Assise en tailleur sur mon lit, ordi sur les genoux, page google ouverte sur une fenêtre de recherche. Je ferme mon ordinateur dans un bruit sec, soupirant légèrement. Ça va pas bien dans ma tête, j’en viens à googliser ma boss. N’importe quoi. Je soupire un peu et sursaute en sentant mon téléphone vibrer. Je me contorsionne pour le récupérer et ouvre le message. C’est Eireen qui me propose d’aller manger un panini au centre commercial. Au centre commercial ? On est quel jour ? Samedi ! Pitié non pas le centre commercial un samedi, c’est mon pire cauchemar. Je me laisse tomber mollement sur mon lit en soupirant. Elle aura ma peau. Cela dit, je bosse tellement en ce moment que j’ai du mal à voir ma meilleure amie très souvent ces derniers temps. On a beau habiter ensemble, je vois bien plus souvent mes collègues que je la vois elle. Après un petit moment d’hésitation, je finis par accepter en sui envoyant un sms. Un regard sur ma montre, il serait temps d’aller prendre une douche. Heureusement, il n’y a plus personne dans cet appartement, tout le monde est parti bosser. La salle de bain pour moi toute seule, le bonheur.

C’est près de deux heures plus tard que je sors de mon appartement, un vulgaire jean troué sur les fesses et un débardeur moulant sous mon perfecto en cuir. J’enfile mes bottines et cale mes RayBan sur le bout de mon nez. C’est parti. Casque sur la tête, j’enfourche mon scooter et me dirige vers le centre commercial. Huit minutes de retard. Je suis généralement assez à l’heure, surtout quand il s’agit du boulot. Et pour les amis, ça dépend de la circulation. J’arrive un peu en speed et dérape presque en la voyant assise sur un banc juste en face du fameux vendeur de panini ! «Ah t’es là !» Je me dirige vers elle et la prends dans mes bras pour la saluer. «Putain qu’est-ce que j’ferai pas pour toi ! T’as vu le monde !» Je me demande si je suis pas limite agoraphobe. Cette foule, ça me met mal à l’aise, je ne suis pas tranquille. «T’es toute belle ! Comment ça va ?» Je la prends bras dessus bras dessous pour entrer dans la sandwitcherie. Avec Eireen, je suis plus naturelle qu’avec n’importe qui. Elle me connaît mieux que personne, enfin, mis à part mon père et Morgan. Mais je pense qu’ils sont tous les trois au même niveau. Ou presque.

«Ouais, je sais que y'a du monde. C'est un centre commercial. Pas la petite supérette du coin.» Je ris un peu, Eireen a toujours ce petit sarcasme au coin des lèvres, et c’est ça que j’aime chez elle. Elle ne mâche pas vraiment ses mots. Je n’aime pas le gens fourbes, menteurs, ou qui embellissent toujours les choses pour dire un truc qui fait mal. Non, Eireen est de ces gens francs que j’adore. «Merci. Je ne peux néanmoins répliquer la même chose. T'as vu ton jean ? Il a un peu vécu.» Qu’est-ce que je disais ! Je lui donne un coup de hanche avant de rétorquer. «Il est très bien ce jean, je l’adore ! En plus il fait grunge ! Et puis si il te plait pas c’est pareil !» Je lui tire la langue avant de lui sourire. «Et bah écoute, ça va plutôt bien. On est samedi. C'est super les samedis.» Ok alors là j’ai du mal à comprendre le message. Je la regarde en fronçant un peu les sourcils. Ou elle est folle, ou elle me cache quelque chose. Je préfère ne pas répondre à cette phrase pour le moment. Mieux vaut ne pas commencer maintenant les hostilités. J’ai beau adorer Eireen, j’aime aussi parfois quand on s’en met plein la gueule. Parce que ça fait du bien, ça défoule, et puis parce que ça ne dure jamais très longtemps. On finit par en rire, assez rapidement. C’est ça aussi que j’aime chez elle. C’est la meilleure amie que tout le monde rêverait d’avoir. Celle qu’on peut traiter de connasse en riant, celle à qui on peut donner un coup de pied au cul, celle à qui on peut parler sans vraiment choisir ses mots, celle à qui on peut tout dire, sans aucune exception. «Et toi alors ? Le boulot ?» Je hausse un peu les épaules, alors qu’on fait la queue pour commander notre repas. «Ben, je remonte doucement mon coup dur d’il y a quelques jours. Mais à part ça, ça va très bien.» J’essaie de ne plus trop penser à cette femme qui est décédée dans mes bras, sans que je n’ai rien pu faire. Mais heureusement, Sawyer est là, elle, et elle m’a bien fait comprendre que je pouvais compter sur elle. «Prête à te remplir la panse ?» Je souris un peu «Je meurs de faim !». Nous choisissons ce que nous voulons manger, et puis je me retourne finalement vers ma meilleure amie. «Bon et toi, avec ton Aaron, ça en est où ?». Finalement, on est un peu dans la même situation elle est moi. Enfin, sauf que moi, je couche pas avec Sawyer. Enfin pas encore ! Cette réflexion me fait sourire intérieurement.

« Il sera toujours aussi grunge avec plein de trous ? » Je plisse les yeux en la regardant. Je sais que ma meilleure amie préfèrerait que je m’habille de façon féminine. Mais moi, c’est comme ça que je me sens bien. Je sais faire, mettre une robe et des talons hauts, ça m’arrive parfois, et ça me va très bien. De toute manière, j’ai un physique où je peux tout porter. Eireen est comme moi. Pour ça, on se ressemble beaucoup. « Enfin, j'dis ça, j'dis rien » « Hum oui, bah dis rien alors ! » Je ris un peu et nous nous retrouvons rapidement dans la file d’attente avant de commander notre repas de midi. Elle prend quelques nouvelles de mon moral, et je prends des nouvelles de son histoire avec un mec marié. Ouais. Entre Eireen qui couche avec son patron marié, et moi qui suis raide dingue de ma patronne mariée elle aussi, on fait la paire. « Oh ... Aaron ... Ouais … Je crois qu'il a envie de laisser une chance à sa femme. » Je grimace un peu. Je sais qu’Eireen aimait bien passer du temps avec lui, faut croire que c’était un bon coup. Je me fais sourire intérieurement de penser ça. Nous prenons commande et elle paye, comme c’était prévu. A charge de revanche bien sûr. « De toute manière, j'ai toujours su que c'était ... Juste pour s'amuser ... J'sais très bien que ça ne durera pas toujours. On s'voit de temps à autre, mais c'est tout quoi » Je me contente de hocher la tête en l’écoutant attentivement. J’ai du mal avec ça. Je n’ai jamais eu vraiment de plan cul régulier, comme elle. Pour moi, c’est soit un soir et basta, soit une histoire, comme avec Cléo. Evidemment, je ne sais pas rop bien où ça va nous mener tout ça, surtout vu mon crush sur ma patronne, mais bon. « On s'installe par là ? » « Ouep ! » Je la suis et dépose mon plateau juste en face du sien, avant de m’asseoir en face d’elle. « Enfin, j'le vis bien. Et lui aussi. On s'amuse, et puis c'est tout. » « Si ça te convient, c’est le principal. Mais fait quand même gaffe de pas trop t’attacher hein… ce serait con, surtout qu’il a l’air d’être un bon petit goujat quand même ! » Je lui souris, elle sait ce que j’en pense. Je préfèrerai tellement qu’elle trouve quelqu’un de bien, avec qui elle pourrait se poser, après sa déception de ses fiançailles. Pas forcément l’homme de sa vie, mais au moins quelqu’un qui ne se foutrait pas de sa gueule comme Aaron le fait, selon moi. « Bref, fini de parler de lui. Il le mérite pas, tout comme il mérite pas une fille comme toi ! » Je lui tire la langue amicalement et prends mon sandwitch entre mes mains pour en manger une bouchée. « Au fait, t’as des nouvelles de Cléo ? » Ouais, c’est le monde à l’envers. C’est moi qui sors avec elle, et je demande à ma meilleure amie si elle a des nouvelles. N’importe quoi. Mais bon, c’est elle qui nous a présentées, elle sait peut-être quelque chose ?

« M'attacher ? C'est pas vraiment mon genre. Enfin, ça l’était. » Je connais l’histoire d’Eireen, je sais combien elle a souffert de son ancienne histoire. Ça n’a pas été facile pour elle, je suppose que ça ne l’est toujours pas, mais ce n’est pas un sujet facile à aborder. Alors j’évite, au maximum, même si parfois j’aimerai simplement qu’elle en parle pour vider tout ce qu’elle a sur le coeur. Cependant, je sais qu’aujourd’hui n’est pas le bon jour pour ce genre de confidences. « Et puis, t'as raison. C'est une vraie enflure. Il m'exploite. Tant au travail. Que dans le privé. Mais j'm'en fiche. Parce que mon stage se passe bien. Parce que j'apprends beaucoup de choses. Et parce que je m’amuse. » Je lui souris, un vrai large sourire. Je suis contente de voir que malgré tout elle se sent bien là où elle bosse. C’est bon signe. Rapidement, le sujet passe à autre chose, Lauren. On ne peut pas dire que notre relation soit vraiment au beau fixe ces derniers temps. Je ne peux pas lui en vouloir. Si quelqu’un doit avoir des tords, c’est plutôt moi, même si j’essaie de me persuader du contraire. « Euh … Lauren ... Euh ouais ... J'ai eu des nouvelles hier ou avant hier. Attends. » Je la regarde sortir son téléphone alors que je croque avec appétit dans mon panini. Mon ventre fait un bruit atroce, je crois que j’avais vraiment faim. « Ouais, c'était y'a deux jours. Elle avait l'air d'aller bien. » Je hoche la tête, distraitement. « Ok. Merci. » Je ne sais pas quoi dire d’autre à vrai dire. Je suis rassurée qu’elle aille bien, mais d’un autre côté ça me déçoit un peu qu’Eireen ait eu des nouvelles d’elle et qu’elle n’ait pas pris la peine de me répondre à moi. C’ets puéril, sans doute, ou alors je le mérite, je ne sais pas. « Ca va entre vous ou … » Question ouverte. Je grimace un peu, faisant une moue pas tout à fait satisfaite. « Bof. Elle a vraiment du mal à s’assumer, et moi ça me saoule de devoir attendre qu’elle décide de se montrer avec moi. J’sais pas, ça me vexe un peu tu vois. Et puis… » Je soupire largement. « Y’a ma boss aussi. Ça complique tout, j’en ai marre, j’arrive pas à prendre le dessus. » Je lui ai déjà parlé de Sawyer, de mon attirance pour elle. Même si elle n’est pas au courant de tout, du moins pas encore. « Il s’est passé un truc hier… » Mon coeur s’accélère déjà rien que de repenser à la soirée que nous avons passée toutes les deux. « A cause de l’incident au boulot, elle m’a dit qu’il fallait que je me change les idées, elle m’a proposé d’aller boire un verre. On étai que toutes les deux, dans mon bar fétiche. C’était… étrange. On était vraiment proches tu vois… et puis on a failli… » Je me mords l’intérieur de la lèvre. « On a failli s’embrasser mais j’ai coupé court. J’crois que j’ai flippé, Lauren, le fait qu’elle soit ma boss… je sais même pas comment tu fais toi ! » Je lâche un léger rire, un peu stressé, et puis je passe ma main nerveusement dans mes cheveux. « C’est vraiment trop bizarre. Y’a un truc qui se passe entre nous, elle a beau le nier, c’est évident… »

Si Eireen et moi on se ressemble sur beaucoup de points, le sujet des relations amoureuse n’est pas un point que nous abordons de la même façon. Sans doute que nous vivons toutes les deux notre vie sans trop nous poser de questions, simplement en profitant, mais quand il s’agit d’en parler, c’est différent. J’ai beaucoup plus de facilités à parler de ça que ma meilleure amie. Si bien que quand je commence, j’ai bien du mal à m’arrêter. J’ai besoin de vider mon sac, de dire à quelqu’un ce que je vis. Je ne peux pas garder tout ça pour moi, et c’est pas à Morgan que je vais en parler, ce couillon. « Tu sais plus trop où t'en es en gros. » Je soupire largement en guise de réponse. C’est un résumé plutôt efficace. Merci Eireen. « Si tu devais faire un choix ... Les yeux fermés ... Ton coeur balancerait vers qui ? » Je lève les yeux au ciel. Je n’ai même pas besoin de me poser la question. J’ai envie de hurler son prénom. Mais avant de répondre à cette question, je raconte à ma meilleure amie ce qui s’est passé la veille, dans le bar où nous étions. « Han, tu m'as fait une fausse joie. » Je me mordille la lèvre, de stress sûrement. « T'as essayé d'en parler avec elle ? De lui dire que t'as un bon feeling ? Qu'elle te plaît ? » Je regarde Eireen avec des yeux ronds, elle est sérieuse là ? « Peut-être que si vous en parlez, tu seras fixée. C'est pas bon de se poser trop de questions. » « Mais nan mais elle est mariée ! Elle a un mari ! UN MARI ! » Je passe mes mains sur mon visage comme pour reprendre mes esprits. « Si tu penses que ça pourrait coller, moi, j'peux que t'inviter à foncer et à voir ce que ça pourrait donner. » Je soupire très largement. « C’est impossible. Quand elle m’a ramenée jusqu’à chez moi, je lui ai juste fait un bisou là. » Je pointe le coin de mes lèvres. « C’était pas vraiment fait exprès, c’est juste que, j’sais pas c’était plus fort que moi, ou alors c’était pour la tester j’en sais rien. Toujours est-il que maintenant au boulot c’est l’horreur. » Je soupire, une nouvelle fois. « Je pense pas que ce soit une bonne idée de parler de tout ça avec elle. Elle s’est laissée aller, mais elle est trop coincée pour assumer que je lui plais et que je l’attire. Elle est trop bien dans sa petite vie rangée. Dans laquelle elle est pas heureuse d’ailleurs. Ça se voit bien. Enfin bref. » Je hausse un peu les épaules et regarde ma meilleure amie. Je n’ai plus super faim d’un seul coup. « J’ai le don pour me fourrer dans des situations de merde quand même ! » Je lâche un petit rire bête. C’est vrai ça, c’est tout moi. Craquer sur ma patronne mariée. N’importe quoi. Enfin pour le coup, Eireen ne peut pas me blâmer, elle a couché avec son patron, lui aussi marié. On est fines toutes les deux !

C’est le bordel dans ma tête, et ça l’est depuis que j’ai rencontré Sawyer, il y a 4 mois. J’ai l’impression qu’elle a été mise sur mon chemin pour me donner un enseignement. Pour l’instant, je serai incapable de savoir quoi ni comment. Je sais juste que je déteste me sentir comme ça. J’ai toujours été quelqu’un de légère, joyeuse, je ne me suis jamais vraiment pris la tête pour rien ni pour personne. Et voilà qu’aujourd’hui je suis en train de me prendre les pieds dans une histoire de coeur qui n’a aucun avenir. Ça ne me ressemble pas, il va falloir que je trouve une solution pour retrouver mon vrai moi intérieur. Et si je dois en passer par une discussion houleuse avec Sawyer, et bien soit ! « On est toutes les deux dans une situation pas jojo. » Sa phrase me fait lâcher un petit rire amusé. Ouais, elle a pas tord. « Mais je désespère pas. Ca finira par aller. » « Y’a intérêt ouais ! » « Tu sais ce qu'on devrait faire ? Pour éviter que cette histoire nous pèse trop et qu'on pense à autre chose ? » Tout en mâchant ma bouchée de panini, je regarde ma meilleure amie, attendant qu’elle lâche son idée du siècle. « Nous faudrait un bon week-end entre nanas. Genre un petit chalet près d'un lac et on ferait ce qu'on veut. Et on arrêterait de penser à nos petits soucis. » Le sourire me revient. « Carrément ! Je vote pour ! Genre un week end en célibataires, avec aucun mec et aucune nana pour nous penser, et on parlerait de tout sauf de nos relations sentimentales ! » Je hoche vivement la tête. « J’adore l’idée ! » « Je pense que ça pourrait être une idée sympa. Et ça nous éviterait de nous morfondre sur ce qu'on veut, ce qu'on peut avoir et ce qu'on n'aura jamais. » Je souris de nouveau. Voilà pourquoi Eireen est ma meilleure amie. Elle trouve toujours quelque chose pour me remonter le moral. C’est pour ça que je l’adore, entre autre. « A moins que tu préfères aller faire les boutiques pour oublier tout ça. » Je plisse les yeux en la regardant, avant de prendre conscience de l’endroit où on se trouve. J’ouvre grand la bouche d’un air choqué et je récupère le papier qui emballait ma paille il y a quelques minutes, pour lui balancer en pleine tête. « Garce ! C’est pour ça que tu m’as emmenée là ? » Je ris, parce que finalement, ça ne m’étonne pas d’elle. « J’y crois pas ! La vicieuse quoi ! » Je secoue la tête, amusée. « Tu m’auras tout fait hein ! Il te plait vraiment pas du tout mon pantalon ? » Je baisse la tête et grimace un peu en regardant tous les trous de mon jean. « Bon ok. Mais pas pendant 3 heures. Je te donne une heure. Et un quota de cabines d’essayages bien défini, sinon après je vais être d'une humeur massacrante ! » Je me mordille la lèvre dans un sourire amusé. Je me connais. Je sais comme je suis quand il s’agit de faire les magasins. Mais Eireen a eu raison de moi, comme d’habitude !

Je me venge sur ma meilleure amie au moment où je comprend qu’elle m’a piégée en me faisant venir ici juste pour faire les boutiques, la vilaine. Elle sait que je déteste ça, et elle est à chaque fois obligée d’user de stratagèmes pour me traîner dans une boutique quelconque. « Hé, oh, t'as quel âge ? » 4 ans à cet instant précis ! « Oh, je suis outrée ! » Eireen me sert ses grands yeux surpris et je souris. Dommage que je n’ai rien d’autre à lui lancer dessus ! « Disons qu'il craint un peu, ouais. » Je fais mine de bouder et lui tire la langue, toujours comme une gamine de quatre ans. Ok, j’ai bien conscience que ma garde robe n’est pas très remplie pour une femme. Mais après tout, j’ai pas besoin de m’habiller super bien pour avoir des plans d’un soir. Mon charme suffit à lui même. Je finis pas accepter d’aller flaner dans les magasins avec ma meilleure amie, à condition que ça ne dure pas plus d’une heure. Faut pas exagérer non plus. Nous finissons rapidement de manger notre repas pour nous diriger dans les couloirs de cet immense centre commercial. Je déteste vraiment ça. Un samedi après midi en plus. Elle est folle. « Bon, pour en revenir à notre prochain week-end … » J’enfouis mes mains dans les poches de mon jean moche et tourne la tête vers Eireen. « T'as des jours à prendre, non ? » Je hoche un peu la tête. « Oui, ça devrait pas poser trop de problèmes. Enfin je pense pas. Deux ou trois jours ça ira ! » « Parce que partir à l'imprévu ... Enfin, ça peut être sympa. Mais on risque de se retrouver dans le bush à dormir à la belle étoile. » Je lâche un rire amusé en nous imaginant toutes les deux camper à la belle étoile. Je sais que ça ne me dérangerait pas, mais Eireen a besoin de son petit confort. C’est une vraie fille quoi. Je secoue la tête un peu, un large sourire au bord des lèvres. « Mais non, on va se prévoir un truc sympa. J’aime bien ton idée de louer une maison au bord d’un lac, un truc bien paisible, dans un coin paumé où on rencontrerait personne, ou alors que des paysans ! » Je ris une nouvelle fois et esquive une personne visiblement bien plus pressée que moi de faire les magasins. « Tu veux qu’on y aille que toutes les deux ou tu veux inviter du monde ? » Les mains toujours dans mes poches, je regarde la brunette avec un visage étonnement apaisé vu l’endroit où je me trouve. Mais discuter d’un week end détente, bizarrement, ça détend.