« Ouais elle claque. » Okay. “Pour l’enthousiasme, on repassera.” Que tu marmonnes dans ta barbe alors que tu restes les yeux fixés sur le décor devant toi qui est juste incroyable. Et à toi. Tout ça est à toi. T’es soufflée de le constater à chaque fois et ce moment en est une millième ajoutée à celles d’avant.

Puis tu reviens dans la pièce qui est remplie de planches et de paquets de clous. « Ouais je lui ai raconté. » Tu te mets à sourire, amusée ; tu te tournes vers Jeremy mais rien que le voir concentré dans son truc, tu ne dis rien. « Je l’ai dit à Maria aussi, elle m’a donné de la sauge et de l’encens. Ils doivent être dans un des cartons. » “Oh non! J’aurai trop aimé être là quand tu lui as dit.” Ça devait être fun. “On passera la sauge.” Que tu dis, sérieusement. « Tu l’as pas dit à tes amis ? » “Juste à Will quand je l’ai eu au téléphone. Les autres, j’attends qu’ils viennent voir pour leur dire.” C’est plus marrant d’être sur les lieux et d’avoir l’historique après tout. « Alors… » Tu vas vers Jeremy pour regarder la notice à ton tour à côté de lui. “Je peux faire ça en attendant que vous montez ça.” Après tout, t’en as monté des meubles pour la réserve de ton local. Et puis, tu n’es pas aussi conne que t’en as l’air, hein.

T’es au sol avec ton tiroir à monter quand tu relèves la tête. “Jor, t’as pas de quoi mettre un peu de musique ? Le silence me…” Tu fais mine de t’étrangler avec la gestuelle pour lui faire comprendre que c’est lourd, là. Et puis, ce n’est pas Jordan qui te dira non pour ça.

“Pour l’enthousiasme, on repassera.” Tu n’as pas entendu Birdie, mais tu as entendu sa question et la réponse de Jeremy qui est pas trop dans le moment. Tu passes un pied sur la terrasse pour aller déposer un baiser sur la joue de ta fiancée, ton bras l’enroulant pendant un bref moment, mais un très tendre moment également. Puis tu retournes à tes cartons comme si de rien n’était. Tu fais profil bas pour ne pas que Jeremy s’agace encore plus, mais tu avais envie, très envie, de soutenir ta fiancée qui tu le vois bien, fait aussi des efforts de son côté.

Et puis la conversation reprend son cours bien plus légèrement. “Oh non! J’aurai trop aimé être là quand tu lui as dit.” C’est vrai que tu prévois pas trop ces choses là et ça s’est fait sans préavis. Tu apprécies toujours d’entendre Birdie vouloir passer plus de temps avec Maria. Quand tu repenses aux débuts entre elles c’était pas ça. Mais t’es sûr que c’était juste une envie de te protéger du côté de Maria. “On passera la sauge.” Dès que vous retrouverez le carton vous ferez ça.

“Juste à Will quand je l’ai eu au téléphone. Les autres, j’attends qu’ils viennent voir pour leur dire.” Tu es surpris de l’entendre dire ça. Elle n’a pas encore parlé à ses amis à propos de ce détail qui est immense et qui l’excitait grandement. Tu te demandes si elle les voit souvent ces derniers temps, s’ils se sont donnés des nouvelles. Si avec Zoya c’est de retour à l’ancienne entre elles ou si c’est encore tendu. Tu n’as pas eu vent de l’actrice non plus, et tu ne t’en plains pas. Est-ce qu’ils vont venu donner un coup de main ? Tu n’attends pas après eu mais tu sais que dans le sens inverse Birdie se serait pliée en dix pour les aider à emménager. Un frère de Maria a prêter un camion à lui et entre celui ci et le van de Birdie, vous avez pu tout apporter en une journée y’a une semaine de ça. Le plus long était de faire des stop entre le garage de chez Maria où il y avait des affaires, une unité de stockage également et d’autres choses que tu avais laissé chez Jeremy sans compter tout ce qui était chez Asher. Une vraie tournée de grands ducs.

“Je peux faire ça en attendant que vous montez ça.” Tu le vois hocher la tête et Birdie prendre possession de ce dont elle a besoin. Tu souris de les voir bosser main dans la main, ou en tout cas quelque chose qui s’y rapproche le plus malgré la tension qui tu espères n’est plus là. Tu laisses Birdie gérer son truc et tu vas t’occuper d’un autre bout avec Jeremy. A vous trois vous allez aller bien plus vite pour monter ce premier gros morceau. Car oui ton bureau est immense.

“Jor, t’as pas de quoi mettre un peu de musique ? Le silence me…” « Yep. » Tu te redresses pour sortir ton téléphone et aller rallumer l’enceinte qui est non loin. Tu lances la playlist Jordemy, une où il y a les chansons que vous aimez en commun. Ca commence par une chanson du groupe de Asher, le sourire te vient encore plus large aux lèvres parce que tu sais que Birdie aime aussi. « Asher t’a fait écouté son nouvel album ? » Tu demandes à Birdie. « Tu l’as là ? » Ca intéresse grandement Jeremy ça. Tu souris largement avec un air malin au visage. « Tu peux le mettre ? » Tu tournes les yeux vers Birdie. « Tu veux l’écouter aussi? » L’album sort officiellement en décembre mais il a été finalisé y’a pas longtemps par tes soins.

Tu te vois bien en fumer une sur cette petite terrasse (enfin, petite seulement comparée à celle en haut qui est énorme) mais pas dans l’immédiat. T’as l’impression que si tu continues à te croire dans une cour d’école, le maître va te gronder. T’aimes pas ce feeling. C’est chez toi. Tu fais ce que tu veux chez toi. Jeremy a de la chance que tu l’aimes beaucoup trop bien pour ne pas lui chercher des poux. Et comme si Jordan avait senti les mauvaises ondes qui pouvaient arriver, iel a son bras autour de toi et sa bouche contre ta joue pour te câliner rapidement avant de repartir à l’intérieur. C’est rien mais ça fait du bien.

« Yep. » Tu savais que tu pouvais compter sur lui pour ça. Tu le laisses mettre ce qu’iel veut (même si t’aurais pas dit non à des Disney, ahem) et c’est la voix d’Asher qui débute. Ce qui est cool mais pas dans le thème que t’aurais voulu à cet instant précis. Mais à ce stade, t’es déjà de nouveau sur ton tiroir à te prendre la tête avec une vis qui ne veut pas tenir. « Asher t’a fait écouter son nouvel album ? » “Nan.” Peut-être qu’Asher t’a envoyé quelques chansons mais tu ne te rappelles pas si c’est le nouvel album ou pas. Vraiment le genre d’informations qui ne reste pas dans ta boîte crâniène. « Tu l’as là ? Tu peux le mettre ? » « Tu veux l’écouter aussi? » Tu relèves la tête vers Jordan, un coup d'œil à Jeremy avant d’hausser les épaules. “Ouais on peut. Je veux juste du son.” Pas que ça hurle et que ça fasse trembler les murs mais juste que ça t’évite de penser et de grommeler dans ta barbe, en vrai. Et tu retournes à ton oeuvre car sinon, on va encore dire que t’es épuisante.

“Nan.” Alors ce sera une double découverte si elle est ok pour l’écouter également. Tu te dis que c’est la meilleure idée du siècle car elle aime Asher, Jeremy aime le groupe d’Asher et toi aussi. Tout le monde va être content, non ? “Ouais on peut. Je veux juste du son.” Et toi tu veux juste la voir sourire car elle est éteinte ta douce et tu comprends que la réaction de Jeremy l’a atteinte car n’est pas habituelle mais le pauvre en a beaucoup sur la patate en ce moment. Il est moins patient, même si à ton avis, il aurait pu réagir encore bien pire, mais c’est pas bon du tout de voir Jeremy perdre son sang froid. Il est juste dans sa bulle là, c’est ce dont il a besoin, qu’on ne le fasse pas tourner en bourrique.

Tu vas chercher sur iCloud, directement sur ton téléphone, les fichiers musiques du nouvel album de Asher et tu les lances sur l’enceinte bluetooth. Y’a un sourire bien large qui se forme sur ton visage car tu es fier du boulot que tu as fait sur cet album autant que tout le boulot que Asher a fait. Il a mis beaucoup de son coeur dans ces titres. Si personne n’émet d’objection vous écouterez l’album entier tout en continuant de monter les meubles. Après le bureau tu décides que vous méritez une pause, car personnellement tu en as marre, et tu penses que c’est aussi le cas pour Jeremy, et peut être Birdie aussi. « J’ai besoin d’un bout de brownie avec de la chantilly. » Et si tu dis ça c’est parce que tu sais qu’il y en a. Tu es allé acheter tout ce qu’il faut y’a quelques jours. « On reprend après, ou demain, ou plus tard. Je sais pas. Mais j’ai besoin de faire une pause. » « Je vais rentrer, je repasserai après demain si t’as besoin, je bosse pas. » « Tu veux pas un bout de brownie d’abord ? » Il fait non de la tête. « Je vais me prendre une pizza en chemin. » Tu hoches la tête et tu vas aller prendre ton ami dans tes bras en guise d’au revoir. « Merci pour ton aide. » « Je suis content que tu aies enfin ta fucking baignoire. » Tu souris, amusé, mais conscient que tu as bien cassé les couilles du monde entier avec ça. « Je suis né pour avoir une baignoire. » Tu dis n’importe quoi, mais c’est comme ça que tu le sens oui.

Tu fais les choses bien, tu veux faire les choses bien et elles seront bien faites car t’es douée de tes doigts. T’as aussi de la force dans tes petits bras même si ce n’est pas visible. Tu préfères te focus sur ta tâche et t’attaque directement le deuxième tiroir qui a l’air plus grand que l’autre. Tant que tu t’occupes, c’est le principal. Et la musique en fond, c’est parfait. Encore mieux que ce soit un album d’Asher - ça aurait été quelqu'un d’autre et en plus dans les préférences de Jeremy plus que dans les tiennes, t’aurai demandé à changer. Juste parce que t’es contrariée mais t’es assez sympa pour ne pas le montrer.

Ceci dit, juste le fait que tu ne piailles pas est déjà un signe que quelque chose ne va pas, hein.

Par contre, t’es rudement efficace. Tu fais tous les montages que tu peux faire, t’as vraiment une passion à tourner les vis ; faut dire qu’y a pas besoin de trop réfléchir (même si certains systèmes te font chier, comme les rails pour faire fonctionner les tiroirs) et c’est justement ce que t’as pas envie de faire. T’aurais pu aller dans ta pièce maintenant que t’en as une mais non, t’es assez intelligente pour utiliser ton temps à bon esciens - même si l’utiliser pour tes créations n’aurait pas été une perte de temps non plus. « On reprend après, ou demain, ou plus tard. Je sais pas. Mais j’ai besoin de faire une pause. » Tu frottes ton oeil. Tu n’as pas pris tes lunettes et ça se voit. « Je vais rentrer, je repasserai après demain si t’as besoin, je bosse pas. » Tu te relèves de là où t’étais en étirant tes bras et en agitant la tête de tous les côtés. « Tu veux pas un bout de brownie d’abord ? » Laisse le partir, t’aurais envie de dire. Jeremy en a visiblement sa claque - et toi aussi. Son humeur bougon tout d’un coup et ce que ça te fait ressentir, tu n’as pas aimé. “Bye.” Que tu dis à Jeremy en passant avant de remonter en haut. Sans plus de cérémonie car les gens qui te font sentir que tu les soules, tu n’as pas envie de leur faire des courbettes. Tu vas aller chercher ton paquet de clopes et ton briquet pour aller sur ta grande terrasse. Tu vas même t’allonger sur le sol, les jambes croisées et le bras libre sous la tête. Tu fermes les yeux en prenant une taffe de ton mégot. Ça gâche un peu l’air de la nature mais tant pis. Ça va te détendre au moins. T’apprécie le calme quand c’est à l’extérieur.

Tu observes ta douce Birdie qui construit sa partie des choses de son côté et t’as envie de la manger tellement elle est belle à être si concentré. Tu sais pertinemment que ça sent pas très bon de ne pas l’avoir entendu parler de tout ce temps là. Y’a un petit nuage noir au dessus de sa tête et celui de Jeremy. Tu préfères ne pas mettre ton nez au milieu pour tenter quoi que ce soit. Tu es neutre. Tu es la Suisse. C’est pas de ta faute si Jeremy est de mauvais poil et qu’il a eu moins de patience aujourd’hui. Tu as également pas fait ton fou de ton côté, la musique passant, Jeremy écoutait avec attention les nouvelles chansons, Birdie aussi, tu trouves qu’au final c’était un joli moment d’écoute d’un album entier tous ensemble, pour la première fois. Tu l’as entendu plusieurs fois déjà, mais pas dans l’ordre de cette façon là, du début à la fin, sans s’arrêter. C’est toujours très satisfaisant. Comme la lecture d’un livre d’une traite.

“Bye.” « Bye. » Le strict minimum pour les deux, tu apprécies qu’ils soient pas parti sans se dire au revoir quand même. Et puis voilà le départ de Jeremy. Tu sais que y’a pas que Birdie qui l’a couru sur le haricot alors tu fais aucun commentaire une fois de plus. Tu veux pas l’énerver davantage. Tu sais comment il fonctionne, il a juste besoin de recharger ses batteries. Comme toi. Tu le raccompagnes jusqu’à sa voiture et puis tu retournes à l’intérieur car tu le veux ton brownie toi. « Bird ? » Tu dis la voix un poil plus fort que la normal pour qu’elle t’entende. Car tu ne la vois pas. Mais t’es en train de préparer deux assiettes de brownie avec giga trois tonnes de chantilly dans ton assiette. Et tu vas rejoindre Birdie car tu l’as vu allongée par terre sur la terrasse. Tu vas poser l’assiette qui comporte une cuillère également à côté d’elle et tu t’assois par terre. La bombe de chantilly qui était calé sous ton bras que tu poses à côté de l’assiette de Birdie également. « Faut des coussins par ici, je vais avoir mal au cul dans moins de vingt minutes. » Et tu aimes ce spot - avec elle - alors il va falloir que tu mettes la main sur un des gros coussins que vous avez. Mais pas tout de suite, car là, tu engloutis littéralement une bouchée de brownie avec cinq tonnes de chantilly dessus. Tellement que tu en as autour des lèvres et même un peu sur le nez.

« Bird ? »
“Sur la terrasse.”

Que tu réponds en levant une de tes jambes à défaut de ne pas avoir un bras valide à présenter. Tu expires de la fumée en rouvrant les yeux. C’est plaisant ce calme. Même si tu ne le supportes pas par moment, tu l’aimes quand même. Tu l’aimes quand tu sais que c’est à portée de main. Tu l’aimes quand c’est accessible aussi rapidement. Aussi facilement. Tu l’aimes parce que c’est ta maison et que même si c’est un oeuf quasiment vide pour l’instant, tu l’aimes à la folie. Et tu l’aimes encore plus que tu la partages avec la personne de ta vie qui apparaît via une des mille portes fenêtres pour te rejoindre.

Accompagné.e en plus. De deux assiettes. T’avais oublié que Jordan voulait du brownie. C’est marrant ; vous n’avez pas beaucoup de choses dans les placards mais les chocolats et les bonbons ont été placés très rapidement dans le saladier qui trône sur un des plans de travail de la cuisine. Vous n’êtes pas de grands cuisiniers, t’aimes pas faire ça, sauf… Sauf à Noël et en pâtisserie. T’as déjà hâte de faire son prochain brownie maison. Dans ta maison. « Faut des coussins par ici, je vais avoir mal au cul dans moins de vingt minutes. » Tu souris légèrement en tournant la tête vers lui. “Je te le masserai si t’as bobo.” Tu t’étires un peu pour embrasser le genou plié qui est juste là avant de laisser ta tête là, à côté. Tu tires une nouvelle taffe avant de te redresser. Tu laisses le mégot sur le rebord du cendrier que t’as amené puis tu te mets en tailleur afin de prendre l’assiette. “Merci.” T’as bien mérité du brownie toi aussi. “Et il faudra des coussins ici, c’est sûr et certain.” Vous avez de la place et pour une table avec des chaises et un espace cocooning. Tu lèves la tête vers ton fiancé.e en avalant un morceau et ça te fait sourire de le voir avec une moustache jusqu’au nez. “Si tu me poses la question, je suis pas certaine que la moustache t’aille.” Que tu souligne, amusée, en passant ton doigt sur le contour des lippes et sur le nez. Tu vas d’ailleurs reprendre de la chantilly car t’avais pas vu qu’iel l’avait ramené. Tu replonges dans ton silence alors que tu continues à manger. Les yeux rivés sur le paysage qui est juste incroyable. Tu vas pouvoir te ressourcer ici. C’est juste fou. Les mauvaises ondes ont l’air de partir rapidement. Même si t’es peu bavarde malgré tout.

“Sur la terrasse.” Et d’un coup d’un seul, voilà que tu sais ton prochain point de chute. Cette maison est si grande, ça te réchauffe le coeur à chaque fois que tu te rends compte que c’est chez toi. Vous êtes chez vous. Même si y’a encore beaucoup de boulot à faire pour que ce soit vivable comme il se doit sans cartons au milieu, c’est chez toi et y’a rien de plus plaisant au monde. Tu l’as choisi, vous l’avez choisi, c’est là que vous voulez vivre et pour l’instant, c’est parfait. Tu te sens revivre. Suffit d’une baignoire, de l’espace et des balcons par milliers. Y’a un tas d’autre trucs en plus dans cette maison qui te font du bien, comme la verdure à perte de vue, les fenêtres partout. Tu dors même mieux le soir en ce moment car entre les allés retours en ville qui prennent une plombe et toute la mise en place de vos affaires, tu es claqué, oui.

Je te le masserai si t’as bobo.” Et tu gagnes un baiser sur ton genou. Elle est adorable. “Merci.” Toi t’es déjà en train de manger quand elle te remercie pour son assiette. “Et il faudra des coussins ici, c’est sûr et certain.” Elle aime les coussins par terre autant que toi, c’était sûr que vous seriez ok sur ce point. Vous avez été converti à 200% chez Asher. “Si tu me poses la question, je suis pas certaine que la moustache t’aille.” Tu la sens faire et tu vas passer ta main sur ton visage pour ôter les traces de ta gloutonnerie. « C’est pas ce que tu dis quand je me rase pas pendant quelques jours pourtant. » Tu l’as déjà vu être folle de toi avec une petite barbe. Tu sais qu’elle plaisantait mais t’as pris la perche quand même. Tu préfères quand elle te dit que t’es beau. « Je crois que j’en ai marre de monter des meubles pour aujourd’hui. » Tu dis pour lui faire comprendre que la suite du programme pour toi ne sera pas en bas dans ton studio. Ton grand et beau piano n’est pas encore installé dans ton studio et il est donc au milieu du salon pour l’instant. Même si tu as dû monter les différentes parties alors que tu devras les démonter pour le déplacer de nouveau, tu ne pouvais juste pas le laisser être que des bouts de lui et tu voulais pouvoir y jouer à ta guise également oui. Tu as d’autres piano et clavier qui sont bien moins encombrant mais… c’est pas pareil. Moi je sais que tu iras faire un tour sur ton piano qui est au milieu du chaos du salon en ce moment.

« C’est pas ce que tu dis quand je me rase pas pendant quelques jours pourtant. » Tu ris doucement - ce qui te déride pas mal et ça fait un peu de bien de te voir sourire de nouveau quand même. On n’aime pas quand tu ne parles pas. “J’aime ta barbe. Pas la moustache.” La petite barbe de trois jours fait toujours son effet à tes yeux. Tant qu’iel ne devient pas un ours des cavernes car tu n’es pas certaine que ça lui irait non plus. Mais Jordan sait prendre soin de lui et tu l’aimeras quelque soit son délire capillaire du moment.

« Je crois que j’en ai marre de monter des meubles pour aujourd’hui. » Tu secoues la tête en prenant un bon gros morceau dans ta bouche. Tellement gros que tu manques même de t’étouffer - pour une fois que c’est toi. Tu te tapes la poitrine doucement alors que ton visage devient rouge mais tu gères, tu gères, le morceau finit par passer. “Shit alors, j’ai failli y passer.” Que tu dis avec dramaturgie. “On devrait installer quelque part dans le jardin un projecteur avec un écran. On pourrait organiser des soirées films. Dehors. Barbecue. Piscine à boule.” Tu as tellement de projets que ça pourrait faire ‘boom’ dans ton esprit. Tu finis par lécher le restant de chantilly avec ton doigt avant de déposer l’assiette à côté. “On continuera les meubles demain. Y’a pas d’urgence. On est là pour TOUJOURS!” Que tu finis en criant, because I can. “I wanna cuddle.” Que tu demandes à ton partenaire avec ta petite moue pour le faire céder - comme si t’en avais besoin mais t’as envie de croire que c’est cette moue qui le fait craquer malgré tout.

Tu apprécies de voir les sourires et rires sur son visage. Ca faisait trop de minutes, d’heures consécutives avec une Birdie sérieuse, mal lunée à tes côtés. Ca y est, tu le retrouves ton soleil. “J’aime ta barbe. Pas la moustache.” « Est-ce que tu veux dire que si je fais une moustache tu m’aimeras plus ? » Tu demandes avec un air dramatique à souhait, levant ton menton en l’air pour donner tout l’effet de ta connerie.

Vous êtes deux gloutons avec vos assiettes, c’est mignon. Enfin, jusqu’à ce qu’elle se mette à s’étouffer. « Jeez Birdie. » Tu dis en frottant son dos car ça t’a fait un peu peur quand même là. Elle avait sacrément faim. « Reste parmi nous baby. » “Shit alors, j’ai failli y passer.” Tu fais oui de la tête car tu as arrêté de manger ce qu’il reste dans ton assiette, attendant d’être sûr qu’elle soit saine et sauve.

“On devrait installer quelque part dans le jardin un projecteur avec un écran. On pourrait organiser des soirées films. Dehors. Barbecue. Piscine à boule.” « Faut voir des trucs qui sont couverts ou bien waterproof, histoire de pas avoir à monter et démonter à chaque fois. On s’en servira plus si c’est toujours disponible. » Que tu dis en toute logique. Tu te connais. “On continuera les meubles demain. Y’a pas d’urgence. On est là pour TOUJOURS!” Ton visage s’éclair en un immense sourire à ses mots car oui, elle a raison. « Pour toujours. » Tu dis bien plus simplement qu’elle, mais avec tout autant d’émotion. Ca se voit dans tes yeux car tu es heureux. Tu te sens bien. Enfin chez vous putain de merde ça faisait trop longtemps. « Ca fait vraiment trop de bien d’être chez soi. »

“I wanna cuddle.” Tu approches ton visage vers le sien pour aller y déposer un baiser et tu ouvres grands tes bras alors que tu n’as pas encore fini ton assiette, mais ça sera bientôt fait vu ta grande capacité buccale. Mais tu sais aussi manger tout en ayant Birdie dans tes bras. Y’a aucun problème. Tu mets la dernière fournée de brownie dans ta bouche et tu peux pas très bien parler avec tout ça. « ‘é moi ‘a ‘antilly ‘ans la ‘ouche. » Tu sais pas si elle va comprendre mais tu veux juste encore plus de chantilly pour ce dernier bout, le bouquet final quoi. L’orgasme culinaire dans ta bouche. La bombe de chantilly est plus proche d’elle que de toi.

« Est-ce que tu veux dire que si je fais une moustache tu m’aimeras plus ? » Le voir faire son petit manège de petit acteur lui donne juste envie de rentrer dans son jeu en faisant la même moue que lui. “Ca sera compliqué de le supporter.” Qu’elle prononce avec un sérieux qui sonne faux, qui est fait pour être faux. Le karma vient vite lui faire comprendre qu’elle est vile car voilà qu’elle manque de s’étouffer de la plus brutale des façons. « Jeez Birdie. » C’est qu’elle en fait peur à son partenaire, mais elle-même aussi en premier lieu. Voilà ce qui arrive quand on fait preuve de gloutonnerie. « Reste parmi nous baby. » Elle hoche la tête avant de reprendre sa respiration correctement. “J’avais pas l’intention d’y passer maintenant.” Qu’elle dit avec assurance, comme si elle avait le pouvoir sur son destin.

« Faut voir des trucs qui sont couverts ou bien waterproof, histoire de pas avoir à monter et démonter à chaque fois. On s’en servira plus si c’est toujours disponible. » Très bonne idée combinée à la sienne, Birdie approuve d’un coup de tête en finissant son dernier morceau de gâteau. “Chai clair.” Qu’elle formule avec appréciation. « Pour toujours. » La gamine sourit fort car c’est doux à y penser. Que toute cette propriété est à elle jusqu’à la fin des temps. « Ça fait vraiment trop de bien d’être chez soi. » “C’est bien d’avoir un chez soi.” Elle reformule pour son propre contexte, la Cadburn qui n’a jamais eu un toit à elle.

Jordan ouvre ses bras et la jeune femme fond dedans. Elle se fait toute petite contre lui, le nez contre le cou pour prendre toute son odeur en respiration. Même si c’est de la transpiration. Elle l’aime quand iel est sauvage de toute façon. « ‘é moi ‘a ‘antilly ‘ans la ‘ouche. » Elle relève la tête pour le voir avec son reste de brownie dans la bouche et elle comprend le mot “chantilly” alors la voilà en train de prendre la bombe pour inonder la bouche de son fiancé.e. Ça la fait rire alors qu’elle déborde. “Oops.” Puis elle en fout sur sa clavicule qu’elle va lécher. Elle réitère sur son cou. Seulement, elle reste là à torturer sa peau de ses dents et de ses lippes. Quand elle se redresse, il y a une jolie petite marque violacée, ce qui la fait sourire. “Lovely.” Elle va même y déposer un baiser. Puis elle pose sa tête sur son épaule, les bras autour de sa taille, complètement recroquevillée contre son torse. “J’avais un truc à te dire mais je sais plus c’est quoi.” Qu’elle murmure en fixant devant elle. “Contexte contexte…” Qu’elle tente de faire revenir. Un podcast, elle était certaine que c’est ça. “Oh oui, ça y est! J’ai écouté un podcast car j’ai vu que c’était avec Adelaide Kane.” Et c’est une de ses Australiennes préférées, elle a bien fantasmé dessus aussi. “Elles ont notamment parlé de… Je sais plus le terme. Le truc pour faire congeler ses ovules.” Non pas que ça la travaille mais ça donne matière à réfléchir. “T’as fait congeler de tes petits serpentins, non ?” Quelle jolie formulation, Birdie Cadburry.

“Ca sera compliqué de le supporter.” Tu ne la crois pas une seule seconde. Aucune cellule de ton corps ne se sent rejeter à cause de ton éventuelle pilosité mal placée. Elle t’aimera et elle le supportera si jamais ça en vient là un jour. Tu en as la certitude totale et ce sentiment est bien le meilleur quoi soit. L’amour inconditionnel. Ton amour qui manque de crever sous tes yeux mais heureusement non, tout va bien. “J’avais pas l’intention d’y passer maintenant.” Tu l’espères bien, vous avez encore de longues années devant vous tous les deux. Tu le dis de manière si sûr dans ta tête car tu le manifestes en même temps. C’est comme ça que ça marche. C’est pas des blagues. Tu as eu bien trop de moments dans cette relation, où tu as eu tout ce que tu voulais sans comprendre comment tu as fait ça ? Tu l’as voulu si fort que ça s’est fait. Et vous voilà maintenant tous les deux, tranquillement installé sur une de vos grandes terrasse de votre nouvelle maison acheté ensemble. Qui l’eut cru? Pas vous.

“Chai clair.” Tu te sens bien là et en plus t’as un brownie dans la bouche. C’est la troisième meilleure chose qui peut se trouver entre tes lèvres après les seins et le cul de ta fiancée. “C’est bien d’avoir un chez soi.” Son ton est plus doux à présent, après tout ses cris d’excitation. Ton sourire est tout aussi tendre sur ton visage. Tu encaisses avec bonheur et satisfaction, chacune des réalisations que tu as vis à vis de cette maison qui est enfin à vous. Tu te sens si bien. Enfin. Ca faisait longtemps. La période de transition a duré des mois bien plus nombreux que ce que tu aurais cru en premier lieu. La finalité est très belle et tu ne regrettes pas de tout le cheminement qui s’est fait pour vous retrouvez ici. Encore plus que ta Birdie en est devenue divorcée. Un autre truc que tu n’aurais jamais cru qui se produirait de ton vivant.

“Oops.” Elle en a trop mis de la chantilly et ça part dans tous les sens, mais tu ne te plains pas, c’est parfait comme ça. Tu préfères trop que pas assez. Tu n’auras jamais TROP de chantilly. Ou de brownie. Jamais. Surtout quand ça fini avec une Birdie qui te lèche la peau pour effacer les traces du surplus. I am winning at life. Vraiment. Et puis tu sens - alors que tu es en train de mâcher tout le contenu de ta bouche - qu’elle s’attarde bien trop sur ta peau et qu’elle y est en train de mettre une petite trace. “Lovely.” Elle est toute satisfaite et ça te fait sourire alors que tu avales enfin ce que tu as ingurgité comme un ogre. « Ca faisait longtemps. » Pour le suçon spécifiquement, parce que niveau traces, elle est pas la dernière pour te mordre et te griffer, ou autres, quand vous êtes d’humeur.

“J’avais un truc à te dire mais je sais plus c’est quoi.” Tu embrasses son visage maintenant que tes lèvres sont disponibles et peut être même encore un petit peu chocolatées. Sa tête contre ton épaule, elle est toute petite contre toi. “Contexte contexte…” Ton nez qui se niche dans ses cheveux alors que tu la laisses réfléchir à ses mots. “Oh oui, ça y est! J’ai écouté un podcast car j’ai vu que c’était avec Adelaide Kane.” Tu sais son amour pour cette femme car elle est son idéale féminin, ou quelque chose comme ça, peut être un combo avec son caractère, tu ne sais pas, tu ne connais pas cette actrice à part l’avoir vu en photo. “Elles ont notamment parlé de… Je sais plus le terme. Le truc pour faire congeler ses ovules.” Oh damn. Parce que ovule = mini humains. Tu n’es pas totalement stupide sur le sujet même si tu es limité, il est vrai. “T’as fait congeler de tes petits serpentins, non ?” Tu hoches la tête pour confirmer que oui. « C’était une option avant de faire la vasectomie et j’ai dit oui. » Car on sait jamais. Pourquoi pas. Mais bizarrement maintenant qu’elle met ça sur le tapis comme ça, ça te fait un peu flipper. « Tu voudrais congeler tes ovules ? » Tu marques une pause. « Tu voudrais un enfant un jour ? » Ton coeur qui bat plus vite parce que… Ca n’a jamais été ton cas même si tu as fait congeler tes soldats. Vous le dites assez souvent que vous ne voulez pas d’enfants. Est-ce qu’elle est en train de changer ses envies ?

« Ca faisait longtemps. » Birdie est très loin d’être désolée. Son sourire le prouve, même s’il est caché du fait qu’elle est camouflée contre le meilleur des matelas du monde. Ce n’est pas forcément un signe de possession - car jamais le petit oiseau n’ôtera la liberté de son fiancé.e - mais juste qu’elle trouve ça joli et une jolie preuve d’amour. Un beau signe qu’elle aurait pu le sucer jusqu’au sang tellement qu’elle l’aime et qu’iel est beau. Et bon, apparemment. “Trop longtemps.” Qu’elle approuve malicieusement. Elle essaie de se noter dans un coin de la tête de le faire plus souvent. Juste parce qu’elle peut. Tout comme elle peut crier ici car il y a personne à la ronde et que c’est le paradis. Elle se sent tellement plus apaisée, et Jordan aussi, elle l’a bien senti. Passer de l’appartement à cette grande propriété n’a pas été un enfer, loin de là.

« C’était une option avant de faire la vasectomie et j’ai dit oui. » C’est bien ce qu’elle croyait. Birdie passe sa langue sur ses lippes, la moue un peu dans ses pensées. Elle n’allait pas forcément pousser le sujet plus loin. Mais. « Tu voudrais congeler tes ovules ? » La question dont même Birdie n’a pas la réponse. « Tu voudrais un enfant un jour ? » Et de sa position, la petite maligne sent que son partenaire a l’air de… Stresser ? “Non, non.” La Cadburn est sûre d’elle pour l’instant ; les enfants ne sont pas prévus dans le programme proche, ni même dans le programme long. “Mais… On sait jamais ?” Mais on sait jamais. Le fameux. “On sait pas de quoi le futur sera fait. La preuve avec cette maison ; y’a deux ans, j’aurai jamais cru que je serai avec quelqu’un, encore moins fiancée et encore moins propriétaire.” Elle hausse les épaules. “Je me dis juste qu’on sait jamais. La vie est imprévisible. C’est pour ça qu’elle est palpitante.” Son pouce caresse la peau de son fiancé.e là où il est alors qu’elle relève la tête vers lui. “T’inquiètes, je suis pas en train de t’annoncer que je veux un gosse, hein. C’est pas prévu.” Elle va conclure ses propos avec un baiser sur sa joue. “Et toi, pourquoi t’as accepté, alors ?” Elle a juste envie de lui faire un effet miroir. Si lui l’a fait sans que cela interroge quoique ce soit, pourquoi elle ne pourrait pas le faire sans que ça panique la demeure ? Si elle le fait, ça sera pour elle avant tout. Pour ne pas fermer définitivement les portes. Elle a 35 ans. Qu’elle le veuille ou non, elle a conscience que le temps tourne. Elle a encore la possibilité de se laisser cette option. On sait jamais.

“Trop longtemps.” Quelque chose te dit qu’elle entre dans une période de suçons pour quelques temps là. Tu le sens gros comme une maison. Gros comme votre très belle et très grande maison. T’as un petit soupire de contentement intérieur car oui, votre maison est la plus. Tout comme votre chat, qui est tu ne sais où à ce moment précis. Tout comme votre lapin nain aussi. Votre jolie famille. Famille qui devait s’arrêter à ces boules de poils là. Pas des petits humains avec vos ADN mélangés. “Non, non.” Ok t’es soulagé de l’entendre confirmer que non elle veut pas d’enfants. C’est toujours ça au menu du jour. Et des années à venir. “Mais… On sait jamais ?” Mais voilà qu’elle se laisse une porte ouverte et ça te rassure pas du tout que ce soit pour plus loin vu qu’elle n’en veut pas maintenant. Y’a rien qui va en gros et tu en perds ta langue. Ton regard est sur la vue devant vous et tu apprécies d’avoir tout le poids de ton oiseau sur toi, ça te rassure malgré les mots qu’elle dit. “On sait pas de quoi le futur sera fait. La preuve avec cette maison ; y’a deux ans, j’aurai jamais cru que je serai avec quelqu’un, encore moins fiancée et encore moins propriétaire.” Oui oui oui bon c’est vrai tout ça mais quand même. Un enfant. C’est trop. C’est au delà. Non ? Vous étiez bien d’accord pourtant ? Non? Tu as tellement perdu ta langue Jordan. “Je me dis juste qu’on sait jamais. La vie est imprévisible. C’est pour ça qu’elle est palpitante.” Oui mais non. C’est pour ça que t’as fait une vasectomie. Pour éradiquer la possibilité.

Ton coeur qui bat fort fort fort. Qu’est ce qu’elle est en train de me dire ? C’est pas possible. Pas un enfant quand même. “T’inquiètes, je suis pas en train de t’annoncer que je veux un gosse, hein. C’est pas prévu.” Tu entends ses mots là mais elle aussi doit sentir que ça suffit pas car y’a un baiser en plus avec. Pourquoi elle te dit tout ça si elle veut pas de gosse ? “Et toi, pourquoi t’as accepté, alors ?” « Je sais pas… » Tu déglutis car vraiment, ça te retourne de la voir parler d’avoir des enfants, ou au moins un en tout cas. Tu as même perdu un peu de ta couleur là, vraiment. « Mais si j’ai fait la vasectomie c’est pour être sûr de pas en avoir un à l’improviste. » Tu baisses les yeux vers elle, véritablement inquiet de ce qu’elle est en train de te dire. Elle l’a dit qu’elle veut pas de gosse et que c’est pas prévu mais alors pourquoi elle parle de ça ? Toi si tu te sens si mal c’est parce que tu es en train de réaliser que jusqu’au plus profond de ton être tu ne veux pas d’enfants et que si la graine germe dans sa tête, elle va fleurir et elle va en vouloir un jour. Et tu vas la perdre. Pourquoi t’as gardé tes soldats Jordan ? Ca aurait réglé toute l’affaire si y’en avait pas. C’est encore une fois de ta faute. Tu vas la perdre, par ta faute.

Birdie parle et elle étale ses arguments, ou en tout cas son point de vue face à un Jordan bien silencieux. Il faut dire que le sujet semble être épineux et qu’iel a l’air confus. Elle ne le remarque pas spécialement, elle sent cependant qu’il y a quelque chose. Il faut dire qu’ils ont toujours été d’accord sur le sujet tous les deux mais elle n’a pas l’impression de remettre en doute quoique ce soit. « Je sais pas… » Et ça, c’est la réponse qu’elle-même pourrait donner aussi si on lui retourne de nouveau la question. Je sais pas mais on sait jamais. Enfin, en tout cas, Birdie se cale de façon à mieux le voir et, est-ce que c’est sa vision qui lui fait défaut ou Jordan semble presque un peu pâle ? L’expression “devenir blême” prend tout son sens. « Mais si j’ai fait la vasectomie c’est pour être sûr de pas en avoir un à l’improviste. » Le visage de la jeune femme perd toute trace d’empathie ou de sollicitude tout d’un coup. Elle se redresse complètement. Elle s’éloigne même de son étreinte car c’est une belle claque dans la gueule quand même. “Donc… Si je comprends bien… Toi, tu peux te garder de côté tes petits trucs sans que ça provoque aucune interrogation, aucune panique, aucune remise en question.” Elle a la tête baissée et elle parle avec les mains. La mâchoire est crispée et elle se retient fort de ne pas laisser le sang qui commence à bouillir en elle. “Mais moi, quand j’évoque seulement le sujet, tu remets en question ma position sur le sujet alors que je n’ai à aucun putain de moment évoqué le terme bébé...” Birdie prend une inspiration car elle veut vraiment faire preuve de self control. Elle mord ses lippes en les torturant alors que son coeur bat fort, jusqu’à sentir son sang dans les tempes. C’est un sujet qui la met hors d’elle. Le manque d’égalité. Qu’est-ce que ça peut lui foutre si elle va congeler ses ovules ? “T’as peur de quoi ? Que j’aille te faire un bébé surprise comme une connasse ?” Elle mord tout en espérant que ce n’est pas ça car jamais ça n’arrivera. Et puis, même si elle voulait un enfant, ce n’est certainement pas dans son ventre que ce potentiel enfant sera créé. La grossesse et l’accouchement sont deux rites qu’elle ne peut soutenir et qui la dégoûtent profondément. Birdie lui laisse le bénéfice du doute ; il n’y a plus qu’à espérer qu’un mot ne va pas lui déplaire au point qu’elle pète un câble. Ca serait très fâcheux alors que le moment était si doux.