| jorbir 146 x fear is withering the soul |
| | (#)Mar 14 Mai 2024 - 15:13 | |
| Je n’étais pas disposée à me montrer aussi reconnaissante que j’aurai dû l’être ; mais mes remerciements sont des preuves sans faille que j’entends et je comprends toute l’aide que l’on m’apporte. Ma tête vacille de l’intérieur mais je tente coûte que coûte de faire bonne figure ; si je laisse berner mon cerveau que tout va bien, il finira bien par y croire. C’est une des bases de la psychologie. Pourtant, il y a un déraillement et je nage entre la réalité et une fiction bien trop palpable que je ne souhaite toucher, frôler ou même réfléchir dessus. Je suis fatiguée mais je sens que mon corps est déjà en alerte. La lumière du dehors me rassure très brièvement mais elle ne suffit pas. Je n’avais déjà pas l’habitude de m’endormir sans lumière avant, c’est encore pire maintenant. Et j’ai besoin des bras de Jordan ces soirs-là plus que jamais auparavant. L’inquiétude de mes proches me gêne car il y a un sentiment de pudeur qui m’oblige, dans un réflexe naturel, à refouler mes émotions. Cependant, je sens bien que c’est très compliqué et que je suis bien plus sensible à la diversité de mes sentiments sans que je ne puisse les contrôler. Jamais je n’ai été une personne dans le contrôle, ça ne me connaît pas du tout. Mais là, je suis en roue libre sans aucun moyen de pouvoir me rattacher à quelque chose de censé. Tout simplement parce que la roue tourne vite et que je suis dans un tourbillon qui me laisse perplexe. J’ai autant envie d’en savoir plus sur les bribes que me camouflent encore mon esprit que de ne plus rien savoir jusqu’à atomiser mes neurones s’il le faut.
Pour l’instant, dans le confort des bras de mon fiancé et dans cette bulle où j’ai assez de confiance pour pouvoir lui parler, je confie mes excuses - c’est stupide, ce n’est même pas de ma faute! Mais je le fais quand même, c’est instinctif, et c’est réel. J’ai pensé à lui, j’ai rêvé de lui, je me suis raccrochée à son image. Je suis naturellement optimiste et j’avais visiblement plus d’instinct de survie que je pensais. J’ai surtout une envie de liberté et une soif de vie qui dépassent l’entendement et ça, je ne laisse personne me l’enlever. « Shhh… » Mais à cet instant, je suis qu’une âme en peine et en souffrance qui tente de donner un sens à tout ça mais c’est compliqué quand l’ignorance est aussi une option aussi douce que tentatrice. « C’est pas de ta faute cette situation. Ne t’excuse pas… Je préfère ça que de préparer tes funérailles. Merci d’être de retour. Merci d’avoir réussi à t’échapper. Je sais vraiment pas comment j’aurai… Dans quel état j’aurai été si tu n’étais plus de ce monde… » Mes yeux se ferment et je me serre encore plus contre lui. “J’ai pas envie d’y penser non plus.” De moi plus de ce monde. De Jordan devant subir une deuxième perte d’une moitié de sa vie. Nope, hors de question. Je n’ai pas envie de mourir. L’idée m’a frôlé l’esprit quand j’étais au plus bas et je mentirai si je n’avouais pas que j’y avais pensé depuis quelques jours. Mais ma volonté de vivre était plus forte, et celle de revenir auprès de lui l’était tout autant. On a notre vie, notre famille, notre avenir à vivre ; je ne pouvais pas l’abandonner. « Est-ce qu’il t’a fait du mal ? Physiquement ? » Question légitime. Je vais déposer un baiser sur sa mâchoire. “A part des bleus, rien. Il m’a rien fait, Jordan.” J’ai un frisson qui me parcourt, l’esprit me rappelant la main d’Alistair contre ma mâchoire ou sur mes poignets pour me forcer à obéir. A être docile. Sois docile, mon petit oisillon, ou je vais être obligé de sévir. “Il m’a- Il m’a fait mal surtout pour retirer les bagues.” Je murmure dans une voix qui s’enroue de nouveau. C’est un putain de crève coeur de ne plus avoir ces bagues. Des souvenirs heureux y étaient attachés. Perdus à jamais. Tout ça à cause d’un foutu taré. “J’ai peur de m’endormir, Jor.” Je chuchote, comme si on pouvait nous entendre. La flippe de fermer les yeux et de le voir. De voir les images encore et encore. J’ai tellement peur. |
| | | | (#)Mar 14 Mai 2024 - 15:36 | |
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Elle réagit à tes mots, vous vous serrez mutuellement un peu plus fort. Vous n’avez clairement pas envie de penser à cette configuration là. “J’ai pas envie d’y penser non plus.” Elle le dit en tout mots, vous avez tellement conscience que ça aurait pu être le cas. Vous êtes passé près, elle est passée près surtout. C’est de Birdie dont il s’agit, sa vie, son coeur qui bat, ses poumons qui respirent, tout ça c’est encore le cas, vous avez eu de la chance. Tu es sincèrement convaincu qu’il aurait pu la tuer au bout d’un moment, comme ces fans qui ont tué leurs idoles par jalousie pure. Le cerveau de ces personnes est effroyable et tu en seras tous les jours tristes que Birdie ait été la cible d’un de ces dégénérés.
Tu poses enfin une des questions qui t’a fait cogiter pendant longtemps. Elle commence par un baiser sur ta joue. Est-ce que c’est bon signe ? “A part des bleus, rien. Il m’a rien fait, Jordan.” Le fait qu’elle dise ton prénom entier comme ça, tu te dis qu’elle veut vraiment que tu l’entendes, que tu la crois. Est-ce qu’elle mentirait ? Pour te préserver ?“Il m’a- Il m’a fait mal surtout pour retirer les bagues.” Mais voilà qu’elle donne un peu plus de détails, ce qui te rend plus confiant sur la véracité de son récit. Non pas que ce soit une menteuse, mais tu te dis qu’elle pourrait modifier la réalité pour t’épargner. Les bagues, ces fameuses bagues qui ont été très importante, des gros symboles quand on sait combien l’oiseau était volage avant. Cette conversation la contrarie. C’est normal. Ca fait mal de penser à ce qu’on a perdu. Des choses qui nous sont autant cher. Tu as été assumé pendant plusieurs jours avec les cachets qu’on t’a donné après que tu aies perdu ta maison. Tu trouves qu’elle tient très bon elle. Tu es impressionné par sa résilience. Tes lèvres vont embrasser ses cheveux, doux. I’m here.
“J’ai peur de m’endormir, Jor.” Dans un réflexe, tu la serres un peu plus. « Qu’est qui pourrait t’aider à avoir moins peur ? » Tu murmures en retour. « Tu veux je chante une chanson ? » Tu trouves ça giga nul comme idée mais c’est un de tes super pouvoirs, de chanter, tu sais que ça fait du bien aux âmes alors tu proposes. « Tu veux qu’on mette un film ? » Un des grands avantages à être dans le salon, c’est le grand écran qui se trouve devant vous.
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| | | | (#)Mar 14 Mai 2024 - 16:01 | |
| Naturellement, Jordan te répond en te serrant aussi fort que tu le fais avec lui. Il te montre ta présence, pour ne pas que tu l’oublies et que tu réalises une énième fois qu’il est bien là. En sécurité, autant que tu l’es aussi. Ses baisers dans tes cheveux sont des signes de ton état très enfantin mais ça ne te dérange pas ; ça ne t’a jamais dérangé. Tu as beau avoir rouspété il y a des mois de cela et lui avoir reproché son étouffement de maman hyène, tu l’aimes quand il fait sa maman hyène. Encore plus maintenant où tu ne pourrais pas voir les choses autrement. Il est ta troisième béquille, la plus importante, celle du mental. T’ignores comment le rendez-vous chez le psychologue va se passer. Mais avec Jordan, c’est facile de parler. Se confier sans pression, sans une masse de questions. Sans un regard inquisiteur pour établir un diagnostic à la fin de l’heure et prendre son chèque. Oh, Jordan doit autant cogiter sur l’esprit torturé que tu as et s’il pouvait lire ton esprit, il le ferait certainement ; mais au moins, lui, c’est muni de bonnes intentions. Il ne gagne pas de chèque et il n’y a pas un tic toc qui tourne et trotte. Tu peux te confier quand tu veux, où tu veux, à ton rythme.
Sauf là où tu en as déjà trop dit pour l’heure. Le moment du coucher qui te faisait déjà peur avant te fait encore plus flipper maintenant. Jordan le sent, l’entend et te répond en conséquence. « Qu’est qui pourrait t’aider à avoir moins peur ? » Tes prunelles tournent la tête au-dessus de son épaule. Il y a déjà une chose qui pourrait aider. Que vous faisiez déjà chez vous. Dans votre chambre où tu ne peux plus remettre les pieds. Pour l’instant ou à tout jamais ? Toujours pas de boule de cristal à l’horizon. « Tu veux que je chante une chanson ? » C’est une bonne idée. « Tu veux qu’on mette un film ? » Celle-là aussi. Même si tu n’es pas certaine de tenir un film entier. “On peut allumer la petite lampe là bas ?” Le lampadaire extérieur ne suffit pas, d’autant que les rideaux sont fermés donc ça camoufle pas mal. “Un film ou une chanson… Je sais pas, les deux me vont. J’ai juste besoin de… Bruit.” T’as passé tellement de jours dans le silence que là, ça devient assourdissant. “Même les dessins animés suffiraient.” T’as toujours aimé les dessins animés. “Sinon, tu serai obligé de chanter pendant des minutes et des minutes voire des heures.” Tu n’as pas envie d’infliger ça à Jordan si lui est peut-être fatigué. Il a tellement dormi la nuit dernière que ça peut être encore le cas cette nuit. Les nerfs ont été mis à rude épreuve pour tout le monde.
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| | | | (#)Mar 14 Mai 2024 - 18:07 | |
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Tu fais des propositions pour l’aider à atténuer sa peur. Tu te dis que les choix multiples sont plus propices à avoir une réponse de sa part. Tu sais pas trop comment son cerveau décide de fonctionner ces deux derniers jours, tu as encore beaucoup à apprendre de cette nouvelle version de ta fiancée. “On peut allumer la petite lampe là bas ?” Oh. Juste ça ? Tu réalises que tu es tellement focalisé sur tout ce qui est nouveau et qui lui déclenche des crises que tu as oublié les choses qui lui faisaient déjà peur avant le drame. “Un film ou une chanson… Je sais pas, les deux me vont. J’ai juste besoin de… Bruit.” Ok ça c’est nouveau. Le silence était ok avant. Tu es tombé tellement comme une masse la veille que tu ne sais pas s’il y avait du bruit comme elle le voudrait. « Okay. » “Même les dessins animés suffiraient.” Oui c’est le mieux. Tu pensais à la télé pour lui donner de la lumière et bien avec ça elle aura le son et l’éclairage.“Sinon, tu serai obligé de chanter pendant des minutes et des minutes voire des heures.”
Tu déposes un baiser sur son front avant de murmurer. « Je vais prendre la télécommande. » Histoire qu’elle ne soit pas surprise que tu ne sois plus dans le lit pour quelques secondes. Tu allumes la lumière de ton téléphone pour ne pas aveugler ton oiseau avec celle du salon au plafond. Tu repères la télécommande de la télé et tu allumes aussitôt celle ci en revenant t’installer dans le lit. Tu coupes ton téléphone que tu remets sur la table basse qui fait office de table de nuit ce soir. Tu zappes jusqu’à lancer Disney + et une partie de toi se dit que lancer Raiponce c’est une bonne idée mais… Elle est enfermée dans sa tour. Tu réfléchis et puis tu te décides à lui demander simplement. « Tu veux que je mette quoi ? » Parce que le Bossu de notre dame aussi est enfermé, la reine des Neige est délivré libéré à un moment donné et là t’arrives pas à en trouver un qui ne la contrarierait pas. « Peter Pan ? » Celui là à l’air assez inoffensif maintenant que tu te le remémores.
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| | | | (#)Mer 15 Mai 2024 - 2:34 | |
| « Je vais prendre la télécommande. » Birdie se retrouve seule pendant quelques brèves secondes dans le lit. Cependant, ses yeux ne quittent pas la forme de son fiancé qui s’en va chercher l’objet, comme si ce dernier pouvait disparaître au moindre clignement d'œil de sa part. Après tout, elle même a bien disparu en quelques heures à peine. Il a suffi de quelques minutes pour chambouler une vie entière. Plusieurs, même. Quel enfoiré. Oh elle a eu le temps de l’insulter, autant dans sa tête que verbalement. T’es complètement tordu et fou à lier, espèce de connard psychopathe! lui avait-elle balancé. Avec moins d’années au compteur, moins d’expérience de la vie, moins de but dans son existence, est-ce qu’elle aurait pu en survivre ? L’âge doit jouer à sa résilience, à sa force de caractère ; elle a accumulé les épreuves, Birdie, pour en arriver là où elle en est à présent. Et celui qui revient auprès d’elle est carrément un bout énorme de sa motivation à s’en sortir. Non pas qu’elle avait jugé que ses proches ne retournaient pas la terre et le ciel pour la retrouver, mais il était impossible pour elle de rester à attendre telle une princesse en détresse dans sa tour.
Son Flynn Rider à elle n’était peut-être pas venue la délivrer de sa pièce morbide mais il est là à chaque étape de cette nouvelle vie qui a l’air de se profiler. Elle ne se pose pas la question de la gestion émotionnelle de son état ; déjà que ce n’était pas son fort avant tout ça, alors autant dire que ce n’est pas dans ses priorités dans l’immédiat. Jordan a parlé de psychologue dans les jours à venir, elle avisera à ce moment-là. « Tu veux que je mette quoi ? » Disney+ s’étale devant ses yeux accrochés à l’écran, logée contre Jordan tout en tenant sa peluche grenouille contre elle. « Peter Pan ? » “Mmh…” Etrangement, voir l’image de Tangled ne lui donne pas envie. Un triste parallèle avec sa situation qu’elle ne peut camoufler. Peter Pan peut être une bonne option avant qu’une autre image lui fasse pointer du doigt l’écran. “Non, je veux Moana!” La voix comme une enfant, elle est aussi excitée comme tel, les épaules s’agitant contre son fiancé. “J’aime bien Moana.” Evidemment. Les grands espaces. Même s’il y a de l’eau, l’océan, ça reste la synonyme de la liberté. De beaux paysages. “Je vais essayer de pas chanter. Promis.” Qu’elle dit avec un petit sourire en levant les yeux vers son amoureux. “Merci.” Ajoute-t-elle en embrassant sa joue.
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