Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
Quelques messages ont été suffisants pour rendre ces dernières heures passées avec le comptable plus agréables. Faire les comptes du restaurant est de loin la chose que j’apprécie le moins dans mon travail et malheureusement pas le genre de tâche que je peux déléguer à quelqu’un d’autre. Mais Alex est douée pour égayer mes journées et un message ou un appel de quelques minutes suffisent à me redonner le sourire et un semblant de motivation pour le reste de la journée. Et c’est ce qu’elle a fait aujourd’hui, ses messages et ses mots de m’aident à patienter jusqu’à la fin de la journée pour retrouver ma femme et mes filles. À peine rentré, la première réflexion que je me fais concerne le calme presque étrange de la maison. Ce n’est pas habituel avec deux filles de vingt mois qui aiment se faire entendre et explorer tous les recoins de la maison. Mais Alex m’avait prévenue que nos filles étaient déjà au lit alors je me précipite dans leur chambre essayant de faire le moins de bruit possible par ne pas les réveiller si l’une d’elle dormait, et c’est le cas. Lena dort déjà à poing fermé mais ce n’est pas le cas de Lucy qui se redresse dans son lit à l’instant même où elle me voit entrer. Elle m’appelle tout en tendant les bras vers moi et c’est avec un immense sourire aux lèvres que je m’avance vers ma fille pour la prendre dans mes bras. Je l’embrasse, elle sourit, elle rit et elle m’embrasse elle aussi sur la joue et ce petit moment de tendresse dure quelques minutes avant que je ne la réinstalle dans son lit et après l’avoir bordé je m’assois à côté d’elle pour lui lire une histoire à voix basse afin de la bercer et de l’aider à trouver le sommeil. Ma main caresse la sienne avec douceur et c’est finalement au bout de dix minutes que Lucy semble être à son tour, tombée dans les bras de Morphée. J’embrasse une dernière fois mes deux filles sur le front avant de quitter leur chambre, prenant soin de bien refermer la porte derrière moi. S’il y a quelqu’un qui, je l’espère, ne s’est pas endormie le temps que j’aide Lucy à s’endormir, c’est bien Alex. Je sais qu’elle m’attend dans notre chambre mais ça ne serait pas la première fois que je la retrouver endormie sur notre lit en rentrant du travail. Bien heureusement pour moi – pour nous – elle ne dort pas et comme la fin de nos échanges sms le promettait, nos retrouvailles se font comme nous en avons l’habitude, nus, dans le lit conjugal. Au moins elle ne pourrait pas penser que la grossesse et les kilos qu’elle prend m’empêche de la regarder et de la désirer comme habituellement.
Après ce moment de tendresse entre nous, je la laisse se reposer et m’occupe de la cuisson du plat préparé plus tôt par ma femme. C’est rare, assez rare pour que ce soit à retenir. Si elle se voit obligé de cuisiner quand elle est seule avec les filles, qu’elle prenne les devants et se mette aux fourneaux d’elle-même pour notre repas du soir à tous les trois n’arrive pas tous les jours. Mais ce n’est pourtant pas si désagréable pour moi, même si j’aurais plutôt aimé voir ma femme en action en cuisine. C’est toujours assez drôle mais tout aussi agréable à regarder. Une fois les fish and chips prêts je nous apporte sur un plateau le dîner de ce soir et je fais attention à en surtout pas mettre de miettes partout dans le lit en mangeant. Étonnement le repas préparé par ma femme n’est pas si mauvais que ça et comme je lui dis souvent je pense qu’elle devrait prendre plus confiance en elle concernant ses capacités culinaires. « Tes frites étaient très bonnes mon amour. » Que je lui dis tout en mangeant une dernière frite et une fois celle-ci terminée je me penche vers ma femme pour lui déposer un baiser sur la joue avant de me laisser tomber sur le lit. La journée n’a pas été de tout repos pour moi, j’ai passé un peu plus de dix heures au restaurant tout en ayant assuré le service de ce midi. Les grosses journées de travail sont rares depuis que je suis papa, en partie pour ne pas laisser Alex seule à la maison à devoir gérer nos filles toute seule mais aussi parce que je déteste ne pas les voir ou presque pas de la journée. Aujourd’hui je n’ai pas vraiment pu passer du temps avec elles je m’en veux énormément et elles me manquent beaucoup. J’ai déjà hâte de passer toute ma journée avec les trois femmes de ma vie demain mais pour ce soir, je profite d’Alex en venant embrasser cette fois son ventre que je viens caresser. « Notre petite crevette n’a pas été trop agitée aujourd’hui ? » Je sais que le bébé bouge beaucoup depuis quelques jours et que ce n’est pas toujours la partie la plus agréable pour ma femme. Je garde toujours le souvenir d’une nuit où elle en est venue à me réveiller à trois heures ; les jumelles bougeaient tellement qu’elles l’empêchaient de dormir. Pour l’instant cette grossesse semble être moins difficile que la dernière mais cette fois, il n’y a qu’un bébé. Les sautes d’humeur pourtant toujours présentes mais beaucoup moins que pour la grossesse gémellaire, moins de nausées lors du premier trimestre. Une grossesse certainement plus agréable à vivre pour elle, en somme. « Je suis désolé de ne pas avoir été là aujourd’hui, mais demain je ne travaille pas et j’ai prévu de passer toute la journée avec les trois femmes de ma vie. » Ma main qui vient à nouveau se poser sur son ventre comme pour lui montrer que je n’oublie pas notre crevette pour autant.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
J'ai passé la journée avec mes filles, et bien que ce genre de journée ne soit pas de tout repos, j'adore être avec elles. C'est devenu mon quotidien, mais c'est un quotidien que j'ai choisi et qui me comble de bonheur. Elles sont deux et si c'est bien plus fatiguant à gérer pour le quotidien, elles ont des moments ou elles aiment jouer toutes les deux, ou elles s'occupent sans moi et si je reste toujours prêt d'elles pour les surveiller, je peux me poser un peu et les regarder s'amuser ensembles. Je souffle un peu, je me détends avec un bol de glace posé sur la table, je suis assisse dans un transat, et je profite que les filles soient en train de jouer sur notre petit étendu d'herbe, pour échanger quelques sms avec mon mari qui, je le sais, passe une après-midi loin d'être aussi agréable que la mienne. A l'origine, ça ne devait être que quelques échanges avec lui, le temps de lui changer les idées, et ça s'est transformé en dizaines de messages. Je n'ai pas souvent mon téléphone quand je suis avec les filles, ou du moins à part quand elles sont à la sieste, mais c'est avec Caleb que je parle et j'ai tout aussi envie de passer un peu de temps avec lui, même si ce n'est que par sms.
Nos échanges ont un peu déraper et c'est finalement avec la promesse d'un moment à deux que nous avons terminé la discussion. Me voilà désormais impatiente à l'idée de le voir rentrer et débarquer dans notre chambre dans laquelle je l'attends maintenant. J'entends Caleb rentrer, pourtant il ne fait pas de bruits, mais je l'entends, je pose mon téléphone après l'avoir mit en silencieux, et j'espère voir débarquer mon mari très vite désormais. Ça fait déjà plusieurs minutes que je l'attends, avec une certaine impatience et une excitation grandissante, mais c'est via l'écran du babyphone que je le vois d'abord. Je souris en le voyant prendre Lucy dans ses bras. Je sais que pour lui, les journées passées loin de nos filles sont assez difficiles, mais il peut profiter quelques minutes de sa fille qui ne dort pas encore et moi je les regarde tout les deux, et j'entends Lucy rire doucement. Je m'allonge dans notre lit et c'est depuis ma chambre sur le babyphone que j'entends l'histoire que Caleb raconte à notre fille et s'il arrive à endormir Lucy, moi je ne suis pas vraiment réceptive à l'histoire et pourtant Caleb y met toute sa douceur et son calme dans cette histoire. Mais, j'attends autre chose qu'une histoire moi, j'ai pleins d'histoires, enfin de pensées dans ma tête, et aucunes ne vont avec l'idée de dormir. Il finit par me rejoindre, dans notre chambre d'abord. Puis dans le lit ensuite. En quelques minutes, secondes même, il est à mes côtés et c'était tout ce dont nous avions envie tout les deux. Nous en avons parlé par texto, nous avons évoqué ces retrouvailles, et c'est avec un bonheur non caché et non feint que je l’accueille dans notre lit et en moi.
Je l'embrasse une énième fois et je me laisse tomber sur mon oreiller en le regardant les yeux pétillants de bonheur et d'amour. Je m'apprête à me lever pour aller manger avec lui, mais il me dit de rester au lit et de me reposer, qu'il allait s'occuper de tout et qu'il allait m'apporter le repas. Il me traite comme une vraie princesse mais je ne lutte pas, j'apprécie même son geste pour être honnête parce que je me sens un peu fatiguée ce soir. La journée a courir avec les filles m'a épuisé, et je sens que j'ai les jambes un peu lourdes et les muscles engourdis. Sans doute que les filles ne sont pas les seules responsables de mon état, mais je ne vais pas me plaindre, loin de là. J'aime trop mon mari, et quand je le vois revenir avec les plateaux, je lui souris grandement. Je suis vraiment chanceuse d'avoir un mari aussi attentionné, prévenant et au petit soin avec moi. « T'es vraiment le mec parfait. » Je sais qu'il n'aime pas trop quand je lui dis ça, mais je lui dis avec assez de légèreté et un clin d’œil en plus, pour qu'il comprenne que je ne lui fais pas de grande déclaration trop solennel. « Tu es sur que tu es vraiment réel et que je ne rêve pas ma vie depuis deux ans ? » Je sais qu'il est réel, je sais que je ne suis pas dans un rêve, mais pour m'en assurer encore un peu plus, et aussi juste pour profiter un peu, par pur envie, je viens déposer un long baiser sur ses lèvres tout en laissant mes mains caresser sa barbe avec douceur. « T'embrasses extrêmement bien pour un homme qui provient d'un rêve. » Il est mon homme idéal, il est l'homme de ma vie, et de mes rêves aussi, mais surtout il est tout ce qu'il y a de plus réel, il est là à mes côtés et je compte bien profiter (encore) de lui toute la soirée. Mais avant ça, je vais manger un peu, parce que l'appétit est présent et l'odeur des frites maisons me fait envie. « Tes frites étaient très bonnes mon amour. » Je le regarde en souriant, à la fois amusée et un peu flattée aussi, par ses mots. « Je les ai juste épluchée et coupées, tu as fais tout le reste avec la cuisson, mais oui c'était bon. » Mon assiette est finie et je le regarde finir les dernières frites qu'il reste dans la sienne. « Les fish & chips de notre mariage étaient quand même meilleurs. » Ils étaient revisités par un chef donc c'est en soit assez normal, mais c'est surtout le souvenir de notre mariage qui me fait sourire grandement, parce que si j'aimais déjà ce plat avant notre mariage, aujourd'hui en plus d'être bon, il a une valeur sentimentale plus grande encore. Nous avons tout deux finis nos assiettes, Caleb se laisse tomber sur le lit et je reste assisse à côté de lui, mes mains qui jouent avec ses cheveux, et si habituellement j'aime les décoiffer, ce soir, j'ai déjà mis un sacré bordel dans ses boucles et je ne fais que jouer avec désormais. Il bouge un peu pour caresser mon ventre. Je ne porte qu'une de ses chemises et j'ouvre les boutons pour découvrir mon ventre et c'est juste après que je m'allonge à mon tour sur le lit pour lui laisser la liberté de venir poser ses mains sur mon ventre, il se penche vers moi pour venir embrasser la forme arrondie maintenant bien visible et je souris à cette image. « Notre petite crevette n’a pas été trop agitée aujourd’hui ? » Notre crevette porte bien son nom puisqu'elle s'agite plutôt bien en ce moment, je le sens de plus en plus désormais et les mouvements légers ont laissé place aux premiers coups, mais pour l'instant, c'est en rien comparé à ce que j'ai vécu avec la grossesse des jumelles. « Ça va, un peu tout à l'heure quand je me suis posée pendant la sieste des filles mais pour le moment je me plains pas. » Tout est plus facile, plus gérable, et je profite des moments ou je le sens bouger en moi. C'est une chose que j'ai et que Caleb n'a pas, ce premier lien physique avec notre bébé et je sais qu'il a hâte de pouvoir le sentir bouger lui aussi. C'est d'ailleurs à nos sms que je repense, et j'espère pouvoir lui faire cette surprise dont je lui ai parlé mais pour l'instant je ne sens que la main de Caleb qui se balade sur mon ventre. « Je suis désolé de ne pas avoir été là aujourd’hui, mais demain je ne travaille pas et j’ai prévu de passer toute la journée avec les trois femmes de ma vie. » Je le regarde, et à nouveau je lui souris comme pour le rassurer, et aussi parce que ses mots me touchent. « Tu n'as pas à être désolé chéri, c'est moi qui le suis pour toi vu la journée que tu as passé. » Parti tôt pour assurer le service du midi, rentré tard pour s'occuper de tout l'administratif du restaurant, je sais que j'ai passé une bien meilleure journée que lui et même si j'aurais aimé qu'il la passe avec nous, je sais qu'il en aurait eu envie lui aussi. « Et je doute qu'elle s'améliore après quand tu auras testé la ceinture spéciale contraction. » Je ris doucement parce que je sais qu'il va pas aimer cette idée, ni même que je m'en rappelle mais je reste là quelques instants à lui sourire et à le regarder, ma main qui caresse sa joue avant de venir déposer plusieurs baisers au coin de ses lèvres et dans son cou. Je bouge un peu pour m'allonger contre lui, ou plutôt sur lui, ma tête sur son épaule, une main se pose sur mon ventre et l'autre retrouve une partie du corps de Caleb que j'aime beaucoup, et vient caresser son torse. « Tu as eu des nouvelles de Nathan aujourd'hui ? » Il lui arrive d'appeler Caleb de plus en plus régulièrement et je m'interroge sur la possibilité qu'il ait eu des nouvelles de Nathan dont il pourrait me faire part, parce que désormais je veux tout savoir de Nathan. Allongée sur le côté contre Caleb, je sens sous ma main de très légers mouvements, j'attends quelques instants pour être sur qu'ils soient perceptibles et sans rien dire à Caleb, à la fois pour lui faire la surprise, mais aussi pour ne pas lui faire de fausses joies si jamais la crevette s'arrête de bouger. Je viens glisser la main de Caleb sous la mienne à l'endroit ou le bébé semble bouger en espérant qu'il pourra le sentir lui aussi. Je sais qu'il attends ça depuis que je lui ai dis que je le sentais, je pense qu'il attends ça même depuis qu'il sait que je suis enceinte alors aujourd'hui, j'espère que cette nouveauté dans la grossesse dont je ne lui ai pas encore parlé, saura le rendre heureux. Je le regarde, ma main sur la sienne qui ne bouge pas, je reste immobile et souriante en fixant Caleb et en attendant de savoir s'il réalise ce qu'il se passe sous sa main.
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
Comme nous l’avions imaginé nos retrouvailles furent intimes et plutôt très agréables. C’est assez régulier que les messages que nous échangeons quand nous ne passons pas la journée ensemble sont prennent une tournure plus osée et bien plus intime, mais ça reflète bien la dynamique de notre couple. C’est simplement avec un boxer sur le corps que je retrouve notre cuisiner pour terminer la préparation du plat déjà préparé en partie par ma femme et sa réflexion quand je la rejoins pour la deuxième fois sur notre lit me fait sourire. « T'es vraiment le mec parfait. » Je lâche même un petit rire tout en venant poser le plateau sur le lit avec délicatesse. « Désolé Mademoiselle, mais je suis déjà marié. » Ma réponse est accompagnée d’une petite grimace alors que j’agite mon annulaire habillé de mon alliance afin d’appuyer mes propos. Elle est plutôt bien placée pour savoir que je suis déjà un homme pris puisque c’est elle la femme à qui j’ai dit oui il y a huit mois de ça et c’est un mariage extrêmement heureux que nous vivons tous les deux. C’est Alex qui m’a permis de réaliser mes rêves les plus importants : me marier et avoir des enfants. Aujourd’hui je suis papa de deux merveilleuses petites filles que j’aime plus que tout au monde ainsi que d’un autre bébé qui verra le jour dans quelques mois. Et puis il y a Nathan aussi, mais je ne suis toujours pas sûr de pouvoir me considérer comme étant son père bien que la ressemblance entre nous le prouve sans avoir même besoin d’un test de paternité. « Tu es sur que tu es vraiment réel et que je ne rêve pas ma vie depuis deux ans ? » Je suis encore en train de sourire aux mots d’Alex, mais c’est aussi l’effet qu’a ma femme sur moi. Elle me rend heureux et le sourire sur mon visage est quasiment tout le temps présent. « Si je ne suis pas réel je me demande bien qui est le père de tes enfants. » Le ton est léger entre nous et je rentre dans son jeu non sans mal, au contraire cette situation m’amuse beaucoup et c’est avec plaisir que j’accueille ses lèvres qui viennent se poser sur les miennes. Je m’autorise même à prolonger le baiser avec une grande tendresse qui dénote du moment que nous avons vécu dans cette chambre un peu plus tôt tout à l’heure. Ses doigts qui caressent ma barbe, un geste pourtant si simple et qui doit paraître anodin mais qui me plait beaucoup. « T'embrasses extrêmement bien pour un homme qui provient d'un rêve. » Je suis sûr que c’est un sourire niais qui se colle à mes lèvres et encore une fois je ris doucement à sa réflexion alors que mes doigts viennent caresser doucement ses genoux sans que je ne la quitte des yeux. « Apparemment il y a d’autres choses que je ferais plutôt bien. » Le bout de ma langue vient humidifier mes lèvres. « Enfin c’est ce que ma femme me dit. » Précision que j’apporte en commençant à manger le poisson.
Alex aussi mange et si je sais que c’est une infirmation qui peut sembler inutile, la voir manger me soulage toujours beaucoup. Son appétit a toujours été étroitement lié à son état d’esprit et donc la voir se nourrir sans réflexion de ma part me prouve qu’aujourd’hui ma femme est heureuse mais surtout apaisée. « Je les ai juste épluchée et coupées, tu as fais tout le reste avec la cuisson, mais oui c'était bon. Les fish & chips de notre mariage étaient quand même meilleurs. » Mon sourire s’attendrit quand elle évoque ce plat qui a été sur la carte à notre mariage. « Le meilleur fish & chips de ma vie. » que je lui réponds toujours avec ce sourire niais et surtout, un sourire qui lui montre tout l’amour que je ressens pour elle. Je lui mets dans la bouche la dernière frite de mon assiette en riant doucement. Je la taquine, j’ai envie de l’embêter un peu et c’est à travers ce clin d’œil que je lui fais que je lui fais comprendre. Mais pour le moment, le repas est terminé et j’en profite pour m’allonger et toucher le ventre de ma femme. « Ça va, un peu tout à l'heure quand je me suis posée pendant la sieste des filles mais pour le moment je me plains pas. » J’hoche une fois la tête alors que cette fois toute mon attention est portée sur son ventre qu’elle rend visible en ouvrant quelques boutons de la chemise. « Tu n'as pas à être désolé chéri, c'est moi qui le suis pour toi vu la journée que tu as passé. Et je doute qu'elle s'améliore après quand tu auras testé la ceinture spéciale contraction. » Mon rire se mêle au sien et je ne tarde pas pour lui répondre. « Promis je l’essaye un peu plus tard dans la soirée. » Au moins ça m’aidera à comprendre ce qu’elle ressent à chaque contraction et peut-être que ça me permettra d’éviter de réflexion ridicule comme par exemple, quand je me suis plains auprès d’elle alors qu’elle serrait un peu – beaucoup trop – fort ma main à la maternité. « Tu as eu des nouvelles de Nathan aujourd'hui ? » Allongée contre moi – à moitié sur moi – ma main passe de son ventre à son dos que je caresse tendrement, et j’hoche la tête pour commencer à répondre à sa question. « Il m’a appelé cet après-midi, il s’était disputé avec un autre enfant du foyer et avec un éducateur je crois. » Je grimace un peu. « Ça n’a pas l’air facile au foyer pour lui. J’avais envie de lui proposer de passer un moment avec nous demain après l’école. Tu en penses quoi ? » Parce qu’il ne s’agit pas du tout du genre de décision que je peux prendre seul, je préfère en parler dans un premier temps à Alex et j’appellerai Nathan dès la première heure demain matin. Mais pour le moment je laisse Alex placer ma main sur son ventre sans contester et bien heureusement puisque j’ai l’impression que son geste n’était pas anodin. Je sens notre crevette bouger un peu. Enfin, au début je ne suis pas sûr du tout de ce que je perçois. Je me redresse rapidement sans pour autant bouger ma main et de nouveau, je sens ce qui ressemble à un coup de pied. Léger, assez discret mais tout de même assez fort pour que je puisse le percevoir. « Il bouge ? J’ai pas rêvé je l’ai bien senti bouger ? » Je lui demande confirmation alors que c’est un grand sourire qui se fixe sur mes lèvres mais je n’attends pas pour autant sa réponse et son visage se baisse pour se rapprocher de son ventre. « Tu peux le refaire une deuxième fois pour papa ? » Je ne sais pas si le bébé m’entend, mais il a bougé et j’ai envie de tout faire pour le sentir une deuxième fois. Il ne me demande pas grand-chose puisque de nouveau je sens son petit pied contre ma main et je relève le regard vers ma femme, un grand sourire aux lèvres et les yeux brillants de bonheur et d’excitation. « Je t’aime. Je t’aime tellement. » Mes lèvres retrouvent celles de ma femme pour l’embrasser avec tendresse.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« Désolé Mademoiselle, mais je suis déjà marié. » Il me montre son alliance, celle que je lui ai passé au doigt il y a quelques mois, et je secoue la tête en riant face à sa remarque. « Vous me détruisez le cœur, j'avais tellement d'espoir. » Je pose ma main sur mon cœur, je lève les yeux en l'air, feignant d'être touchée par sa révélation. « Mais j'espère qu'elle prends bien soin de vous, parce qu'elle en a de la chance votre femme. » Et je pense être plutôt bien placée pour le dire puisque je suis cette femme et je sais la chance que j'ai d'avoir Caleb pour mari. J'espère réussir à prendre soin de lui, j'espère qu'il est heureux, qu'il l'est autant que je le suis parce que grâce à lui, je me suis jamais sentie aussi bien dans ma vie et c'est un sentiment qui commence à durer depuis quelques temps maintenant, je ne voudrais pas que ça change pour rien au monde. Je suis bien avec lui, je suis heureuse dans ma vie de femme, de mère aussi et si je vis si bien cette nouvelle grossesse c'est sans aucun doute grâce à lui et à la sérénité, l'amour et le bonheur qu'il apporte dans ma vie tout les jours. Certains diraient que je vis un rêve éveillé, et je ne suis pas loin d'y croire moi aussi. Tout est si beau, et lui il est si parfait que c'est légitime de se poser la question non ? « Si je ne suis pas réel je me demande bien qui est le père de tes enfants. » La légèreté de nos échanges me fait rire et tout mon visage est détendu et souriant. « L'immaculé conception tu connais ? La vierge Alex, c'est moi. » Il n'y a absolument aucun sens à mes propos, et s'il y a bien une chose que je ne suis pas c'est bien vierge. Mais, Caleb entre dans mon jeu et j'en profite pour raconter des conneries, ce dont je suis plutôt douée. « Mais, je dis pas que le père de mes enfants c'est Dieu, sinon tu pourrais être jaloux de ce monsieur après. » Je le taquine un peu sur sa jalousie qui est parfois mignonne et parfois un peu plus compliquée à gérer pour lui et pour moi, mais aujourd'hui, c'est en plaisantant que je lui en parle et que je me moque de lui en venant l'embrasser pour qu'il comprenne bien que je ne suis pas sérieuse et que j'aime vraiment ce moment avec lui. Entre légèreté, tendresse, taquinerie et surtout amour. « Apparemment il y a d’autres choses que je ferais plutôt bien. » Et c'est assez rare que Caleb mette en avant ses qualités et ce qu'il fait de bien, qu'il prends un petit air sur de lui en parlant de ce genre de chose et je n'ai pas besoin de sentir sa main qui caresse mes genoux pour comprendre à quoi il fait référence. Je le regarde, mon regard qui passe des ses yeux à ses lèvres, et j'aime son attitude, j'aime le voir ainsi avec moi. « Enfin c’est ce que ma femme me dit. » Sa précision me fait rire, parce qu'il a raison, c'est ce que je lui dis. C'est ce que je pense surtout, et je pense être plutôt bien placée pour juger de ses qualités et de ses compétences. Et s'il était pas si doué, sans doute que notre vie intime serait bien plus calme qu'elle ne l'est, mais ça serait pas totalement nous. « Ah oui ? Mais elle est pas objective elle aussi, c'est une femme mariée. Alors que moi, je peux t'assurer que ce que tu m'as montré ce soir prouve que oui tu es doué, mais je vais attendre d'en voir plus pour me prononcer. » J'ai déjà vu et il n'a plus rien à me prouver mais cette petite remarque n'est qu'une petite invitation à voir plus encore ce soir, enfin pas pour le moment parce que c'est avec un tout autre talent qu'il va me satisfaire, et si le repas a été en partie préparée par mes soins, c'est surtout la cuisine qui est maîtrisée à la perfection et qui rends le tout vraiment bon. « Le meilleur fish & chips de ma vie. » C'est de loin le meilleur aussi pour moi, mais ce n'est pas vraiment parce qu'ils étaient vraiment bon, bien que les fish & chips l'étaient vraiment. Mais, plutôt parce que ce jour en lui même, et l'un des plus beaux de ma vie. « Le meilleur jour de ma vie. » J'enchéris sur ses propos tout en souriant toujours grandement et il n'y a que lui pour me faire sourire de la sorte. Qu'avec lui que mon corps entier est détendu, que mon visage respire la joie et l'amour. De mes yeux, à ma bouche, le bonheur est visible et c'est aussi pour ça que je l'aime tant. Il me fait sourire, il me fait rire aussi et je ris en mangeant la dernière frite qu'il vient de me mettre dans la bouche. « J'aime beaucoup les frites mais quitte à ce que tu me mettes quelque chose dans la bouche je préfère que ce soit autre chose. » Je me force à essayer de rester sérieuse en lui disant ces mots, alors que j'ai envie de rire face à mes mots pleins de sous-entendus à peine cachés, mais je veux voir sa tête face à ma réaction. J'aime être avec lui, j'aime notre quotidien, j'aime pouvoir être celle que je suis, j'aime qu'il soit taquin avec moi, j'aime qu'il soit tendre aussi, je l'aime lui tout simplement et après le repas, c'est avec un moment plus câlin que nous profitons de la suite de notre soirée.
Il caresse mon ventre, comme il le fait tout les soirs, et bien qu'il soit plus câlin à cet instant, j'arrive à le faire rire en lui parlant de la ceinture spéciale contraction que j'ai acheté. « Promis je l’essaye un peu plus tard dans la soirée. » Et s'il ne voulait pas ce soir, j'aurais accepté parce qu'il a eu une longue journée et qu'on a encore un moment avant que je n'accouche mais il vient de me le promettre et Caleb est quelqu'un de parole, même si ce genre de promesse n'est pas si importante en soit. « Plus tard oui, avant qu'on dorme, comme ça si tu me fais la tête et que tu me détestes de t'avoir trouvé un cadeau aussi parfait ça ne gâchera pas notre soirée. » Un cadeau parfait, je le dis avec une certaine ironie parce que c'est plutôt un cadeau dont il se serait bien passé mais je trouve ça drôle pour ma part et comme ça il comprendra aussi ce que je ressens un peu mieux le jour de l'accouchement. Je me couche contre lui, je jette un regard sur l'écran du babyphone, les filles dorment profondément et si Caleb a la main sur mon ventre, c'est à un autre bébé (qui n'en est plus un d'ailleurs) auquel je pense et c'est vers Nathan que le discussion se tourne. On arrive à en parler beaucoup plus facilement désormais, une nouvelle preuve que notre couple se porte bien et qu'on est serein tout les deux. « Il m’a appelé cet après-midi, il s’était disputé avec un autre enfant du foyer et avec un éducateur je crois. » J'aime toujours pas le savoir en foyer, et encore moins découvrir que ça ne se passe pas très bien pour lui. Il peut être difficile parfois, il a son caractère et il vit mal d'être en foyer, mais je ne peux m'empêcher de ressentir de la tristesse en apprenant ça. « Ça n’a pas l’air facile au foyer pour lui. J’avais envie de lui proposer de passer un moment avec nous demain après l’école. Tu en penses quoi ? » Ma première réaction est de secouer la tête pour lui confirmer que je suis d'accord avec lui. Parce que, pour ce qui concerne Nathan, maintenant on se parle de tout et on se concerte, ce que j'aurais du faire il y a dix ans. Aujourd'hui, on le fait, et j'arrive à parler de Nathan sans me sentir submergée par la honte, la culpabilité ou la colère envers moi même. Du moins j'y arrive avec Caleb. « On peut aller au parc tout les cinq oui, faudrait voir avec Rebecca si c'est possible demain pour Nathan, mais oui c'est une bonne idée. » Ça fait toujours un peu bizarre de faire des sorties à cinq surtout que c'est encore très récent mais l'idée me plaît et quoique décidera Caleb, je serais avec lui. C'est frustrant aussi de devoir attendre l'accord et l'autorisation pour le voir, pour passer du temps avec lui, même si désormais nous pouvons le voir seuls, la frustration est toujours un peu là. « Je trouve ça bien qu'il t'appelle quand il y a quelque chose qui ne va pas. » J'y vois là un signe que Nathan fait confiance à Caleb et se tourne vers lui pour trouver du soutien et du réconfort et c'est une preuve que leur relation se construit bien. Je n'ai pas encore ce lien avec Nathan, loin de là, mais il ne m'a pas rejeté de sa vie, il accepte ma présence, et il a même accepté de rencontrer Lucy et Lena, et il passe de plus en plus de temps avec Caleb et avec nous. « On pourrait essayer de voir pour qu'il passe le week-end avec nous si ça se passe vraiment mal au foyer ? » Une idée que je propose comme ça, sans réfléchir, sans même savoir si Nathan en aurait envie, si ce serait possible, si l'idée est bonne pour nous, c'est juste une envie comme ça et au lieu de douter pendant de longues minutes sur le bien fondée de ma proposition, je m'en remets à Caleb pour me donner son avis.
Je suis détendue malgré le sujet de la discussion, calée contre mon mari, mon corps est relâché et je sens le bébé bouger avec un peu plus d'entrain. Je prends la main de Caleb pour la poser à l'endroit ou le bébé donne des petits coups et je lui laisse quelques secondes pour comprendre qu'il sent son futur bébé. J'espère qu'il va percevoir les petits mouvements et quand je le vois se redresser rapidement me faisant même bouger un peu de ma position si agréable, je lui souris parce que je sais qu'il a senti et qu'il a comprit. « Il bouge ? J’ai pas rêvé je l’ai bien senti bouger ? » Je secoue la tête tout en le regardant avec émotion et un grand sourire. Le voir sentir notre futur bébé pour la première fois est un moment important de la grossesse, un moment important pour lui et pour le lien avec notre crevette. « Tu peux le refaire une deuxième fois pour papa ? » Il lui parle et si ce n'est pas la première fois qu'il le fait, ce soir, la relation n'est pas à sens unique puisque les mouvements continuent et sont toujours perceptibles pour Caleb ce qui visiblement le rends réellement très heureux. Je n'en suis pas surprise et pourtant je me sens émue et chanceuse d'avoir un homme aussi investi dans la grossesse et aussi attentionné. « T'es tellement touchant bébé. » Il fait tout ce qu'il peut pour que tout se passe au mieux pour moi et pour le bébé et ce moment est juste un petit bonheur pour lui. « Je t’aime. Je t’aime tellement. » Je le vois dans ses yeux, je le sens dans son baiser aussi. Je n'en doute pas, mais pourtant c'est une déclaration qui me rends heureuse et émotive aussi. Je lui rends son baiser, une main qui caresse sa joue et l'autre qui se pose sur sa main pour la bouger un peu sur mon ventre et lui permettre de profiter encore un peu des mouvements de son bébé. Sa main sur mon ventre, je le laisse profiter de ce moment encore un peu, je le regarde un grand sourire sur les lèvres. « Ça a été ultra dur de ne pas te dire que j'avais réussi à le senti, je voulais vraiment le partager avec toi, mais je voulais te faire cette surprise et pouvoir voir ton émotion. » Je viens à mon tour déposer plusieurs baisers sur ses lèvres, tout en caressant son visage avec douceur. « Et ça valait le coup, j'aime tellement te voir comme ça. » C'est un papa gaga, un papa poule, un papa investi et je sais que tout ça compte énormément pour lui et je suis heureuse de pouvoir lui faire vivre ce genre de moments d'émotions. « Alors ma surprise te plaît ? Tu as dis que je te faisais que des cadeaux empoissonnés, celui là, ça va tu apprécies ? » Je le taquine un peu en réaction à nos échanges de sms, mais si c'est une bonne surprise, c'est surtout notre bébé qui lui fait ce cadeau, je ne suis que l'intermédiaire et surtout la spectatrice de l'émotion de mon mari qui sent pour la première fois son bébé.
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
« Vous me détruisez le cœur, j'avais tellement d'espoir. Mais j'espère qu'elle prends bien soin de vous, parce qu'elle en a de la chance votre femme. » Sa réponse me fait sourire tendrement et la légèreté de cette discussion est fortement appréciable. « Ma femme est incroyable, je suis vraiment très amoureux d’elle. » Que je lui dis en remettant un peu d’ordre dans ses cheveux, mes yeux se perdant dans les siens. Ce n’est pas faute de lui avoir dit plusieurs fois ô combien je suis fou amoureux d’elle, et aujourd’hui Alex est ma femme, la mère de mes enfants et celle pour qui je serais prêt à tout. « L'immaculé conception tu connais ? La vierge Alex, c'est moi. » Je ris de nouveau à ses mots parce qu’on ne peut pas dire que la comparaison soit vraiment correcte. Je suis certainement le mieux placé pour affirmer qu’Alex n’a absolument d’une femme vierge. « Alors premièrement, ce qu’on vient de faire prouve très clairement que tu n’es absolument pas vierge. Et puis je suis presque sûr que mon ancien voisin pourrait aussi témoigner que tu es active sexuellement depuis plusieurs années maintenant. » C’est toujours avec amusement que je lui réponds en particulier en évoquant mon voisin. Nombreuses étaient les fois où il frappait contre le mur pour nous faire comprendre de faire moins de bruit et si au début c’était quelque chose qui a pu beaucoup nous gêner, nous avons fini par en rire assez rapidement. « Mais, je dis pas que le père de mes enfants c'est Dieu, sinon tu pourrais être jaloux de ce monsieur après. » C’est tout en souriant légèrement et en levant les yeux au ciel que j’accueille sa remarque. J’ai conscience de ma forte jalousie et je sais aussi que c’est une partie de moi que ma femme ne doit pas fortement apprécier. Bien que le sourire avec lequel elle me dit tout ça et son baiser me montrent qu’elle ne m’en veut pas et qu’elle n’est pas vraiment sérieuse. « Ah oui ? Mais elle est pas objective elle aussi, c'est une femme mariée. Alors que moi, je peux t'assurer que ce que tu m'as montré ce soir prouve que oui tu es doué, mais je vais attendre d'en voir plus pour me prononcer. » Je me demande si ses paroles sont une invitation à un deuxième round, je ne serais pas contre en tout cas et c’est sans jamais quitter ses yeux que je la laisse parler à nouveau mais cette fois d’un sujet bien plus touchant que sexy : notre mariage. « Le meilleur jour de ma vie. » Notre mariage et le jour de la naissance des filles sont de loin les plus beaux jours de ma vie et c’est avec un grand sourire que je viens poser mes lèvres sur les siennes. « Tu étais magnifique cette journée. » Elle l’est tout le temps, ce soir aussi sans maquillage Alex est splendide mais cette robe blanche avait et aura toujours une signification particulière. « J'aime beaucoup les frites mais quitte à ce que tu me mettes quelque chose dans la bouche je préfère que ce soit autre chose. » « Clairement le genre de phrase qu’une femme vierge prononcerait, oui. » je lui réponds en riant. « Mais je ne dirais jamais non à ça moi en tout cas. » Elle le sait certainement mais je préfère tout de même lui apporter cette précision qui me semble très importante à souligner.
« Plus tard oui, avant qu'on dorme, comme ça si tu me fais la tête et que tu me détestes de t'avoir trouvé un cadeau aussi parfait ça ne gâchera pas notre soirée. » Je me suis engagé auprès d’elle à essayer cette ceinture simulation de contraction alors je le ferais, bien que je m’en serais bien passé ce soir. « On peut aller au parc tout les cinq oui, faudrait voir avec Rebecca si c'est possible demain pour Nathan, mais oui c'est une bonne idée. » Tous les cinq. Donc Alex Lucy Lena, Nathan et moi. Ce qui me semblait improbable il n’y a pas encore si longtemps que ça. Nathan a déjà rencontré les jumelles et ce moment c’était relativement bien passé même s’il ne reste jamais vraiment très expressif j’ai eu l’impression qu’il a apprécié cette rencontre. « Je l’appellerai demain matin. » Demain dès la première heure même et maintenant je nous vois déjà tous les cinq au par cet j’espère que sa réponse sera positive. « Je trouve ça bien qu'il t'appelle quand il y a quelque chose qui ne va pas. » J’hoche doucement la tête en laissant mes doigts glisser sur le ventre arrondi de ma femme. C’est vraiment étrange pour moi, ou plutôt je ne m’y attendais absolument pas mais pourtant c’est bien moi que Nathan a appelé pour se confier après ces deux disputes, au moins il semble me croire quand je lui dis de m’appeler n’importe quand. « On pourrait essayer de voir pour qu'il passe le week-end avec nous si ça se passe vraiment mal au foyer ? » Une proposition qui semble anodine mais pourtant quand Alex la propose elle me semble comme étant la meilleure idée du monde et je n’attends pas plus pour lui montrer comme j’aime son idée. « C’est une super idée. On pourrait le faire dormir dans la chambre d’amis ? » Bien que cette pièce va devenir la chambre de notre petite crevette mais comme pour les filles, il restera dans notre chambre les premières semaines. Notre crevette qui, d’ailleurs, commence à bouger de plus en plus et je m’en rends compte quand ma main est posée sur son ventre et que je crois percevoir quelques petits mouvements. Comme pour les filles et leurs premières agitations je suis surexcité à l’idée de pouvoir enfin commencer à créer et à ressentir mon enfant. L’émotion est visible dans mes yeux et très certainement dans mon sourire aussi qui reste collait à mes lèvres malgré le baiser que je suis en train d’échanger avec ma femme. « Ça a été ultra dur de ne pas te dire que j'avais réussi à le senti, je voulais vraiment le partager avec toi, mais je voulais te faire cette surprise et pouvoir voir ton émotion. Et ça valait le coup, j'aime tellement te voir comme ça. » Notre crevette bouge encore et moi je souris de nouveau les yeux pétillants de bonheur et de tendresse. « Alors ma surprise te plaît ? Tu as dis que je te faisais que des cadeaux empoissonnés, celui là, ça va tu apprécies ? » J’hoche avec ferveur la tête de haut en bas sans pour autant enlever ma main de son ventre dans l’espoir d’y sentir à nouveau quelque chose. « C’est incroyable, j’aime tellement pouvoir sentir notre crevette bouger. » C’est surtout la première fois et ça me permet de pouvoir essayer de créer un lien avec notre bébé. « Ça te fait pas mal ? C’est pas désagréable pour toi ? » Parce que je sais que pour les filles, quand elles bougeaient beaucoup ça en devenait vraiment inconfortable pour elle et qu’elle pouvait être vraiment soulagée quand elles se calmaient. « J’ai l’impression que la grossesse passe encore plus vite que pour les filles, pas toi ? » Certainement parce qu’il s’agit cette fois d’une grossesse simple et présentant moins de risques.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« Ma femme est incroyable, je suis vraiment très amoureux d’elle. » Je ne sais pas si sa femme est incroyable, enfin si je sais qu'elle ne l'est pas, ou plutôt que je ne le suis pas mais je sais, en revanche, que sa femme est très amoureuse elle aussi. « Je t'aime aussi bébé. » Un long et doux baiser vient appuyer mes propos, un baiser qui lui montre à quel point je l'aime et comme je suis folle amoureuse moi aussi de cet homme qui partage mon lit et ma vie. « T'es le meilleur, je sais que tu t'en rends pas compte mais tu rends ma vie incroyable. » Il rends ma vie plus belle, il met de l'amour, du bonheur et de la sérénité dans ma vie et il m'apporte plus que je ne l'aurais jamais espéré et c'est bien parce qu'il m'apporte tout ça que je suis peux être moi-même avec lui. Que je peux être plus calme, que je peux rire avec lui, que je peux me montrer telle que je suis, parce qu'il est là et que j'ai confiance en nous. Confiance en la force de notre amour, en notre couple, en lui aussi et un peu en moi grâce à lui. La discussion est légère, et l'entendre rire est une chose que j'adore réellement. « Alors premièrement, ce qu’on vient de faire prouve très clairement que tu n’es absolument pas vierge. Et puis je suis presque sûr que mon ancien voisin pourrait aussi témoigner que tu es active sexuellement depuis plusieurs années maintenant. » C'est à mon tour de rire franchement en entendant l'évocation de son ancien voisin. Je pense que je ne pourrais pas le reconnaître physiquement dans la rue, mais si je venais à l'entendre hurler, je pense que je pourrais savoir qu'il est dans les parages. « Pour ma décharge, les murs de vos appartements c'étaient du carton, on aurait vraiment du aller chez moi, on aurait pu faire tout le bruit qu'on voulait. » On peut pas dire que Caleb vivait dans un appartement très neuf et haute gamme mais ça ne m'a jamais dérangé parce que son appartement ne comptait pas. C'était celui qui vivait dedans qui avait toute mon attention et ce que l'on faisait ensemble qui me plaisait. « Mais, quand j'y pense je le plains un peu, il avait pas l'air d'avoir beaucoup de succès avec les filles et il devait être ultra frustré de t'entendre être si doué au lit. » Je me penche vers Caleb et c'est tout en venant déposer quelques baisers sur sa joue et sur sa mâchoire que je lui glisse quelques mots. « En revanche, moi je peux dire que la frustration j'ai pas connu ça souvent avec toi. » C'est un compliment un peu détournée mais très sincère que je lui fais. Il y a eu des hauts et des bas, des ratés parfois, des moments plus mémorables que d'autres, mais si aujourd'hui je suis si épanouie aussi dans notre vie de couple, c'est parce qu'il est doué. Parce qu'il me connaît aussi et qu'on sait mutuellement ce que l'autre aime ou non. Et si certains ont peur que le mariage change certaines choses, que la routine s'installe et que la passion diminue, ce n'est pas notre cas. Certains diraient qu'on est marié que depuis quelques mois, en couple depuis pas si longtemps finalement, mais la passion est toujours présente, le désir aussi et ce n'est pas le mariage qui a changé ça. « Tu étais magnifique cette journée. » Mes yeux qui se posent sur le cadre d'une photo de notre mariage, la robe était parfaite oui, mais ce que je regarde sur cette photo c'est Caleb. La photo a été prise sans qu'aucun de nous regarde l'objectif, je le regarde, il me regarde et ce que je vois surtout c'est l'amour qu'il y a dans son regard qui est perceptible même sur une photo et c'est sans doute pour ça que des centaines de photos du mariage c'est celle là que l'on a choisi de mettre dans notre chambre. C'est nous deux, rien que nous au milieu de tout les invités, mais à ce moment je me sentais dans ma bulle, enfin dans notre bulle et c'est grâce à lui. Grâce à ce regard, et à ce sourire qu'il a quand il me regarde. « J'aime tellement cette photo, si un jour je deviens amnésique, montre moi cette photo et je retomberais amoureuse de toi instantanément, quand tu me regardes comme ça, je ne peux pas te résister. » Et il le fait peut-être trop, mais je sais que c'est sa façon normale de me regarder, ce qui explique pourquoi je craque face à lui et que je deviens parfois une guimauve, mais j'aime être cette femme avec lui, j'aime être douce et amoureuse, c'est loin d'être désagréable comme sensation, bien au contraire. Et pourtant, je peux aussi être tout sauf douce et ma réflexion suivant montre comme je peux passer d'un état à un autre avec lui, en un claquement de doigt. « Clairement le genre de phrase qu’une femme vierge prononcerait, oui. » Je lève les épaules l'air innocente, me dédouanant de ce qu'il croit comprendre, même si on sait tout les deux qu'il a très bien compris ma remarque. « Mais je ne dirais jamais non à ça moi en tout cas. » Oh je le sais, et c'est bien l'un des rares moments ou Caleb cesse de tout contrôler et qu'il me laisse le contrôle sur son désir ça me plaît aussi beaucoup. « Je t'ai dis que tu aurais le droit à une surprise ce soir, c'est peut-être de ça dont je parlais. » Un petit clin d’œil et ma langue qui glisse sur mes lèvres de façon légèrement provocatrice, mais ce n'est pas pour le moment, je veux juste le séduire un peu, enfin l'exciter un peu surtout là.
L'évocation de la ceinture qui simule les contractions, calme un peu l'ambiance, mais moi je sais que ça risque d'être bien drôle, mais pour le moment, c'est plutôt un petit moment tendresse dont nous profitons tout les deux et nous en profitons pour évoquer Nathan. « Je l’appellerai demain matin. » Je sens son enthousiasme et si je suis un peu plus mesurée que lui, ou plutôt que je me projette moins, j'en ai envie aussi. Je ressens le besoin de savoir comment il va, comment ça se passe pour lui, j'ai envie de le voir, de passer du temps avec Nathan. C'est une chose que j'ai assumé face à Caleb et face à Nathan même, et même si les choses ne sont pas encore simples, loin de là, la possibilité de le voir est réelle et c'est avec l'espoir et sans réfléchir à mes mots que je parle de lui proposer de passer le week-end avec nous. « C’est une super idée. On pourrait le faire dormir dans la chambre d’amis ? » Il n'y a pas besoin de connaître énormément Caleb pour comprendre que cette proposition l'enchante beaucoup. « Il faudrait enlever les quelques trucs pour le bébé, mais oui on peut lui installer un endroit rien qu'à lui pour qu'il se sente bien ici. » Voilà que je me mets à faire des projets et que je pense à lui installer une pièce rien qu'à lui. C'est la futur chambre de notre bébé cette pièce, mais pour le moment ce bébé a déjà un endroit bien à lui et c'est mon ventre qu'il s'accapare, alors Nathan peut bien avoir la chambre d'amis pour un week-end. Ou deux. L'évocation de Nathan n'a pas perturbé notre soirée, elle n'a rien changé entre nous, aucune tension apparente, et c'est un signe d'évolution important pour nous, notre couple et notre famille. Ce qui est important aussi pour nous, ce sont les premiers mouvements du bébé et je sens Caleb ému et heureux de pouvoir le sentir pour la première fois. J'aime le regarder aussi heureux et épanoui, j'aime sentir que la grossesse le rends si bien, et j'aime voir son regard et son sourire qui laisse transparaitre tout le bonheur qu'il ressent. « C’est incroyable, j’aime tellement pouvoir sentir notre crevette bouger. » Je pourrais rester là des heures allongée sur notre lit, juste pour le laisser profiter des mouvements de notre bébé, parce que je sais comme ça compte pour lui. « Tu aimeras moins quand je te réveillerai en pleine nuit parce qu'il a décidé de faire du foot avec mes côtes. » Je le dis en plaisantant parce que pour le moment je n'en suis pas encore là. Les mouvements sont plus distincts, plus forts mais c'est encore loin d'être douloureux, c'est même agréable de le sentir en moi. « Ça te fait pas mal ? C’est pas désagréable pour toi ? » Voilà un autre aspect de mon mari que j'aime réellement. Il aime sentir le bébé bouger, mais pourtant il ne met pas longtemps à penser à moi et à s'inquiéter de ce que je ressens et de comment je me sens. Avant de lui répondre, je bouge à nouveau sa main sur mon ventre, il a de l'espace le bébé et il l'utilise bien. « Non non, t'inquiète pas pour le moment j'aime beaucoup et c'est incroyable de sentir les mouvements en moi et de pouvoir le ressentir aussi à l'extérieur. » Je pose ma main sur celle de Caleb, je joue avec son alliance et je lui souris, c'est grâce à lui, encore oui, que je suis aussi heureuse et que je peux vivre une grossesse de façon aussi épanouie. « J’ai l’impression que la grossesse passe encore plus vite que pour les filles, pas toi ? » Plus vite, je ne sais pas, mais je comprends ce qu'il veut dire, enfin je pense. « C'est bien moins stressant et fatiguant comme grossesse, ça fait du bien de pouvoir apprécier une grossesse. » Pas de frayeurs dans le premier trimestre, pas de grossesse à risque, pas de jumelles à porter, mon corps se modifie mais de façon moins spectaculaire, les hormones me rendent émotive mais bien moins que pour ma précédente grossesse. « Je suis sûre que pour toi aussi ça doit être plus agréable, je suis un peu moins chiante non ? » Je ris doucement et si les craintes liées à l'accouchement et à plein de choses liées à l'arrivée d'un bébé sont présentes, je n'ai pas de doutes sur mon rôle de mère. Je n'ai pas de doute non plus sur le fait que je vais l'aimer et ça change beaucoup de chose. « Tu penses que d'ici l'accouchement tes parents auront accepté de me pardonner ? Je voudrais que notre bébé puisse profiter de ses grands parents comme les filles. » Voilà l'une des craintes que j'ai, elle est nouvelle celle là, elle n'existait pas pour les jumelles puisque sa mère avait été présente pour moi et pour nos filles. Mais, je me doute que Caleb n'aura pas de réponse précise à me donner. « Tu penses que Nathan acceptera ce bébé ? » Voilà une autre question à laquelle il n'aura sans doute pas de réponse à me donner, mais c'est pourtant auprès de lui que je cherche des réponses. Enfin, je ne pense pas avoir besoin de réponses précises, j'ai juste besoin de lui partager ce que je ressens, dans le calme, et la sécurité de notre chambre et de ses bras. « Je veux pas qu'il se sente délaissé à l'arrivée du bébé. » Et je commence à réaliser peu à peu, qu'entre les jumelles, le bébé et les rencontres avec Nathan, notre temps risque d'être bien prit.
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
« Je t'aime aussi bébé. T'es le meilleur, je sais que tu t'en rends pas compte mais tu rends ma vie incroyable. » Si elle avait à quel point c’est réciproque, elle aussi rend ma vie incroyable, plus douce, plus tendre et plus agréable à vivre. Ce n’est pas défaut de lui avoir dit plusieurs fois mais j’espère sincèrement qu’elle me croit sur ce point-là. « Pour ma décharge, les murs de vos appartements c'étaient du carton, on aurait vraiment du aller chez moi, on aurait pu faire tout le bruit qu'on voulait. » Elle a raison, les murs qui séparaient chaque immeuble étaient extrêmement fins et on pouvait entendre facilement tout ce que les voisins faisaient alors nombreuses sont les fois où le mien s’est plaint d’Alex et surtout de son manque de discrétion lors de nos moments intimes. La réponse de ma femme me fait rire alors que je me remémore nos nombreux fous rire quand mon voisin frappait à plusieurs reprises sur le mur de ma chambre en nous criant de faire moins de bruit. « C’est toi qui squattais toujours chez moi. Et ça m’arrangeait parce que mon appart était plus proche du restaurant et de l’école que le tien. » Que je lui réponds en haussant les épaules. Alors que oui, l’appartement d’Alex était bien plus grand, spacieux, plus beau plus moderne que le mien. À croire qu’elle aimait l’idée d’un plus petit appartement afin que nous soyons obligés de rester coller l’un à l’autre (et moi aussi.) « Mais, quand j'y pense je le plains un peu, il avait pas l'air d'avoir beaucoup de succès avec les filles et il devait être ultra frustré de t'entendre être si doué au lit. » Sa réponse me fait encore une fois rire et j’apprécie la tendresse de ses baisers qu’elle vient de déposer sur ma joue et ma mâchoire. « Heureusement qu’ici les murs sont plus épais et la maison plus grande. » Parce que s’il y a bien une chose qui n’a pas changé c’est le fait que ma femme soit tout sauf discrète dans ce genre de moment. « En revanche, moi je peux dire que la frustration j'ai pas connu ça souvent avec toi. » Cette fois c’est avec un sourire sincèrement touché que j’accueille les mots de ma femme et je tourne la tête pour la regarder et mon visage se retrouve à seulement quelques centimètres du sien. « Souviens-toi de notre première fois et tu verras, toute la frustration que tu as pu ressentir ce jour-là va te revenir. » Je lui souris, je la taquine mais c’est surtout la vérité. On peut dire ce qu’on veut mais je sais que le sexe reste une partie intégrante de notre vie de couple et que sur ce point-là nous n’avons pas changé. « J'aime tellement cette photo, si un jour je deviens amnésique, montre moi cette photo et je retomberais amoureuse de toi instantanément, quand tu me regardes comme ça, je ne peux pas te résister. » Mon regard suit le sien pour se retrouver sur cette photo posée sur une table de chevet. Une des photos de notre mariage, aucun de nous qui ne regarde l’objectif tous les deux perdus dans le regard de l’autre. C’était un jour important pour nous et jamais je n’oublierai ne serait-ce qu’une minute de cette journée et après quelques secondes à regarder le cliché c’est sur ma femme que mon attention se pose. « T’es tellement belle... » Je lui glisse ces quelques mots tendrement avant de venir l’embrasser plusieurs fois dans le cou, sur la joue et puis sur les lèvres. Belle sur cette photo mais ce soir également. « Je t'ai dis que tu aurais le droit à une surprise ce soir, c'est peut-être de ça dont je parlais. » Mes yeux se baissent sur sa langue qui glisse sur ses lèvres que je regarde avec envie. Beaucoup d’envie.
« Il faudrait enlever les quelques trucs pour le bébé, mais oui on peut lui installer un endroit rien qu'à lui pour qu'il se sente bien ici. » J’acquiesce d’un signe de tête comme pour lui montrer mon approbation. Moi aussi je veux que Nathan se sente bien ici et s’il semblait avoir plus ou moins apprécié notre maison la première fois qu’il y a mis les pieds je me demande s’il acceptera de venir dormir chez nous un week-end. Ou deux ? Ou plusieurs ? Tous les week-ends ? Dès qu’il le veut ? « Pour qu’il se sente chez lui on pourrait peut-être l’accompagner acheter quelques meubles pour la chambre ? » Vous devez sûrement vous dire que j’abuse puisqu’on parle-là de seulement un ou deux week-ends mais peut-être que sans vraiment que je ne m’en rende compte j’imagine Nathan investir les lieux pour bien plus longtemps que ça. « Tu aimeras moins quand je te réveillerai en pleine nuit parce qu'il a décidé de faire du foot avec mes côtes. » Je lâche un petit rire à cette réflexion en levant les yeux vers Alex alors que depuis que j’ai senti notre crevette bouger toute mon attention est posée dessus. Mais avant tout je veux m’assurer que ces mouvements ne sont pas douloureux ou désagréables pour ma femme. « Non non, t'inquiète pas pour le moment j'aime beaucoup et c'est incroyable de sentir les mouvements en moi et de pouvoir le ressentir aussi à l'extérieur. » Je souris doucement quand je sens notre bébé bouger à nouveau et j’ai l’impression qu’il compte bien utiliser tout l’espace qu’il a, et le bonheur est réellement visible sur mon visage. « C'est bien moins stressant et fatiguant comme grossesse, ça fait du bien de pouvoir apprécier une grossesse. » Je viens déposer un léger baiser sur son ventre avant de ne lui voler un baiser. « Dis-moi si je peux faire quelque chose pour toi. » Je compte sur elle pour ça, et si elle a besoin de me réveiller un jour en pleine nuit parce que notre bébé l’empêche de dormir j’espère qu’elle le fera. « Je suis sûre que pour toi aussi ça doit être plus agréable, je suis un peu moins chiante non ? » Je lâche un long soupir tout en levant les yeux au ciel d’un air faussement agacé. « Si tu savais à quel point tu as été chiante pendant la grossesse des filles. » C’est en partie vrai oui mais je dis ça surtout pour la taquiner comme j’aime tant le faire et j’espère que les hormones ne feront pas qu’elle se vexera. « Tu penses que d'ici l'accouchement tes parents auront accepté de me pardonner ? Je voudrais que notre bébé puisse profiter de ses grands parents comme les filles. » Voilà une question à laquelle je ne m’attendais pas et qui me fait perdre presque instantanément mon sourire. J’ôte ma main de son ventre pour m’asseoir autrement sur le lit ; le dos contre la tête de lit et j’hausse les épaules. « Je sais pas… Je me dis que pour qu’ils te pardonnent il faudrait peut-être que vous ayez une conversation. » Chose qu’ils n’ont jamais fait depuis que mes parents ont appris pour leur premier petit-fils de dix ans, et ce n’est en rien la faute de ma femme puisque ce sont eux qui ont refusé de la voir. « Tu penses que Nathan acceptera ce bébé ? » Là pour le coup je me contente de lever les épaules parce que je ne peux pas le savoir, il semble avoir accepté ses sœurs alors pourquoi pas la crevette ? « Je veux pas qu'il se sente délaissé à l'arrivée du bébé. » Là-dessus, on est d’accord. « On va tout faire pour qu’il ne puisse pas se sentir délaissé. Continuer à le voir à chaque fois qu’il le demande, à l’inviter à la maison s’il le veut. Ça sera à nous de lui montrer que la naissance de la crevette ne change rien et qu’on veut toujours être là pour lui et qu’on ne compte pas le lâcher. » Ça risquera d’être fatiguant pour nous mais pour Nathan je suis prêt à tout ça. « Ça va aller mon amour, j’y crois. » Ma main qui se pose sur la sienne je m’approche doucement d’elle pour embrasse avec tendresse et douceur ma femme, j’essaie de me montrer présent pour elle j’essaie de lui montrer que j’y crois en espérant pouvoir la rassurer un peu.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« C’est toi qui squattais toujours chez moi. Et ça m’arrangeait parce que mon appart était plus proche du restaurant et de l’école que le tien. » C'est en effet l'une des raisons qui ont fait que son appart est vite devenu l'endroit ou nous avons passé le plus de temps ensemble. Mais pas la seule raison. J'aimais être chez lui, c'était certes bien plus petit et je ne pouvais pas trouver de la place pour toutes mes chaussures, mais c'était notre cocon, notre petite bulle, l'endroit ou grâce à lui je me sentais en sécurité, et ou je pouvais être moi. J'ai toujours vécu dans des endroits luxueux, mais je n'avais jamais connu les endroits dans lesquels l'amour et la tendresse se ressentaient, et dans son appartement, je ressentais tout ça. Je n'aurais sans doute jamais pu vivre sur le long terme dans un si petit appartement, mais pour être avec lui, j'avais trouvé mes marques et le plaisir à vivre chez lui. J'y repense avec une certaine émotion d'ailleurs, nos moments passés chez lui rien que nous, toutes nos premières fois, nos premières déclarations, vécues dans son appartement j'y repense en sourire sincère sur les lèvres. Rien ne fut vraiment simple, tout était intense, mais surtout tout me semble aujourd'hui si beau et pourtant la discussion que nous avons ne porte pas sur la beauté de nos moments passés chez lui. « Heureusement qu’ici les murs sont plus épais et la maison plus grande. » Je ris à sa remarque qui pourtant n'est pas vraiment une blague. « Heureusement, ce serait dommage qu'on réveille les filles à chaque fois. » Dommage et légèrement frustrant surtout, alors que globalement, je suis plutôt une femme comblée dans ce domaine grâce à lui. L'ancien voisin de Caleb peut en témoigner, et si aujourd'hui personne n'est un témoin involontaire de nos ébats, je peux témoigner du plaisir que je prends dans notre intimité. « Souviens-toi de notre première fois et tu verras, toute la frustration que tu as pu ressentir ce jour-là va te revenir. » En voilà un sujet avec lequel il n'a pas toujours été en mesure de rire Caleb. Et, qu'il en rigole aujourd'hui, prouve bien qu'il est à l'aise avec moi, et bien plus serein et en confiance sur ce domaine qu'il y a plus de 10 ans. « Je crois que j'ai même pas eu le temps d'être frustrée tant ça a été vite. » Je le taquine à mon tour, mais pourtant si je prétends l'inverse, je le sais, et il le sait sans doute, que j'ai été frustrée ce soir là. Et bien gênée aussi, même si ma gêne n'était rien en comparaison à la sienne. Notre première fois n'a pas été mémorable, ou du moins pas dans le bon sens, mais depuis, on peut dire que l'on s'est bien rattrapé et que l'on a apprit, découvert et tenté de nombreuses choses, pour notre plus grand plaisir à tout les deux. Et si sexuellement du chemin on en a fait, c'est aussi le cas dans notre vie. Mariés, parents de deux magnifiques petites filles, futur parent d'une crevette dont le sexe reste un mystère, et si des gens ont pu douter de notre amour et de notre couple, aujourd'hui, on prouve au monde que notre passé et nos différences ne sont plus des obstacles. Notre mariage a été célébré devant sa famille, et notre amour est visible sur les photos de ce jour inoubliable. Je ne doute plus, je me moque désormais de ce que les autres peuvent penser, et c'est au bonheur que je ressens quand je suis avec lui que je veux penser. Au bonheur et à l'amour qu'il réussit à me faire ressentir encore aujourd'hui en venant poser ses lèvres sur les miennes. A cette émotion qu'il fait naître en moi quand il me glisse ces quelques mots. « T’es tellement belle... » Aux frissons que je ressens quand ses lèvres se posent sur ma peau. Je suis amoureuse, toujours aussi sensible et réceptive face aux charmes de mon mari, et je crois que c'est aussi une belle preuve de la force de notre couple. « J'aime tellement ton corps et tes lèvres. » Son corps dont je profite actuellement en laissant mes mains caresser son torse et ses épaules, et ses lèvres qui sont sur moi, dans mon cou, sur mes joues, sur mes lèvres aussi.
Je me sens heureuse, je me sens sereine avec lui, et la façon dont nous parlons de Nathan le prouve un peu. « Pour qu’il se sente chez lui on pourrait peut-être l’accompagner acheter quelques meubles pour la chambre ? » Je veux que Nathan se sente bien, mais je me demande si l'idée de Caleb n'est pas un peu prématurée ? Il a été celui qui m'a calmé quand j'ai voulu lui acheter pleins de trucs alors qu'il était encore à l’hôpital. Aujourd'hui, il propose presque de lui installer une chambre chez nous et c'est à mon tour de calmer un peu ses ardeurs. Pas de façon dure, mais plutôt posée et réfléchie. « On pourrait lui acheter un lit, mais tu penses pas qu'il va prendre peur si on lui propose d'acheter des trucs pour une chambre chez nous ? » Est-ce qu'il voudrait venir chez nous pour un week-end ? Pour plusieurs week-ends ? Est-ce qu'il a envie d'avoir une chambre ici ? Parce que c'est bien ce dont Caleb est en train de parler non ? Installer une chambre, sa chambre ici. J'ai souvent eu peur de cette réalité, de ces questionnements autour de Nathan et de son avenir. J'ai eu peur que cela nous sépare Caleb et moi, pour des raisons sans doute peu raisonnable, mais aujourd'hui, je n'ai plus peur. Du moins, plus vraiment. Et, je crois même que le retour de Nathan, nous a rapproché Caleb et moi. Rien n'est vraiment simple encore, mais les choses avancent, et nos discussions à son sujet sont plus posées, plus calmes et c'est toujours l'un contre l'autre que nous arrivons à en parler. Il n'y a plus de distances entre nous et c'est peut-être aussi parce que j'ai compris qu'il avait accepté mon passé et qu'il ne me quitterait pas pour ça, que je me sens plus à même d'en parler avec lui. Aussi, parce que nous voulons la même chose aussi peut-être ?
Il y a une autre chose qui nous rapproche, aussi bien sentimentalement que physiquement, et c'est la grossesse. Les premiers mouvements de notre crevette, et pour ce bébé, les questions ne se posent pas. Il sera avec nous, il sera chez lui, et il sera aimé. Il suffit de voir à quel point le simple fait de pouvoir le sentir, rends Caleb si heureux et ému. Je me sens si chanceuse d'avoir un mari aussi attentionné, aussi présent, aussi investi que ce soit dans l'éducation de nos enfants que dans la grossesse. C'est un petit cadeau que je lui fais, enfin que le bébé lui fait en se faisant remarquer, mais je suis heureuse de voir qu'il est déjà gaga de notre futur bébé. « Dis-moi si je peux faire quelque chose pour toi. » Gaga mais tout de même attentif à ce que je peux ressentir, même si lui il adore ce moment, il pense à moi. Quand je dis que c'est le meilleur, je ne mens pas. Il n'y a que lui pour ne pas s'en rendre compte. « J'ai bien deux, trois idées en tête là mais je ne veux pas que notre futur bébé puisse entendre ça, il est trop jeune pour que son esprit soit déjà corrompu par de telles pensées. » Je sais qu'il ne parlait pas de ça, mais c'était bien trop tentant pour ne pas lui répondre avec une petite allusion de ce genre. « Tu en fais déjà beaucoup chéri, et tu me connais, si j'ai besoin de quelque chose, tu seras le premier à en entendre parler. » Je peux être chiante, je le sais. Je le suis encore plus enceinte, quand les hormones décident de me malmener, que ce soit par mes émotions incontrôlables ou par des envies toutes plus ou moins loufoques, Caleb est toujours le premier à le savoir, et à le subir aussi. « Si tu savais à quel point tu as été chiante pendant la grossesse des filles. » Je sais qu'il a raison, et qu'il le dit pour me taquiner et ma main vient le pousser doucement alors que je plisse le nez et fronce les sourcils pour lui répondre. « J'ai tout fait pour te dissuader de vouloir d'autres enfants mais visiblement j'ai pas été assez chiante. » Il m'a connu pendant la grossesse des jumelles, c'était une cata parfois et pourtant il a voulu me refaire un enfant, j'en déduis que je n'ai pas du le traumatiser même si je sais que la vie à mes côtés n'a pas été de tout repos pour lui.
Elle ne l'est d'ailleurs pas vraiment encore puisqu'il y a pas si longtemps, il a été confronté à la colère de ses parents à cause de moi et de mes choix. Il subit les conséquences de mes erreurs, encore et encore, mais il reste là à mes côtés, à me défendre malgré mes tords qui sont nombreux. J'ose aborder un autre sujet peu évident, et cette fois, je sens qu'il change d'attitude et je sais à quel point cette situation est compliquée pour lui. Ses parents qui ne veulent plus me voir, à juste titre, je sais que pour lui pour qui la famille compte plus que tout, c'est une situation crève cœur. « Je sais pas… Je me dis que pour qu’ils te pardonnent il faudrait peut-être que vous ayez une conversation. » Je le regarde lui assit, moi toujours allongée sur le lit, et si ma main n'a pas quitté mon ventre, l'autre vient se poser sur sa cuisse en guise de soutien. Je voudrais le soulager de cette tristesse là, je ne peux pas le faire seule, mais je voudrais qu'il puisse se décharger de cette histoire et pour lui je suis prête à faire face à la colère, aux reproches de ses parents et même à ma propre honte pour que les choses s'arrangent enfin. « Tu penses que je dois aller à Warwick pour leur parler en tête à tête ? Si ça peut aider, je suis prête à le faire, je sais que c'est une situation difficile pour toi et je ferai ce qu'il faut pour tenter de rendre les choses moins compliquées pour les filles, pour ce bébé et pour toi. » Je sais que ma relation avec eux ne sera plus jamais comme avant, que cette complicité que j'avais réussi à construire avec sa mère, n'existera plus, mais pour Caleb et pour nos enfants, je veux tenter de sauver ce qu'il peut être sauvé parce qu'ils ont besoin de la famille Anderson et qu'ils ne méritent pas d'en être privé à cause de moi. J'ai déjà privé Nathan d'une famille, je crois que c'est déjà pas mal non ? Et si je m'inquiète de savoir si notre futur bébé va être accepté par la famille Anderson, je me pose aussi la question de savoir si Nathan va accepter ce futur bébé. Lui qui aura tout ce que Nathan n'a pas eu et je ne veux pas que cette situation rende Nathan malheureux ou qu'il se sente à nouveau rejeté. « On va tout faire pour qu’il ne puisse pas se sentir délaissé. Continuer à le voir à chaque fois qu’il le demande, à l’inviter à la maison s’il le veut. Ça sera à nous de lui montrer que la naissance de la crevette ne change rien et qu’on veut toujours être là pour lui et qu’on ne compte pas le lâcher. » Pourtant les choses vont changer. Un bébé va arriver et il va nous prendre du temps, de l'énergie, et de l'attention que l'on ne pourra pas consacrer à Nathan, ou à Lucy ou à Lena. Est-ce que tout ça est gérable ? Est-ce que ce n'est pas trop d'un coup ? Est-ce que Nathan va réussir à comprendre que ce bébé est aimé alors que lui n'a pas eu cette chance ? C'est autant de questions que je me pose encore et Caleb doit sentir que je ne suis pas à 100% rassurée puisqu'il me parle à nouveau. « Ça va aller mon amour, j’y crois. » Il a les mots juste Caleb, ou peut-être que c'est seulement ce que j'avais besoin d'entendre. D'entendre qu'il y croit réellement, qu'il sait qu'on en est capable et qu'on va gérer ensemble. J'ai confiance en lui, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus qu'en moi même. Et j'ai confiance en nous désormais, ce lien, cet amour, cette connexion qui nous lie et nous rends plus fort, alors s'il pense que ça va aller, alors ça va aller. Il semble déjà savoir comment faire en sorte que Nathan ne souffre pas de l'arrivée de ce bébé, il semble déterminé à faire en sorte que tout le monde trouve sa place dans cette dynamique étrange et inédite. « Tout à l'heure, tu as dis que tu voudrais qu'il se sente chez lui, tu voudrais qu'il vive ici ? » Et peut-être que finalement, c'est ici que se trouve une des solutions pour que Nathan ne se sente pas rejeté ? J'en sais trop rien, mais Caleb a dit qu'il fallait qu'on prouve à Nathan qu'on voulait toujours être là pour lui et en lui faisant une place chez nous, dans notre famille et dans notre vie, ce serait la meilleure preuve qu'on ne compte plus le laisser non ?
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
« Heureusement, ce serait dommage qu'on réveille les filles à chaque fois. » Leur sommeil peut être encore en dent de scie par moment alors oui, heureusement que les murs de notre maison sont plus épais que ceux de mon tout premier appartement (en même temps, faire pire serait compliqué.) « Je crois que j'ai même pas eu le temps d'être frustrée tant ça a été vite. » Avoir du second degré sur ma première performance sexuelle avec Alex et pouvoir en rire n’a clairement pas toujours été le cas. Je sais que ce n’est pas un des meilleurs souvenirs entre nous et ça, par ma faute. Mais sa remarque me fait grimacer et ma main vient se poser sur mon cœur, accompagnant ce geste d’un simple mot « ouch. » Non, je ne suis pas vraiment vexé mais je sais qu’à l’époque j’aurais pu l’être. « J'aime tellement ton corps et tes lèvres. » Un doux sourire s’étire sur mes lèvres alors que ses doigts qui profitent de mon torse me font frissonner je souris encore plus que ses lèvres se posent un peu partout sur mon visage et mon visage se tourne face au sien pour l’embrasser plusieurs fois rapidement sur les lèvres.
Alex propose une idée qui me plait beaucoup : demander à Nathan s’il voudrait venir passer un week-end chez nous et si pour le moment j’ai réussi à me montrer assez prudent et mesuré ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Plus j’ai pu passer du temps avec Nathan, plus je le connais et plus j’ai du mal à cacher mon excitation et mon bonheur à l’idée de pouvoir créer toujours un peu plus de lien avec lui et partager des moments avec lui. « On pourrait lui acheter un lit, mais tu penses pas qu'il va prendre peur si on lui propose d'acheter des trucs pour une chambre chez nous ? » Voilà une chose à laquelle je n’avais pas pensé. Je plisse les yeux en me pinçant les lèvres en essayant d’imaginer ce qu’un orphelin de dix ans pourrait ressentir si ses parents biologiques venaient à lui proposer d’acheter des meubles pour prendre possession d’une pièce de notre maison. Difficile à savoir, mais Alex a raison, Nathan va sûrement prendre peur et comme à mon habitude je pense que je suis en train de brûler plusieurs étapes d’un coup. « T’as raison, c’était pas une bonne idée. Oublie ce que j’ai dit. » Que je lui réponds tout en balayant ma réflexion d’un geste rapide de la main. Je me suis emballé comme trop souvent mais au sujet de Nathan c’est presque une première. C’est finalement sur notre crevette et sur les besoins de ma femme que je préfère me concentrer, un sujet de conversation bien moins angoissant et stressant que l’avenir de Nathan chez nous. « J'ai bien deux, trois idées en tête là mais je ne veux pas que notre futur bébé puisse entendre ça, il est trop jeune pour que son esprit soit déjà corrompu par de telles pensées. » Je rigole franchement en entendant sa réponse à laquelle je ne m’attendais pas. « Vas-y écarte les cuisses, je peux le faire ça me dérange pas. » Une réponse que je lui donne en riant toujours un peu en venant embrasser son cou laissant ma main caresser avec tendresse ses cuisses et l’intérieur de celles-ci. Je pense avoir compris au moins une de ses deux ou trois idées qu’elle avait en tête et même si je sais qu’elle me disait ça pour rire, je pourrais presque la prendre au sérieux. « Tu sais s’il peut vraiment tout entendre de là où il est, je pense que son esprit a déjà été sali depuis bien longtemps. » Il y a à peine une heure déjà, et à de nombreuses reprises également. « Tu en fais déjà beaucoup chéri, et tu me connais, si j'ai besoin de quelque chose, tu seras le premier à en entendre parler. » Encore une réponse de sa part qui me fait doucement rire. Alex parle beaucoup, elle a toujours quelque chose à dire et si d’une manière générale j’aime beaucoup l’écouter s’exprimer sur divers sujets je sais qu’à certains moments son débit de parole peut être difficile à encaisser pour moi. « J'ai tout fait pour te dissuader de vouloir d'autres enfants mais visiblement j'ai pas été assez chiante. » J’ai l’impression d’être un adolescent qui découvre l’amour à chaque fois qu’il entend sa petite-amie parler et c’est à l’aide du bout de mes doigts que je caresse son ventre. « Mon désir d’avoir quatre enfants est beaucoup trop fort. » Je sais qu’elle va sûrement encore une fois contester les quatre enfants et c’est même pour la voir se plaindre et râler que j’ai spécialement apporté cette précision.
S’il y a bien un sujet qui me fait perdre mon sourire et alourdir mon cœur pourtant si léger ce soir ; c’est évoquer mes parents. Leur colère est normale, je ne leur reproche même pas de m’en vouloir ou d’avoir de grosses rancunes envers Alex, mais ça me fait beaucoup de mal. « Tu penses que je dois aller à Warwick pour leur parler en tête à tête ? Si ça peut aider, je suis prête à le faire, je sais que c'est une situation difficile pour toi et je ferai ce qu'il faut pour tenter de rendre les choses moins compliquées pour les filles, pour ce bébé et pour toi. » Après tout ce ne sont que des suppositions, je ne peux pas lui garantir que la solution miracle aux tensions présentes avec mes parents se trouve dans une conversation mais il me semble tout de même logique que si Alex souhaite apaiser cette tension, une discussion avec ses beaux-parents me semble plus qu’indispensable. « Je pense, oui. Je sais que tu n’auras pas de vraies réponses à toutes leurs questions mais une situation ne peut pas s’arranger sans communiquer. » Même si je sais que cette discussion risque d’être compliquée pour ma femme. « Mais je veux être avec toi, je ne te laisserais pas faire ça toute seule. » Aussi parce que je sais que les propos de ma mère pourraient potentiellement la blesser et je veux être là pour l’embrasser, la prendre dans mes bras ou sécher ses larmes en cas de besoin. « Tout à l'heure, tu as dis que tu voudrais qu'il se sente chez lui, tu voudrais qu'il vive ici ? » Bien sûr que j’aimerais que Nathan puisse venir vivre avec nous, et je me dis même que ça serait tellement plus simple pour rattraper tout le temps perdu ces dix premières années de sa vie. Sauf que je doute que Nathan soit du même avis, m’appeler ou passer quelques moments avec lui ne semble plus le déranger au contraire mais venir vivre avec nous c’est une autre histoire. « Tu penses que ça serait possible ? » Je commence par lui demander. Est-ce que légalement parlant nous pourrions permettre à Nathan de venir vivre chez nous ? Je n’en sais rien même si j’aimerais beaucoup que la réponse aille en notre faveur. « J’aimerais beaucoup oui mais avant de parler de ça je pense qu’il vaut mieux attendre de voir comment se passeront les week-ends qu’il passera ici. » Et aussi s’il accepte de passer la fin de semaine avec nous.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
Je sens que mon interrogation au sujet de Nathan et de l'achat de meuble pour une potentielle chambre ici refroidit les ardeurs de Caleb. Il ne voulait même pas se projeter sur une seconde rencontre il y a quelques semaines, par peur d'être déçu, par peur d'aller trop vite. Mais, aujourd'hui, je sais qu'après l'avoir vu plusieurs fois, il veut que Nathan fasse partie de sa vie et il sûrement qu'il n'envisage plus les choses autrement. Sauf, que Caleb a tendance à brûler certaines étapes parfois, et j'en sais quelque chose. Mais c'est aussi une chose que j'aime chez lui. La passion qu'il met dans ce qu'il aime, ou pour les gens qu'il aime. Et je sais qu'il aime déjà Nathan. « T’as raison, c’était pas une bonne idée. Oublie ce que j’ai dit. » Je secoue la tête de gauche à droite légèrement, et je tente de lui sourire un peu comme pour le rassurer. « Non, c'est pas une mauvaise idée, mais c'est mieux qu'on y aille étapes par étapes. » Pour ne pas faire peur à Nathan, pour ne pas être déçu non plus si les choses ne vont pas comme il l'espère. Il fait partie de notre vie, pas comme Caleb le voudrait je le sais, mais il est entré dans nos vies et je sais qu'il n'est pas prêt dans ressortir désormais. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve mais je sais que Caleb et Nathan se sont rencontrés, ils se sont trouvés et je sais qu'ils ont besoin l'un de l'autre. Nathan a besoin de son père, et je sais que Caleb a besoin de Nathan pour se sentir pleinement heureux désormais. Et, je sais aussi qu'il va tout faire pour que les choses se passent bien pour tout le monde, puisque l'on parle de Caleb là.
Il pense aux besoins et aux bonheurs des autres avec lui. Il pense à moi avant de penser à lui. Il est au petit soin avec moi alors que je porte notre futur enfant et si habituellement il est déjà très attentionné, il le devient encore un peu plus quand je suis enceinte. Il est tellement attentif et prêt à me rendre la vie plus douce, plus agréable qu'il n'hésite pas une seconde à me prendre aux mots quand je parle de deux trois idées qu'il pourrait me faire. Deux, trois idées qu'il a bien comprit et je l'entends rire à ma remarque, sauf qu'il ne fait pas que rire. « Vas-y écarte les cuisses, je peux le faire ça me dérange pas. » Et cette fois, c'est à mon tour de rire bruyamment devant sa réponse si inattendue. Et ce qui ne l'était pas non plus, c'est qu'il n'a pas répondu que pour me faire rire, il me montre qu'il est prêt à mettre en pratique les deux, trois idées que j'ai sous entendues, pour me faire plaisir. Mon rire s'arrête bien vite alors que je le regarde descendre sa main pour caresser mes cuisses et plus encore. Je me mords la lèvre. Il m'a pourtant déjà comblée avant le repas, mais ses baisers, et sa main qui caresse mon corps, me font vite comprendre que l'envie est toujours là. Réveillée en quelques caresses et baisers de sa part. Mes mains qui se glissent dans ses bouclettes alors que sa tête est dans mon cou pour embrasser cette partie de mon corps, j'oublie la douceur, la tendresse et l'émotion des dernières minutes pour profiter de ce moment qu'il est prêt à m'offrir. « Faut pas me le demander deux fois chéri. » D'écarter mes cuisses pour lui laisser tout l'accès à cette partie de mon corps dont il connaît les moindres recoins. « Tu sais s’il peut vraiment tout entendre de là où il est, je pense que son esprit a déjà été sali depuis bien longtemps. » J'ai même oublié qu'il y a quelques minutes, c'était à notre bébé qu'on pensait, c'était sur lui qu'était l'attention, parce que là je veux que toute l'attention de Caleb se porte sur moi et sur une partie de mon corps en particulier. « Arrête de parler de salir l'esprit de notre enfant, tu vas me bloquer, arrête de parler tout court d'ailleurs, ta bouche sera bien plus utile pour autre chose. » C'est en riant que je lui dis ça, un rire mi amusé, mi excité aussi. Il est prêt à m'offrir un moment auquel je n'avais pas pensé sérieusement et qui pourtant devient très vite sérieux et dont je compte bien profiter, parce que j'aurais tord de me priver d'avoir un mari qui est prêt à me faire du bien, à me donner du plaisir. Et du plaisir il m'en donne beaucoup, encore et il me faut plusieurs minutes pour retrouver un souffle presque normal. « Tu parles pas beaucoup, mais je dois dire que c'est pas plus mal, au moins ta langue est pas trop fatiguée et je peux en profiter. » Un moyen détourner pour lui annoncer qu'il est doué, ou que j'aime énormément ce qu'il vient de me donner. Je crois que c'est peut-être aussi une partie de la grossesse que j'aime bien finalement. Les hormones qui booste ma libido, mais aussi et surtout, Caleb qui est encore plus attentionné, disponible et prêt à se plier en quatre pour moi. Littéralement. « Mon désir d’avoir quatre enfants est beaucoup trop fort. » Je lève les yeux en l'air en soupirant bruyamment. « Tu es têtu parfois. J'ai même pas encore accouché de celui là. » Je l'aime beaucoup celui-là et j'exagère volontairement mes propos juste pour le plaisir de protester et de ronchonner. « Et, c'est pas avec une gâterie que tu vas me convaincre de te faire quatre enfants mon chou, va en falloir plus, beaucoup plus. » Cette fois c'est en souriant que je lui glisse cette phrase et en venant déposer un long et passionné baiser. Non pas pour lui dire que je suis d'accord pour un quatrième (techniquement cinquième même) mais pour le remercier d'être avec moi, d'être là, de me rendre heureuse et de faire de ma vie un doux rêve.
Tout n'est pourtant pas simple, les hauts nous en avons beaucoup, quelques bas encore aussi. Des coups durs, des épreuves, et si le retour de Nathan a apporté des réponses dans la vie de Caleb, ça a aussi apporté son lot de problèmes. Pas du à Nathan, mais plutôt au fait que mon secret n'en est plus un et mes erreurs ont été révélé aux parents Anderson, qui en plus de m'en vouloir, se sont fâchés avec leur fils et je sais que pour Caleb cette situation est très compliquée à gérer. Je voudrais pouvoir tout arranger, je le voudrais vraiment, mais ce n'est pas si simple. « Je pense, oui. Je sais que tu n’auras pas de vraies réponses à toutes leurs questions mais une situation ne peut pas s’arranger sans communiquer. » La communication, voilà les prémices d'une solution. C'est avec Caleb que j'ai appris l'importance de parler, et de le faire sans attendre, sans s'énerver aussi. Parler, je le fais beaucoup. Mais, parfois les choses importantes j'ai eu tendance à les garder pour moi. Une grossesse cachée, un départ qui s'est fait en silence et sans explication, un problème d'alcool que j'ai gardé pour moi, la communication n'a jamais été une vraie force chez moi mais il a raison. « Mais je veux être avec toi, je ne te laisserais pas faire ça toute seule. » Je le regarde, je prends sa main dans la mienne pour jouer avec sa bague, et je sais que si je dois faire face à ses parents, sa main je risque d'en avoir besoin, et de lui surtout. Mais il a déjà prit ma défense face à eux et je sais que ça n'a pas du arranger sa situation. « Je sais que tu veux me protéger mais je ne veux pas que ça créé de nouvelles tensions entre vous. Je peux le faire, tu as déjà assez payé mes erreurs. » Je sais qu'avec lui à mes côtés je me sentirais mieux mais ce n'est pas à moi je pense parce qu'il hors de question qu'il se retrouve à nouveau à devoir tenir tête à sa mère pour me défendre. « J’enverrai un message à ta mère demain déjà et on pourra rediscuter des détails si elle accepte de me voir, pour le moment que tu sois avec moi ou non, elle ne veut pas me voir donc la question ne se pose pas. » Parce que je sais qu'il ne me laissera pas faire la route seule, je sais aussi qu'il ne laissera pas sa mère m'attaquer verbalement sans essayer de me défendre ou me protéger, et si je l'aime énormément pour ça, je veux améliorer la situation avec ses parents, pas la rendre encore plus compliquée pour lui, et je ne veux pas non plus que cette situation vienne à créer une tension entre nous, alors avant de décider si oui ou non il sera avec moi pour faire face à ses parents, je préfère revenir sur un autre sujet. Et je l'interroge sur des propos qu'il a tenu il y a quelques minutes de ça, quand on évoquait la possibilité que Nathan vienne passer un week-end chez nous. « Tu penses que ça serait possible ? » Je lève les épaules, je n'en ai vraiment aucune idée. Je ne sais pas si c'est possible, je ne sais pas si c'est impossible, je n'en sais rien et c'est peut-être l'une des premières choses que l'on devrait se demander avant de commencer à explorer nos envies non ? « J’aimerais beaucoup oui mais avant de parler de ça je pense qu’il vaut mieux attendre de voir comment se passeront les week-ends qu’il passera ici. » Pourtant Caleb ne semble pas avoir la même approche que moi. « Je sais pas du tout si c'est possible, mais je peux contacter un avocat pour voir avec lui les options. » Je ne sais pas si notre situation a un jour été prévue par des textes de loi, mais je me dis qu'un avocat devrait avoir les réponses à nos questions et nous donner les options dont on dispose non ? « Parce que si les week-ends se passent bien, qu'il se plaît ici, et que derrière on ne peut rien lui offrir, ça sera trop dur pour lui et pour toi. » Pour moi aussi sans aucun doute, mais j'apprends à éviter de me plaindre quand il s'agit de Nathan, parce que tout est de ma faute alors je n'ai pas le droit de dire que cette situation peut aussi me faire souffrir. J'ai fais un choix et aujourd'hui, Caleb et Nathan essayent comme ils le peuvent de créer un lien dont je leur ai privé et si Caleb ne sait pas si son propre fils peut venir habiter avec lui, c'est bien parce qu'il y a plus de dix ans, j'ai fais un choix. Un choix que je regrette mais les regrets ne changeront rien. Les remords non plus d'ailleurs. Pas plus que les pensées qui me viennent et qui me font me demander ce qu'aurait été notre vie si j'avais fais un choix différents. Je me redresse pour venir poser à mon tour m'asseoir dans notre lit et c'est contre lui que je viens m'installer. Les images d'une vie différente en tête, je sais que ce n'est pas une solution, je sais que ça n'arrangera en rien notre situation mais j'imagine Nathan avec nous. Je le peux maintenant puisqu'il a un visage, il a même une personnalité, un caractère, il est réel tout simplement. « Tu t'es déjà imaginé ce que serait ta vie si on avait élevé Nathan ensemble ? » Tellement de choses auraient été différentes, tellement de belles choses que nous avons n'existeraient pas aujourd'hui. Il y a nos filles déjà, et pour rien au monde je ne pourrais imaginer ma vie sans elle. Il y a son restaurant, le rêve de sa vie. Mais il a aussi beaucoup de choses que nous n'aurions pas eu à vivre lui et moi. Et je me demande vraiment s'il a déjà pensé à ce qu'aurait été notre vie s'il y a dix ans, j'avais laissé une chance à notre histoire et à Nathan.
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
Non, c'est pas une mauvaise idée, mais c'est mieux qu'on y aille étapes par étapes. » Y aller étape par étape, elle a raison, ce n'est pourtant pas quelque chose qui me semble compliqué sauf que j'ai le défaut de toujours vouloir aller trop vite et trop loin. J'ai tendance à m'emballer et à tout le temps oublier des étapes quand quelque chose me fait envie et autant dire que je fais bien souvent confiance à ma femme pour me remettre sur le droit chemin lorsque cela arrive, et c'est ce qu'elle fait aujourd'hui sans même que je ne lui demande. Je hoche simplement la tête, n'attendant rien de plus set essayant tant bien que mal de retenir à d'imprimer son conseil : ne pas brûler des étapes et y aller doucement. Que ce soit pour Nathan mais aussi pour nous.Je m'attache vite et je pense qu'avec l'arrivée de Nathan dans notre vie le montre aisément. « Faut pas me le demander deux fois chéri. » Sa réponse me fait presque rire autant qu'elle ne m'excite. Elle me dit qu'il y a bien deux ou trois choses que je pourrais faire pour elle, sur le ton de l'humour mais aussi tout en étant finalement assez sérieux je lui propose d'écarter les cuisses pour lui donner ce qu'elle avait en tête et voilà où nous en sommes. Les choses dérapent toujours bien trop vite entre nous et c'est sans aucun doute une des choses que j'aime le plus dans notre couple. « Arrête de parler de salir l'esprit de notre enfant, tu vas me bloquer, arrête de parler tout court d'ailleurs, ta bouche sera bien plus utile pour autre chose. » Pourtant la bloquer c'est très clairement bien loin de mes pensées, au contraire et autant dire que la fin de sa phrase m'amuse beaucoup. Et c'est cette fois avec elle que je m'amuse un peu en me mordant la lèvre inférieure tout en la regardant. Je sais que ce simple geste peut facilement l'exciter, elle me l'a déjà dit à de nombreuses reprises et puisque lui donner encore un peu envie de moi fait parti de mes plans je ne me prive pas et je finis par lui donner ce qu'elle m'a demandé. Bien qu'elle ne me l'ai pas réellement demandé ou du moins pas de manière directe. Je savais qu'elle n'était pas sérieuse en sous-entendant que les deux trois autres petites choses que je pouvais faire pour elle étaient d'ordre sexuel mais je la connais assez pour savoir qu'elle en avait tout de même envie. Et ça tombe bien puisque moi aussi. « Tu parles pas beaucoup, mais je dois dire que c'est pas plus mal, au moins ta langue est pas trop fatiguée et je peux en profiter. » Je remonte le long de son corps tout en étouffant un rire contre sa peau. « De toute manière je n'aime pas vraiment parler, je préfère utiliser ma langue pour tout autre chose. » Je pense que de toute manière, ça elle le sait et je viens encore une de lui montrer. Son plaisir passe avant tout pour moi et je sais qu'avec la grossesse, ses hormones et sa libido peuvent quelque fois être incontrôlables pour elle – ce qui peut assez souvent m'amuser. – « Tu es têtu parfois. J'ai même pas encore accouché de celui là. Et, c'est pas avec une gâterie que tu vas me convaincre de te faire quatre enfants mon chou, va en falloir plus, beaucoup plus. » Je suis têtu parfois, elle a raison mais ce n'est rien comparé à elle. Alex aussi, elle est têtue et sans aucun doute elle l'est bien plus que moi même si, il n'y a pas encore si longtemps que ça elle clamait ne pas vouloir avoir d'enfant un jour et pourtant à trente-deux ans ma femme a déjà deux enfants et est enceinte de son troisième. Quatrième même, si on compte Nathan mais je ne suis pas certain que puisse l'inclure dans mon calcul. « Non t'inquiètes pas, je sais bien qu'il y aura plusieurs années d'intervalle entre notre petite crevette et un potentiel autre bébé pour plus tard. » Potentiel oui, parce que je suis totalement conscient que les probabilités pour qu'elle ne veuille plus d'enfant après celui-ci est élevée et peut-être même que si elle me demandait de nouveau de faire une vasectomie cette fois, j'accepterais.
« Je sais que tu veux me protéger mais je ne veux pas que ça créé de nouvelles tensions entre vous. Je peux le faire, tu as déjà assez payé mes erreurs. » Sauf que là il ne s'agit pas de payer pour les erreurs de ma femme mais seulement de lui montrer et lui prouver que je serais toujours à ses côtés que ce soit dans les bons mais aussi et surtout dans les mauvais moments. Je sais aussi comme affronter mes parents sur cette partie de sa vie va être compliqué pour elle. Je secoue la tête alors que mes doigts viennent caresser avec tendresse et douceur son bras. « Non, si je te dis que je serais avec toi je le ferais. J'ai pas envie que tu sois toute seule pour leur parler de ça. Je veux être là pour toi. » Et certainement aussi pour pouvoir m'assurer que ma mère ne manque jamais de respect à Alex et qu'elle ne se montre pas non plus trop désagréable envers ma femme. Parce que je la connais, ma mère et même si c'est une femme très gentille je sais qu'elle peut aussi se montrer directe et parfois faire beaucoup de mal dans les propos qu'elle peut utiliser et ça, sans que ce ne soit volontaire. « Je pense que ma mère m'en veut encore un peu de lui avoir caché la vérité si longtemps. » Et j'espère sincèrement que nos relations finiront par s'apaiser parce que si je ne lui dis pas ma mère me manque beaucoup et j'ai bien peur qu'elle aura maintenant toujours un peu de mal à me pardonner ce mensonge. « Je sais pas du tout si c'est possible, mais je peux contacter un avocat pour voir avec lui les options. » La mère ayant abandonné son enfant tout en cachant la grossesse au père qui, apprend l'existence d'un enfant caché des années plus tard et semble vouloir rattraper le temps perdu avec son enfant en lui proposant de vive avec lui ; j'ai de sérieux doutes dans l'idée de me dire que notre situation se soit déjà déroulée plusieurs fois. Mais peut-être qu'un avocat pourrait m'aiguiller sur les démarches à entreprendre et sur mes droits avec Nathan. Je pense en avoir aucun mais un professionnel sera mieux placé pour répondre à cette question. « Parce que si les week-ends se passent bien, qu'il se plaît ici, et que derrière on ne peut rien lui offrir, ça sera trop dur pour lui et pour toi. » « Et pour toi. » Que je lui réponds au tac-au-tac. Parce que quand il est question de Nathan ma femme a tendance à bien trop oublier ses sentiments au profit des miens ou de deux du petit garçon. « Mais oui tu as raison, peut-être que finalement on ne pourra rien lui offrir, alors autant être fixés tout de suite. » J'hausse les épaules d'un air un peu résigné.
« Tu t'es déjà imaginé ce que serait ta vie si on avait élevé Nathan ensemble ? » Tous les deux assis sur le lit, le dos contre le mur. Ma femme contre moi je caresse encore une fois son ventre quand cette question est posée. A quoi ma vie ressemblerait si Nathan était rentré dans notre vie à sa naissance ? Si Alex m'avait parlé de cette grossesse. Nathan aurait eu des parents, de l'amour, une famille, de la tendresse. Bref, tout ce qu’il n'a pas à l'heure d'aujourd'hui et certainement tout ce qui lui a manqué durant son enfance. Mon index vient frotter mon nez et si je ne lui réponds pas de suite c'est simplement parce que j'essaie de réfléchir à ce que notre vie aurait pu ressembler si elle ne m'avait pas caché cela. De mon côté je sais que beaucoup de choses auraient été différentes et même des éléments de ma vie qui sont aujourd'hui primordiaux. « Je pense que si tu m'avais parlé de Nathan quand tu l'as toi-même appris, ma vie serait totalement différente aujourd'hui. » C'est une réponse vague pour le moment et je sais aussi que ce n'est pas ce qu'elle attend de moi.« Déjà je ne serais jamais parti en Europe pendant un an pour mes stages de cuisine, donc j'aurais pas rencontré Victoria. Je ne pense pas que j'aurais l'Interlude non plus. J'ai toujours voulu être mon propre patron donc je pense que j'aurais quand même ouvert mon restaurant mais je ne pense pas qu'il serait identique à celui que j'ai aujourd'hui. » Déjà parce que je n'aurais pas pu me spécialiser dans la gastronomie française, mais j'avoue ne jamais m'être posé cette question bien qu'elle soit plutôt intéressante.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« De toute manière je n'aime pas vraiment parler, je préfère utiliser ma langue pour tout autre chose. » Mon rire se joint au sien, le si doux et si sérieux Caleb, l'est beaucoup moins quand nous sommes tout les deux et il arrive à me faire rire assez facilement. « Tu es particulièrement doué pour ces autres choses d'ailleurs, et je crois que c'est l'utilisation que tu fais de ta langue que je préfère aussi. » Pas encore remise réellement de ce moment qu'il vient de me faire vivre, je tire doucement sur ses cheveux pour attirer son visage vers le mien et venir déposer un long baiser sur ses lèvres, ma langue venant jouer avec la sienne. « Pour ça aussi tu es doué. » Des mots que je lui glisse entre deux baisers avant de me laisser retomber sur le lit essoufflée mais un sourire de satisfaction énorme sur les lèvres. « Non t'inquiètes pas, je sais bien qu'il y aura plusieurs années d'intervalle entre notre petite crevette et un potentiel autre bébé pour plus tard. » Ma main sur mon ventre alors qu'il évoque notre crevette, je suis un peu rassurée de l'entendre parler de plusieurs années entre ce bébé et un potentiel autre bébé, même si je doute qu'il y ait un autre bébé après celui là, mais c'est sans doute parce que je suis bien trop prise par cette grossesse actuelle et aussi parce que nous avons déjà deux filles encore jeunes, un bébé qui arrive et qu'on risque de ne plus avoir une minute à nous. « Oui oui plusieurs années, quand les filles seront à la fac tu m'en reparles pas avant. » Je ne suis pas vraiment sérieuse parce que je n'aurais pas d'enfant dans dix huit ans, alors que j'aurais cinquante ans. Outch le coup de vieux. Mais, c'est un moyen pour lui faire comprendre que ce n'est pas un de mes projets, ni à court, ni à long terme. Du moins pas pour le moment.
« Non, si je te dis que je serais avec toi je le ferais. J'ai pas envie que tu sois toute seule pour leur parler de ça. Je veux être là pour toi. » L'idée d'aller voir ses parents seule et d'assumer face à eux mes erreurs et le mal que j'ai causé à cette famille et à leur fils est un plan qui tombe à l'eau. Il veut être présent, j'en suis pas surprise du tout, mais je sais aussi qu'il sera incapable de rester là silencieux si sa mère se montre dure avec moi et j'ai peur qu'au lieu d'essayer d'arranger la situation, ça ne fasse qu'empirer les choses entre eux. Ma main vient chercher sa main pour jouer avec ses doigts et c'est en le regardant que je lui réponds. « J'ai toujours besoin de toi à mes côtés, mais promets moi de ne pas t'opposer à ta mère, même si elle n'est pas tendre avec moi, elle aura raison de m'en vouloir alors ne cherche pas à me protéger en t'interposant, je peux le gérer. » Je sais que pour lui cette situation est inconfortable, je sais que ce que je lui demande n'est pas quelque chose de simple pour lui parce qu'il veut me protéger, mais pour une fois j'aimerai qu'il me laisse le protéger aussi et c'est ma façon à moi de le protéger d'une dispute avec sa mère que je lui demande de ne pas s'interposer face à elle. « Je pense que ma mère m'en veut encore un peu de lui avoir caché la vérité si longtemps. » Et quand il prononce ces mots, je connais désormais assez mon mari pour sentir que la situation lui fait du mal et je me sens coupable mais surtout vraiment triste pour lui et ça ne fait que confirmer que je devrais faire face à ses parents et à sa mère surtout, seule. Parce qu'il a encore des choses à régler avec eux et que je ne veux pas ajouter en plus un autre sujet de discorde entre eux. Mais, il ne l'acceptera pas, je le sais et je vais devoir gérer mes émotions, gérer cette discussion sans craquer parce que Caleb sera là et qu'il est hors de question qu'il assume une nouvelle fois pour mon passé. « Elle a encore du mal à comprendre les raisons de ton silence, mais je sais que ça va finir par s'arranger, elle tient beaucoup trop à toi. » Et si j'ai beaucoup de doutes, sur ce sujet je n'en ai aucun. Mary Anderson aime son fils, elle est fière de lui, elle m'a énormément parlé de lui, de comment il était bébé, de son enfance. Nous avons beaucoup parlé de son fils toutes les deux, parce que si nous n'avons pas beaucoup de points communs, nous tenons toutes les deux énormément à Caleb et si je suis fière d'être la femme d'un homme aussi parfait que Caleb, je sais qu'elle est fière d'être sa mère. « Elle m'a beaucoup parlé de toi, et je pense que plus l'amour est grand plus le sentiment de trahison est difficile à comprendre, mais elle va te pardonner, elle a besoin de toi dans sa vie. » Et c'est avec beaucoup de certitude que je prononce ces mots, parce que je sais de quoi je parle. On a tous besoin de lui dans nos vies, il est de ces gens qui rendent la vie meilleure, la vie plus belle. C'est ce qu'il fait pour moi, et c'est aussi ce qu'il fait pour Nathan et ça semble presque logique finalement d'en arriver au moment ou la question des possibilités pour lui se pose. Nathan passe du temps avec nous. Nathan appelle Caleb quand il va pas bien. Nathan est entré dans nos vies de manière peu académique et après avoir prit les choses les unes après les autres, il est presque temps désormais d'envisager l'avenir sur un plan légal. « Et pour toi. » Je lève les épaules, je lui souris. Un sourire pas joyeux mais un sourire qui se veut rassurant. Pourtant, il a raison, pour moi aussi ce serait dur à gérer. Mais, c'est toujours à eux que je pense alors que si on en est là, c'est entièrement ma faute et que si quelqu'un doit souffrir, ce n'est que moi. « Mais oui tu as raison, peut-être que finalement on ne pourra rien lui offrir, alors autant être fixés tout de suite. » Je n'aime pas l'entendre parler ainsi, je n'aime pas le voir se résigner, je n'aime pas qu'il perde son espoir, son enthousiasme. Lui qui s'emballe, qui se projette, qui en fait beaucoup pour les gens qu'il aime, je ne veux pas qu'il laisse mes doutes venir détruire ses espoirs et ses envies. « Non j'ai pas raison chéri, ne m'écoutes pas. Ne cesses jamais d'y croire et de te battre pour ce que tu veux. C'est aussi pour ça que je t'aime chéri. » Il fut un temps ou ce trait de caractère avait pu me faire un peu peur. Il peut s'emballer parfois (souvent). Il peut aller trop vite pour le commun des mortels mais il est comme ça et je l'aime aussi pour ça. C'est sans doute grâce à ça que l'on est encore ensemble aujourd'hui. Il s'est battu pour nous, il s'est battu parce qu'il croyait en nous et grâce à lui, aujourd'hui on est heureux tout les deux. Il avait raison d'y croire, même si je sais que ce fut difficile pour lui après ce que je lui ai fais vivre, mais je ne veux pas qu'il soit résigné, qu'il perde son enthousiasme et son envie de donner à Nathan tout ce qu'il peut lui donner. Je me dis que si vraiment il n'y avait rien à lui proposer pour la suite, Rebecca n'aurait pas laissé Nathan passer autant de temps avec nous. Je n'y connais absolument rien, mais j'ai pu voir à quel point le bonheur et le bien-être de Nathan était important pour Rebecca. Elle a été la première à nous expliquer ô combien c'était compliqué pour Nathan de faire confiance, de se lier, et j'ai l'impression que désormais il a confiance en Caleb alors si c'est encore pour lui faire subir une séparation parce qu'il n'y a rien que l'on puisse faire pour lui, ça n'aurait pas de sens. Mais je pense que j'ai aussi besoin de me rassurer autant que je cherche à rassurer Caleb. Parce que si Nathan semble s'être attaché à Caleb, je sais que s'en est de même pour mon mari mais aussi pour moi. Il est là désormais. Pas vraiment dans notre quotidien, mais dans notre vie, dans nos pensées, dans nos discussions et je sais que ce n'est pas prêt de changer désormais.
C'est d'ailleurs toujours à lui que je pense quand je viens m'asseoir sur le lit et me poser contre Caleb. A lui et à ce que notre vie aurait pu être si j'avais fais un choix différent. Si j'avais accepté ma grossesse, si j'avais accepté d'en parler à Caleb, si j'avais accepté de donner une chance à ce bébé. Si on avait élevé Nathan ensemble. « Je pense que si tu m'avais parlé de Nathan quand tu l'as toi-même appris, ma vie serait totalement différente aujourd'hui. » Rien ne serait pareil pour nous c'est une certitude. Nos vies auraient été différentes, tout aurait été différent et je réfléchis à tout ce qu'aurait pu être ma vie si j'avais fais les choses différemment. Je réfléchis en silence et c'est Caleb qui reprends la parole pour apporter des compléments de réponses à ma question. « Déjà je ne serais jamais parti en Europe pendant un an pour mes stages de cuisine, donc j'aurais pas rencontré Victoria. Je ne pense pas que j'aurais l'Interlude non plus. J'ai toujours voulu être mon propre patron donc je pense que j'aurais quand même ouvert mon restaurant mais je ne pense pas qu'il serait identique à celui que j'ai aujourd'hui. » Lui aussi semble faire le tour de ce qui aurait été différent dans sa vie et évidemment que les deux grandes choses qu'il a vécu après mon départ sont aussi les premières choses qu'il évoque. Parce que son restaurant c'est finalement sa première fierté, sa grande réussite et qu'avec un enfant les choses auraient été différente. Mais, ce n'est pas tant sur l'Interlude ou le restaurant que je m'arrête. Il évoque Victoria. Un prénom que je connais bien, mais que nous évoquons très peu tout les deux. Par crainte sans doute, parce que ce n'est pas facile pour lui, pas agréable pour moi et que je n'ai jamais vraiment réussi à me faire à l'idée qu'une femme a compté autant dans la vie de Caleb. Mais, ce que je retiens c'est qu'il parle d'elle en premier, dans les choses qui auraient été différente si Nathan avait fait parti de notre vie. C'est la première chose qu'il évoque et sans doute la chose la plus importante non ? « Tu regrettes de l'avoir rencontré ? » Je réalise la maladresse de mes propos presque aussitôt. Du moins, je réalise que le sens de ma question peut ne pas être claire pour lui et je sais comme ce sujet peut être difficile alors en quelques secondes je reprécise mes mots avec calme même si je ne suis pas vraiment sereine en reformulant mes propos. « Je veux dire, je sais qu'elle a énormément compté pour toi, que tu l'as aimé et que votre histoire était forte. » Ca fait toujours bizarre de dire ce genre de chose et si je ne prononce pas le prénom de son ex-fiancée, c'est peut-être la première fois que je parle d'elle, d'eux en ces termes sans réellement me sentir tiraillée par la crainte d'être moins bien qu'elle, par la peur d'être dans son ombre, par la sensation d'être à sa place et de ne pas le mériter. Je suis là, bien là. J'ai foi en notre amour et je suis certaine que je suis à ma place à ses côtés et c'est en me rapprochant encore un peu de lui que je dis ces mots. Autant pour me rassurer moi que pour lui apporter un soutien aussi. Je veux être là pour lui. Je veux lui montrer que sa vie d'avant m'intéresse, que si nous ne pouvons rien changer réellement à notre passé, ni à celui de Nathan, ce qu'il a vécu m'intéresse et je profite qu'il l'évoque aujourd'hui. « Mais en sachant comme ça s'est terminée, et comme tu as souffert, tu regrettes de l'avoir rencontré ? » Il est tombé amoureux, il allait se marier avec cette femme, ils avaient des projets, ils étaient heureux mais le destin en a décidé autrement et c'est avec un vrai intérêt que je lui pose cette question parce que finalement je ne sais que peu de chose d'elle, d'eux, et de comment il se sent vis à vis de tout ça. C'est ma faute si j'en sais si peu, je le sais mais aujourd'hui je veux savoir ce qu'a été sa vie. Pas celle hypothétique qu'on aurait pu avoir tout les trois avec Nathan mais celle qu'il a vraiment vécu. « Tu n'es pas obligé de répondre, c'est un peu maladroit, je suis désolée, je veux juste savoir si tu regrettes la vie que tu as vécu après mon départ ou si tu as été heureux quand même. » Je sais que j'ai fais le mauvais choix et j'ai regretté mon choix pendant toutes les années passées loin de lui, mais il n'est pas question de moi là et je suis vraiment intéressée de savoir ce qu'il ressent vis à vis de tout ça. Il n'a pas eu Nathan mais il a eu Victoria et l'Interlude et je me demande s'il regrette sa vie, ses choix, son passé.
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
« Tu es particulièrement doué pour ces autres choses d'ailleurs, et je crois que c'est l'utilisation que tu fais de ta langue que je préfère aussi. » Un sourire s’étire sur mes lèvres et je lui rends ce baiser avec beaucoup de tendresse laissant même une de mes mains remonter vers son visage pour caresser sa joue. « Pour ça aussi tu es doué. » Est-ce que je passe volontairement ma langue sur mes lèvres tout en regardant ma femme d’un air amusé ? Oui, totalement. « T’es plutôt douée toi aussi. » Pas qu’un tout petit peu d’ailleurs et je viens appuyer mes propos en posant une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes pour cette fois un baiser plus langoureux, laissant la tendresse de côté. « Oui oui plusieurs années, quand les filles seront à la fac tu m'en reparles pas avant. » Je lâche un petit rire avant de réaliser que si Alex veut vraiment attendre que Lucy et Lena soient à l’Université pour potentiellement faire un autre enfant, nous ne serons plus si jeunes que ça et cette pensée me fait d’ailleurs grimacer. « On aura presque cinquante ans bébé. » Si l’âge qui défile ne m’a jamais vraiment dérangé cette pensée reste presque perturbante pour moi, mais pour le moment je préfère largement me concentrer sur le présent plutôt que sur l’avenir.
Sauf qu’il y a bien quelque chose qui me fait toujours peur et c’est bel et bien mes parents et les relations plutôt tendues entre nous depuis l’annonce de l’existence d’un petit garçon de dix ans dans la famille – bien qu’officiellement Nathan ne fasse pas parti de la famille mais c’est presque tout comme pour moi. – « J'ai toujours besoin de toi à mes côtés, mais promets moi de ne pas t'opposer à ta mère, même si elle n'est pas tendre avec moi, elle aura raison de m'en vouloir alors ne cherche pas à me protéger en t'interposant, je peux le gérer. » Elle sait bien que je ne peux pas lui promettre une chose pareille puisqu’il est impossible pour moi de rester de marbre si quelqu’un manque de respect à ma femme ou s’il se montre bien trop désagréable. « Il est hors de question que je laisse quelqu’un se défouler sur toi, même si c’est ma mère. » que je lui réponds en secouant la tête de gauche à droite. Ma réponse de devrait pas l’étonner, Alex me connait assez pour savoir qu’il a toujours été difficile pour moi d’accepter et de cautionner un quelconque manque de respect ou des pics non méritées à l’égard d’une personne que j’aime et en l’occurrence, ma femme je l’aime plus que tout au monde. La rancune de ma mère ne s’est toujours pas atténuée, je sais qu’elle m’en veut beaucoup mais j’espère vraiment qu’elle finira par comprendre les raisons qui m’ont poussées à ne pas lui parler de Nathan. « Elle a encore du mal à comprendre les raisons de ton silence, mais je sais que ça va finir par s'arranger, elle tient beaucoup trop à toi. Elle m'a beaucoup parlé de toi, et je pense que plus l'amour est grand plus le sentiment de trahison est difficile à comprendre, mais elle va te pardonner, elle a besoin de toi dans sa vie. » J’hausse doucement les épaules, peu convaincu par ses mots. Elle a pourtant sûrement raison mais j’ai beaucoup de mal à croire que dans un futur plus ou moins proche ma mère et moi allons retrouver une certaine complicité. Je ne demande que ça croyez-moi, parce que ma mère est l’une des personnes les plus importante pour moi et je lui serais toujours reconnaissant pour tout ce qu’elle m’a apporté. Je sais que sans elle je n’en serais pas là où je suis actuellement. Elle a cru en moi, ma mèe, elle m’a toujours encouragé à suivre mes rêves et elle m’a montré que j’étais capacité de réaliser mes objectifs et je la remercie pour ça. Peut-être que c’est le genre de chose que je devrais lui dire ? Sauf qu’il est toujours compliqué pour moi de m’ouvrir ainsi et la seule personne face à qui j’y arrive sans trop de mal, c’est ma femme. « Non j'ai pas raison chéri, ne m'écoutes pas. Ne cesses jamais d'y croire et de te battre pour ce que tu veux. C'est aussi pour ça que je t'aime chéri. » Elle se dénigre et je n’aime pas ça alors je secoue la tête de gauche à droite et ma main vient caresser la sienne. « Non mais tu as raison dans le sens où, avant de faire le moindre projet on devrait se renseigner sur le plan juridique, sur ce qu’on peut lui apporter ou non. » Parce que je ne suis pas toujours très réfléchi et j’ai bien trop souvent tendance à m’emballer et vouloir aller trop vite, heureusement que ma femme est là pour me freiner dans mes ardeurs par moment.
Une question que je me suis déjà assez souvent posée : comment serait ma vie si Alex et moi nous avions élevés Nathan tous les deux alors c’est sans avoir besoin de beaucoup de réflexion que je lui réponds. « Tu regrettes de l'avoir rencontré ? » Sa question me fait froncer les sourcils et je ne comprends pas du tout pourquoi est-ce qu’elle m’interroge là-dessus. Bien sûr que je ne regrette pas de l’avoir rencontré et si je ne sais pas quoi lui répondre, Alex se reprend. « Je veux dire, je sais qu'elle a énormément compté pour toi, que tu l'as aimé et que votre histoire était forte. » Entendre Alex prononcer ces mots en parlant de Victoria et moi sans paniquer est quelque chose de très étrange et assez peu habituel. Il me semble l’avoir vu si sereine une seule fois en parlant de Victoria et c’était lors de la grossesse des jumelles. Elle a raison sur tout ce qu’elle dit pour le moment, Victoria a beaucoup compté pour moi, j’étais très amoureux d’elle et notre histoire d’amour était belle et forte. On parle quand même d’une femme ayant abandonnée ses amis sa famille et toute sa vie pour venir vivre sans un autre continent par amour. « Mais en sachant comme ça s'est terminée, et comme tu as souffert, tu regrettes de l'avoir rencontré ? » Et avec ses explications sur son interrogation je comprends beaucoup mieux ce qu’elle voulait dire. « Tu n'es pas obligé de répondre, c'est un peu maladroit, je suis désolée, je veux juste savoir si tu regrettes la vie que tu as vécu après mon départ ou si tu as été heureux quand même. » Je secoue la tête de droite à gauche et me tourne un peu pour lui faire face. « Non non, t’inquiètes pas, tu as le droit de me poser toutes les questions que tu veux. » Bien que Victoria soit toujours un peu un sujet tabou entre nous, Alex m’a montré à de nombreuses reprises qu’elle n’était pas en capacité de m’écouter lui parler de mon ancienne histoire d’amour avec ma défunte fiancée, si ce soir c’est elle qui évoque le sujet je suppose que la conversation devrait bien se passer. « Non je ne regrette pas de l’avoir rencontré. » Parce que Victoria m’a beaucoup aidé et bien que la perdre a sans aucun doute était l’évènement le plus triste et difficile pour moi, tout l’amour, la tendresse et la sérénité qu’elle m’apportait me suffit à ne garder que les meilleurs souvenirs. « Même si la perdre a été la chose la plus difficile pour moi à surmonter, je me sens beaucoup mieux aujourd’hui. Et elle m’a apporté beaucoup de bonheur, je ne peux pas oublier ça. » Beaucoup de bonheur et beaucoup d’amour aussi. Elle m’a aidé à croire de nouveau en l’amour après ma rupture avec Alex et jamais je ne l’oublierais. Elle gardera toujours une place importante dans mon cœur.
TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« T’es plutôt douée toi aussi. » Nos lèvres qui se collent, nos langues qui se retrouvent, c'est avec toute la passion et l'amour que je ressens pour lui que je l'embrasse. « J'ai pas fais grand chose là chéri. » Entre deux baisers, je lui murmure ces quelques mots avant de revenir me coller à lui. Les gestes d'affections, de tendresses et de passions ne sont pas rares entre nous et dans l'intimité de notre chambre ils le deviennent encore plus. Je profite encore un peu de ses lèvres, je profite de ses baisers et de ses caresses pour me remettre de mes émotions mais c'est toujours avec un grand sourire que je m'écarte de lui pour trouver un peu d'air qui commence cruellement à me manquer. « On aura presque cinquante ans bébé. » Cinquante ans, l'image de nous vieux me fait plisser le nez et les sourcils et je secoue légèrement la tête de gauche à droite. « Dis pas ça, je veux pas vieillir. » Je sais que je vais vieillir, c'est en somme une chose toute à fait logique mais je ne suis pas prête à l'accepter. Pas encore, même si aujourd'hui, je lui dis ces mots avec une légèreté, l'idée de vieillir me fait un peu peur. « Et je peux t'assurer qu'on aura pas de bébé à cinquante ans. » Je sais que c'est moi qui ait évoqué les jumelles et l'université, mais l'entendre évoquer la cinquantaine a calmé direct les choses. On aura pas de bébé à cinquante ans c'est une certitude, mais peut-être que dans six, sept ou huit ans nous pourrons en reparler, mais sans doute pas avant. Mais, ça je ne lui dis pas, parce que tout n'est qu’hypothétique encore et que nous avons déjà beaucoup à penser entre les jumelles, ce futur bébé et Nathan qui a fait son retour dans nos vies depuis quelques semaines/mois maintenant.
La relation que j'ai avec ses parents est loin d'être au beau fixe, et c'est là un euphémisme que de dire qu'on est en froid. Ils ont beaucoup de raisons de m'en vouloir, de ne plus vouloir me voir, mais je sais que pour Caleb la situation est compliquée et je ne veux pas qu'elle le devienne aussi pour nos filles et ce futur enfant qui est attendu pour Octobre. J'aimerais arranger les choses pour notre famille, pour Caleb surtout mais s'il propose comme début de solution, une rencontre entre ses parents et moi, il tient à être présent. Je sais que je ne pourrais pas l'empêcher d'être là, et je sais aussi que je ne pourrais pas l'empêcher d'intervenir s'il sent que les mots de sa mère sont trop dures ou trop blessants envers moi. Je le connais et c'est sans doute pour ça que j'ai pensé un temps à y aller seule. Assumer, encaisser les reproches de sa mère, faire face à mes responsabilités, mettre les choses au clair avec eux et laisser Caleb hors de nos tensions. Il a déjà les siennes à régler. Mais, il ne me laissera pas faire, et il semble même incapable de me promettre de ne pas réagir face à sa mère. « Il est hors de question que je laisse quelqu’un se défouler sur toi, même si c’est ma mère. » Je l'aime Caleb, je l'aime énormément et savoir qu'il est là pour moi, qu'il est prêt à me soutenir, à faire front avec moi pour me défendre, me réconforter, me protéger, c'est quelque chose qui compte énormément. Mais, je refuse d'être encore au centre d'une dispute ou de nouvelles tensions entre sa mère et lui. « Je sais, et je t'aime pour ça vraiment. Tu es mon Batman. » Des mots accompagnés d'un petit sourire alors que ma main caresse son torse. « Je sais que je peux compter sur toi et c'est important pour moi, mais il est hors de question que tu te disputes avec ta mère à cause de moi. » Caleb est protecteur avec moi et peut-être qu'il le devient encore plus quand je suis enceinte, mais pour une fois, j'aimerais qu'il pense à lui et à sa relation avec sa mère avant de penser à moi et à ma relation avec sa famille. Je peux vivre sans eux dans ma vie, lui non et c'est pour cette raison que j'insiste tant auprès de lui. « Ils sont ta famille et tu as besoin d'eux alors ne prends pas le risque de te fâcher avec eux et si tu veux protéger quelqu'un, penses à Lucy et Lena qui ont besoin de leurs grands parents alors même s'ils ne m'acceptent plus jamais, je veux que tu puisses être proche de tes parents, pour toi et nos enfants. » Je suis sérieuse en lui disant ces mots, et j'espère que le jour venu, il arrivera à me laisser gérer la colère de sa mère à mon égard, je sais que ce sera dur pour lui, pour sa mère et même pour moi mais cette discussion est inévitable et le moment venu il faudra que je prouve à Caleb et à ses parents que je suis en mesure d'assumer mes actes et leurs conséquences. Et s'il fut un temps ou je n'assumais rien, ou j'étais incapable d'évoquer mon passé, aujourd'hui les choses sont bien différentes et la grande différence c'est que j'ai Caleb à mes côtés. Grâce à lui j'ai pu parler de Nathan, j'ai pu traverser sans trop d'encombres ces dernières semaines et je sais que sans lui je n'aurais jamais réussi à le faire sans m'écrouler et j'essaye, à mon tour, d'être un soutien et de bons conseils pour lui. « Non mais tu as raison dans le sens où, avant de faire le moindre projet on devrait se renseigner sur le plan juridique, sur ce qu’on peut lui apporter ou non. » On semble d'accord sur la marche à suivre, et si je ne veux pas lui faire perdre son enthousiasme et son désir de voir la relation avec Nathan évoluer, je suis quand même un peu soulagée de l'entendre me rejoindre dans la façon de faire. Je ne veux pas qu'ils souffrent, ni lui, ni Nathan et je sais que s'ils commencent à faire des projets tout les deux et que les choses ne fonctionnent pas ce sera très dur pour eux deux. « Toi, tu continues à passer du temps avec lui, à être là pour lui, et pour le reste je m'occupe de contacter des avocats et voir les options dont on dispose. » J'ai besoin de le faire, j'ai besoin de montrer que je suis investie moi aussi, que ça me tient à cœur et si j'ai pas encore la possibilité d'être réellement une personne ressource pour Nathan, je peux faire en sorte de leur donner un peu plus de temps ensembles, je les ai séparé et ça me semble presque logique finalement d'être celle qui fasse les démarches pour tenter de les réunir.
J'ai l'impression d'avoir fait une gaffe avec mes questions quand je le vois froncer les sourcils. J'ai peur qu'il ne s'éloigne de moi, c'est sans doute l'une de mes plus grandes peurs à chaque fois que je pense à son passé. Que le souvenir d'une autre vienne s'immiscer entre nous, mais je vais au bout de ma question et je le sens qu'il se tourne vers moi pour me regarder. Il ne s'éloigne pas et il ne se ferme pas non plus, chose qui me rassure et me prouve que je n'ai pas été trop maladroite déjà. « Non non, t’inquiètes pas, tu as le droit de me poser toutes les questions que tu veux. » J'ai pas toujours l'impression d'avoir le droit d'évoquer cette femme. Parce que je suis à sa place aujourd'hui. Je suis Madame Anderson et je sais que sans sa mort, c'est elle qui aurait ce titre. Elle qui serait au côté de Caleb dans ce lit, elle qui serait la mère des enfants de Caleb. Alors, parler d'elle, évoquer cette femme qui a tant compté pour l'homme que j'aime, c'est pas la chose la plus simple que j'ai eu à faire. Mais, aujourd'hui, j'y arrive. Enfin je sais que je ne pourrais pas lui poser toutes les questions que je veux, parce que sans doute qu'il y a des réponses que je n'ai pas envie d'entendre, ou qu'il y a des questions auxquelles il n'a pas envie de répondre devant moi, mais c'est rassurant de l'entendre me dire que je peux lui poser les questions que je veux. « Non je ne regrette pas de l’avoir rencontré. Même si la perdre a été la chose la plus difficile pour moi à surmonter, je me sens beaucoup mieux aujourd’hui. Et elle m’a apporté beaucoup de bonheur, je ne peux pas oublier ça. » Il a été heureux, je le sais. Je l'ai vu sur les quelques photos que j'ai pu voir d'eux. Ils allaient se marier, c'est bien la preuve qu'ils étaient heureux. Et je me dis que si ça n'avait pas été elle, ça aurait été une autre femme. Caleb est un bel homme, il est sexy, il plaît même s'il n'en a pas conscience. Mais, en plus de ça, c'est quelqu'un de bien, de très bien même. Il fait parti de ces hommes, rares et précieux, qui peuvent rendre une femme heureuse. Je suis assez bien placée pour le dire non ? Alors Victoria ou une autre, il aurait fini par trouver l'amour et s'il y a toujours un peu quelque chose en moi qui se déclenche et qui est un peu désagréable quand je l'imagine embrasser une autre femme. Quand je l'imagine faire des projets avec une autre, quand je l'imagine aimer une autre, quand je me dis qu'il y aura toujours une partie de mon mari qui aime une autre femme. Mais je sais aujourd'hui que ce qui compte c'est le présent et dans ce présent, c'est moi celle qu'il aime. Celle qui a la chance de recevoir les baisers de Caleb Anderson. Celle qui a la chance de vivre à ses côtés, et ça m'aide grandement à l'entendre parler d'une autre, et à l'évoquer aussi. Ma main caresse mon ventre, cherche les mouvements de notre bébé qui ne se font pas ressentir. Je tapote mes doigts sur la forme arrondie mais il reste caché, immobile et c'est en me rapprochant de Caleb que je prends la parole. « On en parle pas beaucoup, j'ai toujours peur de ne pas réussir à te comprendre ou à t'aider, mais je suis là pour toi. Tu as dis que je pouvais te poser toutes les questions que je voulais, mais ça marche pour toi aussi, tu peux me parler d'elle ou de ce que tu ressens. » Incapable de le soutenir avant aujourd'hui, incapable de me faire à l'idée qu'il pouvait penser à une autre, qu'il pouvait souffrir de l'absence d'une autre femme. Mais, aujourd'hui, je le vis bien plus sereinement et c'est peut-être aussi parce que je l'entends me dire qu'il se sent beaucoup mieux, que je me sens plus à l'aise de lui en parler. « Tu arrives à penser à elle sans te sentir mal ? » C'est aussi une autre de mes craintes, j'étais incapable tout simplement de le savoir triste à cause d'une autre femme. C'était trop dur pour moi de l'entendre évoquer sa douleur et de ne rien pouvoir faire pour l'aider. Je veux le rendre heureux, je veux lui donner tout ce qu'il mérite, mais je ne pourrais jamais rien faire pour lui faire oublier cette souffrance qu'il peut ressentir à cause de son passé. Mais, il se sent mieux, ce sont ses mots et je choisis de le croire. « Tu m'as jamais raconté comment tu lui avais fais ta demande ? » Je n'avais jamais demandé non plus, et je n'avais jamais montré de l'intérêt pour leur histoire, mais il l'a dit. Il ne regrette pas de l'avoir rencontré, il ne regrette pas ce qu'il a vécu avec elle malgré la fin tragique, il ne pourra pas l'oublier et si je sais tout le mal qu'il a ressenti en la perdant, je préfère me concentrer d'abord sur le bonheur qu'elle lui a apporté. « Tu dis que tu te sens beaucoup mieux, tu as réussi à te pardonner ? » C'est avec une certaine hésitation que je lui pose cette question, je sais que c'est une question délicate et qui pourrait raviver des sentiments et des émotions négatives, mais j'ai besoin de savoir comment il va et puisque ce soir nous réussissons à évoquer son passé, ça me semble être le moment pour lui poser cette question.
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
« Dis pas ça, je veux pas vieillir. Et je peux t'assurer qu'on aura pas de bébé à cinquante ans. » Je grimace à sa première partie de phrase parce que oui, je connais la peur de vieillir de ma femme et si je ne la partage pas je peux totalement la respecter. « Pas grave, on en fera un autre quand elles seront au lycée. » Que je lui dis en rigolant parce que non, je ne suis pas vraiment sérieux. Bien que l’idée d’avoir un autre bébé dans quelques années ne me dérange pas du tout, au contraire, ça me plaît beaucoup et me donne vraiment très envie. Alex le sait, mais si elle ne désire réellement plus d’enfants après notre crevette je pourrais totalement le comprendre – mais je compte tout de même la relancer dans quelques années. Au cas où elle change d’avis. Mais s’il y a ben une chose que j’ai en tête et qu’elle ne pourra pas m’enlever c’est que je l’accompagnerais et je serais présent pour elle si elle compte parler avec mes parents de Nathan. « Je sais, et je t'aime pour ça vraiment. Tu es mon Batman. » Sa dernière réflexion a le mérite de m’arracher un rire alors que la conversation ne s’y prête pas vraiment. « Je sais que je peux compter sur toi et c'est important pour moi, mais il est hors de question que tu te disputes avec ta mère à cause de moi. Ils sont ta famille et tu as besoin d'eux alors ne prends pas le risque de te fâcher avec eux et si tu veux protéger quelqu'un, penses à Lucy et Lena qui ont besoin de leurs grands parents alors même s'ils ne m'acceptent plus jamais, je veux que tu puisses être proche de tes parents, pour toi et nos enfants. » Penser à Lucy et Lena, c’est déjà ce que je fais. Je les emmène régulièrement voir leurs grands-parents alors que ma mère ne m’accueille pas avec le plus grand sourire comme elle le fait habituellement. « Mais je ne vais pas me disputer avec eux. Et puis de toute façon je te rappelle que ma mère n’est pas ma plus grande fan maintenant. » Parce que je lui ai justement caché l’existence de Nathan pendant un peu plus de deux ans mais ça, Alex le sait et si c’est compliqué pour moi je ne sais pas comment ma mère vit notre dispute. « Toi, tu continues à passer du temps avec lui, à être là pour lui, et pour le reste je m'occupe de contacter des avocats et voir les options dont on dispose. » J’aurais pu moi aussi appeler un avocat, elle aurait aussi pu me dire qu’elle aimerait passer encore un peu de temps avec Nathan mais elle ne le fait pas et j’hoche simplement la tête pour acquiescer.
Sa question me perturbe et me fait vraiment très bizarre. Est-ce que je regrette d’avoir rencontré Victoria ? La réponse me semble assez évidente bien que quand elle m’explique le cheminement de sa pensée qui l’a mené à avoir cette interrogation en tête, je la comprends beaucoup mieux. Je lui apporte donc une réponse assez rapidement mais la conversation semble s’arrêter là puisqu’Alex reste silencieuse un long moment après ma prise de parole. Est-ce qu’elle pensait que oui, je regrette ma rencontre avec ma première fiancée ? Le blanc qui s’installe me met mal à l’aise et commence même presque à me faire peur, me donnant ainsi l’impression d’avoir dit quelque chose qu’il ne fallait pas. « On en parle pas beaucoup, j'ai toujours peur de ne pas réussir à te comprendre ou à t'aider, mais je suis là pour toi. Tu as dis que je pouvais te poser toutes les questions que je voulais, mais ça marche pour toi aussi, tu peux me parler d'elle ou de ce que tu ressens. » Si on en parle si peu c’est parce que le peu de fois que Victoria a été au centre de la conversation, Alex a paniqué, Alex se braquait, Alex se vexait alors non je ne suis clairement pas sûr de pouvoir et vouloir lui parler de ma défunte fiancée ou de ce que je ressens. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque de mon côté, j’ai quelques fois des souvenirs qui me reviennent dont j’aimerais discuter, ou des petites anecdotes qui peuvent encore me faire rire à raconter mais je ne suis pas sûr qu’en parler avec ma femme soit la meilleure des idées. « Tu arrives à penser à elle sans te sentir mal ? » Pourtant elle relance le sujet, à ma plus grande surprise. J’hoche positivement la tête, la plupart du temps quand je pense à elle je ne me sens pas mal et au contraire parler d’elle me fait généralement du bien et me libère un poids. « Oui, oui. » Je lui assure sans savoir quoi lui dire de plus ni ce qu’elle attend de moi. « Tu m'as jamais raconté comment tu lui avais fais ta demande ? » Alex s’est tellement toujours montrée si fermée au sujet de mon histoire avec Victoria que l’entendre me questionner là-dessus m’étonne vraiment. Et je suis persuadé qu’elle le verra sans aucun doute à mes sourcils légèrement levés par la surprise. « Je l’ai juste emmenée dans son restaurant préféré, j’avais demandé une table en retrait, je lui ai dit à quel point je l’aimais et j’ai mis un genou à terre et je lui ai demandé de m’épouser. » On en avait beaucoup parlé du mariage, je savais qu’elle le voulait elle aussi mais je n’étais pas sûr de savoir si elle se sentait prête pour ça ou non. J’étais stressé, vraiment très stressé à l’idée qu’elle me dise non. « J’avais une bague cette fois. » que j’ajoute d’une voix plus légère avec un petit sourire en coin tout en laissant mon épaule venir cogner doucement celle de ma femme. Clin d’œil à ma demande pour Alex qui fut bien plus impulsive juste après la naissance de nos filles, sans bague ni préparation. « Tu dis que tu te sens beaucoup mieux, tu as réussi à te pardonner ? » Si évoquer Victoria ne me dérange pas, ça, c’est une toute autre histoire. Est-ce que j’ai réussi à me pardonner ? Pour être tout à fait honnête je n’en suis pas si sûr. Est-ce qu’il est possible de se pardonner une telle chose ? Je ne pense pas non plus. Cette fois c’est à mon tour d’être bien plus long à lui répondre pour la simple et unique raison que je n’en sais absolument rien. J’ai tout de même une vague idée mais je doute que ma réponse ne lui plaise vraiment. Je me mordille l’intérieur de la joue et c’est tout en soupirant un peu que je lui réponds enfin. « C’est pas si simple que ça. » Ce qui veut clairement dire que non je ne me suis pas du tout pardonné. « J’y travaille avec ma psy. » Sur la culpabilité et d’autres petites choses.