(previously on)

« Je te raccompagne en bas. » vous voyez les personnages animés qui sont en pleine connaissance d’avoir fauté et qu’ils regardent le plafond en tapotant leurs mains entre elles ? C’est exactement l’image que tu renvoies alors que t’es toujours assise sur ton fauteuil. C’est simplement quand les deux autres partent de la pièce que tu soupires et que tu t’affales complètement contre le dossier en plaquant une main contre ton visage. Penny est allée loin mais t’as été loin en première et le pire, le pire, c’est que c’est que tu l’as fait exprès. Tu as dit tout haut ce que d’autres doivent penser tout bas et pourquoi tu te montres honnête pour être garce ? Tu étais juste dans l’état d’esprit, celui de lui en vouloir et de lui faire du passif très agressif qui a fini par se retourner contre toi. Tu ne pouvais pas t’attendre à autre chose - quoique, venant de Penny, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle mordes de l’autre sens. Il faut dire que tu ne la connais pas beaucoup, finalement, l’actrice. Maintenant, tu sais qu’elle mord. D’autant que la situation serait inversée, tu aurais été pareil voire pire. C’est peut-être une chance que Jordan soit arrivé à ce moment-là. Enfin cela dépend du point de vue et tu hésites encore beaucoup sur la question.

Le temps que Jordan remonte - si iel remonte - te semble durer une éternité et pourtant, cela ne t’empêche pas de sursauter quand la porte s’ouvre et que t’es face à la fenêtre fermée - les joies de la climatisation. Tu te tournes vers son apparition qui te prend comme une biche en pleine nuit. « J’en ai pour… deux heures je pense. » tes bras croisés, tu le regardes se diriger vers le carton sur la table sans même avoir la curiosité de ce qu’il y a dedans. T’es plutôt curieuse de savoir ce qu’il se passe dans les tréfonds de ses pensées sous la plus jolie boîte crânienne du Queensland. Même si au final, tu as conscience que ce n’est rien de très joyeux à ton égard. “Jor-” « Jeremy m’attends dans la voiture. » tu ravales ta salive et tes paroles désolées qui allaient franchir tes lèvres. Ce n’est pas vers ton partenaire qu’il faut s’excuser mais envers son amie. Jordan est atrocement calme et c’est presque pire que si iel se mettait en colère. Chose dont tu te serais attendue plus que ça. « On en parle tout à l’heure. » parce que tu as quand même vendu la mèche de certaines choses qui n’étaient pas à toi de dire, même si ton partenaire n’était pas là pour entendre pleinement, les propos de Penny sont sans équivoque malgré tout.

Sa silhouette vient quand même à ta rencontre pour t’embrasser une fois sur le crâne, une espèce d’étreinte rapide et un deuxième baiser - mais Jordan est un peu plus sur la retenue, aucune intention de venir toucher tes lèvres ou quoique ce soit et ça, ça suffit pour te dire que t’as fucked up big time. « I see you later. » tu le regardes partir sans rien dire ou faire. A quoi bon ? Tu es le problème de la tension qu’il y a eu. Jordan n’était pas là mais iel peut deviner aisément certaines choses. Tu soupires avant de descendre à ton tour. Tu t’es mise en tête de t’occuper du jardin cette année alors il faut que tu le vois mieux. En espérant que le bout de verdure de la maison pourra te distraire suffisamment jusqu’à son retour.

Tu as pris ton van pour aller à la première pépinière que ton téléphone t’indique et le temps a dû passer de la vitesse de l’éclair car quand tu reviens, tu as l’arrière de Van Gogh rempli de fleurs prêtes à être plantées - même si on t’a souligné que ce n’était pas la saison la plus idéale. Mais ce n’est pas grave, tu veux quand même essayer et au moins, si Jordan ne veut pas voir ta tronche, tu sauras où te réfugier. En tout cas, ce dernier a dû rentrer car la porte n’est pas fermée à clé et qu’un brin de musique se fait entendre de l’entrée. “C’est moi!” que tu clame d’en bas car tu entreprends un premier détour vers le jardin pour déposer les fleurs. “Jor, tu peux venir me donner un coup de main ? A deux, on ira plus vite.” le mieux pour traiter le sujet est de ne pas en parler, pas vrai ?

@Jordan Fisher

Jeremy a signé pour sa nouvelle chambre se trouvant dans une super mega villa de Bayside. Tu en serais presque dans ta jalousie si tu n’aimais pas autant Fortitude Valley. Le déménagement est prévu pour la semaine suivante et bien sûr tu vas lui filer un coup de main. Il a déjà loué un van et tout ce qu’il faut pour récupérer ses affaires dans le garde meuble. Quand t’es rentré, Birdie n’est pas là. Tu cherches un mot ou quelque chose de sa part mais rien. Tu décides de ne pas t’inquiéter pour l’instant. Tu verras plus tard, si l’heure tourne et qu’elle est toujours pas là. Est-ce que c’était la dernière fois que tu l’as vu tout à l’heure? All the Harry Potter books and DVDs are still here. She’ll come back. “C’est moi!” Et voilà que tu entends le son de sa voix provenant d’en bas. “Jor, tu peux venir me donner un coup de main ? A deux, on ira plus vite.” Tu arrêtes ton exploration des vinyl de ce carton pour aller bien trop naturellement l’aider avec… tu sais pas quoi mais visiblement y’a besoin.

Tu vois toutes les fleurs proches les unes des autres à l’arrière de son van et ta première pensée c’est l’image d’une tombe fraîchement refermée remplis de couronnes et autres compositions florales. Tu comprends bien évidemment sans un mot où est leur destination et tu commences à en prendre deux pots pour les déposer dans ton - pour l’instant - triste jardin. Ton regard qui cherche celui de Birdie quand vous vous croisez entre le jardin et Van Gogh. Elle n’en mène toujours pas large et toutes ces fleurs te font du bien à l’âme bizarrement. Tu n’aurais pas cru, mais déjà à ton deuxième allée retour, tu essaies de lire l’étiquette d’un des pots que tu es en train de porter, t’es dans la curiosité de découvrir de quoi il s’agit car tu ne connais pas beaucoup de genre de fleurs. « T’as acheté des graines aussi ? » Car c’est encore bien différent de voir quelque chose prendre totalement vie de A à Z. Tu ne voulais pas parler avant elle mais la curiosité est plus grande que toi. Tu espères néanmoins qu’elle ne va pas s’engouffrer à coeur perdu dans cette ouverture d’un sujet totalement hors du creux du problème. Au fond tu as espoir qu’elle y viendra seule et rapidement. Car il est à ton avis important d’en parler un minimum car c’est plutôt le bordel dans la tête de bien des personnes là. On peut pas juste mettre la poussière sous le tapis et faire comme si de rien n’était.

Quelques fleurs achetées pour montrer que tu ne comptes pas partir de sitôt ne suffiront pas pour régler le vrai souci adjacent. Tu n’as laissé aucun signe à Jordan quant à ta destination ni même quand tu reviendrais - t’avais l’espoir de revenir avant lui mais tu as perdu ton temps au milieu des jolies fleurs et des explications des professionnels que tu as tenté de mémoriser du mieux que tu as pu. Ton esprit a un peu changé d’idée et ça n’a pas fait de mal. Tu sais que t’as merdé, tu sais que vas devoir des explications mais pas sur le fait de partir comme bon te semble de la maison. Tu n’as jamais eu l’habitude dire où et combien de temps tu partais, à part quand t’étais adolescente et encore, et ce n’est pas maintenant que ça va changer. Jordan sait qu’iel peut toujours t’envoyer un message s’il y a besoin - et même aujourd’hui, tu lui aurais répondu parce que tu n’es pas non plus conne à ce point. Alors lui demander de l’aide pour aider à porter tout ça est une façon de briser la glace d’entrée de jeu ; tu ne veux pas te laisser surprendre cette fois-ci. Alors tu vas prendre tes responsabilités à bras le corps car la situation a dégénéré bien plus loin que tu l’avais anticipé. Tu ne vas pas être désolée de dire ce que t’as dit, surtout concernant l’état supérieur des parents, mais tu peux avoir des remords sur le simple fait de l’avoir agressé dès son arrivée sans qu’il n’y ait aucun préavis de posé.

« T’as acheté des graines aussi ? » tu n’oses cependant pas regarder ton partenaire pour l’instant et de toute façon, t’es bien occupée à faire tes allers et retours tout en faisant gaffe de ne pas te casser la figure d’une façon ou d’une autre. “Non. J’ai pris des fleurs qui devraient tenir l’été et l’automne. Si elles survivent tout ce temps, je pourrai songer à des graines après. Le temps de me faire la main.” tu réponds à sa question distraitement en plaçant les pots le long du mur, un peu couvert car tu ne veux qu’elles crament sous le soleil. Une fois cela fait, tu souffles sur une mèche pour qu’elle dégage de ton visage tout en tapant tes mains ensemble. “Merci!” que tu dis joyeusement avant de poser tes mains sur tes hanches, d’attendre deux secondes tout en regardant Jordan d’une mine songeuse avant de finir par se décoincer. “We’re gonna talk about it, aren’t we ?” bien joué, Einstein, comme tu as deviné ?

Tu vois bien que son regard est fuyant, la vérité, c’est que le tiens aussi même si tu oses un coup d’oeil ici et là directement sur son visage quand t’as l’impression qu’elle te regarde peut être. “Non. J’ai pris des fleurs qui devraient tenir l’été et l’automne. Si elles survivent tout ce temps, je pourrai songer à des graines après. Le temps de me faire la main.” Etrangement, tu apprécies de voir que vous pouvez parler normalement malgré la poussière qui est clairement sur le tapis car tu le sens arriver le moment de la conversation. Tu ne saurais expliquer, mais tu le sens. Elle va en parler. “Merci!” Elle et sa jolie mèche qui retombe sur son front exactement là où elle était juste avant qu’elle n’essaie de la déloger. Et elle est bien trop mignonne ta Birdie quand elle est concentrée comme ça.

“We’re gonna talk about it, aren’t we ?” Elle te sort de tes pensées et tes yeux se placent dans les siens un bref instant avant que tu ne regardes de nouveau les fleurs. Tu hoches la tête lentement. Elle veut en parler mais elle te laisse ouvrir le bal malgré qu’elle soit celle qui sait bien mieux que toi tout ce qui s’est produit dans le salon il y a quelques heures de ça. « I don’t know what you might say but I don’t rerally want any details… That’s between you two. » L’ignorance est douce la plupart du temps. Tu as juste très bien compris que Birdie à laisser glisser quelques détails à ton propos concernant la panique qui s’est incrusté dans ton être sur l’éventualité d’une grossesse accidentelle. « Are you planning on calling her or something ? »  Car c’est ça la priorité à ton avis. Penny mérite des excuses. Tu espères qu’elles seront sincères. Vous êtes côte à côte, tous les deux face aux fleurs contre le mur car c’est plus simple comme ça et c’est beau à regarder. Les couleurs qu’elle a choisit son remarquables et tu as hâte de voir ça dans le jardin maintenant qu’elles sont là. « Are you planning on letting people know whenever I get to panic over things ? » Que tu ajoutes à la suite et là... Ca pique. Même toi en le disant sans aucune colère aucune. Car tu n’en as pas. Elle a été impulsive-Birdie, celle ci qui parle avant de réfléchir. Car là elle a laissé glisser une information très personnelle et pas du tout glorieuse à ton propos. Surtout quand on voit ce que ton comportement à entrainer ensuite, parce que oui, au fond, tout est de ta faute. T’es pas parfait·e, loin de là. Tu paniques pour ça quand elle panique pour un post instagram. Chacun vos croix à porter. Votre chemin à parcourir pour aller mieux, ensemble. Car ça reste malgré tout, plus simple à ses côtés. Elle est une dose non négligeable de ton bonheur quotidien, mais elle a accès à une facette de toi que tu ne montres pas à beaucoup. Tu n'aimes pas paraître vulnérable, ou du moins, pas à ce point là. Car ça cache bien des choses quand on entame des crises de panique et tu n'as pas envie que tout le monde mette un nez dans ton jardin secret. Tu vois sûrement trop loin, car toi, c'est ce à quoi tu penses quand tu vois ça chez quelqu'un d'autre, car tu sais ce que ça cache chez toi.  

« I don’t know what you might say but I don’t rerally want any details… That’s between you two. » parfait, parfait, parfait, mais cela ne t’empêche pas de gratter ta tempe pour une piqûre que t’as pas, juste celle que tu sens venir sans pour autant savoir sous quelle forme. Tu appréhendes car Jordan est incroyablement calme et même si cela ne t’étonne pas plus que cela, tu as eu l’effet Penny juste avant donc tu restes sur tes gardes. On peut savoir dans quelle mesure tu vas t’embraser et les causes ; les gens calmes et raisonnés comme Jordan sont plus compliqués à définir. Tu ne comptes pas aller dans les détails de toute façon car ton partenaire a compris les grandes lignes, iel a l’air d’avoir entendu ce qu’il faut pour pouvoir faire les liens tout seul comme un grand. Et puis, de toute façon, c’est un serdaigle, iel a un minimum de présence d’esprit. « Are you planning on calling her or something ? » tu soupires d’agacement en levant les yeux au ciel. Oui parce que t’as beau être la coupable et en ressentir les effets, ton humeur a décidé que t’allais être agaçante et gonflée à cette perspective même de te mettre en mode carpet pour que la petite Penny puisse essuyer sa tristesse dessus - non, non et non. D’accord, tu t’en veux, mais pour l’instant, ça t’arrache la figure de le dire et de le montrer. La fierté qui doit parler, même si tu clames n’en avoir aucune, t’en as quand même une. “What for ? To apologize over stuff I think ?” oh mauvaise foi, quand tu nous tiens. Tu as même ce petit ton provoquant avec ce menton relevé - tu vois, tu as de la fierté. Au moins, on ne peut pas te reprocher ton honnêteté.

« Are you planning on letting people know whenever I get to panic over things ? » okay, ça, par contre… Tu concèdes que c’était pas cool. Du coup. Tu as dépassé les bornes et tu n’as pas eu le temps de te retenir. Et là, tu as quand même la délicatesse d’avoir une expression embêtée qui vient effacer celle d’avant. “Yeah, about that… Not my greatest move.” clairement pas et si tu as toujours une moue sur ta hanche, tu as l’autre qui est tapotée sur tes lèvres alors que tu te tournes légèrement vers Jordan. “I’m sorry for that. Really.” tu n’aimerais pas non plus qu’iel aille colporter tes crises de nerfs et de larmes que t’as eu avec lui. Vous êtes censés être une safe zone l’un pour l’autre et tu l’as complètement trahi par simple souci de vengeance pour justifier tes actions d’enfant. “Si je te dis que j’ai pas réfléchi avant de parler… Ça sert à rien, pas vrai ?” même si c’est la vérité car t’as vraiment pas connecté tes neurones à ce moment-là. Jordan te connait, iel commence à comprendre comment tu fonctionne alors non, ça ne servira sûrement à rien. Et en guise de justification, ce n’est pas terrible non plus. Mais tu as la décence d’être véritablement emmerdée par ce point et ça, ça devrait rattraper un peu le truc, n’est-ce pas ? Et par “truc”, tu veux dire un geste de Jordan prouvant que tu n’auras pas besoin de te tourner vers Mister Grenouille pour t’endormir ce soir. Tu le préfères lui à n’importe quelle peluche, après tout. Et surtout… Tu espères que ça ne met pas sa confiance en toi en péril. T’es vraiment bête quand tu joues les gamines, Birdie Cadburry. Quand est-ce que tu vas grandir ?

Tu la vois pas être nerveuse à se gratter ici et là alors que tu entames la conversation. Tu ne sais pas dans quelle direction ça peut partir mais tu espères très fort qu’elle ne vrille pas de nouveau sous tes yeux. Birdie a clairement un problème de self control et tu sais de moins en moins qu’est ce que tu peux faire quand les flammes du dragon sont lancées. Y’a jamais rien qui a marché et tu commences à te dire que y’a certainement rien qui fonctionnera. Elle est la seule qui peut s’aider, encore faut-il qu’elle le veuille. Tu ne la vois pas mais tu l’entends, le soupire agacé. “What for ? To apologize over stuff I think ?” Tu as quand même l’espoir fou qu’elle réalisera mieux la situation. “Yeah, about that… Not my greatest move.” Un peu comme elle réalise ce bout là bien plus aisément visiblement.  “I’m sorry for that. Really.” Et elle te donne des excuses et malgré toi, tu as cette phrase qu’elle t’a dit il y a quelques jours. J’en ai rien à foutre de tes excuses. T’es toujours désolé mais ça change rien. Pour sa défense, elle n’a jamais fauté deux fois sur la même situation. Ca n’a peut être pas l’air comme ça car au fond, le problème est toujours le même. Elle est impulsive et elle parle sans réfléchir. “Si je te dis que j’ai pas réfléchi avant de parler… Ça sert à rien, pas vrai ?” Un léger sourire se forme sur tes lèvres parce qu’elle t’arrache les mots de tes pensées. Tu essaies de retenir ton sourire parce qu’elle s’est tournée vers toi.

« I’m not making fun of you it’s just… I was thinking exactly that when you said it. » Tu continues de regarder les plantes car c’est plus facile comme ça. « Mot pour mot. » Tu prends une grande inspiration pour retrouver ton sérieux car la situation est bien merdique quand même et t’as pas vraiment envie qu’elle pense que t’as pas de problème avec tout ça. « Je suis en train d’essayer de voir ça d’un autre point de vue. Si c’était moi qui avait lâché mes flammes de dragon sur Will ou Heather, à cause d’un truc du même genre… » Tu t'accroupis vers les pots de fleurs et tu en ajustes deux, de quelques centimètres pour qu’ils se retrouvent alignés aux autres. « Tu penses que tu réagirais comment? » Tu te redresses en posant cette question et tu ne peux t’empêcher d’imaginer que sa réaction serait de foncer sur toi pour te frapper à répétitions de ses poings sur ton torse. Une image que tu as réellement pas de mal à te faire dans ton esprit. Elle vrillerait certainement et ce serait le chaos. Bon, peut être que tu es un peu trop extrême, mais Birdie a cette faculté à être très imprévisible et tu ne la sous estimes pas du tout.

Son sourire parvient jusqu’à ton regard même si Jordan tente visiblement de le camoufler mais c’est peine perdue. Tu fronces légèrement des sourcils car tu ne vois pas ce qui prête à sourire là-dedans alors qu’iel a visiblement des réflexions à lui balancer au calme le plus total. Soit Jordan se moque de toi, soit tu as dit quelque chose d’amusant sans t’en rendre compte. Sachant que tu ne vois pas ce qu’il y a de drôle dans tes propos, tu penches plus pour la première option. L’univers dirait que c’est bien mérité mais ça t’agacerait encore plus. Tu ne crois pas en avoir déjà assez fait comme ça so far, Birdie ? « I’m not making fun of you it’s just… I was thinking exactly that when you said it. » Mmh. Son regard persiste à rester sur les plantes alors que le tien le suit. Il faut croire que tu n’es pas si lâche et fuyante que ça. Ou alors c’est un moyen comme un autre pour le garder à l'œil au moindre changement de comportement dont tu ne t’attends pas. Tu n’as jamais entendu Jordan s’énerver dans le sens réel, avec des grandes tempêtes de voix, colérique et hors de lui. Il y a peut-être eu cette dispute avant même que vous soyez ensemble mais tu ne peux même pas qualifier ce moment de réellement houleux. « Mot pour mot. »  C’est l’inverse qui peut se produire, en l’occurrence. La tempête est-elle déjà passée ? Am I forgiven ? Should we move on ?

« Je suis en train d’essayer de voir ça d’un autre point de vue. Si c’était moi qui avait lâché mes flammes de dragon sur Will ou Heather, à cause d’un truc du même genre… » Ou pas. Est-ce que tu te sens comme une gamine qui est en train de se faire remonter les bretelles par son prof après s’être chamaillée avec une camarade de classe ? Totalement. « Tu penses que tu réagirais comment? » Tu lèves de nouveau les yeux en l’air en secouant la tête. “Les flammes de dragon, tout de suite les grands mots.” Même si être comparée à un dragon revient à vos souvenirs d’enfance avec Will, ce n’est pas le contexte dans lequel tu aurais aimé entendre ce terme. La question que Jordan vient de te donner, la situation avec t’agace prodigieusement - oui, tu arrives à l’être parce que t’as visiblement décrété d’être de mauvais poil. “J’ai merdé, j’aurai pas dû, c’était pas à moi d’en parler, j’ai cafté, je suis une mauvaise personne, qu’on me punisse pour l’éternité, j’ai compris.” Ce mois de janvier commence à te peser sur les épaules et tu as déjà hâte qu’ils se finissent. Entre les annonces de tes amis qui partent, de Zoya au fond du gouffre, de contariétés passagères et maintenant ça, tu as envie de crier fuck off à l’humanité entière. Tiens, est-ce que ça ne serait pas le bon moment pour aller à Elimbah ? Seule ? Vu que visiblement tu dis et fais tout ce qu’il ne faut pas ? ‘C’est pas la peine de me faire sentir comme une gosse qui se fait disputer par son parent. Je suis désolée. J’aurai vraiment pas dû. Evidemment que je réagirai mal si tu faisais la même. Mais là, je m’attends à ce que tu m’attaque d’une minute à l’autre sans prévenir. Alors si t’as quelque chose d’autre à dire, dis-le, qu’on en finisse. Je vais pas tourner autour du pot pendant dix ans.” Ta voix est emmerdée à l’extrême, les expressions de ton corps suivant ton timbre alors que tu tires les bras d’un geste exaspéré. Tu commences à marcher même si ça revient presque à tourner en rond. Parce que tu ne veux pas vivre avec cette pression sur ton esprit pour le reste de la journée même si ça sera le cas d'une façon ou d'une autre. “Et j’irai m’excuser à Penny… Quand ça sera le bon moment.” Que tu ajoutes en marmonnant tout en tapant dans une boule de terre. Le moment n’est pas encore le bon ; tu n’en as ni l’envie ni les capacités. Tu risquerai de te faire encore passer pour une garce. Tu as besoin de faire redescendre la pression, ce n’est certainement pas maintenant que tu vas analyser les conséquences réelles de tes actes envers l’actrice.

“Les flammes de dragon, tout de suite les grands mots.” Hmmm. C’est peut être des grands mots effectivement. Mais qu’une amie à toi se retrouve blessée par sa faute mais indirectement par la tienne… Tu vois tout ça en immense devant tes yeux. Tu n’as pas envie de perdre des gens que tu aimes à cause de ce dont Birdie est capable, mais aussi à cause de ce que tu as entraîné toi tout·e seul·e comme un·e grand·e. “J’ai merdé, j’aurai pas dû, c’était pas à moi d’en parler, j’ai cafté, je suis une mauvaise personne, qu’on me punisse pour l’éternité, j’ai compris.” Elle est saoulée à fond et tu n’aimes pas l’entendre comme ça. Y’a pas réelle conversation à ton avis mais est-ce que tu mérites une vraie conversion Jordan ? ‘C’est pas la peine de me faire sentir comme une gosse qui se fait disputer par son parent. Je suis désolée. J’aurai vraiment pas dû. Evidemment que je réagirai mal si tu faisais la même. Mais là, je m’attends à ce que tu m’attaque d’une minute à l’autre sans prévenir. Alors si t’as quelque chose d’autre à dire, dis-le, qu’on en finisse. Je vais pas tourner autour du pot pendant dix ans.” ’Qu’on en finisse.’ ’Que tu m’attaques.’ Ça te fait étrange ses mots dans sa bouche et doucement, mais très sûrement tu es en train de réaliser que tout est de ta faute. C’est toi qui a donné toutes les munitions pour la colère de Birdie. Le post instagram et puis maintenant ta crise de panique par rapport à la grossesse de Penny et la contraception de manière générale. “Et j’irai m’excuser à Penny… Quand ça sera le bon moment.” Tu hoches lentement la tête, ne sachant pas quoi dire. Tu n’es pas bon pour Birdie. Tu l’entraines dans des colères contre ton gré à cause de tes actions. Ca a été beaucoup ces derniers temps et c’est tes actions qui ont entraîné les situations à chaque fois.

Petit à petit, ton coeur se serre. Tu vas te passer les mains sur le visage dans une tentative de te recentrer mais là tout est si clair. C’est tes problèmes qui ont entraîné tout ceux là. Birdie subit tout ces changements d’humeur par ta faute. Birdie est impulsive et c’est pas demain la veille que ce trait là de son caractère va changer. Est-ce que finalement vous seriez parfaitement compatible uniquement pour foutre bien plus de bordel dans la vie de l’autre ? Non. T’es en train de te monter la tête et en même temps, tu trouves tout ça d’une logique implacable. C’était trop beau pour être vrai. Le retour à la réalité fait mal. Tu as sûrement besoin de temps aussi de ton côté pour arrêter de voir que le pire là. De voir que tout est de ta faute, de tes problèmes dans ta tête. Tu n’es pas stable et elle a besoin de quelqu’un de bien plus stable que toi. Tu es en train de la faire vriller trop souvent ces derniers temps et tu détestes la voir comme ça par ta faute. Vous êtes exactement dans la même situation l’un et l’autre, juste là, y’a une de tes amis qui a été mêlé à tout ça. Ca rend les choses plus compliqué encore. Tu enlèves tes mains de ton visage alors que tu te tournes vers Birdie. « I’m sorry… » Parce que tu veux pas la faire se sentir encore plus mal qu’elle ne l’est, mais tu sais pas gérer. Tu es vraiment très désolé par tout ça. « This is actually all my fault. » Ta réalisation que tu dis à voix haute bien que l’envie de juste aller te glisser dans ses bras sans dire un mot est très forte. Ou de retourner à l’intérieur de la maison et te perdre dans tes vinyl qui vont bien te changer les idées. Nope. Tu lui as promis de parler. Toujours. Elle vient de le faire elle, tu es en train de te monter la tête à penser au pire. C’est pas le moment de se refermer comme une huitre. « If I didn’t panic over her pregnancy… If I didn’t delete or even add that Instagram post… » Qu’est ce que se sera la prochaine fois Jordan ? I’m not really good for you B. Et là t'es quand même un sacré Gryffondor car tu la regarde dans les yeux. Tu sais même pas comment tu y parviens. Peut être pour qu'elle lise ce que tu penses ? Peut être. En tout cas, toute cette situation est merdique à l'infini et tu n'aimes pas du tout ce que tu es en train de réaliser.

Ton cou reste visé au sol alors que tu marches comme si tu avais un fil imaginaire à ne pas dépasser. Non, tu ne joues pas les équilibristes car tu sais que la chute serait inévitable. Tu n’es pas très droite dans tes pompes, tu as conscience de tes failles mais tu n’arrives pas encore à les colmater. A passer outre, à travers, à les accepter tout en faisant en sorte qu’elles ne te portent pas préjudices. Mais tu ne peux pas non plus changer ta façon d’être et ta personnalité toute entière, même avec toute la bonne volonté du monde. Tu n’es pas surhumaine et à force de vouloir t'enfoncer dans cette détermination, tu vas plutôt te retrouver au pied du mur et complètement désarmé. Tu arrêtes de bouger pour regarder Jordan, à quelques pas de lui. Sa forme est tournée, tu ne vois que son profil mais tu es trop têtue pour aller vers lui. Butée comme pas possible, ce n’est pas pour rien que tu faisais vivre de véritables petits enfers à Aurora. Mais Jordan n’est pas ta sœur, c’est ton amoureux alors quand tu le vois passer ses mains sur son visage, t’as l’impression que ça te fait quelque chose. Evidemment que tu vas ressentir quelque chose puisque tu l’aimes. Puisqu’iel est la personne la plus importante de ta vie à cet instant T. “Les flammes du dragon” ont l’air de se prendre un répit dans la tronche car le voir aussi abattu… Tu repenses à l’autre dispute quelques jours auparavant et t’en viens à te dire que t’es juste bonne à le blesser, en faites. Jordan va finir par être lassé et fatigué de toi, tu n’auras plus que toi-même si jamais iel vient à te laisser… Même si iel a confirmé que jamais iel ne te laissera tomber.

Il faut que tu te calmes et que tu t’apaises. Seulement tu n’as pas l’impression de pouvoir y arriver ici. Tes séjours à Elimbah ne sont pas anodins. Tu commences à étouffer. Même si la perspective d’aller voir Heather t’enchante plus que jamais, ça reste encore loin et tu te sens compressée de la poitrine. Tu te connais quand tu commences à être comme ça. Tu as besoin de ton refuge. Le tien à toi. De ton “me time” dans ta campagne profonde là-bas. Loin des réseaux, loin des amis, loin de la famille, loin de tout. « I’m sorry… » quand Jordan révèle son visage, c’est pour s’excuser. Tu es complètement surprise. Tu ne t’y attendais pas. De quoi est-ce qu’iel est désolé ? « This is actually all my fault. » “What ?” tu fronces des sourcils en t’avançant doucement vers lui. Tu ne comprends pas ce qui est en train de sortir de sa jolie bouche. « If I didn’t panic over her pregnancy… If I didn’t delete or even add that Instagram post… » oh non. Tu vois ce que Jordan est en train de faire et t’as tout ton intérieur qui se décompose. Toute la fierté et la colère que tu pouvais ressentir, évaporées. Ta volonté de rester butée sur tes positions aussi. Tu peux supporter que Penny soit blessée par tes mots que tu penses. Tu peux supporter de t’agacer toi-même avec des tracas inutiles. Mais pas Jordan. Tu ne peux pas supporter ce qu’iel est en train de faire. De prendre la faute sur ses épaules. Ce n’est pas un jeu. Personne ne compte les points. “I know what you’re doing. Stop it. Please.” Tu attrapes ses mains pour enrouler vos phalanges alors que tu lèves la tête pour le regarder de ta position. “C’est moi qui ai dit ce qu’il ne fallait pas. J’en avais pas le droit et je n’ai pas d’excuse.” Tu ne cherches même pas car tu sais que c’est seulement ton cerveau et ton caractère qui le veut. Une de tes mains se lève pour passer contre sa mâchoire dans un geste futile d’apaisement. “Je m’excuserai auprès de Penny et je passerai à autre chose.” Ton sourire est presque triste alors que ton pouce passe sur sa bouche et dessous, le dessinant sans se lasser parce que ton partenaire est tellement beau que tu pourrais en crever - rappelez à cette fille à quel point elle est amoureuse, elle semble l’oublier à chaque fois. “Je sais que je ne suis pas forcément agréable à vivre depuis quelque temps et j’en suis désolée aussi. Je pense que je vais partir quelques jours à Elimbah.” it’s that time of month que tu ne prononces pas car tu déglinguerais la tête de toute personne évoquant tes règles - que tu n’as même pas. C’est juste ton moment de t’échapper, comme tu le fais à chaque fois et là, ça te semble presque vital, que ce soit pour toi, pour Jordan et pour vous. Ta coupe est pleine et tu as besoin de te vider quelque part. Jordan ne devrait pas être surpris sachant que tu as déjà fait plusieurs allers retours depuis que vous vous connaissez. Mais jamais dans de telles conditions. Tu te mets sur la pointe des pieds pour essayer d’atteindre sa bouche. “I’m so deeply sorry, love, I’ll do better, I swear.” que tu murmures contre son menton. C’est une promesse que tu t’engages à honorer le plus tôt possible. Car le pire serait que Jordan lâche prise en se rendant compte à quel point tu peux être complètement folle. Ce serait le pire scénario qui soit.

“What ?” Pourtant c’est clair comme de l’eau de roche, mais non Jordan, pas pour elle. Tu expliques avec des mots pour moins de confusion. “I know what you’re doing. Stop it. Please.” Et c’est toi qui le devient. Tu ne fais que dire la vérité. En un temps record y’a ses mains dans les tiennes, son regard qui cherche de nouveau le tiens. I’m not doing anything. It is the truth. “C’est moi qui ai dit ce qu’il ne fallait pas. J’en avais pas le droit et je n’ai pas d’excuse.” Et elle s’explique et tu sais pas si c’est bien vrai tout ça. Vous n’avez jamais eu autant de friction par le passé, ou du moins, elles te sont déjà oubliées pour la plupart s’il y en a eu. Là c’est tombé coup sur coup et il est bien trop simple pour toi de trouver le point commun de tout ça. Ton instabilité. Elle avait raison. Tu le savais déjà, mais tu pensais pas que tes problèmes engendreraient autant d’autres. Sa main vient se poser sur ta mâchoire et tu te sens mal de te retrouver dans cette position à présent. Elle en train d’essayer de te prouver que tu dis faux. Que c’est juste ton anxiété et tes démons qui te montent la tête mais elle ne peut pas nier que c’est toi qui a amené les problèmes initiaux.

“Je m’excuserai auprès de Penny et je passerai à autre chose.” C’est presque si tu avais oublié Penny tellement ta réalisation te donne le vertige. Tes angoisses et le tempérament de Birdie ne vont pas ensemble. Ou en tout cas, pas sans dommages collatéraux. Autant toi que elle êtes dans l’impossibilité totale de changer ce trait de vos personnalités en un claquement de doigt. Ce serait trop beau et bien trop simple sinon. Ca aurait fait bien longtemps que tu aurais acheté le package anti-anxiété à la pharmacie. Tu te gargarises de ne pas prendre aucune médication et d’être fonctionnel mais tu te prends en pleine face l’inverse. Est-ce que ça se serait produit si tu buvais encore de l’alcool pour apaiser ton âme ? Est-ce que tu devrais demander des médoc pour te relaxer ? Tu sais pas. Tout ça c’est nouveau et ta seule béquille c’est ta session de psychanalyse une fois par semaine. Visiblement ça ne suffit pas.

“Je sais que je ne suis pas forcément agréable à vivre depuis quelque temps et j’en suis désolée aussi. Je pense que je vais partir quelques jours à Elimbah.” Oh. Elle a besoin d’un break. Tu comprends, même si ça te rend triste de voir que vous n’êtes pas l’un l’autre la solution miracle de tous les problèmes de l’autre. Tu te retiens bien de demander combien de jours. Elle même ne le sait pas, mais tu réfléchis à ce que tu vas faire pendant ce temps là. L’idée de rester seul dans la maison t’angoisse d’avance. Dormir dans votre chambre, mais seul sans qu’elle s’y glisse au milieu de la nuit ou toi, pas top. Ses lèvres sur ton visage, tu fermes les yeux, appréciant le contact énormément.

“I’m so deeply sorry, love, I’ll do better, I swear.”
« I’ll do better too. »

Tu jures pas car tu ne sais pas si tu vas en être capable véritablement. Tu passes tes bras autour d’elle et tu la serres contre toi. L’impression qu’elle va partir dans la minute à Elimbah. L’impression que la magie qui était palpable entre vous est en train de perdre de sa force. Tu soupires doucement, la tête bien rempli de trop de choses et tu voudrais bien boire un verre… ou deux. Ou pas. Te regarder dans le miroir tous les jours et compter un jour de plus sans une goutte d’alcool te rempli toujours d’une immense fierté mais là, t’es juste perdu. T’as bien besoin d’un break toi aussi. Ca ira mieux après. C’est sûr.

Tu gardes ton oiseau dans tes bras alors que ton esprit cogite bien trop. T’as pas la tête à ajouter quoi que ce soit et puis tu commences à parler dans ta tête à ta mère, à ta femme et tu réalises que tu n’as pas été au cimetière depuis bien trop longtemps. Tu n’as définitivement pas besoin d’être devant leurs tombes pour leurs parler et sentir leurs présences, mais le cimetière a toujours été un endroit qui t’aidait tout au long de ta vie à te recentrer, à voir les choses au delà, à comprendre mieux, à t’apaiser complètement. Comme une séance de méditation.

« I’ll do better too. » Ses bras s’enroulent autour de toi et tu fais pareil autour de son cou. Jordan est ta plus belle histoire, ton havre de bonheur et de cet amour incroyable dont tu es beaucoup trop accrochée pour songer à l’abandonner. Tu te rends compte de cette force que tu prenais pour une faiblesse. Tu pensais que tu lui offrais l’opportunité d’être faible ; mais la réalité est que derrière chaque épreuve ressort une force. Tu as l’ambition doublée du désir qui s’incruste en toi de faire en sorte que ça fonctionne. Que malgré les bas, il y a aussi des hauts et, merde que ces hauts valent la peine d’être vécus. Tu ne vas pas l’abandonner, tu ne comptes pas le lâcher, exactement comme lui a pu te le souffler. Dans ses bras, contre son cou, tu respires son odeur avant l’entiéreté de ton odorat. Tu profites de sa solidité contre toi alors que tu l’embrasses contre sa gorge. “I’m not gonna leave tonight.” que tu murmures car tu as l’impression que son étreinte est un signe d’au revoir. Tu ne peux pas partir sans avoir prévenu ton travail et puis, tu ne te sentirais pas à ton aise de le lâcher maintenant. Partir aujourd’hui donnerait de mauvais signaux et ce n’est pas ce que tu veux. Tu ne fuis pas, tu as juste besoin de recharger les batteries. Tu fonctionnes comme ça depuis ton arrivée à Brisbane à dix-huit ans, tu ne changeras sûrement jamais.

Tu lèves ta tête, tu attires la sienne et tu l’embrasses doucement. “It’s not your fault, ok.” le fait que tu partes, le fait que tu sois visiblement dans un mood où ton esprit a décidé de te dire fuck you à chaque instant. Tu es malheureusement une spontanée et cela pour le meilleur comme pour le pire. Tu apprécies néanmoins que Jordan comprenne que tu as besoin d’un break toute seule. Toi qui n’aime pas l’être, ça a toujours été différent là-bas. Se quitter pour mieux se retrouver, vous avez toujours su faire ça. Seulement, l’autre part seulement pour des festivités ou pour le travail. Pas parce que la coupe est pleine. Tu l’embrasses de nouveau. Et encore. Et encore. Des baisers furtifs sur ses lippes, sur leurs bordures, dessous, dessus. “I love you.” que tu chuchote dans un souffle qui se veut secret de peur qu’on te retire ça. “Je ne serai pas longue là-bas. Ces beautés ne vont pas attendre des jours pour être plantées.” Tu veux les mettre à même le jardin. Comme ça, ça, au moins, ça sera beau. Avec des couleurs. Mettre un peu de baume dans vos coeurs. Tu as des projets pour cette maison. Pour ce jardin. Tu ne comptes pas le quitter pour toujours. Jordan sait que tu reviendras toujours vers lui de toute façon. Et c’est une certitude que tu as de plus en plus aussi. Car tu l’aimes, tout simplement. Contre vents et marées.

Tu respires sûrement bien plus profondément qu’à l’accoutumé car tu essaies de t’apaiser. Ses lèvres sur ta peau aident énormément. Tes bras qui sont toujours aussi serrés autour d’elle car ton corps lui dit sans aucun mots, tu ne veux pas qu’elle s’en aille, même si c’est inévitable car totalement nécessaire. “I’m not gonna leave tonight.” Ok. Et c’est un soulagement.

Elle attire ton visage au sien pour t’embrasser. Y’a ton coeur qui bat bien plus vite de ce fait. Y’a une douceur dans ton être qui s’installe également. Tu as l’impression de ne pas avoir goûté ses lèvres depuis une éternité alors que c’était dans la matinée. Elle t’a manqué. Vous êtes en train de vous retrouver.  “It’s not your fault, ok.” Qu’elle répète et tu préfères l’embrasser plutôt qu’elle dise ça alors que tu es convaincu de l’inverse. Car oui, tu penses encore à toute l’histoire, pas juste le fait qu’elle doive se ressourcer car ça, c’est quelque chose qui tombe sous le sens. Ca fait un moment qu’elle n’a pas été à Elimbah. Depuis Noël. Tu vas reposer tes lèvres sur les siennes alors qu’elle entamait le même mouvement. In sync. Et tu te raccroches à ce genre de petit détail qui font beaucoup de bien. Elle s’éparpille sur ton visage et y’a peut être un petit sourire qui se forme sur ton visage, mais seulement parce que tu n’arrives plus à l’embrasser puisqu’elle a pris tout le monopole. “I love you.” Vous ne vous le dites pas souvent avec autant de franchise et simplicité. L’impression que ces trois mots sont toujours réservés pour les moments où ils vont marquer. Où ils vont être presque comme un petit électrochoc. La plus grande étincelle, la plus vive de toutes qui est là pour te rappeler d’une chose, c’est que malgré tout, vous vous aimez tous les deux et ça, ça ne changera jamais. No matter what. « I love you too. » Que tu réponds en marmonnant presque mais simplement parce que tu déposes des baisers sur ses lèvres encore et encore.

“Je ne serai pas longue là-bas. Ces beautés ne vont pas attendre des jours pour être plantées.” « Of course you’ll only come back quick for the flowers. » Pas pour toi. Mais qu’elle se rassure, tu as un joli petit sourire accroché à tes lèvres car tu es en train d’entrer sous ta forme de drama queen. Comme quoi, ses lèvres sur les tiennes, sur ta personne, c’est bel et bien un remède miracle. Tu serres tes bras encore plus - si possible - autour d’elle. Définitivement pas envie de la lâcher alors que vous vous retrouvez seulement. « Jeremy a trouvé une chambre. » Que tu dis entre deux baisers. « Dans une immense villa avec piscine à Bayside. » Rien d’important, mais c’est bien ça que tu as été faire avec Jeremy et tu avais envie de le lui dire à ton oiseau. Envie d’aller de l’avant et arrêter de te torturer plus longtemps. Tu auras tout le temps de le faire pendant qu’elle sera à Elimbah. Profite qu’elle soit là.

Jordan a l’air de se détendre et toi aussi. Votre embrassade devient plus serrée, plus tendre aussi. Tu as mal à la pointe de tes doigts de pied à force d’être sur le bord pour t’élever comme il faut vers lui mais tu ne te plains pas ; tu savoures que Jordan ne te rejette pas. Si vos mots daignent parfois à vous éloigner, vos gestes passent leur temps à vous rassurer, à vous recomposer ensemble. Comme un besoin vital de sentir l’autre et tu ne peux qu’applaudir, qu’en redemander plus quand tu songes à ces jours où iel était en Thaïlande et que tu n’avais pas l’opportunité de le serrer contre toi. Chaque jour est un jour où tu te rattrapes pour ça. Le manque avait été cruel et tu entends encore ton passé!self qui te dit de foncer et de ne pas hésiter. Ne pas attendre pour le prendre contre toi et le rassurer. Sûrement que tu n’aurais pas fait toutes ces choses-là si Jordan n’avait pas dit les mots magiques. Si iel n’avait pas fait sentir sa culpabilité - et malheureusement, malgré ta volonté, tu n’as pas l’impression que ton partenaire va t’écouter quand tu lui murmures que ce n’est pas son fardeau à porter. Tu n’insisteras pas cependant car ça ne sert à rien ; tu as tes propres tourments et failles à travailler, tout comme lui a les siens. Vous ne pouvez pas être des solutions miraculeuses l’un pour l’autre mais vous pouvez être des soutiens puissants l’un envers l’autre. A vrai dire, tu ne tiens pas à être son médicament car c’est beaucoup trop de responsabilité pour toi ; mais tu dois essayer de faire mieux dans le rôle qu’est le tien, à savoir de l’adoucir, de l’apaiser, d’alléger ses maux.

Tout ce que tu ne réussis visiblement pas à faire en ce moment.
Alors prendre la tangente n’est pas une punition mais une nécessité à tes yeux.

Bien sûr, tu n’as pas de baguette magique cachée quelque part à Elimbah pour te transformer du tout au tout. Mais tu auras le recul nécessaire pour faire amende honorable, que ce soit auprès de Jordan qu’auprès de Penny. Mais pour l’instant, tu ne penses pas dans ce sens. « I love you too. » Parce que ton partenaire t’embrasse en retour, iel te couvre de douceur et de sa chaleur et tu respires, respires tellement mieux que c’est le cas. Le problème n’est pas réglé, il y a des tréfonds à creuser et à résoudre mais pour aujourd’hui, ça suffira. « Of course you’ll only come back quick for the flowers. » Tu es prête inquiète de l’entendre dire ça, prête à lui dire que non, c’est complètement faux, tu t’en fous des fleurs ; tu peux en racheter alors que son amour, sa dévotion, sa tendresse, non. Mais tu vois dans ses yeux et dans son léger sourire sur les lèvres que tu étais prête à foncer tête la première dans sa connerie. Tu n’as même pas le mental de le pincer ou de le mordre ; non, tu souris légèrement à ton tour en secouant la tête tout en caressant le haut de son dos doucement. “I'll come back quicker for the prettiest of them all.” C’est lui, ça sera toujours lui qui aura tes flatteries en premier lieu, même si ce n’était pas ce qu’iel cherchait. Jordan est timide et sur la réserve quand on le complimente mais ce n’est pas pour autant que tu vas te priver de faire ses éloges alors qu’iel le mérite très clairement. D’autant que tu ne dis qu’une réalité basique puisque t’es toujours aussi attirée par lui comme au premier jour - y’a un an.

« Jeremy a trouvé une chambre. » “[color=#cb2f6d]Mmh.” Tu porurais presque le reprendre de parler de Jeremy alors que vous êtes en train de vous embrasser. « Dans une immense villa avec piscine à Bayside. » Mais c’est probablement un moyen pour parler d’autre et c’est une très bonne distraction. “Et ben, il ne se prive pas, le monsieur. On va pouvoir aller squatter, j’espère ?” Tu caresses ses cheveux sur sa tempe en le scrutant, mordillant ta lèvre. “C’était pour ça que t’étais avec lui ? Pourquoi tu ne m’as pas appelé pour aider ?” Non seulement tu l’aurais fait par plaisir et que t’aurais aimé voir Jeremy ainsi que cette villa, mais surtout que vous auriez pu éviter une scène stupide. “Enfin qu’importe.” Tu te reprends car ta question peut être mal prise et ce n’est pas ce que tu souhaites. “C’est vraiment cool que Jeremy soit là.” ça me rassure de savoir que tu n’es pas seul - oui, Jordan n’est pas seul mais Jeremy est un ami d’enfance, un de ses plus proches et tu sais à quel point ce genre de liens est important - en tout cas, pour toi, ça l’est. “Il faudrait une piscine ici aussi. Pas enterrable mais genre les grosses d’extérieur. Je comprends pas que j’en ai pas déjà achetée.” La chaleur australienne ne pardonne pas alors que tu regardes avec une moue songeuse son jardin. Votre jardin ? Arg, tu recommences.

Tu la troubles pendant quelques secondes avec ta phrase sur les fleurs. Elle est carrément beaucoup trop adorable avec ses expressions faciales que tu as envie de totalement engloutir. Surtout quand ça se termine par un sourire car elle a vu le tiens et elle te suit sur ta pente. Celle qui est bien plus douce que toutes les autres de ce rollercoaster d’émotions de l’après midi. “I'll come back quicker for the prettiest of them all.” « Aww. » Parce que tu ne t’étais pas attendu à une si magnifique répartie de la part de ton oiseau. Tu sais que c’est de toi qu’elle parle et t’es touché·e comme toujours quand elle te complimente de la sorte. Le pire c’est qu’elle le pense vraiment. Le meilleur c’est que tu la crois à chaque fois un peu plus, apaisant bien des maux que tu as vis à vis de ton physique. Tu retournes l’embrasser pour la remercier mais aussi, juste pour le plaisir de le faire et de la sentir au plus proche de toi. Vous êtes vraiment des ados quand vous voulez - tout le temps quasi. “Mmh.” ” Tu prends ça comme un cool story bro mais ça ne t’empêche pas de continuer car tu as envie de le lui dire. T’es excité·e de cette nouvelle, c’en est une très bonne, tu veux partager. “Et ben, il ne se prive pas, le monsieur. On va pouvoir aller squatter, j’espère ?” Tu hoches la tête vivement car oui, vous allez pouvoir squatter. « Il a eu vraiment beaucoup de chance sur le coup. »  Et t’es trop content pour lui. “C’était pour ça que t’étais avec lui ? Pourquoi tu ne m’as pas appelé pour aider ? Enfin qu’importe.” Tu fais ‘non’ de la tête. « On a juste été signer le contrat de location. Il va sûrement déménager le weekend prochain. » Tu vas l’aider bien sûr et tu ne proposes pas de nouveau à Birdie qui s’est déjà toute proposée, parce que tu te dis qu’il y a de grandes chances qu’elle soit à Elimbah à ce moment là.

“C’est vraiment cool que Jeremy soit là.” Tu confirmes d’un nouveau signe de tête, et même un doux sourire sur ton visage. Il est là. Jeremy. Depuis le temps que tu le taquines pour qu’il le fasse. Il aura fallut attendre 2022. Tu espères que c’est le début d’un des meilleurs chapitre de ta vie. “Il faudrait une piscine ici aussi. Pas enterrable mais genre les grosses d’extérieur. Je comprends pas que j’en ai pas déjà achetée.” Tu prends la main de ton oiseau après t’être détaché d’elle et tu prends la direction de l’intérieur car il fait quand même super chaud dehors. « Y’en a une petite dans le garage. C’est Teddy qui l’avait acheté mais si tu veux une vrai piscine fais toi plaisir. » De nouveau dans le hall d’entrée, tu continues de parler. « Juste c’est toi qui t’en occupe. » Tu ajoutes le plus naturellement car yep, sa piscine, son entretient. Tu penses même pas au côté financier de la chose car tu as bien compris depuis le temps que Birdie n’avait pas de problèmes de ce côté là. Vous êtes pareil et vous n’avez pas l’air de dépenser votre argent pour n’importe quoi aussi, c’est d’ailleurs pour ça que vous en avez toujours confortablement.

« Aww. » comme si Jordan ne s’attendait pas à ce que tu dises un truc aussi niais et rempli de chamallow écoeurant. Tu n’as pas vraiment conscience que tu es clairement en train de chercher des points à récupérer auprès de ton musicien, même si ce dernier n’a jamais failli de son regard et sa tendresse sur toi. La preuve est que ses mains et ses lèvres ne quittent quasiment pas, qu’iel te partage même des informations sur son absence - tu avais presque oublié qu’iel n’était pas là pendant un moment et tu n’as même pas eu besoin de faire ta curieuse pour savoir ce qu’iel foutait avec Jeremy. Monsieur habitant maintenant Baysite dans une villa avec piscine, rien que ça. « Il a eu vraiment beaucoup de chance sur le coup. » “Tu m’étonnes.” C’est rare, les chambres à louer à Bayside. Ces gens-là ont un prestige à garder, après tout. Mais il semblerait que Jeremy soit tombé sur de bons samaratins - ou simplement des propriétaires qui ont décidé de se faire un petit pactole sur le dos d’innocents outsiders comme lui pour se remplir les poches. La loi du marché, quel pur produit de l’enfer à brûler et à abolir. « On a juste été signé le contrat de location. Il va sûrement déménager le weekend prochain. » Le week end prochain, donc. Tu hoches la tête en notant silencieusement l’information. Vous êtes dimanche, tu auras largement d’aller et de revenir d’Elimbah avant le week end. “Tu me confirmeras. J’aimerai bien être là.” Ta voix est douce et soft alors que ton pouce caresse sa main que tu tiens. Tu lui confirmes un peu mieux et avec des mots ton envie d’aider et de prouver que tu es capable de te tenir à carreaux avec ses amis.

Les mains jointes, Jordan vous ramène tous les deux à l’intérieur. « Y’en a une petite dans le garage. C’est Teddy qui l’avait acheté mais si tu veux une vraie piscine fais toi plaisir. » Tu grattes ta joue en réfléchissant avant de sourire tout en le suivant sans rien dire mais en ne pensant pas moins. « Juste c’est toi qui t’en occupe. » Tu souris un peu plus alors que vous grimpez l’escalier. “Yeah, bien sûr. Donc y aura que moi qui en profitera, c’est ça ?” Car si Mx ne met pas la main à la pâte, iel pourra toujours aller se faire cuire un œuf. Tu pinces tes lèvres en secouant la tête une fois arrivée dans le salon. “C’est vrai que tu m’avais dit qu’y en a une dans ton garage.” Tu passes devant lui, ta main toujours dans la sienne alors que ta deuxième atterrit sur son flanc avec un léger sourire malin. “Faut dire que c’est camouflé par d’autres images…” Des images complètement indécentes pour le commun des mortels mais qui suffit à toi pour te faire monter dans une douce chaleur qui n’a rien avoir avec celle d’extérieur - soit bénie la présence de la climatisation. Et ce n’est pas pour rien que ta main sur son flanc passe sous son shirt et que ta bouche va chercher la sienne. Au moins, ça, c’est un langage que vous connaissez et que vous apprivoisez.