« A vie. » affirmation redoublée par ta moitié ; vous n’avez pas envie d’enfants, mais vous avez envie de l’autre dans vos existences respectives. Vous l’avez déjà dit dans le passé. Ce n’est pas nouveau. Mais ça réchauffe toujours le cœur de l’entendre. Tu n’es pas une habituée. Ni des déclarations d’amour, ni d’une vie de couple. C’est un éternel renouveau pour toi. C’est presque triste d’avoir attendu autant d’années pour connaître tout ça. Mais d’un autre côté, n’est-ce pas le meilleur moment ? Vous avez vos vies déjà bien établies chacun de votre côté, vos parcours tracés derrière vous, vos caractères qui sont façonnés avec le temps, vos expériences vous ayant déjà beaucoup enrichi, que ce soit pour le pire et le meilleur. Vous êtes de beaux trentenaires avec une vie déjà établie et voilà que vos parcours se chevauchent, s’emmêlent et se rejoignent à la perfection à ce moment-là. Ce n’est pas anodin et finalement, c’est sûrement le meilleur moment pour trouver ton âme sœur. Oui, tu utilises le grand mot, le plus grand qu’il soit, car tu ne peux pas penser autre chose. Vous avez une connexion spéciale et cela depuis le premier jour. Pas celui d'il y a dix ans, mais celui de maintenant.

Mais pour appuyer encore plus, tu tends ton petit doigt et tu vas attraper le sien. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer, que tu affirmes silencieusement en embrassant ses phalanges.

« Je sais que je veux pas d’enfants. Jamais. Donc ça me pose pas de problème maintenant ou dans un an. » donc non, tu t’inquiètes véritablement pour rien - à croire que t’en fais exprès. Tu préfères seulement prévenir que guérir. Sait-on jamais ; tu ne veux pas lui mettre sous le nez une proposition qu’iel va prendre à coeur et vouloir faire pour ensuite t’en manger la réflexion plus tard. Sans savoir si ça sera dans un an ou dans six - t’en frémis de penser ça. « Je regretterai pas. » Jordan affirme encore plus, iel tient ses positions et il faut croire que tu n’attendais que cela pour respirer correctement. Tu es plus stressée par les choses réelles de la vie que l’on peut penser, Birdie Cadburry. « J’aurai pas les épaules pour avoir un gosse. Je suis assez angoissé comme ça déjà. » tu gonfles de tendresse pour lui alors que tu te redresses pour te mettre sur tes cuisses, entre ses jambes pour mieux le prendre contre toi. Sa tête nichée contre ton cou, tes doigts dans ses mèches blondes, tu embrasses son crâne en le berçant doucement - pour quelqu’un qui veut pas de gosses, c’est assez ironique comme position. “On a déjà nous à nous occuper, c’est un travail à plein temps.” tu l’as entendu, tu as compris - et ça te rappelle seulement que t’as été cruelle avec lui sur ce sujet y’a quelques jours et que tu t’en veux encore. Tu te connais, tu t’en voudras jusqu’à ce que la prochaine crise de colère altère de nouveau ton jugement. Ton ventre gronde gentiment et tu mets ta main dessus en riant légèrement. “Oula, mon estomac subit une tempête de gargouillements… J’espère que les pancakes ne vont pas tarder à venir.” t’en salive d’avance. Mais à défaut d’avoir les pancakes à savourer, c’est vers sa bouche que tu te penches pour y déposer un baiser. “Faut que j’arrête de m’inquiéter de tout. T’es absolument parfait.” parfait dans son train de vie, parfait dans ses choix, parfait dans sa façon d’être, parfait dans ses résolutions, parfait dans sa manière de t’aimer. Jordan est un exemple à tes yeux, tu n’es tellement pas à sa hauteur mais au moins, tu as un sacré bon modèle en face de toi. Malgré ses défauts et ses angoisses. Tu l’embrasses de nouveau. “On regardera ça plus en détail alors.” tu l’embrasses de nouveau avant de poser ton minois contre son cou, la tête sur l’épaule. La position n’est pas très confortable mais tant pis ; t’as envie d’être proche de lui. Si tu pouvais fusionner avec lui, tu le ferais avec plaisir.

Elle accroche son petit doigt au tiens et ça fait bien des lustres et années lumières que tu n’as pas fait de pinky swear. C’est votre serment inviolable à vous. Pourquoi tu n’y as pas pensé avant ? Elle finit même par embrasser tes doigts et c’est le meilleur rituel possible et inimaginable. Et puis elle vient se mettre sur toi et s’en prend aussitôt à tes cheveux alors que tu passes tes bras autour de sa silhouette. “On a déjà nous à nous occuper, c’est un travail à plein temps.” Elle se met à te bercer et tu te redresses un peu petit parce que c’est un peu weird. T’es pas triste ou quoi, t’as pas besoin d’être consolé. Y’a son ventre qui coupe le moment et c’est une bonne chose. “Oula, mon estomac subit une tempête de gargouillements… J’espère que les pancakes ne vont pas tarder à venir.” « Merde. Les pancakes. » T’avais oublié. « J’ai mis dans 45 minutes. Ca fait pas 45 minutes qu’on est dans le bain. » Tu penses pas. Tu sais pas. La salle de bain est un espace magique qui a sa propre timeline.

Tu gagnes un baiser sur ses lèvres. “Faut que j’arrête de m’inquiéter de tout. T’es absolument parfait.” « Mouais. » Ça t’es pas sûr·e. Mais t’aimes bien voir que c’est elle pour une fois qui s’inquiète de tout. Faut dire que c’est elle qui veut plus les préservatifs. Toi t’es très bien avec. T’avais toujours fait comme ça. Tu comprends qu’elle se prenne la tête toute seule pour trouver des solutions, surtout si par extension c’est toi qui va avoir des changements sur ta personne pour résoudre tout. Elle a de la chance parce que tu es vraiment prêt·e à prendre ça sur tes épaules avec plaisir. Toi qui est du genre control freak à souhait. Tu aimes pouvoir gérer les choses toi et ne pas laisser ça à autrui. Au moins tu n’auras que toi à blâmer si quelque chose tourne mal. Un nouveau baiser t’es offert et tu lui en fait un autre à la suite. “On regardera ça plus en détail alors.” Tu fais oui de la tête avant d’avoir un baiser supplémentaire et ton oiseau tout contre toi. C’est elle qui a l’air d’avoir besoin d’être consolé. Tu sais pas trop, mais sa position laisserait croire. Tu resserres tes bras autour d’elle et embrasses le dessus de sa tête. « You good ? » Que tu murmures parce que tu sens que peut être non. Et puis tu entends ton téléphone vibrer. « Merde. C’est peut être les pancakes. » Tu te défais d’elle à contre coeur, tu sors de la baignoire mais pas longtemps. Tu récupères ton téléphone qui est posé à côté du lavabo et tu reviens dans l’eau en faisant attention, même si ton téléphone est résistant à l’eau. « C’est Penny. » Tu tends le téléphone à Birdie alors que tu te rassois dans l’eau, la reprenant tout contre toi. Tu as lu le message ou en tout cas ce qui était visible sur la notification. Tu te sens mieux de voir que tout a l'air de se remettre en ordre doucement.

« Merde. Les pancakes. » est-ce qu’iel aurait oublié de les commander ? Vu comment vous vous êtes distraits tantôt, ça ne serait pas surprenant que ça lui soit sorti de la tête. « J’ai mis dans 45 minutes. Ca fait pas 45 minutes qu’on est dans le bain. » tes doigts appuient contre son épaule alors que tu secoues la tête. “Je pense pas, non. T’as prévu large… Y a des trucs à faire pendant ces 45 minutes ?” que tu demandes d’un ton taquin en te remettant sur tes fesses pour arrêter de l’étouffer alors qu’il n’y a pas vraiment de raison. Mais sans pour autant te détacher car ça, t’en es incapable. « Mouais. » Jordan n’est pas convaincu, visiblement, mais tu aurais cru qu’iel aurait mis encore plus de vigueur et de protestation dans tes propos. Mais cela ne te gêne pas car tu ne l’entendrais pas autrement. Vous êtes totalement compatibles, oui, mais Jordan a un truc en plus par rapport à toi - ou en moins selon le point de vue. Iel est bien meilleur que toi dans beaucoup de domaines.

« You good ? » ah, bon visiblement, c’est lui qui s’inquiète de te voir comme ça et tu souris légèrement en secouant la tête. “Yeah yeah. Laisse-moi renouer avec ce joli corps. J’en ai pas eu assez” que tu dis avec humour alors que tu as sacrément honnête malgré tout. Tu as été séparée pendant trois jours de lui, tu as des besoins à retrouver. Mais voilà que son téléphone vibrer, perturbant le calme de la pièce - vous n’avez même pas mis de musique, pour une fois. « Merde. C’est peut être les pancakes. » tu fais la moue quand tu le sens bouger mais tu te décales malgré tout pour le laisser sortir, ta main naviguant sur sa jambe dans le processus parce que t’es hooked comme ça. « C’est Penny. » tu avais presque oublié ton message. Tu prends le téléphone alors que Jordan se réinstalle pour lire la réponse. “Et je pense que la situation a rapidement dégénéré et je pensais pas du tout tout ce que j'ai pu dire.” tu relèves la tête vers Jordan en te grattant le nez. “Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne de penser ce que j’ai dit?” non, pas vraiment, tu ne peux pas lutter contre tes pensées, contre ce que tu veux et ce que tu ne veux pas. “Bon, il semblerait que t’auras pas besoin de nous tenir à l’écart, si jamais y avait besoin.” connaissant Jordan, c’était sûrement le schéma qui commençait à se profiler dans sa petite cabosse. Tu te retrouves à ne pas trop savoir quoi répondre - un comble pour une Cadburry. “Est-ce que je suis censée lui répondre  ?” ça serait mieux si tu étais sur ton téléphone ; là, tu es sur celui de Jordan et c’est différent. Et puis, tu n’es pas forcément douée pour les excuses. Tu étires tes bras vers le haut avec un profond soupir. “Urg, pourquoi c’est si compliqué.” ou est-ce que c’est juste toi ? Tu ne sais pas trop. Tu préfères admirer le fond d’écran. Au moins ça, c’est simple. C’est toi. T’es fière.

“Je pense pas, non. T’as prévu large… Y a des trucs à faire pendant ces 45 minutes ?” Elle sait très bien les trucs qui sont possible à faire pendant ces 45 minutes. Y’a un regard qui passe entre vous qui veut tout dire sans ajouter un seul mot à ce propos. Le sexe c’est pas ce qui a été le fondement de votre relation, mais c’est très clairement ce qui a consolidé le tout.

Son visage qui se dévoile de nouveau à ta vue et y’a ce beau sourire qui te rassure bien à côté de son langage corporel qui t’a fait penser l’espace de quelques secondes que peut être y’avait un problème. Problème ou n’importe quel autre mot qu’elle préfère utiliser. “Yeah yeah. Laisse-moi renouer avec ce joli corps. J’en ai pas eu assez” Là elle te fait sourire car ces mots là sont bien mieux que tous les synonymes de problèmes. Tu lui as manqué. Beaucoup. Vos corps l’un contre l’autre, une des meilleures sensations. Oui tu le répètes tout le temps mais c’est parce que c’est la vérité et jamais tu ne t’en lasseras d’avoir tout son poids sur toi. Elle gagne un baiser supplémentaire dans ses cheveux et tu caresses doucement sa peau.

Un rapide allé retour hors de l’eau pour récupérer ton téléphone. La main de ton oiseau qui est sur toi jusqu’à la dernière seconde et qui revient sur toi aussitôt également. C’est pas grand chose, mais tu remarques, et tu aimes. Beaucoup. La petite fraicheur qui va avec ta rapide sortie du bain fait du bien vu la chaleur de ce pays. “Et je pense que la situation a rapidement dégénéré et je pensais pas du tout tout ce que j'ai pu dire.” Tes yeux qui retrouvent ceux de ton oiseau alors que t’es assis confortable dans la baignoire.What? “Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne de penser ce que j’ai dit?” Tu fais non de la tête. « Ça fait de toi une honnête personne. » Et tu te fais plutôt violence pour ne pas superposer ça avec la crise de nerf qu’elle t’a fait avant qu’elle ne file à Elimbah. Elle pensait ses mots là aussi ? Le pire c’est qu’ils étaient vrai au fond. T’es un·e angoissé·e de la vie et tu tournes tout en chanson dans ta tête ou tes mots. Y’a une bonne chose au milieu de tout ça c’est que tu ne te souviens pas exactement ce qu’elle a dit. Par contre tu te souviens parfaitement le feeling que tu as eu. “Bon, il semblerait que t’auras pas besoin de nous tenir à l’écart, si jamais y avait besoin.” Ca. Ca te fait sourire car c’est exactement ce que tu allais faire. Ca n’aurait pas été compliqué sachant qu’elles ne s’étaient jamais croisé avant cette fois ci. Non ? Si. Une fois. Ah oui à l’aéroport. Y’a une éternité t’as l’impression. “Est-ce que je suis censée lui répondre  ?” Elle se prend la tête et tu la trouves cute. T’es juste content·e que Penny ait accepté les excuses.  “Urg, pourquoi c’est si compliqué.” « Si t’hésites je répondrais pas. Tu pourras le faire plus tard si tu as envie. » Tu vas déposer un baiser sur sa joue. « Tu peux check l’état de la commande? » Car c’est elle qui a ton téléphone dans les mains et qui peut voir ce détail là en allant sur l’app en question. Ton nez qui est contre sa tête, aimant plus que tout votre proximité actuelle. Une de tes mains qui va se loger naturellement sur sa poitrine. Tu profites de toutes les secondes avant qu’elle ne file au travail et que tu ailles dormir. Enfin, tu espères que tu arriveras à t’endormir mais vu tous les pancakes que tu as commandé, des chances que le ventre plein ça aide également.

Entre vos sous-entendus et votre proximité qui pourraient vous confondre avec des siamois, c’est presque un exploit que vous ne soyez pas déjà en train de vous allumer avec plus de franchise et de gestes. Vous avez le temps pour ça. Tu as tout le loisir de renouer avec lui autant que tu le souhaites, jusqu’au prochain départ de l’un ou de l’autre. Personne n’est à l’abri, tu viens de le prouver cette semaine. Ce détour à Elimbah n’était pas prévu et pourtant. C’est à cette liberté, cette indépendance à laquelle vous tenez. Que ce soit envers vous-mêmes, que ce soit dans votre couple ou que ce soit face au monde. La vie est parfois assez contraignante comme ça pour que vous puissiez soustraire de l’équation des additions potentielles. Alors même si tu n’y as pas non plus réfléchi ni pensé pendant ton petit séjour, ça n’a quand même pas pu t’échapper. D’autant que tu as rajouté des pages et des pages d’écriture dans ton carnet, avec des réflexions aussi diverses que variées.

« Ça fait de toi une honnête personne. » tu ricanes brièvement. “Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.” la preuve que parfois, fermer sa tronche est bien mieux ; tu sais mentir, pourtant, mais là, tu n’as pas pu. Tu n’as pas pu camoufler, cacher, prendre sur toi - cette dernière notion est encore un peu floue pour toi mais tu ne vas pas non plus changer pour satisfaire l’égo de l’humanité entière. Tu n’es pas là pour ça. « Si t’hésites je répondrais pas. Tu pourras le faire plus tard si tu as envie. » mmh. Cela te semble bien, comme réponse. A savoir ne pas répondre pour l’instant. Tu ne peux pas dire la même chose que l’actrice ; comme quoi tu ne le pensais pas. Tu n’es pas dans cette même lignée d’esprit. Alors au lieu de te risquer à dire des bêtises, mieux vaut écouter les paroles sages de ton partenaire. “Okay, bonne idée.” sans pression aucune. Tu allais déposer son téléphone sur un meuble le plus proche de vous - à savoir un petit tabouret - mais « Tu peux check l’état de la commande? » tes doigts pianotent jusqu’à l’application que tu n’as jamais autant utilisé et maîtrisé que depuis que t’es avec Jordan. “Vingt minutes.” tu le regardes en souriant tout en te penchant pour déposer son téléphone avant de te mouvoir contre lui, ton visage proche du sien. “Let’s see what we can do in twenty minutes.” que tu murmures avant de rire et de l’embrasser tendrement en plaquant contre toi. Tu ne vas pas le lâcher une minute, Jordan va être ravi de te voir partir au travail (non, tu sais très bien que non).

C’est la plus belle princesse du monde que tu laisses dans le lit quelques heures plus tard. L’estomac rempli de pancakes, de sirop d’érable et de fruits rouges, tu déposes un baiser sur le nez de ton partenaire allongé. “Sleep well, love.” que tu murmures avant de t’échapper de toute tentative de kidnapping. Tu ne doutes pas de ses capacités donc tu fuis la chambre avant même qu’iel est le temps de protester. Le temps aux studios est encore plus long quand tu sais qu’y a sa forme qui t’attend patiemment à la maison. Une véritable torture.