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@Heath Wilson ☆ crédit/pedrettigifs

Ne pas attirer l’attention sur son arrivée dans les bureaux de La Fondation, c’était une épreuve qu’Evelyn se sentait capable de surmonter. Du moins, ça l’était avant qu’elle ne s’aperçoive de son retard. Elle voyait déjà les choses d’ici, et ça lui déplaisait, mais elle s’était engagée à participer à ce dîner, alors tant pis pour les bonnes impressions. Elle pressa son chauffeur pour qu’il accélère un peu le mouvement, leur voiture prise dans les affres de la circulation, et vérifia son téléphone portable pour mieux classer et chasser quelques notifications de son écran, déterminée à maximiser son temps pour ne pas en perdre davantage. Les derniers événements à la MHI lui prenaient toute son énergie, c’était encore la meilleure chose à faire à ses yeux que de se laisser happer par sa vie personnelle qui n’était pas catastrophique, au contraire, qui n’était pour autant pas parfaite au point de ne pas la contrarier un peu. Il n’y avait aucun signe de bébé à l’horizon, aussi faudrait-il sans doute qu’elle lève le pied pour s’en donner les moyens et ne plus vivre avec ce poids sur la conscience, sauf qu’elle préférait se tuer à la tache que de se morfondre sur ce qui ressemblait de plus en plus à un échec. Enfin, tout ça n’était pas à l’ordre du jour, ce soir ; ce qui l’était davantage, c’était l’invitation de sa mère à participer à ce dîner, et ça aussi, c’est ce qu’elle préférait à l’éventualité de retrouver Rhett pour discuter pour la énième fois de quoi faire au sujet de cet enfant qui se faisait désirer. Elle n’arriverait pas sur place avec la discrétion qu’elle chérissait donc, elle saurait tout de même y faire, c’est ce qu’elle se dit en terminant de consulter son téléphone.

Une fois arrivée, elle rejoignit l’étage où se passaient les festivités, et fut happée par la magnificence de l’organisation. Comme à l’accoutumée, Celie avait mis les petits plats dans les grands, et d’ailleurs, elle la voyait au loin, sa mère ; à minauder auprès d’un homme qu’elle avait déjà croisé à de maintes reprises lors des galas de La Fondation et qui se montrait bien cavalier auprès de la matriarche qu’elle voyait rire aux éclats de l’autre côté de la baie vitrée qu’elle finit par contourner pour rejoindre l’assemblée. Comme prévu, on la remarqua, et le ballet de convives se succédant pour venir aux nouvelles et la féliciter de tout un tas de choses accapara son attention pendant de longues minutes encore, détournant sa concentration du tableau de sa mère et de cet homme en qui elle n’avait pas suffisamment confiance pour lui prêter de bonnes intentions. Celie était maline, elle n’était pas née de la dernière pluie, mais les escrocs l’étaient davantage, et peut-être était-ce un tort de la part d’Evie à ce moment-là, mais se basant sur l’apparence de l’homme en question, elle avait des doutes sur le bienfondé de sa présence permanente à ce genre d’évènement. Après un instant, baladant de nouveau son regard de droite à gauche, elle les retrouva dans son champ de vision — et ce qu’elle vit, ça ne lui plaisait définitivement pas, et ce sans véritablement savoir pourquoi. Toujours est-il qu’elle s’excusa auprès de la personne qui discutait avec elle, et finit par se diriger vers le duo composé de sa mère et de cet homme pour enfin les saluer.

Elle s’adressa d’abord à Celie. Faussement sur la défensive, elle anticipa sa remontrance "Inutile de me le faire remarquer, je suis un peu en retard. Mais tu sais, la circulation." lui fit-elle, accueillant l’embrassade de sa mère avec un sourire rentré, jamais très à l’aise de s’adonner à ce genre de choses en public. Cela dit, elle n’eut pas tellement le temps de discuter davantage avec elle puisque, sollicitée de toutes parts, Celie faussa aussi vite compagnie à sa fille et l’homme qu’elle salua d’une bise sur sa joue, laissant perplexe Evelyn qui tourna enfin son regard vers lui pour d’abord le toiser, ensuite lui demander, ses cils papillonnant pour faire le point sur ce qu’elle voyait "Je ne crois pas avoir jamais été présentée." En effet, elle n’avait pas besoin de faire dans la politesse de bas-étage pour qu’elle en soit certaine. Elle lui tendit cependant la main avec précaution pour qu’il la lui serre, elle lui demanda sans délai, ses yeux bruns trouvant les siens avec autant de détermination qu’il était possible d’en démontrer "Vous êtes ?"

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@Evelyn Pearson ☆ crédit/ssoveiagifs

Si ton père te voyait... il aurait très certainement une crise cardiaque. Oui, Charles Wilson, le premier du nom, serait certainement très déçu de voir que tu peux arriver à l'heure quand on te le demande, dans un costume qui te va, dans une chemise repassée et que tu peux même être avenant et charmant. Quand tu le veux bien entendu. Tout ceci est conditionnel et tu n'as aucun intérêt à le faire pour l'entreprise familiale, une chose que ton père ou même ton petit frère n'ont jamais compris, c'est leur monde l'automobile, le tient, c'est la médecine et ça fait de toi une créature un peu étrange dans cette famille qui court après l'argent. Toi ? Tu cours après les distractions et le dîner de la Fondation Pearson ce soir, c'est une bonne distraction. Qui tombe à pic parce que ton frigo est complètement vide et que Celie Pearson est de bonne compagnie. Une bonne chose à tes yeux et un compliment quand on te connaît bien et qu'on sait que tu peux être sarcastique, cassant et insultant, et ce même quand tu es celui qui est invité et qui devrait être arrangeant. Ce soir, tu l'es sans absolument aucune hypocrisie, parce que les intentions de la Fondation sont plus que louables et que tu ne t'ennuies pas. Celie n'est pas médecin, elle n'a pas fait les études pour l'être et pourtant, parce que tout ceci lui tient à cœur, elle se penche régulièrement dans les publications de ta discipline, pour les disséquer et voir où sont les prochaines avancées. Pas juste pour les sportifs, mais aussi pour ses propres lectures personnelles. Ce qui rend toujours vos discusions plus que constructives et intéressantes.
"Lire des articles de Nature, ça te détend ? Tu devrais changer de métier, un seul coup de fil de ma part et on te libère une place au St-Vincent... Tu me le dis, hein." Tes mots arrachent un rire à Celie et elle n'imagine même pas à quel point tu es sérieux. Peu importe, on vous interrompt, un visage familier, encore plus pour Celie que pour toi. Evelyn, tu sais qu'il s'agit d'Evelyn, est en retard. Son aparté avec sa mère ne sera que de courte durée cependant, Celie est demandée. Tu n'acceptes même pas ses excuses à ce sujet, tu acceptes en revanche la bise qu'elle te donne. "Je t'en prie, je sais que tu es souvent demandée... Et puis, tu restes l'organisatrice." Il n'en faut pas plus pour que Celie s'éclipse, te laissant seul avec Evie. Qui n'y va pas par quatre chemin et tu la toises en retour, un sourire sur le visage alors que tu fixes la main qu'elle te tend."Hmm ? Le type avec un verre vide et je sais déjà qui vous êtes." Oh non, si elle compte jouer les gamines irritées de ne pas avoir l'attention de maman, tu ne comptes pas lui serrer la main. Tu l'ignores, préférant chercher le bar de tes yeux, pour savoir qui peut remplir ton verre. Ah c'est par là. Une fois que c'est fait, tu termines ta phrase, car comme tu l'as dit, tu sais déjà qui elle est."La fameuse Evelyn Pearson, et non, les présentations n'ont jamais été faites, pas officiellement, je ne réponds pas toujours aux invitations, j'évite les endroits où je peux croiser certains de mes pairs." Tu hausses les épaules, elle ne comprendra pas ce que tu dis, si elle ne sait pas que tu es toi aussi médecin, et pas juste un invité lambda sur la liste. Ou peut-être que tu l'es ? Hey au moins, toi tu es dans les petits papiers de l'organisatrice, Evelyn a beau être sa fille, tu doutes qu'elle puisse en dire autant.
"Heath Wilson, pour répondre à votre question." Qu'elle est au moins ton prénom si elle veut t'insulter par la suite. "Et je suppose que vu votre entame, vous avez d'autres questions de ce type ? Je vais vraiment avoir besoin de ce verre rempli dans ce cas." Tu hausses les épaules, te dirigeant vers le bar sans plus de cérémonies, qu'elle te suive si elle le souhaite. Tu ne sais pas encore s'il s'agit d'une discussion à sens unique, ou pas, il est trop tôt pour le dire, beaucoup trop tôt.

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Evie gravitait dans ce milieu depuis qu’elle était née, des pique-assiettes, elle en avait côtoyé un certain nombre tout au long de son existence, c’était un fait. Ils avaient tous la même attitude, la même désinvolture à s’imposer auprès de gens qui, sans le vouloir, leur faisaient miroiter maintes possibilités auxquelles ils s’accrochaient sans juger nécessaire de douter d’être légitimes ou méritants. Sa mère était une femme intelligente, trop diraient certains, et c’était aussi dérageant que c’était attrayant, elle en convenait avec une lucidité qu’on ne pourrait guère lui retirer, l’admirant autant qu’elle la mésestimait parfois, petite-fille laissée de côté au détriment des autres qui s’inséraient davantage dans le grand plan qu’elle avait en tête pour imposer sa famille dans le paysage de la haute-société australienne. Celie, elle savait reconnaître ceux qui la talonnaient que par opportunisme, elle savait reconnaître ceux qui à terme finiraient par devenir davantage un problème qu’une solution ; dans la présente cependant, sa fille avait le sentiment que quelque chose n’allait pas dans la dynamique qui la liait à cet homme à qui elle comptait se présenter en bon et due forme, et elle refusait de croire que c’était uniquement lié à son refus de voir sa mère proche d’un homme qu’elle ne connaissait pas. Ce n’était pas ça, son instinct ne se révélant pas mauvais pour débusquer les profiteurs dont Heath Wilson semblait faire partie.

Il refusa de lui serrer la main. Elle s’en accommoda sans vexation, habituée à traiter avec des hommes dont l’ego dépassait à peine les portes. Elle se permit simplement de lui faire avec une douceur qui lui était propre, aussi caressante qu’elle savait être tranchante à certaines occasions, refoulant une longue mèche de cheveux bruns du bout de ses doigts qui rencontrèrent la courbe parfaite de sa mâchoire contre laquelle ses cheveux ondulèrent "J’oubliais que certains hommes craignent la contamination." Les femmes puissantes faisaient peur, les femmes puissantes étaient les ennemies jurées de la masculinité fragile ; il fallait dorloter les petits garçons mal-aimés qui sommeillaient en certains bonhommes qui ne supportaient pas de voir une femme fière, forte, et puissante à la fois. Là encore, elle en avait connu d’autres. Ne se formalisant pas de l’impolitesse de l’homme en question, elle inclina la tête sur le côté en guise de salut lorsqu’il prononça son nom et suivit son regard tout en l’écoutant dérouler des explications dont elle n’avait pas besoin au demeurant "En revanche, vous ne refusez pas les invitations qui vous offre tout le loisir de la compagnie de ma mère. De quoi vexer vos pairs." Qui sont ? aurait-elle pu ajouter si elle n’en avait pas rien à faire, lui adressant un sourire poli et une oeillade rapide pour remarquer le rictus sardonique qu’il avait sur le visage et qui faisait visiblement partie intégrante de ses trais marqués par les années. Il lui donna son nom, Evie opina du chef, le murmure exagéré qu’elle laissa poindre pour lui répondre sifflant dans l’espace qui les séparait sur l’instant tandis que son corps se penchait très subtilement dans sa direction pour qu’il l’entende plus distinctement "J’espère que vous ne m’en voulez pas de ne pas savoir qui vous êtes. À votre contraire, j’ai l’habitude de ce genre de soirées." Sous-entendu qu’elle en rencontrait tellement, des types comme lui, qu’elle avait bien du mal à les remettre au fil du temps, surtout à retenir que ce soit leur nom ou leur visage. Qu’il se vexe ou non, ça lui faisait une belle jambe à Evelyn qui leva brièvement ses deux mains devant elle lorsqu’il anticipa des questions qu’elle ne comptait pas lui poser, pas du genre à insister lorsqu’elle sentait son interlocuteur réfractaire au dialogue ; autant dire que c’était le cas ici, et dans un sens, ça la confortait dans ses soupçons. Elle lui fit tout de même "Je n’en avais pas d’autres non, vous êtes libre de vos mouvements, Heath." Pour qui se prend-il celui-là ? Elle le pensa, ne lui posa pas la question, et lui montra même le bar d’une geste gracieux de la main pour qu’il ne s’échine pas à le chercher trop longtemps des yeux "C’est à votre guise, je ne compte pas vous courir après." Contrairement à vous qui courrez après ma mère, se retint-elle d’ajouter, le laissant s'en aller sans même chercher à le retenir puisque tel était sa volonté.

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@Evelyn Pearson ☆ crédit/ssoveiagifs

Il est bien difficile de te faire perdre ton sourire, et ce n'est pas Evelyn Pearson qui va réussir à le faire. Et ce même si elle a un minimum de répondant et que les choses ne sont pas du tout ennuyeuses. Voilà ce que tu gagnes à sortir de chez toi, que tu te dis avec un sourire certain sur le visage, toisant la jeune femme de la tête aux pieds, avec une expression toujours amusée sur le visage."C'est parce que votre mère est d'excellente compagnie, je ne vois pas pourquoi je m'en priverai." Une réponse naturelle, accompagnée d'un haussement de tes épaules. Evelyn est trop sympathique avec toi, te donnant presque la permission de pouvoir partir, après tout, comme elle l'a dit, tu es libre de tes mouvements. Elle aussi d'ailleurs, elle aurait pu t'ignorer après le départ de Celie, à croire qu'il faut toujours faire des manières dans ce genre d'endroit. Une des raisons pour lesquelles tu sais que tu ne pas fais pour tout ça, si quelque chose te fait froncer les sourcils ou te fait rouler des yeux, tu vas le faire... Tu es à un point de ta vie où l'aval ou même l'argent des autres ne t'intéresse pas et tu n'as jamais eu assez de bonté dans ton coeur pour te lancer dans une initiative de ce style. Ironique quand on sait que tu es médecin, mais ça, c'est un art qui n'est que pour toi et que oui, tu es réussi à transformer en quelque chose de très narcissique. "Hmm encore heureux, sinon je me poserai de sérieuses questions." Tu le marmonnes alors que tu mets de la distance entre vous deux, pour aller planter tes deux coudes sur le bar.
Le sourire pour la personne derrière le bar est plus sincère, après tout, il s'agit de quelqu'un qui va t'aider et même devenir ton meilleur ami pour la soirée. Et quand il te demande ce que ce sera pour toi, tu as un haussement de tes cils. "Il va me falloir quelque chose de fort. Pas assez fort pour que je ne me souvienne pas de mon prénom mais... assez fort pour que tout le monde me paraisse approchable, vous voyez la différence ?" Et oui, il y a une différence. Si le barman semble amusé par ta façon de décrire les cocktails, tu apprécies la suggestion. Tu hoches la tête, tu te tournes l'instant suivant et un sourire plus fin et plus calculé vient trouver ton visage alors que ton regard clair se pose de nouveau sur cette chère Evelyn Pearson. "En fait, faites moi deux verres, merci bien." Tu demandes cela à la hâte, avant que le barman ne se mette à mesurer les ingrédients, une toute petite faveur que tu lui fais. Tu fixes toujours Evelyn, un coude posé sur le bar, tout dans ta posture indiquant que tu es plus qu'à l'aise avec toute cette situation et le fait de fixer une presque inconnue. Une presque inconnue que tu approches avec deux verres dans la main la minute suivante. Tu continues une conversation dont tu t'es défait il y a quelques secondes, comme si de rien était, en lui tendant le verre."Pour vous, quelque chose me dit que vous avez cruellement besoin de vous détendre." L'explication est là. Ou alors est-ce qu'il s'agit de une banale insulte ? C'est difficile de le dire quand tu es concerné, ça, tu le sais, tu l'as toujours su et tu continues sur le même ton. Pour parler à Evelyn.
"Ou alors vous abordez tous les hommes de cette façon si charmante et polie ? Je veux dire vous avez de la chance... vous n'êtes pas si désagréable que ça à regarder, comme quoi c'est de famille." Tu prends une longue gorgée de ton verre à la fin de ta phrase. Une sorte de compliment déguisé pour elle et parce qu'Evelyn a eu le malheur de t'adresser la parole après le départ de sa mère."Mais il faut revoir toute votre approche, sinon on va croire que vous ne cherchez pas à vous faire des amis." Ou alors c'était son but, elle peut te le dire, tu garderas très bien son secret.

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S’infliger la compagnie désagréable des autres, ce n’était pas dans les travers d’Evie qui laissa Heath s’échapper, et ce pour le meilleur. Pas maso pour un sou, elle préférait encore vaquer à ses occupations plutôt que de subir le sourire narquois de quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer et à qui elle avait jugé bon se présenter par pure politesse — et par curiosité, elle devait bien l’avouer, même si elle ne le ferait pas à haute et intelligible voix. Elle le soupçonnait d’avoir des intentions malhonnêtes envers sa mère, ce n’était pas pour autant qu’elle allait lui courir après, que ce soit pour lui faire la causette, ou encore pour autre chose. En revanche, plus tard, elle se renseignerait sur lui auprès de Celie et jouerait franc-jeu avec elle en la questionnant sur les impressions qu’elle avait à son sujet. Sa mère n’avait pas un mauvais jugement généralement, mais elle commençait à prendre de l’âge, et elle était seule depuis plus de trente ans désormais : un peu de chaleur humaine, ça ne lui était pas refusée sous le prétexte qu’elle était une philanthrope, une mère, une grande-mère. Seulement, le monde était peuplé de gens vicieux, de fait Evie voulait juste s’assurer que si Heath représentait une opportunité quelconque pour sa mère, ce soit selon de bonnes intentions et pas le contraire, et elle n’estimait pas que c’était exagéré. Pour l’heure, elle préférait se détourner de lui et de sa fausseté. D’ailleurs, elle ne lui accorda pas plus d’attention que ça lorsque, après lui avoir désigné le bar, il s’en alla : elle retourna à sa petite vie sans se figurer de la sienne, passant de groupe en groupe pour se figurer des nouvelles dans cet entourage qui n’était le sien que par extension. Elle prit le temps de faire une pause dans sa ronde de sociabilité pour confirmer à Rhett par texto  que c’était bien aussi pire qu’elle le pensait, qu’il lui manquait, et fut surprise par le retour inopiné de Heath qui lui tendait un verre qu’elle saisit, mais dans lequel elle ne comptait même pas tremper ses lèvres.

"Merci, mais je ne bois pas." Pas en ce moment, en tout cas. Elle se moquait du sous-entendu qu’il laissa poindre en pensant la connaître. Elle avait ses raisons, et elle ne le regardait pas ; les médecins déconseillaient l’alcool lorsqu’on tentait de tomber enceinte, c’était aussi simple que ça. Ne tenant pas à s’encombrer plus longtemps d’un verre qui ferait davantage fi d’accessoire, elle le posa sur la table haute qui était à leur proximité, et fronça les sourcils en l’écoutant parler, interpellée par ce qu’il lui disait "Je ne vous ai pas abordé, j’ai tenté d’établir le contact puisqu’il se trouvait que vous étiez en compagnie de ma mère." Se rendait-il compte à quel point il était pédant ? Certainement, et ça devait faire partie du personnage "Elle m’a particulièrement bien élevée, j’ai à coeur de ne pas lui faire honte, c’est tout." termina-t-elle. Il était irritant au possible, tout comme le fait qu’il se permettait de la juger sur son physique qu’il jugeait à son goût, visiblement "Je dois prendre ça comme un compliment, j’imagine ?" Ça la fit rire et incliner la tête en même temps "J’ai raté le mémo qui nous informait que nous avions fait un bond dans le passé pour être rétrogradées au statut de simples distractions à destination des messieurs qui participent à cette soirée." Lui en revanche, il l’avait probablement encadré vu qu’il s’appliquait à se comporter comme un goujat de premier ordre — pour ne pas dire autre chose, Evelyn avait un standing qui l’empêchait d’être vulgaire, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Elle lui accorda un regard fixe, le sourcil gauche arqué assez haut pour qu’il devine tout seul que ses paroles l’indisposaient. Elle n’hésita pas à lui répondre, ferme "Je ne cherche pas à me faire des amis." Elle ajouta tout de suite après, supposant que l’ego de cet homme semblant démesuré, il devait déjà s’imaginer des choses qui la dérangeaient encore plus que ses propos "Je ne cherche pas à me faire quoi que ce soit d'autre, d’ailleurs, que les choses soient bien claires, Heath." Après la mère, se croyait-il à la hauteur pour enchaîner avec la fille ? Elle ne lui posa pas la question bien sûr, pas le moins du monde intéressée par l’idée d’entrer dans un quelconque jeu avec quelqu’un de sa trempe. Pour autant, elle ne le lâcha pas du regard pour qu’il prenne toute la mesure du mécontentement qui était le sien sur l’instant, pas impressionnée par ses accointances avec Celie, encore moins impressionnée par son bagou.

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@Evelyn Pearson ☆ crédit/ssoveiagifs

Si on peut t'accuser de manquer de grâces sociales ou même d'empathie, dans les deux cas, c'est complètement faux. Tu connais les règles, tu connais tous les pas de la danse, mais tu décides de bouger à ton propre tempo, parce que tu peux le permettre d'un. Et qu'ensuite, c'est beaucoup plus intéressant pour toi. Ce qui reste une de tes motivations principales, il suffit de te côtoyer deux secondes pour le voir. Tu trouves Evelyn Pearson très amusante, alors qu'elle ne cherche même pas à t'amuser et vous aurez très probablement, tous les deux, oubliés cette interaction dès que cette soirée sera terminée. Enfin, ce sera le cas pour toi, tu en es même certain. La brune refuse le verre que tu lui tends et donc le rameau d'olivier que tu lui tendais dans le même temps. Tu pousses un soupir dramatique, pour ton petit effet, mais tu te reprends tout de même bien vite:"Oh un autre verre pour moi, c'est tant mieux !" Comme pour le prouver, tu vides ton premier verre à la hâte, d'une seule traite, avant de te pencher vers le second. Tu es un peu plus mesuré avec le second verre, après tout, il était pour Miss Pearson. Et tu l'écoutes, alors qu'elle se justifie. Adorable, si elle t'ignorait, cela aurait eu beaucoup plus d'effet que tout son petit discours et sa conduite qui se veut irréprochable, mais ça, elle ne le sait pas encore. Quand elle fait référence à son éducation, tu as un léger rire.
"Hmm, ce n'est pas ce que j'ai entendu dire, mais hein... je suppose que le déni, c'est important, je ne veux pas être celui qui brise vos illusions, vraiment pas." Ou alors c'est précisément pour cela que tu es à cette soirée et c'est en train de devenir ton passe-temps. Oui, quelque chose comme cela. Evelyn semble avoir oublié la règle des petits cercles très fermés comme celui-ci, les rumeurs sont aussi valables et valides que des nouvelles et tout comme ces dernières, elles voyagent vite. Alors tu sais que ce n'est pas elle la favorite et que les rumeurs ont recommencé pendant son bref passage au sein de la Fondation, en tant qu'organisatrice d'événements. Tu es capable d'avoir une bonne mémoire quand ça peut te servir, comme quoi... Tu pouffes dans ton cocktail alors qu'elle te soutient qu'elle ne veut pas se faire des amis, dommage, un homme plus ajusté que toi serait sûrement vexé de se faire repousser de la sorte. Toi ? Oh, tu t'en remettras. "Est-ce que c'était une façon de me dire de partir?" Ou de m'insulter ? Tu te dis que c'est un peu les deux, et tu continues de l'embêter. "Ou de me dire que vous êtes prise?" Parce qu'elle l'est, non? Il te semble que oui. Tu ne vois pas d'alliance ou quoi que ce soit à son doigt, mais entre son nom de famille et son physique, tu te dis que ça doit être le cas. Oui, forcément le cas et tu ne risques pas trop de te tromper en émettant cette hypothèse."Pas de soucis à se faire Evelyn, vous n'êtes pas du tout mon type, et puis...  vous avez déjà quelqu'un dans votre vie. Pourquoi est-ce que je m'encombrerai d'un problème de la sorte?"
Tu t'ennuies, mais pas au point de draguer quelqu'un de pris, tu n'es pas au bon endroit pour une telle activité, même toi, tu as assez de présence d'esprit et de jugeote pour le savoir. Tu bois une gorgée de ton cocktail, avant d'observer les alentours, et de pointer, encore une fois, une évidence. Evelyn est là seule, personne n'est allé se garer et personne ne semble être sur le point de la rejoindre. Hmm, sûrement une erreur. "Où est-il d'ailleurs ? Il a décidé de ne pas s'ennuyer en votre compagnie ce soir ?" Un autre rire t'échappe, et la seconde suivante, l'autre verre est vide. "Je suis presque curieux de savoir quel est votre type d'homme et qui pourrait vous accompagner. Probablement plus grand que vous, je peux presque le voir."

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@Heath Wilson ☆ crédit/pedrettigifs

"Je vous demande pardon ?" La patience d’Evelyn avait ses limites, malgré la légende qui disait le contraire. Elle était plus humaine que le laissait supposer le calme olympien qui restait le sien chaque fois qu’elle était confrontée à une situation compliquée pour laquelle exploser ne serait pas exagéré. La majorité du temps, elle restait mesurée dans ses réactions, campant sur l’idée que la colère ne résolvait pas grand-chose, seulement quand elle avait le sentiment d’être attaquée, d’être attaquée par quelqu’un qu’elle ne connaissait pas qui plus est, elle se permettait d’être plus ferme et de le montrer, qu’elle était en colère. Pas en cassant tout et en élevant la voix, mais en confrontant le regard de son interlocuteur sans intention de le baisser la première, très peu encline à supporter les sous-entendus à peine voilés de quelqu’un qui, visiblement, en savait bien plus sur elle que le contraire. Elle lui demanda, faussement intéressée, authentiquement agacée "Je vous en prie, déroulez le fil de votre pensée." D’un geste élégant de la main, elle l’invita à le faire sans délai "Je suis curieuse de savoir ce qui se dit sur moi en ce moment pour que vous soyez aussi sûr de vous." Elle ajouta juste après, feignant subtilement l’Eurêka en même temps que l’un de ses index se pointait dans sa direction pour marquer sa réflexion "Je suis encore plus curieuse de connaître ce qui vous permet d’alléguer au sujet de mes espoirs. A moins d’avoir manqué un épisode, je ne pense pas n’avoir ne serait-ce qu’une seule fois échangé avec vous dans le passé." Là, elle posa une main sur sa poitrine, ses yeux s’agrandissant sous la comédie rapide qu’elle joua quand elle termina par lui dire "Est-ce que vous n’auriez pas des dons de voyance, ou quelque chose de ce genre, pas le plus grand des hasards ? C’est pour ça que vous êtes ici, ce soir ? Pour divertir la cour ?" Ou comment traiter quelqu’un de bouffon sans avoir à ouvrir la bouche.

Elle baissa sa main, haussa les épaules dans la foulée "Ni l’un ni l’autre. Encore une fois, vous être libre de vos mouvements et je me lasse vite : si vous persistez, je n’aurais aucun mal à vous ignorer." Elle ne se battrait pas avec quelqu’un qui pensait être le plus malin dans la pièce. Elle n’avait rien à prouver, elle. Elle trouvait simplement ça triste qu’un homme qui avait l’âge d’être grand-père se sente obligé d’asseoir sa dominance en versant dans l’excès de sarcasme et dans la boutade misogyne, celle que les adolescents pas très bien construits étaient les seuls capables de dégainer pour se faire mousser devant les copains un peu plus vieux. Ça n’avait rien de séduisant, ça n’avait rien d’amusant non plus. Si ça se vérifiait, que sa mère et cet homme étaient proches dans le sens premier du terme, Evie se demandait bien ce qu’elle pouvait lui trouver. Il transpirait la suffisance, ça la rebutait, tout comme ça le rebutait qu’il puisse considérer qu’apprendre qu’elle n’était pas son type lui fasse quelque chose. Elle en rit de ça, en revanche, détournant la tête en affirmant "Vous me brisez le coeur. Dire que je me pliais en quatre pour que vous tombiez dans mon piège, vous ruinez tous mes efforts." Sérieusement, Heath ? disait son regard et le petit mouvement de tête de droite à gauche qu’elle fit en claquant légèrement de la langue contre son palais "C’est incroyable tout de même, que vous en connaissiez autant à mon sujet." lui fit-elle remarquer, se tournant vers lui avec l’air de ceux qui sont vaguement intrigués, remarquant qu’il riait seul à ses traits d’esprit. C’était un peu pathétique, non ? Elle ne lui en fit pas la réflexion, préférant lui dire à la place "Et moi j’aimerais bien savoir pourquoi ça a l’air de vous intéresser autant que ça."

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@Evelyn Pearson ☆ crédit/ssoveiagifs

Une autre personne aurait compris le message qu'Evelyn tente de te faire passer. Oui, un autre l'aurait reçu cinq sur cinq et n'aurait pas plus insisté. Ta présence n'est pas la bienvenue et elle doit même regretter de s'être montrée un minimum polie avec toi. Plus que le regretter même. Mais, il est encore tôt, tu n'as pas encore décidé qu'il était temps de rentrer chez toi, et tu as envie de voir à quel point tu peux lui taper sur le système. Avant qu'elle ne cesse d'être polie justement. Evelyn n'est pas la première personne avec qui tu tentes cette petite expérience, ça se finit toujours mal. Oui, de manière objective, il y a toujours quelqu'un qui repart, très irrité, et un idiot qui se retrouve tout seul. Tu ne tires jamais les bonnes conclusions et tu hausses tes sourcils alors qu'Evelyn t'invite à en dire plus. Oh, elle est intelligente, tu ne te fais aucun doute à ce sujet, elle doit bien être au courant de toutes les petites rumeurs qui circulent sur elle. Cela fuse dans les cercles fermés, encore plus dès qu'on est en mesure d'aligner des zéros sur des chèques, et ça ne date pas d'hier. Tu es certain qu'Evelyn doit mener une vie normale, et qu'elle est humaine, pas ce qu'on dit dans son dos. Mais il suffit d'un rien et les gens s'ennuient... et contrairement à toi, ils préfèrent être hypocrites à souhait pour mieux enfoncer les couteaux dans le dos par la suite. Ce que tu trouves pathétique, tu préfères largement sourire à Evelyn, parce que tu n'as pas le temps ni même l'énergie d'être un hypocrite. "Dans un sens oui, ce genre de soirée c'est mieux que de manger devant ma télévision... alors oui, je suis là pour divertir la cour." Tu n'es pas aussi difficile que cela à lire, qu'on se le dise, c'est tout l'inverse, et c'est même souvent là que les problèmes arrivent. "Mais dans ce scénario c'est moi le roi."  Tu préfères le dire à voix haute, pour éviter toute surprise par la suite, et que la brune comprenne que tu as un ego surdimensionné.
"Je vous rassure, ça ne m'intéresse pas du tout, dans..." Tu te penches vers la montre à ton poignet, pas pour regarder l'heure mais bien pour appuyer ton propos et pas pour une autre raison. "Une heure, j'aurais oublié cette conversation. Et je suis sûr et certain que ce sera pareil de votre côté." Tu hoches la tête et tu termines le deuxième cocktail, qui devait être pour elle de base, tu te retrouves avec deux verres vides entre les mains, absolument pas du tout dérangé par ce simple fait. "Quoique... On sera peut-être amenés à se recroiser." Tu ponctues ta phrase par un haussement rapide de tes sourcils, alors que ton regard clair reste posé sur Evelyn. "Cece essaye de me convaincre de participer plus et de rejoindre la Fondation." Tu pousses un soupir dramatique à la fin de ta phrase. Dans ton for intérieur, tu sais que ça n'arrivera jamais. Déjà, ton emploi du temps ne te le permettrait pas, entre tes patients, les opérations et la direction du St Vincent, tu trouves déjà peu de temps pour toi, ce n'est pas pour l'investir dans une telle cause. Et ce même si sur le papier, c'est une bonne cause. Ce ne serait pas juste si tu ne peux pas t'impliquer correctement, ça serait une perte pour tout le monde, et tu es un homme qui préfère faire les choses bien ou qui ne les fait pas du tout. Mais ça, Evelyn ne le sait pas encore, et ta petite expérience n'est pas terminée alors...
"Les bons neurochirurgiens, ça ne court pas les rues. Et ceux qui sont aussi bons que moi? Faut pas les laisser filer, du tout." Tu es presque humble en disant cela, presque, ça ne dure que quelques secondes, pas plus que cela."Ça me chiffonnerait un peu de décevoir votre très chère maman... et oui, pour anticiper votre prochaine question, je lui ai déjà dit."   

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@Heath Wilson ☆ crédit/pedrettigifs

Evelyn redressa la tête, les yeux posés sur son interlocuteur. Heath faisait partie de la catégorie d’hommes qui choisissaient ses batailles en terme de conversation, de ce fait elle se rendit vite compte qu’il ignorait royalement toute ses questions pour se focaliser que sur une et unique chose : lui-même. Elle n’avait pas menti quand elle lui avait dit qu’elle se lassait vite, et tout doucement, elle sentait que son attention était en train de décliner tant elle avait le sentiment d’être confrontée à un enfant turbulent, de ceux qu’on retrouvait à martyriser les autres enfants dans la cour de récréation. Elle était polie, maîtrisant les codes sociaux à la perfection, mais feindre l’intérêt était facile que quand elle réussissait à trouver un point de qualité à la personne qu’elle avait en face d’elle. Là, elle craignait qu’elle ne réussirait pas à le faire avec Heath qui lui était antipathique au possible, qu’il le devint encore plus lorsqu’il se définit lui-même comme le roi de la soirée. Ça la fit rire "Vous ne doutez de rien, vous." releva-t-elle. Elle ne jouerait pas à son jeu en lui faisant la liste de ce qui la plaçait bien en dehors de ceux qui comptaient au sein de cette réception, elle avait d’autres choses en tête, et démonter l’ego d’un homme qui en avait un de la taille d’une montgolfière, non merci.

Il lui affirma à nouveau qu’elle ne l’intéressait pas du tout. Il était pourtant là, à s’obstiner pour la faire craquer et sortir de ses gonds. Croyait-il qu’elle ne s’en rendait pas compte ? Croyait-il que les femmes dans son genre n’en avaient pas vu d’autres, des types qui tentaient de les faire se mettre en colère pour le simple plaisir d’être le premier à l’avoir fait ? Evelyn avait du self-control à ne plus savoir qu’en faire, elle ne tomberait pas aussi bas, surtout pas au milieu d’une soirée qui regroupait une partie de ceux qui faisaient courir des rumeurs à son sujet. Les lèvres scellées, le regard toujours posé sur Heath, elle était prête à s’en aller lorsqu’il ajouta la fit froncer les sourcils et lui dire dans le même temps "Sauf que Cece n’a aucune autorité au sein de La Fondation, elle n’en est même pas membre." Elle était sûre d’elle sur ce point, elle se devait donc de le préciser sans faillir. Ne saisissant pas très bien ce qu’il essayait de soulever en dégainant cette carte-ci parce qu’elle était faible, inutile, elle marqua un petit temps. La sienne, de carte, celle qu’elle lui jeta au visage sans pitié, elle avait l’aura d’un As "En revanche, moi, je fais partie du conseil d’administration." L’art d’instaurer la menace sans la prononcer, c’était une technique qu’elle avait apprise avec les années, qu’elle avait masterisé au cours de celle qui venait de s’écouler, traitant avec des hommes aussi déterminés qu’Heath à la faire flancher parce qu’elle avait le malheur d’être une femme. Elle vivante, jamais cet homme ne ferait partie de La Fondation ; il fallait l’unanimité pour valider une décision, ça avait toujours été le cas, ça le serait toujours malgré les dissension familiale, autant dire qu’il pourrait faire des pieds et des mains si ça lui chantait, jamais il ne siégerait. Elle ajouta "Alors bonne chance à vous, je suppose." Pour s’impliquer davantage, pour échelonner au point de devenir indispensable : personne ne l’était, même ceux qui se revendiquaient les meilleurs dans leur domaine comme ce fût son cas sur l’instant donné "Félicitations. J’en connais d’autres des neurochirurgiens doués, ce n’est pas ce qui manquent en ville, et vous ne le savez peut-être pas — ce qui me fait dire que vous devriez faire vos recherches avant d’envisager d’en faire partie —, mais ils font tous parties de la famille." Leon Barnes et sa fille, Ruben… il ne devait pas s’inquiéter du standing des médecins chercheurs qui participaient à l’effort des Pearson. Ils étaient réellement impliqués dans la cause — même si ça l’ennuyait de trouver des qualités à son beau-frère, elle devait admettre qu’il était tout de même l’un des meilleurs éléments qui avaient rejoints les rangs au cours des dernières années, et que sa volonté à faire avancer les choses, de par son expérience, de par plein d’autres choses encore, était réelle. Pas comme celle de Heath qui semblait tout juste appelé par l’appât de la notoriété. Elle lui dit "Il en faudra plus que ça pour décevoir Celie. Elle ne vous a pas attendu pour former des équipes et faire des plans, vous savez." Ce n’était pas parce qu'il se permettait de batifoler avec sa mère qu’il la connaissait pour autant et qu’il pouvait se permettre de parler pour elle, qui plus est. Pour qui se prenait-il, vraiment ? Elle continua comme si elle ne s’était pas interrompue "À ce stade, Heath, j’ai l’impression que c’est vous qui avez le plus besoin d’elle, pas l’inverse." Alors back off, c’est ce qu’elle aurait dit si elle avait été une femme différente, plus sanguine et revendicatrice.

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@Evelyn Pearson ☆ crédit/ssoveiagifs

Tu es obligé de l'admettre, Evelyn est beaucoup plus tenace qu'elle en a l'air. Oui, ça, ce n'est pas quelque chose que tu aurais pu anticiper d'un simple regard, juste parce que tu l'as déjà aperçue et que tu as entendu parler d'elle. Impossible de savoir de quoi les gens sont faits en se basant sur des rumeurs, après tout, la plupart des rumeurs à ton sujet sont bien complètement fausses. Enfin, tu crois, tu n'écoutes pas ce qui se dit à ton sujet, tu es beaucoup trop vieux pour te soucier de cela, et ça va plus loin de que cela. Tu as compris à ton âge que l'opinion des autres ? C'est entièrement surfait. Ce n'est pas aussi utile que certains le prétendent et ça ne t'empêche pas de dormir la nuit, du moment que tu sais de quoi tu es fait, qui en à quelque chose à carrer de ce que les autres pensent ? Pas toi, et c'est bien pour cela que la plupart des insultes ne fonctionnent pas sur toi, et qu'elles ne fonctionneront jamais sur toi."Hmm conseil d'administration ? Wow, rien que ça, je suppose que ça claque sur une carte de visite." Et tu sais maintenant que quelque chose d'aussi trivial, aussi direct et petit ne prendra pas avec Evelyn. Elle a la tête bien vissée sur les épaules et dans un sens, ça te fascine. Parce que tu t'ennuies véritablement et que tu sais que la vie est plus injuste pour les femmes que les créatures de ton espèce. Tu te demandes par quel chemin elle a dû passer pour se forger une patience aussi infinie, là encore, ce n'est pas écrit sur son visage. Mais la brune insiste bien pour t'expliquer les choses, et même te remettre à ta place. Il y a d'autres neurochirurgiens doués, et tu connais sûrement les noms qu'elle a en tête, le département de neurologie du Saint-Vincent n'est pas grand que cela, qu'on ne s'y trompe pas du tout. Est-ce que cela te fait peur ? Te donne envie de ravaler tes mots ? Du tout, il y a un sourire sur ton visage, alors qu'Evelyn défend la Fondation et dans un certain sens, sa mère.
"Je sais que c'est une femme très capable, je le sais." Même la personne cynique que tu es peut le voir, ça ne fait même aucun doute à tes yeux, aucun doute du tout. C'est la dernière phrase d'Evelyn, ainsi que le regard qu'elle t'adresse qui te fait tiquer, et qui t'ouvre les yeux."Oh." Parce que tu es un idiot fini, tu aurais dû le réaliser dès le début quel était le problème d'Evie, et pourquoi est-ce qu'elle est venue te trouver dès le début. Comment est-ce que tu as fait pour ne pas le réaliser plus tôt ? "Je vois." Pense-t-elle que tu tentes de séduire Celie ? De te frayer un chemin jusqu'au lit de sa chère maman ? C'est hilarant, tu en rigoles l'instant suivant, et tu passes très certainement pour une personne qui a perdu toute sa tête. Alors que tu ris ouvertement et un peu bruyamment juste à côté d'elle. C'était définitivement une bonne idée de venir ici ce soir, rien que pour ce fou rire, ça en valait la peine. "Désolé, ça m'a pris plus de temps que nécessaire pour capter, j'ai fait quelques longues opérations et l'alcool n'aide pas, ou alors si ? C'est un débat pour un autre soir." Pas le propos, tu t'égares, tu es obligé de prendre une profonde inspiration avant de pouvoir retrouver le timbre normal de ta voix et une fois que c'est fait, tu as une expression qui se veut un peu solennel pour la jeune Pearson, alors que tu essayes de dissiper ses doutes. "Evelyn, je peux vous assurer que je n'essaye pas de séduire votre chère maman." Tu devrais le dire avec plus de conviction et sans sourire. Certainement, tu n'aides pas ta cause, mais tu es sincère en disant cela. Cela ne t'a jamais effleuré l'esprit maintenant que tu y penses, est-ce un compliment pour sa mère ? Pour toi ? Un peu des deux. Tu n'es pas un si mauvais parti que ça, si tu ranges ton ego de côté, tu as des choses à offrir. Peut-être que tes deux précédents divorces le prouvent, au moins, ça prouve que tu as de l'expérience et tu sais quelles erreurs il faut éviter.
"Mais si ça vous dérange tant que ça... peut-être que je devrais essayer. Tout le monde a besoin d'un père, n'est-ce pas ?"

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@Heath Wilson ☆ crédit/pedrettigifs

"Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui aime autant le son de sa propre voix, vous savez." Et pourtant, elle était entourée d’hommes avec des égos difficilement domptables ; elle vivait avec homme qui avait un ego difficilement domptable, elle savait de quoi elle parlait, donc. Heath se situait dans la case au-dessus, il suffisait de le regarder prendre tout à la légère pour se rendre compte que rien ne le touchait véritablement tant que ça ne le concernait pas directement. Ça ne l’intriguait pas, ne lui donnait pas envie d’en savoir davantage à son sujet, tout juste l’envie de le fuir et de mettre sa mère en garde quant à ses accointances avec quelqu’un comme lui. Elle était légitime de le faire, elle était sa fille. Mais elle s’en abstiendrait, parce qu’elle respectait Celie qui savait s’occuper d’elle et de ses intérêts sans avoir besoin qu’on lui dicte quoi faire, même sous couvert de bienveillance. Cependant, elle ne pouvait mettre de côté son inquiétude. C’était tout ce qu’Evie redoutait au fond, d’être approchée pour qu’on profite d’elle, aussi malgré les conflits qu’elle avait connu avec sa mère, elle ne lui souhaitait pas de mal, et surtout pas de tomber dans les mains d’un homme pédant et imbuvable comme Heath.

Il lui ri au nez, ça confirma ce qu’elle venait de dire, que le son de sa propre voix était une douce musique à ses oreilles. Aux siennes, elle sonnait comme des ongles sur un tableau noir. C’était désagréable, autant que la teneur de ses propos qu’elle n’hésita pas à lui renvoyer au visage sans réfléchir, ne craignant pas de provoquer son courroux "Non, vous n’essayez certainement pas de la séduire." Et encore, elle avait un doute notoire sur la question étant donné l’attitude qu’il avait eu avec elle tout à l’heure, aussi doucereux qu’elle le trouvait hypocrite. Elle poursuivit, ne s’étant pas interrompue, sa tête s’inclinant doucement sur le côté pour mieux envisager l’angle de la sa fin de phrase, celle qui dura quelques secondes de plus tandis qu’elle restait calme, posée, déterminée à faire valoir son droit au soupçon étant donné l’attitude qu’il adoptait "En revanche, ça ne m’étonnerait pas que vous tachiez de profiter d’elle à un moment où un autre, autrement vous n’auriez parlé ni de Cecilia ni de La Fondation." Elle ne lui laissa pas le temps d’intervenir "Je tiens à ma mère. Nos rapports ne sont pas toujours au beau fixe, elle reste une femme que j’admire et que je remercie pour les valeurs qu’elle m’a donnée tout au long de ma vie." D’un petit mouvement de tête, elle appuya sur ça. Ses yeux trouvèrent ceux d’Heath. Elle ne sentit pas obligée de lui faire un sourire quand elle poursuivit, n’étant pas encline à s’abaisser aux codes inhérents au sexisme de ceux qui pensaient qu’une femme se devait d’être complaisante pour se faire entendre. Elle ne l’était pas ici, elle était ferme, droite sur ses appuis "Je ne suis pas revendicatrice, j’estime être plutôt tolérante et ouverte, au contraire. Cela dit, je ne suis pas du genre à laisser planer des doutes au-dessus de mes intentions, alors je vais être honnête avec vous, si vous êtes d’accord." Lui témoignant du respect contrairement à lui, Evie continua "Si j’apprends que, d’une manière ou d’une autre, vous essayez de profiter d’elle, de son statut, de ce qu’elle représente pour vous faire mousser et apporter du prestige à votre carrière, ou qu’importe au fond les intérêts que vous tirerez de votre rapprochement avec elle, vous aurez à faire à moi." La menace n’était plus sous-jacente. Elle arqua un sourcil à sa dernière phrase, la trouva tout aussi vulgaire que le genre qu'il essayait de se donner, et précisa sans délai, pas impressionnée par son manque de tact ni par son manque de classe "J’en ai eu un, de père." Et quel père il avait été, Kai "Je n’ai pas besoin de vous connaître pour affirmer que vous ne lui arrivez même pas à la cheville en tant qu’homme —" Toujours aussi calme, elle recula d’un pas, prête à partir, mais prenant le temps de terminer tout de même "—, alors peut-être que vous devriez revoir vos ambitions à la baisse, monsieur."