| jorbir 146 x fear is withering the soul |
| | (#)Dim 12 Mai 2024 - 22:59 | |
| dimanche 12 mai 2024.
Le lendemain, Birdie était sur qui vive. Déjà parce que Jordan avait du s’abstenter ici et là. Quelques affaires à régler, des courses à faire, qu’importe, elle n’avait pas vraiment écouté, trop focalisée sur le fait qu’elle allait être seule. Même en clopinant, elle l’a accompagné jusqu’aux portes en bas. Elle n’a pas voulu perdre une seconde avec lui, s’accrochant à lui comme une ombre de trois têtes de moins qu’elle était devenue. Ils avaient dormi ensemble même si le lit ne s’y prêtait pas. Elle s’était accrochée à lui comme une âme apeurée - et c’est ce qu’elle est. Le sommeil va être encore plus compliqué à trouver mais en même temps, son état de fatigue était tel que mélangé à la présence de Jordan, à ses doigts aggripés à lui, qu’elle n’a pas mis tant de temps que cela à trouver son sommeil.
Elle avait donc bon espoir qu’aujourd’hui, elle puisse enfin sortir d’ici. Elle a l’impression de ne pas avoir vu l’extérieur depuis si longtemps. Respirer l’air, fumer une clope, voir ses animaux, tenter de retrouver une existence normale malgré son plâtre qui la dérange et ces interrogations qui pop up dans sa tête quand elle s’y attarde trop. Le médecin est venu les voir, elle et Jordan, en début d'après-midi pour confirmer qu’elle pourra sortir en fin de journée. Birdie est soulagée. La contrepartie est qu’elle doit prendre d’ores et déjà rendez-vous avec la psychologue de l’hôpital. Elle ne peut pas partir sans ce rendez-vous pris. Le médecin a aussi pris Jordan en aparté dans le couloir. “L’inspecteur Lucas m’a donné le feu vert pour vous donner les résultats des prélèvements que nous avons effectués. Votre fiancée n’a subi aucune sévice sexuelle d’aucune sorte qui soit.” Birdie était bien trop heureuse de pouvoir faire son petit sac de ses affaires apportées la veille par sa sœur en attendant. Quand vient le moment de partir, elle signe un papier et elle prend rendez-vous avec la psychologue. On lui donne une petite carte avec la date et l’heure convenue, et heureusement car il y a des chances que la jeune femme ne s’en rappellent pas. Ses mains sont déjà rouges à cause de ses béquilles et du fait qu’elle a tenu à prendre les escaliers. “J’ai hâte de retrouver mes bébés.” Qu’elle dit alors qu’ils franchissent les portes de l’hôpital. Elle s’arrête un moment pour respirer un bon coup en fermant les yeux. Sans voir la petite mexicaine pas loin qui vient à leur rencontre. Elle a l’impression de ne pas avoir respirer l’air depuis si longtemps. Elle sent presque ses yeux la piquer. Sa poitrine est serrée, le palpitant n’est pas à son aise. Pourtant, elle est dehors. Pourquoi ça n’irait pas ?
@jordan fisher |
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 0:15 | |
|
Tu as dormi comme un plomb la nuit passée. Tu avais trois nuit à rattraper et Birdie a dû être frustré que tu ne sois qu’un poids mort à côté d’elle dans ce petit lit d’hôpital. Ca a été plus fort que toi de sombrer dans le sommeil. La fatigue a été plus forte que ton envie de rester présent et la rassurer. Le lendemain matin t’as mal un peu partout parce que ce lit n’était vraiment pas fait pour ta grande taille avec un deuxième humain - ton préféré de tous - à l‘intérieur. Ca en reste un bonheur de te réveiller avec Birdie à tes côtés. Quand ses yeux bleus sont dans les tiens, ton sourire est immédiat.
Les choses s’enchainent, t’as tes valises à récupérer chez Lila pour les mettre dans la voiture de Maria qui sera celle qui va vous ramener chez vous un peu plus tard - peut être. Dans tous les cas tu as besoin de récupérer tes affaires. Il n’y a que Milady et Milord qu’il faudra bouger à la dernière minute car ils ne sont toujours pas autorisé dans l’hôpital malheureusement, même si tu comprends.
Le médecin te prends à part à un moment donné. Tu n’es pas dupe, tu sens bien que c’est les résultats de tout les prélèvements qu’ils ont fait à Birdie la veille. “L’inspecteur Lucas m’a donné le feu vert pour vous donner les résultats des prélèvements que nous avons effectués. Votre fiancée n’a subi aucune sévice sexuelle d’aucune sorte qui soit.” Le soulagement est immédiat. Tu vas même faire une étreinte au docteur parce que les mots ne sortent pas. Tu es tellement heureux de cette magnifique nouvelle. « Merci. » Comme si c’était grâce à lui, non, pas du tout, mais il reste celui qui a apporté la très bonne nouvelle. Tu te demandes s’ils t’auraient donnés ces info si tu n’avais pas été présenté comme le fiancé, mais c’est une pensée qui s’en va aussitôt qu’elle est arrivée car ça ne sert à rien de tergiverser, tu as ta réponse, et c’est celle que tu voulais.
C’est Maria qui va vous conduit chez vous une fois que vous aurez franchis les portes de l’hôpital. Un rendez vous avec un psy a été obligatoire avant de pouvoir quitter le navire. Tu te demandes si Birdie va vraiment jouer le jeu et s’ouvrir au psy qu’elle va voir. Tu espères que oui. Elle a déjà fait des thérapies par le passé et elle sait que ça fonctionne si on est sans filtre. T’as déjà noté le jour et l’heure de son rendez vous dans ton agenda, sur ton téléphone. “J’ai hâte de retrouver mes bébés.” « Lila va nous rejoindre pas longtemps après avec tes babies. » C’est marrant ta façon de dire ça parce qu’on sait très bien que dans ta bouche, les babies c’est généralement les seins de Birdie. Tu la laisses avancer à son rythme jusqu’à la voiture. Tu comprends bien que ça lui fait du bien d’être dehors. Surtout qu’il fait beau. « Je vais dire ça une seule fois et promis je le répèterai plus après. » Car tu sais qu’elle peut s’agacer quand on la couve trop, même si tu vas le faire. « Je suis toujours prêt à te porter si t’en as marre des béquilles. Toujours. Hésite pas. Dis moi si t’as besoin de rappels, je le ferai. Mais voilà tu peux prendre ça comme un bon illimité de soulager tes jambes. » Tu hoches la tête en cherchant son regard. Maria klaxonne, elle est garée pas très loin et elle vous a vu.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 9:02 | |
| « Lila va nous rejoindre pas longtemps après avec tes babies. » Le pas de la porte enfin franchi, l’oiseau blond retrouve sa liberté tant espérée. Ses bébés lui manquent, le soleil lui avait manqué aussi. L’impression folle d’avoir été enfermée pendant si longtemps - si seulement ce n’était qu’une impression. Elle n’explique pas ses ressentis, elle les subit. Sans chercher à comprendre. Clic, clac. Le faible bruit d’un claquement de serrure se fait entendre, à son ouïe seule. Elle ouvre les paupières après avoir laissé les rayons de la fin d’après midi lui caresser le visage. Une vitamine nouvelle, nécessaire, vitale. La vie est belle. Il fait bon de vivre. De respirer. D’être vivant. Birdie s’imagine déjà le museau contre le pelage de Milady. Elle s’imagine tenir aussi Milord dans le creux de sa poitrine, sous près de sa tête. Elle a un besoin irrépressible d’eux comme elle a besoin de Jordan. Sa famille, ses piliers.
« Je vais dire ça une seule fois et promis je le répèterai plus après. » La tête tourne vers son fiancé, l’expression inquiète. Il a l’air d’avoir le ton ferme, Jordan. Est-ce qu’il va la disputer pour une raison qui lui échappe ? Ou la mettre en garde contre un mal inconnu ? Ou déjà lui rappeler qu’il faudra qu’elle soit sérieuse avec son rendez-vous chez la psychologue ? « Je suis toujours prêt à te porter si t’en as marre des béquilles. Toujours. Hésite pas. Dis moi si t’as besoin de rappels, je le ferai. Mais voilà tu peux prendre ça comme un bon illimité de soulager tes jambes. » Oh. La Cadburn s’est fait des films dans sa tête tout ça pour que ça ne soit que ça. Elle se détend immédiatement en souriant à son fiancé. “Message reçu. Bon accepté.” répond-t-elle avec légèreté. Presque comme si rien ne s’était passé. Un klaxon attire son attention et son visage s’éclaire en voyant qui est derrière le volant de la voiture. “C’est Maria qui est venue ?” Elle trouve ça plutôt dingue. Elle sourit légèrement en reprenant la route pour se diriger vers le véhicule de la Mexicaine. “Bonjour Maria! Je pensais pas vous voir.” avoue-t-elle, sans filtre qu’elle semble être depuis la veille.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 9:40 | |
|
Tu captes qu’elle a l’air de se tendre quand tu fais ton annonce. Oui t’es aux aguets à tous les instants sur son humeur, tu te dis qu’elle peut exploser à n’importe quel moment car une chose ou une autre va la faire flipper, va lui rappeler des moments qu’elle ne veut pas se souvenir. Elle n’a pas encore donné d’information sur sa captivité et les flics n’ont rien trouvé dans la maison où elle a été enfermée. Evidemment qu’il est toujours en train de courir le connard. Il a bien compris qu’on était à ses trousses. Il a peut être même vu que Birdie avait été affiché aux informations. Tu en reviens pas que t’as rencontré la mère de ce type et qu’elle, elle a l’air absolument « normale » blasée et triste que cela soit le comportement de son fils. Tu comprends bien oui, c’est hors de son contrôle, elle ne peut rien faire, il est visiblement comme ça et il ne changera pas. Elle a beau avoir mis toutes les chances de leur côté pour qu’il se reprenne du bon côté de la route, non, ça n’a pas fonctionné. Tu fais un rapide parallèle avec ta sobriété que tu tiens toujours. Ca a fait un an consécutif en Avril. Le 25 pour être plus précis. Tu t’es acheté un brownie de la boulangerie pour fêter ça. Le but était de le manger entier toi tout seul - sur plusieurs jours ok - mais tu l’as bien évidemment partagé avec Birdie car elle fait partie intégrante de ta sobriété. Elle est ta nouvelle drogue après tout. Ca aide. “Message reçu. Bon accepté.” Ok alerte annulé, elle te fait même un sourire qui te réchauffe le coeur. Elle a l’air ok dans ces moments là. Il y en a de plus en plus depuis hier soir, surtout quand vous avez récupéré le hoodie magique.
“C’est Maria qui est venue ?” Tu confirmes d’un hochement de tête. « Ouais. » Vous avez trouvé ça comme étant la meilleure solution pour ne pas que Birdie ait à attendre encore plus à l’hôpital. Lila est en chemin pour chez elle d’abord et elle a quelques trucs à faire avant de vous rejoindre chez vous.
“Bonjour Maria! Je pensais pas vous voir.” « Coucou Blondie, on m’a réquisitionné en tant que taxi, tu sais ce que c’est. » Toute fière dans sa voiture rouge pétante Maria aime être derrière un volant. « Montez. » Dit-elle avec un sourire, elle est heureuse de voir Birdie. C’était insupportable de voir Jordan dans la peine comme ça. « Tu veux aller devant ? » Tu proposes à ton oiseau sans savoir comment s’installer dans une voiture avec elle où elle n’est pas le conducteur et où ce n’est pas un vrai taxi.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 10:31 | |
| « Ouais. » Birdie est contente de la voir, la petite bonne femme. C’est la vraie et seule figure maternelle qu’elle a de plus proche après tout. Aurora ne compte pas vraiment, même si c’est clairement elle qui l’a élevé. « Coucou Blondie, on m’a réquisitionné en tant que taxi, tu sais ce que c’est. » Maria lui parle comme d’habitude, elle ne prend pas de gants et elle n’a pas l’air différente que dans ses souvenirs. Elle a même l’air plutôt fière de jouer les taxis. Cela change radicalement du taxi qu’elle avait dû effectuer il y a trois ans, quand ils sont venus la chercher parce qu’elle dérivait sur le trottoir après une soirée bien trop alcoolisée. « Montez. » « Tu veux aller devant ? » Birdie secoue la tête sans hésitation. “Non. Je veux être avec toi.” Comme une enfant qui ne veut pas lâcher la jambe de son parent. Il est hors de question qu’elle se sépare de lui. Il se passe de vilaines choses quand Jordan n’est pas près d’elle. Elle ne peut pas s’y risquer.
C’est donc collée à Jordan, son bras qu’elle a placé autour de ses épaules alors qu’elle est à moitié affalée sur lui, que ses prunelles claires observent le paysage qui défile. “J’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai pas vu Brisbane.” constate-t-elle en jouant avec les doigts de son fiancé. “Tu crois que je pourrai avoir des fraises tagada ?” Si hier était samedi, aujourd’hui est dimanche et est-ce qu’il y a encore des commerces ouverts en fin d'après-midi le dimanche ? En tout cas, fraises tagada possibles ou non, quand la voiture arrive à Logan City, elle commence à avoir l’estomac qui se noue. Elle se mord la joue, ne comprenant pas vraiment d’où ça vient ni même la raison, mais son alerte interne a l’air de s’agiter. Le véhicule continue à rouler jusqu’à arriver devant chez eux. Le cœur battant, elle s’extrait de la voiture. Pour s’exclamer, en voyant son van, “Van Gogh!” Ça lui fait tellement plaisir de le voir!
Pleine d’appréhension se forme alors qu’ils montent jusqu’à l’entrée. Birdie suit Jordan jusqu’aux pièces à vivre. Elle a les mains tremblantes sur ses béquilles. Une impression… Violente. Du verre brisé. Dans la cuisine, il y a des éclats. Des cris, des tremblements, une lutte. Ça tourne autour d’elle alors qu’elle a le regard qui vrille dans tous les sens. “Jor…” prévient-elle. “Jor, y’a quelque chose qui…” Elle a la lèvre inférieure qui tremble. Elle trotte jusqu’à la chambre. Les draps défaits. Elle a l’impression de regarder une scène à vitesse accélérée. Elle tremble de plus en plus jusqu’à ce qu’elle voit les photos d’eux accrochés ici et là avec une croix énorme sur la tête de Jordan, voire déchirées. Elle étouffe un cri, son dos rencontrant le mur, une de ses béquilles tombant. La sensation désagréable d’être plongée dans un vide.
Alistair. Alistair est venu. Alistair est venue ici pour elle.
Elle glisse le long du mur en tremblant, la réalisation la frappant en plein fouet. Tellement choquée par les images qui reviennent en force dans sa mémoire qu’aucun cri ne sort. La lutte, le réveil, la maison, les bagues, Alistair… La captivité. Birdie est clouée au sol, pétrifiée par les images du passé et celles du présent. Incapable de dire quoique ce soit.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 11:17 | |
|
“Non. Je veux être avec toi.” Tu t’en doutais mais t’as préféré demander plutôt qu’imposer. Elle est vraiment toute contre toi tout le temps. Elle t’a tellement réclamé à chaque minutes où tu n’étais pas là, c’était autant appréciable de voir qu’elle a besoin de toi, que c’était douloureux de voir qu’elle a autant besoin de toi à tous les instants. Mais tu n’en es pas dérangé, tu seras là, tous les jours, toutes les minutes, toutes les secondes. Tu l’aimes tu veux que son bien et t’es ravi en même temps de voir que tu lui permets des moments de répit dans l’enfer que doit être sa tête suite à ce qu’il s’est passé.
“J’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai pas vu Brisbane.” Vos mains jointes, tu regardes le paysage avec elle en restant en silence. Elle était loin oui, pendant trop longtemps et tout ça contre son gré. Tu essaies de ne pas trop penser à Alimerde qui est le diable en personne dans toute cette histoire. Si tu le vois tu le tues. Ou en tout cas tu lui feras perdre pas mal de ses dents, c’est certain. “Tu crois que je pourrai avoir des fraises tagada ?” Mais ce n’est pas le moment de s’enrager avec ces pensées Jordan, y’a une jolie Birdie dans tes bras qui veut des bonbons. Tu hoches la tête. « Je suis sûr qu’il en reste à la maison. » Car vous en avez toujours une cargaison. Toi aussi ça fait longtemps que t’as pas mis les pieds chez toi. De l’aéroport tu es allé directement au poste de police et puis tu es resté chez Lila depuis jeudi. Tu as ta valise avec toi, dans le coffre là.
Vous voilà arrivez chez vous. “Van Gogh!” Et ça te fait sourire de la voir contente, illuminée de retrouver son précieux van. Au moins celui ci qui a une valeur inestimable pour elle, est toujours intact. Tu sors tes clés pour ouvrir la maison et entrer à l’intérieur, tu laisses ta valise dans l’entrée alors que Maria va vers le congélateur pour voir l’état des réserves. Y’a un bruit de vers écrasé. « Oh ? » Surprise d’avoir marché dessus. Pourquoi y’a du verre brisé ? “Jor…” Tu entends bien dans sa voix qu’il y a un truc qui va pas. “Jor, y’a quelque chose qui…” Tu la vois filer jusqu’à votre chambre et tu la suis, y’a eu du vandalisme c’est le mot qui te vient à l’esprit. Quelqu’un est venu. Tu commences à comprendre. Il était là, l’autre fumier. Il était là. Birdie se recroqueville contre le mur et est absolument terrifiée. « Hey, B, tu es en sécurité, je suis là, y’a personne d’autre, tu es en sécurité. » Tu dis à répétition alors que tu es accroupis face à elle, tentant de lui insuffler un peu de soutient. « Maria ! » Elle a bien compris qu’il se passait quelque chose et tu lui demandes d’appeler la police. « Il était ici à un moment. Il était ici. » Tu comprends totalement que ton oiseau soit terrifié et tu la soulèves doucement, Tu la portes, jusqu’à l’extérieur de la pièce. Tu la gardes contre toi, tu murmures. « On s’en va ? On va chez Lila ? » Tu demandes tout bas. Tu sais pas où elle préférerait être. « Elimbah ? » Tu proposes ensuite. Vous êtes dans l’entrée de votre maison, un point de chute où elle avait l’air d’aller un peu plus tôt, alors tu tentes. Tu espères. Maria est sur la terrasse, au téléphone.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 12:37 | |
| « Je suis sûr qu’il en reste à la maison. » Ce n’est pas faux, Birdie n’y avait pas pensé. Il y a toujours des réserves de fraises tagada qui n’ont jamais le temps de s’éterniser car la main de l’oiseau n’en est jamais très loin. Elle est ravie de cette perspective. Son ventre crie famine. Elle a faim de sucre. Elle a envie de chocolat. De chamallows grillés et de langues de chat. D’un bon plat d’Aurora, ou de Maria, elle prend le tout. Elle n’est pas regardante. Son ventre n’a pas mangé à sa faim ces derniers jours et cela malgré les paquets de gâteaux et bonbons et plats qu’Aurora a pu ramener la veille à l’hôpital.
Cependant, une fois dans la maison, les problèmes de nourriture sont loin derrière elle. Elle n’y pense plus alors qu’elle a le ventre qui se serre. Clic, clac. Tu te rappelles de ces moments ? Un cadre qui tombe, un verre qui se brise, le chat qui fuit se cacher, le cri que personne n’entend. Trop loin, trop éloigné, isolée dans un quartier, la frénésie est étouffée par les arbres. La végétation est le témoin, elle ne peut pas parler, elle ne peut pas mettre en alerte. Non, t’es seule face à la monstruosité humaine. A se battre pour sa propre vie, pour son chez elle, mais t’es seule, perdue et personne, personne ne peut entendre. « Hey, B, tu es en sécurité, je suis là, y’a personne d’autre, tu es en sécurité. » La tête tourne alors qu’elle est au sol, les yeux rivés sur la chambre, sur le lit. Elle n’entend pas Jordan. Elle ne l’entend pas appeler sa belle mère et encore moins lui parler. Mon petit oisillon, tu te rappelles ? Tu te souviens ? On sera bien tous les deux. Je suis pas loin. Je suis ici en étant là-bas. Tu te rappelles ? On était bien tous les deux.
Des flashs par milliers lui reviennent en tête. Le cerveau croule, il n’y arrive plus ; la bulle a éclaté. La jeune femme se sent être soulevée, complètement hagarde, toujours paralysée. « On s’en va ? On va chez Lila ? » Son coeur tambourine si fort qu’elle l’entend jusque dans ses tampants. Son sang circule vite, sa poitrine se compresse et son regard qu’elle pose sur Jordan est presque absent. Presque car il est aussi choqué. « Elimbah ? » Entendre le nom de son village la sort de sa torpeur. “Il… Il était là… Alistair… Alistair, il était là! Il est venu… Il est venu pour moi et je… Y’avait une voiture qui roulait et je savais pas où, je… Putain, il est venu ici!” réalise-t-elle, sous un choc nouveau. Celui de la réalisation, des images qui reprennent place dans son cerveau. “Je peux pas rester là, Jor, s’il te plait, je peux pas revenir ici, je peux pas, il va revenir, il va revenir, je le sens, il va pas s’arrêter, tu peux pas me laisser ici…” finit-elle par dire, ses bras autour de son cou et en camouflant son visage contre son épaule, frémissante, les larmes perlant sur son museau. C'est trop. C'est beaucoup trop.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 16:43 | |
|
Tu n’avais pas idée que ce connard avait mis ses pieds ici. Tu découvres au fur et à mesure de la détresse de Birdie. Tu tentes ce que tu peux pour qu’elle retrouve ses esprits. Tu la portes en dehors de votre chambre, ça te fait bizarre de la voir autant en détresse dans un lieu qui est votre cocon. A cause d’un lieu qui est votre cocon surtout. Tu espères sincèrement qu’ils vont le retrouver ce connard pour essayer de comprendre ce qu’il s’y passe dans sa tête. Il n’a fait que du mal à Birdie, lui et ses beaux sourires, t’as tellement envie de lui mettre un pin en plein dans la bouche. Respire Jordan, ce n’est pas le moment que toi tu perdes ton sang froid. Regarde Birdie, elle a besoin de toi, pas de ta colère là. Tu proposes son lieu de ressources ultime, Elimbah. Ca la fait réagir un petit peu, elle t’entend, elle te regarde en étant un peu plus consciente cette fois ci. “Il… Il était là… Alistair… Alistair, il était là! Il est venu… Il est venu pour moi et je… Y’avait une voiture qui roulait et je savais pas où, je… Putain, il est venu ici!” Tu prends bonnes notes dans ton esprit de répéter tout ça à l’inspecteur Lucas quand le calme sera revenu, mais pour l’instant, c’est pas le cas. Birdie est agitée, les souvenirs ont l’air de remonter.
“Je peux pas rester là, Jor, s’il te plait, je peux pas revenir ici, je peux pas, il va revenir, il va revenir, je le sens, il va pas s’arrêter, tu peux pas me laisser ici…” « Okay okay okay, on s’en va. On va aller chez Maria et puis on avisera ensuite. » Parce que tu sais que Lila n’est pas chez elle là. Tu tournes les yeux vers Maria, elle te regarde, elle a la main sur sa poitrine, les yeux tristes. « Tu peux nous conduire chez toi ? On ira sûrement chez sa soeur après. Je l’appellerai une fois en route. » Ton coeur bat vite car faut prendre des décisions super vite là et tout ton système est aux aguets, tu prends les décisions qui te semblent les meilleurs sur le moment, y’a pas vraiment le temps de contempler tous les choix. Birdie est pas bien là tout de suite, tu peux pas la laisser ici.
Une fois que tu l’as placée dans la voiture, tu embrasses la joue de Birdie. « Je reviens, cinq minutes. » Tu dis à ton oiseau. « Je suis là baby. » Maria qui est assise du côté conducteur, devant, qui s’est retournée pour regarder Birdie, puis elle se déplace pour aller se mettre derrière avec Birdie pour aller poser sa main sur sa cuisse. « Ca va aller baby. » Pendant ce temps, tu prends un sac et tu y mets quelques affaires, surtout tu n’oublies pas les fraises tagada. Tu prends les choses qui vont aider Birdie, tu en es sûr. Tu passes vite fait dans votre chambre, tu prends le livre aux bons que tu lui as fait pour son anniversaire, tu vas dans son atelier et tu vois que les cadres de toi sont défoncés… « Putain mais… » Ce type te détestait vraiment. Tu aurais préféré qu’il tente de s’en prendre à toi que d’enlever ton oiseau comme ça. Cinq minutes plus tard, top chrono, tu es de retour dans la voiture. Tu n’as pas pris grand chose au final, juste certains de tes hoodies préf et des sous vêtements pour toi et elle. « On peut y aller. »
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 17:42 | |
| « Okay okay okay, on s’en va. On va aller chez Maria et puis on avisera ensuite. » Birdie s’en fout où ils vont tant que ce n’est pas ici. Elle est totalement en train de lâcher prise, au sens figuré et psychique du terme, car sinon, elle est fermement accrochée à Jordan. Elle ne voit pas Maria à quelques pas d’eux qui les observe avec la mine la plus effroyable du monde. Mon petit oisillon, tu te rappelles de ma promesse ? Je vais prendre soin de toi, je te le jure. Je te vais te chérir comme personne ne l’a fait, je vais te donner plus que ce que tu pourrais demander. Clic clac. Le bruit de lattes en bois qui grincent. La porte s'ouvre. Clic clac. Non non non, dégage, laisse-moi tranquille, me touche pas, t’es vraiment qu’un malade! Elle se serre encore plus contre Jordan alors que ses épaules tremblent, seul trait visible de l’extérieur pour voir qu’il y a un drame qui se joue en elle à ce moment. Alistair, Alistair, Alistair… Ce type que Jordan soupçonnait être amoureux d’elle. Ou vouloir au moins coucher avec elle. Que sa sœur lui a confirmé une mauvaise vibe. Cette visite surprise à Elimbah. Toujours là, présent, à rôder, tout le temps. A l’arrêt de bus, à la pâtisserie du quartier, à la station à essence. Ça lui donne envie de vomir. Il l’a arraché à sa vie. Il est venu la prendre pour la foutre dans cette putain de maison aux lattes en bois qui grincent. Ce bruit qu’elle avait fini par détester tellement qu’elle appréhendait. Qu’est-ce qu’il allait lui faire ? Est-ce qu’il allait finir par perdre patience ? Oh il a failli. Mais Birdie préférait garder son intérêt sur elle. Il a menacé ses proches, sa maison, sa famille. Tout revenait. Un à un mais comme un boulet de canon. Un boulet de canon qui a explosé mais qui se reforme derrière ses paupières closes.
Alors elle tremble. Pire qu’une feuille. Il va revenir. C’est sûr. Elle ne peut pas rester ici. Il va faire du mal à ses proches. Il va venir se venger. Il va être en colère. Elle capte à peine qu’on la dépose dans la voiture. Par contre, elle capte Jordan qui s’éloigne d’elle. « Je reviens, cinq minutes. » “Quoi ? Non, non, non…” dit-elle, désamparée et ne comprenant pas pourquoi son fiancé se détache et tourne les talons. « Je suis là baby. » Mais ses prunelles claires restent sur l’endroit où Jordan était. “Non non, il faut qu’il revienne, il peut pas y aller seul, il faut qu’il revienne, JORDAN!” finit-elle par crier vers la maison alors que Maria vient s’installer à ses côtés. « Ca va aller baby. » Birdie passe sa main sur ses yeux en larmes en secouant frénétiquement la tête. “Ca va pas aller, plus rien va aller, il va revenir et il va se venger, il va être en colère…” marmonne-t-elle encore et encore, recroquevillée sur son siège, la main toujours sur son visage. C’est comme ça que Jordan la retrouve quand il reviendra. « On peut y aller. » “Jor!” Comme l’âme apeurée, morte d’inquiétude qu’elle est, elle se jette sur lui, bras autour du cou et la forme collée à la sienne. Elle ignore où ils vont mais elle est avec Jordan. Et c’est Maria qui conduit. On ne peut pas lui vouloir du mal. Cela ne l’empêche pas de regarder chaque recoin visible de la maison quand ils la quittent. Leur cocon, leur havre de paix, leur petit Elimbah à eux. Image ternie à jamais par d’autres événements aussi lugubres que le précédent propriétaire. “Ils l’ont pas retrouvé, pas vrai ?” qu’elle demande, les prunelles braquées devant elle sur la route, à moitié sur Jordan, alors que la voiture s’éloigne de ce lieu maudit.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 19:27 | |
|
“Quoi ? Non, non, non…” Tu vas réellement aller plus vite que l’éclaire et tu te dis que ça devrait aller quand même, elle n’est plus dans la maison, elle est avec Maria et vous allez partir mais… “JORDAN!” Tu l’entends crier ton nom depuis l’intérieur, ça te brise le coeur de la voir autant atteinte. Maria fait de son mieux pour la calmer, tentant de garder la tête froide malgré la détresse de Birdie qui est sous ses yeux. Ca lui brise le coeur. “Ca va pas aller, plus rien va aller, il va revenir et il va se venger, il va être en colère…” « Personne ne te veut du mal ici baby. » Qu’elle lui répète en boucle. « On va partir, on va partir et on va se reposer. » Qu’elle ajoute pour tenter de meubler le temps que tu reviennes. “Jor!” Elle se jette sur toi et Maria est de retour sur le siège conducteur. Tu as bien fermé la maison même si t’as bien compris que Monsieur le sociopathe a un double des clés car il n’y avait rien de brisé, ou bien peut être que Birdie lui a simplement ouvert la porte ? Tu ne sais pas, mais tu as quand même pris soin de fermer correctement, tu as mis l’alarme en place également. Celle ci qui n’est en marche que lorsque vous n’êtes pas dans la maison.
Tu gardes Birdie contre toi, ton tentes de lui insuffler le plus de douceur possible, ton nez dans ses cheveux, sur le dessus de sa tête, tu lui déposes des baisers à intervalles plus ou moins réguliers. “Ils l’ont pas retrouvé, pas vrai ?” « Pas que je sache non… Mais on va appeler l’inspecteur Lucas et on va leur dire qu’il est venu ici… » Tu frottes le bras de ton oiseau alors que tu reprends la parole. « Tu te souviens de choses ? Tu veux je l’appelle et on met sur haut parleur et tu lui dis ce que tu te souviens ? » Tu murmures. « Ou tu peux juste… me dire et je leur raconterai. » Tu n’as aucune idée de ce qu’elle est ok de faire ou non. Tu veux que ce soit juste le moins douloureux pour elle, même si tu sais que ça le sera quoi qu’il en soit. Il faut le faire dans tous les cas et le plus tôt sera le mieux. Les chances de le retrouver diminuent de jours en jours, ça ne fait que deux jours qu’il s’est retrouvé seul. Ca ne fait même pas vraiment deux jour complets encore. Tout est encore si frais…
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 19:59 | |
| « Personne ne te veut du mal ici baby. » Maria essaie de rassurer Birdie du mieux qu’elle peut. Ce n’est pas franchement une réussite mais l’intention est louable. « On va partir, on va partir et on va se reposer. » Birdie hoche brièvement la tête en tentant de se ressaisir mais c’est si dur. Sa tête bourdonne, happée par mille et un souvenirs aussi peu joyeux les uns que les autres. Tout est remonté à la surface et la vague est aussi violente que celle d’un tsunami. C’était donc ça qu’elle cherchait mais qui s’échappait de sa portée.
Mais ça va déjà un peu mieux quand Jordan revient près d’elle. Elle l’emmitouffle de ses bras, ayant tellement eu peur que quelque chose ait pu lui arriver. Il faut qu’il fasse attention. Dans le cocon de son étreinte et le bercement de la voiture, l’oiseau s’est calmée. Mais de l’intérieur, c’est le feu et l’angoisse. Elle ne sait pas quoi faire des informations qu’elle trouve. Qui refont surface, qui prennent forme encore et encore. Birdie est dans ses pensées qu’elle ignore comment gérer. Puis, comme une évidence, elle demande si Alistair a été retrouvé. Si ç’avait été le cas, on le lui aurait déjà dit, elle suppose. Elle est calme tout d’un coup en tout cas. Les bras et les baisers de Jordan aident à l’apaiser. Elle déglutit. Elle aimerait faire disparaître ces images de son esprit. Cette sensation d’être privée de liberté. Cloîtrée entre quatre murs lugubres. « Pas que je sache non… Mais on va appeler l’inspecteur Lucas et on va leur dire qu’il est venu ici… » L’inspecteur Lucas. Birdie ignorait son nom. Elle s’en foutait, il faut dire. « Tu te souviens de choses ? Tu veux je l’appelle et on met sur haut parleur et tu lui dis ce que tu te souviens ? » Un frisson la parcourt de nouveau. Elle secoue la tête. « Ou tu peux juste… me dire et je leur raconterai. » Elle secoue la tête encore plus fort. “Non non non non… J’ai pas envie, pas maintenant, pas tout de suite, c’est trop frais, c’est trop… Là.” qu’elle réfute en tapant son poing contre sa tête. “Ca me fait flipper de le savoir encore dehors.” émet-elle d’une petite voix en se collant au flanc de Jordan. “Si je parle, il va m’attaquer. Pire, il va attaquer mes proches! Mes soeurs… Toi. Je peux pas laisser ça arriver.” dit-elle en frottant son visage contre le haut de son fiancé. Alistair peut se balader comme il veut là où il veut. Birdie n’est pas rassurée. Très loin de là. Il peut surgir n’importe où.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 20:51 | |
|
C’est assez fou comme ta simple présence l’apaise. Tu l’avais compris déjà depuis la veille mais ça te souffle à chaque fois que tu t’en rends compte une fois de plus. Tout allait plutôt bien depuis la sortie de l’hôpital et les heures qui l’ont précédé, mais ce n’était qu’une apparence. Les tourments de Birdie se sont déclanchés en un claquement de doigt dès qu’elle a franchit la porte de votre chambre. Tu as bien entendu ses mots qui ont dit qu’elle ne voulait plus jamais venir ici… Il va y avoir encore plus de changements que tu ne le pensais, mais ça ne te dérange pas. Loin de là. Un nouveau départ tu es totalement ok avec ça, surtout si ça te rapproche du centre ville et t’éloigne de toute cette route à faire.
Tu tentes d’ouvrir la porte qu’elle a entrouverte, demandant à propos de plus d’informations mais… “Non non non non… J’ai pas envie, pas maintenant, pas tout de suite, c’est trop frais, c’est trop… Là.” Tu comprends et tu n’aimes pas la voir se frapper. Tu prends sa main avec délicatesse. “Ca me fait flipper de le savoir encore dehors.” Tu la serres fort contre toi quand elle s’y remet. Je suis là. “Si je parle, il va m’attaquer. Pire, il va attaquer mes proches! Mes soeurs… Toi. Je peux pas laisser ça arriver.” Tu fronces les sourcils à ses mots là, tu ne manqueras pas d’en parler à l’inspecteur. Tu trouves que ça fait avancer déjà, rien que ça. « Ok, désolé. On verra plus tard quand tu te sentiras prête. » Tu as quand même envie de lui montrer que c’est important et qu’il faudra y passer à un moment ou un autre. « S’il essaie de nous attaquer au moins on saura où il est. J’en parlerai à la police pour qu’ils nous disent quoi faire. » Tu ajoutes parce que la réalité c’est que tu n’as aucune idée de comment ça fonctionne alors que eux, ça doit pas être leur premier rodéo. Tu penses sincèrement pas que Alistair pourra vous faire du mal. T’y crois zéro. Il a juste rempli le cerveau de Birdie avec ces parasites pour avoir toute l’emprise possible sur elle. « Si tu veux mon avis, il est très loin de Brisbane. Il a du voir à la télé qu’il était recherché. » Tu murmures tout bas en frottant son dos, la berçant.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 21:09 | |
| Les mots de Jordan, ou plutôt ses interrogations, ont eu l’effet de la faire réagir. Elle se tape la tête, elle réfute l’idée même de parler de ce qui lui est arrivé. Verbaliser ces scènes, c’est les rendre encore plus réel. Ça sonne déjà assez réel comme ça dans sa tête pour le moment. C’est déjà beaucoup trop. Elle veut surtout ne plus y penser. Comme à chaque fois, la politique de l'autruche refait surface. Mais cette fois, impossible de camoufler ce qui n’est pas oubliable. Elle ne s’enfuiera pas dans une autre ville malgré la peur, l’angoisse et l’anxiété qui la tiraillent depuis la veille. Elle ignorait beaucoup, elle comprend mieux à présent. Son instinct l’alertait, son subconscient aussi. Elle courait après une chimère qu’elle a fini par attraper tout ça pour au final, vouloir la lâcher de nouveau. Cependant, c’est la chimère qui s’accroche à elle et elle lui mord la jambe. Elle ne veut pas se défaire, ni la laisser tranquille. Son poing dans la main de Jordan se détend. Jordan. Jordan. Jordan. Ca aussi, c’est un truc qu’elle n’avait pas il y a des années de ça. Oh, non. Voilà que les expériences se confondent. Elle n’a jamais fait le deuil de la jeune naïve qu’elle a été à cause de son agression. Et là, elle a subi une autre épreuve, un autre choc traumatique qui secoue tout sur son passage. Elle ne veut pas en parler, elle veut oublier. Oublier et protéger. « Ok, désolé. On verra plus tard quand tu te sentiras prête. » La jeune femme hoche la tête. “Merci.” bredouille-t-elle.
Birdie ne peut pas lui en vouloir de tenter à ce qu’elle parle aux flics. Mais elle, elle a vu ce dont Alistair était capable. Ou plutôt- non. Elle ne savait pas ce dont Alistair était capable mais elle avait eu une bonne place dans son spectacle morbide pour contempler l’étendu de son dérangement. Jamais elle n’aurait pu croire qu’Alistair, si gentil, si serviable, aurait pu être comme ça. Jamais. On ne sait jamais ce qu’il se passe sous un masque de toute façon. « S’il essaie de nous attaquer au moins on saura où il est. J’en parlerai à la police pour qu’ils nous disent quoi faire. » Rien que l’idée lui donne un haut de cœur. L’oiseau ferme les yeux pour refouler les nouvelles larmes silencieuses qui menacent de tomber. « Si tu veux mon avis, il est très loin de Brisbane. Il a dû voir à la télé qu’il était recherché. » “T’en sais rien. Personne n’en sait rien.” Birdie déglutit en rouvrant les yeux alors que la voiture plus les caresses de Jordan la bercent. “Il est riche, Jordan. Il a retiré plein de liquide avant de partir, il me l’a dit. Il peut payer qui il veut pour venir faire le sale travail. Il me fait peur. J’ai la flippe. On sait pas de quoi il est capable ça. Il est complètement dérangé.” Et Birdie commence à avoir la voix qui monte dans les aïgues, comme une sorte de début d’hystérie qui se pointe. Elle respire un bon coup pour se calmer. Ses émotions sont sans dessus dessous. Elle a envie de pleurer, de crier, de frapper… De mourir. De faire en sorte que ça s’arrête. “Je comprends pas pourquoi il a fait. Il était si gentil…” commence-t-elle à murmurer, de brèves petites larmes finissant enfin par couler sur ses joues. “J’ai cru que c’était mon ami.” La trahison est un des pires crimes en amitié. Surtout une trahison qui a la forme d’un kidnapping.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 21:37 | |
|
“Merci.” Tu n’aurais pas cru avoir droit à un merci. T’as dû mal à suivre comment fonctionne son cerveau en ce moment, et elle aussi certainement. Ses humeurs sont sans dessus dessous et pourtant tu te dis que tu t’en sors pas mal ? Tu sais pas, mais tu veux y croire. De toute façon sans espoir ça sert à rien. Tu as beaucoup d’espoir pour sa convalescence. C’est que le début, ça fait pas deux jours qu’elle est de retour dans la liberté. Ca te brise le coeur de l’imaginer en captivité.
Ce qui te brise le coeur aussi c’est sa réponse quand tu parles de l’autre fou qui doit être loin. “T’en sais rien. Personne n’en sait rien.” Et elle a raison et tu sais pas quoi lui répondre. Y’a une partie de ton cerveau qui repense au détective privé que tu avais contacté. Tu n’as pas regardé tes emails depuis un moment, peut être qu’il est sur quelque chose ?“Il est riche, Jordan. Il a retiré plein de liquide avant de partir, il me l’a dit. Il peut payer qui il veut pour venir faire le sale travail. Il me fait peur. J’ai la flippe. On sait pas de quoi il est capable. Il est complètement dérangé.” Sans s’en rendre compte, Birdie donne de plus en plus de détails que tu n’avais pas, tu ne sais pas si la police les a, tu supposes que non. Sauf si la mère de Alimerde leur a dit ces choses là, mais vu ce que tu as compris, elle était dans l’ignorance la plus totale. Tu l’as bien entendu ta moitié qui a l’air pas loin de péter un nouveau câble mais… tu te dis que peut être ça lui fera du bien ? Tu sais pas. En tout cas là, toi t’es concentré à l’écouter car elle donne des détails supplémentaires, même si sa voix part dans tous les sens. Elle est dans tes bras, elle ne peut pas se faire de mal, tu fais attention à ce qu’elle ne se frappe plus la tête, tes mains sont toutes douces sur elle même si tu la tiens fermement. “Je comprends pas pourquoi il a fait. Il était si gentil…” Tu vas poser ta tête sur la sienne. “J’ai cru que c’était mon ami.” Tu la berces un peu plus, tu embrasses ses cheveux. « Ces gens là sont très fort pour jouer des rôles. » Et puis tu te redresses, repensant à ce que tu as apporté avec toi en dernière minute qui se trouve dans le sac à tes pieds. Tu vas le prendre et tu en sors un paquet de fraise tagada. Tu l’ouvres tout en gardant tes bras autour de Birdie et tu mets le paquet sous son nez. Tu en prends une que tu mets dans ta bouche car t’as aussi besoin d’une bonne douceur là. C’est intense… Ton coeur bat vite de toute cette situation, Birdie doit l’entendre vu comme elle est contre ton torse.
|
| | | | (#)Lun 13 Mai 2024 - 22:01 | |
| L’amitié, tout comme la famille, est une valeur si importante pour Birdie. C’est la famille qu’elle se construit elle-même. Elle est tellement attachée à ses proches, qu’ils soient de sang ou non. Alors ça la brise d’avoir été victime d’un acte aussi cruel qu’odieux et inhumain de la part de quelqu’un qu’elle connaissait. Comme à l’époque. Quand bien même son agresseur était un inconnu, Joseph était considéré comme un ami. Il faut croire que Birdie est parfois maladroite. Ou naïve. Malgré son tempérament qui prend de la place, avec une voix tonitruante et un comportement exubérant, Birdie est bien trop gentille, généreuse et optimiste pour ce monde. Elle veut croire en la bonté humaine. Et la plupart du temps, elle vise justement, heureusement. Mais il y a eu des loupées et ces erreurs lui coûtent chères. Son corps, son âme, sa confiance envers le monde. Elle a dû avoir fait de sacrées merdes dans une vie antérieure pour connaître de telles épreuves dans celle-ci.
« Ces gens-là sont très forts pour jouer des rôles. » Ca fout la boule dans son ventre. Birdie serre sa main en guise de réponse. Elle utilise l’autre pour effacer les traces des larmes sur ses joues. Elle renifle. Elle n’a rien vu venir. Elle lève la tête vers la fenêtre pour occuper sa vision, et son esprit aussi espère-t-elle, vers l’extérieur. Les paysages défilent sous le coup d’accélérateur tranquille de Maria. Camoufler encore plus loin, c’est une bonne technique. La bonne tradition du déni. Ce n’est pas si facile mais si son cerveau a réussi à taire les images une fois, il peut recommencer, non ? Ca s’agite un peu derrière elle puis apparaît un paquet de fraises tagada sous le nez. La Cadburn pince ses lèvres avant de plonger la main dedans. “Elles m’ont sauvé, les fraises.” commence-t-elle à dire en levant une de ces fraises à la hauteur de ses yeux. “Elles m’ont sauvé.” poursuit-elle, dans ses pensées. Tu sais ce que j’aimerai ? Des fraises tagada. J’en raffole mais t’es au courant, minaude-t-elle en le regardant avec le plus grand émerveillement du monde, se forçant à caresser sa joue. Elle le piège dans son propre jeu. Elle joue de lui comme lui aimerait qu’elle soit. “La clé de ma fuite.” finit-elle par lâcher avant de l’avaler tout rond. Elle les aime, ses fraises tagada. Elle les aime encore plus qu’avant. Elle leur doit son salut. Les précieuses. Les fidèles. Elles, au moins, ne décevront jamais. Puis ses yeux tombent sur ses doigts. Nus. Complètement nus. Elle doit serrer fort la mâchoire pour ne pas chialer de nouveau. Elle prend trois fraises d’un coup pour les mettre dans sa bouche. Elle se met à tousser, manquant presque de s’étouffer. Tant pis, elle a besoin de sucre. Elle mérite tous les remontants du monde.
|
| | | | | | | | jorbir 146 x fear is withering the soul |
|
| |