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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyDim 31 Juil - 19:17




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Il a pénétré mon bureau l’air agité, a déposé sous mes yeux la photo d’un gars, au teint mâtiné que je reconnais aussitôt comme le locataire d’une salle qui m’aura été réservée et que j’aurai récupéré saccagée courant du mois d’octobre. Des mois que Callum travaille pour retrouver l’identité des deux types à l’origine de ce grabuge afin qu’il répare les dégâts. Des mois alors qu’il est doué dans son job, mon pote de toujours. Il sait prendre soin de Raelyn et retrouver l’identité d’un dissident est plus que dans ses cordes. En soi, j’ai trouvé le temps long entre les faits et la découverte dont j’ignore encore tout, mais semble secouer mon vieil ami. Perplexe, j’ai affronté son angoisse avec circonspection et une pointe d’agacement lié à son silence et à la panique dans ses deux billes arrondies qui lui sortent des orbites. « C’est quoi cette tête ? Je le connais, ce gars-là. Il a un bateau sur la Marina. Il balade les touristes, c’est son job.» ai-je lancé au garde-du-corps de ma dulcinée, surpris par son attitude et sa réponse. Cet Anwar, ce n’est pas qu’un amuseur de touristes, c’est un flic. Un flic, dans mon casino, alors que leur métier leur interdit les accès. Un flic alors que les murs de l’Octopus renferme des activités illicites digne du grand banditisme. Dans ma poitrine, mon cœur s’agite. Il bat la mesure d’une marche turque. Mon délire paranoïde, conséquence de ma rechute alcoolique sur laquelle je ferme les yeux – je refuse de l’admettre – s’éveille doucement. Etait-il là pour une enquête des stups ? Non ! Rae et moi aurions été mis au courant par notre contact. Qui plus est la réservation a été prise anonymement, ce qui signifie qu’il n’a pas d’intérêt à ce que ses collègues soient informés de l’activité qu’il a menée avec son acolyte. A priori, je peux souffler. Je m’autorise même à respirer librement et à railler Callum pour son manque de sérénité. Quelle erreur ! Alors que mon excessivité s’endormait au son de la berceuse chantée par la rationalité, elle se relève d’un bond, si brusquement qu’un instant durant, de battre mon cœur s’est arrêté. Il a suffi d’un nom : « Marshall » et d’une phrase : «Il bossait avec Liv. On lui prête aussi des relations étroites avec Mitchell fut un temps.» La seconde suivant cette révélation, je me suis béni d’avoir demandé à Raelyn de déménager son stock quoiqu’elle n’ait eu d’autres choix que déplacer des moyens matériels et pécuniaires non négligeables pour me rassurer. Celle survenant à la suite m’a sonné. Je suis assommé tel un boxeur sur un ring qui ne combat pas dans la bonne catégorie. J’aurais juré que vider les caves de l’Octopus était une précaution inutile, qu’elle relevait de la prudence tant j’ai à cœur de prendre soin de mon épouse, de mon bébé, de leur confort et de leur tranquillité d’esprit. Aujourd’hui, je me demande si ce n’était pas un coup de génie, un qui coûtera cher à mon ego et qui déplaira certainement à Raelyn. Nul besoin d’être medium pour deviner que je vais entendre parler du pays à propos de mon amie d’antan. Dois-je lui en parler de suite, d’ailleurs ? Je n’en ai pas envie. Je ne suis pas un amateur de dispute, moins encore lorsque je ne suis pas tout à fait droit dans mes bottes en matière de promesse : je bois en cachette – comme s’il était possible de la duper -  et je me couche souvent pour m’endormir comme une masse d’avoir trop picolé. Je ne les apprécie pas non plus quand je présume que l’un des angles d’attaque pourrait être : « Je t’avais bien dit qu’il fallait s’en méfier. » Je m’en vexerais, je le sais. Je le vivrais comme une insulte à mon intelligence et, pas tant parce qu’il s’agirait de l’intention de ma complice, mais parce que la remarque ferait écho à mon propre jugement au terme de la dispute entre mon amie et moi, ce conflit qui a détruit notre amitié sur le long terme et ad vitam aeternam. Dans ces conditions, que faire ? Que dire ? J’ai renvoyé Callum après qu’il m’ait confirmé que cet homme n’a plus mis les pieds chez moi depuis les faits. Irrationnel, j’ai piétiné le sol du bureau comme un lion sauvage écroué dans une cage trop étroite. Je n’envisage de ce qu’une catastrophe va nous tomber sur le coin du râble sans réaliser que rien n’indique que Marshall a pour but de nous attirer des emmerdes. L’homme dont je contemple le portrait tremblant entre mes mains moites, celui dont il se tâche d’une goutte de sueur qui a perlé sur mon front, il est aux abonnés absents depuis plus de six mois. Ma rupture amicale avec Olivia est bien plus récente. Les chances pour qu’il existe un lien sont minimes, voire inexistantes et, malgré tôt, j’ai peur jusqu’à la panique. Je suis effrayé, non d’avoir à me battre avec Raelyn, pas plus à cause de quelconques doutes sur ce que j’ai transformé mon établissement en forteresse. Je suis tétanisé parce que je bois de nouveau quotidiennement, que je n’ai pas encore avalé une goutte aujourd’hui et que le manque de whisky ou de bière me souffle à l’oreille des ignominies. Tu vas tout perdre, Amos. Une fois de plus, tu n’as pas su protéger ta famille. Tu n’as jamais su faire les bons choix de toute façon., me chuchote de vieux démons empruntant les voix des mes parents, de mon ex-femme ou de mes frères. Par réflexe, je me suis rassis derrière le bureau, j’ai pris ma tête entre mes mains et j’ai lutté. J’ai combattu mon envie de boire, convaincu que c’est l’unique solution pour que je pense à nouveau avec cohérence. Je me suis aidé en rappelant Callum afin qu’il ramène Raelyn au loft sur-le-champs et qu’il vérifie par deux fois que le système de sécurité – inviolable – du Club est bien verrouillé. En raccrochant, j’ai tiré le douloureux constat que je ne me sentais pas mieux. Que du contraire, le besoin de me retourner l’esprit est de plus en plus oppressant. Il gonfle en moi comme un ballon de baudruche rempli à l’hélium. Il s’amplifie à chaque tiqueté de l’horloge et a atteint son paroxysme quand la porte du bureau s’est ouverte en grand et s’est claquée avec fracas derrière le corps gracile de ma partenaire. Les mains sur les hanches, elle me dévisage et je sais ce qui la rend furieuse : mes ordres. Elle déteste que je lui en donne : ce n’est pas l’essence de notre relation. Elle hait que je décide pour elle sans la consulter au préalable : ce n’est pas la substance de notre amour. Elle abhorre ces actes condamnables au même titre que moi, si bien que je me suis accordé voix au chapitre avant qu’elle n’ouvre la bouche. Je me suis exprimé avec une maladresse qu’un témoin extérieur aurait qualifié de mépris. J’ai dit : «ça te tuerait, juste pour une fois, une fois seulement…» J’ai levé mon corps de ma chaise et mon index pour illustrer mon propos inconvenant. «De faire ce que je te demande, sans poser de questions, parce qu’il y a un moment pour chaque chose et que là, c’est pas celui pour les interrogatoires made Gestapo ? C’est vraiment trop te demander ?»



Dernière édition par Amos Taylor le Ven 9 Sep - 13:50, édité 1 fois
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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

Alors que mes talons claquent contre le sol du Casino, je fulmine. Je fulmine puisque, il y a quelques minutes, Callum a débarqué dans les sous-sol de l’Octopus - ceux réservés aux affaires illicites du Club - en me disant qu’il avait pour ordre de me ramener au loft. Il avait l’air gêné mon garde du corps et, pour cause, je ne reçois d’ordre de personne et même s’il n’occupe ce poste que depuis quelques mois, même lui le sait. Il a semblé appréhender ma réaction lorsqu’il m’a confié qu’Amos était à l’origine de cette requête et il n’a pas semblé surpris outre mesure que je refuse de le suivre sans même prendre la peine d’y réflechir à deux fois.

Amos sait que je vis mal toute tentative de sa part - ou de la part de quiconque, pour ce que ça vaut - de me dicter ma conduite. Cela a été source de discorde à nos débuts puisque sans être le dernier des machistes, mon époux appartient à la vieille école. Il a été élevé selon des moeurs qui me semblent à moi archaïque et sans chercher à me contrôler, il m’a autrefois donné l’impression qu’il estimait qu’il était en droit de parfois décider à ma place. Et j’ai beau l’aimer de tout mon coeur, m’être donnée à lui sans retenue, j’ai beau être la mère de sa fille et lui avoir dit oui, rien ne changera le fait que respire l’indépendance. Si je fais des compromis au nom de notre famille, si j’apprends à respecter son point de vue et à me mettre à sa place, jamais je n’obéirai comme un bon soldat.

Et il le sait. Il le sait pertinnement et cela me mets plus hors de moi que je ne l’ai été depuis des semaines. Je me moque que les circonstances soient particulières : il n’avait besoin que de traverser l’établissement pour venir les partager avec moi afin que nous prenions une décision. Alors, j’ai congédié Callum sans la moindre délicatesse et il n’a pas essayé de m’en dissuader. J’ai arrêté ce que j’étais en train de faire en un battement de cil puisque j’estime que, face à ce genre d’affront, il convient de mettre les pendules à l’heure sur le champ. J’ai traversé les sous-sols, puis les bureaux à l’étage sans me soucier que ma contrariété et ma fureur se lisent toutes deux sur mon visage. Je n’ai pas pris la peine de frapper au bureau - il s’agit du mien autant que de celui de mon complice - mais j’ai au contraire ouvert la porte sans une once de retenue. Elle a d’ailleurs claqué en percutant le mur mais je n’en ai que faire : mes yeux cherchent déjà celui qui provoque l’état dans lequel je suis et je le trouve, assis derrière son bureau.

Si j’écoutais ma colère, je le comparerais à un pacha, un roi sur son trône qui distribue les ordres à ses sujets. Sur l’instant, je me moque que ce ne soit pas son genre et qu’il ait fait beaucoup d’efforts, je m’en moque encore plus lorsqu’il ne me laisse même pas prendre la parole la première. « Ça te tuerait, juste pour une fois, une fois seulement… » Nos regards se croisent et s’affrontent. N’empire pas la situation, Amos. « De faire ce que je te demande, sans poser de questions, parce qu’il y a un moment pour chaque chose et que là, c’est pas celui pour les interrogatoires made in Gestapo ? C’est vraiment trop te demander ? » Si mon regard était noir jusque là, ce n’est rien en comparaison de ce qu’il devient à présent. Si mes yeux pouvaient tuer, il serait étendu raide mort sur le sol et, pourtant, je puise dans mes réserves de patience pour refermer la porte derrière moi : personne n’a à nous entendre nous quereller. « Tu as dix secondes pour retrouver tes esprits. » Dix secondes pour réaliser que rien ne l’autorise à me parler sur ce ton en me pointant du doigt, comble de l’insulte. Dix pour me dire que j’ai mal compris, que Callum a mal compris ou qu’il a eu un excès de folie et qu’il s’en veut déjà. « Je ne reçois pas d’ordre. » Ma voix claque, témoin de ma fureur. A mon tour de m’avancer, de le toiser même si je dois lever la tête pour ce faire. « Aucun. Je ne suis pas un sujet auquel tu peux envoyer des consignes en passant par Callum. » Qui travaille pour moi autant qu’il travaille pour lui. L’inverse serait insultant, puisque ce serait comparable à m’avoir désigné une baby-sitter. « Je suis ta partenaire. S’il y a un problème tu viens me trouver, tu me l’exposes et on y réfléchit ensemble. Tu ne me donnes pas d’ordre. Jamais. » Rarement, depuis que nous avons retrouvé notre équilibre, je n’ai été autant en colère contre lui. Dans son malheur, il a un peu de chance : Micah est en sécurité chez son frère, sans quoi, la panique se serait invitée dans la danse et le tout aurait certainement donné un cocktail explosif.






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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyDim 31 Juil - 23:22




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Je me répète des « chut » dans leur version vulgaire comme un péan. Je m’adresse au rire de crécelle de Sarah qui s’amuse de mes échecs. Je ferme aussi les yeux dans l’espoir qu’il ne danse plus autour de moi mes détracteurs d’hier, les figures menaçantes pour mon bonheur d’aujourd’hui. Sauf que c’est inutile. Ses fantômes ne sont pas là, dans le bureau, en train de me tourner autour en se tenant par la main. Il n’y pas d’Aaron dans une forme tangible – ou presque – pour me murmurer que je ne suis pas à la hauteur de celle qu’il a laissée derrière lui. Il n’y a pas de Lou plus vraie que nature qui se promènerait comme un papesse dans les couloirs administratifs du casino avec son molosse se traînant à ses pieds. Toutes ces images n’existent que dans ma tête. La preuve en est, mes paupières sont closes et je les vois toujours. Je peux respirer leur odeur nauséabonde qui se confond avec celle du Whisky. Ils tiennent tous une bouteille ouverte à la main, une bouteille qu’ils me tendent avec malice. Alors, j’affronte de nouveau le décor du casino en espérant qu’ils disparaissent. Je m’efforce de m’accrocher à la réalité en serrant de mes poings les accoudoirs de la chaise sur laquelle je suis assis jusqu’à ce que mes phalanges blanchissent. Rien n’y fait. J’ai peur. J’ai chaud. J’ai froid. Des sueurs froides font remonter des frissons le long de mon échine. Je lance une œillade éperdue vers l’immense fenêtre qui surplombe la plèbe du casino. Ma pupille croque le bar et je songe descendre quatre à quatre les escaliers pour que cesse ce supplice, ce délire qu’un être cohérent – sur l’heure, je ne le suis pas – décrirait comme paranoïde. Je me figure me levant, titubant dans l’escalier, tanguant vers le zinc, hélant un serveur et réclamant de quoi me détendre. Sauf que je demeure immobile, les yeux rivés sur la silhouette massive d’un blond  qui m’aurait tout l’air d’un inconnu si je ne nageais pas entre les eaux troubles mon aliénation – la boisson – et celles plus claires de mes bonnes intentions – protéger les miens. Or, j’y barbotte bel et bien dans le bain de mes excessivités et du manque. Je m’y noierai sous peu puisque je suis habité par une certitude : ce gars, c’est Mitchell. Ce type est mon ennemi juré et, toujours raillés par mes spectateurs chimériques, ils sont rejoints par Sofia qui pleure tout son saoul. Sur quoi sanglote-t-elle à gros bouillon ? Ma vérité – Mitch est l’ordure qui l’a indirectement tuée – ou sur la sienne – elle a opéré des choix et les a assumés ? Mes mains tremblent désormais et, tandis que Raelyn débaroule dans le bureau, je ne suis en réalité que l’ombre de moi-même. Je ne suis pas un homme, mais un enfant et, comme eux, je me distingue par le caprice, parce qu’il vaut mieux que ces émotions oppressantes et réductrices, ces émotions dont j’ai déjà honte, quoique je l’ignore encore. Ce dont je me doute, en revanche, c’est que je ne suis pas dans mon état normal, si bien que je me vexe comme un pou dès que ma dulcinée exprime son désaccord avec mon comportement. «Retrouver mes esprits ?» me suis-je horrifié sans redescendre d’un étage et l’index toujours levé en direction de Rae. « ça veut dire quoi ça ? Que je suis fou ? Que je délire ? » Précisément. Néanmoins, nul autre que moi ne pourrait le supposer si, le cas échéant, j’en étais capable. Peu de chance que ce sous-entendu se dérobe derrière l’avertissement sifflé. «Et quoi ? Il se passera quoi au bout de tes putain de dix secondes ? » De cet ordre qu’elle s’autorise elle-aussi. Sont-ce les règles du jeu ? Un donné pour un rendu ? «Un, deux, trois…»ai-je répondu tel un berger mauvais à la bergère excédée, car elle l’était en arrivant et mon attitude démultilpliera certainement le phénomène. Mais, en quoi pourrais-je m’en inquiéter ? N’y-a-t-il pas plus grave que cette dispute ? Le danger qui erre parmi les tables, ce gars que j’ai perdu des yeux, n’est-ce pas là l’incarnation du danger ? «Tu ne veux pas d’ordre ? Très bien ! Est-ce que sa majesté la Reine pourrait faire l’honneur à son FOU»… j’ai insisté sur le nom commun qu’elle n’a pas prononcé, mais dont j’ai réussi à me convaincre qu’elle l’avait pensé trop fort. «de partenaire… de rentrer chez nous sans poser de questions pour le moment ? »A priori, j’ai aggravé la situation et, là encore, en d’autres temps, je l’aurais deviné. Sur l’heure, je ne comprends pas ce qui me vaut une telle tempête d’autorité. Conclusion ? Je suis gagné par une colère monstrueuse, par sa faute puisque la sienne est contagieuse et j’ai avancé vers elle d’un pas décidé. «Tu veux savoir ce qui se passe ? Tu veux vraiment qu’on en parle comme si on avait le temps de discuter ? Ok.» J’ai saisi Raelyn et je l’ai guidée vers l’immense baie vitrée sous laquelle le théâtre de ma bêtise, de ma démence ne joue nulle part que dans ma tête. «TU le vois le type-là ? Tu ne le reconnais pas ? Comment tu ne peux dire que tu ne le reconnais pas ? » Elle n’a pipé et je n’interprète pas non plus ses silences. Je reçois les informations que fabrique mon cerveau sans me soucier de les traiter comme un paysan trie le bon grain de l’ivraie. «Ce n’était pas un ordre. C’était de la prudence. Juste de la prudence.»ai-je ponctué au terme d’un long silence contemplatif, desserrant ma prise brusque, mais non brutal, autour de l’avant-bras de mon épouse. Mes bras sont retombés le long de mon corps et, pour la première fois depuis la visite de Callum, je perçois dans ma poitrine la vitesse anormale à laquelle mon cœur bat. Mes démons sont partis. Ils n’ont laissé derrière eux que leur bouteille et, las, à des kilomètres de Raelyn, j’ai conclu d’un : «Enfin, je crois. Je n’ai pas envie d’un verre. Il m’en faut un…»Autant d’idées partagées de façon décousue puisque le tricot habituellement précis de mes raisonnements s’effilochent dangereusement.

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SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

Notre dernière violente altercation commence à remonter – je crois ne pas me souvenir de la fois où j’étais tant en colère contre lui – mais je sais que, aujourd’hui, l’orange gronde. A-t-il oublié qui je suis ? Quel genre de femme je suis ? Ne se souvient-il pas qu’il n’y a rien qui me fait plus sortir de mes gonds que lorsque quiconque – même lui – essaye de me dicter ma conduite comme si j’étais un enfant ou un être inférieur ? S’il l’avait oublié, mon regard le lui rappellera certainement. Mes yeux lancent des éclairs et, sur l’instant, je jurerais que j’aimerais le voir étendu par terre. Je l’aime de tout mon cœur, plus que tout au monde, je tente de m’en rappeler alors que je me souviens encore de chaque inflexion de voix de Callum lorsqu’il m’a indiqué qu’Amos demandait que je suis reconduite à la maison. « Retrouver mes esprits ? » Je lui ai laissé la chance de se rendre compte de sa bêtise. Je lui ai laissé la chance de tomber à mes pieds pour me dire qu’il avait perdu les pédales mais qu’il le regrettait déjà. Pourtant, si j’en crois le ton de sa voix, ce n’est pas la direction que prend la conversation et le conflit devient presque inévitable, puisqu’il me pointe toujours du doigt. J’ai envie de le lui arracher. « Ça veut dire quoi ça ? Que je suis fou ? Que je délire ?  » - « Ça veut dire exactement ce que tu veux. Ça veut surtout dire que tu dépasses les limites. » Mes limites, et celle que je fixe à notre relation. Notre amour n’en a pas. En revanche, je ne serai jamais de ces femmes qui cessent d’exister, de penser ou d’avoir un libre arbitre parce qu’elles se sont données à un homme. « Et quoi ? Il se passera quoi au bout de tes putains de dix secondes ? » Oh, il n’a pas envie de le savoir. Je sens mon sang pulser contre mes tempes, ma gorge se resserrer et mes poumons me brûlent. Lorsqu’il pousse la provocation jusqu’à entamer un compte à rebours d’un ton railleur, je fais quelques pas dans sa direction pour qu’il le fasse au moins en plantant son regard dans le mien. Qu’il m’insulte en me regardant droit dans les yeux. « Tu ne veux pas d’ordre ? Très bien ! Est-ce que sa majesté la Reine pourrait faire l’honneur à son fou de partenaire… De rentrer chez nous sans poser de questions pour le moment ? » Je suis assez proche de lui pour pouvoir le toucher et je ne m’en prive pas. Mon premier soufflet n’est qu’un geste brusque et vif de la main droite pour faire disparaître l’index qui pointe dans ma direction, mais de mon autre main – la plus forte, malheureusement pour lui – je lui assène une gifle puissante et sonore. Dieu m’en sois témoin : il gardera la marque de mes cinq doigts. J’en entendrai parler et, j’espère qu’à ce moment là, il ne trouvera rien à redire lorsque je répondrai qu’il l’avait parfaitement mérité.

Nos regards s’affrontent à présent. L’acier du sien dans toutes les nuances de mes iris, et un silence de quelques secondes s’installe, avant que je ne me répète. « Tu ne me donnes pas d’ordre. Tu ne me tournes pas en ridicule. Je ne suis pas ta marionnette. » Même s’il agit au nom de ma protection ou je ne sais quoi d’autre, cela ne change rien à ça. Lorsque je m’exprime, c’est moi qui, à mon tour, le pointe du doigt. J’ai au moins la présence d’esprit de laisser retomber mon bras le long de mon corps une fois que je considère avoir fait passer mon message.

« Tu veux savoir ce qui se passe ? Tu veux vraiment qu’on en parle comme si on avait le temps de discuter ? Ok. » Ses doigts se referment autour de mon bras et il me traîne littéralement là où il veut que je sois. C’en est assez. En trois ans, il n’a usé de son ascendant physique sur moi qu’à de rares occasions et les choses ne se sont jamais bien terminées. « Tu le vois le type-là ? Tu ne le reconnais pas ? Comment tu ne peux dire que tu ne le reconnais pas ? » De marionnette, je deviens à ses yeux poupée de chiffon et mon ire monte encore d’un cran. Je lui arracherai les yeux avec mes ongles si je le pouvais. Je me débattrai jusqu’à lui dessiner sur les lèvres un sourire permanent. Avant même de regarder l’homme qu’il désigne en bas dans la salle de jeux, je me dégage violemment et je m’éloigne de lui. Ce n’est qu’après avoir retrouvé ma liberté de mouvement que je daigne observer celui qu’il pointe du doigt et qui est à l’évidence un parfait inconnu. Je ne décèle même pas la moindre ressemblance entre l’objet évident de son trouble et qui que ce soit de notre entourage. Je le détaille pourtant longuement, avant de froncer les sourcils, et de reporter mon regard sur Amos. « Ce n’était pas un ordre. C’était de la prudence. Juste de la prudence. » Je comprends que quelque chose cloche alors que j’étais sur le point de lui ordonner de ne plus jamais me toucher comme il vient de le faire. Je n’ai pas peur de devenir victime d’abus : je ne le deviendrai jamais puisqu’il me perdrait à l’instant même où il porterait le premier coup. En revanche, j’ai évolué dans des milieux masculins toute ma vie et je connais Amos : avec les hommes comme lui, il convient parfois de mordre pour se faire respecter, de grogner afin qu’ils ne vous avalent pas toute entière.

Je comprends alors qu’il n’est pas fou, mais bel et bien en plein délire, au sens clinique du terme. J’observe ses yeux – ils lui donnent l’air réellement dérangé – son front moite et ses mains qui tremblent. Je me demande s’il a bu quelque chose, ou si cette crise de paranoïa – c’est ce à quoi j’ai l’impression d’être confrontée – est au contraire le résultat du manque. Il me livre la réponse presque sur un plateau. « Enfin, je crois. Je n’ai pas envie d’un verre. Il m’en faut un… » D’un coup, j’ai l’impression de me trouver face à un enfant et mon cœur se serre. La colère est toujours présente, mais il convient de traiter en premier la peine que provoque sa détresse, puisque l’amour que je ressens pour lui l’emporte lorsqu’il est dans ce genre d’état. Avec fermeté, mais plus la moindre trace de brutalité, je m’approche de lui pour poser une main sur son front. « Tu es brûlant. » Il me semble fiévreux dès lors que ma main entre en contact avec sa peau. « Depuis combien de temps t’es enfermé là-dedans ? » Depuis combien de temps arpente-t-il le bureau, en proie à des démons qui s’appellent psychose, délire et obsession ? « Non, je ne le reconnais pas. » J’attrape ses doigts entre les miens, et son menton de mon autre main pour qu’il me regarde moi plutôt que de continuer de jeter des regards à présent presque apeurés à la salle. « Parce que c’est personne. Un client comme un autre. Je sais pas qui tu vois, mais c’est pas ce type. » Lui, ce n’est qu’un adepte de nos tables venu perdre quelques dizaines voire centaines de dollars. Si je lâche son menton, c’est uniquement pour passer une main dans sa nuque et l’attirer contre moi, pour qu’il puisse se blottir au creux de mon épaule alors que je caresse ses cheveux. « On rentre. » Pas moi parce qu’il l’a décidé. Nous, parce qu’il a visiblement besoin d’aide et sans délai.





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyMar 2 Aoû - 17:30




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Je reconnais le décor du bureau. Je suis alerte à la présence de Raelyn, mais je ne distingue pas l’ire cachée au fond de sa voix timbrée. Elle se mélange à celle de ses ennemis invisibles que je perçois comme tangible et, vraisemblablement, ils crient plus fort qu’elle. Ils crient ou ils chantent, je ne saurais dire. Pour ce que j’en sais, je me sens surtout vexé d’être moqué, apeuré d’être inquiété par certains visages qui, s’ils mettaient la main sur Micah, l’écraserait volontiers comme un insecte. La gorge me brûle d’avoir soif d’alcool au point d’en trembler comme si j’avais froid. Ai-je froid ? Là encore, je crois. Je ne sais pas. Je ressens trop. Je ressens jusqu’à en oublier la seule réalité qui devrait prévaloir : exiger de Rae qu’elle rentre était insultant. Ne pas l’écouter l’est tout autant. La provoquer est une attitude stupide et, dans les faits, la démence ayant grignoté les morceaux rationnels de mon cerveau - sur l’heure, il n’en reste que des miettes - je ne m’en enorgueillis ni ne m’en horrifie. Je réagis à des instincts biaisés par le manque d’alcool. Je me fourvoie à cause de certitudes fabriquées par mon esprit vérolé par mon déni. Cette crise, j’aurais pu l’anticiper. Aurais-je accepté que je replongeais - à considérer que mes quelques mois d'abstinence ait de l’importance - que j’aurais pu réagir. J’aurais pu en parler avec ma complice avec l’aisance des gens qui s’aiment, celle par laquelle je m’étonne encore quand il est question de nos sentiments, des progrès de Micah ou de sa sécurité. Il aura pourtant fallu que je demeure aveugle à la complainte de mes maux pour n’entendre que les beuglantes de mon élan psychotique. Elles me font plus transpirer que la réaction prévisible de ma dulcinée. Elle repousse mon index et me gifle avec une telle force que mon oreille bourdonne : je ne le remarque pas. Je n’opère aucun mouvement de la main en direction de ma joue secouée par la violence de cette baffle. Je ne m’offusque pas, ne m’énerve pas. Je n’essaie ni de me défendre d’accusations à la hauteur de ma mauvaise foi - qu’est-ce qui te prend, tu es folle ? -  ni de hurler que, vraisemblablement, Raelyn surréagit et que ce n’est pas la première fois que son châtiment n’est pas à la hauteur de la faute commise. Je ne m’efforce pas non plus de renverser la vapeur en arguant que si elle ne veut pas recevoir d’ordre de ma part, peut-être qu’il serait bon de se souvenir qu’un enfant de cinq ans n’aurait à subir un tel accès de violence. J’aurais ajouté que, le cas échéant, j’ai le droit de répondre : je ne suis pas un gosse qui ne détient que le droit de se taire face aux états d’âme des adultes. J’en suis un, moi aussi. Sauf qu’il est loin. Il a cédé sa place au petit garçon jusque là tapi dans l’ombre de ses effrayantes obsessions. Le bambin ne se frotte pas la joue. Il est indifférent au monde réel : il n’a pas recouvré son bon sens. Au lieu de ça, il rassemble son courage pour saisir sa dulcinée par le bras. Il ne constate pas qu’elle se débat tant la colère l’anime ou qu’elle recule de quelques pas. Il n’a, dans le collimateur, que ce type qui n’est ni blond ni grand, qui n’a l’apparence que d’un inconnu, mais que la folie transforme et transfigure. Dans la tête du gosse que je suis l’instant, il se retourne vers moi comme dans un mauvais film d’horreur, m’adresse un sourire narquois dévoilant des mâchoires sur lesquelles sont rangées trop de dents pour un être humain et il rit. Il rit comme un diable à ressort sorti d’une boîte à malice. «Tu le vois, pas vrai ? » ai-je insisté en dévisageant ma complice. Que souhaiter ? Que Mitchell traîne sa carcasse en contrebas, ce qui signifierait que je ne suis pas fou ou qu’il n’y ait personne, pas le moindre danger à l’horizon, ce serait somme toute rassurant pour le père et l’époux lorsqu’il reparaîtra ? Oscillant entre les seules options dont dispose mon épouse, je suis désormais suspendu à ses lèvres. Mon coeur semble s’être arrêté tel une horloge à coucou qu’il faut remonter. J’ai besoin de l’être grâce à de l’alcool. Ce n’est pas une supposition, mais une évidence. La douleur des doigts de Raelyn sur mon front n’a eu sur moi que très peu d’effet et c’est anormal. Assez pour que je me reconnecte, quelques secondes à peine et répliqué, l’air alerté : «Je ne suis pas brûlant. Je suis mort de froid… Je…» L’adulte refait surface un court moment. Il est plus court qu’une fulgurance et assez long pour que je prenne conscience de mon état. «Je ne sais pas. Je ne sais même pas ce que je fous là… Je…» Je me fais peur. Mon regard hagard jette des œillades circulaires tout aux alentours de la pièce Je perds des yeux mon ennemi supposé et je panique de nouveau. «Il est où ? » ai-je ensuite supplié alors que Raelyn cherche à me sauver de moi-même. Elle veut détourner mes pupilles écarquillées de l’immense vitre, de la foule que je scrute et c’est à mon tour de me débattre. Je veux continuer à voir. Je ne peux me permettre de le perdre des yeux : qu’adviendrait-il si je descendais ma garde ? Me volera-t-il tout ce qui compte pour moi ? Me privera-t-il de ma famille comme il l’a déjà fait ? Sofia - ou le souvenir que j’en garde - hoche doucement de la tête depuis la porte du bureau. Je l’aperçois par-dessus l’épaule d’une Raelyn redevenue plus tendre, plus douce, plus lucide que jamais sur ce qui se joue dans le bureau, plus que je ne le suis moi-même : elle propose de rentrer. « Pas maintenant. Je dois descendre voir. J’ai besoin que tu restes ici en sécurité pendant que je vais m’assurer que tout va bien. Après, on rentrera.» Elle m’a attiré vers elle d’une pression de sa paume dans ma nuque, mais je n’ai pas consenti à enfouir mon visage dans son cou pour la humer et m’enivrer de ce parfum capiteux qui me ramène, toujours, même lorsque j’ai gravité autour du portail de la mort elle-même. «Après, je te promets, on rentrera avec Micah…» En garde chez mon frère, mais j’ai oublié. «Où elle est ?» Ma respiration se saccade à présent. Plus tard, je croirai avoir simplement perdu les pédales. En réalité, j’ai plongé dans l’eau croupie et poisseuse stockée dans l’immense puits à taille d’homme de la démence à pieds joints et, surpris par la profondeur, j’y ai trempé jusqu’au cou pendant des heures, m’empoisonnant à chaque tasse que j’avale. Mes prises d’air, ce sont les affirmations de Rae et la détermination dans sa voix : l’étranger n’est pas un danger, notre bébé est en sécurité, il faut rentrer, tous les deux, maintenant. Est-ce que c’est la fuite qu’elle me suggère ? La transpiration me coule sur les tempes le long du front. Je m’étais reculé alors que Raelyn m’a ouvert les bras pour m’y réfugier. Plus maintenant cependant. J’avance d’un pas vers elle. Je penche ma tête et plisse les yeux pour déchiffrer ce qui se dissimulerait dans les siens. J’y vois de la peine, des restes de rage et je me demande sérieusement si j’en suis à l’origine. «Tu es en colère après moi ? C’est parce que j’ai laissé Mitchell entrer dans le casino ? » Mon coeur bat dans ma gorge et récupérant les deux mains de ma complice, j’ajoute aussi penaud que le raté que j’ai pensé être, que l’on m’a accusé d’être : «Je vais revoir tout le dispositif avec Callum. Je vais virer tous les videurs. Je vais tout reprendre. Je te promets, ça n’arrivera plus. J’y travaillerai jour et nuit s’il le faut…» Comme avant, une bouteille d’alcool posée à mes côtés sur le bureau parce que je réfléchissais mieux, avant. J’étais plus prudent, d’andan. J’étais plus cohérent et, par conséquent, digne d’être aimé.  

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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

Je déteste lorsqu’Amos me mets si hors de moi que j’en viens à le frapper. Personne ne m’a jamais enseigné que la violence n’est pas une solution, je me suis au contraire construite en partie au Club, dans un univers où je ne suis entourée que de ça. Pour autant, je suis généralement capable de garder mon calme. Je possède des nerfs d’acier, mais parfois Amos est capable de me mettre hors de moi comme personne d’autre ne sait le faire. Il me connaît assez pour appuyer sur les bon boutons et, pétri de mauvaise foi, il a récolté plus d’une gifle depuis que nous nous sommes rencontrés. J’aime penser qu’elles sont rares et toutes justifiées. J’aime croire que je ne lève la main sur lui que dans des situations extrêmes où il le mérite, mais la vérité c’est que je n’aime pas perdre le contrôle de moi-même. J’aime encore moins l’idée que ma colère et son attitude détestable - il l’a été, ce n’est pas à remettre en cause - me fasse passer à côté d’une information capitale : mon conjoint n’est pas dans son état normal. Je le réalise lorsqu’il me traîne brusquement jusqu’à la vitre teintée pour me faire observer une chimère visible que de lui. Je le dévisage, je réalise qu’il est plus rouge qu’il ne l’a jamais été, qu’il a le souffle court et des yeux de fous, et je comprends qu’il traverse une sorte de phase de délire. Immédiatement, je me métamorphose et je deviens douce, préoccupée et presque maternelle. Je m’inquiète puisque je ne sais pas à quoi j’ai à faire, s’il est sous l’emprise de quelque chose ou si la paranoïa est en train de lui faire perdre les pédales. Il est brûlant de fièvre et je me demande même comment il tient encore debout. « Je ne suis pas brûlant. Je suis mort de froid… Je… Je ne sais pas. Je ne sais même pas ce que je fous là… Je… » A présent, il jette des regards apeurés autour de lui. L’air hagard, perdu, il repose ses yeux sur moi et mon cœur se brise. Ce n’est plus mon époux, le père de ma fille que j’ai face à moi, mais un petit garçon terrorisé par quelque chose qu’il imagine. « Il est où ? » Je place mes deux mains sur ses joues pour le forcer, non sans douceur, à ne regarder que moi. « Il n’y a personne Amos. Que des clients. Pas de danger. » Je ne peux que supposer l’identité de la personne qu’il voit, mais la liste des coupables potentiels n’est pas bien longue. Le sevrage est-il l’unique coupable de cette phase de délire ou nourrit-il des démons bien plus puissants que ceux que je pensais ? Se réveille-t-il encore la nuit, hanté par les visages de Sofia, Mitchell et Steven sans que je l’ai remarqué ? Le deuil n’est pas une ligne droite. « Laisse-moi te ramener chez nous. » A la maison, là où nous serons en sécurité et à l’abri des regards. Là où je pourrai prendre le souci à bras le corps sans avoir à craindre que sa fierté ne le terrasse, si d’aventure quelqu’un devait l’apercevoir dans cet état.

« Pas maintenant. Je dois descendre voir. J’ai besoin que tu restes ici en sécurité pendant que je vais m’assurer que tout va bien. Après, on rentrera. » Plutôt que de lui répondre - à quoi bon, il n’est pas vraiment avec moi en cet instant - je l’attire contre moi pour qu’il puisse nicher son visage contre mon épaule. Je serre mes bras autour de son corps, et note la tension dans ses muscles. Il me semble prêt à imploser. « Après, je te promets, on rentrera avec Micah… » Micah, notre bébé pour laquelle il s’inquiète à peine avoir prononcé son prénom. La terreur traverse son regard et je le sens se détacher de moi, impuissante. « Où elle est ? » - « Chez ton frère. Chez Chad, tu te souviens ? Elle est en sécurité. On peut l’appeler dans la voiture pour s’assurer que tout va bien. » Dans la voiture puisque j’y suis toujours déterminée : nous rentrons. Il transpire à grosses gouttes mais je m’en moque, je garde mes mains posées de part et d’autre de son visage et, insensible à la sueur qui coule le long de ses tempes, j’embrasse son front, sa nuque et la commissure de ses lèvres. Lui, il me dévisage à présent avec crainte. « Tu es en colère après moi ? C’est parce que j’ai laissé Mitchell entrer dans le casino ? » Je secoue la tête mais, de nouveau happé par la frénésie, il ne me laisse guère le temps de le rassurer. « Je vais revoir tout le dispositif avec Callum. Je vais virer tous les videurs. Je vais tout reprendre. Je te promets, ça n’arrivera plus. J’y travaillerai jour et nuit s’il le faut… » Plus fermement, mais toujours avec douceur, je ramène à nouveau son regard dans le mien. « Pose tes bras sur ma taille, tu veux ? » Je cherche à capter son attention, à réussir le tour de force de l’aider à se concentrer et se calmer. « Mitchell n’est pas là. Je l’aurais reconnu, comme chaque employé du casino. » Tout le monde ici sait qu’il faut signaler immédiatement une potentielle apparition de l’américain : il fait partie sur la liste rouge et nous sommes entourés d’employés compétents. « Et tu ne vas virer personne, parce que je ne suis pas en colère contre toi. » Pas pour ça en tout cas, mais il convient de parler de chaque chose en son temps et, là, celui d’adresser ses ordres et son comportement avec moi n’est pas venu. Pas alors qu’il ne possède plus beaucoup de lucidité. « Mitchell n’est pas là. Tout va bien. » A nouveau, je l’attire contre moi et lui chuchote des chuttt comme ceux que je murmure à l’oreille de mon bébé pour la calmer, lorsqu’elle pleure sans interruption. Je caresse ses cheveux, j’embrasse à nouveau ses tempes et son front et, lorsque je le sens un peu moins raide, un peu moins affolé, je me détache doucement. « Je vais appeler Callum maintenant, pour qu’il nous ramène. Laisse-moi te ramener, s’il te plait. » Je l’implore presque de me laisser l’aider. Je réfléchis : hors de question qu’Amos conduise et nous savons tous les deux qu’il est impensable que je prenne le volant. Alors, je décide d’appeler mon garde du corps et l’ami de mon époux qui, fidèle à son habituelle discrétion, ne pose pas de question. Il ne prononce pas la moindre phrase, ni lorsque je m’installe à l’arrière de l’habitacle avec mon amant, ni lorsque je descends de la voiture sans un regard pour l’homme de main. A l’intérieur du loft, j'attire à nouveau Amos contre moi. « Micah va bien. Regarde. » Je déverrouille mon téléphone et fait apparaître à l’écran une photo de notre petite fille, tout sourire sur un selfie en compagnie de son oncle, que Chad m’a envoyé lorsque nous étions dans la voiture après que j’ai pris des nouvelles. « Elle va bien, tout va bien. »





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyMer 3 Aoû - 22:23




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Qu’est-ce qu’une gifle comparé au danger que représenterait une infiltration de Mitchell dans mon casino ? Pas grand-chose. Aurais-je ressenti la douleur que je m’en serais moqué puisque si l’Américain ne m’effraie pas, je ne me vanterais pas en prétendant que les conséquences de son intrusion ne sont pas promptes à m’inquiéter. Son associée, amante ou ennemie - je n’ai jamais vraiment su ce que représentait Abberline pour lui - est une camée. Autrement dit, elle est aussi sujette que moi aux crises de paranoïa et à la folie, celle dont je souffre sur l’heure sans réellement m’en rendre compte. Mon regard est semblable à celui d’un lapin pris dans les phares de voiture. La fièvre remarquée par Raelyn - je comprends les mots à retardement - me plonge dans un délire aux accents horrifiques. Il est sombre, plus vraisemblable que mes pires cauchemars. Je n’ose plus cligner les yeux et, plus tard, je redouterais de clore les paupières de peur que le sommeil ne m’emporte vers les méandres de pires souvenirs. Comment en suis-je arrivé là ? De mémoire d’homme, je n’ai pas souvenir que l’alcool m’ait déjà entraîné vers de tels excès. Ceux-là, je croyais qu’il me surprendrait lorsque j’ai commencé à arrêter, pas après une petite rechute. Petite… est-ce juste ? Depuis quand ai-je recommencé ? Une semaine ? Deux ? Un mois ? A quand remonte ma dispute avec Olivia ? A quel moment ai-je paniqué pour la sécurité de Micah ? Dans mon esprit, tout est flou. Je serais incapable de citer le nom de mes frères, de donner mon âge, ma date de naissance ou celle du jour. Je suis focalisé sur le visage que je jurerais avoir reconnu, concentré sur les fantômes qui me sifflent des lazzis, obnubilé par l’idée que Raelyn est en colère et me considère, désormais, comme un pleutre, un lâche, un pauvre type auquel elle a prêté foi à tort. Je m’en excuse d’ailleurs. Quoique peu convaincu que tout péril est écarté, je lui demande pardon pour mon crime d’incurie. Je lui promets qu’à l’avenir, je serai plus vigilant, que je ne me reposerai jamais plus sur mes lauriers sous prétexte que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je lui fais le serment que plus jamais je n’envisagerai de ce que notre bonheur est acquis. Il m’est tellement précieux. Tout ce que j’ai construit malgré mon deuil, avec ma dulcinée, c’est le plus recherché des cadeaux. Serais-je abruti de le négliger ? N’est-il pas temps que je retrouve mon bon sens avant que la honte ne me rattrape quand je reposerai le pied sur les pédales de la raison ? Un rien de lucidité me souffle de me reprendre et je m’y efforce. Aidé par Raelyn, j’arrive à fixer mon regard dans le sien, à accepter la caresse de ses mains sur mes joues, à intégrer les phrases qui s’échappent de ses lèvres charnues. Je les détaille pour y lire le message qu’elle m’adresse et, si j’y suis resté sourd, je les saisis enfin. «Il n’y a personne. Que des clients. Pas de danger.» ai-je finalement répété en dodelinant frénétiquement de la tête. «Micah va bien.» Où elle se trouve ? ça m’échappe. J’ai néanmoins confiance. Les pupilles de Rae me sont familières. Le contact de la pulpe de ses doigts dans ma nuque et celui de sa bouche sur mon front m’apaise un peu. Je ne me raidis qu’à l’évocation du verbe “ramener”. La panique m’a de nouveau assailli. Je ne peux pas m’en aller sans avoir vérifié que tout est sous contrôle. «Laisse-moi descendre, au moins pour vérifier les caméras de surveillance.» Refuserait-elle que je les visionnerai toutes depuis le PC de l'appartement. Au contraire, comment vivre tranquillement cette fin de soirée ? C’est impossible et la démence m’accable une fois de plus. Je pourrais tomber à genoux pour obtenir tout ce que je souhaite, y compris - surtout - un verre. Au lieu de ça, j’obéis aux tentatives de ma complice pour me canaliser. Mes deux mains reposent désormais sur l’arrondi de sa taille. Si mon regard a filé du sien, malgré ses efforts et les miens, vers la grande vitre du bureau, je réussis à ne plus me perdre dans le labyrinthe de mes angoisses. Je me distingue par cet exploit. J’y arrive assez longtemps pour acquiescer. «Tout va bien.» ai-je emprunté à ma partenaire. «On va rentrer.» Ainsi l’ai-je suivie sans plus réfléchir. J’ai mis en pause mon cerveau malade. Dans la voiture, je me suis déchaussé par réflexe, je me suis allongé et j’ai posé ma tête sur les genoux de Rae. Elle, elle a caressé mes cheveux, doucement, en me susurrant des mots doux et réconfortants. «Il faut qu’on s’arrête…» ai-je supplié en serrant mon poing sur son genou. « J’ai soif, Rae.» J’ai soif d’alcool, pas d’eau, mais préciser n’est pas nécessaire. « Je ne vais pas bien et j’ai soif… pour aller mieux.» Ma voix plaintive trahit tout ce que j’ai pitié de moi maintenant que mes pieds touchent terre de temps à autre. Le phénomène persiste alors que nous rentrons à la maison. Rae, douce et compatissante, me serre contre elle. Elle me réchauffe un peu le coeur et le corps, mais ce n’est pas suffisant. ça ne soigne pas mon addiction. ça ne me guérit pas de l'opprobre qui, peu à peu, gonfle dans mon estomac. Las, bien que je ne démêle pas nos doigts les uns des autres, je conduis ma carcasse vers le canapé dans lequel je m’avachis, tirant vers moi ma boussole et, quelques secondes plus tard, observant avec attention le cliché qu’elle glisse sous mes yeux injectés de sang. «Elle est belle…» Mon index caresse le visage de notre petite fille. «Elle te ressemble.» Je suis plus calme, moins roidi et, surtout, épuisé. J’ai l’impression d’avoir couru un marathon et que mon coeur va bientôt me lâcher. «J’ai froid. Je ne me sens pas bien.» Je tire un plaid qui sert davantage de décoration vers moi. Je nous recouvre, Rae et moi, parce que je ne l’ai toujours pas lâchée, que je la tiens fermement tel un enfant aux jupes de sa mère ou l’encre d’un bateau dans les sables des profondeurs de la mer. Mon bateau. J’aimerais y être, là, maintenant. J’aimerais m’y enfermer et ne plus jamais en sortir. J’en rêve parce que j’accepte que j’ai besoin d’aide. « Je… bois encore. Et je ne veux pas…» J’offrirais tout l’or du monde au premier quidam venu pour que mon stock de volonté se recharge ou qu’il existe, tout simplement, à moins que je sois trop exigeant avec moi. «Mais, je ne veux pas aller au AA. Je ne suis pas comme ces gens-là.» Je suis pire : je l’ai prouvé dans le bureau du casino. « Je ne suis pas fou, non plus. Je… les ai vus, tu sais. Je les ai tous vus. » Je ne m’exprime plus qu’en chuchotis à présent. Je suis exténué et, petit à petit, je lâche prise. Je tombe. Je dégringole des échasses sur lesquelles j’ai tenu haut mon aliénation : mes paupières se ferment, mais je parle encore. «Reste avec moi. Ne bouge pas s’il te plaît. Il faut qu’on regarde ensemble…» Mon allusion concerne les caméras de surveillance… Toutefois, je ne suis pas resté éveillé assez longtemps pour terminer ma phrase. Je me suis endormi. J’ai sombré dans un sommeil agité dans lequel j’ai sûrement confié mes blessures d’hier puisque je me suis réveillé en sueur, mal dans mes baskets, comme agressé par l’espace trop grand du séjour. Le loft m’a soudain paru immense et, bien que j’ignore par quel miracle j’ai réussi à ne pas réveiller ma belle endormie, je me suis réfugié dans la pièce la plus exigüe de l’appartement : la salle de bain d’une des chambres d’amis que nous ne convierons jamais, juste entre la baignoire et l’évier, le corps tremblant comme une feuille et la tête posée sur le carrelage que je me suis figurée aussi humide la cale d’un navire de guerre.   



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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

Il me semble réussir enfin à capter l’attention d’Amos, qui répète mes paroles comme pour s’y accrocher, comme si elles étaient une bouée qui l’aiderait à traverser la crise qu’il est en train de vivre. Si j’ignore ce qui la provoque, je reconnais certains symptômes pour les avoir expérimentés pendant mon sevrage, et je sais qu’il convient de les traiter avec douceur. Ma première certitude, c’est qu’Amos ne possède plus assez de lucidité pour se gérer lui-même et qu’il convient que je me substitue à lui et devienne son garde-fou. Alors, je répète encore une fois la même litanie. Je lui chuchote que tout va bien, je lui confirme que personne n’est là et je lui répète autant de fois que nécessaire que notre bébé est en sécurité. Il peut s’accrocher à moi : je suis assez solide pour deux. Je prends également une décision : celle de laisser Micah chez son oncle, pour qu’elle passe la nuit au calme et que mon complice ne voit pas sa culpabilité alourdie d’avoir troublé l’équilibre de notre bébé, lorsqu’il se sentira à nouveau lui-même. « Laisse-moi descendre, au moins pour vérifier les caméras de surveillance. » - « Tu les regarderas demain, il n’y a pas d’urgence. S’il te plaît, viens. » Je lui tends la main pour qu’il noue ses doigts aux miens et qu’il me laisse prendre les rênes de la situation. « Tout va bien. » Doucement, je hoche la tête. « On va rentrer. » - « On rentre. Tout de suite. » Et je joins le geste à la parole : j’ouvre la porte et pianote de ma main libre un message à destination de mon garde du corps, pour lui demander de nous rejoindre au rez-de-chaussée.

« Il faut qu’on s’arrête… J’ai soif, Rae. » Dans la voiture, Amos s’allonge sur mes genoux et, en entendant ces mots, Callum me jette un coup d'œil. Sans doute veut-il savoir s’il doit s’arrêter sur le bas-côté. « On est presque arrivés Amos. Tu n’as plus que quelques minutes à tenir. » Pour l’instant, j’ignore qu’il me confie avoir soif puisque je suppose que ce n’est pas d’eau qu’il parle, et il me le confirme rapidement. « Je ne vais pas bien et j’ai soif… Pour aller mieux. » - « On y est presque. » Evidemment, je ne précise pas que je n’ai pas l’intention de lui servir une seule goutte d’alcool. « Tu as envie de vomir ? » La réponse qu’il m’apporte n’est pas bien éloquente, mais je le connais assez pour me dire qu’il a l’air de tenir le coup. Alors, je jette un coup d'œil à notre chauffeur dans le rétroviseur intérieur et je secoue la tête pour lui ordonner de continuer de rouler. Amos ne se sent pas malade. Il s’agit là de la complainte de l’addict qui réclame sa substance et je ne connais que trop bien cette situation. va marchander, négocier, il sera peut-être dur et cruel lorsque l’addiction parlera et qu’elle lui soufflera qu’il le lui faut immédiatement, ce verre, mais je sais faire la différence entre lui et ses démons.

Arrivés au loft, je n’ai pas un regard pour Callum qui redémarre sans me proposer de rester : il sait que j’aurais refusé. Ce qu’il se passe ne regarde qu’Amos et moi, cela n’a toujours regardé que lui et moi. Dans la voiture, j’en ai toutefois profité pour échanger quelques messages avec Chad et lui demander s’il pouvait garder Micah, en plus de prendre de ses nouvelles. A moi aussi, le selfie envoyé par l’oncle de ma fille m’a fait du bien. Avant de la rencontrer, il m’était impossible d’imaginer à quel point elle me manquerait à chaque séparation, aussi courte soit-elle. « Elle est belle… Elle te ressemble. » - « Comment tu peux continuer à dire ça alors que cette photo montre bien qu’elle a les yeux Taylor. » Les yeux de notre bébé sont aussi bleus que ceux d’Amos et de son frère cadet, à côté duquel elle ”pose” pour la photo. Je souris, je ris doucement en caressant sa joue du bout des doigts. Il se laisse tomber sur le canapé et je m’y fais une place à ses côtés, tant bien que mal. Heureusement, j’ai un petit gabarit. « J’ai froid. Je ne me sens pas bien. » Il tire sur un plaid roulé en boule au pied du sofa et je l’aide, tant pis si de mon côté je meurs de chaud. Il a de la fièvre, je l’ai senti tout à l’heure et je le sens encore plus maintenant que son corps brûlant est contre le mien. « Je… Bois encore. Et je ne veux pas… Mais, je ne veux pas aller aux AA. Je ne suis pas comme ces gens-là. » Doucement, je caresse ses joues, ses lèvres et sa barbe. Je l’écoute puisque je sais l’effort que cela représente pour moi de lui confier quelque chose qui n’a rien d’un secret : je sais qu’il a craqué à plusieurs reprises. Je ne me doute juste pas d’à quel point. « Tu devrais essayer de dormir. » Il n’est pas dans l’état d’avoir une conversation dans laquelle nous pourrions peser les avantages et les inconvénients de chaque solution. Il a d’abord besoin de traverser cette crise. « Je ne suis pas fou, non plus. Je… les ai vus, tu sais. Je les ai tous vus. » - « Je sais que tu n’es pas fou. » J’ignore qui se cache derrière ce pluriel, mais je sais que pour lui ils devaient avoir l’air bien réels et menaçants. « Reste avec moi. Ne bouge pas s’il te plaît. Il faut qu’on regarde ensemble… » - « Je ne bouge pas. Repose toi un peu, on regardera les vidéos de surveillance juste après. » Je n’en ai pas la moindre intention, mais le mensonge est inoffensif et voué à l’aider à travers la crise avec plus de sérénité. Au réveil, il n’aura même plus besoin de visionner des heures entières de vidéo. Au réveil, avant un peu de chance, il ira mieux. « Je ne bouge pas. » J’ai mal au dos, le bras mal positionné et la jambes engourdie par son poids, mais je n’ai pas l’intention de bouger d’un centimètre si ça peut le rassurer et m’aider à retrouver mon mari, pas l’enfant craintif qui pleure pratiquement dans mes bras.

Je ne me suis pas endormie tout de suite. D’une part parce que j’étais installée particulièrement inconfortablement, d’autre parce que j’avais besoin de le veiller, besoin de vérifier qu’il respirait toujours et pour cause : ce soir, j’ai eu peur pour lui. Toutefois, Morphée a fini par réussir à s’emparer de moi et, lorsque j’ouvre les yeux, je n’ai pas la moindre idée de l’heure qu’il est. Tous mes muscles sont ankylosés et mon bras gauche engourdi, signe que j’ai somnolé dans une mauvaise position mais je m’en moque : je ne remarque que l’absence d’Amos. Depuis quand est-il parti ? Le soleil s’infiltre déjà dans l’appartement au travers des persiennes du salon. Je secoue mon bras pour que le sang y circule à nouveau et, rapidement, je me mets en quête de mon compagnon. Je ne le trouve que dans l’une des dernières pièces où je pense à le chercher : une salle de bain que nous n’utilisons pas tant le loft est vaste. Il est allongé par terre, la joue collée contre le carrelage, et mon cœur se serre. Une bouteille vide trône à côté de lui et, sans que mon visage ne trahisse la moindre émotion, je l’attrape pour l’écarter et me faire une place aux côtés de mon conjoint. Doucement, je m’allonge sur le dos et je tourne mon visage vers lui, afin de capter son regard. Il ne dort pas. Il semble transi d’effroi. « Tout va bien Amos. » Je pivote sur mon flanc pour pouvoir l’apaiser de caresses dans ses cheveux. « Dis moi ce que tu vois. Dis moi ce qui te fais peur. » Là, tout de suite, puisqu’il semble en proie à des fantômes invisibles pour moi. « Tu aurais dû me réveiller. T’es là depuis longtemps ? » Je me tortille pour rectifier ma position, et être un peu plus proche de lui encore. « Retourne toi, je vais t’aider. » Au terme d’un effort herculéen et avec plus ou moins de coopération de sa part, je parviens à l’installer sur le dos, et je dépose ma main sur son cœur. « On est chez nous. Tout va bien. »





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyVen 5 Aoû - 13:04




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Dans le bureau, le plus compliqué est de retrouver mon chemin vers la réalité. Or, le sentier est brumeux. J’avance à travers une purée de pois. Je n’y vois rien au-delà de la pointe de mes chaussures. Alors, je me laisse guider par la voix de Raelyn. Elle résonne dans mon esprit qui la transforme en intense lumière. Elle est mon fil d’Ariane dans ce brouillard qui me remplit le cerveau. Grâce à la main de Raelyn, je réalise qu’il est l’heure de rentrer. J’accepte que mes proches sont en sécurité. Je me fie à mon épouse que je suis à travers le casino. Je grimpe avant elle dans le véhicule de fonction de Callum. A l’intérieur, je m’allonge, je pars en quête de douceur et j’en trouve à chaque fois que les doigts de Raelyn me caresse la joue et les cheveux. Je lui réclame également de l’alcool, à mi-mots, et je sais par avance que je sortirai bredouille de cette quête. Elle n’arrêtera pas le véhicule devant une supérette pour m’acheter une mignonette, seul remède à ton mal, me chuchote l’un des démons qui dansent une gigue dans ma tête. J’ignore volontairement que c’est un piège et non une réalité. Au contraire, je fais de cette information une fatalité et, aurais-je la force d’être contrarié, que je me fâcherais pour obtenir gain de cause. Qu’à cela ne tienne cependant. J’ai planqué des bouteilles dans les pots de fleurs de l’appartement. Je les ai enfouies dans la terre pour que d’aucunes de mes princesses n’y aient accès. Quand Raelyn dormira, j’en déterrerai une pour assouvir les caprices de mon addiction, pour faire tomber la fièvre, pour ne plus délirer. J’en avalerai une énorme lampée et tout ira mieux. Je redeviendrai moi-même. Je serai à nouveau cohérent et, à défaut d’être digne de confiance, en mesure de veiller à la sécurité de mes proches. Je pourrai chasser mes fantômes. J’irai mieux, enfin. Je ne tremblerai plus comme une feuille. Je n’aurai plus l’air de ce gosse pathétique qui fouille sa chambre de fond en comble avant de se glisser sous la couette, histoire de s’assurer qu’il n’y a ni monstres ni cadavres sous le lit ou dans le placard. Je me convainc de cette connerie sur la route du casino au loft puisque je mâche de plus en plus mes mot par manque de force. Non, je n’ai pas envie de régurgiter le contenu inexistant de mon estomac. Mon malaise est différent. Je ne suis pas ivre, j’aimerais seulement l’être. Dès lors, sur le trottoir, toujours un peu hagard, je cherche du regard l’épicerie ouverte de jour comme de nuit. J’exerce un pas dans sa direction, mais Raelyn a plus de volonté que moi. Elle me tire vers l’intérieur avec une douceur infinie et je ne résiste pas. J’obtempère en lui décochant un sourire affecté. Sur l’heure, je n’ai pas l’esprit pour me détester d’être rassuré grâce à ce qui se cache dans l’appartement. Pour le moment, je suis à ce froid qui me perfore tout le corps. Je suis à cet éreintement mental qui s’est répandu jusqu’à mes membres. Je suis à la raideur de mes muscles et à la douleur de mes articulations. Je suis la proie de mon delirium tremens.

Allongé dans le divan, j’ai émis des souhaits sans queue ni tête. Je me suis ébahi devant la beauté de ma petite fille qui, sur la photo, est en compagnie de mon frère. Mes craintes se sont amenuies, mais pas la peur. Elle, elle s’étend toujours en moi jusqu’à combler tous les espaces. «J’aurais voulu qu’elle ait les tiens, ils sont plus beaux. Ils ne m’évoquent rien de malheureux non plus.» ai-je avoué en référence à Sofia. Est-elle encore autour de moi ? Mes pupilles sondent le loft. Rien. Il n’y a plus un juge pour me houspiller et ressusciter ma culpabilité. Comment, dans ces conditions, ne pas être épouvanté ? Je jure que je ne suis pas complètement fou et je croque dans la pomme de la vérité. Je ne la gobe pas entièrement. Je confesse que mon addiction ne m’a jamais vraiment quittée. Au départ, c’était sporadique. Ensuite, toutes les excuses me sont devenues utiles pour picoler un peu tous les jours et de plus en plus heure après heure. Et voilà le résultat ! Je me suis auréolé de sincérité après ma dispute avec Olivia, mais la bouteille dans le porte-parapluie n’était qu’un échantillon de la longue liste de mes méfaits avec, en tête de peloton, prendre le risque de me saouler lorsque Micah dort profondément. Et, où j’en suis à présent ? Que suis-je en train de devenir à cause de mes efforts pour me reprendre ? Pour ne rien consommer pendant 48 heures dans l’espoir de repartir sur le pied droit. J’ai surestimé l’ampleur de ma rechute qui ne date pas de la semaine précédente, mais a minima de février, depuis l’épisode de l’abandon à l’instant fatidique de retrouvailles charnelles entre Rae et moi. Dès lors, perclus par la honte, las de lutter avec les mauvaises armes, je finis par sombrer dans le sommeil en serrant contre moi ma complice. Je la presse si fort contre mon flanc - elle me réchauffe et apaise mon opprobre - que ses muscles s’engoudiront certainement mais je n’y songe pas. Je puise en elle du réconfort jusqu’à ce qu’enfin mon angoisse s’endorme. Dommage qu’elle ne m’ait accordé que quelques heures de répit.

J’ai ouvert les yeux sur le loft au beau milieu de la nuit sans avoir réellement quitté mon cauchemar, celui où j’observe mon équipe sauter tandis que je suis en sécurité sur le pont d’un bateau. Toute l’émotion de l’époque m’assaille. Elle est prégnante, comme si les faits se déroulaient sur l’instant, comme si j’avais opéré un bond dans le passé. Les tremblements reprennent. Mon coeur bat dans ma gorge. Il menace de quitter mon torse : j’ai des palpitations. Tout m’est hostile, même ce loft que je me suis pourtant approprié. L’espace est trop grand. Je dois me cacher à tout prix pour que s’exprime sans témoin ma tristesse, ma colère, ma responsabilité et des larmes plus rares que des diamants bruts. Aussi, en perte totale de mes moyens, je m’extirpe du divan et du plaid pour récupérer du whisky dans l’une de mes planques et pour me terrer dans une salle de bain inusitée. La joue posée contre le carrelage, j’ai écarquillé de grands yeux horrifiés à chaque gorgée, non pas à cause d’un quelconque remord de m’enivrer, mais faute aux images de mon passé. Cette fois, je suis à l’enterrement et je contemple, la tête basse, les cercueils contenant les cadavres - ou ce qu’il en reste - de mes frères d’armes. Je perçois les sanglots de leurs femmes et de leurs enfants. Sarah, elle ne glisse pas sa main dans la mienne. Elle demeure en retrait et ne concède sa bienveillance qu’aux âmes visiblement meurtries. Que je ne sois plus qu’un morceau de moi, elle s’en moque. Elle ne le voit pas : je ne l’intéresse pas. Une sourde colère m’envahit alors que la boucle s’achève et me ramène à l’accident. A chaque fois que retentit la détonation de l’explosion, je sursaute. Autant préciser qu’une bouteille ne suffira pas à m’assommer pour que mon subconscient prenne la tangente vers la sortie de ce cercle vicieux. Je me désespère et me recroqueville sur moi-même. Je m’entoure de mes propres bras et je me fiche bien du grotesque lorsque Rae me surprend dans cet état presque catatonique. Je me fous qu’elle ne voit plus qu’en moi un enfant malheureux et sanglotant désormais. Je ne m’en tracasserai que si la malchance me refuse ce maigre service : effacer cet épisode de ma mémoire, me plonger dans un black out parce que j’aurai frôlé le coma éthylique. De l’alcool, encore. C’est ce dont j’ai besoin, là, tout de suite, et ce sont les premiers mots que j’adresse à mon épouse lorsqu’elle capte mon regard. J’ai dit : «Il en reste.» Je lui ai indiqué le lieu. «S’il te plaît.» Toutes ces autres questions passent à la trappe. Je les enferme dans les oubliettes du donjon : elles faiblissent face à mon obsession. «Je t’en supplie, Rae. Me laisse pas comme ça.» Je secoue mon crâne trop lourd de droit à gauche. Mon cerveau semble se cogner à ma boîte crânienne. «S’il te plaît.» ai-je toutefois réitéré en l’aidant à m’allonger sur le parquet en chêne massif et récupérant ses mains dans les miennes. Je les ai plaquées contre mon torse et je l'ai dévisagée avec, dans le regard, toute ma douleur et tout ce que j'en appelle à sa compassion «Parce que ça ne va pas bien et c’est ça de ça dont j’ai peur. J’ai peur que tu ne veuilles pas m’aider…» Elle le fait déjà, mais pas comme je l’entends et ma voix se durcit déjà. « Que tu ne me fasses pas confiance quand je te dis que c’est la dernière fois.» Je ne la prie plus à présent. Je m’offusque par avance parce qu’elle refusera et que j’ignore comment gérer l’information.

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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptySam 6 Aoû - 18:31


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

« J’aurais voulu qu’elle ait les tiens, ils sont plus beaux. Ils ne m’évoquent rien de malheureux non plus. » J’ai mal au cœur puisqu'au travers de ces quelques mots, il m’avoue que parfois c’est son aînée qu’il voit dans les yeux de notre petite fille. J’ai mal au cœur pour lui et pour notre bébé qui ne devrait pas avoir à porter ce genre de poids, ce genre de tragédie sur ses frêles épaules et qui le fait déjà. Est-ce que j’estime qu’Amos est un moins bon père pour autant ? L’idée ne me traverse même pas l’esprit. Il est le parent le plus dévoué au monde, j’en suis persuadée, et le père le plus aimant et doux qu’il m’ait été donné d’observer. Certes, mon expérience en la matière est limitée. Pourtant, je suis persuadée qu’il y a des choses qu’on sait, c’est tout, sans avoir besoin d’avoir du vécu, sans avoir besoin de l’expérience. Et lorsque je vois Amos avec notre fille, je sais, c’est une certitude. Lorsque je vois comment il caresse du bout des doigts le visage de notre poupée sur l’écran de mon téléphone, je ressens tout un tas d’émotion, de la tristesse - à cause de l’état dans lequel il se trouve - à la fierté en passant pour une profonde affection, un profond amour pour cet homme que je ne regrette pas d’avoir choisi. Quelle que soit l’épreuve qu’il traverse ce soir et qu’il traversera encore pendant des jours voire des semaines, je ne le regretterai jamais. « Elle est belle. » C’est une certitude, et elle deviendra plus belle encore de jour en jour. « Elle nous ressemble. » Elle n’est pas contrariante, comme l’a dit son ancienne sœur de cœur en pensant bien faire.

A choisir, j’aurais préféré ne pas m’assoupir. J’aurais voulu être capable de garder les yeux ouverts pour le veiller et m’assurer qu’il ne dérape pas. Je ne suis pas idiote : j’ai traversé un sevrage avant lui et je sais qu’il me cache des choses et me ment, concernant sa consommation d’alcool. Je sais qu’il ne le fait pas par malice, mais parce qu’il ne peut pas faire autrement. De l’alcool, il doit en rester au loft mais contrairement à lui je ne retournerai pas chaque pièce jusqu’à en avoir trouvé la dernière goutte et pour cause : il n’est pas enfermé ici. Il lui suffirait de ressortir sans moi - je ne suis pas sa geôlière - pour s’installer dans un bar ou trouver un supermarché. A choisir, je préfère encore qu’il craque dans l’enceinte de notre logement qui lui offre bien plus de protection. Mais le sommeil finit par gagner la partie et, bien que très mal installée, je finis par m’endormir, écrasée contre lui et le dossier du sofa. Quand j’ouvre les yeux il n’est plus là, et j’ai peur de ce que je vais retrouver.

Il a bu, je l’aurais su même sans le cadavre de bouteille qui trône dans la pièce. Il sent le scotch à plein nez au point que, même moi qui adore cette boisson, j’en ai l’estomac retourné. Il a bu et il est à présent habité par je ne sais quels fantômes qui le terrorisent au point qu’il soit prostré face contre terre. Mon cœur se serre et se lamente de voir celui qu’il aime aussi mal en point. Je fais appel à toute ma douceur et toute mon empathie - je n’en ai que lorsqu’il s’agit de lui - pour m’installer à ses côtés et le rassurer tant bien que mal. A qui ou à quoi est-il en train de faire face ? A Sarah, qui fait de son mieux pour le faire passer comme le pire des pères devant une cour de justice ? A Steven, qui lui répète des horreurs teintées de vérité sur Sofia ? A cette catastrophe militaire dont il ne parle que peu ? Le choix est vaste, mais ce n’est pas le moment de lui faire subir un interrogatoire. Cela ne l’aiderait pas, j’en suis persuadée, et je préfère me contente de lui communiquer de tout mon être que je suis là pour lui. « Il en reste. » Il ne répond pas à mes questions et je ne songe pas à m’en offusquer. Qui suis-je pour juger ce qu’il traverse et comment il le gère ? Ne l’ai-je pas insulté, supplié, et manipulé pour avoir ma dose quand les sirènes de la cocaïne me retenaient prisonnière ? « C’est pas grave. » Je me méprends, je crois qu’une nouvelle fois il se sent coupable et honteux d’admettre qu’il a caché des bouteilles dans l’appartement. « S’il te plaît. » Sauf que ce n’est pas ce qu’il est en train de faire. Je reconnais le ton qu’il emploie. Je reconnais le regard suppliant qu’il me jette. C’est l’alcoolique qui parle, plus mon conjoint et il ne me supplie pas de rester à ses côtés. Il me supplie de nourrir son addiction. « Je t’en supplie, Rae. Me laisse pas comme ça. S’il te plaît. » - « Je te laisse pas. Je vais nulle part. » Je resterai des heures à ses côtés s’il en a besoin. J’oublierai le reste puisque, comme je le lui ai rappelé il y a plusieurs semaines, je sais où vont mes priorités. Du mieux que je peux, je tente de l’aider à se retourner pour s’installer sur le dos en espérant qu’il respire mieux. Notre différence de poids et de taille ne me facilite pas la tâche mais, au terme d’un effort qui me paraît herculéen - je n’ai pas beaucoup dormi pour reprendre des forces - je parviens à mes fins. Il attrape mes mains dans les siennes et je noue nos doigts, penchée vers lui. « Parce que ça ne va pas bien et c’est ça de ça dont j’ai peur. J’ai peur que tu ne veuilles pas m’aider… » Je vais l’aider. Mais pas comme il aimerait que je l’aide là, tout de suite, et je le sais. Sur l’heure, il va m’en vouloir, il va me détester et il m’insultera peut-être. Mais je m’en moque, j’ai le cuir épais. « Que tu ne me fasses pas confiance quand je te dis que c’est la dernière fois. » - « C’est pas une question de confiance Amos… » Cela ne peut pas être le cas puisque ce n’est plus tout à fait lui, que j’ai en face de moi. C’est le lui empoisonné par son addiction que j’ai certainement sous-estimée jusque-là. Mais cela n’arrivera plus, j’en prends la pleine mesure. « Je vais pas te donner à boire. » J’ai le cœur qui bat la chamade et pour cause : j’appréhende sa réaction. Je sais d’expérience que l’état dans lequel il est le rend imprévisible. « Je le ferai pas. Pas parce que je te fais pas confiance, mais parce que je t’aime. » Sois doigts serrent un peu plus les miens, mais je me moque qu’il les broie. « Tu as le droit de m’insulter. De me détester de chaque fibre de ton être. T’as le droit de me repousser ou de te mettre en colère, de me dire que je ne suis qu’une connasse et que je te gâche la vie. » J’ai dit bien pire, lorsque j’étais en plein sevrage et en manque. « Mais je t’aime, je bougerai pas, et je te donnerai pas à boire. » Je suis douce et ferme à la fois, qu’il comprenne qu’il ne parviendra pas à marchander avec moi. Après, nous parlerons de ses cachettes et j’insisterai pour qu’il me les montre toutes. Nous parlerons de cure ou des alcooliques anonymes. Mais pour l’instant, par peur qu’il se braque et pour l’aider à traverser la crise, je tais tout ça et me concentre uniquement sur le présent. « Si tu veux boire plus… » J’ignore si la bouteille vide était pleine lorsqu’il s’est enfermé dans la salle de bain ou s’il n’a bu que quelques gouttes et, au fond, ça n’a pas la moindre importance. « Il faudra que tu me passes sur le corps. » Je me souviens l’avoir frappé avec toute ma faiblesse, lorsqu’il luttait contre la pire partie de moi, sur le catamaran. Malheureusement, je n’ai pas l’ascendant physique sur lui et je prie silencieusement pour qu’il ne soit pas aussi profondément enfoncé dans son addiction que je l’étais à l’époque, pour que l’idée de me faire du mal au profit de la bouteille le révolte assez pour le décourager.





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyDim 7 Aoû - 21:46




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Certes, j’admets que Micah jouit des yeux bleus propres à tous les Taylor. Par contre, lorsque je la dévisage avec la fierté du père et la tendresse de l’homme amoureux de sa mère, ce sont les traits de cette dernière que je reconnais et j’en suis heureux. J’ai prié pour qu’un mini-elle gambade dans notre vie et la jalonne d’insouciance et d’éclat de rire. J’ai espéré qu’elle ait de la force de caractère et que son minois la trahisse. J’ai supplié la génétique de lui être favorable parce que Raelyn est magnifique. Raelyn, elle possède la patience des anges. Elle détient entre ses mains toute la bonté du diven et l’empathie de l’être humain. Beaucoup l’ignorent, ne le soupçonnerait pas et ces vérités dont je suis l’objet chaque jour m'enorgueillissent. Je suis l’élu, le privilégié, le gars auquel elle a confié son coeur et son âme. Elle a placé en moi toute sa confiance après en avoir gonflé les stocks au maximum. Jamais je n’oserais prétendre ou penser l’inverse en état de sobriété. Je ne m’y essaie pas davantage alors que je m’enfonce dans les sables mouvants de la folie. Mon addiction peut convaincre avec aisance que je suis un minable, un gars sans cervelle, sans panache et sans envergure. Elle peut persuader que je suis une ordure qui ne mérite ni l’amour ni l’affection débordantes des deux femmes de sa vie. Elle n’est pas parole d’Evangile. Auprès de ma complice, je me détends. Je m’apaise quoique je sois encore perclus par l’effroi. Je réussis à m’endormir grâce aux blandices appliquées avec lesquelles elle me console de mon chagrin, me débarrasse de ma rage et atténue la peur. Au plus je la serre contre moi, au moins l’air me paraît vicié. Rae, elle est le feu qui me réchauffe, la lumière qui me guide dans l’obscurité qui m’entourent et dans laquelle m’apparaît les ombres d’un passé révolu… ou presque. J’ai fermé les yeux avec la garantie que les manigances ourdies dans la voiture de Callum n’existeraient plus quand je me réveillerais, que ma partenaire m’avaient amadoués jusqu’à ce que le désir de boire, la trompant malgré moi au passage, ne serait plus qu’un lointain et honteux souvenir.

J’ai fait erreur. Je suis réduit en esclavage par mes souvenirs d’hier et par la bouteille. Mon cœur bat à tout rompre. Ma tête est lourde et ma gorge sèche et pâteuse. Mes yeux arrondis n’intègrent que les idées fausses matérialisées ou scandées par mon aliénation. Fiévreux, je souffre d’une migraine cuisante et, bien que je manque de stabilité, je me détache de ma dulcinée doucement de peur qu’elle me retienne auprès d’elle. J’abandonne le divan du salon derrière moi et je me dirige en tanguant vers l’un des pots de fleurs de la véranda. J’y excave le flacon d’un litre de mon poison, le débouchonne et ingurgite une gorgée prompt à assommer un éléphant. Je grimace parce que c’est fort, le scotch. Qui plus est, je ressens le mal qu’il cause tandis qu’il me ronge comme de l’acide un vieux tuyau. J’en ai pourtant cure. Je m’illusionne que j’irai bientôt mieux, que mon passé me foutra une paix royale. Je ne réalise pas que l’immensité présumée du loft est la preuve que je me raconte des histoires. Je n’intègre pas non plus que me réfugier dans la pièce la plus exigüe du loft présage que mes pieds n’ont toujours pas trouvé de pédale. Je patauge encore dans l’eau croupie de la démence et le froid du carrelage contre ma joue n’y change rien. De l’accident qui a ruiné mon existence, au mépris de Sarah, à Mitch et Steven, en passant par Aaron et Sofia, tous les fantômes qui me hantent au quotidien, tous ceux qui m’ont ébranlé dans le bureau du casino, ils sont là, autour de moi, donnant la main au compagne de mes frères d’armes. Ils emplissent la pièce, m’encerclent et me retiennent prisonnier de cette salle de bain. L’espace d’un instant, je me suis même demandé comment Raelyn a pu me rejoindre pour cadenasser ses pupilles aux miennes. J’ai concédé à sa volonté qu’elle joua des coudes en gaspillant une énergie folle : je ne reviendrai pas sous prétexte qu’elle m’assure que rien n’est grave. C’est faux ! Quand les tiroirs de mon cerveau se sont ouverts, lorsqu’ils ont laissé s’échapper cadavres et ennemis, plus rien n’a tourné rond. Plus rien ne tiendra droit, car une bouteille, ce n’était pas suffisant. Alors, je sollicite l’ancienne accro qui m’aide à m’allonger sur le flanc et qui enchevêtre mes doigts terreux aux siens. Je prie, je quémande. Je prêche le besoin à la défaveur du caprice : ce n’en est pas un.

Comment se pourrait-ce tandis que j’alimente la sensation que chaque minute avançant, je chemine vers la fin, vers ma mort ? Bientôt, mon cœur s'arrêtera et le regard attendri de ma complice ne me sauvera pas plus que son entêtement à me refuser mon remède. «Mais, j’ai besoin que tu ailles dans la véranda.» Ce n’est pas la seule cachette. Dans celle-là, il n’en reste plus qu’une et elle fera le job, assurément. Rae, c’est une autre paire de manche. Je déchiffre dans ses yeux qu’elle n’obtempèrera pas et mes mains pressent les siennes avec trop de vigueur. Est-ce par colère ? Par frustration ? Quelle est cette émotion qui gronde dans mon estomac ? Que feu brûle mes tripes maintenant qu’elle promet avoir confiance, mais qu’elle me contrariera par amour. « Ce n’est pas vrai. Tu mens… Tu ne penses pas un mot ce que tu dis.» ai-je persiflé. «Si tu avais confiance en moi, tu le ferais pour moi.» Soudain, je suis pris d’une quinte de toux qui accentue mon impression que l’infarctus n’est pas loin. Je n’en tremble qu’avec plus d’intensité. «Si tu m’aimais, tu me laisserais pas comme ça. Je vais crever l et toi, tu t’en fous.» A contrario, tu n’autoriserais pas à mes démons de me tirer par le fond. Tu les empêcherais de me garder la tête sous l’eau. Tu m’aiderais à les chasser en m’armant du seul glaive qui fonctionne : l’oublie provoqué par l'absorption de malt et de céréales fermentées. Nouvelle tentative. Je ne gagne rien qu’un défi. Si je veux finir ivre plutôt que mort, je devrais m’opposer à mon épouse, lui passer sur le corps. En d’autres circonstances, j’aurais ri de la formulation. Je l’aurais prise au pied de la lettre en la déshabillant et en la flattant de mon désir incessant pour sa silhouette parfaite. Sur l’heure, j’entends que gagner mon breuvage sous-entend la bousculer et c’est impossible. Même fou, je ne saurais m’y résoudre. Je ne suis pas programmé pour ce type d’horreur. Ma carte mentale est bornée par des valeurs intrinsèques à ma personnalité et auxquelles je ne dérogerai jamais. «Ne dis pas des trucs comme ça.» ai-je lancé tandis qu’il poind dans ma voix une ire ancestrale que l’on prête au dieu des dieux du mont Olympe. «J’ai juste besoin que…» Je marque une pause, faute à une irrépressible envie de vomir contre laquelle je lutte ardemment. J’ai tout juste le temps de me soulever de mes maigres forces, de me tordre le cou pour atteindre le cabinet des WC et régurgiter l’alcool précédemment consommé. Normalement, mu par la haute, j’aurais dû demander pardon et remercier la mère de ma vie d’être aussi raisonnable et de tenir assez à moi pour me garder de ce genre de malaise. Sauf que je jurerais que la cuvette est remplie de sang et, qu’à mes pieds, rampent des insectes écoeurants, des nuisibles répugnants. Ils avancent vers moi et je recule, en poussant sur mes pieds pour que glisse mon fessier sur le sol. Mon dos a buté contre le mur et j’ai laissé échapper un gémissement alors que j’essaie d’écraser, de mes talons, les essaims qui cheminent vers moi. Certains grimpent le long de ma jambe. Par réflexe, je la secoue, je la frappe afin d’interrompre leur course sous mon pantalon. De ma bouche ne s’échappe plus que des “putains” et des “ c’est dégueulasse”. Je n’implore plus : je me ramasse en m’appuyant sur mes poignets et, une fois debout - difficilement - je longe le mur comme un rat de la pièce d’eau jusqu’à l’escalier. J’ai l’impression d’être sur une manège. Tout tourne autour de moi et j’ai peur d’aborder la descente. Je suis tétanisé à l’idée de me rompre le cou après une chute. Sauf que cette lucidité est passagère : mes médicaments - sans prescription, en vente libre dans toutes les épiceries en contrepartie du paiement des taxes - sont dissimulés au rez-de chaussée. Ils ne sont pas très loin. Il me faut juste mettre un pied devant l’autre, en tenant bien la rampe et me concentrer pour ne pas ciller, ne pas pencher d’avant en arrière. Il suffit de me tenir à deux mains. Trois, deux, un….partez !


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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 (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

Allongée contre lui, je le dévisage et mon coeur souffre. A ma place, beaucoup de partenaires lui diraient je comprends ce que tu traverse, sans que ce soit autre chose que du vent mais, moi, je comprends. Je sais ce que c'est que d’être victime de ses démons, d’avoir l’impression que le sol va s’effondrer sous nos pieds si on refuse de répondre à leur appel, de se sentir dévasté au point que rien d’autre ne compte. Toutes les bonnes choses s’effacent et on ne finit par plus ressentir que la douleur et l’envie que tout s’arrête, l’envie de n’avoir ne serait-ce qu’une seconde de répit. Je sais que, pour lui, je deviendrai bientôt l’ennemie sans que cela n’ait rien à voir avec l’amour qu’il ressent pour moi et la solidité de notre couple. J’ignore si j’aurais été habitée de la même clairvoyance sans avoir déjà été à sa place mais, une chose me semble évidente : jamais je n’aurais pu le chasser comme un malpropre, le décrit au mépris de tout ce qu’il existe de bon en lui comme l’a fait Sarah. Je crois que jamais avant aujourd’hui je ne l’ai haïe autant que je le fais là, sur l’instant, alors que je me dit qu’elle l’a rejeté pour quelque chose dont il n’est pas entièrement responsable. Allongé par terre, là, tout de suite, ce n’est pas lui. Il ne peut rien faire ou dire qui m’éloigne de lui. « Mais, j’ai besoin que tu ailles dans la véranda. » Je secoue la tête de gauche à droite pour lui signifier que je n’irai pas, et ses mains serrent un peu plus fort les miennes. Il broie mes doigts, mais je ne m’en formalise pas. Au contraire, je lui dis tout ce qu’il sait déjà mais qu’il a certainement oublié pour l’instant. Que j’ai confiance en lui, que je l’aime et que pour cette raison, je ne ferai pas ce qu’il me demande. « Ce n’est pas vrai. Tu mens… Tu ne penses pas un mot de ce que tu dis. » - « Ne fais pas ça Amos. » Ne va pas par là. Même si c’est éphémère, j’ai mal pour lui qu’il puisse imaginer que je ne l’aime pas, que je suis son ennemie. Il se brise le cœur seul : le mien serait brisé si je me trouvais à sa place et si la cocaïne me soufflait ce que le besoin de boire lui souffle certainement. « Si tu avais confiance en moi, tu le ferais pour moi. Si tu m’aimais, tu me laisserais pas comme ça. Je vais crever et toi, tu t’en fous. » - « Tu ne vas pas mourir. » Il tremble comme une feuille et son front est brûlant. A mon tour, je raffermis la prise de mes doigts sur les siens et je m'assieds pour pouvoir doucement lui caresser le front de ma main libre. « Je ne le permettrais pas. » Et je le dit avec un ton ferme, amusée toutefois par l’idée que je puisse imaginer que même les événements naturels puissent m’obéir.

Il s’agite, il tente de se redresser et, en posant ma main sur sa poitrine, je l’arrête avant de le prévenir : s’il veut aller boire, s’il veut céder, il devra me faire du mal puisque je m’y opposerai tant que je serai consciente. Si j’ai peur de ce que son état second pourrait le pousser à faire, si je ne sais pas s’il pourrait dans ces conditions me faire du mal, je n’ai pas peur pour autant. Je suis prête à encaisser, comme il a encaissé lorsqu’il était à ma place. Les mots font parfois bien plus mal qu’une gifle ou un coup porté sans retenir sa force. « Ne dis pas des trucs comme ça. J’ai juste besoin que… » Il me repousse doucement, mais uniquement pour se pencher au-dessus de la cuvette des toilettes et y vider le contenu de son estomac. Je ne cille pas, il ne me dégoûte pas. Rien chez lui ne me dégoûte et n’est-il pas humain ? N’a-t-il pas le droit d’être imparfait ? Je n’ai pas besoin qu’il le soit pour qu’il soit parfait pour moi. Alors, tandis qu’il vomit, je m’agenouille à côté de lui pour poser ma main à plat sur son dos, entre ses omoplates. Voilà qui répond à ma question. Beaucoup. Il a beaucoup bu, pendant que je dormais. Ce n’est pas de la bile qu’il recrache, ou son repas de la veille, mais le contenu de la bouteille de scotch. « Tout va bien Amos. » Il m’échappe. Il voit des choses qui n’existent pas - des personnes ou des créatures qui semblent vouloir s’en prendre à lui, et il m’échappe. Il se débat, il hurle des inepties sans s’adresser à moi, mais à une menace invisible et de peur de prendre un coup qui ne me serait pas destiné, je fais un pas en arrière. Je n’ai pas envie de le blesser lui, non plus. « Amos, il n’y a rien. Tu m’entends ? » Non, je pense qu’il ne m'entend plus et, lorsqu’il prend la fuite, lorsqu’il croit certainement qu’il détale comme un lapin alors qu’il titube comme un alcoolique de retour de soirée, je le rattrape bien rapidement. Il est prêt à s’engager dans l’escalier qui mène au rez-de-chaussée et, de peur qu’il se rompe le cou, je le rattrape en serrant son bras de toutes mes forces et en le tirant en arrière d’un coup sec. Il ne trébuche pas. Il ne tombe pas et ne m’écrase pas de tout son poids, mais il fait quelques pas qui l’éloignent des premières marches et c’était mon objectif. « Il n’y a rien, personne. » Délicatement mais avec fermeté, j’entoure son visage de mes doigts, je le prends en coupe dans mes mains et je le force à se concentrer sur moi. « Ce que tu vois, ça n’existe pas. C’est un tour que te joue ton esprit. Concentre-toi sur moi. Regarde-moi. » J’ignore si je l’atteins, mais il semble plus docile et ne me donne plus l’impression qu’il va s’enfuir d’ici une seconde. « Laisse-moi te guider. » Pas vers son poison, ces bouteilles qu’il a dissimulées dans la véranda ou ailleurs, mais vers notre salle de bain, celle attenante à la suite parentale et jusqu’à la baignoire, dans laquelle j’ambitionne de le déposer. « Mets-toi là-dedans, d’accord ? Ils pourront plus t’attraper. » J’ignore ce qu’il croit voir, mais je me dis que le rassurer c’est en partie entrer dans son délire pour le mettre à l’abri de ces assaillants invisibles. Il s’exécute et je suis rassurée. Toujours l’air effrayé et perdu, il enjambe la baignoire et je l’encourage d’une pression sur ses épaules à s’y asseoir. « Je vais t’aider à enlever ton t-shirt, d’accord ? » Doucement, je pose mes mains sur ses flancs, contre sa peau, pour le rassurer, pour qu’il soit coopératif et m’aide à le déshabiller. Je suis démunie mais j’espère que l’eau ne pourra lui faire que du bien.





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyVen 12 Aoû - 21:48




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Je gravite désormais dans un brouillard cotonneux. Je ne vois plus au-delà d’un mètre devant moi et je suis incapable de mettre mon cerveau pause. Mon coeur ne parvient pas à lui en donner l’ordre, trop occupé qu’il est à se briser à mesure que mon corps beugle ses besoins. L’alcool est le premier d’entre eux. Le second, c’est recevoir l’aide de Raelyn tel que je l’entends. Elle ne consiste pas à s’opposer avec moi, même si pour ce faire elle use de douceur. Il ne convient pas non plus de me refuser mon poison sous prétexte que c’est le rôle écrit pour les épouses bien-pensantes. L’essentiel, à mes yeux, c’est qu’elle me prouve ô combien elle m’aime en m’évitant une mort douloureuse. Le primordial, c’est qu’elle m’apporte un verre afin que mes muscles se décontractent, que le tambour dans ma poitrine ne palpite plus aussi dangereusement, que je cesse de trembler de tout mon être et que je n’ai plus mal de me présumer que ses sentiments sont factices. Une voix maligne me chuchote à l’oreille que si mon épouse est toujours là, si elle a accepté de se passer une corde autour du cou, c’est lié - d’une part - à la gratitude et - d’une autre - à Micah. “Elle se sent redevable parce que tu l’as tirée de son addiction. La tienne, elle s’en cogne. Avec le temps, tu es devenu une épine dans son pied et Micah, le caillou dans sa chaussure. La seule raison pour laquelle elle est toujours là, ta femme, elle s’explique par ce que ta présence est utile pour jouer les babysitter.” me susurre les démons aux visages de mes ennemis. Ils se partagent le texte. Leur voix changent presque à chaque mot. «Ce n’est pas moi qui vais par là, c’est toi. C’est toi qui m’y emmène.» ai-je persiflé avec horreur, de la détresse fdans mon regard cobalt. Je m’efforce de me débattre avec mes hallucinations pour repousser ces accusations qui rompent la nuque de mes certitudes. Je n’y arrive pas. Je ne réussis pas à me persuader que, demain, je n’y penserai plus. Demain, je me souviendrai que ce ne sont que des âneries inventées par mon alcoolisme pour que j’insiste encore et toujours, histoire de gagner une gorgée supplémentaire de mon pseudo-calmant. Je ne relève pas ce défi parce que, demain, c’est loin. Sur l’heure, je suis accablé par cette tristesse qui gonfle dans ma gorge. Une enfiévrée nausée a raison de mon estomac et de ma fierté. Je crache ce que j’ai bu précédemment sans rien avoir avalé de la journée. L’oesophage me brûle. La honte m’étreint. Je songe un instant à me réfugier dans ses bras, ce qui équivaudrait à ne plus piper mot et à tourner le dos à ma dulcinée. Mon esprit est cependant un machiavel illusionniste. Il grouille à présent dans ma direction des bêtes rampantes, grimpantes, répugnantes. Araignées, guêpes, mouches, coléoptères, chenilles, le tout se déplace vers moi et s’infiltre dans mes pantalons. La peau de mes chevilles me chatouillent et je les gratte de mes ongles courts et soignés. Je les frotte au sang. Je remue les jambes. Je me secoue comme un prunier. Le timbre inquiété de ma dulcinée résonne en moi, mais ses phrases sont une soupe. Je ne comprends pas. Je ne saisis plus que cette sensation de peur qui m’exhore à fuir. Je gémis en me relevant. Je crie des injures et l’expression de mon dégoût. J’ai exigé que l’on me foute la paix tandis que je me dirige lentement et maladroitement vers ma gnôle dans la véranda. J’ai caché des bouteilles dans d'autres endroits, mais malgré ma folie, il me demeure un brin de lucidité : celle de ne pas les révéler et celle de ne pas pousser Raelyn qui me retient avant que je ne descende les escaliers. Bien sûr, je ne les quitte pas des yeux. Il m’obsède parce qu’ils sont la seule voie empruntable pour atteindre mon but. «Pourquoi tu fais ça ? Je sais ce que je vois. Je ne suis pas fou.» ai-je embrayé alors que, contre toute attente, mes neurones se connectent entre eux, mais pour combien de temps ? Combien de temps me reste-t-il avant d’exhaler mon dernier souffle ? Et combien de minutes vais-je rester apte à me concentrer sur les impératifs de Raelyn ? A priori, assez longtemps pour que je ne fixe plus les marches. Assez pour qu’elle m’hypnotise. Je la trouve belle. Je suis un funambule en équilibre sur son fil. Il n’y a pas de filet d’un bout à l’autre du précipice au-dessus duquel je réalise ce tour de force et, ce à quoi je pense quand j’effleure un semblant de sol, c’est que ma femme est magnifique. «Magnifique.» ai-je même ajouté après m’être répété à voix haute. J’ai réitéré une troisième fois, pour elle aussi, alors qu’elle a glissé sa main dans la mienne. Où elle m’emmène ? Je n’en sais rien. Elle me conduit sans doute à l’abri. J’en suis sûr maintenant que les ombres de Mitchell et consort ont été remplacées par des animaux dépourvus du sens de la parole. Je la suis donc comme un pinocchio des temps modernes, une marionnette un peu vieillie, décatie et dénanti de son panache d’antan. J’entre dans la baignoire sans me départir de mon pantalon et, si je hoche la tête, c’est pour manifester à ma partenaire mon désir d’obtempérer et cette confiance ahurissante que je lui témoigne jour après jour. Bien qu’elle ait tort, je ne la lui reprends pas, pas plus que je ne proteste. «Si. Ils peuvent. Ils rampent.» ai-je expliqué l’oeil hagard, les genoux repliés jusqu’à mon torse. Je suis si crispé que retirer mon t-shirt doit réclamer à Raelyn un effort surhumain. Me défaire de mon jeans est une paire de manches encore plus difficile à coudre. Or, l’entreprise est couronnée de succès. Dans le fond, j’avais hâte d’être débarrassé de ses fringues souillés par la bave et le venin des insectes qui n’osent approcher la baignoire maintenant qu’il coule sur mon corps de l’eau tiède. Elle les rebute et je soupire en fermant les yeux. Je voudrais réclamer un nouveau verre, mais les mots sont prisonniers de ma jugulaire. Ils ne passent plus le rempart de mes lèvres. Je n’ai plus la force, plus l’énergie de me battre pour récupérer une larme d’alcool qui tomberait directement dans ma bouche depuis le fond d’une bouteille. Je suis juste bon à serrer la main savonneuse de Raelyn qui caresse ma peau. J’ai tout juste la vigueur pour tenter de maîtriser ma respiration, pour la calmer parce que le contact de l’eau me fait un bien fou. Je n’ai de calories à dépenser que dans un unique but : ouvrir les paupières, capter les pupilles de mon point de repère à l’aide des miennes, complètement délavées - je le devine - et brillant à cause de la démence, et de réclamer notre enfant, de m’enquérir de sa sécurité. «Micah ? Où elle est ? » Je donnerai tout ce que je possède afin de réunir ma famille auprès de moi. «Je ne sais plus.» J’oublie tout et le phénomène persistera encore de longues heures durant au cours desquelles je me noierai dans la honte, dans l'opprobre de mon échec, de ce que je suis devenu.


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SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptySam 13 Aoû - 19:02


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Raelyn Blackwell & @Amos Taylor  (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID 873483867

J’ignore combien de fois je lui répète que je ne lui donnerai rien, pas une goutte d’alcool avant qu’il ne l’intègre avec, sur le visage, un air horrifié qui me fait mal au cœur. Je crains les choses que pourraient lui souffler ses démons : que je ne l’aime pas, que je ne les aime ni lui ni ma fille si je lui refuse la seule chose qui pourrait le maintenir en vie… Je ne sais pas exactement de quoi il en retourne, mais je connais l’aspect pervers de l’addiction. Je sais que ses démons sont en train d’effectuer un travail de sape et de lui ouvrir les yeux sur le fait que je suis l’ennemie : c’est évident, puisque sans moi il pourrait boire de tout son saoul.

Mais je sais aussi qu’il est assez fort pour survivre à l’orage. Je sais aussi que lorsque cette crise là - je n’ai pas la prétention d’admettre qu’elle sera la dernière - sera derrière lui, il sera mortifié, il aura honte de son comportement et certainement se répandra-t-il en excuses. Elles ne sont pas nécessaires avec moi. Avec le reste du monde peut-être, mais je m’accrocherais à notre amour même si je n’avais pas traversé une épreuve similaire moi-même, une qui m’aide à comprendre ce qu’il traverse. Si j’ai un haut le cœur lorsqu’il se penche au-dessus de la cuvette pour vomir l’alcool qu’il a avalé pendant que ma garde était baissée, il n’est rien de plus qu’un réflexe physique : rien ne me dégoûte dans ce tableau. Il ne me dégoûte pas et je sais que, demain, il ne pourra pas en dire autant se concernant lui-même. Je suis également passée par là. Ce que je n’anticipe pas en revanche, c’est la force des hallucinations dont il est victime et qui le poussent à m’échapper. Je réagis pourtant, peut-être in-extremis, mais l’important reste que je le rattrape avant qu’il ne dévale l’escalier. Il se serait brisé le cou, j’en suis pratiquement certaine. Je l’agrippe avec une brutalité que je ne maîtrise pas et pour cause : elle est le signe de la peur que j’ai eue à l’idée de l’imaginer étendu mort trois mètres plus bas. J’adore le loft : mais je regrette pour la première fois la mezzanine et la hauteur du bâtiment. N’aurait-il pas été plus intelligent de nous réfugier en bas ? Malheureusement, le rez-de-chaussée ne comporte pas de salle de bain et, de toute façon, je ne suis pas certaine que j’aurais réussi à le soutenir pour descendre les escaliers sans qu’il ne nous entraîne tous les deux dans sa chute. « Pourquoi tu fais ça ? Je sais ce que je vois. Je ne suis pas fou. » Sans relâcher ma prise autour de son bras - je serre si fort qu’il aura certainement un hématome, la trace de mes doigts demain - je dégage une main pour caresser sa joue. « Je sais que tu n’es pas fou. Mais tu ne vas pas bien. Laisse-moi t’aider. » A présent, c’est moi qui suis en meilleure santé. C’est à moi de me substituer à lui, d’enfiler le costume de protectrice de la famille que nous avons construite. « Magnifique. » Je fronce les sourcils et je ne comprends qu’il est question de moi que lorsqu’il plante son regard dans le mien pour répéter son assertion. Même dans son état, c’est de moi qu’il parle, c’est moi qu’il trouve magnifique et à défaut de pouvoir lui retourner le compliment - il est couvert de sa propre bile - je pense que je le trouve fort, et que je le trouve courageux de combattre ses démons parce qu’il l’a décidé, pas parce qu’on l’y a contraint. Je lui souris, je penche la tête sur le côté pour que sa main caresse ma joue une seconde de plus, et j’attrape sa main pour l’entraîner avec moi dans la salle de bain. L’avantage de la suite parentale, c’est qu’elle ferme à clé et avant de le guider jusqu’à la baignoire, je prends cette précaution.

« Si. Ils peuvent. Ils rampent. » - « Je les en empêcherai. » J’ignore à quoi ressemblent ces bestioles qu’il imagine puisqu’il n’a pas pris la peine de me les décrire, il doit imaginer que je les vois, moi aussi. Si je parviens à le débarrasser sans trop de peine de son t-shirt, j’ai l’impression de suer sang et eau pour lui ôter son jean. Assis dans la baignoire, à l'affût de la moindre manifestation de son délire, il tente de m’aider mais me complique plutôt la tâche. Mes muscles fins rechignent face à la difficulté mais, finalement, je parviens à le déshabiller - je lui laisse son caleçon, je décide que ça n’a pas grande importance - et, sans oublier de le prévenir, j’ouvre l’eau. Je teste la température sur ma main avant de fermer la bonde de la baignoire et, finalement, j’attrape sa main dans la mienne. « Elles peuvent certainement pas nager, non ? » Si j’ai l’air convaincue, peut-être le sera-t-il aussi ? Il a l’air apaisé, en tout cas, autant qu’il est possible de l’être dans sa situation. Alors, tandis que la baignoire se remplit, j’entreprends de savonner doucement son dos, son torse, sa nuque, le tout avec une douceur que je ne possède que pour lui et notre enfant. Lorsqu’il attrape ma main dans la sienne, je vois toute l’inquiétude dans son regard et je crains l’espace d’un instant le retour de ses démons imaginaires. « Micah ? Où elle est ? » Je pousse un soupir de soulagement en entendant le sujet de son inquiétude : qu’il craigne pour la sécurité de notre bébé me prouve qu’il est en partie de retour, qu’il est à nouveau un peu plus lui-même. « Je ne sais plus. » Avant que son estomac ne se serre et qu’il ait du mal à respirer, je délaisse son dos pour attraper chacune de ses mains dans les miennes. « Chez Chad. Elle est chez Chad, je lui ai dit qu’elle passerait la nuit chez lui. » Mon beau-frère n’a pas eu l’air inquiet ou furieux à l’idée de devoir s’occuper de sa nièce à l’improviste. Je n’ai rien précisé, mais j’ai laissé sous-entendre qu’Amos et moi, comme tout jeunes parents, nous avions besoin de nous retrouver. J’ai laissé son imagination faire le reste et je doute qu’il s’imagine la façon dont nous sommes en train d’occuper notre première nuit sans Micah. « Il est doué avec elle. Elle l’aime bien, je crois. » Elle offre ses plus beaux sourires à son oncle, notre petite fille. « Tu me laisses te laver les cheveux ? » Ils sont collés de sueur et je voudrais qu’il se sente un peu mieux. J’attends son aval et, doucement, je dirige le jet d’eau - à pression minimum - dans sa nuque, puis au-dessus de sa tête. L’eau m’a toujours semblé être une bouée de secours, lorsque j’étais en manque ou en bad-trip, j’espère qu’elle l’aidera aussi. Je l’enjoins à fermer les yeux lorsque je masse doucement son cuir chevelu et lorsque je le rince, je caresse doucement sa barbe. « Tu me laissera la raser, tout à l’heure ? » Il l’a négligé, ces derniers jours, je me demande si c'était un signe avant-coureur de sa crise de ce soir, s’il était déjà agité et préoccupé de façon inquiétante ces derniers jours. « Ou si tu te sens mieux, je peux le faire maintenant. Mais il faut que tu me promettes de ne pas bouger, je voudrais pas t’égorger. » J’esquisse un sourire tendre, un sourire complice, en espérant que ce semblant de normalité réussira à le ramener complètement à moi.





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Message(#) (Amelyn #74) ► PARANOID ANDROID EmptyMer 17 Aoû - 17:13




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Entre mes hallucinations et les certitudes inventées par mon addiction, je me sens éreinté. Je me brise à l’image de mon coeur tandis que me souffle mes démons que mon amour n’est pas réciproque. Je suis épuisé et, malgré tout, je débats contre les insectes qui me courent après. Je lutte aussi contre la malséance de mes ennemis : je n’ai pas le droit, même dans la maladie, de remettre en cause les sentiments de Raelyn. C’est injuste parce qu’à une époque, je n’ai pas fait mieux qu’elle. Au contraire, j’ai été son geôlier. Je l’ai gardée prisonnière à des kilomètres de la métropole. Certes, je nage en plein délire, mais je ne l’oublie pas. Nul n’est capable de chasser cette vérité de mon esprit puisqu’il a été provoqué par la peur de perdre la femme que j’aimais et que j’aime toujours plus fort. Je me souviens parfaitement de ma réaction lorsque je l’ai trouvée gisant au sol, maculée de vomi, le corps convulsant et les lèvres bleues. Je me rappelle des mots que je lui ai chuchotés afin qu’elle ne me quitte pas de cette manière et de l’angoisse qui m’étreint lorsque je l’ai veillée à l’hôpital. J’ai agi pour l’éloigner de la sirène qu’est la cocaïne. Aujourd’hui, bien que je ne sois plus tout à fait moi-même, une part lucide, intimidée par ma folie, terrée derrière mon reste de conscience, m’interroge sur le bien-fondé du comportement de ma dulcinée. N’est-il pas normal ? N’est-il pas la seule preuve d’affection dont tu as besoin ? N’est-il pas juste qu’elle veille sur toi quand tu n’es plus capable de le faire ? N’est-il pas entendu que le mariage a renforcé l’idée que notre rôle respectif et prendre soin mutuellement l’un de l’autre ? Refusant d’être totalement assourdi par les horreurs qui affluent dans mon cerveau, je m’accroche à ces chuchotis quasi imperceptibles, mais que l’amour rend plus distinct. Je m’y agrippe avec une force identique à celle qu’utilise Rae pour m’empêcher de dégringoler des escaliers. Je m’y cramponne avec tant de courage - le peu qu’il me reste - que je me laisse éblouir par la beauté de ma complice. Je songe qu’elle a les lèvres aussi roses qu’un dragée que l’on aurait trempé dans du lait, que son teint est auréolé d’un halo de bienveillance, que sa silhouette est le chef-d’oeuvre d’un Pygmalion qui aurait consacré sa vie à son travail. Tout son être est nimbé d’une lumière qui ne m’inspire que la confiance. Alors, je m’abandonne. Je lui permets de me tirer par la main sans gigoter. Je quitte les escaliers des yeux. Je ne pense plus à l’alcool, je pense à ce que j’ai besoin de Raelyn plus que jamais auparavant. Elle me conduit à la salle de bain et j’incarne la docilité désormais. Je grimpe dans la baignoire, j’aide comme je peux - et sans succès - dès lors qu’elle me dévêt de ces vêtements qui me dégoûtent. Ils sont poisseux de la bave des limaces et des grenouilles qui m’ont grimpé le long des jambes. A présent que le bain se remplit, les insectes au demeurant invisible pour ma conjointe - je ne le réalise pas cependant - flottent, raide mort, à la surface de l’eau, chaude et moussante. Le parfum des produits utilisés me ramène de quelques pas vers la raison, mais je tire néanmoins de l’eau les quelques cadavres imaginaires pour les jeter par-dessus le bord d’émail. J’ai déjà juré que je n’étais pas dingue. Pour tout réponse, j’ai obtenu de quoi m’apaiser et le fruit d’un constat : je ne vais pas bien et, si je n’ai pipé mot sur le moment, à présent que je me détends chaque minute passant, je l’intègre et le soulève après m’être affolé à propos de ma priorité : Micah. Elle est chez son oncle et la bouffée d’air que j’inspire me brûle les poumons. C’est douloureux, mais je l’aime ce mal. C’est celui du soulagement transfiguré par mes cauchemars, de mêche avec mon addiction, qui est contrecarrée par les efforts efficaces de ma dulcinée. «...Elle est chez Chad. Tout le monde aime Chad. Chad est parfait.» ai-je rétorqué en fermant les paupières. Ma nuque tombe sur le bord de la baignoire. Ma main attrape celle de Rae qui s’occupe de moi comme si je n’étais plus qu’un enfant. Je ressens aussitôt la piqûre de la honte, mais je m’applique à ignorer la gêne et les chatouillements qui en découlent. «Et tu as raison. Ils ne savent pas nager.» Combien en ai-je défalqué de mon bain afin qu’il ne me répugne pas ? Que je n’aspire pas à m’enfuir dans cette bulle vaporeuse dans laquelle Raelyn m’a dissimulé de mes ennemis ? «Ils ont peur. Ils s’en vont.» Je soupire à nouveau et, cette fois, ce n’est plus prétexte à me torturer le corps et l’âme. Dès lors, j’accepte d’un hochement de tête que mon épouse me laver les cheveux. Je vais jusqu’à profiter de la douceur et de la délicatesse de Raelyn puisqu’elle m’est offerte, qu’elle me fait du bien et que je m’allège du lest de mes angoisses. «Tu as raison, tu sais. Je ne vais pas bien.» ai-je rompu le silence au moment où ses doigts ont massé mon cuir chevelu. Rae, elle a disparu de la périphérie de mon regard, mais ce n’est pas grave. Elle est là. Sa présence m’englobe, me rassure : je suis désormais plus libre de me confier à elle, aidé par l’ivresse qui, plus tôt, m’enfoncer la gorge dans le sable jusqu’à ce que j’ai le sensation d’étouffer. «Mais, je crois que je tremble un peu moins.» J’ai levé une main en suspens sous l’eau. Le résultat n’est pas probant, mais c’est plus tolérable. «Je ne vois plus rien. Je crois que… je crois que c’était des hallucinations.» Mon ton est horrifié et je prie pour que Raelyn mente, qu’elle prétexte avoir vu ce qui m’a tant épouvanté. Ceci étant, serait-ce bon pour moi ? Ne serait-ce pas me conforter dans l’hypothèse qu’arrêter la boisson n’est pas l’acte d’un homme courageux, mais bien une fatalité parce qu’elle va me terrasser ? Je panique de nouveau et un ballon de baudruche enfle dans ma gorge. Alors, revient à la charge mon envie de boire. Quelle évidence. L’ivresse me passe peu à peu et je suis effrayé par les conséquences de mon aliénation. «C’est justement parce que tu m’aimes que tu ne m’as rien donné, pas vrai ? Et c’est pour ça que tu t’occupes de moi ?» J’étends maladroitement un bras vers l’évier pour atteindre dentifrice et brosse à dents, mais la vigueur me manque, si bien qu’il retombe mollement. « Sans être écoeurée. Moi je m’écoeure. J’ai un sale goût dans la bouche. Elle est pâteuse.» Effet secondaire de la déshydratation alcoolique pour le second symptôme. Le premier, il existe parce que j’ai vidé le contenu de mon estomac mais le souvenir est déjà flou. «Si j’oublie, tu me rappelleras ?» Sans exception, tout ce qui s’est déroulé du loft au casino en cette nuit d’horreur ?, ai-je supplié sans entrer dans les détails, acquiesçant doucement à sa proposition. Elle peut tailler ma barbe. Elle peut même m’égorger si je deviens un poids pour elle et pour les autres. Ma confiance en elle dépasse les limites de l’acceptable : je suis convaincu que peu importe la décision qu’elle prendra, Rae sera animée par l’envie de me sauver. «Qu’est-ce qui se serait passé si j’avais perdu les pédales devant la petite ? Qu’est-ce que tu aurais fait ? » me suis-je enquis alors que mon épouse, compatissante, prépare le nécessaire pour soigner mon apparence… elle se prépare à réparer ma négligence, signe avant-coureur d’une rechute. Maintenant, on le sait. Maintenant, on sera vigilant, aussi bien moi qu’elle, peut-être même le sera-t-elle plus que moi.


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