I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
La remarque cinglante de Jamie rendit muette sa fiancée. Elle voyait bien qu'à la maière dont il se comportait, de la façon dont il lui parlait, elle avait fait quelque chose de travers. Il le montrait très bien et se contenta de faire le moindre commentaire supplémentaire. Joanne ne savait pas trop pourquoi, mais elle se souvint subitement du jour où Jamie lui avait dit qu'il valait peut-être mieux qu'elle se taise. C'était une autre période, d'autres circonstances, mais ces paroles là la frappèrent de plein fouet. Ils marchaient silencieusement jusqu'à la salle de réception, avant de trouver leur place. Elle avait l'impression que sa petite erreur l'avait irrité pour le reste de la soirée, il n'était pas forcément très agréable lorsqu'il lui parlait. Installés à leur table, ils firent rapidement connaissance des autres convives de leur tablée. Le regard de Jamie fixait Lionel qui était plus au fond dans la salle. Le fait qu'il regardait constamment Joanne l'irritait au possible. Elle pouvait aisément deviner que cela commençait à faire bouillir son fiancé, prêt à aller lui faire comprendre les choses comme elles étaient. "Non, Jamie." lui dit-elle en posant sa main sur sa cuisse. "Apparemment, c'est moi qui fait des bêtises ce soir, alors autant que j'y aille." dit-elle, peut-être un peu trop sèchement. Mais la froideur dans sa voix quand il lui avait parlé avant était resté au travers de la gorge. Emportant sa coupe de champagne avec elle, Joanne se leva et se dirigea vers la table de Lionel. Celui-ci semblait des plus ravis que la jeune femme s'approche de lui, et se leva afin de la saluer. Pas de bise, ni d'étreinte, les hommes étaient apparemment décidés à mettre en avant leur prétendue galanterie par un nouveau baise-main. "Encore au bras de Jamie Keynes ?" demanda-t-elle avec un ton mielleux au possible. "Non, ce soir, il est au bras du mien." lui rétorqua-t-elle avec un léger sourire sur ses lèvres. Il était évident que Lionel était encore fou amoureux d'elle, si l'on pouvait appeler ça de l'amour. "Vraiment ?" dit-il, intéressé. Il s'éclaircit la voix. "Tu sais ce que je pense de lui." Joanne haussa les épaules. "Je pensais que tu disais tout ça pour me consoler." "C'était le cas, mais regarde ce que ça a donné. Je maintiens que ce n'est franchement une bonne idée de le côtoyer." "Nous avons un bébé et nous nous marions en novembre, je pense que je suis la mieux placée pour dire que notre couple se porte très bien." Un rire presque sarcastique sortit de la bouche de Lionel. "Ah oui ? Et qu'en est-il d'Hannah Siede, dis moi ? Jamie et elle ont sacrément fait coulé l'encre ces derniers temps, il faut être idiot pour ne pas le voir. Que t'a-t-il dit pour être sûr que tu restes auprès de lui ?" "Tu n'est pas très courtois." "Je ne le suis pas lorsqu'une personne à laquelle je tiens se met aveuglément en danger." rétorqua-t-il d'un ton plat. "Combien de fois les a-t-on surpris à s'embrasser, dis-moi ? Comment as-tu pris le fait que ton cher fiancé puisse être amoureux de deux femmes ?" Joanne fronça les sourcils, prenant quelques secondes pour réfléchir. "Nous n'avons jamais dit à personne que..." Ses yeux s'écarquillèrent soudainement, puis elle le fusilla du regard. "C'était toi. C'était toi qui m'a envoyée toutes les lettres." Lionel eut une grosse suée lorsqu'il comprit qu'il s'était grillé tout seul. "Joanne, je te jure que je ne voulais faire ça que pour ton bien." dit-il plus bas. "Pour mon bien ? Tu veux vraiment savoir tout ce que tes petits courriers anonymes m'ont apportée, hein ?" Elle ne parlait vraiment pas fort, c'était à la limite du murmure. Mais on pouvait voir combien elle était en colère. Lionel espérait se faire pardonner en voulant lui caresser la joue. "Ne me touche même pas." lui dit-elle en dégageant vivement son bras. "Si je dis ça à Jamie, tu es un homme mort, Lionel. Et je ne mâche pas mes mots." "Tu devais le savoir, Joanne." "Il aurait fini par me le dire, à un moment ou à un autre. Et s'il ne voulait pas me le dire, il avait ses raisons." "Arrête donc d'être aussi stupide et naïve, Joanne, bon Dieu. Tu crois vraiment qu'il t'aurait quoi que ce soit ? Egoïste et fier comme il est, il ne t'aurait jamais rien avoué. Jamais. Surtout pas à celle à qui il fait croire qu'il est fou amoureux d'elle." Des larmes de rage bordaient les yeux de la jeune femme. "Reste loin de ma famille." lui dit-elle sèchement. "Ca ne m'empêchera pas de continuer à te confronter à la réalité, jusqu'à ce que tu réalises qu'il ne te mérite clairement pas." "Reste loin de moi." répéta-t-elle avant de tourner ses talons et rejoindre sa table. Même assise sur sa chaise, le peu de fois où elle le regardait, elle le fusillait du regard. "C'était lui." dit-elle à Jamie, qui se demandait certainement ce qui venait de se passer pour qu'elle soit dans cet état. "C'est lui depuis le début." Joanne prit la main de Jamie entre les deux sienness, anticipant sa réaction. Il était tout à fait capable d'aller mettre les points sur les i dans la seconde. "Ignore-le pour l'instant." lui dit-elle tout bas. "Laisse-moi être la seule à avoir gâché cette soirée." ajouta-t-elle en laissant facilement deviner qu'elle pensait à sa gaffe d'avant. Elle lui sourit, quoi que c'était un peu forcé, puis elle baissait les yeux pour tenter de retrouver son calme, et but une bonne gorgée de champagne. La lumière de la salle s'estompa alors, il n'y avait plus que l'estrade qui était vivement illuminé, mettant en valeur le créateur qui commençait à discourir.
Joanne quitte la table, déterminée à aller voir son ancien collègue pour mettre les points sur les i. Elle le fera sûrement de manière plus diplomatique que moi. Néanmoins, j'ai des doutes sur les effets de la manœuvre. Mon regard ne les quitte pas, un peu inquiet, un peu jaloux. Mais qu'on laisse tranquille la main de ma fiancée à la fin. Très vite, il est aisé de voir que quelque chose cloche. Joanne est bien trop rarement en colère pour que cela ne passe inaperçu, et là, quelque chose la fait véritablement fulminer. La jeune femme revient à notre table, bouillonnante. Une colère contagieuse lorsqu'elle m'avoue avoir découvert que c'était lui, là-bas, qui l'avait tourmentée avec les clichés d'Hannah et moi sur le pont. Mes dents et mes poings se serrent. Cet homme est mort. Il suffit que je me lève pour lui régler son compte, et il rentrera chez lui dans un corbillard tout neuf. Sachant que je pourrais réagir impulsivement dans la seconde, ma fiancée prend mes mains pour me retenir ici. Pendant un instant, mon regard lui demande de me lâcher pour que je rende la monnaie de sa pièce à Lionel. Il ne peut pas juste s'en sortir comme ça. Mais je vois qu'elle tient à ce que je reste là, que je ne me laisse pas emporter. Je me résigne petit à petit. « Tu n’as pas gâché la soirée, qu’est-ce que tu racontes ? » je demande, mais les lumières de la salle se tamisent avant qu'elle ne puisse me répondre, et le silence se fait avant que le créateur ne monte sur l'estrade sous les applaudissements de l’assemblée. « Nous en parlerons plus tard. » je glisse à l'oreille de Joanne, ayant fini par comprendre ce qu'elle voulait dire. Le discours n'est pas bien long, beaucoup de remerciements pour notre présence à tous et pour les retours qu'il a déjà reçus, quelques détails sur ses inspirations pour cette collection et celle à venir, et une ou deux phrases semi-philosophiques bien pensées à propos de la place de la mode et son importance dans notre société -tous les créateurs aiment aller de leur réflexion sur le passé, le présent et l'avenir de la mode et de leur maison en prenant des airs de sophiste. Je termine ma coupe de champagne d'une traite après de nouveaux applaudissements qui concluent le discours. Mon regard ne peut s'empêcher de trouver Lionel dans la salle. Je parviens à l’ignorer pendant la première partie du repas. Joanne et moi faisons volontiers un peu de conversation avec les personnes à notre table. Il est surtout question de Valentino, bien sûr, mais aussi des professions de chacun ; c'est ainsi que nous parlons un moment de mon émission, puis de la fondation, et du métier de parent. A la fin de l'entrée, et de mon verre de vin blanc, je retrouve Lionel des yeux. Celui-ci se lève et quitte la salle, sûrement en direction des toilettes. Je me fais excuser à mon tour auprès de ma tablée et file le suivre. Un silence des plus pesants s'installe entre nous une fois seul à seul. « Vous vous prenez pour un justicier ? » je demande en le toisant, lui qui, s'il n'était pas aussi déterminé à me gâcher la vie, serait à mes yeux aussi invisible que la tranche d'une feuille de papier. « Je ne cherche qu’à aider Joanne à ouvrir les yeux sur votre compte. » Le pire, c'est qu'il semble croire à ses propres paroles. « Je suis curieux de savoir ce qui vous fait croire que vous me connaissez si bien. Je pense surtout que vous souhaitez aider votre égo à se remettre de la cuisante humiliation vécue l’année dernière. » Arrivé au cocktail avec Joanne à son bras, reparti seul. Et, quelques jours plus tard, bien obligé de quitter son poste au musée. Cela mettrait en colère n'importe qui, je suppose. Mais lui ne lâche pas l'affaire. « Vous avez fait beaucoup de mal. A mon couple, à ma famille. » M'entendre l'admettre doit être une petite victoire pour lui. Je le devine à ce petit sourire qu'il essaye de réprimer en vain. « Vous en tirez de la fierté, je le vois bien. Alors que cela signifie que vous avez aussi fait du mal à Joanne. Ce qui prouve que vous ne le faites pas pour elle, mais pour vous-même. » « Vous préférez lui mentir, soit disant par amour, vous vous croyez mieux ? » J'approche de lui d'un pas ou deux, sans agressivité aucune, mais l'homme face à moi se sent déjà menacé. Je n'ai pourtant encore rien fait. « Je l'aime. Elle est tout pour moi. Notre fils est tout pour moi. Mentir est au plus bas de l'échelle de ce que je ferais pour eux. Je ne sais pas d'où vous tenez la conviction que mes sentiments sont faux, mais vous ne pourriez pas avoir plus tort. Tout autant qu'au sujet des sentiments que vous pensez avoir pour elle, alors que vous ne la résumez qu'à un trophée que vous vous imaginez exhiber fièrement en vous targuant de l'avoir arrachée à Jamie Keynes. Nous sommes tous deux très flattés du coeur que vous mettez à l'ouvrage lorsqu'il s'agit d'essayer de nous séparer, mais, Lionel, vous vous enfoncez dans le pathétique, et maintenant je n'ai ni patience ni tolérance pour le moindre de vos souffles sur cette terre. Mon amour pour Joanne me pousse à vouloir être quelqu'un de bien. Et, bon Dieu, Lionel, vous mettez cette volonté à rude épreuve. » Je secoue négativement la tête, l'air dépité. Ses deux épaules font la taille d'une seule des miennes, il serait si facile de le corriger. Mais Joanne serait déçue, je pense. « La prochaine fois que vous posez votre regard sur elle, la rencontre de votre crâne et de cet évier risque de laisser plus qu’une vilaine bosse. Ce sol est si glissant, vous ne trouvez pas ? » Je n'aime pas menacer. Avec des menaces, l'interlocuteur a le temps de se préparer à ce qui pourrait lui arriver, de le parer ou s'en sortir pour l'éviter. Je préfère de loin réagir dans l'instant. Prévenir de ce qui aura lieu, et l'appliquer immédiatement. S'il y a matière à menacer, alors c'est qu'il y a déjà une raison de punir. « Vous ne feriez pas ça. » « Je ne suis plus si dangereux que ça alors ? » je rétorque avec un large sourire amusé. L'entrevue a déjà été bien trop longue. Je quitte la pièce pour retourner dans la salle de réception. A mon arrivée, les plats viennent d'être déposés sur les tables.
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Revenue à table, il avait suffi que Joanne dise quelques mots pour que son fiancé comprenne les raisons de sa colère. Celle-ci allait de l'un vers l'autre, elle sentait bien qu'il avait commencé à bouillir, et à serrer ses poings. Ce n'était certainement pas le meilleur moment pour qu'il soit dans une furie noire. Elle lui demanda alors tout bas de ne pas intervenir, histoire de ne pas ternir davantage la soirée. Elle se sentait déjà bien fautive de son faux pas de tout à l'heure pour qu'il y mette également son grain de sel. Il ne voyait d'abord à quoi elle faisait allusion, jusqu'au dernier moment, juste avant le discours. Elle n'avait pas vraiment envie d'en reparler plus tard, elle savait qu'elle n'avait à en vouloir qu'à elle-même. Pendant le discours, Joanne gardait la main de son fiancé entre les siennes, qu'elle caressa discrètement. Ca la calmait un peu. Elle avait bien du mal à se concentrer sur ce que le créateur pouvait bien dire, depuis qu'elle savait qui elle devait blâmer pour ses tourments. A la fin de l'entrée et après quelques discussions, Jamie s'excusa auprès de tout le monde en se levant. Plus loin, elle vit Lionel sortir de la salle, et elle savait ce que Jamie allait faire. C'était soit par la parole ou par les poings, mais il allait bien faire comprendre certaines choses à Lionel. "Miss Prescott ?" Un couple marié, qui devait avoir approximativement le même âge que Jamie et Jamie, la sortit de ses pensées en la sollicitant. "Vous disiez tout à l'heure que vous avez différents projets prévus pour la fondation. Nous nous demandions si vous aviez songé mettre l'appliquer aussi en Australie ?" demanda le jeune homme, ayant l'air vraiment intéressé par l'initiative. Joanne leur expliqua qu'on le lui avait déjà demandé à plusieurs reprises et qu'il y aurait déjà de potentiels donateurs intéressés. Mais elle fit comprendre que même si le projet songeait à se concrétiser, elle voulait finir de mettre de peaufiner celle qui se trouvait à Londres. Jamie réapparut quelques minutes plus tard. "Tout va bien ?" lui demanda-t-elle. Elle déposa l'une de ses mains sur sa cuisse, et vit ensuite que Lionel ne tardait pas à retrouver sa propre place. Le plat principal se déroulait tranquillement, discutant de tout et de rien, et l'on ne revenait pas sur les sujets pour lesquels il fallait rediscuter. Joanne avait presque fini son assiette, mais elle était incapable d'avaler les quelques bouchées qui restaient. Elle remarqua que Lionel avait toujours les yeux rivés sur elle, comme s'il n'avait pas percuté ce que Jamie aurait pu lui dire entre quatre yeux. "Tu sais, le col roulé dont j'avais parlé tout à l'heure ?" dit-elle tout bas à son fiancé. "J'en voudrais bien un maintenant." Après lui avoir glissé ces mots à l'oreille, elle appuya délicatement son front contre la tempe. "Est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne si j'ai envie de le rendre bien plus jaloux qu'il ne l'est déjà?" finit-elle par lui demander. "Parce que c'est bien ce que c'est, n'est-ce pas ? De la jalousie." Joanne connaissait parfaitement ce sentiment désormais, et Lionel y avait un heureux contributeur. Il était en partie responsable de sa descente aux enfers, et rien que pour ça, elle lui en voulait beaucoup. Les serveurs finirent par arriver pour débarrasser les assiettes. La femme du couple avec qui elle avait précédemment parlé remarqué remarqua la bague de fiançailles. "Je peux la voir ?" demanda-t-elle, intéressée. Joanne tendit sa main pour la lui montrer. "Elle est magnifique." s'émerveilla-t-elle. "Jamie a toujours eu beaucoup de goûts en matière de vêtements et de bijoux. Il n'aime pas faire de faux pas, surtout lorsqu'il s'agit de choisir une bague fiançailles." Joanne regarda tendrement son futur époux. On leur reservit un peu de vin rouge. Une fois que l'on avait suffisamment admiré le bijou, Joanne relogea sa main dans celle de Jamie, un peu sous la nappe. Malgré la présence de Lionel et son petit couac, elle parvenait à passer une bonne soirée, même si son erreur lui laissait une boule dans l'estomac. Il y avait un petit groupe de musiciens qui jouaient depuis le début de la soirée, rendant le fond sonore agréable. L'avantage de ce genre d'événements, c'était que les gens ne parlaient pas forts. Ils ne hurlaient pas à tue-tête et parlait en toute discrétion. On venait ensuite servir les desserts et proposer des digestifs autour des différentes tables. "Qu'est-ce qu'il t'a sorti comme arguments, Lionel, tout à l'heure ?" finit-elle par lui demander, bien curieuse de ce tout ce qui avait pu se dire.
Si tout va bien ? Malheureusement, oui. Malheureusement, tout va trop bien pour Lionel, qui peut tranquillement retourner à sa place avec un simple avertissement alors que le coup qu’il nous a porté aurait mérité que son corps soit retrouvé étendu sur le carrelage des toilettes pour hommes. Et tout va bien pour moi qui suis obligé de ravaler ma colère pour ne pas l’envoyer à l’hôpital où la différence entre son visage et sa carte d’identité ferait douter tout le personnel médical. « Très bien. » je me contente de répondre avec un faible sourire tandis que je me rassois. « J’ai été sage. » Joanne peut le constater, Lionel a toujours le minois impeccable, deux jambes et deux bras. Comme si de rien n’était, car tout le monde à cette table n’a pas besoin de connaître nos états d’âmes et nos déboires avec Lionel, nous reprenons le dîner avec légèreté. Le plat est plutôt bon, mais loin de me marquer autant que celui de la réception de l’aquarium, si bien que je ne pense pas me pencher plus que ça sur ce traiteur-ci pour le mariage. Joanne se penche à mon oreille, me faisant subtilement comprendre que le regard de son ancien collègue est toujours porté sur elle avec la même intensité. Celui qui me trouve si dangereux est décidément incapable de prendre mes menaces au sérieux. Qu’il est agaçant. Je caresse délicatement la joue de ma fiancée, essayant de la rassurer. « Je ne sais pas si c’est plus de la jalousie que les actes inspirés par un égo disproportionné. » je réponds, visiblement blasé par ce comportement. « Je suis pourtant certain d’avoir parlé anglais quand je lui ai dit de te laisser tranquille. » Il ne l’entend pas de cette oreille pour autant. Je plante mon regard de celui de Joanne et relève son joli visage avec un petit sourire. « Et qu’est-ce que tu voudrais faire pour le rendre plus jaloux ? » J’approche mon visage du sien pour supprimer toute distance entre eux et lui donne un baiser tendre. Nous sommes séparés par un des serveurs, jeune et un peu indélicat, qui doit récupérer les assiettes sur la table. Entre deux mets, un des convives se montre curieux d’admirer la bague de fiançailles de Joanne. « Deux bagues de fiançailles, deux réussites, mes statistiques sont plutôt bonnes. » Je récupère la main de la jeune femme sous la table, une présence apaisante à l’heure où je pourrais sauter de ma chaise pour foncer sur Lionel. Je fais de mon mieux pour l’ignorer, mais cela est loin d’être simple. « Nous prévoyons de nous marier en novembre, j’espère que je ferai un sans-faute avec l’alliance. » Je n’ai pas vraiment d’inquiétude à ce sujet. Je n’ai pas souvenir de m’être déjà planté en beauté, il n’y a pas de raison que cela commence le jour du mariage. Les desserts sont apportés, élégantes sphères de chocolat à la soupe de fruits rouges, à se damner. Joanne finit par se montrer plus curieuse au sujet de mon entrevue avec Lionel. « Des arguments ? Il n’en a aucun. » dis-je en haussant les épaules. Rien qui ne tienne la route, rien qui soit fondé. Seulement du pestiférage. « Il est persuadé que je suis nocif pour toi, n’est-ce pas ? Et il pense que ça justifie amplement ce qu’il a fait. » Ce qui m’énerve le plus, c’est sûrement que je comprends cela. Nombreux sont ceux qui feraient pareil et tenteraient d’ouvrir les yeux de la personne qu’ils apprécient. Ce sont ses motivations qui me mettent hors de moi. Il ne défend pas la veuve et l’orphelin, loin de là. « Je lui ai dit qu’il ferait mieux de poser son regard ailleurs, sans quoi il m’obligerait à lui régler son compte. » j’ajoute en toute honnêteté. Joanne sait tout de suite comment risque de se terminer la soirée de son ancien collègue, je ne vais pas prétendre que je saurais laisser couler. Il n’est pas question que nous ayons souffert et qu’il s’en sorte sans une égratignure. « Tu sais que je finirai par le faire. Je suis quelqu’un qui tient parole. Et ça n’est sûrement pas pour lui que je dérogerai à cette règle. »
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Il était vrai que Jamie aurait très bien pu en venir aux mains avec Lionel. C'était une personne qu'il n'avait jamais apprécié, de par la manière dont il touchait Joanne lors du cocktail, mais encore plus depuis qu'il sait qu'il est responsable des tourments de sa belle. Et là, il n'y avait plus rien pour le retenir, si ce n'est ma fiancé. Le couple revenait rapidement au plat principal, évinçant le sujet de Lionel pour passer à autre chose. Mais difficile de passer outre pour la jeune femme. Selon son fiancé, ce comportement découlait aussi d'un égo blessé l'année précédente. Il l'embrassa tendrement, mais ils durent interrompre leur baiser à cause d'un serveur un peu maladroit. Une fois qu'il s'était éloigné d'eux, elle chuchota au bel homme. "Je crois que je t'aurais embrassé autrement, pour le rendre jaloux." Elle lui sourit malicieusement. "Le genre de baisers qu'il est toujours très difficile d'interrompre avant de passer à la suite, tu vois ?" lui dit-elle tout bas au bord de ses lèvres avant de lui voler un baiser. Après que l'on se soit intéressé à la bague de fiançailles de la jeune femme, Jamie récupéra volontiers sa main sous la table. Joanne avait l'impression que cela l'apaisait. Cela avait toujours fait partie de ses objectifs, d'être capable d'apaiser un tant soit peu la colère dormante de son fiancé. Par un contact, un mot, un geste d'amour. Cette fois-ci, cela semblait être particulièrement effectif parce qu'il se détendait un peu. Mais la présence de Lionel le dérangeait beaucoup. Le dessert les divertit un peu, Joanne adorait tout particulièrement la présentation. Les plats étaient néanmoins trop généreux à son goût. Et comme l'assiette précédente, elle ne parvint pas à le terminer. Mais il était certain qu'elle retrouvait peu à peu l'appétit, et que l'on retrouvait enfin une Joanne gourmande. "Je ne comprends pas pourquoi il s'acharne tellement. Enfin, je ne peux pas dire que je lui déjà véritablement parlé, tu sais." Elle haussa les épaules. "Il était mon supérieur, mais nous ne nous parlions pas plus que ça, et les quelques échanges étaient purement professionnels. Il ne sortait jamais avec nous au restaurant, je ne le voyais qu'au musée. Il s'est attaché à moi sans me connaître, je trouve ça plutôt étrange." A moins qu'il ne s'arrêtait vraiment que sur le physique de la jeune femme et qu'il ne la voyait que comme un bijou, un objet à présenter devant tous pour avoir les mêmes regards jaloux et envieux auxquels Jamie devait se confronter. Ce dernier se montrait honnête avec sa fiancée, elle ne fut pas vraiment surprise qu'il avait l'intention de lui casser les dents si Lionel continuer sur cette voie. "Je le sais bien, mon amour." dit-elle en lui caressant les cheveux. "Mais si ce soir, tu avais le choix entre régler son compte, et régler le mien, tu choisirais quoi ?" lui lança-t-elle en toute légèreté, histoire de détendre l'atmosphère. "En commençant par exemple par une belle bouteille de champagne que nous boirons sur la petite terrasse de notre chambre. On verra bien ce qu'il se passe en suite." Le regard malicieux, elle accepta ensuite volontiers un dernier verre de vin rouge qu'elle sirota. "Peut-être même que l'hôtel peut nous fournir quelques loukoums." Bien sûr qu'elle l'amadouait, mais elle ne voulait pas qu'il termine sa soirée focalisée sur son rival. "Cette soirée est la nôtre, Jamie. Laisse-le baigner dans jalousie et dans sa frustration. Il aura beau me regarder, me déshabiller du regard, il n'arrivera à rien. Il en a déjà assez fait, et il est en train de se louper jusqu'au bout." Joanne lui caressait discrètement la cuisse du bout de ses doigts. Elle savait que ça continuerait de le démanger jusqu'à ce que justice soit faite à son égard. "Il mérite toute ta haine, et toute la mienne aussi, Jamie. Après tout le mal qu'il nous a fait." Elle n'osait pas vraiment verbaliser qu'elle ne lui en voudrait pas s'il le passait à tabac, elle espérait que quelque part, il comprenne de lui-même le message. Ils finirent par se lever, saluant quelques personnes ici et là, avant de se rendre dans le hall principal. Au centre de celle-ci, Joanne s'arrêta et se mit face à son fiancé. "Repense à la question que je t'ai posé tout à l'heure. Soit l'un, soit l'autre, soit les deux, je ne sais pas." Elle savait qu'il n'aurait pas l'esprit tranquille tant que tout aura été mis à plat. "Sache juste que moi, je t'attendrai là-haut, coupe de champagne en main sur le balcon, avec peut-être un plat de délicieuses petites gourmandises, selon ce que l'hôtel va me proposer." Elle l'embrassa à plusieurs reprises, avec un sourire tendre, avant de tourner les talons et emprunter l'ascenseur, échangeant quelques regards avec son fiancé. A peine arrivée dans la chambre, elle prit le téléphone pour passer commande, et le service fut particulièrement rapide. On déposa le tout dans un coin de la belle terrasse, où Joanne avait tout le plaisir d'admirer les lumières de la ville, coupe en main, attendant Jamie.
S’il fallait choisir entre m’occuper de Lionel ou de Joanne, je ferais les deux, et cela ferait de moi l’homme le plus comblé du monde pour ce soir. A première vue, Joanne préférerait que je laisse tomber mon besoin de vengeance pour ne passer le reste de la soirée qu’avec elle. Bien sûr qu’elle cherche à me dissuader de faire quoi que ce soit. Elle qui a horreur de la violence ne pourrait pas cautionner pareils agissements de ma part. Mais Joanne ne me fait pas la leçon, son ton n’est pas moralisateur, et intérieurement je l’en remercie pour ça. Pour ne pas chercher à me culpabiliser de cette envie qui me démange. Elle parvient à me détendre peu à peu, et me faire sourire. « Je t’aime. » je lui murmure pour seule réponse, serrant ses mains dans les miennes. Plus tard, le dîner terminé et la soirée touchant à sa fin pour ceux que le clubbing n’intéresse pas, le discours de la jeune femme me semble tout autre. Elle me laisse dans le hall avec un choix. Et dans les options, elle permet tacitement que je puisse m’occuper de Lionel avant de la rejoindre dans la chambre. Je la suis du regard jusqu’à ce que les portes de l’ascenseur se ferment sur elle, admirant par la même occasion son dos nu et le balancement de ses hanches lorsqu’elle marche. Il ne faut pas s’étonne que l’on se batte pour elle. Je reste là un moment à me demander si je ne ferais pas mieux de laisser tomber et la suivre, m’interrogeant principalement sur ce que je ressentirai si je règle en effet son compte à l’autre homme. Est-ce que je serai fier de moi, de rechuter en toute conscience ? Est-ce que je me sentirai mieux ? Est-ce que Joanne m’en voudra ? Mais est-ce que je ne m’en voudrais pas de l’avoir simplement laissé filer ? L’indécision me prend au cœur et aux tripes. Il y a trop de monde ici auprès desquels je dois encore faire bonne figure pour me laisser aller ; alors je retourne dans les toilettes des hommes dans l’espoir de pouvoir m’y isoler quelques minutes, me rafraîchir, et avoir les idées claires. Je laisse mes mains sous l’eau froide un moment puis m’humidifie le visage très légèrement. Après un moment de tranquillité, j’ouvre la porte et tombe sur Lionel. L’eau s’évapore instantanément tant je me remets à bouillir dans la seconde. Je l’attire à l’intérieur et referme la porte derrière lui. L’instant d’après, l’homme reçoit une salade de phalanges entre les deux yeux. Au moment où j’observe son corps vaciller, la satisfaction est telle qu’elle ouvre grand la porte au reste de cette colère qui ne demandait qu’à se déverser. Sonné, j’ai le temps de défaire le bouton de ma veste pour être plus libre de mes mouvements avant qu’il ne reprenne trop conscience de ce qu’il se passe. Alors je le garde contre le mur pendant de longues secondes, certainement interminables pour celui sur lequel les coups pleuvent. Lionel tente bien quelques répliques ; l’une se loge sur mes côtes, l’autre atteint mon visage pour n’y laisser qu’une vague rougeur. Il devient hors de question qu’il puisse se remettre sur ses deux jambes ; une fois à terre, il y reste, sans quoi une chaussure cirée atterrit quelque part dans son estomac. Essoufflé, le cœur battant à toute allure, je l’admire gisant là quelques secondes avec le sentiment du devoir bien fait. J’ai les phalanges rougies, les mains qui tremblent, l’adrénaline plein les veines, et une forme de plaisir qui fait parcourir un frisson le long de mon dos. Finalement, j’attrape le col de sa chemise, au niveau de sa nuque, et traîne Lionel dans l’une des cabines des toilettes afin que personne ne tombe dessus. Il reprendra ses esprits plus tard. Cela fait, je repasse mes mains sous l’eau, et quitte la pièce, l’air de rien. Dans l’ascenseur, je vérifie l’absence de tâches de sang sur mon costume, puis referme ma veste. L’excitation de la bagarre redescend au fil des étages qui se rapprochent de Joanne et font naître l’excitation de la retrouver. Elle comprendra aisément le choix qui a été fait. J’entre en catimini dans la chambre et m’avance jusqu’au balcon. Je l’y trouve en effet, sirotant sa coupe de champagne. Alors je prends place sur l’autre transat, à côté d’elle, attrape la seconde coupe et en prend une fine gorgée. Détendu, serein. « Pourquoi tu m’as laissé faire ? » je demande avec un petit sourire à la fin d’un long moment de silence, curieux. Si elle voulait m’en empêcher, elle aurait bien plus essayé. Elle m’aurait fait faire un choix strict entre elle et Lionel. Non, c’était délibéré. Joanne m’a laissé lui régler son compte.
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C'était dans ces moments là que Joanne se rendait quel pouvoir elle avait sur Jamie. Pas la peine d'être directe, de lui glisser un ordre dans l'oreille. Non, il y avait toujours une certaine subitlité dans ses dires que les autres n'auraient jamais compris. Tout le monde aurait supposé qu'il préférerait largement rejoindre sa belle pour rendre cette nuit délicieusement interminable. Joanne, quant à elle, savait que Jamie prenait tout ce qu'on lui donnait, et qu'il prendrait les deux options suggérées par la jeune femme. Il voulait la libérer des chaînes créées par Lionel, des idées noires qu'il était parvenu à semer dans son esprit plus que fertile pour ce genre de paranoïa. Il voulait qu'elle soit à lui, qu'il n'y ait aucun autre homme qui parvienne à s'injecter dans sa tête de cette façon. Alors oui, on pouvait dire que la jeune femme savait exactement ce qu'elle faisait en ayant laissé ce choix là à Jamie, parce qu'elle savait très bien vers quoi il allait s'orienter. Elle se demandait s'il se rendait compte de sa petite tactique. Après quelques minutes, Jamie arriva dans la chambre et s'installant sur la chaise longue restante. Il ne bouillonnait plus autant de l'intérieur. Joanne vit qu'il était calmé, serein, heureux. Ils sirotaient tranquillement leur champagne jusqu'à ce que le bel homme soit piqué par sa curiosité. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres roses, prenant le temps de lui répondre alors que ses yeux se perdaient dans la vue que la terrasse lui offrait. "Parce que ce que tu as pu lui faire n'est rien comparé à toute la douleur et la peine qu'il a injecté dans notre couple." Autant dire qu'elle pensait qu'elle le méritait. Il n'était pas courant pour Joanne de détester ou de haïr quelqu'un. Mais pour le coup, elle en voulait énormément à son ancien supérieur. "Parce que ce ne seraient pas les quelques heures que tu aurais passé à la piscine qui aurait permis de canaliser le colère que tu ressentais contre lui." Joanne mettrait presque sa main à couper qu'il aurait été tenté de chercher à nouveau des ennuis dans un bar, ou qu'il aurait trouvé un autre moyen désespéré d'évacuer cette rage. "Parce que tant que tu ne l'aurais pas fait, tu ne serais pas si serein que tu ne l'es maintenant. Je crois que rien de ce que j'aurais fait ou mis en place ne l'aurait dissuader de quoi que ce soit." Apparemment, Lionel était quelqu'un de particulièrement obstiné. Les paroles de Joanne ou la colère qu'elle éprouvait à son égard ne l'aurait aucunement dissuader. "Je ne pense pas devenir une mauvaise personne en disant qu'il le méritait et qu'il ne l'aurait pas compris autrement de toute façon." Joanne était toujours contre la violence, son fiancé le savait très bien. Mais là, il y avait des circonstances atténuantes. La jeune femme finit par se lever pour s'appuyer que la bordure de la terrasse, toujours le verre en main. Une légère brise s'était levée. Au bout de quelques minutes, elle finit par se retourner, ses bras se détachant de son corps et se tendant car ses mains glissaient le long de la rambarde. Sa posture l'obligeait à faire un léger déhanché. "Et puis, si tu ne l'avais pas fait, tu m'aurais certes fait l'amour passionnément et peut-être même sauvagement, mais je pense qu'une partie de toi serait resté focalisé sur l'envie irrépressible de lui casser les dents." Son regard était enjôleur, pétillant. Après quoi, elle se retourna à nouveau pour profiter encore à nouveau du paysage. Elle but une gorgée de son champagne, se disant qu'elle adorait les villes, la nuit. Ca faisait un peu rêver, d'autant plus lorsqu'elle songeait que les nuits étaient toujours de leur côté, à Jamie et elle. De là, personne ne pouvait les voir, personne ne pouvait les déranger. Elle se sentait un peu au dessus de tous, non pas par la puissance, mais par le bonheur qu'elle partageait avec son fiancé. Comme s'il s'agissait d'une preuve concrète que leur amour dépassait absolument tout.
Sans s’en cacher, Joanne acquiesce d’un simple sourire ; elle m’a laissé me charger du cas de Lionel parce qu’elle me connaît bien. Elle savait que je n’aurais pas été tranquille sans cela. Et puis, il fallait une justice que la police ne pouvait pas nous offrir. Il ne pouvait pas s’en sortir comme ça. Lui aussi devait recevoir son quota de souffrance pour l’année, et apprendre la seule leçon à tirer de cette histoire ; qu’importe son obstination, qu’importe sa mesquinerie, il ne parviendra pas à dénouer le lien qui nous lie Joanne et moi. Nous avons traversé des épreuves, plus d’une personne ont tenté de nous mettre à mal, et même si nous mettons parfois un genou à terre, blessés, ce mal finit toujours par nous rendre plus forts. Et c’est certainement ce qu’il a encore réussi à faire. A cet instant, j’ai le sentiment étrange d’avoir de la place pour encore un peu plus d’amour pour Joanne, qu’elle est encore un peu plus belle, et surtout, d’être conforté dans l’idée qu’elle est la femme de ma vie. Alors qu’elle est de dos, je souris légèrement. Les villes de nuit sont un décor qui lui vont si bien. J’adore observer la courbe de son dos jusqu’à ses reins. La transparence du tissu de sa robe permet de deviner ses jolies jambes. Elle est un peu plus angélique, avec son jupon et ses cheveux qui flottent légèrement sur les fines brises fraîches des hauteurs de Melbourne. Oui, elle me connaît bien, même en peu de temps elle m’a toujours plutôt bien cern��. Elle sait comment me plaire, et elle me comprend de mieux en mieux, plus que nous ne le pensons à mon avis. Plus que ça encore, c’est de la voir accepter complètement le retour de cette partie de moi qui me remplit d’admiration pour ma fiancée. Même s’il lui arrive de la craindre, en réalité, elle ne veut pas que je change si cela me rend malheureux. Elle accepte. Elle accepte tant de choses plus ou moins difficiles de ma part, elle fait bien plus d’efforts que je ne veuille bien le voir. Elle est parfaite, me dis-je, toujours avec ce sourire au bord des lèvres, le regard amoureux alors qu’elle se cambre légèrement en m’adressant un rictus malicieux. « Avant, sûrement. » dis-je avant de porter ma coupe de champagne à mes lèvres pour en siroter une fine gorgée. J’aurais été fort frustré d’être forcé de rester bien sage et laisser Lionel me filer entre les doigts sans pouvoir lui régler son compte. Pour me le sortir de la tête, Joanne aurait été forcée d’user de patience et de bon nombre de stratagèmes. « Après, peut-être. » je poursuis en me levant, quittant la chaise longue sur laquelle j’étais installé. Dans les quelques minutes suivant nos ébats, un rien aurait fait ressurgir ce problème dans mon esprit, et il m’aurait hanté tout le reste du week-end. Des jours même, me connaissant, jusqu’à ce que je trouve le moyen de cesser d’être en colère, ou qu’elle s’évapore toute seule. « Mais pendant, aucune chance. » j’ajoute en faisant quelques pas vers la jeune femme qui me tourne toujours le dos. Je n’aurais certainement pas laissé Lionel avoir la moindre place dans un instant pareil. Il aurait été éjecté de mes pensées en quelques secondes, Joanne prenant toute la place dans mon esprit. Il n’y aurait eu qu’elle pendant de longues minutes, pour terminer la soirée en beauté. Mais elle se termine encore mieux que cela n’aurait pu être le cas. Les yeux fermés, j’hume le parfum des mèches blondes de ma belle, la senteur qui fait sentir chez soi n’importe où sur le globe. Mes mains se posent sur ses hanches, je ne pense absolument plus à mes phalanges rougies. Mon visage frôle le sien délicatement, joue contre joue, puis du bout du nez et des lèvres, le long de sa mâchoire jusqu’à son cou. « Je suis tout à toi dans ces moments-là. Uniquement à toi. » Je fais doucement tourner sa tête vers la mienne jusqu’à atteindre ses lèvres. Alors je peux l’embrasser avec cette passion peu commune qui nous caractérise, la laisser être la seule à pouvoir dompter cette partie de moi.
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Le tissu de la robe caressait délicatement la peau de la jeune femme. La brise était certes fraîche, mais loin d'être désagréable. Alors que ses yeux bleus se perdaient dans l'horizon illuminé, elle partageait sans gêne le fond de ses pensées, la facilité incroyable qu'elle avait eu pour orienter les intentions de son son fiancé. Celui-ci n'avait pas l'air de s'en plaindre. Joanne se mentirait si elle se disait qu'elle n'appréciait pas avoir cette influence considérable sur Jamie. Alors qu'elle buvait un peu de son champagne, il lui précisa qu'il aurait certainement pensé à Lionel avant et après leurs ébats, mais certainement pas pendant. Joanne rit doucement à cette remarque. Il était vrai qu'il était bien trop concentré sur elle pour laisser la place à qui que ce soit d'autre dans ses pensées. Elle entendit sa voix s'approcher de lui, jusqu'à ce qu'elle sente son souffle glisser sur la peau de son cou. Jamie prenait toujours énormément de temps pour apprécier le parfum naturelle de sa belle, s'en imprégnant dès qu'il le pouvait. Ses mains se posèrent délicatement sur les hanches de la jeune femme, avant que son visage ne vienne à la rencontre du sien. Spontanément, Joanne déposa ses mains sur les siennes. Ses yeux se fermaient pour mieux sentir sa peau qui frôlait la sienne. Elle sentait son coeur s'accélérer sensiblement à ce contact. Jamie l'invita délicatement à tourner sa tête. Elle sourit à ses mots avant de répondre avec tout autant de passion et de désir à son baiser. Elle guida l'une de ses mains vers le haut de son, vers son sein. Son décolleté prononcé avait fait beaucoup d'envieux, et Jamie en tirait pleine satisfaction d'être bien le seul à pouvoir le dénuder et le caresser comme il le faisait. Sans quitter ses lèvres, Joanne se tourna doucement pour pouvoir être face à lui, prolongeant encore de quelques minutes ce baiser langoureux. L'une de ses mains tenait toujours la coupe de champagne, mais l'autre caressait tendrement ses cheveux tout du long, jusqu'à ce que leurs lèvres se détachent. Le désir était palpable, leur bonheur aussi. Joanne ne parvenait pas à détacher de ses lèvres ce sourire de satisfaction. "Heureusement que nous avons plus de ces moments là, alors." lui dit-elle tout bas avec un regard enjôleur. Depuis qu'elle était revenue à la maison, on pouvait dire qu'ils avaient largement rattrapé le temps perdu et repris une activité similaire à la période avant que Jamie ne prenne ses traitements. Ses yeux pétillaient, un large sourire arborait ses lèvres alors qu'elle gardait son visage très près du sien. Sentant la chaleur monter d'un cran, Joanne décida de couper court à ce désir qui allait se raviver de plus belle plus tard pour remplir leur coupe de champagne. "Il faut que nous trinquions." dit-elle malicieusement. Les verres remplis, elle s'approcha à nouveau de lui, pour ne pas qu'elle se collait à nouveau à son fiancé. "Ce n'était qu'une preuve supplémentaire que nous sommes inatteignable. Et si nous ne le sommes pas encore exactement, nous allons bientôt l'être." L'une de ses mains tenait la coupe, l'autre croisait ses avec les siens. "A toi. Au Jamie que je reconnais le mieux et que j'aime éperdument." Joanne embrassa ensuite sa main, constatant ses doigts un peu rouges et égratignés. "Et s'il faut parler de mains sales ce soir, les miennes le sont tout autant que les tiennes." Et Joanne ne le regrettait absolument pas. "Je veux qu'ils sachent tous qu'on est bien au-dessus d'eux, qu'ils pourront faire n'importe quoi pour nous séparer, ils n'y arriveront jamais." Joanne fit tinter leur verre et en but une bonne gorgée. Elle déposa ensuite le verre sur la table. Prenant sa cravate entre ses mains, elle commençait à défaire le noeud et la lui retirer sensuellement pour la laisser tomber par terre. "J'ai vraiment très envie que tu sois tout à moi, là, maintenant, tout de suite." lui dit-elle tout bas, en le dévorant du regard. D'humeur joueuse, elle décida de le narguer un petit peu en commençant par défaire son chignon, sachant qu'il la préférait largement les cheveux détachés. Après quoi, elle retira délicatement les bretelles de sa robe, mais gardait ses mains au niveau de sa poitrine pour maintenir sa poitrine dissimulé. "Encore une fois, je te laisse quelques choix." lui dit-elle tout bas, toute malicieuse. "A toi de décider qui enlèvera le reste, et où." Peut-être qu'il serait bien trop impatiente pour aller dans la chambre, peut-être qu'il voulait faire les choses parfaitement bien et être libre de tous leurs faits et gestes en s'isolant de ce monde.
Guidé par Joanne, ma main suit sa silhouette pour se poser sur sa poitrine. La seconde suivante, le baiser s'intensifie un peu plus, exalté par ce contact. Elle se tourne petit à petit pour se mettre face à moi, alors mon bras cercle sa taille et la serre tout contre moi avec fermeté. Si la jeune femme ne prenait pas la décision de mettre fin à cette caresse, nous aurions sûrement continué sans jamais nous détacher l'un de l'autre jusqu'à n'en plus pouvoir et se sauter dessus. Néanmoins, nous avons tous les deux conscience que la trêve qu'elle impose sera de courte durée. Une fois la machine lancée, alimentée par un désir qui a commencé à consumer, il n'y a pas moyen de la stopper avant que les deux êtres soient satisfaits. Avec un rictus amusé, je regarde Joanne qui s'en va rapidement remplir nos coupes devenues trop vides. « C'est bien la première fois qu'on me propose trinquer pour avoir refait le portrait de quelqu'un. » dis-je alors qu'elle me tend ma propre coupe afin que je boive avec elle, à notre santé. Surpris qu'elle veuille aussi m'inclure dans ce toast en comité réduit, j'arque un sourcil. Mais ses paroles me touchent. Je me demande si elle dirait la même chose si elle voyait l'état actuel de son ancien supérieur. Si elle m'aimerait, me comprendrait et m'accepterait exactement de la même manière. D'un autre côté, elle n'a pas besoin de savoir. Elle m'a déjà vu écraser une choppe sur le crâne d'un autre homme dès le premier soir, sûrement plus grand-chose de ma part ne peut la surprendre. C'est étrange de se dire que c'est cette personne, celui qu'elle a désormais face à elle, qu'elle aime. Elle a vécu des mois avec cette sorte de pâle de copie de moi-même et je pensais que c'était ce qu'elle voulait, ce qu'il y avait de mieux. Visiblement, j'avais tort. J'ai toujours été le seul de nous deux à me rejeter finalement. Nous sommes un peu partenaires dans le crime ce soir. Complices et laissant la porte ouverte à cette nature. « Et à toi. » je tiens à ajouter avant que la jeune femme ne fasse tinter nos verres. « Au retour de la Joanne qui me comble et que j'aime plus que tout au monde. Je ne pourrais pas rêver d'une future femme plus parfaite. Et Dieu sait que je ferais n'importe quoi pour cette paire d'yeux bleus. » Absolument n'importe quoi. Nous trinquons et prenons donc une gorgée de champagne avec une belle synchronisation qui me fait doucement sourire. Alors que j'en sirote encore un peu, ma fiancée s'attaque à ma cravate pour la dénouer de mon cou. Débarrassé, je pose ma coupe afin d'avoir les mains libres pour défaire les premiers boutons de ma chemise tandis que Joanne lâche ses cheveux. Puis elle retire les bretelles de sa robe de ses épaules, toujours avec cet air mutin adorable et sensuel à la fois. A moi de décider de la suite. Je réfléchis quelques secondes, en me laissant le loisir d'admirer ma fiancée de haut en bas. Je finis par glisser mes mains sur son cou, sa mâchoire, puis glisser mes doigts entre ses cheveux pour saisir son visage et lui coller un long baiser armé de cette même passion que le champagne n'a certainement pas calmée. « Tu ne t'es jamais demandé ce que ça serait de faire l'amour sur un balcon qui met Melbourne à tes pieds dans une robe hors de prix ? » je demande avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Mes yeux alternent entre la contemplation de sa bouche sensuelle et celle de ses iris brillants dans lesquels se reflètent les lumières de la ville. Cette femme est un chef d'oeuvre sous toutes les coutures. Petit à petit, je la guide jusqu'à la grande table qui se trouve non loin de nous, la prend par la taille et la dépose dessus. Elle s'y allonge le temps que je prenne son unique dessous pour le faire glisser le long de ses jambes et que je remonte son jupon sur ses cuisses. Penché sur elle, je l'embrasse à pleine bouche, trouve sa langue avec avidité, dévore ses lèvres tout en défaisant mon pantalon déformé par un désir de plus en plus oppressant. Je me contente de faire en sorte de dégager ma virilité de ces couches de tissu. En un instant, je suis en elle, gémissant de soulagement, envahi par une chaleur qui me brûle complètement la peau. Je ne pense pas une seconde au fait qu'on puisse nous voir ou nous entendre. C'est le cadet de mes soucis. Je ne veux être qu'à elle.
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C’était comme si Jamie avait cette petite crainte qu’elle ne veuille se détacher de lui pendant un baiser si langoureux. La passion qui le guidait l’incitait à la vouloir tout contre lui, au possible. Les sensations du bel homme s’était décuplées au moment même où ses doigts touchaient la peau douce du sein de sa belle. Impossible de se résister à l’un l’autre, ils s’embrassaient longuement et langoureusement jusqu’à ce qu’elle décide d’y mettre fin, sous prétexte de devoir trinquer pour certaines choses. Il était particulièrement surpris qu’elle veuille trinquer en son honneur, et surtout pour le fait d’avoir mis à tabac quelqu’un. “Ce qui compte dans tout ça, c’est que ça représente pour nous.” rétorqua-t-elle tout bas, souriante. Non, elle ne voulait pas savoir à quoi ressemblait Lionel, elle savait qu’il n’était pas fier de ses blessures profondes et des quelques os cassés. Elle connaissait très bien la violence enfouie en Jamie, elle savait ce dont il était capable. Jamie ne manqua pas de trinquer au nom de sa belle. Il était des plus comblés d’avoir à nouveau sa fiancée de retour, celle dont il était éperdument tombé amoureux. Il était par contre rare qu’il exprime verbalement son dévouement et sa dévotion pour elle. Il admettait qu’il était prêt à faire n’importe quoi pour elle, n’importe quelle action, n’importe quel sacrifice. Il était vrai que Joanne se sentait mieux dans sa peau depuis qu’elle était revenue de chez sa grand-mère. Elle tenait à continuer ses séances chez le psychologue qui lui inspirait confiance, même si les premières séances n’avaient révélé que peu de choses. Mais elle se commençait à se dire qu’il y avait bien une raison pour qu’elle soit autant convoitée par la gente masculine, expliquant la posséssivité destructrice de son fiancé. Elle acceptait aussi toute l’influence qu’elle avait sur lui, et elle avait su l’utiliser parfaitement et en toute subtilité à la fin même de ce gala. Une emprise des plus impressionnantes, mais elle n’en profitait que très rarement. Même si c’était plus régulier, il continuerait à se plier en quatre pour elle pour la satisfaire, chose qu’elle commençait doucement à comprendre. Ce n’était pas pour autant qu’elle allait l’utiliser comme un pion pour venir à ses fins. Parce que sa seule fin, c’était d’être à ses côtés jusqu’au bout. Mais elle appréciait aussi sa place de poupée. Jamie tirait surtout les ficelles lors de leurs ébats, se plaisant d’être à sa merci tout autant que de l’être à la sienne. Comme lorsque sa main se déposa sur son cou pour glisser vers ses cheveux en passant par la mâchoire pour attraper subitement ses lèvres et l’embrasser avidement, prêt à la dévorer. Chacun aimait la supériorité de l’autre, en quelque sorte. Elle se laissait totalement posséder par lui, jusqu’à ce qu’il exprime son envie de lui faire l’amour dans un endroit quelque peu insolite. Ils n’avaient fait l’amour qu’une fois à l’extérieur, et c’était dans le jardin de leur résidence secondaire. Joanne était charmée par le regard malicieux et on ne peut plus envieux de son fiancé, se laissant plaire par cette idée. Mettant sa pudeur totalement de côté, elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle se laissait guider par son amant et finit par s’asseoir sur la table de la petite terrasse, son coeur galopant dans la poitrine à l’idée de faire l’amour à cet endroit-là. Terriblement sensuel et osé pour elle, mais elle y trouvait quand même une très grande part de romantisme qui la faisait craquer. Plus précipité que jamais, Jamie ota avec une rapidité certaine l’unique sous-vêtement de Joanne alors que sa bouche dévorait les lèvres et la langue de sa belle, en parfaite démesure. Il avalait ainsi chaque soupir de Joanne, qui elle se laissait consumer par cette envie oppressante et intarrissable. Jamie ne prit même pas le temps de retirer sa chemise, à peine entrouverte, ni même son pantalon. Tout ce qu’il voulait, c’était d’être en elle le plus vite possible, et il obtint rapidement satisfaction. Joanne lâcha un petit gémissement à ce geste précipité, mais on ne peut plus agréable. Il la surprendre toujours à lui faire l’amour sans le moindre préliminaire. Elle finit par se redresser, permettant à Jamie d’être debout et d’éviter qu’il ne se brise le dos. Ainsi, elle pouvait se mettre bien au bord de la table, afin qu’il ait plus d’aisance à être le plus profondément en elle. Pas besoin de le lui dire, il s’y précipita comme tous ses précédents gestes. L’une des mains de Joanne s’appuyait sur la table, l’autre s’était crispé sur l’épaule de son amant, gémissant au contact de leur intimité. Même si sa poitrine et ses jambes étaient à l’air, elle avait déjà très chaud. Mais l’idée de la précipitation dans leur action, de n’avoir même pas pris le temps de se dévêtir alors que l’un comme l’autre adorait le corps nu de l’être aimé, elle y trouvait une part très excitante, très sensuelle. Jamie semblait accompli, entier, en étant en elle.Entre les soupirs des satisfaction et le désir qui la consumait peu à peu, Joanne parvenait un peu à se contrôler, à avoir ce léger sourire malicieux suspendu au bout des lèvres, les yeux brillants au possible par une passion peu commune. “Montre-moi à quel point tu es à moi.” lui susurra-t-elle dans l’oreille. “A ta manière, avec tes mots.” Il le répétait constamment, il le lui disait tout le temps. Elle lui donnait ce qu’il voulait, l’occasion de le lui dire comme bon lui semblait, avec un langage qui lui était propre. “Et ainsi, ils sauront tous à quel point je suis à toi. Que tu es le seul maître de mon corps et de mon âme.” L’un induisait l’autre, c’était indéniable pour Joanne. Elle savait qu’il n’oublie jamais les regards qui peuvent se poser sur elle, avec la satisfaction de savoir qu’il était le seul à pouvoir la déshabiller comme tous voudraient le faire. Même si Joanne était particulièrement teintée de lui retirer sa chemise, elle ne le lui enlevait. L’ensemble de la scène lui plaisait énormément, et ce fut sur cette pensée qu’elle prit ses lèvres d’assaut, incitant son homme à s’éxecuter en bougeant sensuellement son bassin.
Ma plus si pudique petite Joanne n’a plus peur de rien. Elle n’est plus celle qui n’osait qu’à peine se dévêtir et affronter le regard de celui qui l’aime pourtant comme un fou et ne lui trouve pas le moindre défaut. Elle n’est plus celle qui préférait le confort de la chambre à coucher à tous les autres lieux plus ou moins insolites. Elle n’est plus ma fragile petite poupée que le moindre geste brusque risque de briser en mille morceaux, même si elle reste ma poupée malgré tout. Non, elle ne craint plus rien, la pudeur mise au placard alors qu’elle me laisse la prendre ici même. Sans grande délicatesse, je l’avoue, et sans avoir envie de m’en encombrer. En une seconde, après qu’elle m’ait avoué avoir envie de moi, envie que je sois à elle, ce désir est devenu un ordre, puis une obsession. Un besoin auquel je devais répondre immédiatement, ici et maintenant. Mon cœur s’est soudainement mis à galoper, propulsant cette envie à l’oppression grandissante à toute allure dans tout mon corps. Un regard, un sourire, un mot, et Joanne fait de moi une bombe à faible retardement, prêt à exploser. Elle me rend fou, elle me fait perdre la tête. Elle n’a pas idée. Être en elle est le plus grand des soulagements. Connecter mon corps à celle qui saura quoi faire de toute cette énergie brute ; la transformer en amour, et la faire circuler d’un être à l’autre inlassablement, le faisant grandir encore et encore jusqu’à ce que nous ne puissions plus le contenir dans notre chair. Ma belle ne tarde pas à se redresser. Ses mains occupées ne tenant plus le haut de sa robe, le fin tissu blanc est à peine retenu par ses seins, et finit par tomber, découvrant donc sa poitrine. Ainsi assise au bord de la table, elle me permet d’approcher plus, d’être un peu plus profondément en elle, à elle. Mes doigts se resserrent sur sa cuisse, tenue bien fermement. L’autre bras, sur son dos, maintient stable et bien en place ma belle poupée. Je ne quitte pas ses lèvres, me fichant de suffoquer ; l’air ne semble parfois plus nécessaire quand je lui appartiens de cette manière, j’ai surtout besoin de la dévorer jusqu’à la dernière miette. Du creux de mes reins au sommet de ma nuque, des vagues de chaleur traversent mon échine. Même à travers ma chemise, je peux sentir les caresses de Joanne marquer ma peau au fer. Je meurs de chaud, et déjà ma chemise s’est collée à mon dos. Mais je ne m’en soucie guère. Elle me voulait là, maintenant ; elle m’a, sans la moindre retenue. Tous les coups de reins s’enfoncent dans sa chair comme pour faire un peu plus partie d’elle à chaque fois. Envahir tout son être. Elle n’aurait pas eu besoin de demander des preuves de ma dévotion pour elle, elle n’aurait eu que ça pendant de longues minutes de toute manière. Je ne me cache plus, je ne me muselle plus. Il n’y a que moi, mon cœur grand ouvert et mon âme à découverts, entièrement à sa merci, là pour tenter de combler quelque instinct primaire et soif intarissable d’affection. Lorsqu’elle m’embrasse, ma main glisse le long de son dos pour se loger entre ses mèches blondes ; mes doigts s’y resserrent pour qu’elle ne puisse pas m’échapper. Répondant à son impulsion, je poursuis des mouvements farouches. Je l’incite à encercler ma taille avec ses jambes pour les rendre encore plus prononcés –et ne serait-ce que pour le plaisir de me sentir un peu plus sous sa coupe de cette manière. Il y a cette envie primitive qui me pousse à ne strictement pas mesurer la force de mes gestes ; si les autres doivent savoir que Joanne est mienne jusqu’au cœur de la moindre cellule de sa chair, ils doivent l’entendre. Je veux lui arracher des gémissements trop forts pour être contenus, et qu’ils résonnent dans l’air jusqu’aux oreilles de tous ceux qui se sont imaginés une seule seconde à ma place. Continuer de marteler jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Ce n’est qu’une fois mon territoire marqué que je songerai à la libérer –et moi je ne serai qu’un peu plus dépendant de son amour et de sa sensualité.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne ne dirait pas qu'elle se sentait d'aplomb pour coucher n'importe où avec son fiancé. Certes, elle se permettait plus de folie avec lui, mais il y avait tout de même encore quelques limites. Il était hors de questions qu'ils le fassent dans un lieu où ils risquaient d'être interrompus à tout bout de champ, où d'autres personnes pouvaient aller et venir dans le lieu dans lequel ils se trouvaient. Mais là, sur la terrasse de leur chambre d'hôtel, ça ne la dérangeait pas. Il y avait ce petit plus qui lui donnait des papillons dans le ventre, qui décuplait l'excitation de l'acte en étant ainsi à l'extérieur, avec Melbourne à leurs pieds. Il suffisait qu'elle lui glisse quelques mots à l'oreille pour qu'il ne se laisse pas prier pour lui obéir dans la seconde. Jamie se laissait tant aspirer par la passion qu'il retrouvait ce côté un peu brutal et maladroit de ses débuts. Le désir et l'amour qu'il éprouvait pour elle le rendaient plus qu'impatients. La jeune femme s'était redressée, bien installée au bord de la table, permettant à Jamie d'être un peu plus en elle. A cet instant, Joanne ne manqua pas de gémir longuement en le sentant ainsi en elle. Alors qu'ils s'embrassaient même lorsqu'ils manquaient d'air, Joanne sentait les doigts de son amant s'implanter dans la chair de ses cuisses. Il adoptait un rythme effreiné, n'ayant désormais plus rien pour retenir toute la passion qu'il déversait en sa belle. Celle-ci avait l'impression de perdre la tête, on ne peut plus heureuse de retrouver l'homme qu'elle aimait, celui qui était incapable de contrôler un sentiment qu'il ne maîtrisait pas encore vraiment. L'amour dans son état le plus brut, qu'il aimait laisser parler comme il le le ressentait. Et Joanne le réceptionnait de plein fouet, la faisant suer, gémir, parfois même crier alors que ses doigts s'agripper à lui. Parfois, elle devait se défaire de ses lèvres pour reprendre un peu d'air. Ses dents mordillaient de temps en temps la peau de son cou, dès qu'un courant de passion l'électrisait de la tête aux pieds. Ses jambes serraient sa taille de toutes ses forces. Son corps luisait par la fine particule de sueur qui la recouvrait. Elle pouvait voir le flot sanguin qui animait son amant au travers de ses carotides qui tapaient contre la peau de son cou. Le nom de Jamie glissait régulièrement entre ses lèvres alors qu'elle manquait d'air, l'orgasme commençant à s'emparer de tout son corps alors que l'allure des reins du bel homme ne freinait, bien au contraire. Il était difficile de réaliser, de se rappeler, de quel ampleur était sa passion. Joanne la retrouvait enfin, et elle perdait totalement pied, finissant par crier de plus belle, incapable de se contrôler. Epuisée par ce trop plein de plaisir, elle se blottit contre lui, alors que lui continuait ses mouvements sensuels pour se libérer en elle. Elle n'eut même pas le temps de retrouver un peu de son souffle pour reprendre ses soupirs et gémissements. Un Jamie sous médication n'aurait jamais été si endurant, si passionné dans l'acte. Son dos se courba à nouveau, et elle prit d'assaut ses lèvres pour lui transmettre elle aussi tout son amour, qui s'infiltrait dans ses poumons. Il continuait, jusqu'à ce qu'il atteigne ce stage ultime, cette phase de volupté où il n'y avait plus qu'eux. Le corps de Joanne frissonna en sentant son homme se libérer et se remettre ainsi à elle. Epuisé par l'effort, il logea sa tête dans son cou, tout en restant en elle. Joanne mourrait de chaud. Elle sentait la chemise bien humide sous ses doigts, sa peau plus que brûlante. Joanne pouvait s'empêcher de sourire, pendant qu'elle lui caressait tendrement les cheveux. "Je t'aime." lui dit-elle tout bas, après quelques minutes de silence. Il finit par se détacher d'elle. La brise extérieure se faisait de plus en plus agréable. "Alors ? Qu'est-ce que ça fait de faire l'amour à sa fiancée sur le balcon d'un hôtel luxueux en gardant des vêtements hors de prix sur soi ?" lui demanda-t-elle en riant, les yeux pétillants. Elle finit par descendre de la table, et en restant tel qu'elle était, puis entoura le cou de Jamie de ses bras. "Personnellement, j'ai beaucoup aimé." lui glissa-t-elle avec un regard un tantinet joueur et espiègle, comme si elle venait de faire une bêtise. "C'est... différent." Pour ne pas dire particulièrement excitant. Elle finit par ouvrir le reste de sa chemise, se disant que son torse aurait volontiers voulu un peu d'air frais. Elle réenfila ses bretelles, ne faisant pas vraiment attention de la manière dont le tissu recouvrait sa poitrine. Elle prit sa coupe de champagne, la fraîcheur du liquide lui faisant le plus grand bien.
Les événements qui ont ponctué notre histoire depuis son commencement auraient pu atténuer toute cette passion. Les flammes ne durent pas éternellement, et plus d'une fois, la notre s'est retrouvée piégée sous une coupe en verre dans le but de l'y laisser mourir à petit feu. Il a été des moments où notre relation n'était plus que l'ombre d'elle-même, et jour après jour, je me rend compte que malgré nos instants de bonheur, quelque chose a cloché pendant longtemps. Ou plutôt, quelque chose manquait. Nous avions oublié notre mantra de nos débuts ; ne pas soucier de ce qui est raisonnable, n'être que nous-mêmes, à l'écoute de notre nature et de ce que nos sentiments nous dictent. La démesure de ces émotions ont fini par nous effrayer, nous les avons jetés dans un coffre et mis sous clé. Nous avons reverrouillé tous les cadenas qui nous avaient demandé des mois avant de parvenir à les faire sauter. Pendant de longs mois, nous avons été ce couple qui ne nous ressemble pas en pensant être plus heureux ainsi. Mais nous ne sommes pas faits pour les histoires communes, l'amour banal. Ce moment particulier nous résume mieux que jamais. Faire l'amour sur le balcon de notre luxueuse chambre d'hôtel sans retenue, nous donnant l'un à l'autre dans nos formes les plus brutes, nous acceptant entière tels que nous sommes, embrassant nos natures profondes, ces sentiments trop intenses pour nos propres corps, et, au-dessus de la ville, en ayant l'impression d'être les rois de tout ce monde à nos pieds, inatteignables. C'est ce qui nous ressemble. Le parfait retour de cette symbiose ajoute son grain de sel à l'excitation ambiante et plus que palpable. Je reconnais enfin celle que j'aime, et je me sens de nouveau moi-même. Cette satisfaction pleine et complète s'ajoute à tout ce plaisir partagé dont l'intensité devient peu à peu insoutenable. Je pourrais la mordre, la griffer, la briser en deux, que cela ne serait pas assez pour tout canaliser. Il n'y a qu'un moyen de retrouver une plénitude qui ne durera que jusqu'aux prochains ébats ; continuer de lui faire l'amour, de la dévorer toute entière, de fondre en elle et faire naître des cris depuis le fond de sa gorge jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus -et moi non plus. Nous finissons par tous deux atteindre ce point de non retour qui ne donne à personne l'envie de faire marche arrière, seulement de s'y engouffrer complètement, et s'abandonner. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant senti en symbiose avec Joanne. On aurait pu entendre nos coeurs galoper ensemble. Au moment de l'orgasme, j'étais juré que nos pensées ne faisaient qu'un, et il n'y avait que de l'amour nous noyant complètement.
Blotti contre ma belle, mes muscles mettent un long moment avant de se détendre, frissonnants et tremblants régulièrement en restant bien en elle, là où les sensations sont incroyables. En réponse à ses mots d'amour, je la serre de toutes mes forces dans mes bras, encore incapable d'articuler quoi que ce soit. Je reprends mon souffle, je retrouve doucement mes esprits. Je pourrais rester là des heures. Mais je me redresse finalement et détache nos corps. Pendant que je retrouve une tenue relativement correcte, je souris en entendant la question de ma fiancée. Seins nus, elle vient se coller à moi. « Je suis flatté que ça vous ai plu, ma Lady. » dis-je tout bas avant de lui voler un baiser. « Même si ça n'était pas vraiment une démonstration de comportement aristocratique. » Une fois les boutons de ma chemise défaits par ses soins, je la retire complètement afin de profiter de l'air frais de Melbourne sur ma peau brûlante et couverte de sueur. Pendant ce temps, Joanne se rhabille. « Je trouve ça… humide, très chaud, et très excitant. » je finis par répondre, ma coupe de champagne à la main. Je prends une des chaises autour de la table du balcon, la retourne pour la mettre face à la vue, et m''installe sur le sommet du dossier, les pieds sur l'assise. « Alors, qu'est-ce que tu penses de ta vie maintenant ? Des invitations pour des événements de ce genre, des voyages, des hôtels chics, des robes glamours... Et bien sûr, un homme fou de toi et un magnifique bébé. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
La peau de Jamie est humide au possible, un léger frisson parcourut sa peau dès qu'il avait retiré la chemise délicatement ouverte par sa belle. Celle-ci ne pouvait pas s'empêcher d'admirer son torse, accélérant sensiblement le rythme cardiaque de la jeune femme, qui venait tout juste de se calmer après leurs ébats. "Je suis certaine que vous vous plaisez très bien à ne pas respecter les règles à respecter pour avoir un comportement aristocratique irréprochable." dit-elle avec amusement, avant de porter la coupe de champagne à sa bouche. Jamie parlait toujours avec beaucoup plus d'aise de leurs ébats, il avait encore plus de facilité qu'elle pour décrire cette passion qui les déchaînait tous les deux. Elle était plus douée pour les mots d'amour, et leur délicatesse. Le regardant s'installer sur la chaise, elle murmura tout bas. "Je n'aurai pas dit mieux." Joanne prit discrètement son portable pour le prendre en photo une fois qu'il s'était installé sur la chaise. Son fiancé se demandait ce qu'elle pouvait penser de cette nouvelle vie qu'il lui avait offert. Toujours son verre en main, elle s'approcha de lui, derrière, et embrassa délicatement son omoplate, là où se trouvait son tatouage. Sa peau était toujours aussi brûlante, malgré l'air frais de la fin de soirée. "Eh bien... Cette vie luxueuse serait bien ennuyeuse sans un fiancé aussi séduisant et passionné, et sans un petit garçon inespéré. Je préfère enfiler des robes pour eux, que l'un soit tenté de la déshabiller des heures durant avant de pouvoir en avoir le droit, l'autre qui dirait qu'est-ce que tu es belle, maman." L'une de ses mains tenant toujours sa coupe de champagne, l'autre passait autour de la taille de Jamie. Ses mains étaient toujours plus froides que sa peau. "Pareil pour les voyages et les hôtels, je veux les partager avec l'homme que j'aime, sinon ils auraient un moindre intérêt. Tout comme les soirées de ce genre." Pour Joanne, il n'était pas concevable d'assister à ce genre d'événements sans lui. "Ma vie, telle qu'elle est maintenant, est parfaite parce que tu y es, parce que tu fais partie de moi." dit-elle bien plus, déposant sa tempe contre lui. "Tous les jours, je me dis que ce n'est pas le simple fruit du hasard que nous ayons une vie si passionnée, que tu sois le seul qui ait pu me faire tomber enceinte, le seul à qui j'ai pu offrir un bébé en bonne santé." Il y avait quelque chose de magique là-dedans, Joanne en était persuadée. Elle embrassa à plusieurs reprises son amant avant de s'éloigner et de chercher un glaçon dans le seau à champagne. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire, fière de sa soudaine idée. Alors, elle déposa le glaçon en haut de sa colonne vertébrale. Certaines gouttes longeaient déjà cette dernière, tant le glaçon fondait au contact de sa peau. Puis elle glissa l'eau gelée doucement vers le bas, un frisson parcourant sa peau au fur et à mesure du trajet. Joanne ayant rapidement enfiler les bretelles de sa robe, l'une d'entre elle glissa le long de son épaule pendant qu'elle continuait à faire glisser le glaçon sur le dos de son homme jusqu'à ce qu'il soit complètement fondu. Elle ne pouvait s'empêcher de rire. "Que serait le balcon d'un hôtel luxueux sans avoir un fiancé chaud comme la braise, le plus beau de tous, toujours prêt à me donner tout ce dont je désire ?" Joanne le réalisait au fur et à mesure, mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait abuser de ce pouvoir. Elle fit le tour afin d'être en face de Jamie, posant sa main glacial sur son torse. "Et toi, qu'est-ce que ça fait d'avoir retrouvé la femme dont tu es tombée amoureux ? De l'avoir en sa compagnie pour des événements de ce genre, de pouvoir passer des nuits dans des hôtels luxueux avec elle, qu'elle se fasse remarquer dans un monde qui commence à lui appartenir, qu'elle ait pu te donner les choses que tu ne pensais jamais avoir ?" L'amour, un enfant, une femme aimante, une véritable famille. "Qu'est-ce que tu penses de ta vie, maintenant ?" dit-elle en empruntant les mêmes mots qu'il avait prononcé plus tôt. Joanne trouvait le champagne particulièrement délicieux, et ne se gênait pour en boire régulièrement quelques gorgées.