« Ils servent à mille choses. »
“Le dis pas trop fort ou ils vont prendre le melon et devenir beaucoup trop gros.”

Que tu chuchotes stupidement en passant tes doigts derrière son oreille comme si tu lui remettais une mèche - mais Jordan a tout coupé sur les côtés, y’a plus rien à remettre. Une idiotie dans le seul but de le faire sourire, voire rire, car tu veux le sentir se détendre. Revenir à toi plutôt que de sombrer dans ses pensées qui veulent l’entraîner vers le bas. Tant que tu seras là, tu ne les laisseras pas faire, jamais. Et ça se sent à ta façon de te retenir à lui, de le garder contre toi. Pour ça et aussi pour sa chaleur, toujours. Il faut rappeler que t’es nue. Et que le piano derrière toi n’est pas un radiateur, même si l’hiver est doux à Brisbane.

« Yeah I’m sure. » décidément, c’est un jeu de cache-cache sans cesse. Cette fois, tu espères que Jordan ne va pas se camoufler de nouveau sur toi car ça veut dire qu’iel va mieux et que le nuage passe doucement mais sûrement. Déjà ses mots te rassurent et te font légèrement sourire. « I really want to do it. » tu hoches aussi lentement la tête. « I’m not gonna stop living. And do what I love. » tout ce que tu lui as dit, Jordan doit le savoir déjà. Iel a des années de thérapie à son actif. Et tu n’es pas une professionnelle dans le domaine. Tu lui as juste murmuré des choses qu’iel sait déjà. Mais c’est important de les rappeler, à ton avis. Tout comme ce qu’iel est en train de dire à ce moment précis. « … With the people I love. » voilà ton propre petit sourire qui s’agrandit dans une expression un peu mélancolique, ta main sur sa joue à présent. C’est fou comment tu passes ton temps à le caresser n’importe où tant que t’as ta main sur lui. Il faut dire que la gestuelle est un langage à part entière et chez vous encore plus. Quand vous ne vous touchez pas, c’est qu’il y a un problème. Alors t’as besoin du contact, et Jordan en a besoin aussi, t’en es persuadée. Vous avez été seuls longtemps chacun de votre côté, à devoir gérer vos problèmes en solitaire ; mais maintenant, vous êtes ensemble, vous êtes deux et vous êtes les béquilles de l’un et de l’autre. Tu es même en train d’apprendre à être ta propre béquille, et c’est en grande partie grâce à Jordan. « I’ll be ok. » tu hoches de nouveau la tête en allant embrasser sa joue. “Ok. We’ll do it then. It’s a deal. You know what you have to do now to make it happen.” que tu soulignes doucement, la voix légère et toujours, incroyablement souriante. Petit rayon de soleil, comme le prouve ton nouveau tatouage à ton poignet. “Est-ce qu’on va voir si Tracy a provoqué une tornade là-haut pire que moi ou tu veux encore rester là ?” clairement, ton mood est passé mais tu peux bien rester à le cajoler encore un peu si Jordan le désire. Après tout, tu as tout le temps du monde.

“Le dis pas trop fort ou ils vont prendre le melon et devenir beaucoup trop gros.” Tu souris car tu sais que c’est faux. Qu’ils resteront à tout jamais parfait tel qu’ils le sont à présent. Jamais Birdie ne mettra autant d’argent dans de la chirurgie esthétique. Toi non plus. Tu as beau ne pas aimer ton corps, tu sais comment il est. La chirurgie c’est un truc totalement hors de ton contrôle. Si ça foire c’est la dépression profonde assurée pour t’accepter de nouveau.

T’as juste eu besoin d’un moment d’ajustement comme tu le dis souvent, mais c’est la réalité. Tu te laisses traverser par les émotions et tu t’adaptes. Tu fais face à ce qui t’a mis dans cette émotion et tu gères autour de ça. Elle sourit, pas de la plus grande des manières mais c’est mieux qu’une moue triste à ton avis. Elle caresse ta joue et tu laisses ta tête aller dans le creux de sa main de manière toute mignonne pour qu’elle te caresse encore plus. Tu gagnes un baiser sur la joue.  “Ok. We’ll do it then. It’s a deal. You know what you have to do now to make it happen.” Tu souris car oui tu sais. Tu hoches la tête pour lui confirmer. Vous êtes si calme et soft tous les deux là. Faut dire qu’il y en a eu un tas d’émotions qui sont passées là.

“Est-ce qu’on va voir si Tracy a provoqué une tornade là-haut pire que moi ou tu veux encore rester là ?” Tu ris un peu en l’entendant. « J’avais oublié qu’elle était là. » Et l’oublier elle ne te met pas dans le même état que oublier Rosa nope. Tu vas embrasser le creux de sa paume. « Let’s go back upstairs. » Tu ne fais rien de plus pour entamer votre retour en haut car ton oiseau est sur toi. Tu as bien évidemment prévu de te rhabiller avant de monter en haut car vous n’êtes pas seuls. Elle te l’a bien rappeler ton petit oiseau.

le dé:

Jordan est si adorable à cet instant que t’aurais bien envie de l’étouffer encore plus dans tes bras mais tu ne souhaites pas non plus le voir mourir - non, non, non et non - donc tu lui laisses matière à respirer et surtout à reprendre ses esprits tranquillement. C’est toujours épatant cette capacité à pouvoir passer de la passion à la douceur en une minute. Vous en êtes en raccord presque parfait, c’est incroyable. Et c’est encore plus incroyable que vous allez visiblement travailler ensemble et t’es à la fois excitée et un peu terrifiée. Tu vas sûrement ressortir certains de tes journaux pour y puiser un minimum d’inspiration, des bouts de poésie ou même de chansons que t’as dû écrire ici ou là, tu apprécies d’avoir le temps de t’y préparer en amont.

« J’avais oublié qu’elle était là. » tu secoues la tête. “Yeah, don’t worry, I won’t forget.” Tracy fait partie de cette grande vie de Jordan que tu ne connais que de récits et de photos. Elle a l’air plus trépidante, plus insouciante, plus volatile que le reste de la bande. Elle te fait penser à toi, en plus gay de ce que t’as pu avoir compris, donc tu ne sais pas trop si c’est une bonne chose. Elle bouge, elle est au quatre coins du monde, et elle est un mauvais exemple. Donc autant te dire que Jordan peut compter sur toi pour ne pas oublier l’invitée que vous avez sous votre toit. « Let’s go back upstairs. » tu hoche la tête mais tu ne bouges pas avoir de l’avoir embrassé une nouvelle (mais pas dernière) fois avec ce petit goût de i love you silencieux au bout des lèvres et de la langue.

Tu finis quand même par te détacher de lui pour aller chercher tes affaires tout en lui balançant ceux qui sont à lui quand tu les trouves. Tu tapotes le piano avec un sourire bienheureux quand tu as fini. “See you next time, Mona Lisa.” t’es bien fière de lui avoir trouvé un petit nom, à son instrument, et ça se voit alors que tu attends patiemment Jordan avant de monter, lui devant et toi derrière, tes mains se tenant aux poches arrière de son jean coz why not. Tes yeux scannent la pièce. “Elle est partie ?” ses affaires sont là mais sa silhouette a disparu. Puis tu as un éclair de panique. “Oh, j’espère qu’elle est pas… !” tu ne finis même pas ta phrase avant de te précipiter vers le couloir pour voir la porte du fond - celle de ton atelier ouverte. “Tracyyyy!” tu glisses (oui oui) jusqu’à ton espace à toi mais l’amie de Jordan n’y est pas - heureusement pour elle. Tu vérifies que ton chat n’est pas ici avant de renfermer la porte et de te pointer de nouveau dans la pièce à vivre avec un air contrarié. “Jor, elle est venue voir et elle a laissé la porte ouverte! J’aime pas que la porte soit ouverte, y’a des trucs dangereux pour Milady là-dedans!” que tu dis comme la catmama que tu es. Il y a beaucoup de choses que tu oublies de faire mais pas de fermer la porte de ton atelier, non. Ton pauvre bébé chat pour s’y faire mal de mille façons, là-dedans. “Je vais finir par y foutre une serrure.” que tu grommelles dans ta barbe. Comme ça au moins, toute intrusion sera évitée. En plus, dans le placard se tiennent aussi certains de tes carnets et tu as encore moins envie que les gens les voient. C’est ton espace privé, bordel.

“Yeah, don’t worry, I won’t forget.” Ca te fait doucement rire. Tu peux totalement sentir que le territoire de Birdie est envahi et elle ne l’oublie pas, elle. Tracy est comme ta soeur il est normal que tu ne vois pas les choses de la même façon. Elle t’offre un baiser supplémentaire et tu l’aimes vraiment de tout ton coeur c’est incroyable. La réalité c’est que tu pourrais rester un peu plus installé là mais si tu te remets tes fringues dessus. D’ailleurs elle te les file comme l’adorable créature qu’elle est. Tu as beaucoup de chance de l’avoir. “See you next time, Mona Lisa.” Et elle a beaucoup d’humour. Tu secoues la tête de manière amusée de la voir et entendre. She loved it so much. Toi aussi Jor. Oui.

Birdie reste toute contre toi même si tu ouvres la marche et tu apprécies bien bien trop tout son comportement. Tu as très envie de la garder contre toi encore et encore et encore jusqu’à la fin de cette journée et demain et le jour d’après et encore après et- oui bon je crois qu’on a compris.  “Elle est partie ?” Tu sais pas, mais c’est vrai qu’elle n’est plus sur la terrasse à première vue et que c’est très silencieux tout ça. “Oh, j’espère qu’elle est pas… !” Tu regardes ton oiseau partir en fusé vers sa pièce. “Tracyyyy! Tu tends l’oreille pour voir si elle est là ou non mais t’es en train d’aller vers la cuisine pour te servir un verre d’eau (oui un miracle je sais). Mais t’as soif donc de l’eau il parait que c’est pas mal pour s’hydrater. Le nez dans le frigo pour prendre ta bouteille d’eau fraiche et puis tu va prendre un verre propre. Celui d’un peu plus tôt qui est vide et dans l’évier (pas lavé), Tracy qui s’en est occupée certainement.

“Jor, elle est venue voir et elle a laissé la porte ouverte! J’aime pas que la porte soit ouverte, y’a des trucs dangereux pour Milady là-dedans!” Aïe. Car effectivement c’est pas la meilleure chose ça. Ca aurait pu être dangereux pour Milady. Et puis tu tombes sur le mot de Tracy qui confirme qu’elle est vraiment partie. “Je vais finir par y foutre une serrure.” Tu grimaces alors que tu bois quelques grosses gorgée de ton verre d’eau tout en te rapprochant de Birdie pour aller passer ton bras autour d’elle. « I’ll talk to her. » Car ouais c’est bien dangereux. Tu déposes un baiser sur le haut de sa tête en la serrant doucement contre toi. « Is she ok ? Where is she? Milady ? » Que tu appelles plus fort pour voir si votre baby va bien.

« I’ll talk to her. » tu l’espères. Y’a pas beaucoup de règles chez vous, surtout pas de toi en tout cas, mais tu protèges ton environnement, ta famille et ton intimité. Pas la sexuelle mais la mentale, la psychique. La batcave n’est pas un moulin et les gens le savent, non ? Ton atelier est pareil. Heureusement pour Tracy qu’il n’y avait pas Milady en train de s’y prélasser et d’y jouer avec une aiguille ou une perle ou tout autre babiole qui peut facilement entrer dans son petit gosier de façon accidentelle ou tu aurais vraiment pété un câble.

Jordan a son bras autour de toi et ses lèvres sur ton crâne, tu te dis que ça doit se voir que t’es contrariée car ça, c’est une bonne technique du joli parleur des oiseaux pour que tu te calmes. Même si franchement, t’es déjà en train de regarder où votre chat se trouve car tu t’attends au pire. « Is she ok ? Where is she? Milady ? » tu hausses les épaules tout en te détachant de ton partenaire pour aller chercher votre animal à fourrure. “J’en sais rien, elle était pas à l’atelier. Heureusement pour Tracy. Avec tout le respect que j’ai pour votre amitié, je serai capable de m’énerver si elle respecte pas la seule règle que je demande : pas d’intrusion.” et surtout, pas de porte ouverte mais ça, ce n’est pas vraiment une règle.

Puis un miaulement se fait entendre et tu tournes la tête pour voir Milady arrivée avec sa queue en l’air du couloir, comme si elle répondait à Jordan. Tu files la prendre dans tes bras et entendre ses ronronnements te tranquillisent aussitôt. “Ma précieuse d’amour à moi.” tu fourres ta tête contre elle en la serrant et en la caressant du bout du nez. Tu l’aimes tellement, elle aussi.