Harold terminait sa dernière bouchée de nourriture lorsqu’il s’étouffa presque avec sa blague au sujet de l’ouvre-boîte. C’est vrai que ça aurait pût régler beaucoup de ses problèmes, mais il n’était pas aussi futé pour en détenir un. Il avait la mentalité de continuer à commettre la même erreur, avant d’un jour avoir une crise de nerf envers l’objet et de se décider à s’en procurer un. Elle l’avait bien eu à ce sujet et il acquiesça la tête pour admettre qu’il s’était fait avoir. Cependant, alors qu’il se replaçait dans le fond de son fauteuil, elle posa l’ultime question encore à ce jour controversée auprès de n’importe qui, s’intéressant à la culture générale. Est-ce que la tomate est un fruit ou un légume? Harold eu un rire naturel devant cette question qui était de taille et prit la parole tels un expert dans le domaine, alors qu’il était bien loin de savoir s’il disait, ou non une bêtise.
-En mon sens, la tomate est biologiquement un fruit, puisqu’elle contient des graines. On donne la définition de graine et pousse donc de la fleur. Cependant…
Mais la théorie ne s’arrête pas là et il n’avait pas l’intention de laisser cette phrase être aussi simple. Il laissa réfléchit donc quelques secondes à la manière dont il allait poursuivre et trouva comment s’expliquer. Il pointa un doigt vers Drew en la narguant avec un sourire joueur. C’est un peu dans ce genre de moment que sa culture générale venait à se faire vite remarquée, puisqu’il connaissait un tas de truc malgré lui et qu’il aimait partager son savoir.
-Cependant, cependant, oui oui, cependant. Ce serait une erreur de croire que c’est un fruit, puisque de manière culinaire, donc en cuisine on l’appelle bel et bien un légume. Cette question ne peut donc pas être tranchée puisqu’elle répond aux deux critères à la fois. Encore un fait divers étudié dans l’insomnie, tu sauras.
Il termina sa phrase pour laisser Drew s’exprimer et elle apporta un point relativement précis, les WC, Harold garda un sourire lorsqu’elle parla de sa physiologie masculine et haussa les épaules l’air de dire qu’il n’était pas plus dérangé que ça de rester ici. Il taquina d’ailleurs Drew.
-Tu sais, ils vendent un genre de truc en plastique qui permet aux demoiselles d’avoir une physiologie d’homme! Un genre d’entonnoir… Je sais ça malgré moi, mais j’étais très heureux de voir que certaines femmes sont aussi progressistes!
Il était un peu timide d’avoir sortie cette phrase, mais c’est quelque chose qui l’avait marqué voilà quelques temps et il avait enfin l’occasion d’en parler. Cependant, elle le ramena assez brutalement avec la question sur son mot préféré. Évidemment, elle n’allait pas le torturer d’y répondre, mais pour Harold, c’était impossible. Il la laissa donc terminer avec une question également sur un super pouvoir. Une question à laquelle il s’était déjà interrogé, donc il savait ce qu’il allait répondre. Il débuta donc par la première question.
-Un mot préféré, tu sais que j’adore me faire mettre au défi… Alors c’est un mot assez unique, assez rare et surtout que je n’ai pas eu l’occasion de placer souvent dans une phrase, mais j’adore le mot épistolaire! Je trouve qu’il fait paraître intelligent lorsqu’il est utilisé dans une phrase!
Harold se trouvait un peu ridicule à cet instant, car c’est le genre de chose à laquelle les gens répondent généralement, mais bon, il eut un petit rire gêné et passa à la question suivante.
-Un super pouvoir, c’est un peu compliqué, mais j’aimerais avoir le pouvoir de faire oublier certains souvenir de la tête des gens. Comme ça si un proche vit un moment difficile ou n’arrive pas à surmonter une expérience difficile, je serais capable de la lui faire oublier.
Ce n’était certes pas banale comme voler ou avoir le pouvoir d’être transparent, mais c’était une réponse comme une autre. Après tout, si Drew avait su gérer pour ses vœux, il avait espéré êtres à la hauteur avec ce genre de réponse.
-Bon c’est sûr que voler ou avoir de la super force et tout ce genre de trucs, c’est aussi cool… Mais moi je cherche surtout le côté utile ! Et toi ton super pouvoir, à part faire de super soirée, ce serait quoi? Oh attends et même, si tu étais une garniture à pizza, tu serais laquelle?
Il n’avait vraiment pas idée si elle allait répondre à celle-là, mais c’était sortit du fond de sa tête.
C’était un plaisir de voir Harold faire sa présentation sur la tomate. En posant la question, je n’avais pas réfléchi à savoir s’il connaissait ou non la réponse, mais maintenant qu’il parlait, il me semblait évident qu’il ne pouvait pas la connaître. Après tout, il connaissait bien l’origine du vouvoiement. À un jeu sur la culture générale, il serait un bon adversaire, je n’en doutais pas. Le plus agréable dans cette réponse était la mise en scène de mon interlocuteur, qui donnait une impression de savoir exceptionnelle. Il finit même par avouer qu’il avait fait cette étude lors d’une insomnie. « Je n’aurais pas dit mieux. Moi, ce fut après un épisode de Buffy. C’était le titre de l’exposé de Willow. » Sûr que s’il connaissait la série, Willow l’avait marqué. Après tout, son interprète Alyson Hannigan était aussi rousse que moi. « Du coup, la tomate et la preuve que deux réponses a une même question peuvent être différente, si le point de vue est différent. » Bref, la tomate était une leçon de vie.
La conversation dévia ensuite sur la différence entre anatomie homme et femme. Tout ça pour une question d’élimination de l’urine. Alors que j’avais fait la remarque que je n’avais pas la même facilité que ces messieurs, il parla d’une invention qui permettait de le faire. J’en avais déjà entendu parler, j’avais même fait des recherches, mais je ne savais plus trop qui l’avait créé. J’avais trouvé l’idée très intelligente, surtout pour les sorties en plein air type randonnée. Après, en ville, on pouvait généralement se débrouiller autrement. Je choisis tout de même de ne pas continuer sur ce sujet, sûr qu’il y avait d’autres débats plus intéressants.
J’avais ensuite demandé quel était son mot préféré, en précisant qu’il n’était pas obligé de répondre à l’interrogation qu’il n’en n’avais aucune envie. Mais que nenni, mon interlocuteur m’informait qu’il adorait se mettre au défi avant de répondre à la question. S’il aimait le défi, je devrais bien pouvoir lui poser quelques questions. Quant au mot, il était bien choisi "Épistolaire". C’était un bon choix, il est vrai que ce mot donné l’impression d’intelligence. Il était juste dommage que les lettres disparaissent progressivement avec le progrès électronique.
Je fus surpris qu’il considère la question du super-pouvoir plus compliquée que celle du mot. Pour moi, c’était inévitablement l’inverse. Le super-pouvoir, on y avait tous déjà pensé un jour. La science-fiction et la fantasy étant omniprésente dans les médias culturels, alors qu’un mot préféré : personne ne se levait le matin en se disant "Tiens, ce mot-là est trop jolie, à partir d’aujourd’hui, ce sera mon préféré". Cependant, je sortis vite de ma surprise pour pouvoir écouter sa réponse. Faire oublier les épreuves difficiles de ses proches, c’était une idée qui me plaisait moyennement.
Sans étonnement, il me retourna la question et y ajoutait une autre qui consistait à savoir quelle garniture à pizza, je voulais être. C’était inattendu comme question. « Alors avant de réponse, je me permets un commentaire sur ton super-pouvoir. » Une partie de moi savait que ça risquait de le vexer, mais j’avais mes raisons. « Si c’est pour aider des proches a passé des épreuves, ne vaut-il pas mieux un pouvoir de type empathique qui te permettrait d’influencer sur leur sentiment ? » Je pris un instant pour réfléchir a comment expliquer mon point de vue. « Non, parce que l’intention est très noble, mais les épreuves nous construise et tout ce que nous avons vécu, on fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Si on m’avait effacé de mon esprit la mort de Liam, jamais je n’aurais été ici aujourd’hui. Et je serais certainement en train de travailler dans un hôpital parce que j’aurais continué sur la voix que j’avais choisie par dépit. » D’un coup, je réalisais que si son super pouvoir me dérangeait, c’est parce que dans le cas où quelqu’un aurait agi ainsi avec moi, je n’aurais jamais vécu les dernières années de ma vie. Je serais peut-être même encore à Sydney, puisque je n’aurais pas éprouvé le besoin de me détacher de certain souvenir. « Désolé… Je n'aurais pas dû contester ta réponse. » Je me rendais aussi compte que c’est la première fois que l’un de nous contestait la réponse de l’autre. Réponse qui était propre à chacun, lui aussi avait pu avoir un désaccord avec l’une de mes réponses, mais il n’avait jamais manifesté sa désapprobation. J’eus comme l’envie de m’enfuir dans un trou de souris, puis je me souvenais que j’avais des réponses à donner.
« La téléportation. On gagnerait tellement de temps, on réfléchirait bien moins longtemps avant de prendre la décision d’aller quelque part. Si demain, je voulais voir ma famille en Irlande, je pourrais le faire en un claquement de doigts. Ils ne seraient pas disponibles, ce ne serait pas grave, je réessayerais une autre fois. Alors que sans se pouvoir, rien qu’aller voir ma mère à l’autre bout de la ville, je demande la veille si elle est libre et je renvoie un message le matin pour être sûr qu’elle n’ai pas un empêchement. Parce que faire la route pour rien, j’ai l’impression que c’est une perte de temps. Et puis voyager, deviendrait tellement plus simple. Je pourrais voir tellement d’endroits que je n’ai vu qu’en photo. » Et il y en avait des endroits que j’aimerais visiter un jour, mais jamais je n’avais pris le temps.
« Quant à la garniture de pizza : la sauce tomate. En plus, c’était l’un de mes surnoms, enfants. » Les enfants, ce n’est pas toujours gentil entre eux. Après, je m’estimais plutôt chanceuse, il y avait pire comme moquerie. « Et toi, quel ingrédient de pizza serais-tu ? » Il n’y avait rien à faire, cette question était tout ce qu’il y avait de plus étrange et la dire à l’oral me confortait dans cette idée. « Quelles sont tes premières pensées le matin au réveil ? »
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Dernière édition par Drew Kavanagh le Mar 15 Fév - 19:55, édité 1 fois
Drew manifesta un commentaire au sujet d’un certain buffy? Qui était buffy. Harold avait une notion assez moyenne de la connaissance en termes de pop culture, pas qu’il ne s’y intéresse pas, au contraire! C’est juste qu’il trouve tellement de sujet qui attire son attention ailleurs, qu’il ne trouve pas la place pour ses références pop. Comme il aime bien dire, une perfection, ne peut être parfaite sans être imparfait. Bref, il fut étonné de voir son silence et se demanda si ses réponses avaient été peut-être trop loin, particulièrement sur le mot favori. Il eut une hésitation à se dire « et si elle pense que je cherche à être mieux qu’elle… J’ai merder… » Cependant, elle reprit la parole et pour la première fois de cette soirée, elle ne partageais pas le même avis au sujet de sa réponse sur le super-pouvoir. Il était loin de s’imaginer qu’elle aurait rencontré une difficulté avec une de ses réponses, surtout au sujet de trucs qui sont dit à la rigolade, mais lorsqu’elle apporta ses arguments, Harold ressenti un poids d’une pesanteur incalculable se déposer sur son cœur. Il n’avait pas réfléchi à ce genre de chose. « Bravo crétin, tu n’as pas de cœur. » Il devait se reprendre pour ce coup et en vitesse puisqu’il se sentait littéralement pesant pour avoir pût blesser de loin ou de proche Drew. Lorsqu’il l’entendit s’excuser, il ne put s’empêcher et ce naturellement, de mettre sa main sur celle de Drew par automatisme et chercher à la réconforter brièvement.
-Ne soit jamais désolé avec moi… Ton opinion et ta franchise sont pour moi deux choses à laquelle je tiens énormément. Rare sont les gens qui ont cette force d’avoir cette sincérité. Merci pour pour ton intervention. C’est tout à fait apprécié.
Il prit quand même quelques secondes avant de réaliser que sa main était encore sur la sienne et la retira doucement en se replaçant dans son siège. Ses pommettes avaient pris rapidement un peu de rougeur, puis de blanc, pour revenir normal, alors qu’il prit une grande respiration. Il n’avait pas cherché le contact, c’était juste quelque chose de naturel pour lui. Devait-il s’excuser? C’était aller tellement vite, qu’il ne savait pas bien comment lui-même réagir. Elle continua donc sur la téléportation, il écouta chacun de ses arguments en analysant le pour et le contre de sa réponse et c’est vrai, elle avait entièrement raison. Le seul point à revoir, selon lui, c’est que si tout le monde a cette faculté, la magie de voyager, de pouvoir découvrir les aéroports, discuter dans l’avion et tout ce genre de fantaisie, il pouvait y dire au revoir. Cependant ça ne valait pas la peine de dire son avis, puisque ce n’était pas vraiment pertinent. Puis elle rajouta sauce tomate, en ajoutant que c’était son surnom d’enfant et lui retourna la question avant d’ajouter une question de plus.
-Premièrement, je tiens à dire une toute petite chose. Très brève parenthèse, promis je ne vais pas m’éterniser. Tu avais entièrement raison sur cette suggestion au sujet du super-pouvoir. Cela étant dit, je décrète donc que mon super-pouvoir est changé pour ça et qu’il est encore mieux grâce à toi.
Il trouvait important de lui rendre ce qu’elle avait exprimé de juste et de le prendre en compte. S’il avait vécut un trauma aussi grand, ce dont il n’avait pas été victime, il aurait pût se permettre d’avoir un meilleur avis sur la question et ce n’était pas le cas, donc il préféra se donner la peine de donner raison à quelqu’un qui avais vécu ce genre de scénario. Il lui sourit, avant de rajouter.
-Deuxièmement, non je n’avais pas prévu de faire un monologue, mais sauce tomate, même si c’était fort probablement un surnom horrible, pour d’autre motif moi je trouve que ça te va à ravir, parce que pour le peu de fois que je t’ai vue rougir, le roux de tes cheveux mets en évidence ta gêne et c’est mignon….
Il rigola, car il savait que ça allait très fortement aller la mettre mal à l’aise ou la gêné quelques instants et que tôt ou tard elle finirait encore par rougir et c’était le but de la manœuvre. Cependant, la gêne c’est un de ses trucs qu’on contrôle ou qu’on ne contrôle pas. Et s’il n’est pas contrôlé, il peut vite détériorer au point de devenir complètement rouge. Harold le savait bien, lui-même en était victime.
-Troisièmement, si moi j’étais un ingrédient pour la pizza je ne serais ni plus, ni moins, que le peppéroni. Car on peut le manger seul ou avec la pizza et que c’est toujours un truc généralement apprécié sur une pizza. À moins d’être végétarien. D’ailleurs ça me fait penser, tu manges du poisson, donc je peux déduire que tu ne sois pas végétarienne… Mais tu suis un régime du type pescétarien ? Ou tu as des contraintes alimentaires ? Je ne sais pas, ça me rend curieux.
C’était une question comme une autre. C’est vrais que certaines personnes ne sont pas à l’aise de le dire, mais d’autres l’apprécie, comme un hobbit ou une passion, donc c’était donnant-donnant de poser la question, au vue du fait que peut-être que Drew suivait une diète précise. Sincèrement, Harold n’avait pas à le savoir, mais c’est encore une fois le genre de détail qui sont important pour lui inutilement. Il se redressa donc dans le dossier de sa chaise et fit le chiffre quatre avec ses doigts.
-Pour finir, ma première pensée au réveil, c’est de trouver un moyen de plus pour attaquer ma journée avec positivité et force! De me trouver un moyen de la rendre meilleur ou plus géniale. Et toi? Tu as quoi comme pensée dès le réveil ?
Faut dire que les mauvaises habitudes de Harold étaient nombreuses dès la sortie du lit. Du genre à lire son téléphone, manger et bore devant l’ordinateur, regarder énormément de vidéo ou de contenu sur YouTube pour s’enrichir et plus encore.
J’avais encore une fois brisé la joie de la soirée. À être trop franche, j’allais finir par percer la bulle qui entourait notre table. Mais ça avait été spontané, si je savais ce que j’avais perdu cette nuit-là, je savais aussi que cette nuit avait joué pour beaucoup dans la suite de ma vie. À commencer par mon métier. Ma vocation s'était créée des suites de l’incident, apporté des réponses aux autres, comme moi, j’en avais eu été devenue essentiel pour moi. Et puis, après j’avais découvert comment aussi aidé les gens qui étaient victimes de violences en leur donnant les armes pour se défendre sous forme de preuve. J’avais bien conscience que si Liam était resté en vie, j’aurais peut-être découvert ce métier autrement, mais aurais-je été aussi impliqué ? Mon parcours faisait partie de moi, de qui j’étais aujourd’hui.
Harold laissa un instant les questions de côté pour me rassurer, pour me dire qu’il ne m’en voulait pas au contraire, il m’en remercia. Cet homme avait définitivement bon cœur et se vexait moins vite que moi. Je lui souriais pour le remercier de sa gentillesse. Ce n’est qu’à ce moment que je m’en aperçus, alors qu’il retirait sa main de la mienne. Je n’avais pas noté son geste avant qu’il ne le défasse. Pourtant, j’avais bien senti la chaleur de sa main, mais le geste était naturel, il accompagnait les paroles, il était rassurant et il ne m’avait dérangé en rien.
Puis la conversation reprit, sur la même note joyeuse qu’avant. Je parlais de mon envie de pouvoir me téléporter, ainsi que celle d’être la sauce tomate d’une pizza. Même si l’idée me dérangeait toujours autant. Je souriais même, en pensant finir allongé sur une pâte à pizza, attendant qu’on me retrouve de tout autres aliments. Ma décision fut prise, cette bière, serait la dernière. Mes pensées étaient vraiment trop distraites.
Ce fut alors au tour de mon interlocuteur de prendre la parole. Il commença par corriger son super-pouvoir suite à mes suggestions. Il me considéra même comme meilleur maintenant que j’avais ramené mon argumentation. Je souriais, il était vraiment adorable de rendre ma franchise comme essentiel. Il ne tarda pas sur ce sujet, puisqu’il enchaîna sur le surnom de mon enfance. Il avait vu juste, ce n'étaient pas mes amis qui m’appelaient comme ça, mais plutôt qui voulait juste me blesser. Pas facile tous les jours d’être rousse. Heureusement, avec les années, il semblerait que les individus sois plus souvent enivré par ma rousseur que moqueur envers elle. Justement, Harold faisait un commentaire sur fait que mes cheveux faisaient parfaitement ressortir ma rougeur lorsque j’étais gêné et qu’il trouvait ça mignon. Ça ne loupa pas, je deviens rouge, peut-être encore plus que les fois d’avant. J’avais chaud. « Et encore, tu ne m’as pas encore vu en colère. » Je souriais, buvant une gorgée de mon verre pour me cacher derrière. Je savais de source sûre que la colère me faisait aussi rentrer dans le rouge, mais vu qu’en plus je hurlais et bougeais, j’y restais bien plus longtemps que lorsque j’étais juste gêné.
Ce fut alors le moment où Harold devient à son tour un ingrédient de pizza. Je ne m’habituerais définitivement pas à cette métaphore. En attendant, ce dernier choisit le pepperoni, parce qu’il pouvait être mangé aussi sans la pizza. J’aimais bien l’idée, être un ingrédient de pizza qui pouvait vivre par lui-même. S’enchaînèrent alors des questions sur mon régime alimentaire. Là, j’étais surpris, moi, je m’inquiétais des régimes alimentaires des gens lorsqu’il devait venir manger chez moi. Histoire de leur présenter quelques choses qu’il pouvait manger. Ça me faisait penser que je ne mettais même pas posé la question un peu plus tôt, lorsqu’il m’avait demandé de commander pour nous deux. Pourtant, il aurait été logique de le faire à ce moment-là. Bon, il avait mangé son plat, donc je ne mettais pas trop gouré, mais j’avais manqué d’intelligence et de logique sur le coup.
Avant que je ne puisse apporter une quelconque réponse, il prit le temps de répondre à ma dernière question. À savoir quel était ses premières pensées au réveil. En entendant sa réponse, je ne pus m’empêcher d’admirer sa positivité, surtout dès le matin. Son rituel était très sympathique, bien loin du mien. J’allais définitivement tirer des enseignements de cette soirée.
Vient alors mon tour de prendre la parole. « Je vais commencer par mon réveil, afin de rester sur le thème. » Je souriais. « Je suis moins positive, généralement, je pense à la planification de ma journée. À ce que je dois faire et dans quel sens, je pourrais le faire pour que ce soit le plus pratique possible. » J’eus une grimace lorsque je réalisais. « En fait, je suis une mordue de l’organisation. Je m’effraie moi-même. » Je rigolais.
« À présent, mon régime alimentaire. Il est très strict. Je mange ce que j’aime et ne mange pas ce que je n’aime pas. De temps en temps, je tente de regouter des non-goûts parce que cuisiner autrement, je me dis que j’aimerais peut-être. Mais je ne sais vraiment pas souvent. » Je souriais une nouvelle fois. « Bon, après concrètement, dans la vie de tous les jours, je mange ce que je cuisine et comme la cuisine n’est pas ma plus grande passion, ce sont plutôt des plats simples. » Heureusement, la vie en ville me permettait de commander lorsque j’avais envie de manger quelques choses d’un peu plus rechercher. Même si en vérité, quand je m’en donnais le courage, je n’étais pas trop mauvaise cuisinière. « Et toi, des allergies alimentaires ? Un régime spécial ? Même si théoriquement, j’aurais dû m’en inquiéter plus tôt. » Puis j’eus une illumination, probablement pas une bonne idée, mais bon l’alcool aidant, la question fut posée. « En parlant de nourriture. Une question vieille comme le monde : Préfèrerais-tu une vie pleine de sexe, mais qu’avec de mauvais repas ou une vie sans sexe, mais avec de bons repas ? » Je regrettais déjà la question, mais j’avais prévenu, j’étais moins réfléchie avec de l’alcool dans le sang.
Drew en colère eu un moment de pensée approfondie dans la tête de Harold. Ce devait être pas joli à voir, puisque généralement les gens les plus aimables, sont les gens les plus explosifs. Harold eu un frisson qui mélangea excitation et peur, puisque ça le rendait un peu curieux de voir de quoi elle était capable. Pour sa part Harold fâché donnait l’impression d’une tornade qui était simplement partout et incapable de se focaliser ou de canaliser sa colère pour la défouler proprement. Bref, il revint à observer Drew dans un moment de silence que les deux partagèrent en lui souriant un peu bêtement, un mélange d’alcool et d’appréciation pour la soirée avant de la laisser poursuivre ses réponses à son discours. Cependant Harold se demanda encore si le toucher de sa main l’avait dérangé, mais il se dit à lui-même qu’elle avait été jusqu’ici assez honnête pour le lui faire savoir si c’était le cas. Il écouta donc ce qu’elle disait au sujet de sa routine de réveil et Harold rigola en cœur avec elle avant de lui dire.
-Tu vois j’avais raison, l’organisation c’est plus fort que toi.
Il la taquinait, puisqu’elle lui avait dit qu’elle n’était pas aussi méticuleuse qu’elle semblait l’être, mais il semble que cet exercice d’auto-analyse lui avait bien fait voir ce qui était une réalité ! Cependant c’était charmant qu’elle ait ce petit trait de caractère. Certains n’en diraient pas autant, puisque c’est malheureusement le contraire, mais pour Harold, c’était un genre de ballant avec son mode de vie. Elle continua sur son régime et Harold partagea simplement ce qu’elle disait puisque ça s’appliquait aussi à lui-même à quelques exceptions près, mais il les lui dicterait lorsqu’il avait une chance. D’ailleurs, elle souleva un bon point qui fit rire Harold, elle ne lui avait rien demander au niveau de son propre régime alimentaire avant d’aller chercher la nourriture.
-Cette soirée aurait pût avoir une tout autre tournure, surtout que je vais te dire… je n’ai jamais goûter ce repas. Mais je te rassure, je n’ai aucune allergie.
Ça n’aurait pas été si mal comme première rencontre, « Ohh regarde, c’est Harold, tu sais le mec que tu as bien failli tuer vu son allergie mortelle au poisson! ». C’est vrai que niveau histoire, elle aurait été sacrément imbattable. Cependant elle rajouta une question, il porta son regard dans le siens à la recherche d’une question qui pourrait soulever un autre défi intellectuel et elle posa une question qu’il n’avait pas vu venir. Elle lui demanda de choisir entre une vie pleine de sexe, mais remplie de mauvais repas ou une vie sans sexe et avec d’excellent repas. Premier réflexe de Harold, il ricana nerveusement en sentant une certaine rougeur remplir ses pommettes, puisqu’il n’avait jamais parler de l’acte avec quelqu’un d’autres que Axel ou alors si c’était arrivé, c’était pour mettre mal à l’aise ou en blague…
-Euh je… Alors là, il faut que je réfléchisse un peu quand même… Cependant, je peux te dire… je n’ai ni diète, ni allergie et tu as fait un excellent choix avec le repas. J’avoue, pour certaines conquêtes que j’ai fréquentées, j’ai déjà participé à certains engagements alimentaires, comme essayé d’être végan ou même végétarien, mais je salue le courage de ses personnes, parce que moi-même je ne peux pas le faire. Je trouve personnellement que c’est un engagement et je ne peux pas moi-même le faire malheureusement.
Oui, Harold esquivait légèrement la question, le temps d’avoir le cerveau qui cesse de partir en fumée, puisqu’il n’arrêtait pas de réfléchir à plusieurs choses en même temps. Par exemple, lorsqu’elle parlait de sexe, elle parlait de sexe genre, avec quelqu’un de particulier? Ou une inconnue, comme elle en ce moment? Mon dieu, le cerveau de Harold allait exploser à force de réflexion et d’analyses. Il se racla la gorge et dit simplement.
-Je suis honnête, je… choisis le sexe. Assurément le sexe. Cependant tu sais ce que ça veut dire… Tu as posé la question, tu me dois la réponse aussi! Là tu ne peux pas esquiver celle-là, allons!
Son cerveau devait admettre être divisé entre le savoir et l’ignorer, mais l’alcool dépassait la raison et donc il voulait savoir. Cependant il trouvait que le fait que les sujets deviennent un peu plus un défi, l’obligeait lui aussi à en trouver un et c’est ce qu’il fit sans le moindre problème.
-Alors… Moi aussi j’ai un choix difficile pour toi! Est-ce que tu préfères lécher la barre pour te tenir dans les transports en commun ou alors mâcher un chewing-gum trouvé par terre!
Il ricana alors qu’il posait la question, s’assurant de la demander pendant qu’elle n’était ni en train de boire, ni en train de manger. Il était certes sadique de poser la question, mais pas complètement horrible, alors qu’elle avait la bouche pleine. Surtout pour ce genre de question que Drew pouvait visualiser comme étant la pire décision vue qu’elle travaillait en médecine et qu’elle avait une bonne notion au niveau des bactéries possiblement trouvées sur ce genre d’endroit.
-Aller tu dois faire un choix! Ne t’en fais pas je vais aussi y participer.
Il aurait aimé une autre bière, mais vus l’heure et la consommation dans le sang, le fait d’avoir Newton, ce n’était pas très sage.
Devais-je mettre officiellement organisé dans mes traits de caractère ? J’en avais bien peur, cet aspect était revenu bien trop souvent dans la conversation pour ne pas l’admettre. Je devais donc finalement admettre que je n’étais pas organisé qu’au travail, mais tout le temps. Pourtant, je n’avais pas affirmé de mensonge déclarant que mon appartement était tout de même assez fréquemment en désordre. J’étais loin de l’appartement bien rangé des magazines, après, le désordre n'était peut-être pas si grand que ça. Je finis par décider d’arrêter de me torturer sur ce sujet pour le moment.
La conversation dévia sur l’alimentation, encore un sujet venu d’un peu nulle part. Toutefois, comme je l’avais fait remarquer, j’aurais dû y venir plus tôt, à l’instant où j’avais eu la mission de nous commander à manger. Justement, Harold parlait du repas, il n’en avait jamais mangé avant. J’en fus épaté, ce n’était, certes, pas le plat du siècle, mais dans un Pub anglais, c’était la base. Bon, après, je devais avouer que si je connaissais, c'était surtout parce que j’avais une culture familiale qui coulait dans mes veines. « J’espère qu’il ne t’a pas trop déçu. » Quant aux allergies, après réflexion, il se serait sûrement manifesté de lui-même, surtout lorsqu’on savait combien une allergie alimentaire pouvait être dangereuse pour certains.
Arriva le moment où je posais la fameuse question : Sexe ou bonne bouffe ? Bon, a l’oral, je l’avais un peu mieux construite, mais l’essentiel était résumé là. La première chose que je remarquais, c’était la rougeur qui monta aux joues de mon interlocuteur pendant qu’il ricanait nerveusement. Pas de doute, je l’avais poussé hors des sentiers des conversations qu’il s’attendait à avoir ce soir. Je souriais, assez contente de l’effet de ma question. Une fois ses esprits repris, il s’entreprit à répondre aux questions précédentes. Il en profita au passage pour complimenter mon choix du jour. Du coup, je fus rassuré sur le fait que le repas lui avait plus.
Il avait participé à des régimes parce que des fréquentations de type "conquête", pour reprendre ces mots, le faisaient. Admirable, pas sûr que je ne l’aurais pas fait un jour. Si je savais m’adapter aux régimes des autres à l’occasion, je n’avais jamais eu l’idée de me mettre à suivre l’un de ces régimes. Si j’avais beaucoup d’amour pour les animaux, je n’avais pas de problème pour en manger. Je n’étais pas sans cœur, juste raisonné. Nous faisions partie de la chaîne alimentaire, de plus, il n’y avait pas d’apport protéinique égale à la viande. Après, je n’en mangeais pas tous les jours, j’essayais de garder un équilibre alimentaire et la viande n’avait pas besoin de grande abondance. Par la suite, il comparait les régimes alimentaires à un engagement, ce n’était pas faux. Surtout en ce qui consistait les régimes type Végan ou végétarien, c’était une philosophie de vie. J’étais ouverte à toutes ces manières de vivre et je les respecte, même si elle n’était pas les miennes. Par contre, j’avais plus de mal à accepter le fait qu’une personne veuille m’imposer leur point de vue.
Un raclement de gorge me ramenait à la réalité. Regardant Harold, j’avais l’impression qu’il s’apprêtait à plonger. Ou ça ? Je n’en savais trop rien. Puis, il parla d’honnête et finit par dire qu’il choisirait le sexe. Je souriais, j’avais peut-être poussé le bouchon un peu trop loin pour les nerfs de mon auditeur. J’oubliais parfois que tout le monde n’avais la même facilité de parler de ce sujet avec simplicité. Si ça avait été un jour, mon cas, les études avait changé ça. Il faut dire qu’à force de sortir qu’avec des gens qui étudient le corps humain, on brise certains complexes. Je souriais lorsque je l’entendais dire que je ne pouvais esquiver au retour de question. Ça n’était pas mon intention.
J’eus un frisson en entendant la question qu’il rajouta à la suite. Lécher une barre de métro ou mâcher un chewing-gum trouvé au sol. L’horrible choix. Et il me fit bien comprendre qu’il n’accepterait pas l’absence d’une réponse. Un deuxième frisson me parcourrait du bas de mon dos jusque dans ma nuque. Il était plus sadique que moi, définitivement. J’avais commencé cette partie du jeu, il me restait plus qu’à assumer.
« Alors, le sexe aussi. S’en aucun doute. Lui seul conduit à l’orgasme. » Bon, après, j’étais quand même contente de pouvoir profiter des deux éléments dans la vie de tous les jours. Je pris un des dernières frites qui traînait devant moi. Je réfléchissais à la question suivante. Que devais-je choisir entre la barre de métro au contact avec toute juste de main de toute sorte d’hygiènes et un chewing-gum qui, après avoir été marché, avait certainement était piétiné par bien des semelles qui avait elle-même rencontré bien des éléments différents ? « Je crois que la barre de métro est le moindre mal. » J’accompagnais ma déclaration d’un rictus de dégoût avec un dernier frisson. « Quel sera donc ton choix ? » J’attrapais la dernière frite de mon plat. « Et j’aimerais aussi savoir si tu penses que les pingouins ont des genoux ? Mais pas seulement. » Je le pointais de ma frite. « Cite-moi un "méchant" d’un film dont l’idéologie ne te semble pas si absurde que ça et dis-moi pourquoi. » Lui souriant, je finis par manger ma frite.
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Dernière édition par Drew Kavanagh le Jeu 17 Fév - 14:17, édité 1 fois
L’idée même de parler sexualité dans un pub ne déplaisais certainement pas à Harold, mais l’avais bien sorti de sa zone de confort, mais alors qu’il soufflait doucement pour rattraper ses esprits avec cette question, voilà que Drew choisit également le sexe, mais parla même d’orgasme. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres et il ne pût s’empêcher de penser « j’espère sérieusement que ce n’est pas à cet instant que quelqu’un nous écoute… » Quoi que, ça pourrait aussi décourager plus d’un homme de venir discuter avec Drew, vu que le sujet semblait relativement sérieux. Bref, il sortit de ses pensées lorsqu’elle choisit la barre de métro et il tira la langue avec un petit air de dégoût frissonnant à imaginer la scène. Sincèrement, il l’empêcherait de faire quoi que ce soit du genre, c’était horrible, rien qu’à l’idée même de s’imaginer qu’elle le ferait. Elle lui renvoya la question et pendant que Harold réfléchissait à une réponse, elle ajouta deux autres questions pertinentes. Est-ce que les pingouins avaient des genoux et quelle idéologie d’un méchant d’une production hollywoodienne semblait pas si absurde que ça. Elle jouait avec ses réflexions ce soir et il adorait ça. Il reprit donc le tout dans un certain ordre. Pour ne pas s’y perdre.
-Tout d’abord, on est entièrement d’accord, la barre de métro. J’en ai des frissons de dégoût juste à l’imaginer, mais je suis obligé de dire… Tu as… Raison…
Il tira encore la langue et se dit à lui-même « pourquoi je pense à de telles questions… C’est horrible ». Il croisa donc les bras pour la suite de la conversation en plissant un peu le regard, l’air songeur.
-Si les pingouins ont des genoux… Tu cherches vraiment à ce que je t’envoie des textos à toute heure pour te sortir des faits divers, c’est horrible… Cependant, si je compare le pingouin à ses cousins les poulets, je dirais que pour couver ses œufs, il nécessite des genoux… Je ne peux pas pas concevoir qu’il n’aille pas de genoux.
Il retournait la question dans tout les sens et était satisfait de sa réponse finalement. Il n’aurait pas imagier que la question soit répondue d’une autre manière à son avis. Ce qui l’inspira d’ailleurs à demander.
-Alors tu me rends curieux, ton animal préféré, autre que Nala évidemment. Voir même ta couleur préférée et je serai même plus curieux et aller jusqu’à dire… Quel est ton repas préféré! Un plat irlandais peut-être?
Il venait de lui poser une série de question, parce que l’intérêt était renouvelé auprès de Drew, c’était comme découvrir quelqu’un avec qui enfin on peut discuter librement, sans se sentir juger ou connu. Il se sentait d’ailleurs très curieux de voir ce qu’il allait répondre à sa dernière question au sujet d’un vilain d’une production cinématographique. Plus il réfléchissait, plus il ne voyait pas une multitude de réponse possible. Alors il précisa quelques points avant de répondre.
-Pour la question sur le vilain. Qu’on soit d’accord, on parle en toute hypothèse et jamais je ne cautionnerais quoi que ce soit de près ou de loin qui s’approche de ce que les dit vilains font. Mais… Si j’avais à choisir, je pense que je ne peux pas contredire la logique de Thanos dans le dernier Avengers. Réduire la population à 50% de manière entièrement aléatoire, pour rétablir un certain équilibre et aider au manque de ressource pour la planète. C’est inquiétant comme sujet la surpopulation quand on y pense… Cependant, je pense quand même que ce serait de loin plus intelligent de voir nos options sur d’autre planète ou d’explorer l’espace…
Il avait beaucoup parler. Il avait beaucoup trop parler. « J’aurais dût me taire visiblement ». Il espérait que Drew ne le jugerait pas pour ça, surtout considérant qu’il se dégênait avec elle et c’était malheureusement sa personnalité de dire autant de chose sur des sujets variés. Il la regarda et lui dit
-Je te la retourne cette question, parce que franchement elle n’est pas évidente du tout. Ce n’est pas ta pire, mais elle demande quand même certaines réflexions.
Surtout que dans les productions cinématographiques, beaucoup des vilains sont toujours dans l’exagération du portrait, du genre faire exploser un bâtiment pour se faire entendre. C’était donc très difficile de se mettre à la place d’un de ses personnages en partageant sa ligne de pensée.
-D’ailleurs ça m’inspire. Je sais que je t’ai déjà posé tout un tas de question, mais j’en ai une dernière pour toi. Un dilemme. Tu préfères rester coincée sur une île déserte seule ou avec quelqu’un qui parle, mais alors tout le temps.
Harold se laissa tomber dans le dossier de sa chaise, car avec tout ce qu’il venait de dire, il venait de laisser à Drew plusieurs questions à répondre et il se demandait particulièrement pour le vilain ce qu’elle choisirait. En vrais, il avait surtout une question qu’il avait envie de lui demander, mais il était relativement timide de le faire, donc il préféra simplement attendre que le moment vienne.
Si j’avais remarqué la grimace d’Harold lorsque je choisis de lécher la barre de métro, il fini quand même par choisir à l’identique. Choix qui lui arracha de nouveau une grimace. « Tu as de ces questions aussi. » Je souriais, au moins, on en avait fini avec celle-ci. Je pris alors une nouvelle gorgée de ma bière, comme pour m’enlever ce goût fictif qui se trouvait dans ma bouche depuis qu’on avait parlé de la barre métallique du métro.
La conversation quitta le métro pour se diriger vers les pingouins. On le devait à l’une de mes questions. Pourquoi je l’avais posé ? Parce que j’aimais bien l’information qui en résultait. J’avais moi-même fait la recherche avec une blague entendue quelque part. Je ne sais plus le contexte exact, mais ça datait de quelques années déjà. Les pingouins, avaient-ils des genoux ? Harold fit une remarque sur ma volonté de recevoir un message à toute heure sur des faits divers avant de tenter de ce lancer dans une réponse. Il basa celle-ci sur de la logique, j’en déduisais donc qu’il ne connaissait pas la réponse. En même temps, il fallait que je sois honnête avec moi-même, c’était une information complètement inutile.
Suite à sa réponse, mon interlocuteur enchaîna une série de questions. Rien de bien difficile, des questions simple, classique que tout le monde a déjà posé. Couleur et animal préféré, ainsi que mon plat. Il fit même la supposition que ce dernier devait être Irlandais. Je souriais lorsque la dernière phrase parvient à mes oreilles. Ces questions avaient beau être simple, je devais y réfléchir. J’avais toujours répondu bêtement par le passé, et généralement d’une fois a l’autre les réponses n’étaient plus les mêmes. Ce n’était pas une histoire d’âge avançant, mais surtout d’humeur. Or, ce soir, nous avions à chaque fois répondu sérieusement, il me faudrait alors un peu plus de réflexion pour répondre correctement à ces questions.
Vient ensuite le temps de la réponse sur le méchant d’Hollywood. Au plus précisément le vilain du monde du cinéma que l’on comprenait. Harold s’assura d’abord que l’on parlait bien d’un point de vue hypothétique. Ce que je confirmais d’un hochement de tête. Je me doutais bien (ou je l’espérais fortement.) qu’il n’allait pas sortir dans la rue descendre tout-le-monde parce qu’il comprenait le point de vue d’un personnage fictif à l'idée extrême. Puisque c’était ça, la question, pouvait-il entendre ces extrêmes et comprendre leur point de vue sans forcément cautionner leurs actes. Il choisit Thanos et sa logique de réduire la population de manière aléatoire pour lutter contre la surpopulation. C’était un bon choix, si Thanos était effectivement extrême, le problème de la surpopulation se posait de plus en plus dans la société actuelle et était l’un des raisons de l’écart de plus en plus distinct entre les riches et les pauvres.
Sans surprise, puisque c’était devenu l’une de nos habitudes, il me retourna la question. Je l’ajoutais donc à ma liste de réponses à fournir, pendant qu’Harold profitait de son temps de parole pour proposer un autre dilemme : Je préférerais être seule sur une île déserte ou accompagnée par quelqu’un, mais pour toujours. La solitude temporaire ou la même compagnie éternellement.
« Je vais commencer par les pingouins. Ils ont bel et bien des genoux, ils sont relevés et dissimulés, mais ils existent. Par contre, ils sont aussi plus adaptés à la nage qu'à la marche, ce qui explique leur démarque. Ils ont même des coudes. » Ça, c'était un bonus, que j’avais aussi appris en faisant mes recherches sur leurs genoux. « Tu n’as pas l’exclusivité des informations complètement inutiles. » Non, parce que même si un jour, je croisais un pingouin (vivant en Australie, ce n’était pas demain la veille.), savoir qu’il possédait des genoux, ne m’avancerait à rien. « Pour ce qui est des messages nocturnes, j’avoue qu’il ne me dérangerait pas, toute connaissance est bonne à prendre et j’entends rarement la sonnerie de notification des messages pendant mon sommeil. Par contre, tu m’appelles pour un truc pareil, je ne sais pas ce que je fais, mais sûr, tu n’apprécierais pas. » Les appels nocturnes, c’était réservé aux urgences ! Ou alors a mes collègues, les jours où j’étais de garde. J’étais prête à accepter d’autres situations, mais m’appeler pour me dire que les pingouins avaient des genoux, ça, c'était dérangé mon sommeil pour rien et je n'aimais pas.
« Concernant, mon animal et ma couleur préférée, je vais tacher de t’offrir la réponse la plus sincère, mais je vais commencer par le plat. Il n’a rien d’Irlandais. J’aime beaucoup le magret de canard sauce au miel et a la fleur de sel. Par contre, je l’aime beaucoup, parce que je n’en mange pas souvent. Je suis sûr que si je me mettais à en manger tous les jours, il aurait moins d’attrait. » J’étais compliqué, mais je ne voulais pas me gâcher le plaisir de déguster ce plat. « Je n’ai pas vraiment de couleur et d'animal préféré. Ça dépend de mon humeur, je crois. Pour la couleur, ça tourne quand même généralement autour d’un rouge assez chaud ou d’un violé plutôt foncé, mais rien de bien défini. Quand t'a l’animal préféré, au vu de la diversité de la faune existante, il est bien difficile d’en choisir un. De plus, mon père m’ayant rabâché les multiples caractéristiques d’énormément d’animaux pendant des années, il y en a beaucoup qui ont fini par me plaire. Ils sont plutôt fascinants. J’ai donc bien peur de ne pouvoir d’apporter de réponse. » Je lui fis un sourire d’excuse.
« Il me reste encore deux réponses, mais je prends une petite pause. » Je buvais alors mes derniers centilitres de bière. « Le Joker d’Heath Ledger » Il y en avait tellement eux des Jokers, qu’il était nécessaire de préciser. « Soyons clair, c’est un véritable psychopathe. Je ne parle pas du chaos crée et de sa justice du désordre. Mais juste de sa vision de l’homme civilisé et de son hypocrisie. Il veut dénoncer la vanité de la civilisation et le fait que nos morales sauteraient au moindre danger. Une partie de moi pense qu’il a raison et une autre partie souhaite qu’il ait tort, mais espère que jamais elle n’aura la réponse. Le prix à payer pourrait être trop cher. » Je faisais alors jouer le verre vide entre mes mains, un réflexe dévoilant mon anxiété. Il pouvait être dangereux d’avouer, comprendre le point de vue d’un psychopathe.
« Pour l’île, l’idée d’avoir de la compagnie et une aide pour survivre est tentante… Mais honnêtement, il y a trop de risque que ce soit mon total opposé et qu’il m’apporte plus de souci que d’aide. Du coup, être seule devient moins effrayent, surtout si ça veut dire qu’un jour, j’ai mes chances de rentrer. » Je souriais. « De plus, seule, je ne pourrais qu’assumer les décisions prises. » Alors qu'à deux, j’aurais tendance à être sur la défensive et à accuser l’autre. « Trouves-tu acceptable de tuer une personne pour peut-être en sauver un plus grand nombre ? » J’insistais sur le peut-être, il pouvait changer la réponse. « Et si un jour la personne avec qui tu partages ta vie tombe amoureuse de quelqu’un d’autre, mais qu’il ne, ce n'est jamais rien passé d’autre. La considères-tu comme infidèle ? » Je m’installais au fond de ma chaise, le regardant dans les yeux. Puis me souvient. « Et bien entendu, je te retourne tes questions : couleur, animal et plat préféré, ainsi que celle de l'île déserte. »
Apparemment les points en communs avec les faits divers se multipliaient au fil de la soirée, puisque Drew fit une petite parenthèse au sujet des pingouins. Ce qui porta Harold dans une réflexion à se demander si elle aussi, elle ouvrait un livre ou même internet pour chercher des trucs que personne ne voulait savoir juste pour sa connaissance personnelle. Il lui souriait étant complètement investi dans le sujet de conversation. Elle enchaîna sur les appels nocturne et Harold eu un petit rire gêné, parce qu’il se reconnaissait quand même dans ce genre de mauvaise habitude, aspirer dans ce qu’il faisait, n’ayant pas connaissance de son environnement ou même de l’heure, ressentant le besoin de s’adresser maintenant à quelqu’un. Quoi que ce n’est pas grave, Axel serait encore le récipiendaire des appels nocturnes, du genre lorsque Harold l’avait appelé pour lui expliquer la beauté de la reproduction chez la mante religieuse, qui dévorait son partenaire après la copulation. Certes Axel l’avait envoyé voir ailleurs, mais au moins il ne dérangerait pas d’autres personnes qui serait à même capable d’effacer son numéro pour ce genre d’action.
-Je ne peux même pas t’appeler pour savoir si tu as passé une bonne journée ?
Décidément l’alcool ce soir faisait des ravages qu’il ne serait pas capable de réparer s’il continuait dans cette direction. Du coup, il se concentra pour la suite de la conversation, alors qu’elle lui parlait de son plat, le magret de canard sauce au miel et à la fleur de sel… C’était relativement complexe comme repas! Certes, Harold avait une bonne base en cuisine, mais le canard nécessitait une apprêtassions particulière. Pour une raison inconnue, Harold avait soudainement envie de l’essayer, aussi étrange que ce soit, c’est en mangeant le repas préféré de certaines personnes, qu’on peut découvrir certains aspects de la personnalité de quelqu’un. Cependant, il donnait entièrement raison à Drew, ça semblait être digne d’une gastronomie fine et en manger régulièrement finirait par détruire le plaisir de ce plat. Pour la couleur, Drew hésita entre un rouge et un violet, deux couleur relativement marquante, chose que Harold trouva intéressant, bien qu’inutile. Cependant, Harold tira une petite moue, lorsqu’elle lui avoua avoir aucune préférence pour les animaux. Il aurait trouvé intéressant de la comparer à un animal ou de chercher des points en commun… Peut-être pour une prochaine fois! Lorsqu’elle prit une gorgée, Harold en profita pour glisser deux mots.
-C’est un intéressant choix de couleur et je peux entièrement comprendre pour les animaux, mais ça aurait été intéressant de pouvoir comparer d’autres points en commun. Nous en avons déjà quelques-uns, comme lécher une barre de métro !
Il ricana doucement en la laissant continuer de parler. Le méchant, le Joker, soit Heath Ledger, paix à son âme. Il étira un sourire amusé lorsqu’elle mit en avant que ce fût un véritable psychopathe, évidemment qu’il en est un! Un petit frisson traversa le dos de Harold, lorsqu’elle mentionna espérer ne jamais vivre quelque chose dans le genre. Lui non plus il espérait ne jamais vivre une catastrophe dans le genre, surtout face au chaos ou à la désorganisation de toute une société. Elle répondit enfin à sa fatidique question au sujet de l’île seule ou de devoir supporter quelqu’un qui parle sans arrêt. À son étonnement, elle choisit l’île et il lui fit un sourire joueur pour ce choix. Elle lui retourna la question, en ajoutant deux autres excellentes question pour défier le mental de l’homme. Il adorait ce petit jeu qui se créait entre elle et lui, c’était l’équivalent d’une bonne séance de jambe en l’air et ça le rendait presque accroc. Il prit donc un peu de temps pour réfléchir en cherchant ses mots pour commencer par le plus facile ou alors le plus évident à son avis.
-Pour ma couleur préférée, j’avoue que c’est un choix difficile, mais je suis totalement absorbé par l’orange… J’adore la couleur et je peux facilement aller jusqu’à acheter certains accessoires de cette couleur.
Il tapota d’ailleurs sa veste qui contenait la couleur orange dans les manches, deux rayures assez voyantes qu’il trouvait de son goût. C’est une couleur qui se marie à beaucoup d’autre couleur et qui peut être caméléon dans beaucoup de scénario.
-Après je dois dire, que j’apprécie toutes les couleurs. Quant à l’animal préféré, j’ai un penchant pour les paresseux. Je sais qu’ils ne sont pas propres, voir hygiénique, mais j’apprécie l’animal pour sa quiétude et ses mouvement lents. Ça m’inspire un certain côté zen sur la planète. Pour le plat, j’ai envie de dire que ça devient un peu plus facile pour moi, dès le moment qu’on me présente une pizza, je deviens très docile et ouvert à toute discussion. Sincèrement, je pourrais en manger toute la journée.
Oui ce n’était pas très rechercher comme plat, mais ironiquement, c’est un des plats qui se retrouve partout sur la planète avec des spécialités différentes. Du coup peu importe sur quel continent il serait, Harold savait qu’il pourrait facilement avoir accès à ce plat, malgré la différence de cuisine. Il prit quand même un instant pour répondre à sa propre question au sujet de l’île.
-Vois-tu, pour l’île, je partage entièrement ton avis et ta réflexion faîtes. Cependant, comme j’ai horreur et même une phobie de la solitude, j’aimerais être avec quelqu’un qui parle sans arrêt, car je serais assuré d’avoir de la compagnie à tout moment de la journée. Un avis différent, c’est plaisant !
Il lui fit un sourire et réfléchit pour la suite de ses questions à savoir deux choix possibles, pour deux questions. Il ne manquerait pas de les lui demander également par après.
-Pour finir, je me mets dans un contexte très spécifique, oui je pense que tuer une personne pour en sauver plusieurs pourrait s’avérer acceptable. J’irais même à dire que si ma propre vie pourrait sauver un tas de gens, j’aimerais autant la céder pour sauver les autres. Quant à ta question au sujet d’une personne avec qui je peux partager ma vie… Ça c’est tout un débat.
La tromperie peut avoir beaucoup d’aspect, d’avoir une définition large et beaucoup de possibilité, surtout qu’elle est différente pour chaque personne. Certains iront même jusqu’à dire que la tromperie n’est pas la pire chose sur la planète et serait même capable de continuer une relation durable sans en être atteint.
-Je suis fleur bleue, je suis romantique, je suis simple… Je pense que l’amour est incontrôlable, comme c’est une émotion très forte. Aimer c’est une chose à laquelle je peux avoir compréhension, en revanche la tromperie, c’est un acte auquel on a plein contrôle de soi-même et c’est la limite à ne jamais franchir. Malheureusement, ayant souffert de cette limite qui a été franchie, j’avoue que je ne pourrais pas le vivre facilement si ça devait se reproduire.
Harold eut un sourire souffla un coup, pour se détendre, car ce n’était jamais facile de s’avouer cocu. Heureusement, il avait fait la paix avec lui-même à ce sujet et pouvait en parler librement.
-Et toi mademoiselle, réponds donc à tes deux questions et je rajoute la mise en te demandant ta destination voyage de rêve, ton objectif de vie que tu souhaites accomplir avant tes vieux jours et une passion inavouée que tu aurais pour quoi que ce soit.
Il remit ses coudes sur la table avec sa tête posée sur ses mains pour l’écouter.
Je regardais l’homme face à moi qui me demandait s’il ne pouvait même pas m’appeler pour simplement savoir si j’avais passé une bonne journée. La question était simple et la réponse aurait pu l’être tout autant. Mais comme nous venions de parler d’appel nocturne, je me permettais une hésitation. Je n’étais absolument pas contre les appels, j’en passais moi-même à mes proches, c’était bien souvent bien plus pratique que des échanges par message. Mais à trois heures du matin, je n’avais pas le même point de vue. Oh, certes, il était déjà arrivé à ce que je reçoive un appel aussi tardif, généralement venant d’Irlande de la part d’une cousine qui avait oublié le décalage horaire. Si j’avais alors taché d’être une bonne interlocutrice sur le moment, je finissais toujours par saisir un instant pour rappeler la différence de dix entre les deux pays et l’importance d’une nuit de sommeil.
Avant que je ne puisse me prononcer à ce propos, la conversation se dirigea vers d’autres sujets. Il assura que mes choix de couleur étaient intéressants, pour moi, il était quelconque et si j’avais retourné la question à mon interlocuteur, c’était plus par réciprocité que par réelle envie de savoir. Je notais sa déception de mon absence d’animal préféré alors qu’il nous rappelait que nous avons déjà en commun le léchage de la barre de métro. Je fis encore une grimace. « Tu n’es pas obligé de rappeler ce point. » Surtout que ce n’était pas le seul point commun que nous avions et qu’il était de loin, le moins intéressant.
Lui ayant retourné ces questions après lui en avoir posé deux nouvelles, il fit le choix de d’abord répondre aux siennes. La couleur était donc l'orange, intéressant, je pensais ne pas connaître beaucoup de monde qui appréciait cette couleur. En même temps, je ne connaissais pas vraiment les couleurs préférées des gens, ce n'était pas ce qui m’intéressait de savoir. C’est seulement lorsqu’il désigna les bandes sur sa veste que je les remarquais. Cartes, j’avais vu sa veste depuis que nous parlions, surtout que Newton y était niché, mais je n’avais absolument pas fait le détail de la tenue de mon interlocuteur et de ce fait n’avais pas noté le fait que la veste était orange. L’espace d’un instant, je regardais ma propre tenue, rien de rouge ou violet. Je portais un simple jean avec un chemisier clair. Tenu typique d’une journée de boulot. Seule la veste en cuir daim jaune moutarde apportait une couleur à ma tenue et elle était posé sur le dos de ma chaise.
Un penchant pour le paresseux. Je souris à cette idée. Étrangement, la première image de paresseux qui me frappa l’esprit fut celle de Flash dans Zootopie. J'eus un sourire à cette image, j’aimais bien ce personnage et sa lenteur, mais comme je comprenais la pauvre Judy. Pendant ce temps, ce temps, Harold parlait de sa passion pour les Pizzas, il était bien moins compliqué que moi. Après, j’avais énoncé mon plat préféré parce qu’il me l’avait demandé, mais en vrais, j’aimais beaucoup de chose et il était plutôt facile de me convaincre de rester manger. C’est juste que le canard, je n’arrivais même pas à le cuisiner simplement, alors avec une bonne sauce, c’était devenu un plaisir supplémentaire. L’avantage du plat préféré d’Harold, c’est qu’il n’était pas trop compliqué. Pour le coup, on était radicalement opposé.
La réponse sur l’île m’apprit que mon interlocuteur avait horreur de la solitude. J’avoue, j’en étais surprise. Lui, qui avait quitté sa ville natale pour une ville gigantesque sans avoir de point de rattache dans cette dernière, avait peur de la solitude. S’il ne l’avait pas dit, je ne l’aurais même pas soupçonné. En parallèle, ça renforça, une nouvelle fois, mon admiration pour son récent déménagement. Harold finissait alors sa phrase que le fait qu’il était plaisant d’avoir un avis plaisant sur un sujet. Je souriais, il n’avait pas tort, il était bon de ne pas être toujours d’accord sur tout. Ça permettait de débattre, de défendre son point de vue et ça pouvait parfois être bien plus intéressant qu’être simplement d’accord. L’on pouvait alors apprendre de l’autre. Sauf aujourd’hui, c’était juste une histoire d’île, mais il avait été agréable et constructif d’entendre son argumentation. « Et instructif. »
Vient ensuite le temps pour lui répondre à mes questions. S’il choisit sans hésiter de sacrifier sa vie ou celle de quelqu’un d’autre pour en sauver bien plus, j’eus l’impression qu’il avait zappé la notion du "peut-être", mais son action était noble et intelligente. Pour le second point, il semblait que j’eusse touché un élément de son passé, ça n’avait pas était mon but et j’en étais désolé. Je n’aurais pas cru. J’eus un sourire d’excuse et une envie de me tasser sur ma chaise. Je le regardais alors qu’il souffla un coup après sa phrase. Je me serais bien doté d’une phrase intelligente, mais là, rien ne vient, je me contentai donc de jouer nerveusement avec mon verre. Quant à Harold, il reprit vite la parole pour me retourner la question avant d’en poser des nouvelles.
« Pour commencer, je n’ai aucun souci contre les appels pour s’acquérir de ma journée, le temps qu’ils ne sont pas à trois heures du matin ou tout horaire similaire. Je suis à peu près sûr d’être dans la normalité avec cette exigence. Après, je ne vais pas me coucher à vingt-une heures non plus. Du coup, ça laisse une grande marge. Non ? » Dans tous les cas, il lui manquait encore un élément et je comptais l’embêter encore un peu.
« Ensuite, j’ai toujours une difficulté avec la notion de sacrifier des autres vies. Si c’était la mienne, je n'hésiterais pas, j’en suis la seule responsable, mais celle d’un autre, c’est plus compliquer. Et il faut dire que ma formation médicale influence certainement beaucoup ce point de vue. » Je souriais. « Par contre, dans ce contexte, ce qui me dérange le plus, c’est le "peut-être". Si demain, tu me dis, si tu meurs, ça sauve les dix personne qui sont en face. Je dis ok. Mais si ça n’a rien de certain, je me dis que rester en vie pourrait leur être tout autant bénéfique. Pareil pour si c’est sacrifier un inconnu pour en sauver dix. Si je n’ai pas la certitude que ça le ferait, pourquoi je le ferais. Peut-être que cette inconnue et finalement ce qui permettra de les sauver. »
Je pris une pause, je ne savais pas trop si j’avais été claire, mais j’avais voulu être assez succincte. Parce qu’en vrais, j’aurais pu faire un très, très long monologue sur ce sujet.
« En ce qui concerne les relations, j’ai toujours dissocié les relations purement sexuelles, et donc attirance physique purement physique, aux relations sentimentales. Par contre, j’attendais toujours dans mes relations sentimentales une notion de fidélité. Je sais que ce n’est pas le cas de tous les couples, mais sur ce point je rejoignais la grande majorité. N’ayant jamais vraiment cru au coup de foudre, il est inconcevable dans mon esprit de ne pas se sentir blessé si mon partenaire était amoureux de quelqu’un d’autre. Je trouve qu’aimer quelqu’un, c’est intime, c’est connaître cette personne au plus profond qu’elle est, avec ses défauts, ses doutes, … Ça ne peut pas être du jour au lendemain. En conséquence, je pense que j’en serais plus blessé que s’il avait simplement couché avec le premier venu Bon, je n’accepte pas le second pour autant. » Là, je savais mon point de vue peux partager. En fait, je me rendais souvent compte, que personne n’avait réfléchi à ce point de vue de la question. Parce que pour beaucoup, l’infidélité était physique. « Et je suis désolé que tu es eu ce genre de mésaventure dans ta vie. »
« Ma destination de voyage de rêve, il y en a beaucoup, je n’ai pas tellement voyagé dans ma vie. Toutes les fois où j’ai quitté l’Australie, c’était pour l’Irlande. C’est un très beau pays, j’adore sa verdure. L’hiver là-bas, son bien plus froid et leur était son quasiment aussi chaud que nos hivers à nous. C’est agréable. » J’eus un rire. « J’aimerais découvrir le reste de l’époque. Et aussi la Laponie. Il fait sacrément froids là-bas, mais la neige, les animaux et surtout les aurores boréales. En voir en vrais, ça doit être sublime. » Le voyage en Europe, j’avais prévu de le faire en fin de mes études, avec Liam, on en avait souvent parlé, mais finalement, il était parti et je ne m’étais pas trouvé le courage de le faire seule.
« Pour l’objectif de ma vie, je n’en sais rien, je n’ai jamais réfléchi à ma vie de cette manière. Je souhaite juste profiter du jour d’aujourd’hui et des autres. Peut-être faire des trucs un peu fous, me surpasser par moment. Bref, être vivante et me faire plein de souvenir. C’est un objectif de vie ? » Je souriais à mon interlocuteur, attendant sa réaction.
Quelques secondes plus tard, je repris la parole pour répondre à la dernière question de mon interlocuteur. « Passion, est en grand mot, mais à part ma grand-mère, ma mère et peut-être mon père, personne ne le sait. J’aime bien le point de croix, j’en fais de temps à autre, mais je ne sais jamais quoi en faire après, alors je n’en fais pas si souvent que ça. C’est ma grand-mère qui m’a appris pendant des vacances une année. » Je souris à ce souvenir. « Et toi, quel est ta réponse à ces trois questions ? Et quel est le dernier livre que tu as lu ? »
Elle était silencieuse lorsqu’il parlait, elle l’écoutait attentivement et c’était quelque chose que Harold n’avait pas connu autant que ça comme sentiment. Il appréciait son regard, son écoute et son air investis dans la conversation. Il pouvait voir des similitudes avec certaines femme qu’il avait déjà eu un intérêt, mais Drew avait une chose que les autres n’avaient pas. Un genre d’aspect de s’investir dans la conversation avec autant de passion que si on parlait de quelque chose qui la passionnait elle. C’est une qualité rare que certaines personnes avaient naturellement. Elle mentionna n’avoir aucun problème avec les appels pour voir comment la journée avait pût aller. C’était une victoire ? Il devait le voir comme une victoire? Harold aurait bien sautillé de joie, puisqu’outre Axel, c’était la première personne extérieure à leur amitié depuis un bon moment qui avait envie de faire connaissance avec Harold, mais il ne prendrait rien pour acquis et bâtirais une amitié solide avec Drew! Puis qui sait, peut-être que Nala et Newton pourront devenir des bons amis eux aussi! Bref il s’égarait dans ses pensées et fut ramener par les paroles de Drew. Elle dit ne pas se coucher vers 21 heures, ironique, puisque vu l’heure, si c’était le cas, elle aurait vraiment débordé de son horaire.
-Réellement, je serais timide de t’appeler tout court, mais… Je serais rassuré si pour commencer tu pouvais répondre à des textos par exemple… Tu sais quoi attends d’ailleurs…
Il attrapa une serviette en papier et nota son numéro de téléphone dessus. Oui normalement c’est romantique de demander à la demoiselle son numéro et d’attendre qu’elle le donne sagement, mais ce n’était pas dans le genre de Harold de procéder de la sorte. En ayant son numéro, il lui laissa le choix de décider ce qu’elle voulait prendre comme décision, plutôt que de la coincer à lui donner le numéro. Bref, elle répondit à la question au sujet des vies et sincèrement, quoi qu’elle puisse répondre à cette question, il aurait été impossible de s’en sortir avec une réponse qui soit facile. C’est le genre de question qui jour surtout sur la moralité. Elle aborda de nouveaux les relations amoureuses et franchement Harold ne savait plus trop ou se mettre avec ce sujet vu qu’il n’était pas vraiment maître dans le contexte. Elle lui dit être désolé et Harold pouvait ressentir dans sa voix sa sincérité et lui fit un petit sourire. Sa destination voyage avait l’air plaisante, mais ce qui le marqua c’était la Laponie. C’était la première fois que quelqu’un disait une destination aussi précise et sans mentir, elle faisait rêver en parlant de neige, d’animaux qu’il n’aurait probablement jamais vu et surtout d’aurore boréales.
-Ça fait rêver comme destination…
Ce n’était pas le genre de destination voyage que Harold aurait nécessairement eu en tête, mais il disait « pourquoi pas », découvrir de nouvelles terres, ça pouvait être intéressant. Un objectif de vie simple, dont Harold approuva en acquiesçant de la tête. Un objectif ne peut pas vraiment être contredit de toute manière, c’est une chose personnelle. Puis comme passion, qui n’étais pas vraiment une passion, le point de croix. C’était original et c’était unique aux yeux de Harold. Elle lui retourna les questions et ajouta également une question de plus à répondre. Le dernier livre lu… Est-ce que les livre audio comptent? Sinon les livres en format physique, il devait réfléchir quand même. Il pouvait en attendant se permettre de débuter ses réponses à son tour le temps que la réponse lui vienne en tête.
-Voyage de rêve, ce serait Hawaï. J’aimerais y emmener la personne avec qui je pourrais partager mon parcours de vie afin d’admirer les coucher de soleils époustouflant et en ayant les pieds dans le sable blanc de ses plages… Ça doit tellement être romantique et apaisant comme destination… Je me fais la promesse un jour d’y aller!
Il continua donc sur sa lancée pour la deuxième question.
-Mon objectif de vie est aussi une chose vague… Je pense au mieux ce serait d’arriver à faire la paix avec le départ de ma mère tout en créant peins de souvenirs, me surpasser dans le travail et être vivant aussi… Faut croire qu’être vivant c’est quand même un bon objectif de vie !
Harold eu un petit rire, car oui il faut croire que vivre soit un bon objectif, comment même hésiter à ce sujet! Il se voyait bien continuer de faire de beaux souvenirs et d’agrandir son expérience de vie. Bref, il termina avec sa passion inavouée.
-Avant de parler de ma passion, tu saurais me faire quelque chose au point de croix? J’aimerais bien voir de quoi tu es capable… Sinon pour ma part, j’ai une passion inavouée à personne, absolument personne pour la musique. J’adore composer, jouer ou même créer des morceaux dans mon temps libre. Sinon le dernier livre que j’ai lu….
Ça c’était une question très lointaine.
-Il s’agirait du roman ici n’est plus ici… Une superbe fiction qui traite de la situation des autochtones dans les villes des États-Unis. Et toi? Tu es docteur… Tu dois forcément avoir éplucher un truc sur la médecine ?
Harold songea un instant
-On commence à bien se connaître finalement… Je t’avoue que tu m’as épuisé toute mes questions imaginaire… Tu en as encore en tête qui pourraient être intéressante à répondre ?
Timide ? Il avait bien dit timide ? Je souriais, j’aurais pu imaginer bien des fins à cette partie de conversation, mais pas l’évocation de la timidité. « Timide, vraiment ? Je te rappelle que tu as appelé une femme en pleine nuit pour lui dire qu’elle avait tort. » Je riais une nouvelle fois à cette anecdote. S’il avait été réellement timide, il aurait été empêché de le faire, non ? En tout cas, c’était l’idée que je me faisais de la timidité. Moi, j’appelais rarement, car je ne voulais pas déranger. J’avais toujours la crainte d’appeler au mauvais moment mon interlocuteur, du coup, je privilégiais à chaque fois les textos et si je devais appeler, je demandais avant par message si la personne était disponible. Sauf quelques exceptions. « Les textos, c’est parfait. » Je souriais alors que lui noter quelques choses sur sa serviette avant de me la tendre. Je reconnus donc un numéro de téléphone. Ma première idée fut de faire attention de ne pas jeter la serviette, me connaissait, dans un moment de distraction, c’était fort probable. Surtout que récolter des numéros ainsi, j’avais un peu perdu l’habitude dernièrement.
Puis la conversation repris de nouveau, parlant voyage, objectif de vie et passion inavoué en réponse aux questions qui m’avaient été adressé. Ensuite, ce fut à Harold de répondre aux mêmes questions. Pour le voyage, il parlait d’Hawaï, il décrivait même son idéal de voyage sur l’archipel. Nous n’aurions pas pu avoir de destination plus différente l’une de l’autre. Il avait choisi le soleil et les plages, là où j’avais choisi le froid et le neige. « Et je te souhaite qu’un jour, tu le fasses ce voyage. » Il en avait parlé avec tellement de passion, qu’il fallait bien qu’il l’accomplisse ce périple avec son aimé. Il n’y avait pas à dire, c’était un romantique et il avait fallu qu’il tombe sur moi. Si j’avais été romantique, c’était il y a longtemps. La vie était parfois un peu sadique tout de même.
Pour son adjectif de vie, il parla de faire la paix avec le départ de sa mère. J’eus un doute. Il avait parlé d’adoption un peu plus tôt dans la soirée, lorsqu’ils parlaient de plus beaux cadeaux. Donc, la mère qui était partie, c’était laquelle ? Biologique ou adoptive ? Les deux étaient fortement possibles. Je décidais de ne pas chercher aujourd’hui, peut-être qu’un autre jour la question trouverais réponse. Par la suite, il parla de son travail et d’être vivant. Il approuva en conséquence mon objectif de vie en affirmant que c’était un excellent objectif. Je riais, je n’avais plus rien pour trinquer à cette révélation, mais le cœur y était. « J’approuve, vivons pleinement et créons-nous plein de souvenir, comme ceux de ce soir. »
Vient le tour de sa passion, mais avant de me la révéler, il demanda s’il était possible que je fasse quelque chose en point de croix pour lui. Je crois que je rougis, je n’avais jamais rien fait pour qui que ce soit. Si, ma grand-mère, parce que c’est elle qui m’avait appris. Mais autrement, j’ignorais même quoi faire. Puis, il parla de musique, composer, jouer et créer des morceaux. Là, il avait tout mon internet. Si je n’avais fait qu’une année de piano enfant, j’avais toujours admiré et apprécié ceux qui savaient vraiment y jouer. Enfant, je n’avais pas eu la patience d’apprendre, maintenant, je manquais peut-être de réelle volonté. « Vraiment ? Tu joues de quel instrument ? Je te ferais un point de croix. » Même si j’ignorais encore quoi. « Si tu promets un jour de jouer en ma présence. » Vive la musique.
À présent, c’était la lecture qui était au centre de la conversation. Ou plus précisément, c’était le dernier livre qu’il avait lu. Je ne connaissais pas, mais ça avait l’air intéressant. Il me retourna alors la question, supposant qu’en tant que docteur, ça devait forcément avoir lu un livre sur le sujet de la médecine. « Je travaille beaucoup et oui, je lis des livres sur ce thème. Mais ce n’est pas mon dernier livre. Au passage, le dernier livre sur la médecine que j’ai lu, c’était sur les poisons si mes souvenirs sont bons. » Je cherchais à agrandir mes connaissances de ce point de vue. « Autrement, j’ai découvert le premier tome Agatha Raisin. Oui, j’arrive encore à lire des polars en plus d’en vivre tous les jours. » Mais les fictifs était plus distrayant. Surtout les caractères des différents personnages que l’on pouvait y croiser.
Mon auditeur commençait à parler de fatigue. Cela, sonnait-il la fin de la soirée. Je devais avouer avoir perdu la notion du temps. J’avais bien regardé l’heure un peu plus tôt, mais je l’avais oublié, depuis j’avais juste retenu "Ce n’est pas sage, mais tu as encore la possibilité de cumuler quelques heures de sommeil". En tout cas, il était vrai que nous commencions à plutôt bien nous connaître. Quoiqu’il nous restait encore beaucoup à apprendre l’un de l’autre, j’en étais sûr. Mais nous ne pouvions pas tout découvrir ce soir et la raison finirait bien par nous rattraper, non ?
« Si je cherche bien, j’arriverai sûrement à en trouver. Mais je ne voudrais pas être la cause ta fatigue, je préfère laisser ce rôle à Newton. Je ne souhaiterais pas marcher sur ses plates-bandes. Il risquerait de m’en vouloir et je n’aimerais pas que notre bonne entente s’arrête de suite, ça risquerait de créer des problèmes pour la suite. » Je souriais à Harold. « Et toi, tu restes-t-il des questions ? »
Harold devait admettre qu’elle avait raison, c’était parfois contradictoire d’écouter Harold. Est-ce que ça faisait de Harold quelqu’un de contradictoire en toute nature? Il appréciait être seul sous certains angles, mais craignait qu’il soit seul pour finir ses jours. Bref, il n’était pas totalement simple à s’auto gérer. Cependant, il reprit contact avec la réalité en confirmant que les textos seraient parfaits. Il tentait au meilleur de lui-même de ne pas montrer son excitation qui bouillonnait à l’intérieur! Lorsque Drew l’encouragea pour sa destination voyage, un bref instant l’air rêveur, il pensa tout bas « Peut-être qu’un jour ce seras notre voyage… » parce que oui, les rêves n’ont pas toujours besoin de se réaliser exactement comme prévu! Il pourrait aussi le faire avec une amie pourquoi pas! Oui Harold venait de rencontrer Drew. Oui Harold était un rêveur. Oui Harold ne savait même pas s’ils continueraient de continuer à échanger entre eux après la magique nuit de ce soir, mais un homme peut rêver.
Lorsqu’il lui demanda au sujet du point de croix, il remarqua ses joues rougir, il pût remarquer sa beauté, ce moment durant lequel il avait entré dans une zone profonde qui l’avait fait sourire et se sentir bien. Comme lui, elle savait montrer des moments de tendresses et ça le faisait sourire de plus belle avec de petites étoiles au regard. Elle lui proposa un échange, un point de croix contre une musique… Mais pas une prestation enregistrée ou quelque chose qu’il pouvait lui montrer datant, déjà dans son téléphone. Non, il s’agissait ici de jouer en direct. De jouer en direct et devant elle et franchement, il ne pût retenir une rougeur dans ses pommettes, car c’était une chose à laquelle il avait rarement eu de demande ou s’était proposer pour le faire. Il aurait voulu répondre, il ouvrit la bouche, mais elle se prononça pour le dernier livre lu et à sa surprise, il tira une drôle de tête, alors qu’elle lui mentionna un livre au sujet des poissons? Il hésita un rire confus, mais la laissa terminer sa phrase.
Elle mentionna quelques paroles au sujet du sommeil qui fit sourire Harold. Même si dans l’état actuel, il quittait le pub pour rentrer chez-lui, il ne trouverait probablement pas le sommeil, étant absorber par la magie de cette rencontre. Vous savez ce genre d’événement capable de vous transporter et ne pas réaliser que le temps s’envole. Le genre de moment que vous voudriez mettre sur pause et juste le constater d’un point de vue extérieur pour prendre une capture. Actuellement, juste l’idée même de devoir saluée Drew serait en quelque sorte triste, car les trains de vie de chacun des deux n’auraient peut-être pas la possibilité de les faire se recroiser aussi facilement. D’un geste naturel, sans mauvaises intentions, Harold plaça doucement sa main sur la sienne pour prendre un ton rassurant.
-Sincèrement, jamais tu ne serais la cause de ma fatigue, ni même capable de rendre Newton jaloux. Juste l’échange simple et profond à la fois qu’on a en ce moment, tu n’as aucune idée combien je peux l’apprécier.
Il lui fit un sourire sincère et profond. Redécouvrir Brisbane après toute l’expérience de vie qu’il avait eu, c’était différent que dans ses jeunes jours. C’était comme reprendre une boisson qu’on apprécie jeune et qu’on frôle de vomir adulte avec le plus grand dégoût au monde. Il ajouta une dernière chose avec son ton profond et sincère.
-Au risque d’avoir l’air de profiter de cet instant, je vais juste te faire la promesse qu’aussi longtemps que tu le souhaiteras, peu importe la nature de la conversation, tu peux me rejoindre sur mon téléphone à tout moment… Après tout… Comment refuser une si jolie demoiselle en détresse.
Oui c’était flatteur, non il ne regrettait pas aux vues des quelques gouttes d’alcool qui influaient encore sur ses décisions. Il retira sa main pour la deuxième fois de la soirée en laissant un bref instant de silence au cas où Drew voudrait glisser quelques mots avant de reprendre leur plaisant échange. Il réfléchit à des questions plus simples cette fois, rien qui ne soit trop exigent pour la réflexion. Il se frotta doucement les mains, ce qui rappela que Newton était aussi présent à cet échange, puisqu’il souleva ses petites oreilles, visibles dans le veston de Harold.
-Tu fais médecine, on est d’accord, cependant je suis curieux de savoir si tu crois au karma. Que ce soit amoureux, vie de tous les jours ou même les gens autour de toi qui sont de mauvaises intentions ou de bonne, que le karma leur redonne ce qu’ils t’ont fait. Ensuite, je suis curieux… Nomme moi une grosse folie que tu as fait dans ta vie… Que ce soit un achat compulsif, une décision sur un coup de tête ou même quelque chose de drôle, fais impulsivement! Et finalement… je te replonge dans tes souvenirs lointains ! De quoi Drew, peut s’ennuyer dans ses années passées au lycée…
C’était le rebond de la soirée pour avoir quelques autres réponses de son interlocutrice qui semblait vouloir le suivre dans cet échange. Harold se posa une seule question, est-ce que la maison allait demander qu’ils achètent plus d’alcool pour rester ou pouvaient-ils rester assis ici sans problème.
Le sommeil était une chose étrange. Il pouvait frapper en un instant aux portes de votre esprit pour repartir d’aussi sec. Je sentais la fatigue m’atteindre le temps d’imaginer l’heure qui l’était, puis la seconde suivante, elle me quitta alors qu’Harold attrapa ma main tout en reprenant la parole. Le geste me surprit, je ne l'attendais pas. Ces paroles avaient pour but de me rassurer, je souriais. Je n’étais pas la cause de sa fatigue, mais mes questions l’étaient (il l’avait dit plus tôt.), donc indirectement, je l’étais quand même un peu. Après, peut-être que pour lui aussi la fatigue lui jouait des tours.
Si je n’avais effectivement aucune idée de comment, il appréciait la conversation. Je savais comment je l’appréciais moi-même. Alors, je pouvais estimer, suivant ces paroles et le fait que j’appréciais vraiment cet instant. Hors du temps, hors du quotidien, et même hors de ma vie. Bien loin de mes soirées habituelles, même celle où je sortais. Cette simple rencontre au milieu d’un Pub m’avait plus d’étincelle et de joie que toutes les autres que j’avais pu faire sur les dernières années. C’est certainement pour ça que sa main ne me dérangeait pas. Son contact était presque apaisant.
Profitait-il vraiment de l’instant ? Ou c’était moi. Je n'en savais plus trop bien, en tout cas, j’entendis sa promesse, il était réellement épatant. « Et si je ne suis pas en détresse, j’ai le droit aussi ? » Non, parce qu’autrement, il pouvait attendre longtemps. Je pouvais cumuler beaucoup avant de considérer me considérer en détresse. En fait, je ne me souvenais pas vraiment quand était-ce la dernière fois, j’avais mes rituelles personnelles pour évacuer. La course en faisait partir, courir pour oublier, courir pour éloigner les problèmes, courir pour se déchaîner. Le contact se brisa, je reviens à la conversation, mon regard revenant se poser sur Harold. « Toi aussi, si un jour, tu es en détresse, tu peux m’appeler. Il n'y a même pas de contrainte horaire pour ça. » Oui, j’acceptais même d’être réveillé, si ça pouvait aider.
La douceur de l’instant s’envola alors qu’Harold se lança dans une nouvelle énumération de questions. Il était inépuisable dans ce domaine, apparemment. Je souriais, ça me plaisait, une nouvelle énergie s’envahit en moi, même si bientôt, je serais forcé de prendre une pause. Mais avant ça, je répondrais au moins à une ou deux questions. La première, justement, concernait le karma, il l’a lias même à mes études, il était peut-être temps qu’il en sache un peu plus à ce propos. « Pour le karma, je fais partie de ces gens qui vont dire par automatisme "Bien fait" lorsque quelqu’un se cogne dans une table après avoir été odieux avec une autre personne, mais ça s’arrête là. Si j’y aurais cru un jour, je ne suis pas sûr que ma croyance aurait tenu dans le temps. » Ou alors le karma n’était absolument pas égale pour tout le monde. « Je n’ai jamais fait médecine pour être une super-héroïne en cape blanche. Les premiers attraits de ses études pour moi, c’était ma fascination pour le corps humain. Des études en biologie ont même était placé de l’autre côté de la balance. C’est seulement là que l’envie d’aider les gens m’a plus et peut-être aussi celle de ne pas être enfermé dans un laboratoire une bonne partie de ma vie. » J’avais toujours était fasciné par le corps de l’être humain et tous ces engrenages qui fonctionnait en parfaite harmonie, mais aussi des défaillances et l’impact qu’elle pouvait avoir, irréversible parfois. Nos corps fonctionnaient tellement bien jusqu’à ce qu’une cellule déconne et entraînait bien des complications.
« Je réponds à la folie, après j’aurais besoin d’une pause. » La bière était véritablement un diurétique puissant, en même temps boire un litre de quoique se soit conduisait à l’inévitable. « Je dois avouer que de ce point de vue, je suis plutôt sage. Je réfléchis trop. Mais, le jour où j’ai fini par remballer un médecin senior misogyne et ai claqué la porte de son service alors que je n’étais qu’une simple étudiante. Je pense que l’on peut le mettre dans les décisions prises sur un coup de tête ou de rage. Je n’en sais trop rien. Autrement, rien de bien spectaculaire, du classique : danser sous la pluie après des jours et des jours de grosse chaleur. Dormir à l’arrache aux sols chez des amis, parce que rentrer chez moi ce n’était mécaniquement pas possible tellement j’avais abusé. Massacré une chanson en public. Bref, plein de petites choses. » Il y en avait encore de nombreuse, mais a la base, il n'en avait demandé qu’une. « Maintenant une pause. Je répondrais à la troisième après. Profites-en pour réfléchir à tes réponses. Et veille aussi sur mes affaires. Je te fais confiance. Au pire, j’ai ton numéro pour te retrouver. » J’attrapais la serviette posée sur la table pour la mettre dans ma poche avant de me diriger vers les WC du pub.
Je reviens, peu de temps après, j’avais eu de la chance, il n’y avait pas de file, suffisamment rare pour être souligné. Je reviens me glisser à la table. « Tu ne t’es pas trop ennuyé de moi ? J’ai fait au plus vite. » J’avais quand même pris le temps de me laver les mains, ce qu’il n’avait pas était forcément le cas de celle qui était sortie en même temps que moi. Eurk… « La Drew du lycée… Le temps libre, elle avait moins de responsabilité et puis elle était bien plus confiante en la vie. Elle voulait rencontrer quelqu’un. » Et tomber amoureuse, chose qui m’effrayait aujourd’hui. « Tu n’as toujours pas dit de quel instrument tu jouais ? » Et j’allais persister le temps que je n’avais pas de réponse, puisque ce n’est pas aujourd’hui que je pourrais admirer ces talents. « Et si tu te retrouverais dans une boucle temporelle, digne de la science fonction, d’une journée. Quelle serait ta réaction ? »
La soirée était à son comble et lentement les gens quittaient le pub puisque la lune tirait doucement à sa révérence au fil que les heures passaient. Harold poursuivit la discussion avec Drew l’écoutait aussi absorber que dès le début de leur échange et appréciait de plus en plus chaque mot qui était prononcé. Il avait relancé la conversation, car il anticipait sa fin et d’une part ne voulait surtout pas qu’elle se termine, mais de l’autre savait que ça finirait par arriver. Elle lui fit la remarque que même si elle n’était pas en détresse elle souhaitait le joindre et sincèrement ça évoqua chez Harold un petit peu de rougeur dans ses pommettes. Pour quelqu’un qui ne rougissais que rarement, il devait avouer qu’il était pas mal rouge dans les dernières heures, mais c’est bon, il avait de quoi accuser l’alcool ou la fatigue avant d’admettre sa timidité. Il écouta ensuite sa théorie sur le karma. Pour Harold c’était un poil plus compliquer que ça, mais c’était surtout qu’il jouait avec des gens dans son entourage avec une crédibilité plus douteuse que la sienne et savait relativement bien que parfois, qu’on le veuille ou non le karma pouvait venir tremper sa théorie et faire chambouler certains événements. Bref il la dévorait du regard en écoutant chaque mot et lorsqu’elle prit sa gorgée de bière il en profita pour venir dire.
-Dans notre cas, pourtant je pense que le karma a rapproché deux âmes perdues ce soir, parce que dans un contexte normal, personne ne sait si on aurait osé s’adresser la parole. Ce que je peux pourtant affirmer, c’est que je ne regrette pas que ce soit arrivé.
Il la laissa donc continuer sur le coup de folie ou coup de tête qu’elle aurait pût faire et se surprit à savoir que rien de précis lui venait en tête. C’est peut-être un truc d’homme d’agir d’un coup comme un sagouin et de claquer par exemple sa carte bleue pour acheter un canoë gonflable. Alors qu’on ne sait pas faire du canoë, ni même qu’on n’habite même pas près de l’eau et qu’on sort rarement de chez-soi pour y aller de toute manière. Tiens d’ailleurs, la réflexion traversa la tête de Harold « elle sait faire du canoë? ». Mais il retomba dans son regard alors qu’elle lui dit qu’elle partait pour les WC et qu’il devait surveiller ses choses. Alors ça c’était de la confiance !! Bon c’est vrai que le mec qui a un chaton dans son veston n’aurait pas vraiment l’air d’être le genre de mec qui va piquer le sac à main et se mettre à courir dans tous les sens. Harold avait l’impression d’être un vengeur masqué, d’un Avengers à ce moment précis! Capable de tuer pour protéger ce sac à main… Cependant son téléphone vibra et il savait que si ça vibrait, c’étaient ses clients exclusifs qui payait le gros prix pour ses services. Il profita de l’absence de Drew pour répondre.
- Harold à l’appareil. « Salut, c’est Kev, j’ai besoin que tu sois disponible dans deux heures, on va déplacer certaines de nos actions et on a besoin de tes conseils. C’est le patron qui le demande. » -Compte sur moi.
Il raccrocha le téléphone en fixant l’écran et remarqua 32 notifications manquantes. C’étaient des courriels, des textos, des appels non importants. Ça démontrait juste à quel point Drew avait été bénéfique en ce moment précis, comment elle avait été tout simplement la pièce maîtresse qui lui avait permis de faire le vide dans sa tête. Il entendit les bruits de pas s’approcher et leva le regard en glissant son téléphone dans la poche de sa veste, souriant à Drew qui revint à la table.
-Je me suis terriblement ennuyé… Capitaine Truite m’a même demandé mon numéro, mais je lui ai dit que j’étais déjà pris.
Il rigola à cette phrase et écouta Drew raconter sa jeunesse. Il aurait aimé la rencontrer dans ses années-là. Savoir quel genre de personne c’était ou quel genre d’adolescente elle était pour peut-être avoir quelqu’un avec qui traîner plutôt que son stupide ordinateur qui l’avait rendu si intellect, mais socialement cassé. Elle lui rappela qu’il n’avait pas invoquer l’instrument qu’il jouait, c’était vrais qu’il avait un peu esquiver la question. Il roula timidement des yeux avant de la regarder et de soupirer, lui qui était gêné d’en parler un peu.
-Tu n’as donc pas oublié… Alors je joue de la guitare, du piano et j’ai eu quelques leçons de trompette, mais j’avoue que ça n’a pas vraiment aboutis nulle part… Faut croire que c’était l’instrument de trop.
Elle rajouta une question au sujet d’une boucle temporelle et sans réfléchir Harold répondit
-Si cette boucle pouvait être ce soir, j’en profiterait pour continuer à poser différente question pour finir par tout savoir… Mais euh… Pour ce qui est de ma réaction… Je ferais tout ce qui me fait plaisir avant de commencer à chercher à comprendre comment m’en sortir je pense… et toi ?
* * * * * * * * *
La nuit continua de se plonger pour une heure encore avant que malheureusement Harold dût y mettre un terme, pour ne pas nuire à ses activités professionnelles. Il termina donc quelques questions de plus avec Drew avant de finalement prendre la parole.
-Malheureusement pour moi, ce conte de fée devra s’arrêter ici, parce que je dois rentrer à la maison pour m’occuper d’une chose urgente, que j'ai repoussé aussi longtemps que je le pouvais pour profiter de chaque secondes avec toi. Je pense aussi que Newton voudra rentrer... Cependant, je fais la promesse que je te reverrai bientôt et que ce sera tout autant un plaisir de te reparler.
Il s’approcha doucement d’elle et lui attrapa très gentiment la main pour venir se courber et y poser un baiser dessus. Il la regarda dans les yeux avec un petit sourire timide et les yeux curieux de Newton observèrent Drew sans comprendre ce qui se passait.
-Merci pour cette agréable soirée Drew.
Tels un gentleman, il relâcha sa main et finit par détacher son regard du siens avant de marcher vers la sortie pour quitter le pub avec le sourire le plus niais qui était possible d’afficher dans son visage.