Une journée calme, quand je dis calme c'est en partie que je parle de mon travaille ! Il est sûr que ma vie personnelle n'a rien de bien palpitant depuis mon retour en Australie, devrai-je même ajouter que j'ai presque l'impression de sombrer dans une solitude digne d'une vieille fille ? Il faudrait peut-être que je me secoue, que je prenne des initiatives, mais ce n'est pas réellement quand on est seul qu'on a la motivation, du moins c'est mon cas. Comme si cette vie loin de tout mon passé n'avait pas beaucoup de sens, oui c'est bien moi qui ait voulu revenir ici, personne ne m'a forçait et je pensais que c'était une bonne chose de partir loin de tout ce chaos. Oui parfois je regrette, d'autres fois je me rassure, la triste réalité et que je ne sais pas ce que je veux et que seule j'ai l'impression que mon avenir est vain.

Aujourd'hui le temps était divin, de quoi m'avoir motivé tout au long de la journée, même si je ne faisais que profiter des rayons à travers la vitre de mon bureau, oui tout le monde dis que c'est sympa de travailler dans des bureaux, mais je vous assure que quand il fait beau, s'en est presque agaçant de ne pas pouvoir profiter de ce que nous offre la nature. Enfin, je ne vais pas commencer à me plaindre. Parce que la chance semblait me sourire en fin de journée, j'ai la chance de mettre enfin les pieds dehors ! Je devais aller faire un contrôle dans une famille d’accueil, qui venait de prendre une jeune fille au caractère "délicat", il faut dire qu'elle n'avait pas eu une vie facile. Mon petit plus à moi ? Je pouvais très bien comprendre ce que tous ses jeunes vivaient, je sais à quel point c'est dur de survivre sans famille ! Là où je bosse je suis celle qui gère tous les dossiers liés aux enfants et adolescents, tant dit que d'autres viennent en aide aux parents, aux familles dans le besoin, aux gens qui perdent tout et qui ne savent plus vers qui se tourner, bref c'est loin d'être joyeux tous les jours tout ça, seulement c'est tellement gratifiant de pouvoir aider les autres, c'est un besoin naturel chez moi.

Le soleil perçait encore dans le ciel quand j'arrivais à Fortitude Valley, il y avait pas mal de monde et j'eus l'obligeance de me garer assez loin de l'adresse ou je devais me rendre. Je partais simplement avec ma petite sacoche comme à mon habitude, après quelques minutes j'étais enfin à destination, moi qui ne connaissais pas le quartier j'avais eu la chance de ne pas me perdre ! C'est après environ une heure que ma visite prit fin, je m'attendais en sortant à brûler encore sous la chaleur du soleil, seulement il en était autrement, en si peu de temps est-ce possible ? Les nuages avaient envahi le ciel je me sentais soudainement désarmais, moi qui ne porte qu'une simple robe blanche en voile, perché sur de grands talons, j'avais l'air drôlement arrangé. Je commençais à marcher rapidement quand les premières gouttes se firent sentir sur ma peau et c'est finalement une pluie battante qui prit place, je ne voulais pas courir et risquer de glisser, bref ma seule option était de "trottiner" vers ma voiture, seulement dans cette agitation je m'étais trompé de rue, ou est-ce que j'étais ? Je m'arrêtais soudainement, je n'avais pas de magasins ou de lieu pour renter m’abriter, je suis dans un simple quartiers d'habitations, perdue. Je sentais l'eau passer à travers ma robe et je voyais des gouttes couler le long de mes cheveux, par réflexe je mettais mon sac sur ma tête pour essayer de ralentir cette douce agression de la nature.

Il m'avait fallu quelques minutes pour me reprendre, pour essayer de me calmer. Oui, je venais de croiser Niklas au centre commercial et il fallait que j'annonce la nouvelle à ma sœur. Mais comment elle allait le prendre ? J'avais peur de sa réaction. Et si toute cette histoire ne faisait que la détruire davantage. Il ne la mérite pas, et pourtant elle l'aime encore de tout son être. Ca me désespère. Mais je ne peux que la comprendre, même si mon expérience amoureuse est loin d'être expérimentée. Le seul vrai amour que j'avais eu avait été dans mes années lycées, et plus j'avais avancé dans les années, plus je m'étais détaché de ce sentiment. Parce que ça nous rend bien plus faible que plus fort. La chute est douloureuse surtout quand on est encore amoureux. J'aurais tellement voulu éviter cette expérience à ma grande sœur. Seulement j'en avais été incapable, et je n'avais plus qu'une seule solution à présent, c'était de la soulager, de lui faire avoir les réponses à ses questions, même si mon petit doigts me dit qu'elle risque de faire bien plus que de simplement lui parler, je suis sûr qu'elle va essayer de le raisonner et de le ramener à la maison. Même si elle semblait bien plus se plaire ici que moi. Même ma meilleure amie s'y sentait mieux, même si elle était loin de sa copine. Au moins je l'ai enfin rien que pour moi. Et je comptais bien aller l'emmerder avant de retrouver ma sœur pour lui parler de tout ça et de me détendre un peu. Je sortais alors de mon appartement, quand la pluie battait son plein. J'avais heureusement pensé à prendre mon parapluie tellement la météo peut être changeante ces derniers temps. Et au moment d'ouvrir mon parapluie, j'aperçus une femme en robe légère et blanche, sans parapluie, avec un simple sac qui lui servait de couvre tête, a essayé de marcher vite malgré ses hauts talons. A la vue de cette scène, je ne pus m'empêcher de sourire. Surtout que même si je l'avais à peine aperçu, je reconnaissais ce si beau visage. Je me pressais alors pour la rejoindre et arrivais à sa hauteur bien rapidement pour finalement apporter le parapluie au dessus de son sac à main qui ne lui couvrait absolument rien. Alors, on a oublié son parapluie ? Lui demandais-je pour l'emmerder un peu, avec un sourire amusé, quand mon regard se posa sur son corps. Je n'avais pas oublié à quel point elle avait un corps parfait, mais je n'aurais jamais pu espérer mieux le voir qu'aujourd'hui.

Qu'est-ce que j'avais bien pu faire dans une autre vie pour mériter autant de malchance, parfois je me le demande bien. Moi qui pensais avoir une ravissante fin de journée, pouvoir profiter des derniers rayons du soleil une fois mon travail fini et pourquoi pas me prélasser tranquillement dans mon petit jardin un verre à la main, triste idée car le destin m'avait réservé un tout autre sort, oui cette pluie ravagente ! Et ce n'était que le début. A vrai dire j'aurais pu être simplement habillé d'un jean pour affronter ce déluge, mais comme par hasard je me retrouvais en robe dans cette situation que j'ose qualifier de plus que gênante... Il faut dire que cela ne serait peut-être pas arrivé si seulement je me souvenais de ce fichu chemin que j'avais emprunté pour garer ma voiture, quelle idiote que je suis par moments.

J’avais beau m'en vouloir et me reprocher ses dernières minutes, rien n'y changeait et le temps ne faisait que s'aggraver doucement, finalement j'aurais peut-être dû accepter ce café qu'on m'avait proposé au risque de ne pas être très professionnel. Après une course, que je qualifierais de ridicule sur mes hauts talons, je me rendais compte que je n'étais pas au bout de mon calvaire, la seule chose que je trouvais à faire c'est me protéger partiellement avec mon grand sac, sans oser penser à tout mon dossier qui se trouve à l'intérieur, un problème à la fois comme le disais ma mère. Ce que je craignais plus particulièrement en cet instant .  Que les passants à l'esprit mal placé et le plaisir de pouvoir se rincer l’œil, car si je continuais à être trempé ainsi c'est bientôt mes sous-vêtements qu'on allait voir à travers cette robe blanche, qui devenait tout aussi humide que le sol. Pourquoi est-ce que je n'ai pas mis une robe noire ?

Comme si Superman était sortis tous droit de sa BD, un parapluie apparu alors au-dessus de ma tête, qui devait être tout, sauf présentable. Je tournais la tête instantanément pour découvrir le visage de ce sauveur qui n'était autre que... Valentin ! Mon Dieu cette ville me joue des tours . Vais-je y retrouver tous les hommes sont entrés dans ma vie passée ? Je restais comme bloquée quelques secondes, avant de lui offrir un sourire presque béat. Il se permettait de faire un peu d'humour, accompagné d'un sourire de circonstance ! J'enlevais mon sac du dessus de ma tête, laissant planer un instant avant de répondre, je le détaillais du regard, il avait tellement changé, grandis et pourtant j'avais le sentiment d'avoir ce même jeune garçon qui me courait après en face de moi. Ce petit retour dans mon ancienne vie me faisait étonnamment du bien, c'était une période merveilleuse pour moi, avant que je m'enchaîne à l'amour, ce poison si délicieux.

- Je... Tu as tellement changé, c'est fou !

Sans trop réfléchir je disais ce qui me passait par la tête et en parlant je laissais ma main tomber sur une de ces mèches de cheveux rebelles, comme un moment d'égarement, il faut dire que j'avais l'impression d'être dans un mauvais rêve, ou un doux cauchemar. Me rendant compte de mon geste presque déplacé, je retirais subitement ma main et je laissais mon regard tomber sur ma robe, j'étais dans un état lamentable... Je me mis alors à rire.

- Je crois que demain, je vais être malade si je reste encore quelques minutes de plus dehors, il faut vraiment que je retrouve ma voiture !

A vrai dire j'étais heureuse de le voir, mais le contexte est loin d'être idéal, je ne comptais pas rester éternellement dehors, dans cette rue, même si le parapluie me rendait bien service. J'étais déjà déçue du fait de devoir mettre un terme à cette charmante retrouvaille pour pouvoir me mettre réellement à l’abri, mais je pouvais peut-être profiter encore de quelques instants avec lui. Je plongeais mon regard dans le sien, un drôle de sentiment me parcourait alors le corps, il faut avouer qu'il me faisait terriblement craquer à l'époque et ses yeux exquis n'arrangeaient pas les choses à l'heure actuelle.

- Mais dis-moi qu'est-ce que tu fais là ?

Et oui en y réfléchissant bien, on est dans un quartier d'habitations ici, ce n'est pas le genre d'endroit ou l'on traîne pour rien, en général du moins, est-ce que dans ma malchance le destin me sourirait enfin ? Le bonheur total serait bien évidemment qu'il habite dans le coin, mais ce n'est pas pour autant que mon supplice va prendre fin, après tout il a peut-être quelque chose de prévue, où il était simplement venus rendre visite à quelqu'un, trop de questions se bousculent dans ma tête et je suis là, dégoulinante d'eau et de désespoir.

Quand je suis descendu de mon appartement, j’étais loin de me douter que je verrais dans la rue la première femme qui a réussi à me faire oublier mon premier amour. Pour moi elle a été tout aussi marquante que la première. Pas autant évidemment puisqu’il ne s’est jamais rien passé, après tout, je ne pouvais que la comprendre, j’étais beaucoup moins jeune qu’elle. Mais aujourd’hui j’avais l’impression d’être plus vieux tellement elle n’a pas pris une ride. En même temps ce n’est pas ces années-là où réellement on prend une ride. Mais bon, tout ça pour dire qu’elle n’a pas changé et que je n’ai pas du tout eu de mal à la reconnaitre. Son visage était un peu resté gravé dans ma mémoire. En attendant, moi ça ne semblait pas être le cas, j’avais changé. Oui j’avais grandi, les traits qui ont durcis surement un peu plus. Je lui souriais face à cette remarque spontanée qui était plutôt plaisante, au moins elle ne verrait plus ce gamin qui lui courait après. Oui mes années à draguer les femmes ont commencé avec elle, malgré elle bien entendu. Parce que, après tout, elle avait un peu repoussé mes avances donc elle n’y ait pour rien dans cette nouvelle lubie que j’ai eu, ce serait plutôt à cause de mon ex. toujours est-il qu’elle finit par me dire qu’elle avait très certainement attrapé mal si elle reste dehors plus longtemps, et je ne pus m’empêcher de poser de nouveau les yeux sur son corps et sa robe trempée jusqu’aux os, tout en lui répondant En même temps, c’était pas très malin de sortir en si légère tenue ! Lui répondais-je tout en riant, plus en voulant la taquiner qu’en voulant la critiquer. Puis forcément le questionnement et l’interrogation prirent enfin le dessus sur les retrouvailles et me demanda ce que je faisais là. Je me rendais chez ma meilleure amie à l’improviste. Mais je peux te proposer de passer chez moi te sécher un peu le temps que la pluie cesse. Tu retrouveras sûrement ta voiture après le déluge. Lui proposais-je alors, sans aucune arrière-pensée. Bon, ok, peut-être un peu, mais ça on ne pourra jamais me l’enlever malgré mon besoin d’être un gentleman avant tout.

Bon ok je suis très heureuse de tomber sur lui, mais pas sous cette pluie battante... J'aurais préféré sur une plage avec du soleil, ou dans un bar en soirée, bref une tout autre situation, décidément je ne fais jamais dans la normalité, le destin me joue de drôle de tour, s'en est presque agaçant, enfin comme d'habitude je vais faire avec, je n'ai pas le choix de toute façon. Ce qui me faisait presque oublier la pluie c'était bien de me rappeler ses quelques souvenirs, ses bons souvenirs... À l'époque j'aurais pu jurer que jamais je ne tomberais dans ses bras, ne serait-ce qu'à cause de l'âge, comme quoi on ne sait jamais ce qui nous attend, Naïa ne jure plus jamais ! Je le découvrais en tant qu'homme désormais et il dégageait une certaine assurance indéniable, je sentais à des kilomètres qu'il devait en faire craquer des demoiselles, certainement trop... À l'inverse moi je ne fais plus courir personne, les années m'ont calmé pour ne pas dire changé, même si j'ai toujours été une fille sérieuse, je crois né même plus savoir les usages de la séduction ou je dois être drôlement rouillée. Ceci explique peut-être ma situation actuelle, si je ne n'avais plus le fantôme dans mon ex en tête, mais il en est autrement.  

Alors que je lui confiais cette peur de tomber malade, il se permettait de me taquiner en critiquant, ma tenue, qu'est-ce qu'elle a ma jolie robe ? Ce n'est pas de ma faute si le soleil n'en fait qu'à sa tête, ou plutôt s'il a décidé de me punir, je devais être trop jolie pour ce jour.

- J'ai faits exprès pour qu'un beau gentleman vienne à ma rescousse !

Et toc. Fière de ma petite réplique j'affichais un sourire conquérant, ce n'était pas réellement pour le flatter, mais... Mais quoi ? Bien sûr que si.
Je ne pouvais pas non plus tenir plus longtemps ma langue dans ma poche en lui demandant ce qu'il faisait là et... Bingo, il habitait ici ! Je n'eus même pas besoin de m’incruster, car il me proposait gentiment de venir un moment chez lui, c'est comme si j'avais gagné au loto. Je m'imaginais déjà en boule devant le chauffage, car je commençais sérieusement à avoir froid, un frisson parcouru d'ailleurs mon corps tout entier. Je sentais des gouttes couler sur mes jambes, je ne put m'empêcher d'essayer de les essuyer, mais en vain, je suis plus trempé qu'une flaque et cette sensation des vêtements qui me colle à la peau devenait juste insupportable, je ne préférais pas imaginer de quoi j'avais l'air, pour ne pas me déprimer un peu plus.

- J'accepte si tu veux bien m'aider à retrouver ma voiture après, sinon je vais aussi passer la nuit dehors je crois...

Je n'allais pas me faire prier pour sa proposition, mais j’espérais sincèrement ne pas le retarder dans ses projets, je ne suis pas le genre de personne qui s'incruste sans scrupules dans la journée de quelqu'un. Mais s'il me l'a proposé, c'est certainement que ça ne le dérange pas ! Je croisais les bras, comme pour essayer de me réchauffer un maximum, je n'avais qu'une envie, c'est de retirer cette robe. Il faut avouer qu'une fois de plus ça n'allait pas être le scénario idéal une fois chez lui, enfin le ridicule ne tue pas et ce n'est pas comme s'il était un inconnu, j'espérais simplement qu'il allait pouvoir me prêter un vêtement ou deux en attendant que mes vêtements sèchent. Je commençais alors à le suivre, j'oserais presque dire d'un pas pressé...

- Tu habites ici depuis longtemps ?

Plusieurs questions me venaient subitement en tête, pourquoi je ne l'avais jamais croisé ? Était-il là pour le travail, de la famille, une femme ?
Un peu de patience, j'étais presque sûre d'avoir des réponses à mes questions, impossible de me résister, non ?

Mon ancien crush me fit bien rire avec sa réplique toute bien trouvée. Je n’aurais pas espéré meilleure réponse, surtout qu’elle me complimentait par la même occasion. Tout s’explique ! Lui répondais-je en restant sur le même délire qu’elle. Surtout que j’ai toujours aimé venir à la rescousse des jolies demoiselles. Mais je ne suis pas du genre à draguer à ce point-là, même si j’aurais pu également lui retourner le compliment, mais ça, elle le sait ce que je pense d’elle, même encore aujourd’hui. Je me vois mal du coup la laisser dans le pétrin, malgré le fait que j’avais besoin de voir ma meilleure amie, mais ça pouvait bien attendre, on a besoin de moi, et Naïa était dans une sacrée flaque là, elle allait attraper la mort. Même si bon, je continuerais bien à la regarder ainsi. Mais ça ne se fait pas, en bon gentleman. Même si parfois, je me demande bien où il a disparu. Il était tout aussi évident que je l’accompagnerais pour qu’elle puisse retrouver sa voiture une fois qu’elle sera un peu plus sèche Je vais pas te laisser dans la merde t’inquiète pas, on va la retrouver ta voiture. Lui répondais-je avec un petit clin d’œil. On s’était donc dirigé vers mon nouvel appartement alors que je tenais toujours le parapluie et que malgré ce dernier je commençais moi aussi à prendre sacrément la flotte, surtout au niveau de mes chaussures. C’est pas plus mal cette rencontré à l’improviste, j’aurais été chez Thalia à pied, et c’est pas non plus le bloc à côté. J’allais ouvrir la porte de l’immeuble, lui tendant le parapluie pour qu’elle puisse me le tenir le temps d’ouvrir, quand elle me demanda si ça faisait longtemps que j’habitais là Oula non. J’ai déménagé y’a à peine trois semaines et c’est déjà trop ! Je suis venu pour le boulot techniquement, même si ça concerne ma sœur plutôt. Lui expliquais-je rapidement, même si je n’avais pas l’obligation de le faire, je ne voyais pas pourquoi je lui cacherais ça, tout le monde est au courant. Enfin, pour le peu de nouvelles personnes que je côtoie ici.

Dans cette fin de journée que je qualifierais de déplorable il y avait finalement un bon point, oui croiser Valentin, alors si j'essayais de passer au-dessus dû fait que je suis trempé et que je voyais le bon côté des choses. Enfin j’aurais préféré une rencontre dans un autre cadre, mais il faut saisir ce que nous offre le destin, non . Je jouais la carte de l'humour avec mon petit compliment équivoque, je savais très bien qu'il allait apprécier... Mais bon il serait peut-être préférable que je n'en fasse pas trop, il pourrait croire que... Que rien, merde au final il faut bien que je me laisse vivre au lieu d'être toujours si sage et coincé. La seule chose qui me faisait réellement peur c'est bien te tomber malade à l'heure actuelle, je ne sortirais plus de chez moi sans regarder la météo à présent ! Pourtant j'ai l'impression que ça ne dérange pas réellement Valentin de me voir comme ça, serait-ce par simple amusement ou par intéressement, je crois avoir mon idée, mais je la garde pour moi. Je poussais un soupir de soulagement quand il me confirma qu'il voulait bien m'aider par la suite pour retrouver ma voiture, d'ici là espérons que le temps sera plus clément envers nous ! J'affichais un grand sourire, j'avais presque envie de lui sauter dans les bras pour le remercier de son hospitalité si je n'étais pas non plus... Humide.

- Merci beaucoup !

Nous étions donc en marche vers ce fameux appartement, que je voyais comme une bénédiction pour mon corps presque tremblotant. Je voyais bien que lui aussi commençait à être mouillé et bien nous faisons une belle équipe... Après peu de temps, on était enfin arrivé devant son immeuble, je ne pouvais m'empêcher de me réjouir à l'intérieur, comme si je n'avais pas eu un toit au-dessus de ma tête depuis des jours ! J’attrapais le parapluie quand il me le tendit, attendant une réponse à ma question par la même occasion. Donc c'était un petit nouveau dans le quartier, c'est quand même fou qu'il atterrisse ici en Australie, mon pays, dans le même coin que moi, mais je ne vais pas m'en plaindre au contraire. La fin de sa phrase attisait un peu ma curiosité, sa sœur devait avoir un souci ou... Bref une bonne raison pour que son frère fasse autant de kilomètres et déménage pour la suivre. Et comme je n'ai pas toujours ma langue dans ma poche...

- J'espère que ce n'ait rien de grave pour ta sœur ?

Quelques secondes et on entrait enfin dans le bâtiment, je passais rapidement devant lui telle une enfant, je refermais le parapluie en lui tendant. Je passais ma mais dans mes cheveux en constatent qu'ils étaient bien plus mouillé que ce que j'imaginais, je ne put m'empêcher de pencher la tête sur le côté pour les "essorer", voyant les gouttes tomber sur le carrelage je mordais ma lèvre inférieure, comme si j'avais faits une connerie en regardent Valentin, mais après quelques secondes je mis à rire légèrement, après tout ce n'est que le hall d'entrée, ce n'est pas comme si je faisais ça chez lui !

- Je suis désolé mais je ne supportais plus de sentir l'eau couler....

J'affichais un sourire angélique, comme pour mieux faire passer la chose, enfin après tout je suis sûr qu'il s'en fiche, ça risque même de l'amuser. J'avais l'impression de retrouver une âme d'enfant, d'ado soudainement, c'est fou ce que certaines personnes vous inspirent. Je pausais finalement mon regard sur moi, mes vêtements et mon état lamentable ma robe ressemble à un rideau mal essoré, je levais la tête ensuite en constatent que Valentin n'était pas non plus des plus secs !

- Je crois que tu vas pouvoir changer de chaussures !

Je me rapprochais de Val' pour le suivre jusqu'à son appartement, j'étais curieuse de découvrir l'intérieur de celui-ci, enfin surtout pressé de pouvoir me réchauffer et sécher mes vêtements.

Il était évident que j’irais aidé Naïa a retrouvé sa voiture une fois le déluge passé et surtout une fois qu’elle aura pu se sécher. J’ai toujours eu un faible à aider les demoiselles en détresse. J’accorde même des prix d’amis pour les plus jolies à sauver. Ouais c’est pas très cool, mais c’est pas comme si je demandais quelque chose en retour non plus. Faut dire que parfois je n’ai besoin même de rien dire. Toujours est-il qu’en se dirigeant vers mon appartement, j’expliquais à la jolie brune la raison de ma venue dans ce pays assez loin des Etats-Unis. Elle s’inquiéta direct pour ma sœur et cela me fit chaud au cœur Non rien de grave. Lui expliquais-je tout en lui souriant. Un pauvre type l’a abandonné comme une merde, et c’est bien le truc qui me met le plus hors de moi. Lui expliquais-je alors que mes sourcils se fronçaient rien qu’à cette pensée. Oui, il allait vraiment passer un sale quart d’heure. Il allait surtout pas s’en sortir aussi facilement. On est trois contre un, il allait bien lui lâcher au moins une excuse. Mais il ne servait à rien que j’enquiquine Naïa plus longtemps avec ça, c’est pas forcément très intéressant non plus. On rentrait dans le hall de l’immeuble, quand j’entendis des gouttes d’eau résonnaient à terre. Je me retournais et je l’ai trouvé tout à coup méga sexy à s’essorer les cheveux de la sorte. Elle se sentit aussitôt mal d'avoir fait ça à l’intérieur, tellement que je me suis mis à rire Y’a pas de soucis, l’agent d’entretien n’aura pas besoin d’aller récupérer de l’eau au moins pour nettoyer. Lui répondais-je alors qu’on se dirigeait vers l’ascenseur pour montre au quatrième étage, où se trouvait mon appartement. Elle remarquait alors aussi mes chaussures et lui répondais tout en les regardant à mon tour Ouais je vais les laisser sur le palier en attendant la fin de cette pluie horrible. L’ascenseur continuait son ascension quand j’enchaînais la conversation pour parler un peu de mon premier crush américain Excuses-moi pour ma mémoire pourrie mais tu faisais quelles études à l’époque ? T’as pu trouver un métier dans ton domaine ? Ouais j’étais curieux de savoir tout ça, ce qu’elle était devenue, même si je regrettais un peu, parce que j’aurais la déception de lui annoncer que je n’avais pas pu devenir ce que je voulais être à la base. Mais ce n’est pas vraiment non plus un échec pour moi au final.

Heureusement que nous nous sommes quittées en bons thermes il y a de cela plusieurs années ! Sinon, quoi ? Il m'aurait peut-être nargué avec son parapluie et m'aurait laissé sous la pluie, ou bien on aurait pu s'ignorer et dans cette option je suis aussi perdante, ou encore se disputer comme des chiffonniers sous cette pluie battante, pas avantageux non plus mais ça aurait pu être amusant ! La chance est un minimum de mon côté, on c'est dit au revoir la peine au cœur, mais dans de bonnes conditions, si on ne prend pas en compte que le pauvre Valentin avait dû attendre plus que ce que je lui avais offert, pas grand-chose à vrai dire à part ma fraîcheur et ma bonne humeur naturelle de l'époque, on a de très bons souvenirs, c'est le principal, non . Bref aujourd'hui j'suis là, alors qui vies à mon secours et j'en suis bien contente. Sur le chemin il me parle de sa sœur, je ne peux m'empêcher d'approfondir un peu le sujet, je ne sais pas ce que sa fait d'avoir une sœur, mais j'imagine qu'on y tient autant, voir plus que sa propre vie du moins dans les familles qui s'entendent bien et Valentin lui, avait l'air de l'aimer. J'écoutais attentivement sa réponse, rien que d'en parler, je sentais une certaine pointe d'énervement monter en lui, le sujet avait l'air très sensible après tout quoi de plus normal que d'en vouloir à celui qui fait souffrir un membre de sa famille ? Peut-être que tout le monde ne change pas non plus de pays pour régler un différend, mais après tout ne me regarde pas et je ne sais certainement pas la moitié de l'histoire.

- J'espère que tu vas réussir à régler tes différends avec lui, mais souviens-toi, la violence ne règle rien !

Je lui faisais un petit clin d’œil suite à mes mots, même si je suis sur que ceci ne pèsera pas bien lourd dans la balance, car s'il veut le massacrer, ce n'est pas moi Naïa un ancien flirt des années lycée qui vais pouvoir l'influencer sur ce qu'il doit faire ou non et puis au final je ne connais pas ses intentions, il est loin d'être un homme sans cervelle je préfère juste glisser ses mots pour le prévenir. Quelques secondes plus tard nous étions enfin au sec, dans le hall de son immeuble, je saurais apprécier aisément le toit que j'ai au-dessus de ma tête tous les soirs pendant plusieurs jours, je peux vous l’assurer ! On oublie parfois bien trop vite notre petit confort. Mon geste imprévu pour m'essorer les cheveux me mis mal à l'aise par la suite, j'aurais fait ça chez moi, pas de soucis, mais là c'est différent... Ce qui me détendit par la suite fut le rire de Valentin, de toute évidence il trouvait cela plutôt amusant, heureusement que ce n'est pas un maniaque ! J'affichais un sourire, après tout il n'avait pas réellement tort, il lui manquerait juste quelques seaux en plus pour pouvoir faire toute l'entrée.

En espérant qu'il ne glisse pas dessus ! [/b]

Bon oui encore un peu d'humour à trois francs, promis c'est fini. Je suivais Valentin de près, comme s'il risquait de s'échapper à n’importe quel moment, je crois que c'est l'attente du chauffage qui me rendait aussi "précipitée". On se retrouvait vite dans l'ascenseur, ce n'est pas le genre d'endroit où j'aime trop me retrouver, non pas que j'ai peur de la personne en face de moi, mais de me retrouver bloquer durant des heures, voire même périr en agonisant, oui c'est surréaliste et dramatique comme scénario, je crois que j'aurais juste peur de ne plus respirer, oui c'est exagéré aussi... Bref je me fais un vrai film dans ma tête et je sors de mes pensées quand Valentin me posa une question. J'arque un sourcil et le regarde avec surprise, je vais jouer à l'effaroucher ! Je le pousse du bout des doigts sur son épaule.

- Tu ne te souviens pas ? Mais c'est une honte !

Je croise les bras, m'appuie contre une paroi de l'ascenseur en détournant le regard, bon bien sûr tout est trop surjoué, mais c'est ça qui est amusant ! Je ne saurais vous dire pourquoi je me sens aussi bien à ses côtés, j'ai l'impression de faire un bon dans le passé, on ne va pas mentir ça fait du bien de sentir son âme d'enfant revenir ! Je tenais mon rôle digne d'on oscars jusqu'à l'ouverture des portes l’ignorant presque, puis le voyant sortir je me faufilais devant lui pour passer la première, bon aller-retour à l'adulte, on reprend un peu de sérieux ! Et puis je me rendais finalement compte que la réponse que j'allais lui fournir me rappelait une période que je préférais de loin oublier, celle où tous mes rêves se sont écroulés et quand je me suis engagé, à ma plus grande perte ... Je faisais une petite moue triste avant d'ouvrir la bouche.

- Je faisais des études en sport, en gymnastique plus précisément, je comptais devenir une championne... Mais j'ai dû changer de voix, je me suis gravement blessé au genou depuis j'ai pris un tout autre tournant, je suis devenue assistante sociale et ça me va très bien à vrai dire !

Je retrouvais le sourire à la fin de ma phrase, oui la seule chance dans ce destin pourri, c'est d'avoir trouvé un autre métier qui me plaît, me correspond tout aussi bien et puis je n'aurais pas pu être toute ma vie une championne de gymnastique artistique, j'essaye de me rassurer ainsi en tout cas. Je voyais Valentin ralentir, nous étions enfin arrivé à son appartement, je croisais les bras en essayant de me réchauffer et le regardais attentivement attraper ses clés pour ouvrir la porte, oui il faut avouer que je ne supportais plus d'avoir des vêtements aussi trempés sur le dos.

- Et toi du coup, tu es devenus quoi par la suite ?

Et bien oui, j'avais beau avoir froid et rêvais de me prélasser devant son chauffage, je m'intéressais tout de même à ce qu'il est devenus maintenant, je n'avais aucune idée de ce qu'il pouvait bien faire.
 

C’est évident, je l’ai appris depuis bien longtemps, la violence ne résout rien, mais ça soulage drôlement bien, tout comme la vengeance. Mais je ne voulais pas faire peur Naïa ou la braquer contre moi et mes idées un peu radicales, donc je lui souriais simplement en acquiesçant de la tête, comme pour lui faire comprendre que je retenais ce qu’elle me disait. Est-ce que j’allais l’écouter ? J’allais au moins essayer, je n’ai pas très envie de me retrouver au poste dans un pays totalement étranger. J’ai toujours fait en sorte d’éviter le casier judiciaire, j’espère que ça ne commencera pas avec Brisbane. La jolie brune me fit rire par la suite avec ses cheveux qui venaient d’inonder le hall d’entrée et qui allait déjà procurer de quoi nettoyer aux personnes de l’entretien. Elle me fit une autre petite blague à laquelle je ne pus m’empêcher de sourire avant que je ne me dirige vers l’ascenseur. Il n’y avait pas de temps à perdre, elle grelottait un peu trop. J’osais alors lui demander ce qu’elle avait fait comme études à l’époque car ma mémoire me faisait défaut, elle voulut m’embêter en faisant la fille outrée de cette perte de mémoire. J’affichais un sourire en coin, me sentant un peu con tout de même, ne sachant plus vraiment quoi dire, à part attendre bêtement qu’elle me réponde, parce que je savais qu’elle en faisait des tonnes et que c’était pour rire Ouais t’as raison … Lui avais-je simplement répondu, jusqu’à ce que finalement on arrive à mon étage, qu’elle me passe devant et qu’elle me réponde enfin. Ses rêves aussi s’étaient brisés, et je me rappelle maintenant pourquoi elle m’avait tant intéressée à l’époque. C’est le rêve de tout homme d’avoir une si belle créature faisant de la gymnastique dans son lit. En attendant, ça me faisait plaisir pour elle qu’elle ait finalement trouvé une voie qui lui plaît aujourd’hui. Elle me retourna alors forcément la question alors que j’étais en train d’ouvrir la porte d’entrée de mon appartement. Je lui envoyais un sourire avant de lui dire Rentre déjà, t’es frigorifiée, je peux te raconter mes déboires une fois que t’auras pris ta douche bien chaude. Lui proposais-je tout en gardant mon sourire. Je vais te chercher des vêtements secs. La salle de bain est de suite sur ta gauche et t’as des serviettes dans le placard de droite. Lui expliquais-je avant de refermer derrière nous et d’aller chercher des vêtements à ma sœur qui pourrait lui aller.

Il allait me prendre pour une vraie gamine à faire la fille choquée pour si peu, après tant d'années je le pardonne aisément d'oublier quel genre d'études je faisais à l'époque ! Enfin mon petit jeu semblait quand même fonctionner, car j'avais le sentiment qu'il ne se sentait pas tout à fait à l'aise face à moi, dans cet ascenseur, bah alors Valentin on se laisse si facilement déconcentrer ? Je ne pus pas tenir bien longtemps mon petit rôle trop surjoué, à peine rendu sur le palier je revenais durement à la réalité de la chose, de la vie ! Je lui remémorais enfin ce que je faisais quand on c'était rencontré, en ajoutant bien sûr que la suite ne ce n'est pas déroulée comme prévu... Chaque fois que j'évoque ce passage quelque peu déconcertant, je ne peux m'empêcher d'être un minimum attristé, oui même les années n’effacent pas tout. Mais hors de question de me laisser abattre, il faut que j'essaye de rester positive et puis j'ai quand même de la chance aujourd'hui, non ? Même si ça ne crève pas les yeux vus mon état. Je ne pouvais m'empêcher de lui demander à son tour ce qu'il fait dans la vie, oui peut-être a-t-il prit un virage, qu'il est tout comme moi loin de faire le travail qu'il envisageait durant ses études, c'est le genre de choses qui arrivent bien souvent à la plupart d'entre nous ! Mais je devrais patienter encore un peu avant d'en connaître plus sur sa vie, il faut dire que la proposition d'aller prendre une douche était à l'heure actuelle plus alléchante pour moi, je souriais pleine dent, j'avais l'impression d'être un vrai glaçon.

- Super, merci encore !

Oui je le remercie une autrefois, il me sauve vraiment la vie, enfin la santé plutôt ! Car j'allais certainement attraper un rhume ou une bêtise du genre en restant mouillée encore longtemps. Je ne me fis pas prier pour me diriger vers la salle de bain, je ne sais pas quel genre de vêtement il va me rapporter, mais pour une fois je vais essayer de faire l'impasse sur ce que je vais porter ! Peut-être a-t-il une copine après tout, ce serait un peu bizarre de me retrouver à porter ses fringues, mais passons ce n'est qu'un détail. Je poussais la porte sans pour autant la fermer, oui je sais qu'il va arriver d'une minute à l'autre, mais bon il n'est pas idiot, il ne va pas entrer soudainement sans me demander ou "j'en suis" ! Je me regarde dans le miroir, merde je suis vraiment affreuse, mon mascara se fait la belle, on dirait un film d'horreur. Je jette un coup d’œil curieux à la pièce et remarque un chauffage que j'allume de suite à fond, il ne va pas m'en vouloir pour ça ! Impatiente, je commence à fouiller pour trouver une fameuse serviette, victoire du premier coup ! Les secondes me paraissent encore plus longues que tout à l'heure, qu'est-ce qu'il fait ? À mes risques et périls je décide de finalement fermer la porte à clé, oui on ne sait jamais si... Un malade rentre dans l'appartement, oui bon, je veux juste qu'il n'ouvre pas la porte une fois déshabillée, je retire alors mes vêtements et file sous la douche rapidement. Je décide de ne pas traîner non plus, je ne suis pas chez moi et encore moins du genre à profiter de la gentillesse des gens, bref après quelques minutes je sors, mais... Il y a un souci, du coup je n'ai pas les vêtements. Je reste à réfléchir, en me pinçant la bouche, je décide d'appeler au secours.

- Valentin ?!

J'entends du bruit, il avait dû mettre la musique ou la télé je ne sais pas, bon allez Naïa courage ! J'entoure avec précaution la serviette autour de moi, j'ouvre délicatement la porte en sortant légèrement la tête, où est-ce qu'il est ? J'aurais préféré voir sa bouille au premier coup d’œil plutôt que de devoir sortir ainsi. J'avance timidement, à pas de chats, en tenant fermement la serviette d'une main, il va me prendre pour une idiote... Je réalise soudainement que je ne du coup pas maquillé, pas coiffé, bref même si je suis loin d'être une fille superficielle, je n'apprécie pas réellement qu'on me voit comme ça, surtout un homme, qui est de plus un ancien flirt, bref la compilation idéale pour me faire devenir rouge comme une tomate. C'est loin d'être des retrouvailles singulières... 

J’avais laissé Naïa se débrouiller pour trouver tout ce dont elle avait besoin, mais je ne pus m’empêcher de me retourner pour la regarder rentrer dans la salle de bain. J’esquissais un sourire avant de débarquer dans la chambre de ma sœur. Des vêtements. Elles ont à peu près le même gabarits je suppose. Mais j’avais intérêt à ne pas choisir de trop beaux vêtements que ma sœur aime, parce que sinon je risque de me faire arracher les yeux. Déjà que je risque au moins un œil en faisant ça. Mais au moment même où je prenais un pull et un jean, voilà que le fameux loup m’appelait. J’en profitais pour lui expliquer la situation. Elle se mit à ronchonner mais elle accepta à demi voix. Elle n’est pas du tout égoïste ma sœur, mais je la prenais un peu au dépourvu, et elle n’allait pas laisser une jeune femme sans vêtements digne d’être porté. Elle m’expliquait alors tout un tas de chose, mais en gros elle ne mangeait pas à la maison ce soir. J’irais sûrement, comme prévu déjà de base, chez ma meilleure amie. Mais pour l’instant, fallait que je m’occupe de Naïa, qui d’ailleurs m’appelait. Je raccrochais assez rapidement avec ma sœur, récupéré les vêtements sortis et me dirigeais vers elle. Je ne pus m’empêchais de sourire à la voir ainsi, sortant de la douche, avec une simple serviette sur le dos Là tu vois, j’hésite carrément à te refiler des vêtements ! Lui disais-je sans prévenir tout en me mettant à rire. Ben ouais, elle était carrément sexy comme ça, et si elle voulait rester ainsi, ce n’est pas moi que ça dérangerait. Mais je sentais bien que ce n’était pas le cas. Je continuais de sourire et lui tendis alors les vêtements de ma sœur. J’ai eu ma sœur au téléphone, et elle est d’accord pour te refiler cette tenue. Mais elle tient à ce que tu les lui rendes le plus rapidement possible. J’aime ma sœur, mais parfois elle est chiante. Lui expliquais-je en me mettant à rire de nouveau. Je te prépare une boisson chaude pendant que tu t’habilles ? Finis-je par lui proposer, même si mes pensées étaient ailleurs et que si je n’avais pas été aussi gentleman je lui aurais fait davantage d’avance et de proposition indécente. Mais ces dernières, je préférais bien les garder au chaud pour moi. Ce n’est pas comme si elle arborait un air d’aguicheuse.

Je n'avais pas attendu une seconde de plus une fois entré dans son appartement pour me rendre dans la salle de bain, moi qui suis d'un naturel curieux, je n'avais pour une fois pas porté attention à la pièce principale ou encore à la décoration, je me rattraperais certainement plus tard ! Une fois que j'ai pris connaissance de la sale tête que j'ai et mes vêtements retirés je saute dans la douche pour me réchauffer, un véritable moment de bonheur qui me réchauffe drôlement, j'en oublie presque la pluie dehors. Ce qui cloche au déroulement presque parfait, je n'ai pas de vêtement, peut-être que j'aurais dû laisser la porte ouverte. Avec un brin de courage, je sors donc entouré d'une serviette bien sûr, à la recherche de Valentin, un coup à me sentir gêner pour dix années de suite ! On va relativiser en se disant que c'est comme si... J'étais en robe. Il apparut, sortant de ce que je suppose être une chambre des vêtements à la main, je suis sauvé. Mais cette situation semblait l'amuser, il ne manquait pas de me taquiner et de rire, ce qui étonnamment me détendit, j'affichais un sourire en coin avant de lui répondre.

- N'hésite pas trop longtemps sinon tu le regretteras !

D'une voix faussement menaçante, je suis loin d'être bien intimidante, surtout dans ce contexte ! Mais il doit certainement avoir pitié de moi et me donne les affaires, mon avenir est réellement serein je peux déstresser un peu. Je ne manque pas d'observer l’œil un peu malicieux de Valentin, je me doute très bien que cette vue ne le dérange pas au contraire, qu'il profite, car ça n'est pas près de se reproduire, je sais bien que dans d'autres circonstances, avec un tout autre caractère et dix ans de moins... Seulement ce n'est pas le cas et il a beau être terriblement beau, je ne suis pas du genre à me laisser berner si facilement. Il m'avouait que sa sœur était d'accord que je prenne ses vêtements si je lui rendais très bientôt, aucun souci pour ça et puis à vrai dire ça me fera l'occasion de le revoir une prochaine fois, parfait !

- L'idée de revenir ici ne me tente pas trop, ce n'est pas comme si j'étais contente de t'avoir revu !

Je gardais mon sérieux quelques instants puis je ne pouvais m'empêcher de rire, oui c'est bien tout le contraire que je pense et il le sait certainement, sinon je n'aurais même pas accepté son invitation, plutôt tomber malade que d'aller se doucher chez quelqu'un qui je n'apprécie pas. Il me proposait alors un truc à boire, oui forcément quelques choses de chaud de préférence ! Je réfléchissais légèrement.

- Hum... Un thé si tu as ! Avec un sucre s'il te plaît.

Oui le petit sucre, c'est très important. Je me retournais ensuite en repartant dans la salle de bain pour enfiler les vêtements, il me fallait quelques minutes et je prenais d'essayer de me coiffer un au minimum, mais avec les cheveux mouillés suis sans mes soins c'est un peu plus difficile, enfin ça fera l'affaire je n'ai pas trop le choix de toute façon, je posais mes vêtements mouillés sur le rebord de l'évier, il ne faut pas que je les oublie ! Je sors ensuite, Valentin n'est toujours pas dans le salon, il fait exprès ? Je me rapproche du canapé et vois alors un chauffage, tout de suite je vais l'allumer et le monte au plus haut pour que ça se réchauffe vite par ici, je m'assois au bout du canapé en face pour profiter un maximum de la chaleur et j'attends patiemment mon petit thé, quand il arrive enfin je fais une moue de petite gamine en clignant des yeux telle une biche.

- Tu ne vois pas d’inconvénient à ce que je fasse un peu monter la température dans ce ce salon j'espère !

Aussitôt dit, je me rendis compte du sens un peu spécial de ma phrase, bien sûr ce n'était pas volontaire du tout, une vraie catastrophe que je suis, espérons qu'il ne va pas relever le sujet.

La super menace de Naïa ! Tellement, que je me suis mis à rire et je lui ai tendu tout de même rapidement les vêtements. Je me doutais bien que je n’avais toujours pas mes chances avec elle, malgré le fait que je sois plus vieux, l’écart de nos âges est toujours le même. Mais c’est vrai, j’avais eu ce petit espoir. Futile, totalement. Mais je ne me sentais ni frustré ni triste, je suis juste content de l’avoir revu, surtout dans toutes ces tenues très sexy qui font du bien à mes yeux. Mais si ça ne va pas plus loin, peu importe, je m’y ferais. Et puis rien n’est jamais certain. En attendant, il y avait toutes les chances pour qu’on se revoit, mais j’eus un petit pincement au cœur quand elle me fit sur un ton bien trop sérieux qu’elle ne voulait pas revenir. Totalement confus, je fronçais les sourcils, réfléchissant pas bien longtemps, avant de la voir et entendre rire. Forcément, j’en fis de même. Déstresse total Tu m’as bien eu ! Lui répondais-je alors avant de lui demander ce qu’elle voulait boire, et dès qu’elle m’eut dit sa commande, je me dirigeais droit vers la cuisine, la laissant s’habiller tranquillement. Le thé était en train de chauffer alors que j’envoyais quelques petits textos à ma meilleure amie, lui expliquant vite fait la situation. Non vraiment, des fois je me dis que sans elle, je ne sais pas à qui je raconterais toutes ces choses. Parce que ma sœur, ben ce n’est pas la même relation, étant jeune, je n’étais pas aussi proche d’elle qu’aujourd’hui. Peu importe, le thé était prêt et j’entendais du mouvement dans le salon, elle était sûrement enfin habillée. Je versais le thé dans un mug et y ajoutais un sucre, comme demandé. Je la rejoignais, la voyant encore frigorifiée, mais proche du radiateur. Je souriais et lui déposais la tasse chaude sur la table basse en face du canapé. Elle me demandait alors en quelque sorte, si ça ne me dérangeait pas qu’elle fasse monter un peu la température. J’arquais forcément un sourcil, de surprise, qu’elle choisisse ces termes-là, à double sens. Et je n’allais pas la laisser s’en sortir si facilement J’aurais préféré faire monter la température autrement, mais soit, ça ne me dérange pas de cette façon non plus. Lui répondais-je en haussant les épaules avant de me mettre à rire et de m’écrouler sur le canapé à ses côtés.

J'étais apparemment tellement crédible avec ma fausse intimidation qu'il se mettait à rire, oui bon j'avoue que je n'aurais pas eu l'oscar de la meilleure actrice en cet instant, mais il devrait se méfier, je peux être aussi dangereuse qu'un chaton en furie, oui ! Je continuais avec plaisir je dois l'avouer à essayer de mener Valentin en bateau, lui faisant croire que je n'étais pas heureuse de l'avoir vu et encore moins à l'idée de le revoir, il faut croire que cette fois-ci j'étais plus crédible, pourtant c'est bien moi qui avais bien failli lui sauter dans les bras en le revoyant tout à l'heure, finalement je suis peut-être douée pour mentir, ça méritée réflexion. Je relâchais l'affaire en riant, il venait de comprendre que je plaisantais, mais je dois avouer que son visage presque en détresse était désormais  marqué dans ma mémoire. Puis je lui répondais qu'un thé serait parfait pour moi, histoire de me réchauffer un peu plus, puis je filais dans la salle de bain.

Par chance sa sœur semblait faire la même taille que moi, une bonne chose, car je n'aurais pas voulu ressembler à un sac à patates devant lui. Après avoir essayé de m'arranger au mieux je sortais enfin, sans hésiter une seconde je me rendais sur le canapé, de toue façon je n'allais pas rester debout et ma joie fut énorme quand j'aperçus le chauffage juste à côté, je l'allumais sans attendre l'accord de Valentin, ce n'est qu'un chauffage après tout. Le voyant arrivé avec la tasse je prononçais alors des paroles que j'aurais dû mesurer certainement si je ne veux pas risquer un mal entendu... En voyant l'expression de Valentin je compris même avant qu'il ouvre la bouche qu'il n'allait pas louper le coche ! Me confiant qu'il aurait préféré que la température monte autrement, j'aurais du m'y attendre, mais j'étais loin de me laisser dépasser si facilement, je souris doucement et l'observe quand il "tombe" presque, près de moi. Je lui lançais un regard provocateur avant de parler.

- Autrement ? Montre moi si tu serais à la hauteur alors !

Je lui faisais alors un clin d’œil, ça me rappelle finalement quelques vieux souvenirs, à l'époque j'adorais aussi le tenter ce pauvre petit Valentin et là j'avais l'impression de faire un bond dans le passé, un peu sadique vous avez dit ? Oui je l’avoue, même si une partie de moi il faut l'avouer ne dirais pas non à cette tentation. Enfin tout ça n'est qu'un jeu et puis il y a quoi de mal à retrouver son âme de jeunesse . Ce n'est pas comme si je faisais quelque chose d'inconvenant. Je tends alors le bras pour attraper le thé sur la petite table basse, je buvais quelques petites gorgées et la reposais ensuite tournant ma tête vers Valentin.

- Merci pour le thé au fait.

Il était toujours en mode "étalé" dans le canapé et pour l'embêter un peu plus je faisais de même en me laissant un peu glisser et m'appuyant contre le dossier. J'étais ainsi plus près de lui, oui d'un point de vue extérieur on aurait dit deux vieilles chaussettes, mais moi je remarquais simplement que de là, j'étais plus proche pour pouvoir l'agacer un peu plus, quoi de mieux ? Oui j'avais une envie folle de le provoquer un peu, mon cerveau a dû prendre l'eau lui aussi tout à l'heure. Je croise les bras et plonge mon regard dans le sien en arquant un sourcil.

- Je suis sûr que tu sais charmer  le cœur des femmes, ça se voit dans ton regard, ce n'est plus le petit Valentin que j'ai rencontré, n'est-ce pas ?   

Naïa, assommes-toi avec la tasse avant de dire trop de bêtises.