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 Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent.

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyLun 20 Juin 2022 - 11:37



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« Pas grave, on en fera un autre quand elles seront au lycée. » Un léger rire s'échappe d'entre mes lèvres et je lève les yeux au ciel amusée par la réponse de Caleb. Je sais qu'il plaisante, enfin à moitié, mais il me fait rire avec sa repartie. « On sera toujours trop vieux. » Que je lui dis en plaisantant un peu, même si je le pense sincèrement. Avoir un bébé à 45 ans, je crois que ce sera pas pour moi. Mais, si à l'heure actuelle mes pensées sont concentrées sur notre crevette, et que je ne me montre pas enthousiaste à l'idée d'un autre bébé, je ne l'étais pas non plus pour la grossesse des filles, et j'ai pas mis longtemps à accepter l'idée d'avoir un autre bébé, alors si pour l'heure je calme les ardeurs de mon mari, je sais que mon avis peut changer un jour mais pour l'heure des jumelles, et un bébé, je pense que ce sera bien suffisant pour notre bonheur et ce pour quelques années. Je veux pouvoir offrir le meilleur à nos enfants, pouvoir être là pour eux, et qu'il ne manque de rien et surtout pas d'amour. J'en ai cruellement manqué et je sais à quel point c'est important et je ne veux pas que mes enfants aient la même éducation que moi. Je n'ai jamais été proche de mes parents, de ma famille plus généralement, et mes filles n'ont jamais rencontré une seule personne de ma famille et c'est bien mieux pour elles. Mais, elles sont proches de la famille de Caleb, que ce soit de leurs grands parents ou de leurs tantes et même si mes relations avec eux ne sont pas aux beaux fixes, je tiens à ce que Lucy et Lena puissent continuer à profiter de la bienveillance et de l'affection des Anderson et c'est important pour moi, que nos filles mais aussi que Caleb puisse voir ses parents et retrouver la complicité qu'il avait avec eux. Avant le mensonge à propos de Nathan, avant la dispute entre eux, avant que je ne sois plus la bienvenue chez eux. « Mais je ne vais pas me disputer avec eux. Et puis de toute façon je te rappelle que ma mère n’est pas ma plus grande fan maintenant. » Je grimace un peu tout en venant passer une main sur sa joue et un baiser sur l'autre. Je sais qu'il en souffre, je sais que cette situation n'est pas simple à gérer pour lui, et je ressens une grande part de responsabilité dans cette histoire, mais ce qui est fait, est fait. Je vais tout faire pour tenter de m'expliquer avec sa mère, d'apaiser un peu les rancœurs qui existent et lui faire comprendre aussi que son fils a besoin d'elle et que leur dispute lui fait beaucoup de mal. Je sais qu'elle ne pourra pas rester insensible à ça mais avant tout, il faudra qu'elle accepte de me parler et ce sera pas pour ce soir. Pour le moment c'est avec Caleb que je discute, avec une facilité presque étonnante, nous évoquons l'avenir de Nathan, de ce que nous désirons, de ce que nous espérons, et c'est assez nouveau finalement. La faculté que j'ai à en parler sans me laisser envahir par les regrets, la honte, la culpabilité, la peur de l'avenir, c'est une belle preuve que notre couple est fort et qu'il m'aide à accepter le passé, qu'il m'aide à être plus sereine et à maitriser bien mieux mes émotions. Caleb à mes côtés dans notre lit, à l’abri du reste du monde, en sécurité dans notre bulle, je me sens bien, je me sens apaisée et assez forte pour gérer les différents évènements qui pourraient nous arriver. Et assez calme pour aborder les sujets qui avant pouvaient soit me terrifier, soit me faire douter, soit me faire me sentir mal.

Et la discussion qui arrive ensuite, est à la fois une preuve que je peux gérer mais aussi un test pour moi. Puisque nous parlons d'un autre sujet encore plus compliqué que Nathan entre nous. Son ex fiancée. Et si c'est difficile pour moi de l'entendre parler d'une autre femme qu'il a aimé, avec qui il avait rêvé sa vie, fait des projets de mariage, de bébé, de vie tout simplement. Je sais que pour lui c'est encore un sujet bien difficile. Ou du moins, je le devine, puisqu'on en a trop peu parlé pour que je sache réellement comment il se sent aujourd'hui, comment il gère son passé alors qu'aujourd'hui, j'espère avoir réussi à le rendre heureux dans son présent. C'est toujours avec un peu de retenue, et une certaine hésitation que je lui en parle, mais je suis sincèrement intéressée par les réponses qu'il peut me donner. Mais je le sens sur la retenue, presque surprit aussi par mes questions. J'en viens à me demander s'il veut vraiment m'en parler, s'il a envie de me partager certaines choses ou s'il préfère garder son passé pour lui. Je me demande aussi s'il est sur la retenue pour ne pas me blesser, mais je ne sais pas c'est lui ou moi qu'il veut protéger en restant assez discret sur son passé. J'apprends qu'il pense à elle sans se sentir mal, ce qui étonnamment me rassure un peu. Il y a quelques mois, sans doute que les questionnements internes auraient été nombreux. Est-ce qu'il l'aime encore ? Est-ce qu'il pense à elle quand on est tout les deux ? Est-ce qu'il nous compare ? Est-ce qu'il aurait préféré être avec elle et vivre ce que l'on vit avec elle ? Ce genre de questions qui ne trouveraient aucunes réponses et qui de toute façon ne sont pas utiles puisque Victoria n'est plus parmi nous. Ce genre de questions qui aujourd'hui ne sont plus si importantes, et la seule chose qui compte désormais, c'est d'apprendre qu'il ne souffre pas en pensant à elle. Je suis sa femme aujourd'hui et c'est à moi d'être là pour lui, pour l'aider que ce soit au présent, dans le futur mais aussi vis à vis de son passé. J'ai envie de lui montrer que je peux le soutenir, que je suis là pour lui quelque soit le sujet, il ne m'a pas répondu quand je lui ai dis plus tôt, et je compte lui prouver que je ne vais plus craquer désormais et que sa vie d'avant m'intéresse aussi. Il est surprit par ma question, je le vois et je me demande si j'ai bien fais de lui poser des questions ou si je devrais le laisser me parler de ce qu'il veut. Mais, je connais Caleb, il n'osera pas parler si je ne lui montre pas que j'ai envie qu'il me parle. Ma question le surprends mais a le mérite de le faire parler un peu. « Je l’ai juste emmenée dans son restaurant préféré, j’avais demandé une table en retrait, je lui ai dit à quel point je l’aimais et j’ai mis un genou à terre et je lui ai demandé de m’épouser. » Je n'ai aucun mal à imaginer Caleb faire sa demande, même si l'entendre parler de l'amour qu'il portait à une autre femme n'est toujours pas très agréable, je me fais à cette réalité petit à petit. Un genou à terre, dans un restaurant, j'ai cette vision de lui avec cette fausse bague durant notre voyage, mais surtout cette soirée ou il m'a fait sa vraie demande après la naissance des filles. Et je souris, c'est peut-être pas approprié à la discussion mais les souvenirs et les images que j'ai de ce moment me reviennent et je joue avec ma bague. « J’avais une bague cette fois. » J'entends à son intonation qu'il sourit et je le sens venir me bousculer légèrement. Je le regarde et je vois effectivement qu'il sourit et je crois que ça me rassure grandement de le voir avec un sourire sur les lèvres alors que l'on évoque son passé et son ex-fiancée décédée. « C'est vrai que pour un romantique, ne pas avoir de bague pour sa demande, c'est vraiment décevant chéri. » Je le regarde l'air faussement sérieux, alors que mes yeux et ma bouche trahissent le sourire que je tente de retenir. « J'aurais pas pu rêver d'un meilleur moment pour la demande, tout était parfait et je n'oublierai jamais ce moment. » Et ça c'est avec beaucoup plus de sérieux que je lui dis, je le pense sincèrement et si je sais que pour lui la bague devait être importante, pour moi, ce n'est qu'un détail parce que ce jour là, j'ai ressenti tout son amour, toute l'affection qu'il avait pour moi et c'était bien plus important que toutes les bagues du monde. « Tu avais attendu longtemps pour faire ta demande non ? » C'est à la fois une question mais aussi un peu une constatation. Je n'ai pas en tête tout l'historique de son histoire avec son ex, mais personne n'aime réellement évoquer les ex non ? Sauf que dans son cas tout est différent. « Elle était comme toi ? Prête à s'engager vite et à faire pleins de projets ? » Connaissant Caleb l'idée du mariage aurait pu arriver vite alors je m'intéresse, je me questionne aussi espérant lui prouver que je suis vraiment là pour lui s'il a besoin d'en parler ou s'il a envie de me partager des choses de son ancienne vie. Je n'ai pas grand chose à dire sur mon passé, rien que je n'ai envie de partager ou de garder en mémoire, mais ce n'est pas son cas et s'il en a besoin je veux qu'il puisse se sentir libre et en sécurité pour en parler. Et si Victoria n'est pas un sujet simple, son état émotionnel suite à la perte de sa femme, enfin de son ex-fiancée l'est encore moins. Et l'hésitation dans ma voix se fait à nouveau entendre, j'ai peur de ses réponses, j'ai peur qu'il ne puisse jamais être pleinement heureux, j'ai peur de ne jamais réussir à lui apporter tout le bonheur et la sérénité qu'il mérite et que lui arrive à me donner. Ma question le fait hésiter, ou du moins, je sens qu'il est tout de suite moins à l'aise. Il met plus de temps à répondre, il ne sourit plus, il semble même se perdre un peu dans ses pensées et je crains de comprendre le sens de son silence. On dit parfois que la communication non-verbale est toute aussi importante voir plus que la communication verbale et pour le coup, l'attitude de Caleb apporte une réponse à ma question. Non il ne s'est pas pardonné. Non il ne se sent pas si bien que ça. Bon pour la dernière partie de ma constatation, c'est peut-être un peu prématurée mais j'ai toujours peur que son passé reste une ombre qui plane au dessus de lui et qui un jour revienne et lui gâche le bonheur qu'il mérite. « C’est pas si simple que ça. » Il finit par parler, et s'il ne me le dit pas concrètement, je sais ce que ses mots veulent dire. Non il ne s'est pas pardonné et je suis même pas sûr qu'il ait vraiment un jour la possibilité de le faire et ça me fait mal. « J’y travaille avec ma psy. » Il n'y a pas de tabous sur ce sujet entre nous. Il a ses séances, j'ai les miennes. Il a ses démons, j'ai les miens. Mais, pourtant, le sujet de nos séances ne sont pas vraiment nos sujets favoris, je sais qu'il en parle avec sa psy. De Victoria, de l'accident, des événements après l'accident, enfin je pense qu'il en parle, mais je ne sais pas réellement ou il en est dans son cheminement. Je sens que la discussion n'est pas la plus évidente, loin de là. J'ai peur d'aller trop loin, de lui en demander trop en évoquant ça et avant de parler, je prends sa main dans la mienne « Est-ce qu'un jour tu accepterais que je vienne à une de tes séances pour essayer de mieux comprendre ce que tu ressens et comment je peux t'aider ? » Je sais que c'est son lieu, son moment et s'il venait à refuser je ne lui en voudrais pas, mais je veux sincèrement l'aider, le comprendre, je veux pouvoir sentir quand il a besoin de soutien, et savoir comment je peux l'accompagner. Je ne suis pas la plus douée pour ça, mais pour Caleb, je veux tenter de faire tout ce que je peux pour être là pour lui. Dans les bons comme dans les mauvais moments, c'est mon rôle de femme. « Tu penses qu'un jour tu pourras être pleinement heureux ? » Est-ce que quelqu'un peut réellement répondre à cette question ? Sincèrement je pense pas, mais j'ai envie de savoir qu'un jour, Caleb pourra être heureux, juste heureux. Sans le souvenir de l'accident. Sans la lourde responsabilité qu'il porte sur lui encore aujourd'hui. Sans les pensées qui ont pu être les siennes après. Juste heureux. C'est utopique, personne n'est juste heureux mais c'est ce monde que je veux pour lui, parce que je sais qu'il a connu le malheur, qu'il a connu la dépression, qu'il a connu le pire et je veux qu'il puisse rester loin de tout ça désormais. « Depuis qu'on est ensemble tu as déjà eu des pensées. » J'arrête ma phrase, je souffle silencieusement, je serre sa main dans la mienne, voilà encore un autre sujet plus que délicat, pour lui, et pour moi. Un sujet que je n'arrive même pas à réellement aborder, mais pourtant c'est important pour moi, et pour lui aussi sans doute. « Tu en parles avec ta psy de ça ? Même quand ça va pas trop, tu y as déjà repensé ? » A défaut de pouvoir en parler avec moi, j'espère qu'il a trouvé quelqu'un avec qui en parler et qu'il ne fait pas comme moi, qu'il n'a pas juste décidé de faire comme si tout ceci n'avait jamais existé parce qu'il a trop peur de réaliser ce que ça signifie. Non parce que c'est une technique pourrie, et je peux le dire puisque c'est l'une de mes techniques favorites mais qui ne marchent pas, jamais.  



@Caleb Anderson   :l:  :l:

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyMar 21 Juin 2022 - 14:45

Calex
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
Ma femme me questionnant sur Victoria n’est clairement pas quelque chose de récurrent bien au contraire. Elle n’en parle pas et le peu de fois où cette conversation s’est imposée à nous ses réactions étaient tout autre : elle paniquait, elle se fermait et ne se montrait pas en capacité de m’écouter et me soutenir. Alex s’est toujours montrée peu curieuse à propos de mon passé lorsqu’il s’agissait de Victoria et moi alors la voir s’intéresser et me poser quelques questions pourraient presque de déstabiliser un peu. « C'est vrai que pour un romantique, ne pas avoir de bague pour sa demande, c'est vraiment décevant chéri. » Je souris mais grimace en même temps parce que même si je sais qu’elle n’est absolument pas sérieuse en me disant cela, elle a raison et je suis totalement d’accord avec elle. Pour un romantique amoureux de l’amour comme je le suis, une demande en mariage sans bague laisse à désirer mais quand j’ai demandé à Alex de m’épouser, c’était naturel c’était spontané. Les jumelles venaient de naître, j’avais Lena contre moi et elle Lucy et tout l’amour que je ressentais déjà pour elle était en train de doubler voire même tripler. J’en ai oublié mes craintes mes peurs et mes anciens traumatismes et si je savais déjà que je ne voulais et ne pouvais passer le reste de ma vie sans elle, l’idée d’officialiser cette pensée en lui demandant sa main m’a semblé plutôt bonne. Je ne le regrette pas, bien que ma première demande n’était pas assez officielle à mon goût je pense avoir tout de même réussi ç me rattraper quelques semaines plus tard quand j’ai renouvelle ma demande cette fois, une bague à la main et un genou à terre. « J'aurais pas pu rêver d'un meilleur moment pour la demande, tout était parfait et je n'oublierai jamais ce moment. » Un sourire rempli de nostalgie s’étire sur mes lèvres alors que je me tourne vers le baby-phone pour m’assurer que nos filles soient toujours en train de dormir. Et c’est bien le cas, Lucy et Lena sont plongées dans un sommeil profond. « Moi non plus. C’était le plus beau jour de ma vie. » C’est cette fois en regardant ma femme que je prononce ces mots. La naissance de mes filles comme j’ai déjà pu le dire plusieurs fois est réellement le plus beau jour que j’ai pu passer de toute ma vie. Elles étaient un peu comme deux anges tombés du ciel réalisant ainsi l’un de mes plus grands rêves, une envie que j’ai toujours eue : avoir des enfants.

« Tu avais attendu longtemps pour faire ta demande non ? » Ce n’est pas de ma demande en mariage pour elle qu’elle parle mais bien de mes fiançailles avec Victoria. « Trois ans et demi, oui. » que je lui réponds en frottant la pomme de ma main contre mon menton. Pourtant attendre trois ans et demi on pourrait sans aucun doute se dire que non je n’ai pas patienté si longtemps que ça pour la demander en mariage mais quand on me connait on sait que pour moi qui ai toujours tendance à m’emballer et vouloir aller vite, ça fait un long moment à attendre. « Elle était comme toi ? Prête à s'engager vite et à faire pleins de projets ? » Les questions continuent, Alex s’intéresse est, elle semble prête à en apprendre davantage sur Victoria et si sa soudaine curiosité me fait plaisir elle n’en reste pas pour le moins légèrement perturbante. « J’ai très vite su qu’elle voulait aussi se marier et avoir des enfants mais elle était plus sur la retenue que moi. Enfin…disons qu’elle n’était pas du genre à vouloir aller trop vite. C’est sûrement pour ça que j’ai attendu presque quatre ans pour la demander en mariage. » Je voulais être sûr qu’elle soit prête à porter mon nom et qu’elle accepterait ma demande et même si je n’en doutais pas vraiment, je pense pouvoir dire que cette soirée au restaurant avec elle fût l’une des plus stressantes de ma vie. Toujours avec cette peur qu’elle refuse, qu’elle me demande encore un peu de temps alors qu’au fond moi tout ce que je voulais c’était qu’elle devienne ma femme pour que nous puissions former cette famille dont nous avions déjà commencé à parler à l’époque. Elle voulait deux filles et deux garçons et moi ce projet me faisait aussi beaucoup de l’œil. Sauf que par ma faute Victoria n’a jamais pu porter la robe blanche qu’elle avait choisi pour le mariage, elle n’a jamais pu connaître la sensation d’être enceinte – bien qu’elle l’était au moment de son décès il s’agissait tout de même du tout début de la grossesse. « Est-ce qu'un jour tu accepterais que je vienne à une de tes séances pour essayer de mieux comprendre ce que tu ressens et comment je peux t'aider ? » Voilà quelque chose qui ne m’a jamais traversé l’esprit mais qui pourtant me semble être une plutôt bonne idée quand Alex m’en parle. Je ne sais pas si ma psychologue accepterait ni même si elle pourrait aussi penser que c’est une bonne idée mais je ne m’oppose pas à cette proposition. « C’est une bonne idée oui...ça pourrait peut-être te permettre de mieux comprendre certaines choses. Mais je veux surtout pas que tu te sentes obligée. » C’est elle qui le propose je le sais mais je veux être sûr qu’elle ait conscience de la difficulté de mes séances. Les sujets abordés sont loin d’être joyeux entre le deuil, la nostalgie, en grande partie la culpabilité et surtout la mort qui reste un thème qui revient presque à chaque séance. Je ne suis pas sûr qu’Alex ait conscience du rapport très spécial et de la peur profonde que je ressens face à la mort et assister à une séance pourrait sans aucun doute l’aider à le réaliser. « Tu penses qu'un jour tu pourras être pleinement heureux ? » J’ai l’impression qu’elle m’a déjà posé la question mais la réponse reste toujours la même je n’en sais rien. « Depuis qu'on est ensemble tu as déjà eu des pensées. » …de pensées suicidaires ? Elle n’a pas besoin d’aller plus loin pour que je comprenne que ce sont bien les mots qu’elle ne parvient pas à prononcer et je ne veux surtout pas laisser place au doute alors je secoue la tête de gauche à droite avant de lui répondre. « Non pas du tout je t’assure. » J’ai déjà eu des idées sombres, vraiment très sombres, j’ai déjà voulu en finir et j’ai déjà essayé d’y parvenir mais aujourd’hui je suis bien heureux d’avoir une deuxième chance et pour ça, je remercierais toujours ma mère. « Tu en parles avec ta psy de ça ? Même quand ça va pas trop, tu y as déjà repensé ? » C’est bien évidemment un sujet qui a déjà été abordé avec ma psy oui, mais je n’y rendre que rarement dans les détails. Peut-être pas honte ? Ou bien parce que je culpabilise énormément de ce passage à l’acte. « J’y pense de temps en temps oui mais pas parce que je regrette de ne pas avoir réussi, c’est même tout le contraire. » Je lui réponds, et je sens que je ne suis pas du tout à l’âge avec ce sujet, je ne sais plus quoi faire de mes mains, elles bougent dans tous les sens. « J’aurais jamais dû faire ça, mais à l’époque ça me paraissait comme étant la seule solution. » La seule solution et la meilleure oui mais aujourd’hui je suis bien heureux de ne pas avoir réussi, ainsi j’ai pu retomber amoureux, redécouvrir l’amour, me marier et avoir deux merveilleuses princesses. « Tout à l’heure tu m’as demandé si je pense pouvoir être pleinement heureux un jour. » Je la regarde un instant. « Tu sais, quand je suis avec toi je ne pense pas à toutes ces choses. » Et donc par conséquent elle me rend heureux et quand nous sommes tous les deux j’arrive généralement à laisser derrière moi ces pensées noires et compliquées.

© nightgaunt


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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyMer 22 Juin 2022 - 2:57



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
« Moi non plus. C’était le plus beau jour de ma vie. » La naissance de nos filles reste l'un des souvenirs les plus marquants de notre histoire et de nos vies. Le plus beau pour lui, l'un des plus beaux pour moi aussi. « Ça va les douleurs que j'ai infligé à ta main n'ont pas terni le souvenir de cette belle journée. » Je le taquine un peu mais sur le moment, je n'avais pas trouvé ça très drôle qu'il se plaigne d'avoir mal à la main. Tout n'a pas été simple ce jour là, mais le bonheur, le soulagement et surtout l'amour que j'ai ressenti en voyant nos filles, ce sont des émotions que je ne pourrais jamais oublier. Il est venu ajouter une surprise, et d'autres souvenirs encore à cette nuit avec sa demande en mariage et en quelques heures, j'étais devenue la mère de ses filles et sa fiancée et future femme. Une vie dont je n'avais jamais rêvé, mais une vie qui s'avérait être celle qui me comblait de joie, de bonheur et d'amour. Tout ça grâce à une seule et même personne : Caleb Anderson.

Je lui dois tellement, j'ai tellement besoin de lui dans ma vie que c'est parfois dur d'imaginer que mon bonheur ne tient à pas grand chose finalement. Un accident, la mort de son ex-fiancée, un accident qui aurait pu le tuer mais qui l'a laissé en vie, seul. Il était heureux sans moi avant cet accident, il avait des projets sans moi, avec Victoria. Il avait une vie heureuse, une vie qui le comblait lui et parfois c'est difficile pour moi de l'accepter. Mais, ce soir, c'est avec de la retenue mais un certain calme que j'évoque Victoria avec lui. Que je le questionne sur sa vie d'avant, celle dont je ne voulais rien savoir par peur de ne pas me sentir à la hauteur. Par peur de ne pas lui apporter autant de bonheur qu'elle a pu le faire. Je suis plus sereine désormais, j'assume mon rôle d'épouse, de mère, de femme, et j'assume d'être celle qui partage la vie de Caleb, n'en déplaise à certains. C'est avec moi qu'il vit désormais, et c'est aussi mon rôle de femme que de m'assurer qu'il aille bien, de m'intéresser aussi à sa vie, à ses ressentis, à ses expériences passées. Victoria a été trop longtemps un tabou, une distance entre nous que je nous imposais et je ne veux plus de ça, alors pour l'une des rares fois depuis que l'on est ensemble, je le questionne sur sa vie avec son ex-fiancée. « Trois ans et demi, oui. » « Ca a du te sembler être une éternité. » Il a tendance à s'emballer, à aller vite dans ses projets, dans ses envies, il est comme ça, et c'est une des nombreuses différences que nous avons tout les deux, et je me demande si Victoria et lui étaient aussi différents que nous le sommes lui et moi. « J’ai très vite su qu’elle voulait aussi se marier et avoir des enfants mais elle était plus sur la retenue que moi. Enfin…disons qu’elle n’était pas du genre à vouloir aller trop vite. C’est sûrement pour ça que j’ai attendu presque quatre ans pour la demander en mariage. » Ils ont attendu aussi pour le projet de fonder une famille aussi, beaucoup plus que nous ne l'avions fais, même si nous ce n'était pas un projet réel. Ils ont fait les choses calmement, ils ont fait les choses biens, enfin ils avaient les mêmes projets, les mêmes envies, les mêmes désirs et c'est sans doute pour ça que l'idée de ne pas réussir à le combler autant qu'elle ne le faisait est une vraie peur. Était une vraie peur plutôt. Puisque le mariage, les enfants, c'est avec moi qu'il vit tout ça. « A l'époque je suis sûre que même au bout de 4 ans, j'aurais trouvé ça trop rapide le mariage et tout. » Pas la peine de revenir sur les enfants, on sait tout les deux qu'à l'époque j'étais différente, que je n'étais pas prête à être mère, pas prête à vivre la vie que je vis aujourd'hui et qui me rends heureuse. « Mais je t'ai connu plus fertile et plus rapide pour mettre enceinte tes copines, ou alors elle était plus douée que moi pour prendre la pilule. » J'essaye de rire un peu, mais c'est en disant cette phrase que je réalise que je viens sans doute d'aborder un sujet compliqué. Victoria, une grossesse. J'arrête de rire, j'arrête même de sourire et je me sens mal parce que finalement c'est encore là un sujet que l'on a abordé une fois mais que je n'ai jamais cherché à creuser avec lui. Enfin, je n'ai jamais cherché à savoir après comment il avait vécu cette annonce et tout ce qui en a découlé ensuite. « J'aurais pas du dire ça, désolée. Tu en as parlé à quelqu'un de ça ? » C'est dingue comme je perds mes mots dans ce genre de circonstances. C'est bête pour quelqu'un comme moi qui ait toujours quelque chose à dire, mais là le sujet est un peu trop compliqué et ce qui devrait être simple devient compliqué. « Je suis maladroite et j'ai un peu de mal à parler d'elle, désolée, mais je sais que sans cet accident tu aurais eu cette vie avec elle, tu aurais été heureux et tu l'aurais mérité. C'est elle qui aurait du vivre la vie que j'ai. Je sais que sans sa mort je n'aurais jamais pu être heureuse et j'ai un peu de mal avec cette pensée surtout que je sais que ça a failli te détruire de la perdre. » C'est horrible comme pensée, se dire que mon bonheur ne tient qu'en la mort d'une femme, c'est cruelle mais c'est pourtant la vérité la plus simple et la plus vraie. Je suis heureuse parce que cette femme est morte, parce qu'en laissant Caleb seul et si malheureux, j'ai pu me refaire une place dans sa vie. Voilà le genre de pensée que je n'aime pas avoir mais que j'ai quand on évoque son ex-fiancée. Voilà pourquoi j'ai si peu parlé d'elle depuis que l'on est ensemble mais aujourd'hui je le fais. « Mais je veux que tu puisses m'en parler si tu en as envie, ton passé m'intéresse et je sais que tu as surement pleins de choses à dire sur elle et sur vous. » Son passé, sa vie, ce qu'il ressent, tout m'intéresse et je vais plus loin encore en lui demandant de participer à une de ses séances. « C’est une bonne idée oui...ça pourrait peut-être te permettre de mieux comprendre certaines choses. Mais je veux surtout pas que tu te sentes obligée. » « J'en ai envie. » Que je lui réponds sans hésiter et pour lui prouver que je ne me sens vraiment pas obligée. Je suis même encore plus intriguée qu'avant ma proposition parce qu'avec ses mots j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de choses que je ne comprends pas. Je m'en doutais mais il semble me le confirmer. « Je veux tout faire pour essayer de te comprendre et te soutenir. » Et si pour ça je dois assister à ses séances de psy, en plus des miennes, je le ferais parce que son bonheur c'est tout ce qui compte désormais.

Il n'a pas toujours été heureux Caleb, loin de là même. Je le sais même si j'ai parfois voulu occulter cet élément de mon esprit. Il a été malheureux, très malheureux et encore je pense que ce mot est loin d'être assez fort pour décrire ce qu'il a vécu et ressenti. Il a été détruit, il avait perdu tout espoir, tout envie de vivre et je le sais puisqu'il me l'a dit, ou du moins il a tenté de le faire en me parlant de son passé. Je n'ai pas toute été ouverte à la discussion, pas sur ce sujet, mais aujourd'hui c'est moi qui l'aborde en première, moi qui le questionne sur un sujet qui est loin d'être agréable. « Non pas du tout je t’assure. » Voilà une première réponse qui rends la discussion un peu moins difficile, un peu moins forte émotionnellement, même si le sujet reste toujours sensible et touchant. Mais, il me rassure. Il me dit ce que j'ai besoin d'entendre et j'espère juste que c'est la vérité et non pas des paroles pour apaiser des peurs dont je ne parle même pas. Ne t'avises pas de me laisser un jour. Ca aurait pu être mes mots si je laissais la panique m'envahir, si je laissais ma peur s'exprimer. Mais je me contrôle, je me contiens aussi, pour lui, parce que le moment est important pour nous. « J’y pense de temps en temps oui mais pas parce que je regrette de ne pas avoir réussi, c’est même tout le contraire. » Ses mains s'agitent et attirent mon regard. Je le sens mal à l'aise, stressé sans doute et je ne peux que le comprendre puisque je le suis aussi. Je prends l'une des ses mains que je viens poser sur mon ventre, espérant qu'il arrête de trop s'agiter. C'est aussi un prétexte pour occuper mes mains puisque pour moi aussi ce sujet est loin d'être facile à gérer. Je n'en parle pas. Je préfère le mettre dans une boite et l’enfouir en moi, que de devoir faire face à ce sujet, mais ce soir, pour une raison que j'ignore, j'ai le courage de l'aborder et Caleb a le courage de se livrer un peu à moi. Il regrette ce qu'il a fait, et dans un sens ça me rassure parce que j'ai envie de me dire que s'il regrette, jamais il ne le refera non ? Je me demande pendant quelques secondes si ma mère n'avait pas réussi son suicide aurait-elle regretté son geste ? Aurait-elle passé le reste de son temps à tenter de mettre fin à sa vie ? Est-ce qu'une personne qui a pensé à mettre fin à ses jours, peut recommencer ? Est-ce que c'est quelque chose d'ancrée ? Est-ce que ce genre de pensées peut revenir n'importe quand et sans qu'on puisse le voir venir ? C'est un sujet sur lequel mes connaissances sont limitées parce que j'ai peur de ce que je pourrais apprendre. C'est aussi par peur de certaines réponses que je n'ai finalement jamais vraiment questionné Caleb sur son passé. Une façon comme une autre de pratiquer le déni. Je joue avec sa main que je viens de poser sur mon ventre, et si je suis silencieuse, j'essaye de lui montrer que je suis là, que je l'écoute en caressant son avant bras de ma main libre. « J’aurais jamais dû faire ça, mais à l’époque ça me paraissait comme étant la seule solution. » Je soupire silencieusement quand je l'entends parler, je n'aime pas entendre de telles choses, je n'aime pas qu'on puisse considérer le suicide comme une solution, mais je préfère me concentrer sur ses autres mots. Sur le fait qu'il regrette et qu'il n'aurait jamais du faire ça. « Tu l'as fais qu'une fois ou tu as tenté de le refaire après ? » Je voudrais pouvoir être plus précise dans mes mots, employer les bons termes, faire face à la réalité des mots mais je crois que j'en suis pas encore là, mais ce n'est pas sa faute. « Tu n'aurais jamais du faire ça c'est vrai. » Je réalise en disant cette phrase que mes mots peuvent paraître dur, froid alors que mon intention n'est pas du tout de le culpabiliser ou de le faire se sentir mal. « Mais je te juge pas chéri, tu as vécu un drame et tu as réagis comme tu as pu. Je suis juste extrêmement reconnaissante de t'avoir à mes côtés aujourd'hui. » Et surtout, je suis soulagée et reconnaissante que pour une fois Caleb Anderson ait raté quelque chose qu'il a entreprit. Promets moi de ne jamais le refaire. Encore une phrase que je garde pour moi, parce que je ne veux pas lui faire sentir la pression ou la peur que je ressens. Il a déjà assez à gérer comme ça. « Tout à l’heure tu m’as demandé si je pense pouvoir être pleinement heureux un jour. » Je sens son regard sur moi et je le regarde à mon tour. Oui je lui ai demandé s'il pourrait être pleinement heureux, question à laquelle il n'a pas répondu d'ailleurs. « Tu sais, quand je suis avec toi je ne pense pas à toutes ces choses. » Ses mots me touchent beaucoup. Ses mots ont une grande importance parce que j'ai besoin de savoir que je lui suffis, que je le rends heureux, que je l'aide par ma présence à se sentir bien. Je veux qu'il soit aussi heureux que je le suis, qu'il soit apaisé, qu'il soit serein, qu'il ne ressente que le bonheur et l'amour. Utopique ? Oui. Mais, je veux le meilleur pour lui et rien de moins. Je bouge un peu juste pour pouvoir me mettre face à lui et c'est avec douceur que je viens poser ma main sur sa joue pour caresser son visage. « Je voudrais que tu n'y penses jamais, que tu n'ai jamais eu à vivre tout ça. » Je tente de lui sourire légèrement, de plonger mes yeux dans les siens pour capter son attention, pour m'assurer aussi qu'il aille bien malgré notre discussion peu agréable pour lui. « J'aime pas te savoir mal, mais je sais que ton passé fait partie de toi, et quelque soit ce que tu ressens ou ce que tu traverses, tu pourras toujours compter sur moi pour être là pour toi. » Il vient de me dire que quand il est avec moi, il ne pense pas à toutes ces choses douloureuses de son passé et puisque ce soir, malgré ma présence, il y pense parce que je lui en parle, j'essaye comme je peux de rendre les choses moins difficiles pour lui, je prends sa main et je l'attire contre moi pour venir ensuite passer mes bras autour de son cou pour un moment de tendresse, lui assit, moi à genou dans notre lit, je veux juste être là pour lui, physiquement et moralement, lui montrer qu'à partir d'aujourd'hui, il peut compter sur moi que je ne vais pas m'écrouler, que je ne vais pas flancher même si tout ceci est lourd à porter, je veux l'aider à porter tout ça. A deux on est plus fort.  



@Caleb Anderson   :l:  :l: Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 2396639051

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyJeu 23 Juin 2022 - 11:42

Calex
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
La remarque de ma femme au sujet de la douleur qu’elle a pu infligée à ma main le jour de la naissance de mes filles me fait rire. Je sais que cette plainte n’avait pas été appréciée par Alex et à juste titre, mais la voir l’évoquer sans une once d’amertume ni même sans soupirer est plutôt agréable. « Ca a du te sembler être une éternité. » Pour certain attendre trois ans et demi pour se fiancer avec une femme ce n’est pas beaucoup alors que si ça ne tenait qu’à moi je l’aurais fait bien plus tôt. Mais comme je lui explique, Victoria voulait certes les mêmes choses que moi – ce qui a rapidement été rassurant quant à la suite de notre relation – mais elle voulait prendre son temps. Et puis elle venait tout de même de tout abandonner pour venir vivre à plus de seize milles kilomètres de chez elle alors finalement me plier à elle et son rythme me semblait totalement normal et justifié. « A l'époque je suis sûre que même au bout de 4 ans, j'aurais trouvé ça trop rapide le mariage et tout. » Alex n’était déjà pas vraiment du genre à vouloir se poser et le fait qu’elle accepte d’être ma petite-amie et que notre relation soit exclusive était déjà presque un miracle finalement. Mais de toute façon même si à l’époque j’étais déjà très amoureux d’Alex et que je nous voyais déjà mariés dans les années à venir je n’étais pas encore prêt à lui faire ma demande. « Mais je t'ai connu plus fertile et plus rapide pour mettre enceinte tes copines, ou alors elle était plus douée que moi pour prendre la pilule. » Je pourrais rire de cette réflexion, j’aurais totalement pu en rire si je n’avais pas appris que Victoria venait de tomber enceinte peu de temps avant son décès. J’en ai parlé à Alex, elle le sait mais j’ai pourtant l’impression qu’elle semble avoir tout oublié. Elle rigole un peu mais moi je ne souris pas, assez mal à l’aise face à la situation actuelle mais je crois qu’elle finit enfin par comprendre sa maladresse puisqu’elle se stoppe net dans son rire. « J'aurais pas du dire ça, désolée. Tu en as parlé à quelqu'un de ça ? » Non elle n’aurait pas dû mais je sais bien qu’elle n’a pas fait exprès et qu’il s’agit d’une simple erreur d’inattention de sa part alors je ne lui en veux pas vraiment. Je m’en serais volontiers passer mais je ne lui en tiens pas rigueur. « Non pas vraiment. » Je n’en ai même pas parlé à ma psy et la seule personne au courant c’est ma femme. Je ne vois pas l’intérêt de le crier sur tous les toits, à part montrer encore plus à tout le monde ô combien je ne mérite pas leur gentillesse et leur pardon. « Je suis maladroite et j'ai un peu de mal à parler d'elle, désolée, mais je sais que sans cet accident tu aurais eu cette vie avec elle, tu aurais été heureux et tu l'aurais mérité. C'est elle qui aurait du vivre la vie que j'ai. Je sais que sans sa mort je n'aurais jamais pu être heureuse et j'ai un peu de mal avec cette pensée surtout que je sais que ça a failli te détruire de la perdre. » Je sais qu’avoir cette pensée ne doit pas être simple ou agréable pour elle sauf que j’ai l’impression qu’Alex est en train de ramener la conversation à elle pour me montrer qu’évoquer Victoria n’est pas simple pour elle alors que finalement ce n’est pas moi qui ai commencé à en parler mais bien elle. Je ne sais pas quoi lui dire alors je préfère rester silencieux. « Mais je veux que tu puisses m'en parler si tu en as envie, ton passé m'intéresse et je sais que tu as surement pleins de choses à dire sur elle et sur vous. » Si j’ai beaucoup à dire sur Victoria et moi ? C’est sûrement assez vrai mais je pense que même si Alex se montre ouverte à la discussion évoquer ma première fiancée avec ma femme actuelle restera toujours assez délicat. « J'en ai envie. Je veux tout faire pour essayer de te comprendre et te soutenir. » C’est d’un air sûre d’elle et assez décidée qu’elle me répond et j’hoche positivement la tête. « Alors j’en parlerais à ma psy pour savoir ce qu’elle en pense mais aussi pour organiser ça. » Qu’elle assiste à une de mes séances, je n’y aurais jamais pensé mais finalement ça me semble comme étant une plutôt bonne idée.

C’est également ma femme qui évoque sans vraiment le citer mon passage à l’acte quelques mois après la mort de Victoria et je ressens dans sa voix beaucoup de peur et d’inquiétude à l’idée que je puisse recommencer dans le futur. Ce qui ne risque pas d’arriver parce qu’aujourd’hui je suis heureux, ce qui n’était clairement pas le cas à ce moment-là de ma vie. Mes mains s’agitent, parce que c’est un sujet que je n’aime pas aborder et dont je parle très peu, je suis nerveux et elle le ressent puisqu’elle prend une de mes mains pour la poser sur son ventre. Une initiative qui porte plus ou moins ses fruits puisqu’elle me permet de m’apaiser un peu. « Tu l'as fais qu'une fois ou tu as tenté de le refaire après ? » Je secoue la tête de gauche à droite en lui répondant. « Non qu’une seule fois. J’ai été hospitalisé juste après. » Encore un élément de mon passé simplement évoqué une seule fois mais jamais parlé dans les détails. Elle sait que j’ai été hospitalisé dans un service de santé mentale quelques semaines mais elle n’en sait pas plus et je ne m’étale pas non plus sur le sujet. « Tu n'aurais jamais du faire ça c'est vrai. » Sa réponse est froide, dure et me fait baisser les yeux. J’ai l’impression qu’elle est en train de me reprocher d’avoir un jour tenté de mettre fin à mes jours et finalement ce n’est pas qu’une impression mais c’est vraiment ce qu’elle est en train de faire. « Mais je te juge pas chéri, tu as vécu un drame et tu as réagis comme tu as pu. Je suis juste extrêmement reconnaissante de t'avoir à mes côtés aujourd'hui. » Elle dit ne pas me juger mais si quand même un peu, elle vient de le faire quoi qu’elle en dise c’est un jugement qu’elle est en train de faire et je dois bien avouer que je lui en veux beaucoup. Elle m’assure que je peux lui parler de tout mais en même temps ses autres mots aujourd’hui me prouvent que non elle n’est pas prête à entendre cette période-là de ma vie et ça me fait beaucoup de mal. Pourtant elle se montre douce, là, avec moi. Ses mains caressent mon visage que je ne relève pas pour autant véritablement blessé et déçu du reproche qu’elle semble m’avoir fait. « Je voudrais que tu n'y penses jamais, que tu n'ai jamais eu à vivre tout ça. J'aime pas te savoir mal, mais je sais que ton passé fait partie de toi, et quelque soit ce que tu ressens ou ce que tu traverses, tu pourras toujours compter sur moi pour être là pour toi. » Et si j’en oublie cette phrase prononcée quelques minutes plus tôt, ce reproche, j’aurais pu être réellement touché par ses mots mais je reste bloqué sur le moins positif. Je sens qu’elle essaie d’initier une accolade tendre que j’évite un peu, en entendant du bruit venant di baby-phone. Je tourne la tête pour voir Lucy debout sur son lit et son doudou par terre. « Je m’en occupe. » Que je lui dis sans un regard et ni même un mot de plus je descends du lit pour quitter la chambre et partir à la rencontre dans notre fille.  « Non tu n’aurais pas dû faire ça. » Comme si je ne le savais pas déjà, comme si je n’en étais pas conscient Alex m’a littéralement reproché cette tentative de suicide passée et voilà pourquoi je n’aborde pas ce sujet avec elle. Je sais ce qu’elle en pense au fond, même si elle ne me le dit pas : elle trouve ça égoïste et faible, peut-être qu’elle a raison et que je suis toutes ces choses mais j’aurais tout de même aimé ne pas avoir à me prendre cette réflexion. « Alors qu’est-ce qu’il se passe ma princesse ? » Je la prends dans mes bras, je l’embrasse sur la joue alors qu’elle semble encore à moitié endormie mais pourtant elle me répond tout de même. « doudou. » qu’elle répond d’une petite voix en pointant du doigt son doudou par terre. Je me baisse pour lui ramasser et la réinstalle dans son lit, je la borde l’embrasse à nouveau qu’elle s’endort de nouveau avec son doudou serré contre elle. Alex m’attend certainement dans la chambre mais avant de la rejoindre je m’éclipse cette fois dans la cuisine pour boire un verre d’eau, toujours perturbé par cette réflexion et oui, c’est certainement ridicule de ma part mais je n’arrive pas à faire autrement.

© nightgaunt


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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyJeu 23 Juin 2022 - 23:31



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.
Et une gaffe, une première et malheureusement pas une petite. Je parle beaucoup, et quand je suis stressée ou mal à l'aise je peux dire des choses qui me passent par la tête sans même réfléchir avant et les maladresses ont souvent été nombreuses mais celle là, elle est vraiment grosse. Pourquoi je parle de mettre enceinte ses petites amies ? Alors que je l'ai quitté à cause d'une grossesse prématurée, premier point qui tends à rappeler que ce n'est pas un sujet joyeux. Mais surtout, parce qu'il a apprit que sa femme était enceinte quand ils ont eu l'accident. Il ne le savait pas, elle ne lui avait pas encore partagé la nouvelle et pourtant elle l'était, il le croit en tout cas et il me l'avait dit. Pourquoi je suis toujours obligée de dire des choses comme ça ? La discussion est déjà bien assez compliquée sans que je gâche tout avec des paroles involontaires. « Non pas vraiment. » Il n'en a pas parlé, dans un sens je ne sais pas à quoi je m'attendais en lui posant cette question. A qui pouvait-il le dire ? La mort de sa femme est déjà assez tragique sans qu'en plus il annonce que leur vie s'apprêtait à devenir encore plus belle avec l'arrivée d'un bébé. Non clairement, ma question est conne. Je voudrais lui demander comment il se sent, mais je n'ose pas. Parce que là encore la question me semble conne. Il se sent mal, forcément puisqu'on parle de sa femme morte et de leur futur bébé mort avec. Bien-sur qu'il doit se sentir mal et je me demande si cette discussion est finalement la bonne façon de finir notre soirée. Il devrait être en train de tester le simulateur de contraction que je lui ai acheté. Je devrais être en train de me moquer de lui parce qu'il me supplie d'arrêter et pourtant, nous parlons de sa femme décédée, de cette grossesse dont il n'a même pas pu se réjouir avec elle, et maintenant, nous évoquons ses séances de thérapies. Une discussion en somme toute banale pour conclure une soirée qui avait pourtant vraiment bien commencé. Et autant dire que les effets de nos échanges ne se font plus ressentir et je suis de nouveau tendue et mal à l'aise mais j'essaye d'être là pour lui. « Alors j’en parlerais à ma psy pour savoir ce qu’elle en pense mais aussi pour organiser ça. » Voilà une bonne nouvelle. Enfin, bonne non, mais plutôt une nouvelle importante pour notre couple. Une autre épreuve a passé, mais pour le comprendre et le soutenir, j'espère trouver des réponses en l'accompagnant et en l'écoutant parler de son passé auprès d'une autre que moi.

La discussion continue mais elle ne prends pas une tournure plus joyeuse, loin de là même. C'est sur un autre sujet, lui aussi tabou que la discussion se tourne. Sa tentative, sa TS, c'est plus simple à dire, et je n'ai pas à employer le mot qui semble même encore imprononçable tant il est violent. Suicide Ce n'est pas un gros mot, ce n'est pas un mot interdit, c'est juste un mot mais qui dévoile une réalité bien trop dure. C'est pas quelque chose que j'ai envie d'aborder, le savoir prêt à mourir par amour d'une autre, le savoir prêt à tout abandonner parce qu'il a perdu la femme de sa vie, le savoir si mal, si désespéré au point de passer à l'acte, c'est une image avec laquelle je n'arrive pas à vivre encore. C'est sans doute, une nouvelle preuve de ma lâcheté ou de ma faiblesse que de ne penser qu'à ce que je ressens vis à vis de ça. Parce que c'est lui qui l'a fait, lui qui a souffert, lui qui a pensé un jour que la vie ne méritait plus d'elle vécue, c'est lui qui a vécu tout ça mais je ne sais pas comment l'aider, je ne sais même pas si je peux l'aider finalement. Je n'aime pas en parler, je n'aime pas y penser, je n'aime pas me confronter à cette réalité. Celle dans laquelle mon mari aurait pu se tuer pour une femme. Cette réalité dans laquelle, j'aurais pu perdre, par choix de leur part, deux personnes proches de moi. Ma mère parce qu'elle ne m'aimait pas assez pour se battre, et Caleb parce qu'il aimait trop son ex pour continuer à vivre. Je déteste ce sujet, je déteste ce que je ressens quand on en parle, je déteste savoir qu'autour de moi les gens peuvent souffrir autant qu'ils envisagent la mort, et je déteste savoir Caleb seul, dévasté et qui pense que mourir est sa seule option. Je déteste ce mot, je déteste cette réalité, je déteste ce sujet et pourtant j'essaye de l'aborder. Parce que j'ai beau faire comme si, j'ai beau essayé de repousser cette réalité, il n'y en a aucune autre qui ne soit réelle. Et sa TS est réelle, je le sais et je ne peux pas faire comme si c'était quelque chose que je pouvais oublier. Enfaîte si je pourrais totalement l'oublier, mais je sais que ce n'est pas une solution sur le long terme et ce soir, je me sens assez forte pour en parler avec lui, parce qu'il s'est ouvert à moi, parce qu'on arrive à communiquer sur des sujets difficiles, mais peut-être que celui là est trop difficile ? « Non qu’une seule fois. J’ai été hospitalisé juste après. » Je me demande comment il a vécu ces moments après. Comment il a géré cette hospitalisation, comment il a géré les conséquences de son geste, comment il a géré son rétablissement qu'il soit physique et surtout psychologique. Je me demande si, durant cette hospitalisation, il a eu d'autres pensées du genre et si depuis qu'il est sorti, il a eu des pensées suicidaires. S'il s'est déjà dit qu'il serait mieux avec elle. « Tu en a reparlé avec ta famille et ta mère de cette période ? » Le suicide est un sujet tabou entre nous, mais tabou tout simplement pour moi et sans doute pour lui aussi. C'est pas un sujet avec lequel je suis à l'aise, pas du tout mais je me demande s'il réussi à en parler un peu avec ses proches. Mais, je n'arrive pas à l'aider à se détendre, et surtout je n'arrive pas à mesurer mes propos. Je finis par le blesser, comme bien trop souvent d'ailleurs. Maladroite et trop directe, je sais à l'instant ou je prononce cette phrase que j'aurais mieux fais de me taire, de ne rien dire, mais c'est trop tard. Le mal est fait. Je le vois à son attitude, je le vois baisser les yeux et je n'ai pas besoin de réponse de sa part pour savoir que mes mots l'ont blessé. De toute façon, je n'ai pas de réactions verbales de sa part, le silence total et si ce n'est pas totalement surprenant de la part de Caleb, il parle moins que moi et les silences sont plus habituels, aujourd'hui il était en train de se confier à moi, de s'ouvrir et je viens de tout gâcher. J'essaye de me rattraper, j'essaye vraiment parce que je n'avais pas l'intention de le blesser mais faut croire que je suis incapable de ne pas lui faire de mal. Et après l'avoir blessé, je n'arrive pas à le rassurer non plus et je le vois se fermer. Il ne réagit plus à mes mots, pire encore, il ne réagit pas à mes gestes tendres. Il ne me regarde plus, la tête baissée, il met une distance entre nous que j'essaye de dépasser en me rapprochant physiquement de lui, mais même ça, il n'est pas réceptif. Je l'ai blessé, je le sais. Je le vois. Et pour une fois, je sais exactement à quel moment je lui ai fais du mal, mais c'est trop tard parce que le mal est fait et je le sens mal, ce qui forcément me fait culpabiliser et je ne sais même plus comment l'aider puisque même le contact physique semble peu concluant. Lucy attire son attention, au moins il est toujours parmi nous, puisqu'il entends notre fille. « Je m’en occupe. » J'ai presque l'impression qu'il est soulagé de pouvoir s'éloigner un peu, il ne me regarde pas, il ne me parle pas plus, il s'éclipse et je me retrouve seule dans notre lit avec la sensation d'avoir encore tout gâché. Je reste assisse sur le lit quelques instants, le regard qui fixe la porte, si lui ne m'a pas regardé, j'ai suivis ses déplacements jusqu'au moment ou il est sorti de la chambre et donc de mon champ de vision. Il ne m'a pas regardé, rien et je comprends à ce moment qu'en plus de lui avoir fait mal, il doit m'en vouloir beaucoup. Et s'il y a bien une chose que je ne gère pas bien, c'est l'idée qu'il soit fâché contre moi et quand je réalise réellement tout le mal que j'ai pu faire avec ma phrase, je me sens envahi par un flot d'émotion que j'appréhende parce que je sais ce que ça signifie désormais. Les mains moites, le cœur qui s'accélère, les poings qui se ferment, la respiration qui se fait plus bruyante, je ferme les yeux. Je souffle. Je connais cette sensation, celle qui m'a longtemps prise de court et qui me faisait perdre pied sans que je ne le contrôle. Je sais désormais que si je ne lutte pas je vais craquer et je refuse de me laisser submerger par mes émotions. Garder le contrôle ou le reprendre, c'est ce que l'on travaille désormais depuis de longs mois en séance et je sens les signes, il ne me reste plus qu'à mettre en pratique tout ce que j'ai appris. J'entends la voix de Caleb dans le babyphone, mais c'est sur ma respiration que je me concentre, essayant de repousser les émotions négatives que je ressens et qui m'envahissent. Colère, culpabilité, honte, sensation de le perdre, d'être jamais à la hauteur. Je voulais être là pour lui et la réalité c'est qu'il a quitté le lit presque soulagé de s'éloigner de moi, bel échec. Je sais que je sur-réagis, je sais que mes émotions sont bien trop vives et pas adaptées, j'en ai conscience mais c'est dur de lutter quand les pensées prennent le dessus et que le corps s'emballe. Je ferme les yeux, je respire, je souffle, je me lève pour aller me passer de l'eau sur le visage. Je reste quelques minutes à fixer mon reflet dans le miroir, et je me parle pour ne pas laisser mes pensées venir prendre le dessus. Je me remémore les derniers événements, je les raconte, que des faits, que des choses concrètes pour garder le contrôle, pour remplir le vide que je ressens, pour réaliser que si j'ai merdé, le plus important c'est maintenant. C'est d'être là pour lui, c'est de ne pas craquer, de ne pas réagir comme je le fais actuellement au risque d'empirer encore la situation. Je l'ai blessé oui. Il m'en veut oui. Mais, il ne m'a pas quitté, je ne suis pas seule et le plus important c'est ce que je vais faire maintenant. Mes exercices de respiration fonctionnent plutôt bien, je m'apaise un peu, je reprends peu à peu le contrôle sur mon corps, sur mes pensées aussi et après quelques minutes à me mouiller le visage, je repars dans notre chambre en espérant y trouver Caleb. Il n'est pas dans notre lit, je regarde le babyphone, Lucy s'est endormie mais Caleb n'est plus dans la chambre des filles et je n'hésite pas une seconde, je sors de la chambre et je pars à sa recherche. Il ne doit pas être bien loin au vu de l'heure, mais je sais que je ne pourrais pas l'attendre calmement dans notre lit alors je préfère le rejoindre. Je n'ai aucun mal à le trouver, la lumière dans la cuisine me guide jusqu'à lui et je lutte contre mon envie de venir me blottir contre lui. Je reste à l'entrée de la cuisine, debout contre l'encadrement de la porte. « Chéri ? Ça va ? Lucy s'est rendormie ? » La voix est hésitante, j'essaye de parler lentement, doucement pour éviter de me laisser submerger par des émotions trop fortes, je parle de Lucy mais on sait tout les deux que ce n'est qu'un prétexte pour lui parler. J'ai vu son le babyphone qu'elle s'est rendormie et si ce n'était pas le cas il serait encore auprès d'elle, mais c'est plus simple de parler de notre fille alors que je sais pourtant que l'autre sujet est inévitable. « Je n'aurais pas du dire ça, c'était injuste et méchant de ma part. » Je sais exactement ou et quand je l'ai blessé. Je l'ai su au moment même ou les mots sont sortis, oui il n'aurait jamais du faire ça, mais il le sait déjà et je ne vais pas l'aider en le culpabilisant comme je l'ai fais. Je me mords l'intérieur de la bouche, je soupire silencieusement en essayant de garder le contrôle. « Je n'étais pas là, je ne sais pas tout ce que tu as du vivre après son décès et tout ce que tu as du faire pour te reconstruire après, je n'ai aucune leçon à te donner, je voulais pas que tu penses que je te juges ou que je t'en veux, ce n'est pas le cas. » C'est pas à lui que j'en veux, mais à une autre personne. Je grimace légèrement en pensant à cette autre personne, il serait temps que j'accepte l'idée d'en parler, gérer ce passé pour mieux aider Caleb avec le sien. C'est sans doute avant que je parle tout à l'heure que j'aurais du lui dire tout ça. Que j'aurais du y penser surtout, mais si mes mots sont maladroits, ils sont pas pour autant faux. Il n'aurait jamais du faire ça, ce n'est jamais une solution, mais il le sait déjà et le dire n'est clairement pas une bonne façon d'aider. Je ne bouge pas, je reste appuyée contre l'encadrement de la porte, je voudrais le prendre dans mes bras autant parce que j'en ai envie et besoin, que parce que je voudrais lui prouver que je suis là pour lui, mais je ne fais rien. Il a déjà repoussé une fois une étreinte de ma part, je ne veux pas le forcer à me serrer contre lui s'il n'en a pas envie. Ma main masse mes tempes quelques instants, je me contiens, je gère mes émotions mais je ne peux rien faire contre le mal de tête qui me gagne peu à peu et qui est finalement assez habituel quand je me retrouve dans des situations ou je dois faire face à ce trop pleins d'émotions vives qui m'envahissent d'un coup. « Je ne pourrais jamais te juger, j'ai fais énormément de conneries dans ma vie et des choses que je n'aurais pas du faire, mais on peut rien y faire, ça fait partie de moi comme ton passé fait partie de toi. Je veux pas que tu ais honte ou que tu te culpabilises à ce sujet. » Je n'aurais pas du abandonner notre fils. Je n'aurais pas du me barrer sans un mot. Je n'aurais pas du boire, me droguer, me faire sauter par le premier venu en soirée. Je n'aurais pas du me comporter comme une salope, une égoïste, une lâche. Il aurait tellement de chose à me reprocher, à me dire sur mon passé, que c'est assez ironique que ce soit moi qui revienne sur quelque chose de son passé. Mais cette chose aurait pu le tuer, puisque c'est un peu le principe quand même, cette chose aurait pu mettre fin à sa vie et nous éloigner pour toujours. Mais il s'en est sorti, il était si mal qu'il a voulu mettre fin à ses jours, et aujourd'hui, il est heureux. Bon pas à cet instant précis, c'est pas flagrant quoi. Mais, il s'est reconstruit et je devrais être fière de lui plutôt que de lui faire des remarques sur son passé. Je ne sais pas de quoi il a besoin mais sûrement un peu plus d'amour, de soutien de ma part. « Tout ce que tu as vécu c'est ce qui a fait de toi l'homme que j'aime et je ne veux pas que tu te reproches quoique ce soit. J'aurais préféré que tu n'aies pas à vivre tout ça, mais ça fait partie de toi. Tu t'es reconstruit après toutes ces épreuves, et je suis fière de l'homme que tu es devenu. » C'est sans doute étrange de lui dire que je suis fière de lui alors que l'on est en train d'aborder un sujet aussi compliqué que sa TS, mais pourtant je suis vraiment fière de l'homme qu'il est. De l'homme, du mari, du père qu'il est devenu. « Je suis désolée de t'avoir obligé à tout garder, j'aurais du être là pour toi bien plus tôt. » Que ce soit pour ce sujet, ou celui de sa femme décédée. Je veux tout partager avec lui, mais jusqu'à aujourd'hui, je voulais partager le présent et le futur et oublier le passé. Sauf que si mon passé je veux l'oublier, j'ai pas envie qu'il en fasse de même avec le sien parce qu'il y a certes des moments très durs mais il a aussi connu de belles choses et je ne veux pas l'en priver.  



@Caleb Anderson   :l:  :l:  Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 2396639051

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptySam 25 Juin 2022 - 8:55

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Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.
« Tu en a reparlé avec ta famille et ta mère de cette période ? » Je secoue négativement la tête. Le début de la soirée ne laissait clairement pas présager que nous allions avoir ce genre de conversation plus tard. Cette période sombre de ma vie, je n’en parle pas que ce soit avec ma famille, ma mère pour qui ça n’a certainement pas dû être simple et pour dire, même avec mon psy ce n’est pas un sujet que j’aime aborder. Il m’est arrivé de le faire parce que je ne peux pas fermer les yeux sur ces quelques semaines où pour moi l’idée d’en finir avec la vie était sincèrement la seule option possible afin que je puisse être libéré de la douleur atroce que je ressentais à chaque fois que j’ouvrais les yeux le matin. Seul, déprimé, sans plus aucune envie aucune ambition aucune perspective d’avenir ou du moins c’était ce que je pensais. Même avec toute la bonne volonté du monde je ne pense pas qu’il soit possible pour qui que ce soit de me comprendre. Sauf pour toutes ces personnes qui ont déjà connu la dépression, ces personnes qui ont eu ces mêmes idées noires ces idées sombres dont aujourd’hui je n’ose même plus parler. Ça ne se contrôle pas, on ne choisit pas de se sentir mieux, on ne choisit pas un matin de se lever et laisser sa tristesse dans le lit pour affronter la vie réelle et en voir tous les bons côtés. Parce que la vie a des bons côtés et si aujourd’hui je n’en doute pas une seule seconde ça n’a pas toujours été le cas. Aujourd’hui j’ai tout ce dont j’ai toujours rêvé ; une maison, des enfants, une femme, un chien, un chat, le travail de mes rêves et un restaurant qui plaît plus que je n’aurais jamais pu en rêver. Une femme qui ne me comprend pas, une femme qui vient de me juger pour avoir tenté de mettre fin à mes jours. Ce n’était pas forcément voulu, je le sais. Mais je sais également qu’elle le pensait sincèrement et si je ne veux jamais aborder ce sujet avec elle c’est parce que ses pensées là-dessus sont bien trop fermées et blessantes pour quelqu’un qui est déjà passé à l’acte. Je sais qu’Alex a déjà un passif avec le suicide ayant elle-même perdu sa mère de cette manière mais son manque d’empathie dans sa réponse me refroidit et surtout me blesse énormément. Je me referme, je n’ai plus envie d’en parler avec elle et je profite du réveil de Lucy qui ne pleure même pas pour partir voir ma fille et me défaire de cette situation compliquée pour moi. Je reste un petit moment avec Lucy qui voulait simplement pouvoir récupérer son doudou tombé par terre dans son sommeil et c’est assez rapidement qu’elle retombe dans les bras de Morphée. J’aurais pu partir rejoindre Alex dans notre chambre mais je n’en ai pas envie. Pas du tout, déjà parce que cette conversation est très compliquée pour moi mais en discuter avec ma femme qui pourrait lancer d’autres réflexions blessantes comme elle l’a déjà fait ne la rend pas plus simple. Je retard simplement un peu le moment où je vais rejoindre Alex dans notre lit en partant dans la cuisine simplement pour boire un verre d’eau. « Chéri ? Ça va ? Lucy s'est rendormie ? » Sa voix me sort de mes pensées et je me tourne vers ma femme se tenant dans l’encadrement de la porte. « Elle s’est rendormie, oui. » Je lui réponds le plus simplement possible sans la moindre précision. Pas spécialement froid par envie envers elle mais plutôt assez naturellement. « Je n'aurais pas du dire ça, c'était injuste et méchant de ma part. » Injuste je ne sais pas, méchant je ne pense pas non. Elle a le droit de le penser mais ce ne sont clairement pas des mots que l’on dit à quelqu’un qui se confie à elle sur sa tentative de suicide passée. Je ne lui réponds pas, n’ayant pas grand-chose à ajouter à ce sujet-là et de toute façon je ne suis vraiment pas sûr qu’Alex ait réellement envie de continuer cette conversation elle non plus. « Je ne pourrais jamais te juger, j'ai fais énormément de conneries dans ma vie et des choses que je n'aurais pas du faire, mais on peut rien y faire, ça fait partie de moi comme ton passé fait partie de toi. Je veux pas que tu ais honte ou que tu te culpabilises à ce sujet. » Je n’ai pas envie de lui en vouloir car je sais qu’en aucun cas elle n’a voulu me blesser et qu’il s’agit d’une nouvelle maladresse à la Alex comme celles-ci peuvent être si nombreuses. Peut-être un peu trop, d’ailleurs ? Elle ne veut pas mal faire, Alex, elle est juste extrêmement maladroite. « Mais tu l’as fait alors... » Je ne finis pas ma phrase préférant terminer ma verre d’eau et je me place de nouveau dos à elle simplement pour nettoyer le verre que je viens d’utiliser. « Tout ce que tu as vécu c'est ce qui a fait de toi l'homme que j'aime et je ne veux pas que tu te reproches quoique ce soit. J'aurais préféré que tu n'aies pas à vivre tout ça, mais ça fait partie de toi. Tu t'es reconstruit après toutes ces épreuves, et je suis fière de l'homme que tu es devenu. » Je ne me le reprochais pas vraiment et c’est sûrement la différence entre elle et moi. C’était une simple constatation de ma part alors que j’ai réellement eu la sensation de l’entendre me le reprocher. Je me tourne face à elle tout en m’appuyant contre l’évier. En d’autres circonstances j’aurais sans doute été vraiment touché par ses mots mais ce soir je ne parviens pas vraiment à y apporter l’importance qu’ils mériteraient restant totalement bloqué sur ce que j’ai perçu comme étant un reproche de sa part tout à l’heure. Je renifle frottant le bout de mon nez avec ma main. « Je suis désolée de t'avoir obligé à tout garder, j'aurais du être là pour toi bien plus tôt. » Sauf que ce qui est sûr c’est que je ne risque pas d’aborder à nouveau cette partie bien spécifique de mon passé avec elle. Ce soir elle m’a montré qu’elle pouvait m’écouter lui parler un peu de Victoria mais qu’elle n’était en revanche pas prête pour le reste. Je garde ça en tête et m’approche vers elle pour déposer un baiser sur sa joue. « Je vais aller dormir, j’ai eu une grosse journée et je suis fatigué. » Ce qui est vrai mais j’aurais pu ne pas couper court à la conversation de la sorte mais je veux aussi lui montrer que je ne veux plus en discuter ce soir. Ce sont sur ces mots que je quitte la cuisine pour rejoindre la chambre et notre lit dans lequel je m’allonge. Je ne lui en veux pas vraiment, je suis simplement déçu de constater que finalement je ne peux pas vraiment lui parler de tout mon passé, malgré ce qu’elle avance. J’attends qu’Alex me rejoigne dans notre lit et quand elle s’installe je m’approche d’elle pour enrouler mes bras autour de son corps déposant un baiser dans son cou. « Notre crevette bouge encore ? » que je lui demande d’une douce voix alors que mes mains glisse de nouveau sur son ventre.

© nightgaunt


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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyDim 26 Juin 2022 - 12:31



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.

TW : Evocation des thèmes: tentative de suicide, suicide.

Rien ne laissait présager que la soirée allait se terminer ainsi. Évoquer son ex décédée c'est une chose. Évoquer la tentative de suicide de Caleb, c'est encore autre chose. Et, si pour le premier élément j'ai eu le temps d'élaborer sur les raisons qui font que je me sente si mal à l'aise quand on en parle, pour le second sujet, c'est encore loin d'être une chose que j'ai réglé et il ne faut pas longtemps pour que ma maladresse légendaire vienne gâcher la fin de notre soirée. Il est blessé, il se ferme, et s'enfuit même du lit. Bon, c'est pas vraiment une fuite à proprement parlé, il profite du réveil de notre fille pour mettre une distance entre nous mais ça reste un moment fort peu agréable pour moi et sans aucun doute pour lui aussi. Je voulais le soutenir, je voulais en parler avec lui, mais j'ai pas réussi à le faire. J'ai pas réussi à lui prouver que je pouvais tout entendre, que je pouvais être une oreille attentive et une épaule solide pour lui. J'ai échoué, encore. Incapable de ne pas le blesser, incapable d'être juste là pour lui sans le faire se sentir mal, c'est une chose que je déteste mais que je fais bien trop souvent.

Je le retrouve après quelques minutes. Un court ou long moment, j'en sais trop rien mais il n'est pas venu me retrouver juste après avoir rendormi Lucy et j'accepte son choix en ne lui imposant pas un contact physique qu'il n'aurait pas voulu. « Elle s’est rendormie, oui. » Il réponds à une question sur deux et pas à celle que j'aurais préféré qu'il réponde puisque j'ai vu par moi même sur le baby-phone que Lucy dormait et que son état émotionnel est bien plus important à cet instant. Mais, il ne me réponds pas et je prends ça comme une preuve qu'il ne va pas bien par ma faute. Il n'est pas très bavard Caleb. Même quand je tente de rétablir le contact entre nous, il m'écoute mais ne réagit pas alors je parle toujours un peu plus, un peu pour combler les vides mais aussi pour lui montrer à quel point je suis désolée d'avoir mal réagis et de l'avoir blessé. J'ai conscience de la dureté de mes mots, j'ai conscience de lui avoir fait du mal et j'essaye de me rattraper, j'essaye sincèrement mais le mal est fait. « Mais tu l’as fait alors... » Je l'ai jugé, oui. Je lui ai fais du mal, oui. Je l'ai blessé aussi et je vois bien que mon passé et mes ressentis sur ce sujet en particulier ont un impact sur lui et je n'aime pas ça. Je l'ai jugé sans le vouloir mais il a raison, je l'ai fais. « Je voulais pas te faire de mal, tu mérites pas mes reproches. » Les mots sont murmurés sans doute même pas audibles. C'est pas à lui que j'en veux. C'est pas lui qui mérite mon jugement et pourtant je l'ai jugé comme je juge tout ceux qui ont un jour tenté de mettre fin à leurs jours. Je le juge alors que je ne le veux pas, ce n'est pas à lui que j'en veux, ce n'est pas lui le responsable de ce que je pense du suicide, ce n'est pas à lui de subir le fait que je ne suis pas capable de traiter les événements de mon passé. Et pourtant, c'est face à son dos que je me retrouve, mon mari me tourne le dos, il reste à nouveau silencieux, juste après avoir laissé en suspens une phrase qui pourtant me prouve qu'il m'en veut, ou qu'il se sent mal vis à vis de cette discussion. Je sais pas vraiment, il ne laisse pas beaucoup d'éléments pour m'aider à discerner ce qu'il ressent et je me sens coupable de ne pas réussir à rattraper mon erreur surtout que je sens bien qu'il n'est pas prêt de l'oublier. Il se tourne vers moi à nouveau mais il reste contre l'évier, loin de moi. Il reste silencieux aussi. Même quand je lui dis que je suis là pour lui, il ne réagit pas et je comprends qu'il en doute. Je ne le mérite pas, c'est une réalité qui est encore plus flagrante ce soir. Il finit par bouger, s'approcher de moi et je ne bouge pas, ne voulant rien lui imposer, ni un geste, ni une discussion dont il n'aurait pas envie. Il embrasse rapidement ma joue avant d'ajouter quelques mots qui me font bien comprendre qu'il n'a plus envie de parler. « Je vais aller dormir, j’ai eu une grosse journée et je suis fatigué. » Je tends la main pour attraper son poignet et le retenir quelques secondes juste pour me blottir contre lui mais je me ravise. J'en ai envie, j'en ai besoin aussi parce que cette situation me déstabilise énormément et j'ai besoin de la sécurité de ses bras, mais ce n'est pas ce qu'il veut, pas ce dont il a besoin lui à cet instant et j'essaye de penser à lui un peu plus. « J'arrive dans quelques minutes. » Je le laisse aller se coucher, et je reste quelques minutes seule dans la cuisine. J'ai envie de fumer, et je suis heureuse de savoir qu'il n'a plus de cigarette sinon j'aurais sans doute pu craquer. Je me contente de lui piquer sa cigarette électronique et je m'installe quelques minutes sur la terrasse mais les frissons me gagnent vite alors qu'il fait froid ce soir. Pas un froid comparable à celui de Londres en période hivernal, mais c'est pourtant à Londres que je pense quand je me mets à frissonner. A ce jour de Novembre 2018, ce jour ou ma mère est décédée. Pas d'un accident, d'une maladie ou d'une quelconque raison qui pourrait faire que j'en veuille au monde entier. Non, elle s'est tuée, toute seule. Elle a choisit de mourir, choisit de me laisser. Elle a fait ce choix et je n'ai eu qu'à subir cette décision de sa part. Je ne peux pas en vouloir au monde, je ne peux pas en vouloir à quelqu'un en particulier, je ne peux lui en vouloir qu'à elle. J'ai bien tenté d'en vouloir à mon père, de le tenir pour responsable de ce drame, parce qu'il est bien plus facile de reporter sa colère sur quelqu'un de vivant, mais ma mère s'est suicidée, seule sans l'aide de personne et c'est à elle que j'en veux. C'est elle qui m'a laissé la première, elle qui a jugé que ma présence n'était pas suffisante pour qu'elle ait envie de vivre. Elle qui fait qu'aujourd'hui, je suis incapable d'être un soutien pour mon mari parce que je ne comprends pas et que tout me dépasse. Je tire sur la cigarette électronique de Caleb avec vigueur, mais elle est déchargée et je soupire de frustration. Je frissonne à nouveau, sortir par 10° dehors vêtue uniquement d'une chemise de Caleb, c'était pas l'idée du siècle. C'est toujours mieux que l'idée de se pendre ceci dit. Ma mère dans toutes mes pensées, j'ai refusé d'y penser pendant des années. J'ai refusé de parler d'elle, de ce qu'elle a fait, refusé de montrer à quel point son geste m'a fait du mal, refusé de traiter ce passé sauf qu'aujourd'hui, c'est à elle que je pense. Encore et encore. Le souvenir de son corps et des marques sur son cou. La recherche dans son appartement que j'ai retourné de fond en comble pour essayer de comprendre son geste. Pourquoi maintenant ? Pourquoi n'en a t-elle pas parlé ? Pourquoi n'a t-elle pas cherché de l'aide ? L'enterrement et mon père qui refuse d'admettre que son ex-femme s'est suicidée et qui paye pour qu'on lui donne les réponses qu'il veut. Mais moi je n'ai aucune réponse. Je déteste ces souvenirs, je déteste que mon cerveau me force à y penser, à revenir sur ces moments que j'ai mis tant de temps et tant d'énergie à oublier. Les cauchemars restant les seuls moments ou le souvenir de ma mère venait me hanter. Je ne veux pas y penser, je ne veux pas y faire face, je ne veux pas et pourtant je n'arrive plus à penser à autre chose, je n'arrive plus à voir autre chose que son visage sans vie et pendant un instant le visage sans vie de ma mère laisse place à celui de Caleb et j'ai la nausée et l'estomac qui se serre me provoquant une vive douleur. Je me frotte les yeux et je secoue la tête avec vigueur pour faire chasser ces images de mon esprit. Caleb est vivant, Caleb va bien, Caleb ne va pas faire ce qu'elle a fait. Mais rien à faire, tout ce que j'ai tenté de refouler depuis des années est là sous mes yeux et mon passé se mélange à mon présent pour venir me faire angoisser. C'est dans ma tête et je déteste ça, je déteste ce que je ressens, je déteste les envies qui me viennent aussi. Je la déteste d'être aussi présente dans mon esprit alors qu'elle est totalement absente de ma vie. Elle n'aura jamais connu Caleb, elle n'aura jamais vu ses petits enfants. Elle n'aura pas été là le jour de mon  mariage, elle n'aura jamais partagé les moments forts de ma vie, parce qu'elle a décidé que ça n'en valait pas la peine. Je soupire longuement avant de réaliser que pour mon bien, je ne dois pas rester seule. Je ne peux pas contrer les pensées que j'ai mais je peux trouver la force de ne pas me laisser submerger, et trouver une certaine sécurité auprès de Caleb. Je rejoins le lit doucement pour ne pas le réveiller au cas ou il se serait endormi. Je frissonne encore un peu en me glissant sous les draps, je sais que je suis pas prête de dormir mais au moins avec Caleb à mes côtés je sais que je ne vais pas craquer. Je sens que Caleb bouge, il se rapproche de moi et je sens ses bras qui s'enroulent autour de moi. Non je ne craquerai pas et pourtant ce simple geste suffit à faire diminuer les tensions qui commencent à s'accumuler depuis que le souvenir de ce passé occupe mes pensées. Et puisqu'il a initié le contact physique, je n'hésite pas une seconde pour venir me recroqueviller contre lui. « Notre crevette bouge encore ? » Je sens ses mains sur mon ventre et sans lui répondre, je guide l'une de ses mains vers l'endroit ou je sens notre bébé qui s'agite. Je ne sais pas s'il s'agite parce qu'il me sent agitée ou si c'est juste parce qu'il a découvert depuis peu qu'il pouvait bouger, tourner et se retourner qu'il en profite mais sa présence est palpable. Je prends l'une des mains de Caleb et je lie mes doigts aux siens, je serre sa main dans la mienne, je cherche son contact, je cherche sa présence, je cherche la chaleur de son corps et la sécurité que je ressens en sa présence. J'ai plus que jamais besoin de la force de notre lien, de cette bulle dans laquelle je me sens si bien avec lui. « Est-ce que quelqu’un aurait pu t’empêcher de passer à l’acte ? » La voix est pleine d'incertitude et de doutes. Des mots que je n'assume pas vraiment, mais un questionnement qui semble si important d'un coup. Je n’ai rien vu moi. Enfin si, ma mère a toujours été d'une nature triste, mais quiconque qui a à supporter mon père serait triste. Elle a toujours été sujet à des hauts et des bas dans sa vie, mais de là à mettre fin à ses jours ? Elle qui n'a jamais fait preuve de force dans sa vie, de détermination, elle a trouvé la force et la détermination de mettre fin à sa vie. Une belle preuve qu'elle le voulait vraiment, ce qui rends les choses encore plus dures à accepter finalement. Mais, je n’ai rien pu faire pour ma mère. Un jour elle est passée à l’acte et il n’en est resté d’un corps pendu, sans vie. Je lui en veux. Énormément. J’en veux à mon père aussi qui n’a jamais rien fait pour l’aider, qui l’a poussé à bout, qui l’a mené jusqu’au suicide, c'est du moins à lui que j'ai reproché le geste de ma mère. Mais surtout, je réalise peu à peu, que si j'ai refusé de parler de tout ça et si je le vis si mal c'est que je m’en veux aussi énormément. De n’avoir rien vu. De n’avoir rien fait. De n’avoir pas pu la sauver. De n’avoir pas été suffisante pour lui donner envie de vivre. « Tu aurais pu choisir n'importe quel moment mais tu as choisi un moment ou ta mère était en ville. C'était volontaire de ta part ?  » Je le questionne, j'essaye de comprendre, j'essaye de chercher des réponses à tout ça. «Ta mère était là pour toi quand tu en as eu le plus besoin, elle a comprit que tu avais besoin d'aide, j'ai pas pu la sauver moi. » Peut-être qu'elle ne voulait pas être sauvée tout simplement mais j'ai échoué, elle est morte. Elle s’est tuée. C’est la réalité que je ne veux pas voir, pas accepter. Elle a choisi par elle même de mourir et elle n’a pas pensé à moi. J’avais besoin d’elle. J’avais besoin qu’elle m’aime, j’avais besoin de compter pour elle et tout ce que je retiens c’est que je n’étais pas suffisante comme raison de vivre. J'ai des enfants désormais et si je sais que je pourrais mourir pour elles, jamais je ne pourrais leur infliger cette douleur, jamais. Je me demande si les parents de Caleb ont ressenti ça aussi. Ce sentiment de ne pas compter, de n’être rien, ou du moins de n’être pas assez pour vouloir continuer à vivre. Je me demande aussi si j’aurais pu faire quelque chose. Je n’aurais jamais de réponse de ma mère. Je ne saurais jamais ce qu’elle a pensé au moment où elle a décidé de mettre fin à ses jours. Au moment où elle a fait le nœud de sa corde. Au moment où elle a expiré son dernier soupir. Je ne le saurais jamais et pourtant je crois que c’est peut être le plus dur. L’absence de réponse. Il fait nuit dans notre chambre et ma main serre toujours celle de Caleb, peut-être plus fortement encore. Mais les mots arrivent, les questionnements, les doutes, les émotions aussi et je sais que pour lui aussi ça risque d'être dur émotionnellement alors je prends sur moi pour ne pas lui infliger la tempête émotionnelle qui s'agite en moi. Je ne lui ai jamais parlé des circonstances de la mort de ma mère, ou très peu. Une fois ou deux, avec un air détaché pour ne pas craquer, parce qu'elle ne méritait pas que je pleure pour elle, que je sois triste alors qu'elle a choisi de nous laisser, de mourir. Je ne voulais pas pleurer pour quelqu'un qui avait choisi de mourir, qui avait choisi de nous infliger cette épreuve horrible qu'est la perte d'un proche. Elle a choisi, j'ai subi et j'ai choisi de me détacher de la réalité, de cette épreuve et de mes émotions mais je suis obligée de constater que ce n'était pas une solution, du moins pas sur le long terme parce qu'aujourd'hui tout revient, aussi brut et fort qu'en ce mois de Novembre 2018.  « Tu avais écris une lettre avant ? » Tu avais pensé chacun de tes gestes ou ça n’était qu’un coup impulsif ? Tu as pensé à tes proches avant de tenter de mettre fin à tes jours. Je garde les autres questions pour moi, je ne veux pas qu'il se culpabilise ou qu'il pense que je juge son geste à nouveau. Je veux juste comprendre. Est-ce qu’elle a pensé à moi à un moment ? Est-ce qu’elle a regretté ? Est-ce qu’elle a souffert ou est ce qu’elle s’est sentie soulagée ? J’ai une dizaine de questions qui ne trouveront jamais de réponse et je déteste ça. C’est sans doute pour ça que je n’ai jamais voulu ouvrir cette partie de mon passé. J’ai fuis mon Pays, encore une fois, pour éviter d’avoir à traiter ce traumatisme. J’ai tout quitté pour ne pas avoir à penser à elle et à son geste. J’ai tout enfouie et aujourd’hui dans les bras de Caleb, c’est une vague qui me submerge, qui me rattrape, qui m’engloutit petit à petit. « Je voudrais tellement comprendre pourquoi elle a fait ça. » Il ne pourra pas me répondre. Les situations sont différentes, il ne connaissait même pas ma mère. Je n’étais pas très proche d’elle quand on était ensemble mais j’avais besoin d’elle. J'avais besoin d’une mère en vie, capable de m’aimer, d’être là pour m’aider à découvrir la vie. Pour m’accompagner dans la découverte de la maternité. J’avais besoin de ma mère en vie et non d’une mère dont on a retrouvé le corps pendu à une poutre. « Je lui en veux tellement, à elle, pas à toi mais je crois que je peux pas m’empêcher de ressentir cette émotion quand on parle de ça. Je sais que tu n’es pas elle, pas comme elle mais ... » Ma voix se casse et pourtant je ne pleure pas, j'ai une boule à l'estomac qui me fait mal mais je ne pleure pas. Pas une larme, comme si mon corps avait trop longtemps décidé de refouler les sentiments liés à elle, à ce passé. Pourtant j'ai mal, pourtant je suis émotionnellement sur un fil, et si je pleure pour tout et rien, pour elle je ne pleure pas. Je sais qu’il n’est pas ma mère. Je sais qu’ils sont très différents mais si j’ai si peur d’être seule et abandonnée c’est sans doute à cause d’elle. Je la déteste pour ça et en même temps je me déteste de ne pas avoir su l’aider. Je la déteste et en même temps je réalise pourtant que son absence me pèse plus que je n'ai jamais accepter de le dire ou même de me l'avouer. « Mais, elle m'a fait tellement de mal et pourtant elle manque. Comment elle a pu me faire ça ? » Je suis égoïste ce n'est pas nouveau, mais je voudrais juste comprendre. Personne ne pourra me donner de réponses, mais à défaut d'avoir des réponses, je laisse mes émotions s'exprimer, ma colère et ma peine pour la première fois.   


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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyDim 26 Juin 2022 - 16:22

Calex
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.

TW : tentative de suicide, dépression, suicide.

Alex finit par me rejoindre dans le lit et je la sens triste, ou au mieux perturbée. Elle ne me répond pas vraiment quand je lui demande si note crevette bouge encore mais se contentant de guider ma main là où les mouvements se font. Un geste qui me fait sourire doucement alors que je ferme les yeux pour tenter de trouver un peu le sommeil après cette longue journée. « Est-ce que quelqu’un aurait pu t’empêcher de passer à l’acte ? » Alors que je pensais commencer ma nuit de sommeil ma femme ne semble pas du même avis que moi. Je fronce légèrement mes sourcils ne m’attendant clairement pas à une question de ce genre et commence à y répondre en secouant négativement la tête avant d’y ajouter quelques mots. « Non. » Un mot plutôt. Mais un mot qui me semble très important puisque finalement Alex est dos à moi et elle ne peut pas observer mes réactions non verbales. La seule personne qui aurait pu m’empêcher de passer à l’acte à l’époque c’était Victoria, or elle n’était plus là et c’était bien là le vrai fond du problème. Je n’avais pas de facteur protecteur ou du moins je n’avais pas l’impression d’en avoir puisque c’est finalement en commençant ma première thérapie que je me suis rendu compte que ma famille en était un et si j’aime mon métier et si je suis fier de mon restaurant ce n’est pas assez fort pour être un facteur protecteur. « Tu aurais pu choisir n'importe quel moment mais tu as choisi un moment ou ta mère était en ville. C'était volontaire de ta part ? » Encore une question qui me prend de court et je finis par changer de position me décollant ainsi un peu à contre cœur de ma femme mais tout en maintenant tout de même un contact physique avec elle en gardant ma main sur son ventre. Je m’assieds de nouveau le dos contre la tête de lit et avant de lui répondre je prends une grande inspiration espérant que cela suffise à me donner un peu de force. « Non c’était pas volontaire, je ne savais même pas que ma mère prévoyait de passer me voir ce jour-là. Elle venait à l’improviste quand elle a compris que je lui ouvrais qu’une fois sur deux. Mais aujourd’hui je suis vraiment soulagé qu’elle soit venue ce jour-là. » Et je suis même en train de me demander si je l’ai déjà remercié pour m’avoir sauvé la vie ce jour-là. Je ne suis pas sûr que ma réponse soulage Alex puisqu’elle démontre qu’il ne s’agissait pas d’un appel à l’aide mais qu’il y avait une véritable envie de mourir dans mon geste. «Ta mère était là pour toi quand tu en as eu le plus besoin, elle a comprit que tu avais besoin d'aide, j'ai pas pu la sauver moi. » Elle n’a pas besoin d‘en dire plus pour que je comprenne qu’elle parle de la sienne, de mère et je secoue la tête refusant qu’elle se porte le suicide de sa mère sur ses épaules. Je tire doucement sur sa main pour l’inviter à s’asseoir également afin que je puisse la voir un peu mieux. « Bébé, ce qu’il s’est passé avec ta mère n’est pas ta faute. Ne compare pas les deux situations, c’est pas la même chose. » Pas vraiment si ma mère était omniprésente dans ma vie c’est parce que je venais de vivre un traumatisme et que j’avais perdu la femme que j’aimais. Elle savait que j’allais mal. Tout le monde le savait et c’est sans aucun doute dû aux circonstances. « Tu avais écris une lettre avant ? » Encore une fois je secoue la tête mas cette fois elle pourra le voir. « C’était plus un geste impulsif, même si j’y réfléchissais depuis quelques jours si j’ai agis ce jour-là exactement c’était…pas réfléchi. » Ces idées noires ont trotté longtemps dans ma tête, très longtemps, plusieurs jours, une ou deux semaines j’y pensais tous les jours et il m’a suffi d’un gros raptus anxieux pour trouver la force de passer à l’acte. « Je voudrais tellement comprendre pourquoi elle a fait ça. » Sur ce point-là je n’ai par contre, aucune réponse à lui donner. Je n’ai pas connu sa mère mais de ce qu’Alex m’en avait dit à l’époque j’ai cru comprendre qu’elle a souffert d’une dépression pendant plusieurs années, comme moi. Alors si je peux émettre des hypothèses sur les pensées qu’elle a pu avoir les raisons qui l’ont poussées à passer à l’acte en revanche ne sont pas de mon ressort. « Je lui en veux tellement, à elle, pas à toi mais je crois que je peux pas m’empêcher de ressentir cette émotion quand on parle de ça. Je sais que tu n’es pas elle, pas comme elle mais ... » Ma main resserre son étreinte sur la sienne, j’ai l’impression que c’est la première fois qu’elle me parle vraiment du décès de sa mère et à défaut de pouvoir dire quelque chose pour apaiser ses maux je me contente simplement de l’attirer vers moi pour un soutien physique. « Mais, elle m'a fait tellement de mal et pourtant elle manque. Comment elle a pu me faire ça ? » Elle lui manque et c’est normal puisqu’on parle de sa mère tout de même. Ma main caresse le dos de la sienne alors que la deuxième vient caresser ses cheveux avant de venir l’embrasser avec douceur sur le haut de son crâne. Je lui laisse quelques secondes – minutes – de répit, si elle veut pleurer, si elle veut continuer à s’exprimer et je m’autorise enfin une prise de parole. « Je pense que si c’est si dur pour toi c’est parce que tu réfléchies comme ça justement. Elle ne t’a rien fait. » Et si je sais qu’Alex pense que le suicide est égoïste, moi je trouve que c’est son raisonnement qui l’est énormément. « Si j’ai bien compris ta mère a souffert d’une dépression pendant plusieurs années, non ? Tu sais je suis sûr qu’elle a eu ce genre d’idée plus d’une fois mais qu’elle avait une raison pour laquelle elle a toujours réussi à ne pas passer à l’acte : toi. Tu as sûrement été son facteur protecteur. Je n’ai jamais connu ta mère mais je peux imaginer qu’elle s’est battue avec sa maladie et ses idées pendant des années. Je sais que tu vois le suicide comme une forme de lâcheté mais tu as tort là-dessus. Dans le cas d’un cancer ou d’une maladie cardiaque c’est le corps qui se fatigue et qui te tue. Mais le suicide ce n’est pas un acte égoïste ou encore moins le geste d’une personne lâche. La plupart des personnes qui font une tentative sont déprimées. Pas le terme que tout le monde utilise pour décrire la tristesse ou une baisse d’humeur non, moi je te parle de la vraie dépression. Celle qui t’empêche de te lever de ton lit, qui te fait oublier les bons côtés de la vie, cette maladie qui fait que tu t’éteins petit à petit, qui te pousse à te laisser mourir à petit feu. C’est bien plus difficile et plus complexe que tu ne peux l’imaginer. Sauf que dans le cas de la dépression et d’autres maladies mentales, c’est pas le corps qui te tue, c’est ton esprit et tu peux pas imaginer à quel point c’est horrible de lutter contre ça. Moi pendant ma dépression je me suis longtemps senti mort intérieurement, je ne vivais plus vraiment. Ce qu’il faut que tu comprennes c’est que c’est pas à cause d’un manque de volonté de sa part que ta mère est morte, c’est aussi une maladie qui l’a tuée. Mais parce qu'elle ne se voit pas physiquement on a tendance à lui donner moins d’importance. La dépression c’est pas une question de volonté, c’est pas si simple que ça. » Je m’arrête enfin de parler et pourtant je pourrais en avoir encore des choses à dire, mais j’ai l’impression qu’Alex déteint sur moi quand je parle autant. Ça c’est sa marque de fabrique, pas la mienne mais j’ai essayé d’insister sur les aspects qui me semblent les plus importants pour sa compréhension.

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyLun 27 Juin 2022 - 13:57



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.

TW : Evocation des thèmes: tentative de suicide, suicide.

« Non. » Voilà une réponse qui n'est pas rassurante, puisque rien n'aurait pu l'empêcher de le faire visiblement. Rien n'aurais pu l'aider à ne pas tenter de mourir et c'est une réponse qui ne me rassure pas du tout et qui pourtant pourrait m'aider à me déculpabiliser pour la mort de ma mère. Mais je ne vois que le côté inéluctable de la chose. Il allait pas bien, il était mal, il pensait à mourir et rien n'y personne n'aurait pu l'empêcher de passer à l'acte. C'est pas rassurant du tout, du moins ça ne me rassure pas. « Non c’était pas volontaire, je ne savais même pas que ma mère prévoyait de passer me voir ce jour-là. Elle venait à l’improviste quand elle a compris que je lui ouvrais qu’une fois sur deux. Mais aujourd’hui je suis vraiment soulagé qu’elle soit venue ce jour-là. » Je ne peux m'empêcher de penser à ma mère, aux jours, semaines qui ont précédé son suicide. Si j'avais été la voir plutôt ? Si j'avais été là pour elle, peut-être que j'aurais pu éviter ça. Si je n'avais pas été concentrée sur cet article, et sur les soirées, sans doute que j'aurais pu éviter tout ça comme la mère de Caleb l'a fait. Elle lui a sauvé la vie, et si parfois on emploie ces mots un peu facilement, pour Caleb c'est une réalité. Il serait mort si elle n'avait pas eu l'idée de venir le voir et parfois la vie se joue à rien. Il serait mort, parce qu'il avait vraiment envie de mourir et je n'aime pas cette pensée. Une vie sans Caleb, je ferme les yeux, chose inutile puisqu'il fait bien assez sombre dans notre chambre. Mais, je ne peux pas imaginer un monde dans lequel Caleb Anderson ne serait plus. Mais pourtant il aurait pu mourir. Comme ma mère, comme Rachel. Et je me demande ce que j'aurais fais de ma vie si j'avais apprit qu'il était mort, qu'il s'était suicidé lui aussi, peut-être que j'aurais fini par me tuer moi aussi. Pas comme eux, parce que j'en aurais été incapable. J'ai toujours vu le suicide comme un acte lâche, mais ironiquement je me trouve trop lâche pour réussir à le faire. Mais j'aurais sans doute fini par mourir parce que ma vie était si merdique que ça aurait fini par me tuer sans doute. « Est-ce qu'elle t'en a voulu ? » Est-ce qu'elle lui a reproché de s'être blessé, et surtout d'avoir tenté de mettre fin à ses jours ? Est-ce qu'elle lui a demandé pourquoi ? Enfin dans son cas, elle devait déjà savoir pourquoi finalement. Mais, lui mieux que personne devait savoir ce que ça faisait de perdre quelqu'un et pourtant il a failli infliger cette même peine à ses proches et j'essaye de le comprendre. J'essaye vraiment mais je n'ai été qu'à la place de celle qui reste et je n'arrive pas à trouver de réponses encore. Je n'arrive pas à accepter les faits. Elle s'est suicidée, elle m'a laissé et contrairement à la mère de Caleb, je n'ai pas pu éviter qu'elle n'arrive au bout de son idée. Je n'ai pas pu la sauver et je m'en veux de n'avoir rien vu, rien fait, rien empêché. Je sens Caleb qui tire sur ma main doucement pour que je le rejoigne, et je m'assoies à côté de lui sans lâcher sa main et je me colle à lui, remontant mes genoux contre mon ventre, même si ce geste est vite bloqué par mon ventre. « Bébé, ce qu’il s’est passé avec ta mère n’est pas ta faute. Ne compare pas les deux situations, c’est pas la même chose. » Ce n'est peut-être pas ma faute, pas directement mais je n'ai rien fais pour empêcher que ça n'arrive. Je n'ai rien vu. Je n'ai pas été là pour elle. Je n'ai pas compté assez pour qu'elle décide de ne pas enrouler la corde autour de son cou et je n'arrive pas à lui donner raison sur ce point. Je me sens fautive, en partie au moins. « T'as raison c'est pas la même chose, tu es en vie toi. » Je sais qu'il ne parlait pas de ça, je sais toutes les différences qu'il peut y avoir entre les deux situations, mais j'ai besoin de le dire à haute voix. De faire cette différence qui se joue à rien, l'intervention imprévue d'une personne, et qui pourtant change radicalement tout. L'un est en vie, l'autre est morte. Voilà ce qui fait que les deux situations ne sont pas comparables à mes yeux. Et pourtant j'essaye toujours de les comparer. Ce besoin de réponses, de comprendre, de saisir des choses qui m'échappent et puisque lui est en vie et elle morte, j'aurais bien plus d'éléments de réponses avec lui qu'avec elle. Et si les situations sont différentes, tout ne l'est pas puisque lui aussi m'annonce qu'il n'avait pas écrit de lettre. Pas d'explications, pas d’au revoir, pas de derniers mots pour les proches et ça aussi c'est une chose que j'ai du mal à gérer et à comprendre. « C’était plus un geste impulsif, même si j’y réfléchissais depuis quelques jours si j’ai agis ce jour-là exactement c’était…pas réfléchi. » J'en apprends plus sur ce fameux jour ou la vie de Caleb aurait pu se finir. J'ai paniqué le jour ou j'ai appris qu'il aurait pu mourir dans l'accident qu'il a eu. J'ai paniqué à l'idée de réaliser que je pouvais le perdre, et aujourd'hui, je fais face à nouveau à cette réalité. Une réalité que je savais mais qui ne reste pas moins facile à gérer. Je réfléchis à ses mots, à ce qu'il m'apprends. Et si moi, je connais les gestes impulsifs, je n'arrive pas à comprendre comment se donner la mort peut être un geste impulsif. J'essaye vraiment mais je n'y arrive pas. « Tu as pensé à quoi à ce moment ? Tu as regretté ou tu t'es senti soulagé ? » Je n'ose pas le regarder parce que j'ai peur de craquer si je le regarde, j'ai peur de voir l'émotion dans ses yeux et pourtant je serre toujours sa main dans la mienne comme si c'était le dernier lien qu'il me restait pour ne pas sombrer. Je lui serre la main fortement alors que je me livre à lui comme je l'ai jamais fais avec personne sur ce sujet. Avec aucun des professionnels de santé que j'ai pu voir, en cabinet, en thérapie, en centre. Je ne parle pas de ma mère, je ne parle pas de son suicide, c'est sa vie, son choix et sa mort. Mais, ce soir, j'en ressens le besoin pour éviter de craquer. Pour éviter que ce souvenir ne vienne gâcher mon présent. Je veux comprendre, je veux des réponses à des questions que je n'ai finalement jamais posé puisque personne ne peut y répondre. J'ose avouer que je lui en veux, même si ça ce n'est finalement pas nouveau. Ce qui l'est en revanche, c'est que j'avoue qu'elle me manque. Une pensée que je ne voulais pas accepter parce que je ne veux pas lui laisser ce pouvoir sur moi, je ne lui manque pas moi de là ou elle est. Je sens Caleb qui est présent physiquement pour moi. Je sens sa main qui serre la mienne, il m'attire vers lui pour renforcer ce lien physique dont j'ai atrocement besoin alors que j'ai l'impression de me vider d'une part de mon passé qui me fait atrocement mal et qui me met dans une position de vulnérabilité que je déteste. « Je pense que si c’est si dur pour toi c’est parce que tu réfléchies comme ça justement. Elle ne t’a rien fait. » Elle m'a abandonné. Elle m'a laissé seule alors qu'elle aurait du être là pour moi. Elle m'a obligé à me tenir droite pour lui rendre un dernier hommage alors que je lui en voulais, que je ne comprenais pas, que j'avais besoin d'elle. Elle m'a abandonné, seule face à mon père pour gérer sa mort. Elle ne m'a rien fait oui, mais elle m'a pas aimé assez pour se battre, pour vouloir me protéger de cette souffrance qu'aucune mère ne peut vouloir infliger à son enfant. Je ferme les yeux quelques instants, je n'aime pas ce que je pense, je n'aime pas ce que je ressens, je n'aime pas cette discussion et pourtant j'essaye d'entendre ce qu'il me dit. De le comprendre surtout. Il a raison, sans doute. De toute façon il a toujours raison Caleb, plus posé, plus calme, plus réfléchi et mesuré que moi dans la vie et dans ses pensées. Il a toujours raison. Mais j'ai peur de ce que je ressens, peur de ce que je peux dire aussi, parce que je ne veux pas blesser à nouveau mon mari qui n'y est pour rien. Et pour une fois, je reste silencieuse parce que je sens que si je me mets à parler, je pourrais craquer et je ne le veux pas. C'est lui qui reprends la parole, il aurait pu profiter de mon silence pour se coucher, pour dormir, je sais qu'il en meurt d'envie, je sais que cette discussion n'est pas simple pour lui, mais il reste là, assit dans notre lit à me parler. Beaucoup, chose rare pour lui, mais j'en ai besoin et lui aussi peut-être ? « Si j’ai bien compris ta mère a souffert d’une dépression pendant plusieurs années, non ? » Je secoue la tête en silence. Oui, elle a souffert d'une dépression pendant plusieurs années, mais je n'avais pas conscience de la gravité de la chose avant qu'elle ne se suicide. Elle a toujours été d'une nature triste ma mère, je l'ai toujours connu ainsi, et c'est bien plus tard que j'ai réalisé qu'elle n'était pas de nature triste, mais qu'elle était déprimée et que je ne l'avais jamais connu autrement. Elle a partagé pendant des années la vie d'un homme horrible, alors ça n'avait rien d'étonnant finalement. J'aurais du le voir, j'aurais du comprendre qu'elle avait besoin d'aide, j'aurais du être là pour elle, mais je n'étais même pas capable de prendre soin de moi à cette époque. J'écoute Caleb en pensant à elle, à ce qu'elle a du vivre, à tout les choses qu'elle a du traverser toute seule parce qu'elle était isolée, parce qu'elle était sous l'emprise d'un homme qui détruit tout ce qu'il touche, parce qu'elle était dépressive et qu'elle n'a jamais pu recevoir l'aide dont elle avait besoin. « Tu sais je suis sûr qu’elle a eu ce genre d’idée plus d’une fois mais qu’elle avait une raison pour laquelle elle a toujours réussi à ne pas passer à l’acte : toi. Tu as sûrement été son facteur protecteur. Je n’ai jamais connu ta mère mais je peux imaginer qu’elle s’est battue avec sa maladie et ses idées pendant des années. » Pourtant j'étais toujours là, j'étais à Londres, j'étais dans la même ville qu'elle, pas forcément très présente mais toujours là et elle l'a fait quand même alors je doute avoir eu un rôle positif dans sa vie. « Je sais que tu vois le suicide comme une forme de lâcheté mais tu as tort là-dessus. Dans le cas d’un cancer ou d’une maladie cardiaque c’est le corps qui se fatigue et qui te tue. Mais le suicide ce n’est pas un acte égoïste ou encore moins le geste d’une personne lâche.  » Je secoue la tête et je renifle un peu, oui je trouve que le suicide est un geste égoïste, mais c'est parce que je n'ai jamais été dans la situation qu'il explique. Non, je ne suis qu'une fille qui a vu sa mère choisir de mourir plutôt que de vivre. C'est lâche et égoïste de ma part de ne penser qu'à ce que j'ai ressenti, mais je n'arrive pas à penser autrement. J'ai besoin d'une raison pour expliquer son geste, besoin d'une personne à qui en vouloir, vers qui tourner cette colère et cette injustice que je ressens. Et si je ne peux pas lui en vouloir à elle, alors à qui je peux le faire ? Je crois que j'ai juste peur d'accepter que la colère n'est pas l'émotion que je dois ressentir, sauf que les autres émotions, je ne suis pas sûre d'être en mesure de les gérer. Pas maintenant. Et je sais pourtant qu'il a raison, on ne peut pas en vouloir à quelqu'un qui meurt d'une maladie non ? On ne peut pas en vouloir à quelqu'un qui meurt dans un accident ? Et pourtant je suis sûre que je pourrais le faire moi, je pourrais parce que la colère est plus facile à gérer que les autres émotions. Et je réalise peu à peu, que ce n'est pas tant son suicide que je ne gère pas, mais sa mort tout simplement. Je me pince les lèvres et je détourne le regard essayant comme je le peux de ne pas pleurer. « La plupart des personnes qui font une tentative sont déprimées. Pas le terme que tout le monde utilise pour décrire la tristesse ou une baisse d’humeur non, moi je te parle de la vraie dépression. Celle qui t’empêche de te lever de ton lit, qui te fait oublier les bons côtés de la vie, cette maladie qui fait que tu t’éteins petit à petit, qui te pousse à te laisser mourir à petit feu. C’est bien plus difficile et plus complexe que tu ne peux l’imaginer ». Et s'il peut en parler c'est parce que lui n'a pas à l'imaginer, je sais qu'il l'a vécu. Je sais que tout ce qu'il me dit n'est que le résultat de son expérience personnelle et ça me touche beaucoup de l'entendre tenter de m'aider à comprendre certaines choses mais aussi se confier à moi. En quelque sorte, puisqu'il me parle de ce qu'il sait, de ce qu'il a apprit, sans doute au cour de sa thérapie. Je l'écoute parler et c'est très rare qu'il parle autant, mais je pense qu'il a besoin de se confier et j'ai pas la force de parler pour le moment. Je l'écoute attentivement et je renifle un peu, de plus en plus. Je repense à ma mère, à ces journées ou elle semblait trop mal pour s'intéresser à moi, à toutes ces journées ou je me sentie oubliée, ignorée, pas aimée parce qu'elle était malade. Mais si aujourd'hui je le sais, je ne peux oublier les sentiments qui ont été les miens, les sentiments de cette petite fille qui pense n'exister aux yeux de personne, qui pense n'être aimé de personne. Je ne peux oublier aussi, les sentiments que j'ai ressenti au moment de son décès. Il a raison c'est plus difficile et plus complexe que ce que je peux imaginer, mais j'aurais aimé n'avoir jamais à vivre ça. J'aurais aimé n'avoir jamais à voir ma mère dans cet état. J'aurais aimé n'avoir jamais à me questionner sur la dépression, sur le suicide, sur des sujets qui me font peurs. Et pourtant après ma mère, c'est à Caleb que je pense. A lui, qui a vécu tout ce qu'il décrit. A lui qui s'est éteint petit à petit et qui est même passé proche de la mort à cause de cette merde. J'ai mal de l'imaginer ainsi, j'ai mal de le savoir seul et désespéré. J'ai mal tout simplement parce que ce sujet déclenche en moi des choses beaucoup trop fortes, et si les larmes n'ont pas coulé jusqu'à présent, elles finissent par sortir. Silencieusement, je pleure et si je pleure très souvent, pleurer pour ma mère, c'est une chose que je n'ai pas fais depuis très longtemps. « Sauf que dans le cas de la dépression et d’autres maladies mentales, c’est pas le corps qui te tue, c’est ton esprit et tu peux pas imaginer à quel point c’est horrible de lutter contre ça. Moi pendant ma dépression je me suis longtemps senti mort intérieurement, je ne vivais plus vraiment. Ce qu’il faut que tu comprennes c’est que c’est pas à cause d’un manque de volonté de sa part que ta mère est morte, c’est aussi une maladie qui l’a tuée. Mais parce qu'elle ne se voit pas physiquement on a tendance à lui donner moins d’importance. La dépression c’est pas une question de volonté, c’est pas si simple que ça. » Non je ne peux pas savoir à quel point c'est horrible de lutter contre la dépression, mais je sais ce que ça fait de perdre le contrôle de son esprit, de soi. Ce n'est en rien semblable, mais j'essaye de comprendre ce qu'il me dit, de me rattacher à des choses que je connais pour essayer de saisir le sens de ses mots. Et quand je l'entends dire qu'il s'est senti mort à l'intérieur, qu'il ne vivait plus vraiment, je frémis légèrement en repensant à cette vision que j'ai eu quand j'étais dehors, son corps sans vie. Je sens mon cœur qui se serre légèrement et je soupire légèrement tout en posant ma main sur sa cuisse pour la caresser doucement en guise de soutien. Je ne parle pas, mais j'écoute tout ce qu'il me dit, je l'écoute m'expliquer sa vision des choses, je l'écoute évoquer quelques moments de son passé, de son expérience, je l'écoute tenter d'apporter certaines réponses à des questions que je n'ai jamais osé poser. La dépression c'est pas une question de volonté. Je le sais, et pourtant. « Tu as voulu mourir, tu as même tenté de mourir, mais tu es là aujourd'hui, elle non. » Et soit, ça prouve la force qu'a du faire preuve Caleb pour surmonter toutes ces épreuves, soit ça prouve que ma mère n'était pas assez forte. Ou juste trop malade, ou juste qu'elle avait besoin d'aide, une aide que je n'ai pas su lui apporter. Ma prise de parole est courte mais elle s'accompagne de sanglots qui sont difficilement contrôlables. J'ai l'impression de ressentir toutes les émotions que j'ai refoulé depuis des années et c'est un peu trop dur pour moi. « Je voudrais comprendre, je t'assure que j'essaye et je voudrais pouvoir lui pardonner, mais si c'est pas de sa faute, si je peux pas lui en vouloir parce qu'elle était malade, alors à qui je peux en vouloir pour tout ça ? » Sans doute à personne, pourquoi veux tu en vouloir à quelqu'un Alex? J'ai besoin d'une explication pour ce malheur, je ne crois pas en dieu. Je ne crois pas au karma, je ne crois pas au destin, je ne crois pas en toutes ces choses, mais j'ai besoin qu'il y ait une raison pour ce genre de drame. Je ne peux pas laisser la fatalité comme unique explication. Je ne peux pas penser que tout ceci n'a aucun sens, aucune explication. Je ne peux pas faire face à la mort sans pouvoir y donner un sens. « Tu as dis que rien n'aurait pu t'empêcher de passer à l'acte, mais si un jour tu vas mal, tu pourrais recommencer et je pourrais rien faire pour toi ? » Je déglutis légèrement et je pose une main sur mon estomac qui me fait de nouveau mal alors que les nausées reviennent. Je n'ai pas vu pour ma mère, je n'ai rien pu faire pour elle, mais je ne peux pas imaginer revivre ça, pas avec Caleb.


@Caleb Anderson   :l:  :l:  Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 2396639051

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyMar 28 Juin 2022 - 5:42

Calex
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.

TW : tentative de suicide, dépression, suicide.

« Est-ce qu'elle t'en a voulu ? » Je pense que si ma mère m’avait reproché ma tentative de suicide, cela aurait été encore plus difficile pour moi à gérer. J’ai la chance d’avoir des parents compréhensifs attentionnés et qui ont était sincèrement inquiets et présents pour moi quand j’en avais le plus besoin et jamais je ne pourrais assez les remercier pour tout ça. Je réponds à sa question par un simple signe de la tête allant de gauche à droite. Elle a été inquiète ma mère après ça, vraiment très inquiète, raison pour laquelle elle a été très présente pour moi par la suite. « T'as raison c'est pas la même chose, tu es en vie toi. » Ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire et elle doit le savoir mais effectivement, vu comme ça la différence entre les deux situations est énorme. Je ne sais pas quoi lui dire et de toute façon soyons honnête je n’ai pas grand-chose à lui répondre. Ce n’est pas un sujet qui est facile à aborder pour moi et pour cause, aujourd’hui je regrette sincèrement ce geste mais ça n’a pas toujours été le cas. Je sais que je n’aurais jamais dû tenter de mettre fin à mes jours mais si aujourd’hui je le sais c’est parce que je vais mieux et que la vie me sourit à nouveau. Je suis amoureux et marié à une femme magnifiquement incroyable, je suis papa de deux princesses qui ont chaque jour tout mon amour et tout mon cœur, j’ai retrouvé Nathan avec qui je tisse petit à petit un lien de confiance et ma femme est de nouveau enceinte. Si je me sens mieux aujourd’hui je sais que c’est grâce à Alex et à tous les éléments positifs qu’elle a apporté dans ma vie depuis qu’elle y a remis les pieds, elle a su me montrer que j’avais encore le droit à l’amour et au bonheur et pour ça je lui en serais toujours reconnaissant. « Tu as pensé à quoi à ce moment ? Tu as regretté ou tu t'es senti soulagé ? » Quelles sont les pensées exactes qui me sont traversées l’esprit quand j’ai ingurgité une boîte de comprimés accompagnés de quelques gorgées d’alcool ? Pour être tout à fait honnête je ne m’en souviens pas vraiment. Des idées sans aucun doute pas très joyeuses et assez sombres, ou bien c’était le vide total ce qui serait assez plausible également. Je me pince les lèvres alors que je me replonge dans les souvenirs que j’ai de ce moment mais c’est assez rapidement que je me sors de ces souvenirs pour essayer de me concentrer sur tout autre chose. « Je ne l’ai pas tout de suite regretté, non. » Je lui avoue tout en essayant tant bien que mal de garder la tête haute et de ne pas aller trop loin de ces souvenirs que j’ai longtemps mis de côté. Pas par honte, non, mais simplement parce que réfléchir à cette journée à ce moment précis et aux jours qui ont suivi est bien trop compliqué et douloureux pour moi. « C’était bien ça le problème, et la raison pour laquelle les médecins ont décidé de m’hospitaliser. » Ces quelques semaines passées en psychiatrie n’ont pas été simples non plus. Il m’a fallu plusieurs jours voire même presque une semaine pour critiquer mon geste, il a fallu que je vois ma mère fondre en larmes en me rendant visite pour me rendre compte que je ne pouvais pas faire subir à mes parents la douleur qui était en train de me tuer moi-même. Alors j’ai tout gardé pour moi j’ai essayé de faire bonne figure face à mes parents, je me suis excusé et j’ai pleuré moi aussi. J’ai beaucoup pleuré. Mais c’est lors de mes séances avec le psychiatre que je pouvais me permettre d’être le plus honnête possible. Si j’avais encore envie de mourir ? Oui, mais je savais aussi que je ne voulais pas faire souffrir mes parents et mes sœurs non plus. Au bout de quelques semaines d’antidépresseurs les idées suicidaires ont diminué, l’humeur n’était pas franchement meilleure mais je n’avais au moins plus cette envie de mourir c’est après quelques semaines que j’ai pu quitter l’hôpital avec des anxiolytiques et un antidépresseur à prendre tous les jours, un rendez-vous régulier chez un psychiatre et un psychologue. J’essaie d’expliquer tout ça à Alex, j’essaie de lui expliquer avec mes mots la dépression dans un premier temps. Parce que je suis passé par-là, j’ai été traité et suivi pendant un an et demi et je le suis encore aujourd’hui bien que la maladie ne soit plus présente. Si elle ne réagit pas avec des mots sont corps le fait pour elle, elle secoue la tête pour me montrer son désaccord, elle renifle et elle finit même par pleurer. Mon but n’étant pas de la rendre triste mais simplement de lui montrer et lui faire comprendre qu’elle ne peut pas en vouloir à sa mère pour son décès. Elle tourne la tête certainement pour éviter que je puisse la voir pleurer sauf que je la regarde et voir des larmes couler le long de des joues me fait mal, je me sens presque coupable et j’aurais même envie d’arrêter cette conversation pour ne pas lui faire encore plus de mal. « Tu as voulu mourir, tu as même tenté de mourir, mais tu es là aujourd'hui, elle non. Je voudrais comprendre, je t'assure que j'essaye et je voudrais pouvoir lui pardonner, mais si c'est pas de sa faute, si je peux pas lui en vouloir parce qu'elle était malade, alors à qui je peux en vouloir pour tout ça ? » Je la force à me regarder en tournant son visage vers le mien, essuyant ses larmes avec mon pouce. « Tu peux pas être en colère contre elle, mais si tu veux tu peux déverser ta colère contre sa maladie. » Parce que la dépression est une maladie très difficile à combattre et si j’ai réussi à m’en sortir, la mère d’Alex n’a pas eu cette même chance. « Imagine c’est comme si... » Je m’arrête, je me stoppe pour essayer de trouver les bons mots sans la blesser. « …c’est comme si je ne t’avais pas pardonné d’avoir eu des problèmes d’alcool il y a deux ans. C’est comme si je t’avais blâmé sans prendre en compte que l’addiction c’est une maladie et que ce n’est pas toi qui décidais de boire tout le temps. Ça aurait été injuste, pas vrai ? Pourtant tu as eu envie d’arrêter, mais ça n’a pas été si simple que ça pour toi. Parce que ton corps et ton esprit réclamait sa dose d’alcool tous les jours, et que tu avais beau lutter contre à un moment les signes étaient trop forts et violents pour que tu puisses passer au-dessus. » J’ose la comparaison et je sais qu’elle pourrait se braquer et mal le prendre alors que finalement, même si ce n’est pas exactement la même chose c’est une comparaison qui peut tenir la route. Aussi bancale soit-elle. « Tu as dis que rien n'aurait pu t'empêcher de passer à l'acte, mais si un jour tu vas mal, tu pourrais recommencer et je pourrais rien faire pour toi ? » Ma main vient rejoindre la sienne qui s’est posée sur son ventre et je secoue doucement la tête. « Non je ne pourrais pas recommencer parce qu’aujourd’hui tout est différent. » Je lui assure. « Aujourd’hui je t’ai toi, Lucy, Lena, la petite crevette, et Nathan aussi. Ce sont des raisons suffisamment fortes pour me donner envie de me battre, je sais que j’ai un avenir et qu’il y a encore pleins de choses qui m’attendent pour le futur. Mais c’était pas le cas avant. Je venais de tout perdre. Mes rêves, mes envies, nos projets, la femme que j’aimais. J’avais plus rien pour m’aider à tenir debout. Ce qui n’est pas le cas à l’heure d’aujourd’hui. » J’essaie de la rassurer afin qu’elle chasse cette idée qu’elle vient de se mettre en tête.

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyMer 29 Juin 2022 - 2:44



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.

TW : Evocation des thèmes: tentative de suicide, suicide.

Bien-sur que sa mère ne lui en a pas voulu. Elle est plus compréhensive, plus attentionnée, plus douce que moi. Elle a comprit le geste de Caleb, elle a comprit sa souffrance, et si je suis soulagée pour Caleb, ça ne me permet pas de me sentir mieux. Il n'y a donc personne qui réagit comme moi ? Visiblement non, même si l'échantillon de comparaison est faible, très faible sa mère ne constituant pas à un seul un panel de comparaison, mais je me dis que ce ne serait pas la première fois que je fais une chose que personne ne fait, que personne ne comprends alors le problème doit venir de moi. Le problème vient toujours de moi. Enfin, pour cette fois pas vraiment. Le problème vient de ma mère et de son suicide. Le problème vient du fait que je ne gère pas cet élément mais ce n'est pas moi qui ait crée le problème. Ce n'est pas moi qui ait décidé de mettre fin à mes jours et de laisser derrière moi sa famille. Que personne ne me dise que j'ai disparu et fait la morte pendant des années en laissant derrière moi tout ceux que j'aimais, ce n'est pas comparable, ils n'ont pas eu à m'enterrer eux et à me dire adieu. Je suis en colère contre elle mais surtout le manque de réponses, le manque de compréhension reste difficilement gérable pour moi. Caleb est passé par là. Il a frôlé la mort, par choix de sa part. Il a été dans la position de ma mère, sauf qu'il a eu quelqu'un pour le sauver contrairement à ma mère qui est morte seule. J'aimerais pouvoir gérer tout ça avec plus de dignité, plus de force, plus de calme aussi mais il y a des sujets comme ça qui sont trop forts et qui viennent réveiller en moi des émotions et des souvenirs que je ne veux pas ressentir, des choses dont je ne veux pas me rappeler, ni même accepter. Caleb qui veut mourir, ça a longtemps fait parti des éléments que je n'ai pas voulu comprendre, pas même voulu entendre mais aujourd'hui, alors que la soirée se passait vraiment bien, la discussion a dévié sur ce sujet et désormais j'ai besoin de réponses. J'ai besoin de comprendre, voilà le point le plus important finalement. Comprendre ce que je ne pensais jamais pouvoir comprendre et pour ça je dois trouver la force de parler de ce sujet qui me terrifie et me mets si mal. Et je sais que pour lui aussi ce sujet est difficile, peut-être encore plus que moi, mais il ne se ferme pas et pourtant je sens que ce n'est pas un moment agréable qu'il passe à cause de moi. Évoquer sa tentative de suicide n'a visiblement rien de bien plaisant pour lui, étonnant non ? « Je ne l’ai pas tout de suite regretté, non. » Il le voulait vraiment, il ne l'a pas préparé mais quand il l'a fait, il était visiblement persuadé de faire le bon choix, mais je ne sais pas si c'est positif ou négatif finalement. Je me demande toujours si ma mère a regretté. Si elle a pensé à moi avant ou pendant. Si elle a tenté de faire marche arrière sans succès. Mais ni Caleb, ni personne ne pourra me donner ce genre de réponse. Je me concentre sur ce que Caleb peut me dire, parce que le plus important c'est lui, parce qu'il est vivant alors il gagne le droit d'être ma priorité. Il gagne le droit que je me concentre sur ses mots et sur ce qu'il me confie. « C’était bien ça le problème, et la raison pour laquelle les médecins ont décidé de m’hospitaliser. » Et cette révélation ne me plaît pas beaucoup. Bien qu'aucune de ces phrases depuis que nous avons commencé à parler de ce sujet ne me plaisent. Elles sont toutes soit trop tristes, soit trop douloureuse, soit trop sombre, soit trop lié à la mort et au suicide. Faut dire que c'est de ça que nous parlons depuis plusieurs longues minutes. « Si tu n'avais pas été hospitalisé tu l'aurais refait jusqu'à mourir ? » Il y a de fortes chances qu'il n'ait pas de réponse à ce genre de questions. Parce qu'il ne peut pas prévoir avec certitude ce qu'il aurait pu se passer non ? « Qu'est-ce qui t'a fait regretter ton geste ? » Toujours dans une optique de le comprendre, de comprendre tout simplement je le questionne sur son geste, sur ce moment de sa vie dont il ne parle quasiment jamais, ce qui jusqu'à présent me convenait bien d'ailleurs. Sauf, que ce soir tout change. Il se confie à moi, il tente de me donner une autre vision de la situation, une autre façon de concevoir et d'appréhender le geste de ma mère et le sien aussi. Une vision plus personnelle centrée sur son expérience et j'essaye de le comprendre. Je sens que c'est important pour lui, ça l'est aussi pour moi, mais les émotions deviennent un peu trop fortes alors qu'il réussit à me faire pleurer au sujet de ma mère. Il réussit à m'ouvrir les yeux sur certaines choses que je ne suis pas encore prête à accepter totalement mais qui font échos à certaines choses en moi. Je n'ai pas le droit de lui en vouloir, c'est ce qu'il me dit. C'est ce qu'il m'explique en me parlant de la dépression et de ses effets sur les gens malades. Sauf que je n'ai que ça moi. La colère. Je n'ai pas envie de ressentir les autres émotions, je les ai refoulé, éteinte, enterré avec elle à Londres. Je n'ai que ma colère et s'il me l'enlève, il me restera quoi ? Les yeux remplis de larmes, je ne gère plus grand chose à cet instant précis, il y a trop d'émotions que je n'ai pas voulu ressentir qui profite de ce moment de faiblesse de ma part pour venir m'envahir. Il a l'habitude de me voir pleurer, mais pourtant aujourd'hui, je ne veux pas qu'il me voit ainsi. Je me sens coupable de pleurer pour elle, coupable aussi de n'avoir pas pleurer avant, chose très contradictoire je vous l'accorde. Je me sens coupable de ressentir ce que je ressens aussi alors qu'il tente de me montrer que mes émotions ne sont pas légitimes, ou du moins ne vont pas m'aider à gérer ce que je ressens vis à vis de ma mère et du suicide. Pourtant il me fait relever la tête et d'un geste tendre dont il a l'habitude, il essuie mes larmes et ce geste me fait pleurer de plus belle. Parce qu'il est beaucoup trop doux avec moi, beaucoup trop parfait alors qu'il me voit et m'entends dire tout le mal que je pense du geste de ma mère. Alors, que je sais que pour lui entendre tout ça ne doit pas être simple. « Tu peux pas être en colère contre elle, mais si tu veux tu peux déverser ta colère contre sa maladie. » Comment je peux être en colère contre une maladie ? Une maladie qui en plus de ça n'a ni cause, ni explication. Un fumeur qui développe un cancer des poumons peut en vouloir à l'industrie du tabac, et ses proches peuvent lui en vouloir d'avoir fumer, c'est nul, c'est lâche, c'est même immorale sans doute mais au moins c'est concret. Je veux une cause, une raison, quelque chose de réel contre quoi reporter ma colère, mais dans le cas d'une dépression je ne peux pas. Je le voudrais mais je ne peux pas. « Imagine c’est comme si... » Je le regarde, il hésite un peu et je me demande ce qu'il s'apprête à me dire. Du revers de la main, j'essuie ma joue avant de venir reprendre sa main dans la mienne.  « …c’est comme si je ne t’avais pas pardonné d’avoir eu des problèmes d’alcool il y a deux ans. C’est comme si je t’avais blâmé sans prendre en compte que l’addiction c’est une maladie et que ce n’est pas toi qui décidais de boire tout le temps. Ça aurait été injuste, pas vrai ? Pourtant tu as eu envie d’arrêter, mais ça n’a pas été si simple que ça pour toi. Parce que ton corps et ton esprit réclamait sa dose d’alcool tous les jours, et que tu avais beau lutter contre à un moment les signes étaient trop forts et violents pour que tu puisses passer au-dessus. » Il aurait pu me blâmer, j'ai même pendant un temps pas compris pourquoi il ne l'avait pas fais. Pourquoi il ne m'en avait pas tenu rigueur, pourquoi il avait supporté tout ça alors que je me trouvais pitoyable. Et si je comprends en un sens sa comparaison, elle me donnerait presque une légitimité pour en vouloir à ma mère. Je laisse quelques instants de silence, reniflant légèrement, il y a eu beaucoup d'informations et d'émotions et si je suis surprise par ses mots, j'essaye de ne pas réagir trop vite et de réfléchir à ce qu'il a dit et à ce que je peux lui dire. Chose assez rare d'ailleurs, mais là je le fais parce qu'il y a vraiment trop de choses en moi qui pourraient me faire craquer en quelques secondes. Je soupire doucement et j'essaye de ravaler cette boule que me serre la gorge, sauf qu'elle ne bouge pas, elle me serre la gorge et je sais que je peux me remettre à pleurer à tout moment et ça m'agace. « Je comprends ce que tu essayes de dire, la perte de contrôle de soi, le fait de ne pas pouvoir gérer les choses comme on le voudrait, je comprends mais moi je m'en suis voulu Caleb. C'est pas à l'alcool ou à la maladie que j'en voulais, c'est à moi. Je me suis détestée pour ce que je t'ai fais subir. J'ai eu honte un nombre de fois incalculables. » J'ai assez fait de séances avec des spécialistes en addictologies, j'ai assez participé à des réunions des AA, j'ai assez échangé sur mon passé et sur le mécanisme des addictions, pour savoir qu'il a raison sur pleins de choses. Je ne choisissais pas de boire, mon corps réclamait sa dose, mon corps et mon esprit se liguaient contre moi pour mettre l'alcool au centre de toutes mes pensées. Et j'en ai mis en place des stratégies pour satisfaire mes besoins au risque de me mettre en danger, au risque de perdre ce que j'avais. Pas par choix, mais par besoin, par addiction, parce que mon corps en avait besoin pour survivre. Je le sais et si pour les nouveaux en séances d'AA je peux leur dire tout ça et leur apporter un soutien et une aide sans les culpabiliser, en ce qui me concerne je ne peux pas. « Quand je craque et que je pique des crises, c'est à moi que j'en veux, pas à cette fichue maladie, à moi alors pourquoi je devrais en vouloir à la dépression pour ma mère ? » Je m'en suis voulue pour mes faiblesses, je m'en veux encore d'ailleurs et peut-être que ça me donne le droit de lui en vouloir pour les siennes ? Sauf que ce que je ne prends pas en compte c'est que d'un côté je suis celle qui fait subir, de l'autre celle qui subit. Et finalement, peut-être que si j'en veux autant à ma mère pour ses faiblesses, c'est parce que j'ai peur des miennes ? Peur de tout ce que cela implique, entraîne dans notre vie. Peur aussi de la dépression qui m'a déjà prit une personne et qui aurait pu m'en prendre deux. Peur de tout ce que ça implique d'accepter qu'une maladie peut entraîner une personne à se suicider sans que personne ne puisse rien y faire. Peur de cette pensée qui se répercute sur Caleb. Parce qu'il pourrait recommencer à aller mal ? Il pourrait recommencer à avoir des envies noires ? Il pourrait vouloir mourir et je ne pourrais rien faire pour lui ? Ces pensées me font me sentir mal, vraiment mal parce qu'il ne peut pas mourir, il ne peut pas me laisser, et vivre sans lui est peut-être l'une des choses qui me fait le plus peur. Je sens sa main qui se pose sur mon ventre et la mienne se pose instinctivement sur la sienne, toujours à la recherche d'un contact avec lui. « Non je ne pourrais pas recommencer parce qu’aujourd’hui tout est différent. » Il semble sur de lui, et pourtant c'est lui qui vient de m'expliquer que c'était une maladie, que ce n'était pas contrôlable, que c'était plus fort que la seule volonté d'avoir envie d'aller mieux, d'aller bien. Alors même s'il semble sur, je ne me sens pas rassurée pour autant. « Aujourd’hui je t’ai toi, Lucy, Lena, la petite crevette, et Nathan aussi. Ce sont des raisons suffisamment fortes pour me donner envie de me battre, je sais que j’ai un avenir et qu’il y a encore pleins de choses qui m’attendent pour le futur. Mais c’était pas le cas avant. Je venais de tout perdre. Mes rêves, mes envies, nos projets, la femme que j’aimais. J’avais plus rien pour m’aider à tenir debout. Ce qui n’est pas le cas à l’heure d’aujourd’hui. » Je suis touchée par ses mots, je le suis énormément et je me remets à pleurer parce que tout ce qu'il décrit c'est aussi la raison pour laquelle je me suis battue contre mon addiction. La raison pour laquelle je m'investis autant dans mes séances de psy pour trouver des réponses à mes problèmes, pour trouver des pistes pour gérer ma vie, pour eux. Pour lui, pour nos filles, pour notre bébé à venir et pour Nathan. C'est pour mais aussi grâce à lui que j'ai l'impression d'être quelqu'un de mieux aujourd'hui. Et moi aussi j'ai pleins de projets pour nous dans le futur, moi aussi je sais que j'ai un avenir, mais je sais aussi que je ne vois mon avenir qu'avec lui et l'idée qu'il puisse mourir un jour est insupportable. « Promets le moi. » Je le regarde, je fixe mes yeux dans les siens. « Promets moi que jamais tu ne recommenceras. Je sais que tu ne décides pas d'aller bien ou pas, mais promets moi que si un jour tu as ne serait-ce qu'une pensée de ce genre, tu viendras m'en parler, parce que je ne peux pas perdre une autre personne, je supporterais pas de te perdre. » Je décolle mon dos de la tête de lit pour lui faire face, et je le regarde toujours, perdu dans ses yeux, ma main qui vient caresser sa joue. « Je peux pas vivre sans toi, je sais pas ce que je serais devenue sans toi mais c'est ton amour et tout ce que l'on a construit qui m'a donné la force de tout surmonter, alors ne me laisse jamais. » Je suis bien trop sensible ce soir, j'ai plus aucune barrière émotionnelle après cette discussion et je craque, je viens chercher le réconfort qu'il est le seul à pouvoir m'apporter en venant passer mes bras autour de son cou et en venant me blottir contre lui.  

Dans ses bras je repense à ses mots, au faite que je n'ai pas le droit d'en vouloir à ma mère, ce qui signifie que je n'aurais pas le droit de lui en vouloir non plus ? Au faite que c'est une maladie, pas une volonté. Que c'est quelque chose qu'on ne peut pas reprocher à la personne. Et je réalise que si sa comparaison était assez juste finalement, je ne la regardais pas avec le bon angle. « Si je n'avais jamais arrêté de boire, je sais que tu n'aurais pas pu le supporter et si j'étais morte à cause de l'alcool, tu aurais pu l'accepter et ne m'en vouloir ? » C'est lui qui a amené cette comparaison, c'est lui qui a évoqué mon problème d'alcool et puisqu'il ose tenter de comparer les choses, je vais encore un peu plus loin, peut-être trop loin. Mais j'ai besoin de l'entendre, puisque finalement dans cette comparaison qu'il fait, j'ai le rôle de ma mère et lui le mien.


@Caleb Anderson   :l:  :l:  Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 2396639051

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyJeu 30 Juin 2022 - 12:41

Calex
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.

TW : tentative de suicide, dépression, suicide.

« Si tu n'avais pas été hospitalisé tu l'aurais refait jusqu'à mourir ? » Voilà une question délicate à laquelle je ne sais pas vraiment quoi répondre. Est-ce que j’aurais tenté une seconde fois de mettre fin à ma vie si je n’avais pas été entre les murs rassurants de l’hôpital ? Peut-être oui, sans aucun doute. Mais j’ai l’impression que ce n’est pas la réponse qu’attend Alex ou du moins, pas celle qui la rassurerait le plus. « Peut-être oui, enfin je ne peux pas vraiment le savoir. Mais j’ai encore eu des idées noires mes premiers jours d’hospitalisation donc je pense que oui j’aurais certainement pu ré-essayer. » Ce n’est pas l’envie qui m’en manquait en tout cas et si aujourd’hui je regrette amèrement min geste je sais que ça n’a pas toujours été le cas et que la critique n’a été que partielle durant quelques jours, voire semaine. « Qu'est-ce qui t'a fait regretter ton geste ? » Je sens que ses questions sont bienveillantes et réellement dans l’envie et le besoin d’essayer de comprendre mon geste et ce qu’il s’est passé dans ma tête pour comprendre qu’il s’agissait d’une erreur mais parler de cette période de ma vie, je ne le fais jamais tant ce n’est pas facile pour moi. « Je sais pas vraiment… » C’est pas vrai Caleb, tu sais pourquoi. Enfin en partie. Je me mords l’intérieur de la joue et après quelques secondes reprends la parole. « Je suppose que les médicaments ont joué un peu. Mais c’est surtout ma mère je pense. Une fois elle est venue me rendre visite et elle a beaucoup pleuré, je me suis rendu compte que je ne voulais pas lui faire subir ça, peu importe à quel point j’avais envie de mourir. » Ma mère fait ne grande partie des raisons pour lesquelles j’ai accepté les soins. Même si elle essayait de garder la tête haute devant moi, j’ai fini par ouvrir les yeux et me rendre compte que mon geste lui avait fait beaucoup de mal et que je ne voulais pas être à l’origine de son malheur. J’étais déjà à l’origine du mien et c’était largement suffisant pour moi.

Malgré toutes mes explications je n’ai pas l’impression de réussir à lui faire ouvrir les yeux pour les raisons qui ont poussées sa mère à mettre fin à sa vie. Bien que je ne l’ai jamais connu mais étant moi-même passé par la dépression et les envies suicidaires je ne peux qu’imaginer ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle quand elle est passée à l’acte. Accepter la mort d’un de ses parents doit sans doute être très compliqué je n’en doute absolument pas et je peux imaginer la douleur que ma femme ressent encore aujourd’hui plusieurs années plus tard. « Je comprends ce que tu essayes de dire, la perte de contrôle de soi, le fait de ne pas pouvoir gérer les choses comme on le voudrait, je comprends mais moi je m'en suis voulu Caleb. C'est pas à l'alcool ou à la maladie que j'en voulais, c'est à moi. Je me suis détestée pour ce que je t'ai fais subir. J'ai eu honte un nombre de fois incalculables. Quand je craque et que je pique des crises, c'est à moi que j'en veux, pas à cette fichue maladie, à moi alors pourquoi je devrais en vouloir à la dépression pour ma mère ? » Je me rends compte assez vite qu’elle ne semble pas avoir compris ou entendu mes explications et je ne sais pas quoi faire de plus pour l’aider à accepter la mort de sa mère et surtout, les circonstances dans lesquelles elle est décédée. Je ne sais plus du tout quoi lui dire et me retrouve réellement à court d’argument. Elle est fermée, je le sens et si elle s’en veut toujours à elle plutôt qu’à son trouble borderline quand elle a des réactions qu’elle ne peut pas contrôler je pense que c’est tout simplement parce qu’Alex a un vrai problème d’estime d’elle-même préférant ainsi se blâmer plutôt qu’accepter que tout n’est pas toujours de sa faute. Sauf qu’encore une fois je doute que ce soit une réponse qu’elle attende ou apprécie. Alors je préfère me taire et garder cette réflexion pour moi. « Promets le moi. Promets moi que jamais tu ne recommenceras. Je sais que tu ne décides pas d'aller bien ou pas, mais promets moi que si un jour tu as ne serait-ce qu'une pensée de ce genre, tu viendras m'en parler, parce que je ne peux pas perdre une autre personne, je supporterais pas de te perdre. » Je ne peux pas parler pour l’avenir, ce ne sont pas des éléments qui dépendent de moi mais je la sens vraiment inquiète. Mon regard perdu dans le sien je prends sa main dans la mienne. « Je vais bien, je t’assure. Et je te promets que si un jour je me sens que je vais un peu moins bien je t’en parlerai. » Même si encore une fois, je lui dis ces mots aujourd’hui mais je ne peux pas savoir comment je viendrais à réagir si un jour je sens à nouveau mon humeur redescendre. « Je peux pas vivre sans toi, je sais pas ce que je serais devenue sans toi mais c'est ton amour et tout ce que l'on a construit qui m'a donné la force de tout surmonter, alors ne me laisse jamais. » L’inverse est vrai, je sais que sans elle et sans son retour dans ma vie je n’aurais pas pu continuer très longtemps à vivre comme je le faisais. Vivre pour le travail et simplement pour cela, mon restaurant étant longtemps la seule chose qui me donnait un minimum d’envie et de motivation je ne vivais qu’au travers de mon travail en y faisant un nombre d’heures par semaine assez impressionnants. « Je vais nulle part, promis. » Je lui assure en la serrant contre moi, essayant de la rassurer comme je le peux.

Pensant que la conversation est terminée j’embrasse ma femme sur le front mais elle prend de nouveau la parole. « Si je n'avais jamais arrêté de boire, je sais que tu n'aurais pas pu le supporter et si j'étais morte à cause de l'alcool, tu aurais pu l'accepter et ne m'en vouloir ? » À l’instant même où elle prononce ces mots je sens mon visage se décomposer. Elle le dit elle-même, je n’aurais pas pu supporter sa mort mais pourtant c’est le nouveau sujet de conversation qu’elle a choisi. « Quoi ? » que je lui demande à peine audible sentant même ma voix se briser un peu. Je ne comprends pas pourquoi elle me pose cette question à laquelle je ne me sens pas en capacité de répondre. Je peux parler de beaucoup de chose, je lui en ai fait la preuve ce soir mais évoquer la mort d’Alex j’en suis strictement incapable. Bien qu’elle soit totalement fictive et imaginaire puisqu’elle est bien là, devant moi. J’ai même besoin de toucher son bras pour m’assurer de sa présence devant moi. Je souffle une première fois mais j’ai l’impression d’entendre la voix du médecin qui m’annonce le décès de Victoria sauf que cette fois, c’est d’Alex dont il me parle. La mort est sans aucun doute ma plus grande phobie et a plus grande angoisse depuis quelques années. La peur de mourir moi-même mais aussi et surtout la peur paralysante de perdre à nouveau une personne que j’aime. Alex le sait, mais elle me demande de m’imaginer quelle aurait été ma réaction si elle en était venue à perdre la vie à cause de l’alcool. Si j’avais été dans mon état normal j’aurais pu lui répondre que je ne lui en aurais pas voulu à elle, mais j’en suis incapable. Je ressens de nouveau cette gêne au niveau de la poitrine et une certainement difficulté à respirer. « J’ai besoin de prendre l’air. » Je réussis tout de même à lui dire ces mots avant de quitter une seconde fois la chambre pour cette fois me diriger dans notre jardin. Je sens une forte angoisse monter, une boule dans ma gorge se former. Assis sur une chaise du petit salon de jardin, mes coudes posés sur mes genoux et ma tête calée dans mes mains, j’essaie de gérer comme je peux toute cette angoisse et ce poids que je ressens au niveau de ma poitrine. Dobby qui reste à mes pieds me fixant d’un air inquiet, si j’étais prêt à aborder certains sujets sensibles et compliqués ce soir je suis incapable de répondre à la question d’Alex dont je ne comprends sincèrement pas l’intérêt. L’angoisse est forte, la peur de la perdre aussi et je refuse d’y penser.


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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyVen 1 Juil 2022 - 2:34



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.

TW : Evocation des thèmes: tentative de suicide, suicide.

« Peut-être oui, enfin je ne peux pas vraiment le savoir. Mais j’ai encore eu des idées noires mes premiers jours d’hospitalisation donc je pense que oui j’aurais certainement pu ré-essayer. » Cette réponse est pas réellement rassurante, j'aurais aimé qu'il me dise que nous. Il ne l'aurait jamais refait après. Une erreur, une fois, ok. Mais, lui avoue qu'il aurait pu réessayer, encore jusqu'à se donner la mort et je n'aime pas cette idée. Mais qu'est-ce que je peux y faire ? Il allait mal et sa tentative de suicide le prouve. Son hospitalisation aussi. Et je déteste l'idée de le savoir seul dans un hopital, même si je sais que c'était finalement indispensable pour lui, et que c'est grâce à son hospitalisation aussi qu'il a pu aller un peu mieux, ou être un peu moins mal plutôt. C'est un fait de son passé qui me fait du mal, pour lui, parce que j'aurais aimé qu'il ne vive jamais toutes ces épreuves, mais que puis-je faire aujourd'hui ? Pas grand chose. Je veux le comprendre, ou du moins je veux essayer et savoir ce qu'il a vécu peut m'aider à le comprendre lui et à comprendre ma mère ? Peut-être, même si tout ceci n'a rien d'agréable. « Je sais pas vraiment… » Je sens que pour lui cette discussion est compliquée et qu'il doit gérer mes questionnements, les souvenirs peu agréables de cette période de sa vie et sans doute qu'il doit lui aussi gérer des émotions qu'il n'a pas l'habitude d'exprimer, et j'essaye d'être présente pour lui en serrant sa main dans la mienne et en lui laissant le temps dont il a besoin pour répondre. Et il finit par répondre. Il le fait, pas par plaisir, ni même par envie, enfin je présume, sinon il m'en aurait parlé plus tôt et surtout il en aurait parlé à d'autres, chose qu'il m'a avoué ne pas faire. Non, il le fait juste parce que ce soir j'en ai besoin. Besoin de comprendre. Besoin de réponses. Besoin d'être rassurée sans doute aussi. « Je suppose que les médicaments ont joué un peu. Mais c’est surtout ma mère je pense. Une fois elle est venue me rendre visite et elle a beaucoup pleuré, je me suis rendu compte que je ne voulais pas lui faire subir ça, peu importe à quel point j’avais envie de mourir. » On peut dire ce que l'on veut du lien qui unie les mères et leurs fils, parfois les belles-mères c'est insupportable, mais c'est ce lien qui a sauvé Caleb. J'ai toujours admiré le lien qu'ils ont, j'ai toujours trouvé leur famille en tout point meilleure que la mienne, plus saine, plus aimante, une famille en somme. « J'aurais aimé que ma mère se rende compte de ça aussi. » Qu'elle réalise que j'avais besoin d'elle. Encore aurait-il fallu que je lui dise, que je lui montre, que je l'exprime. Mais mes parents n'ont jamais été démonstratifs, et je réalise que je n'ai jamais dis à ma mère que je l'aimais et que d'aussi loin que je m'en souvienne, elle ne me l'a jamais dit non plus. « Elle m'a aidé à Londres, quand j'ai commencé à plus gérer ma consommation, elle a vu que j'avais besoin d'aide et elle m'a aidé, et je n'ai jamais pu la remercier, ou l'aider en retour. J'aurais aimé que notre relation soit aussi forte que celle que tu as avec tes parents, mais je sais que je n'aurais pas été suffisante pour lui donner envie de se battre. Je crois qu'elle n'a jamais vraiment aimé sa vie. » Et par extension qu'elle ne m'a jamais aimé aussi. Mais si je le pense, je ne le dis pas. Je repense à Londres, à cette période ou ma mère et mon père ont enfin divorcé, ou ma mère a réussi à quitter le domicile de mon père, à ce moment aussi ou elle a vu que l'alcool et la drogue étaient devenus un problème dans ma vie. Elle m'a aidé à ce moment, peut-être le seul moment de ma vie ou je me suis sentie un peu proche de ma mère. Bon pas assez proche pour lui parler des raisons qui me poussaient à me droguer, à boire mais elle a été là pour moi au moins une fois dans ma vie et je regrette de ne pas avoir pu être là pour elle quand elle en a eu le plus besoin. « Mais heureusement que ta mère t'aime, c'est grâce à elle si tu es là aujourd'hui et je lui en suis très reconnaissante. » Il faudrait qu'un jour je remercie sa mère de l'avoir sauvé. Sauf que pour ça faudrait déjà qu'elle accepte de me parler et je ne suis pas sûre qu'évoquer la tentative de suicide de son fils soit le meilleur sujet à aborder pour essayer de retrouver une entente avec elle. Et pourtant, elle pourrait me comprendre, ou tenter de m'expliquer certaines choses. Puisqu'elle a failli perdre son fils, elle aurait pu lui en vouloir, comme moi j'en veux à ma mère, mais elle ne l'a pas fait et elle pourrait peut-être m'expliquer comment elle a géré tout ça. Il est en vie, ça change beaucoup de chose, mais s'il est en vie c'est uniquement grâce à sa mère, c'est aussi grâce à elle qu'il a comprit qu'il ne devait pas mourir et s'il est là avec moi aujourd'hui, c'est uniquement grâce à Mary Anderson. Et en réalisant ça, je m'en veux encore un peu plus d'être la raison qui fait qu'aujourd'hui les deux sont en froids. Elle ne lui en a pas voulu d'avoir tenté de mourir mais elle lui en veut de leur avoir caché l'existence d'un fils et si ma première réaction est de trouver ça totalement illogique, je sais que la raison se trouve dans les explications que me donne Caleb ensuite. Pour l'une des situations, c'était la maladie, la dépression qui a fait qu'il a fait ce geste, pour l'autre, c'est un choix de sa part, et si à mes yeux mentir est bien moins grave que tenter de se tuer. Dis comme ça, je doute que quelqu'un me donne tord non ? Il n'empêche que je n'ai pas la bonté de sa mère, ni la capacité qu'elle a à comprendre les choses. Je n'ai pas non plus la capacité à analyser avec sérénité ses explications. Je suis dur avec mes faiblesses, et ça légitime à mes yeux, le fait que je sois dur avec celles de ma mère. Elle s'est tuée. La maladie l'a tué. Finalement le résultat reste le même, elle est morte et je me suis sentie abandonnée, coupable de n'avoir pas été présente, insignifiante dans la vie de ma mère alors que je devenais un acteur majeur dans sa mort.  Et c'est sans doute en grande partie pour ça que j'ai si peur du suicide et que je suis aussi en colère. Mais sans doute aussi, la raison qui me pousse à m'inquiéter encore pour lui, même s'il m'a dit qu'il ne pourrait pas recommencer. J'ai bien trop peur de le perdre lui et ce soir, je suis beaucoup trop sensible, beaucoup trop fébrile et fragile et j'ai besoin de lui. D'être rassurée, d'être contenue aussi. Je cherche tout ça auprès de lui, physiquement mais j'ai aussi besoin de l'entendre me promettre de ne jamais recommencer. « Je vais bien, je t’assure. Et je te promets que si un jour je me sens que je vais un peu moins bien je t’en parlerai. » Je serre sa main dans la mienne, je lutte pour tenter de ne pas laisser mes doutes m'envahir, pour tenter de croire en ses mots et le laisser me rassurer. J'ai besoin d'y croire. Besoin de me dire qu'il va bien, qu'il va aller bien aussi. Besoin de me dire, que quoiqu'il arrive je serais là pour lui, mais pour ça j'ai besoin qu'il me parle, parce que je sais que je ne pourrais pas le voir, parce que je n'ai pas vu pour ma mère. Je n'ai pas pu la sauver, et si je venais à perdre Caleb sans avoir pu faire quoique ce soit pour lui, je ne m'en remettrait pas. « Je vais nulle part, promis. »  A cet instant même s'il le voudrait, je suis tellement accrochée à lui qu'il ne pourrait pas partir. J'ai besoin de ce contact physique, de sa présence, de le sentir contre moi. J'ai besoin de me laisser aller dans ses bras quelques minutes, de sentir son souffle dans mon cou, de sentir son odeur, de le sentir là tout simplement. "Je t'aime tellement tu n'imagines même pas à quel point je t'aime et à quel point tu es important pour moi." Il est la première personne que j'ai appris à aimer, la première personne qui a occupé une place si grande dans ma vie, dans mon cœur et depuis il est le seul. Le seul qui compte, le seul que j'aime, le seul que je veux voir quand je vais mal, le seul auprès de qui je me sente bien. Le seul capable de m'apaiser, de me rassurer. J'ai eu peur de mes sentiments, j'ai eu peur de ce rôle qu'il avait dans ma vie, j'ai eu peur de l'intensité de ce que je ressentais quand il était là, et du manque que je ressentais quand il n'était pas là. J'ai eu peur de tout ça, mais aujourd'hui, je sais que c'est ma force, qu'il m'aide au quotidien, qu'il me rend heureuse, qu'il me rends meilleure, qu'il me comble et ce soir j'ai besoin de lui et je profite de sa présence quelques instants pour me sentir en sécurité et tenter de calmer tout les doutes et les craintes que ces discussions ont fait remonter en moi.

Dans ses bras, j'aurais pu me laisser le temps de souffler, de m'apaiser totalement. J'aurais pu m'endormir contre lui, en sécurité, et bercer par sa respiration, mais non, je parle encore. Et parfois faudrait vraiment que je me taise. Je le sais, Caleb me l'a déjà dit aussi, et plein d'autres monde, mais faut croire que je suis toujours aussi nulle pour gérer les choses. « Quoi ? » Son visage, son corps, sa voix, tout me montre à l'instant même ou j'ai fini de prononcer ma question qu'il est touché, déstabilisé et très mal face à cause de mes mots et de cette hypothétique mort dont je parle. « Je suis désolée, je n'aurais pas du dire ça. » Et pourtant, j'ai toujours envie de connaître la réponse à cette question. J'ai toujours besoin de comprendre, de savoir si dans mon cas, il aurait comprit et pardonné ma mort, s'il en aurait voulu à l'alcool ou à moi ? C'est sa comparaison, c'est lui qui a fait ce parallèle et si je ne doute pas de la bonté et de la compassion de mon mari, j'aurais aimé qu'il me réponde. Je sais que je n'aurais aucune réponse. Il suffit de le voir se fermer en quelques secondes. « J’ai besoin de prendre l’air. » Et pour la deuxième fois de la soirée, Caleb quitte notre lit. Par ma faute. Je sais pourtant qu'il a une peur panique de me perdre. Enfin, de perdre à nouveau la femme qui partage sa vie. Je le sais et pourtant j'ai encore une fois merdé. Mais, visiblement réfléchir avant de parler ne fait définitivement pas partie de mes capacités quand je suis stressée, triste, en colère, mal à l'aise ou fatiguée. Ca fait beaucoup de situations et de moments ou je suis maladroite et blessante. Sauf que là je vois bien qu'il est mal, qu'il va mal, je l'entends à la manière avec laquelle il respire et il n'en faut pas plus pour que je m'inquiète. Son cœur. Et si c'est mon hypothétique mort qui le met dans cet état, j'ai toujours cette peur qu'il lui arrive quelque chose, toujours ce souvenir de son cœur qui s'emballe, de lui qui s'allonge au sol en me disant d'appeler les secours. Un malaise qui est arrivé par ma faute et je ne veux pas que l'histoire se répète encore. Je ne veux pas le voir si mal, je ne veux pas le savoir si mal physiquement et moralement. Je sens que je panique un peu en le voyant sortir de la chambre, j'en ai oublié toutes mes pensées, ma mère, son suicide, et tout le reste. Tout ce qu'il compte c'est Caleb et je quitte le lit pour le suivre, pour m'assurer qu'il va bien et c'est en arrivant au milieu des escaliers que je réalise que j'ai pas mon téléphone. Au cas ou il faille appeler les secours, l'idée est là dans ma tête et je fais demi tour me précipitant pour aller récupérer l'objet et redescendre pour le retrouver dans le salon et m'assurer qu'il aille bien. Je prends sur mon passage un plaid des filles dans le salon et je sors. Il fait encore plus froid que quand je suis sortie plus tôt et j'aurais vraiment du m'habiller un peu plus parce que je frisonne déjà mais mon regard est fixé sur Caleb et c'est ma seule priorité. J'ai peur pour lui, j'ai peur qu'il ne lui arrive quelque chose, j'ai peur pour son cœur. Je m'avance pieds nues sur notre terrasse et je dépose le petit plaid sur ses épaules et je m’accroupis face à lui pour venir poser mes mains sur son menton pour le forcer à relever un peu la tête et me regarder. « Je suis là, tout va bien. » Ma main remonte sur sa joue et je caresse doucement son visage, ma deuxième main se pose sur sa poitrine et c'est une chose que je n'aurais pas du faire. Je sais que parfois son cœur peut battre plus vite, que ça ne va pas pour autant l'amener à l’hôpital mais être là tout les deux sur notre terrasse et le voir si mal, ça fait remonter mes souvenirs et mes angoisses. « Tu as besoin de quelque chose ? Tu veux t'allonger ? Tu veux de l'eau ? » Je ne sais pas cacher ma peur et pourtant j'essaye réellement d'être calme pour ne pas l'angoisser encore plus. J'essaye de maintenir un contact avec lui pour lui montrer que je suis là, que je ne vais pas mourir, mais le voir comme ça, je ne le supporte pas. « Regarde moi. » Je sais que mes yeux sont une partie de mon corps qu'il apprécie et j'espère juste pouvoir l'apaiser un peu, même si mon regard doit trahir mon inquiétude à cet instant précis. « On va bien, toi, moi, on est ensemble et on est heureux, tout le reste c'est pas important. Ce qui compte c'est le présent et tout ce que l'on a aujourd'hui. Respire doucement et dis moi comment je peux t'aider à gérer tout ça ? » Je voudrais faire plus, je me sens encore une fois impuissante, surtout que je sais que c'est à cause de moi qu'il est dans cette situation. Ma main continue de caresser sa joue pour tenter de maintenir un contact avec lui, pour tenter de l'apaiser aussi mais je doute que je sois capable de l'aider, après tout, je suis bien plus douée pour l'inquiéter que pour le rassurer.


@Caleb Anderson   :l:  :l:  Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 2396639051

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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptySam 2 Juil 2022 - 12:12

Calex
Toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. Abandonné si loin, sous ton charme. Il nous faudrait des heures, des mots, et des armes. Mais toi tu fais tourner la tête aux étoiles. Dans notre sillage, un message d'amour.

TW : tentative de suicide, dépression, suicide.

« J'aurais aimé que ma mère se rende compte de ça aussi. Elle m'a aidé à Londres, quand j'ai commencé à plus gérer ma consommation, elle a vu que j'avais besoin d'aide et elle m'a aidé, et je n'ai jamais pu la remercier, ou l'aider en retour. J'aurais aimé que notre relation soit aussi forte que celle que tu as avec tes parents, mais je sais que je n'aurais pas été suffisante pour lui donner envie de se battre. Je crois qu'elle n'a jamais vraiment aimé sa vie. » Je crois que c’est la première fois qu’Alex me partage un élément de son passé à Londres. Elle m’en a déjà parlé. Brièvement. Vraiment très rapidement. Sans jamais entrer dans les détails, et j’apprends que ce soir sa mère l’a aidé lorsqu’elle en a eu besoin. Qu’elle lui a tendu la main pour qu’elle puisse arrêter sa consommation. De drogue ou d’alcool, je ne sais pas vraiment de quelle substance Alex fait référence et je n’ose pas la questionner davantage là-dessus. « Et c’était pas de ta faute. » Je lui assure d’une voix douce qui se veut rassurante. Si la mère d’Alex n’aimait pas la vie je reste persuadé qu’elle n’était en rien coupable de cela malgré ce qu’Alex pourra dire. Elle a toujours eu tendance à s’auto-flageller même quand elle n’est pas en cause. « Mais heureusement que ta mère t'aime, c'est grâce à elle si tu es là aujourd'hui et je lui en suis très reconnaissante. » Ma mère m’aime oui mais je pense pouvoir affirmer quand même sans avoir pu connaître la sienne, qu’elle l’aimait elle aussi. Du peu de chose qu’Alex a pu me dire au sujet de sa maman, elle n’avait pas l’air d’être une mauvaise personne bien au contraire. Elle me semblait comme étant une femme complètement perdue, profondément triste n’ayant peut-être pas réussi à avoir toute l’aide dont elle avait besoin. Je ne sais pas si elle avait pu voir des psychiatres afin de discuter un peu avec eux je ne sais pas si elle a déjà pris des médicaments et si oui si elle était bien assidue pour chaque prise qu’il ne faut jamais louper. Encore beaucoup de questions que je n’ose pas poser à ma femme. Elle ne se montre pas très ouverte sur son passé de manière générale et si ce soir elle me parle de sa mère pour l’une des premières fois depuis que l’on se connait, je ne veux pas la brusquer en lui posant trop de questions. « Sans elle on ne se serait pas retrouvé, et je n’aurais jamais connu le bonheur d’être papa. Je lui dois beaucoup. » C’est avec un petit sourire que je fais référence à nos filles que j’aime plus que vous ne puissiez l’imaginer. Je prends mon rôle de père de famille très à cœur, mes filles sont tout pour moi. Mes deux petits rayons de soleil ma dose de bonheur au quotidien, mes princesses pour qui je serais capable de tout et n’importe quoi. Tant qu’elles seront heureuses je sais que je le serais moi aussi. "Je t'aime tellement tu n'imagines même pas à quel point je t'aime et à quel point tu es important pour moi."  « Tu es important pour moi. je t’aime tellement, je ne pourrais pas vivre sans toi » voilà des mots qu’elle m’a énormément dit alors que notre relation était en dents de scie, quand Alex buvait toujours quand elle enchaînait conneries sur conneries. Ces déclarations que je n’aimais pas puisqu’indirectement Alex me faisait culpabiliser et m’empêchait de prendre mes distances avec elle alors qu’à certains moments, je sais que j’en aurais réellement eu besoin. « Tu m’as sauvé la vie toi aussi, tu sais. » Parce que malgré le début chaotique de notre relation je sais que sans elle, je n’aurais jamais réussi à remonter totalement la pente. Elle m’a aidé. Bien plus qu’elle ne peut le penser et plus qu’elle ne l’accepte aussi.

Sauf que les conneries, Alex en fait encore aujourd’hui. À échelle bien moins importante certes, mais elles sont toujours présente. Comme par exemple ce soir quand elle me demande d’imaginer sa mort alors qu’elle sait très bien à quel point ce sujet est sensible chez moi et peut déclencher en un claquement de doigts une crise d’angoisse. Parce que je suis déjà passé par-là une fois et je sais que je serais incapable de surmonter ça une deuxième fois. Elle s’excuse mais le mal est fait et je sens déjà l’angoisse m’envahir. Je me fige alors que mon cœur lui se remet à battre bien trop vite. Encore plus qu’à son habitude. J’ai besoin de prendre l’air et c’est un peu à contre cœur que je quitte pour la deuxième fois le lit laissant ainsi ma femme seule. J’essaie de contrôler ma respiration mais ce n’est pas un franc succès, je grimace parce que je sens que je respire difficilement. J’essaie de contrôler l’anxiété que je ressens mais c’est bien trop compliqué et me voilà en train de m’imaginer assister aux funérailles de ma femme. Une deuxième fois, enterrer sa femme. Non, je sais que je n’en serais pas capable. Je l’entends arriver et me rejoindre sur la terrasse. Je la sens me mettre un plaid sur les épaules mais je ne réagis pas malgré le fait que je meurs de chaud et que je n’en ai absolument pas besoin, au contraire. « Je suis là, tout va bien. » Sa main qui se pose sur mon menton essayant ainsi de me faire lever le regard. Ce que je ne fais pas. Car je sais que j’ai besoin de me concentrer sur ma respiration et pour cela, je préfère garder les yeux fermés. C’est bien plus simple. « Tu as besoin de quelque chose ? Tu veux t'allonger ? Tu veux de l'eau ? » Sa main qui se déplace sur ma joue, ce contact physique me fait beaucoup de bien et m’aide à réaliser que oui, elle est bien là et présente avec moi. Ma respiration se fait saccader par moment et je lui réponds simplement en bougeant la tête de droite à gauche. Je viens attraper sa main que je serre, un autre contact physique qui m’aide à garder les pieds sur terre et à réaliser que ma femme est bien là avec moi. « Regarde moi. » Mes yeux fermés jusqu’à présent je les ouvre et après quelques secondes je lève le regard vers elle laissant mes yeux se perdre dans les siens. « On va bien, toi, moi, on est ensemble et on est heureux, tout le reste c'est pas important. Ce qui compte c'est le présent et tout ce que l'on a aujourd'hui. Respire doucement et dis moi comment je peux t'aider à gérer tout ça ? » Déjà commencer par ne plus jamais ne demander d’imaginer ce genre de chose. Ma main toujours dans la sienne et sa deuxième qui se balade sur ma joue. Les contacts physiques sont nombreux, émotionnels aussi par le biais de son regard qui m’aide à m’apaiser un peu. De ma main libre je finis par poser le plaid à côté de moi, j’essaie de respirer doucement. Mes yeux se ferment mais quand je les ouvre c’est toujours pour la regarder. Elle et personne d’autre. J’ai peur de la perdre. Et encore la peur n’est même pas un mot assez fort pour décrire ce que je ressens réellement. « Rien c’est bon, ça va aller. » je lui assure en soufflant doucement et je reste à nouveau silencieux durant de longues minutes pendant lesquelles je ne lâche pas sa main, essayant plusieurs exercices de respiration. « Tu peux même pas imaginer à quel point l’idée de te perdre toi aussi ça me… » que je lui avoue tout doucement, ne terminant pas ma phrase, mes yeux se ferment à nouveau pour ne pas laisser l’angoisse me gagner de nouveau.

© nightgaunt


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Message(#)Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 EmptyDim 3 Juil 2022 - 8:24



TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. MES IDÉES S'EMMÊLENT, SE DÉMÈNENT, S'ÉLOIGNENT. ABANDONNÉ SI LOIN, SOUS TON CHARME. IL NOUS FAUDRAIT DES HEURES, DES MOTS, ET DES ARMES. MAIS TOI TU FAIS TOURNER LA TÊTE AUX ÉTOILES. DANS NOTRE SILLAGE, UN MESSAGE D'AMOUR.

TW : Evocation des thèmes: tentative de suicide, suicide.

« Et c’était pas de ta faute. » C’est difficile pour moi de ne pas me sentir responsable. Je suis sa fille, j’aurais dû réussir à la rendre heureuse. J’aurais dû être suffisante pour que sa vie soit plus belle, pour au moins lui donner une raison de vivre. Mais je n’ai été efficace pour rien de tout ça. Avant même ma naissance elle ne devait pas être heureuse, mais elle ne l’a pas été non plus après. Du plus loin que je m’en souvienne en tout cas, je l’ai jamais vu heureuse. Et je me suis construite avec l’idée que mes propres parents ne m’aimaient pas. Qu’ils n’étaient pas heureux avec moi et que je ne comptais pas pour eux. « J’aurais dû apporter du bonheur et de la joie dans sa vie. Ça n’a pas été le cas. » C'est résignée que je dis ces mots, mais c'est une réalité qu'il faut pourtant que j'accepte. J’ai très peu de photos de moi enfants, il y a une photo de ma mère chez nous, une seule, alors qu’il y a la famille de Caleb, et surtout des dizaines de photos de notre famille, de nos filles, de nos moments heureux. Mais, Caleb n’a jamais vu d’album photo fait par mes parents, d’album de souvenirs comme sa mère a pu m’en montrer. Parce que ça n’existe pas. On ne prends pas de photos des moments tristes. On n’immortalise pas les moments de désespoirs. Et, si je n’ai pas de souvenirs de moments joyeux, je n’en ai pas non plus de traces en photos et seule ma mémoire sans doute déformée me donne un aperçu de mon enfance. Et je sais que je n’ai jamais été suffisante pour elle. Jamais été assez importante pour lui donner la force de vivre. Il y a des jours même je n’existais pas à ses yeux. Je ne pouvais pas comprendre que c’était la dépression. Comment expliquer à une petite fille de 5 ans cet élément ? Je me suis construite avec l’idée que si ma mère était comme ça c’est que je ne l’intéressais pas. Que je n’étais pas quelqu’un de bien. Pas quelqu’un que l’on pouvait aimer et c’est difficile de se défaire de cette impression. Mais c'est le passé tout ça. Depuis j'ai appris à me construire, j'ai appris à aimer, appris aussi comme l'amour des autres pouvaient être important, je l'ai compris grâce à Caleb et je sais que sans lui ma vie aurait été bien différente. Il m'a montré que je pouvais être aimé, que je pouvais être quelqu'un d'assez bien pour qu'on veuille partager sa vie avec moi et il m'a rendu heureuse. Pour la première fois de ma vie, avec lui j'étais heureuse, vraiment heureuse. Et je le suis à nouveau aujourd'hui, et tout ça c'est grâce à l'intervention de Mary Anderson. Sans elle, Caleb ne serait plus là. Je frémis à cette pensée. Je cache cette sensation d'oppression que je ressens en pensant à cette réalité. Caleb a failli mourir, Caleb a voulu mourir et sans sa mère, il aurait réussi et il ne serait pas là avec moi ce soir. « Sans elle on ne se serait pas retrouvé, et je n’aurais jamais connu le bonheur d’être papa. Je lui dois beaucoup. » Moi aussi je dois beaucoup à sa mère. Elle a sauvé le père de mes filles, elle a sauvé l’homme de ma vie. Elle a sauvé le seul homme capable de me rendre heureuse. Elle lui avait déjà donné la vie une fois et ça faisait d’elle quelqu’un d’important mais désormais elle a ce rôle à la fois très triste mais aussi très fort de celle qui a sauvé Caleb. Elle a tellement fait pour lui, pour nos filles et même pour moi quand j’étais enceinte des jumelles que je ne peux que regretter encore un peu plus la situation entre nous et surtout la situation entre elle et Caleb. « Je suis vraiment désolée que vous soyez en froid tout les deux. » Encore une chose dont je porte la responsabilité sans aucune difficulté parce que c’est ma faute si Caleb a dû leur mentir. « Malgré tout ce qu’elle a pu dire j'ai énormément de respect pour ta mère et j’aurais aimé partager ça avec elle. » Ça c’est la grossesse. C’est les progrès de nos filles qui sont nombreux à cet âge. C’est les questionnements sur les enfants de 10 ans dont je ne connais rien. C’est toutes les petites discussions que j’ai eu avec elle, toutes ces discussions que j’aurais dû avoir avec ma mère mais elle a occupé cette place avec beaucoup plus de bienveillance, de tendresse et de joie que ne l’aurait jamais fais ma mère. C'est à ses côtés que j'ai appris à être mère, à elle que j'ai parlé de mes craintes et angoisses, elle qui a reçu toutes mes questions bien trop nombreuses, et elle a toujours répondu avec joie et enthousiasme à mes questionnements, me partageant toutes ses astuces et conseils. Je lui dois tellement et je crois que pendant la première année des filles, j'ai été bien plus proche d'elle que je ne l'ai jamais été de ma mère. Pourtant c'est Madame Anderson, une personne bien différente de moi, quelqu'un qui vient d'un autre monde, qui a d'autres valeurs, mais c'est dire surtout à quel point avec ma mère nous n'avons finalement jamais partagé de choses très fortes. J'aurais voulu qu'elle soit là, qu'elle partage toutes ces choses avec moi, mais ça ne sera jamais possible alors je préfère éviter d'y penser finalement, à quoi bon ? Elle ne fait plus partie de ma vie, plus partie de la vie tout simplement et je me concentre sur le présent. Sur Caleb, sur l'importance qu'il a dans ma vie. Mon mari, mon premier et unique amour, le père de mes enfants, celui qui partage toutes mes nuits et mes jours, celui sans qui je serais perdue, celui pour qui j'essaye d'être une meilleure personne chaque jour. Celui que j'aime et qui fait ma force. « Tu m’as sauvé la vie toi aussi, tu sais. » Je lève les épaules, peu convaincue par cette réalité. J’ai toujours l’impression d’avoir rendu sa vie plus compliqué. Du moins les premiers mois. Et, je réalise que si j’étais revenue un an plus tôt, peut être que l’issue aurait été différente. Et si j’ai autant de mal à comprendre et accepter ses mots, c’est parce que je sais qu’il aurait pu trouver n’importe qui de mieux. Quelqu’un qui aurait su l’aimer mieux que moi. Quelqu’un qui aurait su lui apporter plus que moi. Quelqu’un qui aurait pu le comprendre et le rassurer, chose que je ne sais pas vraiment faire. Et finalement la seule personne qui ait vraiment sauvé Caleb, c’est sa mère. Il était déjà plus fort quand je suis revenue. Et heureusement sinon j’aurais pu le tuer avec mon retour, mes problèmes et mes révélations. J’aurais pu le détruire avec tout ça et si je ne sais pas comment il a tenu tout ce temps, je ne peux pas accepter que je l’ai sauvé. « J'aurais aimé faire plus pour toi. » Je l’ai aidé sans doute après, je l’ai aidé à réaliser ses rêves. Et si j'accepte l'idée d'avoir participé à le rendre heureux, je ne l’ai pas sauvé. Il l’a fait tout seul avant mon arrivée et heureusement qu'il a pas eu à compter sur moi pour le sauver parce que j'étais si mal à l'époque que j'aurais sans doute jamais eu la force pour l'aider et c'est sans doute pour ça que je n'accepte pas l'idée que j'ai eu un rôle aussi grand dans sa vie. Je lui ai fais beaucoup trop de mal pendant de nombreux mois pour entendre que je lui ai sauvé la vie moi aussi.

Du mal, je lui en fais encore. De façon différente, avec maladresse mais le résultat reste le même. Je le sais fragile, je le sais en difficulté avec certains sujets mais je suis incapable de réfléchir plus de dix secondes avant de parler. Je lui fais du mal et je m'en veux énormément. Il va mal, il va vraiment mal et ses problèmes cardiaques sont toujours là pour venir lui faire du mal et venir me faire paniquer. Je déteste le voir comme ça. Et je me déteste quand je sais que c'est ma faute. Je ne t'ai définitivement pas sauvé, mais un jour je vais te tuer. Le voir ainsi, avoir du mal à résister, les yeux fermés, les traits du visage tirés, je déteste ça et je me sens si mal pour lui. J'ai peur qu'il ne fasse un malaise, peur que son cœur s'emballe et que les conséquences ne soient dramatiques. Je veux l'aider, faire quelque chose pour apaiser sa douleur et ses angoisses, mais j'ai l'impression d'être bien inutile. Il ne me regarde pas, du moins pas au début alors que j'essaye de lui parler, de l'apaiser, de lui montrer que je suis là. Il finit par prendre ma main, et je serre la sienne doucement pour lui montrer que je suis là pour lui. J'essaye de lui parler, de le rassurer, de l'aider à garder un contact avec moi parce que je ne sais pas quoi faire d'autres. Je n'ai pas de manuel, je ne sais pas ce dont il a besoin et ça me dépite de ne pas réussir à comprendre et savoir ce qui apaise mon mari. Il ne parle pas, mais il me regarde et je sens dans son regard la peur, la douleur, enfin c'est ce que je devine et peut-être que je suis encore à la ramasse mais je déteste le voir ainsi.  « Rien c’est bon, ça va aller. » Je ne peux rien faire pour l'aider donc et c'est aussi frustrant qu'inquiétant. Je peux le mettre mal en une seconde mais je ne peux rien faire pour l'aider, encore une preuve, une de plus, que je n'aurais jamais pu l'aider, que je n'aurais jamais pu lui sauver la vie, parce que je suis incapable de l'aider. Je reste là pourtant, je ne bouge pas, je le regarde respirer, sa main qui tient toujours la mienne, je voudrais faire plus mais il l'a dit, je ne peux rien faire pour l'aider alors j'attends, inquiète que sa respiration retrouve un rythme un peu plus normal, que son corps s'apaise un peu et j'ai presque l'impression que le voir faire ses exercices de respirations m'angoisse légèrement et j'ai besoin de respirer un peu moi aussi. « Tu peux même pas imaginer à quel point l’idée de te perdre toi aussi ça me… » Ma main serre la sienne à nouveau et je lui réponds sans attendre avec détermination. « Tu ne vas pas me perdre. Jamais. » Je sais que ce n’est pas réaliste. Qu’un jour ou l’autre l’un de nous va mourir. Mais pas aujourd’hui, pas dans un futur proche, ni même un futur lointain. Il est terrorisé par cette possibilité et je ne suis pas beaucoup plus à l’aise avec cette pensée. Je n’ai pas peur de mourir, je n’ai jamais eu cette peur, peut être que j’aurais dû ça m’aurait évité des problèmes parfois. Mais, en revanche, j’ai peur de la mort des autres. Et Caleb n’a pas le droit de mourir. Et au vue de ce qu’il montre comme réaction, je n’ai pas le droit de mourir non plus. Pour lui mais aussi pour nos filles. Mes angoisses de l’accouchement reviennent un peu. Beaucoup. Et si ça se passait mal. Je lui ai dis que j’avais un peu peur, je ne lui ai jamais dis pourquoi et au vue de sa réaction, je ne lui dirais jamais. Mais, si ça se passe mal. Si je viens à mourir, après tout ça a failli arriver à Rosalie, c’est pas impossible même si on en parle guère parce que la naissance est censé être un moment de joie. Mais si je viens à mourir, ce jour là où un autre, j’ai peur pour Caleb. Peur pour nos filles. Peur de ce qu’ils vont devenir sauf que je ne peux pas le dire à Caleb. Je ne peux pas lui parler de tout ça parce que s’il est capable de prendre sur lui énormément et de me parler de choses douloureuses, ce sujet est impossible pour lui. Son corps tout entier refuse cette possibilité. Et son cœur, sa respiration montrent à quel point il va mal. J’ai les jambes qui tremblent, être accroupie enceinte c’est encore plus fatiguant que faire des squats. Et je finis par m’assoir sur le sol froid de notre terrasse et si lui ne veut pas du plaid, je finis par le prendre pour le mettre sur mes épaules. « Je ne vais nul part, je te le promets, je ne bouge pas d'ici. » C'est avec douceur que je tente de lui parler, de le rassurer mais j'ai l'impression que mes mots n'ont que peu d'effets face à cette angoisse contre laquelle il doit se battre.  J’ai froid, j’ai mal à la tête, j’ai envie de vomir, et j’ai toujours cette douleur à l’estomac qui me fait grimacer. Cette soirée a été gâché et je suis fatiguée d’être toujours aussi incapable de gérer les angoisses et les traumatismes de mon mari. Je me sens démunie face à ses émotions et pourtant incapable de ne pas les ressentir, enfin de ressentir son malaise et de me sentir mal. Il est pas toujours très expressif mais le voir aussi mal me fait du mal aussi et je me dis que je préférai presque quand j’étais trop prise par mes propres émotions pour ressentir celles des autres parce que je ne sais pas comment l’aider et le voir souffrir comme ça, je déteste. « Chéri, je vais bien, je suis en pleine forme, tout va bien et ça ne va pas changer. » Je ne peux pas prédire de quoi sera fait le futur, son ex-femme aussi allait bien, elle aussi elle devait être en pleine forme mais la vie en a décidé autrement et je comprends qu'il puisse être angoissé par cette idée. « Je me battrais toujours pour revenir vers toi, je te promets de ne jamais t'abandonner. » Je ne peux pas lui promettre ça, mais tant que j'aurais le choix, tant que ce sera entre mes mains, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le retrouver, pour le rejoindre, pour être dans ses bras et pour ne jamais avoir à lui faire revivre l'épreuve qu'il a du vivre dans le passé et qui aurait pu le tuer aussi. « Tu en parles en séance de ce que tu ressens. » Parce qu’avoir peur de perdre les gens que l’on aime n’est pas un problème en soit, c’est même plutôt sain je trouve. Mais, pour Caleb ça déclenche des crises de panique, ça met en danger sa santé et je ne peux pas rester sans rien dire alors que je vois à quel point ça le touche. Je me mets debout et sa main qui serrait la mienne, je viens la poser sur mon ventre, là où notre crevette se manifeste doucement pour lui, un peu plus fortement pour moi mais j’espère que le sentir va l’aider à revenir parmi nous. « J’aime pas te voir souffrir comme ça. » Je voudrais le serrer contre moi mais il semble avoir besoin d’air, d’espace pour gérer sa respiration haletante. Et encore une fois, je me sens impuissante. Je l’ai mis dans cet état, et je peine à l’aider à s’apaiser et c'est une chose qui ne change pas ça et je me sens tellement nulle, inquiète et impuissante face à lui.


@Caleb Anderson   :l:  :l:  Calex #62 - Tu fais tourner la tête aux étoiles, mes idées s'emmêlent, se démènent, s'éloignent. - Page 2 2396639051

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