trouvait plates. Elle trouva le moyen idéal de sortir l’actrice de l’équation, en cherchant quelque peu à allumer le danseur. Halston aimait le voir se mordre la lèvre de cette manière, elle apprécierait encore plus que ça soit ses dents à elle qui se saisissent de ces lippes. Il accepta sans mal qu’elle vienne perturber ses nuits, qu’il jugeait tristes et froides. « Je viendrai pour y apporter de la gaité… » Et de la chaleur, mais est-ce qu’elle avait bien besoin de le préciser alors que l’évidence crevait les yeux ? Elle avait besoin de ce contact tout autant de que lui, même si elle le montrait beaucoup moins. Le cœur de l’agente de stars avait ralenti, il s’était refroidi à la simple évocation de cet enfant qui n’existerait jamais. Eddie lui fit un discours où il était très dur envers lui-même, ses sourcils se déformèrent. Il n’était peut-être pas l’homme le plus apte à devenir père, mais elle refusait qu’il puisse croire qu’il s’était retrouvé dans son lit uniquement par hasard. « Je t’ai choisi Eddie, le jour où je t’ai rencontré pour la première fois, il n’est pas arrivé sans raison, j’étais venue spécialement pour voir ta bande et plus particulièrement toi… » Halston venait de lui avouer qu’elle avait forcé le destin. Elle n’avait pas eu le moindre espoir qu’il puisse se passer quelque chose entre eux, mais ne pas voir un tel artiste sur scène aurait été une grossière erreur. Elle avait voulu prendre sa dose de rêve et il la lui avait donnée allégrement, même si elle était destinée à tout son public et non pas qu’à elle. L’agente de stars voyait son protégé comme une victime, certainement parce qu’elle avait appris que la contraception incombait avant tout à la femme, après tout c’était elle qui prenait tous les risques. Il la rassurait en lui rappelant que cette erreur avait été commise à deux, qu’il ne lui en aurait pas voulu. « Cette erreur elle était belle… » Peut-être même bien la plus belle de son existence, comment aurait-il pu se rapprocher sans elle ? Ils n’auraient pas dépassé la moindre limite, ils auraient continué de s’enfermer dans un lien professionnel. « Alors heureusement que l’alcool existe. » Parce que lui aussi n’aurait rien fait s’il n’avait pas circulé dans son sang, il ne pouvait pas le nier. Elle pourrait se réjouir d’une autre erreur, de celle qui faisait de lui un célibataire à l’heure actuelle, mais ce genre de choses ne se faisait pas, elle connaissait bien toute la souffrance que pouvait apporter une rupture…
Halston commençait sérieusement à se demander ce qui pouvait bien faire fuir Eddie, une possible grossesse ne l’avait pas fait déguerpir et une Sophia qui se pointait avec des anneaux non plus. De quelle planète il venait ? Certainement pas de la sienne, pour être prêt à faire autant de folies pour elle. Il avait peut-être raison quand il lui disait qu’elle l’avait ensorcelé, elle devait avoir des pouvoirs magiques dont elle ignorait l’existence. Elle n’allait pas s’en plaindre, au contraire ils s’accordaient une parenthèse dont ils avaient bien besoin tous les deux et même sa colocataire se prêtait au jeu, en réalité c’était elle qui l’avait initié. La rouquine réparait bien les pots qu’elle avait cassé, avec une colle dont seule elle avait le secret. C’était dans des moments comme celui-ci qu’elle voyait que leur amitié n’était pas du flan et qu’elle mettait des couleurs dans sa vie. Elle ne serait plus fade à présent, elle en avait la certitude, elle était trop bien entourée pour ça. Elle allait accepter de porter cette bague, sur laquelle elle n’aurait jamais posé un œil, juste pour lui faire plaisir et aller jusqu’au bout de cette mascarade. Faire n’importe quoi n’aura jamais été aussi plaisant qu’aujourd’hui, comme quoi cela avait vraiment du bon de pouvoir se lâcher, encore plus en étant sobre. Il aurait été regrettable qu’elle ne puisse pas se souvenir de tout ça, de tout ce qu’ils s’étaient échangés et de cette cérémonie pas comme les autres qu’ils allaient réaliser. Pour une fois, la brune ne se contentait pas que de paroles, puisqu’avec cette action elle allait lui prouver qu’elle l’avait vraiment choisi lui. Elle n’aurait jamais accepté de faire de faux mariage avec quelqu’un d’autre, même pour un simulacre il lui fallait quelqu’un de spécial, parce qu’elle n’allait pas badiner avec l’amour avec n’importe qui. Une plaisanterie qui n’en était une qu’à moitié, parce qu’ils avaient déjà partagés plus de choses ensemble que dans certaines de ses précédentes relations. Elle s’en rendait compte et cela ne la motivait qu’encore plus à jouer le rôle d’épouse. Cette manière qu’il avait de l’examiner était hypnotisante, il pourrait presque la rendre sourde et flouter tout ce qui se trouvait autour d’eux. Il s’était appliqué à répéter les paroles du sosie et cela la rendait toute chose, elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si heureux de le faire. Il ne l’avait jamais quitté des yeux une seule seconde, alors qu’elle n’avait pas pu s’empêcher de vérifier ce que faisait leur acolyte. Elle les avait filmés sans avoir demander la moindre autorisation avant, parce qu’elle savait pertinemment qu’elle ne la lui aurait pas accordée. L’actrice avait de la chance qu’elle devait se soucier de quelque chose de bien plus important, du baiser qui allait clore cette cérémonie. Elle apprécia la vivacité du danseur, qui s’était rapproché d’elle à une vitesse prodigieuse. La brune ferma ses paupières et en savoura chaque seconde. Halston ouvrit sa bouche sans la moindre hésitation, parce qu’elle avait envie de montrer cette passion aux personnes présentes dans la salle. Elle saisit le visage de son nouveau mari et prolongea cet entremêlement de leurs langues, qui lui rappela bien des souvenirs. C’était donc comme ça que tu m’avais rendue si accro ce soir-là. Elle n’arrivait pas à se détacher de lui, elle avait envie d’être sa prisonnière autant de temps qu’il le voudrait. Cependant de nouvelles voix se firent entendre, ce qui lui fit comprendre qu’ils ne pouvaient pas monopoliser la chapelle plus longtemps. « Et le nouveau baiser le plus long du monde est dans la boîte, le guiness book vous attend. » Elle afficha un grand sourire, pas seulement à cause de la remarque de sa colocataire, mais aussi parce qu’elle voyait Eddie se colorer, elle glissa son index le long de sa joue. « Le rouge te va si bien. » Halston ne savait pas si Sophia les enregistrait encore alors elle se tourna vers elle. « Cette vidéo reste entre nous, capiche ? » La rousse lui répondit d’un hochement de tête, comprenant que celle-ci ne devrait pas terminer sur Instagram ni nulle part ailleurs. Ils prendraient peut-être du plaisir à la visionner plus tard, mais pour le moment elle ne le considérait que comme un instant volé, une intimité quelque peu bafouée, à croire que cela était entré dans ses habitudes. Le sosie du rockeur leur accorda encore quelques mots avant de passer au groupe suivant, elle le remercia vivement d’avoir su les divertir et quitta les lieux. Ils venaient à peine de mettre un pied à l’extérieur, que l’actrice s’exclama. « What a gorgeous lady over there. » Elle comprit que c’était une façon de leur dire qu’elle les quittait, alors pendant qu’elle s’éloignait tout en les regardant encore, elle lui fit au revoir d’un geste de la main. Eddie saisit l’occasion pour lui proposer de l’amener chez lui. « Bien sûr, je dirai même que c’est inévitable à présent. » Il était clair qu’elle ne pouvait plus refuser cette invitation sinon cela ne rimait plus à rien. Il lui proposa de l’y amener en moto, elle n’était pas vraiment fan de ce mode de transport, qu’elle trouvait bien dangereux, mais elle comprenait que cela lui ferait plaisir qu’elle accepte. « D’accord. » Elle ne l’avait pas forcément dit sur un ton très serein, mais une fois assise et collée contre lui sur l’engin, ses doutes disparurent.
Plus ils s’approchaient de leur destination et plus Halston était excitée à l’idée de découvrir son chez lui, qui en dévoilerait certainement pas mal sur lui. Il était tellement rare qu’elle se rende chez les autres, du moins de façon aussi privée car si elle mettait les pieds dans une demeure c’était généralement pour une fête. Elle eut la drôle d’impression qu’il scrutait les alentours, comme s’il craignait quelque chose, sûrement une mauvaise rencontre. Est-ce que leur aventure avec Sophia l’avait rendu parano ? Ou est-ce qu’il était tout simplement en mauvais termes avec ses voisins ? Elle ne le saura probablement pas. Elle le suivait sagement jusqu’à son appartement, quand il lui demanda soudainement d’attendre. « Hmm ? » Elle ne s’attendait pas à ce qu’il arrête d’ouvrir sa porte pour la soulever et la porter dans ses bras. L’agente de stars espéra qu’elle n’était pas trop lourde pour lui, même si elle chérissait cette façon de la faire entrer chez lui. Il ne le faisait pas à la perfection, mais ce n’était pas grave du tout. Il lui fit comprendre qu’il n’avait fait que copier ce qu’il avait vu dans les films, il ne pouvait pas la faire sourire plus facilement qu’avec une réplique comme celle-ci. « C’est un schéma que j’aime beaucoup. » Elle pensait qu’il était l’heure de découvrir l’intérieur de ce logement, mais Eddie n’allumera même pas la lumière, préférant plutôt la caler contre la porte. Halston retrouva ses lèvres avec délectation, sentir ses mains sur sa taille ne fera que d’accroître ce plaisir. Le visage du brun se déplaça plus bas, sur une zone un peu trop érogène de la demoiselle qui comprenait bien qu’il avait envie d’entamer leur nuit de noces. Elle n’empêchera pas ses mains d’aller là où elles le voulaient, elle fera de même de son côté glissant sa main droite sur son nœud qu’elle détacha. Il recommença à l’embrasser, mais elle fut nettement stoppée par un bruit qui vint la perturber, un miaulement. Elle leva son bras afin de pouvoir mettre la lumière et distingua le pelage roux et blanc du chat. Elle commença à observer son salon et remarqua immédiatement que les gamelles étaient juste à côté d’eux et pas très remplies. « Ça ne serait pas des enfants dignes de ce nom s’ils ne t’embêtaient pas et ne te réclamaient pas à manger. » Elle parlait d’eux au pluriel alors qu’elle ne voyait pas les deux autres, ils étaient peut-être beaucoup plus timides que le premier. L’agente de stars s’avança et commença son inspection, elle était agréablement surprise parce qu’elle s’attendait à bien pire que cela niveau rangement. Elle ne pouvait pas dire qu’il l’avait rendu présentable à la va-vite exprès, puisqu’il n’était pas du tout au courant qu’elle finirait par aller chez lui. « Ce n’est pas si mal. » Le positif devait toujours être souligner non ? Elle s’aventura dans son salon, dans lequel elle ne percevait pas de bibliothèque, même pas quelques DVD de films. « Est-ce que tu caches ta collection de films afin que je ne te juge pas dessus ? » Elle préférait qu’il lui réponde oui plutôt que d’entendre qu’il n’en regardait pas ou quasiment jamais. Halston savait que ce type de support était quelque peu démodé, mais elle aimait bien pouvoir avoir ses œuvres cinématographiques préférées dans ses mains et elle n’était pas la seule à apprécier ça. Elle commença à avoir soif alors elle se dirigea tout naturellement vers la cuisine, pour lui faire comprendre subtilement qu’elle aimerait bien qu’il lui serve quelque chose. L’agente de stars l’observa en détails, il avait un grand nombre de rangements et avait l’air d’avoir des outils variés, ce qui aiguisa sa curiosité. « Tu aimes bien cuisiner ? » S’il lui répondait affirmativement, il allait devoir s’attendre à ce qu’elle lui demande de lui faire découvrir ses talents de cuistot.
Dernière édition par Halston Hargreeves le Mar 6 Juil 2021 - 13:04, édité 1 fois
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Il se ferait des films sur la nature de la relation qui unie l’agente à son actrice, et sur l’éventualité d’une attirance cachée du côté de Sophia. Le fait qu’Halston ait prétendu un peu plus tôt que s’il n’avait pas été là c’est elle que la rousse aurait certainement embrassé l’a induit en erreur, car il a beau lui rester quelques potes délurés il est certain que ceux-ci n’en viendraient jamais à l’embrasser, pas même au nom d’un délire autour du mois des fiertés. Cette Sophia semble en tout cas très imprévisible et même si l’agente ne l’intéresse pas autrement qu’en tant qu’amie et colocataire Eddie pourrait quand même secrètement s’en méfier car il ne sait toujours pas ce qu’elle pense de sa relation avec Halston, et il a du mal à l’imaginer rester neutre dans l’histoire. Il aimerait pourtant que Sophia s’abstienne d’y intervenir car les choses sont suffisamment compliquées comme ça mais en est-elle seulement capable ? Il est assez familiarisé avec cette situation mine de rien Eddie, parce qu’il endossait autrefois un rôle similaire à celui de la rousse. Lui non plus n’a pas su rester neutre dans le passé et il pourrait enfin réaliser à quel point c’était pesant pour les autres maintenant qu’il risque de faire les frais à son tour d’une présence indésirable et encombrante dans sa relation avec Halston. Ce serait pour lui une prise de conscience bien tardive mais s’il sait une chose c’est qu’il se cramponnera à sa place auprès d'elle en dépit de toutes les personnes qui pourraient tenter de se mettre entre eux, Sophia ou quelqu’un d’autre. Il affrontera même la société s’il le faut et puis sa mère, si elle vient à apprendre qu’il fréquente une femme plus âgée que lui qui ne correspond pas du tout à ses standards car il l'a trop laissée diriger ses relations dans le passé. S’il est déterminé à ne pas la laisser filer c’est parce qu’il n’avait pas ressenti l’envie de s'accrocher à quelqu'un depuis bien trop longtemps, même s’il ne peut peut-être rien espérer de cette relation sur le long terme il veut en profiter tant qu’elle aura du temps et de l’attention pour lui. Leur relation aussi complexe soit-elle fait partie des rares choses qui animent encore quelque chose en lui, même s’il n’a pas toujours l’impression de savoir après quoi il court avec elle. Halston a d’ailleurs la capacité de le stimuler mieux qu’aucune autre car avec elle il a retrouvé le goût des plaisirs de la chair, qu’il avait étouffé jusqu’ici. Elle l’a réveillé d’un long coma intime et encore aujourd’hui il ne répond facilement plus de rien à son contact, car il faut aussi dire qu’il traîne derrière lui un long mois de manque et de frustration. Il aimerait renouer avec elle sur tous les plans et notamment celui-ci, et elle semble lui faire la promesse qu’elle n’hésitera désormais plus à s’inviter durant ses nuits. Eddie n’a toutefois pas le temps de se figurer quoi que ce soit en pensées car il n’est subitement plus question de venir réchauffer ses nuits, mais bien de l’enfant qu’ils ont cru avoir conçu pendant leur dérapage chez Halston. Un enfant qui n’a en réalité jamais existé ailleurs que dans leur tête, et ce souvenir semble encore très douloureux pour l’agente qui nourrissait l’espoir de devenir enfin mère même si les conditions n’étaient pas optimales pour ça. Eddie a bien conscience de ne pas faire office de père idéal et dans le cas d’Halston il est certain qu’elle préférerait fonder cette famille avec un homme avec lequel elle serait officiellement engagée. Il n’y a rien d’officiel, justement, entre elle et lui et Eddie ne compte pas trop sur le fait que ça puisse changer un jour mais elle le reprend, et lui assure l’avoir choisi lui, d’une certaine façon le jour de leur rencontre. Ça lui fait quelque chose d’entendre qu’elle a forcé les choses parce qu’elle l’avait repéré parmi sa bande. Ses camarades de danse ne manquent pourtant pas de talent eux non plus mais c’est à lui que la chance de taper dans l’œil d’Halston a été offerte. « Tu devais pas te douter que t’allais changer ma vie ce jour-là. » La bouleverser à ce point, lui-même n’y aurait pas cru car comment imaginer tout ce qui allait découler de cette rencontre ? Les opportunités professionnelles, oui, mais aussi ce qu’ils ont tissé dans le privé. Tout est parti de là, pour au final les mener à partager une proximité sur laquelle Eddie n’aurait jamais osé miser au départ. « Je te revois encore m’attendre à la sortie du théâtre, et je me souviens avoir pensé que j’allais forcément faire des jaloux dans la troupe en suscitant l’intérêt d’une agente aussi canon. » Et ça n’a d’ailleurs pas loupé, les danseurs qui l’ont vu se faire accoster par Halston ce fameux soir n’ont pas manqué de le chambrer avec ça. Certains ont même prédit sans le savoir l’évolution de leur relation en s’amusant du fait qu’il pouvait tenter sa chance avec elle s’il voulait bénéficier d’un suivi optimal. Du piston quoi, ça n’a jamais effleuré l’esprit du danseur pourtant reconnu pour son opportunisme car il a un principe, quand même, qui est de ne jamais se servir d'une femme. Il a su dès le départ qu’il n’aurait pas ce genre d’approche arriviste avec elle, c’est évident qu’elle lui a plu dès la première seconde mais pas à ces fins-là, pas avec ce genre d’intentions en tête. Il a d’ailleurs longtemps pensé qu’il ne se passerait jamais rien entre elle et lui parce que s’avouer qu’elle l’attirait n’était pas simple, et il ne se doutait surtout pas que ça pouvait être réciproque. Halston parle aujourd’hui d’une belle erreur et cette formulation le fait sourire, elle le rassure même sans le vouloir avec ça parce qu’il arrive encore facilement à se dire qu’elle regrette peut-être leur nuit ensemble. Elle ne lui a jamais officiellement proposé de remettre ça après tout, ça n’avait été évoqué qu’à titre de fantasme dans sa chambre et tout à l’heure encore elle a évoqué le fait d’égayer ses nuits sans qu’il sache si ça aurait vraiment lieu, ou non. C’est vrai, heureusement que l’alcool existe car s’ils n’avaient pas abusé du vin ce soir-là ils seraient peut-être encore au stade de l’attirance inavouée. « À consommer avec modération, tout de même. » il souligne d’un petit air amusé car bonjour le black-out au réveil, et bonjour aussi les folies indicibles faites avec leurs corps dans sa chambre cette nuit-là. Mais il ne regrette pas d’avoir défié sa faible tolérance une fois chez elle car ils avaient déjà perdu beaucoup de temps tous les deux, ils l’ont admis l’un comme l’autre lorsque leur ébriété les a forcé à reconnaître l’évidence. C’est terrible la façon dont ils se plaisent et s’attirent, alors pourquoi résister ?
« Je ne compte pas me marier un jour, mais je prends quand même ton conseil. » Ah, ces mots prononcés quelques semaines plus tôt alors qu’Halston évoquait la fin chaotique de son mariage avec un acteur en feraient rigoler plus d’un aujourd’hui, Eddie le premier. Le mariage ce n’est soi-disant pas pour lui, d’accord, mais il n’empêche qu’il n’a pas trop d’hésitation à franchir le pas pour le symbole ici. Car une union sera bel et bien célébrée aujourd’hui, simplement pas de façon officielle aux yeux de la loi mais il va presque tout connaître du mariage religieux, alors c’est à se demander ce qui le dérange tant à l’origine dans le fait de se marier. Le fait d’avoir été conditionné pour épouser une coréenne avant ses trente ans pour ne pas devenir la honte de sa famille, déjà, il faut avouer que ça a bien participé à le vacciner de tout ça. Et puis les régimes matrimoniaux qui donnent à un acte initialement censé glorifier l’amour entre deux personnes un côté hyper procédural, et c’est le genre de choses qui ont toujours eu le don de faire fuir le danseur. Symboliquement il n’a aucun problème à s’unir à Halston car du point de vue de l'acte il s’agit ni plus ni moins d’alliances qu’ils vont mutuellement se passer, et cette simplicité a du bon dans leur relation qui en manque sacrément. Sans compter le fait que leur union soit supervisée par un sosie du King, qui donne tout de suite un ton rafraîchissant à ce mariage. Eddie n’est soudainement plus allergique à rien quand il se tient devant Halston, il ne bafouille même pas une seule fois au moment d’échanger leurs consentements et il ne perd pas non plus une seconde lorsqu’il est enfin autorisé à l’embrasser. Il s’abandonne dans ce baiser en écoutant simplement ses envies, et Halston se montre joliment réceptive ce qui les rend difficilement détachables l’un de l’autre une fois leurs lèvres scellées et leurs langues entremêlées. Il savoure ce moment autant qu’il le peut car il l’a attendu ce baiser, il s’est torturé avec l’idée qu’il ne goûterait peut-être plus jamais à ses lèvres de cette façon et au final il lui aura juste fallu être patient. Sophia leur signifie qu’ils ont leur place dans le livre des records avec un tel baiser, le plus long du monde selon ses dires. Si un tel record existe ils ne l’ont probablement pas surpassé pour de vrai mais cette remarque les amuse l’un comme l’autre, et Eddie décide d’y réagir pour tenter de faire oublier à quel point il doit être rouge, après ça. « J’aurais pas cru que mon premier record du monde serait celui-là, tiens. » À choisir il aurait plutôt misé sur un record en rapport avec la danse, le plus de criss cross effectués en une minute par exemple, ce serait dans ses cordes. Au même instant Eddie remarque que l’actrice les a filmé tout le long de la cérémonie et il décide de ne pas s’en mêler, car Halston demande déjà à ce que cette vidéo reste entre eux et c’est aussi ce qu’il veut, il ose donc faire confiance à Sophia pour ne pas diffuser ça. L’heure est en tout cas venue pour leur trio de laisser la place aux mariés suivants, et à peine ont-ils rejoint l’extérieur que la rousse manifeste de l’intérêt pour une charmante passante. L’actrice se sépare donc d’eux ici et Eddie a le réflexe de lui dire au revoir, même si elle s’évapore bien vite. « Bye Sophia. » Maintenant il ne reste plus qu’Halston et lui, et c’est la configuration dont Eddie rêve depuis qu’elle lui a fait la surprise d’apparaître à la fin de son shooting. Il propose de lui faire découvrir son chez lui et elle accepte, prétendant même que c’est logique après tout ça. « En route alors. Je vais passer par le pont pour que t’aies la plus belle vue pendant que je roulerai, je pense que tu vois laquelle. » C’est une référence à peine voilée au fameux coucher de soleil qui les avait réunis un mois plus tôt, car Halston n’a pas pu oublier leur rencontre à un moment de leur vie où ils étaient aussi perdus et désemparés l’un que l’autre. La nuit ne va effectivement pas tarder à tomber alors le moment est parfaitement bien choisi pour ça, sans même l’avoir fait exprès et Eddie veut croire que cette corrélation des choses est plutôt de bonne augure pour la suite de leur soirée.
C’est en se décidant à porter Halston pour passer la porte de son appartement qu’Eddie se rappelle qu’il n’a pas beaucoup de force dans les bras, et que la partie la plus musclée chez lui est incontestablement ses cuisses. Elle apprécie en tout cas son petit clin d’œil et il se réjouit que cette initiative un peu maladroite de sa part lui fasse gagner des points et non en perdre. Et une fois cette intimité retrouvée avec l’agente Eddie ne résiste pas plus longtemps au fait d’opérer un rapprochement significatif, quitte à trahir d’emblée son envie d’elle. Les mains du danseur se frayent un chemin de la taille au dos d’Halston tandis que les siennes le défont du noeud de sa chemise, et tout ça alors que leurs lèvres n’en finissent pas de se rencontrer. Tout se profile bien jusqu’à ce que la réalité le rattrape brusquement : tu vis avec trois chats, tu te rappelles ? C’est le dodu Loopy qui ose les interrompre alors qu’ils sont bien partis pour consommer leur mariage, mais Eddie est bien incapable de laisser ses enfants miauler de faim. Son instinct de père -qui ne semble se manifester qu’envers eux- se réveille aussitôt sans pour autant faire redescendre son désir pour l’agente, il ne peut juste pas vivre sereinement alors que leurs gamelles sont presque vides. « Oui mon gros tu vas avoir droit à tes croquettes, attends. » L’entendre miauler est presque un déchirement pour lui alors Eddie ne perd pas de temps et il considère d’ailleurs que l’heure du repas a sonné pour tout le monde. « Poby, Missy, c’est l’heure de manger je vous conseille aussi de venir. » Eddie sait comment les appâter, pour ça rien de tel que de secouer un imposant sachet de croquettes qui ne sont par ailleurs réservées qu’à eux deux, puisque leur frère est surveillé de près pour son poids. « Loopy est au régime, comme tu peux voir il est bien en chair alors ses croquettes à lui sont spécialement allégées. » indique-t-il à Halston tandis que ses automatismes de papa solo reprennent le dessus, il remplit alors chaque gamelle avec un soin particulier puis vient aussi renouveler l’eau de leur distributeur pour s’assurer qu’elle soit bien fraîche. « Ah, vous voilà quand même. » Poby et Missy pointent enfin le bout de leur nez et c’est bien évidemment vers leur gamelle respective qu’ils se dirigent tous les deux, offrant à Eddie un magnifique vent car quand il est question de manger il passe inévitablement au second plan. « Donc voilà mon petit chez moi et les trois colocataires que j’avais hâte de te présenter. Tu peux les approcher sans problème, je te conseille juste d’attendre qu’ils aient fini de manger. » C’est préférable en effet car un chat peut devenir un poil agressif si on le sollicite pendant l’un de ses repas, et les siens sont de sacrés gourmands qu’il ne faut perturber sous aucun prétexte dans un moment pareil. Halston lui fait remarquer que son petit logement n’est pas si mal et il étire un sourire, plutôt content de ne pas créer chez elle une déception car elle avait buté sur son côté bordélique l’autre fois, au final il ne doit pas trop mal s’en sortir sur ce point. Elle souligne aussi l’absence de rangement à DVD dans le salon ouvert sur son entrée et effectivement à première vue son appartement en semble totalement dépourvu, il reconnaît d’ailleurs bien là les intérêts de l’agente très portés sur le cinéma. « J’ai quelques films dans ma chambre. Ils dorment dans un carton parce qu’ils prenaient la poussière sur mon meuble télé, et je n’ai vraiment plus le temps d’en regarder un seul. » Eddie espère ne pas offusquer l’agente en traitant ses films de cette façon, parmi lesquels figurent ses grands classiques. West Side Story, Billy Elliot ou encore Dirty Dancing, qu’il a vu un nombre incalculable de fois dans sa vie alors ce n’est pas bien grave s’il ne trouve plus le temps de les revoir. « Je te montrerai, si tu veux. » il ajoute d’un air presque gêné puisque ça reviendra à la faire pénétrer dans sa chambre, à l'intérieur de laquelle aucune femme n’a mis les pieds récemment. C’est une pièce qu’elle souhaitera peut-être visiter au même titre que toutes les autres, sans forcément avoir certaines idées en tête, il n’en sait rien mais il lui fera voir sans problème dans tous les cas. Il la suit alors qu'elle opère un déplacement vers sa petite cuisine, curieuse de savoir s'il passe souvent derrière les fourneaux et là c'est sûr, il va la décevoir. « À vrai dire je.. cuisine peu. J’aimerais le faire plus souvent mais je n’ai pas hérité du talent de ma mère, alors cette cuisine est limite trop équipée par rapport à l’usage que j’en fais. » Et il n’est pas bien fier de l’admettre car il risque de récolter l’image peu glorieuse du jeune homme pas dégourdi et pas du tout bon à marier, alors qui sait elle va peut-être même lui reprendre son alliance devant un tel aveu. « Je te sers un truc à boire ? Soft ou bien.. » Alcoolisé, il a par exemple des bouteilles de soju au frigo mais il craint un peu que l’alcool puisse à nouveau influencer un dérapage entre elle et lui car Eddie a besoin de se prouver qu’elle peut vouloir de lui sans ça, qu’ils ne sont pas forcés d’être à moitié ivres pour se désirer l’un l’autre. « Et si tu as faim je devrais aussi pouvoir nous trouver quelque chose.. enfin je suppose. Bon en réalité il ne doit pas me rester grand-chose, ça me gêne un peu j'avais pas prévu que.. » Qu'elle l'honorerait de sa visite ce soir, ça ne s'était pas décidé à l'avance alors Eddie n'a pas pu s'approvisionner en conséquence. Il n’a hélas pas de repas gastronomique à lui proposer, encore moins en ce moment où toute économie est bonne à faire y compris sur ses courses. Si sa curiosité l’amène à ouvrir son frigo elle verra qu’il n’est pas bien plein, mais disons que ça lui suffit quand il est seul c’est à dire 100% du temps. Eddie aussi a faim mais pas comme il l’entend ici, celle qui le met en appétit se trouve devant lui. Ses yeux ne quittent pas Halston pendant sa découverte de l’appartement et malgré une nervosité qu’il tente de cacher il se tient prêt à répondre à la moindre de ses questions. Il se met quand même un peu la pression Eddie, ce n’est pas tous les jours qu’il a de la visite et il doit sacrément souffrir de la comparaison avec la maison de l’agente, même si elle ne lui dira pas.
Il existe des rencontres dont on sous-estime l’importance, celle qui lui avait permis de connaître Eddie en faisait clairement partie. Elle s’était rendue au théâtre sans la moindre appréhension, elle avait choisi de porter sa casquette de chasseuse de têtes, un rôle qu’elle aimait beaucoup jouer. Elle lui donnait une assurance à laquelle elle n’avait pas beaucoup goûté dans sa vie, puisque c’était elle qui pourchassait, c’était elle qui décidait de quand elle lâchait sa proie ou non. Halston ne se rendait pas toujours compte qu’à quel point elle pouvait se transformer en louve dans ces moments-là, puisque la plupart du temps il lui était assez facile de capturer des talents, ils ne lui faisaient que peu ou pas de résistance. Et puis il y avait eu le danseur, qui avait décidé de ne pas faire comme tout le monde, alors qu’un de ses acolytes aurait volontiers pris sa place. Alors non, elle n’aurait jamais imaginé une seule seconde qu’elle pourrait lui changer la vie et encore moins qu’il prendrait autant de place dans son esprit. Elle se souvenait bien de cette soirée, où un de ses compères avait fait semblant de ne pas comprendre qu’elle en avait après Eddie en particulier, pour mieux pouvoir l’approcher. « Non et je pense qu’un de tes partenaires crevait d’envie de prendre ta place… » Elle n’arrivait plus à se souvenir de son nom, mais elle reconnaîtrait aisément son visage si jamais il se présentait de nouveau à lui. Cela ne risquait pas de lui arriver de sitôt au vu de la jalousie de son amant d’une nuit, il ne le laisserait certainement plus l’approcher, elle avait déjà compris à cet instant qu’il s’agissait d’un dragueur. Elle n’avait pas eu l’occasion de parler aux autres membres de la troupe, mais elle était quasiment certaine qu’un jour elle leur ferait une petite visite surprise. L’agente de stars se souvenait qu’il lui avait parlé d’un projet très ambitieux, auquel il voulait bien la convier, mais peut-être qu’elle les reverrait danser tous ensemble avant qu’il ne se concrétise. Elle se demandait quels étaient ses rapports avec eux, est-ce qu’ils acceptaient bien qu’il se soit un peu dévié de la danse ? Ou est-ce qu’ils le comprenaient d’office parce qu’eux aussi ne vivaient pas que de cela ? La brune le questionnerait là-dessus une autre fois, parce qu’elle voulait que leurs sujets de conversations ne restent centrés que sur eux. Ils étaient si bien lancés, cette mise au point sur ce qu’ils pouvaient ressentir l’un pour l’autre lui faisait le plus grand bien. Elle ne pensait pas qu’un jour elle se réjouirait autant de l’existence de l’alcool, parce qu’elle avait rapidement détesté l’effet dévastateur qu’il pouvait avoir sur elle, qui n’aimait pas perdre le contrôle. Il lui fit un petit rappel qu’elle ne risquait pas d’oublier, puisqu’elle n’était pas prête d’en abuser autant de nouveau. « Oui… » C’était une petite affirmation, parce qu’elle restait encore un peu gênée de la façon dont elle s’était lâchée avec lui. Elle ne se comportait pas comme cela dès la première fois, habituellement elle avait un minimum de retenue, elle attendait de connaître suffisamment l’autre pour savoir comment il réagirait, s’il ne l’enfermerait pas dans une image de traînée. Il lui avait rapidement fait comprendre qu’il ne l’avait pas cantonné là-dedans, qu’il gardait une image positive d’elle et cela l’avait considérablement rassurée.
Le mariage était un sujet qu’elle allait devoir réaborder avec lui, de manière plus profonde puisqu’ils ne l’avaient fait que superficiellement. Halston avait toujours aimé avoir l’opinion des autres là-dessus, encore plus lorsqu’ils devaient justifier leurs refus, parce que pour elle il coulait de source que lorsque deux personnes s’aiment, elles voulaient l’officialiser. Elle les écoutait volontiers, même si elle ne comprenait pas toujours leurs justifications, elle ne cherchait pas forcément à leur faire changer d’avis, c’était une décision importante dans laquelle elle ne pouvait pas mettre son grain de sel. L’agente de stars et lui avaient des origines bien distinctes, les différences culturelles devaient être grandes et pas mal influencer à ce niveau. Cependant, elle était prête à parier qu’Eddie était un esprit libre, bien plus qu’elle ne l’était et ne le serait certainement jamais. Elle avait fait preuve d’une certaine ouverture d’esprit aujourd’hui, à accepter de jouer à ce petit jeu, mais elle ne savait pas si elle resterait dedans bien longtemps. Est-ce qu’il s’attendait à ce qu’elle le traite comme un époux, au moins pour quelques jours ? Peut-être, parce que cela lui donnerait bien des bénéfices et à elle aussi. Une des choses qu’il lui manquait le plus de la vie de couple, c’était de pouvoir dormir toutes les nuits avec l’être aimé à ses côtés, hélas il était encore bien trop tôt pour cela. L’agente de stars se surprenait à se projeter autant, heureusement que Sophia l’avait aidé à remettre les pieds sur terre. L’actrice avait trouvé leur baiser particulièrement long et elle n’avait pas eu tort, Halston en avait eu conscience et cela n’avait fait que de lui faire encore plus apprécier ce contact. Il avait été renforcé par le fait qu’ils l’avaient réalisé dans cette chapelle, plutôt que de le faire dans n’importe quel autre endroit, cela lui avait donné raison de ne pas l’avoir fait plus tôt. Eddie cherchait à détourner l’attention et elle n’était pas dupe, mais cela ne la dérangeait pas de faire semblant de ne pas le comprendre. « Tu l’aurais plutôt imaginé dans une activité encore plus physique… » Sophia haussa ses sourcils et afficha un sourire coquin, elle n’aurait peut-être pas du tourner sa phrase ainsi, maintenant elle devait clairement se faire des films où ils étaient les acteurs principaux. Heureusement qu’ils se sentaient incités par le rapprochement de nouveaux venus, sinon un certain malaise aurait pu s’installer durablement. Avant qu’ils ne passent complètement à autre chose, elle n’oubliera pas ce qui se trouvait désormais sur le téléphone de sa colocataire, elle trouvait donc bon de lui clarifier ce qu’elle attendait d’elle. La brune ne pensait pas que la rousse partirait aussi facilement, celle-ci devait sûrement être suffisamment satisfaite de ce qu’elle avait accompli pour les quitter comme ça. Ils allaient de nouveau changer de décor, mais avant cela le danseur précisa qu’ils allaient repasser par celui où leur relation avait pris un nouveau tournant. « Mon pont préféré. » Il ne s’agissait pas du plus magnifique, il était même plus que banal, mais ce qu’il s’était passé dessus changeait toute la donne. Elle allait de nouveau voir la ville sous de nouvelles perspectives, maintenant qu’elle allait la traverser en moto et en bonne compagnie.
N’était-ce pas une grimace qu’elle avait vu sur son visage ? Il avait soit surestimé sa force soit sous-estimé son poids, mais tout ce qu’elle retenait c’était qu’il faisait des efforts pour elle. Eddie était loin d’être un grand amateur de cinéma et pourtant il n’hésitait pas à lui faire comprendre que ses références provenaient de films, il n’était peut-être pas si réfractaire au genre romantique après tout, même s’il avait vivement refusé de jouer dans une œuvre de ce type. N’était-ce pas plus mal qu’il ne joue au romantique qu’avec elle ? Elle aimait l’idée d’être la seule à pouvoir en profiter. La brune savait qu’elle allait particulièrement savourer cette soirée, qu’elle aurait bien voulu débuter par un tour du propriétaire, mais elle avait plus de chance de redécouvrir le propriétaire lui-même que de voir pour la première fois l’entièreté de son logement. Ils allaient faire les choses dans le désordre encore et toujours, mais cela ne lui déplaisait pas, il faisait naître en elle une envie foudroyante d’aller directement dans sa chambre. Elle en avait totalement oublié qu’il n’était pas seul dans cet appartement, un premier compagnon à quatre pattes ne manqua pas de le lui rappeler. Halston ne pouvait pas en faire abstraction alors que ce miaulement semblait venir du fond du cœur, elle le laissait donc remplir son devoir auprès de lui. Il s’empressa de le rassurer avant d’appeler le reste de la fratrie. Elle assistait à cette scène avec amusement, parce qu’elle voyait déjà qu’il débordait d’amour pour ses chers chats, il ne cachait pas durant une seule seconde qu’il en était gaga. Qui aurait cru que derrière cet homme nonchalant se cachait en réalité une grande tendresse ? Il lui expliqua qu’il faisait attention à différencier leurs alimentations, parce que le premier venu était plus épais que les deux autres, elle ne le trouvait pas excessivement dodu, mais elle pouvait comprendre qu’il faisait principalement attention à sa santé et non à son apparence. Les derniers arrivants rejoignirent leurs gamelles, ils ne lui avaient même pas lancé un seul regard, ils n’étaient donc pas dérangés d’avoir une étrangère sur leur territoire, du moins pas tant que leur appétit n’aura pas été comblé. Il lui signala qu’il pourrait s’en approcher dès qu’ils auraient fini de manger, elle ne comptait pas le faire avant que cela ne soit le cas. « Je vais faire leur connaissance un petit peu plus tard, je les laisse tranquilles pour l’instant. » Ils viendraient peut-être d’eux-mêmes, elle s’attendait bien à se faire renifler tôt ou tard par quelques truffes.
Elle avait bien des choses à observer, avant de s’attarder sur eux, alors elle se permit de se balader un peu et de lui poser une première question. Il lui répondit que ses films croupissaient dans un carton, elle fit une mine faussement offusquée, qu’elle accentua lorsqu’il lui dit qu’il n’avait plus le temps d’en regarder un seul. Tout n’était qu’une question de volonté, il pouvait bien consacrer deux petites heures par semaine à un visionnage non ? Ce n’était quand même pas la mer à boire, c’était bien plus simple que de devoir se rendre à une salle de sport. « Oui je veux bien voir ça. Depuis combien de temps tu n’as pas mis les pieds dans un cinéma ? Depuis une éternité je suppose. Compte sur moi pour t’y traîner dès que possible. » Dit comme cela sonnait comme un supplice, mais si elle pouvait trouver des films qui lui plaisaient assez pour lui donner l’envie d’en voir plus souvent, elle en serait très fière. Fréquenter régulièrement Halston signifiait forcément de terminer tôt ou tard dans une salle obscure. Elle s’intéressa soudainement aux aptitudes culinaires de son hôte, qui lui avoua qu’il cuisinait très peu et qu’il se comparait à sa mère. « Il n’est jamais trop tard pour apprendre. » Qu’elle lui souffla, elle ne le jugeait pas parce qu’elle n’était pas non plus un fin cordon bleu, même si elle devait mettre les mains à la pâte plus souvent que lui. Il lui demanda si elle voulait quelque chose à boire, elle sentit qu’il hésitait à lui proposer de l’alcool, dont elle n’avait de toute manière pas envie. « Un jus de fruit m’irait très bien s'il te plaît. » Il sembla brusquement bien gêné, ne sachant pas s’il pourrait lui offrir un dîner digne de ce nom. Cela lui rappela dans quelle situation délicate il se trouvait, alors elle s’avança et se glissa dans dos, elle déposa un baiser dans sa nuque avant de coller son visage sur son épaule et de l’enlacer. Elle avait perçu un grand stress qu’elle espérait effacer, elle reprit la parole en adoucissant sa voix. « Je pourrais tout simplement nous commander quelque chose. » J’aimerais que tu mettes ta fierté de côté s’il te plaît et que tu ne te sentes pas obligé de me payer quelque chose en retour. L’agente de stars n’avait pas besoin qu’il lui sorte le grand jeu, au contraire elle voulait juste qu’il soit lui-même, qu’ils profitent de cette soirée ensemble sans se prendre la tête, ils l’avaient déjà bien assez fait comme ça.
Dernière édition par Halston Hargreeves le Sam 10 Juil 2021 - 14:46, édité 1 fois
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Sa rencontre avec Halston est venue chambouler sa vie à un moment où il n’attendait pourtant aucune opportunité qui ne concernerait pas la danse, d’où le fait qu’elle ait eu un peu de mal à le convaincre de travailler avec elle au départ. Quand il y repense il se trouve quand même bien bête Eddie, de s’être d’abord permis de faire mariner l’agente et d’avoir ensuite négligé leur collaboration après la sortie du film. Les choses auraient pris une tournure bien différente s’il n’était pas revenu vers elle il y a quelques semaines, et pourtant malgré l’opportunisme dont il a fait preuve quand ses problèmes d’argent ont pris trop d’ampleur il a toujours considéré qu’il avait eu une chance insolente le jour où Halston a décidé de miser sur lui. Combien auraient aimé être à sa place ? Oh, probablement tous les danseurs qu’Eddie connaît car contrairement à lui ils auraient tous ou presque saisi l’occasion de décrocher un rôle sans se poser de question. Et parmi eux un danseur en particulier, qu’Eddie identifie sans mal lorsqu’elle mentionne l’un de ses partenaires qui aurait certainement bien aimé taper dans l’œil d’Halston à sa place. « Oui et je vois d’ici lequel.. » Qui d’autre que lui, dans sa bande il n’y a qu’un garçon sans gêne prêt à saisir n’importe quelle occasion pour se faire remarquer alors qu’il y arrive en plus très bien sans rien entreprendre, c’est inné chez lui. « Cole était sûrement autant intéressé par l’opportunité d’un rôle que par l’agente qui venait le proposer. » Il n’en doute même pas une seconde car si quelqu’un se fiche de l’âge autant que lui c’est bien Cole, et il faudrait quand même être sacrément difficile pour rester insensible à la belle agente. Si elle avait choisi de miser sur le brun ténébreux plutôt que sur lui Halston aurait tout de suite été courtisée car Cole n’aurait pas pris son temps comme lui, il n’aurait pas attendu pour tenter sa chance et Eddie serre les poings rien que d’y penser. Cole est la raison pour laquelle Eddie refuse catégoriquement que sa sœur Callie assiste à leurs entraînements, il ne lui fait pas assez confiance pour se tenir en sa compagnie et il sait qu’il a déjà tenté de prendre contact avec elle dans son dos par le passé. C’était il y a plusieurs années, avant le départ de celle-ci pour Séoul mais il n’a pas oublié et aujourd’hui Eddie est toujours aussi peu à l’aise avec le fait de le laisser approcher les femmes de sa vie. Il y en a bien assez dans cette ville qu’il est susceptible d’intéresser avec son charme naturel, alors c’est chasse gardée pour celles qui gravitent autour du danseur. Eddie veut en tout cas croire qu’elle a fait le bon choix en lui donnant sa chance à lui et pas un autre, même s’il a un peu rechigné à la saisir. Il a toujours été celui qui prenait le plus au sérieux la danse, celui qui se fixait les plus grands objectifs et celui qui ne se dispersait pas. C’est tout récent qu’Eddie accepte de regarder du côté de l’acting car il y a pris goût de façon inattendue, et il a aussi promis à Halston qu’à présent il étudierait toutes ses propositions car le temps où il se permettait de les décliner est révolu. Pas uniquement par besoin d’argent et parce qu’il apprécie cette nouvelle expérience plus qu’il ne l’aurait pensé, il faut aussi avouer qu’il trouve beaucoup de motivation dans le fait de travailler avec Halston aujourd’hui. Il a longtemps eu du mal à se contenter de leurs rapports professionnels et il l’a montré en fuyant pendant un temps la frustration de ne pas pouvoir obtenir plus, sans se douter que l’agente n’était elle non plus pas insensible à ses charmes et qu’ils tentaient l’un comme l’autre de faire taire leur attirance mutuelle. Ils peuvent remercier l’alcool d’avoir finalement délié tout ça même si Halston semble gênée de repenser aux effets que celui-ci a eu sur eux, et à ce contrôle qu’elle a perdu dans sa chambre avec lui. « Je t’ai sauté dessus, n’oublie pas. » il souffle dans un sourire histoire de lui rappeler que si c’est arrivé c’est sur son initiative à lui, c’est lui qui a créé toute cette situation parce qu’il n’en pouvait tout simplement plus de se contenir et que le vin a rapidement eu raison de sa résistance. « L’alcool m’a juste donné le courage que j’avais pas su trouver jusque là. » Et ça c’est un aveu inédit de sa part, il est d’ailleurs rare qu’Eddie reconnaisse manquer de courage pour quelque chose puisqu’en temps normal il ose tout, et ne se met aucune barrière. C’est vrai dans le travail mais dans sa vie personnelle un peu moins, et il a considéré avoir pris un risque énorme en l’embrassant ce soir-là alors qu’il ne savait pas si elle en avait aussi envie, ce qu’il ne regrette pas d’avoir fait même s’il aurait préféré avoir ce même courage en restant sobre. Heureusement qu’Halston ne l’a pas arrêté quand il lui a demandé, et heureusement surtout qu’il a suivi les plans du destin en acceptant son invitation à venir chez elle ce fameux soir.
Les yeux du danseur naviguent entre Halston face à lui et l’alliance à son doigt, pour bien se figurer qu’ils viennent de s’unir l’un à l’autre même s’ils ne l’ont pas fait officiellement. Ce mariage n’est certes pas reconnu par l’état australien mais ça n’en reste pas moins un sacré pas de franchi pour Eddie, qui ne verra peut-être plus jamais une chapelle d’aussi près dans sa vie - ou en tout cas pas en tant que marié, à moins qu’il ne fasse dans le futur la rencontre d’une femme qui parvienne à le réconcilier avec le vrai mariage mais il n’y croit pas du tout. Sa mère compte pourtant beaucoup dessus mais il ne sait que trop bien comment ça fonctionne chez eux, il sait ce qui l’attend. Dans la tradition du pays du matin calme le premier fils d’une famille a l’obligation d’épouser une coréenne mais Eddie a envoyé valser toutes les attentes de ses parents jusque là, ce n’est pas pour les laisser décider avec qui il finira sa vie. Il déteste profondément cette culture de l’aînesse que les familles comme la sienne appliquent à tort et à travers, car dans son cas il a le sentiment d’y récolter bien plus d’inconvénients que d’avantages. Les mariages mixtes sont autorisés chez eux, oui, mais à condition qu’ils ne concernent pas le fils aîné alors c’est une raison de plus de le dégoûter de tout ça. Car Eddie n’a jamais fréquenté la moindre coréenne, et c'est sûrement bien pour une raison. Le couple Yang a fait le choix de fonder leur petite famille en Australie, il fallait bien s’attendre à ce que l’influence occidentale se fasse tôt ou tard ressentir sur sa sœur et lui. Eddie est le premier des Yang à être né en dehors de leur pays d’origine, le premier à avoir été initié à l’anglais aussi jeune, et il pourrait aussi être le premier à accomplir encore pas mal de choses qui ne suivront pas leurs traditions. Ce n’est pas parce que ses parents veulent le voir avec une fille bien de chez eux qu’il va forcément coller à ce schéma-là pour leur faire plaisir, et il sait bien que ça leur fera un choc s’ils doivent un jour apprendre sa fausse union avec Halston. Oh il va passer un sale quart d’heure Eddie si l’information leur parvient c’est certain, car parmi tous les affronts qu’il peut encore leur faire celui-là se classe vraiment parmi les pires. Si sa première petite-amie ne leur convenait pas alors il est sûr qu’Halston ne pourra pas trouver grâce à leurs yeux, parce qu’en dépit de ses origines il sait que son âge poserait aussi problème. Mais Eddie n’est plus disposé à se laisser dicter quoi que ce soit, il fréquente bien qui il veut et ça il s’agirait qu’il le fasse enfin entendre car il s’est beaucoup trop laissé faire dans le passé. Il y a peut-être bien un désir ardent de provocation dans le baiser qu’il échange avec Halston, il veut comme prouver au monde qu’il n’écoute personne d’autre que lui-même et que s’il veut se marier pour le symbole avec elle c’est son droit, et surtout son choix. Un baiser si long et si intense qu’il leur vaudrait même d’exploser un record, alors qu’Eddie n’aurait quand même pas pensé faire son entrée dans le Guinness de cette façon. Le remarque de l’agente quant au fait qu’il se serait attendu à battre un record plus physique lui tire un sourire amusé, tandis que Sophia semble prendre ses mots de travers. Bon, à vrai dire Eddie a aussi l’esprit légèrement mal placé et ses pensées divaguent peut-être un peu, mais juste un peu. Hum. La danse Eddie, la danse voyons ! Et pas le sport de chambre même si vous avez effectivement battu des records de température ce soir-là dans celle d’Halston.. Sophia ne tarde pas à se volatiliser une fois qu’ils ont mis les pieds en dehors de cette chapelle, et s’il ne saisit pas cette occasion pour inviter l’agente chez lui Eddie risque de le regretter ensuite parce que tous les signaux sont au vert. Ils sont enfin tous les deux, et la suite de cette soirée n’appartient qu’à eux. Il propose d’ailleurs de passer par un pont qu’ils connaissent bien et Halston en parle comme de son pont préféré ce qui le fait sourire, parce qu’il comprend qu’elle accorde autant d’importance que lui à leur rencontre sur celui-ci. Eddie n’osera pas lui dire que sa plus belle vue ce fameux soir c’était elle, et pas le coucher de soleil, mais il se réjouit en tout cas de pouvoir lui offrir le même spectacle ce soir pendant qu’il se chargera de les amener en vie jusqu’à chez son appartement.
Il ne doit pas jouer aussi gros qu’il le pense en ouvrant la porte de chez lui à Halston mais il se met quand même la pression, car jusqu’ici il ne lui a pas dévoilé beaucoup de sa vie. C’est en mettant les pieds dans cet appartement que l’agente va vraiment se rendre compte du genre de gars qu’il est et qu’elle fréquente, et il craint de ne pas faire très bonne impression sachant qu’il n’a pas eu le temps d’arranger les lieux et qu’elle va donc découvrir son logement tel qu’il l’a laissé en le quittant ce matin. Par chance Eddie n’a pas laissé traîner grand-chose alors le bazar attendu n’est pas forcément au rendez-vous, en revanche ses colocataires se font rapidement remarquer alors qu’il s’était déjà mis en tête qu’il allait retrouver l’intimité qui lui avait tant plu avec elle, un mois plus tôt. Il en a très envie Eddie mais ce n’est pas lui qui décide, car il semble avoir oublié qu’il vit chez ses chats et non l’inverse. Ils sont les maîtres de ces lieux et il les traite exactement comme tels en répondant au moindre de leurs besoins comme un père le ferait avec ses enfants rois, devant une Halston qui hallucine peut-être de le voir aussi investi dans son rôle. Elle savait déjà qu’il considérait ses chats comme ses enfants donc ça ne doit pas non plus être une trop grande surprise, et d’un coup il doit lui paraître bien niais à s’adresser à eux avec une voix aussi mielleuse. Eddie a cette dualité étonnante à leur contact, ils ont le pouvoir de l’attendrir en une seconde par l’unique fait de se montrer et c’est bien simple, le danseur est incapable de leur résister. Halston tentera éventuellement sa chance auprès des trois matous quand ils auront terminé leur repas mais qu’elle se rassure, ils ont toujours accepté les rares invités qu’Eddie avait pu ramener ici. Et en principe ils s’attachent facilement aux personnes qui comptent pour leur papa car ils semblent ressentir ces choses-là, la seule chose qu'Eddie espère secrètement c'est que ses chats ne lui voleront pas trop la vedette non plus ce soir.
Halston a les yeux partout et il ne peut pas lui cacher bien longtemps que les films qui auraient plutôt leur place dans son salon séjournent actuellement dans sa chambre, où ils doivent en fin de compte prendre tout autant la poussière que s’il les avait laissé à leur place initiale. Elle suppose qu’il n’a pas vu la couleur d’une salle de cinéma depuis une éternité et en effet le terme n’est pas trop fort, il ne pourra pas contester ça. « Hum attends un peu.. Bohemian Rhapsody est sorti en quelle année déjà ? Car c’est le dernier film que j’ai été voir, ça j’en suis sûr. » Ce biopic lui avait mis une sacrée claque visuelle et sonore d’ailleurs, au moins il est resté sur un très bon souvenir de sa dernière virée au cinéma. Eddie estime ça à environ deux ans et il est en fait un peu trop gentil avec lui-même, car ça fait trois ans tout pile qu’il n’a pas mis les pieds dans une salle obscure. Si vous lui demandez pourquoi il vous dira qu’il ne trouve plus le temps pour ça, mais il n’a pas forcément non plus la compagnie adéquate car y aller seul, il faut avouer que ça ne le branche pas trop. « Parce que le film dans lequel j’ai joué et qu’on a vu en avant-première ça ne compte pas, je présume. » Car sinon c’était du coup en fin d’année dernière et avec elle, mais non ce serait un peu facile de voir les choses comme ça il s’en doute bien. « Mais emmène-moi à l’occasion oui, ça me déplairait vraiment pas de faire ce genre de sorties avec toi. » Si elle n’a rien contre l’idée de sortir avec lui alors Eddie en sera le premier content, ça risque même de beaucoup le motiver à remettre les pieds au cinéma et ce sera très bon pour sa culture cinématographique, qu’Halston veut visiblement reprendre en mains. Mais les lacunes du danseur se situent aussi au niveau de ses compétences en cuisine, comme quoi il ne mentait pas en disant qu’il ne savait rien faire d’autre que danser. Alors non il n’est sûrement pas trop tard pour apprendre, Halston ne doit pas avoir tort ici. « Trouve-moi des cours de cuisine gratuits et je t’assure que je m’y mets. » Il paraît plaisanter en le disant mais il a en fait déjà envisagé de prendre des cours pour s’améliorer. Eddie ne se voit pas suivre des tutos vidéo sur internet, lui a besoin de pratiquer avec quelqu’un qui s’y connaisse et qui pourra lui indiquer ses erreurs, mais il n’a pas d’argent à mettre là-dedans en ce moment et dommage pour lui, pas non plus de connaissance qui s’en sorte assez bien en cuisine qu’il pourrait solliciter par charité. Halston fait le choix du jus de fruits plutôt que de l’alcool et même s’il ne le dit pas Eddie est intérieurement soulagé par cette décision qu’elle prend. Il ouvre alors son frigo pour voir ce qu’il peut lui proposer, et en fait c’est assez vite vu. « J’ai du jus de mangue mais t’es pas allergique aux fruits exotiques hein ? Je préfère demander parce que mon père l’est et j’ai dû faire attention à ça toute ma vie sachant que ça peut le tuer. » Son père est en fait allergique au latex, la consommation de bon nombre de fruits dont ceux de la passion, la banane ou le kiwi lui est donc formellement proscrite. Eddie a avec le temps appris que cette allergie était bien plus répandue qu’il le pensait, d’où le fait qu’il se renseigne auprès d’Halston pour ne pas risquer de la mettre bêtement en danger. Sentant certainement sa nervosité l’agente finit par se caler dans son dos et il frissonne en recevant ce baiser sur sa nuque, ses mains viennent alors caresser les bras d’Halston qui l’enlacent. Il pourrait rester un long moment comme ça à profiter de cette étreinte car c’est tellement agréable de la sentir de cette façon tout près de lui, mais il ne laissera pas le ventre d’Halston crier famine pour son propre plaisir. Celle-ci propose justement de leur commander à manger et même si Eddie n’est pas très à l’aise avec ça il doit bien avouer qu’il n’a pas de quoi leur offrir un repas digne de ce nom dans sa cuisine, et pas non plus assez d’argent sur lui pour pouvoir l’inviter. Ça le gêne beaucoup mais il doit accepter de ranger sa fierté pour une fois, car en comptant uniquement sur lui ils ne sont pas près de manger. « D’accord hmm.. coréen ça te dit ? » Mais qu’elle originalité Eddie, vraiment tu te surpasses là. C’est certes assez attendu mais il y voit l’occasion de faire découvrir encore un peu plus de lui-même à Halston, qui ne semblait pas très calée en culture coréenne la dernière fois qu’ils en avaient parlé. C’était pendant le repas avec l’équipe du film, elle s’était d’ailleurs essayée à la langue coréenne ce soir-là et Eddie étire un sourire nostalgique en y repensant.
Elle lui fait confiance et se laisse guider par son expertise pour le choix de ce qui composera leur repas sur l’application, qui leur garantit une livraison en moins de dix minutes. Pendant ce temps Eddie laisse l’agente approcher ses chats si elle en ressent l’envie et puis continuer son tour du propriétaire, pendant que lui observe plutôt ce qui se passe avec un peu de distance car depuis qu’ils ont été interrompus par le rouquin dodu il n’ose plus entreprendre grand-chose. Il est chez lui pourtant, c’est censé le mettre à l’aise mais il ne veut rien forcer. L’application n’a en tout cas pas menti puisqu’un livreur sonne à sa porte en moins de dix minutes, et lui remet deux sacs bien garnis et bien chauds, aussi. « À table ! » il s’exclame en s’approchant d’elle avec les sacs une fois qu’il a glissé une petite pièce au livreur en guise de pourboire, même si cette pièce lui manquera forcément par la suite il tient quand même à y mettre sa petite contribution. Eddie déballe le tout sur la table de sa salle à manger, et il constate déjà qu’il y a le compte et que le restaurant n’a rien oublié. « Attention c’est très chaud. Alors tiens déjà, les baguettes - tu sais comment manger avec ? J’ai des couverts sinon. » Pour lui évidemment c’est tout à fait naturel et il a tendance à oublier à ce moment-là les confidences qu’Halston lui avait faites sur ses voyages, à nouveau pendant le dîner avec l’équipe du film. Au menu donc, ce soir : des kimbap aussi appelés les makis coréens, du bibimbap au bœuf, au poulet et un végétarien, et bien sûr l'incontournable kimchi. En dessert ils auront droit à tout un assortiment de gyeongdan, des boulettes de riz sucrées, s'ils ont toutefois encore faim d'ici là. « Et puis du coup je.. te dis bon appétit ? » Ses yeux se posent sur chaque plat puis sur Halston, pour s’assurer qu’il ne manque vraiment rien et qu'elle peut sereinement commencer à manger. Il veut vraiment faire ça bien Eddie car il aimerait qu'elle puisse garder un bon souvenir de sa première venue ici, si tant est que ce soit possible. « C’est con, j’ai la pression de te faire partager tout ça comme si c’était moi qui l’avais cuisiné. » Il laisse échapper un petit rire nerveux alors qu’il s’agite un peu sur sa chaise, et décidément il peine à tenir en place ce soir. Mine de rien c’est encore une petite partie de lui qu’il dévoile à l’agente et jusqu’ici il ne s’était pas beaucoup étendu sur ses origines avec elle, il accorde donc une certaine importance à ce repas sans être d’ailleurs certain de ce que cette soirée leur réservera ensuite. « Et merci d’avoir payé. » il reprend d’un air piteux car il n’est pas fier de ne pas avoir pu lui offrir quoi que ce soit à manger chez lui au point qu’ils aient dû commander et qu’Halston ait en plus dû l’inviter parce qu’il n’a plus un rond. Il a bien la honte là Eddie, si bien que même croiser le regard de l'agente s'avère difficile alors il regarde son assiette, elle au moins ne risque pas de le juger.
Cole, elle avait à présent un nom à accoler à ce visage. Il n’avait pas mis longtemps à deviner de qui il s’agissait, il devait bien connaître chaque membre de son groupe à force de les fréquenter quotidiennement. Il semblait persuadé qu’il était aussi persuadé par l’offre que par sa personne, Halston n’en était pas aussi sûre que lui. L’agente de stars n’arrivait pas à se croire irrésistible, même si elle avait été mariée à un sex-symbol pendant un temps. Elle s’était simplement dite qu’elle avait eu énormément de chance sur ce coup-là, les commentaires qu’elle avait pu lire n’avaient fait qu’affirmer ses pensées, ils disaient qu’elle n’était pas assez belle pour être la femme de la vie d’un homme comme Nolan. Elle avait plus accordé d’importance aux opinions d’inconnus, qu’à celle de son ex-époux, certainement parce qu’ils allaient dans son sens plutôt que dans le sien. « Tu te fais des idées... » Les partenaires du danseur étaient tous jeunes et ce n’était pas parce que lui se fichait de l’âge, que c’était également leurs cas. La brune sentit que cela ne lui plaisait pas de parler de cet homme, il avait certainement déjà eu des différends avec lui. Elle ne voulait pas s’en mêler, ce qui concernait la danse ne la regardait pas, elle continuerait de se concentrer sur l’acting. Halston avait du mal à se diversifier, parce qu’elle ne s’y connaissait pas autant dans les autres domaines, elle avait besoin d’avoir une certaine qualification, sinon elle ne se sentirait pas légitime auprès de ses protégés. Il y avait pourtant moins de tournages dans ce pays, mais elle jugeait qu’il y en avait suffisamment pour qu’elle puisse vivre correctement alors c’était tout ce qui comptait. Eddie lui rappela que c’était lui qui lui avait sauté dessus, mais elle ne se jugeait pas si innocente que cela, parce qu’elle avait été incapable de se relever après lui être tombée dessus. Si elle n’avait pas voulu de lui, elle aurait fait tout le nécessaire pour se sortir de cette proximité, elle en avait au contraire profiter pour l’observer de très près, ne laissant que peu de place au doute. Il lui confessa qu’il avait manqué de courage, cet aveu lui fit prendre conscience que c’était peut-être à cause de ça qu’il avait tant négligé leur collaboration. « C’est donc pour cela que tu t’es montré distant… tu pensais qu’il ne se passerait jamais rien entre nous. » Pour le coup elle n’aurait pas été contre qu’il fasse preuve d’autant de culot que Nolan, il n’aurait pas laissé autant de place aux tergiversations. Lorsqu’un homme ne lui prouvait pas rapidement qu’elle lui plaisait, elle se disait simplement qu’elle n’était pas assez attirante et s’il se mettait soudainement à s’intéresser à elle plus tard, elle avait la sensation de n’être qu’un plan B. Eddie n’avait rien prémédité, elle était tombée sur lui par le plus grand des hasards et c’était pour cela qu’elle avait bien voulu l’inviter chez elle. Malgré leur différence d’âge, elle pouvait dire que les choses s’étaient déroulées naturellement ou presque, l’alcool ayant été leur intermédiaire, mais elle préférait le considérer comme un coup de pouce qui avait été nécessaire à présent.
Halston n’arrivait pas à se souvenir de si elle avait dit à un seul de ses proches qu’elle se marierait de nouveau. Personne n’avait dû être assez fou pour lui poser la question, même si les personnes qui l’avaient encouragé à se remettre en selle avaient été nombreuses. Elle s’était d’abord montrée catégorique, pensant qu’elle n’arriverait pas à se remettre de cette séparation, elle voulait à tout prix éviter qu’une telle déception se produise. Epouser une autre personne lui permettrait pourtant de ne plus avoir cet adjectif qu’elle haïssait, celui de divorcée. La brune détestait de ne plus avoir à remplir la case du nom de jeune fille, même si elle n’avait pas honte d’être une Hargreeves, elle ne pensait pas qu’elle aurait un jour besoin de reporter ce patronyme. Elle ne portera pas le nom Yang, mais cette cérémonie avait laissé une trace écrite de leur union, elle se demanda où est-ce que ce livre finirait une fois que cette chapelle reprendrait sa fonction originelle. Il allait sûrement tomber dans l’oubli, mais la vidéo que Sophia avait réalisé leur permettrait d’en garder un souvenir impérissable. L’agente de stars fit le parallèle avec son père, qui avait toujours beaucoup aimé filmer et regarder ses enregistrements avec toute la famille une fois par mois. Cette tradition s’était perdue parce que les Hargreeves s’étaient fait plus rebelles en prenant de l’âge, refusant qu’on leur vole n’importe quel moment de leur intimité. Heureusement que personne ne capturait cet instant où ses deux compères avaient tout autant l’esprit mal placé l’un que l’autre. Il n’y avait plus le moindre risque que cela n’arrive, maintenant que la rousse était partie. Ils partirent à leur tour, sur cette moto qu’elle avait pu éviter le jour où elle était tombée sur lui, n’étant pas en possession de son vélo actuellement, mais une fois contre lui elle trouva cela plutôt plaisant, d’avancer à cette vitesse tout en profitant de l’air et du paysage. Elle lui demanda de ralentir au moment où ils s’approchèrent du pont, parce qu’elle ne savait pas s’il allait le faire de lui-même. La brune se retint de lui demander de s’arrêter complètement afin qu’ils puissent se prendre en photo ensemble dessus, parce qu’elle considérait que c’était le genre de choses que ferait un couple. Elle s’était mise en tête que ce terme était effrayant pour lui, savoir qu’il était célibataire depuis trois ans n’avait que renforcer cette impression, qui était née d’un préjugé. Les choses iront mieux quand ils se connaîtront plus, elle saura mieux jauger ce qu’elle avait le droit de faire ou non. Ils avaient plusieurs heures devant eux pour bavarder, même toute la nuit si jamais une insomnie les frappait, mais surtout ils allaient se retrouver dans un cadre qui ne pourrait que l’aider à le découvrir, sans même lui parler.
Redcliffe n’était pas un quartier dans lequel elle avait l’habitude de se rendre. Elle ne le trouvait pas infréquentable, mais elle ne l’avait jamais trouvé bien attractif, certainement parce que les touristes y grouillaient un peu trop, ce qui lui rappelait les côtés négatifs de Los Angeles. Néanmoins il avait deux grandes qualités : celle d’avoir l’aéroport et la gare. D’ailleurs cela lui rappelait qu’elle ne prenait pas l’avion tant que ça, parce qu’elle serait incapable de dire quelles directions elle devrait prendre pour s’y rendre. Il lui semblait que l’adresse que lui avait laissé Eddie quelques mois auparavant était celle de son appartement et non celle de son studio de danse. Il lui avait donc déjà montrer son envie de la voir dans son logement, mais elle ne l’avait pas saisi. Elle se sentait bête de ne pas s’être emparée de cette perche, mais elle avait pensé qu’il l’avait fait dans l’unique but d’avoir Sophia comme élève. Il avait été trop subtil pour elle, elle espérait qu’il ne se mettrait plus en mode sous-marin ou elle risquerait encore de ne rien voir. Le danseur avait tout l’air d’avoir lu dans ses pensées, puisqu’il montra clairement ce qu’il voulait, ne plus perdre une minute de plus. Halston était réceptive, elle n’avait plus rien à voir avec l’agente qui était venue le voir sur son tournage, elle s’était détachée de leur lien professionnel depuis l’instant où elle lui avait couru après. Il ne pourra pas en profiter jusqu’au bout, son chat ayant décidé qu’il était la priorité. C’était une occasion de voir le ‘ papa ’ à l’œuvre et elle n’allait pas en manquer une miette. Une scène en or se déroula devant ses yeux, elle mériterait bien qu’elle dégaine son portable pour l’immortaliser. Il n’essayait même pas de garder une once de virilité, cela tombait bien puisqu’elle avait horreur de voir un homme vouloir être absolument viril en toutes circonstances. La masculinité toxique n’était définitivement pas pour elle, Nolan le lui avait bien appris. Elle n’arrivait pas à savoir ce qui était le plus mignon, lui ou ses compagnons poilus. Les yeux verts de l’agente restaient tout de même un peu plus portés sur le danseur, elle ne se lassait jamais de le regarder.
Il fallait pourtant bien qu’elle cesse de le faire, si elle voulait véritablement découvrir son chez lui, ce qu’elle fit. Elle jeta son dévolu sur la pièce de vie, celle dans laquelle elle devait forcément tomber sur des films, mais il n’y en avait pas un seul. Il lui donna le nom de la dernière œuvre qu’il était allé voir, elle plaça sa main sur sa poitrine et s’exclama : « Trois ans ! » En prononçant cette durée, elle fit rapidement la connexion avec sa période de célibat, elle supposa donc que la dernière fois qu’il s’était rendu dans un cinéma c’était avec son ex. L’outrage laissa place à une légère grimace, c’était comme s’il s’était arrêté de vivre depuis qu’il n’était plus en couple, c’était l’impression que cette information lui donnait. Il lui demanda si le film dans lequel il avait tourné avait compté ou non, étant donné qu’il l’avait vu uniquement par obligation elle ne pouvait pas lui répondre affirmativement. « Je parle d’un film que tu es allé voir de ta propre initiative. Tu ne peux pas continuer de déserter les cinémas comme ça, pas tant que je serai dans ta vie. » Cela sonnait comme un avertissement et ça en était un, il ne pouvait pas continuer de se passer du septième art comme ça. L’agente de stars allait devoir bien réfléchir à ce qu’elle l’emmènerait voir en premier, mais avant tout elle aimerait avoir un aperçu de ses goûts. Elle l’aura au moment où elle plongera ses mains dans le carton qui était dans sa chambre, en attendant c’était sa cuisine qui l’intéressait le plus. Eddie lui disait qu’il n’était pas contre de prendre des cours, elle ne savait pas s’il le disait sérieusement, mais si c’était le cas elle ne lui serait certainement pas d’une grande aide. « Les chefs que connais ne sont pas dans ce pays… alors à part si tu veux bien voyager tu ne pourras pas obtenir de cours gratuits. » Halston n’avait pas encore sympathisé avec les cuisiniers du coin, parce qu’elle avait été trop volage, à chercher à tester un certain nombre de restaurants, pour repérer ceux qui pourraient le plus plaire à ses clients. Il lui proposa un jus de fruit plutôt original, mais il craignait qu’elle y soit allergique, quelle délicate attention. « Non je n’ai aucune allergie connue à ce jour alors tu peux me proposer n’importe quoi, j’adore la mangue, même si je n’en consomme que trop rarement. » Elle ne lui laissera pas le temps de la servir, elle préféra se rapprocher de lui et toucher sa nuque, une zone qui n’avait pas encore rencontrée ses lèvres. Il fit quelques caresses bienvenues sur ses bras, elle ferma ses yeux et sourit. Il devait être plus réceptif à ce qu’elle allait lui proposer à présent et elle avait vu juste, il ne tardera pas à lui dire qu’il aimerait bien manger coréen. Elle accepta et se laissa guider par le spécialiste qu’il était, il était ravi de lui expliquer chaque plat et elle avait hâte d’en savoir plus sur sa culture.
Halston remarqua que l’un des chats avait très envie de les rejoindre, elle s’arrêta de bouger afin qu’il puisse s’approcher sans crainte. Le rouquin le plus fin commença à la renifler, elle se baissa afin de pouvoir le caresser. « Toi tu es Poby si je ne me trompe pas. » Il cligna des yeux, comme s’il voulait affirmer qu’il avait raison. Elle se tourna et remarqua que le premier matou les observait. « Toi tu es aussi jaloux que ton maître, pas vrai ? » Dit-elle en regardant dans la direction d’Eddie et en affichant un sourire en coin. La sonnette retentit et cela la surprit, parce qu’elle ne s’attendait pas à être livrée si vite, le restaurant devait vraiment être tout près. Elle se leva doucement et partit rejoindre le danseur, qui avait visiblement plus faim qu’elle puisqu’il disposait les sacs à toute vitesse sur sa table. Il chercha à savoir si elle savait manier des baguettes, elle baissa sa tête et lui dit : « Tu me prends pour une amatrice ? Bien sûr que je sais m’en servir. » Il serait plutôt honteux qu’une femme qui ait autant voyagé, ne sache pas manger avec autre chose que des couverts. L’agente de stars se demanda s’ils n’avaient pas eu les yeux plus gros que le ventre d'avoir pris tout ça, mais elle allait lui faire plaisir en goutant un peu de tout. Elle s’installa et regarda son hôte, qui avait l’air d’avoir encore beaucoup trop de pression, ce qu’il confirma. « Respire, nous ne sommes pas dans Un dîner presque parfait. » Elle lui faisait confiance, elle pensait qu’il n’avait pas choisi de commander dans ce restaurant par hasard. Il la remercia d’avoir payé, elle balaya ses paroles d’un geste de la main. « Oublie ce détail, profite juste de ce repas. » S’il restait autant porté sur l’argent, il risquait de l’agacer plutôt qu’autre chose. Elle lui souhaita un bon appétit avant de se saisir des kimbap, parce que leur ressemblance avec des makis la rassurait pas mal. Elle afficha une mine satisfaite, qu’elle garda presque à chaque fois, jusqu’au moment où elle commença à goûter au kimchi. « Le chou fermenté c’est vraiment spécial. » Elle le laissera bien volontiers le terminer, parce qu’elle ne se voyait pas se forcer de le terminer. Halston s’arrêta lorsqu’elle se sentit bien calée, elle n’avait plus qu’une seule envie : celle de rejoindre le canapé. « On pourrait regarder quelque chose ? Un film ou même une série. » Rien de tel qu’un bon visionnage pour prendre le temps de digérer comme il faut. « Je te laissera même choisir, si tu veux, surprends-moi. » L’agente de stars fit battre ses longs cils bardés de mascara. Elle quitta sa chaise et se dirigea tout doucement vers le salon. Elle n’avait pas fait le tour de l’appartement, mais elle avait envie de remettre ça à plus tard.
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Il remue lentement la tête tandis qu’Halston lui dit qu’il se fait des idées, à croire que c’est elle qui fréquente Cole depuis dix ans et non lui. Il connaît le spécimen Eddie, il a même assisté à son passage de l’adolescence à l’âge adulte et s’il peut bien affirmer une chose aujourd’hui c’est que son pote n’a pas de style de femme. À partir du moment où l’une d’elles est séduisante il ne regarde pas plus loin que ça, et il sait qu’il ne serait pas tranquille si Halston débarquait au studio un jour où ils y répèteraient en groupe. Il devrait garder les yeux sur Cole et ça pourrait très vite le détourner de la danse, déjà que la seule présence de l’agente le perturberait bien assez. « Tu ne le connais pas, moi si. » il l’informe tout d'abord et il saisit bien qu’Halston remet en question le fait de pouvoir plaire à d’autres jeunes hommes, à croire qu’il est le seul ovni du coin qu’une différence d’âge n’effraie pas. Cole ne s’en formaliserait pas non plus il en est convaincu mais elle va continuer d’en douter, n’est-ce pas. « T’es une femme superbe, je ne vois pas à quel homme tu ne plairais pas. Enfin si, à Wesley peut-être, mais parce qu’il est de l’autre bord lui aux dernières nouvelles. » Un autre gars de son groupe, qu’il n’aurait là par contre aucune crainte à présenter à Halston. Il ne sait pas si elle a retenu son visage car la fois où elle l’a vu remonte maintenant à loin mais il est reconnaissable à son apparence juvénile. C'est le plus sensible d'entre eux aussi, ça c’est une facette du bonhomme qu’Eddie a eu l’occasion de beaucoup voir depuis qu’il le connaît et qu’il ne sait toujours pas gérer, même après dix ans. Au passage il vient quand même de souligner toute la splendeur qu’il associe à Halston au cas où ce ne serait pas déjà évident, et que le regard qu’il pose sur elle ne le faisait pas clairement ressentir. Il y a beaucoup d’admiration dans les yeux du danseur quand ils contemplent l’agente, il peine encore à croire qu’elle a fait de lui un privilégié au point de lui accorder une proximité qu’elle n’a en principe avec aucun autre. Ce n’était pas du tout écrit comme ça entre elle et lui, ils n’étaient pas censés se découvrir une attirance l’un pour l’autre mais ces choses-là ne se contrôlent pas, et on ne choisit pas non plus la personne sur qui on craque. Eddie ne sait pas s’il peut appeler ça un « crush » car il en a déjà eu quelques uns durant ses années de célibat, et il n’a jamais rien entrepris pour concrétiser le moindre d’entre eux. Halston lui procure beaucoup de bien quand elle est près de lui et il ressent un vrai manque en lui quand ils prennent leurs distances, si le fait d’en pincer pour elle avait dû être passager ce serait déjà fini depuis longtemps. Or ça fait un moment que ça dure et il a même vu les choses gagner en intensité au fil des mois, au point que travailler à son contact était même devenu compliqué pour lui car cette barrière professionnelle le frustrait plus qu’autre chose. Elle comprend qu’il n’a pas négligé leur collaboration par manque d’intérêt pour ses propositions mais bien parce qu’il voulait cesser de se faire des idées et de fantasmer sur son agente alors que celle-ci lui paraissait terriblement inaccessible. Eddie a fait le choix de préserver sa fierté et de s’éloigner du monde de l’acting pour laisser ce béguin se dissiper naturellement, ce qui n’a pas fonctionné comme on peut le voir aujourd’hui. Il ne sait pas quand ni comment il serait revenu vers elle s’il n’avait pas eu ces problèmes d’argent mais il est assez convaincu du fait qu’il aurait fini par la recontacter dans tous les cas, car ça par contre ce devait être écrit. « Je ne pensais pas avoir mes chances, non. C’était plus simple de faire taire cette attirance si je ne te voyais plus. » Seulement dès lors qu’il l’a revue tout s’est progressivement réveillé en lui, il était donc quelque peu influencé par son fort penchant pour elle le soir où Halston l’a invité chez elle mais il n’avait pas du tout en tête que les choses déraperaient de cette façon. Eddie a juste saisi l’occasion qui s’est présentée à lui ce soir-là et il ne regrette pas, car depuis il peut assumer sans problème qu’elle lui plait et se dire que l’inverse est vrai aussi. Il ne sait simplement pas quelle évolution pourrait prendre leur relation ni ce dont il a vraiment envie car entre elle et lui rien n’a été prévisible depuis le départ, et il serait donc impossible de prédire la suite.
Parmi les choses qu’ils auront entrepris dans le désordre ils peuvent maintenant inscrire le mariage, qui n’était là encore pas le moins du monde prémédité. C’est à Sophia qu’ils doivent le fait de se dire oui devant un sosie du King, Sophia qui a d’ailleurs immortalisé toute la cérémonie avec son téléphone s’il comprend bien. Si c’est pour qu’ils en gardent un souvenir Eddie n’y voit pas d’inconvénient, mais il n’apprécierait pas que cette vidéo puisse fuiter et éventuellement se retrouver sur les réseaux sociaux car sa petite sœur est très connectée, il n’ose pas imaginer les ennuis qu’il s’attirerait avec sa famille si elle tombait dessus. Eddie veut avoir le choix de leur en parler ou non et pour le moment il ne sait pas s’il le fera, connaissant ses parents ça risque de faire toute une histoire et leurs rapports sont suffisamment tendus comme ça. Mais il n’a certainement pas honte, ce faux mariage il l’assume et il pourrait d’ailleurs intégrer cette alliance aux bagues qu’il porte tous les jours pour se rappeler de ce moment et de ce jour où il a mis ses préjugés de côté. C’est fort en symbole pour lui parce qu’à travers cet acte il envoie valser des traditions auxquelles il refusera toujours de s’associer, et il se prouve qu’il peut choisir de s’unir à qui il veut, comme il le veut, sans l’influence de qui que ce soit. Eddie se sent plus libre que jamais en quittant cette chapelle et c’est la meilleure des sensations, il pourrait même remercier Sophia de l’avoir conduit ici mais elle disparaît bien trop vite pour lui en laisser le temps. L’agente et son protégé estiment eux aussi qu’ils n’ont plus grand-chose à faire là après ça et la suite va donc s’écrire chez Eddie, sans prévoir là encore le moindre programme pour la soirée car il suppose qu’ils aviseront une fois sur place. Eddie n’a sûrement jamais roulé aussi prudemment qu’il le fait ce soir avec Halston à l’arrière de sa moto car ce n’est vraiment pas le moment de faire le fou, et il ne se permettrait jamais de lui faire prendre le moindre risque. S’il lui arrive un truc quand il conduit seul ce n’est pas bien grave mais avec elle, non, il ne se le pardonnerait pas. Il ralentit au niveau du pont quand elle lui demande afin qu’elle puisse admirer la vue qui s’offre à eux tandis que le danseur préfère ne pas quitter la route des yeux, quitte à rater le spectacle. Ils rejoignent Redcliffe en une dizaine de minutes comme il l’avait estimé et il espère qu’Halston ne trouve pas que le coin où il vit craint trop, car forcément ça doit la changer de son quartier résidentiel hyper chic. Elle ne verra pas beaucoup de belles et grandes maisons dans le coin, ici on trouve surtout des appartements et Eddie est justement sur le point de lui ouvrir la porte du sien. L’agente n’a dans un premier temps pas de quoi en visualiser l’intérieur puisqu’il garde la lumière éteinte pour partir à la conquête de ses lèvres et de bien plus, si Loopy n’était pas décidé à attirer toute l’attention sur lui. Eddie se voyait déjà entreprendre de grandes choses contre cette porte mais ses enfants ne l’entendent pas de cette oreille, et il comprend qu’il devra d’abord s’occuper d’eux avant d’espérer retrouver la moindre intimité avec Halston. Il s’y emploie néanmoins avec plaisir car il prend son rôle de jeune papa très à cœur, et après une longue journée il est toujours très heureux de retrouver ces trois boules de poils car il n’y a qu’elles pour l’accueillir quand il rentre. Cet endroit serait tellement triste sans chats, Eddie ne peut tout simplement plus imaginer renouer avec un appartement vide le soir.
Halston semble offusquée d’apprendre qu’il n’a pas mis les pieds dans une salle obscure depuis trois ans, puisque le dernier film qu’il lui a confié avoir vu à sa sortie est aussi vieux que ça. Il ne pense pas au fait qu’elle pourrait effectuer le parallèle avec tout autant d’années de célibat mais il s’attendait par contre à la choquer un peu avec une telle révélation, elle considère d’ailleurs qu’il ne peut pas continuer sur cette voie, pas maintenant qu’elle fait partie de sa vie. Cette idée plait au danseur qui y voit une allusion à peine voilée au fait qu’elle compte y rester, à moins qu’il se méprenne. « Ça me parait effectivement compliqué maintenant que je fréquente une experte, donc la prochaine fois qu’un bon film sort au cinéma pense à moi ? » Il attendra son invitation avec plaisir Eddie et elle n’aura pas besoin de l’y traîner de force, sauf si le film choisi ne l’emballe vraiment pas mais à moins de l’emmener voir une comédie à l’eau de rose elle ne risque pas de trop mal tomber avec lui. Halston semble en tout cas accorder une réelle importance à la culture cinématographique de son protégé, qui laisse à désirer aujourd’hui mais ça doit être encore rattrapable à son âge. Pour les cours de cuisine gratuits en revanche il ne pourra pas compter en trouver ici et l’agente semble faire référence aux États-Unis où ses seules connaissances dans le milieu se trouveraient, rien de très accessible en somme car comme elle dit pour ça il lui faudrait bouger pas mal. « Je ne voyage pratiquement jamais en dehors de l’Australie, j’aimerais bien pourtant mais il faut du temps et de l’argent pour ça. Et puis.. être à l’aise en avion aussi, c’est préférable. » Il grimace légèrement, Eddie pourrait préciser qu’il s’agit là de sa plus grande phobie mais son regard doit un peu parler pour lui à ce moment-là. Sans compter qu’il trouverait ça un peu gros de traverser le globe pour des cours de cuisine, il n’a qu’à attendre de se remettre à flot financièrement pour décider de s’améliorer car il lui faut admettre qu’il ne peut pas se permettre ce genre de projets en ce moment. Mais il s’y mettra sérieusement un jour il s’en fait la promesse parce qu’il ne peut pas compter éternellement sur sa mère pour le fournir en bons petits plats à chaque grande occasion, c’était déjà bien assez gênant de la solliciter pour la fête des voisins alors qu’ils peinent à s’entendre. Avant de servir son jus de mangue à Halston il s’assure qu’elle n’est pas allergique aux fruits exotiques et ce n’est pas le cas, elle n’aurait d’ailleurs pas la moindre allergie connue à ce jour. Il tape en tout cas dans le mille avec la mangue, une chance pour le danseur qui n’avait de toute façon que ça à lui proposer qui ne soit pas de l’eau, ou du soju. « Heureusement que t’aimes ça parce que je n'ai rien d’autre.. il faut vraiment que j’aille faire les courses, je ne tiendrai pas la semaine avec ce qu’il me reste. » Raison de plus pour commander à manger, mais avant ça il profite de l’étreinte que lui offre Halston et qu’il se prend à beaucoup apprécier au point d’avoir un peu de mal à s’en défaire lorsqu’il devient question de choisir le menu de ce soir. Elle ne s’oppose pas au choix plutôt évident d’un repas coréen et elle s’en remet à lui pour la sélection des plats qu’Eddie lui détaille afin qu’elle sache exactement ce qu’elle va manger, et qu’elle puisse surtout dire ce qui la tente et ne la tente pas.
Halston comble l’attente de leur repas par une tentative d’approche tout à fait concluante auprès des chats du danseur, sous le regard justement attendri de ce dernier. Il pensait qu’elle s’emmêlerait un peu les pinceaux sachant que deux d’entre eux sont partiellement roux mais non, elle fait la distinction avec un grand naturel qui épate Eddie et lui fait dire qu’elle est très observatrice, et sûrement aussi très intéressée par ses enfants. Elle ne lui donne pas l’impression d’aller vers eux par dépit à défaut d’avoir mieux à faire et sa remarque sur la jalousie présumée de Loopy qui serait raccord avec la sienne lui arrache un sourire. « Je crois qu’on peut dire qu’ils t’aiment déjà. Et maintenant tu comprends pourquoi j’en suis gaga, ils sont adorables pas vrai ? » Le feeling semble bien passer entre Halston et ses chats alors elle lui confirmera sûrement ça, il remarque juste que Missy se tient un peu plus en retrait mais elle a été beaucoup moins habituée à recevoir de la visite ici que ses deux frères, étant donné qu’elle n’est là que depuis quelques mois seulement. Leur repas leur est livré en un temps record et Eddie ne tarde pas à tout disposer des fois qu’Halston aurait vraiment très faim. Lui n’en est pas encore à un stade où son ventre le lui ferait ressentir mais la vue de ces mets coréens le met en appétit aussitôt qu’il les voit et que leurs délicieuses senteurs viennent lui chatouiller le nez. Il se sent bête quand elle lui fait savoir qu’elle est parfaitement apte à manger avec des baguettes, bête de l’avoir prise pour l’amatrice qu’elle n’est pas. Il n’aura peut-être pas tant de choses à lui faire découvrir en fin de compte, mais il gagnerait en tout cas à se retirer un peu de pression car ça commence à se voir qu’il n’est pas tranquille. Il ne joue pas sa vie là-dessus Eddie, et en plus il a mis toutes les chances de son côté en commandant chez le meilleur restaurant coréen du coin alors de quoi s’inquiète-t-il au juste ? « C’est vrai t’as raison mais c’est la première fois que tu viens ici, je veux pas me foirer sur le repas. » Il ne veut pas se foirer tout court à vrai dire, sur ça ou autre chose car il ne veut pas qu’Halston se dise qu’elle ne remettra plus les pieds ici. Il voudrait lui faire bonne impression avec son appartement qui ne paie pourtant pas de mine, qu’elle voit au moins qu’il se gère très bien tout seul malgré son âge et gagner quelques points en terme de sérieux à ses yeux. Le kimchi ne rencontre pas un franc succès auprès de l’agente, qui n’a pas l’air décidée à en reprendre une bouchée après ça. « Te force surtout pas si t’es pas fan, je reconnais que ce n'est pas pour toutes les papilles. » Les légumes fermentés sont l’une des grandes spécialités du pays du matin calme mais ce qui plait aux coréens n’a pas forcément l’assurance de plaire aux australiens, ou aux américains en l’occurrence dans le cas d’Halston. « D’ailleurs s’il reste quelques petites choses je pourrai peut-être économiser un repas ou deux cette semaine. » Il est un peu gêné de le dire mais il ne crachera pas sur quelques restes vu qu’il court après la moindre économie d’argent, enfin seulement s’ils ne terminent pas tout car l’idée n’est pas de se priver ce soir non plus. Halston semble rassasiée de son côté et le danseur perçoit lui aussi les limites de son estomac, elle lui propose alors de rejoindre son petit salon pour y regarder un film ou une série, en fonction de ce qu’il a en réserve. « J’ai Netflix si tu veux, même si je ne suis pas celui qui l’utilise le plus ici. » Eddie reste évasif, il pourrait ajouter que quand sa sœur vient chez lui en son absence elle a l’habitude de squatter son compte mais il n’est pas sûr que cette information soit d’une grande utilité ici. Il effectue à son tour le déplacement jusqu’au salon et y allume son téléviseur, avant de lancer la fameuse application de streaming. « Voyons ce qu’on nous propose.. » Il parcourt les recommandations sans trop savoir ce qu’il cherche et il s’attend éventuellement à ce qu’Halston l’arrête si elle voit quelque chose pouvant l’intéresser. Mais c’est lui qui marque l’arrêt, sur une vignette qui l’intrigue pas mal sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. « Mindhunter ? Hm, c’est pas très récent. Par contre c’est bien noté et le thème n’a pas l’air mal si t’aimes les séries un peu sombres, là si je comprends bien ça traite de la psychologie des tueurs en série. » Une série pas très feel good en somme mais ça le tente assez, néanmoins l’opinion d’Halston compte tout autant que la sienne car ce visionnage les inclut tous les deux. « David Fincher c’est une valeur sûre lui, non ? » il l’interroge puisque ce nom lui évoque quelque chose quand il le lit parmi les producteurs de la série. « Peut-être même que tu le connais personnellement ? » Il lui semble que le gars est une pointure, ça doit être le signe qu’ils peuvent se laisser convaincre même s’ils ont manifestement quatre ans de retard sur la première saison. « On peut toujours mettre le premier épisode et voir si ça nous plait. » Halston semble partante, elle lui a demandé de la surprendre après tout alors il choisit de laisser sa chance à Mindhunter qui a le mérite de ne pas être trop d’actualité au moins, il n’aura pas le sentiment de suivre une quelconque tendance comme ça. « Il va juste falloir se serrer un peu car mon canapé n’est pas bien large. » il ajoute en l’invitant à y prendre place et sans sous-entendu pour le coup, même s’il ne se plaindra pas d’une nouvelle proximité avec l’agente. C’est surtout que son salon est à l’image de son appartement à savoir pas bien grand et qu’il n’avait pas la place d’y mettre un canapé trois places, alors oui ils y seront peut-être un peu à l’étroit, il ne la prend pas en traitre.
Ils doivent être à la moitié du premier épisode et pour l’instant Eddie accroche bien, et alors qu’il est rare qu’il s’attache à un personnage voilà qu’il éprouve une certaine sympathie à l’égard de cet Holden Ford. L’acteur a une bonne bouille aussi, il est d’ailleurs persuadé de l’avoir déjà vu quelque part mais il est bien incapable de dire où. Jusque là Eddie est aussi concentré que silencieux pour laisser Haston profiter du visionnage mais il se creuse depuis plusieurs minutes les méninges pour retrouver une référence qui finit enfin par lui revenir, une fois sa mémoire largement passée en revue. « L’ambiance me rappelle un jeu vidéo de mon adolescence, L.A. Noire. » il commente et c’est ce nom-là qu’il ne trouvait plus alors que ce jeu l’a pourtant marqué dix ans plus tôt. Il ne s’attend pas à ce qu’Halston ait la référence même si le jeu prenait pour décor sa ville d’origine, c’est de la génération du danseur et non de la sienne alors ça ne lui dira probablement rien. Eddie aurait d’ailleurs pu le garder pour lui, mais il faut croire qu’il avait aussi besoin de briser ce silence instauré entre elle et lui depuis qu’il a enclenché le bouton play de sa télécommande. Il ne veut pas détourner Halston de l’épisode mais ses propres capacités de concentration commencent à faiblir, et il se rend compte que son attention est plus facilement attirée vers l’agente à ses côtés que vers le duo Ford-Tench à l’écran même si le charisme de ces mecs est indéniable. « Halston.. » il souffle en tournant sa tête vers elle pour tenter de rencontrer son regard. Eddie se déplace légèrement sur le canapé pour réduire le peu de distance qui les sépare et il en vient tout naturellement à se tenir très près d’elle, conséquence du peu de place évoqué un peu plus tôt. « Reste avec moi ce soir. » Sur ces mots il part se saisir de sa main alors que son regard ne décroche pas du sien, et sans se poser de question il rapproche doucement son visage pour embrasser ses lèvres. Un baiser tendre mais de courte durée, qu’il rompt à contrecœur alors qu’un dialogue entre Bill Tench et sa femme Nancy se joue en fond. « Pour une fois que je ne passe pas ma soirée ici tout seul, j’apprécie vraiment. » Eddie ne s’en cache pas, il se sent assez esseulé dans cet appartement malgré la présence de ses trois petits colocataires et ça fait aussi trop longtemps qu’il dort seul ici. Sa chambre ou plutôt son lit n’a pas accueilli d’autre personne que lui depuis qu’il s'est installé dans le quartier, il vient tout juste de le réaliser et même s’il ne l’a pas présenté comme ça c’est évident qu’il ne propose pas à Halston de dormir sur ce canapé. Après tout, n’as-tu pas promis de venir égayer mes nuits..
Elle avait fait des suppositions sans même connaître la personne dont ils parlaient, mais c’était plus fort qu’elle, elle contredisait toujours ceux qui lui disaient qu’elle pouvait plaire à quelqu’un. « C’est vrai. » Il devait comprendre où elle voulait en venir, mais il ne savait certainement pas savoir à quel point elle pouvait douter de son physique. « J’ai beau avoir été mariée pendant des années à un homme qui était un fantasme sur pattes pour des milliers de femmes, je ne me suis jamais crue irrésistible… » Halston avait gardé les pieds sur terre, elle n’avait jamais pris la grosse tête alors qu’elle aurait largement pu le faire. Ce manque de confiance en elle l’avait empêché de croire qu’elle pourrait plaire à Eddie, si seulement elle s’était aimée un peu plus, peut-être qu’elle aurait tenté quelque chose. Le danseur avait adroitement caché toute attirance envers elle et cela n’avait rien arrangé, elle ne se souvenait pas d’avoir eu le moindre compliment de sa part, ni de geste évocateur lorsqu’elle n’était pas encore son agente. Il avait opté pour la distance pour oublier cette attraction, elle se demandait s’il aurait fini par revenir vers elle si tout avait roulé pour lui financièrement, il serait peut-être avec quelqu’un d’autre à l’heure actuelle si ça avait été le cas. Les commissures de ses lèvres se tordirent légèrement, elle se retint de poser cette fâcheuse question. « Je me suis demandée ce que tu devenais… j’avais envie que tu reviennes dans mon bureau, durant un meilleur jour néanmoins et plus tôt, ça n’aurait pas été de refus. » La brune se rapprocha de lui et s’empara d’une de ses oreilles, qu’elle tira légèrement. « Ne m’ignore plus jamais comme ça. » Qu’elle lui ordonna avec un regard presque assassin. Il devait définitivement perdre cette mauvaise habitude de se faire désirer, même si ces dernières semaines c’était elle la fautive, puisque c’était elle qui gardait ses distances. Il n’était pas impossible qu’il recommence de le faire, parce qu’il n’aurait pas obtenu ce qu’il voulait d’elle, après tout il venait de bien de fuir après avoir vécu une frustration. Il avait une bonne raison de rester auprès d’elle à présent, puisqu’elle lui avait dit qu’elle souhaitait faire sa connaissance, il n’avait pas intérêt de ne pas saisir cette occasion qui ne se représenterait pas deux fois.
Halston et Eddie continuaient de déjouer les clichés et elle trouvait cela assez réjouissant, comme si elle prenait goût au fait de ne pas respecter les règles. Elle s’était souvent demandée quelle vie menait ceux qui faisaient absolument tout ce qu’ils voulaient, ils devaient certainement avoir une vie bien plus trépidante que la sienne. Lorsqu’elle observait la moto du danseur, elle ne pouvait s’empêcher de faire la corrélation, il s’agissait d’un certain symbole de liberté et de désinvolture à ses yeux, elle ne voyait pas vraiment de personnes sages opter pour ce type d’engin. L’agente de stars avait toujours trouvé que son protégé avait un visage angélique, qui dénotait quelque peu de son style, de ses nombreux bijoux souvent argentés, des chaînes et des autres petits détails qui agrémentaient ses tenues et qui lui donnaient un petit air badass qui ne lui déplaisait pas. Il dégageait plus de personnalité qu’une grosse majorité de ses célébrités, elle n’était pas tombée sous son charme par hasard. Elle avait l’air très classique à côté de lui, elle restait assez sobre en matière de garde-robe et même de maquillage, elle ne serait pas contre de changer un peu, mais elle ne prenait jamais le temps de faire de véritables virées de shopping pour. Il aurait certainement quelques trucs à lui enseigner en matière d’audace vestimentaire, mais il était bien trop tard pour faire les boutiques et elle avait envie d’avoir une véritable intimité avec lui. Elle avait déjà l’impression de l’avoir trouvé en montant avec lui, ils étaient seuls sur la route, comme si la ville tout entière était à eux maintenant qu’ils s’étaient éloignés de la parade. Il aurait pu en profiter pour accélérer le rythme, mais il ne le faisait pas et elle appréciait qu’il prenne son temps, cela ne valait de toute façon pas le coup de prendre de risques puisqu’ils n’avaient que dix pauvres minutes de trajet. Il accéda même à sa requête, lui permettant d’admirer le coucher de soleil qui venait seulement de débuter, à croire qu’il attendait sagement qu’ils ne se trouvent sur le pont pour ça. Elle remarqua qu’Eddie garda son sérieux jusqu’au bout, peut-être même un peu trop parce qu’il n’avait pas détourné sa tête ne serait-ce qu’une seconde. Il prenait drôlement soin de la passagère qu’elle était, elle n’allait donc pas le lui reprocher même si elle aurait aimé partager cette vue avec lui de nouveau.
Les retrouvailles avec Eddie n’étaient pas censées l’amener jusqu’à chez lui, à vrai dire elle ne s’attendait même pas à ce qu’il la retienne, elle pensait que sa petite visite à l’improviste tournerait vite court. Elle s’était imaginée qu’il serait quelque peu rancunier de l’avoir repousser une deuxième fois, mais elle avait été agréablement surprise de voir à quel point il était heureux de la revoir. Il avait saisi ses lèvres un peu trop tôt parce qu’elle était encore trop dans son rôle, mais maintenant qu’elle avait franchi ce palier elle n’allait plus se priver de rien. La brune se souvenait bien qu’il vivait seul contrairement à elle, elle pouvait donc s’adonner à n’importe quoi alors qu’ils se trouvaient encore dans l’entrée. Cependant ses chats lui étaient complètement sortis de la tête, ils n’étaient malheureusement pas plongés dans un profond sommeil, ils n’attendaient que le retour de leur maître. Halston n’ayant jamais vécu avec des animaux, elle n’imaginait pas une seule seconde quels pouvaient être leurs petits rituels. Rentrer chez soi et être accueilli aussi rapidement – même par des êtres affamés – lui ferait certainement très plaisir, il l’était sûrement bien plus qu’elle avec Sophia, qui ne l’attendait presque jamais. Quand elle y repensait elle était assez seule, même lorsqu’elle était mariée, puisque son mari avait souvent des tournages dans des lieux lointains, vivre avec des acteurs n’était clairement pas le bon plan pour avoir beaucoup de compagnie. Elle profita qu’ils délaissent un peu les félins pour le connaître plus amplement, c’est sans grande surprise qu’elle commença par un des sujets qui lui importaient le plus. Il ne lui avait donc pas menti, la première fois qu’il lui avait dit qu’il ne s’intéressait pas tant que ça au cinéma, ce n’était pas une façon de se débarrasser d’elle. Il lui demanda de penser à lui dès qu’elle repérerait un bon film, elle ne risquait pas de l’oublier de sitôt, il n’avait aucune idée d’à quelle fréquence il apparaissait déjà dans son esprit. « Ça marche. » Ils avaient divagué sur un autre sujet, tout aussi important, même si elle ne s’y connaissait pas autant dans ce domaine, qu’elle laissait bien volontiers aux personnes plus manuelles qu’elle. Évoquer la possibilité de cours dans son propre pays, lui permit d’accéder à un certain nombre d’informations auquel elle ne s’attendait pas. Il lui avait parlé de plusieurs handicaps dont une phobie qui avait l’air de l’ébranler. « C’est le mode de transport le plus sûr au monde pourtant, tu as tellement plus de chances de mourir en moto. » Elle ne rebondira pas sur le temps et l’argent, parce qu’elle ne savait pas encore dans combien de temps il pourrait régler ces deux problèmes, surtout le premier. Le danseur continua d’être assez précautionneux, en cherchant à savoir si elle avait la moindre allergie, elle commençait à croire que rien de mal ne risquait de lui arriver en restant à ses côtés. « Je ne suis pas difficile, ne t’inquiètes pas. » Elle ne se permettrait pas de l’être, il aurait été impoli de refuser ce qu’il pouvait lui proposer, même s’il ne lui faisait que peu de propositions. Elle savait bien que rien de tout ça était prévu et s’était elle-même retrouvée dans cet embarras, quelques mois plus tôt quand elle avait invité Cade sans avoir fait la moindre course avant. Il était bien confortable de pouvoir se faire livrer et ils n’allaient pas s’en priver, il n’avait pas fait preuve de réticence contrairement à ce qu’elle attendait. Il s’avéra même plutôt content de lui faire découvrir sa culture grâce à l’aide d’un restaurant.
L’agente de stars ne se fera pas corriger lorsqu’elle supposa que c’était Poby qui l’avait approché, elle avait remarqué une différence notable au niveau des nez des deux rouquins, un était orange alors que l’autre était partiellement recouvert de blanc. Elle trouvait les grands yeux verts du matou particulièrement craquants, si elle le connaissait un peu plus elle n’hésiterait pas à le prendre dans ses bras. Il n’avait pas l’air sauvage comme le chat de son ami James, mais elle n’avait pas envie de gâcher sa soirée avec d’éventuelles griffures. Eddie lui donna ses premières impressions avant de lui demander ce qu’elle pensait d’eux. « Ils ont l’air d’avoir de bons tempéraments c’est vrai. Tu as un vrai faible pour la rousseur, heureusement qu’il n’est pas valable pour les femmes… » Elle pouvait elle aussi faire preuve de jalousie quand elle en avait envie, elle n’avait de toute manière pas su cacher à quel point son rapprochement avec Sophia ne lui avait pas plu, alors pourquoi faire semblant de ne pas en ressentir ? Halston se demandait s’il avait un style de femme en particulier, même s’il n’était pas plus mal qu’elle ne connaisse rien de ses goûts, puisque connaître le tableau de chasse de son ex-mari ne l’avait pas du tout aidé. Elle n’aura même pas le temps de voir où se trouvait l’animal manquant, mais qui pouvait se plaindre d’être livré aussi rapidement ? Elle allait enfin découvrir une cuisine asiatique qui lui était encore assez inconnue. Il mit rapidement en doute sa capacité à maîtriser des baguettes, elle avait presque eu l’impression d’avoir été perçue comme une enfant. Elle s’adoucit toutefois bien vite, il ne devait pas penser à mal, il voulait juste s’assurer d’office qu’elle arriverait à se nourrir sans difficulté. Il était tellement soucieux de lui faire une bonne impression, elle aimerait trouver cela mignon, mais elle avait juste peur que cela l’empêche de profiter totalement de cette soirée à deux. « Je suis contente d’être ici. » Il ne l’avait pas forcé à venir, elle était venue de son plein gré, il fallait qu’elle le lui rappelle. Eddie avait déjà bien remonté dans son estime après tout ce qu’il avait fait après son dérapage avec la rousse, ce n’était pas des plats pas à la hauteur qui allaient le faire redescendre. Elle ne savait pas si elle avait manqué d’ouverture d’esprit, à critiquer le légume fermenté, mais elle n’arriverait pas à se forcer de le manger. Il la rassura en lui disant que ce n’était pas à la portée de tous, mais sa prochaine exclamation lui fit de la peine. Il n’avait pas besoin de dire à haute voix qu’il aimerait bien garder de la nourriture en réserve, parce qu’elle n’avait pas un appétit d’ogresse, elle allait forcément en laisser surtout qu’elle mangeait moins le soir. Une fois qu’ils eurent fini de manger, elle lui proposa une activité qui nécessita de rejoindre le salon et qu’il accepta.
L’agente de stars s’était levée la première, elle avait besoin de se dégourdir un peu. Il mentionna Netflix, elle ne savait pas trop ce qui se trouvait sur le catalogue de la plateforme actuellement et lui non plus, une autre personne semblait plus apte à le savoir. Il resta bien mystérieux sur celle-ci. « Je peux savoir qui l’utilise le plus ou c’est top secret ? » Il n’avait pas de colocataires alors qui pourrait bien se permettre de profiter de son abonnement ? Il alluma la télévision et le laissa faire défiler les différents programmes, elle resta silencieuse afin de ne pas l’influencer. Il s’arrêta sur une série d’un célèbre producteur, qu’elle ne connaissait que de nom. « Effectivement David est une pointure, mais je n’ai pas eu la chance de le rencontrer. Si je le connaissais j’aurais très certainement déjà regardé sa série. » Elle avait du mal à dire non aux réalisateurs qui lui suggéraient de regarder leurs œuvres, même si elle n’avait pas forcément le temps de tout regarder, elle leur promettait souvent qu’elle finirait par le faire. « Il ne coûte rien d’essayer, c’est même moins risqué de tester de la nourriture. » Est-ce qu’elle était encore un peu dégoûtée du kimchi qu’elle avait mangé quelques minutes plus tôt ? Oui, le goût lui restait sur le bout de la langue. Il lui annonça qu’ils allaient devoir se serrer sur son canapé, comme si c’était quelque chose de gênant d’avoir tant de proximité avec lui. « Est-ce vraiment grave vu qu’aucun de nous deux n’a de kilos en trop ? » Plaisanta-t-elle, elle n’allait pas se scandaliser de l’absence d’une troisième place. Le visionnage du pilote était plaisant, le visuel était léché, l’époque bien respectée, elle n’en attendait pas moins de son auteur. Elle aimait voir des œuvres qui s’intéressaient de près à la psychologie de ses personnages, même si elle se passerait bien d’entendre les détails glauques donnés par un certain prisonnier, qui avait tué sa mère. Il était intéressant de voir comment était né le profilage criminel, un métier des plus complexes auquel elle ne se serait jamais frottée. Eddie avait l’air tout autant aspiré qu’elle, jusqu’au moment où il glissa une référence à un jeu vidéo. « Je dois avouer que je suis assez inculte en ce qui concerne les jeux vidéo… » Halston n’avait pas la prétention de tout connaître et elle n’avait même pas honte de l’avouer. Ce manque de connaissance ne l’encourageait pas à continuer cette conversation, elle avait plus envie d’aller jusqu’au bout de cet épisode prometteur.
Le danseur se désintéressait totalement de la série et la déconcentra rapidement en énonçant son prénom. Il réduisit le peu de distance qu’il y avait entre eux et lui fit une requête, comme s’il craignait déjà qu’elle s’en aille d’ici peu. Il s’empara de sa main et l’embrassa durant le court laps de temps où la série était silencieuse, avant de lui donner une justification qui n’était pas nécessaire. « Je n’avais pas spécialement envie de partir… » Maintenant qu’il était entré en contact avec ses lèvres, elle n’arrivait plus à reprendre Mindhunter. « Tu m’as distraite, comment on va faire pour terminer ce visionnage maintenant ? » Elle ne prêtait plus du tout attention aux dialogues, elle fit une fixette sur sa bouche pulpeuse et elle se mordit la lèvre. Il était temps qu’elle prenne l’initiative de s’en emparer, ce qu’elle fit sans plus attendre. Elle en profita pour prendre place sur lui et approfondir son baiser. La brune passa ses mains dans la chevelure du danseur, qu’elle ébouriffa avec un plaisir non dissimulé, avant de les glisser sous son haut. Toucher son torse lui provoqua un violent frisson, dont elle n’allait pas se contenter, voulant à présent pouvoir l’observer quelque peu dénudé. Elle commença à le déshabiller et se jeta sur son cou, qu’elle recouvrit de bisous. Elle pencha légèrement sa tête et se familiarisa avec son odeur, avant de reculer et de plonger son regard dans le sien. « Prochaine étape, te faire devenir égérie de parfum, même si tu n’en as pas besoin, tu sens naturellement bon. » Il aurait encore plus de visibilité avec ce type de pub que celle pour la glace, elle en était certaine et elle aimerait justement bien voir son visage placardé partout. Elle saisit son menton et contempla son facies durant de longues secondes. « Je n’arrive pas à te trouver un seul défaut c’est fou… Il va falloir que je vérifie si le reste est tout aussi parfait. » Les yeux de l’agente se plissèrent et elle partit mordiller ses lippes. Une de ses mains glissa délicatement sur son abdomen avant de se frayer un chemin jusqu’à sa ceinture, qu’elle défit habilement. Elle fut stoppée dans son élan par un miaulement, d’une minette qui s’était pourtant faite bien discrète jusqu’à présent. « Décidément… Je ne vais pas me donner en spectacle devant eux, il serait temps que tu m’amènes dans ta chambre. » En espérant qu’aucun des chats ne se faufilera à l’intérieur avant qu’ils ne ferment la porte…
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Le regard du danseur s’aggrave légèrement tandis qu’Halston mêle l’évocation de son ex-mari à leur discussion. Il rencontrait apparemment un succès fou auprès des femmes et malgré cette impression d’avoir conquis l’homme inaccessible par excellence l’agente parvenait déjà à douter d’elle-même. Eddie retient certaines informations plus facilement que d’autres et ici en l’occurrence il n’arrive pas trop à passer outre la mention du fantasme sur pattes. « Et dire que je passe après un dieu vivant.. ça ne me met pas du tout la pression tu penses bien. » il remarque en ne parvenant à en plaisanter qu’à moitié car il sait qu’Halston n’exagère pas, il a eu un aperçu de ce Nolan Waterford à la suite à la prise de position de l’agente sur sa page Instagram car ce nom l’avait rendu curieux, et en deux clics il avait pu se faire une idée de l’homme qui avait pendant un temps partagé sa vie. Ce qui l’a marqué surtout c’est qu’il a des yeux aussi ravageurs qu’elle et il n’ose pas imaginer la splendeur des enfants qu’ils auraient eu tous les deux si Halston avait pu concrétiser son envie de famille du temps de leur mariage. Mais songer à ce Nolan le tend aussi un peu, il mentirait s’il disait que tout ça le laisse de marbre alors qu’il se compare inévitablement à lui. N’a-t-elle pas l’impression d’y avoir perdu au change ? Il suppose en tout cas que ça devait être épuisant pour elle d’être mariée à un homme que toutes les femmes lui convoitaient, et s’il ne lui pose pas directement la question c’est parce qu’il serait compliqué d’évoquer leur mariage sans évoquer leur divorce et il sait ce sujet assez sensible. Eddie ne cache en tout cas plus la vraie raison de sa prise de distance avec elle quelques mois plus tôt, il était question pour lui d’étouffer une attirance qu’il n’imaginait pas le moins du monde réciproque alors qu’Halston attendait en réalité qu’il revienne vers elle. Ils ont vraiment perdu un temps terrible elle et lui, à se convaincre mutuellement qu’ils ne pourraient pas se plaire et en se mettant des barrières qui auraient pu être balayées depuis bien longtemps. Elle lui demande de ne plus l’ignorer comme il a pu le faire et il confronte son regard au moment de lui répondre. « J’ai plus de raison de t’ignorer Halston. Je suis là pour rester, tant que tu voudras bien de moi. » À ce moment-là Eddie ne se dit pas que son manque d’honnêteté envers elle pourrait le rattraper et ce plus vite que prévu, il ne veut tout simplement pas y songer maintenant alors cette ombre au tableau pourtant bien réelle il la chasse aussitôt de ses pensées. Il sait en dépit de tout ça qu’il a déjà bien trop tergiversé pour se permettre de reculer alors qu’il peut enfin assumer son envie d’être avec elle, dans une version toutefois très simplifiée de leur relation qu’il se met en tête et qui ne reflète pas forcément leur réalité. Si contre toute attente il devait à nouveau s’éloigner, même s’il vient de laisser entendre qu’il ne le ferait pas, ce ne serait certainement pas de gaieté de cœur et au fond de lui il espère qu’Halston le sait. Eddie veut encore se convaincre qu’il contrôle les différents événements survenant dans sa vie mais ça fait un moment déjà que ça n’est plus trop le cas, alors il faut espérer qu’il ne se fera pas bêtement mentir alors qu’il met beaucoup de conviction dans ses mots aujourd’hui. Il a déjà déçu tellement de monde, il ne voudrait pas la décevoir elle aussi mais c’est peut-être bien dans sa nature, après tout.
Eddie n’aurait en tout cas pas pu prédire que sa journée initialement débutée dans les studios d’Häagen-Dazs connaîtrait une telle évolution. Tant de choses sont survenues depuis qu’Halston est apparue à la fin de son shooting, le voilà à présent marié symboliquement à celle-ci après un accrochage avec un parfait inconnu pendant une parade à laquelle il n'était pas non plus censé se rendre à l'origine. Quand il y repense il peine à trouver le moindre sens à tout ça mais ça leur correspond bien, ce n’est pas comme s’ils s’étaient illustrés dans une très grande logique elle et lui jusque-là. Sophia et le sosie d’Elvis ont été les protagonistes très inattendus de cette étonnante journée, qui va donc s’achever chez lui par une soirée tout aussi improvisée avec l’agente devenue sa femme pour le symbole. Eddie s’était juré de recevoir tôt ou tard Halston dans son petit appartement puisqu’il devait lui présenter ses chats et accessoirement lui prouver qu’il ne vivait pas non plus dans un bordel innommable, mais il n’aurait pas cru en quittant Redcliffe ce matin qu’il y reviendrait le soir même avec l’agente sur sa moto. C’est pour ça qu’il s’inquiète de croiser un voisin qui chercherait à régler ses comptes avec lui, il n’a pas pu prendre la moindre précaution en ne sachant pas à l’avance qu’elle viendrait chez lui alors c’est une chance qu’il n’attire l’attention de personne ce soir - ou bien ses voisins ont encore un peu trop de respect pour lui, et n’oseraient pas lui tomber dessus alors qu’il est accompagné pour une fois. C’est de notoriété publique ici qu’Eddie est un jeune célibataire travaillant beaucoup et ne connaissant que la compagnie de ses chats. Un peu triste à son âge mais il a beau être le pire voisin du coin, ce n’est pas chez lui qu’on risque de voir défiler une ribambelle de conquêtes. Halston est même la première qu’il fait entrer chez lui depuis qu’il vit ici et ce n’est pas sans signification pour le danseur, c’est la preuve qu’ils vivent bien quelque chose ensemble même s’il ne sait pas quelle étiquette leur apposer, elle est en tout cas sa relation la plus officielle depuis bien longtemps.
Pénétrer chez lui c’est découvrir plus amplement son monde, qu’Eddie ne dévoile pas à n’importe qui. C’est tout d’abord faire la connaissance de ses trois chats qu’il considère comme ses enfants, même si la façon dont il les nomme a le don de perturber certaines personnes. C’est également découvrir qu’il n’exagère pas quand il prétend que la danse occupe la place la plus importante dans sa vie car en observant les différentes pièces de son appartement et les petits détails ici et là on ne perçoit pas d’allusion à une quelconque autre passion. Halston peut déjà voir qu’il n’y a pas de référence au cinéma ici car c’est un monde qu’il boude depuis trois ans, sans s’en cacher auprès d’elle, un monde avec lequel elle se met donc en tête de le réconcilier au plus vite. Et il n’y a pas plus de références à des voyages qu’Eddie aurait pu effectuer dans sa vie à part une ou deux cartes postales épinglées sur son frigo à côté d’un magnet à l’effigie de Séoul, que sa sœur lui a rapporté de la ville de ses études. Il est loin de passer pour un grand baroudeur avec ça il le sait et ce n’est de toute façon pas ce qu’il est car pour ça il lui faudrait plus de temps, plus d’argent et vaincre aussi sa foutue peur en avion qui le contraint à rester fidèle à l’Australie alors qu’il aimerait bien voir d’autres paysages que ceux de Brisbane ou de Sydney, parfois. Halston lui vend l’argument du moyen de transport le plus sûr, prétendant qu’il aurait bien plus de chance de se viander en moto et d’y laisser sa vie et c’est justement le grand débat qu’ont sa mère et sa tante depuis des années. Elles se demandent ce qui le tuera entre la danse et la moto, car d’après elles il prend tous les risques avec l’une comme avec l’autre. « Oui mais à moto c’est moi qui contrôle, je ne mets pas ma vie entre les mains d’un inconnu. » C’est ça qui l’angoisse quand il monte à bord d’un de ces monstres volant, la possibilité de perdre la vie à cause d'une erreur humaine ou d'une intention égoïste et macabre de la part d'un pilote. Car bien sûr Eddie retient plus facilement ces histoires dramatiques qui restent très rares, plutôt que les millions de vols réussis effectués chaque année. « J’ai pas fait le malin les deux dernières fois que j’ai dû prendre l’avion, il y a quelques mois. » il confesse en se remémorant ses deux voyages réalisés à juste quelques jours d’intervalle au mois de mars et sachant qu’il ne prend habituellement jamais de vacances on peut dire qu’il a fait fort. Il évitera cependant d’y penser plus que ça, l’un des deux ne lui évoquant aujourd’hui pas de très bons souvenirs. Et alors qu’il se met à l’origine en tête de leur trouver de quoi manger dans ses placards ou son frigo Eddie finit par se résoudre à commander dans un restaurant du coin, car il doit faire cette concession-là pour qu’Halston ait quelque chose à se mettre sous la dent ce soir même si ça le gêne énormément de la laisser payer. Sa fierté s’en remettra mais quand même, quel homme n’est pas fichu de payer un malheureux repas à sa femme ? Heureusement qu’elle connaît sa situation et qu’elle l’a proposé d’elle-même, car il aurait été beaucoup trop embarrassé de lui signifier qu’il ne pouvait pas payer. Ça Halston ne le sait que trop bien et ça n’a pas l’air de la déranger, elle semble même vouloir le tranquilliser par rapport à ça mais si elle savait.. Eddie déteste sa position plus que tout et il se jure d’être capable de l’inviter la prochaine fois, même s’il doit pas mal se priver d’ici là il est hors de question qu’il se repose sur elle et devienne une sorte d’assisté incapable de s’investir financièrement dans leur relation. Pourvu qu’elle ne le perçoive pas comme ça, il se sent déjà bien assez minable pour ne pas le lire en plus dans ses yeux à elle.
Il ne sait pas pourquoi il ressent un semblant de soulagement en voyant le courant aussi bien passer entre Halston et ses chats, alors qu’il n’avait pas le moindre doute quant au fait que l’agente parviendrait à se faire apprécier d’eux. Ils doivent un peu sentir qu’elle est une personne importante pour leur jeune papa, car Eddie a toujours eu l’impression que ses enfants traitaient particulièrement bien les gens qui comptaient pour lui. C’est tout aussi vrai quand sa sœur vient le voir, et puis c’était le cas aussi autrefois avec une amie sortie depuis de sa vie. Il étire un sourire amusé quand Halston souligne qu’il semble apprécier la rousseur chez les chats, avant d’ajouter qu’il n’en est heureusement pas de même avec les femmes. Impossible de ne pas y voir une allusion évidente à Sophia et son rapprochement avec celle-ci quelques heures plus tôt, c’est d’ailleurs la seule rousse qu’il connaisse et non, on ne peut pas dire que celle-ci l’attire même s’il n’a eu aucun mal à admettre qu’il la trouvait mignonne. Ça s’arrête là, des filles mignonnes il en croise à la pelle tous les jours et ça ne signifie rien du tout pour lui. Eddie n'est pas du genre à vouloir s'enfermer dans un type de femme en particulier, même si ses relations ont quand même un peu prouvé qu'il en avait un et ça il pourra difficilement le contester. « Non moi ce sont les brunes que je préfère. » il avoue sans perdre son sourire et en prenant même un petit air malicieux, car il n’y a pas à dire il aime sentir Halston un peu jalouse, il a l’impression de vraiment compter à ses yeux dans ces moments-là. « Et si elles ont les yeux clairs alors là.. » Ça, c’est sa grande faiblesse car les yeux sont la première chose qu’il remarque chez une femme. Les yeux perçants ont un pouvoir hypnotique sur lui qui se vérifie très bien avec Halston quand il rencontre son regard, dans lequel il peut si facilement se perdre. Et même s’il ne le précise pas ici pour des raisons évidentes car loin de lui l’envie de titiller inutilement l’agente c’était aussi le cas avec son ex, dont les yeux étaient pour lui la huitième merveille du monde au temps de leur relation. Une brune aux yeux clairs elle aussi, il n’a donc pas menti en prétendant avoir un faible pour cette combinaison. Eddie retrouve bien vite la maladresse qui le caractérise avec cette histoire de baguettes dont Halston sait très bien se servir mais c’est prévisible vu la pression qu’il se met, il aimerait que tout se passe bien ce soir alors il veut juste s’assurer qu’elle ne manque de rien chez lui. Au final Eddie s’en fait beaucoup trop pour pas grand-chose, Halston ne va certainement pas le sortir brusquement de sa vie s’il se rate quelque part et il faut qu’elle lui signale qu’elle est simplement contente d’être ici pour qu’il s’apaise un peu, et s’autorise à respirer de nouveau. « Tu reviens me tenir compagnie ici quand tu veux, tu sais. » il l’informe d’une voix un peu plus tranquille. Si elle se sent bien ici avec lui alors il veut croire qu’elle ne verra pas d’inconvénient à revenir, il n’a même aucun problème avec la perspective d’en faire une visiteuse régulière puisqu’il compte la voir plus souvent à partir de maintenant. Ils souhaitent tous les deux apprendre à se connaître alors tout indique que leur relation pourrait enfin être délestée des longs silences et des distances qu’ils se sont infligé jusque là.. en théorie, tout du moins.
La soirée Netflix que le danseur lui propose l’emballe bien, maintenant il leur faut juste trouver quelque chose à regarder parmi les nombreuses recommandations qui vont leur être faites et sachant qu’ils n’ont pas précisément décidé le style de programme qu’ils désiraient voir ensemble. Halston ne manque pas de rebondir sur le fait qu’il n’est pas celui qui utilise le plus l’application de streaming ici, et il s’attendait à vrai dire à soulever sa curiosité là-dessus. Alors, qui en fait un usage plus fréquent que lui ? « Top secret. » il s’amuse à lui répondre rien que pour voir sa réaction alors qu’il n’a vraiment aucune raison d’en faire un secret, elle verra d’ailleurs bien vite deux comptes s’afficher à l’écran. Un pour Eddie et un au nom d’une certaine Callie, mais pas sûr qu'elle puisse effectuer le lien toute seule sachant qu'il ne lui a dans ses souvenirs jamais parlé de sa sœur ou en tout cas mentionné son nom. Mindhunter s’impose bien vite comme l’une de leurs options ce soir, le synopsis de cette série plait bien au danseur et visiblement son casting est aussi prestigieux que son équipe de production. David Fincher est donc bien un producteur de référence dans son domaine, que l'agente n’a toutefois pas eu la chance de rencontrer. Le fait que l’un des producteurs de la série soit validé par l'experte qu’est Halston termine en tout cas de le convaincre, à partir de là il n’a plus trop envie de chercher plus loin. « Je la sens bien cette série, et comme tu dis on ne risque de toute façon rien à tenter le coup. » Si le premier épisode ne les convainc pas ils ne mettront simplement pas le deuxième et voilà, ça ne les engage à rien après tout. Eddie n’est pas mécontent de partager cette petite session visionnage de série avec l’agente après leur repas, il n’y a rien de tel pour bien digérer et ils n’ont pas été réunis devant un écran elle et lui depuis la première de son film, autant dire que ça fait longtemps et à l’époque ils ne pouvaient pas profiter de la proximité qui s’offre à eux aujourd’hui alors c’est d’autant plus appréciable. Une proximité qui devrait être renforcée par le peu de place disponible sur ce canapé, au cas où Halston aurait aimé s’y étendre elle devra composer avec sa présence à lui tout près d’elle, ce qui ne devrait heureusement pas trop s’apparenter à un supplice pour elle. C’est vrai qu’ils ne prennent l’un et l’autre pas beaucoup de place, ils devraient y tenir à deux sans problème. « Si l’un de mes enfants veut se joindre à nous par contre ce sera compliqué. » Elle ou lui n’auraient alors pas d’autre choix que de le prendre sur leurs genoux, même s’ils n’oseront peut-être pas sachant qu’ils ont plutôt l’habitude d’occuper la place libre à ses côtés quand Eddie est assis seul sur ce canapé. C’est aussi le cas avec son lit, dans lequel ils viennent régulièrement s’échouer car celui-ci est bien grand pour la seule personne qui l’occupe. Il est rare qu’Eddie n’en trouve pas au moins un auprès de lui à son réveil le matin, il n’y a d’ailleurs rien de mieux pour débuter ses journées en douceur.
Mindhunter s’avère être à la hauteur de ses attentes mais il ne reste pas concentré bien longtemps, il est même probable qu’il doive se repasser la deuxième moitié de l’épisode par la suite car il ne suit officiellement plus rien de ce qui s’y passe à partir du moment où son attention dévie sur Halston. Il lui demande de rester avec lui ce soir et elle n’avait de toute façon pas l’intention de partir, le laissant entrevoir une fin de soirée qui le fait frissonner d’avance rien que d’imaginer qu’ils pourraient vraiment se retrouver, intimement, elle et lui. Le fait d’avoir scellé leurs lèvres un court instance a également raison de la concentration de l’agente, qui se demande comment reprendre leur visionnage après ça. Oh Eddie a la réponse lui, autant s’en désintéresser pour de bon car ils ont mieux à faire là, c’est évident. « J’ai plus tellement envie de regarder là je t’avoue. » Il a bien accroché pourtant mais il ne se sent pas capable de replonger dans l’intrigue, pas alors qu’ils ont tous les deux manifestement envie d’autre chose ici. Lui a envie d’elle, il ne peut plus trop le cacher et elle ne risque pas d’arranger ça en s’installant sur lui. Il se laisse décoiffer avec plaisir pendant que leurs lèvres renouent avec pétulance, et les mains d’Halston parcourant son torse manquent déjà de le faire défaillir. Il la laisserait même lui arracher sa chemise si elle le voulait, peu importe qu’elle lui ait été prêtée par la marque dont il est l’égérie. Ses mains à lui passent sous sa robe pour caresser ses cuisses et il sait qu’il ne mettra pas longtemps à lui retirer quand l’occasion se présentera. Elle parle d’en faire la prochaine égérie d’une marque de parfum et ça le fait sourire, de là à ce qu’elle veuille le reconvertir comme mannequin il n’y a visiblement qu’un pas. Mais c’est son parfum naturel qu’elle semble surtout apprécier, car Eddie ne porte effectivement pas la moindre eau de toilette. « Je sentirai encore meilleur quand je serai imprégné de ton odeur. » Son regard en dit long à cet instant mais celui d’Halston est très évocateur aussi, il en vient même à être quelque peu gêné d’être fixé de la sorte alors qu’elle laisse entendre qu’elle ne parvient pas à lui trouver un seul défaut. Il serait parfait à ses yeux alors qu’il n’a pourtant pas la prétention de battre des records de beauté. Eddie se sait plutôt agréable à regarder oui, mais il ne se voit définitivement pas comme elle le voit et ce malgré tous les compliments qu’on a déjà pu lui faire et sa prétendue photogénie, soulignée encore pas plus tard que tout à l’heure. « Me regarde pas comme ça Halston.. » Ses yeux qui le contemplent longuement le rendent déjà si faible, il ne sait pas si elle a conscience du pouvoir que son regard détient sur lui. Mais il lui rend bien, lui aussi l’observe intensément et ne parvient plus à décrocher son regard de ce visage si joliment défini, dominé par yeux ensorcelant et une bouche irrésistible renfermant le sourire le plus craquant qu’il connaisse. « Ça devrait pas être légal d’être aussi belle. » il reprend dans un murmure qui semble presque lui être extirpé avec douleur, alors qu’il a juste du mal à croire que cette femme puisse aujourd’hui être la sienne. Eddie sent son cœur s’emballer pour de bon alors qu’elle manifeste l’envie de lui retirer sa ceinture, ce qu’elle fait juste avant d’être une nouvelle fois interrompue par l’un de ses chats en demande d’attention. C’est Missy cette fois mais elle se réveille un peu tard, ils sont comme qui dirait occupés là tout de suite. Halston considère qu’il est temps qu’il lui fasse découvrir sa chambre et le danseur est aussi de cet avis, ce n’est pas sur ce canapé qu’ils pourront être tranquilles et vraiment à leur aise. Il la fait donc délicatement lever puis se lève à son tour avant de saisir sa main. « Viens avec moi. » Eddie la guide ainsi jusqu’à la fameuse pièce, dont la porte se trouve être la première à gauche dans le petit couloir à quelques mètres de là.
Leur déplacement attire néanmoins l’attention du rouquin le plus svelte, qui projette visiblement d’entrer dans cette chambre avec eux. Eddie n’aime pas leur mettre un stop mais il est ici nécessaire, car il estime les avoir suffisamment priorisé ce soir en satisfaisant leurs besoins à peine rentré. « Non ! Poby ! On a besoin d’être seuls, tu viendras plus tard. » Il s’adresse d’une voix ferme au matou comme si ce dernier pouvait le comprendre, et mine de rien il n’en faut pas davantage à Poby pour rebrousser chemin. Eddie ferme la porte derrière eux et cette fois c’est sûr, ils ne seront plus dérangés par quelque chat que ce soit. En découvrant la pièce Halston ne pourra pas manquer les photos au mur, bien en évidence au-dessus de son lit. Eddie anticipe sa curiosité par rapport à celles-ci, il décide donc de répondre à la question qu’elle allait sûrement finir par lui poser. « Sur ces photos, là, c’est ma petite sœur Callie. Mais je.. je pense que je vais les retirer pour ce soir. » Désolé Callie mais il ne faut pas que tu voies ça. Il ne serait pas à l’aise à l’idée d’entreprendre quoi que ce soit devant des photos de sa sœur, non, définitivement pas alors il les décroche sans attendre afin de ne pas s’imposer un blocage inutile. Halston aura au moins pu se figurer le visage de Callie pendant quelques secondes, et avec cette information qu’il vient de lui donner impossible à présent pour elle de ne pas faire le lien avec le deuxième profil netflix. Pendant plusieurs secondes après ça Eddie l’observe, elle s’imprègne du lieu et il ne veut pas déranger ça mais son envie d’elle est trop forte, et cette petite distance déjà insupportable. Il ne résiste pas plus longtemps et revient donc vers l’agente d’un pas rapide pour la plaquer contre le mur et capturer ses lèvres avec fougue alors que son corps se presse contre le sien. Leurs langues se cherchent, se trouvent et se lient dans une délicieuse danse qui lui rappelle à quel point il aime embrasser Halston car leurs baisers passionnés sont un remède contre tous les maux du danseur. Dans un moment pareil il ne pense plus à ses problèmes pourtant nombreux, mais juste à la douceur des lèvres de l’agente avec lesquelles il savoure le moindre contact. Chaque baiser rompu est un déchirement pour le danseur mais il accorde une grande importance à la communication dans ces moments intimes, Halston a déjà pu s’en rendre compte lors de leur belle erreur. Si leurs lèvres sont à présent détachées leurs yeux, eux, n’en finissent pas de se rencontrer et il se noie littéralement dans la clarté de ceux de l’agente. « Sens l’effet que tu me fais.. » Sur ces mots débités d’une voix chaude il prend sa main et la dépose sur son entrejambe déjà gonflée par le désir qu’il a pour elle, afin qu’elle se rende compte de ce qu’elle vient de réveiller chez lui. La dernière fois qu’elle l’a vu dans cet état c’était il y a un mois alors forcément il s’enflamme dès leurs premiers contacts car il a beaucoup été en manque d’elle ces dernières semaines, et il a pas mal de frustration à évacuer ce soir. Eddie veut lui montrer qu’il n’a pas besoin d’être ivre pour avoir envie d’elle, et qu’il n’a pas non plus besoin d’abuser sur le vin pour être en mesure de la combler. « Je veux que notre presque nuit de noces soit inoubliable pour toi. » il reprend contre ses lèvres alors que ses mains s’affairent dans son dos à défaire la fermeture de sa robe, pour ensuite l’en débarrasser en faisant glisser le tissu blanc le long de ses jambes. Les gestes du danseur sont fébriles, il ne contrôle déjà plus grand-chose et la vue d’Halston partiellement dénudée face à lui ne l’aide pas à se maîtriser. « En tout cas je vais tout faire pour ça. » Il ne sait pas s’il peut encore la surprendre dans l’intimité d’une chambre avec tout ce qu’ils ont déjà entrepris chez elle mais il ne la laissera pas à moitié satisfaite, ça Eddie se le jure. Cette peau si douce à présent découverte l’attire et il veut y goûter, ses lèvres parsèment alors de baisers chaque zone leur étant accessible à commencer par son cou, puis sa poitrine encore prisonnière de son sous-vêtement.. mais sûrement plus pour longtemps. Il s’abaisse ensuite pour infliger le même sort à son ventre mais ne s’agenouille pas complètement pour ménager sa blessure, et ses lèvres s’arrêtent juste à la limite de sa culotte avant qu’il ne se redresse brusquement pour retrouver celles d’Halston et s’en emparer avec ardeur. Eddie commence à sérieusement étouffer dans ces fringues de shooting bien trop guindées pour lui alors il se détache d’elle pour l’implorer du regard de le déshabiller à son tour. Il meurt d’envie de sentir sa peau brûlante contre la sienne, il sait que ce contact-là achèvera de le rendre fou.
Halston n’avait aucunement envie de lui mettre la pression, elle n’avait pas mentionné son ex-mari dans ce but, elle voulait juste qu’il comprenne qu’elle était un cas désespéré quand il s’agissait de prendre conscience de sa propre valeur. Elle passa une main derrière sa tête et la gratta, gênée de lui avoir rappelé après de qui il passait. Il ne l’avait pas contredit, c’était qu’il devait savoir à quoi il ressemblait, mais elle ne lui en voudrait pas d’avoir mené son enquête, parce qu’elle aurait fait la même chose de son côté. « Les acteurs savent se mettre en valeur, tout autant que les mannequins, il n’est pas si beau que ça en vrai tu sais. » Elle tentait vainement de le rassurer avec ce mensonge, il était vrai que certaines célébrités étaient beaucoup moins belles en vrai. Il suffisait de supprimer toute la préparation qu’il y avait durant les tournages, pour se rendre compte qu’une bonne partie était tout à fait banale, mais ce n’était pas le cas de Nolan. Il avait ce qu’on appelait une belle gueule, son visage n’était pas commun, mais ne comportait pas de défauts pouvant le faire passer dans la case de bête. L’acteur avait d’immenses prunelles bleues, qui ressortaient particulièrement bien grâce à sa chevelure brune, elle se souvenait de la première fois qu’il les avait posés sur elle comme si cela s’était produit la veille, elle s’était juste figée comme si une gorgone avait frappé à sa porte. Il était plus facile de supporter un contact visuel avec les yeux marrons d’Eddie, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle y était insensible. « Et puis je sais que tu as aussi ton propre fanclub… » Elle venait d’avouer avoir un peu trop fouillé la page du danseur, qui ne manquait pas de commentaires féminins sous ses vidéos et photos. Les fans de son interlocuteur étaient souvent bien jeunes, même pas majeures, mais certaines d’entre elles devaient avoir tout pile son âge et avaient attiré plus longuement son attention. Elle n’avait pas eu besoin des conseils de Sophia, pour vérifier s’il ne montrait pas trop d’intérêt à ces demoiselles, qu’il ne suivait même pas la plupart du temps. Cependant il y avait bien un nom qu’elle avait retenu, celui d’Inaya Hopkins, une mannequin internationale dont il ne se privait pas d’aimer les publications, elle n’arrivera pas à découvrir si elle faisait de même de son côté. Si ce genre de femme était amenée à le fréquenter, elle se ferait bien plus de soucis que pour le vulgaire smack qu’il avait échangé avec sa colocataire. Il lui dit qu’il avait vocation à rester, tant qu’elle voudrait bien de lui. Il avait l’air convaincu qu’elle ne ferait jamais rien de repoussant pour lui, même en sachant que son ex-mari était dans les parages, mais ce qu’il ne savait pas c’est qu’ils se parlaient encore et que leur relation était un peu moins tendue. Il ne risquait pas de le savoir, les paparazzis n’avaient jusque à capturer aucun de leurs moments ensemble, ils n’étaient certainement pas plus intéressés que ça parce qu’ils devaient bien être au courant qu’ils se parlaient de nouveau.
En franchissant l’entrée de l’appartement d’Eddie, elle n’imaginait pas une seule seconde être la première femme qu’il y conviait. Elle pouvait aisément deviner qu’il avait pris son indépendance assez tôt, dès que possible, pour ne plus dépendre de ses parents, cela devait donc faire plusieurs années qu’il vivait ici. Le logement était loin d’être dénué d’âme, il avait apporté sa petite touche un peu partout, elle le trouvait encore plus personnalisée que sa maison, qui restait relativement sobre. Il devait être animé à n’importe quelle heure de la journée, grâce à ses chats, elle se demandait s’il arrivait toujours à trouver ses affaires ou s’ils s’amusaient parfois à les lui faire disparaître. Est-ce qu’il était du genre à dormir avec eux ? Gâteux comme il était, il devait certainement être incapable de leur laisser une porte close la nuit. On qualifiait souvent une femme qui vivait avec plusieurs chats de « vieille fille », est-ce que cela faisait de lui un « vieux garçon » ? La réponse devait être non, double standard oblige. Il n’était peut-être pas très loin de sa famille, elle ne se rappelait pas de si celle-ci vivait en Corée ou à Brisbane. D’ailleurs elle n’avait pas remarqué la moindre photographie de celle-ci, est-ce qu’il était fâché avec elle ou est-ce qu’elle l’avait juste manqué ? Elle n’avait pas envie de faire de jugements hâtifs, il se contentait peut-être d’en stocker sur son téléphone plutôt que de les développer. Tout le monde n’était pas comme elle à ce niveau, elle préférait les collectionner dans des albums physiques plutôt que de prendre le risque de les perdre sur des supports virtuels. Elle aimerait avoir le temps de lui poser des questions, les premières auraient très certainement été de savoir depuis combien de temps il était à Brisbane et dans ce quartier, mais Eddie n’était pas vraiment d’humeur à discuter, il l’empêchait même de parler à juxtaposer sa bouche sur la sienne. Réunir leurs lèvres était le meilleur moyen de lui faire oublier toutes ses interrogations, surtout qu’ils ne l’avaient fait qu’une fois de manière publique, ils pouvaient désormais s’adonner à des baisers langoureux, si seulement un de ses fameux chat ne s’était pas ramené. Elle ne lui en voulait même pas, parce que ce n’était que partie remise, ils avaient encore toute une soirée à passer ensemble et peut-être même une nuit entière. L’agente de stars ne savait pas s’il était prêt à dormir avec elle et elle n’oserait sûrement pas le lui demander, pourvu qu’il le fasse de lui-même. La brune n’hésitera pas à profiter au maximum du temps qu’il lui restait à passer avec lui, même si elle avait bien envie de se perdre sur chaque détail de son appartement. Il était peut-être inutile de le faire maintenant, parce qu’elle espérait bien que ça ne serait pas son unique visite ici, sinon cela voudrait dire que les choses auraient fini par très mal tourner entre eux. Elle avait échoué dans sa quête de découvrir s’il avait d’autres passions, mais lorsqu’ils furent amenés à parler de nourriture, le sujet dévia sur sa moto. « Tu as le contrôle là-dessus oui, mais tu es aussi très entouré sur la route, par des personnes qui peuvent te faucher à tout instant. Alors que dans le ciel est dégagé et bien contrôlé, tu ne risques pas la collision du moins pas avec un appareil plus gros que toi en principe. Sans compter que les pilotes ont longuement appris à voler, doivent faire preuve d’une grande rigueur dans leur hygiène de vie, ce n’est pas vraiment le cas de tous les automobilistes, qui ne se fichent bien de leurs responsabilités. » Elle ne mentionnera pas l’altitude à laquelle ils pouvaient bien se trouver dans un avion, elle pourrait lui accorder qu’une chute d’une telle hauteur serait une façon de mourir plus effrayante que de se faire rentrer dedans par une voiture. Halston avait presque l’impression de travailler pour une compagnie aérienne, à prendre autant la défense de ce mode de transport, mais voyager lui avait tant apporté qu’elle aimerait que ça soit aussi le cas pour lui. « Donc il faut oublier les mauvaises expériences, tu as bien dû en avoir sur la route et ça ne t’a pas empêché de reprendre ta moto si ? » Il lui semblait impossible de conduire sans avoir eu la moindre mésaventure, quelle qu'elle soit, mécanique ou bien causée par des personnes imprudentes. Elle avait bien eu une panne durant une soirée où la météo était apocalyptique, elle n’avait pas boudé sa voiture pour autant même si cet imprévu l’avait fait tomber sur son ex-mari.
Halston avait toujours eu un bon feeling avec les animaux, cela c’était encore confirmé chez son petit-frère quelques jours auparavant, dont la demeure était un véritable refuge animalier. Il l’avait d’ailleurs vivement encouragé à adopter un chat, une fois qu’elle reviendrait en Australie, ainsi elle ferait un heureux. Malheureusement elle ne savait pas si l’adoption ferait un jour partie de ses projets, parce qu’elle avait avant tout en tête de grimper les échelons dans sa boîte, elle voudrait en devenir une des principales actionnaires, à défaut de ne pas pouvoir en être à la tête prochainement. Eddie était tout aussi occupé qu’elle et pourtant il en avait pris trois, alors qu’il n’avait même pas de jardin, il n’y avait pas de doute qu’il s’entendrait à merveille avec Hartley. Elle se demanda si les deux rouquins avaient un lien de parenté, si oui elle trouverait cela encore plus adorable qu’il leur ait permis de rester ensemble. L’agente de stars pensa à voix haute, ce qui avait l’air de plaire à son interlocuteur, qui en profita pour lui faire part de ses préférences. Il préférait les brunes, c’était à la fois rassurant parce que la mannequin qui l’inquiétait était blonde et effrayant parce qu’il s’agissait de la couleur la plus répandue. Néanmoins il ajouta un détail qui réduisit considérablement le nombre de femmes particulièrement à son goût, en invoquant des yeux clairs. « Heureusement que les brunes aux yeux clairs ne courent pas les rues alors… » C’était drôle parce que c’était également une description qui s’appliquait à son ex, elle ne savait pas que c’était aussi le cas pour sa dernière relation en date et elle n’avait pas envie de le savoir. Elle n’avait pas envie de s’imaginer à quel point sa dernière copine avait pu être jolie, parce qu’elle se doutait déjà bien qu’il n’avait pas dû sortir avec une fille ordinaire avec le potentiel qu’il a. Heureusement que le livreur les empêchait de s’attarder plus que ça sur ce sujet, elle avait eu suffisamment de réponses pour le moment, elle n’avait pas envie de creuser plus loin, juste de remplir son estomac. Elle ne pensait pas qu’il la vexerait pour une histoire de baguettes, mais elle avait remarqué que les asiatiques avaient tendance à penser qu’ils étaient les seuls à savoir les manier, alors que leurs cultures intéressaient un grand nombre d’occidentaux. La brune n’avait pas attendue de le rencontrer pour manger des plats conçus pour être consommés de cette manière, elle n’avait pas la moindre de peur de se ridiculiser devant lui parce qu’elle avait pris le coup de main. Elle avait senti qu’il s’était mis une pression monstrueuse, elle ne se souvenait pas qu’un homme se soit déjà mis dans un tel état pour elle, était-ce dû à son jeune âge ? Ou pensait-il juste qu’elle restait une femme inaccessible, qui avait besoin qu’on déplace des montagnes pour elle pour être séduite ? Lui dire qu’elle était heureuse d’être ici lui semblait plus que nécessaire, il lui répondra qu’elle pouvait revenir dès qu’elle le voudrait. « Il va être compliqué de faire connaissance comme il se doit si on se voit tous les 36 du mois tu ne penses pas ? Je n’ai pas envie de le faire via des messages. » Elle avait envie de le faire en face à face, de guetter la moindre de ses réactions. Halston avait déjà appris à connaître quelqu’un de façon virtuelle, un coiffeur qui avait d’ailleurs le même âge que lui, même si cela lui avait permis de décrocher quelques rires, cela n’avait pas la même saveur que d’être en présence de la personne pour le faire. Cependant, elle savait qu’elle devait écrire au danseur plus souvent, si elle voulait bien s’assurer de maintenir leur lien malgré leurs emplois du temps surchargés.
L’agente de stars était habituée à regarder de tout, par obligation professionnelle mais aussi parce qu’elle ne se limitait pas à quelques genres en particulier. Elle avait comme tout le monde des préférences, mais elle ne voulait pas lui en faire part ou elle risquait de trop lui faciliter la tâche. Il lui apprit qu’il partageait son abonnement avec quelqu’un, mais il ne voulait pas en prononcer le nom. Elle ne s’imaginait pas qu’il lui cachait quelque chose de négatif, elle le trouvait trop détendu pour cela, alors elle attendit de voir quel autre compte s’afficherait à l’écran. Callie, un prénom féminin, doux et court mais qui ne lui inspirait aucune crainte, parce qu’elle était sûre de l’avoir vu sur son Instagram, accompagné du nom Yang, elle devait donc être sa sœur ou sa cousine. Les réseaux sociaux étaient décidément très utiles, alors qu’elle n’en était pourtant pas très friande auparavant. La vie privée des gens n’avait jamais été autant étalée que ces dernières années, cela lui faisait bizarre de voir cette tendance alors qu’elle et ses protégées essayaient bec et ongles de protéger leur intimité. Les stars s’y étaient mises activement faisant chuter les ventes de la presse people, c’était dans ce genre de moments qu’elle avait envie d’embrasser Mark Zuckerberg et les autres personnes qui avaient participé à cette révolution. Halston était sereine et le fait qu’il choisisse un nom bien connu la confortait dans l’idée qu’elle passerait un bon moment. Il venait sans le savoir de piocher dans la liste des personnes qu’elle aimerait rencontrer avant de prendre sa retraite. « Tu me fais penser que j’ai failli le croiser une fois… » Elle avait manqué le réalisateur parce qu’elle fuyait les paparazzis avec Nolan, après la toute première affaire MeToo. La brune afficha une légère grimace avant passer à autre chose, grâce aux nouvelles paroles d’Eddie. « Ils n’oseront peut-être pas venir parce que je suis là, ça m’arrangerait parce que j’ai bien envie de te garder pour moi toute seule. » Elle fit battre ses cils avant de s’installer sur le canapé. Elle accepterait certainement qu’un des félins s’installe sur ses genoux, mais elle préférait tout de même pouvoir être pleinement concentrée dans son visionnage. L’agente de stars aimerait aussi qu’Eddie soit attentif, parce qu’elle aimait bien débriefer sur ce qu’elle venait de voir et elle ne pourrait pas le faire s’il était trop occupé à dorloter un de ses compagnons.
Aucun de ses chats ne le déviera de la télévision, ce fut plutôt sa présence à elle qui le poussa à ne plus la regarder. Il devait leur rester encore une bonne vingtaine de minutes, mais il semblait incapable de se concentrer plus longtemps. Il lui coupera facilement l’envie de terminer cet épisode en réunissant leurs lèvres. Eddie se fichait bien de devoir le reprendre plus tard et elle aussi, même si ce n’était pas dans ses habitudes de ne pas terminer ce qu’elle avait commencé. Il y avait deux options qui s’offraient à elle, se forcer à continuer par principe ou recommencer à s’occuper du danseur. Le choix fut vite fait, elle entama ce qui serait indubitablement le début d’une longue lignée de baisers. La petite distance qu’il y avait entre eux était soudainement devenue trop grande, ce qu’elle régla en se positionnant sur lui. Il n’avait plus besoin d’être aussi bien coiffé ni aussi bien vêtu, alors elle prit l’initiative de s’occuper de ces deux éléments là. Avoir ses mains sur son torse était encore plus agréable maintenant qu’elle pouvait le visionner, mais il se fit voler la vedette par son cou. Il ne portait pas la moindre eau de toilette et c’était tant mieux, les parfums masculins sentaient souvent trop fort à son goût et pourtant cela ne l’empêchait pas de l’imaginer en égérie d’un de ces produits. Il ne serait de toute manière pas obligé d’en appliquer sur lui tous les jours, peut-être même pas une seule fois puisque personne n’irait vérifier qu’il l’avait fait. « Je ferai le maximum pour t’imprégner alors. » Sentir les doigts du brun sur ses cuisses n’avaient fait qu’amplifier son envie d’avoir une nuit emplie de luxure. Il n’était pas à l’aise d’être fixé ainsi, elle avait l’impression qu’il se retenait de balayer le compliment qu’elle venait de lui faire. Halston avait envie de lui dire que le fait qu’il n’ait rien à voir avec Nolan, ne le rendait qu’encore plus beau, mais citer le prénom de son ex dans un tel moment pourrait être une vilaine douche froide. « Je ne cesserai jamais de te regarder comme ça alors il va falloir t’y faire… » Si sa façon de le regarder lui faisait perdre ses moyens, alors cela l’inciterait encore plus de continuer à le faire. Il la flatta à son tour, ce qui teinta légèrement ses joues. Si elle n’était pas été aussi près de lui, elle aurait pu facilement passer à côté, parce que c’était la première fois de la journée qu’il se faisait si peu audible. « Il n’y a que toi et moi ici… pas de rouquine exubérante alors tu peux faire autant de bruit que tu veux tu sais. » Elle venait de lui signifier qu’il pourrait totalement se lâcher quand il en aurait envie, elle voudrait même qu’il le fasse pour vérifier les dires de sa colocataire. Halston aimerait bien effectuer d’autres vérifications, mais elle fut coupée dans son élan par Missy. L’agente de stars lui fit part de son envie de changer de pièce, qui était également la sienne vu qu’il l’encouragea à se lever et à le suivre.
Elle s’était sagement laissée guidée par le propriétaire des lieux, qui avait remarqué à temps qu’un indésirable allait s’inviter dans la chambre. Il s’adressa à lui d’une façon qui la fit sourire, comme s’il pouvait parfaitement comprendre ce que son maître venait de lui dire. Le chat se montra bien obéissant et leur permit de s’enfermer tranquillement tous les deux. Le regard de la brune fut rapidement attiré par les clichés qui étaient au-dessus de son lit, il décida bien vite de les retirer et de lui dire de qui il s’agissait. « Tu as raison, les seuls yeux qui doivent pouvoir observer ici ce sont les nôtres. » L’emplacement des photographies était particulièrement problématique, elle se serait également sentie gênée de faire quoique ce soit devant elles même si elle n’en connaissait pas le modèle. La curiosité de l’agente de stars l’embarqua sur le reste, elle apprivoisa le reste de la pièce et s’attarda quelques secondes sur les deux marches. Heureusement qu’ils n’étaient pas ivres cette fois, sinon ils se seraient rapidement ramassés avec un tel élément si près du lit. Elle observa le texte qu’il y avait sur le tableau, elle trouvait qu’il lui correspondait plutôt bien. Soudainement Eddie s’approcha d’elle pour mieux la plaquer sur le mur le plus proche. La palpitant de la brune s’accéléra, il avait manqué de lui faire un arrêt cardiaque à la surprendre ainsi. Ils s’élancèrent dans un entremêlent intensif de leurs langues, ce qui augmenta de plusieurs degrés sa température. L’esprit de l’américaine fut secoué par des flashs, des souvenirs de leur précédente nuit qui étaient restés bien enfouis. Penser qu’ils allaient les reproduire dans les minutes à suivre, lui donna une fièvre qu’il pourrait sentir en regardant l’intensité de son regard. Il voulait qu’elle sente le désir qu’elle suscitait chez lui, son intonation et sa main qu’il déplaçait la rendaient folle. Une fois en contact indirect avec sa protubérance, elle lâcha un soupir. « Ed…die n’essaie pas de me tuer aussi vite, le désir ardent que tu provoques chez moi est déjà en train de me brûler. » Elle n’arrivait pourtant pas à se détacher de cette partie de son corps, elle se retint de faire glisser ses doigts dans son caleçon. Halston venait pourtant de passer un long mois d’abstinence, mais prendre son temps lui permettrait de se délecter encore plus des moments intimes qu’ils partageraient. L’agente de stars s’immobilisa pour le laisser retirer sa robe, il pourrait croire qu’elle était déjà nue tant que sa lingerie se fondait dans la couleur de sa chair. « Je veux que cette nuit de noces soit interminable. »Inoubliable elle le sera, elle lui faisait confiance. Elle désirait qu’il l’embrasse sur chacune de ses parcelles et il l’avait compris sans même qu’elle ne lui en touche un mot. Chacun des déplacements de ses lippes charnus lui déclencha un frisson. Elle l’observa descendre progressivement, son imagination s’emballa un peu trop vite, puisqu’il se contenta de toucher son ventre. « Mmmhh… » Elle aurait pu le juger s’il n’avait pas déjà opté pour le meilleur moyen de la faire taire. Halston se détacha de lui et continua ce qu’elle avait commencé dans le salon, en retirant une bonne fois pour toute son pantalon.
Dernière édition par Halston Hargreeves le Ven 23 Juil 2021 - 16:20, édité 4 fois
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Il a conscience de pas mal la gêner en rebondissant sur le sex appeal évident de son ex-mari et il est probable qu’il se mette en fait la pression tout seul, puisque Halston s’est bien gardée d’effectuer la moindre comparaison de son côté. Eddie ne manque habituellement pas de confiance en lui mais il doit admettre que la barre a été placée très haut, il ne passe certainement pas après monsieur tout le monde et ça le fait s’interroger sur tous les domaines que ce Nolan a marqué de son empreinte avant leur séparation. Il est le dernier homme qu’elle a connu, avec tout ce que ça implique, et il ne peut pas s’empêcher de penser qu’il devra être à la hauteur pour ne pas faire pâle figure à côté de lui. Les sourcils du danseur se froncent alors qu’elle tente de lui faire gober que son ex-mari n’est pas si beau en réalité. « Je ne te crois pas, l’homme dont j’ai aperçu quelques photos n’a pas besoin d’artifices. » Il ne l’a pourtant jamais vu de près ni rencontré tout court ce Nolan, mais c’est évident que la nature l’a particulièrement gâté et qu’il n’a pas besoin de tellement se mettre en valeur comme elle dit. Ça semble être inné chez lui et elle l’a d’ailleurs reconnu elle-même, le gars est un fantasme vivant alors même si elle tente de le rassurer on ne peut pas dire qu’elle y parvienne. Eddie reconnaît indirectement avoir effectué quelques recherches sur le bonhomme mais elle s’en doutait peut-être avant qu’il n’ait besoin de le dire, c’était assez prévisible avec toute l’histoire qui l’a éclaboussé et dont le danseur a entendu parler malgré lui. Halston évoque son propre fanclub et il se détend un peu, a-t-elle fait ses petites recherches elle aussi pour le savoir ? Eddie mentirait s’il disait qu’il ne reçoit pas de temps à autres des messages privés qui n’ont rien à voir avec des propositions de collaborations ou des commentaires sur des vidéos de danse, mais il n’a aucune peine à ignorer celles et ceux qui tentent auprès de lui une approche qui ne soit pas professionnelle ou en rapport avec son art. Il a aussi connu le cas, heureusement rare, d’élèves qui ont voulu dépasser le cadre imposé en l’invitant à sortir après un cours, ce qu’Eddie a toujours fermement refusé par conscience professionnelle - une conscience qui n’existe étrangement pas avec Halston, pour laquelle il aura vraiment dépassé toutes ses limites. Il a eu l’occasion pourtant de surpasser son rôle de professeur quelques fois avec une élève qui ne le laissait pas insensible, mais il a préféré s’assurer qu’elle puisse pleinement renouer avec la danse grâce à lui plutôt que risquer de tout gâcher bêtement, pour un petit crush qui n’aurait assurément mené à rien. Inaya est en plus sa meilleure élève et il a bien failli la perdre pour une histoire de confidences, quand il y repense c’était stupide et il aurait été con de ne pas mettre sa fierté de côté en acceptant de la reprendre. Mais de façon générale Eddie est encore loin de créer des émeutes partout où il passe car il n’est que danseur, ce n’est pas un métier qui l’expose autant qu’un acteur -ce qu'il est encore loin d'être- même s’il a quand même vu sa notoriété augmenter un peu avec le temps. Rien de bien affolant, il n’est juste plus tout à fait un inconnu dans son domaine. « J’ai ma petite popularité en tant que danseur aujourd’hui c’est vrai, même si ça reste largement gérable. Et je sais bien que sans les réseaux sociaux pratiquement personne ne me connaîtrait. » Il doit tout à Instagram notamment, où il a fidélisé une petite communauté autour de ses vidéos et de ses posts pas toujours en rapport avec la danse, pourtant. Il tâche de garder sa page relativement active en l’agrémentant de stories à défaut d’y poster tous les jours mais ça Halston le sait, puisqu’elle s’est mise tout récemment à liker ses contenus. Il n’osera pas le lui faire remarquer car peut-être pense-t-elle qu’il ne s’en rend pas compte, et il ne voudrait pas qu’elle arrête de le faire alors qu’il apprécie les notifications provenant d’elle plus que de n’importe qui d’autre. De son côté il ne se prive pas de liker tout ce qu’elle décide de partager sur sa page à l’exception d’un seul post, sur lequel Eddie n’a pas apposé son petit like habituel. Sa prise de position au sujet de son ex-mari, il l’a lue et relue de nombreuses fois mais il n’y a pas réagi et il ne sait pas si Halston l’a remarqué ou non. Il ne peut pas approuver sa position alors qu’il ne la comprend pas, c’est une chose vis-à-vis de laquelle il ne la soutiendra jamais et il n’a automatiquement pas beaucoup d’estime pour un homme qui n’est pas capable de se sortir tout seul de ses problèmes. À présent en plus qu’il est sensibilisé sur ce genre d’affaires il ne peut pas vraiment croire qu’on puisse récolter ce genre d’accusations contre soi gratuitement, et bonne chance pour lui faire entendre le contraire.
Quand il y repense Eddie est abonné au cycle des trois ans malgré lui. Trois ans aura été la durée de sa plus longue relation à ce jour, et trois ans est aussi le temps qui s’est écoulé depuis la fin de celle-ci ce qui s’apparente donc à tout autant d’années de célibat pour lui. Mais trois ans c’est aussi le petit anniversaire qu’il s’apprête à fêter très prochainement ici, car il est sur le point d’achever sa troisième année en tant que locataire de ces lieux. Cet appartement il s’y est installé au moment où sa carrière a vraiment été lancée, ça a coïncidé avec sa rupture mais en réalité il s’agissait avant tout pour lui de prendre officiellement son indépendance dès lors qu’il a pu se gérer seul. Eddie n’a jamais très bien gagné sa vie et il ne s’est pas tourné vers ce quartier par hasard, c’était le plus abordable à l’époque même si aujourd’hui il en deviendrait presque trop cher pour lui. Cet appartement n’est aussi pas bien grand parce qu’il ne pouvait tout bonnement pas se payer davantage de mètres carrés, alors oui une chambre c’est peu et la pièce réunissant son entrée, son salon et sa salle à manger doit faire la taille du salon de ses connaissances les plus friquées mais pour une personne seule avec trois chats ça suffit, surtout pour le peu de temps qu’il passe finalement chez lui. Ce qui le dérange le plus avec cet appartement ce n’est pas tant sa taille, il y vit bien aujourd’hui mais c’est le fait de ne pouvoir compter que sur la présence de ses chats qui est parfois un peu pesant. Il paraît bien vide cet appartement malgré le fait que ces trois boules de poils en aient fait leur terrain de jeu, Eddie pensait vraiment que la vie en solo avec des chats était faite pour lui mais il se rend compte qu’y recevoir de la visite peut vraiment sauver une soirée qui aurait été bien terne s’il l’avait passée seule. Il n’a jamais réellement vécu en couple et avoir Halston à ses côtés ce soir lui fait réaliser qu’il pourrait peut-être plus aimer ça qu’il le pensait jusque là, car il n’a plus le même rapport avec la solitude que trois ans plus tôt. Ça fait longtemps qu’il s’inflige une vie à travers laquelle il avance majoritairement seul, et peut-être qu’il parviendrait plus facilement à se dire heureux aujourd’hui s’il acceptait un peu plus de gens à ses côtés au lieu de s’enfermer dans cette relation exclusive qu’il entretient avec la danse. Il espère bien qu’Halston reviendra ici, car c’est plaisant de ne pas être en tête à tête avec son assiette pour une fois et d’avoir une conversation à tenir avec quelqu’un d’autre que ses chats qui ne risquent pas de lui répondre. Cela dit parler de voyages les amène bien vite à parler d’avions et ce n’est pas un sujet qu’Eddie est très à l’aise d’aborder, même si c’est lui et lui seul qui s’est lancé là-dedans en mentionnant sa phobie. Halston n’en finit par de tenter de le convaincre qu’il prendra toujours plus de risques à moto, et il sent bien là la grande habituée qui n’a plus peur de voler depuis bien longtemps. Il est étonné par tous les arguments qu’elle aligne pour lui prouver qu’il pourra toujours plus se fier à un pilote qu’aux automobilistes qu’il croisera, et bien sûr il a conscience de risquer potentiellement sa vie tous les jours en enfourchant sa moto. « Je n’ai eu que des frayeurs sur la route jusqu’ici, aucun accident à déplorer encore. » Sa mère a beau dire qu’il roule comme un malade jusqu’ici il s’en sort bien, et de toute façon s’il avait dû se laisser décourager par les risques il l’aurait fait bien plus tôt, notamment en apprenant la mort d’un jeune motard juste avant de passer son permis. Ça ne l’a pas arrêté, ce qui ne signifie pas pour autant qu’il se croit invincible, loin de là. « Mais refaisons le point dans quelques années sachant que je n’ai mon permis moto que depuis deux ans, je suppose qu’il peut encore tout m’arriver. » Il hausse les épaules, le Eddie quelque peu fataliste est de retour. Il est bien incapable de dire de quoi l’avenir sera fait pour lui et honnêtement il ne veut pas regarder aussi loin, le présent qu’il doit gérer n’est déjà pas simple. Il continuera de parcourir les rues de Brisbane à moto tant qu’il le pourra, sûrement aussi longtemps que sa peur des avions restera très ancrée en lui à moins qu’il ne parvienne à en guérir d’ici là mais tout seul il sait déjà que c’est peine perdue.
S’il paraît surpris dans le bon sens en voyant qu’Halston associe parfaitement les bouilles de ses chats aux bons noms c’est parce qu’il n’est pas rare que les personnes qui les rencontrent confondent les deux mâles, Loopy et Poby. Ils ne viennent même pas du même refuge puisque Poby a été trouvé dans la rue et contrairement à son frère d’adoption il ne connaît rien de son passé, mais ils passeraient facilement pour les membres d’une même fratrie tous les deux. Eddie n’a pas tellement choisi cette dominance de roux parmi ses enfants, il prête bien plus d’attention au feeling quand il s’apprête à agrandir sa petite famille mais il doit avouer que cette couleur le fait craquer sur eux, tout comme il raffole du pelage tigré de sa petite Missy. Côté femmes en revanche il peut difficilement nier une certaine préférence pour les brunes, qu’il n’a jamais su s’expliquer d’ailleurs, elles ont juste un truc en plus par rapport à toutes les autres à ses yeux. Et il ne cache pas non plus son attrait pour les yeux clairs, qu’il ne risque pas de trouver chez les coréennes que sa mère aimerait le voir uniquement fréquenter. Non, ce n’est pas de leur côté que de tels yeux pourraient être vus et Eddie est réellement fasciné par les yeux bleus et verts, depuis toujours. Cependant les brunes aux yeux clairs ne sont pas non plus les plus répandues et ça Halston ne manque pas de le souligner, ce qui lui vaut d’esquisser un fin sourire. « J’ai déjà ma brune aux yeux clairs et elle me suffit. » Son regard coule vers l’agente comme si ce n’était pas suffisamment évident qu’il parle d’elle, et que la seule brune aux yeux clairs qui l’intéresse aujourd’hui se trouve présentement dans cette pièce, avec lui. On pourrait lui en mettre une dizaine d’autres là il ne les regarderait même pas, c’est dire le pouvoir qu’Halston détient déjà sur lui. Il lui offre une exclusivité certaine sans même savoir si de son côté à elle il est vraiment le seul homme qu’elle regarde, il aimerait évidemment que ce soit le cas mais il ne pourrait pas tellement l’exiger sachant qu’elle ne lui doit rien. Toujours est-il qu’il n’a jamais invité la moindre femme qui n’était pas sa sœur ou une amie à passer le voir régulièrement avant de lui proposer à elle, c’est bien qu’il imagine quand même aller vers une relation de plus en plus assumée au point de peut-être même devenir officielle un jour, même s’il serait fou de le formuler ainsi aujourd’hui. Pour ça ils doivent vraiment cesser leurs pauses Eddie est d’accord, et il n’est pas non plus charmé par l’idée de trop correspondre par messages s’ils peuvent au lieu de ça se voir physiquement, c’est tout de même bien mieux. « Si, en effet. Et j’ai envie de te voir plus souvent, je ne suis juste pas certain que j’oserais débarquer à ton agence ou chez toi à l’improviste sans y avoir été invité. » Traduction : il veut la voir plus régulièrement, oui, mais il attendra peut-être bien certains signes de sa part car il craint de prendre de mauvaises initiatives avec elle. Eddie adorerait la surprendre pourtant mais peut-il vraiment se le permettre ? Il n’est pas sûr qu’Halston l’assume au point de s’afficher avec lui à son travail, où il pourrait prétexter venir en tant que protégé pour mieux la retrouver dans son bureau mais quelque part la perspective de devoir se cacher le chiffonne un peu. Et puis chez elle il pourrait tomber sur Sophia, or il garde en mémoire le moment où elle les a surpris au lit et il ne sait même pas s’il est encore le bienvenu chez Halston, quand il y pense.
Eddie entretient un petit mystère autour de la personne utilisant son compte netflix car il peut franchement se le permettre, si Halston ne sait pas encore que Callie est la nom de sa sœur il se dit qu’elle l’apprendra bien assez vite et il n’a vraiment pas la tête du gars cachant quelque chose de honteux. On voit bien qu’il s’en amuse et qu’il est à mille lieues de paniquer alors Halston n’a pas à s’en faire, ce n’est pas comme s’il avait une petite-amie cachée qui viendrait lui tenir compagnie ici de temps à autres sachant que cet appartement ne reflète pas la moindre présence féminine, même occasionnelle. Elle n’y verra qu’une brosse à dents, qu’une paire de chaussons et le deuxième oreiller de son lit est bombé comme si personne n’avait jamais dormi dessus - ce qui est le cas. Callie vient bien en son absence mais elle n’y laisse jamais sa trace, le seul moyen pour lui de savoir qu’elle est passée c’est de voir que son frigo est plus plein ou que son ménage a été fait. Sa petite sœur s’occupe vraiment bien de lui, c’est franchement triste qu’en retour il ne puisse pas vraiment en dire autant. Ils sont à présent fixés sur la série qu’ils vont visionner ensemble ce soir et le nom de l’un de ses producteurs ne manque pas de les faire réagir l’un et l’autre, Halston se rappelant qu’elle a d’ailleurs bien failli croiser le David Fincher en question une fois. « Je serais bien incapable de dire quelle tête il peut avoir. » se contente-t-il de répondre car il n’osera pas creuser cette histoire de peur de la forcer à relater un événement associé à un mauvais souvenir pour elle. À la place il l’invite plutôt à s’installer sur son canapé où il n’exclut pas qu'ils soient rejoints par l’un de ses chats, au cours de la soirée. La réplique d’Halston ne manque pas de le faire sourire là encore, elle n’est visiblement pas disposée à le partager avec ses trois boules de poils de colocataires et cette petite possessivité lui plait beaucoup, même dans ce contexte. « T’es mignonne. » Il tend sa main vers elle pour aller caresser sa joue d’un geste furtif et même si sa voix ne s’élève pas pour le dire, ses yeux lui disent qu’il sera bel et bien à elle et à elle seule ce soir. Eddie a trop attendu de pouvoir retrouver cette proximité avec elle, il ne laissera pas ses chats interrompre ça plus qu’ils ne l’ont déjà fait car il vit avec eux tous les jours, pour une fois son attention sera pour quelqu’un d’autre.
Sa concentration a foutu le camp autour de la trentième-cinquième minute du premier épisode, c’est le temps qu’il aura été capable de tenir avant que l’envie de renouer avec Halston ne se fasse vraiment trop grande. À ses côtés l’agente désire apparemment elle aussi retrouver l’intimité qu’ils ont eu pour la dernière et unique fois un mois plus tôt et très vite la température monte d’un cran dans ce salon. Eddie est fébrile rien qu’en l’accueillant sur lui parce que cette position dans laquelle Halston le surplombe lui en rappelle une autre, et c’est finalement le meilleur moyen qu’ils pouvaient trouver pour palier au manque de place sur ce canapé - se réunir sur la même. C’est officiel Eddie ne peut plus rien voir de ce qu’il se passe à l’écran et ce n’est de toute façon plus du tout son problème, car l’intrigue qui se joue entre elle et lui est bien plus intéressante que celles de cette série là tout de suite, même si elle méritera quand même une seconde chance. Il ne sait pas si elle envisage vraiment de lui dénicher un contrat d’égérie de parfum après celui des glaces mais ce qu’il sait par contre c’est qu’il veut que son odeur à elle s’imprime rapidement sur lui. Il veut effectuer le plus ardent des mélanges avec l’agente, ce qui laisse nettement entrevoir la suite des choses et la façon dont il y parviendra. « Il faut que je te fasse transpirer dans ce cas, c’est impératif. » Et pour ça elle peut lui faire confiance, s’il veut lui donner chaud il y parviendra et il croit se rappeler de l’état dans lequel il avait lui-même terminé après leur première nuit - transpirant des pieds à la tête, avec l’impression de pouvoir réellement mourir de chaud. Le regard perçant de la belle brune s’attarde sur lui et d’autant plus maintenant qu’elle sait combien ça peut le troubler. « C’est dangereux ce que tu fais Halston.. J’ai un cœur ne l’oublie pas. » il reprend en retirant ses mains de sous sa robe pour les poser de part et d’autre de son visage, avant de lui sourire assez timidement. Un cœur déjà prêt à imploser rien qu’avec ce regard qu’elle plante dans le sien, un regard qui fait passer en lui tout un tas de choses. Eddie ne se sent pas observé comme un vulgaire bout de viande, il se sent véritablement contemplé et ça le touche d’une certaine façon, qu’il ne saurait pas trop expliquer. Ça fait longtemps que quelqu’un ne l’a pas regardé comme ça, et fait sentir aussi beau. Il peut presque la croire quand elle le dit parce qu’il peut le lire dans ses yeux, mais il a vraiment du mal à soutenir ces derniers sans rougir ni ressentir un certain papillonnement au niveau de son ventre. C’est aussi pour ça qu’il lui demande d’épargner son cœur, parce qu’il ne sait pas à quel point il pourrait apprécier leurs moments et surtout l’apprécier, elle. « Mes voisins ne sont pas prêts je crois. » Pour le bruit qu’ils pourraient faire, non c’est certain et pourtant Eddie s’est engagé auprès de Mika à se faire plus discret et à considérer un peu plus leur tranquillité à tous. Alors certes il veut bien revoir le volume de sa musique à la baisse mais pour une fois qu’il a une vie sexuelle à peu près active il ne compte pas la mettre en sourdine ni penser à qui pourrait les entendre. Leur dernier moment intime avait été sacrément libérateur pour lui et Eddie compte bien qu’il en soit également ainsi, ce soir.
Il veut être seul avec elle, il a suffisamment attendu pour ça alors il n’est pas question pour Eddie d’accueillir le moindre intrus à quatre pattes dans cette chambre sachant ce qu’ils ont prévu d’y faire. Poby repart donc sagement d’où il vient et il en va de même pour les photos de Callie, qui serait une témoin silencieuse mais surtout très embarrassante si elle restait là, accrochée juste au-dessus de son lit. La vraie Callie n’en saura rien mais Eddie ne veut pas d’une telle image en tête, ce qu’Halston comprend et approuve. À présent c’est sûr il ne s’agit plus que d’elle et lui, sans quiconque pour les déranger et il n’en faut pas davantage à Eddie pour prendre rapidement les choses en mains. Il est à peu près sûr de grandement la surprendre en la ramenant contre ce mur sans crier gare et c’est ce qu’il veut, qu’à aucun moment Halston ne puisse s’attendre à quelque chose venant de lui et que cette nuit ne soit pas qu’un fade remake de leur première. Eddie veut se créer des souvenirs avec elle et il veut donc que chacune de leurs nuits soit unique, que chaque moment passé ensemble ne ressemble à aucun autre. Il retrouve ses lèvres avec exaltation et il se prouve bien qu’il n’y résiste jamais longtemps, ces baisers ayant vraiment sur lui un caractère addictif. Il en profite aussi pour faire ressentir à Halston l’excitation déjà plus que palpable à travers son pantalon et elle semble à partir de là avoir du mal à détourner son attention de cet imposant relief entre ses jambes. Ce serait même trop d’un coup pour elle, il manquerait déjà de la tuer en lui faisant parvenir de tels messages et elle n’a pourtant encore rien vu. « T’as pas fini de te brûler avec moi chérie. » il l’informe en venant formuler ces mots au creux de son oreille, et l’inverse sera sûrement tout aussi vrai car Halston a la même capacité d'éveiller un incendie en lui, il ne peut pas en douter puisqu’il l’a déjà constaté il y a un mois. Ce qu’il lui offre à travers ces baisers déposés tout le long de son corps juste après lui avoir retiré sa robe n’est qu’un aperçu bien soft de ce qui l’attend vraiment ce soir, c’est même une gentille torture qu’il lui impose avant de lui montrer de quoi il est vraiment fait. Il lui a promis une nuit de noces inoubliable, de son côté Halston demande à ce qu’elle soit également interminable et Eddie se met alors en tête de combiner les deux quitte à mettre littéralement le feu à cette chambre. Ce sera un baptême en quelque sorte puisqu’il n’y a encore jamais rien fait avec personne, autant donc tout donner ce soir.
Les probabilités qu’Eddie croit en son bobard étaient faibles et cela n’avait pas manqué, il lui parla des photos qu’il avait vu de lui et il n’avait pas besoin de tricher selon lui. Il n’appréciait pas ce manque d’honnêteté, mais il n’avait pas la moindre raison de se comparer à lui, puisque Nolan n’était pas un rival. Elle commençait à croire que c’était le moment ou jamais de lui donner le fond de sa pensée. « Tu ne lui ressembles en rien et c’est ce qui me plaît le plus chez toi. » Le danseur n’avait pas les yeux clairs, il était un peu plus petit, il avait une chevelure lisse dont il modifiait la couleur, il avait moins de pectoraux, mais il avait un nez bien plus gracieux, une bouche merveilleusement dessinée et un visage des plus harmonieux. Selon elle il n’avait pas grand-chose à envier à l’acteur, elle se fichait bien qu’il soit moins musclé et que ses prunelles ne soient pas d’un bleu translucide, elle n’avait jamais autant aimé le marron qu’à travers ses yeux bridés. Elle gardera toutes ses pensées pour elle, il pourrait penser qu’elle en faisait des tonnes si elle les lui confiait maintenant. L’agente de stars avait trouvé un autre moyen de détendre son protégé, en évoquant son fanclub. Être suivi et complimenté par des personnes quotidiennement, encore plus en étant un artiste, devait être quelque chose de très réjouissant pour lui. Elle ne savait pas à quel point, parce que de son côté elle ne portait pas une attention particulière à ses followers ni au succès de ses publications, elle postait le plus souvent pour son propre plaisir. Il souligna que presque personne ne le connaîtrait sans les réseaux sociaux, il n’avait pas tort parce qu’il était ressorti grâce à eux, sinon elle ne serait peut-être jamais tombée sur lui. « Je ne sais pas quel niveau de notoriété tu cherches à atteindre, mais si ton actuel est gérable c’est très bien. C’est insupportable de voir des fans à presque tous les coins de rue, surtout quand ils osent aborder. » Elle roula des yeux, elle parlait en connaissance de cause et il devait très bien savoir où il voulait en venir. Plusieurs millions de personnes avaient vu le jeu d’acteur de son ex-mari, ce qui voulait dire qu’un certain nombre l’avaient apprécié et avaient plus que mémorisé son facies et son nom. C’était peut-être égoïste de sa part, mais elle ne souhaitait pas qu’Eddie devienne aussi connu, parce qu’elle risquait de le perdre aux profits d’opportunités professionnelles mais aussi parce qu’elle n’aimerait pas perdre la tranquillité qu’elle avait gagné ici. Elle avait pris le risque de la perdre en défendant son ex, mais la tempête de médiatique qui suivit avait été beaucoup moins forte et longue que celle qu’elle avait pu vivre dans son pays. Halston et Nolan n’étaient plus assez captivants, c’était une véritable malédiction pour l’acteur mais une bénédiction pour l’agente. Eddie n’avait pas réagi sur son fameux post et elle s’attendait à cette passivité de sa part, elle ne lui en vouait pas, même si elle ne savait pas vraiment ce qu’il avait pensé de son geste.
La vie de couple lui paraissait tellement lointaine, certainement parce qu’elle n’avait pas eu la vie maritale qu’elle avait espéré. Choisir de partager son quotidien avec un acteur c’était faire le choix d’en mener un plutôt atypique. Halston n’était pas contre tout ce qui sortait de la norme, sinon elle n’aurait pas choisi son métier qui était tout de même assez particulier. Il comportait son lot de surprises, mais c’était justement ce qui le rendait aussi intéressant à exercer, elle ne s’ennuyait jamais et il lui permettait de faire de sacrées rencontres. Eddie en faisait partie de celles-ci, parce que si elle n’avait pas eu besoin d’un danseur pour un film, elle n’aurait sûrement jamais mis les pieds dans ce théâtre, elle ne l’aurait donc certainement jamais croisé. Il ne suffisait que d’un détail pour que tout bascule, elle remerciait le ciel qu’un de ses collègues n’ait pas été à sa place pour ce rôle. Ce soir elle devait se trouver dans cet appartement et non ailleurs, quelque chose lui disait que cela avait été écrit d’avance. Sophia n’avait pas été mise sur leur chemin par hasard, elle l’avait été pour jouer les entremetteuses ; Est-ce qu’Halston aurait fini à Redcliffe s’ils n’avaient pas simulé un mariage ? Rien n’était moins sûr, cet événement avait beaucoup joué, il lui avait permis d’accepter son invitation avec une grande facilité. Quelques semaines auparavant, elle n’avait pas su lui donner un véritable oui, cette fois elle l’avait fait et ne regrettait pas d’avoir été embarquée sur sa moto juste après. Cette journée semblait être sous le signe de l’impulsivité, mis à part le couac de la parade elle n’avait rien à déplorer alors elle en était plutôt heureuse. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dévoile une de ses phobies si tôt, mais elle aimait qu’il lui parle de ses failles, même si celle-ci ne l’impactait pas vraiment tous les jours, elle n’avait pas l’impression qu’il avait besoin de se déplacer bien loin souvent. Cependant, elle ne pouvait pas laisser passer ça alors elle essaya comme elle le pouvait de le convaincre que voyager en avion n’était pas si terrible. Aucun de ses arguments n’avait l’air de trouver grâce à ses yeux, il ne retenait que la partie négative de ses paroles, en rebondissant sur les risques qu’il prenait en moto, en lui racontant que tout pouvait encore lui arriver. « Jeune et fougueux… » Mais qui ne l’était pas assez pour aller courir à l’aéroport et parcourir le monde entier. S’il avait eu un compte en banque bien rempli, il aurait très certainement changé d’avis, mais elle n’allait pas lui rappeler dans quelle misère il se trouvait actuellement.
Il venait d’associer un adjectif possessif à des caractéristiques qui lui correspondaient, Halston ne pouvait que comprendre qu’il parlait d’elle. Il avait déjà montré sa possessivité envers elle durant la parade, mais cette phrase qu’il venait de prononcer lui donna quelques papillons dans le ventre. Les joues de la brune répondirent à sa place, elle avait du mal à croire qu’il venait vraiment de lui dire qu’elle lui suffisait, mais l’évidence était là. L’agente de stars fut prise d’une affection soudaine pour son alliance, qu’elle se mit à caresser furtivement avec son pouce. Elle allait peut-être lui donner plus d’importance qu’elle ne le devrait, à cette bague qu’elle ne trouvait même pas jolie. Elle avait vraiment la sensation qu’il lui accordait déjà une certaine exclusivité, ce que peu d’hommes auraient fait à sa place. Il lui confirmait toujours plus qu’il n’était pas comme les autres, il ne cessait d’être de plus en plus séduisant et cela avait quelque chose d’assez effrayant, parce qu’elle se demandait comment elle allait faire pour le garder. Elle avait su garder un homme convoité à ses côtés, au passif de séducteur, alors qu’elle ne plaisait même pas à sa belle-mère, mais elle craignait tout de même les problématiques qu’elle allait devoir affronter à l’avenir avec Eddie. Halston pensait encore que tôt ou tard, cette différence d’âge allait leur éclater à la figure, mais ce soir elle se devait d’essayer de ne pas trop y penser. L’américaine avait d’ailleurs abordé le sujet qui leur permettrait justement d’avancer dans le bon sens, parce qu’ils n’avaient pas vraiment défini comment ils feraient connaissance et qu’il était important qu’ils se mettent d’accord dessus. Le protégé de l’agente se demandait ce qu’il avait le droit de faire, s’il pouvait se pointer comme il le voudrait à son agence ou chez elle et c’était une très bonne interrogation. « Tu peux venir une fois par semaine à mon bureau. » Cela n’éveillerait aucun soupçon et lui permettrait de décompresser encore mieux durant ses pauses, alors elle pensait que c’était une bonne proposition. « Pour ce qui est de venir chez moi, je t’avoue que je préférai d’abord m’assurer que Sophia ne s’y trouve pas. Je n’ai pas envie de prendre le risque qu’elle gâche nos moments d’intimité… » Halston n’avait pas envie qu’elle ne se transforme de nouveau en spectatrice auditive, ni même qu’elle ne débarque dans le salon pendant qu’ils y discuteraient tranquillement. La brune voulait qu’elle soit là en leurs présences uniquement quand elle y serait invitée, ainsi ils seraient tous les deux parfaitement préparés à sa venue.
La jalousie était un défaut qu’elle parvenait à maîtriser, du moins c’était ce qu’elle aimait se dire. Elle s’était beaucoup améliorée sur ce point, sinon elle n’aurait jamais envisagé de se marier à un acteur, tout en sachant pertinemment qu’il serait amené à embrasser d’autres femmes pour de vrai, parce que cela « rendrait mieux » à la caméra. Halston était tout de même soulagée de ne plus vivre cela et si Eddie était amené à tourner de nouveau, elle essayerait de s’assurer qu’il ne joue pas la moindre romance. Elle lui avait pourtant demandé à plusieurs reprises s’il serait partant pour finir dans des films à l’eau de rose, mais il avait catégoriquement refusé et c’était tant mieux. L’agente de stars ne le partagerait pas, même pas pour de faux. Il était un homme véritablement libre, parce qu’il ne vivait même pas avec quelqu’un dans son appartement. Elle se demandait s’il le vivait bien, parce que de son côté elle serait bien triste de ne vivre avec personne. Elle l’avait prouvé en acceptant de vivre avec une personne qui n’avait rien à voir avec elle, avec qui elle ne serait sûrement pas compatible pour une vie commune. Elle ne le regrettait pas, parce que cela c’était plutôt bien déroulé entre elle et la rouquine, même si celle-ci avait fait preuve d’un toupet immense à venir dans sa chambre en sachant que celle-ci était bien occupée. Le danseur lui avoua qu’il serait incapable de reconnaître le réalisateur et elle ne lui en voudra pas, seuls de véritables passionnés de cinéma seraient capables de reconnaître ceux qui étaient derrière les plus grands chefs d’œuvre. Il avait déjà marqué un bon point en sachant de qui il s’agissait, il n’était donc pas si inculte que cela. Elle fit sourire son hôte et obtenu un compliment de sa part, accompagné d’un geste tendre qu’elle accueillit avec plaisir. Le danseur montra qu’il avait une concentration digne d’un enfant, à laisser tomber le visionnage alors qu’ils avaient vu la moitié de l’épisode. S’ils s’étaient trouvés dans un cinéma, elle lui en aurait certainement voulu, mais là elle le lui pardonnerait bien facilement, parce qu’elle avait elle aussi bien envie de retrouver ses lèvres. Elle lui montra à sa façon qu’elle ne regarderait plus la télévision, en s’installant sur lui. Il envisageait sérieusement de la faire transpirer et s’il y avait bien un contexte dans lequel cela ne la dérangeait pas, c’était bien dans celui-ci. « En tant que professeur je pense que faire suer les autres est déjà une de tes spécialités… » Sauf qu’au lieu de n’être qu’un observateur, il allait lui même transpirer, sûrement bien avant elle.
Elle jouerait un peu trop avec son cœur, elle se considérait pourtant blanche comme neige, puisqu’elle ne faisait que de le regarder en cet instant. Il n’était pas prêt pour ce qui allait suivre, puisqu’elle comptait bien devenir l’esclave de ses propres désirs et ce sans la moindre goutte d’alcool dans le sang. Il avait déjà eu un peu aperçu de ce dont elle était capable quand elle était ivre, il se disait peut-être qu’elle serait plus sage en étant sobre. Néanmoins, Halston savait qu’elle aurait très certainement du mal à se contenir complètement, après ce long mois durant lequel elle n’avait strictement rien fait avec lui. Elle ne se retenait même plus de le fixer, quitte à le gêner. La brune lui dit qu’il n’avait pas à se retenir et il pensa immédiatement à ses voisins. « J’espère que tes murs ont quand même un minimum d’épaisseur… » Sinon elle les plaindrait ou presque, elle avait bien envie de faire preuve d’un égoïsme sans limites ce soir. Elle n’avait pas envie de se soucier de vulgaires inconnus, qu’elle ne rencontrerait probablement pas et même si c’était le cas, ils n’allaient pas forcément deviner qu’elle était la coupable. L’agente de stars découvrit sa chambre dans des conditions idéales, puisqu’aucun ventre ne risquait de gâcher quoique ce soit en se mettant à gargouiller, parce qu’ils auraient clairement encore plus creusé leurs appétits. Halston n’avait faim que de lui et cette main qu’il avait déposé sur son intimité lui ferait presque tourner de l’œil. Il lui annonça qu’elle n’avait pas fini de brûler avec lui et elle n’attendait que ça, d’être une allumette qu’il embraserait totalement. « Consume-moi. » Elle n’avait même pas besoin de le lui ordonner puisqu’il s’agissait déjà de son intention.
Dernière édition par Halston Hargreeves le Mer 21 Juil 2021 - 11:40, édité 1 fois
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Elle ne lui rend pas service en prétextant que son ex-mari n’est pas aussi séduisant que sa réputation le dit car il a vu ses photos, et aucune d’elles ne lui a semblé retouchée. C’est un très bel homme Eddie l’admet sans mal, ils devaient former un couple magnifique tous les deux et d’un coup il s’interroge : qu’est-ce qu’elle peut lui trouver sachant qu’il n’a rien à avoir avec ce Nolan qui lui a forcément beaucoup plu fut un temps. Ils n’ont rien à voir physiquement, Eddie ne prétend vraiment pas s’assoir à la même table car même s’il n’est pas à plaindre il a conscience de ne pas avoir tous les atouts physiques de son prédécesseur. Il n’a pas ses yeux perçants qui semblent faire tomber n’importe quelle femme, il n’a pas sa carrure et il doute aussi de l’égaler en terme de charisme. Il en faut plus pour ébranler sa confiance en lui mais il lui est difficile de partir très serein dans cette histoire en n’ignorant pas ce qu’elle a connu avant lui, et ce qu’il ne peut pas s’empêcher de voir comme un idéal pour Halston. Peut-être qu’il se trompe Eddie et qu’elle n’a pas qu’un type d’homme, mais c’est en tout cas le seul élément de comparaison qu’il détienne de son côté. Halston admet qu’il ne lui ressemble en rien et ce serait justement ça qui lui plairait chez lui, quand il entend ça Eddie est flatté mais aussi un peu retourné par ce compliment qu’il n’attendait vraiment pas. Ce n’est pas rien de son point de vue, elle lui signifie d’une certaine façon qu’elle n’aime plus rien chez son ex en soulignant leur différence et en le glorifiant lui. Il boit ses paroles et dépose sur elle un regard attendri, à défaut de trouver les mots pour répondre à ça. Halston lui coupe le sifflet en lui disant de telles choses et il suppose que dans le fond c’est bien le plus important, de savoir qu’il lui plait tel qu’il est et qu’il n’est pas question d’un autre. Il ne devrait sûrement pas se mettre en compétition avec un mec qu’il ne connaît pas, qu’il ne rencontrera possiblement jamais et qui est -en principe- sorti de la vie d’Halston. Cet homme appartient à son passé et aujourd’hui Eddie veut croire qu’il fait partie de son présent, que ça signifie bien quelque chose et qu’il ne devrait pas autant craindre de passer après ce Nolan qui l’a manifestement vaccinée d’une certaine catégorie d’hommes. Là où sa différence avec l’acteur est aussi assez marquée c’est en terme de notoriété, car son nom à lui ne donne pas encore beaucoup de résultats quand il est tapé dans une barre de recherches. Eddie a pourtant une petite popularité mais surtout sur les réseaux sociaux, et cela depuis des années à la suite d’une prestation avec son groupe qui était devenue virale peu après leurs débuts. Il s’était fait un petit nom comme ça puis avais lancé sa page personnelle, qui réunit aujourd’hui quelques dizaines de milliers de passionnés de danse ou d’internautes davantage intéressés par ses selfies ou les photos de ses chats. Eddie ne fait pas attention aux chiffres c’est finalement aussi vrai qu’avec l’âge, il serait même bien incapable de dire combien de personnes le suivent actuellement car il est loin de surveiller ça. Halston se demande quel niveau de notoriété il vise et n’a pas l’air de lui souhaiter de devenir trop populaire, ce qu’il ne peut que comprendre après qu’elle ait été mariée à une star des écrans dont les déboires l’ont pas mal éclaboussée. Il se souvient bien sûr de ce jour où il l’a trouvée sur ce pont et où elle lui avait avoué être pourchassée, ce jour-là Eddie se rappelle très bien s’être dit qu’il ne voudrait jamais d’une vie comme celle-là parce que sa tranquillité n’a pas de prix quand il rentre chez lui le soir. « Ce genre de célébrité ne m’a jamais intéressé, je préfère marquer mon domaine par mes accomplissements sur la durée. » Au lieu de profiter d’une notoriété vouée à être éphémère, qui le rendrait victime d’un effet de mode avant de le faire sombrer dans l’oubli quand sa tronche n’intéresserait plus personne. Eddie espère parvenir à marquer le monde de la danse contemporaine de son empreinte avec ses créations et ses réinterprétations, c’est plus important pour lui que l’on retienne ce qu’il a accompli plutôt que son nom ou sa bouille parce qu’il vise une survie de son art dans le temps. « Je voudrais inspirer les prochaines générations de danseurs, si je suis reconnu de cette façon dans le futur j’en serai content. » Et pas comme une célébrité qu’il n’imagine pas être un jour, parce que ça ne l’intéresse pas Eddie de générer la folie partout où il passerait et le principe des fans ne lui plait pas des masses non plus. Il danse pour lui et pour partager sa passion avec d’autres, s’il est vrai qu’il ne manque pas d’ambition en revanche il tient à son humble statut d’artiste, qu’il ne troquerait pour rien au monde contre un statut de pseudo star. Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’il attend de sa collaboration avec Halston, l’idée n’est pas d’en faire la nouvelle coqueluche de quoi que ce soit et c’est pour ça qu’il n’accepterait pas n’importe quel contrat ou rôle pour simplement briller. Elle doit en principe le savoir parce que s’il avait voulu percer aux yeux du monde il aurait tout tenté pour ça auprès d’elle, depuis longtemps, or il a plutôt pris le risque de se griller en se faisant quelques temps oublier pour les raisons qu’elle connaît à présent. Halston peut donc être tranquille avec lui, il comprend que la notoriété de son ex-mari était un problème et elle n’a en principe pas grand-chose à craindre d’un type qui n’a même pas encore de page wikipédia à son nom. Il paraît pourtant que c’est prévu d’après Ricardo mais à ses yeux ça ne changerait rien, pas plus que s’il prenait un million de followers d’un coup.
Eddie a fait le choix de construire toute sa carrière sur le sol australien, alors qu’il aurait très bien pu tenter sa chance à l’étranger comme beaucoup de danseurs. La Corée du Sud aurait pu lui ouvrir grand ses bras, il y aurait rejoint une prestigieuse compagnie comme Hybe Corporation ou JYP Entertainment pour probablement ensuite en venir à danser pour les grands groupes du moment. Ça aurait été très simple pour lui puisqu’il en maîtrisait déjà la langue, et peut-être que sous cet angle les choses auraient été un peu plus acceptables pour ses parents. Mais ses ambitions auraient tout aussi bien pu le mener à tenter sa chance en Europe ou aux États-Unis, là où sa discipline est très reconnue et où les opportunités ne manquent pas, non plus. Tout ça lui était possible qui plus est avec son talent brut révélé sur le tard mais depuis le début Eddie ne perçoit pas sa vie et sa carrière ailleurs qu’ici, ses années de conservatoire il les a faites à Sydney dans sa ville natale parce que c’était pour lui l’évidence, tout comme ça l’est aujourd’hui de poursuivre son rêve à Brisbane où tous ses repères se trouvent. Et quand il y pense il s’est épargné de sacrés allers-retours qu’il aurait eu beaucoup de mal à assumer vu sa peur en avion, son dernier vol jusqu’à Jeju d’une durée de treize heures l’ayant traumatisé il sait qu’il n’aurait pas pu entreprendre ça régulièrement comme l’a fait Callie durant ses études. Ça n’aurait pas été concevable pour lui de s’établir à l’étranger et de ne jamais revenir ici alors oui, il s’est préservé sans le vouloir en préférant une pratique très locale de la danse et en mettant de côté des ambitions internationales qui n’étaient pas pour lui. Les vrais risques c’est à moto qu’il les prend, même s’il n’a jamais été mêlé au moindre accident en l’espace de deux ans il mentirait s’il disait qu’il n’a pas vu sa vie défiler une ou deux fois. Quand il a manqué de passer sous les roues d’un camion qui avait déboulé de nulle part notamment, une situation dont il s’était tiré en braquant in extremis et ce réflexe lui a certainement sauvé la vie. Ce jour-là oui Eddie s’est vu mourir et il se souvient être resté en état de choc une bonne heure sur un bout de trottoir après ça. Les frayeurs de ce type sont rares mais il ne peut pas dire qu’un jour l’une d’entre elles ne lui sera pas fatale, ça ne dépend pas que de lui comme l’a très bien souligné Halston et parfois c’est aussi un peu au petit bonheur la chance. Il peut conduire prudemment, par des conditions idéales, et se faire faucher bêtement sachant que les motards sont parfois difficiles à repérer. Jeune et fougueux c’est ce qu’il est, et ça s’applique bien à la vie sans mesure qu’il mène où tout s’enchaîne à cent à l’heure et où il semble sans cesse défier le temps. « La vie est courte. » La carrière d’un danseur aussi, alors avec les deux combinées il considère qu’un excès de prudence le ferait un peu passer à côté de l’essentiel.
Sa brune aux yeux clairs, sa femme pour le symbole. En l’espace d’une journée Halston aura gagné avec lui deux nouveaux titres à travers lesquels Eddie paraît un peu marquer son territoire, alors qu’il ne peut pourtant pas prétendre être tellement plus qu’un amant d’une nuit pour elle. Son protégé aussi, bien sûr, mais dans le cadre privé leur relation ne dispose d’aucune étiquette et il ne sait même pas si elle en aura une un jour. Est-ce qu’il aimerait clarifier un peu ce qu’ils sont aujourd’hui l’un pour l’autre ? Peut-être. Ou disons qu’il aurait encore besoin d’être rassuré sur certains points car il en est encore à se demander ce qu’il est en droit d’entreprendre, une interrogation d’autant plus légitime maintenant qu’ils prévoient de se voir plus souvent. Est-ce qu’il peut prendre de grandes initiatives par surprise comme Halston l’a par exemple fait ce matin en débarquant sans prévenir à la fin de son shooting ? Il aimerait croire que oui mais elle le ramène bien vite à la réalité. En soulevant une simple question Eddie ne s’attend pas à se voir dresser un planning des jours où ils pourront ou non se voir, et il comprend que la simplicité qui leur a manqué jusque là n’est pas encore près de leur être acquise. « C’est très.. calculé. » Et très restreint. Une fois par semaine à son bureau, pas plus. Et s’il pouvait éviter de ramener ses fesses chez elle tant qu’elle ne se sera pas assuré que Sophia n’y est pas ça arrangera aussi l’agente. C’est noté. En vérité Eddie est perdu, c’est donc à ça que va ressembler le fait d’essayer de se voir plus souvent ? Il n’est pas sûr de vouloir ça, de vouloir anticiper les choses à ce point entre elle et lui. « Je ne peux pas espérer te voir quand et où je veux alors. » il conclut avant de se racler la gorge. À son bureau elle doit craindre que ses collègues se posent des questions s’il s’y montre trop souvent, et puis chez elle l’obstacle est toujours le même, la rouquine n'en finit décidément pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Chez lui ce serait possible parce qu’ils ne risquent pas d’y être surpris par qui que ce soit à moins d’une intrusion surprise de sa sœur mais Eddie aimerait quand même avoir la liberté de choisir quand il veut la voir, et être tout aussi libre de choisir le lieu pour ça. Il en demande sûrement trop et il en a conscience, mais il conserve en lui la crainte que l’agente n’assume jamais pleinement de s’afficher à ses côtés. Car après tout il est trop jeune, elle continue certainement de le penser, et ce doit être tout de suite beaucoup moins évident pour elle de se montrer avec lui qu’elle a pu le faire avec l’acteur qui partageait autrefois sa vie. Eddie ne veut pas devenir le vilain petit secret d’Halston mais c’est peut-être ce qu’il se destine à être, malgré lui. Il tente de ne pas montrer que ça le travaille mais son regard fuyant ne laisse pas trop de place au doute à cet instant, alors qu’il s’imagine déjà devoir jongler à l’avenir pour pouvoir goûter à d’autres moments à deux comme celui-ci. Des moments qui ne pourront probablement pas être aussi improvisés s’ils doivent penser à qui peut les voir, et à quels soupçons ils risqueraient d’éveiller. Ils ne sont de toute façon pas dans une relation officielle et ils ne le seront peut-être jamais alors Eddie doit s’y faire, mais c’est compliqué d’être d’une certaine façon celui qu’elle cache.
Ce moment paraît encore plus précieux quand il réalise que l’avoir rien qu’à lui est un luxe qui ne lui sera pas accordé aussi souvent qu’il pourrait le vouloir, alors Eddie veut profiter de cette soirée comme s’il ne devait plus y en avoir aucune autre. Il ne sait pas quand il aura de nouveau l’occasion de la retrouver après ça, il veut croire que la fréquence de leurs moments à deux va véritablement changer malgré les barrières qu’ils se mettent encore mais il n’en a toujours pas la garantie. Halston est en tout cas à ses côtés aujourd’hui et ça fait trop longtemps qu’ils n’ont pas goûté à une vraie intimité tous les deux, et trop longtemps aussi qu’il attend de renouer physiquement avec elle parce que leur première fois était un rêve dont on l’a tiré trop brusquement. Ils ne courent pas le risque d’être surpris chez lui mais Eddie a des voisins avec lesquels ses rapports sont déjà un peu tendus, et pour le coup ce soir il pourrait bien les faire profiter d’une forme inédite de nuisances sonores. Ils l’ont connu bruyant avec sa musique jusqu’ici, et ils vont découvrir que la discrétion n’est pas non plus le mot d’ordre entre les murs de sa chambre. Car pourquoi se priverait-il pour eux ? Il n’a jamais ramené la moindre conquête chez lui en l’espace de trois ans, ça devrait limite les rassurer qu’il ait enfin un semblant de vie sexuelle alors ils feraient mieux de lui laisser un mot de félicitations dans sa boîte aux lettres au lieu de venir lui prendre la tête la prochaine fois qu’ils le verront - s’ils parviennent à l’attraper, ce qui n'est jamais gagné avec lui. Halston semble subitement s’inquiéter de l’épaisseur de ses murs mais ça ne devrait pas être leur problème là tout de suite, et il ne veut surtout pas qu’elle puisse se restreindre dans quoi que ce soit à cause de ça. « On s’en fout d’accord ? » il lui souffle avant de sceller leurs lèvres pour chasser l’idée qu’ils devraient se limiter en terme de décibels ce soir, mais aussi pour fuir ce regard qu’elle pose sur lui et qui le fait chanceler. Un regard qu’il retrouve néanmoins bien vite alors qu’il s’apprête à lui faire découvrir sa chambre, où toutes les folies devraient être sous peu permises. « Ce soir c’est toi, moi, et personne d’autre. » À la limite ses voisins il en fait son affaire mais Halston n’a pas à s’en soucier, et il lui offre bien vite de quoi se changer les idées en lui faisant ressentir son envie grandissante de ne faire qu’un avec elle. Elle veut être consumée par ses soins et il va la prendre au mot, un simple contact avec son entrejambe semble déjà raviver les braises de leur première nuit ensemble alors il ose à peine imaginer l’intensité avec laquelle leurs deux corps vont renouer après ça.
Le jour où Halston n’aura plus à parler de son ex-mari, n’était pas encore arrivé. Elle n’avait pas été obligée de le mentionner, mais cela avait donné plus de poids à sa justification à son sens. L’agente de stars ne pensait pas que son protégé se comparerait à ce point avec lui, il lui donnait une importance qui n’avait pas lieu d’être. Néanmoins, elle pouvait croire qu’il suscite une certaine curiosité de sa part, il était l’homme avec qui elle avait partagé sa vie après tout, celui dont elle avait porté le nom. Elle s’intéressait elle-même pas mal au passé de ses partenaires, parce qu’elle aimait savoir ce qui les avait forgés. La brune semblait encore bien loin d’être à ce niveau d’intimité avec Eddie, mais elle apprenait tout de même des choses intéressants sur lui, son rapport à la célébrité notamment. Elle venait de se trouver un nouveau point commun avec lui, parce qu’elle aussi préférait marquer son domaine par ses réalisations, ce qui était plus compliqué pour elle que pour lui, vu qu’elle était dans l’ombre. Derrière chaque grande star se trouvait pourtant un agent, elle tenait là une phrase du tonnerre pour promouvoir son agence. Il était encore plus ambitieux qu’elle, à vouloir inspirer les prochaines générations de danseurs, Halston n’irait pas jusqu’à dire qu’elle voudrait être un modèle pour les agents artistiques de demain, faire briller de mille feux ses acteurs était déjà amplement suffisant à ses yeux. « Je dois dire que tu as un très bel objectif, tu vises haut, mais il vaut mieux viser toujours plus haut plutôt que de se contenter d’être moyen. » Elle avait l’impression d’entendre son père parler à sa place, Henry sors de ce corps. L’américaine n’était certainement pas la femme qui l’encouragerait à se contenter de peu, au contraire elle voulait même qu’il soit polyvalent, que son cœur soit partagé entre le cinéma et la danse. Plus le temps passait et plus elle comprenait qu’il était plus courant dans son pays de jongler avec plusieurs métiers qu’ici, mais elle ne désespérait pas pour autant, tant qu’elle était son agente elle avait toujours la possibilité de le faire passer devant une ou deux caméras.
Il lui disait que la vie était courte, elle n’aimait pas vraiment qu’il utilise cet adage de cette manière. Elle n’était pas très longue certes, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’il pouvait prendre tous les risques possibles et inimaginables à cause de ce prétexte. « Fais attention à toi, tout de même… » Qu’elle lui conseilla en baissant de tonalité, elle ne voulait pas se prendre pour sa mère, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de lui glisser cette petite phrase. Halston ne savait pas comment il roulait lorsqu’il était tout seul, mais elle était prête à parier qu’il était bien moins sage lorsqu’il n’était pas accompagné. Néanmoins, il ne devait pas être dans l’excès de vitesse tout le temps, sinon il n’aurait jamais eu le temps de remarquer qu’elle se trouvait sur ce pont, qui avait tout changé. Ils parlèrent à nouveau de temps, plus précisément de celui qu’il accorderait l’un à l’autre. Elle lui fit de premières propositions, une plutôt claire et une seconde plus vague, qui ne leur permettrait pas vraiment de savoir combien de fois ils se verraient par semaine exactement. Il trouvait que cela manquait de spontanéité, mais elle ne voulait pas lui promettre des choses qu’elle ne serait pas capable de tenir. L’agente de stars était étonnée de la réflexion de son protégé, qui avait l’air de tenir à la voir quand et où il le voulait. Il espérait qu’ils aient une relation assez décontractée, alors qu’elle ne l’avait jamais été. Il en attendait beaucoup cet Eddie, mais elle n’avait pas envie de le souligner, parce qu’elle craignait de se tirer une balle dans le pied en le faisant. « On va s’arranger d’accord ? Il existe toujours des solutions, on peut en trouver pour tout. » Elle préférait se montrer optimiste, plutôt que de voir le côté compliqué de la situation. Elle souhaitait qu’ils avancent doucement mais sûrement, plutôt que de se voir courir à en perdre haleine et se prendre un gros mur. Halston avait déjà perdu assez de dents comme ça avec Nolan.
Quand elle y repensait, Eddie et elle n’avaient vraiment pas eu de chance. Halston avait connu plus d’intimité lorsqu’elle vivait avec ses parents, ses frères et sa sœur dans une villa plutôt qu’en ne vivant qu’avec une demoiselle dans une petite maison. Sophia l’avait beaucoup trop habituée à être absente, elle s’était donc lâchée non seulement parce qu’elle était ivre, mais aussi parce qu’elle n’avait pas peur que celle-ci ne rentre à n’importe quelle heure. Les choses étaient encore différentes ici, elle n’avait pas fait l’amour dans un appartement depuis bien longtemps, elle n’avait donc pas eu à se soucier du voisinage depuis une éternité. Le danseur n’avait pas envie de s’en soucier le moins du monde, alors qu’il serait le premier -et le seul- à recevoir des plaintes. Il ne lui laissera pas le temps de lui répondre, mais elle eut un petit sourire juste avant que leurs bouches ne se combinent. Eddie souligna qu’il n’y avait que ce soir et c’était bien vrai, même ses chats ne seraient pas de la partie même si eux aussi auraient le loisir de tout entendre. « Enfin seuls. »
Another night, another day goes by I never stop myself to wonder why You help me to forget to play my role You take my self, you take my self control
Ses ambitions plaisent à Halston mais ça n’a rien d’étonnant venant d’une agente qui a toujours voulu le meilleur pour lui, depuis leur rencontre. Eddie n’oublie pas qu’elle avait le projet de le lancer comme acteur très vite après son premier rôle décroché dans un film qui n’aura pourtant pas marqué l’industrie cinématographique, et elle n’a encore pas manqué de lui signifier récemment qu’elle lui trouverait d’autres contrats publicitaires pour le remettre à flot financièrement. Il est quand même difficile à suivre Eddie, il y a quelques mois encore il ne jurait que par la danse et ne voulait pas entendre parler de la moindre proposition qui ne tournerait pas autour de celle-ci mais il évolue et sa façon de penser aussi, et semble de plus en plus disposé à considérer les autres options qui peuvent s’offrir à lui. Est-ce parce qu’il sait inconsciemment qu’il ne pourra bientôt plus danser ? Il erre en plein déni par rapport à ça mais il paraît pourtant préparer le terrain pour rebondir pendant la pause qui lui sera infligée, lui qui était pourtant si fermé autrefois à l’idée de se consacrer à autre chose qu’à sa passion. Il ne peut pas non plus nier que l’évolution de ses rapports avec Halston le motivent à tâter d’autres terrains parce qu’il lui fait confiance, elle connaît sa situation et ce qu’il accepte ou non de faire alors il est tenté de la suivre aveuglément à présent. C’est elle qui lui a trouvé ce précieux contrat avec la marque de glaces, un contrat qui va faire du bien à son porte-monnaie alors la moindre des choses est de rester disponible et à l’écoute de ses prochaines trouvailles à présent. Eddie n’en reste pas moins fait pour la danse et cet objectif qu’il lui a confié il compte bien le remplir, car rien ne serait plus gratifiant pour lui que de marquer son domaine de son empreinte en devenant une référence pour de futurs danseurs. Pas lui mais son travail, c’est ça qu’il veut qu’on retienne en priorité et c’est bien pour ça qu’une brève célébrité ne l’intéresse pas, en tant que danseur il aspire à une reconnaissance plus noble et ancrée dans le temps. Voilà pourquoi on ne devrait pas le voir fouler le moindre plateau télé pour se vendre à l’avenir même si l’argent vient encore à lui manquer, il a trop les pieds sur terre pour ça et contrairement à beaucoup de gens Eddie ne perçoit pas son art comme un divertissement. Viser haut comme Halston le souligne ne lui fait pas peur, il a toujours eu des ambitions plus grosses que lui et ça n’est pas près de s’arrêter. Et s’inscrire dans une forme de médiocrité est encore moins pour lui, si Eddie n’a pas à rougir de son palmarès aujourd’hui c’est bien parce qu’il a abandonné l’idée d’être moyen depuis longtemps. Quand il se fixe un but c’est pour l’atteindre avec brio, la recherche de l’excellence a toujours été son moteur et c’est aussi à cause d’elle et du rythme de vie très exigeant qu’il s’impose qu’il s’épuisera avant l’heure.
Il étire un léger sourire après ça, alors qu’Halston lui demande de faire attention à lui. Elle parle de la moto mais lui entend autre chose ici. Il pourrait lui dire que c’est trop tard, qu'il n'a pas su faire attention quand il l'aurait dû mais pour ça il serait forcé de lui avouer ce qu’il lui cache depuis de longs mois. Eddie ne pouvait pas continuer à ce rythme sans risquer la blessure susceptible de tout remettre en question, le destin allait bien finir par lui mettre un gros stop à force de le voir refuser de se ménager et ça n’a pas loupé. Les conséquences sont là, sous ses yeux tous les jours, et il veut encore se convaincre qu’il contrôle. Ce n’est pas comme s’il avait un rendez-vous de prévu prochainement à l’hôpital, après tout. Halston ne sait rien de ses problèmes de santé et ce n’est pas maintenant qu’il s’est profondément enfoncé dans son mensonge qu’il se verrait sereinement lui en parler. Il ne sait d’ailleurs pas comment elle prendrait la chose et si elle réagirait d’abord en tant qu’agente, ou en tant que femme dont il s’est rapproché et qui semble tenir un peu à lui. Ce n’est pas bon pour lui dans tous les cas car elle finira par l’apprendre, de lui ou d’une autre façon, surtout si l’hôpital lui apporte la fameuse nouvelle qu’il redoute. Eddie ne veut pas y penser mais il y est contraint, de plus en plus, notamment avec une telle remarque venant d’Halston qui le secoue bien plus qu’elle ne doit s’en douter. « Je fais très attention t’en fais pas. » il réplique avec conviction alors qu’il ne pourrait pas lui sortir un bobard plus énorme que celui-là. Eddie a arrêté de faire attention il y a un paquet d’années même si en réalité il n’a jamais été un garçon très raisonnable. Aujourd’hui les risques il les accumule aussi bien sur un parquet de danse que sur une moto, c’est la vie qu’il a choisi de mener et c’est aussi la vie qui le perdra. Il ne veut pas inquiéter Halston car elle semble mine de rien pouvoir s’en faire assez facilement pour lui, sans qu’il sache encore une fois si c’est l’agente qui veut le garder opérationnel ou la femme qui l’apprécie assez pour accorder de l’importance à son état de santé. Eddie veut croire qu’elle s’attache tout comme lui car ça le rassurerait de ne pas être le seul gland qui se sente perdu par rapport à ce qu’il ressent. Mais quand elle dit qu’ils doivent faire en sorte de se voir plus souvent il se demande s’il n’en espère pas déjà trop, surtout avec ce qu’elle laisse entendre après ça. Les prochaines fois qu’ils se verront pourraient être très calculées et il n’est pas fan du concept, car ça ne l’intéresse pas Eddie de vivre cette relation de cette façon, de se demander constamment si quelqu’un les verra, et de tout prévoir en fonction de ça. Il ne peut même pas espérer passer chez elle ou à son agence sans prévenir, il devra attendre son feu vert pour ça et ça le freine instantanément dans toutes les idées qu'il pouvait avoir. Il ne demande pourtant que ça de la voir mais il comprend que les choses restent compliquées, qu’ils doivent encore faire en fonction des autres et de leur image, au lieu de simplement écouter leurs envies en se foutant du reste. C’est une douche froide qu’il reçoit et Halston n’apaise rien en lui disant que des solutions existent, et qu’ils pourront s’arranger. C’est bien beau mais lui retient qu’ils ne sont pas libres de grand-chose, prisonniers d’un système qui n’est encore pas près de les voir s’afficher ensemble et pourtant ils lui ont fait un joli doigt d’honneur tout à l’heure avec ce mariage improvisé. Il est convaincu qu’Halston leur poserait moins de limites si elle était vraiment à l’aise avec lui, on ne lui retirera pas de la tête que son âge la freine toujours et qu’elle peine à entrevoir une suite à cause de ça. C’est peut-être aussi lui qui s’emballe, à s’imaginer que ce qu’ils partagent aujourd’hui pourrait découler sur autre chose alors que leur relation reste essentiellement charnelle, et dénuée de toute logique. « Hm. » se contente-t-il de répondre en affichant un visage fermé, car il n’a spécialement envie de lui accorder un « d’accord » présentement. Il se rend compte qu’ils n’ont peut-être pas les mêmes attentes et ça lui fait peur, il ne tient pas à se rétamer dans l’histoire alors c’est sûrement à lui de doser là. Ça pourrait l’amener à prendre de mauvaises décisions après ce soir, mais ça lui donnera peut-être aussi l’excuse qui lui manquait pour fuir comme un lâche au lieu d’assumer ce qu’il veut vraiment.
Si les moments comme celui-ci doivent être rares alors soit, il compte bien en profiter. Il ne sait pas quand Halston reviendra chez lui, si ça doit être aussi compliqué que tout le reste ce n’est pas dit qu’elle l’honorera souvent de sa visite alors Eddie veut marquer le coup, surtout après un mois d’abstinence. C’est fou quand il y pense, il a tenu trois ans sans le moindre problème mais un mois lui a paru insurmontable parce que ça revenait à se priver d’elle, et il semblerait qu’il soit déjà accro. Il avait bien dit durant leur première nuit ensemble qu’il se pensait victime d’un sortilège et il n’avait peut-être pas tort car il faut voir l’effet qu’elle lui fait, et la capacité qu’elle a de l’enflammer en posant à peine ses mains sur lui. Il prend feu au moindre contact avec l’agente alors il y a fort à parier que sa chambre gardera les stigmates de leur passage, tout comme ses voisins risquent de se souvenir longtemps de cette soirée. Eddie en a assez de considérer les autres dans une relation qui ne concerne qu’eux alors il envoie valser l’idée de pouvoir troubler la tranquillité de qui que ce soit malgré les efforts qu’il s’était engagé à faire. Il ne va pas réfréner son propre plaisir pour eux, pas alors qu’il a attendu ce moment pendant des semaines ce serait une nouvelle torture qu’il s’infligerait. Et il ne veut pas non plus qu’Halston puisse penser qu’ils doivent se limiter ce soir alors qu’il ne veut justement aucune limite entre elle et lui dans l’intimité de cette chambre, où ils sont enfin seuls comme elle ne manque pas de le souligner. « Ça m’a trop manqué. » il souffle à son oreille avant de laisser s’exprimer le désir qu’il a pour elle, sans la moindre retenue.
La sonnerie du réveil le tire plus brutalement de ses songes que les autres jours et Eddie n’aurait pas été contre une petite heure de sommeil en plus pour bien récupérer de la soirée de la veille. Ce réveil est néanmoins bien plus paisible que l’intrusion inattendue d’une rouquine, ici ils ne risquent pas d’être surpris par qui que ce soit à part éventuellement ses chats mais ils n’ont pour une fois pas eu le libre accès à cette chambre durant la nuit. Eddie s’éveille progressivement au côté d’Halston et se déplace alors au plus près d’elle pour embrasser son épaule. « Bonjour. » Sa voix est un peu cassée et ses yeux peinent encore à s’ouvrir complètement, s’il n’avait pas un boulot à honorer il traînerait volontiers au lit car le fait de s’en être encore donné à cœur joie tous les deux l’a exténué. Ils se sont d’ailleurs couché sans remettre le lit dans son bon axe et cette vision l’amuse quand il s’en rend compte en notant qu’ils sont légèrement de travers par rapport au mur en face d’eux. « Petit-déjeuner ? » C’est proposé tout naturellement car il ne se voit pas mettre Halston dehors sans rien d’autre dans le bide que le repas coréen de la veille. Elle a la chance de ne pas être précipitée vers la sortie comme lui l’a été un mois plus tôt chez elle alors autant en profiter, ce n’est pas dit qu’Eddie ait grand-chose à lui offrir en dehors d’un café et de quelques tartines mais ce sera déjà ça. Et s’il peut prolonger encore un peu le fait de l’avoir chez lui il est évidemment preneur, comme il ne sait pas quand elle reviendra ni même quand ils se reverront, précisément.