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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyDim 23 Avr 2023 - 5:19

Les voitures de collection d’Archie ne provoquent pas l’engouement désiré : tant pis, il devra impressionner Carmine autrement. Sa maison regorge de pièces à conviction trahissant sa richesse et les heures qu’il a réservées au travail durant toute sa vingtaine fructueuse. Aujourd’hui, plein aux as, il peut se permettre de fermer les yeux plus longtemps ou de profiter de son café et de son journal quelques minutes de plus. Les chiffres dans son compte en banque se multiplient d’eux même parce qu’il a su flairer le marché et mettre la main sur les actions les plus rentables. Archie ne doit pas seulement sa richesse à sa chance ou son statut familial. Il est intelligent, il l’a toujours été, et il a exploité ses ressources jusqu’à la moindre miette. Il n’a pas hérité du ticket gagnant de la loterie nationale et, pour cette raison, il peut vanter ce qu’il a mérité. La baraque est propre ; à son image. Seulement la silhouette excitée de Bucky qui traverse la pièce à toute hâte vient rompre le calme et la netteté de chaque trait des murs, des meubles, du carrelage symétrique dont la parure luit tant qu’elle aveuglerait quiconque s’entête à la fixer longuement. Seulement, les deux hommes n’ont pas fait une escale ici pour que le propriétaire fasse visiter les lieux à l’invité. Ils sont ici dans un but bien précis, et c’est d’ailleurs Carmine qui a proposé son aide pour faire le meilleur choix de costume. Sauf s’il plaisantait en offrant ses services personnalisés. « Tu trouverais ça drôle ? » Ce qui pourrait être drôle, c’est la position qu’a adoptée Carmine en se stoppant devant le mur récemment dénué de sa toile. Celle qu’Archie avait décrochée avec violence lors de son incarcération avec Autumn, le tableau représentant un homme dont l’anonymat était assuré par un épais nuage de brume. Le mannequin succédait à ce portrait. Un visage révélé, un fantasme inavoué mais bien présent, en chair et en os, et ses deux yeux qui le fixent tandis qu’un rire s’échappe de son gosier. Pourquoi est-il hilare ? « Non… » Archie bredouille, l’air interrogé, laissant Carmine faire son numéro si ça lui plaît bien. Quel étrange personnage. « Je ne trouverais pas ça drôle. » Et il n’apprécierait guère d’apprendre que toute cette péripétie ne signifiait rien de plus qu’un défi pour la gueule d’ange. Archie n’aime pas perdre et, actuellement, il n’est pas en voie de gagner. Il ne l’est plus depuis qu’il a perdu ses moyens sous la douche. Ça n’empêche pas la commissure de ses lèvres de préserver ce simili sourire qu’il arbore seulement pour ne pas lâcher les rênes. Il souhaite garder un minimum de contrôle sur cette situation parce qu’il n’est pas encore assez fou pour fermer les paupières et se laisser entraîner dans les montagnes russes.

À l’étage, Carmine se fait toujours aussi curieux. Archie apprécie de voir ses yeux se perdre dans les toiles qu’il n’a majoritairement pas choisies – vue son flagrant manque d’expertise en matière d’art. Il ne fait pas la différence entre une toile amatrice et celle d’un peintre confirmé. L’intimité du propriétaire est exposée ainsi que ses commodes, ainsi que le lit king qui remplit la moitié de la chambre. « Ceci est un lit ! » Il esquisse un énième sourire étonné. « Perspicace. » Puis il se surprend à chercher le moindre pli dans le relief de sa couette, se satisfait de n’y trouver aucune imperfection. Sa femme de ménage avait toujours eu le sens du détail. Captant le regard un peu trop insistant de Carmine, il l’invite à le suivre jusqu’à son immense dressing, pièce contiguë mais aussi pièce maitresse. Des dizaines de chemises, de vestons, de ceintures, de chaussures, tous assemblés dans une harmonie coquette qu’Archie présentait à très peu de monde. La plupart de ses conquêtes ne mettaient jamais les pieds ici, à vrai dire. Il s’agissait de son jardin secret, de sa caverne d’Ali baba, et voilà que le mannequin se lançait librement à la découverte de son impressionnante collection. Immobile, l’hôte pourrait prétendre garder un œil sur lui pour qu’il ne froisse aucun tissu mais ses intentions sont bien ailleurs : il aime observer Carmine dans ce qui s’apparente à son habitat naturel. Sa démarche est celle d’une gazelle dans la savane africaine, il se pavane comme le paon qui trouve chaque plume à son gout, et le sourire d’Archie ne perd pas en éclat. « Je te vois éblouir l'assemblée dans ce costume. » Il attrape la pièce qu’il connait bien, qu’il a souvent portée sans pourtant prétendre éblouir l’assemblée. « Bon choix. » Quoique, n’importe quel costume serait un bon choix. Il a de bons goûts, Archie, et il n’acquiert que ce qui plaît vraiment. « Change-toi, je te trouve une cravate ! » Il acquiesce sans vraiment le faire, un simple mouvement de la tête positif et un pas en arrière pour laisser l’heureux animal poursuivre son exploration. « Tu me prends pour une Barbie. » D’une main lunatique, il se défait de ses fringues, ne lâche pas des yeux le dos de Carmine qui, visiblement, a découvert le paradis des cravates. Son cri d’excitation lui arrache un gloussement ; il est fier de voir sa collection lui prodiguer une telle euphorie. Qui d’autre s’exciterait autant devant des parures ?


Avec presse mais minutie en même temps, Archie enfile le costume, commençant par les pantalons pour ne pas exposer ses sous-vêtements trop longtemps. Son attention passe du miroir à Carmine, ses doigts attachent à l’aveugle les boutons qui montent de son nombril à son col et, coquettement, il replace ce dernier pour le départir du moindre bourrelet. Au fil des minutes, il retrouve sa quiétude et son aide, puis le retour de Carmine le sort de sa bulle contemplative. « Vert canard. » Il pivote la tête vers lui, observe son choix, opine du chef. « La couleur parfaite pour tes yeux. » Il ne s’en tirera pas si facilement. Le commentaire de Carmine le prend par surprise, comme tous les autres, et c’est bien le problème. Il n’arrive toujours pas à savoir si ce ton séducteur lui est particulièrement adressé ou s’il s’exprime ainsi avec tous ses destinataires. Il préfère vérifier la seconde option. « Je te fais confiance. » Mais il n s’attendait pas à ce que la tâche ne lui soit pas remise ; il déglutit lorsque les doigts de Carmine s’attellent à l’enrouler du vert canard. Si près de lui, il sent son souffle lui caresser la peau, son parfum le percute de plein fouet, et le silence semble avoir figé le temps. Pourquoi se met-il à fantasmer à l’idée qu’il le tire vers lui à l’aide de la cravate plutôt qu’il ne la lui enfile chastement ? Le rêve est trop facilement imaginable. Il ferme les paupières, aussi pour n’empêcher de noter la teinte exacte de la couleur des yeux du mannequin, aussi pour ravaler ses fantaisies interdites. Mais cette noirceur lui impose de nouvelles images et son cœur s’affole dans sa poitrine. Il compte les secondes mais ne les sent plus s’écouler. Plus vraiment. Et il paniquerait s’il ne savait pas comment rester stoïque dans ce genre de situation. Toute sa nervosité tombe dans ses mains dont les paumes ramollissent, se mouillent. Une fois le nœud à son cou terminé, il peut à nouveau respirer, et il observe son reflet dans le miroir tel que Carmine lui conseille de faire.

Il voit surtout sa gêne, sa rougeur, ses lèvres entrouvertes et incertaines, n’arrive pas à concentrer son intérêt sur son relooking. Il pense à autre chose. Il souhaite les retirer, ces vêtements récemment enfilés ; et ce n’est pas parce qu’il n’apprécie pas les choix de son styliste. « Oui, c’est parfait pour l’occasion. Tu connais bien ton métier. » Il prétend à mi-voix, incapable de s’imaginer quitter leur intimité dans cet état vulnérable. Déglutissant, il replace ses cheveux pour retarder la question qui lui chatouille pourtant le bout de la langue : « Dis-moi. » Il commence, plante une première graine qu’il arrose par la suite : « Arriveras-tu à avoir la paix si nous sortons au Carlton ? » Tâter le terrain. Très doucement. Du bout d’une pelle. « Une personnalité publique comme toi ne doit jamais avoir une seconde de quiétude à ce genre d’endroit. » Qu’il le dise à sa place : ils n’auront pas la paix, s’ils sortent en public. Cette idée déplaît à un Archie qui n’a aucunement envie d’afficher sa gêne. Égoïstement, il a aussi envie de le garder pour lui seul le temps d’une petite soirée. Le temps s’est arrêté, ça ne compte plus. « Ma collection de vins est aussi impressionnante que ma collection de cravates. » Il propose indirectement. « Je te laisserai choisir une bouteille qui s’agence au vert canard. » Toujours fermer la proposition avec une petite pointe d’humour pour cacher ses intentions.              

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Dernière édition par Archie Kwanteen le Lun 24 Avr 2023 - 13:10, édité 1 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyLun 24 Avr 2023 - 9:27


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Archie ❦ Carmine



« Tu me prends pour une Barbie. » « Tu m'as pris pour un punching ball. » Carmine estimait rendre à Archie une monnaie à sa pièce bien plus douce que celle dont l'avait gratifié l'homme d'affaires. Quoique, ce coup sec dans l'ajustement du nœud de cravate semblait avoir coupé le souffle de Kwanteen comme le plaquage avait coupé le sien sur le terrain de rugby. Chacun sa façon de faire pour dominer l'autre. Là ou Archie imposait physiquement sa présence, Sighbury préférait le travail psychologique. Il en était certain désormais : la proximité de son être rendait le requin nerveux. Peut-être même que cette manie de fuir son regard dès lors qu'il se rapprochait à moins d'un mètre de distance cachait des pensées inavouables que Carmine, naturellement curieux, se serait bien vu cuisiner jusqu'à en obtenir les aveux. « Oui, c’est parfait pour l’occasion. Tu connais bien ton métier. » Recoiffage de mèche en guise d'approbation. Évidemment que l'anglais connaissait bien son métier. Carmine avait su marier les couleurs et ajuster les formes avant même de savoir lire convenablement. Attentif, il observait la nuque d'Archie ainsi que la courbe de ses épaules, laissant son regard dégringoler le long de son dos dans une attitude non dissimulée d'évaluation du rendu esthétique derrière laquelle il était aisé pour le mannequin de cacher le fond de sa pensée. Ce qu'observait Sighbury n'avait ici rien à voir avec la mode ou le style de son hôte. Les capacités de Carmine à projeter un vêtement sur un corps dévêtu fonctionnaient également en sens inverse. Facile pour lui d'imaginer quelqu'un nu, encore plus après avoir eu une vision claire de l'anatomie de la personne sous la douche, par exemple.

« Dis-moi. » « Hum ? » Distrait, l'anglais redressa le regard en direction du miroir, captant celui d'Archie dans le reflet. « Arriveras-tu à avoir la paix si nous sortons au Carlton ? » Carmine arqua un sourcil. « Une personnalité publique comme toi ne doit jamais avoir une seconde de quiétude à ce genre d’endroit. » L'effort consista à ne pas sourire. En tout cas, pas de la façon dont il aurait spontanément sourit face à Abi ou Mabel. Sighbury donna le change, recyclant le gloussement sur le point de lui échapper en petite expiration faussement suffisante. « La rançon de la gloire, cher ami. Il faut vivre avec, c'est là notre gagne-pain. » Dit-il en levant le nez. La lumière tamisée du dressing mettait en valeur la perfection de ses traits, le velours de son grain de peau. Maintenant qu'ils étaient deux à être chics et élégants, pourquoi ne pas en profiter pour se pavaner et rappeler au monde qu'ils étaient les princes de la nuit ? « Ma collection de vins est aussi impressionnante que ma collection de cravates. » Cette fois-ci Carmine ne parvint pas à contenir les notes complices et quelque peu mutines du sourire qui étira ses lèvres. Il adorait les cravates ... Archie se pensait-il subtile ? Sighbury trouvait cette gymnastique verbale profondément séduisante, touchante de délicatesse non assumée d'une part et d'assurance farouchement défendue de l'autre. Un mélange surprenant, assez pour lui soutirer un regard intéressé. L'anglais était prêt à écouter la suite de ce qu'il s'attendait être une proposition indécente. « Je te laisserai choisir une bouteille qui s’agence au vert canard. » Ce fut cette fois-ci un rire franc qui lui échappa. C. bascula la tête vers l'arrière. Les différents niveaux de lecture de cette conversation n'en finissaient plus de le distraire et cela l'amusait d'autant plus qu'il était pour l'instant le seul des deux à pouvoir interpréter chaque mot sans être encombré des doutes et de la gêne que la raideur de Kwanteen laissait deviner. « J'ai bien peur de ne t'être d'aucune aide pour le choix du vin : je n'aime pas ça. » Le tanin, quelle horreur. C'était à peine si Carmine concédait à boire un peu de champagne lors des galas, des diners de charité et des grandes occasions. Pour le reste, il acceptait de temps à autre un brandy ou un gin. « Mais pour un bon thé, je suis prêt à faire bien des choses ... » Parfaitement faux. Sighbury n'aurait jamais racolé pour qu'on lui serve une tasse de thé. Son altesse exigeait d'en avoir, un point c'est tout. Son amour pour cette boisson le précédait tellement que rare étaient les hôtes à ne pas en avoir sous le coude à lui proposer.

Mais là n'était pas la question. Plus le temps passait, plus il devenait évident que l'anglais resserrait ses cercles autour de Kwanteen, que le choix de ses mots s'affinait afin de provoquer ce moment ou l'actionnaire, usé de ne plus savoir sur quel pied danser, commettrait le faux pas qui ferait basculer la soirée en roues libres. Ponctuant son affirmation d'un battement de cils mystérieux, Carmine tourna les talons, s'éloigna, puis, voyant qu'il avait perdu Archie, rétropédala jusqu'à passer la tête à l'entrée du dressing. « Me feras-tu le plaisir de découvrir d'autre pièce de ton palace ? » Sighbury avait apprécié les œuvres d'art accrochées aux murs de l'étage. Il connaissait la décoration et l'agencement du Carlton plutôt bien et préférait de loin découvrir la demeure de l'actionnaire. Avec un peu de chance, ils finiraient par passer devant le placard dans lequel Archie avait enfermé cette partie de lui que Carmine pouvait sentir sans même la voir. Une partie terriblement attirante. « Tu vis ici depuis longtemps ? » Interrogea-t-il durant la marche, le nez levé en direction des lustres et des moulures. C. ne put s'empêcher de noter que c'était décidément une bien grande maison pour un homme seul mais sa politesse le retint de le verbaliser. Quel intérêt de dire cela à voix haute ? Aucun si ce n'était de paraître jugeant, or l'anglais ne l'était pas.

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyDim 30 Avr 2023 - 2:35

« Tu m'as pris pour un punching ball. » Oui, certes. Carmine marque un point. Cependant, et à l’inverse de cet atelier de relooking improvisé, l’activité punching ball avait été planifiée par avance par sms. Le mannequin avait su à quoi s’attendre en acceptant de recevoir un entraînement privé parce qu’Archie le lui avait proposé en apprenant qu’il n’arrivait pas à supporter les plaquages comme un bon joueur de rugby. Et, endurer les plaquages, c’était la base de tout sport de contact. « Tu avais consenti ! » Il joue à l’avocat du diable, espère déculpabiliser sa récente feinte en prétendant avoir informé Carmine au départ. Mais il a pleinement conscience d’avoir été mauvais jeu en se projetant sur lui avant que le décompte ne soit écoulé. Ça le préparerait à la vraie dynamique d’une partie, qu’il pensait.

Pour l’heure, il se contente d’accepter son nouveau rôle de Barbie puisque son habilleur n’est pas né de la dernière pluie. Il sait ce qu’il fait. Ses choix se posent sur ce qui fait du sens, il marie les couleurs sans avoir besoin de vérifier deux fois. Et, très bientôt, Archie se retrouve vêtu de la tête au pied avec la joliesse d’un mannequin. Son costume est parfaitement agencé à sa chemise et à sa cravate récemment nouée, et il contemple son reflet avec la coquetterie qui le distingue bien. Son souci de l’élégance n’est généralement pas dévoilé au grand public mais, ce soir, Carmine peut se vanter d’être au premier rang. Il peut seulement le prendre comme un compliment. La Barbie apprécie son look. Toutefois, tandis qu’Archie réalise qu’il devra bientôt se montrer en public dans un état aussi fragile et particulier, il se heurte à un obstacle : celui d’afficher les rougeurs de ses joues. « La rançon de la gloire, cher ami. Il faut vivre avec, c'est là notre gagne-pain. » Carmine n’a pas capté le sous-entendu. Ou il fait semblant d’être ignorant. La seconde option paraît plus réalise parce que, si Archie n’arrive toujours pas à comprendre le personnage qui se dresse devant lui, il a attrapé quelques indices ici et là. L’autre homme veut s’amuser, et il sait comment s’y prendre. Faire tourner l’actionnaire autour du pot lui procure satisfaction. C’est lui qui tient les rênes et il en a conscience. Il en profite, joue avec la situation qui désavantage son interlocuteur – ce dernier se prend volontairement au jeu. « J'ai bien peur de ne t'être d'aucune aide pour le choix du vin : je n'aime pas ça. » Il aurait aimé garder le contrôle sur ses sourcils mais ils se froncent par automatisme. L’information refuse d’entrer dans sa caboche. Il n’y aura pas d’alcool, alors. C’est un problème. Comment Archie pourrait laisser tomber sa garde en restant complètement à jeun ? Sa dernière tentative s’était avérée désastreuse. Il avait terminé la soirée en position fœtale tel un gamin qui se fait asséner de coups de pied. « Mais pour un bon thé, je suis prêt à faire bien des choses ... » Il s’humecte les lèvres tandis que ses pensées se perdent à la cuisine. Il ne pense pas avoir le moindre sachet de thé dans cette maison. Il n’en consomme pas, déteste le goût de la pelouse. À moins que… Sa sœur avait apporté le sien lors de son dernier anniversaire. Il en restait peut-être quelques feuilles dans ses armoires. « Je ne peux rien promettre mais j’ai peut-être quelques restes dans mes placards. » Il bredouille sans conviction, bien plus déçu de ne pas avoir de bonnes raisons d’enfermer Carmine chez lui que de ne pas posséder une gamme de thés variée. « Tu ne trempes jamais tes lèvres dans l’alcool ? » Il demande en dernier recours, presque suppliant. « J’ai un peu de tout, pas que des vins. Bourbon, gin, porto, cognac… » Il énumère de mémoire, revoyant les formes extravagantes des bouteilles derrière ses paupières momentanément closes. Lorsqu’il les rouvre, il constate son esseulement. La tête de Carmine réparait dans l’encadrement et il pouffe d’un rire net et sec. « Me feras-tu le plaisir de découvrir d'autre pièce de ton palace ? » Il opine du chef, s’empresse de refermer toutes les commodes qui avaient été ouvertes puis rejoint son invité dans le couloir. À ses côtés, il se sent à nouveau enveloppé de son aura. C’est avec maladresse et lacune qu’il présente les quelques éléments dont il connait l’origine sur ses murs, dans les étagères, au plafond. La plupart du temps, il admet ne pas avoir choisi tel ou tel meuble, ayant laissé la liberté à ses décorateurs de faire de cet endroit un paradis de millionnaire. Il en profite pour placer une information dont il peut se vanter que trop rarement : il avait fait affaire avec le même designer que Hugh Jackman. « Tu vis ici depuis longtemps ? » Il n’avait jamais partagé cet endroit avec Autumn, sa dernière et seule partenaire. « Depuis quatre ans, environ. » Il informe en passant sa main dans sa barbe. Il avait atteint ses objectifs à un si bas âge qu’il se demandait ce qu’il pouvait bien faire de plus. Il gâtait désormais sa famille, ses sœurs, leur donnait plus de cadeaux qu’elles ne désiraient, se faisait souvent dire qu’il en faisait trop et balayait les reproches avec le revers de sa main. « C’est ma pièce préférée. » Il se confie en pénétrant dans le salon. Au milieu, une immense table en séquoia, surplombée d’un imposant lustre en cristal teinté. La pièce paraît plus rustique que le reste de la maison. Un mur de pierres a été construit au fond et héberge en son milieu un foyer de fausses flammes. Un dense tapis recouvre presque l’entièreté du sol jusqu’aux confortables canapés de cuir encerclant la table basse. Pas de télévision. Archie n’a jamais eu ce temps à perdre. « Là-bas, c’est mon bureau. » Il explique en pointant la porte fermée qu’il n’a pas l’intention d’ouvrir. « C’est le bordel alors je ne te ferai pas l’honneur de voir toute la paperasse que je n’ai pas encore classée. » Puis il l’invite à le suivre jusqu’à la cuisine qu’il a déjà entrevue en arrivant. Il s’empresse de partir à la recherche du fameux thé tant désiré, fouillant dans les placards auxquels il ne touche jamais. Il trouve un appareil à fondue, un ensemble de passoires toujours pas déballé, une mandoline, une bouilloire. Il sort cette dernière pour la poser sur le comptoir. Au fond du garde-manger, il met enfin la main sur un coffret découverte de thés en tout genre. Magie verte, rooibos à l’orange, menthe poivrée… Il n’y connait rien. Alors il glisse le coffret jusqu’à Carmine pour le laisser analyser le contenu. Et, quand il le fait, il se permet de l’observer plus longuement, apprécie de voir la finesse de ses doigts manipuler les quelques sachets, en note leur dextérité. Il déglutit. « Alors, je serai le seul à me servir quelque chose de plus fort ? » Il demande de manière taquine, penchant la tête sur le côté et mordant le bout de sa langue pour dissimuler sa nervosité.  

@Carmine Sighbury oooups :brows:
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptySam 6 Mai 2023 - 19:11


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Archie ❦ Carmine



« Tu ne trempes jamais tes lèvres dans l’alcool ? J’ai un peu de tout, pas que des vins. Bourbon, gin, porto, cognac… » « Seulement pour les grandes occasions. » Révéla Carmine avec une légèreté proche de l'insouciance. Le mannequin n'était pas certain de vouloir se contenter des " quelques restes " de thés, mais il ne souhaitait pas non plus laisser croire que cette soirée visite immobilière s'imposerait d'elle-même comme le genre d'occasions ou il trempait effectivement le bout de ses lèvres dans l'alcool. Donner à Kwanteen tout le loisir de s'interroger à ce propos était à la fois bien plus judicieux et bien plus amusant. Sighbury se plaisait à imaginer les rouages cérébraux de l'actionnaire se frictionner dans des bruits de contradiction grinçante. Cette petite gymnastique mentale n'était pas pour déplaire à l'intellectuel britannique dont les murs du presque manoir attiraient l'attention de leur Art savamment choisi.

Durant leur marche au travers des couloirs, Carmine écouta les explications approximatives du propriétaire non sans sourire intérieurement. Derrière son air intéressé se cachaient des connaissances plus poussées que celles d'Archie concernant certains objets et certaines peintures que Sighbury reconnaissait sans mal pour en avoir étudié formes et styles durant ses études universitaires. L'Histoire de l'Art ne faisait peut-être pas partie des sections les plus connues de Cambridge mais la qualité des contenus enseignés par la prestigieuse université n'avait rien à envier aux départements de médecine, de droit et d'économie. C., en parfait exemple de réussite, était sorti de sa remise de diplôme avec les honneurs et avait, comme on le devine, volé la vedette de tout un chacun sur la photo de fin d'année. Hugh Jackman pouvait se rhabiller. « C’est ma pièce préférée. » « Je comprends pourquoi. » Répondit l'anglais tout en laissant courir ses doigts sur le bois de l'immense table de salon. Nez levé en direction du plafond, il observa le lustre qu'il gratifia d'un « brillant » adressé tant à l'objet qu'à celui le possédant. Se familiariser avec l'intérieur de Kwanteen aidait Carmine à en deviner d'avantage sur la personnalité de l'actionnaire. Il pouvait ainsi apprécier l'efficacité avec laquelle Archie jouait de son image et de ses faux semblants. « Le bureau de monsieur, plein de papiers confidentiels. » Souligna-t-il, compréhensif quant au fait que son hôte ne souhaitait pas le lui faire visiter. C. n'était pas curieux au point de faire un caprice, il se contenta d'accueillir l'emphase avec laquelle Archie tenait à se montrer très occupé par ses affaires et se laissa guider jusqu'à la cuisine.

Retour à la case départ, toutefois Bucky avait disparu. Sighbury put alors constater qu'à son instar, Kwanteen ne devait pas souvent cuisiner. L'adresse approximative avec laquelle l'homme fouillait ses placards en disait long sur son usage des lieux. Cela leur faisait un point commun car l'anglais mangeait le plus souvent sur le pouce ou à l'extérieur. Il avait grandi habitué à ce qu'on lui donne la becquée et n'aurait su se résoudre à cuisiner lui-même les mets délicats et complexes qu'il aimait savourer sous les étoiles des restaurants gastronomiques de son répertoire. Carmine se passa cependant de commentaire. Comme souvent, le mannequin prenait note et gardait pour plus tard. De l'importance de savoir jouer les bonnes cartes au bon moment ... « Merci. » Dit-il en accueillant la boîte de thés dans laquelle il plongea son attention. « Humm. » Ronronna-t-il à la vue de la menthe poivrée qui avait bien évidemment sa préférence. Il venait de la piocher lorsque son hôte le relança d'un « Alors, je serai le seul à me servir quelque chose de plus fort ? » qui le fit sourire de biais. Sighbury en était certain désormais : Archie débitait des sous-entendus à mesure que sa nervosité grandissait. Il choisit de pousser un peu plus, tombant dans le vice du jeu et de ses prises de risque que le mannequin évitait d'ordinaire soigneusement afin de ne pas mettre en danger son image de marque. Mais ce soir, à l'abris des regards que Kwanteen lui-même cherchait à éviter, il parut à Carmine que prendre quelques initiatives ne l'exposerait pas tant. L'avantage d'être deux à avoir une réputation à tenir : la connivence leur était bien plus profitable que la confrontation. Alors Carmine se hissa élégamment sur le plan de travail, trônant tel un prince sur les matériaux précieux dont il en était fait. L'attitude aurait pu paraître déplacée et mal éduquée si elle ne s'était pas accompagnée d'un croisement de jambes tout bonnement iconique. Sighbury et la bouilloire se partageant l'immensité de la cuisine d'Archie auraient fait à eux deux une photo parfaite à mettre en couverture de Vogue ou de tout autre magasine de mode UK dont le mannequin avait d'ores et déjà illustré les pages. « Tu me tentes, Kwanteen. » Minauda-t-il, profitant que l'évier soit à portée de main pour remplir négligemment la bouilloire. Il la tendit à Archie afin que ce dernier la fasse chauffer. L'anglais prit soin de faire se toucher leurs doigts. « Si j'étais suspicieux, je penserais que tu cherches à me saouler. » La délicatesse de ses battements de cils témoignait qu'il ne l'était pas, mais la chaleur dans sa voix en appelait directement aux arrières pensées de son interlocuteur.

Dans la lumière ajustée de la pièce, Carmine brillait de mille feux sans rougir de sous-entendre qu'à défaut de cuisiner souvent en ces lieux, Archie s'y verrait peut-être bien l'y passer à la casserole. L'idée ne semblait pas l'effrayer car Sighbury gardait la tête aussi haute que sa confiance n'était inébranlable. Attiser désir et convoitise s'apparentait à respirer pour l'anglais ; le fait que ses poumons supportaient aisément la pression là ou ceux de Kwanteen semblaient commencer à manquer d'air trouvait dans son esprit des explications tout droit modelées par le romantisme incurable dont il était pétri : si Archie venait à faire une syncope, Carmine n'aurait qu'à lui faire du bouche à bouche. Un gentleman ne saurait laisser l'un de ses semblables en situation délicate sans lui venir en aide.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Dim 8 Oct 2023 - 6:41, édité 2 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyDim 7 Mai 2023 - 20:31

« Seulement pour les grandes occasions. » Archie ne devrait pas s’interroger quant à la signification de cette phrase. Il sait définir une grande occasion. Son dressing comporte certaines pièces de vêtement qu’il préserve pour ces dernières. Seulement, ce soir, Archie se tente à modifier le sens de ces deux termes et, tandis que Carmine l’esseule, il se met à douter de leur véritable valeur. Il n’y a plus de « grandes occasions » dans la vie d’un homme qui a déjà touché le sommet. L’expérience qu’il a acquise est aussi impressionnante que la grandeur de sa baraque et il n’y a plus qu’un seul territoire inavoué sur lequel il ne s’est jamais permis de se poser. Son bonheur. Son vrai bonheur, sans artifices ni paillettes. Ce qui vient le chercher au fond du ventre et qui n’a pas la forme d’un lingot d’or ou l’épaisseur d’un carnet de chèques. Voilà quinze ans qu’il s’efforce à ignorer cette tumeur d’émotions cramponnée à sa chair. Il ne craint pas la bonne sorte de cancer. Ce n’est pas la maladie qui l’emportera mais bien son incapacité à admettre qu’il ne s’est jamais présenté sous son vrai visage. Ce serait une grande occasion, de retirer son masque devant Carmine. Mais le mannequin serait-il seulement réceptif ?

Faire la visite des lieux est une excuse parfaite pour retarder le moment où ils devront se parler dans le blanc des yeux et mettre fin à leur partie du chat et de la souris. Les pas d’Archie sont lents quand il prétend connaître d’où provient cette si jolie table en bois qui embellit le centre du salon. Un meuble bien plus décoratif qu’utile ; sa surface ne compte ni photos souvenir, ni livres entamés. Une véritable pièce sans caractère qui semble encore appartenir à l’artiste qui l’a sculptée. Comment Archie pourrait-il personnaliser un meuble s’il n’a pas l’impression de vivre la bonne vie ? Il le couvrirait de mensonges qui n’ont pas lieu d’être chez lui. Ici, il n’a pas besoin de prétendre. Il se contente d’être la moitié de lui-même. « Le bureau de monsieur, plein de papiers confidentiels. » Il soulève le nez, esquisse un sourire, bascule la tête. « La salle où toute la magie s’opère. » Et un magicien ne révèle jamais ses tours. La cuisine, elle, mérite de se faire détailler avec plus d’attention. Tout comme l’ensemble de thé qu’Archie tend à Carmine pour le laisser faire son choix. Heureusement, il ne s’agit pas d’un kit bon marché ; il l’a reçu, ainsi qu’une bouteille de champagne, lors de la signature d’un contrat important. Il l’avait gardé pour peut-être l’offrir à sa sœur quand l’occasion viendrait. Malgré tout, le garçon ne met pas aussitôt fin à sa chasse aux réponses. Même si les doigts de Carmine ont jeté leur dévolu sur un sachet de menthe poivrée, il réitère son offre. L’étonnement est palpable dans son visage quand le mannequin se permet quelques acrobaties. Archie se surprend à ne rien lui reprocher, lui qui se serait formellement opposé à un tel laisser-aller de la part d’une de ses récentes conquêtes. Carmine s’approprie le plan de travail, y pose ses fesses comme s’il s’agissait de la chaise la plus confortable des lieux. Le mouvement est clôturé par un croisement de jambes qui pince les lèvres d’Archie, déterminé à ne rien dire devant cette peinture loufoque. « Tu me tentes, Kwanteen. » Il fait exprès. C’est certain. L’actionnaire devrait s’en assurer par le biais d’une question dissimulée sous une pique, mais il en est incapable. Docile petit chien, il attrape la bouilloire pleine que lui tend l’autre garçon et, quand leurs doigts se frôlent, il n’empêche pas le contact de se prolonger. Même, il garde son index contre le sien une seconde de trop, redresse le regard pour lire dans les yeux de Carmine, y cherche une réponse, n’y trouve que son assurance intouchable. Il abdique, pose la bouilloire sur le rond de sa cuisinière à induction et fait dos à son invité pour remettre de l’ordre dans le chahut de ses pensées.

Il a fait exprès. C’est certain. Il a vu, sous la douche.

« Si j'étais suspicieux, je penserais que tu cherches à me saouler. » Archie reprend sur lui, refait face au clown et s’incline pour atteindre le petit sellier accessible sous le comptoir. Il tâte à l’aveugle le couvercle de trois bouteilles et en extirpe le porto qu’il reconnait par sa texture lacérée. Il le pose près de Carmine, le pivote pour qu’il puisse en lire l’étiquette. « Si j’étais suspicieux, je penserais que tu fais exprès de me tendre des perches. » Il a osé. Sa bouche s’assèche. Il ne pensait pas perdre sa témérité au détour d’une accusation inoffensive. Il aura bien besoin d’alcool pour retrouver l’usage de sa langue décharnée. Se tirant un verre de l’armoire, il ne prend même pas la peine de s’assurer que Carmine veut l’accompagner ; il s’empare d’un second, le pose sur le comptoir, à sa disposition, s’il change d’avis. « Je ne te connais pas encore assez pour tirer des conclusions, mais je me doute que tu ne grimpes pas sur le comptoir de tous tes collègues. » Il se verse un fond de verre, l’avale d’un coup sans quitter Carmine des yeux. Il ne grimace pas. Déjà, la saveur du porto lui rappelle quelques débauches et relâchements. Ses derniers fantasmes assouvis par son imagination, sa façon de se déculpabiliser en blâmant l’alcool lorsqu’il a savouré son orgasme jusqu’à la dernière goutte. Sa seule façon de trouver son autre moitié entre les quatre murs de cette maison lui conférant plus de solitude que de confort. « C’est surtout moi que je cherche à saouler. » Il confit en se versant un autre verre. « Peut-être que ça me donnera le courage d’attraper tes perches plutôt que de soigneusement les éviter en me convaincant que je suis le seul à lire entre les lignes. » Sans le regarder cette fois, il bredouille, ses yeux tombant au sol sous le poids de la culpabilité.  

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyMar 9 Mai 2023 - 4:15


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Archie ❦ Carmine



Carmine observait sans s'en cacher, attentif au moindre faits et gestes de Kwanteen. L'anglais cherchait à lire ce que les mots refusaient de dire, ce que les silences tentaient d'étouffer de leur poids invisible. Cette attitude contemplative, le mannequin la réservait d'ordinaire aux pièces de musée, aux tableaux immenses devant lesquels il aimait se promener lorsqu'il visitait le Louvre ou le British Museum. Les manières d'Archie le fascinaient autant que la façon dont il s'accrochait à cette bouteille comme un naufragé à une bouée de sauvetage. Allait-il se noyer dans son verre et donner à cette soirée des relents de tragique ? « Si j’étais suspicieux, je penserais que tu fais exprès de me tendre des perches. » Carmine sourit. Ses dents blanches firent concurrence à la propreté de la faïence présente dans la pièce tandis qu'il expirait par le nez son amusement. Ce n'était ni un aveu, ni un démenti ; encore moins une façon de dissuader l'actionnaire dans ce qui semblait être une première patte plongée dans l'eau du bain. « Je ne te connais pas encore assez pour tirer des conclusions, mais je me doute que tu ne grimpes pas sur le comptoir de tous tes collègues. » « Tous mes collègues n'ont pas un si joli comptoir. » Sighbury brassait à tour de bras avec une politesse proche de l'insolence. Évidemment qu'il tendait des perches, qu'attendre d'autre d'un maître nageur ? L'anglais avait parfaitement compris que, des deux, Archie était le plus susceptible de boire la tasse. Et pas de thé. Il s'appliquait donc à flotter au dessus de la conversation avec toute la superbe qu'on lui connaissait. Rien ne semblait pouvoir l'atteindre, pas même le regard courageux que Kwanteen lui lança par dessus son fond de porto vite expédié.

En fond sonore, la bouilloire demandait de l'attention mais cette dernière dût attendre car des aveux fraîchement sortis du four monopolisèrent soudainement l'attention de l'anglais : « C’est surtout moi que je cherche à saouler. » Carmine l'aurait aisément deviné mais il n'en pipa mot, n'en fit aucune mention. Contrairement à Archie qui semblait miser sur l'effet de surprise et les attaques peu fairplay, Sighbury jouait à la loyal. L'idée d'enfoncer la tête de l'homme d'affaires sous l'eau au moment ou ce dernier prenait le risque de se montrer sincère ne lui effleura pas l'esprit. Sûrement que le souvenir des agréables picotements ressentis dans sa poitrine au moment du placage effaçait de sa mémoire toute trace de rancune. C. ne lui en voulait pas d'avoir été musclé. Il avait aimé ça. « Peut-être que ça me donnera le courage d’attraper tes perches plutôt que de soigneusement les éviter en me convaincant que je suis le seul à lire entre les lignes. »

Nouveau silence. Il devint impossible d'ignorer plus longtemps la bouilloire. Non sans grâce, Carmine tendit la main, attendant qu'Archie lui passe l'objet dont sortait des volutes de fumée. Comme il n'imaginait pas ce genre de businessman au style ostentatoire posséder de la porcelaine anglaise digne de ce nom, Sighbury se contenta de faire couler l'eau frémissante dans le verre initialement prévu pour sa dose de porto. Il y laissa tomber le sachet de menthe poivré qu'il fit nonchalamment tournoyer sur lui-même à l'aide de la ficelle. De petits cercles hypnotisant auxquels le mannequin amarra son regard afin de donner à Archie plus d'espace pour respirer. Il savait que la nature des propos qu'il s'apprêtait à tenir risquait fort de pomper le peu d'oxygène encore présent dans ses poumons que tout l'argent du monde n'aurait su remplir autrement que par du vide frelaté. « J'admire la détermination avec laquelle tu te bats. » Que cela fut triste parce que l'adversaire ici n'était autre qu'Archie lui-même ne changeait rien à la force de caractère remarquable dont faisant preuve l'actionnaire dans sa volonté de nier l'évidence.

Carmine, pour sa part, n'avait jamais cherché à luter contre elle. Cette dernière s'était imposée à lui à la sortie de l'adolescence : d'abord il avait cru n'aimer que les filles ... puis il avait commencé à fréquenter des garçons. Les premières avaient leur place à son bras sur les tapis rouge, valorisant l'Homme selon la marque des Sighbury ; les seconds une place privilégiée dans ses pensées, à l'abri des regards auxquels ses parents accordaient plus de valeurs que le droit de leur fils à disposer de sa vie privée. Il avait aimé Abi du plus profond de son cœur brisé après que Matthew, ne supportant pas le secret, ait mis fin à leur relation. Tout le monde aimait Carmine et Carmine se donnait le droit d'aimer tout le monde. Prendre la décision de quitter Londres pour s'exiler en Australie avait permis au mannequin de gagner en autonomie, de s'affirmer d'avantage dans son choix d'existence et de faire avec ses parents les compromis nécessaires à ce que chacun y trouve son compte. La presse n'avait pas besoin de savoir les raisons de cette césure tout comme ce qu'il se passait dans le lit du mannequin n'avait rien à faire en couverture des magasines. Il suffisait d'attirer les objectifs là où l'anglais voulait les voir regarder, ce qui n'avait rien de compliqué pour l'initié qu'il était. En 33 ans de carrière, Carmine avait enterré plus d'un journaliste, vu plus d'une retraite se prendre sans que sa fame ne se fane. Sa légende ne souffrait d'aucune rumeur. Son aura n'attirait que des sympathies, qu'elles furent sincères ou intéressées. Il dominait le jeu.

« Mais je pense sincèrement que tu te trompes d'ennemi. » Reprit-il, redressant le regard vers Archie dont il se rapprocha en glissant le long du plan de travail. Ses doigts délicats caressèrent la cravate verte. Cette couleur lui allait décidément à merveille. Carmine s'empara calmement de la bande de tissu jusqu'à la faire sortir du veston. Serrant l'extrémité au creux de sa paume, il tira doucement sur l'étoffe provoquant chez Kwanteen une nécessité d'agir. Accompagner le mouvement ou reculer, il n'y avait pas d'autre option. Sighbury le tenait en laisse, attendait de voir si Archie était aussi bien élevé qu'il tentait de le faire croire ou si l'enfant terrible en lui allait finalement céder au charme de l'interdit. « C’est juste de la peur. » Murmura-t-il, portant de sa main libre le verre de thé à ses lèvres tentatrices. Contrairement à Archie, C. prit tout son temps pour siroter le breuvage. Lui non plus ne quitta pas Kwanteen des yeux. Il empruntait une fois de plus les mots que ce dernier avait prononcé sur le terrain de rugby. Leur sens trouvait plus que jamais écho dans l'immensité de la cuisine. Puis, estimant qu'il avait instauré suffisamment de tension entre eux, Sighbury reposa le verre sur le plan de travail. « Je vais compter jusqu'à trois ... »

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Jeu 11 Mai 2023 - 0:56, édité 1 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyMar 9 Mai 2023 - 5:14

Un joli comptoir. C’est sa seule excuse ? Renferme-t-elle d’autres petits secrets comme toutes ses dernières, accentuées de paillettes ? Il n’est pas irrité, Archie. Ce petit jeu le titille, lui fait atteindre des crevasses dans sa cervelle qu’il ne touche jamais, ou très peu. Un jeu de drague. C’en est un. S’il ne s’est jamais adonné à une telle danse avec un garçon, il reconnait les signes. Les silences ne sont pas silencieux. Un seul mot en vaut deux. Les ampoules au plafond, orangées, semblent réchauffer sa peau mais ce n’est qu’une illusion. Le temps s’est arrêté et le tic tic tic de sa montre s’ajuste aux battements de son cœur. Et quel cœur ! Il ne sert pas seulement à le maintenir en vie, actuellement. Il fait pomper le sang jusque dans ses joues et dans le bout de ses doigts, où sa peau est moite et nerveuse. Un mélange de d’excitation et de paralysie. L’un provoque l’autre. L’image de Carmine sur son si joli comptoir prend de nouvelles teintes. Le rouge, principalement. À ses lèvres, sur son épiderme dont il a l’impression d’humer l’essence à cette distance.

Qu’importe. Il détourne les yeux vers sa consommation d’alcool qu’il reporte à ses lèvres, à défaut de pouvoir les poser ailleurs. Il veut se noyer. Pour oublier, ou pour trouver la motivation. Une dernière impulsion qui le pousserait à rompre cette promesse qu’il s’était fait, promesse empoisonnée qui l’empêche de vivre la bonne vie. Il avale d’un trait, laisse le nectar amer lui gruger la chair, suit du regard celui de Carmine, qui s’est posé sur la bouilloire criant à sa place. Il étouffe le feu, s’empare de l’objet brûlant par sa poignée en bois ciré et la confie à l’anglais. Dans un silence contemplatif, il suit chacun de ses mouvements d’expert. Le son de l’eau bouillante qui entre en contact avec le verre est feutré. Il relève les yeux, observe Carmine et sa concentration, admire l’œuvre érigée à travers la stature de l’homme et la vapeur qui le ceinture de gros nuages blancs. « J'admire la détermination avec laquelle tu te bats. » Est-ce si facile de lire la retenue et la censure dans ses iris bleus ? Il se croyait bon acteur. Il ne répond rien et se contente de glousser avec lassitude. Il ne se trahira pas avec des mots. Son corps s’occupe déjà de lui faire perdre la tête. La testostérone clou la plante de ses pieds au carrelage brillant et fait étrangler son verre de ses doigts. Il passe sa langue sur ses dents pour tenter de se distraire mais c’est déjà trop tard. Ce n’est pas parce que l’alcool fait effet – c’est bien trop tôt. C’est parce qu’il a décidé de se laisser la chance de foutre sa vie en l’air. « Mais je pense sincèrement que tu te trompes d'ennemi. » En réponse au mouvement de Carmine, Archie redresse son dos et se racle la gorge. La main du garçon, dont la mouvance est tendre est calculée - une main d’artiste-, s’approprie le bout de tissu qui commence à réprimer son air. Il déglutit pour mieux laisser ses lèvres s’entrouvrir. Son cœur bat la course à la montre. Il ne quitte pas ses yeux des siens, s’accroche au mannequin de cette façon pour ne pas tomber à la renverse tandis que son estomac accueille moult ondes lascives. Un seul geste le place en position de soumission ; il perd ainsi le peu de contenance qu’il gardait encore. Au bout de la laisse de fortune, il miroite ses mouvements à ceux de Carmine. Ainsi, quand il le contraint à s’approcher, il s’approche. Il ne répond plus de lui. Archie a laissé tomber sa couronne. « C’est juste de la peur. » Il observe ses yeux un à un. Il lui ferait payer l’utilisation de son propre conseil s’il ne lutait pas contre l’effervescence qui lui montait à la gorge. Il le déteste. Mais ce n’est pas exactement de la haine sous sa forme destructrice. Il le déteste de le faire patienter alors qu’il mouille son gosier de thé, il le déteste de toujours le tenir si près de lui sans lui allouer la douce délivrance mais, surtout il se déteste, lui, de lui avoir donné les rênes. Il regrettera plus tard, mais pas tout de suite. Cette nouvelle position gonfle son excitation et lui fait voir toutes les nuances de gris. « Je vais compter jusqu'à trois ... » Il le trahira, lui aussi ? Tant pis. Tant mieux, même, parce que trois secondes seraient suffisantes pour qu’il se propulse vers l’arrière afin de mettre fin à cette chorégraphie bouillante. Il ne fera pas le dernier pas. À la fin, ça ne doit pas être sa faute. Plutôt blâmer les circonstances et l’entregent de Carmine que lui-même. « Fais donc ça. » Qu’il murmure, dernière supplication, ses mains se soulevant naturellement pour se poser sur le comptoir, puis sur les genoux de Carmine, qu’il comprime entre ses serres aiguisés. Et, juste avant que le décompte débute, il détaille un ultime souhait caché derrière une simple affirmation : « Je ne suis pas un romantique. »

Il peut faire ce qu’il veut de lui, désormais. La bête sera docile et obéissante.  

Docile et obéissante.


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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyJeu 11 Mai 2023 - 1:53


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Archie ❦ Carmine



« Fais donc ça. » Le regard de Carmine plongea jusqu'à ses genoux sur lesquels les mains d'Archie étaient secouées de vibrations tout juste perceptibles. Il sourit de biais, laissant à ses iris le soin de revenir se planter dans celles de l'actionnaire. Ce genre de frémissement, Sighbury le connaissait bien. La foule en étaient secouée lorsqu'il défilait. Un désir pudique, réprimé, parfois même à peine conscient. Le genre de frissons capables de planter des idées dans la tête de ceux qu'ils secouaient sans que les propriétaires des corps électrisés ne le réalisent de suite. C'était de cette manière que naissaient les fantasmes. « Je ne suis pas un romantique. » Le mannequin eut une moue concernée. Ça aussi, Carmine l'aurait deviné, mais il se demandait si le romantisme de Kwanteen n'existait pas parce qu'on ne lui avait jamais donné l'occasion d'éclore ou s'il était tout simplement une option que le constructeur n'avait pas jugé bon d'ajouter à cet engin. Archie était de toute évidence une machine très performante lorsqu'il s'agissait de tirer profit. Ce soir, l'anglais lui faisait grâce d'avoir à manœuvrer quoique ce soit. Kwanteen la portait, mais c'était Carmine qui tenait la cravate.

« Un. » Commença-t-il, suave, s'attendant à le voir trépigner et peut-être aussi se raviser face à l'imminence du grand saut. Avait-il le vertige ? Le mannequin, du haut de son perchoir, appréhendait pour sa part le vide tout à fait sereinement. Carmine savait comment retomber sur ses pattes et craignait bien moins de se montrer audacieux que de se faire plaquer en pleine course. « Deux. » Il ne se précipitait pas, laissant s'écouler après ce deuxième chiffre un laps de temps supérieur à la seconde qu'il était sensé ajouter au décompte. Son regard toujours accroché à celui de Kwanteen était joueur. « Deux et demi. » Articula-t-il derrière un sourire plus charmant que tous les autres, celui qu'il réservait aux émotions sincères, par opposition à l'exposé dentaire que les publicités affichaient de lui sur leur support de communication. Ils n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre désormais, Sighbury, en véritable charmeur de serpent, s'étant peu à peu penché en direction d'Archie afin d'être certain de ne rien rater de sa réaction lorsqu'il articula : « Trois. » Ses doigts tirèrent sur la cravate, provoquant le contact de leurs lèvres sous la lumière orangée des ampoules du plafonnier.

Archie avait le goût du vin et de la panique noyée d'envie. Chaste, l'anglais n'imposa aucune effusion de langue à ce baiser, il butina contre la bouche de l'homme d'affaires avec lenteur et gourmandise, conscient de provoquer chez lui l'explosion de certains repères plantés là depuis des décennies. Comme il s'était imaginé le faire en prévision d'une éventuelle syncope, Sighbury accepta de partager son air. Il resserra également les genoux afin de donner à Kwanteen la sécurité d'un ancrage là où tous les siens tanguaient probablement dangereusement en cet instant. « Verdict ? » Questionna-t-il dans un souffle, décollant leurs lèvres de tout juste quelques millimètres. C. s'exposait au jugement autant qu'il cherchait à prendre la température du col vert. « Plus de peur que de mal, coach ? » Séducteur, il battit des cils, aussi confiant que convaincu d'avoir fait à Archie un cadeau plus précieux que toutes les fortunes qu'auraient payé ses groupies pour être à la place de l'actionnaire. Il ne s'agissait pas du privilège d'embrasser Sighbury ; il s'agissait avant toute chose de pouvoir enfin respirer à plein poumon, de se libérer d'un poids bien lourd à porter pour un seul homme ...

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyJeu 11 Mai 2023 - 2:55

Le décompte est un acte à lui seul. Une comédie pour les habitués des provocations, une romance pour ceux dont le cœur est coulant de miel, un thriller pour Archie qui voit autant défiler le temps que les secondes qui le séparent de l’irréparable. Sous ses paumes animées, il retrace les courbes solides des quadriceps de son obsession, s’accroche aux arrêts comme à une bouée au milieu de cette tempête d’enfièvrement. « Deux. » Et ce ne sont plus que deux dizaines de centimètres qui les séparent. Il perçoit le grain de la peau de Carmine autant que le plaisir malicieux qu’il prend à le faire patienter, tanguer entre le bien et le mal au bout de sa laisse réprimant ses mouvements. Il oublie de respirer lorsque le décompte se prolonge injustement. Il tire une grimace pudique pour lui faire regretter son petit jeu malicieux, et il lui glisserait une insulte s’il n’avait pas peur de constater qu’il n’a tout simplement plus de voix. Suspendu à ses lèvres, et même s’il s’y attend, Archie sursaute quand le dernier chiffre prend la forme d’un ordre – le contact est d’abord vif, surpris, mais la nervosité dégringole aussitôt les premières saveurs partagées.

Paupières closes, il sent son souffle déferler par tous les pores de sa peau lorsque les lèvres de Carmine insistent à la commissure des siennes. Entre deux pas de danse, il s’impatiente, veut s’approprier un peu de la partie de plaisir. Ses deux mains patinent avec retenue sur ses cuisses. Il s’interdit de les laisser s’enfuir plus haut mais l’envie est aussi vraie que le jour qui se lèvera demain. Un souffle chaud s’échappe de sa bouche lorsqu’il laisse le soin au garçon de s’occuper de son inférieure. Il ne l’avouera jamais mais, exactement au moment où le baiser prend fin, il s’était senti assez entreprenant pour additionner sa langue à l’échange ; dommage.

« Verdict ? » Il garde les yeux fermés pour laisser son sens du touché profiter de la proximité qu’ils entretiennent toujours. Le coin de sa lèvre est retroussé. Ses inspirations percutent davantage sa poitrine qu’elles ne la gonflent. Il ne le réalise pas encore, mais c’est toute la longueur de ses avant-bras qui repose désormais sur les jambes du mannequin. Il le possède, ou veut se faire posséder – ce n’est plus très clair dans ses esprits embrumés. « Uh..? » Il bredouille, à moitié conscient. « Plus de peur que de mal, coach ? » Il rouvre enfin les yeux pour d’abord s’orienter dans le décor, et ensuite pour contempler à nouveau le garçon dont les cils battent comme les ailes d’un ange. « Haha… » L’onomatopée est ironique. Il n’est plus trop là. Il n’est pas saoul d’alcool, seulement saoulé par l’excitation qui commence à l’incommoder. Il ne s’agit plus de quelques chatouilles agréables facilement gérables, c’est une vague entière qui s’est fracassé contre son dos et qui l’a replié vers l’avant. La vérité, c’est qu’il tomberait à la renverse si Carmine ne tenait plus aussi fermement la cravate entre son poing dont les rotules sont blanchies par la pression. « Un entracte de bavardage ? » Il demande avec aversion. « Vraiment ? » Il soutient son regard de peine et misère. « Tu me tiens ainsi en laisse et c’est tout ce que tu vas faire ? Me ressortir mes propres répliques ? » Le rire qu’il laisse s’échapper est sec, sarcastique, et très bref. « Les meilleurs artistes utilisent leur imagination. » Archie est sa toile ou son bloc de pierre et il n’a plus qu’à sortir les bons outils pour le travailler. Le geste accompagne la parole ; il remonte enfin sa main le long de sa cuisse pour glisser son index sous sa ceinture, à laquelle il s’accroche pour mieux jeter un regard interrogateur au mannequin. « J'ai plus envie d'être le coach, à vrai dire. »           

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyLun 15 Mai 2023 - 1:53


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Archie ❦ Carmine



« De bavardage ? » Répèta l'anglais, suffisant, amusé par le mordant que choisissait Archie pour manifester sa frustration. Car c'était bien de mécontentement dont il était ici question et pas vis à vis du baiser mais bel et bien de sa fin anticipée. C. le lisait sans mal dans le regard de son vis à vis, s'en amusait d'autant plus que ce que Kwanteen appelait barvardage, lui appelait cela de la séduction. « Les meilleurs artistes utilisent leur imagination. » « Tu m'en diras tant ... » Ronronna le mannequin, délicieusement menaçant dans la manière dont il relâcha puis lissa la cravate sur le torse de l'actionnaire, s'appliquant d'avantage à caresser son anatomie qu'à véritablement ranger le tissu à sa place initiale. Carmine hâtisait le désir, prenait un plaisir non dissimulé à le rendre incommodant pour l'enfant capricieux qu'il avait face à lui.

Archie s'imaginait sûrement que ses provocations suffiraient à piquer Sighbury dans son orgueil mais c'était bien mal connaître l'animal. En fidèle sujet de sa majesté - pur produit de la culture anglo-saxonne - Carmine ne souffrait d'aucune prise sur son ego. Capable de se rendre intouchable par la seule force de ses convictions profondes, l'anglais s'estimait au-dessus de ce genre de joutes verbales tout juste bonnes à cacher les insécurités derrière de l'agressivité impertinente. C'était ce qui probablement faisait la différence entre la personne à chien qu'était Kwanteen et l'homme à chat qu'était le mannequin. L'un aboie, l'autre snobe. Mais lorsque l'indexe de l'actionnaire s'immisca sous la boucle de sa ceinture, sa majesté consentit à prêter de l'attention. « J'ai plus envie d'être le coach, à vrai dire. » « Il suffisait de l'admettre. » Son ton crémeux soulignait tout en subtilité la part de responsabilités qu'Archie était en train de prendre dans le tournant de cette soirée. Qu'il chercha à se convaincre de n'être que l'innocente victime de toute cette mise en scène ne posait aucun problème à Sighbury dont le redressement soudain et calculé fit se percuter leur buste. Carmine n'était pas épais, mais il avait la taille et le charisme nécessaire pour se rendre imposant. Superbe, il domina Archie de toute sa hauteur, lui jetant au visage la blancheur de son sourire serviable avant de récupérer son verre de thé puis de prendre la direction de la porte.

Quitter la cuisine en cette instant aurait pu signer la fin de leurs petites confessions intimes s'il n'avait pas ajouté, après s'être arrêté sur le pas de la porte, : « J'en appelle donc à ton imagination Kwanteen. Préfères-tu immortaliser cette soirée sur cette superbe table en séquoia ou dans ce lit trop grand pour toi ? ». Carmine souriait par-dessus son thé dans lequel il plongea ses lèvres encore empruntes de la salive de l'autre homme. Son dos tourné se voulait suggestif. Il laissait à Archie le soin de projeter sur l'écran de ses omoplates les différentes perspectives que pourraient prendre les prochaines minutes. Contrairement à son hôte, Sighbury témoignait d'une patience d'ange. Nonchallemment, il reprit dans l'intimité de son esprit le décompte des secondes, convaincu qu'il n'en faudraient pas beaucoup à Kwanteen pour se décider et le rettraper. Ce qu'il lui présentait sur un plateau était une trop belle offre pour que l'homme d'affaires ne la laisse passer : C. lui donnait l'embarras du choix.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mer 24 Mai 2023 - 2:10, édité 1 fois
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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyLun 22 Mai 2023 - 17:45

Archie a l’habitude de contrôler tous les pans de sa vie. Sa carrière fleurissante, sa maison qu’il a fait retaper à son goût, son désir de célibat, ses partenaires sexuelles, de l’entrée dans sa chambre jusqu’à l’arrivée dans le lit ; il leur dicte des ordres, que ça concerne ses vêtements ou les leurs, il initie le premier baiser, décide du moment où glisser sa langue, fait du corps des femmes le sien le temps d’évacuer sa frustration puis, une fois les étoiles disparues et la tête vide, il ne répond plus de personne. La plupart du temps, il se retrouve seul. Parfois, certaines tentent de se blottir contre lui dans l’espoir de pénétrer son cœur aussi mais les tentatives sont conclues par un échec. Archie contrôle aussi ce genre d’émotion, du moins, il pense contrôler l’amour parce qu’il n’a jamais senti les papillons battre dans son estomac. Il a d’abord cru qu’il était cassé mais il a décidé de profiter de cette absence d’attachement puisque ce dernier faisait de lui un homme complètement libre.

Mais, soudain, il ne répond plus de lui. Le cerveau d’Archie semble avoir été réinitialisé dès le moment où il s’est permis de jeter un coup d’œil à Carmine et la mousse ruisselant sur sa peau brillante. Il a oublié certaines bases de sa personnalité – il n’est plus celui qui ouvre la marche, il se contente de suivre. La poigne à sa cravate lui fait perdre toute sa raison, il découvre le plaisir de ne rien contrôler, lui qui ne s’est jamais donné le luxe de se laisser aller. Ce plaisir-là, il agit comme une drogue tant il est fulgurent et gigantesque, tant ses jambes se ramollissent et sa voix se perd dans son souffle. Il en veut à Carmine de faire prolonger l’attente autant qu’il apprécie de se faire intimer une discipline qui ne le ressemble pas. Il n’est pas patient, mais il doit l’être. Il n’est pas soumis, mais il doit l’être. Ce petit jeu, où les rôles s’inversent, a le pouvoir de lui procurer des frissons d’une saveur nouvelle. Il découvre le relief musclé des cuisses du garçon, une dureté qu’il ne reconnaitrait pas chez celles d’une femme, et les paroles qu’il prononce s’apparente à un brouhaha sans récit. « Tu m'en diras tant ... » Il n’a pas la force de lui lancer des éclairs avec des yeux et, de toute façon, il se retrouve fort étourdi lorsque la prise autour de sa laisse se fait desserrer. De justesse, il ne tombe pas à la renverse. C’est en s’accrochant au regard de Carmine qu’il arrive à préserver un semblant d’équilibre tandis que la main du mannequin s’attèle à tâter son torse par-dessus sa chemise brûlante, et s’il s’attendait à ce que ce contact en produise un autre, il se retrouve pantois quand Carmine lui fausse compagnie en quittant la cuisine. Il le dévisage, aussi déboussolé que vexé. SI les rôles étaient inversés, il lui aurait fait l’amour sur ce comptoir fort joli, sous cette lumière chaude, et ils auraient cassé une tasse ou deux. Mais, ce soir, il n’a pas le droit de s’offusquer parce qu’il a indirectement donné l’autorisation à Carmine de le manier à sa guise. Il n’est plus le coach, il ne prend donc plus les décisions.  

« J'en appelle donc à ton imagination Kwanteen. Préfères-tu immortaliser cette soirée sur cette superbe table en séquoia ou dans ce lit trop grand pour toi ? » Puisqu’il a le dos tourné, il en profite pour le dénuder de ses yeux et pour imaginer ce que le tissu lui cache. Ses mains cramponnées au comptoir font office de bouée. Le marbre aurait envie de craquer sous sa poigne. Il va devenir fou. « Je ne veux pas choisir. » Il dicte le plus clairement possible, bien que son élocution lui fasse défaut. « Je t’ai dit, je ne suis plus le coach. » Combien de fois devra-t-il le dire avant de changer d’avis et de foutre Carmine à la porte ? Son statut royal n’y changera rien. Ils marchent sur des œufs. Il connait sa nature, ses principes, ses valeurs. Ils reviennent toujours au galop au moment le plus opportun. Il regrettera, que ce soit avant ou après l’échange, si ce dernier a lieu. La seule manière pour lui de se laisser aller au dénouement de la soirée, c’est en remettant les rênes à quelqu’un d’autre. Ainsi, il pourra le blâmer, lui, pour ce moment d’égarement. Blâmer ses yeux, ses lèvres, son apparence soignée, le parfum qu’il transpire depuis que les hormones d’excitent et, surtout, sa prise autour de sa cravate.

Titubant, il fait quelques pas en direction de Carmine, s’empêchant de jeter un dernier coup d’œil envieux vers la bouteille d’alcool dépourvue de son bouchon. Il se stoppe à la hauteur du grand homme et se racle la gorge pour feindre le détachement vis-à-vis du geste qu’il s’apprête à faire : à tâtons, il récupère la base de sa cravate, la soulève et attend que sa prise soit remplacée par celle de Carmine. Le tout dernier ordre qu’il veut lui intimer ou, plutôt, une supplication, dans cette situation où il a laissé sa dignité traîner dans une autre pièce de la maison.

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyMer 24 Mai 2023 - 3:38


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Archie ❦ Carmine



« Je ne veux pas choisir. » Carmine dressa l'oreille sans pour autant se retourner. Quel piètre joueur de poker aurait-il fait s'il avait laissé sa surprise s'exprimer autrement que par un haussement de sourcils adressé au couloir face à lui. « Je t’ai dit, je ne suis plus le coach. » Bien. La petite voix à l'intérieur de la tête de l'anglais avait les mêmes inflexions que celles du major d'homme des Sighbury. Cet homme rachitique et dégarni s'étant chargé d'une bonne partie de leur éducation puisque Catherine et Alister avaient plus important à faire. Le mannequin se souvenait parfaitement des tapes reçues sur les doigts parce qu'il avait sali ses pantalons en jouant par terre. Greta, quant à elle, avait essuyé les remarques sur son maquillage d'adolescente que leur gouvernante avait qualifié de punk. Le noir sous ses yeux était bien trop grossier pour le chic aristocrate que leur famille incarnait dans les hautes sphères de ce monde. Le style avant tout.

Du style, Carmine n'en manquait pas. Plus réceptif que sa sœur, il s'était montré particulièrement excellent dans l'exercice de sa fonction. D'enfant star, il était passé icône emblématique en un claquement de doigts, sans faire d'autres vagues que celles de son succès retentissant dans le milieu de la mode. Trente-trois années de règne à son actif. Sa récente émancipation et la distance qu'il avait pris avec la maison mère depuis leur désaccord concernant ses mœurs faisaient-elles de lui un adolescent en crise à retardement ? À le voir tourmenter Kwanteen de la sorte, on aurait pu le croire. C. y mettait assurément les formes, mais ce petit jeu n'en restait pas moins d'une suffisance bien plus juvénile que le nombre de bougies présent sur le dernier gâteau d'anniversaire baptisé de son souffle. Souffle qu'il contrôlait avec calme tandis que se rapprochaient les pas de l'actionnaire. Sighbury observait sa propre excitation monter à l'intérieur de lui avec un détachement dont seuls ceux ayant appris à contrôler leurs nerfs très jeunes pouvaient se prévaloir. Aucune décision de la part de son hôte, cela voulait donc dire qu'il était roi en sa demeure, que tous les pouvoirs lui revenaient de droit. D'aucuns s'en seraient étourdis de ravissement. Carmine, lui, s'en drapait de fatuité.



Curieux, il tourna la tête en direction des toussotements d'Archie à ses côtés. L'anglais observa la cravate sans daigner libérer l'une de ses mains afin de s'en emparer. Il prenait le temps de la contemplation. En silence, son regard glissa jusqu'à la pomme d'Adam de l'homme d'affaires. L'angle de sa mâchoire hérissée de cette barbe de quelques jours qu'il avait sentie lors du baiser. Le lobe de son oreille. La jungle de ses cheveux courts, mais pas assez pour que des doigts experts ne sachent comment les agripper, eux aussi ... « Tiens mon thé. » Ordonna-t-il, échangeant son verre à moitié vide contre le retour de sa poigne autour de la cravate. Carmine y mit plus de force que dans la cuisine. Volonté d'asseoir son autorité ou prémisses de pulsions qu'il sentait à nouveau bourdonner au creux de son estomac ? Allez savoir. Sa majesté ouvrit la marche. L'idée de chavirer Kwanteen sur cette table de bois brut avait quelque chose de profondément séduisant, mais pas autant que celle de chiffonner les draps d'un lit au sein duquel Archie s'endormirait soir après soir sans plus pouvoir se mentir à lui-même. Sighbury se montrait stratégique. Il traîna à sa suite l'actionnaire et se retourna vers lui dans l'escalier menant à la chambre. « Ne renverse pas. » Pas une menace, un avertissement. Carmine avait une idée très précise en tête concernant cette boisson chère à son cœur. Lorsqu'ils arrivèrent dans la chambre, l'anglais concéda à Kwanteen quelques secondes d'introspection sans relâcher la cravate tandis que sa main libre recoiffait sa mèche face au miroir. Réflexe professionnel qu'avait Sighbury de vérifier son apparence dès que l'occasion lui en était donné.

Il était beau, évidemment, mais ce n'était pas ce que cherchait le mannequin. Soucieux du détail, C. se voulait coiffé à la perfection avant de s'asseoir sur le lit, Archie au bout de sa laisse. Bientôt, sa coiffure serait sa seule parure. « Maintenant pose ce verre et déshabille-moi. » Il tira sur le morceau de tissu afin de rapprocher le visage de Kwanteen. « Lentement. » Précisa-t-il, son regard cristallin planté dans le sien. Carmine les imaginait sans mal, les poupées gonflables dépouillées en quatrième vitesse sur le pas de la porte puis jetées sur la couette comme autant de morceaux de viande crue. De la protéine animale pour paraître viril, parce que c'est ce que mangent les hommes, les vrais. Végétarien depuis sa plus tendre enfance, C. refusait de participer à ce genre de boucherie. Archie allait l'honorer de toute la délicatesse qu'il méritait et seulement, alors, l'anglais lui montrerait comment montaient les cavaliers dignes de ce nom. Ceux qui respectaient les chevaux plutôt que de les consommer en steak. Doucement, il posa ses lèvres sur celles de l'actionnaire puis attendit d'entendre le bruit du verre sur la table de nuit avant de fourrer sa langue dans la bouche de l'autre homme. Premier coup de cravache.

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyMer 24 Mai 2023 - 4:49

Le dernier ordre est intimé – quel ordre ironique. Remettant les rênes, Archie ordonne de ne plus ordonner. Il n’est plus question pour lui de prendre des décisions. Il ne possède déjà plus la moindre emprise sur ses sens qui se sont tous enlignés vers un seul et unique objectif. Sous son épiderme, il boue. De ses valves se déverse une coulée de magma qui l’étourdit et lui fait perdre la tête. Non, il n’a plus la capacité de choisir, encore moins de mener à bout cette soirée dont le retournement est aussi étonnant qu’attendu. C’est à Carmine de mener la danse, et il connait désormais les intentions d’Archie. Ce n’est pas une romance qu’il veut écrire avec lui mais un tout autre genre, dont la seule idée lui hérisse le poil sur les bras.

À la hauteur de l’homme, la pause paraît durer l’éternité. L’amateur de thé fait du moment un acte complet où appréhension et impatience forment un délicieux mélange. Archie est accroché à la moindre de ses réactions. Sa main soutient sa cravate, insiste d’un petit mouvement sec, même s’il n’a plus le droit de trancher. « Tiens mon thé. » Inutile de lui demander deux fois : il échange sa cravate contre la tasse et à peine a-t-il le temps de sécuriser sa poigne autour de celle-ci que le tissu pétri son cou et lui impose une autre position. Le gémissement s’échappant de ses lèvres se marie au geste. Son cœur s’affole de n’être plus être seulement prisonnier de sa cage thoracique. Le petit jeu vient de commencer. Il talonne Carmine qui prend direction vers la chambre à l’étage, son excitation s’emballant à chacun des pas franchis. Ils le mènent vers l’inévitable tant désiré. « Ne renverse pas. » Il ne s’octroie même pas le droit de parole. Pour seule réponse, il acquiesce. Un hochement de la tête ferme, et le voilà manier avec délicatesse la tasse jusqu’à la chambre, malgré le risque que représente les interminables marches de l’escalier en colimaçon.

Si Carmine s’autorise un regard dans l’immense miroir qui couvre la moitié du mur de cette nouvelle pièce dans laquelle ils ont pénétré, Archie en profite pour admirer non pas son reflet, mais sa personne, telle qu’elle se retrouve juste sous ses yeux. Sa gorge est asséchée par la pression étouffante autour de son cou, aussi par l’effort, aussi par les pensées lascives qui ne cessent de retourner son estomac dans son ventre. Sa ceinture contient son sexe de peine et de misère et, s’il s’est parfois senti assez inspiré pour s’en départir, il ne s’est pas permis de le faire. « Vous êtes magnifique. » Ces mots sont imprévus. Il les a pensés à voix haute. Il n’a pas réalisé son passage du tutoiement au vouvoiement. Il ne ressent pas le besoin de punir cette spontanéité. Il a respecté son rôle et joué la soumission jusqu’au bout – complimenter son maître n’est pas une entrave au règlement, même, l’égo du mannequin doit bien s’en tenir. Aussi, il n’a pas renversé une goutte de nectar à la menthe.

Lorsque Carmine prend place sur le matelas drapé d’or, Archie se plante devant lui à la distance que lui permet sa cravate. Un mouvement sévère le tire vers le bas ; il doit à nouveau poser ses mains sur les genoux du mannequin pour ne pas tomber à la renverse. De justesse, la tasse de thé garde son équilibre, elle aussi. Si près du visage de Carmine, il s’excite à nouveau. Ses paupières se ferment lorsque leur regard se prolonge trop. « Lentement. » Lèvres entrouvertes, il acquiesce sans demander son reste. Son bras semble bloqué à l’horizontale comme s’il avait oublié la position de la table de chevet sur laquelle il doit absolument poser le thé pour éviter l’accident. Leurs lèvres se rencontrent une deuxième fois et il doit puiser dans toute sa concentration pour terminer son geste. À tâtons, il trouve enfin la surface solide, se départi de l’objet encombrant, et aussitôt la tâche réussie, un élément de surprise lui coupe le souffle et lui arrache un autre gémissement. C’est la langue de Carmine qui dirige la chorégraphie tandis que leur salive s’allie pour lui fabriquer de nouvelles réactions.

Avec lenteur, comme ordonné, il vient s’emparer de la cravate de Carmine à son tour. Seulement, il ne la maintient pas prisonnier ; il la défait de son nœud, la lui retire entièrement. Pour être plus confortable, il pose enfin ses genoux sur le sol et, ainsi, il peut s’attaquer au costume qu’il fait glisser le long des bras du mannequin, puis c’est au tour de la chemise qui hérite du même traitement. Il détache les boutons avec minutie, entrecoupe chaque réussite d’un autre baiser, et la danse se prolonge jusqu’à ce que le torse de Carmine soit complètement nu. Seulement là, il pose la paume de sa main sur son torse, où il détaille le relief et le pigment de sa peau brûlante. Son exploration est coupée par un hoquet d’impatience. Il s’attèle à lui retirer sa ceinture, à abaisser sa fermeture éclair jusqu’à ce que son sexe gonflé se compresse contre son caleçon. Son souffle se coupe. Il patiente, relève la tête pour interroger l’homme du regard, haletant et avide. « Puis-je retirer ma ceinture aussi ? » C’est encore lui qui décide. Le maître de la soirée, l’hôte dans cette chambre qui n’appartient plus à Archie.  

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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyJeu 25 Mai 2023 - 6:32


Gatorade


Archie ❦ Carmine



Carmine laissa faire. Sa passivité, en pareilles circonstances, était une action en tant que telle. Une attitude qu'il posait sur la table de leur partie de cartes comme on révèle un carré d'As. Le roi acceptait qu'on le touche, il allait même jusqu'à rendre les baisers qu'Archie s'appliquait à lui offrir entre chaque bouton évincé de l'équation. Les mains tremblantes de Kwanteen en disaient plus que de longs discours : bien loin de chercher à se soustraire, l'actionnaire faisait semblait-il de son mieux pour répondre aux attentes de Sighbury. L'anglais n'était pas du genre à sauter le dessert. Au restaurant, Carmine prenait le temps d'apprécier les mets proposés. Dans ce lit leur tenant lieu de Carlton, il comptait bien dérouler le menu avant de demander l'addition ...



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Message(#)[ARCHIE] ❝ Gatorade - Page 2 EmptyJeu 25 Mai 2023 - 18:09

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