Au final, Jackson a raison en se posant sur le sofa : aujourd'hui, nous allons juste larvé ici. Car en vrai, après 24 de transit et 5h de route, la fatigue se fait sentir chez chacun d'entre nous. Même si lui comme moi brûlons d'envie de nous dégourdir correctement les jambes, nous décidons d'un commun accord qu'il est préférable que nous restions ici ce soir. Mon meilleur ami accepte aisément mon programme du lendemain et comprend sans peine mes sous entendu : je souhaite qu'il fasse le repas. Dans un soupire, il se redresse brusquement, me faisant choir dans le sofa sur lequel je décide de rester encore quelques minutes tandis que Jax se dirige vers l'entrée pour ramener les denrées alimentaires vers la petite kitchenette. Après quelques minutes de plus, je fini toutefois par me lever pour le surveiller et l'aider. Mais surtout l'embêter en vrai car il semble se débrouiller plus que parfaitement tout seul.
Une vingtaine de minutes plus tard, le repas made in Norway est prêt. Mais avant que nous ne nous attablions, l'agent fédéral dégote son arme fatale : une bouteille de vin ! Et évidemment il ne va pas nous laisser le déguster sans pimenter le tout car il propose directement un jeu auquel nous jouions tellement souvent quand nous étions adolescent. « C'est la nostalgie qui parle là ou quoi ? » demandais-je, amusée, avant de récupérer deux verres dans une armoire. «Mais du coup, première règle : il n'y a pas de règle » dis-je en posant les deux verres devant nous « Peu importe le sujet, on prend tout à la rigolade. On n'est pas là pour se prendre au sérieux, okay ?» j'arque un sourcil, le défiant du regard, alors que je m'installe sur la chaise et que j'attrape le couteau et la fourchette pour m'attaquer à notre repas.
«Je commence » m'exclamais-je lorsque Jackson pose mon verre devant moi « Alors ...je n'ai jamais ...» je pince les lèvres en réfléchissant «...Bouché les toilettes de quelqu'un ! » mon regard se fixe sur le jeune homme, attendant avec une certaine impatience sa réponse, me disant que ce jeu sera bien l'excuse pour trouver des sujets avec lesquels je pourrais le faire chier jusqu'à la fin de sa vie.
C'est peut-être bien elle qui amène Jackson à dépoussiérer les classiques de leur adolescence ce soir, alors que l'immensité du Fjord lui donne l'impression que Louisa et lui se retrouvent seuls au monde. À cet instant précis, tandis que son amie valide l'idée, l'agent toucherait presque du doigt l'innocence et l'insouciance de ses 15 ans. Époque bénie durant laquelle tout était beau, nouveau, facile et prétexte à rire jusqu'à s'en donner mal au ventre. Le double d'années plus tard, force est de constater que sa vie a pris un tournant bien différent de ce qu'il s'était imaginé à l'époque, lorsque Fleming et lui se racontaient, les yeux brillants, à quel point ils seraient '' cool '' quand ils seraient adultes et fiers représentants de l'ordre national.
Ou était donc passées la joie, l'excitation et l'impression de vivre ce qu'il avait toujours voulu faire ? Loin, très loin, les émotions positives et la satisfaction d'œuvrer pour le bien commun ; de prendre des risques et d'affronter le danger avec la certitude que cela en valait la peine puisque des civiles innocents en sortiraient gagnants sans même le savoir. Durant l'année écoulée, Jax n'a eu l'impression que de nager à contre-courant, de se faire manipuler par le système auquel il avait pour ainsi dire dédié sa vie et d'essuyer les désillusions ... tant et si bien qu'il éclate de rire lorsque Louisa le sort de ses pensées à l'aide d'un « Je n'ai jamais ... Bouché les toilettes de quelqu'un ! » tout sauf propice à continuer de broyer du noir plus longtemps.
« Man, tu commences fort ! » Réplique-t-il, pris au piège, obligé de boire une gorgée de vin avant même d'avoir pu piocher dans son assiette. « No comment ... » Ajoute-t-il afin de signifier à sa partenaire de jeu qu'il ne compte pas développer les circonstances tragiques durant lesquels il s'était retrouvé à s'excuser auprès d'une conquête d'un soir pour avoir fait du grabuge dans la salle de bain. Gourmand, il goûte les différents ingrédients norvégiens constituant le repas et se satisfait de constater que l'ensemble est globalement savoureux. Certains goûts lui paraissent étranges, mais pas désagréables. « Mon tour ! » Reprend-il, la bouche à moitié pleine. « Je n'ai jamais volé dans un magasin ! » Ses sourcils se haussent en signe de défi. S'il a beaucoup de casseroles à son actif, Mills peut au moins se targuer de ça : son casier est impeccable. Prions pour que la découverte de ses agissements récents ne viennent jamais à changer cet état de fait ...
Je regrette parfois -souvent- l’insouciance de nos années passées, puis je me dis que la vie est passé par là. Nous avons commencé sur un même chemin avant que celui-ci ne se sépare en deux, nous obligeant à naviguer un moment seul. Les passages n'étaient pas évident et je pense qu'ils auraient été plus simple si nous étions tous les deux ensemble, et pourtant, nous voilà, là, en Norvège, de retour sur ce chemin que nous avions quitté plusieurs années auparavant. Et depuis que nous avons renouer quelques mois de cela, nous avons enfin compris que nous étions mieux en étant ensemble, que les aléas de la vie étaient plus doux lorsque nous marchons côte à côte.
Ne souhaitant, toutefois, pas tomber dans le total sentimental, je décide de nous sortir de nos pensées en posant la première déclaration. La réponse de Jackson ne m'étonne absolument pas et c'est avec un « beuuurk» sonore ainsi qu'un rire que je répond à son aveux « T'inquiète pas, je refuse d'entendre quoique ce soit qui pourrait casser le mythe Jackson Mills» hochais-je la tête avant de picorer dans mon assiette.
Bien que surprenant, les mets que mon meilleur ami nous a préparé sont excellent. Les goûts sont vraiment différent de ce dont nous avons l'habitude en Australie mais c'est carrément mangeable. «J'ignorais que tu savais cuisiné » le taquinais-je avant de relever mon regard lorsqu'il annonce la suite du jeu : il n'a jamais volé quelque chose dans un magasin. Grimaçant et moue coupable sur le visage, j'attrape mon verre « guilty» annonçais-je, peu fière de mon aveux « tu sais, la chemise que je t'ai offerte pour ton 20e anniversaire ?» demandais-je, mutine «Je ne l'ai pas payée » haussais-je les épaules, affichant cette fois-ci une moue innocente «Donc tu au final, tu as contribué pendant de longues années au crime »
Je pince ensuite les lèvres et lève les yeux au ciel, réfléchissant « Je n'ai jamais ...couché avec plus d'une personne en même temps» et c'est, en accrochant mon regard à celui de mon meilleur ami que je lève à nouveau mon verre à mes lèvres, ne souhaitant perdre aucune miette de sa réaction à mon nouvel aveux.
« Tu sais, la chemise que je t'ai offerte pour ton 20e anniversaire ? » Jax cesse de mastiquer, adressant à Louisa un regard suspicieux. Ne lui dite pas que ... « Je ne l'ai pas payée ». Avalant de travers, l'agent brandit sa fourchette en direction de la voleuse. « Putain, ma chemise préférée ! » L'expression scandalisée qu'il affiche se veut bon enfant, même s'il ne peut s'empêcher de repenser à toutes les fois ou il s'était fait beau, fier comme un coq dans ce vêtement qu'il affectionnait tout particulièrement avant que ses muscles ne finissent par le reléguer au rang de tissu trop petit pour son gabarit de sportif. « La prochaine que tu m'offres un truc j'exige le ticket de caisse ! » Reprend-il en plaisantant, le nez à nouveau plongé dans son assiette.
« Je n'ai jamais ... couché avec plus d'une personne en même temps. » Une nouvelle fois, Jackson marque un arrêt dans la dégustation de son repas. Ici, le regard qu'il adresse à la brune n'a plus rien de suspicieux, il est clairement joueur. Le fait que Fleming se serve de leur jeu pour lui soutirer ce genre d'information est de bonne guerre, Mills en convient, la règle étant qu'il n'y en a pas, mais cela vient le piquer sur un terrain ou il se pense capable d'exaspérer Louisa plus qu'il ne la soupçonne en moyen de le faire avec lui. C'est pourquoi il sourit insolemment au moment de boire une longue gorgée de vin, l'air très satisfait de lui-même. « Dis donc, on se fait chier dans ta caserne à ce que je vois. » Sous-entendu que son expérience à plusieurs remonte à l'époque de son internat, lorsqu'il était jeune recrue en formation pour devenir agent fédéral. Bêtement, il s'imagine que le scénario a été le même pour Louisa mais au sein de l'armée.
Sur la même lancée et parce que l'homosexualité de son amie lui permet de faire cette pirouette, Jax enchaîne par une question apportant dans son sillage des précisions sur la nature des partenaires avec lesquels il vient d'avouer avoir eu des rapports sexuels : « Je n'ai jamais couché avec un homme. » A son tour de la regarder avec intérêt, curieux de savoir si Fleming a déjà tenté l'expérience ou si l'idée seule de toucher un garçon suffit à la faire grimacer.
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Dernière édition par Jackson Mills le Sam 12 Fév 2022 - 1:02, édité 2 fois
J'éclate de rire lorsque Jackson avale de travers et brandit la fourchette vers moi alors qu'il s'insurge de mon coup de pute en offrant un vêtement volé. J'hausse les épaules avec innocence puis incline la tête sur le côté « Tu sais le pire ?» demandais-je avec malice « ça remonte à tellement longtemps que ton cul de policier ne peut rien faire !» un sourire moqueur étire mes lèvres « Personne n'est au courant, pas même la justice. J'étais super subtile à l'époque» j'hausse les épaules, amusée, puis reprend mon repas, avant de lancé la nouvelle question.
Alors que je suis entrain de boire j'éclate de rire lorsque Jackson en fait de même. C'est donc ainsi que j'apprends que mon meilleur ami a déjà participé à des partouzes « Vas-y t'en as déjà trop révélé là ! Combien de partenaire ? Que des filles ? Ou est-ce qu'il y avait aussi un homme dans l'équation ?» j'arque un sourcil, le défiant du regard «C'était quand ? » le voilà qui a piqué ma curiosité, tout comme je semble avoir piqué la sienne lorsqu'il me dit qu'on se fait chier dans ma caserne «Ben écoute ...faut bien trouver un moyen de se détendre après le boulot hein » annonçais-je avec innocence «Mais non, ce n'était pas avec des collègues » précisais-je, reprenant ma fourchette en main pour continuer le repas.
La question suivante est, elle, plus subtile, mais la réponse est évidente : j'ai déjà couché avec un homme. Levant les yeux au ciel, je prend une gorgé de vin et puis reporte mon regard sur Jackson « Tu te rappelle de Joshua, non ? Mon super pote quand j'avais 15 ans ?» demandais-je, sourire éternel sur les lèvres « Ben … un jour on s'est dit qu'on pourrait se mettre ensemble ...avec tout ce que le 'couple' implique. Bon, autant dire que c'était le pire sexe du monde ! Mais genre vraiment. Il était tellement pas doué. Du coup, ben, je lui ais fuck et je l'ai trompé avec une fille. Ça lui a détruit son ego et il ne m'a plus adressé la parole depuis plus de 15 ans» je m'en amuse brillamment car de toute manière cet homme ne me manque absolument pas « Mais vas-y, parle moi un peu de ton expérience à toi» dis-je en m'accoudant sur la table, observant mon ami avec le plus grand des intérêt.
« je ...hum... » réfléchissais-je, après ses explications, les lèvres pincées et les sourcils froncés, scrutant Jackson comme si je souhaitais le scanner « je n'ai jamais gâcher un bon coup de ma ou mon meilleur ami» et c'est à nouveau un sourire moqueur qui s'affiche sur mes lèvres alors que je fait une référence directe à la situation qui nous a éloigner pendant bien trop d'années. Mais c'est ainsi, avec cette affirmation, que je montre à Jackson que tout ça est vraiment derrière nous et que c'est maintenant une situation que nous devrions prendre avec humour.
Aussi tôt a-t-il bu qu'il se fait assaillir de questions par une Louisa qui ne lui laisse même pas le temps de s'intéresser aux circonstances de son aveu à elle. Jackson affiche un sourire sale gosse, c'est évident que les souvenirs de ces moments peu académiques refont surface dans sa mémoire. Il se réjouit d'ailleurs de voir que ces derniers n'ont pas été effacés par l'amnésie et s'étonne toujours autant de constater à quel point cette dernière est définie dans le temps. Seule l'année 2020 a été rayée du disque dur au passage de la balle.
« Joshua ? » Mills revient dans la conversation à l'entente de ce prénom familier. Difficile de remettre un visage sur ledit super pote de Fleming mais il se souvient bel et bien qu'à cette époque, Louisa traînait plus avec ce garçon qu'avec lui. La mauvaise expérience de ces deux là sous les draps avait-elle joué en la faveur de leur amitié ? « Se faire tromper en pleine puberté pour une représentante de l'autre sexe, tu m'étonnes qu'il s'en est pas remis ! » Jackson se marre, suffisamment empathique pour imaginer la solitude et la remise en question extrême ressenties par l'ado mais pas assez pour éviter de se moquer de la situation. Louisa, cette petite bitch du secondaire, une vrai terreur pour le cœur mou de ses admirateurs secrets.
« Mais vas-y, parle moi un peu de ton expérience à toi » « Ok, ok ! » Répond-il, voyant bien qu'elle ne lâchera pas le morceau tant qu'il ne se sera pas montré plus explicite. « Tu te souviens du training tactique ? ... » Il fait référence à ce jeu de drapeaux ou deux équipes s'affrontent avec des armes chargées à blanc dans le but de prendre la base de l'autre. Un classique des classes militaires, visant à développer les capacités de terrain, entraînement que tout soldat a déjà pratiqué au moins une fois dans sa vie, quelque soit son affectation future et son corps de métier par la suite. « ... J'avais négocié plus qu'une victoire théorique sur l'équipe adverse. Quand on a pris leur base c'était les baiseurs contre les baisés. » Ses mots sont crus mais son rire est doux, on devine aisément qu'il n'y avait dans cette histoire que des faits et des gestes d'adultes consentants, rien de glauque entrant dans la catégorie des viols et autres saloperies couvertes par l'armée. Que fallait-il attendre d'autre de la part d'une classe de jeunes hommes et femmes au top de leur forme et convaincus d'être des héros ? « J'avais une libido ingérable à l'époque. » Admet-il humblement. « Mon ego n'aurait pas su se contenter d'une seule fille, il m'en fallait deux pour me vanter d'avoir gagner. » Puéril et cliché, un vrai fantasme de rookie. Heureusement, Jax fait preuve d'auto-dérision et de résilience. Être jeune est con est un luxe qu'il faut s'accorder en temps et en heure tout comme être capable de reconnaître que cela ne volait pas très haut lui semble tout à fait envisageable plus de 10 ans après les faits.
Amusé par la légèreté de cette soirée confidences, Mills ne voit pas venir l'humour grinçant du revers que lui met la brune en faisant référence à son erreur avec Mary. Se mordant la lèvre, il baisse la tête en signe de culpabilité. Le sourire reste accroché à son visage, preuve qu'il accepte que cela devienne un sujet de taquinerie, mais la déception qu'il continue à ressentir vis à vis de lui-même reste palpable. Avec le temps, Jax finira probablement par se pardonner cet écart, il faut juste qu'il apprenne à en parler comme si cela n'était plus quelque chose de honteux et c'est ce qu'il fait lorsqu'il hésite à boire une nouvelle gorgée de vin, le sourcil arqué et la moue pensive : « Attend, le plus triste dans cette histoire c'est que je ne me souviens même pas si c'était un bon coup ! » Pirouette.
Je laisse échapper un rire amusé alors que j'hausse les épaules avec une moue innocente lorsque Jackson commente mon histoire avec Joshua, compatissant un peu avec le jeune homme. Et pourtant, je vois bien dans son regard et son expression faciale qu'il est bien plus amusé par tout cela qu'autre chose. Mais finalement, il décide de changer de sujet afin de me fournir un peu plus d'explications concernant le moment où il a couché avec plus d'une partenaire à la fois. Je secoue doucement la tête en imaginant un jeune Jackson avec les hormones en ébullitions après avoir avoir remporté la victoire avec son équipe.
« Comment ça m'étonne pas de toi en vrai» secouais-je la tête «En même temps, t'es grave sexy et t'as la classe, toutes les filles devaient craquer sur toi ! » sans perdre mon sourire, je reprend une bouché du repas « Et pis ouais, dans ces moments et ces conditions là, l'adrénaline et tout ça, ça rapproche hein» j'attrape mon verre de vin et en prend une gorgé en hors jeu, juste pour le plaisir d'apprécier ce doux breuvage [color=darkblue] « Et sinon, on en parle de ton expérience avec un homme ? Ou tu as trop honte d'être passer du côté obscure pendant une nuit ?»[/colo] Je le défie du regard en arquant un sourcil avant de laisser échapper un nouveau rire et continuer le jeu.
Oui, ma question est dure dans le sens où elle réveille des souvenirs peu reluisant qui nous concernent tous les deux, mais au final, n'est-ce pas littéralement le genre de situation desquelles nous devrions réussir à rigoler à l'avenir ? Autant commencer tout de suite ! Et je remarque rapidement que Jackson est de mon avis lorsqu'il m'avoue que le pire la dedans c'est qu'il ne se rappelle même pas si Mary était un bon coup ou non. «Oh je peux t'assurer qu'elle était bonne » je rigole de bon cœur « Elle avait ce petit quelque chose de sexy et sensuel qui ne laissait personne indifférent. Mais quand je dis personne, c'est vraiment personne. Ça ne m'étonne donc pas forcément que tu n'ai réussi à résister à son charme» haussais-je les épaules « Enfin bon» j'hausse les épaules, relayant la conversation et le sujet au passé et me concentre à nouveau sur le repas.
Le jeu continue encore quelques temps jusqu'à ce que les innombrables heures de transit et de voitures ne se rappellent à nouveau avec une certaine violence. Si bien que nous n'avons même pas le cœur de ranger la table et que je me brosse seulement les dents avant de me laisser tomber sur le lit king size que Jackson et moi partageons. A peine les lumières éteinte que nous nous endormons instantanément.
« Et sinon, on en parle de ton expérience avec un homme ? Ou tu as trop honte d'être passer du côté obscure pendant une nuit ? » A ces mots, Jackson ne peut contenir une grimace dégoutée en secouant la tête de droite à gauche. Le malentendu l'indigne : « Arrête, j'ai dis '' je n'ai jamais '' ! » Qu'il conteste avant de terminer son assiette en deux coups de cuillère à pot. Mary devient alors le sujet de conversation principal. Mills apprend de la bouche de Louisa que ce qu'il a oublié concernant l'ex de Fleming valait le détour. Entrant dans le jeu, il marmonne un « Damn it ! » frustré et gaguesque. Tant qu'à s'envoyer en l'air avec un bon coup, il aurait préféré en garder quelques souvenirs. A croire que c'est sa punition pour avoir cédé.
Passé le cap de la taquinerie sur les infidélités de Jax, la soirée continue en toute transparence, l'alcool et la fatigue aidant. Mills n'a aucune idée de l'heure qu'il est lorsqu'un bâillement digestif lui arrache la mâchoire, provoquant par effet de mimétisme la même chose chez son amie. L'heure est au repos bien mérité. Engourdi par le sommeil qui les guette, Jackson se dévêtit et attrape sa trousse de toilette dans le fond de son sac. Il profite que Louisa a le tube de dentifrice à la main pour tendre sa brosse à dents en direction de la brune et lui en voler une noisette. L'odeur de menthe les enveloppe tandis qu'ils se laissent tomber dans le lit, K.O. Le jet lag finit toujours par gagner !
* * *
Aux premières lueurs du jour, Jax ouvre un oeil vitreux. Le nez sous la couette, il observe le Fjord avec émerveillement et appréhension : ça à encore une fois l'air de cailler sévère dehors ! Bien décidé à profiter de la chaleur du lit quelques minutes supplémentaires, il se tourne sur le côté et tombe face au visage d'Aquilla toujours endormie. La tentation est trop grande : à l'aide d'un crayon ramassé sur la table de chevet, il s'amuse à lui dessiner une moustache sur le visage. Le plus délicatement possible, évidemment, afin d'éviter qu'elle n'ouvre l'œil. Lorsqu'elle se met à bouger, Jax se débarrasse vite-fait bien-fait de l'arme du crime et feint d'émerger en même temps que Louisa pour n'éveiller aucun soupçon. Il n'a remarqué aucun miroir dans la tree house, peut-être la farce pourra-t-elle durer plusieurs heures avant que la brune ne s'en aperçoive ...
« Bien dormi ? » Questionne-t-il en tirant sur le drap pour monopoliser la chaleur. Jackson est de bonne humeur, il attaque cette journée comme le véritable top départ des vacances !
La première nuit était magique ! Nous nous sommes tous les deux endormis comme des masses, terrassés par le jet lag et les heures de conduites ainsi que la bouteille de vin que nous avons sifflée à deux hier soir. Mais je dois avouer que c'était une des plus belles nuit que j'ai pu passé depuis longtemps. Et c'est donc après avoir vraiment bien dormi et en me sentant pleine de nouvelles énergies, que j'émerge de mon sommeil en même temps que Jax. Celui-ci me demande si j'ai bien dormi ...avant de tirer d'un coup sec sur la couverture pour monopoliser toute la chaleur. «EH BASTARD ! » m'exclamais-je vivement. Je tente de tirer la couverture vers moi à nouveau, mais rien à faire. Alors, je me venge en posant mes pieds gelés dans son dos dénudé, avant de rouler sur lui pour sortir sur du lit.
En me redressant, mon regard se pose sur la baie vitré et la vue imprenable que nous offre le doux levé de soleil sur le fjord. Je reste quelques instant là, à observer les montagnes, avant de soupirer et aller enfiler un pantalon et un pull « Bon, tu te lèves le paresseux ?» demandais-je en lui claquant les fesses avec le plat de ma main «Je nous fait un porridge histoire pouvoir d'avoir assez d'énergie pour réussir une partie de la randonné de Trolltunga » ajoutais-je en me dirigeant vers les fourneaux « C'est 12h de marche allez/retour, mais je ne crois pas que le chemin soit praticable jusqu'en haut dans ces conditions» à savoir : avec toute cette neige et cette glace « Mais on peut au moins en faire une partie» ajoutais-je «Et dans deux jours on part vers Hardangerfjord jusqu'à Reine sur les îles Lofoten. Notre vol retour se fait à Bergen dans 15 jours. Donc on aura pas mal de temps pour avaler des kilomètre » expliquais-je en mélangeant les flocons d'avoines avec le lait dans une casserole chauffé «Bref, tu prépares le café s'il te plaît ? »
'' HOLY SHHhhhh ... ! '' S'exclame-t-il lorsque les pieds glacés de Louisa congèlent sournoisement son dos. Jax tente de lui donner un coup pour la faire dégager de là mais Aquilla se tortille et lui roule dessus. Pris d'un frisson, l'agent s'emmitoufle dans le drap. Son corps plus habitué aux températures australes qu'à celles du cercle polaire semble réticent à l'idée de s'exposer mais c'est sans compter sur la capacité de Jax à repousser ses limites. Fessé par la brune, il finit par s'extraire du lit, bien décidé à faire face à la neige et au blizzard, convaincu qu'une simple météo récalcitrante ne viendra jamais à bout de sa grande carcasse pleine de muscles et de force brute. '' 12 heures de marche ? Easy ! '' Se vante-t-il, des souvenirs plein la tête des innombrables épreuves physiques qu'il avait du relever pour valider ses modules de formation aussi bien au niveau fédéral qu'en intégrant le MOSC.
Après avoir enfilé un pantalon et une grosse paire de chaussettes, Jax se dirige torse nu vers les sacs de provisions à la recherche du café. Il a beau sentir ses têtons pointer farouchement, quelque chose lui dit qu'il vaut mieux pour lui de ne pas trop se couvrir tant qu'il à la chance d'être à l'intérieur s'il veut garder les effets bénéfiques des multiples couches de vêtements une fois dehors. Debout à côté de Fleming, encombrant l'escape minuscule de la cuisine de sa silhouette massive, il reprend, le sourire aux lèvres : '' J'apprécie l'application avec laquelle tu as organisé le voyage. '' Sa façon à lui de lui dire qu'il l'aime, sans le lui dire vraiment.
* * *
'' Putain de bordel de ... '' Jax repousse la branche de sapin lui picotant la tronche d'un geste rageur. Deuxième fois qu'il manque de tomber dans une crevasse. Enfoncé dans la neige jusqu'aux hanches, l'agent râle dans sa barbe, convaincu que ses raquettes ne sont pas assez grandes pour soutenir convenablement son poids de buffle par dessus la neige molle. Cela fait bien quatre heures qu'ils marchent en direction du sommet et si la vue est belle, Mills doit bien admettre qu'il se questionne sur la survie de son appareil génital en terre aussi hostile. La neige, il a l'impression de la sentir jusque dans son slip ! '' LOU ! '' S'écrit-il, réalisant qu'il a perdu son amie de vue et que tous les arbres ici présents se ressemblent. Jax n'est pas encore prêt à l'admettre, mais il se débrouille bien mieux en short et en débardeur qu'en combinaison de ski intégrale. L'aventure, il la vit pleinement, jusque dans la frustration que cela représente pour lui de se trouver gros, lourd et empoté dans le froid norvégien si différent de celui de Brisbane. Relativisant, il se met à rire en secouant la tête. C'est qu'il a l'air con, coincé dans son trou, incapable d'en sortir tant le sol se dérobe sous ses efforts pour revenir à la surface.
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Remercions Debbie pour cette trouvaille contextuelle :
Lorsque Jackson se lève pour aller faire du café, j'avoue que je me délecte un instant de la vue de son torse nu. J'ai beau être attiré sexuellement par la gente féminine, il n'empêche que je sais reconnaître la beauté d'un corps, même si celui-ci est masculin. Et puis Jackson fait clairement parti de ces gens de qui on peut aisément être jaloux tant ils sont parfait physiquement. Je sais qu'il sait ce qu'il vaut, alors, adossé à la table, bras croisés, je ne me prive pas pour le mater, lui et son petit cul de coureur et ses bras de soulever de fonte. Sourire amusé sur les lèvres, je fini quand même par m'adonner à la tâche qu'il m'incombe de faire tout en expliquant à mon ami la suite du programme de notre voyage en Norvège. Les compliments sont tellement rare venant de lui que j'aime particulièrement le fait qu'il apprécie mon implication dans ce voyage à sa juste valeur. Je lui adresse un simple clin d’œil alors que je nous sers le porridge.
Quelques heures plus tard, nous voilà sur le chemin vers Trolltunga. Je suis tellement à fond dans ma marche que j'avoue que je ne fais pas forcément attention à Jackson, pensant naïvement qu'il me suivrait sans problèmes, jusqu'à ce que je l'entende hurler mon prénom. Roulant des yeux et voulant déjà lui répondre par une pique, je me ravise lorsque je ne vois sa silhouette nulle part. J'avoue être pris d'un petit moment de panique alors que je rebrousse chemin « Jackson ? T'es où putain ?!» hurlais-je à mon tour ...avant que mon regard ne tombe sur le jeune homme enfoncé jusqu'à la taille dans un trou de neige, incapable d'en sortir.
M'approchant, je me plante devant lui, les mains sur les hanches, une expression victorieuse sur le visage «Neige 1, Mills 0 » m'exclamais-je fièrement « Le grand Jackson Mills, meilleur agent fédérale d'Australie s'est vu battre par la poudreuse blanche. C'est un comble quand même, quand on sait qu'en général ton job consiste à à faire en sorte que la poudre blanche ne se sauve pas dans les rues australienne» je me moque clairement, profitant de cette position d'infériorité dans laquelle se trouve mon grand ami encore un petit moment, avant de me pencher en avant pour lui tendre une main « Tu ne diras pas à tes collègues que t'as été sauvé par le corps militaire hein» dis-je en me campant fermement sur mes deux pieds et aider le jeune homme à se hisser sur la partie plus ferme de la neige «Ils se moqueront de toi si tu leur dit ça » je me redresse et tapote l'épaule du policier pour retirer la neige sur son manteau. «Bon ça va ? Tu vas t'en sortir pour la suite ? Ou tu préfères qu'on fasse demi tour ? » demandais-je avec un brin de sérieux. La montagne en hiver peut être dangereuse. Et même si le chemin vers Trolltunga est bien indiqué, il reste très escarpé, raide et même glacé par endroit.
«Neige 1, Mills 0 » Jax claque la langue en signe d'exaspération. Même s'il est le premier à se marrer de sa condition de prisonnier dans la neige, le fait que Louisa le souligne suffit à piquer son égo. Mimant les mots " gna gna gna " du bout des lèvres, Mills grimace tandis que Fleming se moque de lui. S'il avait 10 ans, sûr qu'il lui aurait déjà tiré les cheveux. « Tu ne diras pas à tes collègues que t'as été sauvé par le corps militaire hein » Tout en s'emparant de la main que lui tend Aquilla, Jax laisse échapper un rire jaune. La dernière fois qu'un militaire lui a tendu quelque chose, c'était une arme sur le crâne. Pas sûr que ses collègues apprécieraient la blague, même si lui comprend la taquinerie derrière les propos de son amie. « Sauvé ! Tout de suite les grands mots ! » Rétorque-t-il, boursoufflé de mauvaise foi tandis qu'il s'aide du bras de levier que lui offre la jeune femme pour s'extraire de la poudreuse. Une fois debout, il saute sur place afin de réveiller ses jambes engourdies et secoue la tête en signe de négation. « On continue ! » Jackson Mills, abonner ? Jamais. Sa détermination est au moins aussi inébranlable que cette putain de montagne en haut de laquelle il est impatient de pisser avec insolence, histoire de marquer son territoire !
* * *
C'est étrange comme le temps passe vite en vacances. Au moment de prendre place à table, Jackson a l'impression que leur arrivée remonte à peine à 24 heures alors qu'ils ont déjà tellement crapahuté à travers la Norvège. La neige tombant sans cesse couplée à la nuit semblant durer prêt de 18 heures par jour rendent la chronologie de leur voyage incalculable. Jax a l'impression de vivre un jour sans fin, seulement entrecoupé de siestes pour récupérer un peu d'énergie et d'activités toutes plus plaisantes les unes que les autres. Il ne pense à rien, vit dans le présent, se chamaille avec sa meilleure amie et découvre de nouvelles choses sans se poser de questions. Tout ceci a quelque chose de grisant, de foncièrement bon pour son moral en berne depuis des mois.
« J'espère que tu m'as acheté un cadeau ! » Lâche-t-il tout en saisissant ses couverts, les yeux gourmands déjà en train de loucher sur le repas qu'ils se sont donné un mal de chien à préparer et dont l'odeur emplit la pièce, lui dilatant les narines au passage. Mills sourit, repensant à la chemise fétiche de ses vingt ans et aux révélations fracassantes concernant son vol par Louisa, la grande délinquante. Dans le fond de son sac, un peu chiffonné par le voyage, repose le cadeau qu'il a pris avec lui dans l'optique de marquer le coup. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Lou et lui n'ont jamais partagé de réveillon de Noël ensemble. Elle était venue un 25 décembre au soir manger les restes chez lui, quand ils avaient 16 ans et Mills se souvient être allé la voir un 23 ou un 24 avant qu'elle ne parte en vacances, quelques années plus tard, mais aucune image d'eux portant des pulls moches et se saoulant au lait de poule devant le sapin ne lui reviennent en tête. C'est pourquoi il s'empare de son verre et le lève en direction de Fleming : « Joyeux Noël ! »
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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 21 Mar 2022 - 23:57, édité 1 fois
Je ris à gorge déployée lorsque Mills se renfrogne, trouvant que j'exagère lorsque je dis que je l'ai sauvé. Je la connais cette petite guerre entre l'armée et les autres forces de l'ordre mais d'avantage encore, je connais la relation bancale qu'il entretien, lui, personnellement, avec l'armée. Toutefois, il attrape ma main ma main et se hisse hors du trou puis déclare vivement que nous devons continuer. Alors nous continuons et nous marchons pendant encore de longues heures encore avant que le chemin ne nous oblige à faire demi tour.
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Les heures et les journées s’enchaînent, nous faisant perdre toute la notion du temps tant nous sommes occupée par nos activités diverses et variées. Et avant même que nous ne le savons, nous nous retrouvons là, près à passer à table après avoir préparé le repas de noël. Et c'est là, alors que Jackson espère, à haute voix, que je lui ai 'acheté' un cadeau, que je me rends compte que nous n'avons jamais fêter noël ensemble ! Certes, nous nous sommes déjà échangé les cadeaux le 24 au soir et je suis déjà passé chez lui le 25 au matin, mais jamais nous n'avons passé le réveillons ensemble. Il était temps qu'on y remédie ! «Alors, ton vrai cadeau t'attends à Brisbane, il était trop volumineux et trop fragile pour que je puisse le transporter en avion. Mais ... » Je me relève de la chaise pour récupérer un paquet dans ma valise «En attendant, tu devras te contenter de celui-là » revenant à ma place, je pose le cadeau contenant un mug personnalisé au nom de mon meilleur ami sur la table. « Joyeux noël !» lançais-je en me plantant devant lui et écartant les bras pour lui montrer que je souhaite l'accueillir dans un de nos très rares câlins.
Aussi tôt demandé, aussi tôt servi ! Mills sourit de voir Louisa lui ramener son cadeau et se libère les mains en reposant verre et fourchette. Impatient, il déchire l'emballage puis éclate de rire après avoir lu le message personnalisé sur le mug. « Connasse ! » Ironise-t-il, joyeux, se levant sans se faire prier pour lui offrir l'accolade qu'elle demande. Ça ne dure qu'une poignée de secondes, clairement pas de quoi en faire une bromance, mais ce contact suffit à réchauffer le frileux aussi bien physiquement que psychologiquement. De l'affection, Jax n'en a plus reçu depuis des mois. Partager un réveillon avec une amie sincère a pour effet de dessiner des rides de joie au coin de ses yeux. « C'est un bon souvenir, merci. » Reprend-il, plus sérieusement, au moment de s'éloigner pour aller chercher le cadeau de Fleming.
Lorsqu'il revient à table, Mills tient au creux de sa main un objet oblong sobrement emballé, pas plus gros qu'une trousse à crayons. Avec un sourire en coin, il tend le présent à Louisa et la regarde se battre avec l'emballage. A l'intérieur, un étui signé RayBan laisse deviner la nature du cadeau. La paire de lunettes de collection Aviator aux verres fumés et à la monture personnalisée repose sur un tissu lui aussi customisé. Sur la branche droite de la monture, discret mais bien visible, on peut lire '' Aquilla '' gravé à même le métal tandis que, sur le tissu servant à nettoyer les verres, les mots '' Avec toi. J. '' sont le résultat de l'impression numérique d'un tracé écris de sa propre main.
Jackson passe sous silence les raisons pour lesquelles il a choisit ces mots et se contente de chasser de son esprit les images détestables auxquelles il a déjà pensé, dans le dur de sa dépression, lorsqu'il en voulait au monde entier pour cette tentative d'assassinat. Être passé si prêt de la mort lui a rappelé qu'en dépit de leurs jobs de super héros, sa meilleure amie et lui ne sont que des humains fragiles et mortels, capables de crever sur un trottoir ou de se crasher en avion sans qu'aucun des deux ne puissent le prévoir. ou dire au revoir à l'autre. « Toute la caserne va t'appeler Top Gun maintenant, j'peux te le garantir. » Se marre-t-il en attrapant une nouvelle fois ses couverts, prêt à piquer ce qui se trouve dans son assiette.
(c) sweet.lips
Dernière édition par Jackson Mills le Dim 3 Avr 2022 - 4:47, édité 1 fois
Moi, je pensais sincèrement que les cadeaux qu'on se ferait seront des cadeaux fun, le genre qui prouve à quel point notre humour est merdique, mais qu'on gardera quand même parce que ça nous a tellement fait rire que les souvenirs avec cet objet sont éternels. Ainsi, absolument, rien ne me préparait au fait que Jackson m'offre ce cadeau hyper personnalisé !
Après un de nos rares câlins, je m'adonne à l'ouverture du paquet et ce que je trouve à l'intérieur me laisse sans voix. Je dois avouer aussi que l'émotion est assez grande et que je ne suis pas très loin de lâcher quelques larmes, mais fini par rigoler lorsque Jackson me dit que dorénavant tout le monde m'appellera Top Gun à la caserne. «Si entre Pilote, on ne s'était pas déjà donné des noms d'oiseaux, je pense pas que je serais passé à côté de Top Gun en terme de surnom » je rigole de bon cœur tout en sortant les lunettes de leur étui et les fait tourner entre mes doigts pour pouvoir bien les observer « Elles sont magnifiques ...» Soufflais-je, encore sous l'emprise de l'émotion « Et pis la personnalisation-là, je ...» Me voix se brise alors que mon regard se relève sur Jackson « Merci, vraiment.»
Et, alors même s'il n'est pas tactile, je l'attire à nouveau dans une étreinte, laissant celle-ci durer plus longtemps encore. Le serrant contre moi et fermant un instant les yeux, je laisse le câlin durer bien plus longtemps qu'à l'accoutumée, étant bien plus reconnaissante d'avoir retrouvé ma complicité avec le jeune homme que je ne l'avouerais pas par des mots. «Par contre, il faudra que tu fasses un effort sur ton écriture hein » dis-je finalement en le relâchant pour lui montrer les mots brodé sur l'essuie «T'as écris quoi dessus ? J'arrive pas à déchiffrer les hiéroglyphes moi ! »
Encore une fois, c'est un rire cristallin que je laisse échapper alors que je remet les lunettes dans leur étui avant de m'installer à table « Bon et sur ce bel échange ... Bon appétit » dis-je en plantant ma fourchette dans le pavé de saumon à la sauce citronnée que j'ai préparé alors que Jackson s'occupait de la purée de pommes de terre et des haricots verts.