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 when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira

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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 2:45

Grand jour, plus ou moins. Surtout éprouvant. Le jugement tant attendu de l’individu qui s’était introduit chez moi il y a quelques mois de ça. Et si ce n’était que ça, peut-être que ça n’aurait pas été aussi grave. Les antécédents de harcèlement, l’agression physique dont j'avais été victime ce soir-là n'arrangeaient clairement pas sa situation. J’ai dû raconter une trentaine de fois cette histoire. Ma famille, les flics, les réseaux sociaux, et maintenant ici, devant un juge et une cour d’appel rempli.

Veuillez parapher ici et ici Mlle Wells. Le greffier me pointe du doigt les endroits en question et me tend un stylo. Je m’en saisis et viens déposer ma trace sur la feuille. Je vous remercie. Vous serez re-contactée rapidement. Un simple signe de tête en guise de salutation et de remerciement que je tourne aussitôt les talons. Ceux-ci tapent bruyamment au sol. J’essaye de garder une démarche assurée car je sais que l’extérieur est un gouffre à emmerdes et que les paparazzis sont très certainement en train de m’attendre impatiemment. Prêts à me sauter dessus et ne rater aucune seconde de cette apparition presque scandaleuse. J’imagine déjà les réseaux sociaux s’enflammer: “Qu’en est-il de l’agresseur de Mara Wells?” “Mara Wells au tribunal: on vous raconte tout”. Une grande inspiration pour me donner du courage avant de sortir et d’entrer dans la fosse aux lions. Je ne sais distinguer si l’air est étouffant ou si j’étouffe car une crise d’angoisse me gagne. Un coup d'œil sur ma montre qui affiche dix sept heures et huit minutes. Je dépose mes lunettes de soleil sur mon nez pour me camoufler un peu. C’est lorsque je descends les escaliers extérieurs du tribunal que je suis alpaguée. Un attroupement se fait rapidement autour de moi. Je me faufile en hâte entre eux les laissant avec un simple pas de commentaire de ma part.

A quelques rues d’ici, pourtant à l'abri des regards, j’ai cette sensation étrange d’être suivie. Je me retourne espérant que ce pressentiment soit mauvais. J’ai un pas de recul quand je reconnais.. Oliver. Dernière personne que je m’attendais à voir traîner dans les parages. Encore moins en train de me filer. Je relève mes lunettes sur le haut de ma tête, entraînant ma chevelure également en arrière.

Un trop plein d’émotions me gagne. Le revoir n’est pas facile. Du tout. Six mois auparavant, nous étions loin d’être les inconnus que nous sommes devenus. Tu me suivais? Entrée en matière maladroite. Je ne sais faire mieux. J’observe le brun qui se tient en face de moi. Il n’a pas vraiment changé; il a toujours cette barbe de quelques jours, ces mêmes vêtements plutôt bien assortis finalement vu le peu de temps qu’il doit consacrer à ce genre de choses. Mon cœur s’emballe et je me rappelle ce qu’on a vécu. Le positif comme le négatif. Je ne me suis pas réellement remis de ce que nous avons vécu, même si j’essaye, depuis, de ne pas couler. Chose qui ne fonctionne à vrai dire pas vraiment et me sens sombrer de jour en jour.

@Oliver Dawson
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Ugo De Luca
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La nostalgie des sentiments
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Présent
ÂGE : quarante ans (02.09.1984)
SURNOM : compa • papa • sciocco
STATUT : divorcé. pourtant, c’est auprès de la même femme qu’il est en train de passer ses soirées.
MÉTIER : directeur de collection d'une maison de haute couture, Weatherton
LOGEMENT : spring hill, numéro 380
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POSTS : 1842 POINTS : 260

TW IN RP : adultère & mensonge & potentiel language grossier
TW IRL : violence contre les animaux (!) & transphobie
GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : a deux enfants (quinze & douze ans)
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RPs TERMINÉS : cf, fiche de liens
AVATAR : Miguel Angel Silvestre
CRÉDITS : @ssoveia (avatar) @gayzing.away (gifs signature)
DC : molly, anthony, ottie
PSEUDO : émilie, éms.
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INSCRIT LE : 07/05/2022
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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 17:29




Oliver avait suivi cette enquête à distance. On lui avait rapidement fait comprendre que sa « relation » avec la victime le retirait automatiquement de l’enquête. Il devait garder ses distances, ne pas faire de vague surtout après les blessures provoquées sur l’agresseur de Mara. A distance ne signifiait pas pour autant un manque d’intérêt de sa part : il suivait l’affaire et s’y intéressait. Parce qu’il n’avait pas encore supprimé la demoiselle de son univers, de ses pensées et parce qu’il avait eu un rôle dans cette histoire. Alors le jour du procès, il avait été là. Pas dans le tribunal, cela va de soi … mais il avait bu un café à quelques pas du tribunal, attendant le moment où les photographes et journalistes s'agglutinent devant les escaliers pour apercevoir une larme de la victime ou pour avoir le meilleur des scoops. Lunettes de soleil calées sur son nez, il avait suivi des yeux le flux … Il l'avait même vu se frayer un chemin entre les journalistes avec son assurance maîtrisée à la perfection. Elle avait l’air … en forme ? soulagée ? satisfaite ? Aucune idée. Il ne pouvait pas le percevoir derrière ses immenses lunettes de soleil et le masque de distance qu’elle portait. Et, que voulait-il ? Pourquoi avait-il besoin de savoir comment elle allait ? Cette histoire appartient au passé, il devrait la laisser là où elle était et ne pas remuer le couteau dans la plaie. Mais, on commence à connaître le bonhomme et son intérêt pour les emmerdes. Un aimant à emmerdes, en somme.

Il traversa la rue, glissant les mains dans les poches de sa veste tout en accélérant le pas pour arriver à sa hauteur mais il semblerait qu’elle soit pressée et il ne voulait pas se mettre à courir derrière elle, comme un fou furieux. Elle finit néanmoins par faire volte-face, se retrouvant face à lui, surprise. Il la lit dans son regard, la surprise. Il la vit et la ressentit immédiatement. « Tu me suivais ? » demanda-t-elle sans prendre de gant. Ni le temps, ni l’envie et il comprenait. A son tour d'ôter ses lunettes de solell pour les glisser contre le col de son tee-shirt. « Exact. J’ai essayé de t’interpeller un peu plus tôt mais disons que t’es plutôt difficile d’accès », dit-il en faisant référence au petit groupement qui avait eu lieu devant le tribunal. « J’ai su qu’aujourd’hui était le grand jour … et je voulais savoir comment tu allais. » Pas de mensonge. Pas d’excuse. Pas de rond de jambe. L’honnêteté, la vérité. En bloc. « Ca a été ? », lui demanda-t-il alors en cherchant son regard, cherchant une réponse non prononcée. Comment se sentait-elle ? Soulagée, rassurée, heureuse … Il avait les mains toujours glissées dans les poches de sa veste, ne sachant pas à quoi s’attendre.
Allait-elle tourner les talons et prendre la fuite ? Il s'était passé des mois depuis le jour, la nuit où leurs chemins s'étaient séparés. Elle n'avait pas de compte à lui rendre, ni même besoin de lui répondre. Pourtant, il espérait qu'elle le lui dise, qu'elle lui confirme que tout va mieux, que la page est tournée, qu'ils peuvent aller de l'avant.






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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 21:01

Je foule les rues autour du tribunal de Brisbane d’une rapidité impressionnante. Plus vite je serais chez mon père, mieux je me porterais. Je n’ai pas réussi à retourner chez moi depuis ce malheureux événement. J’y suis de temps en temps, mais je finis toujours par retourner au penthouse. Pourtant, il n’est pas toujours là et je suis souvent seule là bas. En réalité, j'esquive ma villa. Trop peureuse pour faire face et encaisser réellement l’agression. Persuadée ce matin que le jugement serait un énorme soulagement, je reste amer de cette audience. Cette insécurité est quotidienne, ce sentiment d’être épié, suivie, observée en permanence. Pourtant j’ai l’habitude qu’on reluque le moindre de mes faits et gestes. Quand cette sensation me reprend vivement et que je me retourne sur la défensive, je ne m’attend pas le moins du monde à tomber sur Oliver.

Exact. J’ai essayé de t’interpeller un peu plus tôt mais disons que t’es plutôt difficile d’accès J’hausse les sourcils. C’est une drôle de manière d’interpeller quelqu’un en le suivant. J’ai su qu’aujourd’hui était le grand jour … et je voulais savoir comment tu allais. Il y a quelques jours, Oliver m’avait envoyé un message auquel je n’avais pas répondu. Il me disait qu’il était au courant que le procès avait lieu bientôt et qu’il m’envoyait du courage. Message auquel je n’ai pas répondu pour pleins de raisons. La première: je me doute que parler de cette affaire avec lui, alors qu’il y est mêlé, n’est pas une bonne idée. La deuxième: je n’avais aucune réponse à lui donner. Je me voyais mal lui répondre un simple merci. L’ambiance était étrange. Se retrouver là, après six mois sans s’être croisés. Une rencontre pas anodine et qui me glace un peu l’esprit. Ca a été ? ajoute Oliver. Si je devais être honnête, je lui dirais que ça n’a pas été facile, que revoir cet homme a été la pire des choses et que je flippe tous les jours depuis l’agression. Mais est-ce que c’est vraiment la réponse qu’il attend? Pas sûr. Je me dis qu’il n’est pas vraiment là pour moi, parce qu’il aurait pu me contacter il y a bien longtemps. Après tout, il doit aussi être convoqué à la barre et il n’est sûrement pas au courant de ce que j’ai dis ou non à son propos. Je me raisonne et je baisse un peu la garde. Allez Mara, c’est Oliver. J’avais pas trop envie de m'épancher avec les.. “journalistes” – dis-je en mimant des guillemets. Donc je me suis enfuis comme j’ai pu ouais. Je passe une main dans mes longueurs de cheveux, comme pour les démêler. Signe de stress. Il faut toujours que je tripote mes cheveux quand je ne suis pas très à l’aise. Ce n’est pas lui. C’est le revoir dans ces conditions. Je sais pas trop quoi te dire.. Oui ça va.. Une demi vérité qui j’espère lui conviendra, bien que je pense qu’il me connait assez pour savoir quand je masque certaines choses. Comment toi tu vas? Je me racle la gorge un peu gênée par cette question qu'on pose habituellement à des presques inconnus dans des discussions plus formelles.

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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 21:46



« J’avais pas trop envie de m'épancher avec les.. “journalistes” » Il acquiesça. Il comprenait tout à fait qu’elle ne souhaitait pas s’épancher, discuter avec les journalistes. Le sujet était intime, privé et suffisamment grave pour vouloir se le garder pour soi. Se préserver était la meilleure des idées. « Donc je me suis enfuis comme j’ai pu ouais. » « Logique. J’comprends. », répondit-il avec le plus grand naturel pour qu’elle saisisse qu’il la comprenait à la perfection. Oli aurait sans doute agi de la même manière à sa place.

« Je sais pas trop quoi te dire. Oui ça va. » Suffisamment lapidaire pour qu’il comprenne qu’elle ne lui disait pas toute la vérité. Et, il y avait cette expérience avec le boulot. Il savait que les victimes ne vivaient jamais l’étape du tribunal comme une étape des plus tranquilles et sereines. C’était surtout le stress pur, ouais. C’était raviver des sentiments, des émotions, des souvenirs que l’on préférait garder enfoui dans un coin de son esprit, les digérant à petits pas. « Comment toi tu vas ? » et elle lui retournait la question pour ne pas avoir à lui parler d’elle et de ses émotions à elle. La stratégie habituelle, leur stratégie. Il haussa les épaules. « Moi ? », commença-t-il par dire. « Moi, ça va. La routine. » ajouta–t-il sur ce ton distant qui lui avait été caractéristique lorsqu’elle lui avait ordonné de mettre les voiles et de disparaître de sa vie. « Demain, je suis appelé à la barre ; j’crois que c’est surtout mon boss qui est stressé. », dit-il avec ce sourire de sale gosse au visage. « Perso, j’me fais pas de souci. Les collègues ont vraiment le dossier en main ; je suis convaincu que tout va bien se passer. »  Il ne parvenait pas à la regarder dans les yeux, pas très longtemps tout au moins. A chaque fois, son regard se perdait sur une voiture qui passait, un passant qui téléphonait, un morceau de papier qui trainait sur le sol.

« J’t’aurais bien proposé d’aller boire un café mais je pense pas que ce soit vraiment recommandé de se retrouver ensemble avant le jugement … mais je peux faire un bout de chemin avec toi … si tu veux. » dit-il en désignant d’un signe de tête la rue vers laquelle elle s’engageait avant de se retourner et de se retrouver nez avec nez avec lui. Il ne savait pas pourquoi il lui proposait ça, il ne savait même pas si c’était une bonne idée mais c’était venu tout seul. Cela n’était pas si fou ; après tout, ils avaient fait un petit bout de chemin ensemble … par le passé. Elle avait même été quelqu’un … dans sa vie privée. Il ne pouvait pas passer son chemin et faire comme si de rien était. Mais avec Mara, il ne savait jamais comment cela allait se terminer. Allait-elle l’envoyer sur les roses ? Une fois de plus ? Allait-elle se révolter par cette attention qui ne le concernait pas, qu’il n’avait pas le droit de s’octroyer ? car elle l’avait bel et bien effacé, éliminé de sa vie, non ?







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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 22:18

Oliver se tient face à moi, à une distance qui laisserait penser que nous sommes deux inconnus. Logique. J’comprends. Je comprend de suite qu’il dit vrai. Je retrouve son côté empathique qui me plaisait tant. Il est celui que je ne suis pas. Je baisse la tête et mon regard traîne au sol quelques instants. Lui comme moi, nous n’arrivons pas à nous regarder. Des blessures encore trop fraîches ? Moi ? Moi, ça va. La routine. Je relève mon regard vers lui. J’essaye de percer à jour cette réponse qui est loin d’être satisfaisante, pourtant c’est celle que je lui ai donné quelques secondes avant. Il n’essaye pas de me tirer les verres du nez, de savoir le fond de mes pensées. Et j’apprécie. Sûrement le tact et la connaissance de ce genre de situation de par son boulot.

Demain, je suis appelé à la barre ; j’crois que c’est surtout mon boss qui est stressé. Perso, j’me fais pas de souci. Les collègues ont vraiment le dossier en main ; je suis convaincu que tout va bien se passer. J'apprends cette nouvelle à l’instant. Je suis un peu interloquée bien que je me doute qu’il ne risque pas grand-chose. Ses collègues ont bien travaillé dit-il, mais il faut dire que je l’ai protégé du mieux que j’ai pu aussi. Je l’ai certes chassé de ma vie, par pure égoïsme et en y repensant, je ne ferais sûrement pas les mêmes bêtises aujourd’hui mais je ne lui veux pas de mal. Je m’en voudrais trop. J’expire longuement, une once de culpabilité me gagne. Si il ne m’avait pas connu, si on n’avait pas eu cette relation -interdite pour lui-, il n’aurait jamais été dans cette situation. Je suis désolée que tu doives en passer par là… Sincères excuses.

J’t’aurais bien proposé d’aller boire un café mais je pense pas que ce soit vraiment recommandé de se retrouver ensemble avant le jugement … mais je peux faire un bout de chemin avec toi … si tu veux J’enroule autour de mes doigts, une mèche de mes cheveux. Sans cesse. Je sais que ni pour lui, ni pour moi ce n’est une bonne idée. Je suis consciente des enjeux. Je m’interdis toujours beaucoup de choses. Je fais des régimes drastiques, j’ai une hygiène de vie bien trop sévère et mes relations avec les hommes sont maîtrisées au millimètre. Mais l’interdit, cet interdit, Oliver, je suis incapable d’y résister. J’ai essayé de le repousser, mais je suis un aimant, une attirance trop forte pour le contrecarrer. Je sais que je suis vulnérable quand il est là, parce qu’il représente plus que je me l’avoue. Plus que je n’ai jamais voulu me l’avouer en fait. Je serais rassurée si tu me raccompagnait.. confiais-je sur un ton doux et presque intimidé. Je m’avance alors pour marcher à sa hauteur. Son corps près de moi me rappelle des sensations à la fois agréables et douloureuses. Tu sais, je… Mon regard se glisse dans le sien. J’ai essayé de te protéger au maximum que j’ai pu quand j’ai fais ma déposition… Ma main frôle la sienne par accident et sans attendre, je m’écarte de quelques centimètres de lui pour éviter que cela se reproduise. Trop mal à l’aise pour que cette hypothèse qu’on puisse encore se toucher, que nos corps se rencontrent à nouveau, rien que cette idée me terrifie. Car je sais ce qu’il se passerait de mon côté si cela devait arriver.

@Oliver Dawson
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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 22:42



« Je suis désolée que tu doives en passer par là… » Il secoua la tête pour la contredire. « Quoi ? Non, t’as pas à être désolée. Je m’y suis mis seul et de mon plein gré dans cette situation. T’inquiètes pas pour moi et vraiment — t’as pas à être désolée. » lui dit-il sans la moindre rancoeur au fond de la voix. Il ne lui en voulait. Il ne s’en voulait pas. Parfois, il regrettait d’avoir franchi ce pas, d’avoir séduit la demoiselle, de s’être mis dans cette situation. Il se disait que ça aurait été mieux de se tenir à distance, de ne rien faire … il se disait qu’il aurait dû prendre ses distances, rester professionnel mais regretter était toujours une mauvaise idée. Regretter, c’était stagner.

« Je serais rassurée si tu me raccompagnais » et un sourire se dessina sur ses lèvres. Il reprenait le dessus, ce putain de Oliver protecteur. Ce syndrôme de celui qui veut sauver le monde. Pourquoi est-ce-qu’elle avait ce pouvoir sur lui ? Sans même s’en rendre compte, elle faisait de lui quelqu’un de bien, de trop bien … mais … qui perdait les pédales, trop vite. Trop d’extrêmes. Et, ce fut ainsi qu’ils prirent la direction qu’elle avait souhaité auparavant empruntée. Il marchait à sa hauteur tout en sachant que ce simple fait était une idiotie, une erreur, une folie. « Tu sais, je … » Il tourna la tête vers elle. « J’ai essayé de te protéger au maximum que j’ai pu quand j’ai fait ma déposition. » Sa main vint effleurer la sienne et elle fuit comme un chat sauvage au moindre geste dans sa direction. Est-ce-qu’elle le craignait ? Est-ce-qu’elle ne voyait ne lui que l’homme qui ne contrôlait pas ses émotions et pouvait user de la violence comme on consulte ses emails ?  « Mara – j’pense pas qu’on devrait parler de la déposition, ni même de cette affaire - je pense pas que ce soit une idée très sage tant que tout ça n’est pas terminé. » Le voilà qui était sage comme une image désormais. « Je t’en remercie ; cela va de soi mais… » Pourquoi toujours ces mais ? « mais pour être honnête, je ne suis pas certain de pouvoir et de vouloir agir autrement si jamais c’était à refaire. » Aucun remord et regret quant au fait d’avoir tabassé ce mec dans son salon ? C’était le pire chez Oliver, il ne prenait pas ses excès de violence au sérieux. Il ne voyait pas ce qu’il y avait de mal s’il s’agissait de criminels. C’était comme si les crimes leur volaient leur humanité …

Il avait confié ces propos tout en la regardant dans les yeux. Ce type lui avait fait vivre un enfer. Elle avait eu peur. Il avait osé poser la main sur elle. Il ne connaissait pas d’autres issues que celle qu’il avait choisie six mois plus tôt et il ne voulait pas en trouver, en chercher d’autres.

« Je me doute que c’est pas ce que tu voulais entendre mais c’est la stricte vérité. » Il détourna le regard pour regarder droit devant lui. Ouais, c’était la vérité. Il s’était fait et refait la scène un bon milliard de fois et il ne trouvait pas d’autres fins à ce putain de scenario. Il était contraint et forcé de le tabasser cet enfoiré qui avait osé briser leur antre, leur paix, leur moment.





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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 23:11

Quoi ? Non, t’as pas à être désolée. Je m’y suis mis seul et de mon plein gré dans cette situation. T’inquiètes pas pour moi et vraiment — t’as pas à être désolée. Oliver a cette manière de dédramatiser les choses, d’apaiser mes remords. Ses paroles me rassurent quelque part. J’ai cette petite boule, ce nœud de regret qui ne s’en va pas depuis tout ce temps. Peut être que maintenant, j’arriverai à ne pas m’en vouloir. Loin d’être possible, mais sait-on jamais. J’ai envie de lui dire que non, qu’on est deux dans cette histoire. Cette tragique histoire. Pourtant je garde cette pensée pour moi parce qu’avouer qu’on était deux à ce moment, c’est avouer beaucoup plus que ce que l’on s’était promis.

Notre foulée s’accompagne de paroles moins faciles à dire et à entendre. Mara – j’pense pas qu’on devrait parler de la déposition, ni même de cette affaire - je pense pas que ce soit une idée très sage tant que tout ça n’est pas terminé. Je t’en remercie ; cela va de soi mais… Interloquée par sa réponse, je le regarde avec un air plus sérieux, les sourcils froncés. La curiosité attisée par sa faim de phrase en suspens. Je m'attends à tout avec Oliver. mais pour être honnête, je ne suis pas certain de pouvoir et de vouloir agir autrement si jamais c’était à refaire C’est étrange de penser connaître quelqu’un et de découvrir des parts plus sombres, qu’on aurait jamais soupçonnées. Sa déclaration ne m’étonne que très peu. Est-ce que je me suis faite à l’idée qu’il pouvait avoir des excès de violence? Est-ce que j’étais trop vulnérable en ce jour pour réagir autrement? Je crois que j’ai accepté ce qu’il s’est passé. Simplement. J’ai relativisé.

J’avais passé ces derniers mois à me laisser sombrer doucement dans un cercle tout ce qu’il y a de plus dangereux. Un cocktail de drogues et d’alcool, mélangé au fait que je n’ai plus aucune gestion de mes troubles alimentaires. Physiquement, je ne me rendais même pas compte de si cela devenait visible ou non. Probablement non puisque personne ne m’avait jamais fait de remarque depuis cette vie décadente.

Je me doute que c’est pas ce que tu voulais entendre mais c’est la stricte vérité Je secoue la tête, il me fixe, ce qui me pousse à le fixer aussi. Cela ne dure que quelques secondes, mais de manière si intense qu’une fois encore, je suis intimidée par celui qui se tient à mes côtés. Oliver. Heureusement que t’étais là. Ces mots se veulent rassurants. Parce que lui demander son départ était brutal, peut-être même inadapté. J’ai tourné et retourné les scènes pendant des nuits. J’ai imaginé les pires scénarii. Et j’en suis toujours revenu au même point. Si Oliver n’avait pas été là ce soir-là, il se serait passé le pire. C’est la conclusion que j’ai réussi à encaisser après quelques mois. Alors, ouais, heureusement qu’il était là. Heureusement qu’il m’a défendu. La manière n’était pas adaptée, mais maintenant j’arrive à analyser la situation. J’ai flippé. Parce que je te connaissais pas comme ça. Parce que pendant une seconde je me suis dis que si jamais un jour je t’énervais… je me mordais l’intérieur de la joue parce que je savais que ce que je m’apprêtais à lui dire pouvait être difficile à entendre. ça pouvait être moi.. Je pense que je n’ai jamais été aussi honnête avec Oliver qu’à l’instant. C’est ridicule et.. je pense plus ça maintenant mais j’sais pas.. J’aimerais avoir réagi autrement je t’assure. C’était presque des excuses pour l’avoir mis dehors d’un coup d’un seul. Des regrets que j’assume à demi-mots. Parce que, j’ai pas la force de lui dire tu me manques. Les mois ont passé et je me doute qu’il a effacé notre histoire plus facilement que moi. Parce qu’il est comme ça Oli. Et même si moi, je me dis être un cœur de pierre, c’est loin d’être le cas.

@Oliver Dawson
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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyDim 19 Juin - 23:43



« Oliver. Heureusement que t’étais là.»
Les mots le délestent d’un poids qu’il se trimballait depuis des mois derrière lui. Soulagé, il avait le sentiment d’être vingt kilos plus léger et il ne pouvait pas cacher son soulagement et l’effet que ces mots avaient sur lui, sur l’image qu’il avait de lui même et de toute cette situation. Il soutint alors son regard sans dire le moindre mot. Ils continuaient de marcher, échangeant quelques regards. « J’ai flippé. Parce que je te connaissais pas comme ça. Parce que pendant une seconde je me suis dis que si jamais un jour je t’énervais… » Accroché à ses lèvres, il n’avait aucune idée de ce qu’elle allait lui dire, lui confier, lui avouer mais il se doutait que ce n’était pas une ribambelle de compliments et de choses positives. Elle avait l’air sérieux et triste ; celui des mauvaises nouvelles. « ça pouvait être moi.. » Il déglutit avec difficulté, les yeux écarquillés. Sous le choc, aucun doute. Elle avait cru qu’il était capable de … Jamais cette idée ne lui était venue à l’esprit. Il ne s’était pas imaginé qu’elle puisse penser … que … Son regard s’écrasa sur le sol, il passa même une main nerveuse sur sa nuque, les sourcils froncés. Cette révélation remettait absolument tout en cause. « C’est ridicule et.. je pense plus ça maintenant mais j’sais pas.. J’aimerais avoir réagi autrement je t’assure. »

« Jamais je …» commença-t-il par dire sans être convaincu d’avoir commencé par les bons mots. Il releva la tête, se redressa même. « Jamais je n’aurais pu lever la main sur toi, Mara. Je n’ai même pas pensé une seule seconde que c’était ce qui avait pu traversé ton esprit …» Elle avait eu peur de lui. Elle avait eu peur. Elle Il avait été la source, la cause de cette peur … « Je suis désolé de — bordel. » Il secoua la tête de droite à gauche. « Je suis désolé que cette pensée ait pu traversé ton esprit. » Son regard s’arrêta sur les prunelles de celle qui avait hanté ses nuits, ses jours, qui avait bouleversé sa vie quelques mois plus tôt. « Si c’est cette pensée qui t’a poussé à agir de la sorte, t’as eu raison, Mara.» Nouveau sourire rassurant. « T’as juste chercher à te protéger et c’est pas un flic qui va te reprocher d’avoir agi de la sorte. Je crois même que je dois te féliciter et t'encourager à agir de la sorte ...» Son regard se fit complice, lui prouvant une fois de plus qu’il ne lui en voulait pas, qu’il approuvait. Lui et son empathie. Lui et son Syndrome du sauveur.

« Ce qui compte désormais c’est que cette affaire soit conclue, que ça soit de l’histoire ancienne, que tu puisses mettre ça derrière toi. » Il se tenait à l’écart de cette histoire même si son chef ne cessait de lui répéter qu’il devait continuer à croiser les doigts pour ne pas se faire éclabousser par les emmerdes potentielles.






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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 0:18

Jamais je …Jamais je n’aurais pu lever la main sur toi, Mara. Je n’ai même pas pensé une seule seconde que c’était ce qui avait pu traversé ton esprit … Je serre les dents. Je ne me suis jamais sentie aussi ridicule qu’à ce moment. Lui avouer le fond de ma pensée d’il y a six mois me rend vulnérable. Tout ce que je déteste. J’ai pour fâcheuse habitude de ne rien dire, d’encaisser les coups et de garder systématiquement la tête haute. Une chorégraphie rodée à la perfection. Imperceptible pour la plupart de mon entourage. Je suis désolé de — bordel. Je marche, tête baissée, peu fière de mes aveux. Je suis désolé que cette pensée ait pu traversé ton esprit. Ces excuses sonnent d’une pureté que je ne peux remettre en question. Je le connais, je sais qu’il est un homme bon, un homme bien. Je n’en ai jamais vraiment doutée finalement. Un instant d’égarement, et j’ai fait voler en éclat tout ce qui tenait ma vie en haleine. Lui. Nous. Nos iris se rencontrent à nouveau alors qu’il m’offre un sourire rassurant. Si c’est cette pensée qui t’a poussé à agir de la sorte, t’as eu raison, Mara. Je fronce les sourcils. Qu’est ce qu’il me raconte? T’as juste chercher à te protéger et c’est pas un flic qui va te reprocher d’avoir agi de la sorte. Je crois même que je dois te féliciter et t'encourager à agir de la sorte ... Le relativisme dont il fait preuve m’épate. Je hoche la tête. Tu te souviens quand on s’est dit qu’on se ferait pas de confidences ? Peut être qu’on avait tort. Je glisse les mains dans les poches de ma veste. J’ai pas une famille.. normale. J’ai eu une enfance qui m’a laissé des séquelles, c’est clair. Mais je n’ai jamais connu la violence et ça m’a fait paniquer. J’ai un sourire discret sur le coin de mes lèvres. Tu vas te moquer de moi mais.. en fait j’ai tendance à penser que j’ai été élevé dans du coton J’ai été surprotégé par Betty mais surtout par la pression que mon père lui mettait. Je n’ai même pas le souvenir d’avoir eu un hématome étant enfant. Une poupée fragile dont on use le cœur mais pas le corps.

Ce qui compte désormais c’est que cette affaire soit conclue, que ça soit de l’histoire ancienne, que tu puisses mettre ça derrière toi. Ces derniers mots m’achèvent un peu. Ces mots n’apaisent pas mes maux. Au contraire. Je n’ai aucune envie d’entendre les mots histoire ancienne. Ce serait nous enterrer et j’en suis pas prête. Je m’arrête de marcher et me tourne vers Oliver. C’est de l’histoire ancienne pour toi ? Je sors ma main droite de la poche de ma veste et après une hésitation peu prononcée, j'attrape l'une de ses mains. Je suis à fleur de peau après cette journée et cela me pousse à m'ouvrir à lui. Comportement loin d'être habituel.. Je voulais pas qu'on en arrive là.. mais comportement qui reste sur la retenue. J'ai envie de lui avouer que j'aurais aimé qu'il revienne vers moi. Ou qu'il reste, même si je l'avais sauvagement chassé de chez moi. J'aurais aimé lui dire qu'il a encore cette place si particulière, malgré tous les efforts que j'ai fais pour l'oublier. Mais j'ai cette pudeur qui m'empêche de lui dire quoi que ce soit. Tout ça mélanger à la peur du rejet. Cette peur qui domine massivement ma vie. L'abandon. Ce que je lui avais fait vivre finalement; parce que je ne sais faire autrement. Je n'ai jamais appris une autre manière d'aimer. Mais ça, tout ça, font partis de mes sombres secrets qu'il ne connait pas.

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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 9:58




« Tu te souviens quand on s’est dit qu’on se ferait pas de confidences ? Peut-être qu’on avait tort. » Il acquiesça à sa remarque, ouais il se souvenait pertinemment de ce qu’ils s’étaient dits. Pas de confidence. Pas d’épanchement de sentiments. Pas d’information trop personnelle. La suite de ses paroles le laissa néanmoins sans voix. Ils avaient eu tort ? A vrai dire, il en avait quelques bons souvenirs … et quelques mauvais aussi. Il se souvenait surtout de ces non-dits qui laissaient bien trop de place à une interprétation, bien trop souvent mauvaise d’ailleurs. « J’ai pas une famille … normale. J’ai eu une enfance qui m’a laissé des séquelles, c’est clair. Mais je n’ai jamais connu la violence et ça m’a fait paniquer. » Silencieux, il se contentait d’acquiescer. « Tu vas te moquer de moi, mais en fait j’ai tendance à penser que j’ai été élevé dans du coton. » Était-il surpris par cette révélation ? Elle lui était tout de suite apparu comme un petit moineau tombé du nid, fragile et vulnérable. C’était même cette vulnérabilité cachée par une arrogance sans nom qui l’avait intrigué, attiré, séduit même. « Je t’ai jamais vu comme un Rambo de compétition tu sais … », dit-il d’une voix rieuse pour une fois de plus relativiser. Non, il savait qu’elle n’avait pas été du genre à vivre dans les embrouilles, à se faire bousculer. Une petite princesse avec une cuillère d’argent entre les lèvres. Chaque famille avait ses secrets. Lui, il avait choisi le chemin inverse que son père lui avait choisi. Son père le voulait dans les rails, il prit la tangente. Son père ne voulait pas de drame ni de vague, il enchainait les emmerdes au lycée pour le voir sortir de ses gonds. Il pourrait contrôler sa mère, son cadet mais hors de question de le contrôler lui. Il l’avait même promis à sa défunte cadette.

Elle s’arrêta subitement et il fit de même, se demandant ce qu’il avait une fois de plus manqué. « C’est de l’histoire ancienne pour toi ? » Les sourcils froncés, il ne comprenait pas la question. Elle l’avait quand même fait dégager de sa villa et de sa vie sans la moindre explication. Elle avait mis fin à ce qui ressemblait plus ou moins à une relation sans la moindre explication. Il avait passé des semaines à se demander ce qu’il avait merdé, comment il avait merdé et pourquoi il avait merdé. Il s’était renfermé sur lui-même pour se juger de ne plus reproduire les mêmes erreurs … jusqu’à Billie. Sa main vint saisir la sienne et son regard resta un instant sur cette main posée sur la sienne avant de la regarder dans les yeux. « Je voulais pas qu’on en arrive là … » Les sourcils étaient toujours légèrement froncés. Là ? A des kilomètres l’un de l’autre ? Sans le moindre contact ? « Nous n’avons peut-être pas les mêmes souvenirs de ce qu’il s’est passé … » fit-il pour commencer mais il se rendait bien compte que ses propos étaient bien trop distants par rapport à la vérité. Du bout du pouce, il caressait le dessus de sa main. Un geste rassurant.

« On peut se le boire après le verdict … ce café, je veux dire. » et il s’approcha d’elle pour chercher son regard et finalement lâcher sa main. « Au calme. » Il jeta un regard dans la rue avant de reposer son attention sur elle : « Si on ne s’est pas jamais dit les choses quand il le fallait, quand on le fait, ce serait mieux de le faire calmement, tu crois pas ? » et il ponctua sa phrase d’un sourire toujours aussi rassurant. Parce qu’il ne voulait pas la brusquer. Parce qu’elle était toujours ce moineau tombé du nid pour lequel il se sentait sans savoir pourquoi responsable. Parce qu’il ne voulait pas la voir avec cet air triste et perdu. Parce que malgré tout, elle comptait. Elle avait toujours compté.






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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 14:30

Je sais que la révélation que je venais de faire n’était pas si étonnante. Mais elle était importante à dire. Je t’ai jamais vu comme un Rambo de compétition tu sais … Sa réaction ne m’étonnait pas plus que son visage qui affichait un air rieur. Peut-être qu’après tout ça, je devrais m’endurcir. Essayer de penser que le monde n’est pas comme tout ce qui m'entoure: beau et rose. J’ai du mal à me faire à l’idée que les gens peuvent avoir cette noirceur en eux. La violence est un fait, un fait que je n’explique pas et que je ne comprends pas.

Nous n’avons peut-être pas les mêmes souvenirs de ce qu’il s’est passé … Je fronce les sourcils. Le genre de remarque qui peuvent me braquer en un claquement de doigt. Je comprends qu’on est sur une longueur d’ondes absolument différente. J’ai souvenir exact de chaque seconde de ce qu’on a vécu. De cette soirée. Je suis hantée par ça, bien plus qu’il n’a l’air de le penser. Je hoche la tête, manière de mettre un peu de distance entre nous. Faire un pas vers lui maintenant était peut-être trop précipitée. Son pouce caresse le dos de ma main, ce qui attire mon regard quelques secondes. Geste tendre, se voulant certainement rassurant. Geste qui, s' il n’avait pas existé aurait fait voler en éclat le pas que j’avais fait vers lui.

On peut se le boire après le verdict … ce café, je veux dire. Après la presque douche froide, le réconfort de cette proposition. Son pas à lui.   Au calme. Je hausse les épaules. Je connais les risques que j’engendre si j’accepte. Je pense que je suis prête à les courir parce que je ne vois pas vraiment ce qu’il pourrait être pire que ce que l’on a déjà traversé. Si on ne s’est pas jamais dit les choses quand il le fallait, quand on le fait, ce serait mieux de le faire calmement, tu crois pas ? Cette discussion a fini par nous mener devant chez l’immeuble où loge mon père. L’immeuble de mon père tout court d’ailleurs. Il a ses bureaux dedans, les bureaux de la Wells Compagny. Et quelques appartements pour ses plus fidèles collaborateurs. Et tout en haut, son penthouse. J’y jette un coup d’œil furtif. Mon père est pas là les prochaines semaines. Tu peux passer quand tu veux.. Je pointe le doigt vers l’entrée. Tu n’as qu’à dire à la standardiste que tu viens pour me voir, elle devrait te laisser rentrer. Je donnerais ton nom. Invitation timide. Pas de date, pas d’heure, parce que si finalement, il regrette cette proposition, aucun de nous deux ne restera sur sa faim.

J’ai pas réussi à retourner chez moi pour l’instant. Je suis bien ici. Y’a toujours quelqu’un dans l’immeuble au moins.. Je me sens obligée de lui dire la vérité à ce propos. D’anticiper l’éventuelle question. Je sais qu’il comprend, c’est d’ailleurs pour ça que je préfère le lui dire.  Merci Oliver   je lâche sa main, difficilement  de m’avoir raccompagnée jusqu’ici.. Mon regard, qui se faisait plus timide et gêné dans les premières minutes de notre rencontre, n’arrive plus à se détacher de lui. J’ai cette appréhension que ce soit la dernière fois qu’on se revoit avant des mois. Encore.


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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 14:52




Ils étaient finalement arrivés devant l’immense batiment qui portait son nom, qui marquait une partie de l’histoire de sa famille. Oliver suivit son regard. « Mon père est pas là, les prochaines semaines. Tu peux passer quand tu veux. » Un regard vers la porte d’entrée. Une petite prison dorée fut sa première pensée avant de comprendre, saisir qu’elle l’invitait à la rejoindre, un de ces quatre pour ce fameux café. « Tu n’As qu’à dire à la standardiste que tu viens pour me voir, elle devrait te laisser rentrer. Je donnerais ton nom. » Pas sûr que ce soit une excellente idée ; il aurait préféré un endroit public où il était certains que rien ne dérape, que tout se passe pour le mieux. Mais il y avait cette notoriété qui la suivait alors il hocha d’un signe de tête tout en soufflant un ok approbateur. « J’ai pas réussi à retourner chez moi pour l’instant. Je suis bien ici. Y’a toujours quelqu’un dans l’immeuble au moins. » « Tu as raison de prendre ton temps ; je pense que c’est la meilleure des choses à faire : ne surtout pas se précipiter. » C’était ce qu’ils disaient aux victimes. Un jour ou l’autre, il fallait se confronter de nouveau aux lieux, à la situation, à la solitude, aux risques potentiels mais il fallait y aller en douceur. Etape par étape ; il ne connaissait que trop bien ce procédé avec son boulot. « Merci Oliver de m’avoir raccompagnée jusqu’ici. » Le même sourire gêné se dessina sur ses lèvres. « Pas de quoi. » Son regard s’arrêta sur le sol avant de retrouver son regard : « On se voit demain au tribunal … et plus tard pour ce café. L’adresse est notée. » Il tapota sa tempe après avoir désigné l’immeuble devant lequel ils se trouvaient. Il finit alors par reculer de quelques pas après s’être salué de manière solennelle, officielle, bien trop officielle en fin de compte. Il s’était retourné une dernière fois mais elle était déjà entrée dans le bâtiment. En sécurité.

Le lendemain, il témoigna. Son regard fuyait celui de Mara. Il était concentré sur celui qui posait les questions. Factuel et sérieux, il avait même eu l’honneur de porter un costume bleu marine qui lui donnait des airs bien trop sérieux … jusque là encore inconnu de pas mal de gens qui étaient présents dans la salle et le connaissaient. Le verdict tomba. Peine de prison avec sursis. Affaire classée.

Les journées passèrent et il finit par se décider. Il pénétra dans ce fameux immeuble un jeudi après-midi, vers seize heures. Une journée de service terminée, il avait même trouvé une excuse pour se trouver dans le quartier, pour se pousser à venir jusqu’ici. Pour parler. Parler était jamais une activité qu’il maîtrisait. La standardiste lui jeta un coup d’œil bref quand il arriva dans le hall gigantesque. Sourire poli. « Bonjour. Oliver Dawson, je viens voir Mara Wells – je ne sais pas si elle est disponible ou même simplement là, je tente ma chance. Elle doit avoir prévenu que je pourrais venir. » Nouveau sourire poli. Il n’était pas à son aise et ca se voyait. Il la laissa téléphoner alors qu’elle lui avait demandé de patienter. Un rappel. Une mention du dernier étage. Il acquiesca d’un signe de tête pour pénétrer dans la cage d’ascenseur qui le conduisait jusqu’à elle. Mauvaise idée ? Aucune idée. Les portes finirent par s’ouvrir et il releva la tête au même moment. Trop tard pour faire demi-tour, Oli.






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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 16:05

Tu as raison de prendre ton temps ; je pense que c’est la meilleure des choses à faire : ne surtout pas se précipiter. Discours qu’il doit avoir l’habitude de tenir. Il a une aisance remarquable quant aux bons mots à donner. Pas de quoi. Un sourire gêné de sa part que je lui rend tout aussi intimidée. On se voit demain au tribunal … et plus tard pour ce café. L’adresse est notée. Il me rappelle le rendez-vous auquel je ne peux me dérober demain. Si je pouvais, je m’enfuirais très loin, pour ne pas avoir à assister à ce procès. À.. demain.. bientôt.. Je bafouille. Il est rare que je laisse le stress m’envahir au point que cela se remarque dans mon comportement ou dans mes dires.

Le lendemain n’est pas une journée plus agréable. Oliver est questionné sur la soirée, sur l’homme, sur ce qu’il a fait. Sur nous. Je sens bien qu’il fuit mon regard et je comprends très vite que ses paroles de la veille n'étaient qu’une formule de politesse pour ne pas me vexer. Lorsque le jugement est rendu, j’ai un poids en moins à porter. J’ai regardé Oliver partir, dans son costume bleu, lui disant au revoir intérieurement. Et puis, je suis rentrée à mon tour. Pas chez moi, toujours chez mon père.

Les jours ont passé et ma vie n’a pas changé. Je ne vais pas merveilleusement mieux d’un coup. Je ne suis pas plus rassurée depuis ce procès. En réalité, rien n’a vraiment changé depuis ce jour. J’ai tendance à rester enfermée et à traîner. L’été arrive mais je ne me réjouit pas vraiment, je sais qu’Ariane risque de m'appeler pour que je vienne lui rendre visite à Nice dans les semaines à venir. Peut-être serait-ce, pour une fois, une bonne idée de m’éloigner de Brisbane?

Le téléphone sonne, c’est Giulia la réceptionniste qui m’informe de la présence d’un certain Oliver Dawson. Panique. Il est venu. Il est là. Il a tenu sa proposition. Je dis à Giulia de le laisser monter et je m’active. Je passe dans la salle de bain pour regarder ma tête: passable. Ça m'énerve mais je n’ai pas le temps de faire quelque chose. Ma cigarette à la main laisse tomber des cendres un peu partout où je passe. J’essaye de camoufler mon rythme de vie: bouteilles d’alcool et .. cigarettes mais trop tard. L’ascenseur tinte, les portes s’ouvrent et je me retrouve avec Oliver un pied chez mon père. Habituée à faire semblant, je lui adresse le plus beau des faux sourires. Tu viens me réclamer ce fameux café? Je ne savais même pas si j’avais du café à lui proposer. Entre, fais comme chez toi. Mon bras s’ouvre pour lui indiquer la pièce principale: un salon/salle à manger/cuisine, avec une baie vitrée immense qui donne vue sur Brisbane.

@Oliver Dawson
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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 16:23



Il était finalement là. Il était venu. Il n'avait pas pu faire autrement même si la terre entière lui aurait dit de ne pas venir, de garder ses distances, de ne pas tenter le diable comme on dit. Mais, cela semblait plus fort que lui. Ou alors il ne voulait pas vraiment se battre. Les portes gigantesques de l'ascenseur s'ouvrirent et il tomba nez à nez avec une Mara souriante. Il savait néanmoins que son sourire pouvait cacher un sacré paquet de maux, de blessures, de doutes et de problèmes. Oliver franchit néanmoins le seuil. Pas le moment de faire marche arrière et il n'en avait aucune envie. " Tu viens me réclamer ce fameux café? " Il lui avait dit qu'il viendrait. Il lui avait parlé et même proposé ce café de son plein gré ; il était évident qu'il ne lui ferait pas faux bond bien qu'il n'avait pas osé parler de cette petite rencontre à qui que ce soit. Un homme de paroles, toujours. Alors, il répondit par le même sourire tout en haussant les épaules. " C'est ce que on avait dit, non ? " Question rhétorique pour qu'elle puissse prendre conscience qu'elle pouvait toujours se fier sur lui, lui faire confiance. Elle écarta un bras pour l'inviter à entrer dans cet endroit qui était gigantesque, hors limite. Un monde dans un monde. Oliver était certes l'enfant d'une famille plus qu'aisée ; il ne connaissait pas cette démesure. Comme quoi quand on pense être en haut, il y a toujours quelqu'un au dessus de vue dans la hiérarchie. " Entre, fais comme chez toi. " Il s'exécuta. Son regard balayait les lieux et il ne se focalisa pas tout de suite sur la baie vitrée qui donnait sur Brisbane. Non, son regard se posa sur les quelques bouteilles d'alcool qui gisaient ici et là, le cendrier qui n'avait pas été vidé depuis longtemps ou sa consommation de cigarettes avait radicalement changée. Aucun commentaire. Un simple regard discret, celui du flic alors qu'il se dirigeait vers la baie vitrée, les bras croisés : " Ok on peut dire que c'est une vue qui a de la gueule. Tu m'étonnes que t'es pas mal installée ici. " Un éclat de rire avant de tourner la tête vers Mara qui feignait de gérer la situation à la perfection. Toujours aussi douée pour feindre, prétendre, la reine des apparences. " Je te dérange pas au moins ? ", demanda-t-il légèrement inquiet. C'était un ton inquiet qu'il avait utilisé car il avait le sentiment de la prendre par surprise. Il aurait dû lui envoyer un message, l'appeler, lui dire quelque chose ... il était venu à l'improviste ; il avait toujours eu l'habitude de prévenir. " Je passais dans le coin et je me disais que c'était le moment parfait pour sauter sur l'occasion mais si jamais je dérange, on peut vraiment remettre ce café à plus tard. " dit-il avec ce besoin en son for intérieur de se justifier alors que c'était exactement ce qu'elle lui avait dit : juste passer lui rendre visite, la standardiste la tiendrait au courant.

Un coup d'œil vers la cuisine avant de reposer son attention sur la jeune femme : " Café ou thé d'ailleurs ; les deux me vont très bien "

Toujours devant cette baie vitrée, il ne savait pas s'il devait s'asseoir ou rester debout. Pas de doute, il était stressé.





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Message(#)when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira EmptyLun 20 Juin - 16:52

Oliver est venu. Il a tenu parole. Je ne sais pas pourquoi j’arrive encore à douter de cet homme qui n’a jamais manqué à l’appel. C'est ce qu'on avait dit, non ? rétorqua-t-il de la plus simple des manières. Oui, bien sûr.. Je m’accoude au comptoir qui sépare la cuisine et le salon c’est ce qu’on avait dit répétais-je doucement pour assimiler l’information. Je l’observe sans rien dire. Un chaton sans sa mère. Une aiguille perdue dans une botte de foin. Il ne tarda pas à remarquer la vue plutôt incroyable de cet endroit. Ok on peut dire que c'est une vue qui a de la gueule. Tu m'étonnes que t'es pas mal installée ici. Je me redresse et pose mes mains à plat sur le comptoir. C’est plutôt pas dégueu.. surtout la nuit.. La vue est merveilleuse en journée mais la nuit, lorsque Brisbane s'éteint, c’est d’autres mœurs qui s’éveillent. C’est plutôt chouette à observer. J’ai passé de nombreuses nuits assise à regarder la ville vivre de nuit. Ça me procure un sentiment d’apaisement, de contrôle. Alors qu’il n’en est rien.

Je te dérange pas au moins ? Je passais dans le coin et je me disais que c'était le moment parfait pour sauter sur l'occasion mais si jamais je dérange, on peut vraiment remettre ce café à plus tard. Je m’approche alors de lui, près de l’immense baie qui fait le tour de l’habitat. Reste je le regarde en souriant. Cette fois, un sourire vrai, sincère. J’ai rien de prévu mon regard balaye la pièce histoire de montrer confirmation par son investissement de façon.. inquiétante.

Café ou thé d'ailleurs ; les deux me vont très bien Je retourne en direction de la partie cuisine de la pièce. Je décale une des chaises hautes pour lui offrir une place sans le lui dire verbalement. Je me met à fouiller les placards à la recherche de ce qui pourrait lui convenir. Bingo, des capsules de café. Je sors le nécessaire; tasses, sucre, cuillères et je fais couler deux cafés à la suite. Le retour au travail n’a pas été trop.. compliqué, après l’audience.. ? Je dépose la tasse de café devant lui et pose la mienne devant moi. Le comptoir nous sépare, et il semble que c’est mieux comme ça. Si l’on avait prévu de se voir, ce n’était pas pour parler de futilité, mais, je n’étais plus aussi ouverte qu'à notre précédente entrevue. Peut-être pas assez en confiance pour l’instant et c’était plus facile de parler de banalité. J’ouvre un des tiroirs pour en sortir un paquet de cigarette, j’en prend une que j’allume aussitôt. Je glisse le paquet le long du plan de travail pour qu’il se serve.

@Oliver Dawson
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