@Caleb Anderson

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J'ai terminé entièrement mon assiette et je n'ai pas attendu très longtemps pour délaisser ma chaise et venir m'installer sur ses genoux. Voilà encore un avantage à dîner ici dans un restaurant que l'on a que pour nous. Je peux venir me blottir contre lui à tout moment, je peux m’asseoir sur ses genoux, jouer avec ses cheveux comme je le fais alors qu'il n'a pas encore totalement finit de manger. J'aime ces moments de tendresse, ces moments ou je peux être proche de lui. Cette proximité m'apaise, je me sens toujours mieux quand je le sais tout près de moi, c'est peut-être fou mais c'est pourtant une réalité que j'ai accepté depuis longtemps. Je me sens plus sereine, plus heureuse, plus souriante, plus calme quand il est là. Je dépose un baiser sur sa joue. « C'était vraiment parfait, toutes mes félicitations au chef. » Je pourrais le féliciter vraiment, lui, puisque c'est lui le chef et qu'il est là devant moi, mais je sais que lui et les compliments c'est pas toujours simple, mais pourtant il sait que mes compliments sont sincères, du moins je l'espère. On fête nos 13 ans de rencontres, et pourtant on est loin d'avoir vécu 13 ans ensemble. Notre histoire est belle, mais elle ne l'a pas toujours été, pas durant les nombreuses années ou l'on a été séparé. 8 ans sans Caleb dans ma vie, et aujourd'hui je savoure peut-être encore plus la chance de l'avoir dans ma vie. Le bonheur qu'il m'apporte et je sais que des souvenirs, des histoires nous allons encore en vivre beaucoup, mais aujourd'hui c'est notre anniversaire de rencontre et je pense à cette première année ensemble. « Quel est ton meilleur souvenir de notre première année ensemble ? » Je lui demande, sans même vraiment avoir de réponses à cette question. Peut-être notre premier voyage ? Son premier anniversaire ? Ces week-ends passés chez lui, l'un contre l'autre, une chemise comme seul vêtement ? La première fois que j'ai compris que je l'aimais, que j'étais folle de lui ? La première fois que j'ai compris en le regardant que je l'aimais vraiment et la première fois que je lui ai dis ? Le 4 Avril 2010 ? Des moments forts, des premières fois, des souvenirs on en a beaucoup et d'autres se sont rajoutés encore depuis. Mais repenser à notre passé me rappelle que j'ai ressorti quelques choses que je voulais lui montrer. Je quitte ses genoux, je me lève tout en déposant un bref baiser sur ses lèvres et je fouille dans mon sac à la recherche de ce petit carnet que j'ouvre à la page recherchée. « C'est une liste des choses, objectifs que l'on avait quand on était jeune. » Je ne dis pas qui est le on, il doit s'en douter, il va le voir sans doute mais ce n'est pas ça le principal. Et le fait que je lui montre ça, que je n'ai pas caché son prénom et que je me replonge dans mes souvenirs est une preuve que j'ai digéré la nouvelle non ? Peut importe c'est pas là le principale. Je ris un peu en évoquant le fait que l'on était jeune et c'est vrai. On avait 20 et 21 ans, elle un an de plus que moi, on était jeune, et on avait pleins de projets en tête. C'était notre liste des choses à faire avant de mourir. J'ai barré le avant de mourir sur le cahier, je ne le dis pas non plus, je sais comme c'est un sujet sensible pour lui et je ne veux pas gâcher cette soirée, je ne veux pas qu'il pense à ça comme d'une chose négative. Ce n'est qu'une liste d'objectif de vie finalement. « En rouge c'est les choses que je voulais faire en 2010. En 2020 je suis retombée dessus et j'ai ajouté des éléments en violet, ça te concerne. » Je lui explique, parce qu'à première vue comme ça les différentes écritures, couleurs, ce n'est sans doute pas très clair, mais tout ce qu'il a à regarder, c'est le nombre d'objectif qui le concerne. « Je voulais te montrer à quel point tu as toujours eu une place importante dans ma vie. » Que ce soit en 2010 alors qu'on venait de se rencontrer, ou après, alors que notre histoire était encore au tout début de notre seconde chance, que je n'étais qu'une épave prête à couler à tout moment. Il a toujours été l'objectif de ma vie, lui d'abord, et nos enfants sont venus après, et grâce à lui, j'ai pu cocher une grande partie de mes objectifs. « Il y a des cases que j'espère encore cocher, mais tu m'as donné tellement de bonheurs, et j'ai encore l'objectif de tout faire pour te rendre heureux et cette case là je compte ne jamais la cocher parce que c'est l'objectif que j'ai pour le reste de ma vie. » Il pourrait ne pas y croire, ou prétendre que c'est déjà le cas, mais je ne veux pas le rendre heureux là maintenant, je veux le rendre heureux tout les jours du reste de sa vie, parce que c'est ce que je me suis promis, et ce que je lui ai promis, en devenant sa femme. Rendre sa vie meilleure, le rendre heureux, l'aider à réaliser ses rêves. « Si tu avais un seul objectif pour cette année, lequel ce serait ? » Dis moi et je ferais tout pour t'aider à le réussir. Parce que depuis que je suis avec lui j'apprends, je progresse, j'essaye d'être quelqu'un de bien pour lui (encore un autre objectif de vie que je ne cocherais pas), j'essaye d'être là pour lui et de prendre en compte ses besoins, ses envies, ses désirs et l'aider à atteindre ses objectifs compte beaucoup pour moi.

@Caleb Anderson

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« Je pense qu’il a eu un bon commis. » Voilà une chose dont je doute un peu même si j'ai pris mon rôle très à cœur, ou du moins j'ai essayé de lui montrer que toutes ces années à tenter de m'apprendre quelques trucs commencent à porter leur fruit. Quand je le veux, je peux m'en sortir en cuisine, sous son regards, en suivant ses conseils. Mais de là à dire que le repas était parfait grâce à ma participation en tant que commis, là j'en doute fortement. « Je pense que tu surestimes le commis, mais tu n'as jamais été très objectif avec moi. » Ce n'est absolument pas un reproche, ou une remarque négative que je lui dis, et c'est même en venant déposer un baiser sur ses lèvres que je lui montre que j'aime aussi le fait qu'il me voit avec ce regard amoureux et qu'il ne soit pas exigeant avec moi, sinon il serait déçu. Mais, il m'aime et je l'aime tout autant, et ce soir tout est parfait. Lui et moi. Dans son restaurant, dans une salle décorée pour l'occasion par ses soins, avec classe, avec goût, avec romantisme, une soirée seul au monde sauf que son petit appartement a laissé place à un grand restaurant, mais c'est toujours nous deux, l'un à côté de l'autre, ou plutôt moi sur ses genoux et j'aime ces moments  avec lui. J'en ai vécu pleins des moments comme ça et c'était devenu notre quotidien, les soirées à deux. Les moments en tête à tête sur son canapé. Des bons moments j'en ai pleins en tête et j'ai envie de savoir quel moment il retient lui. A quoi il pense quand il pense à notre histoire, notre première histoire.Il hésite un peu et je le laisse se replonger dans ses souvenirs, je le fais souvent et j'aime ce sentiment que je ressens en pensant à nous alors j'espère qu'il ressent la même chose. « Quand tu m’as dit que tu m’aimais, je pense. » Je lui souris, forcément. Le 4 Avril 2010, une date que je ne prétends pas me souvenir, mais une date que j'ai écris précieusement sur mon carnet, parce que ça représentait beaucoup pour moi d'avoir pu lui dire. Et visiblement, ça représentait aussi beaucoup pour lui, et je n'en suis pas étonnée. « Déjà parce que savoir que tu ressentais la même chose que moi m’a fait beaucoup de bien et m’a vraiment soulagé mais aussi parce que t’entendre prononcer ces mots m’a beaucoup ému à l’époque. Et toi ? » Il est touchant quand il m'avoue tout ça. Quand il me parle de ce moment et de ce qu'il a ressenti. De l'importance que ce moment pour lui. Je n'ai jamais été douée pour les sentiments. Je n'ai jamais été une personne très expressive, enfin je parle beaucoup, je pleure beaucoup, je ne parviens pas toujours à cacher mes émotions, mais l'amour était un élément inconnu pour moi jusqu'à lui. « C'était le 4 Avril. J'étais terrifiée ce jour là, je n'avais jamais dis ces mots à personne. » Je lui avoue mais il doit le savoir, il a vu comme c'était compliquée pour moi. « Et pourtant quand je t'ai vu, quand je suis venue dans tes bras juste avant, j'ai compris que je ne risquais rien en te disant que je t'aimais, parce que je savais que ce que je ressentais à tes côtés, c'était ça l'amour, enfin je voulais que ce soit ça parce que c'était si agréable, si fort comme émotion. » Mes mains autour de sa nuque, je me blottis contre lui, à la recherche de ce sentiment, de cette émotion que je ressens quand je suis si près de lui que je peux sentir son parfum, sentir son souffle sur ma peau et son cœur sous mes doigts. « Ce que je ressens quand je suis dans tes bras, c'est unique. » Des hommes, il y en a beaucoup qui ont posé leurs mains sur moi, ça me dégoute un peu de penser à ça, mais c'est une réalité, et jamais, avec auquel je n'ai ressenti une once de bonheur, de bien-être, de sécurité, d'amour, jamais je ne me suis sentie à ma place ailleurs que dans les bras de Caleb et c'est sans doute ce qui fait qu'aujourd'hui, je crois (un peu) à l'âme sœur, parce qu'il est celui que je veux, celui dont j'ai besoin, celui que j'aime, et j'ai la chance qu'il le veuille en retour. Je n'ai pas vraiment répondu à sa question, mais ce moment qu'il a évoqué est le moment auquel je pense actuellement et c'est avec un sourire que je le regarde. « Je t'aime Caleb Anderson. » Je lui glisse ces mots à l'oreille, comme je l'avais fais à l'époque, mais avec beaucoup plus d'assurance, parce qu'aujourd'hui je pourrais passer mes journées à lui dire ô combien je l'aime. Et je veux lui prouver à quel point il a toujours été important pour moi, même si je n'étais pas forcément capable de lui dire, de lui montrer, il comptait pour moi, notre histoire comptait et je veux lui montrer. Je vais chercher mon carnet, celui qui contient une bonne partie de mes pensées, de mes doutes, de mes souvenirs joyeux aussi, et cette liste de chose à faire dont je lui parle. Il me tends la main alors que je reviens avec le carnet entre mes mains, et je lui souris en reprenant place sur ses genoux et en lui donnant ce carnet si important à mes yeux et je le laisse prendre connaissance de ce que j'ai écris. Enfin de ce que les différentes Alex ont écrit. Jeune, moins jeune, il y a pour tout les gouts. « C’est quoi le point que tu as barré ? » Je grimace légèrement en voyant qu'il s'attarde sur ce point mais il sait alors à quoi bon lui cacher ? « Euh, c'était écrit tenter un plan à trois. » Et quand je relis le commentaire laissé par Rachel, je me demande si elle aurait aimé faire un plan à trois avec Caleb et moi, après tout elle a quand même couché avec Caleb, et moi aussi, donc c'est presque pareil non ? « Mais j'en suis pas très fière, donc je l'ai barré. » Mais je n'ai pas barré les commentaires de Rachel même à ce sujet, parce que même si je lui en ai voulu, je ne peux pas faire disparaître son écriture alors qu'elle a tellement représenté pour moi à un moment de ma vie. « C’est quoi le Maracana ? » Je lâche un petit rire en secouant la tête face à sa question même si je ne suis absolument pas surprise par sa question qui en soit prouve même qu'il s'intéresse à ce que j'ai écris. « C'est un stade au Brésil à Rio de Janeiro, il est considéré comme étant l'un des plus mythiques stades de foot. » Enfin je devrais dire de soccer ici en Australie, mais Caleb vit avec une Anglaise depuis longtemps maintenant et il a du comprendre que le seul football qui a de la valeur est le mien, celui qui a vu le jour en Angleterre et qui se joue avec les pieds comme son nom l'indique.

Mais ce n'est ni sur mes expériences sexuelles, ni sur le foot que je veux échanger, ce n'est pas pour ça que je lui ai montré ce papier, mais bien pour qu'il réalise à quel point il a toujours eu une importance dans ma vie. Je ne suis pas la personne la plus altruiste du monde, j'apprends à l'être, mais je suis sérieuse quand je lui dis qu'il compte pour moi, que je me préoccupe de lui, que je veux vraiment être quelqu'un de bien pour lui. Je l'ai écris sur cette liste et si pour certains cette liste peut sembler insignifiante ou légère, ce qu'il y a dessus à de la valeur à mes yeux.« Mais je suis heureux grâce à toi bébé, tu peux cocher cette case. Si c’est bien de moi dont tu parles, bien sûr.» Il rit, je lui souris et je le regarde. Ca peut sembler bête, ou banal, ou pas si important, mais le savoir heureux est important pour moi, et savoir que c'est grâce à moi c'est quelque chose qui me touche beaucoup. « Non non je parle de mon autre mari, celui pour qui j'ai coché la case devenir sa femme » Il plaisante et j'en fais de même, parce qu'il sait que c'est de lui dont je parle. Que c'est lui, celui que je veux rendre heureux. « Et tu es une très bonne mère pour nos enfants ça aussi tu peux cocher. Tu es quelqu’un de bien aussi, encore une case qui devrait être grisée. » Encore des mots touchants, parce qu'ils viennent de lui. Je sais que ce n'est pas le plus objectif du monde à mon sujet, mais il est le seul dont l'avis importe vraiment. Et ses mots sont importants d'autant plus parce que je doute encore de moi. Mon rôle de mère, mon rôle de femme, je veux être quelqu'un de bien pour nos enfants, pour lui, mais je n'ai jamais appris à l'être alors je doute. J'ai peur de me planter, j'ai peur de mal faire, j'ai peur de les blesser comme mes parents ont pu me blesser. J'ai tellement fais d'erreurs, j'ai tellement de failles en moi, j'ai tellement de choses à me faire pardonner, que les doutes ne sont jamais très loin. Mais Caleb me rassure et je ne doute pas de ses mots. « Tu sais à quel point c'est important pour moi de t'entendre me dire ça. » Et si avant je me reposais beaucoup sur lui, si je lui prenais toute sa force pour éviter de sombrer, aujourd'hui je me contente de son regard, de ses câlins sans avoir à lui faire porter le poids de mes craintes, mais entendre ces paroles me fait un bien fou. Je joue avec ses cheveux, pour occuper mes mains pour cacher l'émotion que je ressens en entendant la façon dont il me perçoit. « Mais je ne cocherais pas ces cases, ce serait comme prétendre que puisque tu es heureux aujourd'hui, ou que je suis une bonne mère aujourd'hui, je n'ai plus rien à faire et je ne veux pas. » Je lui explique ma façon de penser, de voir les choses et je ne remets pas en cause les compliments ou les paroles tendres qu'il a eu envers moi, mais je veux juste lui montrer que tout ce que l'on a aujourd'hui, je veux le protéger et je me continuer à faire les efforts pour que notre vie soit aussi belle qu'elle ne l'est aujourd'hui. C'est l'objectif de ma vie, le protéger, protéger nos enfants et tout faire pour être quelqu'un de bien pour eux. Et puisqu'il a mes objectifs de vie sous les yeux, je lui demande quel est son objectif pour l'année. « Que les enfants et toi vous soyez heureux. C’est mon premier objectif, pas seulement pour cette année mais pour le reste de ma vie. » Bien-sur qu'il pense à nous mais dans ses mots je me retrouve. Je comprends ce qu'il dit puisque c'est ce que je ressens aussi, et c'est peut-être ça la famille finalement, faire en sorte que les gens que l'on aime soient heureux. « Chéri, tu nous rends heureux. Tu es un papa et un mari exceptionnel, et je t'assure que je ne dis pas parce que je suis ta femme, mais parce que je vois tout l'amour dans les yeux de nos enfants quand tu es là, que je les vois sourire quand tu rentres, et que je vois à quel point tu es doué avec eux. Tu leur donne de la confiance, de la sécurité et de l'amour, et tu m'en donnes aussi tellement. » Je suis toujours contre lui et c'est ce que je ressens à ce moment. Le temps semble tourner moins vite quand je suis avec lui, le monde semble plus doux, moins angoissant, moins stressant, moins fou quand il est là. Parce qu'il a le don de rendre tout meilleur, il l'a fait avec moi. « Peut-être enfin arrêter de fumer pour de bon. Il serait temps. Et en plus je sais que tu n’aimes pas ça. » Je grimace. Bien-sur que je n'aime pas, mais parce que ça met en danger sa santé et si j'ai été une pro pour me bousiller la santé, je ne supporte pas de le voir fumer. Mais je ne veux pas le culpabiliser, ou qu'il se sente mal. « Quand tu seras prêt, je serais là pour t'aider et supporter ta mauvaise humeur et je pourrais même connaître quelques trucs pour t'aider à gérer ta frustration avec autre chose que des cigarettes, mais je veux pas que tu te sentes obligé pour moi. » Il l'a fait quand on a apprit la grossesse par solidarité mais aujourd'hui il n'a pas à penser à moi pour ça. « Qu’est-ce qui t’a donné envie de me montrer ça ce soir ? » Je fronce les sourcils quelques secondes, et je lève les épaules, je lui ai dis pourquoi je voulais lui montrer non ? Pour qu'il réalise qu'il a toujours eu une place importante dans ma vie, dans mes pensées, dans mes objectifs de vie aussi. Mais pourquoi ce soir ? Je réfléchis un peu surprise par sa réponse. « Je sais pas, enfin si. On fête notre anniversaire de rencontre, 13 ans et pourtant on a perdu tellement de temps à cause de moi, à cause de mes peurs, à cause de ma peur de me projeter, de penser à l'avenir et quand j'ai revu ça, je sais pas, je voulais que tu puisses réaliser que tu es au centre de tout ce que je veux pour mon avenir. » Je fais une pause, je ne sais pas pourquoi je me sens émue d'un coup alors que mes yeux se posent sur ce cahier. Sur mon écriture, son ces objectifs de jeunesses, sur ces rêves que l'on avait. Je suis émue presque un peu trop alors que ce n'est qu'une fichue liste, qu'un bout de papier, mais sur lequel j'ai écris ce que je désirais le plus. Une partie de ce que je voulais le plus, et que j'avais partagé avec elle, et aujourd'hui c'est à lui que je le partage. « J'y ai pensé plusieurs fois à te le montrer mais j'avais peur qu'évoquer Rachel soit difficile pour moi. » Rachel, mon amie parce que si je lui en ai voulu énormément, aujourd'hui je veux surtout me souvenir de qui elle était pour moi et pas de ce qu'elle a fait après. « Mais aujourd'hui, ça me semblait le moment parfait pour ça, parce que ce carnet il est lié à elle mais surtout à toi et si tu tournes les pages tu verras pleins d'autres de mes petits secrets, des souvenirs de notre histoire, des photos, des petits trucs que j'ai écris, des dessins aussi, y'a des trucs tu n'es pas censé les lire mais il n'y a rien que tu ne saches pas déjà, la plupart des choses que j'ai écris et qui ne doivent pas être lu, tu étais là pour les faire avec moi alors tu n'en seras pas choquée. » Je ris un peu en repensant à certaines choses que l'on a fait, à des choses que j'ai pu écrire, n'ayant plus vraiment le droit de tout partager avec Rachel. Mais je parle trop, je le sais et cette fois je m'en rends compte alors pour me faire taire, je prends l'initiative de venir poser mes lèvres sur les siennes avec délicatesse et beaucoup de douceur. « J'avais besoin que tu me fasses taire. » Que je lui dis mes lèvres encore contre les siennes un sourire qui se dessine sur mes lèvres, mais je crois que je deviens trop émotionnelle et que je m'emporte alors l'embrasser me semble bien mieux comme projet et c'est une autre chose que j'ai pour objectif, passer ma vie à venir embrasser ses lèvres, parce que j'aime ça, j'aime énormément ça.

@Caleb Anderson

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Nous sommes le 14 Janvier, et ce jour est étroitement lié à notre première histoire. A ce moment ou il est entré dans ma vie et forcément, les souvenirs sont présents ce soir. Notre rencontre, nos aventures, nos moments à deux, toutes nos premières fois ensembles. Notre histoire aurait pu être magnifique, je l'ai gâché en le quittant, mais aujourd'hui, nous évoquons ces souvenirs ensembles. Mariés, heureux, et toujours aussi amoureux. Et si aujourd'hui, je peux lui dire que je l'aime, la première fois que je lui ai dis semble faire partie des moments forts qu'il a gardé en mémoire et c'est touchant. Je ne l'ai pas oublié moi non plus. Il est le premier (et le seul) homme à qui j'ai dis ces mots un jour et je sais qu'il sera le seul pour le reste de mes jours. Blottie dans ses bras, je souris, je suis heureuse ce soir et depuis un moment désormais. Je peux le dire, je peux le sentir, je me sens bien, je me sens sereine, je me sens heureux tout simplement et je sais que c'est grâce à lui. Et ce soir, encore un peu plus, puisque je peux profiter de lui. De ses bras, de ses lèvres, de sa présence rien que pour moi et j'ai toujours aimé ça. « Je t’aime Alexandra Anderson. Et c’est bien la raison pour laquelle j’aime autant d’avoir dans mes bras. » Je lui souris, posant ma main sur la sienne alors que ma tête se pose contre sa main pour maintenir ce contact qu'il a initié. Je me sens tellement bien. « J'aime tellement être dans tes bras, c'est sans aucun doute l'endroit ou je me sens la mieux. » Et si ces mots peuvent être prononcé sans vraiment qu'ils ne soient pensés, ce n'est pas le cas ici. Parce que je suis sincère. Ses bras, son torse, c'est vraiment le lieu ou j'aime me réfugier, ou j'aime me blottir, ou j'aime m'endormir. Il m'apporte tellement, il m'apaise tellement, il m'aime tellement que dans ses bras je ne peux que me sentir légère et heureuse.

Pourtant je quitte ses bras, juste le temps d'aller chercher un petit carnet. Un carnet qui est aussi vieux que notre histoire, puisque je l'avais à mon premier passage à Brisbane. Ce carnet dans lequel j'écrivais tout ou presque. Ce carnet de souvenir, de pensées, de dessins, le carnet de ma vie et je ne lui avais jamais montré avant aujourd'hui. Mais, je voulais lui partager quelque chose de précis, cette liste de chose à faire, parce qu'il est très présent dans cette liste. Il y a des choses que j'ai faite dont je ne suis pas fière, d'autres que je ne pourrais jamais faire, et d'autres que je n'ai pas encore coché.  « On n’a plus qu’à aller au Brésil pour que tu puisses cocher cette case. » Je lui souris, bien-sur, parce que je suis touchée qu'il soit prêt à aller au Brésil juste pour que je coche cette case, alors qu'il n'aime pas le sport et qu'il ne connaît rien de ce stade et de ce qu'il représente. « Pour nos dix ans de mariage on pourrait s'offrir ce voyage. Un second voyage de noce au Brésil, ça te plairait ? » On pourrait y aller n'importe quand, les moyens on les a clairement mais je me dis que c'est une peut-être un projet que l'on peut avoir pour nos dix ans de mariage, un vrai voyage de noce, sans les enfants, rien que tout les deux, il partagerait avec moi ce moment, mais surtout on pourrait profiter de ce Pays ensembles. Je ne suis pas pressée de réaliser cet objectif parce que j'en ai bien d'autres, plus importants actuellement et ils sont tous liés à Caleb et nos enfants. Ils sont ma priorité, et je veux tout faire pour les rendre heureux, pour être la meilleure épouse et la meilleure mère possibles pour eux. C'est un objectif que l'on partage finalement. Lui aussi veut être le meilleur mari, le meilleur papa, mais à la différence de moi, c'est que lui, il est déjà tout ça. Il l'est naturellement, il l'a toujours été, il a toujours voulu l'être, il a toujours su comment être quelqu'un de bien pour les autres alors c'est sans surprise qu'il est ce papa aussi tendre, aussi affectueux, aussi présent, aussi parfait. « Je sais mais un peu comme tu viens de le dire, ce n’est pas parce que vous êtes heureux aujourd’hui que je dois arrêter de faire des efforts. » Et la différence entre nous deux, c'est qu'il n'a jamais eu à faire des efforts. Que même s'il ne voulait pas être le meilleur des pères, il le serait, parce que c'est en lui, c'est lui, tout simplement. « Tu n'as pas d'efforts à faire, tu es juste toi et tu es un homme et un papa formidable, c'est inné chez toi, tu es si doué avec nous. Regardes comme tu as réussi à gagner la confiance de Nathan, tout semble si évident avec toi, parce que tu es vraiment quelqu'un de bien chéri et on t'aime pour ça. » Je sais que ce n'est pas simple, que ça a été loin d'être simple avec Nathan et que la situation a été difficile, mais il a réussi et il arrive à le rendre heureux c'est aussi une belle preuve de tout ce que Caleb est capable de faire de bien. Je sais pourtant qu'il doute, qu'il veut toujours faire plus, faire mieux, qu'il se met beaucoup de pression pour être à la hauteur, mais il l'est déjà et j'aimerais qu'il en ait conscience et qu'il doute un peu moins de lui, mais ça fait partie de lui aussi. Il est anxieux Caleb, et ça se voit dans sa consommation de cigarette et cette addiction dont il n'arrive pas à se débarrasser. Je n'aime pas le voir fumer, il le sait, mais je ne veux pas l'accabler, il le fait bien assez (bien trop) tout seul. Je veux juste le soutenir, le rassurer et l'aider s'il me le demande. « Je sais oui, cette fois il faut que j’attende de me sentir prêt pour me lancer dans cette démarche, et pas que j’arrête de fumer pour toi ou par solidarité. » Pour une fois qu'il pense à lui, ou du moins qu'il ne pense pas à moi, c'est important. Parce que je sais qu'il voudrait arrêter lui aussi, juste ce n'est pas le bon moment pour lui et je le comprends très bien et le moment venu, il aura mon soutien. Je lui ai dis, et je m'y tiendrais. Il a été là pour moi, pour me soutenir ces dernières années, pour m'épauler face à mes différents problèmes, alors quand il me dira être prêt à essayer d'arrêter, je serais présente mais pour l'heure, il n'est pas prêt. Et je ne veux pas qu'il se sente coupable de fumer alors je ne dis rien de plus. Juste un sourire et un baiser que je dépose sur sa joue, pour lui montrer que je comprends et qu'il peut compter sur moi, et surtout qu'il pourra compter sur moi le moment venu.

Son attention se repose sur le carnet dont il découvre l'existence et il me demande pourquoi je lui montre ça, ce soir. La question me perturbe un peu et je mets du temps à lui répondre, mais une fois que je me lance, comme souvent, je suis inarrêtable et je parle, encore et encore. Une preuve que les choses ne sont pas forcément évidente à dire pour moi, mais je le fais, parce que je suis avec lui et que je sais que je peux tout lui dire. Même parler de Rachel, même évoquer certains de mes secrets contenus dans ce carnet. Et ce n'est qu'en venant poser mes lèvres sur les siennes que je me tais. Un long et doux baiser qu'il prolonge et j'en profite pour concentrer mes pensées sur ce moment, sur les sentiments que je ressens. « Je suis vraiment désolé, c’est ma faute si évoquer Rachel est devenu compliqué pour toi. » Je lève les épaules et je secoue la tête doucement de gauche à droite. « Tu n'as pas à t'excuser, ni à te sentir mal, tu n'as rien fais de mal. J'ai mis du temps à le gérer mais je ne t'en veux plus. » Je lui en ai voulu, enfin surtout à elle, parce que c'était plus simple finalement d'être en colère contre elle, mais les imaginer tout les deux a toujours été compliqué pour moi, mais aujourd'hui je peux en parler. Pas de ce moment qu'ils ont vécu, ça ne me regarde pas, mais je peux parler d'elle. De Rachel, des souvenirs que j'ai avec elle, de ce qu'elle a représenté pour moi. « Mais elle était ton amie et c’est normal que penser à elle puisse être douloureux. » Je lui souris, l'air un peu triste pourtant en pensant à elle. Je lui souris pour le rassurer, pour cacher un peu l'émotion qui me gagne aussi, un sourire triste mais un sourire quand même. Elle était mon amie, ma confidente, mon âme sœur amicale, mon soutien, mon ange gardienne quand ma vie n'était qu'expérience et recherche de sensation. C'était Rachel et elle me manque même si je ne l'assume pas, même si j'en parle jamais. « Elle serait heureuse pour nous, elle savait que tu me rendrais heureuse, et elle serait la première à dire qu'elle l'avait su dès le début et à s'en vanter. » Elle appréciait Caleb, peut-être un peu trop mais elle a toujours tout fait pour m'aider dans mon couple, pour m'aider à ne pas tout gâcher parce qu'elle avait comprit que j'aimais Caleb et qu'il m'aimait. « J'aimerais juste pouvoir partager un peu de mon bonheur avec elle mais ça fait du bien de parler d'elle.» Ce que je ne faisais plus depuis quelques temps et je réalise que même si elle ne fait plus partie de ma vie, elle a eu un impact tellement important dans ma vie qu'elle aura toujours une place dans mes pensées. Mais, je vais bien aujourd'hui et c'est auprès de Caleb que j'ai envie d'être. C'est avec lui que je partage mes pensées désormais, avec lui que je partage mes joies et mes peines, il a le rôle de mari, de confident, de soutien, il est mon tout. Je joue avec ses cheveux en le regardant, mon regard perdu dans le sien pour trouver le soutien dont j'ai besoin. « Mais qu’est-ce que tu veux dire en disant qu’il y a des choses que je ne suis pas censé lire ? » Je souris, cette fois un peu plus sincèrement à sa question en repensant à certaines choses que j'ai pu écrire et qu'il n'est pas censé lire. « C'est pas tant toi qui n'est pas censé le lire, mais tout le monde. Y'a quelques trucs qui ne sont pas à mettre dans des mains innocentes. » Je ris un peu. « Tu voulais plus que je parle de notre intimité avec Rachel, alors j'ai écris quelques petits trucs, t'inquiète pas, y'a pas de détails trop cru. » Je ris encore un peu, non je n'ai pas détaillé notre vie affective, je n'ai pas écris tout ce que nous avons pu faire, mais quelques petites références, quelques petites pensées sur ces moments et je doute qu'il aimerait que d'autres que lui puisse lire ça. « Mais plus sérieusement, ce carnet m'a suivis depuis des années et y'a forcément des moments moins joyeux, des moments de doutes, des choses dont je ne suis pas fière, mais tu sais déjà tout. Je n'ai pas envie que tu penses que j'ai des secrets pour toi. » Je suis bavarde, ça oui, et il est le premier à pouvoir en témoigner, mais quand il s'agit de me confier j'ai parfois un peu de mal, mais avec lui je l'ai fais et je continue à le faire et je veux lui prouver ce soir que je n'ai aucun secret pour lui. « Il y a mes vœux de mariage à la fin du carnet. » Ca et d'autres trucs, parce qu'il n'y a pas que les choses tristes ou honteuses dans ce cahier, il y a aussi tout les moments de bonheur, il y a notre début d'histoire, il y a mes premières pensées le concernant, ma réaction à son premier « je t'aime », mes pensées juste avant de lui dire à mon tour. Il y a les souvenirs de Nathan, quelques mots écrits durant ma grossesse. Il y a mes sentiments au sujet de mes parents, la colère, la haine que je ressens au sujet de mon père, la douleur liée au suicide de ma mère. Il y a les lettres écrites à Rachel après son décès alors que j'avais besoin d'elle, de ses conseils. Il y a les dessins qui reflètent mon état d'esprit, mes envies, mes pensées. Il y a les photos de Caleb, de nous, de Rachel, de mes amis, des photos de nous jeunes, puis de nous à trente ans. Des photos de nos filles, des pensées les concernant aussi, les photos de notre mariage, de notre histoire. Ce carnet c'est moi, c'est lui, c'est nous et en lui mettant entre les mains, je veux lui montrer cette liste, cette preuve qu'il était, qu'il est et qu'il sera mon objectif numéro 1, mais je lui montre aussi qu'il est la personne la plus importante pour moi au point de lui confier toute ma vie. « Je réalise que ça fait quelques temps que je n'ai pas ressenti le besoin d'écrire dedans, quand je te dis que tu me rends heureuse et plus sereine, c'est encore une preuve. » Une preuve que sa présence me rends heureuse mais pas que. Que sa présence m'apaise au point que je ne me sente pas envahi par des pensées que je ne peux maîtriser. Une preuve que sa présence me permet de parler, de partager mes doutes, de trouver des réponses à mes questions. Une preuve que sa présence rends ma vie meilleure tout simplement et ce carnet ne m'a pas quitté et pourtant aujourd'hui je n'en ai plus besoin parce qu'il est là.

@Caleb Anderson

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« Dans dix ans Nathan aura 21 ans. » Et si c'est une légère grimace que je peux voir sur son visage, le mien affiche un vraie grimace en réalisant qu'il aura l'âge que j'avais quand je suis tombée enceinte de lui. « Arrête faut pas dire des choses comme ça chéri. Et puis si ça se trouve tu seras grand père dans dix ans. » Lui oui moi il est hors de question que je m'imagine grand-mère. Oui vieillir me fait toujours quelque chose et dans quelques heures je vais prendre encore un an, c'est déjà assez pour que je n'ai pas à m'imaginer ridée, et vieille, pour imaginer que quelqu'un m'appelle un jour grand-mère « Mais oui, j’aime plutôt bien cette idée. Même si c’est dans bien trop longtemps. » Il a raison, dix ans, c'est dans longtemps et je réfléchis au moment ou il dit ces mots. « C'est vrai, mais si ça se passe bien pour les petits chez tes parents quand on ira au Japon avec Nathan, on pourra envisager de se faire un plus long voyage tout les deux. » Le Brésil ou autre chose, mais avec ces mots je lui montre que je n'ai pas l'intention d'attendre dix ans pour voyager avec lui de nouveau, pour le Brésil ce serait une belle façon de célébrer notre anniversaire, un si beau voyage, mais je suis prête à envisager un voyage avec lui n'importe quand parce que si j'aime nos enfants énormément, j'aime aussi ces moments avec Caleb, loin de tout, coupés du monde et de nos responsabilités. C'était notre bulle de bonheur, l'endroit dans lequel nous avons construit notre relation, ou nous nous sommes construit en tant que couple il y a treize ans mais aussi en tant que jeunes adultes et j'aime cette sensation que je ressens quand je suis avec lui. Sauf que désormais, il n'y a plus que nous dans cette bulle de bonheur, il y a notre famille, celle que l'on a construit ensemble et dont nous sommes tout les deux très fiers. Nos enfants, Nathan, Lucy, Lena et Mael. Ils sont tout pour nous et si ma relation avec Nathan est encore très compliquée, Caleb lui est proche de chacun de nos enfants. Il a la confiance de Nathan, il a même le droit de se faire appeler papa par Nathan. Il est proche de nos filles aussi, la figure de sécurité des jumelles c'est lui, et il y a Mael, notre petit dernier. Plus petit, très petit encore mais si tout n'a pas été simple, il a réussi à créer un lien avec notre fils, à partir du moment ou je lui ai laissé la place pour le faire. Il est parfait Caleb et quiconque le connait ne pourrait pas me contredire. Tout le monde serait d'accord avec moi, tout le monde sauf le principal concerné. « Tu me donnes bien trop de crédit. Rien de tout ça n’est évident pour moi, je t’assure. » Je sais que ce n'est pas simple non plus pour lui, mais il s'en sort tout le temps et c'est en ça qu'il est si doué finalement. « Je sais chéri, mais quoiqu'il arrive tu réussis à gérer et à surmonter les difficultés avec eux et ils sont tellement biens quand ils sont avec toi. » Pas qu'ils ne le soient pas avec moi, j'essaye de faire en sorte d'être quelqu'un de bien pour eux. D'être une bonne mère, ce dont je ne sais pas vraiment être, je n'ai jamais eu de figure maternelle ou même paternelle que l'on pourrait caractériser comme étant bonne, ou même juste passable. Alors j'apprends avec eux, et j'ai toujours peur de mal faire. Et si avec trois d'entre eux, je pense m'en sortir pas si mal, alors le quatrième c'est un échec total, mais c'est il y a onze ans que j'ai merdé avec lui et je ne peux pas espérer tout rattrapé d'un coup. Caleb a réussi, mais Caleb est différent de moi, et c'est surtout ses différences qui font de lui un homme aussi spécial, aussi doué, aussi respectable et respecté. Et aussi pour ça que je l'aime tellement.

Le carnet est entré dans la discussion, et c'est Rachel que l'on évoque désormais. C'est peut-être pas le meilleur moment pour évoquer mon ancienne meilleure amie décédée qui a couché avec Caleb. Mais, pourtant ça semble presque normal d'en parler, alors que ça fait des mois que son prénom n'a pas été cité entre nous, pour les raisons citées plus tôt. Mais j'ai accepté, je lui ai pardonné, à lui et à elle aussi. Enfin à lui c'est sur, à elle j'y travaille encore mais c'est surtout avec tristesse que je pense à elle désormais. Pas avec colère, mais avec le manque qu'elle fait sentir dans ma vie. « Tu peux me parler d’elle dès que tu le veux tu sais, je suis là pour toi mon amour. Tu vas sur sa tombe quelque fois ? » Je détourne le regard quelques secondes un peu perturbée par sa question, ou plutôt surprise et quelque peu déstabilisée par les émotions et les souvenirs auxquels je repense. « J'y suis allée une fois, juste après avoir apprit sa mort mais je n'aime pas trop ça. » Pas du tout même. J'ai mis du temps avant d'aller sur la tombe de ma mère, j'ai mis du temps avant de réussir à lui parler, mais pour Rachel c'est différent. « Je lui ai toujours parlé en quelque sorte, à Londres je me demandais ce qu'elle me dirait, et depuis c'est par le biais de ce carnet que je m'adresse à elle, mais c'est trop dur d'aller la bas, c'est trop réel. » La mort est réelle oui, une pierre tombale c'est réelle, c'est une réalité que peut-être je n'arrive pas à totalement accepter. Voir son nom écrit, se dire que jamais elle ne reviendra, jamais elle ne me répondra, là savoir physiquement là mais tellement loin, ailleurs, quelque part, sans savoir ou, ni ce qu'elle est devenue. C'est quelque chose de trop compliquée à gérer pour moi. « Ca t'a aidé toi ? D'aller sur la tombe ? De lui parler ? De lui partager tes pensées et tes doutes ? » Je ne parle pas de Rachel là, et je pense qu'il va le comprendre mais je sais qu'il a perdu quelqu'un de proche, de très proche de lui, un lien encore bien plus fort que celui que j'avais avec Rachel. Il a perdu celle qui devait devenir sa future femme et je me demande si ça l'aide d'aller sur sa tombe, si c'est positif ou si c'est juste se faire du mal encore et encore ? Je me demande ce qu'il lui dit, mais ce n'est pas quelque chose que je peux lui demander, j'ai l'impression que c'est entre elle et lui et que je n'ai pas ma place dans cette relation. Ce n'est pas joyeux comme discussion mais je suis contre lui, je suis sur ses genoux, dans ses bras. Sa main qui caresse mon dos, ma main qui passe dans ses cheveux sans s'arrêter, et ces petits gestes permettent de rester connectée à lui, de ne pas me sentir dépassée par ce que je peux ressentir parfois. Je sais que pour lui cette discussion est loin d'être agréable et c'est contre toute attente que je lui dis. « Tu sais plus j'y pense et plus je me dis que si Rachel t'appréciait autant ce n'était sans doute pas anodin. J'y ai pas mal réfléchis depuis et je pense que tu lui avais tapé dans l’œil. » Je dis ça en souriant et j'ai même un petit rire qui s'échappe d'entre mes lèvres, et cette réflexion me permet de relâcher un peu la pression de ces dernières minutes. Et c'est sur ce carnet, une sorte de journal intime finalement que l'attention se porte à nouveau. « Attends tu as écrit des trucs sexuels là-dedans ? » Sa réponse et surtout son attitude réussissent à me faire rire. Je secoue la tête pour confirmer l'information, et je le regarde tourner les pages du cahier, sans doute à la recherche de choses croustillantes. « Dis-moi où, je veux absolument lire ça. » Je ris à nouveau tout en posant ma main sur le carnet pour qu'il arrête de tourner toutes les pages. « Peut-être qu'un jour je te lirais quelques lignes en guise de préliminaire. » Je ne suis pas sûre que ce soit très efficace, parce que ce n'est pas de la grande littérature, ni même vraiment de la littérature, juste quelques phrases écrites par ci par là. Quelques dates avec le nom d'une position. Quelques réflexions pour partager avec quelqu'un des choses que je ne pouvais pas dire à Rachel. J'ai découvert le sexe avec Caleb, enfin pas totalement non, mais j'ai découvert le plaisir du sexe, le plaisir de partager un moment si intime et si fort, le plaisir de lâcher prise et c'était quelque chose de fort pour moi et quelque chose d'important dans ma vie alors il y a une trace dans ce carnet de ces moments. Mais il n'y a pas que ça. C'est le récit de ma vie qu'il tient entre ses doigts. Les bons comme les pires moments. C'est un résumé de ma vie et je me sens presque vulnérable à l'idée qu'il puisse tout lire mais je veux qu'il le fasse, s'il en a envie un jour. C'est une partie de ma vie, c'est mon passé parce qu'aujourd'hui, je n'en ai plus besoin, parce que je suis heureuse, je suis sereine et finalement ce carnet me permettait de canaliser mes émotions, mais j'ai Caleb, j'ai notre vie, j'ai des techniques pour ça, j'ai ce bonheur avec lui, cette sérénité quand il est là, j'ai notre amour pour m'aider et je suis heureuse grâce à lui. « Je fais tout pour.  » Je lui souris sincèrement, un sourire tendre et amoureux, qui représente bien ce moment. « Et tu le fais très bien. » Parce que je n'ai jamais été aussi heureuse que depuis que nous vivons ensemble et ce n'est que grâce à lui. Je le laisse feuilleter le carnet, regardant moi aussi les photos, les dessins, les éléments que j'ai moi même mis dans ce carnet et si j'ai feuilleté ce carnet un nombre de fois incalculable, c'est bizarre de revoir ces choses avec lui.  « C’est une très belle photo. » Caleb qui trouve une photo ou il est dessus, très belle, c'est surprenant. Il n'aime pas les photos, il n'aime pas se voir en photo, il n'aime pas être prit en photo alors sa réflexion me fait sourire et me touche aussi. Parce que moi je la trouve parfaite cette photo, comme beaucoup d'autres, mais que ça vienne de lui ça a vraiment un autre sens. « J'adore cette photo mais chéri, tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir que tu le dises. » J'aimerais qu'il se voit comme moi je le vois, qu'il s'aime comme moi je l'aime (enfin peut-être pas autant parce qu'il serait peut-être un peu mégalo) mais qu'il se voit tel que moi je le vois. Ca n'arrivera sûrement jamais mais je vous assure qu'entendre Caleb faire une remarque positive sur une photo sur laquelle il est, c'est un grand pas déjà. « Je propose qu’on refasse exactement les mêmes poses dès qu’on trouve un photomaton. » Et si j'étais déjà surprise de le voir aimer une photo, mon regard et mes yeux qui s'agrandissent, montre bien à quel point je suis surprise par sa proposition. Surprise mais aussi très enthousiaste. « Attends Caleb Anderson qui propose de faire des photos, je sais pas dans quelle dimension on est mais on y va tout de suite. » Je me lève je lui prends des mains le carnet que je pose sur la table et j'attrape sa main pour qu'il se lève, sincèrement déterminée à trouver un photomaton ouvert le soir, ou tout autre endroit ou nous pourrions se faire prendre en photo. « Et si tu trouves un photomaton peut-être que je pourrais refaire des photos spéciales rien que pour toi. » Des photos spéciales, je lui en avais fait plus jeunes, une photo que je lui avais donné mais je sais que depuis il ne l'a plus, alors c'est aussi une façon de le motiver pour sortir faire quelques photos, pour nous, pour lui aussi. « On trouve de quoi faire des photos et on revient pour prendre le dessert et faire le deuxième round pour mon anniversaire, ça te va ? » Je ne sais pas s'il avait d'autres choses de prévues ou si je peux prendre des libertés avec notre soirée, alors avant de l'entrainer dans les rues de Brisbane, j'attends une réponse de sa part.

@Caleb Anderson

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