« Il n’a pas l’air de te rendre heureuse. » c’est le moins que l’on puisse dire. Mais tu as des oeillères, ou alors c’est l’amour qui te rend aveugle - et j’entends tes protestations internes quand j’évoque le mot avec un grand A mais il se mélange si facilement avec auto-destruction aussi que ce n’est pas très compliqué de faire le lien entre les deux. Tu n’es pas heureuse avec Dan, et tu es encore moins heureuse de la disparition de Victoria. Tout ça est un cocktail monstrueux dans ta petite tête et t’es clairement en train de vivre un des pires moments de ton existence. Mais ça, tu préfères ne pas répliquer - commencerais-tu à te calmer ? Non, tu veux seulement éviter de t’effondrer en larmes de nouveau. Même alcoolisée, tu as un minimum de prévenance envers toi-même - te mettre à nue physiquement ne te dérange pas, mais le faire psychologiquement, ça coince. Deklan a déjà de la chance que tu sois toujours assise avec lui et que, pire ou mieux encore, que tu lui racontes ta vie.
« Attends, mmmh, comment tu disais déjà… ‘pourquoi tu me poses tant de questions, j’ai le tourniiiiis’ ? » mais il faut aussi qu’il t’en donne en retour parce que c’est pas drôle autrement. Tu lèves tes mains en signe de paix. “C’est toi qu’a commencé.” que tu te défends, jugeant que tu ne vogues que sur la vague qu’il a lancé - si tu savais que c’était un surfeur renommé, tu serai très fière de ta répartie, là. Mais tu ne le sais pas car Deklan camoufle au final le plus tragique de son existence lui aussi. « Peut-être… » ton sourire de coin revient. “Faudrait que je teste pour savoir.” oh Birdie, tu perds jamais tes intérêts, c’est fou, ça. Jamais. « On a pourtant passé deux belles années ensemble, elle s’est renfermée sur la fin sans vouloir m’en parler, je n’ai jamais su ce qui n’allait pas. Puis un jour, plus rien. Silence radio, elle a même coupé les ponts avec sa meilleure amie. » deux ans, tes yeux sont ronds comme des billes. “Deux ans, wow. Deux ans et elle est partie sans rien dire.” tu as du mal à réaliser. Deux ans, c’est énorme. Partir sans rien dire, c’est tragique. “Y’a un truc louche. C’est pas possible, elle a été kidnappée ou… Ou elle faisait partie d’un gang, elle a dû partir pour te protéger!” oh, t’es mignonne à vouloir lui trouver des excuses. Même si elles sont absurdes et sûrement complètement fausses. Tu passes la main dans tes cheveux, complètement désabusée. “Deux ans, quoi. C’est assez dingue.” de partir ou d’avoir tenu deux ans ? Les deux. "Ça a dû t’anéantir… Mais moi, c’est pas ce que je cherche de toute façon. Je veux pas de ça, justement. Je reste pas deux ans avec quelqu’un. Je reste même pas un mois. Enfin en théorie. Enfin non, pour de vrai. Enfin c’est compliqué.” et tu te perds, tu te mélanges, tu t’éparpilles - mais t’as vraiment l’air de prendre l’histoire de Deklan à coeur, c’est adorable.
avril 2017. Deklan ne faisait que des suppositions, il marchait même sur des œufs face à Birdie. Il ne savait pas comment elle pouvait réagir face à ses remarques et hypothèses. Après tout, il ne la connaissait que depuis quoi… ? Même pas une heure, alors c’était délicat de la cerner complètement. Pourtant, le jeune homme se risquait à parler de cette histoire avec son mec, tout n’était pas clair et il vacillait entre hypothèses risquées et non-dits prévoyants – il ne voulait pas qu’elle se referme comme une coquille d’huître. Le but de cet échange était, au contraire, que la jeune femme pense à autre chose que ces problèmes. D’ailleurs, la seule chose qu’elle avait trouvé pour se changer les idées était, à son tour, de lui poser des questions plus ou moins intimes qu’il se refusait parfois de répondre, mais en restant toujours avec un esprit bon enfant. « C’est toi qu’a commencé. » se défendit-elle, tant bien que mal, au moins, les deux arrivaient à trouver une certaine vague de complicité à laquelle leur conversation voguait sans trop d’embûches. « Faudrait que je teste pour savoir. » Il pencha sa tête, venant la regarder avec deux yeux insistants, retenant un rire amusé, même s’il avait bien compris le jeu auquel elle jouait – charmer pour mieux faire parler, séduire pour être séduite, un jeu dangereux auquel Deklan n’était pas dupe. Mais tout de même, il se décida à émettre quelques confidences au sujet d’Emily, rien de très exhaustif mais au moins la blonde pourrait s’en mettre sous la dent. « Deux ans, wow. Deux ans et elle est partie sans rien dire. » reprit-elle, probablement pour assimiler cette information qui semblait incongrue. « Y’a un truc louche. C’est pas possible, elle a été kidnappée ou… Ou elle faisait partie d’un gang, elle a dû partir pour te protéger ! » finit-elle par ajouter, et Deklan la regarda avec un air amusé, c’était peine perdue d’essayer de trouver une raison valable. « T’as trop regardé de film, toi. » souffla-t-il, à demi-mots. « Deux ans quoi. C’est assez dingue. » A qui le disait-elle ? Deklan avait été une vraie loque pendant plusieurs semaines, avant de se reprendre en mains, et quelques mois plus tard, son accident était survenu… Tragique période pour l’aîné des Lewis. « Ca a dû t’anéantir… Mais moi, c’est pas ce que je cherche de toute façon. Je veux pas de ça, justement. Je reste pas deux ans avec quelqu’un. Je reste même pas un mois. Enfin en théorie. Enfin non, pour de vrai. Enfin c’est compliqué. » Deklan arqua un sourcil en la regardant s’emmêler les pinceaux. « Depuis combien de temps tu es avec ton gugus là ? » demanda-t-il alors pour essayer de comprendre où elle voulait en venir. « Puis perso, moi aussi j’ai arrêté ce genre de relations à longue durée, j’ai appris à être heureux seul, au moins je ne compte que sur moi ! » déclara-t-il en bombant presque le torse, croyant chaque mot de cette phrase avec un aplomb de fer, faisant écho à ce mantra qu’il portait à son cœur.
« T’as trop regardé de film, toi. » Même pas. Tu as juste une imagination bien trop débordante pour le commun des mortels. Et aussi parce que t’as bu donc ça aide à aiguiser ton esprit. “Y’a pas de mal à être imaginative. C’est même triste de ne pas l’être, je trouve. On a besoin de rêver pour vivre sinon, à quoi bon ?” Oh, voilà une Birdie bien philosophe qui pointe le bout de son nez. Seulement, tu es sûre de toi car c’est une façon de penser que tu as au quotidien. Il faut rêver, il faut rire, il faut expérimenter. Sortir des sentiers battus, explorer l’inédit, repousser ses limites. Les gens n’osent plus alors que tout est à portée de main avec le monde moderne. C’est sûrement aussi pour ça que l’on rêve moins ; tout est plus accessible plus rapidement. Alors oui, imaginer que son ex a été kidnappée par des extraterrestres est bien plus exotique et fun que de se manger la réalité de la vie qui dira ici que ce n’est qu’une simple fuite de la part de sa dulcinée.
Ce qui est absolument effarant comme pensée. C’est pour cela que tu n’aimes pas être dans ce genre de relations. Non, tu préfères te mettre avec un ami proche, avec un plan cul et développer des sentiments pour lui au point que votre relation n’a plus rien d’amical, qu’elle n’est pas vraiment amoureuse et que tu te manges de sales commentaires sur les réseaux sociaux parce qu’évidemment que ta présence proche près du pilote a été remarquée et que vous êtes loin d’être discrets. C’est vrai que c’est mieux, hein. « Depuis combien de temps tu es avec ton gugus là ? » Tu passes ta dent contre ta lèvre en regardant devant toi. “On est pas… Ensemble.” Le terme “c’est compliqué” est d’un cliché sans nom, t’en as presque le vertige. Mais il n’empêche que c’est vrai. « Puis perso, moi aussi j’ai arrêté ce genre de relations à longue durée, j’ai appris à être heureux seul, au moins je ne compte que sur moi ! » Tu claques des doigts vers lui. “Ca, c’est l’esprit de gagnant!” Et tu ne dis pas ça parce que tu le penses, n’est-ce pas. “Je dis qu’une vie avec une famille, des amis et quelques plans cul, c’est le bon deal.” Oui et tu l’affirmes encore mieux alors que t’es prise au piège d’une relation dont tu ne vois pas la sortie. “Cette conversation commence à me foutre le bourdon. Ca te dit pas de retourner à l’intérieur ? J’ai encore envie de danseeeeer!” Tu te lèves en prononçant tes mots et tu veux tourner sur toi même en levant les bras mais le calcul n’est pas le bon, Birdie. Tu chancèles et tu te rattrapes maladroitement sur Deklan, tes mains sur son épaule. “Fuck. J’ai le rythme dans la peau, je le jure." Oui, encore faudrait il que tu réussisses à tenir sur tes deux cannes en premier lieu.
avril 2017. Le feeling était plutôt bien passé avec Birdie. Elle s’était montrée sous un autre jour quand elle avait fini par arrêter de se cacher derrière son jeu de séduction. Deklan n’était pas venu là pour profiter d’elle, bien au contraire, il avait fait cette démarche car il avait vu qu’elle n’était pas bien. Deklan était un homme très attentif et c’était la chose qu’on appréciait généralement chez lui, même si parfois, on pouvait se jouer de lui. Ici ce n’était pour l’instant pas le cas, et il avait fini par voir en dessous de la carapace de la jeune femme même s’il était sûr qu’elle en cachait encore beaucoup. « Y’a pas de mal à être imaginative. C’est même triste de ne pas l’être, je trouve. On a besoin de rêver pour vivre sinon, à quoi bon ? » Elle se montrait encore philosophe, voulant sûrement noyer le poisson pour ne pas dévoiler ce qu’elle ressentait réellement.
Deklan s’était naturellement intéressé à Birdie, sans arrières pensées même si elle aimait forcer le jeu entre eux, et ça l’amusait aussi quelque part. « On est pas… Ensemble. » finit-elle par rectifier, et il approuva d’un signe de tête, ne voulant pas aller à son encontre, elle en avait déjà assez eu pour ce soir. Mais à force de blabla, les deux jeunes gens en perdaient le but de la soirée… « Ca, c’est l’esprit de gagnant! – Je dis qu’une vie avec une famille, des amis et quelques plans cul, c’est le bon deal. » Deklan sourit alors qu’elle assumait tout ce qu’elle disait. « Cette conversation commence à me foutre le bourdon. Ca te dit pas de retourner à l’intérieur ? J’ai encore envie de danseeeeer! » « Tu as raison, on ferait mieux d’aller finir cette soirée sur une meilleure note. » qu’il dit en se levant pour l’accompagner, après tout même s’il n’était pas un grand danseur, Deklan était venu ici pour s’amuser et profiter de sa soirée. Maintenant que la jeune femme avait l’air d’être moins submergée par ses émotions, il pouvait se rassurer et profiter des derniers instants. « Fuck. J’ai le rythme dans la peau, je le jure. » glissa-t-elle à son oreille alors qu’elle s’était rattrapée à lui, il l’avait retenue avec élégance avant de partager une danse avec elle, puis deux, et ils avaient fini par profiter d’une fin de soirée plus festive qu’avant. « Prends mon numéro, et si jamais tu as envie de parler, tu sais que je serai là. » lui avait-il dit alors que leur chemin devait maintenant se séparer. Birdie n’avait pas pu s’empêcher de faire une dernière remarque remplie de sous entendus, mais Deklan n’avait pas craqué, il voulait qu’elle se dise que si jamais un jour elle voyait encore tout noir, elle pourrait rappeler cet inconnu qui l’avait fait sourire malgré tout.