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[ARCHIE] ❝ Gatorade Empty
Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMer 18 Jan 2023 - 5:44


Gatorade


Archie ❦ Carmine



Dans quel genre d'entreprise s'était-il lancé ? Voilà la question que se posait Carmine tandis qu'il essayait de trouver le sens de cette épaulière au design grossier. Du plastique, des sangles, de la mousse ... Aucune des matières présentes sur la protection ne rivalisait avec la soie, le velours et les cotons nobles qu'il avait plus l'habitude de porter. Ce soir, pourtant, Sighbury faisait une exception. Il avait réservé le terrain du club de rugby pour une session d'entraînement privé en compagnie de Kwanteen et comptait bien faire ravaler à l'homme d'affaires ses préjugés concernant les mannequins dont il s'estimait fier représentant. Le casque et la coquille n’avaient peut-être rien de confortable mais ils avaient le mérite de le faire se sentir plus solide, moins craintif quant à l’idée de se jeter tête la première sur quelqu’un dans le but de le faire chavirer.

À 18h, fin prêt, Carmine sortit des vestiaires, casque sous le bras. Il fut surpris d’apercevoir son reflet dans le miroir du couloir. Ses épaules semblaient avoir doublé de largeur avec tout cet attirail. Lorsqu’il mit un pied sur le field, sa première réflexion fut de se dire qu’ils allaient avoir chaud. L’humidité de l’été s’imprégnait dans le tissu peu respirant de sa tenue de footballeur tandis que le soleil couchant ne semblait pas vouloir entraîner dans sa chute celle des températures. 30 degrés à minima, mais quel était ce pays où il était impossible de respirer en plein mois de janvier ! Nostalgique, l’anglais pensa au confort de ses gros manteaux d’hiver londoniens et au thé fumant qui réconfortait les âmes après les balades le long de la tamise. Ici, Sighbury avait dû se résoudre à boire son thé glacé afin de contrebalancer le climat en dents de scie de Brisbane, une véritable hérésie. Comme convenu, des sacs et des traineaux attendaient sur l’herbe tiède qu’Archie leur trouve une utilité. Carmine, lui, ne voyait pas du tout à quoi cela pourrait bien leur servir mais n'en laissait rien paraître. La force de l’habitude était de son côté : avoir l’air cool et détendu faisait partie du top ten des compétences de son CV d’homme modèle.

Lorsqu’il le vit approcher, le mannequin offrit à son mentor d’un soir un sourire éclatant. « Coach Kwanteen. » Salua-t-il sur le ton de la plaisanterie, tendant la main qui ne portait pas le casque en direction d’Archie tout en se demandant si ce dernier était le genre de tyran à exiger de lui des pompes pour le dissuader de faire de l’humour ou s’il était envisageable d’avoir une conversation plaisante en dépit du fait de se taper dessus. Étrange contraste entre leurs beaux vêtements des loges VIP et ces tenues sportives à l’intérieure desquelles arriverait fatalement l’instant où les bonnes manières ne compteraient plus de la même manière. Ne disait-on pas que le rugby était un sport de voyous pratiqué par des gentlemen ?

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[ARCHIE] ❝ Gatorade Empty
Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptySam 11 Fév 2023 - 21:32

Nerveux, il ne devrait pas l’être. Nerveux ? Il l’est, et c’est le premier problème. Le second ? Il craint de ne pas retrouver son essence de capitaine d’équipe maintenant qu’il travaille seul. Jadis, il poussait ses joueurs à bout par le gré de menaces toujours prises à la rigolade mais, aujourd’hui, il ne se souvient pas la dernière fois qu’il a pris quelqu’un sous son aile. Il boxe et court toujours mais ces sports sont solitaires et il n’a besoin de garder un œil sur personne. Heureusement, ses habitudes bien ancrées à son quotidien lui ont permis de maintenir une forme plus que potable. S’il y en a un des deux qui toussera ses poumons sur le terrain de Rugby plus tard, ce sera Carmine. En attendant, Archie se vêtit de sa tenue de sport chez lui parce que Dieu sait qu’il ne passera pas par les vestiaires des hommes avant de s’imposer sur le terrain réservé. Ses chaussures sont propres parce qu’il en prend soin. À la dernière seconde, il remarque Bucky au coin de la porte, laisse en gueule, prêt à partir en balade. « Oh, merde. » Archie marmonne en l’examinant, hébété. L’animal a dû penser qu’il était l’heure de la marche puisque son maître s’était habillé pour transpirer. Ce serait crève-cœur de le décevoir ; il appelle donc Saddie, puis Madison, mais aucune ne répond. Il ne tente même pas Autumn, ne pensant pas pouvoir se permettre de lui demander une faveur en l’état des choses. « Bon, tu gagnes. Viens. » Le garçon abdique, attrapant son sac rempli du matériel nécessaire (deux bouteilles de Gatorade bleu, deux barres protéinées et une pomme, au cas où. Une serviette, aussi, parce que le soleil fouette le sol). Il fait monter Bucky à l’arrière de sa voiture (pas la Tesla, l’immense chien n’entrerait jamais dans ce véhicule sans se provoquer une commotion cérébrale), s’assure que le bol d’eau rétractable traîne encore sur le banc du côté passager puis monte à bord, direction le terrain de rugby à l’autre bout de la ville.

Sans aucune gêne, Archie ramène Bucky au bout de sa laisse tout en envoyant la main à Carmine, déjà équipé et prêt à… jouer au football américain ? C’est bien un équipement de football, ça. Confus, il se rapproche de lui en analysant le casque à sa main puis il lâche un gloussement : « Je crois que tu t’es trompé de sport. » Il le titille, ne doutant pas que Carmine avait fait un choix conscient en posant son dévolu sur un tel appareil protecteur. « Sauf si tu voulais me rappeler de beaux souvenirs ? » Et ça lui en rappelle ; l’esprit d’équipe, son adolescence, ses muscles encore immortels et sa capacité à courir un marathon sans s’effondrer. Les autres garçons couverts de sueur, leurs joues rougies, leurs cheveux collés à leur front… « Je n’ai trouvé personne pour garder mon chien alors je n’ai pas eu d’autre choix que de l’apporter. C’est un dépendant affectif. » Il explique en jetant un coup d’œil au borzoi qui s’est religieusement assis aux pieds de son maître pour observer Carmine à une distance sécuritaire. « Je vais lui trouver un coin d’ombre. En attendant… » Il pointe la grosse poche d’entraînement qui traîne au bord du terrain. « Tu peux aller placer la poche au centre du terrain. C’est dans ce truc que tu pourrais te jeter sans trop te blesser. » Et il insiste sur le « trop » afin de jouer avec ses nerf, lui jetant un regard moqueur mais bien intentionné. Ce soir, Carmine saura encaisser les plaquages.

Cinq minute plus tard, après avoir attaché Bucky aux gradins qui offrent une grande étendue d’ombre fraîche, et après avoir rempli son bol d’eau, il retrouve Carmine au pas de jogging, en profitant pour étirer ses jambes, ses bras, son tronc, en chemin. « Tu n’as jamais été coaché ? » Il demande, à sa hauteur, pour s’assurer qu’il ne pourra comparer Archie à personne. Après tout, il a seulement été dans la position du mannequin et pas dans celle qu’il occupe ce soir.


@Carmine Sighbury I love you
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyVen 17 Fév 2023 - 17:54


Gatorade


Archie ❦ Carmine


Impressionné par la taille de l'animal (le chien, pas Kwanteen), Carmine ne releva pas de suite la taquinerie d'Archie mais comprit sur le champ dans quel registre comptait jouer son coach ce soir. « Je voulais surtout protéger mon outil de travail. » Répondit-il paupières plissées par-dessus un sourire mesquin, faisant référence aux propos tenus par l'homme d'affaires lors de leur rencontre dans les loges du match qui avait opposé l'Australie à son concurrent historique (l'Angleterre).

Sighbury ne s'attendait pas à jouer au football américain, mais le fait de savoir Archie ancien pratiquant de ce sport l'avait incité à s'armer des protections adaptées. Tant qu'à tomber et se faire plaquer, le mannequin préférait que cela se passe le plus sécuritairement possible. Il enlèverait son casque et ses épaulières lorsque son corps se sentirait en confiance, ce qui n'était définitivement pas le cas. À date, Carmine était plus connu pour ses esquives que pour ses confrontations frontales lors des entraînements hebdomadaires en compagnie d'Asher et des autres membres de l'équipe d'amateurs de Logan City. Tantôt surnommé " savonnette ", tantôt " pancake ", l'anglais s’était malgré lui distingué par cette capacité qu'il avait de fuir à tout prix l'impact. Il ne tiendrait pas rigueur à son coach d'un soir d'avoir amené avec lui un témoin sur la scène de crime, quand bien même il suffisait de le voir se prélasser dans le sofa de Greta pour deviner que Carmine était un homme à chats.

« Bénie soit-elle … » La poche. Celle qu’il se chargea de positionner au centre du terrain pendant qu'Archie trouvait de l'ombre à son dépendant affectif. Le mannequin observait cet amortisseur de fortune, main sur les hanches, lorsque Kwanteen revint à sa hauteur. « Tu n'as jamais été coaché ? » « Privativement ? En rugby, non. » Ce qui n'était pas le cas des autres sports dans lesquels Carmine s'illustrait de manière plus significative. « Je monte depuis l'âge de 3 ans. » Expliqua-t-il, la tête pleine de souvenirs du centre équestre et de ces quelques fois ou la Reine, attendrie par ses joues de bébé, l'avait laissé monter sur ses poneys pendant que les parents Sighbury s'occupaient des retouches de ses chapeaux. « Et je golfe depuis l'adolescence. » Son swing était assurément bien meilleur que son plaquage. Outre la patience et la précision que demandait la pratique du sport à 18 trous, Carmine en appréciait bien évidemment les mondanité associées, le réseau que cela développait au détour des brunchs de fin de parties et, surtout, la classe indéniable des pantalons et polos qu'il portait accompagnés de petits pulls aux manches croisées autour du cou. « Bon ... Il faudra bien une première fois. » Se fit-il la réflexion à haute voix, l'air quelque peu résigné tandis qu'il enfilait son casque. « Je t'écoute. » Le tutoiement semblait de mise compte tenu des circonstances. « Que dois-je faire ? »

Enfant sage, l'anglais l'avait toujours été. Élève modèle, il écoutait religieusement les instructions de ses mentors avant de se mettre à l'œuvre.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Dim 5 Mar 2023 - 7:58, édité 2 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMar 28 Fév 2023 - 4:36

« Je voulais surtout protéger mon outil de travail. » Une répartie qui l’amuse, cette dernière ayant été puisée dans la seule et unique courte conversation qu’ils ont entretenue quelques jours plus tôt. Il a une bonne mémoire ; l’équipement de football aidera aussi à protéger ce que son outil de travail protège au creux de sa boîte crânienne. Ce n’est pas plus grave. Même, Archie apprécie de se trouver mêler à des souvenirs d’adolescence, quand il n’avait pas encore rencontré certaines émotions qui, aujourd’hui, il ne sait pas gérer. Grandir, c’est de découvrir tous les jours de nouvelles saveurs et de ne pas toujours savoir comment les mixer à une recette préfabriquée. « C’est sûrement une bonne idée. » Il répond donc, se permettant une dernière fois de contempler de bas en haut cet équipement qui s’était presque évaporé de ses souvenirs, remplacé par de nouvelles ambitions. S’il cherchant jadis à accumuler les médailles et les trophées, aujourd’hui il préfère remplir son compte en banque du matériau qui les compose. L’or sous sa plus simple forme. Ainsi, il peut en faire ce qu’il veut.

Craignant que Bucky fasse de ce terrain de football son immense chiotte personnelle, Archie s’empresse de lui trouver un petit tas d’herbe pas trop loin, mais assez pour qu’il n’essaye pas de chasser les deux hommes au moindre pas accéléré. Il aime bien les chasser, les pieds, comme s’ils étaient de succulents petits rongeurs. En compagnie d’un bol d’os et surplombé d’ombre, l’animal s’installe confortablement et observe silencieusement son maître retrouver l’élève au centre du terrain. Ce dernier lui propose de poser la poche là où pourra se rendre utile et il en profite pour l’interroger quant à ses expériences de coaching passées. « Privativement ? En rugby, non. » La réponse réconforte Archie : Carmine ne pourra donc pas le comparer aux précédents coachs puis qu’il sera le tout premier. Il peut bien faire ce qu’il l’enchante, l’autre ne saura pas s’il s’y prendre de la bonne façon ou s’il improvise avec les moyens du bord. Il se basera sur ses souvenirs, les exercices qu’il a lui-même faits avec vigueur et ténacité. « Tu montes, hein ? » Il répète pour faire écho à son affirmation alors qu’il se passe la main dans la barbe pour cacher le sourire malicieux qui menaçait de trahir son amusement. Il faut dire que l’image d’un Carmine à dos de cheval est fort divertissante. Il semble trop grand, trois étroit, et il imagine sa silhouette svelte se balancer de droite à gauche comme un Airdancer en rythme du trot. « Et je golfe depuis l'adolescence. » « Ce ne sera pas du tout le même genre de coaching, je crois bien. » Le golfe est un sport plus technique. Aujourd’hui, Carmine doit apprendre à encaisser les coups s’il veut perdre son titre de crêpe. Ce sera la force brute qui lui rentrera de plein fouet et, secrètement, Archie espère avoir encore le calibre pour faire renverser un homme plus élancé que lui. « Bon ... Il faudra bien une première fois. » De le voir enfiler aussitôt le casque, ça lui arrache un ricanement qu’il ne peut pas cacher, cette fois. « Que dois-je faire ? » Il désigne son casque d’un signe de la main, annonce : « Commence par retirer ça, tu en auras pas besoin tout de suite. Sauf si tu as envie d’étouffer et de perdre un rein à la moitié du chemin. » Il fait aller sa main en forme de cercle, ou plutôt de rectangle, pour recréer la forme du terrain qui les entoure, et explique : « Trois petits tours, tu devrais pouvoir faire ça sans t’époumoner ? » Il l’interroge de façon rhétorique avant d’insister d’un signe de la tête pour qui se lance dans cette course. « Ça s’appelle un échauffement, ça t’évitera d’être coincé au lit demain matin. Tu me détesteras au début, puis tu me remercieras plus tard. » Il laisse le mannequin s’élancer puis en profite pour retourner à son sac afin d’en sortir les deux bouteilles de Gatorade bleu (pas rouge !!). Il s’en sert une, déguste la saveur à la fois sucrée et salée de la framboise bleue et, quand Carmine revient à ses pieds, rougi, couvert de sueur, ramolli par l’effort, il lui adresse un regard entendu, lui offre la seconde bouteille. Tandis qu’il se noie le gosier, il en profite pour étirer ses épaules et se secouer un peu pour s’échauffer à son tour.

« Viens. » Il prononce ensuite en se dirigeant vers le sac posé au centre du terrain. Il le tâte un peu afin d’en deviner le poids, s’assure que l’équipement est similaire à ce qu’il a jadis utilisé et, le constat fait, il se retourne vers Carmine. « Je veux d’abord voir comment tu t’y prends naturellement. Place-toi ici, à deux mètres environ, et éclate la gueule à ce sac qui t’a regardé de travers. » Ça, c’était une autre technique qu’il avait adoptée : la colère est sa plus grande source de motivation lorsqu’il s’agit de porter un coup. C’était plus facile de plaquer les autres joueurs de football quand il les considérait comme ses ennemis.            

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[ARCHIE] ❝ Gatorade Empty
Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyDim 5 Mar 2023 - 8:35


Gatorade


Archie ❦ Carmine



Comment ça, retirer le casque ? « Trois petits tours, tu devrais pouvoir faire ça sans t’époumoner ? » Carmine observa d'un air interdit les abords du terrain que lui désignait Archie. Courir ? Par cette chaleur ? Le coach voulait sa mort ! « Ça s’appelle un échauffement, ça t’évitera d’être coincé au lit demain matin. Tu me détesteras au début, puis tu me remercieras plus tard. » « J'ai quelques doutes là-dessus ... » Marmonna l'anglais sans toutefois se montrer rebelle. Docilement, Sighbury retira son casque et se mit en branle. Silencieusement, il s'imaginait rétorquer à Archie qu'il était celui des deux qui ne fumait pas et que ses poumons se portaient comme des charmes, mais l'humidité de l'air couplée au manque cruel de vent vinrent confirmer au mannequin que ne pas verbaliser chacune de ses pensées était un atout indéniable. En effet, à peine eut-il entamé le deuxième tour que respirer devint plus ardu ...

De retour à hauteur de Kwanteen, l'anglais accepta le Gatorade sans rechigner, preuve s'il en fallait qu'il mourait de soif. La boisson au goût aussi chimique qu'infecte contraria ses papilles délicates plus habituées aux arômes raffinés des thés britanniques, mais Carmine ne pipa mot. Il se contenta de suivre Archie pour la suite du programme et arqua un sourcil lorsqu'on lui demanda d'éclater la gueule de ce sac. Comme c'était à prévoir, il se montra particulièrement mauvais à ce petit jeu, ce que l'homme d'affaires ne manqua pas de souligner. L'anglais mobilisa son flegme légendaire afin de ne se vexer de rien, pas même des critiques sur ses positionnements ou sur son refus catégorique de ne pas se recoiffer toutes les 5 minutes (foutue mèche que la sueur rendait moins malléable qu'à l'accoutumée !). Il fallut une bonne demi-heure au coach pour venir à bout des réflexes de survie du mannequin et encore un autre gros quart d'heure afin de le convaincre de passer à la pratique sans casque ni épaulière, l'un contre l'autre.

« Attend ! » Stoppa-t-il en voyant Archie s'élancer vers lui, ses mains brandies en signe de réddition. Carmine gagnait du temps, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. « À trois, d'accord ? Un ... Deux ... » Doux rêveur. Kwanteen approuva pour le calmer mais lui sauta dessus à peine le " deux " sorti de sa bouche. Propulsé vers l'arrière, Sighbury n'eut pas le temps de crier au scandale qu'il se retrouva les 4 fers en l'air, encastré dans le matelas, Archie l'écrasant de tout son poids. L'anglais n'avait peut-être pas fait preuve d'une grande efficacité en terme de résistance à l'impact, mais cette attaque par surprise avait au moins eu le mérite de le confronter à ce qu'il évitait soigneusement depuis le mois de septembre et ses débuts en tant que rugby man : un contact frontal. « Dear Lord ... » Soupira-t-il, encore sous le choc, cherchant du regard celui de Kwanteen qu'il sentait gesticuler contre son torse. « Ce n'est finalement pas si terrible que ça ... » Carmine avait si diabolisé les plaquages qu'il s'était attendu à bien pire qu'un souffle coupé. En réalité tout allait bien : il n'était pas blessé et ne ressentait aucune douleur autre que celles des courbatures engendrées par les 50 premières minutes de leur entraînement.

Finalement, un large sourire étira les lèvres de l'anglais qui se mit à rire. Il l'avait fait ! Il venait de se prendre un plaquage en pleine face sans tenter de présenter le flanc ou d'esquiver au dernier moment. Une belle victoire pour le pancake !

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Jeu 11 Mai 2023 - 4:31, édité 4 fois
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[ARCHIE] ❝ Gatorade Empty
Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMer 8 Mar 2023 - 19:02

Archie ne fut pas étonné de constater que Carmine, malgré sa grandeur et son gabarit, se vautrait davantage sur le sac qu’il ne le dominait. Comme tout bon coach sportif qu’il n’était pas, il se retint d’en rigoler, il dû même feindre d’essuyer la sueur sous son nez bien que cette main servait à cacher son sourire naissant. Après avoir repris constance, il le bombarda de mille et un conseils (exemples à l’appui) afin d’améliorer sa technique. Ainsi, une dizaine de tentatives plus tard, Carmine réussit à faire décoller le sac qui s’écrasa comme une crêpe un bon mètre plus loin. Archie le félicita d’ailleurs, l’aida à se relever en lui tendant la main après le dernier essai – pouah, qu’est-ce qu’il était lourd.

La prochaine étape, Archie se doutait qu’elle ne plairait pas à son élève qui, pourtant, avait accepté de le rejoindre sur ce terrain de football pour la pratiquer. Après lui avoir expliqué les bases, les muscles à tendre, ceux à relaxer, la position à prendre pour amortir le choc, il se place devant lui à quelques mètres et se frotte les mains ensemble. Cette fois, il ne cache pas son sourire carnassier : cela devait faire bien dix ans qu’il n’avait pas plaqué un garçon de cette façon et les souvenirs revenaient déjà en vagues dans sa cervelle coincée à adolescence depuis le début de la session. La belle époque - quand son seul problème était de ne pas se faire prendre lorsqu’il fumait dans les toilettes. « Attend ! » Annonce Carmine en levant les mains devant lui. Archie s’arrête net, ses genoux lui font regretter, il lâche un soupir, désigne l’épais tapis derrière l’homme appréhendant la chute. « Tu ne vas presque rien sentir ! » Il explique pour la troisième fois. Lors des vraies parties de rugby, il n’y aura pas un tel matelas pour ralentir le choc. « À trois, d'accord ? Un ... Deux ... » Il fait semblant de s’apprêter au jeu mais Archie est Archie, qu’il ait seize ou trente-et-un ans : il se jette à folle vitesse sur Carmine à peine le décompte terminé. Leurs deux corps se propulsent à l’arrière et le grognement de surprise que le contact extirpe de la gorge de Carmine est digne d’un film de comédie. Comme prévu, le matelas les accueille comme un lit moelleux et il suffit de quelques secondes au mannequin pour comprendre ce qu’il vient de se passer. « Dear Lord ... » Une sorte de juron atténué qui fait ricaner Archie tandis qu’il s’efforce à se rouler sur le côté pour ne plus le surplomber. C’est dans ce mouvement, et quand il se permet à nouveau de respirer, qu’il sent l’odeur de l’autre garçon lui grimper aux narines. La sueur, l’effort, la testostérone ; un mélange qui devrait le répugner mais qui, au contraire, fait bourgeonner son intérêt, exactement comme il ne le souhaitait pas. Il déglutit, se redresse pour s’asseoir sur le matelas et fixer à l’autre bout du terrain. « Ce n'est finalement pas si terrible que ça ... » Pendant un cours instant, il oublie de lui répondre, trop occupé à faire ce qu’il sait si bien faire : balayer ses pensées, les remplacer par d’autres. À sa gauche, le rire de Carmine le tire de ses réflexions. Un sourire soulève la commissure de ses lèvres. Au-dessus de leurs têtes, le ciel s’est assombrit, le soleil a trouvé refuge derrière la ligne d’horizon. Une ambiance orangée règne et les premiers vents frais se lèvent enfin pour nettoyer leur peau brûlante. « C’est dans la tête. » Il marmonne aussi pour Carmine, aussi pour lui-même, afin de flageller ses envies inavouées. Puis il dicte plus fort : « C’est juste de la peur. Peur d’avoir mal, peur de l’inconnu, peur de ce qui pourrait arriver mais qui, au fond, a très peu de chances d’arriver. » Il a appris cette leçon très tôt. Trop tôt, même, qu’il s’est mis à se jeter la tête première dans l’inconnu quand il était à peine assez vieux pour faire ses propres choix. C’est bien ce qu’il vient de faire, là ; se jeter tête première dans Carmine, momentanément oublier les conséquences qui viennent désormais le punir. Il soupir, se relève, maudit encore ses genoux endoloris et fait quelques pas maladroits en direction de sa bouteille de Gatorade à moitié vide. « Ainsi se clôture le tout premier entraînement. » Sans le regarder, en ramassant ses affaires, il continue : « Je te conseille de faire quelques étirements. On commence par l’échauffement et on termine par les étirements. » Deux manières de préserver son corps des douleurs musculaires du lendemain matin. Puis, et il le regrette déjà, il se retourne vers lui pour lui demander : « Alors, est-ce que tu dois te rendre quelque part pour le reste de la soirée ? » Une manière subtile de savoir s’il a besoin de passer par les vestiaires pour se refaire une beauté ou s’il partira directement chez lui. Tant pis, il est con.

@Carmine Sighbury [ARCHIE] ❝ Gatorade 3258319053
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyDim 12 Mar 2023 - 22:19


Gatorade


Archie ❦ Carmine



Dans la tête ... Carmine se redressa en appui sur ses coudes dont les articulations s'enfonçaient dans le matelas. Il avait beau ne souffrir d'aucune blessure suite au plaquage, cela ne l'empêchait pas de ressentir avec précision la zone de contact où le corps d'Archie était venu percuter le sien. L'anglais n'aurait su dire si la chaleur qu'il ressentait à cet endroit était due à la météo, à l'effort physique ou à la proximité quelque peu déroutante que ce genre de pratique induisait. Ce n'était pas tous les jours que son altesse Carmine laissait autrui toucher son corps fait d'or et de lumière ; pas tous les jours non plus qu'un presque inconnu lui roulait dessus tel un semi-remorque. Le mannequin s'était senti à la fois vulnérable et puissant, un étrange mélange de perte d'équilibre et d'envie dévorante de rendre la pareille. Une pulsion, voilà ce que l'anglais venait d'expérimenter. Tout simplement. Mais vivre et grandir dans des environnements où jamais un mot ne dépassait l'autre et au sein desquels le savoir vivre imposait de se contenir en permanence ne lui permettait pas de saisir l'ampleur de ce à côté de quoi il passait depuis des années. Carmine s'était bien essayé à quelques débordements, avait eu des relations plus ou moins tumultueuses en compagnie de garçons qu'il avait soigneusement caché à la face du monde, mais les conflits engendrés alors étaient bien souvent plus intellectuels que physiques. Il s'agissait de se disputer sur le pourquoi de l'anonymat, sur les principes et les valeurs de chacun, les enjeux et les obligations faisant pression sur l'image et le paraître. Rarement on avait bousculé Carmine autrement que mentalement, tant et si bien que son corps restait allongé sur le tapis, demandant un peu plus de temps pour digérer l'information : Il avait aimé ça, se faire plaquer sauvagement ... « C’est juste de la peur. Peur d’avoir mal, peur de l’inconnu, peur de ce qui pourrait arriver mais qui, au fond, a très peu de chances d’arriver. » « Je tâcherai de m'en souvenir. » Affirma-t-il, le regard tourné en direction d'Archie dont les yeux restaient braqués sur l'horizon et son manteau de nuit aux coutures écarlates. À quoi pensait-il, soudainement si distant ?

Vint alors le temps de plier bagages. Carmine se redressa et ramassa lui aussi ses affaires. Son équilibre de mannequin lui permettait de tenir sur une jambe tandis qu'il étirait l'autre, le bout de sa chaussure calé dans la paume de sa main, le genou plié afin de bander ses quadriceps. Il avait déjà prévu de se rendre au SPA dès le lendemain matin. Massage et gommage lui serviraient de réconfort après tant d'efforts mais il appliqua les conseils de Kwanteen et prit le temps d'étirer également ses épaules restées contractées durant tout l'entraînement. « Alors, est-ce que tu dois te rendre quelque part pour le reste de la soirée ? » Carmine arqua un sourcil d'étonnement. Cela coulait de source pour l'homme de réseau et de mondanités qu'il était : « Je pensais t'inviter à diner. » Savoir remercier ses collaborateurs, quels qu'ils soient, quel que soit le retour d'ascenseur : un principe de base de l'aristocratie ; le minimum attendu en terme de bonnes manières. Très naturellement, le mannequin prit la direction des vestiaires, jetant un œil par dessus son épaule en constatant qu'Archie restait en retrait. « Ça m'étonnerait qu'il y ait quelqu'un pour t'interdire d'amener ton chien dans les couloirs. » Souligna-t-il. Si des armées de crampons plein de boue pouvaient déambuler à l'intérieur des locaux, qui viendrait se plaindre d'un chien de toute évidence propre et obéissant ? Carmine ne remarqua en tout cas aucun écriteau faisant mention d'une interdiction pour les animaux de compagnie ...

Lorsqu'il passa la porte du vestiaire, un long soupire fatigué lui échappa. L'anglais commençait à ressentir l'épuisement physique à mesure que son corps se relâchait des tensions de l'entraînement. Habitué à se mouvoir au sein de cette grande pièce toute en métal et en carrelage passablement défraîchi, il se dirigea vers son casier dont il extirpa une trousse de toilette DIOR parfaitement inappropriée au cadre si brut et primaire de l'endroit. Avec le temps, ses coéquipiers avaient appris à ne plus se formaliser des manières du mannequin, mais il en restait toujours un ou deux pour ricaner lorsqu'il se barbouillait la face de crème hydratante ou mettait sur ses mèches des lotions aux odeurs veloutées. « Tu ne te douches pas ? » Questionna-t-il au moment de retirer son t-shirt sale de poisseux. Il était im-pen-sa-ble pour Sighbury de sortir du stade dans cet état de crasse avancée. Il avait pris soin d'amener avec lui des vêtements de rechange qu'il avait laissé dans son sac au moment de rejoindre Archie sur le terrain et comptait bien sortir des vestiaires propre, coiffé, parfumé et prêt à se régaler d'un délicieux repas bien mérité. Son tout premier vrai plaquage ... Carmine souhaitait marquer le coup.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mer 15 Mar 2023 - 5:09, édité 1 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyLun 13 Mar 2023 - 4:09

« Je tâcherai de m'en souvenir. » Ce conseil que vient de donner Archie, il ne le donne pas à tout le monde. Certains l’écoutent à la lettre, d’autres oublient dès l’instant où ils tournent le regard. Il y a ceux qui sont nés en fonçant dans les murs, ceux qui ont appris à le faire, et ceux qui n’auront jamais le courage de pénétrer la brique parce qu’ils ont peur de perdre. Sauf que, derrière ce mur, il y a toutes les choses dont ils auraient rêvé. Selon Archie, le prix à payer et les risques ne sont jamais grands tant que le prix à la fin est aussi gros que ses aspirations. Se casser la cheville ? Tant pis, si c’est pour faire gagner son équipe. Dans le pire des cas, ça lui fera une bonne anecdote.

Si le déroulement de la séance se faisait naturellement jusqu’à présent, Archie se voit déstabilisé par une promesse qu’il s’était jadis faite ainsi que par les mêmes démons qui lui montent à la gorge quand l’un de ses cinq sens capte quelque chose qu’il aime. Si Carmine avait été une femme, il n’aurait pas besoin de regarder ailleurs. Il se serait laissé porter par ses instincts et entrerait dans son propre jeu. Aussi, il ne serait pas honteux en posant la prochaine question qu’il adresse à son apprenti. « Je pensais t'inviter à diner. » Ce n’était pas la réponse à laquelle il s’attendait. Ce n’est pas la réponse qu’il souhaitait obtenir – en fait, si, mais… En fait, non. C’est compliqué. C’est plus facile de se battre contre ses envies lorsqu’ils sont coupés par ceux qui les lui inspirent. Il a envie de dîner avec Carmine, certes, mais c’est là que se trouve la racine du problème. Alors il tente une esquive à la fois innocente et réfléchie, quand il reprend en fermant la fermeture éclair de son sac de sport. « Personne qui t’attend à la maison ? » Une femme et des enfants, peut-être ? Ce serait pratique d’avoir une excuse pour ne pas tâter l’inconnu du bout du doigt comme il a mortellement envie de faire. Ne s’était-il pas octroyé un peu de répit dans les derniers mois ? Et si la véritable maladie était de se refuser les plaisirs tant recherchés ? « Ça m'étonnerait qu'il y ait quelqu'un pour t'interdire d'amener ton chien dans les couloirs. » Reprend Carmine, sortant Archie de ses réflexions, qui était resté planté comme un piquet au milieu du terrain. Il relève la tête, regarde Bucky (il l’avait presque oublié, lui, tellement il était silencieux et obéissant), passe sa main dans ses cheveux collants de sueur, grimace. « Tu as sûrement raison. » Il répond en s’animant enfin, direction le chien qui se dresse sur ses quatre pattes en voyant son maître arriver. Il se permet un petit aboiement de joie mais un claquement de langue suffit à Archie pour lui ordonner de ne pas lever la voix. Jetant un coup d’œil derrière lui pour observer Carmine disparaître dans l’établissement, il expire tout son air par ses narines. Il pourrait s’enfuir en courant, là tout de suite. Il en a l’habitude quand une situation le rend aussi hésitant. L’homme d’affaire n’a jamais aimé perdre le contrôle sur ce qui l’entoure mais, aussi, sur ses propres sentiments. « Allez, viens, Bucky. » Il murmure en enroulant sa laisse autour de sa main pour en réduire la longueur. Il fait quelques pas vers les vestiaires, s’arrête, s’insulte, reprend, puis maudit ses mauvais choix.

Il découvre pour la première fois l’endroit, lui qui n’avait pas pris la peine d’y faire un tour à son arrivée. L’odeur est familière : une équipe entière de football devait passer ici tous les jours. Un nouveau souvenir d’adolescence lui percute le crâne. Il se revoit à l’autre bout de la pièce, contre les casiers, serviette sur l’épaule, à rire à gorge déployée avec ses coéquipiers. Il admire ce souvenir avec nostalgie, oublie presque la présence de l’autre homme qui s’était déjà choisi un coin. La vérité, c’est qu’il ne sait pas exactement comment agir. En fait, si – il connait les rituel d’après pratique. Jadis, il ne quittait jamais l’endroit sans s’être débarrassé de la moindre crasse ou odeur de sueur mais, ce soir, quelques obstacles se présentent à lui. Le premier : il n’a pas apporté sa trousse de toilette, lunatique certainement mais, aussi, parce qu’il ne pensait pas prolonger la soirée. Le second : Carmine, torse nu, imposant, finement dessiné, qui le sort encore de ses pensées juste au moment où il évitait de le regarder : « Tu ne te douches pas ? » Ah bon, il a remarqué qu’il était encore planté comme un idiot avec son chien assis sur ses pieds ? « Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas entraîné comme ça alors… J’avais omis le passage à la douche. » Il admet en ricanant, toujours distrait, laissant ses iris vagabonder partout où ne se trouve pas le mannequin. « Je n’ai pas apporté mon savon ou mon shampoing. » Il sait très bien que les douches sont déjà équipées de ces produits. Du moins, à l’époque, leurs murs étaient parsemés de petites boîtes à gel douche ici et là. « DIOR… » Il bredouille, amusé, ayant capté l’objet de marque dans ses mains (ses mains se trouvant juste devant son torse nu, misère, calvaire, fin du monde). « Ce n’est pas seulement devant les caméras ou lors des événements que tu affiches ton amour pour les belles choses. » Il déduit. Plutôt parler de ce détail inoffensif. Mais il ne pourra pas combler les silences plus longtemps puisque Carmine a bel et bien l’intention de se refaire une beauté. Posant enfin son sac sur le banc le plus près, il se retourne pour faire dos à son compagne quand il retire son t-shirt. Incapable d’en faire plus, terrorisé à l’idée de montrer plus de peau, il abdique, abandonne, et la pose, la question qui tue : « Ce sont des douches communes ou… ? » Il ne doit pas être le seul homme qui n’a pas envie de se mettre nu devant d’autres hommes, pas vrai ? Enfin, il ne craint certainement pas cette situation pour les mêmes raisons que la majorité.    

@Carmine Sighbury On aurait pu écrire un épisode de Elite :face:
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyDim 19 Mar 2023 - 7:03


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Archie ❦ Carmine



« Personne qui t’attend à la maison ? » « Non. » Greta était de sortie et les Sighbury, bien que fusionnels dans leur relation fraternelle, n'était pas du genre à se tenir la jambe l'un l'autre. Carmine était un homme fort occupé, Greta une romancière à la recherche d'inspiration pour son nouvel ouvrage. Tous deux avaient mis en place une gymnastique de planning complexe leur permettant de se croiser suffisamment durant la semaine pour jouir du bonheur d'être à nouveau réunis sous le même toit tout en ayant chacun leur espace, leur moment d'intimité et, bien sûr, leur vie en dehors du loft qu'ils partageaient depuis l'arrivée du mannequin à Brisbane.

Dans les vestiaires, Carmine avait son rituel. Il pliait soigneusement ses vêtements, quand bien même ces derniers étaient sales et imprégnés de sueur, avant de les ranger dans la partie de son sac dédiée à l'usager. De l'autre côté de la séparation centrale se trouvaient les étoffes qu'il comptait porter au restaurant. Seule la veste de costume qu'il souhaitait ne pas chiffonner avait été suspendue à un ceintre dans le casier. « Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas entraîné comme ça alors… J’avais omis le passage à la douche. » L'anglais eut un petit rire de gorge parfaitement adorable. Occupé à farfouiller dans sa trousse de toilette sans prêter attention à l'air mal à l'aise de son coach, le mannequin était loin d'imaginer les conflits internes habitant Kwanteen. « J'ai ce qu'il faut. » Affirma-t-il. « DIOR … Ce n’est pas seulement devant les caméras ou lors des événements que tu affiches ton amour pour les belles choses. » Carmine redressa le regard et répondit très naturellement : « Quand on aime on ne compte pas. » Une remarque certainement pleine de sens pour l'actionnaire face auquel il entreprit de se défaire de son short, sautant sur l'une de ses grandes jambes tel un flamand rose.

L'anglais s'avançait dors et déjà en direction des douches, vêtue de sa seule superbe, lorsque Archie lui lança la question que lui-même s'était posé avec angoisse le premier jour de sa venue au club. À l'époque, Carmine redoutait de se retrouver nu parmi tous ces joueurs pour la plupart aussi grands et bien plus larges que lui. Mais, avec le temps et la complicité d'Asher, l'anglais avait fini par s'y faire et était parvenu à ne voir dans ces moments d'éclaboussures que les jeux primitifs d'animaux crasseux satisfaits de s'être roulés ensemble dans la boue. Le lâcher prise lui avait permis d'accepter sa condition de membre à part entière de l'équipe et il avait fini par supporter l'idée de laver son corps avec la même eau que celle réservée au commun des mortels. Bref, Sighbury avait surmonté avec bien plus de précocité l'épreuve des douches collectives que celle du plaquage et était surpris d'entendre dans la voix d'Archie un semblant d'appréhension. « Chercherais-tu à me vexer ? » Répondit-il, misant sur ce trait d'humour afin de détendre son partenaire.

Carmine refusait de juger Kwanteen sur ses réticences car ces dernières pouvaient venir de multiples raisons qu'il avait parfaitement conscience de ne pas connaître. Ce qu'il connaissait, en revanche, c'était le nombre délirant de personnes susceptibles de payer cher pour être à la place de l'homme d'affaires en cet instant et cela n'avait pas seulement à voir avec l'amour propre que le mannequin se portait à lui-même. Bien sûr, Sighbury avait son lot de groupies, mais bon nombre de paparazzis ou de journalistes mal attentionnés auraient également vendu leur âme pour une photo de lui en ces lieux. L'icône glamour, la star des podiums, marchant pieds nus sur ce carrelage d'une propreté douteuse ... Sortie en noir et blanc, contrastée puis légèrement fumée, l'image de son corps sous la douche aurait rapporté un joli pactole aux détenteur du cliché. Celui-ci n'aurait certainement pas manqué de renforcer un peu plus l'image d'homme à la fois moderne et traditionnel dans sa pratique sportive qu'avait l'anglais, mais la réalité était toute autre. Archie le savait mieux que quiconque après l'avoir écrasé de la sorte sur le matelas, au milieu du terrain : Carmine ne valait pas un clou en tant que rugbyman. Pas encore tout du moins ...

Son moment préféré restait indiscutablement celui de se laver les cheveux. Y prenant un plaisir notable, Carmine s'amusait à faire mousser le shampoing en respirant à plein poumon l'odeur envoutante des cosmétiques. Il était né dans ce monde de parfums et de douceur, avait grandi dans le propre et les petits soins. « Tu me frotterais le dos ? » Questionna-t-il, les yeux fermés afin de ne pas y mettre de mousse. L'une de ses mains tendait à l'aveuglette dans une direction qu'il pensait être celle d'Archie la fleur de douche qu'il ne commettait pas l'erreur de prendre avec lui aux entraînements d'équipe (trop de co-équipiers susceptibles de le charrier jusqu'à la fin de sa vie avec cet objet de la même couleur bleu pâle que ses yeux). Cette fois-ci, Carmine n'avait pu se résigner à la laisser derrière lui au moment de faire son sac et de réaliser que leur coaching privé s'accompagnerait d'une canicule assommante. Il allait falloir astiquer tout ça. C'est pourquoi son autre main tendait une bouteille de bain moussant. « Serre-toi. » Précisa-t-il, les yeux toujours fermés, le visage offert au jet d'eau chaude.

La réponse est OUI,:

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMer 22 Mar 2023 - 0:34

Carmine est beaucoup plus à l’aise qu’Archie. Constamment, le second lance de furtifs coups d’œil impatients en direction de l’entrée du vestiaire comme s’il souhaitait y voir matérialiser d’autres utilisateurs. Ainsi, il aurait une bonne raison de faire retarder le moment fatidique, parce qu’il y aurait des étrangers, et il pourrait les blâmer pour sa pudeur. Mais ne le moment ne vient pas et il ne viendra jamais parce que le lieu ferme dans une quinzaine de minutes à peine. Les lampadaires qui éclairaient le terrain de football sont probablement éteints depuis qu’ils ne l’occupent plus, d’ailleurs. Il cherche des raisons, même les plus ridicules, mais les solutions s’offrent à lui par paquet de quinze. « J'ai ce qu'il faut. » Il ne la veut pas, son aide, son shampoing, son savon, son gel douche, même si la marque brodée dans sa trousse respire le prestige. Plutôt en parler, de cette dernière, parce qu’elle détonne à travers ce vestiaire qui mériterait un peu coup de balai à certains endroits. « Quand on aime on ne compte pas. » Il aurait pu répondre s’il n’était pas trop occupé à faire une crise cardiaque. Le dernier habit de Carmine disparait, Archie sent une main invisible lui prendre la tête et la lui retourner pour qu’il fasse dos à cette nudité. Déglutissant difficilement, il cherche son air sans cesser de faire aller ses mains dans tous les sens, dans son sac, près de Bucky (qui ne comprend rien), sur le banc, pour faire mine de savoir ce qu’il fait, de chercher le dernier élément dont il a besoin pour faire le pas vers ces foutues douches. Il essaye d’ailleurs de s’assurer qu’elles possèdent des éléments isolés dans lesquels il pourra se cacher comme un adolescent de treize ans manquant de confiance en lui et dont les cauchemars sont saturés par les douches communes. « Chercherais-tu à me vexer ? » Au contraire, ce devrait être un compliment. Si le gabarit et la gueule parfaite de Carmine ne plaisaient pas à l’actionnaire, il ne serait pas paralysé en cet instant clé. Et, le deuxième problème : il s’était donné le droit de lâcher prise juste une fois pour vérifier qu’il ne s’agit pas seulement d’une fantaisie alimentée par le goût de l’interdit. Seulement, le bon moment ne viendra jamais pour celui qui se pétrifie quand vient le temps de faire le saut de l’ange. Et s’il perdait le contrôle ? Et s’il découvrait qu’il était condamné à nager à contresens de ses propres valeurs – ou plutôt celles qu’on lui avait enfoncé dans le gosier. « Ahah… Ahah non. » Qu’il finit enfin par fredonner juste au moment où le garçon change de pièce. Heureusement, il n’a pas oublié de lui répondre, n’a pas tout de suite perdu toute sa dignité. Quoique, ce n’était pas la répartie la plus originale pour celui qui ne perd que rarement les mots.

Il attend un peu, seulement son torse et ses pieds sont dégarnis, sans cesse il vient taper avec le bout de son index l’écran de son téléphone afin de vérifier l’heure. Les secondes sont multipliées par quatre, cinq minutes passent en vingt dans ce petit univers qu’il s’est créé ; un moment il trouve l’impulsion de faire un pas, l’autre il la perd et s’avoue vaincu. C’est Bucky qui le sort de sa transe en gazouillant – heureusement qu’il est là, le cabot plus lucide que le maître.

Le bruit de l’eau qui s’écoule camoufle le son de ses pas. Quand il retrouve enfin le mannequin, il s’est lui aussi débarrassé de ses vêtements et il porte dans sa main une serviette qu’il avait dénichée dans l’armoire à l’entrée des douches. La silhouette de Carmine casse la salle en deux. Archie prend seulement le temps d’accepter sa présence, ne s’attarde pas sur le grain de la peau, sur la longueur de ses jambes, le tracé de ses muscles dorsaux ou la rondeur de ses fessiers. Il est contraint à se placer à seulement deux jets de lui, accroche sa serviette sur un crochet avant de faire agiter sa main devant l’œil magique. L’eau est déjà chaude, il se blottit en-dessous de sa chute, trouve un peu de réconfort dans l’opacité de l’eau en mouvement. Des nuages de mousse jonchent déjà le sol, il refuse de visuellement rechercher leur provenance. « Tu me frotterais le dos ? » Il ne sait même plus s’il s’agit d’une autre mauvaise plaisanterie. Le naturel revient au galop pour le protéger d’éventuelles réactions chimiques trop… positives : « Ne me dis pas que quelqu’un t’accompagne dans toutes tes douches pour répondre à ce besoin-là. Ça apporte cet avantage, le métier de mannequin ? » Il tente de le dire sur le ton de la plaisanterie mais sa voix n’est pas authentique, ses mots sont crispés et nerveux ainsi que le mouvement qu’il fait en direction de Carmine quand il lui tend le gel douche. Mais, attrapant seulement le vide, il est contraint à jeter un regard en sa direction et ses yeux se figent sur son dos. La tête renversée sous l’eau et aveuglé par le shampoing, le plus grand ne peut se douter qu’il est dorénavant épié par un vampire qui vient de voir une goutte de sang. Les doigts d’Archie s’enroulent autour de la bouteille, lentement, trop lentement, un mouvement machinal, lunatique, alors que le tapement de l’eau contre sa tête le plonge dans un état d’hypnose (c’est ce qu’il dira pour se défendre). Sa vision est verrouillée sur le creux des reins de l’homme ainsi que sur la courbe qui marque la naissance de ses abdominaux. Son cœur oublie de battre, sa gorge s’assèche malgré l’océan qui le baigne. Le frisson qui part de la plante de ses pieds et qui s’éternise là où il ne devrait pas à la hauteur de ses hanches le secoue enfin, il cligne des paupières, ramène le gel douche vers lui et s’en sert une quantité démesurée qu’il étale sur son crâne comme si c’était sa dernière chance de ses laver les cheveux. Il gratte son cuir chevelu à s’en arracher la peau afin de se punir d’avoir prolongé son regard sur l’élément tabou mais le mal est fait. Sa seule solution est de pivoter son corps dans un certain angle pour empêcher Carmine d’apercevoir la véritable raison derrière l’hésitation qui l’a fait rejoindre les douches en retard. « Ta serviette est sur le crochet ! » Il lance sans prévenir, le débit de sa voix précipité, presque pressé, tandis que ses yeux se font lacérer par le savon. Carmine sait déjà où se trouve sa serviette : c’est lui-même qui l’a posée-là. Archie chercherait-il un moyen de mettre fin à cette activité ? Il n’a pas trouvé mieux. Et, pour l’instant, il est complètement ridicule à se dandiner en grimaçant parce que ses iris sont en feu, la mousse coulant en larges bandes le long de ses membres. Quel shampoing de qualité !

@Carmine Sighbury tu es le diable en personne [ARCHIE] ❝ Gatorade 4052937387
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMer 29 Mar 2023 - 3:24


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Archie ❦ Carmine



Les sarcasmes d'Archie firent ouvrir à Carmine un œil critique. Comment ça, il refusait de lui frotter le dos ? Et l'esprit d'équipe alors ? « Ma douche a des jets prévus à cet effet. » Expliqua-t-il, plein de bon sens. Une goutte de mousse profita de l'occasion pour se glisser entre ses cils. Le mannequin cracha tel un chat. Il n'y voyait plus rien. Rien du tout. Pas même la position bizarre que prenait son voisin afin de se soustraire à son jugement. « Ta serviette est sur le crochet !  » Mais où se trouvait le crochet ? Là était la question ! Sighbury tendit le bras à la recherche de l'étoffe, convaincu qu'un coup rapide sur son visage le libérerait de la brûlure du shampoing. Sa main tâtonna contre le mur qu'il longea jusqu'à sentir le tissu sous ses doigts. En temps normal, il aurait instantanément reconnue la différence de textures entre sa serviette et celle d'Archie, mais Carmine, douillet, se déconcentrait rapidement lorsqu'une douleur quelconque détournait son attention. L'anglais s'appropria la serviette de Kwanteen qu'il inonda copieusement avant de réaliser sa méprise. « Damn it ! » Marmona-t-il dans sa barbe.

Il se tourna alors en direction de son voisin, prêt à s'excuser ainsi qu'à lui laisser la jouissance de sa serviette personnelle en contrepartie de ce vol malencontreux, mais ce qu'il vit le laissa pantois. Well ... Sighbury n'était visiblement pas le seul à apprécier l'heure de la douche. Le mannequin s'étonna toutefois que ce moment de plaisir après l'effort mettait l'homme d'affaires dans d'aussi vigoureuses dispositions. Était-ce l'occasion d'en plaisanter ? Carmine savait que ses co-équipiers auraient ri de cette érection et demandé le prénom de celle à laquelle Kwanteen pouvait bien penser pour en arriver à ce genre de réaction, mais un trait de sagacité lui intima de ne pas s'en inspirer, de rester discret concernant cette affaire.

On connaissait l'anglais pour son intelligence, qu'elle fut inter ou intrapersonnelle. Superficiel, le mannequin incarnait le paradoxe déstabilisant des grands esprits évoluant dans la petitesse de leur monde élitiste. Un monde au sein duquel feindre et paraître comptait plus que tout. Mais Archie avait paru mal à l'aise à l'idée de le rejoindre sous la douche et, plus il y pensait, plus C. s'interrogeait concernant ce refus de lui frotter le dos. La suspicion succéda aux déductions muettes. Sighbury garda le silence mais n'en pensa pas moins. Confronter Archie maintenant, alors qu'il bataillait lui aussi contre la mousse du shampoing, n'apporterait rien de constructif et certainement pas des confidences. Il crocheta donc sa serviette à la place de celle de Kwanteen et disparut dans les vestiaires. L'absence de commentaire en était un en soit.

Il avait enfilé sous-vêtements, chaussettes et pantalon lorsque qu'Archie le rejoignit. Désinvolte, Carmine reprit la conversation là où cette dernière s'était arrêtée, passant sous silence la révélation physionomique apportée par la douche côte à côte. « Personne ne t'attend à la maison ? » L'innocence était sa plus belle carte tandis qu'il misait sur le copié / collé verbale afin de donner à son interrogation toute la légitimité nécessaire aux éclaircissements qu'il tentait subtilement d'obtenir. Tout aussi narcissique que cela pouvait être, Carmine soupçonnait désormais Kwanteen d'avoir un faible pour lui et cette conviction changeait complétement le regard qu'il posait désormais sur le coach. Le chat venait de se trouver une souris.


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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mar 4 Avr 2023 - 5:04, édité 3 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMer 29 Mar 2023 - 4:58

La question qu’avait soulevée Carmine tournait encore dans la tête d’Archie, prenant la forme d’un petit hamster à la détermination sans failles qui court et et court encore sans que jamais ses pattes ne ressentent les signes de l’épuisement. Il tentait encore de se convaincre que lui et le mannequin vivaient à la fois une vie similaire, celle du luxe, mais aussi un quotidien opposé, quand il imaginait des sbires accompagnant sa royauté pour lui frotter le dos avec un torchon en fibre d’or. « Ma douche a des jets prévus à cet effet. » Oh. Cette explication est bien plus sensée. Archie s’en pince les lèvres de honte, parce qu’il se demande comment son cerveau peut-être aussi rouillé pour ne pas y avoir pensé. Ce doit être les souvenirs de son adolescence qui le brouillent, mélangés à la vapeur qui se soulève en gros nuages dans les douches. « Pour cette fois, tu devras te contenter d’un seul jet. » Il conclut, n’ayant pas l’intention de venir lui rendre ce service bien trop personnel. Si Carmine avait été une fille, il ne se serait même pas posé la question.

Mais, même si Carmine n’en est pas une, Archie se rend compte bien assez tôt que le mélange d’interdit et de tabou supervisé par leur nudité respective le font réagir. Il lui suffit de laisser ses yeux surfer dans la mauvaise direction une seconde de trop pour qu’il perde son autonomie. Feignant de se battre contre la quantité de mousse immesurable qui lui couvre la tête, il fait de son mieux pour dissimuler sa vulnérabilité. Aveugle, il ne sait comment se positionner pour éviter le pire alors il peut seulement se fier à son instinct qui se révèle bien pourri quand Carmine le contourne pour récupérer sa serviette. Il entend son mouvement de décalage vers la droite ainsi que l’injure filtrée par ses lèvres à travers la cacophonie du jet d’eau. Il ne réagit pas, serre des dents, peut seulement tenter de deviner ce qui la lui a inspiré : pitié, pas la vision de sexe. Il ne saura jamais.

Quand il arrive enfin à rouvrir les paupières, il contemple sa solitude en silence. Il en profite pour respirer, ce qu’il avait oublié de faire sur toute la durée de la lutte contre ses réactions un peu trop positives. Sa déglutition lui arrache la gorge, comme s’il venait d’avaler un kiwi entier, et la chaleur lui monte à la tête, le contraint à se soustraire du jet brûlant pour éviter l’évanouissement. Il attrape sa serviette dans un mouvement crispé, constate qu’il ne s’agit pas de celle qu’il avait empruntée. Carmine avait dû faire erreur, au plus grand bonheur de celui qui hérite d’une serviette bien plus douce et épaisse. Épongeant très grossièrement ses bras et son torse, il s’empresse d’enrouler le bouclier de tissu autour de ses hanches, effectue le nœud de fortune juste en-dessous de son nombril pour y former un empilement de plis susceptibles de le déculpabiliser. Pour trouver le courage de retourner dans les vestiaires, il effectue quelques cent-pas, fait se disperser le sang dans les mètres de veines dans son corps, puis retrouve enfin Carmine en titubant maladroitement (seulement parce que ses pieds sont glissants…). Il ne lui accorde pas un regard, trop craintif d’y voir l’amusement et d’ainsi obtenir la réponse qu’il ne veut pas entendre. S’il a vu, tant pis. S’il n’a pas vu, tant mieux. Dans les deux cas, il ne pourra pas retrouver sa naturelle arrogance aussitôt. « Personne ne t'attend à la maison ? » Mâchoire crispée, ses molaires craquelant, il attrape le dessus du battant de son casier, s’y suspend pour ne pas tomber à la renverse. Bucky le regarde avec un drôle d’air – un air de chien. « Hum. » Il bredouille, tâtonnant son sac pour récupérer ses vêtements de rechange qui, il ne réalise maintenant, ne seraient pas adaptés à une sortie d’affaires. « Hum, non, personne. » Il reprend enfin en jetant un coup d’œil au jeune homme derrière lui. Le genre de regard furtif qui chasse une mouche, feint l’intérêt alors que, de l’intérêt, il y a en a plus que souhaité. Bien plus. « Je ne sais pas ce que tu avais en tête pour le souper. » Il reprend après s’être assis sur le banc, dos au jeune homme, afin d’entreprendre d’enfiler son boxeur ni vu ni connu. « Je sors rarement sans ma cravate et mon costume, c’est ce que je veux dire. » Il explique, menant la bataille la plus grandiose contre sa langue qui menace de lui saboter sa prononciation. « Je n’ai apporté qu’un jean et un t-shirt, n’ayant pas prévu de prolonger la soirée. » Et, toujours sans adresser un regard à Carmine, il enfile le dit jean avant de terminer son monologue : « Mais je suis venu en voiture alors on peut… Enfin, je peux passer par chez moi, et… Je ne sais pas si, toi, de ton côté, tu aimerais te vêtir différemment. » Il l’a visiblement perdue, la bataille, parce qu’il articule comme un gamin de trois ans qui apprend à gazouiller sa première phrase complète. Il a dû laisser quelques neurones dans la douche – ou dans ses pantalons.          


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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMar 4 Avr 2023 - 6:24


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Archie ❦ Carmine



Personne. La réponse surprit l'anglais qui n'en laissa pour autant rien paraître. Si Carmine mettait un point d'honneur à afficher son célibat depuis qu'il s'était séparé d'Abigaïl - ce qui lui avait valu le titre de célibataire le plus convoité de l'année dans l'un de ces magazines people dont il peinait toujours à se remémorer le nom - Archie lui avait paru être le genre d'homme à se targuer d'avoir de nombreuses conquêtes. Mais peut-être préférait-il, après tout, les énumérer plutôt que d'en afficher une tout particulièrement comme étant celle du moment ? Sighbury n'en savait rien. Il avait en revanche tout le loisir de constater que Kwanteen en menait beaucoup moins large qu'au moment de le plaquer sur le terrain et cet état de fait ne fit que le conforter dans ses déductions : L'homme fuyait son regard.

« Je ne sais pas ce que tu avais en tête pour le souper. » Carmine arqua un sourcil ... « Je sors rarement sans ma cravate et mon costume, c’est ce que je veux dire. » ... Non, ce n'était pas de la drague. Amusé de ses propres spéculations, l'anglais profita que son coach lui tournait le dos pour sourire à loisir. La capacité de Sighbury a s'amuser des choses simples contrastait royalement avec le monde sophistiqué au sein duquel il évoluait. Cet icône que des arbres généalogiques entiers d'aristocrates anglais admiraient et respectaient pour ce qu'il représentait de classe et de maturité distinguée avait gardé une âme d'enfant capable de s'émerveiller de peu autant que de se raconter des histoires. C. était un rêveur. Ses parents le lui avaient souvent reproché et la vie s'était chargée de lui apprendre à cacher ce trait de personnalité afin que les personnes mal intentionnées cessent d'en profiter comme ce fut malheureusement de trop nombreuses fois le cas avant qu'il ne retienne la leçon et n'ajuste son comportement en conséquence. « Je n’ai apporté qu’un jean et un t-shirt, n’ayant pas prévu de prolonger la soirée. » Carmine le laissait s'expliquer. Il voyait plus ou moins ou Archie voulait en venir mais préféra user de politesse et accorder à l'actionnaire le droit de finir son monologue. « Mais je suis venu en voiture alors on peut… Enfin, je peux passer par chez moi, et… Je ne sais pas si, toi, de ton côté, tu aimerais te vêtir différemment. »

Kwanteen était en train de le perdre. Occupé à boutonner sa chemise dépourvue du moindre pli, parfaitement ajustée à sa taille ainsi qu'à la longueur de ses bras, l'anglais stoppa son geste. Il adressa à son acolyte un regard intrigué. Que lui proposait-il au juste ? De sortir en jean et en t-shirt ? C'était hors de question. « Passons chez toi, je t'aiderai à choisir le costume adéquat. Nous dinons au Carlton. » Carmine y avait ses entrées et bon nombre de contacts, aussi bien à Brisbane que dans les différentes antennes de la firme à travers le monde. En fidèle sujet de Sa Majesté, l'anglais mettait un point d'honneur à consommer aux couleurs de la couronne. Dès qu'il en avait l'occasion, ses choix s'orientaient invariablement sur ce qui le rapprochait de ses racines et de ses allégeances. Le thé du Ritz savait le faire revenir à la source.

Ils sortirent des vestiaires dans un drôle de silence. Carmine laissait le temps à Archie de reprendre ses esprits tout en s'arrangeant pour éviter le chien qui risquait de lui coller du poil au costume. Lorsqu'ils furent installés dans le véhicule, en route vers chez Kwanteen, le mannequin estima que ce dernier avait eu suffisamment de répit pour se remettre les idées en place. C'est là qu'il choisit de lancer un premier coup de patte : « C'était un très bon entraînement. » Commença-t-il, le regard tourné en direction du paysage. C. observait de ses yeux bleus les lampadaires éclairant la chaussée. Leur lumière orangée se reflétait dans sa mèche impeccablement retroussée vers l'arrière. Même sans ventilateur, le mannequin parvenait à donner à ses cheveux cet effet décoiffé de magazine. Des années de pratique et de doigté finement travaillé ! « Peut-être que, la prochaine fois, c'est moi qui te plaquerait par surprise. » L'innocence de son ton n'était pas discutable : Carmine maîtrisait bien trop ce petit air détaché dont raffolaient les appareils photos. Il compta mentalement jusqu'à trois puis tourna le regard en direction du conducteur. « La peur de l’inconnu et de ce qui pourrait arriver mais qui, au fond, a très peu de chances d’arriver. » Récita-t-il, tel un enfant sage. « Je pense l'avoir perdu ce soir grâce à toi, coach. » Et il ne mentait pas, même si les mots qu'il employait cherchaient volontairement les double-sens afin d'orienter les pensées d'Archie là ou Carmine souhaitait les voir bifurquer. Sournoise créature qu'était le Sighbury lorsqu'il se mettait en tête d'obtenir des réponses à ses questions.

Par petites touches, petites poussées, le précieux félin comptait bien faire tomber le vase autour duquel il tournait sans donner l'air de s'y intéresser vraiment. Grave erreur que de s'y laisser prendre. La vision périphérique du mannequin n'avait rien à envier à celle des paparazzis prétendant le harceler ou qu'il allait. Dès lors qu'il focussait son attention sur un détail, Sighbury était capable d'en saisir toutes les nuances. Or la réaction d'Archie à ses sous-entendus vaporeux ne pouvait laisser comprendre qu'une seule chose : il y avait des couches et des couches de mystères à découvrir derrière cette personnalité bravache et ces attitudes de requin inébranlable. Dans cette voiture, Carmine n'était de toute évidence pas le seul à avoir des secrets très personnels à cacher.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Jeu 13 Avr 2023 - 7:00, édité 1 fois
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[ARCHIE] ❝ Gatorade Empty
Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyMar 11 Avr 2023 - 3:55

Ça ne devait pas se passer comme ça mais Archie doit se faire une raison : il perd de plus en plus le contrôle de sa vie. Ça commence par quelques oublis ; les clefs sur le canapé, passer la brosse dans les boucles de Bucky, racheter des capsules Nespresso. Ça se poursuit par des maladresses, des étourdissements, un regard posé là où il ne faut pas, des pensées qu’il s’interdisait jadis d’alimenter. Lui qui s’exprime toujours d’un naturel efficace, il voit son vocabulaire se perdre dans le vestiaire, peut-être dans les casiers, peut-être dans les cabines ou sous la serviette qu’il a enroulée autour de ses hanches avant d’entreprendre de se rhabiller énergiquement. « Passons chez toi, je t'aiderai à choisir le costume adéquat. Nous dinons au Carlton. » Oh qu’il aurait envie de parler de cette coupe d’agneau qu’il avait dégustée à ce restaurant la dernière fois ou de ce vin excellent avec lequel il avait noyé son gosier. Les termes manquent, sa tête tourne, il bégaie, se reprend, renifle, passe sa main dans ses cheveux, finit par acquiescer de manière lunatique. Puis, il oublie carrément de répondre. Visiblement, il a perdu ses capacités cognitives au détour de la douche. Mais l’information a été marquée au fer rouge dans son cerveau tandis qu’il imagine tous les scénarios possibles dans lesquels Carmine découvre la maison (le château) dont il est si fier, ces murs qu’il a décorés avec goût (avec beaucoup d’argent, surtout), la cuisine vaste et ses comptoirs en granite noir, le carrelage posé sur mesure et les tracés argentés qui séparent coquettement chaque carré. Il pense aussi à son walk-in assez spacieux pour accueillir deux voitures de collection (la Ford Thunderbird et la Chevrolet Corvette qui occupent son garage, justement), ses douzaines de costumes faits sur mesure qu’il ne porte que lors des grandes occasions et ceux qui le vêtissent quand il sort pour le dîner, plus traditionnels. Puis sa chambre, reliée à cette pièce secondaire, son lit King n’accueillant plus de femmes depuis quelques mois, les rideaux lourds et épais qui le cachent du monde et prolongent ses matins quand il peut se le permettre. Carmine ne détonerait pas au milieu de cette richesse. Il se confondra aux paysages et Archie oubliera qu’il n’a jamais été question de ramener un homme dans son intimité. Il oubliera pour un soir, un seul, sans savoir qu’il s’engage dans une pente glissante. S’il ne suce pas le venin hors de sa plaie, il se répandra dans tout son corps et il ne pourra plus rien faire.  

Bucky placé à l’arrière de la Tesla n’émet pas une plainte même s’il n’a pas l’habitude de se faire voler la place avant (non, ce n’est pas légal, oui, Archie s’en fiche parce que ses vitres sont teintées). Son long museau tente de s’infiltrer dans la chevelure si bien structurée de Carmine mais Archie l’attrape de justesse avec sa main, le dévie de l’autre côté, et s’excuse dans un souffle quand il frôle d’un peu trop près l’odeur du mannequin. En silence, il démarre le moteur électrique, silencieux lui aussi, et il engage lestement la voiture sur la route, suivant la ligne droite qui le guidera jusqu’à chez lui. Il ne se rend pas compte qu’il tient le volant d’une seule main, exactement comme il le fait pour charmer ces dames, et son autre coude prend appui sur la portière, ses doigts libres taquinent sa barbe encore légèrement humide. Même si ses yeux fixent le ruban de béton devant lui, il a l’impression de miser toute sa concentration sur l’homme à sa gauche, se surprend de temps en temps à le lorgner, admirer les faisceaux des lampadaires qui traversent les couches plus minces de sa chevelure étagée. Il se racle abruptement la gorge quand Carmine reprend la parole, ayant presque oublié comment sonnait sa voix. « Oui. Tu as été bon élève. » Rendre à César ce qui est à César. Il ne se sentait pas assez confiant pour vanter ses talents de coaching. Ce soir, c’était la première fois. Il faut croire qu’il n’est pas le plus pourri. « Peut-être que, la prochaine fois, c'est moi qui te plaquerait par surprise. » Il avale un nouveau kiwi, lutte contre son propre instinct de survie pour ne pas tousser et trahir le deuxième sens qu’il a déniché à travers cette répartie. C’était volontaire ? Non. Certainement pas. Avec un peu de chance, la voiture s’encastra dans un mur et il n’aura pas besoin de le découvrir. Pour seule répondre, il ouvre sa vitre de quelques centimètres pour mieux respirer. « La peur de l’inconnu et de ce qui pourrait arriver mais qui, au fond, a très peu de chances d’arriver. » Et ce qui lui traverse l’esprit à cet instant-même a très peu de chances d’arriver aussi, pas vrai ? Du coin de l’œil, il observe Carmine, se rend compte que ses deux perles bleues sont posées sur lui, rejette son attention vers la route qui, ironiquement, le déroute moins. « Je suis ravi de l’entendre. » Il prétend du bout des lèvres, bien trop occupé à chasser ses idées pour le penser réellement. Donnez un os à Bucky et il ne répondra plus de lui. Tendez une perche à Archie et…

De quoi on parlait, déjà ?

Heureusement, juste avant qu’il ne meurt, il parvient à garer sa voiture dans l’entrée de sa maison. Il ne prend pas la peine d’annoncer leur arrivée ; il détache sa ceinture et s’extirpe de la bagnole pour envoyer le signal à Carmine. Dans sa poche, il attrape son trousseau de clef afin d’ouvrir la porte de garage : « C’est plus rapide par ici. » Il affirme, faisant signe à Carmine de passer avant lui. À gauche, il peut admirer les deux voitures vintages parfaitement récurées, la couleur rouge vive pour la première et le jaune canari pour la seconde. Passer par le garage est non seulement plus rapide, mais ça lui permet aussi d’exhiber ses fiertés à quatre roues. La plupart des femmes qu’il ramène chez lui s’excitent à leur vue, mais il ne s’attend pas à ce qu’elles provoquent la même réaction chez son invité surprise. Il a déjà dû en voir de toutes les couleurs, en possède même certains modèles, qui sait.

« C’est à l’étage. » Il explique en retirant la laisse de Bucky, qui accourt directement à sa gamelle pour y plonger ses babines affamées lorsque tous les trois pénètrent dans le hall d’entrée. « Les costumes, je veux dire. » Il précise, comme s’il avait lui-même oublié la raison de la présence de Carmine ici. « Sauf si tu plaisantais quand tu disais que tu m’aiderais à choisir. » Et, dans ce scénario, il se sentirait bien bête. Mais, si le garçon l’a suivi jusqu’ici, c’est bien parce qu’il n’est pas friand de ce genre de boutade ? Il aurait pu l’attendre dans la Tesla, autrement. Ou, alors…?  

Nooon. Nope. Nonononono. HAHA ! Non.

@Carmine Sighbury  :fuhu:
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade EmptyJeu 13 Avr 2023 - 8:24


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Archie ❦ Carmine


Les voitures d'Archie attirèrent l'attention de l'anglais par leurs couleurs vives. Poli, C. acquiesça hypocritement de la tête. « Originales ... » Criardes ! Sighbury n'aimait ni les voitures, ni les teintes ostentatoires de ce genre. Ses goûts étaient à l'image de la marque familiale : classiques, distingués, d'une élégance à la fois discrète et sophistiquée. S'il travaillait dans le plus grand des secrets sur la signature d'un nouveau contrat avec Aston Martin, ce n'était que parce que le célèbre concessionnaire britannique l'avait contacté après la sortie de la campagne Rolex. Ses compatriotes étaient prêts à mettre le prix pour l'avoir comme égérie et Carmine s'amusa à imaginer la tête d'Archie le jour où il le verrait au volant de la dernière James Bond's Car sur les écrans de télévision. Donnerait-il envie à l'homme d'affaires de compléter sa collection de véhicules comme il avait stimulé chez lui le désir d'acheter la dernière montre suisse ? Il y avait des paris à prendre, mais Carmine n'était pas le genre d'homme à miser son argent sur des jeux de hasard. Il préférait provoquer la chance ...

« C’est à l’étage. » Le hall d'entrée fit lever les yeux de l'anglais en direction du plafond. Habitué aux demeures de style ainsi qu'aux hôtels particuliers, Sighbury savait où regarder, quoi juger et comment apprécier le décor environnant. Il remarqua de suite les particularités du style de Kwanteen, les petits détails révélateurs de ce que le propriétaire des lieux aimait en terme de décoration et d'architecture. Ce n'était résolument pas l'antre de sa Majesté (dont les goûts ne seraient jamais égalés aux yeux de Carmine qui ne jurait que par feu sa souveraine), mais il fallait reconnaître à la demeure un certain caché. Tout avait été mis en œuvre pour rappeler à quiconque pénétrait les lieux que l'hôte avait les moyens de recevoir. Carmine trouvait cette volonté touchante, résolument révélatrice d'un besoin de se convaincre. « Les costumes, je veux dire. » Cette manie soudaine d'ajouter des précisions aussi avait son charme. Rien ne pouvait satisfaire d'avantage le mannequin que de deviner derrière pareille attitude un trouble dont il était la source. Carmine et sa manie de se placer au centre des attentions ... Il en volait la vedette au dépendant affectif d'Archie dont les croquettes devenaient le seul refuge. « Sauf si tu plaisantais quand tu disais que tu m’aiderais à choisir. » « Tu trouverais ça drôle ? » Sighbury laissa un instant de silence s'installer avant d'éclater de rire. Sa désinvolture avait de quoi déstabiliser mais il ne laissa pas à Archie le temps de la lui reprocher. Puisque les costumes se trouvaient à l'étage, le mannequin y grimpa sans autres formes de cérémonie.

Il se fondait en effet plutôt bien dans le décor, regardait les toiles accrochées aux murs et y allait de ses petits commentaires toujours soigneusement choisis afin de paraître délicieux et bien attentionné. Le parfait visiteur, celui que tout le monde voulait avoir dans son logis. Non intrusif, Carmine laissa à Kwanteen le soin d'ouvrir les portes, de présenter ce qu'il souhaitait et de garder secrets les coins de chez lui qu'il préférait cacher. Lorsqu'il arrivèrent dans la chambre de l'homme d'affaires, C. afficha une moue appréciatrice plus sincère que celle du garage : « Ceci est un lit ! » Peut-être la chose la plus importante aux yeux du mannequin dès qu'il était question de logement. Avoir une peau de pêche et des traits emprunts de la fraîcheur des rosées matinales ne s'obtenait qu'à condition d'avoir une qualité de sommeil irréprochable. Carmine, en plus de se tartiner de crème de nuit, refusait tout net de dormir dans autre chose qu'une couche capable d'accueillir sa taille en long, en large et en travers. Cette grande perche aimait l'espace autant que le confort des oreillers en plumes d'oie. La couette d'Archie jouait d'ailleurs définitivement en la faveur de l'homme d'affaires : C. s'imaginait s'y rouler sans retenue afin de vérifier si cette dernière était aussi douce qu'elle le laissait paraître.

Mais ce n'était pas de cela dont il était question, alors Carmine, sachant se tenir, suivit Kwanteen jusque dans le dressing au sein duquel il entreprit une inspection méthodique des tenues. Il apprécia à haute voix les matières et les coupes de certaines vestes, fit quelques recommandations sur l'assortiment des couleurs et revint auprès d'Archie armé de la tenue qu'il lui avait choisi. À aucun moment il ne lui serait venu à l'esprit de laisser l'actionnaire décider de ce qu'il souhaitait porter. Lorsqu'il avait une idée en tête, Sighbury était difficilement arrêtable. Il n'avait pas à imposer sa volonté par la force, le naturel avec lequel il se comportait suffisait bien souvent à convaincre ses interlocuteurs que tout ceci était parfaitement normal, qu'il s'agissait de l'ordre normal des choses. Kwanteen l'avait coaché sur le terrain, Carmine ferait donc de lui le plus élégant des convives du Carlton ce soir. « Je te vois éblouir l'assemblée dans ce costume. » Dit-il en lui tendant le vêtement. Un noir profond qu'une chemise gris souris ferait ressortir sans pour autant trop contraster. « Change-toi, je te trouve une cravate ! » Définitivement son activité préférée. Tournant le dos à Archie, C. ouvrit un tiroir et poussa un petit cri d'excitation. Des dizaines et des dizaines de rubans soyeux classés par dégradé de couleurs. L'anglais adorait ça. Il se mit à toutes les tripoter avec un respect notable pour chacune d'entre elles, oubliant presque que son hôte se trouvait derrière lui ...

Lorsqu'il se retourna une bonne dizaine de minutes plus tard, il avait à la main la pièce qui ferait toute la différence. « Vert canard. » Trancha-t-il, prêt à lui passer la corde au cou. « La couleur parfaite pour tes yeux. » Son sourire confiant se confondait entre acte de séduction et satisfaction professionnelle. Qui irait remettre en question les goûts de celui dont le style vestimentaire influençait tout le milieu ? Carmine profitait de son statut de mannequin célèbre pour gagner du terrain mental sur Archie sans même en ressentir la moindre honte. L'anglais n'était pas effrayé par les requins. Il savait parfaitement comment nager en leur compagnie et connaissait leurs façons de faire. S'il avait été une femme, C. aurait probablement déjà été mangé tout cru et il le savait très bien. Hypnotique, il passa le tissu autour du cou de Kwanteen puis se mit à lui tripoter le col dans un silence qu'il prit grand soin de ne surtout pas briser. Jouer avec les vides et les manques était tout un art que l'anglais maîtrisait à la perfection. Quand un seul de ses regards valait plusieurs centaines de milliers de livres sur une affiche promotionnelle, il était évident que Sighbury savait comment tenir en haleine. Ses doigts fins et agiles s'afférèrent à concevoir le nœud qu'il resserra d'un coup sec autour du cou de l'actionnaire pour une finition parfaite. Enfin, il se recula d'un pas et invita son modèle à se contempler dans le miroir.

Archie était aussi beau que rouge mais Carmine ne trouva pas nécessaire de souligner ce dernier détail. L'évidence parlait d'elle-même dans le miroir. Il préféra se placer légèrement en retrait de l'homme d'affaires et lancer à son reflet un : « Ça te plait ? » D'une rhétorique tout sauf fairplay. Son air courtois et bienveillant lui servait toutefois d'extraordinaire couverture. Sighbury donnait l'impression de ne rien trouver d'étrange ni de tendancieux à cette conversation, alors qu'il nourrissait derrière ses apparences des plans houleux visant à évaluer où ce trouvait très précisément le point de bascule de son interlocuteur.

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