« Si c'est vraiment ta sœur... encore une occasion manquée de nous connaître plus tôt, on va bientôt pouvoir faire toute une liste. » J'acquiesce silencieusement de la tête, songeur. Elle a absolument raison. Ce serait quand même une sacré coïncidence que ce soit de Meaghan dont elle me parle ! Ma sœur vient à peine d'arriver en ville, ce serait vraiment incroyable. A croire que les astres s'amusent à nous faire comprendre à quel point nous sommes plus liés que nous le pensions, à quel point nous avons des histoires communes. Peut-être même ai-je déjà croisé Madison à Londres dans la rue, lorsque nous étions enfants. Cela ne m'étonnerait même plus désormais, tant tout cela me semble irréel. Ou alors le destin nous montre toutes les façons grâce auxquelles nous aurions pu nous connaître, mais non, il fallait que ce soit dans son bureau, pour mon mariage. Foutue ironie. J'ai l'impression d'être dépassé les événements, de ne pas vraiment tout contrôler. De n'avoir même rien contrôlé jusqu'à présent. Et si tout était prévu ? Que je doive épouser Lauren, que Madison se mette sur mon chemin et chamboule tout, que nous entamons une relation interdite... Si tout est prévu, que sera la suite ? Je me le demande sincèrement. Je romps avec Lauren et fais ma vie avec l'anglaise ? Ou alors nous finissons par nous séparer, briser, et elle parlera de moi à son futur mari comme d'une erreur du passé. Que va-t-il se passer ? Tout ce stress va-t-il finir par nous bouffer ? Est-ce qu'on va se hurler dessus, se faire la gueule ? Ira-t-elle voir Lauren ? Lui relèvera-t-elle tout le jour du mariage ? Il y a tant de scénarios possibles et inimaginables... Mais aucun ne m'effraie réellement. Si ce n'est ceux où nous finissons par nous détester l'un et l'autre. Je ne veux pas que ça arrive, jamais. Mais j'attends curieusement de voir ce que les cieux ont préparé pour nous, si c'est bien là-haut que tout se décide évidemment. La seconde remarque de Madison me tire de mes pensées et je ris doucement en imaginant la scène. Pas sûr que ce soit une bonne idée. Sean fait presque deux mètres, et Nathan est en fauteuil roulant. Il y aurait un nette désavantage à en prendre un pour taper l'autre, le jeune Potter finirait rapidement en miettes. Mon frère est une vraie montagne de muscles. Moi qui étais surpris en apprenant que Nathan n'avait pas expliqué à Madison les raisons de son handicap, je ne suis pas au bout de mes surprises ! J'apprends qu'il a joué la comédie pendant un an, faisait croire que tout allait bien. N'ayant même pas prévu que son père était décédé. Est-ce lié au fait qu'il soit désormais en fauteuil roulant ? Je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'un tragique événement est intervenu dans la vie du jeune homme, le marquant à jamais. Je ne le pensais pas aussi mystérieux, aussi secret... Ça doit pas être facile pour toi Mad', je suis désolé. dis-je en lui offrant un sourire réconfortant. Elle me parle alors de son défunt oncle, du mauvais homme qu'il était, du fait que sa mort ne l'avait pas affectée, et qu'elle était même prête à penser que Nathan avait une implication dans son décès. Cette idée me fait froid dans le dos, mais elle n'est pas si tirée par les cheveux que ça. Je viens tendrement poser ma main sur sa cuisse, la route est dégagée je peux tenir le volant d'une seule main. Ça va aller. Je sais que tu dois te poser de nombreuses questions, mais les réponses n'arriveront qu'au moment opportun. Nathan finira bien par tout t'expliquer, j'en ai la certitude. Et sinon je l'y forcerai moi-même ! finis-je sur une note un peu plus amusante. Niveau famille bizarre la mienne n'est pas mal non plus tu sais... souris-je en coin. Et encore, je suis loin de tout savoir. Je ne sais rien des coups reçus par mon grand frère durant sa jeunesse, je n'en ai aucune idée. Je parle surtout de l'emprise de mon père, de la compétition constante avec mon frère et ma sœur, et de ma mère qui a toujours essayé de contrôler nos vies pour nos protéger. Je suis sûr que ça ira, tu feras tout pour ne pas reproduire les erreurs de ta famille. Tu n'as pas à t'inquiéter.
La route se poursuit, Madison et moi essayons de meubler comme nous le pouvons le trajet sans retomber sur des sujets qui nous font comprendre que tout cela se finira bien un jour. Nous sommes là pour profiter, pas déprimer. Même si c'est assez dur, de se dire qu'il y a un tas de choses qu'on ne pourra jamais faire ensemble, qu'on ne pourra pas découvrir tous les deux. Ce sentiment de fatalité est désagréable, mais nous avons pris notre choix. Vivre ça plutôt que de ne vivre rien. Accepter de se faire du mal pour nous procurer tant de bien. Il n'y a pas de mauvaise surprise, nous étions au courant depuis le début, depuis la seconde où nos regards se sont croisés. Rien ne seraient faciles entre nous, absolument rien. C'est une histoire à durée déterminée, dont la date de fin est encore incertaine. Mais elle est là, l'épée de Damoclès au dessus. Et quand elle tombera, ça fera mal. Très mal. Je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais dû me montrer moins égoïste, et de plus penser à l'anglaise. J'aurais dû la repousser dans l'ascenseur, la faire fuir. Nous en aurions soufferts mais bien moi que ce sera le cas la prochaine fois. Chaque seconde qui passe nous rapproche l'un de l'autre, nous fait nous attacher un peu plus. Et cela rendra notre séparation encore plus déchirante, douloureuse. J'aimerais lui éviter cela, vraiment... Mais j'ai besoin d'elle dans ma vie, alors je la garde. Je ne pense qu'à moi et mon bien-être, je le sais parfaitement. Mais c'est comme ça, je vais savourer chaque instant passé en sa compagnie et quand ce sera la fin, je la laisserai tomber sans pouvoir y faire quelque chose. Je rejoindrai alors Lauren pour le restant de mes jours. Nous finissons par atteindre Rockhampton. Il fait beau, la ville est plutôt sympa à traverser en voiture. Toutes les statues bovines présentent sur le chemin nous font irrémédiablement parler de nourriture. Et un sujet en entraînant un autre, je me retrouve à parler des mes origines plus en détail à Madison. D'où je viens, mes attaches, mes affinités. Tout compte fait, je ne suis que très peu anglais. Je ne connais rien du pays, ni de la culture. Je suis bien plus américain, et dans une moindre mesure italien. Mais presque pas anglais. Sur ce point je vais te décevoir : je ne parle pas un mot d'italien. dis-je en éclatant de rire devant sa mine déconfite. J'étais un enfant assez... rebelle dirons-nous. J'ai tout fait pour me dresser contre mes parents, j'ai donc toujours refusé d'apprendre la langue natale de ma mère. expliquais-je en repensant à cette période. J'évite de trop en dire, de lui avouer à quel point l'ambiance était malsaine à la maison. Au final, je regrette de ne pas avoir appris italien. Ce n'était qu'un caprice d'enfant, qui a fait beaucoup de mal à ma mère. Et en plus, ça m'aurait permis de charmer un peu plus Madison. C'est encore une punition divine, le karma comme on dit. Arrête de faire ton anglaise. je dis en souriant, taquin. Je pense qu'on reste assez de temps pour que je puisse manger un steak-frites et un fish and chips, ne t'en fais pas. ajoutais-je, toujours le sourire aux lèvres.
Nous traversons Rockhampton pour arriver à Yappoon. Sans perdre plus de temps, nous traversons le luxueux hôtel et rejoignons rapidement notre appartement. Madison est sous le charme et je suis ravi que cela lui plaise. Si ça n'aurait pas été le cas ce n'était pas grave, nous aurions annuler ici et cherché un hôtel qui lui conviendrait, il y en a plusieurs aux alentours. Nous visitons rapidement les lieux puis décidons de ne pas perdre plus de temps pour aller profiter de la plage, que nous pouvons déjà admirer de la terrasse. Nous nous changeons et je viens presser mon corps contre celui de l'anglaise pendant qu'elle cherche quelque chose dans sa valise. Son bikini la met en valeur de façon très sexy et je dois avouer que cela ne me laisse pas indifférent, bien au contraire. Surtout que je sais ce qui se cache en dessous et à quel point elle est douée pour jouer à des jeux d'adultes... Je me souviens encore de ces moments passés au château, dans la chambre, dans le bain... J'avais rarement pris autant de plaisir avec une femme, pour ne pas dire jamais. Alors évidemment, je ne reste pas insensible quand je la vois dans cette tenue. Je viens la caresser lentement, l'embrasse à plusieurs endroits. Mais finalement je m'éloigne, pour me calmer et ne pas faire dériver les choses. D'abord la plage, nous aurons tout le temps plus tard pour profiter pleinement de nos retrouvailles. J'éclate de rire quand elle me parle de lui faire porter le voile. Non, j'ai aussi envie de me rincer l'oeil sur la plage. Tant pis, j'irai me battre avec tous ceux qui te reluquent de trop près. Si je finis en mauvais état c'est de ta faute. Je lui vole un baiser et nous quittons l'hôtel pour nos rendre sur la plage.
« Il ne va pas falloir se coucher trop tard alors... » me dit-elle alors que ne prévoyons de nous lever tôt pour profiter de la piscine avant d'aller en ville. Je la fixe, un sourire coquin sur les lèvres. On verra. dis-je simplement. Loin de moi l'idée de passer pour un pervers qui ne pense qu'à ça, mais je suis obligé d'y penser dans les circonstances actuelles. Et je vois bien dans ses yeux qu'elle y pense aussi, à ce que nous ferons très certainement ce soir. Même si tout peut arrivé, nous n'avons pas un planning de préparé avec des horaires à respecter. Peut-être serons-nous trop fatigués une fois au lit. Mais pour l'instant, j'espère bien pouvoir profiter de ses caresses et de ses baisers une fois dans l'intimité de notre chambre. J'ai très envie d'aller aux cascades, bonne idée. lui répondis-je alors que nous arrivons sur la plage. C'est un bonheur de sentir le sable fin sous mes pieds, glisser entre mes orteils. J'adore la mer, vraiment. J'allais souvent me baigner à New-York. Et en arrivant en Australie, j'ai très vite essayer de surfer. Sauf que je n'étais pas très bon alors j'ai rapidement abandonné. Je devrais essayer à nouveau une fois, peut-être. Nous étendons nos serviettes et je viens m'asseoir devant elle, n'ayant pas d'autre choix que de me soumettre à la volonté de l'anglaise. Elle se met à califourchon sur moi et commence à m'appliquer de la crème, sur le visage puis le torse. Je ne fais pas attention aux gens qui passent près de nous ou qui nous regardent bizarrement car notre position est assez explicite, je n'en ai que faire. Je n'ai d'yeux que pour Madison à cet instant, mon regard se perdant dans l'océan qu'est le sien. Je pourrais passer des heures ainsi, yeux dans les yeux. Tant les siens sont magnifiques, tant il m'est agréable d'essayer de comprendre ce qu'elle ressent, lire ce qui s'y cache. Je remarque d'ailleurs que ses yeux ne sont pas complètement bleus, un peu de vert s'y entremêle. Et je suis encore un peu plus sous le charme de son regard ensorceleur. Puis je m'allonge sur le ventre quand elle me le demande et profite de ses mains parcourant mon dos. Madison m'apprend qu'elle est fille unique, ce qui explique pourquoi elle apprécie tant Nathan et Jamie. J'acquiesce, la comprenant parfaitement. Ma relation est ce qu'elle est avec Sean et Meaghan, mais je suis heureux de les avoir. Je ne sais pas ce que se serait d'être fils unique. Aaaah d'accord, le mystère s'éclaircit. m'exclamais-je quand j’apprends pour son meilleur ami. Moi qui m'étais imaginé tous les scénarios possibles au restaurant, notamment un petit copain ou une aventure. Au final ce n'était rien. De toute façon je n'y pensais plus, puisque la jeune femme est mienne désormais. C'est à mon tour de m'occuper de l'anglaise, et je lui demande de s'allonger pour venir me mettre sur elle et m'occuper à mon tour de son dos. Mes mains parcourent son corps, je touche toute la peau que je peux toucher. Rien que cela ça m'avait manqué. Je viens d'ailleurs lui avouer la terrible tentation qu'elle représente pour moi au creux de l'oreille. « Si tu as déjà du mal à te tenir maintenant qu'est-ce que ça va être lorsqu'on sera de retour à l'hôtel... » Je plonge mes yeux dans les siens maintenant qu'elle me fait à nouveau face. J'espère juste que c'est bien insonorisé. dis-je sans détourner le regard, aguicheur. J'attrape le tube de crème pour en mettre sur une de mes mains pour je l'étale en frottant avec l'autre main, avant de l'appliquer sur Madison. Ce n'est pas en me parlant de punition que tu vas me décourager tu sais ? je souris en coin. Je suis vraiment tenté de commencer par son ventre, et par remonter lentement vers sa poitrine qui me semble très accueillante vue d'ici. Mais... je décide de commencer par son visage, frottant délicatement ses joues. Loin de moi l'idée de me contenir, plutôt de faire languir la jeune femme. Je presse mes mains délicatement contre ses joues pour faire un peu ressortir ses lèvres en " O " et je viens l'embrasser tendrement. Tu es adorablement craquante comme ça. ris-je doucement en reprenant ce que je faisais, m'attaquant à son front désormais. Je passe sur son nom, ses oreilles aussi, son cou. Une fois que j'en ai terminé avec son visage, je reprends de la crème et commence par ses épaules, puis ses bras. J'arrive au dessus de la poitrine, je la regarde dans les yeux avec une lueur d'amusement. Je finis quand même par passer sur ses seins, mais seulement les parties apparentes. Je me retiens de glisser ma main dans son haut, me rendant compte que quand même, nous ne sommes pas tous seuls. Puis je finis avec son ventre, délicieusement plat. Voilà ! Je me suis bien comporté ? Je passe mon doigt sur son nez pour étaler un peu de crème que j'avais oublié. Puis je roule sur le côté pour me mettre sur ma serviette. Les bras croisés derrière la tête, je fixe le ciel bleu au dessus de nous. Le temps est magnifique aujourd'hui. me réjouis-je. Tu veux aller te baigner ou bronzer un peu pour commencer ? je demande en relevant les yeux vers elle. Les deux options me vont, je ferai ce qu'elle a envie de faire.
En décidant de se rapprocher de lui plutôt que de l'éviter, Madison avait l'impression d'avoir pris les choses en main, d'avoir pris un peu de pouvoir sur le présent, elle avait la sensation qu'elle ne subissait pas tout, elle n'avait aucun pouvoir sur le passé, mais peut-être qu'elle en aurait sur le futur. Si elle s'était contentée d'être cordiale lors de la panne d'ascenseur, si elle ne lui avait pas proposé de se sacrifier pour lui, elle ne savait pas dans quelle situation elle se serait retrouvée, peut-être que la voir insensible à son charme l'aurait poussé à changer la tendance ou alors il n'aurait strictement rien fait et elle se serait trouvée horriblement seule, spectatrice de son mariage. Est-ce qu'elle l'aurait supporté ? Elle n'en savait rien, elle aurait très certainement eu une grosse part de frustration de n'avoir passé qu'une après-midi avec lui, de n'avoir été qu'un vulgaire coup, mais peut-être qu'elle aurait fini par avaler la pilule, par accepter les choses comme elles étaient, après tout elle ne le voyait pas comme l'homme de sa vie, elle le connaissait trop peu pour ça. Cependant, elle ne pouvait nier qu'il avait un fort pouvoir d'attractivité, qu'il était le second coup de foudre de sa vie, elle pouvait même dire qu'il avait été encore plus foudroyant que le premier tellement qu'il l'avait saisi dès le premier regard, la laissant sans voix l'espace d'une minute alors qu'elle devait répondre aux questions d'une personne avec qui elle parlait au téléphone. Julian lui dit qu'il n'était pas sûr que son idée soit bonne, elle ne savait pas vraiment pourquoi puisqu'elle ne savait pas du tout à quoi ressemblait son frère, elle ne se doutait pas que c'était un géant très musclé, elle s'imaginait qu'il était à peu près pareil que lui physiquement. « Aurais-tu pitié de Nathan ? Tu ne devrais pas, il ne veut pas qu'on ait pitié de lui. »L'organisatrice d'événementiel comprenait ce souhait, ça devait être fortement agaçant que tout le monde nous regarde avec un air attristé, plein de mansuétude, cela n'aidait en rien, ce n'était pas ça qui allait lui faire retrouver l'usage de ses jambes. Son amant n'imaginait pas son cousin comme ça, en même temps peu de personnes devaient l'imaginer comme ça voir aucune, un minois comme le sien ne présageait pas autant de mystères. « Quand il vivait encore sous mon toit je n'avais pas l'impression d'être en face d'une personne, mais d'un mur... Il est partit une semaine sans dire un mot, il est revenu comme une fleur et j'ai craqué, j'ai passé mes nerfs sur lui du coup il a décidé de s'en aller... je le regrette un peu. Je ne sais pas ce qu'il devient maintenant, s'il va mieux depuis mon anniversaire... » Elle pourrait lui passer un coup de fil, mais elle ne savait pas, savant pertinemment qu'elle finirait sur le répondeur. La jeune femme ne fera aucune remarque sur le fait qu'il ne conduise qu'avec une seule main, contrairement à leur départ, le chemin était plus sûr et elle appréciait ce geste, elle déposa sa main par-dessus la sienne avant de coincer sa main sous ses doigts. « Pour pouvoir me parler de tout ça il faudrait déjà qu'il me voit, mais vu qu'il ne fait aucun pas vers moi et que je ne fais aucun pas vers lui... » Foutue fierté quand elle nous tient.« Pourquoi la tienne aussi ne te met pas au courant quand il y a un décès ? Ou parce qu'elle t'oblige à te marier à une femme en particulier ? »Elle doutait de la première option, mais elle avait bien envie de savoir pourquoi il considérait sa famille comme bizarre. « D'ailleurs ta sœur & ton frère ils en pensent quoi de tout ça ? » Il n'en avait pas parlé dans le bain, du moins elle ne s'en souvenait pas. S'ils étaient tous les deux pour son union avec Lauren-Rose, cela craignait franchement pour lui, mais aussi pour elle puisque s'ils étaient à amener à découvrir son identité, son rôle ils risquaient de tout faire pour l'éloigner de lui, d'eux, ainsi son amitié naissante avec celle qu'elle pensait être sa frangine serait foutue... « On ne peut pas tout contrôler, encore moins des êtres humains... » Enfin Julian se laissait contrôler par ses parents, mais il avait failli en commençant une liaison avec elle...
Mine de rien sept heures de trajet en voiture c'était un super moyen pour faire plus amplement connaissance, il n'y avait rien pour les distraire étant donné qu'il n'y avait pas de bouchons ni de personnes roulant comme des malades, tout ce qu'ils avaient à faire c'était discuter, mais c'était tant mieux dans un sens, cela leur permettait de se déconnecter de tout, de vivre quelque chose de simple. Apprendre à le connaître un peu plus à chaque heure ne ferait qu'amplifier son attachement pour lui, mais qu'elle s'attache un peu plus ou un peu moins ne faisait aucune différence, c'était avec lui qu'elle voulait passer ces trois jours et personne d'autre. Madison n'était pas le genre de personne à faire de la dépendance affective, elle était tout à fait capable de vivre seule, d'être célibataire de longues périodes sans ressentir un vide monumental, elle n'était pas du genre à enchainer les relations, à préférer être mal accompagnée plutôt que d'avoir des trous béants dans sa vie sentimentale, mais Julian venait bousculer tous ses principes. Elle ressentait le besoin d'être avec lui, d'entendre sa voix, de voir son sourire, de toucher ses cheveux, de s'emparer de ses lèvres charnues, de sentir sa barbe contre sa peau... ce n'était pas un besoin vital mais presque, cela allait sûrement le devenir quand elle serait très attachée à lui. La jeune femme aurait bien aimé l'entendre la draguer en italien, mais il lui apprit qu'il ne parlait pas un seul mot, ce qui la laissa pantoise. Il lui expliqua qu'il avait refusé d'apprendre cette langue parce qu'il était rebelle quand il était petit, qu'il se dressait contre ses parents... un comportement qui était à l'opposé son attitude actuelle, mais où était donc passée cette rébellion ? Comment avait-elle pu disparaître comme cela ? S'était-elle affaiblit au fil des années au profit d'un besoin incommensurable de confort absolu ? Quand il était enfant il ne devait pas avoir autant de désirs qu'à présent, pas besoin de belles voitures, de belles montres, de beaux costumes, de parfums... ce qui pouvait tout à fait expliquer son comportement de l'époque, il avait moins de choses à perdre. « Je vois tu étais un vilain garnement... enfin ce vilain garnement je l'ai un peu réveillé. »Dit-elle avec un large sourire. Si seulement elle pouvait lui insuffler un vent de révolte, un tellement fort qu'il déciderait de quitter sa fiancée sur-le-champ... mais elle pouvait toujours rêver, elle n'enclencherait peut-être jamais une telle envie, elle ne se pensait pas indispensable à sa vie. Il lui disait d'arrêter de faire son anglaise, ce à quoi elle darda :« Et toi arrête d'être un anglais indigne. »Ce n'était peut-être pas de sa faute s'il était aussi peu british, ses parents ne devaient pas lui avoir transmis la culture anglaise comme ses parents l'avaient fait, il allait falloir qu'elle corrige un peu le tir. Il lui disait qu'ils auraient assez de temps pour manger les deux plats, mais cela ne l'enchantait pas. « On ne va pas manger que des patates quand même, ce n'est pas très équilibré. » Quand elle partait en vacances elle essayait toujours de varier ses repas au maximum, encore plus quand elle mangeait aux restaurants.
Ils étaient loin de tout, de leurs connaissances, de leurs obligations et pourtant il fallu attendre qu'ils se retrouvent à l'intérieur de l'hôtel pour devenir tactiles, lorsqu'ils s'étaient retrouvés devant l'hôtel elle n'avait pas osé lui prendre le bras, un peu comme si dans sa tête ils étaient toujours à Brisbane, qu'elle devait toujours faire attention... Madison se lâcha une fois dans les couloirs, il n'y avait pas grand-monde mis à part les employés alors elle était plutôt sereine. S'ils n'avaient pas plusieurs choses à faire de leur fin de journée, elle se serait très certainement jeter sur lui après qu'il ait fermé la porte d'entrée de leur appartement, mais là elle était particulièrement sage, c'était plutôt lui qui se laissait aller, il n'avait pas hésité pour se coller à elle, la caresser et lui déposer quelques baisers. L'organisatrice d'événementiel se laissait totalement faire, cela lui avait trop manqué pour qu'elle le repousse vivement et puis il n'était pas si libidineux que ça, il n'avait pas glissé ses mains sous son bikini alors qu'il aurait aisément pu le faire. Julian avait reprit ses esprits en s'éloignant, ils allaient enfin pouvoir sortir de la chambre. « Si tu finis en mauvais état c'est que tu n'es pas un Hercules digne de ce nom. »Plaisanta-t-elle. « Le plus sage reste d'ignorer les gens... toi aussi tu vas te faire mater avec un corps de dieu grec pareil, mais je me retiendrais de sortir les griffes, ça serait tout de même bête que je les abîme. »Chose qu'elle pourrait facilement faire étant donné qu'elle s'occupait particulièrement bien de sa manucure, ses ongles étaient toujours impeccables, longs, vernis, elle ne se les rongeait jamais elle en prenait vraiment le plus grand soin. Lors de leur ballade dans l'hôtel ils discutèrent de leur planning, enfin un planning qui n'en était pas vraiment un vu qu'ils n'avaient rien fixés, il y avait juste un ordre des choses qui semblait... logique, s'ils avaient assez de force pour tout faire, ce qui semblait être le cas puisqu'ils se rendaient à la mer plutôt que de rester tranquillement allonger dans leur grand lit. « Mon petit doigt m'a dit qu'il n'y aura pas que pour la baignade que tu ne seras jamais fatigué. »Dit-elle juste avant de siffloter d'une manière faussement innocente. Il aimait son idée de destination pour demain, ce qui lui semblait normal puisque ça serait sûrement leur meilleure, la plus apaisante.
Depuis qu'elle était en Australie Madison passait sa vie à la plage, il fallait vraiment qu'il fasse froid pour qu'elle arrête d'y mettre pieds, sinon elle y allait toujours au moins une fois par semaine, elle n'avait pas quitter la grisaille de Londres pour rester enfermer dans son appartement ou pour sortir uniquement en ville. Malgré tout elle ne se lassait jamais d'y aller, surtout qu'elle avait tout un tas de plages à découvrir, toutes aussi resplendissantes les unes que les autres, celle de Yeppoon possédait un vert eau particulièrement lumineux, c'était un paysage digne d'une très belle carte postale, ce qui allait sans nul doute lui laisser de très bons souvenirs. Cette sortie était l'occasion idéale pour une petite séance de massage, séance durant laquelle il la dévisagea. Cela ne la gênait pas, elle était concentrée sur sa tâche alors elle n'y prêtait pas trop attention. La jeune femme se laissa aller à quelques confidences, ce qui avait l'air de rassurer Julian qui avait l'air content de savoir à qui elle avait parlé au téléphone.« Quel enthousiasme... tu pensais que c'était l'homme que j'avais embrassé c'est ça ? » En y repensant il le connaissait peut-être vu qu'il connaissait Jamie, elle ferait mieux de ne pas trop en parler ou cela risquait de devenir... houleux, il risquait de deviner qu'elle pouvait difficilement éviter Charlie éternellement avec cette connaissance commune. Il ne risquait pas de l'embêter avec ce sujet alors que c'était à son tour de la tripoter, cela allait lui changer les idées. Julian lui fit rapidement comprendre qu'elle le tentait, ce qui la fit imaginer ce qui allait se passer à l'hôtel quand ils allaient devoir se changer pour aller au restaurant... cela ne risquait pas de se passer comme le premier déshabillage. Il lui dit qu'il espérait qu'il y avait une bonne insonorisation, ce qui lui fit lever un sourcil.« Tu es en train d'insinuer quoi là ? Que je suis affreusement bruyante ? ... » Il confirma ce qu'elle pensait en lui disant que ce n'était pas une punition qui allait le décourager. « Ah oui ? Et une privation de sexe tu prendrais ça comment ? »Le gamin qui sommeillait en l'avocat semblait se réveiller puisqu'il s'amusait à la faire ressembler à un poisson rouge, elle fit la grimace lorsqu'il lui dit qu'elle était craquante comme ça. Il s'occupa du reste de son corps, ses mains n'étaient pas très baladeuses, mais elle pouvait voir dans son regard qu'il mourrait d'envier de franchir la limite. Au final il ne fera rien de bien choquant pour les autres personnes présentes sur la plage. « Mmmhh ça va... pas de punition pour toi ce soir. » Il était tellement occupé à lutter contre la tentation qu'il oublia d'étaler une partie de la crème qu'il y avait sur son visage. « C'n'est pas très sérieux comme boulot ça... »Le taquina-t-elle. Pendant qu'il regardait le ciel, elle ne pouvait s'empêcher de le contempler.« Le bronzage je m'en fiche surtout que je prends peu de couleurs... je veux aller dans l'eau.»
« Aurais-tu pitié de Nathan ? Tu ne devrais pas, il ne veut pas qu'on ait pitié de lui. » Je tourne vivement la tête vers Madison, presque choqué par ce que je viens d'entendre? Pitié de Nathan ? Absolument pas ! Non non, pas du tout ! C'est juste qu'à côté de Sean, il fait pâle figure. C'est le cas de presque tout le monde d'ailleurs, à côté de mon grand frère. Il est tellement grand et imposant, je suis le premier à complexer quand je me tiens à côté de lui. Alors que Nathan, en plus d'être en fauteuil roulant, fait petit et chétif. Mais ça, l'anglaise ne peut pas le savoir puisqu'elle ne connaît pas mon frère. Je n'y avais pas pensé en faisant la réflexion, tant cela semblait logique à mes yeux. C'est juste que Sean fait près de deux mètres, et c'est un adepte de la musculation depuis toujours. Une vrai armoire à glace. dis-je pour éclaircir mes propos. Malheureusement, je ne risque pas d'avoir de photo de Sean à lui montrer. Mais peut-être qu'elle le verra en vrai, un jour. Dans le pire des cas, ce sera à mon mariage. Dans le meilleur des cas... je ne préfère pas y penser. Il ne faut rien prévoir, rien espérer. Vivre au jour le jour, laisser les choses se faire. En repensant à Nathan, je comprends parfaitement qu'il ne souhaite pas de notre pitié. Ce doit être invivable de sentir tous ces regards sur soi, tout le temps... Je ne l'ai jamais regardé comme ça, même lors de notre rencontre. Je n'ai jamais rien vu d'autre qu'un jeune homme d'environ mon âge, partageant des intérêts communs. Rien de plus, mais surtout rien de moi. Je grimace légèrement en écoutant Madison m'apprendre que c'était un mur, et qu'un jour elle a passé ses nerfs sur lui. Je n'ai jamais vu la jeune femme s'énerver mais je sais qu'elle n'est pas du genre à se laisser faire, alors j'imagine assez facilement comme elle peut être quand elle s'énerve et ce ne doit pas être très sympa de subir sa colère. Je ne sais pas trop quoi lui répondre, si ce n'est d'essayer de l'appeler mais elle y a déjà sûrement pensé, et peut-être même déjà essayé. Alors je me contente simplement de venir caresser sa cuisse, affectueusement. Puis c'est à mon tour de lui en apprendre un peu plus sur ma famille. Je ne peux pas lui en vouloir de me poser des questions, je viens de lui tendre une perche après tout. Ma famille est... compliquée. Disons que les apparences comptent beaucoup, ainsi que la réussite. Mon père est un grand avocat, ma mère femme au foyer. Elle nous a toujours surprotégé, et mon père nous a toujours mis la pression pour qu'on réussisse. A la maison c'était assez tendu, il fallait toujours être le meilleur et réussir du premier coup... J'ai passé mon enfance à voir Sean et Meaghan comme des rivaux plutôt que comme ma famille. Et ma mère elle ferait vraiment tout pour nous, même les choix à notre place. C'est elle qui a parlé de l'idée du mariage à mon père, et qui a proposé Lauren. Repenser à tout cela me fait bizarre, je n'aime pas trop parler de ma famille mais Madison s'est confiée alors je dois en faire de même. J'espère juste qu'elle ne va pas prendre peur et décider de me fuir comme la peste, même si je pourrais le comprendre. Sean aime bien Lauren et il s'est toujours sacrifié pour la famille alors il pense que c'est à mon tour d'y metre du mien. Meaghan pense que je ne suis qu'une tête de mule qui refuse de voir les bons côtés de Lauren, elle pense qu'avec un peu de volonté je tomberai amoureux d'elle. Ce qu'elle peut être naïve parfois. Cette pensée me fait sourire doucement. Mais elle dit ça parce qu'elle ne me connaît pas, elle ne sait pas que je n'ai jamais été amoureux. Comment le saurait-elle ? Ce n'est pas comme si j'avais ce genre de relation avec elle ou avec Sean. D'ailleurs l'inverse est vraie, je ne sais rien de la vie sentimentale de Meagh.
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« Mon petit doigt m'a dit qu'il n'y aura pas que pour la baignade que tu ne seras jamais fatigué. » dit-elle en sifflotant, l'air faussement innocente. Ton petit doigt est très bien renseigné. dis-je le sourire aux lèvres, rentrant dans son petit jeu. Mon regard glisse rapidement sur le corps la brune qui se trouve près de moi. C'est vrai que je ne serai jamais fatigué pour céder aux plaisirs de la chair avec elle. Mais c'est plutôt une bonne chose, non ? Surtout que nous entamons à peine une relation basée principalement sur le sexe, si je suis déjà du genre à m'endormir au lit à vingt heures ça ne va pas le faire... Et elle dit ça, mais je suis sûr qu'elle n'en pense pas moi. Sauf que c'est plus amusant de se faire passer pour la petite fille sage et moi pour le pervers. Mais je sais que sous ses airs, elle cache bien son jeu. J'en ai déjà eu la démonstration à plusieurs reprises la dernière fois. Une fois sur la plage, l'anglaise commence à me mettre de la crème. Je la laisse faire avec plaisir, appréciant le contact de ses mains sur ma peau. J'imaginais un peu tout et n'importe quoi. avouais-je, un peu gêné. C'est vrai que je m'étais tourné plusieurs scénarios concernant cet appel, mais au final je m'étais inquiété pour rien. Et ça n'avait pas eu d'incidence puisque Madison et moi nous étions rapprocher quand même alors tout va bien, pas besoin de faire mon jaloux. Même si c'est vrai que Madison avait embrassé un homme, entre notre rencontre et notre rendez-vous au restaurant. Je ne peux pas lui en vouloir, je suis moi-même avec Lauren, et je dois aussi assurer mon rôle de futur marié certains soirs... mais n'y pensons pas. Nous inversons les positions et cette fois c'est moi qui m'amuse à lui étaler de la crème un peu partout. Sa remarque me fait doucement rire. Pas du tout ! Mais maintenant que tu le dis... continuais-je, espiègle. La brune n'avait pas été très silencieuse la dernière fois, pour mon plus grand plaisir d'ailleurs. Ce serait te punir aussi ma belle ! Je suis sûr que tu ne tiendrais pas. fis-je remarquer pour la narguer. Avoir son visage si proche de moi me donne envie de jouer avec ses adorables joues et ses lèvres charnues. Puis je reprends mon rôle, évitant de céder aux envies naissantes en moi. Si t'es pas contente tu te débrouilleras toute seule la prochaine fois. Un peu plus et je lui tirais la langue, mais ce n'est pas mon genre. Je m'allonge de sorte à pouvoir contempler le ciel et demande à la jeune femme ce qu'elle préfère faire. Se baigner, ça ne m'étonne pas. Elle a l'air d'en avoir autant envie que moi, si ce n'est plus. J'aime ta peau claire tu sais ? fis-je remarquer pour lui faire comprendre que ce n'était pas un drame si elle ne bronzait pas. Sa peau de lait lui allait à ravir et lui donnait un côté très pur que j'appréciais grandement. Je me relève et lui tends les mains pour l'aider à en faire de même. Une fois que Madison est debout, je viens agilement passer un bras derrière ses cuisses et un autre dans son dos pour la soulever et la porter. Je me dirige alors vers l'océan en trottinant, et ne m'arrête que lorsque mes pieds sont dans l'eau. Alors, tu me donnes combien pour que je ne te jette pas à l'eau ? plantais-je mes yeux dans les siens, joueur. L'eau n'est pas vraiment froide, mais elle sentirait quand même la différence en étant plongée dedans d'un seul coup.
La réaction de Julian était étrange, pourquoi il réagissait comme s'il était choqué ? Madison arqua son sourcil droit. Il ne manquera pas d'apporter des explications par la suite. « Ahh... »Elle ne s'attendait pas à de telles informations, un frère de presque deux mètres ? Alors que lui-même n'atteignait même pas un mètre quatre-vingt ? C'est qu'il devait vraiment passer pour un nain à côté, c'était bizarre qu'il y ait autant de différence entre les deux, mais elle ne le taquinera pas là-dessus, la conversation ne se prêtait pas trop à la plaisanterie. Maintenant elle comprenait pourquoi c'était une mauvaise idée, son cousin était de taille moyenne, il était loin d'être aussi grand que son frère et n'était pas vraiment musclé alors même s'il n'aurait pas été dans son fauteuil roulant ça ne l'aurait pas fait. L'avocat n'essayera pas de lui donner de conseils et c'était tant mieux, parce qu'il aurait très certainement dit de le contacter, d'essayer de le voir... chose qu'elle n'était pas encore prête à faire, en plus elle avait assez de choses à penser, elle n'avait pas que ça à faire que de courir après son cousin qui était... elle ne savait pas où, sûrement chez son fameux Daniel, après elle ne connaissait pas tout son entourage donc il s'était peut-être réfugié chez quelqu'un d'autre. Comme elle le lui avait demandé, Julian lui donna un peu plus de détails sur sa famille, il n'en faisait pas vraiment d'éloges, il avait l'air d'avoir grandi dans une ambiance plutôt malsaine. « D'accord, mais est-ce que ton frère et ta sœur ont aussi eu le droit à des mariages arrangés ? »C'était la première question qui lui venait à l'esprit, mais elle se doutait que la réponse était négative parce que si ça aurait été le cas ils le comprendraient peut-être mieux, n'adhéreraient pas forcément à sa relation actuelle. Il devait se sentir seul contre tous, personne n'avait l'air de croire qu'il serait plus épanoui sans cet arrangement qu'il n'avait pas demandé.« Je suis désolée d'apprendre que personne n'est de ton côté. »Il ne valait mieux pas que la Meaghan qu'elle connaissait soit sa sœur finalement, elle allait avoir du mal à la revoir tout en restant naturelle, tout en faisant comme si elle ne savait rien, comme s'il ne se passait rien même si elles n'étaient pas vraiment proches. C'était triste d'entendre qu'elle ne le connaissait pas plus que cela, qu'elle ne savait même pas qu'il n'avait jamais été amoureux. Elle ne savait pas comment elle devait prendre cette information, si c'était bon signe parce que cela voudrait dire qu'il n'essayera jamais de retrouver une ancienne conquête ou c'était un mauvais signe, que cela voudrait dire qu'il n'y avait aucune chance pour qu'il ne développe des sentiments pour elle... après tout il n'en avait même pas développer en fréquentant la même femme pendant quatre ans, pourquoi en développerait-il pour quelqu'un qu'il ne connaissait même pas depuis un an ? ...
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Julian lui disait que son petit doigt était bien renseigné, le contraire l'aurait étonné, il n'allait certainement pas se faire passer pour une loque incapable de satisfaire une maîtresse fraichement acquise.« Oui rien ne lui échappe. »Dit-elle avec un air espiègle. L'organisatrice d'événementiel n'avait pas accepté ce rôle dénigré pour qu'il se contente uniquement de dormir à ses côtés, qu'il adopte ce comportement avec sa fiancée ça lui irait très bien, en plus ça lui laisserait plus d'énergie pour leurs entrevues à eux. Cela l'amusait de l'entendre dire qu'il avait cogité au restaurant, que cet appel était loin de l'avoir laissé indifférent.« T'étais quand même vachement jaloux pour un simple client... tu ne penses pas ? » Elle pourrait aussi ajouter pour un homme qui n'a jamais été amoureux. Madison trouvait cela mignon, mais d'un côté cela lui faisait espérer qu'il ne connaissait pas Charlie ou pire, Castiel, il lui suffisait d'être un client régulier du Canvas pour savoir de qui il s'agissait ou du moins pour le connaître de vue. Cela lui faisait penser qu'elle ferait mieux de ne pas donner son nom, pour éviter qu'il ne se fasse des films, qu'il se demande pourquoi ils se retrouvaient tous les deux en Australie, dans la même ville alors qu'à la base ils étaient tous les deux en Angleterre, cela serait très facile pour lui de faire le rapprochement vu qu'il savait déjà qu'il était chanteur, elle en avait déjà trop dit. Julian était amusé par sa remarque, une remarque qu'il démentit au début avant de la confirmer. « C'est dommage de devenir aussi mauvaise langue d'un, coup... surtout en sachant que ta langue avait toujours un bon rôle avant, maintenant j'ai limite envie de te la couper pour que tu arrêtes de dire des bêtises. »A force de parler de langue elle eut envie de lui montrer la sienne de langue, elle la tira légèrement avant de la ranger aussi vite qu'elle l'avait sorti. Il lui disait qu'une privation de sexe serait aussi une punition pour elle, quel prétentieux.« Bien sûr que je tiendrais, j'ai déjà été abstinente une année entière voir plus... durée que tu n'as jamais tenu je suis sûre. » Il était vrai qu'il serait difficile de se retenir avec lui, mais elle n'avait pas envie de lui donner raison, en plus il ne savait pas si elle avait été particulièrement épanouie sexuellement parlant avant, il ne pouvait pas vraiment savoir qu'il surpassait les autres, du moins que leur première fois avait surpassé toutes ses autres premières fois, elle avait besoin de le tester sur la durée avant de penser définitivement qu'il était le meilleur dans ce domaine. « T'as raison la prochaine fois tu ne toucheras pas la moindre parcelle de mon corps. » L'avocat lui dit qu'il aimait sa peau clair, tiens un compliment cela faisait longtemps. « J'aimerais bien savoir ce que tu n'aimes pas chez moi. »Chose qu'il ne dira pas, il allait certainement lui dire qu'il la trouvait parfaite. Avant qu'il ne se lève, elle retira son élastique de son poignet afin de s'attacher les cheveux puis elle lui prit la main pour se relever à son tour. Il la souleva, chose qui n'était pas prévue, il avait dû tilter qu'elle ne voulait pas se mouiller les cheveux en la voyant se les attacher, elle sentait déjà le reste venir gros comme une maison. Julian lui demanda ce qu'elle avait à lui offrir pour éviter d'être lâchée dans l'eau.« Rien du tout. »Elle savait d'avance qu'aucune réponse ne lui éviterait de finir dans le bouillon alors autant aller au plus simple. « Mais vu que je ne veux que ma chevelure soit mouillée... ma vengeance sera terrible je te préviens. »
Jamais je n'aurais pu avoir pitié de Nathan, et je n'en aurai jamais. Au contraire, je suis plutôt impressionné par la force de caractère du cousin de Madison. Si un jour je venais à perdre l'usage de mes jambes, ce serait une catastrophe. Je ne sais pas comment je réagirais, mais ce ne serait pas beau à voir j'imagine. Cela signifierais plus de moto pour moi, plus de footing, devoir aménager la villa, être un boulet pour Lauren j'imagine... Non, je ne pourrais pas. C'est pour ça que Nathan a tout mon respect, car même s'il reste secret sur les événements qui ont amené son handicap, il ne baisse pas les bras et continue de vivre. Lorsque je l'avais croisé dans cette boutique de jeux vidéos, il n'avait pas été différent d'un tout autre jeune homme. Souriant, passionné, serviable. Ça a tout de suite accroché entre nous deux. Quand j'explique à Madison les raisons de ma remarque, elle semble comprendre immédiatement ce que je voulais dire. Même debout, Nathan ne ferait pas le poids face à Sean. Personne ne le fait d'ailleurs, à ma connaissance. Même Jamie semblerait petit à côté. Intérieurement, je remercie la brune de ne pas faire de remarque vis-à-vis de moi, même si j'imagine qu'elle y a pensé. Comment un garçon de ma taille, dans la moyenne-basse dirons nous, peut-il avoir un frère si grand ? Bah justement, j'en sais rien. Et cela a provoqué de nombreux complexes dans mon adolescence, ainsi que beaucoup de disputes entre lui et moi. Mais finalement, je m'y suis fait et on continue de se taquiner gentiment de temps en temps. Même si avec les autres, cela reste un sujet sensible pour moi. D'ailleurs, heureusement que l'anglaise n'est pas très grande non plus, je ne sais pas si je me sentirais autant à l'aise avec elle si elle serait plus grande que moi. Quand elle a terminé de me parler de Nathan et ses problèmes, ainsi que de me donner une vision de sa famille, c'est à mon tour de me confier sur mes parents. L'image que je dépeins n'est pas très positive mais c'est la réalité de ma vie et de ma famille, ça a toujours été ainsi. Non, je suis le seul a avoir cette chance. dis-je sarcastiquement. Je soupçonne mes parents de m'avoir fait payer les conneries que j'ai pu faire, alors que Sean et Meaghan ont toujours été parfaits avec eux. Ou alors c'est juste qu'ils n'ont trouvé personne pour eux. J'avais passé mon enfance et mon adolescence à faire des conneries et à me rebeller contre mes parents. Je n'ai pas appris l'italien, je sortais souvent, rentrais bourré, avec des filles, je finissais au poste de police et c'était à mon père de se battre pour éviter qu'on m'ouvre un casier ce qui m'empêcherait d'exercer un métier juridique... Sean et Meaghan à côté n'ont pas fait tout ça, pas à leur connaissance du moins. Toujours les premiers à l'école, toujours les meilleurs, ils ont su faire ce qu'il fallait pour ne pas les décevoir. Me forcer à me marier était sûrement une façon pour mes parents de m'encadrer et me punir de mes erreurs passées, ou alors c'était tout simplement le karma. C'est peut-être aussi le fait qu'ils n'ont pas trouvé de famille avant celle de Lauren qui valait le coup d'organiser un mariage arrangé, et puisque Lauren avait mon âge et que Sean souhaitait partir, j'étais le client idéal. Tu es là, toi. Je plonge mon regard noisette dans le sien quelques secondes avant de devoir me concentrer à nouveau sur la route. Oui, heureusement que Madison est là. Je sais qu'elle me comprend, ou du moins qu'elle essaye. Elle est à mes côtés, la première avec qui je peux me confier réellement, la première qui me permet d'échapper à mon quotidien de prisonnier. Et pour ça je lui en serai à jamais reconnaissant, même si ça doit mal se terminer entre nous.
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Je n'arrête pas de sourire pendant que nous nous taquinons sur le chemin de la plage, notamment à cause de mes envies envers elle et son fameux " petit doigt ". L'espièglerie de Madison est un trait de caractère que j'aime particulièrement chez elle, tout comme sa façon de jouer les filles sages. Ce qui est loin d'être le cas dans l'intimité... pour mon plus grand plaisir. Je me contente simplement de lui saisir la main et de continuer notre route. Moi jaloux ? Absolument pas ! C'est juste que ça mettait en péril mes plans diabolique pour te conquérir. souris-je en profitant de ses mains sur moi. J'espère que tu ne regardes pas tous tes clients comme tu me regardais en tout cas... la taquinais-je en retour, c'est de bonne guerre. Je ne suis pas vraiment jaloux, surtout très possessif. Bon d'accord, un peu jaloux à l'époque puisqu'elle ne m'appartenait pas et que je ne pouvais pas être possessif de quelqu'un qui n'est pas à moi. Si tu me la coupes tu ne pourras plus en profiter ! Ce serait dommage... dis-je d'une voix plein de sous-entendus. J'éclate de rire en la voyant me tirer la langue avec beaucoup de maturité. Oui mais tu ne me connaissais pas encore. répondis-je avec arrogance, du tac-au-tac. Et cela me faisait penser que personne n'avait réussi à la combler si elle était autant capable de s'abstenir des plaisirs de la chair. Bien sûr, je ne réponds concernant mes durées d'abstinence. C'est vrai qu'elles n'ont jamais été très longues, j'arrivais toujours à avoir une nouvelle copine peu de temps après une rupture. Et puis il y a eu Lauren, quand on habite avec notre copine c'est difficile de s'abstenir... voire impossible. Mais j'évite de parler, ayant remarqué sur l'aire d'autoroute que la brune était aussi très jalouse sur ce point. Eh bien, je n'aime pas... euh... fis-je mine de réfléchir en fronçant des sourcils. Je ne sais pas par où commencer, il y a tellement à dire tu sais ? ajoutais-je l'air faussement sérieux avant de rire de bon cœur devant sa mine outrée. T'es pas parfaite mais tu t'en rapproches dangereusement. Je m'allonge et regarde le ciel, puis Madison s'attacher les cheveux. Pour ne pas les mouiller, j'imagine. Et cela me donne une idée. Je me lève, lui propose de l'aider à se relever en lui tendant les mains... pour finalement le soulever et me diriger vers l'océan ! Les pieds dans l'eau, je décide de la faire chanter, mais elle ne marche pas. T'es nulle, je te voyais déjà me servir pour le restant de tes jours. dis-je malicieusement. J'hésite de longues secondes sur ce que je dois faire ensuite, mais je décide de la reposer gentiment dans l'eau. Je sais que certaines filles sont très susceptibles par rapport à leurs cheveux et je ne veux pas gâcher le début de notre séjour. J'ai peur de ce que tu peux faire alors je préfère jouer la sécurité. lui lançais-je en me baissant pour tremper mes mains dans l'eau et me mouiller la nuque. J'ai toujours fait ça avant d'entrer dans l'eau, depuis tout petit et sans vraiment savoir pourquoi. Je commence à faire quelques pas jusqu'à ce que l'eau m'arrive à la taille environ. Je plonge alors sous l'eau pour me mouiller complètement. Quand je ressors, je suis obligé de me passer la main dans les cheveux pour les mettre en arrière, sinon je ne vois plus rien. Je m'approche alors de Madison et lui vole un baiser, qui a un goût salé à cause de l'eau de mer. Tu vas souvent à la mer toi ? demandais-je par curiosité. Je me sens juste bien à cet instant, ici, avec elle. Sans avoir besoin de me cacher ou quoi. Je peux simplement en profiter, l'esprit tranquille.
Quand Madison entendait des histoires de ce genre elle était contente d'être fille unique, elle aurait pu vivre une situation similaire, mais dans une moindre mesure, elle l'avait déjà plus ou moins vécu lorsque ses parents s'étaient lancés dans une espèce de compétition avec des voisins, celle de qui aura les meilleures résultats entre elle et la fille des voisins, c'était ça qui les avait poussé à la sortir de l'école publique. Cela lui avait apporté plus de négatif que de positif au début, mais au final cela lui avait été bénéfique, elle n'aurait peut-être pas eu des notes suffisamment hautes pour être acceptée dans son école de communication si elle n'avait pas été dans une école d'excellence et puis sans cela elle n'aurait pas connu Jamie. Si ses parents ne l'avaient pas un peu poussé elle aurait été scolarisée à Dartford, elle serait restée aux côtés de son meilleur ami, mais elle n'aurait peut-être pas fini dans l'événementiel, encore moins à la tête d'une entreprise. Le mariage arrangé de Julian avait vraiment l'air d'une punition, elle ne pensait pas que son frère et sa sœur avaient été épargnés, les personnes de milieu mondain trouvaient toujours un moyen de caser leurs enfants, elle avait pu le voir en fréquentant bon nombre d'entre eux pendant des années, tout était calculé dans ce monde-là.« Tu devais vraiment être insupportable pour qu'ils veuillent autant te punir... » Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire pour mériter ça ? Cela ne devait pas juste être une histoire de résultats scolaires, cela devait être plus grave que cela pour qu'ils cherchent à l'assagir en lui imposant une femme qu'ils avaient choisi pour lui. « Ça a porté ses fruits ? Tu as changé depuis que tu es avec Lauren-Rose ? »Si c'était le cas ils devaient être contents d'eux, ils devaient avoir l'impression d'avoir fait le meilleur choix pour lui. Il lui disait qu'elle était là elle, mais est-ce que c'était suffisant ? Elle pensait clairement que non, elle ne serait pas à ses côtés toute sa vie contrairement à son frère et à sa sœur, c'était surtout de leurs soutiens à eux dont il avait besoin. L'organisatrice avait affiché un sourire très léger, un peu triste. La jeune femme voulait faire les choses bien, être sa confidente pendant un bout de temps, mais se confier à elle ne réglerait jamais ses problèmes, cela ne bougerait rien, ça le soulagerait un peu c'est tout...
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« Parce que tu avais des plans ? »Madison avait plutôt l'impression qu'il se la jouait à l'improviste, qu'il ne prévoyait rien à l'avance, qu'il se contentait de voir comment elle réagissait et qu'il avisait ensuite. « Tu aurais fait quoi si ça n'avait pas marché ? Si je t'avais repoussé au château ? » Peut-être qu'il aurait insisté ou alors il aurait tout bonnement baissé les bras, la deuxième option lui semblait plus probable, parce que jusque là il n'avait pas l'allure d'un battant à ses yeux, il avait fallu qu'elle se retrouve coincé avec lui dans la tour pour qu'il se passe quelque chose, il n'avait pas cherché à la contacter et encore moins à la retrouver alors que ça aurait été très simple de le faire... L'organisatrice d'événementiel espérait qu'à l'avenir il douterait moins, mais elle était quasiment persuadée qu'il ne se battrait pas pour elle, qu'ils resteront au stade de liaison, que ça n'ira jamais pas plus loin. « Je ne les regarde pas tous comme ça, juste les beaux. »Le taquina-t-elle à son tour. « On va dire qu'elle est en sursis, je ne la couperais que quand ça sera fini entre nous comme ça elle ne profitera plus à aucune autre. » Ni à sa fiancée à ni à une éventuelle remplaçante, elle serait la dernière à y avoir goûté comme cela. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait preuve d'arrogance, mais cela l'amusait.« En attendant j'ai pu me passer de toi pendant presque deux mois... »Bon elle n'avait pas vraiment eu le choix mais bon, elle avait quand même résisté au manque, elle ne l'avait pas contacté une seule fois, c'était lui qui avait failli le premier en venant à son anniversaire. « Mais tu n'as pas intérêt à me faire subir d'attente aussi longue dans les prochains mois... »Elle ne le supporterait pas d'être à nouveau dans le flou aussi longtemps. Contre toute attente il ne lui dira pas qu'elle était parfaite, au contraire il essaya de lui faire croire qu'elle avait plein de défauts. « Quoi ? » Il se rattrapa en lui disant qu'elle approchait de la perfection.« Mouai... »La jeune femme se retrouva dans ses bras, il l'amena dans l'eau et essaya de la faire chanter, mais elle ne marchera pas, ce qui semblait le décevoir. « Pour le restant de mes jours ? Et puis quoi encore ? Tu crois au père noël ? » Elle sourit en coin. Madison voyait bien que l'avocat hésitait, elle ne s'attendait pas à une telle hésitation, mais au final elle était contente qu'il la dépose sagement au sol.« Sage décision. »
L'organisatrice d'événementiel s'avança lentement, l'eau n'était pas très froide, mais elle préférait prendre son temps avant de plonger presque entièrement dans l'eau. A vrai dire elle préférait regarder ce que Julian fabriquait, elle avait l'impression d'assister à un tournage de pub pour maillot de bain, le décor était paradisiaque et Julian était juste à tomber par terre, il faisait un geste tout bête en retirant ses cheveux de son visage mais elle trouvait ça horriblement sexy, sa crinière la rendait toujours aussi folle. Il s'approcha d'elle et lui offrit un baiser au goût salé, arrière goût dont elle essaya de ne pas se préoccuper.« J'essaye d'y aller le plus souvent possible... » Prise d'une envie soudaine de lui faire un câlin, elle s'approcha de lui et le pris dans ses bras avant de fermer les yeux. « Ça me fait tellement de bien d'être avec toi... » Ce moment de tendresse n'allait pas durer, la brunette avait une idée derrière la tête. Elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa longuement avant de se décoller de lui. Madison s'avança suffisamment pour être submergée jusqu'à son cou puis elle se retourna pour voir ce que son amant faisait. Il semblait distrait par quelque chose puisqu'il ne la remarquait pas, elle en profita pour retourner lentement en sa direction avant de sauter sur son dos.« BANZAII ! » Elle avait fait réussi à le faire tomber par terre, le niveau de l'eau n'étant pas trop haut là où il se trouvait l'eau lui arriva jusqu'à la poitrine maintenant qu'elle était à califourchon sur lui. Sentant qu'il commençait à se relever, elle se retira avant de glisser le long de son dos et de finir à la mer. « T'as bien bu la tasse ? »Dit-elle avec son air le plus narquois, leur baignade avait été trop calme jusque là, il fallait qu'elle pimente les choses en le provoquant, quitte à finir les cheveux totalement trempés en cas de vengeance...
Plus je parle, plus je me rends compte que ma vie n'a jamais été normale. Ma famille n'a jamais été comme les autres, et ne le sera probablement jamais. J'ai du faire avec, on ne choisit pas sa famille de toute façon. Mais cela a certainement du influencer ma façon d'être, qui je suis. Je me demande d'ailleurs comment je serais si je n'avais pas grandi dans cet esprit de compétition ? Si je n'avais pas été obligé de me fiancer à Lauren ? Je chasse rapidement ces pensées, après tout je ne le saurai jamais alors à quoi bon me faire du mal ? Je dois simplement accepter la vie que j'ai et qui je suis. Même si tout ne me convient pas, mais qui a une vie qui lui va parfaitement ? Personne. C'est vrai que dans cette histoire de mariage arrangé, je suis un peu seul contre tous. Contre mes parents surtout, et contre Lauren. La rousse est plutôt satisfaite de cet événement, et ce depuis le premier jour. Si au début elle me laissait le temps de m'y faire, elle a semble-t-il perdu patience et désormais elle me fait bien comprendre que je dois me bouger pour que nous portions enfin le même nom. Sean et Meaghan ne sont pas non plus un soutient dans cette histoire, mais ils ne sont pas non plus du genre à me mettre la pression. Ils essayent de rester en dehors de tout ça, de regarder de loin. Mais quand ils interviennent, c'est toujours pour me demander de faire plus d'effort, d'ouvrir les yeux sur la " chance " que j'ai, d'être plus gentil avec Lauren... Que des choses que je n'ai pas envie d'entendre. Madison fait figure d'exception au milieu de tout ça, elle est la seule qui semble choquer d'un mariage arrangé. Ce qu'elle ne comprend pas par contre, c'est pourquoi je me laisse faire. Ce serait trop long à lui expliquer, et je ne suis pas sûr que mes raisons sachent la convaincre... Alors je ne préfère rien dire de plus pour le moment. J'avais mon caractère, j'ai fais mes conneries. Pas plus qu'un autre adolescent, mais pour eux c'était une première et ça ne leur a pas plu. C'est comme ça que je vois les choses en tout cas. finis-je par hausser des épaules, on ne pouvait plus rien changer de toute façon. Le passé c'est le passé, autant l'accepter et avancer. Changé ? Peut-être un peu en y réfléchissant. Oui, j'ai changé. Ils ont gagné. pensais-je. Je ne cours plus après les filles, j'ai un train de vie plus dans la norme. Une fiancée qui m'attend à la maison pendant que je vais au travail, lui aussi choisi par mes parents. Ils ont gagné sur tous les points, bravo à eux. Je suis le grand perdant de l'histoire de ma vie. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Qui sait ce que l'avenir nous réserve ?
***
Mon espièglerie se retourne contre moi quand Madison me demande quels étaient mes plans, et ce que j'aurais fait si elle m'avait repoussé. Me voilà dans de beaux draps, puisque je n'avais jamais eu de plan. Je n'avais pas planifié de séduire l'anglaise pour être infidèle à ma fiancée. Non, rien du tout. J'étais simplement tombé sous son charme d'une façon totalement soudaine, et je n'avais pas pu m'empêcher de la draguer, de la séduire. Tout cela avait été plus fort que moi, il y avait une attraction magnétique entre elle et moi qui me forçait à aller vers elle, et à vouloir l'attirer vers moi. Car dans le fond, je n'avais aucun intérêt à me mettre dans cette situation, absolument aucun. Mais je n'avais pas pu lutter contre l'effet qu'elle me faisait, et le désir croissant en moi. L'organisatrice est la pire tentation que j'ai du affronter dans ma vie, et j'avais lamentablement perdu. Je suis si faible face à elle, si faible. J'aurais essayé, encore et encore jusqu'à ce que tu me tombes dans les bras. Je serais venu te voir tous les jours dans ton bureau, je t'aurais suivi jusqu'à chez toi, je... J'éclate de rire au milieu de ma phrase tant ce que je décris ressemble à un psychopathe en puissance. Bien sûr, je mens. La vérité aurait été toute autre. Je me serais renfrogné face à son refus, ma fierté en aurait pris un coup. Puis je m'en serais voulu de m'être fait de fausses idées, et je serais parti. J'aurais sûrement changer d'organisatrice aussi. Ce n'est pas mon genre de me battre pour quelque chose, pour quelqu'un. C'est pourquoi je suis si content que ce soit Madison qui soit venue vers moi, dans cet ascenseur. Sinon, pas sûr que nous soyons ici aujourd'hui, s'il avait fallu compter sur moi. J'en conclu que je suis beau ? souris-je avec arrogance. Je ne réponds rien à sa prochaine remarque, ne voulant pas m'étendre sur la fin de notre relation. Elle arrivera assez vite de toute manière, et j'aurai tout le temps d'y penser après. Je prends un air outré quand elle me rappelle qu'elle s'était passée de moi pendant deux moi, elle a raison ! Et encore heureux, je suis ravi d'apprendre qu'elle n'a pas sauté sur le premier inconnu pour assouvir ses envies. De mon côté, les choses sont différentes... Si le premier mois je n'ai presque rien fait avec Lauren à cause des questions que je me posais, cela a été différent par la suite. Je me suis apaisé et cela a amélioré ma relation avec la rousse, qui elle-même est devenue plus sympa. Nous avons donc repris une vie de couple assez normale, et j'ai du répondre à certaines obligations vis-à-vis d'elle... Bien sûr, l'anglaise n'est pas obligée de le savoir et je ne lui dis rien à ce sujet. Je savais bien que je t'avais manqué... murmurais-je, satisfait. Elle m'avait manqué aussi, énormément.
Je finis par la déposer délicatement et sagement dans l'eau, c'est la décision la plus sûre pour moi. Et cela semble lui convenir puisqu'elle m'en fait la remarque. Nous avançons alors chacun à notre rythme dans l'eau, et je suis le premier à me mouiller entièrement en plongeant dans l'eau. Quand je me recoiffe, je tombe sur le regard azur de la jeune femme. Elle semble littéralement envoûtée. Un sourire s'affiche sur mon visage alors que je m'approche d'elle pour l'embrasser, ce baiser ayant le goût de l'océan. Alors comme ça on se rince l’œil Miss ? Vous devriez faire attention, je suis accompagné d'une jeune femme très possessive et sauvage. la taquinais-je, complice. Le câlin qu'elle me donne me surprend mais me fait incroyablement plaisir. Je la sers aussitôt contre moi, fermant quelques instants les yeux pour savourer ce moment. Je confirme ses propos par un petit bruit de la bouche, cela me fait aussi beaucoup de bien d'être en sa compagnie. Je prolonge avec plaisir son baiser puis la regarde s'éloigner pour aller un peu plus loin dans l'eau. Un mouvement près de moi dans l'eau attire ma curiosité et je regarde avec attention, espérant voir un poisson ou quelque chose du genre. Je ne vois donc pas la brune arriver dans mon dos mais j'entends très bien son « BANZAII ! » avant de sentir un poids sur mon dos. Pris de surprise, je bascule en avant et finis allongé, la tête dans l'eau. Je me redresse précipitamment et toussote légèrement après avoir avalé un peu d'eau de mer. Je grimace longuement et me retourne vers la brune en vitesse, l’œil mauvais derrière mes cheveux. « T'as bien bu la tasse ? » Et elle trouve encore le moyen de me narguer ! Ni une ni deux, je me jette sur elle et parviens à lui attraper la taille des deux mains. J'exerce alors quelques pressions pour commencer à la chatouiller. Evidemment, elle se débat et j'en profite pour l'enlacer entièrement dans mes bras afin de la maintenir contre mon torse et je plonge en avant, nos submergeant tous les deux. Nous ressortons de l'eau quelques secondes plus tard, toujours l'un contre l'autre. Ça t'apprendra à t'attaquer à plus fort que toi. la narguais-je à mon tour, la mine ravie. Encore une fois, je dois me recoiffer sauf qu'elle aussi doit s'occuper de ses cheveux mouillés. Je la fixe quelques instants. T'es sexy comme ça. La voir ainsi me rappelait ce moment passé dans le bain, puisqu'elle était aussi mouillée. Nous sommes interrompus par une énorme vague qui arrive par derrière Madison, je n'ai pas le temps de la prévenir que nous nous retrouvons tous les deux sous l'eau l'espace d'une seconde. Quand nos visages ressortent de la vague, je me mets à éclater de rire tant cela était soudain. J'aimerais vraiment avoir quelques centimètres en plus pour éviter ce genre de chose. souris-je à la brune.
Plus Madison discutait avec Julian et plus elle se rendait compte que les parents de Julian avait un pouvoir indéniable sur lui, ils en faisaient ce qu'ils voulaient, il fallait qu'il soit conforme à leurs désirs, ils n'avaient pas l'air de l'aimer comme il était et elle trouvait ça vraiment triste pour lui. L'organisatrice d'événementiel voulait bien le croire quand il lui disait qu'il n'était pas un adolescent plus terrible qu'un autre, elle l'imaginait difficilement drogué avec plein de mauvaises fréquentations et totalement incontrôlable. Cependant, lorsqu'on est jeune on est souvent fougueux, on traverse des crises identitaires plus ou moins fortes donc il aurait très bien pu faire de grosses conneries, il aurait pu vouloir tester ses limites et celles de sa famille, si c'était le cas il devait bien s'en mordre les doigts maintenant. La jeune femme ne savait pas trop quoi lui dire, elle ne pouvait rien changer, elle n'avait pas de supers conseils à lui prodiguer alors elle essaya d'avoir des paroles réconfortantes. « On fini tous par changer de toute manière. »Est-ce que elle, elle avait changé ? Oui certainement, ne serait-ce qu'un peu, mais elle n'était pas le meilleur juge pour cela, des personnes extérieures la connaissant depuis longtemps seraient mieux placés pour donner ce genre de verdict. Parfois il suffisait de plusieurs rencontres ou d'une seule pour tout faire basculer, avec un peu de chance cette rencontre cela pourrait être la leur.
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L'avocat commença à lui décrire un plan digne du dernier des psychopathes, un plan qui ne lui ressemblait horriblement pas. La jeune femme se mit à rigoler juste après lui.« Tu aurais fait ça je pense que certaines personnes de mon entourage auraient cherché à te tuer... » Il n'avait même pas besoin de faire ça pour être dans le viseur de Jamie déjà, il lui avait suffit de l'avoir dragué au restaurant pour être en plein dedans. D'ailleurs cela lui faisait penser qu'elle ne lui avait strictement rien dit sur ce qu'il s'était passé, mais il devait l'avoir deviné, il n'était pas bête elle faisait toujours l'inverse de ce qu'il lui disait de faire alors... Julian lui posa une question stupide, juste pour pouvoir sourire avec arrogance, Madison roula des yeux. « Ce n'est pas comme si je te l'avais dit il y a moins de... dix minutes ? » S'il avait une mémoire de poisson rouge elle allait pouvoir le remettre dans son élément vu qu'ils étaient tout proches de l'eau. « Je vais arrêter de flatter ton égo, tu as déjà le melon. »Dit-elle avec un sourire railleur. Il lui murmura qu'il savait qu'il lui avait manqué, en même temps c'était juste évident sinon elle n'aurait rien fait pendant la panne d'ascenseur, elle serait restée impassible, aussi froide qu'après leur premier baiser voir d'autant plus, elle ne le lui avait pas dit, mais son comportement l'avait quand même un peu froissé dans le fond, elle aurait préféré qu'ils aient de meilleurs retrouvailles que celles-là. A défaut d'avoir eu des retrouvailles magnifiquement orchestrées, elle comptait bien avoir un séjour inoubliable avec lui, chose qui n'allait pas être très compliqué puisque c'était la première fois qu'ils passaient autant de temps ensemble, quoiqu'il arrive cela restera graver dans sa mémoire à elle.
« Merci de m'avoir informé, je n'avais pas remarqué la présence de cette femme... comment on fait pour s'en débarrasser ? »Elle afficha un petit sourire en coin. Comme à son habitude elle le surprit, cette fois en lui faisant un câlin à la fois parce qu'elle en avait aussi, mais aussi parce qu'elle avait envie de l'attendrir, de lui faire baisser sa garde. Madison lui donna un baiser avant d'interrompre le calme qui régnait sur la plage, un baiser qui allait encore plus l'aider à atteindre son but elle en était certaine. Tout avait marché, il avait arrêté de la regarder l'espace d'une minute, de précieuses secondes qui lui permirent de retourner derrière lui et de lui sauter dessus sans qu'il ne se doute de rien. Elle ne savait pas pourquoi, mais être avec lui réveillait l'enfant qui était en elle, d'où l'envie de lui faire boire la tasse. Julian se remit vite de ses émotions puisqu'il se jeta sur elle juste après s'être levé, elle poussa un cri aigu. Il la chatouillait le fourbe, elle essayait de se sortir de là mais ce n'était pas évident d'échapper à de gros bras comme les siens. L'avocat la serra contre elle et l'entraîna sous l'eau. Dès qu'elle sortit sa tête de la mer elle essaya de recracher un maximum d'eau et ferma les yeux. Elle se retourna pour lui faire face, retira les mèches de cheveux mouillés qui l'empêchaient de le voir et lui dit : « Je n'ai pas froid aux yeux moi tu crois quoi... » Il lui disait qu'il la trouvait sexy et elle savait très bien pourquoi, il devait se remémorer leur bain, elle c'était plutôt de leur course poursuite dont elle se remémorait, un moment tout aussi enfantin que celui qui venait de se passer. Ils n'auront pas le temps de déblatérer plus que ça puisqu'une grande vague vint les emporter.« Tu n'as qu'à demander à ton frère de t'en offrir dix pour noël. »Le taquina-t-elle gentiment.
Maintenant qu'elle était entièrement mouillée, elle allait pouvoir se baigner pour de vrai, elle commença à s'éloigner de Julian. Elle nageait plutôt lentement au début puis elle accéléra d'un coup, s'éloignant de l'avocat pour de bon. Madison ne se rendait pas compte de la distance qu'elle parcourait, elle finit par arriver aussi loin, il fallu qu'elle se retourne pour voir qu'elle commençait à être sacrément loin de la plage. Finalement il avait bien faire de conduire tout le trajet sinon elle n'aurait pas assez de force pour faire l'aller-retour, elle jugea qu'elle avait assez barboté pour aujourd'hui alors elle fit machine arrière. Elle retrouva la terre ferme après une bonne dizaine de minutes de nage. L'organisatrice d'événementiel se laissa tomber sur sa serviette et poussa un soupir de soulagement. En regardant le ciel elle remarqua qu'elle avait oublié quelque chose, ses lunettes de soleil, ils s'étaient un peu trop précipités puisqu'ils avaient tous les deux oubliés des choses, il faudrait qu'ils soient plus prévoyants demain avant de quitter l'hôtel. Elle se mit sur le côté, du côté où elle pourrait se retrouver face à son amant bien évidemment, elle n'avait aucune raison valable de le bouder cette après-midi... ou plutôt ce soir, l'heure tournait et ils n'avaient rien pour savoir quelle heure il était. « On ne traînera pas trop, on ne sait même pas quelle heure il est... Je crois que nous allons manger dans les environs au lieu d'aller s'embêter à aller à Rockhampton non ? »Moins loin ils iraient, plus tôt ils rentreraient, plus tôt ils profiteront de leur appartement, c'était tout bénéf de manger à Yeppon en fin de compte, même si elle n'avait pas pu se renseigner sur les restaurants du coin vu qu'elle ne savait pas qu'ils iraient ici. La jeune femme savait déjà qu'en rentrant à l'hôtel elle se saisirait de son portable, se connecterait au réseau de l'hôtel et regardait vite fait les avis pour éviter qu'ils n'aient une mauvaise surprise, ça serait quand même dommage qu'ils tombent dans un endroit où les plats sont mauvais...
« Tu aurais fait ça je pense que certaines personnes de mon entourage auraient cherché à te tuer... » me dit-elle peut après avoir ri en ma compagnie. Jamie par exemple ? je demande, ayant du mal à dissimuler ma curiosité. J'ai remarqué que le brun tient un rôle important dans la vie de la jeune femme, et que l'inverse est aussi vraie. Pourtant, j'ai du mal à saisir le lien qui les réunit. Madison m'a fait comprendre un peu plus tôt qu'il est le frère qu'elle n'a jamais eue, mais je ne sais pas depuis quand ils se connaissent ni même pourquoi ils tiennent tant l'un à l'autre. Ce n'est pas de la jalousie, juste de la curiosité. Je souhaite en savoir autant que possible sur la jeune femme, notamment concernant ses relations les plus importantes. Surtout que je connais Jamie, et que je suis amené à le côtoyer très souvent. Et même s'il m'a invité à son anniversaire, j'ai parfois l'impression qu'il me regarde étrangement, comme s'il cherchait à sonder mon âme. Est-il au courant pour ma relation avec Madison ? Je ne sais pas, je ne sais rien. J'aime tellement te l'entendre me le dire. dis-je avec amusement, lui envoyant un clin d’œil complice. C'est vrai que c'est toujours agréable quand je l'entends me dire à quel point je lui plais ; moi-même je ne cesse de lui répéter comme je la trouve belle et parfaite. Si j'ai déjà le melon, tu peux continuer alors, ça peut pas être pire. je souris de plus belle, fier de mes conneries. Finalement, et après avoir pris le temps de nous mettre de protection solaire comme le souhaitait Madison, nous finissons par aller nous baigner en entrant dans l'eau assez prudemment. Chacun se concentre sur lui-même, jusqu'à ce que je sente le regard de l'anglaise sur moi. Elle me déshabille complètement des yeux, la coquine. Je m'approche d'elle, malicieux. Complice, je la taquine au sujet d'une autre femme, en tout point semblable à elle. Je suis navré, mais je ne pense pas que ce soit possible. Et puis, je suis très attaché à elle vous savez ? Je continuer de jouer, lui faisant comprendre à ma manière qu'elle est importante pour moi. Ce qui me vaut quelques secondes plus tard un câlin très tendre qui me surprend un peu je dois l'avouer. Toutefois, le repos n'est que de courte durée. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'organisatrice se jette sur moi et me fait couler. Je ressors la tête de l'eau et recrache l'eau que j'ai ingurgité, avant de me retourner vers elle l’œil mauvais. Ni une ni deux, je me jette sur elle pour me venger de cette attaque déloyale. Me servant de ma force, je réussir à couler l'anglaise sans trop de difficulté. Je la regarde ensuite, un sourire triomphant. C'est dingue comme la jeune femme arrive à faire ressortir le gamin qui est en moi, et j'ai bien l'impression que c'est aussi le cas pour elle. En sa compagnie, j'oublie la majorité de mes problèmes et peut profiter pleinement de ma vie, des moments que nous partageons. Y compris de cette énorme vague qui triomphe de notre petite taille sans problème. Haha, tu ne le connais même pas encore et déjà tu m'embêtes avec ça ? Cette fois, c'est moi qui lui tire la langue.
Après nous être amusés, vient le temps de profiter un peu plus de la mer pour se baigner tranquillement. J'observe Madison se mettre à nager très aisément et aller de plus en plus loin. Même si cela m'inquiète un peu de la voir partir aussi loin du bord de plage, je la laisse tranquille et décide de rester quelques instants dans l'eau. Je m'allonge sur le dos et me laisse flotter à la surface, savourant le contact de l'eau sur moi ainsi que les rayons du soleil. Quand j'en ai assez, je décide de filer sur la serviette pour me bronzer un peu mais surtout me reposer ; le trajet en voiture m'a quand même pas mal fatigué. Une fois à l'endroit où se trouvent nos affaires, je m'allonge sur le dos, ferme les yeux et laisse le soleil faire son travail. Les minutes passent, je somnole doucement... C'est Madison qui me tire de mes rêveries en s'allongeant bruyamment à côté de moi, sur sa propre serviette. J'ouvre les yeux, lui lance un regard et souris avant de reprendre ma position initiale. Je tends ma main vers elle, attrape la sienne et joue tendrement avec du bout des doigts, appréciant le simple fait de pouvoir la toucher et d'être là avec elle. Quand elle prend la parole, je me redresse un peu pour pouvoir la regarder tout en l'écoutant. Elle a raison, on ne sait même pas l'heure qu'il est et pourtant la journée semble bien entamée, l'après-midi doit être presque terminée. Oui, bonne idée. On ira là-bas demain de toute façon, on peut se contenter de Yeppoon pour ce soir. dis-je en me rallongeant. Au bout de ce qui nous semble être une demi-heure, nous décidions de quitter la plage pour retourner à l'hôtel. Nous nous levons, ramassons nos affaires et rentrons en moins de dix minutes. Arrivés dans l'appartement, je dépose ma serviette sur la terrasse et m'étire grandement en profitant de la vue qui s'offre à moi. Je me dirige ensuite vers mon portable pour regarder l'heure : il est presque 18h30. Nous avons bien fait de rentrer, le temps de se préparer et de trouver un endroit pour manger et nous repartirons. Bon, je file à la douche moi. annonçais-je en me dirigeant vers la salle de bain. Si tu veux me rejoindre, tu es la bienvenue... lui proposais-je dans un sourire avant de disparaître. Je retire mon débardeur et mon short de bain, puis entre dans la douche italienne. Sentir l'eau couler contre ma peau et retirer tout le sel de la mer et le sable de la plage est un pur délice. Je ferme les yeux quelques instants, savourant pleinement cette sensation. Tu devrais venir, ça fait vraiment du bien ! criais-je pour que Madison m'entende de là où elle se trouvait. Promis, cette invitation ne cache aucune arrière pensée. Ce sera une douche en toute innocence, notre première.
« Tout à fait... D'ailleurs je ne t'ai pas dit je crois, qu'il nous avait vu au restaurant, c'est ce jour-là que j'ai appris qu'il te connaissait d'ailleurs... Vous vous connaissez depuis longtemps ? Je suppose que oui, sinon il ne t'aurait pas invité à mon anniversaire... choix étrange sachant qu'il ne voulait pas qu'il se passe quelque chose entre nous. S'il n'avait pas eu besoin de se faire pardonner je pense que tu n'aurais pas été invité... » Est-ce que ça aurait été mieux que Julian n'ait pas été invité ? Elle ne saurait pas quoi répondre, d'un côté ça lui avait fait plaisir de le voir après pratiquement cinq semaines de séparation, mais de l'autre côté cela l'avait torturé davantage qu'il vienne sans lui apporter la moindre réponse, mais ce qui était certain c'était que ça lui avait fait plaisir que Jamie fasse cet effort, elle n'aurait pas pensé ça de lui. La jeune femme pensait que si c'était une femme qu'il appréciait moyennement il l'aurait invité quand même, mais un homme pour qui elle craquait, qui était sur le point de se marier ça non. Cela lui donnait l'impression que ses sentiments en son égard faisaient partis du passé, qu'il était prêt à la voir avec un autre homme, elle espérait que c'était le cas ainsi il lui foutrait la paix pour Julian, de toute manière continuer de l'aimer ne servait strictement à rien dans sa situation actuelle, il était en couple avec une jolie blonde avec qui ça avait l'air d'être bien parti pour durer, malgré des hauts et des bas mais, tous les couples en avaient. « D'ailleurs s'il te regarde de travers alors que tu n'as rien fait de particulier c'est normal, il fait ça avec tous les hommes qui me plaisent... Il n'a jamais accepté validé aucun d'entre eux... même si tu aurais été célibataire il ne t'aurait pas validé. » Elle soupira. L'avocat lui disait qu'il aimait l'entendre dire qu'il lui plaisait, ahh ces hommes il fallait toujours qu'on flatte leurs égos, même lorsqu'ils débordaient déjà de confiance. « Si ça peut être pire, le melon il peut encore exploser... on va le laisser dégonfler pour l'instant. » Plus de flatteries pour le moment, du moins elle allait essayait, chose qui ne devrait pas être trop difficile puisque c'était plutôt lui qui avait tendance à beaucoup complimenter. Il la taquina à son tour, en lui parlant de la présence femme possessive et sauvage qui ne pouvait être qu'elle, lorsqu'il lui dit qu'il n'était pas possible de s'en débarrasser parce qu'il était très attaché à elle, elle lui sourit avant de le prendre dans ses bras. Elle le lâcha et attendit qu'il soit inattentif à ses faits et gestes pour le faire tomber dans l'eau en lui sautant dessus comme la dernière des sauvages, ce qui faisait qu'elle correspondait plus que bien à la description qu'il faisait d'elle du coup. La vengeance ne se fit pas attendre, mais elle se retourna contre lui puisqu'une énorme vague finit par les embarquer tous les deux. Il lui parle des centimètres manquants, ce qu'elle prit pour une immense perche puisqu'elle en profita immédiatement pour le taquiner avec son frère. Julian lui avait tiré la langue pour la première fois.« Ohh sujet sensible je vois... d'accord nabot je n'en parlerais plus. »Elle rit.
Lorsqu'elle commençait à être sacrément éloignée du bord de la plage elle retourna brièvement a tête pour voir si Julian la suivait, ce n'était pas le cas, mais il avait l'air de le regarder avec inquiétude. Il n'avait pas de soucis à se faire, elle savait très bien nager, lorsqu'elle vivait à Londres elle allait souvent à la piscine, au lieu de faire du jogging elle faisait de la natation donc elle n'avait perdu aucun de ses automatismes. Son amant n'avait pas vraiment nagé, elle l'avait vu faire l'étoile mais c'était tout, lorsqu'elle entama son trajet de retour il était déjà retourné sur la plage. Il ne voulait pas trop le montrer, mais finalement il avait quand même été fatigué par le trajet, sinon il aurait certainement profité de l'eau plus que cela puisqu'il était censé adorer se baigner, elle se dit que la prochaine fois il fallait vraiment qu'elle lui prenne un peu le volant. Lorsqu'elle retrouva la terre ferme elle remarqua qu'il avait commençait à s'endormir, mais ce n'était pas le moment de dormir alors elle ne fera pas l'effort de se poser calmement sur sa serviette, surtout qu'elle était pressée de s'y allonger. A peine réveillé il saisit sa main et il avait bien raison de le faire, il fallait qu'ils profitent de ce séjour pour être tactiles puisqu'une fois qu'ils seront de retour au bercail ils ne pourront plus le faire. Il était d'accord avec elle alors après avoir lézardé une bonne demi-heure ils regagnèrent leur hôtel. Une fois arrivée à l'appartement elle chercha son portable et partit dans leur chambre pour pouvoir s'asseoir sur leur grand lit, elle commença à rechercher les restaurants du coin. Il y avait du choix, il y en avait une bonne cinquantaine alors elle chercha à regarder en priorité ceux qui étaient bien placés, si leurs menus ne lui plaisaient pas elle irait voir plus bas. Julian lui dit qu'il allait se prendre une douche. « Ok. » Il l'invita à le rejoindre juste après, mais comme elle était encore de ses recherches elle resta dans la chambre. Au bout de même pas trois minutes il l'incita à nouveau à le rejoindre, prétextant que ça faisait vraiment du bien. Bon puisqu'il voulait tant que ça qu'elle le rejoigne elle allait lui faire plaisir, elle déposa son portable sur la table de chevet et retira son maillot de bain.
Madison entra doucement dans la salle de bain, la douche n'était pas entièrement fermée elle avait peur de glisser si elle s'aventurait dans la pièce trop vite. Elle était suffisamment grande pour qu'ils ne se retrouvent pas à l'étroit, cela allait peut-être éviter d'éveiller leurs ardeurs. L'organisatrice d'événementiel se plaça sous le pommeau de douche, ferma les yeux et passa ses mains dans ses cheveux. « C'est vrai que ça fait du bien. »Elle rouvrit les yeux et se rendit compte qu'elle avait oublié quelque chose, le savon, elle sortit de la douche et jeta un coup d'œil à côté du lavabo, il y en avait plusieurs, des liquides. « Voyons voir si ça sent bon. » Madison ouvrit un flacon et le sentit, cela sentait la rose, avec une pointe de vanille, elle aimait bien cette odeur. « Hmm pas mal... »Ce n'était pas vraiment adapté aux hommes, mais elle s'en fichait, elle avait bien envie de l'appliquer sur Julian quand même. La jeune femme retourna dans la douche et se plaça derrière son amant, elle fit couler un peu de savon dans sa main droite puis elle déposa le flacon sur l'étagère. Elle commença à l'étaler sur son immense dos avec ses deux mains, pas question de se priver d'un contact direct avec un gant. Madison en profita pour lui prodiguer un petit massage, il l'avait mérité après toutes ces heures de conduite. Une fois qu'elle eut fini de lui laver le dos, elle plaça ses deux mains sur son torse tout en restant derrière lui.« C'est une mauvaise idée de vouloir prendre une douche à deux, ce n'est pas sûr qu'on puisse en sortir rapidement... » Elle glissa ses doigts le long des lignes de ses abdos dont elle raffolait tant et elle se mordit la lèvre inférieure. « Nous n'avons pas le temps pour ça hélas... surtout que nous n'avons fait aucune réservation. » L'organisatrice d'événementiel commençait à avoir chaud, elle préféra sortir de la douche avant qu'ils ne se sautent dessus. Elle s'empara rapidement d'une serviette et s'essuya, puis elle s'empara du sèche-cheveux. « Si tu veux nous avancer tu pourras prendre mon portable et regarder les restaurants, mais je pense qu'on en tient un pas mal avec le Flour Cafe. »
« Tout à fait... D'ailleurs je ne t'ai pas dit je crois, qu'il nous avait vu au restaurant, c'est ce jour-là que j'ai appris qu'il te connaissait d'ailleurs... Vous vous connaissez depuis longtemps ? Je suppose que oui, sinon il ne t'aurait pas invité à mon anniversaire... choix étrange sachant qu'il ne voulait pas qu'il se passe quelque chose entre nous. S'il n'avait pas eu besoin de se faire pardonner je pense que tu n'aurais pas été invité... » Je fixe Madison, les yeux grands ouverts. Je dois avouer que je suis un peu surpris par tout ce qu'elle m'apprend, c'est un peu beaucoup d'informations à digérer pour moi. Jamie nous a surpris au restaurant ? Il ne voulait pas qu'il se passe quelque chose entre elle et moi ? Il avait besoin de se faire pardonner ? Je fronce un peu des sourcils tout en me passant la main dans les cheveux. Perdu, je ne comprends pas très bien ce qu'il se passe avec lui. Surtout qu'au travail, il n'a jamais rien laissé paraître. C'est vraiment déroutant. Euh, je le connais depuis quelques années oui. ABC fait appel à moi quand ils ont des procès pour diffamation ou autre, j'ai souvent croisé Jamie. Et on habite dans le même quartier aussi, à force de se voir on a fait connaissance et il nous arrive d'aller à la muscu ensemble... Les mots sortent de ma bouche sans que je n'y fasse attention, perdu dans mes pensées. Mais je ne suis pas au bout de mes surprises, puisque Madison reprend la parole pour m'en apprendre plus sur Jamie et son comportement. « D'ailleurs s'il te regarde de travers alors que tu n'as rien fait de particulier c'est normal, il fait ça avec tous les hommes qui me plaisent... Il n'a jamais accepté validé aucun d'entre eux... même si tu aurais été célibataire il ne t'aurait pas validé. » Et c'est lui qu'elle considère comme un frère ? Pourtant, il m'a l'air vachement possessif, ça doit être étouffante à force. Je continue de fixer l'anglaise, intrigué. Il sait qu'il se passe quelque chose entre nous en ce moment ? je demande, curieux. Je voulais aussi lui demander pourquoi il ne voulait pas qu'il se passe quelque chose entre nous, mais j'imagine que c'est parce que je suis fiancé à une autre femme. Néanmoins, une autre question me taraude. Pourquoi n'accepte-t-il pas qu'un homme t'approche ? Ils'est passé quelque chose entre vous ? Et que devait-il se faire pardonner ? Les questions s'enchaînent, mais c'est de sa faute. C'est elle qui me parle de toute ça maintenant, elle imaginait bien que de nombreuses questions apparaîtraient dans mon esprit. Ce n'est pas comme si je m'en fichais d'elle, ou que Jamie était un inconnu. Non, je m'intéresse beaucoup à elle, et Jamie est un collègue donc je dois savoir s'il me reproche quelque chose et si oui, quoi. En tout cas, ça fait beaucoup à avaler d'un coup, je ne m'y attendais pas du tout. Car ce que je retire de tout ça, c'est que ma relation avec Lauren n'est pas le seul obstacle à celle que Madison et moi pourrions avoir. Puisque, même célibataire, Jamie ne m'approuverait pas.
Le reste de l'après-midi passa à une vitesse folle, et avant que nous ne nous en rendions compte, il était déjà l'heure de rentrer à l'hôtel pour se préparer à aller dîner. Nous nous levons, ramassons nos affaires et quittons la plage main dans la main. Une fois dans notre chambre, je préviens l'organisatrice que je file me doucher alors que celle-ci se jette sur son smartphone, sûrement pour trouver un restaurant sympa pour ce soir. Je me glisse dans la douche, fait couler l'eau sur ma peau et reste quelques secondes ainsi, à savourer cette sensation tout simplement exquise. Le sable s'en va, le sel aussi, c'est beaucoup plus agréable comme ça. D'une voix forte, j'appelle à nouveau Madison pour qu'elle me rejoigne. C'est sans arrière-pensée, je suis sûr que la douche lui fera tout autant de bien qu'à moi. Quand elle arrive, je me déplace sur le côté pour lui laisser la place sous le pommeau de douche. Un sourire se dessine sur mes lèvres quand elle confirme mes propos, alors que mon regard se délecte de la vue qui s'offre à moi. Je regarde avec émerveillement les cheveux de l'anglaise s'humidifie et retomber dans son dos, se coller sur sa peau. Mon regard descend un peu plus, je ne me prive pas d'observer son joli fessier. Je n'ai pas le temps de faire le moindre mouvement qu'elle sorte de la douche pour revenir avec du savon. Se plaçant derrière moi, elle commence lentement à m'en appliquer sur tout le dos, me massant par la même occasion. Hmm ça fait du bien... soupirais-je avec plaisir en me laissant complètement aller sous ses mains expertes. Après avoir conduit aussi longtemps et être resté assis de longues heures, je savoure grandement ce massage improvisé. Mon rythme cardiaque s'accélère subtilement quand la brune passe ses mains sur mon torse et me serre contre elle. Je sens sa poitrine contre mon dos, ses doigts glissent le long de mes abdos... Je trouve qu'au contraire, c'est une très bonne idée... dis-je avec amusement, un fin sourire sur les lèvres. Malheureusement pour moi, Madison fait preuve d'un trop grand sang-froid et sort de la douche pour nous empêcher de nous égarer. Je retourne sous l'eau pour rincer mon dos rempli de savon. J'aurais quand même eu le temps de te rendre la pareille. Puis je sors à mon tour et enfile un peignoir blanc qui se trouvait non loin. Dans un placard, je trouve un second sèche-cheveux et le prends pour moi. Une touffe pareille ne séchera jamais avec une serviette. Va pour le Flour Cafe alors. Pourquoi en chercher un autre si celui-ci lui plaît ? Je lui fais entièrement confiance. Et puis, ce n'est pas trop mon truc de chercher sur internet. Je suis un peu vieille école à ce sujet, je préfère sortir et rentrer dans le restaurant qui m'attire le plus, me fiant au menu et à l'atmosphère qui y règne.
Une fois que j'en ai terminé dans la salle de bain, je file dans la chambre pour me préparer. Dans ma valise, j'attrape une chemise et un pantalon afin d'être à l'aise pour me promener en ville, mais aussi assez classe pour manger au restaurant. J'enfile une montre, attrape mon portable et mon portefeuille. Je regarde autour de moi mais je pense avoir pensé à tout. Alors je file dans le salon et m'allonge deux secondes sur le canapé en fermant les yeux, attendant que la brune finisse de se préparer.
Julian avait l'air étonné que Jamie ne l'approuve pas, il ne devait sûrement pas l'avoir croisé depuis le premier rendez-vous sinon il lui en aurait certainement toucher deux mots vu qu'il savait que l'avocat lui plaisait fortement. Elle en concluait qu'ils n'étaient pas très proches, qu'ils ne se disaient pas tout, qu'ils ne se voyaient pas très souvent malgré le fait qu'ils vivent dans le même quartier, mais d'un autre côté l'animateur d'ABC n'était pas toujours très disponible, il était normal qu'il n'ait pas eu le temps de discuter de quoique ce soit avec lui. Le jeune homme lui demanda s'il savait qu'il se passait quelque chose entre eux. « Non il ne le sait pas, je ne l'ai pas beaucoup vu ces derniers temps. » Elle avait beau être sa protégée, elle ne passait pas toujours avant tout, son travail et sa Joanne restaient ses principales préoccupations, ce qui était rassurant dans un sens puisque cela voulait dire que ses sentiments en son égard s'étaient envolés. Julian commença à l'assommer à coups de questions, certaines d'entre elles ne lui causaient pas de soucis, mais sa deuxième se révélait particulièrement problématique. Devait-elle lui raconté ce qu'elle avait apprit à son anniversaire ? Était-il bon pour l'avocat d'apprendre qu'un ami aussi proche d'elle fut amoureux d'elle ? Elle ne savait pas, d'un côté il n'avait pas de soucis à se faire parce qu'il était en couple et épanoui, mais de l'autre il pourrait le croire capable d'être infidèle à sa blonde ou alors de mettre un nombre incalculable d'obstacles sur leur chemin. « Il n'accepte pas qu'un autre homme m'approche parce que les hommes que j'ai connus m'ont tous plus ou moins fait du mal, tout simplement. » C'était bien comme réponse, cela suffisait amplement, lui dire ce qu'il avait pu ressentir pour elle était bien trop risqué, elle ne voulait pas gâcher leur séjour avec cette information. « Non il ne s'est jamais rien passé entre nous, enfin si mais pas ce à quoi tu penses. » Il ne fallait tout de même pas qu'il se fasse des films là-dessus. « Lorsque je suis arrivée dans mon école privée j'étais seule, plus ou moins vulnérable, on s'en prenait à moi parfois et lui il a vu tout cela, il est intervenu, il m'a protégé, il m'a permis d'avoir une scolarité supportable en quelque sorte. C'est devenu une habitude pour lui de chercher à me protéger, il devient super étouffant parfois... »Parfois était un peu faible comme mot, mais elle ne voulait pas qu'il s'imagine qu'il était trop sur son dos même si c'était le cas.« Après nous avoir vu au restaurant il a voulait absolument me faire cracher le morceau, il voulait que j'admette que tu me plaisais beaucoup... c'est qu'il me connaît assez bien pour savoir quand est-ce qu'un type me plaît le bougre. »Elle sourit.« Je ne voulais pas l'admettre au début, sachant qu'il me prendrait bien la tête si je le faisais, mais j'ai fini par craquer... du coup il m'a sacrément pris la tête et c'est de ça dont il devait se faire pardonner. Voilà tu sais tout. »
L'après-midi se déroula bien plus vite que la matinée, ils avaient été en mouvement, avaient pu profiter l'un de l'autre donc forcément ils n'avaient pas vus passer le temps, leur deuxième journée allait certainement défiler très vite également, mais elle était certaine qu'elle allait être géniale. L'organisatrice d'événementiel ne pourra pas lui parler en détails de ce qu'elle avait vu pour demain, l'avocat était bien trop pressé d'aller à la douche alors elle avait décidé de faire autre chose, leur choisir un restaurant, étant donné qu'elle n'avait regardé que ceux de Rockhampton avant de partir elle ne savait pas ce qu'il y avait dans la ville de leur hôtel. La jeune femme aurait aimé prendre le temps de regarder les différents menus, les photos, mais comme son amant insistait plus ou moins pour qu'elle le rejoigne sous la douche elle se plia à ses désirs. Elle se faufila assez rapidement sous le pommeau de douche puisqu'elle le rejoignait dans l'unique but de se laver. Pendant qu'elle fermait les yeux il l'observait, chose dont il s'était privé lorsqu'elle s'était changée pour se mettre en maillot de bain, il lui suffit d'ouvrir les yeux par remarquer qu'il s'était bien rincé l'œil. Il était temps de sortir, ne serait-ce qu'un instant pour qu'il se refroidisse un peu, le temps qu'elle cherche du savon. Une fois revenue sous la douche elle prit soin de son dos et il lui dit ouvertement que ça lui plaisait.« Et tu en auras pleiin d'autres... »L'organisatrice d'événementiel n'avait rien eu à lui reprocher, au contraire alors elle n'avait pas de raisons de ne pas lui être dévouée. Elle s'était allée à un petit rapprochement, un rapprochement suffisant pour qu'elle se retrouve littéralement collée à son dos. Madison se remit rapidement les idées en place en prenant l'initiative de sortir.« On prendra peut-être une douche sportive demain soir... » Étant devant le miroir de la salle de bain, elle voyait le reflet de Julian, elle pouvait facilement lire sur son visage que cette idée ne lui était pas déplaisante. Il lui dit qu'ils iraient dans le restaurant qu'elle avait repéré, il n'avait pas envie de se casser la tête apparemment, mais elle n'allait pas lui en tenir rigueur, elle mit en route son sèche cheveux.
Madison sortit momentanément de la salle de bain pour chercher sa brosse, une robe et son vanity, elle installa ses affaires un peu partout dans la salle de bain et s'arrangea quelque peu les cheveux, elle décida de les laisser détachés, elle n'avait pas besoin de faire quelque chose de sophistiqué pour un simple café/restaurant. L'organisatrice d'événementiel s'appliqua un peu plus sur le maquillage, ce n'était pas parce qu'ils étaient loin de Brisbane qu'elle pouvait se permettre de ne pas être présentable. Une fois que ses yeux étaient bien fardés et ses lèvres bien mis en valeur pour un gloss rose, elle sortit de la salle d'eau et rejoignit son amant dans le salon.« Je suis prête. » Dit-elle pour le tirer de son assoupissement. Elle fit tournoyer sa petite robe dorée et le tira par le bras pour qu'il se lève plus rapidement. « Allez on y va. » Ils quittèrent leurs appartements et se dirigèrent doucement mais sûrement en direction du restaurant. Madison ne lâchait plus sa main, elle était tellement contente à l'idée de pouvoir la lui tenir tout le trajet qu'elle la lâcherait pas avant d'être au restaurant. Lorsqu'elle reconnu la bâtisse de loin, elle s'arrêta, se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa, elle n'allait pas trop avoir l'occasion de le faire lorsqu'ils seront assis alors c'était le moment ou jamais de profiter de ses lèvres. Ils s'avancèrent jusqu'à l'entrée et l'organisatrice d'événementiel leva son regard pour regarder les différentes inscriptions qui se trouvaient juste au dessus de sa tête, elle pouvait lire des inscriptions tels que hope, dream, love, que des mots qui lui faisaient penser à leur propre situation. Après avoir lu, elle jeta un coup d'œil tout sauf discret aux tables des personnes déjà installées, un anniversaire avait lieu juste à leur droite, le gâteau avait l'air tellement succulent qu'elle ne pu s'empêcher de dire : « Je crois qu'on va passer directement au dessert... » Le responsable de salle vint à leur rencontre et leur proposa de s'installer à l'extérieur, ce qui leur convenait parfaitement vu que c'était ce qu'ils voulaient, les températures étant encore plus que bonnes. Les menus étant déjà présents sur la table, elle commença à le feuilleter. Pas de steak au menu, Yeppoon n'était pas une ville centré sur le bœuf contrairement à Rockhampton, tant mis ils en mangeront le lendemain. La demoiselle s'arrêta sur une entrée qui lui faisait drôlement penser à son pays natal, un plat à base d'œuf, de bacon et de tomates grillées. « Tu vas encore me dire que je fais trop mon anglaise, mais je pense que je vais opter pour le ' Eggs your way with bacon ' et toi ? »Ça avait l'air d'une question banale, mais ce n'était pas une question tout à fait innocente, elle cherchait à connaître ses préférences alimentaires, même si elle en avait déjà eu un avant goût lors de leur premier rendez-vous dans son quartier.
Les informations que j'apprends à propos de Jamie me prennent un peu de court, je ne pensais pas découvrir un jour une telle facette de la personnalité de mon collègue. Au travail, c'est impossible de déduire qu'il est aussi possessif à l'extérieur. Et même si nous passons un peu de temps ensemble, nous ne sommes pas amis au point de parler ainsi de notre vie privée. Bien sûr, c'est lui qui a organisé l'anniversaire de Madison donc j'ai compris qu'ils étaient proches, surtout qu'ils étaient restés ensemble pendant que je me trouvais encore à la soirée. Mais de là à penser qu'il était aussi protecteur avec elle... c'est plutôt inquiétant. Lui a toujours été près de la jeune femme, alors que moi je viens juste d'arriver. J'imagine qu'il ne va pas faciliter les choses, qu'il va mettre des obstacles entre nous. Et j'ai l'étrange impression que si l'anglaise à un choix à faire, ce sera lui qu'elle gardera près d'elle. Surtout qu'après tout, je suis bientôt un homme marié. Ce sentiment se renforce d'autant plus quand elle me raconte un peu leur histoire, leur passé. Jamie semble avoir été là à toutes les étapes de la vie de Madison, et toujours dans le rôle de cet allié sur qui elle peut compter. Cette fois, l'anglaise m'apprend directement que ces relations passées n'ont pas été glorieuses, voir même difficiles pour elle. Bien sûr, j'ai envie d'en savoir plus, mais comme dans la voiture je garde mes questions concernant ses relations amoureuses pour moi. Toutefois, je prends note qu'ils se connaissent depuis le lycée. Un profond sentiment d'injustice s'empare de moi quand je découvre ce qu'il s'est passé pour Madison, la façon dont elle a été traitée par le passé. Et encore une fois, je me demande ce qu'il se serait passé si j'étais resté à Londres. Peut-être aurions-nous été dans la même école privée. Dès lors, aurais-je fait partie de ses bourreaux ? Ou aurais-je pris la place de Jamie dans son rôle de protecteur ? Il s'agit là encore d'une question dont je n'aurai jamais la réponse... J'accuse le coup quand j'apprends ce qu'il s'est passé en sortant du restaurant ; l'interrogatoire de Jamie, les aveux de Madison. Décidément, l'anglais est bien intrusif dans la vie de l'organisatrice... est-ce toujours comme ça ? Dans tous les cas, il n'est jamais venu m'en parler directement. En même temps, nous ne nous sommes pas énormément croisés ces dernières semaines. Mais s'il apprend que Madison est ma maîtresse, va-t-il venir m'en toucher deux mots ? J'imagine que oui. D'accord, d'accord... Je sors difficilement de mes pensées. je vais faire un peu plus attention à Jamie alors, et à ce que je dis. Oui, c'est certainement la meilleure solution. Je ne vais pas l'éviter ni le fuir, mais à l'avenir j'éviterai de parler de Madison ou de mon futur mariage en sa présence.
Finalement, nous ne nous éternisons pas sur ce sujet et c'est tant mieux. Cela nous permet de nous détendre, profiter du soleil et de l'après-midi, nous baigner et nous amuser un peu. Je suis le premier à craquer et à m'allonger sur la serviette pour me reposer et bronzer, laissant la brune nager à sa guise. C'est en début de soirée que nous rentrons à l'hôtel, pour se doucher et se préparer avant de partir se promener dans Yeppoon. Sous la douche, j'ai le droit à un massage avant que l'ambiance commence à se réchauffer d'un cou... jusqu'à ce que Madison ne sorte. Je reste sous l'eau pour me rincer et aussi faire passer ma frustration, bien qu'un sourire se dessine sur mes lèvres quand j'entends la remarque de l'anglaise. Cette perspective est bien réjouissante, et cela suffit à me contenter pour le moment. Je sors donc de la douche, me sèche les cheveux puis file en direction de la chambre pour m'habiller. Quand c'est fait, je vais m'allonger quelques instants sur le canapé, afin de me reposer un petit peu en prévision de la soirée.
C'est Madison qui me tire de mon repos en me prévenant qu'elle est prête. J'ouvre les yeux et tombe sur elle, qui fait tournoyer sa robe avant de me tirer hors du canapé par le bras. Je l'observe attentivement et dépose un baiser sur le bout de son nez. Cette robe te va à ravir. souris-je. Je sais que je lui fais trop souvent des compliments, mais je ne peux pas m'empêcher puisque je le pense vraiment. Et puis, elle est vraiment belle dans cette robe. Nous ne perdons pas plus de temps et sortons de l'hôtel pour nous diriger vers le restaurant à pieds. Madison attrape ma main et ne la lâche plus. Et bien que j'apprécie grandement ce geste, cela me fait une nouvelle fois me questionner à propos de la nature de notre relation. Pourquoi sommes-nous aussi affectueux l'un envers l'autre ? Aussi attentionnés ? Parfois quand j'y pense, j'ai l'impression que l'anglaise n'est pas ma maîtresse mais un flirt. Je n'ai jamais eu envie de n'avoir qu'une relation purement sexuelle avec elle, il y a toujours eu quelque chose de plus. Et même si cela rend le tout plus agréable pour l'instant, je ne peux m'empêcher de penser que cela causera plus de problèmes qu'autre chose à l'avenir. Quand la brune se dresse pour venir m'embrasser, je viens délicatement la saisir par la taille pour lui rendre cet agréable baiser. C'est vraiment très plaisant de pouvoir être ensemble à la vue de tous, ça va être très dur lorsque nous serons de retour à Brisbane. Alors il faut vraiment en profiter un maximum ici. Nous finissons enfin par rentrer dans le Flour Cafe. L'ambiance est très accueillante et chaleureuse, les plats dans les assiettes des usagers ont l'air très bons. Je tourne la tête quand Madison me parle de passer au dessert pour voir l'objet de ses convoitises : un magnifique gâteau. Encore une fois ? fis-je remarquer, complice, par rapport à notre premier rendez-vous au restaurant il y a des semaines. Un responsable s'approche de nous pour nous proposer de prendre place à l'extérieur, ce que nous acceptons avec grand plaisir tant la température est encore très agréable dehors. Une fois assis, j'attrape un menu et commence à le regarder avec intérêt. C'est normal pour une anglaise de faire son anglaise. répondis-je avec le sourire, continuant de chercher mon entrée. Le "Vanilla French toast" a l'air très appétissant, mais ce n'est finalement pas ça que je vais prendre. Je pense que je vais manger la même chose que toi. Il serait peut-être temps que je découvre ce que j'ai raté durant toutes ces années. Je relève les yeux pour fixer les siens. Je vais faire mon anglais, puisqu'ici je suis Aaron. N'est-ce pas, Miss Annabeth ? souris-je malicieusement. Reportant mon attention sur la carte, je remarque qu'il y a très peu de plats proposant de la viande ici, ce qui me déçoit un peu je dois l'admettre. Mais ce n'est pas si grave, je pourrais toujours en manger le lendemain à Rockhampton. Pour le plat, je vais peut-être me laisser tenter par un plat local à base de poisson. Mon regard est attiré par les enfants qui s'amusent à l'anniversaire organisé dans le restaurant. Cela me rappelle une nouvelle fois notre premier rendez-vous. J'espère que cette fois, tu ne finiras pas entartée. la taquinais-je gentiment. Tu as fait ton choix concernant le plat ? Moi ce sera du poisson. Le restaurant semblant spécialisé dans les desserts, aucun ne figure sur la carte que nous avons. On nous apportera sûrement une carte des desserts à la fin de notre plat.
« Faire un peu plus attention ? Parce que tu lui as déjà parlé de moi avant mon anniversaire ? »Cela l'intriguait, ils ne semblaient pas super proches mais il aurait très bien pu lui parler d'elle au détour d'une conversation en salle de musculation, mais sans forcément lui dire qu'il s'agissait d'elle. L'organisatrice d'événementiel se demandait s'il avait des amis proches, des confidents à qui il aurait parlé d'elle, à défaut de pouvoir raconter quoique ce soit à son frère ou sa sœur. Il devait bien avoir des amis qui n'étaient pas pour son mariage arrangé ou qui n'aimaient pas sa fiancée, à qui il pouvait tout dire, il ne pouvait pas être absolument seul contre tous, ce n'était pas possible. La jeune femme doutait un peu, lorsqu'ils se confiaient dans le bain il n'avait pas l'air d'un homme très soutenu, mais peut-être qu'il avait exagéré le trait pour avoir encore plus de compassion, elle ne savait pas encore s'il était du genre à grossir les choses ou non. Elle avait encore tellement de choses à apprendre sur lui, ces trois jours n'allaient pas être suffisants pour répondre à toutes ses questions, mais elle allait tout de même essayer de creuser un peu.
Les deux amants avaient préféré lézarder sur la plage plutôt que de visiter les environs, cela leur avait permis de recharger un peu les batteries pour la soirée, mais elle savait qu'ils n'allaient pas faire grand-chose, qu'ils iraient juste au restaurant avant de retourner à l'hôtel, ce qui n'était pas grave en soit puisqu'ils allaient se rattraper le lendemain avec une journée bien remplie. Néanmoins elle n'avait pas envie de traîner sous la douche, elle était plus ou moins pressée d'aller manger, surtout qu'ils n'avaient pas manger de vrais plats le midi alors elle avait préféré qu'ils restent sages pour mieux s'avancer dans leurs préparatifs. Madison avait essayé de ne pas passer trop de temps devant la glace, si elle traînassait trop dans la salle de bain il allait finir par faire une sieste et elle aurait peut-être du mal à le réveiller, elle savait qu'elle quand elle s'endormait il fallait y aller pour qu'elle se lève, cela devait sûrement être pareil pour lui encore plus avec toutes ces heures de route. Elle se faufila dans le salon à grande vitesse et se planta devant le canapé avant de le forcer à se lever rapidement. Juste après avoir reçu un baiser sur son nez et un compliment elle bâta des cils. « Tu sais que j'ai presque l'impression que ça fait dix ans que tu ne m'as pas complimenté ? »Alors que tout au mieux cela faisait juste quelques heures, passer une journée toute entière avec lui rendait les choses bizarres, elle n'avait plus la notion du temps. La jeune femme l'embrassa tendrement avant qu'ils ne prennent la porte de sortie.
La brunette ne pu s'empêcher de saisir sa main, c'était plus fort qu'elle, ce n'était pas quelque chose qu'elle était censée faire en tant que maîtresse. C'était l'effet de Yeppoon, la ville lui avait petit à petit fait oublier l'existence sa fiancée, de son statut non exclusif, depuis qu'elle se baladait dans la rue avec lui elle était entièrement rentrée dans la peau d'Annabeth. Lorsqu'ils s'embrassèrent devant tous les passants elle cru planer l'espace de quelques secondes, cela lui faisait tellement de bien de se déconnecter de tout, de ne plus avoir de stress, de ne pas avoir peur de se faire surprendre, une peur qui avait été omniprésente lors de son anniversaire et qui l'avait empêché de chercher ses réponses plus tôt. L'organisatrice d'événementiel avait passagèrement oublié qu'ils n'avaient mangé que des desserts lors de leur premier rendez-vous, qu'elle avait exagéré son manque d'appétit pour abréger le rendez-vous pour éviter de gaffer... « On peut changer de la première fois en commandant plusieurs desserts, un petit pour l'entrée, un gros pour le plat et un moyen pour la fin. »Ou comment faire une overdose de sucre. L'organisatrice d'événementiel ne perdra pas son temps, elle saisit directement le menu, elle contemplera son amant plus tard.« Tu as raison soyons 100% british tous les deux, cela serait étrange s'il y ait un gros décalage entre nous... déjà que physiquement ça ne se voit pas que tu es anglais, il faut rattraper le coup avec qu'il y aura dans ton assiette. » Elle vit une pointe de déception dans son regard, sûrement parce que le menu ne satisfaisait pas ses envies de carnivores. Cette contrariété laissa vite place à de la taquinerie. « Cela n'arrivera pas cette fois, je prévoirais le coup à l'avance, je me servirais de toi comme bouclier. » Dit-elle en penchant sa tête sur le côté. Les enfants du Flour Cafe avaient l'air plutôt tranquilles, elle n'avait pas de quoi s'inquiéter. « Je vais prendre du poisson aussi. » Les deux tourtereaux passèrent leurs commandes et furent débarrasser de leurs menus, ce qui lui permit de le contempler pleinement. La lumière du restaurant le mettait plutôt bien en valeur, elle voyait bien la forme de ses jolies boucles, l'intensité de son regard... Elle était à deux doigts de déposer ses coudes sur la table, de tenir son visage dans ses mains de rester comme cela toute la soirée, mais cela ne serait pas bien vu de se tenir comme cela dans un restaurant.« Elle te va bien cette petite chemise. »Madison avait envie de lui dire qu'il serait encore mieux sans, mais elle se retenue, même s'ils étaient dans un coin ils avaient tout de même un anniversaire qui était fêté à proximité d'eux, mais de toute manière il allait très certainement lire dans ses pensées rien qu'en la regardant.« Dis-moi est-ce que tu as des meilleurs amis ? Tu ne m'as jamais parlé de tes amis jusqu'à présent... » Et c'était le meilleur moment pour qu'il le lui en parle, à part si ses amis étaient des amis qu'ils avaient en commun avec sa fiancée, mais elle espérait que ce n'était pas le cas de tous. « La famille c'est bien beau mais les amis c'est important aussi. Je me demande s'il y aura du monde à ton anniversaire... D'ailleurs quelle est ta date d'anniversaire ? »Elle le lui demandait en sachant pertinemment qu'elle ne serait pas invitée, mais elle avait quand même envie de le savoir. Qui sait il allait peut-être souffler ses bougies dans une ou deux semaines, cela serait tout de même dommage qu'elle ne le sache pas et puis si la date n'était pas très éloignée elle pourrait très bien le lui fêter à part, un autre jour.
Non, non. Je me suis mal exprimé, pardon. Je voulais dire que justement, maintenant que je sais ça, je vais éviter d'aborder certains sujets avec lui. Mais de toute façon nous ne nous voyons pas tant que ça alors ça ne devrait pas changer grand chose. C'est vrai que Jamie et moi n'avons jamais été du genre à essayer de nous lier d'amitié ou quoique ce soit. Même s'il nous arrive de nous voir en dehors du travail, notre relation ne reste que purement cordiale et je ne pense pas que ça évoluera un jour. Et quand bien même, je ne risque pas de lui parler de Madison. Je ne l'aurais pas fait avant, et je le ferais encore moins maintenant. De toute façon, je n'ai parlé à Madison de personne c'est bien simple. Elle est mon secret le plus enfoui, je ne suis pas certain d'être près à en parler à quelqu'un. Et surtout, à qui ? Je n'ai personne à qui raconter mes infidélités, tous mes proches côtoient Lauren d'une façon ou d'une autre, ce serait les mettre dans une situation indélicate de leur raconter cela puisqu'ils seraient obligés de mentir pour moi. Il y a peut-être juste Aaron à qui je pourrais en parler puisqu'il n'apprécie pas ma fiancée, mais j'aurais bien trop peur qu'il gaffe pour lui confier cela. Finalement, nous ne poursuivons pas sur ce sujet et profitons de notre après-midi à la plage. Le soleil, le sable, la mer, tout cela est très plaisant. Tout comme la possibilité d'admirer Madison dans son maillot de bain très sexy. Je ne fais d'ailleurs pas attention aux personnes qui nous entourent sinon je crois que je passerais mon temps à me battre avec n'importe quel gars qui la regarde plus d'une demi-seconde. Et à mon avis, certains ne doivent pas se gêner pour la reluquer. Heureusement que la brune passe la plupart de son temps avec moi ou dans l'eau à nager, comme ça je sais que les possibilités de la regarder sont limitées. Je suis le premier à lâcher prise en venant m'allonger sur la serviette et en me laissant aller sous les rayons du soleil. Le voyage a été plus éprouvant que je ne l'aurais cru, et je dois économiser mes forces si je veux pouvoir profiter de ma soirée avec celle qui est désormais ma maîtresse. D'ailleurs, je somnole une nouvelle fois quand je sors de la douche et que j'attends l'anglaise en m'allongeant sur le canapé. Heureusement celle-ci n'est pas trop longue et elle me sort de cet état avant que je ne plonge dans un sommeil plus profond. La voir aussi ravissante me réveille d'un coup et j'en profite pour la complimenter. Compliment que pour une fois elle accepte sans rechigner, m'avouant même que ça faisait longtemps que je ne l'avais pas fait. Ou du moins, c'est l'impression qu'elle a. Si je m'écoutais, je te dirais toutes les minutes à quel point tu es belle... donc j'essaye de me contenir un peu. avouais-je dans un demi-sourire avant de lui voler un énième baiser.
Sur le chemin du restaurant, nous profitons grandement de pouvoir nous afficher au vu et au su de tous. Nous nous tenons la main en pleine rue, nous embrassons sans la moindre gène. Bref, nous sommes Aaron et Annabeth un couple d'anglais, et non pas Julian le fiancée de Lauren et Madison sa maîtresse. Et c'est franchement jouissif d'avoir Madison à côté de moi, cela fait des années que je ne me suis pas senti aussi bien. Il n'y a aucun risque que quelqu'un nous reconnaisse ou ne vienne gâcher cet instant, nous pouvons être l'un avec l'autre aux yeux de tous. Encore une fois, cela me fait me questionner sur beaucoup de choses. Notamment que la relations que nous entretenons Madison et moi, mais aussi sur la nature de mes sentiments à son égard. Mais comme à chaque fois, je repousse au loin ces questions bien trop sérieuses pour me concentrer sur l'instant présent et profiter. Nous pénétrons dans le restaurant et sommes installés en terrasse. Les plats que nous voyons font saliver et l'anglaise laisse une nouvelle fois son amour pour les desserts parler à sa place. Je suis sûr que t'es du genre à pouvoir te nourrir exclusivement de desserts et gâteaux une journée entière ! Ma remarque n'a rien de méchante, au contraire je souris en imaginant la brune se nourrir exclusivement de sucreries en tout genre. Moi je ne pourrai jamais faire ça, je fais bien trop attention à mon corps et à ce que je mange pour me laisser aller. Même si je ne suis pas non plus l'homme le plus rigide au monde, je sais me faire plaisir. Je n'arrête pas d'ailleurs en compagnie de l'organisatrice. Je ne pense pas être un bouclier très efficace, je me retournerai sûrement pour t'en mettre partout tu comprends ? dis-je avec espièglerie. Toutefois, les enfants présents avaient l'air plus calme et je ne pense pas qu'une nouvelle catastrophe devrait se produire. Mais restons quand même sur nos gardes, au cas où.
Le serveur s'approche de nous, prend nos commandes puis nous débarrasse de nos menus. Une fois que c'est fait, je tourne la tête en direction de Madison et remarque qu'elle est en train de me contempler sans la moindre gène. D'ailleurs, elle se met à complimenter ma chemise. Un sourire se dessine sur mon visage, un peu gêné. Je n'ai pas l'habitude qu'elle agisse comme ça avec moi, pour une fois les rôles sont inversés. Mais je comprends qu'elle passe un bon moment avec moi, ce qui lui permet de se détendre et de profiter tout simplement. Merci. répondis-je simplement. J'aurais bien aimé complimenter sa tenue mais je l'avais déjà fait à l'hôtel, et ce serait redondant de toujours me répéter. Je me contente alors d'emprisonner sa main dans la mienne et de la caresser avec beaucoup de tendresse. Notre relation d'amants n'est définitivement pas normale, il y a beaucoup trop d'affection entre nous. Mais ça ne me dérange pas, bien au contraire... L'anglaise reprend alors la parole pour me questionner un peu et en savoir un peu plus sur moi, notamment mes amis. Puisque moi je connais les siens ainsi que l'importance de Jamie à ses yeux, il est vrai qu'elle n'en sait pas autant de moi. Oui j'ai deux meilleurs amis : Matthew et Aaron. Mais ils ne sont pas à Brisbane, ils sont à New-York. J'ai rencontré Matt' il y a presque dix ans, et Aaron peu de temps après. Ils sont vraiment géniaux, on était toujours collé ensemble là-bas, on a fait tellement de conneries... Mais j'ai du partir en Australie alors on ne se voit plus. Mais on continue de garder contact, je ne pourrai jamais les supprimer de ma vie. Reparler d'eux me rend plutôt nostalgique, et je me rends compte à quel point ils me manquent et à quel point j'aimerais qu'ils soient là en ce moment. Je pourrais alors leur parler de Lauren et de Madison... Enfin surtout à Aaron, j'imagine que Matthew serait plutôt du genre à me faire la morale, il s'est toujours bien entendu avec Lauren ! Le 26 novembre. C'est ma date de naissance. En parler me fait prendre conscience que durant ces quelques mois qui séparent le présent de mon anniversaire, je devrais normalement me marier avec Lauren et me séparer de Madison. Sauf que, au fond de moi, j'aimerais plus que tout que l'anglaise soit là à mon anniversaire. Est-ce possible ? Ce ne sera pas simple en tout cas... Le serveur arrive avec nos entrées, ce qui nous permet de commencer à les déguster sans plus attendre. C'est délicieux ! Je regrette d'avoir raté ça pendant si longtemps ! m'exclamais-je après plusieurs bouchées. Et toi tu as connu ça toute ta vie ? C'est trop injuste. ajoutais-je en riant doucement. L'innocence est de mise ce soir, et je profite de ce havre de paix qui m'était interdit depuis bien trop longtemps.