C’est une bonne chose que tu sois plus grand, car ça t’empêche de voir les larmes sur son visage là. C’est surtout le bout de son magnifique nez que tu vois et ses cheveux. Tu sais que ce sera dur dans tous les cas mais il faut qu’elle traverse toutes ces émotions plutôt que de les bloquer. Tu te le dis pour te rassurer. C’est une bonne chose qu’elle s’exprime, qu’elle pleure, qu’elle crie. C’est très bon signe. Si elle était inerte, une coquille vide, ça serait très flippant. Nope, Birdie est une force de la nature, c’est l’inspecteur qui l’a dit, ou le médecin, tu ne te souviens plus. T’as été bien retourné toi aussi depuis la veille, depuis jeudi et mercredi soir, mème si c’était que le début et que vous aviez encore espoir qu’elle réapparaisse comme si de rien n’était. Qu’elle vous dise que vous êtes des drama Lila et toi, qu’elle avait juste oublié son téléphone au local et que elle, Miss Birdie Olive Cadburry sait vivre sans téléphone.

Les fraises tagada sont une sorte de trêve, c’est calme tout à coup, l’atmosphère change un peu, tu sais pas l’expliquer, tu le sens. Ces bonbons ont un don, un truc magique eux aussi, tu en es certain, la preuve, Birdie a l’air bien plus apaisée maintenant. T’es bien content d’avoir été récupérer les paquets que vous aviez dans les placards, même si ça a valut à Birdie une petite crise pas agréable. “Elles m’ont sauvé, les fraises.” Ton regard croise celui de Maria dans le rétroviseur. Elle est silencieuse, elle conduit, mais elle entend tout et vous observe un petit peu aussi. Tu ne comprends pas ce que Birdie veut dire avec ces mots. “Elles m’ont sauvé.” Et elle insiste en plus. « Comment ça ? » Est-ce qu’elle s’est réconforté avec des fraises pendant sa captivité ? Y’a une de tes mains qui caresse doucement le bras de Birdie que tu maintiens toujours bien contre toi. “La clé de ma fuite.” Ton coeur part encore plus vite tout à coup. « Comment t’as fait ? » Tu demandes car tu tentes. Elle a l’air calmée et puis si malheureusement ça la trigger une fois de plus, tu arrêteras. C’est frais, c’est vrai. Tu n’es pas un tortionnaire, tu veux juste pouvoir comprendre ce qui lui est arrivé. « L’inspecteur a émit l’hypothèse que t’avais réussi à le manipuler pour pouvoir sortir et t’échapper. » Tu marques une brève pause et tu ajoutes; « Il m’a parlé de Pam et Richard. » Le couple qui a aidé Birdie. Tu reprends une fraise tagada et tu tends le paquet vers Maria qui conduit, elle te voit faire et en prends une aussi. Si les fraises ont sauvé Blondie, j’en veux moi aussi. Qu’elle pense.

Elle s’étouffe un peu avec les fraises tellement elle en prend dans la bouche. Tu fronces les sourcils alors que tu tends le cou pour la regarder l’air de dire. T’essaie de te suicider aux fraises tagada ou quoi ? « Elles vont pas s’envoler. Et y’a un deuxième paquet. » Tu lui donnes toutes les infos pour son bien. Tu masses un peu son dos de la paume de ta main pour lui faire du bien.

“Je l’ai appâté en retour.” Qu’elle répond comme ça normal. Comme si elle présentait la météo. C’est trop bizarre, mais tu prends toutes les infos qu’elle donne. Faut que tu penses à appeler l’inspecteur Lucas à un moment donné. Peut être que tu devrais le faire avec elle à tes côtés. Pas tout de suite, parce qu’elle a l’air dans une lancée où elle raconte des trucs qui lui sont arrivés. Tu ne veux pas la stopper sur une si jolie pente. Elle dit des choses sans préavis, ça attendra donc la fin du trajet, quand le momentum sera passé. Tu glisses le nom de ses sauveurs histoire de voir si ça va la faire réagir, si tu vas avoir d’autres nouveaux détails. “Pam et Richard… ”  Elle a l’air en pleine réflexion. Tu laisses le silence de l’habitacle vous enlacer. Vous avez un bon bout de route à faire, vous n’êtes pas encore arrivé chez Maria. “Ils ont été gentils. Ils m’ont aidé. Heureusement qu’ils étaient là.”  Tu confirmes d’un hochement de tête. « Ouais… Heureusement qu’ils étaient là et heureusement que tu avais réussi à l’appâter. » Tu le reposes ça là au cas où elle voudrait retourner de ce côté là de l’histoire car tu sais toujours pas comment elle a fait.

“On va où ? Voir Milady et Milord ?”  Voilà, le momentum est visiblement déjà terminé et puis tu réalises. « Putain faut j’appelle Lila. » Tu sors ton téléphone aussitôt pour lancer l’appel mais tu réponds à Birdie en même temps. « On va aller chez Maria pour l’instant et on verra ensuite. » Lila qui ne répond pas alors tu lui envoies un message vocal. « Hey Lila on est sur la route en direction de chez Maria. Birdie a fait une crise de panique dans la maison parce que Alistair y est venu, y’a des trucs cassés dans la cuisine et notre chambre. Son atelier aussi. J’appellerai l’inspecteur tout à l’heure pour tout lui raconter. Du coup j’espère t’es pas trop loin sur la route parce que tu peux faire demi tour. On sait pas encore quel sera le point de chute final pour aujourd’hui, mais si tu veux nous rejoindre chez Maria comme ça on a les animaux avec nous. » Tu marques une pause. « Merci et à tout à l’heure. Oh et Birdie a donné quelques détails supplémentaires, je te raconte tout tout à l’heure. Bisou. » T’as sorti le « bisou » assez instinctivement, sans y penser juste avant de raccrocher, alors que tu fais jamais ça avec Lila. Comme quoi vous vous rapprochez depuis quelques jours et ça s’entend. Ca se sent. « Vous pouvez rester à la maison autant que vous voulez. Il y a une chambre disponible, elle est à toi Jordan, tu sais. Elle est à vous. » Tu sais oui, tu avais été la voir y’a quelques mois pour confirmer que son toit serait toujours le tiens et elle t’avait trouvé stupide même de le demander. Tu es la famille même si tu n’es pas son sang. « Merci Maria. » Que tu lui dis avec toute la gratitude du monde. Vraiment, t’as de la chance d’avoir des gens qui t’aident et t’aiment comme ça.

Ton visage baissé vers celui de Birdie, tu ne peux pas y voir grand chose car elle est tournée vers la fenêtre de nouveau. Ca doit la distraire tu te dis. Elle a te donne l’impression d’être une enfant de nouveau, pas juste parce qu’elle est devenue encore plus vulnérable et que tu veux la protéger à tous les instants, mais dans d’autres de ses comportements. Ton cerveau qui cogite à fond car tu ne veux que son bien, tu n’espères que le bien et tu trouves des raisons à tout. Si elle est comme ça c’est certainement parce que son cerveau à elle est en mode auto défense, et elle retourne presque au stade d’enfant parfois. Pas toujours. Tu l’as bien vu ici et là quand elle revient à la surface, ta Birdie. Celle que tu as rencontré au Triffid en Juillet 2021. “J’suis fatiguée.” Tu embrasses ses cheveux alors que tu la serres bien contre toi. « Dors, y’en a encore pour un moment. » Tu murmures.

Ce sera donc chez Maria que vous allez passer votre première nuit après la sortie de l’hôpital. Ce n’est pas un cadre habituel pour Birdie mais c’est clairement plus familier et agréable que le bâtiment médical. Le lit est toujours prêt et impeccable dans ta chambre, car il fut un temps tu venais et passais la nuit après avoir regardé un film avec Maria. C’était vos soirées à vous, que vous ne faites plus depuis longtemps. C’est un lit une place dans la chambre et il y a l’option du canapé lit dans le salon sinon. Tu n’es dérangé par aucune des possibilités. Tu as dormi tellement de fois à deux dans ce lit une place.

Lila vous rejoint chez Maria et c’est l’heure des retrouvailles avec Milady et Milord. Au moins ça ça va faire du bien à Birdie, un petit bout de sa normalité au milieu de cette soirée totalement improvisée. Il allait falloir réfléchir à où vous allez rester pour la suite car tu as bien compris que la maison était un « no go ». Aurora est invitée à manger chez Maria également si elle veut se joindre à vous. Tu as conscience que tu as besoin de discuter avec les soeurs et Birdie, pour tenter de voir un petit peu plus clair pour la suite. « Ca te dirait qu’on aille quelques jours à Elimbah ? » Tu proposes à Birdie pour ouvrir le sujet. Ce sera pas pratique avec le rendez vous chez le psy qui est prévu à l’hôpital le lendemain - le premier rendez vous - et puis assez fréquemment quand même, mais au fond de toi, tu te sens pas de demander ouvertement d’être héberger chez quelqu’un et tu ne te sens pas non plus de louer un Airbnb. Il faut du familier à Birdie, ça tu en es certain.

Elle s’endort comme un bébé dans la voiture. Toi t’as bien dormi la nuit passé car tout tes nerfs se sont relâchés, mais t’es pas sûr que ça ait été la même chose pour elle. Première nuit - de ce que tu as compris - où elle était hors de l’emprise de Alimerde depuis le drame. Le sommeil est tellement important, tu la laisseras dormir à chaque moment nécessaire. Même si ça veut dire que tu dois rester immobile pendant des heures à rien faire car tu es bloqué par son corps contre le tiens. Elle dort mieux avec toi et tu seras là pour elle autant qu’il le faut.

Elle s’illumine quand elle retrouve ses babies comme vous dites. C’est un bonheur à voir. La voilà ta Birdie, celle qui est prise dans ses tourments, c’est comme si elle avait la tête hors de l’eau pendant ces moments là. Tout se stop, tout va bien, même si tu sais très bien que c’est temporaire. Ca fait pas de mal d’avoir une trêve ici et là. On a toujours besoin de souffler, de sentir qu’on est toujours soit malgré tout. Qu’il y a une petite lumière au bout de ce long tunnel sombre dans lequel on a été mis contre notre gré.

“Je…” Elle hésite, elle bute sur les mots. Vous êtes Lila, Birdie et toi autour de la table. Ca a tout à fait des airs de réunions car y’a des choses assez importantes à décider là. Hors de question - de ton point de vue - de laisser Birdie en dehors de ces conversations. Elle compte comme bien plus de voix que vous, c’est d’elle et son bien être dont il s’agit. “Je sais pas.” Elle se focalise sur Milord et tu comprends bien pourquoi, il fait du bien à l’âme, tu as ce même genre de réflexe avec Milady car elle te détend cette boule de poil. “On sera éloigné de tout là-bas.” Tu confirmes d’un hochement de tête. « C’est vrai. » Tu t’es dit la même chose. “J’aimerai bien mais ça me fout la flippe.” Ton bras va doucement se poser sur sa cuisse que tu caresses doucement - car oui tu es assis à côté d’elle.  “Qu’est-ce qui te fait peur, Bird ?” Aurora qui vient avec la nourriture. Tes yeux louchent sur les brownies et tes caresses sur sa cuisse se stoppent un instant. “Aller à Elimbah. C’est… Grand. Et perdu au milieu de nulle part. J’adore Elimbah. Mais…” Tes caresses qui se reprennent sur Birdie. Tu veux pas qu’elle se sente seule dans ses doutes. “Mais ton instinct te dit non.” Tu vas piquer un bout de brownie oui tu n’as pas pu attendre et alors. “Je peux vous héberger si vous voulez.” C’est vrai que Aurora a une grande maison, y’a la place pour vous et c’est en ville. Tes yeux se posent sur Birdie. « Là où tu décides ce sera bon pour moi. » Tu dis avec la bouche un peu pleine. « On est aussi pas obligé de décider aujourd’hui. On peut rester ici ce soir comme y’a toutes les affaires déjà et demain on voit, ça te laisse le temps de réfléchir comme ça. » Tu veux pas qu’elle se sente pressée par tous vos regards sur elle là. « Mais ouais ce serait mieux en ville avec les rendez vous chez le psy à venir. » Y’en aura deux par semaine au minimum de ce que tu as compris. Tu fais exprès de mentionner ces rendez vous à voix haute parce que tu veux pas que le psy soit un tabou. Elle en a besoin, toi aussi t’en as besoin, toute la planète devrait aller voir un psy à ton avis. Ca fait parti de la vie, de votre vie.

Le sourire de Birdie ricoche sur ton visage quand tu vois le regard qu’elle te lance.That’s my bird. Que tu penses aussitôt. A chaque moment où tu la vois, tu ne peux pas t’empêcher de le noter mentalement, comme si c’était un exploit car ça en est un. Elle est évidemment perturbé par les évènements qui lui sont arrivés, tu es juste réaliste et tu comptes toutes les victoires, même les petites. Même si ce n’est qu’une façade d’un mal plus grand. Ces moments relâchement de son esprit qui doit sûrement tourner à toute vitesse fait un immense bien. Tu ne prends rien pour acquis. Son petit geste sur ton visage parce que tu as des miettes de brownie ici et là, ça réchauffe ton coeur.

“Je sais pas.” Puis on revient à la réalité de la situation et Birdie évidemment ne sait pas quoi répondre. C’est beaucoup demandé en réalité, comme elle aurait pu le dire, elle n’a pas de boule de cristal pour voir ce qui sera le mieux.  “Chez Aurora, ça peut être bien.” Mais elle répond quand même au final, ce qui te fait du bien car toi, tu n’aimes pas être dans le flou. « Ouais ça peut être bien. » Tu n’as pas peur de dire ça comme si tu t’invitais chez Aurora mais c’est parce qu’elle a proposé et que tout le monde sait que c’est pour le bien être de Birdie. C’est une petite victoire pour toi là si vous savez déjà ce soir où va être votre point de chute pour les jours suivants. Tu vas pouvoir t’ajuster à ça, cette nouvelle réalité. Nouvel environnement. “On dormirait dans la salle à jeux ?” “Yep. J’ai déjà demandé à Sasha de faire du rangement. Il a très envie de te revoir.” “Oh et il va bien ?”  “Très bien! Il est chez son père pour l’instant.” Tu les regardes, te disant que y’a pas mieux que chez Aurora à ton avis en plus, sachant que c’est elle qui a élevé Birdie. Ce sera vraiment le point de chute parfait avec un retour aux sources, même si ce n’est pas Elimbah. Et puis tu sais où elle habite, c’est grand, c’est vraiment beau, ça va faire du bien à l’âme.

 “Chez Aurora, ça sera bien.”  Birdie se cale encore plus contre toi et tu repasses ton bras dans son dos plutôt que sur sa cuisse. “T’es d’accord ?”  Tu fais oui de la tête allant embrasser ses cheveux. « Je suis d’accord. » Que tu lui répliques tout simplement.

Après le repas - où tu auras plutôt beaucoup mangé bizarrement - vous prenez retraite dans ta chambre une fois que Lila et Aurora sont parties après vous être donné rendez vous pour le lendemain, chez l’aîné. Le lit dans ta chambre est petit, tu le sais, elle le voit bien aussi Birdie. « On peut dormir dans le salon sinon. Y’a un canapé lit deux places. » Tu proposes car tu veux tout son confort.

Tu remarques que Birdie ne mange pas beaucoup et tu seras bien le dernier à lui faire une remarque. Tu l’as vu manger les fraises tagada, tu sais qu’elle a quelque chose dans l’estomac, c’est ce qui compte. Tu vas pas commencer à lui dire de faire ci ou ça. Lui faut du temps pour digérer la vie déjà, on peut pas tout faire en même temps.

Au moment de dormir, s’en vient la question de où. Tu lui donnes l’option du salon même si ça veut dire avoir moins d’intimité car un lieu où il peut y avoir du passage éventuellement. “Oh, c’est bien, le salon, oui.” Tu pensais que l’option serait bien accueillit mais pas à ce point là. Y’a un doux sourire sur ton visage, heureux de lui filer une alternative qui lui sied mieux. Tu n’as clairement pas envie que cette nuit soit inconfortable pour ton oiseau. “Si ça dérange pas Maria.” Tu fais non de la tête. Tu iras la prévenir et vous ne dormiez pas à poil, tout ira bien pour le temps d’une nuit, tu as confiance. “Je me sens mal à l’aise de dormir dans le lit de…” Tu comprends oui. “Même si c’est très gentil de nous héberger!” « T’inquiéte, c’est elle qui m’a dit qu’on pouvait dormir dans le salon si on voulait. » Tu récupères le coussin et tu en prends un deuxième dans le placard - tu sais où tout est, tu es chez toi ici.

Tu fais signe à ton oiseau, tes deux coussins sous le bras et tu l’entraines dans le salon. « Pour être honnête ça m’aurait fait bizarre de dormir avec toi dans ce lit. » Au moins vous êtes sur la même longueur d’ondes quant à ton lit, ou plutôt, celui de Rosa, car c’est le sien à la base. Au moins y’a une chose qui ne change pas, c’est que vous vous dites les choses, peut être pas toutes les choses parce que Birdie a encore beaucoup de mystères mais c’est pas du même niveau, sa captivité n’est vraiment pas quelque chose avec lequel tu vas plaisanter, même si tu vas essayer d’en faire un sujet normal. Ca fait malheureusement parti de sa vie à présent. Il faut le temps. Tu le sais. Tu as hâte qu’elle commence à voir son psy, tu te dis que ça va aider c’est sûr. Tu ouvres le canapé lit et Maria arrive dans le salon avec une assiette à la main, elle grignote ce qu’il reste des mini sandwich. « Tu as tout ce qu’il vous faut cielo ? » Tu fais oui de la tête alors que t’es en train de finir de faire le lit. « Oui, merci. » Tu dis avant d’aller lui faire une étreinte d’un bras et un gros bisou sur la joue tel un fils avec sa mère, car c’est bien ce que vous êtes. « Merci pour tout. » « T’as pas à me remercier, c’est normal. » Tu embrasses sa joue plus fort encore. « Je remercie si je veux. » T’es heureux de passer une nuit chez Maria, ça fait longtemps. « Buenas noches cariño. » Qu’elle te dit après avoir frotter ton dos un moment, une belle étreinte entre vous deux, vous en aviez besoin. « Bonne nuit. »   « Bonne nuit Blondie, si t’as besoin de quelque chose tu peux venir me voir, je travaille pas demain tu déranges pas baby. » Qu’elle ajoute toute bienveillante.

Tu profites des bras de Maria même si elle a une assiette dans les bras, cette demi étreinte est tout ce dont tu avais besoin là. Elle autant que Birdie c’est tes ancres les plus importantes. Toutes les deux sont synonymes de maison. De sécurité. Tu ne sais pas comment le lendemain sera, chez Aurora. Ca ira, tu le sais, mais ça reste de l’inconnu et tu prends tout le réconfort que tu peux maintenant qu’il est avec toi. Birdie n’est pas en capacité de le faire pour l’instant, c’est toi qui doit mener la barque de votre petite famille et tu le feras avec tout ton coeur. “Y’a pas… Y’a pas moyen de lui trouver une pièce sécurisée ou quelque chose de plus… Plus grand pour lui ?” Tu te défais de Maria en entendant la petite voix de ton oiseau tu aimes pas la sentir si triste. “Ou au moins dormir avec lui ?”

Maria est en train de cogiter, sa main libre sur sa bouche. « Est-ce que la salle de bain ça ferait l’affaire ? Si vous avez besoin d’aller aux toilettes dans la nuit utilisez les toilettes de l’entrée. » Et elle trouve une solution, ou du moins tu espères que ça sera ok pour Birdie. « Tu veux venir voir ? » Car même si elle a déjà utiliser cette salle de bain, elle ne l’a pas regardé avec la perspective d’y laisser son lapin toute la nuit. Evidemment vous fermerez la lunette des toilettes et c’est bien la seule chose qui semble être un danger pour l’animal. « Viens je te porte. » Tu murmures alors que tu as le coeur tout serré de la voir aussi attristé. T’es pas stupide, tu as bien capté que enfermer le lapin ça lui faisait du mal pour des raisons évidentes. Tu te demandes toujours qu’est ce qu’il lui a fait pendant qu’il la retenait enfermée ces quelques jours. Ca te tue un petit peu au fond car ton cerveau s’imagine les pires choses. Même si tu as eu la confirmation qu’elle n’a pas été violé, tu te dis qu’il a dû vouloir tenter de l’embrasser, il l’a sûrement fait. Tu espères pas mais ta tête te dit que si… Il l’a aussi peut être touché à des endroits inappropriés, même s’il n’y a pas eu de pénétration… Peut être qu’il lui a demandé de faire des choses sur lui… Il faut que tu penses à autre chose Jordan, c’est moche ça. La salle de bain pour Milord, c’est ça l’important, c’est ça le réel de la situation au moment présent.

Maria trouve une solution en un temps record. “Il faudra remonter sa cage ici. Il aura un endroit réconfortant comme ça.” En plus Birdie approuve. Crise évitée. Tu confirmes d’un hochement de tête que vous allez monter la cage comme elle l’a mentionné. “Ca sera bon pour l’instant. Merci, Maria.” « Y’a pas de soucis baby. » Qu’elle réplique naturellement tout en frottant le bras de Birdie dans un geste qu’elle veut réconfortant.

Tu te mets à l’oeuvre pour aller mettre la cage dans la salle de bain et puis vous voilà dans le lit, prêt à dormir. Tu n’aurais jamais cru que tu aurais fait ta valise lundi soir pour finir par dormir chez Lila, à l’hôpital et chez Maria. Demain ce sera au tour de chez Aurora. La vie est définitivement étrange maintenant. Mais tu tiens bon. Birdie est en vie c’est tout ce qui compte et puis tu ne le vis pas spécialement mal pour l’instant. Tout ton focus est sur ta fiancée. Ca aide. Tu n’as pas loupé combien elle a rassuré Milord quant à cette nouvelle disposition pour la nuit. Tu les as entendu tous les mots et tu as bien senti qu’elle parlait pour elle aussi. L’enfermement c’est vraiment un déclencheur de panique pour elle autant que pour les êtres qu’elle aime. Tu prends bonne note.

Tes bras autour d’elle, vous êtes pas tout à fait dans le noir car y’a la lumière d’un lampadaire de dehors qui parviens un peu à une fenêtre.  “Je suis désolée, Jor. Pour… Pour toute cette situation.” Tu serres un peu plus ton bras autour d’elle alors que tu entends ces mots. “J’ai tellement pensé à toi… Je t’ai même imaginé et je te parlais. Imaginer qu’il puisse te faire du mal…” Toi aussi tu t’imagines qu’il lui a fait du mal, sauf que de ce côté là, c’est certainement plus réel…  “Je suis vraiment désolée.” « Shhh… » Tu murmures doucement. « C’est pas de ta faute cette situation. Ne t’excuse pas… Je préfère ça que de préparer tes funérailles. Merci d’être de retour. Merci d’avoir réussi à t’échapper. Je sais vraiment pas comment j’aurai… Dans quel état j’aurai été si tu n’étais plus de ce monde… » Tu vas déposer un baiser dans ses cheveux. Tu marques une pause et puis comme elle a parlé de Alistair qui te ferait du mal tu prends la perche. « Est-ce qu’il t’a fait du mal ? Physiquement ? » Car psychologiquement c’est bien établi que oui.