La main de Jude dans la mienne se déroba instantanément à la vue de Lenny vers qui mon fils s'élança gaiement, réduisant rapidement la distance entre sa silhouette et celle de son ami. Sautillant sur place, la conversation s'animait rapidement entre football et ballon, les deux enfants mimant des prouesses sportives tout en clamant des récits de matchs rocambolesques. « Isy ! On a fini par te trouver ! » « Je crois que nos fils ont des aimants intégrés, » je riais en hissant Lizzie dans mes bras, déposant un baiser sur sa joue. « Coucou ma princesse. Comment vous allez toutes les deux ? » Je la gardais dans mes bras, mes yeux passant du duo masculin qui semblait nous avoir totalement oublié à Olivia qui interrogea : « Vous avez réfléchi à ce que vous vouliez dessiner ? » « Jude aimerait un dinosaure, aussi surprenant cela puisse paraître, » je relatais, l'amour de l'écolier pour ceux-ci indéniable. « Je vais lui faire le contour et il coloriera, » j'exposais ma stratégie, songeant que ce serait déjà une victoire si mon fils coloriait la moitié du mammifère. « Vous savez ce que vous allez faire, vous ? » Je retournais la question, curieux. Devant l'appréhension de Lizzie, je proposais : « Tu veux que je te dessine quelque chose aussi et tu colories ? Une crème glacée avec plein de boules comme sur ton t-shirt ? Tu pourrais faire les boules les couleurs de l'arc-en-ciel ? » Je proposais en chatouillant doucement le dessin sur le haut de l'enfant qui semblait ravie et émis un rire. Je la reposais sur le sol, annonçant : « Je vous ai apportés des t-shirt de Run for Judy. Oui, je n'ai aucun scrupule, je vous utilise pour représenter l'asso', » je plaisantais alors que Lizzie enfilait déjà un des t-shirt, manifestement satisfaite de ne pas tâcher ses vêtements. Je saisissais pour ma part la bombe de couleur, prêt à faire valoir mes quelques talents en dessin. « Alors, quoi de neuf ? » Je lançais finalement à Liv, les enfants appliqués à choisir les différentes peintures et craies mises à disposition par la ville.

Je ne compte pas perdre de mon précieux temps à peindre un mur qui sera de toute façon tâché par la médiocrité de beaucoup d’inconnus, mais je viens en tant que père qui emmène son fils profiter d’un événement en ville pour se changer les idées. Sloan en a bien besoin, surtout maintenant qu’il approche petit à petit de ses trois ans et qu’il gagne en dexterité un peu plus chaque jour. Bientôt, il sera un adulte et je regretterai de ne pas l’avoir vu grandir. Pour aujourd’hui, la cause a au moins le mérite d’être louable et Sloan aura tout l’espace nécessaire pour s’exprimer, ce qui sont deux raisons bien suffisantes à mes yeux pour faire le chemin jusqu’au mur collaboratif. Les doigts du timide gamin sont enroulés autour de mon index, et j’ai refermé ma main autour de la sienne pour assurer ma prise, le petit ayant encore du mal à marcher pleinement, et surtout à garder l’équilibre - un vaste sujet.

“Tu veux quelle couleur Sloan ?” Les différents pots arborent toutes les couleurs possibles et inimaginables, bien que le regard curieux de mon fils se repose naturellement sur le rose fuschia. “Evidemment.” Sa couleur préférée depuis au moins une semaine, maintenant qu’elle vient de voler la vedette du jaune. Pour le mois prochain, je parie sur du vert. “Papa dessine.” Le pinceau, agrippé à pleine main par Sloan, est tendu d’un coup sec en direction de mon visage, à sa hauteur puisque je me suis accroupie. “Non, c’est toi qui vas dessiner aujourd’hui.” Je rectifie calmement, le tournant légèrement pour qu’il fasse face au mur et non à ma personne - je ne tiens pas à me retrouver avec le visage coloré de rose, par exemple. “Quoi ?” - “Tu peux dessiner Pizza.” Il n’a pas d’esprit d’initiative, Sloan, toujours trop inquiet à l’idée de mal faire quelque chose, et c’est la raison pour laquelle ma main se pose par dessus la sienne pour lui donner l’initiative des premiers coups de pinceaux, persuadé qu’il pourra continuer ensuite tout seul, dessinant Pizza ou non.

L'atmosphère s'avérait légère et pétillante auprès du mur qui ne demandait qu'à arborer l'inventivité de chacun à l'occasion de la Pride. Chaque participant donnait de sa personne tout en jouant le jeu avidement : si les couleurs des drapeaux queers ne figuraient pas sur leurs vêtements, certains étaient dotés d'accessoires symboliques ou s'étaient maquillés pour l'occasion.

Jude sautillait sur place en réaction à l'entrain d'@Olivia Welch quant au dinosaure que je promettais de lui dessinait. Pendant ce temps, Lizzie planifiait son propre dessin : une coupe de glace contenant six boules. « C'est parti alors, au boulot ! » Je lançais avec dynamisme pendant que la troupe enfilait les t-shirt de l'association Run for Judy que j'avais apportés. Je lorgnais avec complicité sur le bateau que s'appliquait à dessiner Olivia, écoutant d'une oreille distraite la conversation entre les jumeaux et mon fils, prêt à intervenir si ce dernier s'enflammait sur les craies indisponibles. Jude avait en effet tendance à prendre ses activités très à coeur et il n'était pas rare qu'il se décourage si la couleur qu'il avait en tête n'était plus disponible.

« J'ai été convoquée au lycée de Paul y a deux jours, je t'en avais parlé je crois ? En fait, c'était juste pour me dire qu'il avait fait de gros efforts, et que ses notes avaient bien augmenté ! » « C'est génial ça. Excellente nouvelle ! Il est ici ? » Je félicitais l'adolescent qui s'adaptait de manière remarquable. « Ca va beaucoup mieux avec Jude aussi. Je crois que l'école lui fait du bien. » Le petit s'intégrait facilement auprès de ses pairs, son caractère plutôt doux, conciliant et sociable aidant. Le plus difficile avait reposé sur sa crainte de l'abandon, exacerbée par le départ de sa mère, qui créait parfois des crises de larmes lorsque je le déposais à l'école ou lorsqu'un camarade qu'il appréciait refusait de jouer avec lui ou la maîtresse l'ignorait involontairement ou lui demandait de patienter pour recevoir son aide.

« Et toi ? Comment va Penny ? » « Elle est fatiguée, mais ça va. J'envisage de retirer les carrés de porte de notre chambre, à ce rythme-là, bientôt elle ne pourra plus la franchir, » je plaisantais gentiment, le ventre de la jeune femme néanmoins impressionnant. « Maia a attrapé le dernier virus à la mode du coup elles se reposent entre filles. » Je signifiais. « Tu te rends compte, elle va bientôt avoir un an, » je remarquais à voix haute, le temps filant à vive allure. « On pensait organiser une fête le week-end du 16. Ca te dirait de venir avec les jumeaux ? Matilda viendra normalement avec Eli et Issy aussi. Puis il y aura les parents de Penny, ma sœur et ma nièce et quelques amis, » je présentais, une pensée amère pour mes propres parents qui ne feraient pas partie des convives au premier anniversaire de leur petite-fille. « Ce sera un truc à la maison, sans grande prise de tête, surtout question de marquer le coup. Selon la météo, on pourra faire ça dans le jardin avec à manger et à boire et des jeux pour les enfants. » De quoi promettre un bon moment pour les petits comme les grands.

« Bonjour ! » lança ensuite une petite fille souriante en agitant gaiement sa main, attitude qui me fit irrésistiblement sourire. « Coucou toi, » je la saluais avant de saisir la main que me tendait @Eve Daxson. Je comprenais rapidement que la fillette était une amie de Lenny et Lizzie, accompagnée de sa mère qui se présentait. « Bonjour, Isy, enchanté aussi, » je formulais amicalement. « Votre t-shirt est excellent, » je complimentais en désignant son message du menton, avant de réceptionner Jude qui se blottit rapidement entre mes jambes, soudainement intimidé. Je passais affectueusement une main dans ses cheveux blonds, présentant : « Et voici Jude. Tu veux dire bonjour ? » En réponse, il cacha son visage contre moi et je m'accroupissais de manière à être à sa hauteur. « Tu veux leur proposer un t-shirt de Run for Judy ? Ca leur fera peut-être plaisir. » Le concept engaillardit le garçonnet de quatre ans qui pris les t-shirts pour en tendre un à Eve puis à Ella, bien vite rassuré que Lizzie lui ait gardé ses craies vertes et jaunes pour colorier son dinosaure.  

Il passait devant par hasard, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… Non, pas du tout. Raphael savait ce qu’il faisait en empruntant cette ruelle, puis cette rue, qui le menait jusqu’au mur arborant mille et une couleurs. Au départ, il décide de se tenir un peu à l’écart pour se contenter d’observer la foule et son cœur s’emballe de découvrir chaque nouveau dessin peint sur la brique. Il y a des centaines d’arcs-en-ciel, des fleurs, des petits bonhommes qui se tiennent la main, des notes de musique, des chiens (étrangement beaucoup de chiens, d’ailleurs ?) et des messages qu’il peine à lire à cette distance. Se mordant la lèvre inférieure, il se surprend à tendre l’oreille pour écouter une discussion qui ne le concerne pas puis il se secoue la tête pour se punir d’être aussi intrusif. Pour ne pas paraître étrange plus longtemps, il décide de s’approcher et d’emprunter un pinceau ainsi que de trois petits gobelets contenant les couleurs primaires. Il lui aura suffi que de pénétrer cette petite bulle de bienveillance pour sentir ses pommettes brûler de chaleur, et il accueille quelques compliments au sujet de son maquillage et de ses chaussures, trouve toujours un moyen de les renvoyer mais ne prolonge pas les conversations parce qu’il n’a pas l’assurance de tous ces gens. Il se dirige vers un coin un peu moins bondé où un carré de mur attend encore de se faire décorer de peinture et il hésite en mordant la pointe du manche de son pinceau (berk), cherchant l’inspiration chez les autres œuvres déjà posées, puis, comme une bouffée d’air frais, une idée lui remplit les poumons. Il devrait se détester de ne pas penser à la bonne personne en cet instant mais, s’il sait que Kai ou Birdie passent une bonne journée aujourd’hui, il n’en sait rien pour l’autre garçon qu’il a envoyé balader quelques semaines plus tôt alors qu’il l’avait contacté le premier. Il ne culpabilise toujours pas, enfin, pas de la bonne manière, parce qu’il continue à en vouloir à Kieran de lui avoir menti mais, en cet instant où bonté et fierté s’entremêlent, il décide de lui adresser un message qu’il ne verra jamais. Parce qu’il ne passera pas dans le coin, non ? Il a peur de tout ça. Il ne trouve pas le même réconfort que Raphael dans cette communauté de personnes, et peut-être qu’il ne le trouvera jamais, mais tant pis ; les mains du danseur s’activent, font couler la peinture à l’eau, et il acquiesce de contentement lorsqu’il observe son œuvre achevée. Quelque part dans l’univers, il lui aura souhaité le meilleur, et c’est tout ce qui compte.  

Quand tu as entendu parler de la murale collaborative tu savais que tu voulais venir mettre ta pierre à l’édifice. Tu viens tout juste de passer une heure avec ta psy et le moment ne pouvait pas être plus parfait. Tu as la tête rempli de bien des choses qui ont envie de sortir, de s’exprimer. Tu as envie de tout sauf de rentrer dans le petit appartement que tu occupes avec Birdie. Tu passes le plus de temps possible hors de celui ci. Encore plus si elle n’est pas dans les parages.

Tu descends à l’arrêt de bus le plus proche du lieu de confection de la mural et tu vois déjà quelques personnes présente. Tu regardes ce qu’ils ont déjà entamé. Tu aimes beaucoup trop le concept et tu te dis que ça devrait être possible de faire ce genre de chose tout au long de l’année et pas seulement spécifiquement pour le mois des fiertés. Tu verras ce que tu peux faire plus tard pour provoquer une situation pareille de nouveau. C’est bien beau de se plaindre mais si tu ne fais rien pour changer les choses, ça n’avancera rien du tout. C’est pour cela que tu te gardes bien de garder ces pensées dans ta tête. Tu regardes que le bon car c’est bien le plus important. Le bon c’est que tu vas pouvoir t’exprimer sur un grand mur alors que tu ressens fortement le besoin de le faire. Tu as beau avoir parlé une heure de tout ce qui te tourmente en ce moment, le faire par la peinture c’est un autre biais qui est tout aussi puissant. L’art est une forme de thérapie qui t’a aidé tout au long de ta vie à surmonter tous les obstacles.

Tu ne prends pas le temps de regarder qui se trouve là, tu n’es jamais de ceux qui observent les gens. Tu es dans ton monde la plupart du temps. Tu as repéré les ustensiles, tu as aussi repéré un coin de mur où personne n’a l’air de s’affairer. Ce sera ton coin à toi. Tu ne veux pas déranger les autres dans ce qu’ils ont commencé ni mélanger. Il y a des enfants aussi et tu trouves ça bien adorable. Tu reviendras avec Linda si jamais la murale reste pour plusieurs jours.

Un pinceau à la main, tu as pris la couleur jaune pour commencer, tu ne sais pas du tout ce que tu fais, tu y vas à l’instinct. Ce sera certainement abstrait. Sauf si ça ressemble à quelque chose de manière inconsciente par la suite. S’il y a quelqu’un qui se trouve à tes côtés tu lui feras un petit sourire poli.

J'avais organisé mon planning au travail pour pouvoir me dégager un maximum de temps libre afin de participer autant que possible au festival de la Pride de Brisbane. Tous les événements mis en place m'enthousiasmaient sans retenue, l'euphorie ainsi que la sensation de plénitude qui m'envahissaient profondément lorsque je sortais dans les rues colorées et festives de la grande ville australienne sous les traits et artifices de la drag queen que je personnifiais, Bea, étaient dignes d'une apothéose. Je m'étais rarement senti aussi fier et heureux d'arpenter en plein jour la voie publique. Même si je savais que cette Pride ne durerait malheureusement pas toute l'année, je tenais à savourer chaque seconde de liberté qu'elle m'offrait, car sous les traits de Bea, j'avais enfin la sensation de vivre, lorsqu'en Kai, je me contentais de survivre.

J'irradiais de contentement et d'entrain, recevant ici et là des compliments sur les tenues de drag que j'alternais chaque jour, rencontrant plusieurs personnes au gré de conversations fortuites ainsi que quelques artistes queers que je n'avais eu la chance de croiser auparavant. Le répertoire téléphonique de Bea s'emplissait de noms que je me promettais de contacter de nouveau, des numéros que je collectionnais en vestiges à cette parenthèse tolérante qui se fermerait dans quelques semaines. Peut-être qu'avec le bon réseau, ce sentiment de liberté inestimable qui m'enveloppait chaque matin et me procuraient une réelle envie de me lever de mon lit pourrait perdurer ?

J'avais erré jusqu'au mur collaboratif, souriant, saluant, admirant les différentes œuvres. Puis, à la vision de @Jordan Fisher, l'ancien ambassadeur de la ville, je me stoppais net. Mon coeur se serra, la nervosité me happa. Je déglutissais puis m'approchais d'un pas décidé de la silhouette qui avait su me toucher lors de son discours. Je n'avais pas à être nerveux alors que je comptais uniquement faire le bien. « Bonjour, Jordan ? » Je tentais doucement d'attirer son attention, son pinceau dégoulinant de peinture jaune. Comme le soleil, je pensais. La phrase que je répétais toujours gamin lorsque je clamais qu'il s'agissait de ma couleur favorite. « Je suis Bea, » je me présentais naturellement, large sourire aux lèvres teintées et pailletées de bleu, tout en le saluant d'un geste de ma main gantée de rouge, laissant mes deux dernières phalanges nues et dévoilant mes ongles vernis également de bleu. « Je tenais à te dire que j'ai beaucoup aimé ton discours lors du Queen's Ball. Tes mots m'ont beaucoup touchée. Ils résonnaient en moi. » J'avouais, en posant une main sur mon coeur, sincère. Je le citais ensuite : « Ce sentiment d’être à sa place parmi toute cette foule. » Mon regard fardé, pulsé de longs cils noirs et entouré de blanc, de rouge et de strass, balaya les quelques personnes présentes devant le mur collaboratif. Des individus de tout âge, de tout horizon, reliés par une même noble cause. Love is love, je songeais chèrement.

Bea, Kai en drag queen :

Spoiler:

« Bonjour, Jordan ? » Tu tournes la tête vers la source de la voix. Quelqu’un qui te connait visiblement, ou bien quelqu’un qui est super doué à dire un prénom au hasard qui est effectivement le tiens, juste à toi. Une drag queen sous tes yeux, que tu ne crois pas connaitre, ou plutôt, reconnaitre. Tu en as des potes qui font ça régulièrement mais ça n’a pas l’air d’être l’un d’eux. « Je suis Bea, » « Hi… » Tu lui fais un léger sourire, appréciant qu’elle sache qui tu es. Tu vois du bon dans son regard et tu n’es - du coup - pas sur tes gardes comme tu pourrais l’être dans une autre configuration. Vous êtes dans le village associatif de ce mois des fiertés, de base, c’est un endroit qui fait du bien à ton âme. Tu n’as croisé que des personnes qui avaient une aura lumineuse. Ca continue de se confirmer. « Je tenais à te dire que j'ai beaucoup aimé ton discours lors du Queen's Ball. Tes mots m'ont beaucoup touchée. Ils résonnaient en moi. » Oh. Voilà d’où elle te connait. « Ce sentiment d’être à sa place parmi toute cette foule. » Tu clignes plusieurs fois des yeux, ton pinceau à la main car oui, tu as fait une pause dans ton art absolument abstrait.

Tu es touché.e qu’elle se souvienne de ce que tu as dit. « C’est vraiment gentil d’être venu me le dire je… Je m’y attendais pas. » Y’a Birdie qui t’a félicité pour ton discours également mais à part ça, Bea est la seule. « J’étais super stressé j’ai pas trop réfléchit à ce que j’ai raconté mais je suis content de voir que ça a eu un impact malgré tout. » Tu poses une main sur ta poitrine pour te présenter. « Je suis Jordan. » Et puis tu réalises que. « Well, tu savais déjà en fait je… » Tu ris un peu de ta maladresse. « Mais j’étais Ashley pendant mon discours. » Que tu précises plutôt fier de toi et de ton nom de drag. « Ils l’ont pas précisé mais je voulais te le mentionner. » Car elle va comprendre. Elle sait l’importance de ce détail. « C’était la première fois que j’étais en drag. » Il en a sûrement rien à foutre de ce que tu lui racontes là mais t’as envie de partager. Tu en as parlé avec personne car vous êtes parti assez rapidement après ton discours. La soirée a tourné d’une manière dont tu ne t’attendais pas et c’était très éprouvant. Mais y’a eu du bon au milieu, des choses importantes.

@Kai Luz