| when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira |
| | (#)Lun 20 Juin - 17:17 | |
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" Oui, bien sûr... C’est ce qu’on avait dit. " Et il haussa les épaules, l'air de dire " et bien c'est pour ca que je suis là " avec un sourire agréable, amical peut-être. " C’est plutôt pas dégueu. Surtout la nuit... " "Je veux bien te croire. Plutôt pas dégueu, tu parles d'un euphémisme" répondit-il tout en reposant son regard sur la vue qui se dévoilait sous son regard de novice, une voix rieuse car elle ne se rendait peut-être pas compte de combien elle était chanceuse de pouvoir voir au moins une fois dans sa vie cette vue. Vivant au deuxième étage en pleine rue commerçante, il était bien loin de découvrir cette Brisbane-là. Il s'imaginait vivre dans ce genre d'endroit mais il ne se voyait pas ne pas prendre la grosse tête. Ici, il se sentirait comme le roi du monde ... impossible de s'installer dans un endroit comme celui-ci. Un regard circulaire : comment pouvait-on posséder autant de choses ? Toutes ses affaires auraient l'air ridicule éparpillés dans cette demeure. Il tourna la tête vers elle quand elle lui confia qu'il pouvait rester ici. OK, il ne dérangeait pas donc. C'était un bon début et cela avait un côté un tantinet rassurant ; il ne pouvait pas le nier. " J'ai rien de prévu " ajouta-t-elle comme pour enfoncer le clou et lui faire comprendre qu'il pouvait vraiment rester. Après tout, Mara lui avait d'ores et déjà prouvé que si elle ne voulait pas de lui chez elle, elle était très bien capable de le lui faire comprendre, de le lui dire ... clairement. Il acquiesça d'un signe de tête et se recula doucement de la baie vitrée. Après tout, Oliver n'était pas venu ici pour parler architecture, urbanisme ou simplement pour contempler sa ville natale même si cela avait un petit côté alléchant.
Oliver la suivit vers le coin cuisine pour prendre place sur une des chaises. Il ne savait pas vraiment où mettre ses mains et pendant quelques secondes, il hésita entre croiser les bras, poser les mains à plat sur la table ou les laisser pendre sur ses cuisses. " Le retour au travail n'a pas été trop ... compliqué, après l'audience ? " Alors que son regard s'était égaré sur le sol de l'espace cuisine, il releva la tête comme surpris qu'elle prenne la parole. Il était à l'instar d'un gamin assis dans le bureau de la directrice : vraiment pas à l'aise. "Le boulot ? Noooon rien de compliqué. Comme je te l'avais dit, tout va bien. La routine. " Un avertissement, un nouvel avertissement de la part de son supérieur mais ce n'était pas le sujet. Il entoura la tasse de ses mains, la remerciant d'un signe de tête avant de venir boire une infime gorgée. Plus pour s'occuper que pour autre chose car c'était évidemment bien trop chaud pour le boire. Alors quand elle fit glisser son paquet de cigarettes, il en était presque soulagé et s'empara aussitôt d'une d'entre elle pour se l'allumer à grande vitesse. Cela occuperait ses mains et l'aidera à délier les langues. Première bouffée de cigarette, il s'installa alors davantage à son aise sur cette chaise. " J'suis pas doué pour les grandes discussions ... mais cela ne devrait pas te surprendre. " dit-il en relevant la tête vers elle pour lui adresser un sourire gêné mais amusé. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'elle ne connaissait en réalité rien de lui ; il n'était pas le plus grand des bavards encore moins quand il s'agissait de sentiments, émotions ou même confidences. " J'sais pas vraiment comment on doit s'y prendre ... pour ce genre de conversations ... " Haussement d'épaules alors que son regard se posait sur le liquide noir de sa tasse. Il n'avait jamais eu de discussion avec une ancienne partenaire ; elles disparaissaient tout bonnement de sa vie. Il n'avait jamais eu le besoin de débriefer quoique ce soit. Les sourcils légèrement froncés, il releva la tête vers elle : " C'est le moment où tu prends la parole et me donnes un coup de main ", qu'il finit par dire avec un sourire complice, qui était venu cacher sa gêne. Une fois de plus. Nouvelle bouffée sur sa cigarette.
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| | | | (#)Lun 20 Juin - 17:48 | |
| Je veux bien te croire. Plutôt pas dégueu, tu parles d'un euphémisme Je hausse légèrement les sourcils. Cette vue n’a presque plus rien d'incroyable pour moi. J’ai peut être trop l’habitude de baigner dans ce monde toujours plus incroyable, alors je n’ai plus grand chose qui m’émerveille. C’est triste de ne plus être émerveillée à vingt-cinq ans me direz-vous. Je tire sur la cigarette que je viens d’allumer et, Oliver rebondit avec brio sur la discussion sans fond que j’ai tenté de lancer. Le boulot ? Noooon rien de compliqué. Comme je te l'avais dit, tout va bien. La routine. Un bras croisé sur ma poitrine, l’autre appuyé dessus, je regarde le jeune homme allumer à son tour une cigarette. Hum. Tant mieux. Rien à ajouter. Parce qu’il n’y tient pas et que ça se sent, je ne force pas plus. J'suis pas doué pour les grandes discussions ... mais cela ne devrait pas te surprendre. J’hausse un de mes sourcils. A ma plus grande surprise, il ose mettre les pieds dans le plat. Chose que je n’aurai probablement pas réussi à faire. En tout cas, pas avec un café dans les mains. D’ailleurs, j’attrape un morceau de sucre et le laisse tomber dans mon café que je touille d’une main, l’autre est accaparée par la cigarette que je fume à vitesse grand V. J'sais pas vraiment comment on doit s'y prendre ... pour ce genre de conversations … Je secoue la tête pour acquiescer à ses mots. Lui faire comprendre que je suis d’accord. Totalement d’accord. Je n’aurais même pas réussi à dire mieux que lui. Je m’en faufile quelques secondes hors de la cuisine pour attraper le cendrier posé au sol près de l'un des canapés. C'est le moment où tu prends la parole et me donnes un coup de main Je dépose le cendrier au milieu, entre nous, et je tapote ma cigarette au-dessus pour en faire partir les cendres. Tout ça pour finalement esquiver le regard d’Oliver. Cette discussion allait-elle vraiment arriver? On en était donc là. Je sais pas trop ce que je suis censée dire.. mauvais départ, pente glissante, et forcément je fonce dans le mur la tête la première. J’ai pas vraiment l’habitude de ce genre de discussion.. avouer ses sentiments, s’épancher sur ses émotions, trop peu pour moi. C’est un gouffre à malheur et je préfère fuir tout ça en général. Sauf que là c’est nécessaire. Pour lui comme pour moi. J’ai besoin de lui dire ce que je n’ai jamais réussi à dire. Et j’ai besoin d’avoir son retour. J’me suis perdue avec toi.. j’aurais pas pensé me prendre à mon propre jeu – jouer avec les mots, je sais faire, ne pas dire clairement le fond de ma pensée mais rester plutôt dans la subtilitée. – notre jeu? J’attrape ma tasse de café pour me cacher derrière ce tout petit objet. J’en bois quelques gorgées, un peu brûlante mais efficace pour cacher ma gêne. @Oliver Dawson |
| | | | (#)Lun 20 Juin - 18:01 | |
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«Je ne sais pas trop ce que je suis censée dire… J’ai pas vraiment l’habitude de ce genre de discussion.» Pas un pour rattraper l’autre. Ils étaient tous les deux novices dans ce genre de situation. Oliver n’avait aucune idée de la méthode à respecter car il devait bien y avoir une méthode, des règles de base. Comment les autres faisaient quand ils se retrouvaient dans cette situation ? « J’me suis perdue avec toi … j’aurais pas pensé prendre à mon propre jeu - notre jeu ? » Il hocha d’un signe de tête alors que des cendres venaient retrouver les siennes dans le cendrier qui les séparait. Ils s’étaient complètement laissés prendre à leur propre jeu. Il s’était attaché. Elle s’était attachée. Elle était devenu son présent ; il avait une putain de brosse à dents dans sa salle de bain ! Cela lui aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. «On va dire que ça a pas vraiment marché - le coup de pas trop s’investir, de ne pas s’attacher. », finit-il par dire pour rejoindre sa pensée. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette alors qu’il venait d’appuyer son dos contre le dossier : se tenir à distance. Il se pinça les lèvres avant que la fumée ne vienne s’échapper par son nez. «J’avais pas prévu que les choses se passent comme ça », s’il l’avait vu, il ne se serait jamais approché d’elle, ne l’aurait jamais contacté car il aurait su que tout cela aurait mal fini … avec un avertissement et le regard de son chef à chacun de ses pas. « Toi non plus, je me doute … et quand je parle de comme ça, je ne fais pas mention à ce type mais bel et bien à nous. » Nous. Bizarre de nous le dire ce nous. Cela avait une drôle de saveur : une saveur amère, celle des regrets, des remords peut-être.
Il ne cessait de se mordiller le coin de la lèvre, ne sachant pas comment continuer. Alors, il prit enfin le courage de relever la tête pour affronter son regard : «T’as jamais été qu’une nana pour m’passer le temps. » comme elle l’avait cru, sous-entendu et parfois lui avait balancé au visage avec cette désinvolture, cette arrogance et nonchalance qui lui remettait les pendules à l’heure. Elle n’avait aucunement besoin de lui. Elle avait été bien plus que cela. Elle avait été celle chez qui il se rendait quand il avait une journée de merde, quand il avait besoin de ne pas penser aux maux de son âme, quand il avait besoin de cette châleur humaine et qu’il se l’avouait : la tendresse d’une personne n’apparteannt pas à son monde. «Je sais pas pourquoi t’as toujours voulu me le faire dire, me le faire dire ou me faire me comporter avec toi comme si tu ne comptais pas à mes yeux. » Oups. Il avait le regard accroché au sien. Ouais, il n’avait jamais compris pourquoi elle se dévalorisait à longueur de temps, lui donnant au passage le rôle du connard de service … bien trop dur pour lui que de lui hurler qu’il l’aimait, qu’il l’appréciait - elle et rien qu’elle. Première bombe. Première gorgée de café.
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| | | | (#)Lun 20 Juin - 18:32 | |
| Je crois que je ne me suis jamais retrouvée avec une personne qui gère aussi mal ses sentiments de la même manière que moi. Quand j’y pense, les relations sérieuses -qui se comptent clairement sur les doigts d’une main- que j’ai eu, étaient toutes avec des hommes qui avaient une aisance particulière à ce sujet. Pas plus mal cela dit, vu que je ne suis pas douée pour ce genre de choses. On va dire que ça a pas vraiment marché - le coup de pas trop s’investir, de ne pas s’attacher. Première fois pour moi que je prends une si grande claque dans ce type de relation. J’ai pas pour habitude de m’attacher aux autres. Souvent, je me lasse. Bien trop préoccupée par moi même, nombril du monde. J’avais pas prévu que les choses se passent comme ça Oliver de même semble-t-il me confier. Je ne suis pas vraiment étonnée. Quand on a commencé à se fréquenter, on savait tout les deux ce qu’on voulait et ce qu’on ne voulait pas. Plus facile à dire qu’à faire. On se prend une taulée monumentale, dont on se souviendra sûrement longtemps des dégâts. Toi non plus, je me doute … et quand je parle de comme ça, je ne fais pas mention à ce type mais bel et bien à nous. Rassurée, Mara? J’me laisse aller à écouter ses aveux en me perdant dans ses yeux, dans son regard fuyant. C’est si dur de se regarder, et pourtant je connais presque chaque centimètre de sa peau, de son corps. C’est loin d’être le premier inconnu, rencontré à la dernière soirée de charité, que Giulia pouvait laisser monter de temps à autre. T’as jamais été qu’une nana pour m’passer le temps. continue-t-il à me confier. Je sens que mon cœur se serre dans ma poitrine. Pas vraiment prête à toutes ces révélations de sa part. J’ai reposé ma tasse de café sur la table pour ne pas la faire tomber car mes mains sont tremblantes. Je tire une dernière latte de ma cigarette avant de l’écraser dans le cendrier. Et puis il y a cette phrase. Je sais pas pourquoi t’as toujours voulu me le faire dire, me le faire dire ou me faire me comporter avec toi comme si tu ne comptais pas à mes yeux. Je suis figée. Je fixe le cendrier. Je continue d’écraser ce mégot entre mes doigts et le fond du cendrier. Il est loin d’avoir tort. Ce qu’il décrit est exactement la personne que je suis. La personne que ma mère est. Elle refuse l’amour. Et je suis exactement cette même personne. Qui rejette les gens. Apeurée de ne pas être assez bien, assez à la hauteur. Apeurée d’être abandonnée, encore. Je sais pas comment on fait autrement j’ai un temps d’arrêt, je retire enfin ma main de ce cendrier. Je baisse la tête, pas capable d’affronter son regard, pourtant, je sens que lui me fixe. pour aimer. Je me surprends moi-même à dire ça. Le mot aimer qui sort de ma bouche est.. surprenant. Lui dire à demi-mot qu’il a plus compter pour moi que ce que je n’ose l’avouer est une preuve énorme de ce qu’il représente. Je contourne le comptoir pour m’approcher de lui. Je garde tout de même une distance raisonnable. Je me suis mal comportée avec toi et tu méritais pas ça.. . J’aimerais lui dire qu’il me manque tous les jours, que je pense à lui toutes les nuits. Que je pense à lui chaque soir où il est absent de mes fêtes, où je me soule pour penser à autre chose. Mais j’y vais à taton dans mes révélations. Est-ce qu'on est les mêmes personnes qu'il y a six mois? Mara et Oliver, qui fuyaient l'engagement et les sentiments comme la peste? @Oliver Dawson |
| | | | (#)Lun 20 Juin - 18:46 | |
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« Je sais pas comment on fait autrement … pour aimer. » Le mot interdit était sorti de ses lèvres et Oliver ne bougeait plus. Il la fixait sans dire le moindre mot. Il la suivit du regard se lever de sa chaise pour s’approcher de lui. Il était juste sur le choc car il avait donc raison. Il avait raison. Elle avait passé son temps à lui balancer ces cruautés, ces remarques acerbes parce qu’elle ne savait pas faire autrement. Lui, il avait essayé de parler, de lui montrer, … il avait cherché un chemin vers elle, jusqu’à elle et avait encaissé les coups. Il avait toujours sa cigarette entre ses doigts et ne se sentait pas capable de s’en délester, non il s’y était accroché. « Je me suis mal comportée avec toi et tu méritais pas ça. » Son regard la fuyait et se retrouvait sur le cendrier face à lui, il l’avait même rapproché de sa personne. C’était le moment de dire quelque chose, de répondre, de faire un pas vers elle. Les sourcils froncés, il ouvrit la bouche mais aucun mot ne parvenait à trouver le chemin de la sortie. Il savait qu’il ne devait pas dire de conneries. « C’est oublié – et t’as pas non plus été qu’un monstre de glace. » dit-il en tournant la tête vers elle, écrasant sa cigarette dans le cendrier. « On n’a pas eu que des mauvais moments. » avait-il ajouté en se disant que c’était ce sur quoi ils devaient se concentrer. Ils ne devaient pas broyer du noir. Ils devaient aller de l’avant. Se focaliser sur le positif pour pouvoir mieux continuer. C’était ce qui lui semblait le plus censé, le plus logique, le plus sain aussi. Un sourire s’était glissé sur ses lèvres, espérant qu’il vienne déteindre sur ses lèvres à elle. Il fallait qu’elle sourisse. Encore et toujours ce foutu besoin de la voir sourire, radieuse, heureuse. Pourquoi ?
« Je n’ai aucun ressentiment, vraiment pas. » Il se tourna vers elle, sans pour autant faire le moindre pas dans sa direction. Oli avait toujours le cul vissé sur sa chaise ; question de sécurité. « C’était pas une erreur que de te le prendre ton numéro et de t’écrire ; c’était pas une connerie. Ce qui a été une connerie, c’était de fermer les yeux quand on s’est lancé dans une relation … de tordus qui ne savent pas s’y prendre et qui ne se l’avouent pas - je crois que c’est le moment où on a merdé. » Un sourire aux lèvres. Il voyait néanmoins que quelque chose la travaillait et lui bouffait les entrailles. Alors, il tendit le bras pour venir saisir sa main et l’attirer vers lui. Pas un geste passionnel ou romantique, un geste tendre, celui du mec qui ne veut pas créer d’ondes négatives, celui qui veut la voir sourire. Alors, la tirant vers lui, il vint enrouler ses bras autour d’elle pour l’enlacer : « Aucun ressentiment - je te le promets » C’était ce qu’il lui dit dans un murmure alors que sa main caressait son dos ; un geste rassurant. Il relâcha son étreinte pour lui adresser un nouveau sourire en mode : « détends-toi, et arrête de remuer le couteau dans la plaie » et il se saisit de sa tasse de café pour en boire une gorgée. « Ca sert à rien de ressasser ce qu’il s’est passé et comment ça s’est passé. Ca n’amène rien de bon » Parole de sage qu’il avait maintes et maintes fois prononcées à sa cousine par exemple. « D'accord ? »
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| | | | (#)Mar 21 Juin - 0:45 | |
| J’ai senti instantanément que j'étais allée trop loin. J’ai senti que je l’avais refroidi, qu’il s’était refermé comme une huître. Un silence s’est installé à nouveau. Certainement le temps qu’il encaisse. Le mot interdit est sorti de ma bouche et il était à des kilomètres de s’y attendre. Ce qui est logique vu que j’avais passé mon temps à le repousser. A tout faire pour le faire fuire. C’est oublié – et t’as pas non plus été qu’un monstre de glace. Le silence se brise et il finit par enfin me regarder. Je le regarde aussi, d’une posture assurée pour me persuader que j’ai bien fait de lui dire le fond de ma pensée. On n’a pas eu que des mauvais moments. dit-il en écrasant enfin sa cigarette puis en m’envoyant un sourire. Je ne sais pas sur quel pied danser à cet instant. Je ne comprend pas là où il veut en venir. Je fronce un peu les sourcils et je ne lui rends pas ce fameux sourire préférant attendre de savoir là où il voulait en venir parce que je sens que l'étau se resserre autour de moi. De manière plutôt négative. Je n’ai aucun ressentiment, vraiment pas. ajoute-t-il. Mes lèvres se pincent et mon visage se ferme un peu plus à chacun de ses mots. Je comprend là où il va en venir et je le supplie, intérieurement, au plus profond de moi, qu’il ne le fasse pas. C’était pas une erreur que de te le prendre ton numéro et de t’écrire ; c’était pas une connerie. Ce qui a été une connerie, c’était de fermer les yeux quand on s’est lancé dans une relation … de tordus qui ne savent pas s’y prendre et qui ne se l’avouent pas - je crois que c’est le moment où on a merdé. Je le laisse m’attraper par le bras et m’attirer vers lui. M’enlacer. Je ne pense pas que ce soit la meilleure idée qu’il ait eu mais je ne le repousse pas. Parce que c’est agréable d’être aussi proche de lui. Pendant un instant, j’ai cette impression de le retrouver. Aucun ressentiment - je te le promets. Je ferme les yeux et hume son parfum jusqu’à ce qu’il relâche mon étreinte ce qui me fait revenir à la raison. Ca sert à rien de ressasser ce qu’il s’est passé et comment ça s’est passé. Ça n'amène rien de bon. D’accord? C’est l’amertume qui me prend alors que je comprend qu’il ne n’ira pas dans mon sens. Que je me suis ouverte à lui, pour rien. Qu’il me fait payer le mal que je lui ai fait. Je recule de deux pas en arrière et je ne dis rien. Je le fixe juste. Mon regard est dur. Comme il l’a déjà été envers lui. Oliver connait cette Mara. La Mara qui peut devenir piquante. Celle qui, quand elle n’a pas ce qu’elle veut, boude. Ce n’est plus une histoire de caprice. C’est une histoire d’égo. J’ai le cœur qui s’emballe, la respiration également. Je lui tourne le dos et retourne derrière le comptoir, en face de lui. Remettre de la distance. Cette distance que j’aurais du garder. Aussi bien physiquement que sentimentalement. Tu peux garder tes paroles pseudo-rassurantes tu sais. La froideur n’est ni plus ni moins la seule chose que je peux incarnée pour me protéger. Parce que si ce n’est pas ça, c’est les larmes, la colère, l’auto-destruction. Ça aurait du être l’affaire d’une seule fois, c'est tout. Je porte ma tasse à ma bouche pour canaliser mon énergie ailleurs et ne pas exploser. Après avoir bu quelques gorgées, je repose la repose sans faire attention et en renverse un peu à côté. Pas grave. La saleté est le dernier de mes soucis. J’peux pas croire ce qu’il se passe là dis-je en riant nerveusement. T’es comme tous les autres en fait, j’sais pas pourquoi je t’ai fait confiance à ce point. Je devrais apprendre à me méfier plus. Ça m'apprendra. Je subie, encore, le rejet et l’abandon qui ne font que se reproduire dans ma vie. Un cercle vicieux duquel je ne sais jamais me sortir mais dans lequel je me met moi même très souvent. Je me recule pour m’appuyer sur l’évier et lui tourner le dos. Je mord l’intérieur de ma joue. Je n’ai pas envie de le mettre dehors cette fois-ci, j'apprends de mes erreurs et je prends sur moi pour que cette fois, nous ayons une vraie discussion. Rares sont les discussions sérieuses que nous avons eu ensemble. @Oliver Dawson |
| | | | (#)Mar 21 Juin - 10:47 | |
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Et elle recule de deux pas en arrière, sans un mot. Oliver se rend aussitôt compte en voyant son regard qu'il a une fois de plus fait un mauvais pas. Lequel ? Là est toute la question. Il ne sait jamais quand est ce qu'il dépasse une limite, quand il fait un faux pas. Encore moins avec Mara. Il penche la tête sur le côté, la regardant prendre ses distances et se mettre sur la défensive. Il connait ce regard, ce visage, cet air glacial. " Tu peux garder tes paroles pseudo-rassurantes tu sais. " Il fronce les sourcils tout en reposant la tasse de café qu'il s'apprête à boire. " Ça aurait dû être l’affaire d’une seule fois, c'est tout. " Estomaqué, il ne dit pas un mot et se contente de la regarder. Il n'a jamais haussé le ton avec Mara. Il ne s'est jamais énervé. Il a toujours été le calme olympien, se laissant aller au bon gré des vagues qu'elle souhaitait donner. C'est sans doute cela le souci : il lui a laissé trop souvent les rênes pour ne pas la tourmenter. Peut-être est-il temps de lui faire comprendre qu'il ne peut pas la suivre si elle ne lui indique pas la direction à suivre.
" J’peux pas croire ce qu’il se passe là. T’es comme tous les autres en fait, j’sais pas pourquoi je t’ai fait confiance à ce point. Je devrais apprendre à me méfier plus. Ça m'apprendra. " dit-elle avant de lui tourner le dos et instinctivement, il s'est levé de sa chaise, hésitant encore entre faire quelques pas dans sa direction et la porte de sortie ... voire simplement rester ici, debout, à côté de ce comptoir qui les avait séparés quelques minutes plus tôt. " Je suis pas un génie mais je vois bien que j'ai dit ou fait de la merde ; mais le problème c'est que je ne pige pas ce que j'ai pu ou dire de mal. Si tu ne me dis rien, je ne peux pas savoir ... Mara. ", il se dirigea vers l'évier pour quant à lui s'adosser au plan de travail qui était à côté. Il chercha son regard et voyait bien qu'elle était en train de se battre avec quelque chose en elle, qui la tourmentait. Alors, il prit la parole. " En quoi je suis comme les autres ? Oh et puis en fait, je m'en branle de tous les autres pour pas te mentir. Je suis venu, c'est pour parler de toi, de moi, de ce nous dont on ne voulait jamais parler. Si je n'en avais vraiment rien à foutre de toi, si tu n'avais pas compté, si tu ne comptais, tu crois que je me casserais le cul à venir ici ? " Ok. Apparemment, quand il parlait de ses sentiments, il était grossier. C'était un point à noter. " En quoi je suis comme les autres ? Oh et puis en fait, je m'en branle de tous les autres pour pas te mentir. Je suis venu, c'est pour parler de toi, de moi, de ce nous dont on ne voulait jamais parler. Si je n'en avais vraiment rien à foutre de toi, si tu n'avais pas compté, si tu ne comptais pas, tu crois que je me casserais le cul à venir ici ? "
" Tu m'as viré de chez toi comme si j'étais la pire des merdes ... au moment où j'ai pris conscience que pour toi, je pourrais prendre tous les risques. J'en ai marre de m'prendre des remarques dans la gueule et de devoir les encaisser sans qu'elles ne soient justifiées. Bordel, Mara ! " Il soupira, les bras croisés. " J'sais pas ce que tu attends de moi. " Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres alors que son regard restait néanmoins fixé sur la jeune femme. Il ne s'était pas emporté. Sa voix était restée la même, calme et sereine mais il avait été direct.
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| | | | (#)Mar 21 Juin - 14:58 | |
| Je suis en pleine chute. Une pente vertigineuse. Je suis pas un génie mais je vois bien que j'ai dit ou fait de la merde ; mais le problème c'est que je ne pige pas ce que j'ai pu ou dire de mal. Si tu ne me dis rien, je ne peux pas savoir ... Mara. Oliver se rapproche de moi et s’adosse sur le plan de travail. Je ne relève pas la tête pour le regarder, sa proximité suffit à me déstabiliser. En quoi je suis comme les autres ? Oh et puis en fait, je m'en branle de tous les autres pour pas te mentir. Je suis venu, c'est pour parler de toi, de moi, de ce nous dont on ne voulait jamais parler. Si je n'en avais vraiment rien à foutre de toi, si tu n'avais pas compté, si tu ne comptais, tu crois que je me casserais le cul à venir ici ? Nous, lui aussi, il a ce mot en bouche. Sauf que nous sommes tout deux incapable de se saisir de la signification profonde de ce petit pronom. Les autres; ces hommes à qui j’ai toujours trop vite accordé ma confiance. Que j’ai pensé qu’ils seraient “les bons”. Il n’y en a pas tant que ça, mais le peu qu’il y a suffisent à me prouver le cruel manque de confiance en moi, pour me rattacher à la moindre petite preuve. Le dernier en date est Arthur. Une preuve de mon insouciance émotionnelle. Avec du recul, j’arrive à analyser que notre histoire n’aurait jamais pu durer. Amourette télévisuelle. Son image comptait bien plus que n’importe quoi d’autre et j’aurais dû m'en douter. Et puis il y a eu Oliver. Quand on s’est rencontré, je n’aurais jamais misé sur lui pour qu’il y ait un nous. Trop différent de moi. Menant une vie aux antipodes de la mienne. Mais je me suis laissée aller. A le revoir. A l’attendre. A l’apprécier. Et j’ai merdé. Parce que personne ne m’a vraiment dit que quand on aime, tout change. Pour moi aimer rime avec déraper et repousser. Alors non, il n’est pas comme tous ces autres, il a raison. Parce que j’ai changé. Tu m'as viré de chez toi comme si j'étais la pire des merdes ... au moment où j'ai pris conscience que pour toi, je pourrais prendre tous les risques. J'en ai marre de m'prendre des remarques dans la gueule et de devoir les encaisser sans qu'elles ne soient justifiées. Bordel, Mara ! Il marque à nouveau un point. J’ai faux sur toute la ligne. Je l’ai injustement poussé vers la porte de sortie. Espérant que par cette porte, il me comprenne. Mais envoyer des signaux rouges pour espérer récolter des signaux verts, c’est courru d’avant. J'sais pas ce que tu attends de moi. Il soupire et je fais de même. Je ne sais même plus comment réagir. Quoi lui dire. Je suis démunie, dépourvue de tout ce qui m’animait quand j’étais à ses côtés. C’est le serpent qui se mord la queue. Quand l’un fait deux pas en avant, l’autre en fait en arrière. Et jamais nos chemins ne se croisent. C’est quoi nous? Je mets ma tête dans mes mains puis en passe une dans mes cheveux. J’essaye de canaliser toutes ces émotions montantes, plus invasives les unes que les autres, qui ne demandent qu’à exploser. Dis moi Oliver. De quoi on a jamais voulu parler? Je m’approche de lui et me tiens en face, oubliant la distance raisonnable qu’on s’imposait. Et j’explose. Je le pousse, de ma petite force qui le fait à peine bouger. Je t’ai viré de chez moi et j’ai attendu que tu reviennes. Toute la putain de nuit ! je m’éloigne et entame une marche qui n’en finit plus dans la pièce. J’suis jamais allée chez mon père ce soir-là, parce que j’avais espoir que tu reviennes. Que je sois vraiment plus que la simple meuf que tu baises régulièrement. Comme j’y croyais à ça putain! J’ai haussé le ton, bien que lui ne l’avait pas fait, moi j’étais incapable de faire ces révélations calmement. Mais t’es jamais revenu. Je m’arrête de marcher et le fixe à nouveau. Il me faut une cigarette. Mes mains tremblent, de nerf, d’angoisses, de tristesse. De tout. Je fume rapidement quelques taffes pour tenter de redescendre d’un étage. Oui j’ai merdé, mais toi aussi t’as merdé. dis-je plus calmement. Je jetais le briquet sur le comptoir de la cuisine. On avait fait foirer tout ce qu’on avait bâti, sans jamais se poser de questions. Peut-être aurions nous dû, cela nous aurait éviter.. tout ça. @Oliver Dawson |
| | | | (#)Mar 21 Juin - 15:17 | |
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" C’est quoi nous?" Il ne cillait pas et ne bougeait pas. Toujours associé contre le plan de travail à côté de l'évier, il la fixait et ne semblait pas à rater le moindre battement de cil, la moindre mimique. Avec Mara, il savait qu'il ne devait louper aucun signe ... il en loupait pourtant toujours un gros paquet. Ils ne se comprenaient pas. Ils ne parlaient pas le même langage et pourtant, ils ne semblaient pas prêts à se tourner le dos, à partir dans l'autre direction. " Dis-moi Oliver. De quoi on a jamais voulu parler ? " Et elle s'approcha de lui pour le pousser. Un bref recul qui ne dure pas vraiment et qui ne le fait même pas réagir, juste décroiser les bras. " Je t’ai viré de chez moi et j’ai attendu que tu reviennes. Toute la putain de nuit ! " Il fronce les sourcils et hausse les épaules, l'air de lui faire comprendre qu'il ne savait pas, et comment aurait-il pu le savoir ? Il n'avait aucune idée de ce qu'elle disait n'était pas ce qu'elle souhaitait. Il était parti car il avait vu la peur dans son regard, il avait entendu la colère et que principalement, il est du genre à ne pas revenir frapper à la porte de quelqu'un qui le met dehors. Question d'éducation. " J’suis jamais allée chez mon père ce soir-là, parce que j’avais espoir que tu reviennes. Que je sois vraiment plus que la simple meuf que tu baises régulièrement. Comme j’y croyais à ça putain! Mais t'es jamais revenu. " Il secoua la tête tout en se détachant du plan de travail sur lequel il s'était adossé depuis quelques minutes. " Oui j'ai merdé, mais toi aussi t'as merdé. "
Alors que les mains tremblantes, elle s'accrochait à sa cigarette, il resta droit comme un i au milieu de la pièce. " Que je revienne ? Mara, comment est-ce-que je pouvais imaginer une seule seconde que tu veuilles que je revienne ? Je pensais que tu savais ce que tu voulais, que tu pensais ce que tu disais ... comment est-ce-que tu veux que je comprenne ce qu'il y a entre les lignes si tu ne me files pas le mode d'emploi ... Tu m'as jamais filé le mode d'emploi ..." Nouveau soupir. " Et putain arrête de répéter le fait que tu n'ais été que la simple meuf que je me tape régulièrement ; ça commence sérieusement à me les briser. " Oh ! Il commençait donc à perdre la patience. Il avait le regard rivé sur celle qui tremblait, qui perdait les pédales, le contrôle et dont les nerfs étaient à fleur de peau. " Ca me les brise car tu es en train de rester bloqué sur cette idée alors que je te regarde dans les yeux, je te le dis clairement " Sa main s'était posée sur son torse pendant son petit discours. " T'étais bien plus que ca. Accepte-le. Accepte le fait que tu étais plus. " Il laisse tomber les bras le long de son corps avant de soupirer d'une voix rieuse - les nerfs, il n'y avait rien de drôle. C'était les nerfs qui lâchaient qui le poussaient ainsi. " J'avais ma putain de brosse à dents dans ta salle de bain. " Il secoua la tête pour se retourner vers elle alors qu'il s'était dirigé vers la baie vitrée pour fixer Brisbane.
" Le meilleur indice pour dire qu'il y avait un nous. Il n'était plus question de sexe, il était question de plus que ca." Son regard se baissa et il se reconcentra sur la baie vitrée, les bras croisés, la tête légèrement enfoncée entre ses épaules. Un silence s'imposait de nouveau de sa part.
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| | | | (#)Mar 21 Juin - 15:53 | |
| Il m’arrive quelque chose que je déteste par-dessus tout: perdre le contrôle. Ma vie est maîtrisée au millimètre près. Je m’interdis toujours de faire des écarts. Et, être une personnalité publique n’a que renforcé cette volonté. J’ai toujours été fière, j’ai toujours marché la tête haute. Que ce soit face à ma mère, qui m’en a fait voir de toutes les couleurs ou que ce soit dans les médias, qui adorent me pourrir. J’ai eu l’habitude de devoir gérer des situations qui étaient hors de contrôle. Mais là, me tenant face à Oliver, tout partait en éclat. Que je revienne ? Mara, comment est-ce-que je pouvais imaginer une seule seconde que tu veuilles que je revienne ? Je pensais que tu savais ce que tu voulais, que tu pensais ce que tu disais ... comment est-ce-que tu veux que je comprenne ce qu'il y a entre les lignes si tu ne me files pas le mode d'emploi ... Tu m'as jamais filé le mode d'emploi ... Mes yeux roulent dans mes orbites. C’est la première fois qu’on me dit qu’il faudrait un mode d’emploi pour me suivre. Et putain arrête de répéter le fait que tu n'ais été que la simple meuf que je me tape régulièrement ; ça commence sérieusement à me les briser. Je secoue la tête de gauche à droite et j’use à nouveau ma cigarette. J’ai essayé d’espérer à maintes et maintes reprises être plus que ça pour lui. Plus que toutes les autres filles qu’il doit croiser. Manque de preuves, manque de mots, j’ai pas réussi à m’accrocher assez fort à ces petits riens qui formaient ce nous. Ca me les brise car tu es en train de rester bloqué sur cette idée alors que je te regarde dans les yeux, je te le dis clairement. T'étais bien plus que ça. Accepte-le. Accepte le fait que tu étais plus Je fronce les sourcils et le regarde se diriger vers la baie vitrée. Ses paroles ne me plaisent pas réellement. j’étais dis-je de façon à peine perceptible. Je m'arrête sur l’utilisation du passé dans sa phrase. J’étais. Il est donc passé à autre chose. Mon visage n’exprime plus aucune émotion. Trop blessée d’entendre que la page Mara s’est tournée chez Oliver. J'avais ma putain de brosse à dents dans ta salle de bain. Ces paroles sonnent comme un bourdonnement. Dans ma tête le “j’étais” est en boucle. Le meilleur indice pour dire qu'il y avait un nous. Il n'était plus question de sexe, il était question de plus que ca. Peut-être Comme une somnambule, je me dirige vers un fauteuil dans lequel je me laisse tomber. Je regroupe mes jambes près de ma poitrine et je laisse s’installer des images de nous deux entrain de rire, de se taquiner, de s’embrasser. De vivre. Cette manière passionnelle d'être ce que l’on était. Ces doux rêves sont remplacés par des cauchemars de lui avec d’autres, peut-être même une autre. Je chasse difficilement ces images de mes pensées. Si l’on devait nous imager, il y aurait un labyrinthe et à chaque extrémité, l’un de nous. Se frayant des chemins qui mènent à des impasses. Sans jamais se retrouver et finissant par s’étouffer. J’ai couru à en perdre haleine. Je me suis jeté sans réfléchir dans la passion qui m’animait. Et j’ai perdu pied. J’étouffe. Sans lui. Parce qu’on ne se retrouve pas. Parce qu’il a jeté l’éponge avant moi. Je prends d’énormes bouffées d’air. Je n’ai aucun mot pour décrire la destruction intérieure qui s’agite dans mes entrailles. Il m’a coupé l’herbe sous le pied. Désolée c’est la seule chose qui sort de mes lèvres. Je l’observe. Je réfléchis. Qu’est-ce que je dois lui dire? Qu’est ce que je dois faire? Si j’étais.. pour toi. Alors, qu’est ce que tu fais là ? Qu’est-ce que tu attends de moi? Sans me braquer, sans animosité cette fois, j’essaye de trouver les bons mots pour qu’on se comprenne. Pour qu’on aille ensemble vers un but commun. Dans une direction, la même, qu’elle nous convienne à deux ou pas. @Oliver Dawson |
| | | | (#)Mar 21 Juin - 16:18 | |
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" J'étais." Il l'entendit répéter cette phrase prononcée au passé. Elle se laissa tomber dans un des fauteuils présents dans cette pièce aux dimensions surréelles et il se retourna pour la regarder. Elle avait de nouveau ces airs de poupée vulnérable, sensible, perdue. Son coeur se serra dans sa poitrine alors qu'il fronçait les sourcils. Il venait, dans son monde, de lui dire et lui clamer qu'elle était beaucoup plus que ce qu'elle avait cru être. Pourquoi était-elle dans cette position qui ne présumait rien de bon ? Les bras se détachèrent de sur son torse pour prendre de part et d'autre de son corps, il se détacha alors de la baie vitrée pour s'approcher vers elle mais il était incapable de s'asseoir à son tour. " Si j'étais ... pour toi. Alors, qu'est-ce-que tu fais là ? Qu'est-ce-que tu attends de moi ? " lui demanda-t-elle le plus sereinement possible. Et la question était plus que légitime. Que foutait-il ici ? Il en avait absolument aucune idée. Aucune idée du pourquoi il lui avait proposé ce café, pourquoi il avait voulu la revoir. Il n'avait pas voulu comprendre ; encore une fois, il avait agi sans réfléchir le moins du monde. La question avait l'effet d'un coup de massue sur le coin de la tête. A couper le souffle. D'ailleurs ce fut en soufflant qu'il se laissa tomber lui-aussi sur un des fauteuils de ce salon. Le dos enfoncé dans le dossier de ce fauteuil, il posa ses mains sur ses cuisses tout en la regardant : " J'en ai pas la moindre idée " Faute avouée à moitié pardonnée, pas vrai ? Les mains s'agitèrent sur ses cuisses et son regard se perdit quelques secondes sur la pointe de ses chaussures. Aucune idée du pourquoi il était venu ici ... peut-être parce qu'elle comptait ... encore aujourd'hui. Peut-être que c'était ça la raison. Il ne voulait pas faire d'elle un fantôme du passé. " Je sais même plus pourquoi je suis venu, pourquoi je reste -- je dois être en train de devenir cinglé, de perdre complètement la tête " dit-il d'une voix lasse et fatiguée alors que son coude s'était enfoncé dans sa cuisse et sa tête reposait sur la paume de sa main. Ouais, il avait des airs de mec complétement dépassé par les événements. Il était perdu et ne cherchait pas à se cacher ... non, elle pouvait voir et admirer combien celui qui semblait si confiant finissait lui aussi par vaciller.
" Ou peut-être parce que d'une manière ou d'une autre, tu continues de compter. " souffla-t-il finalement tout en relevant son regard sur elle. Il ne savait pas comment interpréter ses sentiments pour elle mais elle ne lui était pas indifférente ; il en était convaincu. Son humeur, son bien-être, son sourire, ouais elle ne lui était pas qu'un vieux souvenir dont il se moquait. Elle comptait. Elle le touchait. Elle réveillait en lui quelque chose sur lequel il ne parvenait pas à mettre le moindre mot. Positif ou négatif ? Non positif et négatif. Elle éveillait quelque chose d'à la fois magnifique et ô combien dangereux. La vulnérabilité de quelqu'un qui n'était pas bien dans ses pompes et qui se cachait derrière une désinvolture. Ouais, elle réveillait ses failles en montrant les siennes. " Je le reconnais pas ce gars-là " qu'il finit par dire en parlant de lui. " Je le connais pas. " Haussement d'épaules et il se laissa retomber dans le dossier de ce fauteuil où il avait décidé de se poser. Ses mains se posèrent sur son visage comme pour y effacer les pensées qui l'embrumaient et elles reprirent place sur ses cuisses. Son regard s'arrêta pour capturer celui de la jeune femme face à lui. Son regard, un appel à l'aide. Il était on ne peut plus clair qu'il ne savait plus rien du tout. Perdu. Il préféra se taire tout en se contentant de la regarder. Un putain de gâchis ! Ils avaient absolument tout foutu en l'air, tentant vainement de se protéger des autres ... ils s'étaient auto-détruits.
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| | | | (#)Mar 21 Juin - 18:03 | |
| J'en ai pas la moindre idée me répondait-il. Il avoue une faiblesse. Est-ce que je suis sa faiblesse? Impossible d’y croire. On se fait face, chacun affalé dans un fauteuil. Il semble aussi désespéré que moi par la situation. Je sais même plus pourquoi je suis venu, pourquoi je reste -- je dois être en train de devenir cinglé, de perdre complètement la tête Je ferme les yeux et je soupire. S' il devient cinglé, je l’ai été bien avant lui. Je lui ai même ouvert la voie pour qu’il me suive. Ou peut-être parce que d'une manière ou d'une autre, tu continues de compter. Mon sang ne fait qu’un tour et je me redresse avec un automatisme fulgurant. Il venait de briser la glace qui nous séparait. Le mur plutôt. Parce qu’il soumettait l’idée que peut-être, j’étais toujours là. Je l’avais marqué plus qu’il ne le prétendait. Et ça m’faisait un bien fou d’entendre ça. Je le reconnais pas ce gars-là. Je le connais pas. Inconnu pour lui, connu pour moi. Je m’étais toujours plus à apprécier cette personne qu’il dit ne pas connaître. Il n’a pas besoin d’être différent, de chercher à se “re”connaitre. Je me lève du fauteuil, ne sachant pas trop si la démarche que je m’en vais entreprendre est la bonne. Sur la pointe des pieds, comme pour être discrète, je m’approche de lui. Je m'assois sur mes genoux devant lui et je pose mes bras, croisés, sur ses cuisses pour y enfouir ma tête sur le côté. Je n’ai pas envie de lui parler, j’ai envie de profiter de cet instant, que je me permet, pour le retrouver. Je sais par expérience qu’entre nous, les mots n’ont jamais été fructueux alors que les gestes le sont. Je m'autorise à cet écart, je m’autorise à perdre le contrôle à nouveau. Et ça m’apaise. Ca m’apaise tellement fort que j’en oublierais presque nos maux. Je connais bien cette personne moi, et elle me plait dis-je en me redressant doucement. Je garde mes mains sur ses jambes, ne voulant pas mettre fin à ce contact. Peut-être qu’il me repoussera et il aurait ses raisons. Il y a cet adage qui dit le cœur à ses raisons que la raison ignore. Et, si ma raison prenait le dessus à cet instant, je n’aurais jamais fait ce pas vers lui. Je suis vulnérable, et il pourrait briser à nouveau cet instant en me repoussant. Ce serait clair, net et précis. Mais il m'apparaît à son tour aussi vulnérable que moi. Un appel au secours, à la recherche d’une main tendue. Il avait toujours su répondre présent à mes innombrables caprices. C’était à moi de l’aider? Mon tour est peut-être venu d’être moins nombriliste. Tu continues de compter pour moi. En fait, y’a jamais eu un moment où t’as pas compté.. Je cherche son regard, fuyant. J’ai pas de mode d’emploi pour.. tout ça Je rigolais doucement. Oui, c’est une tentative pour apaiser l’atmosphère pesante. A ses côtés, je devenais une personne bien différente. Méconnaissable. @Oliver Dawson |
| | | | (#)Mar 21 Juin - 18:36 | |
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Et alors qu'un silence s'emparait d'eux, de l'ambiance, de l'atmosphère ... l'apaisant peut-être, elle s'approcha à pas feutrés pour venir se placer près de lui. Oliver ne réagissait pas. Pas un geste de recul, non. Il s'était contenté de la suivre du regard et de la regarder, toujours de la même manière alors qu'elle venait de poser sa tête sur ses cuisses. Pas un mot. Ils restaient tous les deux dans cette position, comme si le contact de l'autre rassurait l'un. Ils n'avaient jamais été doué pour les grandes conversations, ils s'étaient toujours retrouvés dans des silences profonds parfois embarrassants mais jamais pour eux. Il y avait des silences qui en disaient plus que de longs monologues. " Je connais bien cette personne moi, et elle me plaît " dit-elle en se redressant, sans pour autant détacher ses mains de ses jambes. Et, il la fixait. Il la fixait comme un gamin parce que ces mots une fois encore avaient un double impact. Il lui plaisait alors qu'elle l'avait vu et connu sous son plus mauvais jour, alors qu'il ne trouvait pas les mots, alors qu'il n'avait rien de rassurant. Et puis ... il y avait le visage de Billie, lui disant la même chose deux mois plus tôt. Un flash qui le fit tiquer. Hélas, pas le temps de s'attarder sur ces pensées qui se bousculaient dans son esprit et qui allaient le tirer vers les abysses de la culpabilité. " Tu continues de compter pour moi. En fait, y'a jamais eu un moment où t'as pas compté... " Oliver ne parvenait pas à se confronter à son regard, à ces paroles. Il n'y était pas habitué. Il n'y avait jamais été habitué. S'il ne parlait pas de ses sentiments, il attendait toujours la même chose des autres. Alors, non, à bientôt trente ans, il n'avait jamais entendu ce genre de paroles ... et ne savait pas vraiment comment y réagir. Cela se voyait. Cela se sentait. " J'ai pas de mode d'emploi pour ... tout ca. " qu'elle lui dit en rigolant doucement, l'invitant enfin à sourire. Un fin sourire. Un sourire timide. Un sourire maladroit sans doute. Mais c'était la première réaction. " Dommage. Ça aurait été bien trop simple ", répondit-il alors de cette voix soudainement calme, une teinte de rire au fond de la voix. Oui cela aurait été beaucoup plus simple s'il y avait eu un mode d'emploi, si on connaissait les choses à faire, ne pas faire, dire, ne pas dire. Au lieu de cela, ils marchaient à l'improviste, à tâtons.
Était-ce le moment de parler de Billie ? De mentionner le fait qu'il ne pouvait pas ... il ne pouvait pas ... Il ne pouvait pas faire ce geste vers elle. Il ne pouvait pas franchir ce pas. Car, il était trop tard. Mais, l'était-il vraiment ? Devait-il se lever, courir auprès de Billie pour lui mentionner et évoquer toute cette histoire ? Devait-il rester ici et ignorer ce qu'ils étaient en train de construire ? N'était-il pas en train de faire la même chose avec Billie ? Pourquoi avait-il le sentiment de creuser ... de creuser sa propre tombe ... à chaque phrase prononcée depuis son arrivée ici. Finalement, son regard se plongea dans le sien et il y eut cet élan qui était en train de le pousser ... et auquel il semblait vouloir, pouvoir résister. Un soupir. Il baissa la tête, la secoua même tout en venant se masser la nuque après passé une main dans ses cheveux. " Je sais pas ce que je dois dire, s'il y a quelque chose à dire ... " Il avait essayé de relever la tête vers elle mais n'y était parvenu qu'une demie seconde. Non, son regard s'était de nouveau écrasé sur le sol. " Tout ca, ca me fait un peu flipper, Mara. " Nouvel aveu. Il avait peur. De quoi ? Du passé ? Du présent ? Du futur ? Pas de détail. Pas même de regard dans sa direction. Il se refermait alors qu'il venait de s'ouvrir.
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| | | | (#)Mar 21 Juin - 19:06 | |
| Je ne sais pas ce qu’il m’a pris quand je me suis installée auprès de lui. J’ai essayé de faire comme ce que je pense que les gens normaux font. Des preuves d’affections, des gestes tendres, des paroles rassurantes. Ça ne me ressemble pas vraiment, habituellement maladroite à ce sujet. Pourtant j’ai cette facilité à me laisser aller avec Oliver. Dommage. Ça aurait été bien trop simple la facilité des gestes plus que des discussions amène une ambiance moins grave. Quand je le regarde, j’arrive à percevoir son indécision à mon égard. Il n’est pas le Oliver que j’ai connu. Envoûtée par ma personne. Il est plus distant. Mal à l’aise. Comportement qui, forcément, me refroidit également. Je sais pas ce que je dois dire, s'il y a quelque chose à dire ... Il peine à me regarder et je comprend que quoi que je fasse, il m’échappe. Tout ca, ca me fait un peu flipper, Mara. Je recule et reste assiste en tailleur au sol, reprenant la distance nécessaire entre nous. C’est lui qui l’impose cette distance. Nos rôles se sont inversés: il est celui qui repousse l’autre. Je soupire. Qu’est-ce qui est flippant? Il voulait une conversation, il l’avait eu. Et cela ne lui convenait toujours pas. Je n’arrive plus à le suivre, à le comprendre. Définitivement, on ne parle plus la même langue. Je me relève et me poste devant la baie vitrée, dos à Oliver. Je pose le doigt sur la vitre pour désigner l’immeuble en face. Y’a un mec, un fils à papa, qui habite là. Il me dépose des fleurs tous les matins Je me tourne vers lui pour continuer de rentrer dans ce jeu ridicule de j’essaye-de-te-rendre-jaloux et je le fixe avec aplomb. je me le suis pas tapée mais je sais pas ce que j’attend. Mara, tu merdes. Mais tu sais faire que ça. Être sur la défensive, piquante, c’est mon moyen de protection. Mon côté pourrie gâtée, quand j’ai pas ce que je veux et que j’ai besoin de provoquer pour faire réagir. J’ai beau faire et dire n’importe quoi, c’est trop tard, pour toi, nous, c’est fini. Je fais quelques pas, aller, retour, je longe la vitre. J’ai compris ton manège. T’attends encore que je te repousse, parce que t’as trop peur de je n’sais quoi ou peut être juste que t’as pas envie d’assumer que c’est fini. Si il faut que ce soit moi qui le fasse, alors soit. Je prends une grande inspiration. La prochaine fois qu’il m’offrira des fleurs, je lui proposerais de monter ici. Et tu sais ce que ça veut dire? J’arque un sourcil en le regardant. Que je tirerai une croix sur toi. C’est la dernière de mes volontés. Je ne sais même pas si je serais capable de faire ce que je dis. Mais j’espère profondément qu’il va se rendre compte qu’il fuit. Ce que je ne veux plus faire. Une relation c’est deux personnes et si l’un est démissionnaire, l’autre ne peut se battre pour deux. @Oliver Dawson |
| | | | (#)Mar 21 Juin - 19:34 | |
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Elle resta face à lui, assise en tailleur. « Qu’est-ce-qui est flippant ? » Cette attirance, cette dépendance incompréhensible, intuitive, destructrice même quand on voyait où cela les avait amenés. « Y’a un mec, un fils à papa, qui habite là. Il me dépose des fleurs tous les matins » Il ne se redressa pas mais tourna la tête vers la jeune femme qui était postée devant la baie vitrée. « Je me le suis pas tapée mais je sais pas ce que j’attend. J’ai beau faire et dire n’importe quoi, c’est trop tard, pour toi, nous, c’est fini. » Etait-elle en train de chercher à attiser sa jalousie ? il n’était pas certain que ce soit son plan mais cela semblait réaliste, plausible. Est-ce que ça marchait ? « J’ai compris ton manège. T’attends encore que je te repousse, parce que t’as trop peur de je n’sais quoi ou peut être juste que t’as pas envie d’assumer que c’est fini. Si il faut que ce soit moi qui le fasse, alors soit. La prochaine fois qu’il m’offrira des fleurs, je lui proposerais de monter ici. Et tu sais ce que ça veut dire? » il fronça les sourcils, ne sachant pas où elle voulait le conduire. « Que je tirerai une croix sur toi. » Il n’avait pas quitté le fauteuil sur lequel il était assis, les bras pendants.
Il se leva alors finalement de son fauteuil, se frottant les mains. « C’est pas si simple, Mara. Il n’y a pas que toi et moi dans l’équation. » Oh merde … « Il y a quelqu’un d’autre... » Il n’y avait personne. Billie n’était pas sa petite amie. Ils s’étaient mis d’accord sur une histoire d’amitié avec quelques compléments qui donnent le sourire. Alors pourquoi est-ce-qu’il avait le sentiment de la trahir, de la tromper en étant ici, se confrontant à ses sentiments, ces souvenirs avec Mara ? « Ce n’est pas aussi simple. Je ne suis pas le genre de type qui joue sur plusieurs tableaux - je ne joue normalement sur aucun tableau, bordel. » T’as tout gagné, Oli. « Je ne peux pas faire comme s’il n’y avait rien eu. Je ne peux pas faire comme si elle n’existait pas. » Bordel, ferme ta gueule, Oli. Tu ne fais qu’empirer les choses, abruti. Il recula de quelques pas comme pour se diriger vers la sortie, il se doutait que c’était là qu’elle le voulait. « C’est ça qui me fait flipper, Mara. » et il pointa du doigt le sol comme pour accentuer ses propos. « Le fait que je ne sois pas capable de te tourner le dos, de partir, de t’ignorer, de t’oublier, de partir. C’est ça qui me fait flipper. » répéta-t-il plusieurs fois tout en soupirant, les épaules basses, et plantant son regard dans le sien. Au fond de lui, au plus profond de son coeur, la colère. Contre lui. Il y avait eu six mois depuis leur dernière rencontre et il y avait ces deux mois qu’il partageait avec Billie. Deux mois d’insouciance, d’ozmose, de connivence. Il ne pouvait pas l’ignorer et il ne voulait pas l’ignorer. D’ailleurs, c’était elle qu’il avait informé de cette entrevue. Un message resté sans réponse qu’il interprétait déjà comme la plus belle connerie de sa vie.
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| | | | | | | | when you're gone, the pieces of my heart are missin' you☽ olira |
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