Le sable clair s’étendait à perte de vue devant eux, tandis que l’onde noire, ourlée d’écume, murmurait à leurs pieds. L’eau était légèrement agitée par les vagues sur lesquelles dansaient, tels d’étincelants petits diamants, le reflet des étoiles. Au dessus, une étendue infinie de ciel d’encre, où flottaient paresseusement quelques rares nuages, et une pleine lune rendait le paysage ahurissant. Ils étaient entièrement seuls sur cette plage déserte et de toute évidence, la perspective d’un tête à tête romantique au bord de l’eau ne se refusait pas. Même Axel prenait un vrai plaisir à se laisser surprendre par les nombreux détails qui faisaient de ce début de soirée, un véritable enchantement. A la remarque de Célia, il ne pu s’empêcher de rire doucement, constatant qu’effectivement, il devenait irrécupérable à son contact. Mais était-ce une mauvaise chose ? Les réactions qu’elle faisait naitre en lui étaient proprement indescriptibles et jamais encore il ne s’était senti aussi serein en présence d’autrui. « En effet, je commence à penser que tu as une très mauvaise influence sur moi. Il faut que je remédie à cet épineux problème au plus vite car j’ai bien peur qu’un tel élan de romantisme ne soit irréversible. » Le militaire retrouva son éternel sourire mutin plongea son regard dans celui de Célia, y cherchant probablement un certain nombre de réponses.« Et je n’ai pas encore eu l’occasion de te le dire mais tu es absolument magnifique. » Il la dévorait des yeux, insouciant des vagues qui déferlaient sur le rivage. A croire que le monde environnant avait soudainement cessé d’exister. Nulle autre sensation ne pouvait lui apporter davantage de satisfaction. A l’instar de Célia, l’ami à qui appartenait ce petit bout de paradis était un fervent amateur d’antiquités. Il possédait l’enthousiasme communicatif de ceux qui aiment dénicher des objets originaux et n’hésitent pas à hanter des heures durant les marchés aux puces, les brocantes et les vide-greniers. Tout comme Célia, il était capable d’épiloguer sur l’excitation que procure la découverte de l’histoire d’un objet hors du commun, le fait d’être relié au passé etc… « Je savais que cet endroit te plairait… sans compter que mon ami est plus ou moins né dans les antiquités. Il fait partie de ces chineurs passionnés et incapables de s’arracher à l’inexplicable fascination qu’exercent sur lui les objets anciens… » Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres tandis qu’il réalisait que cette description pour le moins flatteuse correspondait également à la douce Célia et son irrépressible curiosité envers le passé. Sans plus attendre, il l’entraina au plus près de la bâtisse, là où il avait déjà tout préparé. Axel s’empara de la pochette d’un vinyle et après avoir sorti ce dernier, il le plaça sur un vieux tourne-disque dont le plateau tournait avec un léger grésillement. Il posa délicatement le bras de l’appareil et le haut-parleur exhala aussitôt une musique mélodieuse, suivie immédiatement de la voix chaude de l’interprète, reconnaissable entre mille ; Ray Charles. « Tu veux danser ? » demanda-t-il alors à Célia tout en lui offrant son bras. En cet instant, rien ne pouvait lui faire davantage plaisir que de partager quelques pas de danse avec elle. Doucement, il enlaça la taille de la jolie blonde et se mit à danser avec elle au rythme lent de Georgia on my mind. Sans qu’il ne soit véritablement en mesure de se l’expliquer, Axel réalisait que la belle antiquaire était devenue incroyablement précieuse à ses yeux. Comment avait-elle réussi à franchir en si peu de temps les barrières dont il s’était soigneusement entouré au fil du temps ? C’était tout bonnement inexplicable. La vérité, c’est qu’il ne pouvait déjà plus envisager sa vie sans elle. « Depuis le jour où nous nous sommes rencontrés, chaque fois que j’ai entendu cette chanson, j’ai pensé à toi. » finit-il par avouer avec un léger sourire. Il se souvenait de leur première conversation et réalisait que déjà à ce moment-là, une partie de lui savait qu’il l’aimerait jusqu’à son dernier souffle. Doucement, il resserra son étreinte et fit courir ses mains dans son dos, dessinant la courbe de sa taille d’un léger mouvement. Ils étaient véritablement isolés du reste du monde et cet instant paraissait magique. Pour Axel, leur proximité physique était à la fois un plaisir exquis et une douloureuse agonie. Cette danse constituait une enivrante tentation d’une douceur surréaliste. Surprenant un léger sourire aux coins des lèvres de Célia, il reprit la parole ; « Quoi ? Tu ignorais que danser dans le sable faisait partie de mes nombreux talents ? » Il se pinça les lèvres pour ne pas rire.
Elle ne savait pas à quoi s'attendre quand elle s'était préparée pour rejoindre la maison des Westlake. Axel voulait lui faire une surprise. Alors elle la laissait volontiers faire. Cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu ce genre de rendez-vous. Et l'idée lui plaisait. Passer un peu de temps avec le militaire, sans songer au boulot, à sa boutique ou autre. C'était le genre de soirée qu'elle affectionnait. Célia n'était pas du genre à aimer les repas gastronomique, les soirées dans des réceptions somptueuses. A vrai dire, ce genre de choses avait plutôt tendance à la mettre mal à l'aise. Tandis qu'une soirée romantique, au coin du feu ou juste éclairée par quelques bougies, voilà ce qu'elle aimait. Et ce que lui proposait Axel était juste parfait. Un petit coin de paradis sans personne autour d'eux. Elle était restée contre lui quand il avait reprit la parole. Et un fin sourire s'afficha à nouveau sur ses lèvres aux propos de son compagnon. « Vraiment ? Tu comptes faire comment pour remédier à cet épineux problème ? » Elle appréciait qu'il fasse autant d'effort pour elle. Qu'il s'ouvre un peu plus en sa compagnie. Et surtout qu'il ne ressente aucune gêne à le faire avec elle. Elle n'avait pas de mal à comprendre qu'il mettait des barrières avec les autres. Comme elle-même l'avait fait. Peut-être qu'elle était la mieux placée pour le comprendre et le guider dans l'écriture de ce roman. A son compliment, elle le remercia avant d'ajouter : « Tu n'es pas mal non plus. Même si cela ne change pas des jours précédents. » Axel avait toujours ce souci du détail. Tout sur lui était parfait. Costume sur mesure, chemise infroissable, boutons de manchettes, chaussures italiennes. Il aimait plaire. C'était ce qui l'avait frappé quand elle l'avait vu la première fois. Ça et son regard ténébreux qui la sondait à chaque battement de cils. Elle restait un instant contre lui avant de poser une main sur la chemise blanche qu'il portait. « C'est donc ça la classe britannique. » Elle avait toujours entendu parler de cette réputation, de ce côté tiré à quatre épingles des anglais. Elle devait admettre qu'Axel avait beaucoup de classe. Elle appréciait. Mais elle l'appréciait aussi quand il portait son pantalon de nuit, quand il avait ses cheveux un peu désordonnés. Elle l'aimait comme il l'était, apprêté ou non. Pour la jeune femme cela ne faisait aucune différence. Elle, elle s'habillait souvent par humeur. Elle portait des vêtements dans lesquels elle se sentait bien. Elle aimait les styles rétro comme elle le lui avait déjà dit. Et ne cherchait pas du tout à suivre la mode et les mini-jupe, elle détestait. Ce n'était pas pour elle. Surtout que cela lui faisait des jambes encore plus longues. Bref, Célia était un peu le contraire d'Axel. Mais encore une fois leur deux univers se complétaient à merveille. L'antiquaire laissa ensuite son regard courir sur le paysage. Un léger vent faisant danser ses longs cheveux qu'elle avait laissé tomber sur ses épaules. Célia écouta le récit d'Axel. Elle se demandait si elle connaissait ce chineur. Elle souriait un peu plus. A croire qu'il était entrain de la décrire. Mais les chineurs étaient tous passionnés. « Tu remerciera ton ami pour moi. Il nous a laissé un petit coin de paradis. » Voilà ce qui lui plaisait de vivre à Brisbane. Elle était proche de la mer. Célia adorait l'océan. Il y a encore quelques semaines, elle faisait régulièrement un peu de surf tôt le matin quand la plage était encore déserte. L'océan était apaisé. C'était près de lui qu'elle allait chercher un peu de solitude ou qu'elle voulait simplement réfléchir un peu. Cela lui faisait du bien. Et apparemment Axel aimait aussi ce genre d'endroit. Encore une fois, il avait mis dans le mille. La jeune femme se laissa ensuite entraîner près du cabanon. Alors qu'il avait entreprit de mettre un peu de musique, Célia en profita pour retirer ses sandales. C'était quand même plus agréable de sentir le sable sous ses pieds. Elle les posa près de la bâtisse et ne pouvait s'empêcher de sourire en entendant les premières notes d'une chanson qu'elle connaissait par cœur. A la question d'Axel, elle se rapprocha à nouveau de lui quand il lui demanda si elle voulait danser. Bien sûr. Un sourire resté posé sur ses lèvres à la confession d'Axel. « On dirait que tu as réussi à me cerner... J'adore cette chanson. C'est ma préférée. » Célia connaissait les paroles par cœur. La jeune femme lui avait dit lors de leur rencontre qu'elle aimait les chansons d'un temps passé. Elle aurait du vivre dans les années cinquante ou soixante. La jeune femme avait posé l'une de ses mains sur le dos du militaire, tandis que l'autre serrait la main de ce dernier. Ils bougeaient au rythme du blues de cette superbe mélodie. Ils étaient tellement bien là que Célia avait peur de parler et de rompre toute la magie. Des frissons la parcourraient doucement et cela n'avait rien à voir avec le vent. Elle posa ses yeux verts sur Axel quand il esquissa un sourire. « Je l'ignorais mais je suis heureuse de l'apprendre. » Elle garda son regard dans le sien. « Et j'ai hâte de connaître tous tes autres talents. » Oui, vraiment hâte. Elle avait hâte d'en savoir encore plus sur lui. De le connaître encore et encore. De savoir tout de lui. Comme elle, elle se dévoilait à lui. Et de façon spontanée, n'ayant aucune crainte à montrer ce qu'elle ressentait par la même occasion. D'ailleurs, elle s'était mise sur la pointe des pieds pour venir capturer ses lèvres. Elle en avait envie depuis un long moment. Sa main de Célia était remonté jusqu'à la nuque du militaire qu'elle caressait avec ses doigts fins.
Une extraordinaire sensation le parcourut à l’instant même où Célia s’emparait de ses lèvres, détruisant toute angoisse, toute appréhension sur son passage. Elle était la seule à pouvoir lui apporter un pareil apaisement. Le temps était suspendu, seul comptait le présent et ce parfait baiser qui faisait naitre en lui une extraordinaire volupté. Pour peu, il aurait été tenté d’obéir sans hésitation aux impérieuses exigences de ses propres envies. Mais non, ce n’était de toute évidence pas raisonnable ! Après cet échange entre eux, il fut incapable de la quitter du regard et n’avait de cesse de la dévorer des yeux, avec un petit sourire indéfinissable et le regard incontestablement brillant. « Arrête ça immédiatement. » demanda-t-il soudainement après quelques secondes de silence et sans aucune raison apparente. Comme il voyait que Célia ne semblait pas comprendre à quoi il était en train de faire allusion, Axel ne manqua pas de lui apporter quelques précisions supplémentaires. « Je parle de ça… cette façon que tu as de me regarder. Ca me perturbe. Et au cas où tu l’ignorerais, rien ni personne n’a encore jamais réussi à me déstabiliser. » Axel tâcha de ne pas se mettre à rire tandis qu’il réalisait le fond de vérité qui régnait dans ses propos. Comme quoi, tout fini par arriver ! Il n’y avait pas que les mots pour exprimer de telles choses ! C’était une sensation divine, unique, qu’il n’aurait jamais cru avoir la chance de ressentir un jour. Il se trouvait insolent, presque égoïste… mais il la voulait pour lui seul. Comme si tout avait soudainement cessé d’avoir de l’importance en sa présence. Un dernier baiser et la musique s’acheva, le tirant soudainement de sa rêverie. Revenant à la réalité, une pensée qu’il avait délaissé depuis quelques heures lui revint à l’esprit et il décida d’en faire part à la jeune femme. « J’ai eu le temps de réfléchir à notre conversation de ce matin. Tu as sans doute raison de penser que je dois assister aux obsèques de mon père. Comble de l’ironie, il était extrêmement prévoyant et avait vraisemblablement stipulé à son notaire qu’il désirait être enterré à Londres au cas où quelque chose devait lui arriver… » C’est sa mère qui lui avait appris la nouvelle, au téléphone. Axel s’était finalement décidé à l’appeler et comme il s’y attendait, elle était dévastée par cette terrible tragédie. Le militaire ne s’était cependant pas éternisé au téléphone, sentant que sa patience relativement limitée allait finir par céder face aux lamentables excuses trouvées par sa mère afin de justifier le lamentable comportement de William au cours des trente dernières années. « Ce sera étrange d’y retourner… je n’ai pas mis les pieds à Londres depuis un bon moment. Depuis que j’ai décidé de changer de vie en réalité. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre.» Sa mère, ses amis et même Sarah seraient certainement présents. Axel ne jugea pas nécessaire d’évoquer ce dernier point en présence de Célia, sans doute par peur de la blesser. Et c’est aussi la raison pour laquelle il ne souhaitait pas qu’Emily fasse partie du voyage. Il n’était pas question qu’elle puisse se retrouver face à sa mère. « Je suis désolé, je ne devrais pas remettre ce sujet sur le tapis tout en sachant que nous sommes ici pour passer un bon moment et nous déconnecter de la réalité. Oublie ça…»
Ses yeux verts scrutaient le visage d'Axel. Célia ne prononçait aucun mot. C'était inutile. Elle ne voulait pas brusquer ce silence qui n'avait rien de gênant. Au contraire. Il faisait parti de ses silences qui en disaient long. Elle aimait l'observer, suivre chaque courbe de son visage, chaque relief de sa mâchoire. Elle appréciait encore plus capturer les lèvres d'Axel avec les siennes, de sentir sa bouche sur la sienne. Cela lui donnait à chaque fois des frissons de bien être. Elle lâcha ses lèvres avec regret, n'ayant qu'une envie : y gouter à nouveau. Mais elle savait que la soirée ne faisant que commencer. Et elle n'était pas du genre à précipiter les choses. Bien qu'auprès d'Axel, elle faisait preuve d'une hardiesse insoupçonnée. Aux paroles de ce dernier, elle fronça un peu les sourcils. Et ses lèvres s'étiraient ensuite en un sourire quand le militaire s'expliqua. Elle resta contre lui, gardant sa main sur la nuque. « Je plaide coupable. » Avouait-elle avec un petit air amusé. Douce culpabilité non ? « Mais je prends ça comme un honneur. J'imagine que cela n'arrive pas souvent. » Elle avait dit ces mots avec un petit sourire en coin. Elle plaisantait, enfin pas tout à fait. Elle voyait bien que parfois leurs contacts le déstabilisait. Mais c'était la même chose pour elle. Ils marchaient sur un sentier qui ne leur était pas familier. Cela pouvait faire peur. Elle en était consciente. Dans un sens, cela rassurait Célia parce qu'elle n'était pas la seule à être perturbée par tout ça. Axel ressentait la même chose et le lui disait, ouvertement. Et elle appréciait oui, qu'il puisse ainsi se confier à elle, même si c'était tout nouveau pour lui. Puis la conversation dévia sur le père d'Axel alors que la voix de Ray Charles disparaissait parmi le bruit des vagues. La jeune femme l'écoutait attentivement. Elle finit par acquiescer doucement de la tête. Elle était contente qu'il prenne cette décision. « Je savais que tu allais prendre la bonne décision. » Elle n'en doutait pas. Jusqu'à maintenant, Axel avait tout fait pour se démarquer de ce père violent qui n'avait fait que passer dans sa vie. Mais c'était son devoir d'y aller. « Peut-être qu'il appréciait vraiment cette ville... ou les personnes qui s'y trouvaient. » Parce que sinon, elle ne comprenait pas, comme Axel, pourquoi il voulait être inhumé dans cette ville qu'il avait fui une bonne partie de sa vie. Londres était une ville qui l'avait toujours attiré. Sans jamais y mettre les pieds, ce qui était paradoxale. La jeune femme avait déjà vu des reportages sur Londres et elle avait l'impression que la ville lui ressemblait. En tout cas, elle soutenait Axel dans son choix d'y retourner. Même si ce n'était pas pour une raison des plus agréables. « Ta mère sera contente de te revoir. Elle aura sûrement besoin de toi. » Et peut-être qu'il était temps de mettre un terme à ses rancunes d'hier. La vie était trop courte pour avoir des regrets, pour garder des peines du passé. Encore une fois, elle songeait à sa propre mère. Et cela lui brisait le cœur rien qu'à imaginer ce qu'elle pouvait ressentir en pareilles circonstances. Même si Axel semblait en vouloir à sa mère. C'était peut-être le bon moment pour lui, d'enterrer la hache de guerre. Puis à ses derniers mots, Célia secoua légèrement la tête. « Ne t'excuse pas. Cela me fait plaisir que tu m'en parles. Et je m'occuperai d'Emily si tu veux. » Elle savait que la petite avait une marraine présente dans sa vie. Donc Célia ne faisait que proposer. Elle ne voulait rien imposer à Axel. Elle comprenait que ce dernier ne veuille pas emmener la petite. Enfin, c'était ce qu'elle supposait. Peut-être qu'Axel voudrait emmener la princesse. Et en profiter pour voir son ex compagne. Célia ne savait pas du tout. La petite n'avait jamais voulu parler de sa mère d'après ce qu'Axel lui avait dit. Mais elle restait sa mère.
Un sourire cynique se dessina de manière tout à fait involontaire sur les lèvres du militaire tandis qu’il entendit Célia supposer que sa mère allait avoir besoin de lui. Non, elle ne connaissait décidément pas sa famille, ce qui n’était pas plus mal en soi. Pour sa part, il ne déplorait guère le manque de contact qu’il entretenait avec ceux qui partageaient le même sang que lui. Après toutes ces années, il n’éprouvait plus vraiment de rancœur mais espérait ne plus jamais avoir à faire à eux. Cela dit, Axel n’essaya même pas de se lancer dans de nouvelles explications, se disant probablement que personne n’était capable de comprendre l’enfer qu’avait été sa vie au cours de son enfance. « Je sais que je ne suis pas parfait, que j’ai probablement commis des erreurs et que j’en ferai d’autres à l’avenir mais… c’est plus fort que moi, tu comprends ? Je ne peux pas leur pardonner, me rendre à Londres et faire semblant d’être en mesure de tirer un trait sur le passé. Ca ne me ressemble pas de faire preuve d’une telle hypocrisie. » Axel savait pertinemment que Célia devait trouver cette facette de sa personnalité tout bonnement odieuse mais il n’était pas question de faire preuve de faux-semblant sous prétexte qu’il s’agissait de l’enterrement de son propre père. Après tout, comment était-il censé réagir ? Il gardait en mémoire son arrivée à Brisbane et la fois où il s’était décidé à envoyer une lettre à sa mère. Lettre à laquelle elle n’avait jamais daigné répondre. Certes, il ne s’attendait pas à ce qu’elle le fasse mais dans le fond, il l’avait vraiment espéré. « Je n’ai pas prévu d’emmener Emily avec moi, je tiens vraiment à la préserver de mon passé. Tu n'es cependant pas obligée de t'occuper d'elle, surtout avec ton emploi du temps surchargé. Mais il est certain qu'elle ne viendra pas. Sans compter que … » Et merde, il en avait trop dit désormais ! Axel passa nerveusement une main sur sa nuque passablement tendue et douloureuse avant de continuer. « Sarah, la mère d’Emily… je sais qu’elle sera présente car contrairement à moi, elle a toujours été proche de mon père. Elle faisait des études de droit et ajoute à cela qu’elle est la fille d’un grand ponte de la finance anglaise ce qui, comme tu l’imagines, ne pouvait que plaire à mon géniteur.» Il n’avait pas prévu de lui parler de Sarah mais il voulait qu’elle comprenne pourquoi il tenait tellement à éloigner Emily de ce contexte familial relativement chaotique. Ce n’était vraiment pas sein d’emmener une petite fille de cinq ans dans un tel endroit. « Qu’importe, je n’ai pas l’intention de perdre mon temps en Angleterre. Je veux simplement mettre un terme à toute cette histoire et reprendre une vie normale. Enfin… une vie anormalement merveilleuse depuis que tu en fais partie. » Oui car dans le fond, c’était ça qui importait le plus pour le moment. Le temps qu’il passait avec Célia. Hélas, Axel semblait l’avoir perdu de vu au cours des minutes précédentes même s’il était bien décidé à se faire pardonner. La preuve, il ne tarda pas à s’emparer de la main de la jeune femme pour l’attirer vers lui. De sa main libre, il vint caresser sa joue avant de se pencher vers elle pour réclamer de sa bouche un nouveau baiser. Puis un autre… Chaque fois, leurs baisers devenaient plus intenses, plus ardents. Le brasier qui se consumait en lui rappela à Axel ô combien il la désirait chaque fois que leurs peaux avaient le malheur de s’effleurer. Sa passion fut ravivée en quelques secondes à peine, comme si elle ne cessait jamais de se consumer dans son cœur secoué. Finalement à bout de souffle, il éloigna très légèrement son visage de celui de la jeune femme, totalement secoué par cette déferlante d’émotions qui s’abattaient sur lui. S’il n’avait jamais cru à toutes ces conneries d’âme sœurs, d’amour unique et inconditionnel, sa vision des choses était certainement en train d’évoluer peu à peu. Son regard ténébreux se perdit dans les magnifiques prunelles de l’antiquaire avant qu’il ne tente de prononcer quelques mots dans un murmure. « Célia, je … » NON AXEL. Sa petite voix intérieure refusait catégoriquement qu’il lui dise ce qu’il était sur le point de dire. Hésitant, il ne tarda pas à trouver une parade en se détachant véritablement d’elle et en reculant vers le cabanon. « Est-ce que tu te laisserais tenter par une coupe de champagne ? » Oui, il avait tout prévu. Certes la simplicité était de mise mais le romantisme l’était aussi et Axel se disait qu’il n’y avait rien de mieux qu’une coupe de champagne sur la plage, face au clair de lune.
Bien qu'Axel lui avait déjà parlé de ses parents et connaître le vision que ce dernier avait d'eux. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que sa mère avait besoin de lui. Pour elle, cela paraissait normale. Une mère avait toujours besoin d'avoir ses enfants autour d'elle quand il y avait ce genre de tragédie. Enfin la famille de l'antiquaire était différente de celle du militaire. Et encore une fois, elle en prenait conscience. Elle n'avait déjà pas compris pourquoi la propre mère d'Emily ne l'avait pas assumé. Emily était une petite tellement adorable. Comment pouvait-on se détourner d'elle ? Pour Célia ce n'était pas possible. Dès la première rencontre avec la petite, elle avait été charmée par sa bouille, sa curiosité, son espièglerie. Elle lui avait pris son cœur, tout comme Axel. Les Westlake avaient emprisonné son cœur à tout jamais. Mais elle ne le regrettait pas. Parce que c'était une évidence. Célia se rendait compte qu'elle avait attendu toute sa vie cette rencontre fortuite. Pourtant, elle avait perdu la foi. Elle l'avait perdu à la mort de Tim alors qu'elle avait son cœur entre ses mains. Elle était partie comme une brise. Et il avait fallu une rencontre pour qu'elle songe que peut-être, il existait une sorte de destin. Et son destin était d'être là, avec Axel, à cet endroit précis. Elle n'avait absolument pas envie de se trouver autre part. C'était une évidence que sa place était ici. Parce qu'elle se sentait bien. Parce qu'elle n'avait pas envie d'être ailleurs tout simplement. « Je comprends parfaitement. Mais je ne pense pas que ce soit de l'hypocrisie. Tu ne pardonnes rien mais tu peux leur montrer que tu as tiré un trait sur tout ça. Que malgré tout ce qui s'est passé, tu es devenu un homme formidable, qui a réussi sans eux. » Et ça, c'était la revanche qu'il avait pris sur ses parents démissionnaires. Cela n'avait pas de prix. Il n'avait pas eu besoin d'eux pour être un homme d'affaires avisé. Pour être un père de famille à l'écoute. Pour être l'homme dont elle était tombée amoureuse. Le cœur de Célia était scellé dans la glace jusque là. Axel avait réussi à la fissuré et à faire battre à nouveau cet organe qu'elle croyait mort. Et ça, elle pensait que c'était impossible. Pourtant Axel l'avait fait. Comme elle l'imaginait, ce dernier ne voulait pas emmener la petite. Ce que Célia comprenait. « Je ne prends pas ça comme une obligation. Cela me fera plaisir. En plus comme elle a encore école, je pourrais la déposer le matin avant d'aller à la boutique. Et j'irais la rechercher le soir. Je suis sûre qu'elle va adorer passer un peu de temps dans la boutique. » Elle esquissa un petit sourire amusé. « Elle va attirer les clients, j'en suis certaine. » Puis aux autres paroles du militaire, elle reporta ses yeux sur lui. Elle le laissa lui parler de la mère de la petite. « Un mariage arrangé... je croyais que ces choses-là faisaient parties du passé. » Demanda-t-elle avec un léger sourire. Elle voulait détendre l'atmosphère. Elle n'était pas gênée qu'Axel aborde ce sujet avec elle. Elle ne voulait pas qu'il s'abstienne de parler de sujets, de crainte de la blesser ou autre. Ce n'était pas le cas. Sarah faisait partie de sa vie. Qu'il le veuille ou non. Elle sera toujours la mère d'Emily. Alors Célia n'attendait pas à ce qu'il n'en parle jamais. « Je n'aurais sûrement pas plu à ton père. » C'était assez ironique. Dans un sens, Célia avait tiré un trait sur une belle carrière, un bon salaire et une bonne renommée. Elle avait préféré écouter son cœur et faire ce qui lui plaisait. Même si la première année, elle avait perdu pas mal d'argent et qu'elle ne s'était pas toujours versée un salaire. Célia ne regrettait pas sa vie. Elle s'était épanouie, loin des bistouris et des souffrances qu'elle côtoyait au quotidien. Elle n'était plus capable de la supporter. Et maintenant elle ne regrettait toujours pas d'avoir mis toutes ses économies dans cette vieille bâtisse à l'abandon. « Pourquoi le merveilleux devrait-il être anormal ? » Elle avait légèrement penché la tête. Elle allait ajouter autre chose quand Axel l'attira une nouvelle fois à lui pour l'embrasser. Elle savoura ces baisers. La main de l'antiquaire avait glissé sur le dos du militaire. Elle reposa ensuite ses yeux verts sur lui quand il reprit la parole. Mais il s'arrêta en plein milieu. Elle l'observa ensuite s'écarter d'elle avant de lui proposer du champagne. « J'aime la tentation. » Avoua-t-elle avant de le laisser s'occuper du champagne. Célia en profita pour s'asseoir sur le sable. Quand Axel s'approcha à nouveau d'elle, elle leva son regard sur lui. « Encore cet élan de romantisme ? Là, je plaide l'innocence. »
Bien qu’il commençait à la connaître, Célia n’avait de cesse de surprendre le militaire par son attitude apaisante et incroyablement rassurante. Il l’observa et esquissa un très léger sourire tandis qu’elle savait trouver les mots justes pour lui faire voir les évènements sous un autre angle. Dire que, durant des années, il s’était moqué de ses amis lorsqu’ils tombaient amoureux ! Jamais il ne se serait attendu à ce que ça lui arrive également. Pas avec une telle violence en tout cas. Leur relation n’en était qu’à son balbutiement et pourtant, Axel savait qu’il ne serait jamais prêt à la voir sortir de sa vie alors qu’elle y tenait déjà une si grande place. Tomber amoureux aussi vite n’avait aucun sens. Néanmoins, Axel savait qu’il devait rester prudent. Certains aspects de la personnalité de Célia représentaient encore un véritable mystère pour lui et il ne tenait pas à la blesser en s’aventurant sur un terrain dangereux. Sarah était un terrain dangereux. Toutefois, Axel tenait à se montrer honnête envers la jolie blonde et ne manqua pas de lui faire savoir que son ex-petite amie serait certainement présente aux funérailles de son père. L’avocate avait toujours été fortement appréciée par William, le seul défaut qu’il pouvait lui trouver était d’avoir pu tomber sous le charme de son fils. Mais qu’importe !! A l’époque, les sentiments qu’éprouvaient les deux jeunes gens étaient on ne peut plus sincères et ils avaient vécu une belle histoire en dépit de leur séparation brutale. Mais Axel ne regrettait rien. Avoir eu la sensation d’être amoureux de Sarah lui permettait désormais de savoir qu’il était fou de Célia. Oui, car ce qu’il avait éprouvé pour l’une, n’était nullement comparable avec ce qu’il ressentait désormais pour l’autre. « Célia, je ne connais pas une personne au monde à qui tu ne plairais pas. Mon père, comme n’importe qui d’autre, aurait été sensible à ton charme, ta douceur, ta remarquable intelligence et... bon sang, tu as conscience que tes qualités sont bien trop nombreuses pour que je puisse prendre le risque de les énumérer sans en oublier ? » annonça-t-il avec un amusement non dissimulé. Honnêtement, comment Célia aurait-elle pu déplaire à quelqu’un ? Elle était parfaite et véritablement incroyable même si elle ne semblait pas du tout en avoir conscience…. « Quant à Emily, je pense en effet qu’elle pourrait conquérir le cœur de tes clients les plus réticents au premier regard. Ca me fait penser qu’elle n’a eu de cesse de me parler de toi durant tout le trajet qui nous menait chez Jane. Après l'épisode de ce matin, c'est plutôt bon signe. Elle t’apprécie vraiment beaucoup, tu sais. Oh et elle est toujours convaincue que tu es une vraie princesse…Ca tombe bien parce-que je le crois, moi aussi. » Ses lèvres s’étirèrent en un sourire gentiment moqueur et après avoir répondu à l’ardent désir de capturer les siennes une nouvelle fois, Axel l’abandonna un court instant afin de se charger de la bouteille de champagne. Il ne tarda pas à rejoindre Célia, deux coupes du divin nectar français en main. Il lui tendit un verre pour qu’elle puisse y tremper les lèvres et à son tour, ne tarda pas à s’asseoir à même le sable encore chaud. A l’instant où il trinqua avec la jeune femme, Axel se sentit submergé par l’irrésistible désir de l’attirer tout contre lui afin de pouvoir de nouveau la serrer dans ses bras. Il était heureux, juste comme ça. Il n’avait envie de rien, sinon que de rester auprès d’elle, de parler ou de ne rien dire, à contempler l’océan et les étoiles jusqu’à ce que, terrassés par Morphée, ils ne s’égarent vers d’autres rivages. « Je pense que je suis prêt. Peu importe ce qui nous attend, je suis prêt à emprunter n’importe quel chemin avec toi. A franchir n’importe quelle porte. Et je t’en prie, ne dis plus rien à propos de cet excès de romantisme qui commence vraiment à m’agacer. Il faut que je parvienne à l'anéantir au plus vite...» Il porta sa coupe de champagne à ses lèvres puis leva le regard en direction du ciel juste au moment où une étoile filante passait au-dessus d’eux. Célia avait certainement eu le temps de l’apercevoir également et Axel agita doucement la tête de droite à gauche, parfaitement dépité. « J'abandonne. L'univers tout entier se ligue contre moi. J’espère que tu ne vas tout de même pas imaginer que je contrôle également les astres de telle sorte qu’ils se synchronisent avec mes dires ? » Oui, cette étoile tombait à propos mais cette fois-ci, il n’y était pour rien. « Je peux te poser une question ? Si tu devais faire un seul et unique souhait, là, maintenant … ce serait quoi ? »
La jeune femme ne pensait pas avoir toutes ces qualités. Pas du tout. C'était même loin de là . Axel semblait ne pas être de cet avis. Ce qui l'amusait. Elle avait peut-être plus de défauts que de qualités. Mais parce qu'elle ne les montrait pas souvent. Comme Axel, elle avait toujours eu cette envie de bien paraître, de bien être. Et elle avait longtemps vécu avec une carapace si épaisse qu'elle même avait bien de mal à la détruire totalement. Mais elle faisait beaucoup d'effort avec le militaire. C'était plus qu'un challenge. C'était nécessaire. Nécessaire à ce qu'elle prenne un nouveau départ dans cette vie. Célia l'avait très bien compris. Si elle ne faisait pas confiance aux autres, elle allait passer à côté de moments merveilleux. Si elle avait gardé cet instinct de protection en éveil, elle n'aurait pas accepté l'invitation d'Axel de marcher un peu avec elle le jour de leur rencontre. Elle serait restée dans sa boutique. Sûrement avec des regrets. Mais sa vie était ainsi depuis des années. Elle se punissait encore et pour elle, c'était même normal de réagir ainsi. Pourtant, ce jour-là, elle avait accepté de le suivre alors qu'elle ne connaissait encore rien de lui. Axel était arrivé au bon moment dans sa vie. Elle s'en rendait compte. Ce qu'elle ressentait pour lui, elle ne l'avait encore jamais ressenti. Elle avait eu des histoires, peu mais elle en avait eu. Elle avait eu des amants mais de là à dire qu'elle était tombée amoureuse, non. Non elle n'avait pas encore ressenti ces palpitations dans la poitrine. Ces bouffés de chaleur quand il posait ses yeux sur elle. Cette envie qu'il la prenne dans ses bras, de ne pas se lasser de ses caresses. Elle avait goûté à un aperçu du paradis et elle ne voulait surtout pas revenir en arrière. Non cette fois-ci, elle voulait profiter de cette relation. Elle voulait s'y consacrer pour la faire durer. Et c'était bien une première. Axel avait réussi à lui tendre la main sans qu'il ne s'en aperçoive tout de suite. Elle avait des qualités. Mais Axel n'était pas objectif sur ce point. Même si cela la faisait sourire. C'était toujours agréable d'être vu de cette façon. Un fin sourire s'afficha à nouveau sur les lèvres de Célia alors qu'Axel lui parlait d'Emily. Cela ne dérangeait pas du tout la jeune femme de s'en occuper pendant l'absence d'Axel. Elle était certaine de passer de bons moments avec elle. Et puis sa boutique n'était peut-être pas un lieu pour les enfants, mais l'antiquaire ne doutait pas que la petite fille puisse s'y plaire. C'était une sorte de caverne d'Ali Baba. « Je l'aime beaucoup aussi. » Avoua-t-elle, même si elle savait que ce n'était pas nécessaire de le dire à Axel. La petite savait conquérir les cœurs. Et pourtant au début, Célia avait été inquiète à l'idée de rencontrer la princesse. Parce qu'elle pensait à Tim et que jusque là, c'était lui qui avait totalement accaparé son cœur. Mais Emily avait su y trouver une place. Comme son père. Et ça relevait un peu du miracle. Jamais Célia ne se serait sentie capable de pouvoir aimer à nouveau. « D'ailleurs j'espère que ça ne te dérange pas cette idée de cabane. » Elle avait spontanément parlé de son expérience passé avec sa jumelle. Et maintenant, la petite Westlake voulait faire de même. Puis aux dernier mots d'Axel, elle ne pouvait s'empêcher de sourire, amusée. « Je suis l'amoureuse de son père, normal que je sois une princesse. Ça coule de source. » Ajoutait la jeune femme en haussant légèrement les épaules. Cela la faisait sourire cette histoire de princesse. C'étaient d'ailleurs les premiers mots qu'avaient prononcé la petite fille quand elles s'étaient vues pour la première fois. Puis elle regarda Axel. « Oui mais toi, tu n'es pas objectif. Ou alors tu as gardé ton âme d'enfant? » Célia prit ensuite la coupe de champagne que lui présentait Axel. Elle en but une gorgée avant de reporter son attention sur lui. Étrange qu'il parle de ça parce qu'elle pensait justement à la même chose. Un sourire resta ancré sur ses lèvres, un sourire doux dénué cette fois-ci de la moindre taquinerie. Elle posait ensuite son regard sur le ciel quand une étoile filante traversa traversa l'obscurité. Elle sourit un peu plus aux nouvelles paroles d'Axel. « Je trouverais ça fascinant. » Elle prit une nouvelle gorgée de champagne puis à la question d'Axel, elle reporta son attention sur lui, gardant la coupe entre ses doigts. « Un seul et unique souhait? Humm je ne sais pas. J'ai maintenant tout ce que je peux désirer au monde. Je me trouve déjà chanceuse. Alors... peut-être souhaiter que d'autres personnes puisse connaître ce que nous sommes entrain de vivre. » Elle ne pouvait rien demander de plus, que ce que la vie avait pu lui offrir. Elle était heureuse ainsi et elle n'avait besoin de rien. « Et toi ? Tu as encore autre chose à souhaiter ? »
Plus il l’écoutait parler et plus il la trouvait incroyable. Même lorsqu’il s’agissait de formuler un souhait, Célia trouvait encore le moyen de se montrer altruiste et de faire passer l’intérêt des autres avant le sien. N’étant vraiment plus en mesure d’y résister, Axel ne tarda pas à l’attirer tout contre lui afin qu’elle vienne se lover dans ses bras. C’était un moment parfait. Il caressait doucement ses cheveux tout en s’enivrant de son délicat parfum auquel se mêlait celui de l’océan. Tandis qu’il songeait à ce qu’elle venait tout juste de lui confier quant à ses désirs, il vit un autre diamant transpercer la nuit et se fondre à l’océan. « Oh il y a bien une chose que je désire ardemment… mais je ne suis pas sûr de croire aux vœux. Je suppose que ce serait comme croire à la magie et je n’y crois plus depuis longtemps. Cela dit, dans le doute, je préfère taire ce souhait… Emily m’a toujours dit que les souhaits ne se réalisent pas si on les formule à voix haute. » Et celui-ci lui tenait vraiment à cœur, d’où le mystère qu’il entretenait. La présence de Célia à ses côtés semblait activer de nouveaux circuits en lui. Et certains d’entre eux avaient indubitablement un aspect sentimental, voire effroyablement romantique. Il rencontra son regard vibrant d’émotion et sentit toutes ses barrières s’effondrer. Il n’était pas très sûr de ce qu’il ressentait, mais il était prêt à parier qu’elle éprouvait la même chose. Célia ne s’en était peut-être pas aperçu mais elle venait de poser son regard sur ses lèvres et Axel n’eut pas besoin d’autre encouragement avant de se pencher vers elle et de poser ses lèvres sur sa bouche merveilleuse. A un certain moment, il en était convaincu, la voix de la raison allait interrompre cet instant… mais embrasser Célia Scott était une expérience sublime. Une expérience susceptible de le faire voguer sur la crête d’une vague de plaisir qui le rendait incapable de faire preuve de la moindre pensée cohérente. D’ailleurs, il ne tarda pas à mendier de ses lèvres un nouveau baiser, d’abord timidement puis avec abandon. Il se sentait revivre pour la première fois depuis… une éternité. Au point que sa peau était brûlante et que son sang rugissait dans ses veines comme un torrent de lave. Mais tandis que le plaisir divin aurait pu s’éterniser davantage, Axel mit doucement fin à leur baiser et la relâcha. « Je crois deviner que ce n’est pas une bonne idée. Et d’ailleurs, tu ferais bien de prendre tes distances sans quoi je vais de nouveau songer à ce baiser incandescent et il ne faut pas. En aucun cas. Je t’assure que c’est très dangereux. » annonça-t-il avec beaucoup d’amusement tout en pointant vers elle un doigt accusateur. « Hum, d’un autre côté… » Axel leva le regard en coin tout en tordant légèrement la bouche en signe de réflexion intense. « Le danger ne fait pas vraiment sens à mes yeux. J’ai toujours mené une vie aux frontières du danger alors, que pourrais-je savoir des règles que suivent les gens ordinaires, je me le demande ! » Un nouveau sourire triomphant se dessina sur son visage bien trop angélique pour être honnête tandis qu’avec malice, il lui reprit la coupe de champagne pour la poser dans le sable avant de se pencher vers elle. Il avait envie de s’enivrer d’elle, une fois encore et s’empara une nouvelle fois de ses lèvres tout en l’incitant à s’allonger dans le sable chaud. Non, Axel n’était décidément pas le genre d’homme à aimer mener une vie raisonnable et ordonnée et d’ailleurs, il n’en éprouvait pas la moindre envie. Désormais, la langueur de ses baisers était d’une rare intensité mais parfaitement calculée et maîtrisée. Leurs soucis précédents n’étaient plus qu’un vague souvenir et plus rien ne semblait comptait en dehors d’eux … En d’inégalables caresses, il parcourut les courbes de sa poitrine, de son ventre et de ses hanches, par dessus le fin tissus de sa robe d’été. Ses doigts cheminèrent jusqu’à ses jambes fuselées qu’il caressa doucement. Sa peau, aussi douce que du velours, était une tentation divine et insolente face à laquelle il ne pouvait qu’éprouver un émoi intense. Il avait envie d’elle… il la désirait comme il n’avait encore jamais désiré aucune femme auparavant. Ses lèvres effleurèrent la peau de son cou gracieux sur lequel il déposa plusieurs baisers et son souffle chaud s’approcha de l’oreille de la jeune femme. il prononça alors quelques mots avec entrain. « Bien, allons nous baigner. » Quoi ? Il plaisantait, là ?? Non, non, il n’avait pas totalement perdu la tête même s’il savait qu’il venait de lui faire un coup bas particulièrement cruel. Mais qui était-il en train de mettre à l’épreuve ? Elle, ou lui ? Ainsi, Axel ne tarda pas à se relever, vil et cruel, c’est vrai. Il avait envie de jouer avec Célia, de la provoquer, de la tester… Un sourire canaille aux lèvres, il entreprit de déboutonner sa chemise puis défit la ceinture de son pantalon. « Ne me dis pas que tu as peur des méduses ? Elles sont toutes au lit avec une bouillotte à cette heure-ci, je t’assure. »
Célia avait gardé ses yeux sur lui alors qu'il avait reprit la parole. Elle essayait de deviner à quoi il pouvait penser, si ardemment. Mais ne posait pas la question. Il ne voulait de toute façon pas lui confier ce à quoi il était entrain de penser. Ses yeux verts détaillaient son regard, les courbes de sa mâchoire alors que son regard s'était rivé sur le ciel sombre de ce mois d'août. Puis le militaire l'attira dans ses bras. Elle se lovait contre lui, posant sa tête sur son épaule. Puis après un silence, elle fronça un peu les sourcils suite aux propos de l'homme d'affaires. « C'est vrai... j'avais presque oublié ça. Alors ça veut dire que j'ai condamné à la solitude, une partie de la planète ? » Ça, ce serait dommage. Elle fit une petite grimace. Enfin, elle ne croyait pas trop à ça. Les vœux, la magie, elle n'y croyait plus. Elle prit une nouvelle gorgée de sa coupe. Ce champagne était très bon. Même si elle n'était pas du genre à adorer l'alcool. Une coupe de bon champagne s'appréciait toujours. Et elle imaginait qu'Axel avait choisi le meilleur. Gardant le silence, elle pensait à tout ce qui s'était passé depuis le cambriolage de sa boutique. Beaucoup de choses étaient arrivées. Et des bonnes. Mais étant devenue assez fataliste ces dernières années, Célia se demandait si tout cela allait durer. Ou si encore une fois le Destin allait se jouer d'elle. Même si elle faisait des efforts pour ne pas y songer. Ses craintes étaient toujours là. Et elle allait avoir besoin de temps pour être complètement apaisée. Quand elle observait Axel, elle se demandait encore si c'était raisonnable de se laisser porter ainsi par ses émotions. Mais lorsqu'il l'observait, plongeant ses prunelles sombres dans les siennes, elle pouvait voir quelque chose qui les consumait tous les deux. Telle une flamme incandescente qui les brûlait à chaque fois que l'un d'eux touchait l'autre. La seconde suivante, la jeune femme sentait à nouveau les lèvres d'Axel sur les siennes. Et à chaque fois, elle sentait une foule de sentiments l'envahir, jouer avec elle, avec sa raison et ses sens. Est-ce que c'était elle qui était rouillé à ce point ? Ou était-ce finalement la première fois que ses sentiments étaient ainsi exacerbés ? Elle n'avait pas envie qu'il s'arrête. Qu'il lâche ses lèvres, sa bouche, que son corps cesse de toucher le sien. Célia se laissait transporter par ce qu'il vivait. Au diable les barrières, les doutes, les peurs qui revenaient à la surface. Elle ne pensait plus à autre chose qu'à lui. Et uniquement lui. « Prendre mes distances ? Je crois que c'est malheureusement impossible. » Non, elle n'était pas décidée à fuir. Pour une fois, elle voulait s'avancer en terre inconnue même si elle ne connaissait pas la finalité de tout ça. C'était grisant. La tête lui tournait un peu. A moins que ce soit le champagne qui en était la cause. Elle ne pouvait le dire. Elle se disait seulement qu'elle aurait du déjeuner à midi chez ses parents au lieu de repartir chez elle et de, s'occuper de tout, sauf de sa santé encore une fois. « Et puis j'aime le danger. » Surtout si Axel entrait dans l'équation. Mais c'était un jeu dangereux plutôt agréable. Enfin, cela l'était pour elle. Mais pour Axel ? Parfois, quand elle le regardait, quand elle le voyait agir, elle ne pouvait être que consciente qu'il savait très bien jouer avec les autres. Les sensations de l'antiquaire jouaient les montagnes russes à chaque fois que le militaire était dans les parages. Et elle espérait qu'il en était conscient. Mais elle voulait le perturber, autant qu'il arrivait à le faire sur ces pauvres sens. Axel lui reprenait ensuite sa coupe des mains. Il ne restait qu'un fond à l'intérieur. Le posant sur le sable, il s'approcha d'elle et elle l’observa un instant. Allongée sur le sable, elle profitait de ses baisers, faisant parcourir ses mains sur le corps d'Axel. Elle ferma les yeux alors que les lèvres de ce dernier s'aventuraient sur son cou, longeaient son décolleté. Elle frissonnait un peu. Ils étaient dans une bulle, oubliant un peu le monde extérieur. Ils étaient seuls au monde sur ce petit coin de paradis. Elle frissonna encore plus quand les mains d'Axel glissaient sur ses jambes. Avant que la bouche d'Axel remonta sur son corps. A ses mots, elle ouvrit à nouveau les yeux, l'observant se relever. Ooohh... Il voulait jouer. C'est vrai. Il était à un score de un zéro pour elle. Elle menait ce jeu. Et elle ne comptait pas laisser du terrain à ce diable qui lui lançait un sourire taquin. Célia se redressa. Elle avait du sable dans les cheveux et plongea ses mains dans ses cheveux alors qu'Axel commençait à se déshabiller dans l'eau. Elle le regarda faire tout en se levant à son tour. « Vraiment ? Et bien j'en connais un qui risque de les rejoindre et de n'avoir qu'une bouillotte comme compagnie. » Elle avait gardé ses yeux verts dans les siens. Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. Oui, finalement elle aimait jouer avec lui. C'était plaisant. Et c'était une autre facette de leur personnalité que chacun découvrait sur l'autre. Célia ramassa les coupes et les déposa sur les marches de la cabane. Elle piocha ensuite une fraise qui se trouvait dans une coupe toute proche. Elle en croqua un morceau avant de s'avancer vers lui. « Tu veux un coup de main ? » En l'observant retirer sa ceinture.
Axel ne s’attendait pas à ce que Célia abandonne la partie aussi facilement tandis qu’il cherchait à l’entrainer vers des cieux plus… audacieux. Il avait pleinement conscience d’avoir face à lui une adversaire particulièrement redoutable et c’est précisément ce qui le poussait à continuer sur sa lancée. Sans compter qu’il en mourrait d’envie, bien entendu. Ce n’était pas seulement l’odeur enivrante de son parfum qu’il avait ressenti dans cette atmosphère d’audace et de séduction, c’était également sa beauté, la chaleur de sa peau, la douceur de ses gestes, et le romantisme du décor qu’il avait choisi et au sein duquel ils avaient le plaisir de s’émerveiller depuis de longues minutes. Tous les sens du militaire avaient été mis en alerte, mais également mis à mal. Pourtant, il ne donnait pas l’impression de perdre le contrôle de la situation, sans doute car il avait été formé pour faire face aux situations les plus extrêmes et croyez-le ou non, Célia était une situation extrême. Dans la lumière crépusculaire, l’observer était magique. Elle avait des allures de déesse. Ou de sirène, prête à le séduire et à l’ensorceler. Finalement, c’est avec un goût d’inachevé dans la bouche qu’il se redressa, tentant de jouer une autre carte dans le but de la tester. Alors certes, il aurait tout aussi bien pu maintenir la tension entre eux, rester allongé à ses côtés en silence ou tout en lui murmurant de délicates paroles à l’oreille… Lui-même était presque déçu de ne pas pouvoir répondre aux assauts de son propre corps qui en réclamait encore et encore, jusqu’à ce que ses sens ne se perdent pour de bon. Finalement, la déception prédominait évidemment !! A moins que … à moins que Célia n’entre dans son jeu. Une fois debout, il ne la quitta pas du regard, s’attendant bien à ce qu’elle décide de le punir de lui avoir fait miroiter de telles merveilles sans qu’il n’y ait une fin en apothéose. Axel gardait une étrange expression plaquée contre son visage tandis qu’il détaillait délicatement la jolie blonde. Il nota le sable dans ses cheveux… sur l’arrière de ses cuisses également. « Tu sais que t’es sexy, même quand tu manges une fraise ? » énonça-t-il d’une voix emplie d’assurance. Mais la belle antiquaire ne semblait pas avoir dit son dernier mot, loin de là !! La demande qu’elle prononça fit aussitôt tiquer le militaire. Arquant un sourcil, il afficha une petite mine étonnée avant qu’un sourire séducteur mais non moins adorable ne fasse apparition sur son visage. Il écarta ses deux mains de sa ceinture, comme pour lui signifier qu’il était effectivement prêt à la laisser faire. « Bien évidemment … tu peux prendre tout ton temps.» Son sourire s’accentua même s’il n’était pas vraiment né de la dernière pluie. Axel savait pertinemment qu’elle était en train de préparer un stratagème absurde pour lui faire payer son audace des dernières minutes. Puisqu’il avait voulu jouer avec ses nerfs, peut-être était-il temps qu’elle monte le niveau d’un cran. Pour avoir déjà eu l’occasion de la tester, Axel savait qu’elle était une redoutable adversaire. Cela dit, la partie ne faisait que commencer. Silencieusement, il attendit quelques secondes, ne se lassant pas d’observer la jeune femme comme s’il la voyait pour la première fois. Seule la quiétude de la nuit et de l’eau encore chaude étaient susceptibles de venir perturber cet instant. Tous ses sens étaient en éveille, guettant scrupuleusement l’instant où Célia s’approcheraient davantage. « Tu devrais faire attention. L’ange qui fraye avec le diable finit toujours par se brûler les ailes. Es-tu certaine de savoir qui de nous deux est l’ange ? » Oui, elle prenait de gros risques avec lui même si ça en valait certainement la peine. De toute évidence, Célia était un adorable petit ange blond qui était sur le point de jouer avec les ténèbres. Sourire marquant le défi, il la dévisagea longuement et un doux frisson lui parcourut l’échine.
Oh non non. Célia n'abandonnait rien du tout. Mais elle était du genre patiente. Et elle préférait faire preuve de stratégie plutôt que de se diriger tout de suite vers les portes de l'Enfer. Parce que son petit Diable y tenait finalement, à ce qu'elle vienne le rejoindre. Ce petit jeu était plaisant pour l'un comme pour l'autre. Célia apprenait à faire parler sa spontanéité et cela l'amusait. Surtout quand le jeu en valait la chandelle. Elle était certaine d'avoir toutes les ressources en main pour faire craquer le beau brun qui se tenait à quelques mètres d'elle. Il n'y avait pas que les sens de ce dernier qui était en éveil. Ceux de la jeune femme également. Si bien qu'elle avait un besoin impérieux de souffler un peu et de remettre de l'ordre dans ses idées. Et puis, elle savait que la patience était toujours de bons conseils. Tandis qu'elle croquait délicatement dans le fruit rouge, elle avait gardé ses yeux verts sur Axel qui n'avait rien loupé de son geste. C'était sensuel et c'était bien le but de la manœuvre. Ses lèvres, sa bouche avaient à présent un goût de fraise. Et elle était certaine que le militaire y songer alors que son regard s'était posé sur le fruit qu'elle tenait encore entre ses doigts. D'ailleurs les mots d'Axel venaient confirmer sa pensée. Le jeu ne faisait que commencer entre eux. C'était à celui qui allait abandonner la partie, le premier. Et elle ne voulait pas être celui qui abandonnait. Elle avait bien une idée en tête. Et voilà pourquoi elle s'était approchée d'Axel, sans se presser. Un fin sourire s'afficha sur les lèvres de la jeune femme quand le militaire retira ses mains de sa ceinture. Première étape de franchie. « Vraiment ? Vraiment tout mon temps ? » Elle était à présent devant lui et le détaillait comme si c'était la première fois qu'elle le regardait. Comme si c'était la première fois que leurs regards se rencontraient. Elle mena le morceau de fraise jusqu'à la bouche d'Axel avant de frôler les lèvres de ce dernier avec le fruit. Il colora légèrement la bouche de l'homme d'affaires. Puis dans un geste lent, Célia le mit en bouche. « Je vais me dévouer dans ce cas. » Répondait-elle ensuite. Restant devant lui, elle passa ses mains dans son dos pour dénouer délicatement la ceinture de tissu qu'elle avait autour de sa taille et qui nouait jusque là, sa robe d'été. Elle prit le tissu entre ses mains, le fit glisser entre ses doigts sans lâcher Axel du regard. Aux paroles de ce dernier, un fin sourire s'afficha sur les lèvres de l'antiquaire. « Non, parce que je connais déjà la réponse.... » Avec des gestes lents, sur la pointe des pieds, la jeune femme approcha son visage de celui d'Axel. « Mais tu ne devrais pas pour autant croire qu'un ange n'est pas capable de rivaliser. » Elle sentait le souffle chaud d'Axel sur ses lèvres. Et cela devait être la même chose pour lui. Elle garda ses yeux sur lui tandis qu'elle hissait le tissu devant les yeux du militaire. Elle noua ce dernier derrière la tête du militaire tout en poursuivant. « Un ange même déchu reste un ange. » Une fois le bandeau en place. Elle resta un instant silencieuse. Ce jeu, elle l'appréciait. Il faut dire qu'elle avait un bon professeur devant elle. Est-ce que l'élève allait dépasser le maitre ? Un fin sourire resta affiché sur les lèvres de la jeune femme. Puis avec lenteur, elle déposa ses lèvres sur le cou d'Axel. Ses lèvres chaudes et douces traçaient silencieusement un chemin jusqu'à sa poitrine. La chemise ouverte d'Axel, n'était plus un obstacle à de telle caresse. D'ailleurs les mains de l'antiquaire s'empara de ce tissu, le faisant glisser des épaules du militaire pour ensuite la laisser tomber sur le sol. Ses mains se posaient à nouveau sur le torse de son prisonnier. « Tu voulais donc aller te baigner ? » Murmurait-elle près des lèvres de son compagnon. Elle frissonnait et elle imaginait que c'était la même chose pour lui. Lentement à nouveau, elle entreprit de défaire complètement la ceinture qu'il portait à la taille. Ses gestes étaient lents mais maîtrisés. Elle approcha ensuite son visage du torse d'Axel, déposant de nouveaux baisers, délicats, comme des caresses. Alors que ses mains descendaient sur sa taille pour ouvrir les boutons de son pantalon. Elle frôlait la peau d'Axel. Elle faisait ça pour éveiller un peu plus ses sens. Mais elle-même réagissait à ce qu'elle était entrain de faire. Sa respiration s'était accélérée. Elle avait envie de lui. Son pantalon ouvert, elle le fit glisser lentement tandis que ses mains reprenaient leur exploration sans toutefois franchir les limites. Parce qu'elle voulait qu'il abdique, qu'il rende les armes. Qu'il abandonne la partie. Les doigts fins de Célia s'étaient accrochés à la naissance du caleçon du militaire. Elle sentait la peau de ses derniers sur ses doigts. Et c'était électrique. « Dommage... » Murmura-t-elle, faisant suite à ces paroles précédentes. Elle remonta ses mains sur le dos d'Axel, le caressant par la même occasion avant de laisser sa langue tracer des chemins invisibles sur son torse. Sa bouche remonta jusqu'à celle d'Axel, l'embrassa à la commissure de ses lèvres, sans vraiment l'embrasser pleinement. « nous aurions pu poursuivre ce délicieux moment... » Un seconde passa avant que Célia ne retire alors le bandeau qu'Axel avait juste là, devant les yeux. Elle le regarda, un fin sourire triomphant sur les lèvres. « J'ai bien envie d'une autre coupe de champagne. Pas toi ? » Et elle s'écarta ensuite de lui. Qui marquait le point cette fois-ci ? Un sourire sur les lèvres elle s'éloigna peu à peu de lui. Alors ? Qui était l'ange ? Qui était le démon ?
Si le visage d’Axel fut dans un premier temps marqué par la surprise, c’est bien parce qu’il ne s’attendait absolument pas à ce que la jeune femme puisse faire montre d’une telle audace. Etait-ce le champagne qui lui montait à la tête ou bien se laissait-elle aussi facilement happer par la volupté du désir ? D’un pas léger, quasi-félin, elle se dirigea vers lui afin de reprendre la situation à son avantage, ce qui n’était pas pour déplaire au militaire dont le tempérament joueur exultait. Il observa le bout de tissu qu’elle défaisait soigneusement de sa taille, réalisant que cette charmante demoiselle avait un sens inné de l’improvisation et qu’elle le surprendrait toujours. Mais si elle était passée maîtresse dans l’art du jeu, il ne fallait surtout pas qu’elle prenne le risque de sous-estimer son adversaire, même si pour le moment, il se sentait totalement dépendant des faits et gestes de la jolie blonde. Tous ses sens étaient aux aguets tandis que lentement, Célia venait de faire glisser la ceinture entre ses doigts. Le bruissement du tissu grisa le militaire et chargea l’atmosphère d’une sensualité bien trop palpable. Tandis qu’elle lui bandait les yeux, le plongeant soudainement dans l’obscurité la plus totale, le désir monta en lui, fulgurant et impérieux. « Quoi que tu fasses, garde toujours à l’esprit que j’userai de représailles. » lança-t-il en une douce menace, tandis qu’il sentait encore le délicat arôme de fraise sur ses lèvres. Il aimait cette sensation étrange, celle d’être un funambule avançant sur un fil tendu au-dessus d’un gouffre. Un long frisson le fit vibrer lorsqu’il sentit les douces lèvres de la jeune femme contre son cou, descendant jusqu’à sa poitrine. Ses mains venaient de glisser sur ses épaules puis ses doigts délicats sur sa taille. Prenant une profonde inspiration, il la laissa continuer tandis qu’il ne parvenait à se départir de ce petit sourire qui en disait long sur son état d’esprit. Elle ouvrit son pantalon, ses doigts frôlèrent une nouvelle fois sa peau et de nouveau, il dû résister à cette envie primaire mais ô combien délicieuse de la faire sienne sur le champ. Lorsqu’il sentit de nouveau ses lèvres sur lui, Axel se sentit comme propulsé sur un nuage. Elle remonta lentement et délicieusement vers la commissure de ses lèvres et il eut l’impression qu’elle était en train de le déguster. Comme un dessert. Comme cette fraise quelques instants auparavant. Tout son être n’aspirait désormais qu’à un baiser de Célia. Il ne fut pas exaucé et la seconde suivante, le bandeau était retiré de ses yeux, le laissant bouche bée. QUOI ?? Elle n’allait tout de même pas oser lui faire une chose pareille ? « Hey !! Ca s’appelle tricher ça mademoiselle Scott.» L’idée de la séduire à son tour lui trottait en tête à présent. Elle venait à peine de s’éloigner qu’Axel se languissait déjà de Célia. Elle le rendait vraiment ivre de désir… et de frustration. « Tu es bonne joueuse, je dois l’admettre. Mais tu as encore beaucoup, beaucoup à apprendre. Qui sait, peut-être serais-je ton professeur ? » Axel avait beau affecter la plus grande désinvolture, la confusion continuait à régner dans son esprit. Il tentait de garder un ton détache mais ce n’était pas chose facile quand chaque fibre de son corps aspirait à plus de caresses, plus de plaisir, plus de fièvre. Cela dit, il ne fallait pas qu’elle prenne le risque de sous-estimer Axel, ce ténébreux qui rêvait de la déboussoler et qui menaçait désormais sa tranquillité d’esprit. Car oui, il n’en avait pas encore totalement fini avec elle. Il remonta son pantalon mais ne prit pas la peine de remettre sa chemise. Célia s’était éloignée près de la cabane et après un court temps d’hésitation, Axel l’avait rattrapé et incité à faire volte-face pour mieux la coller doucement contre l’un des mûrs en bois. Elle ne savait sans doute pas qu’elle était en train de jouer à un jeu dangereux… très dangereux même. Avec gourmandise, il vint lui voler ce fameux baiser qu’elle n’avait pas voulu lui donner un instant plus tôt et tandis qu’il l’embrassait, ses mains vinrent chercher celles de Célia et il les remonta doucement au-dessus de sa tête. Fermement mais sans lui faire le moindre mal, il tenait ses poignets d’une main tandis que de l’autre, il lui reprenait le petit bout de tissu qui venait de servir à son supplice. Nouveau joueur, nouvelle stratégie. Ainsi, Axel ne tarda pas à l’attacher aux mains de Célia. Ne voulant absolument pas la blesser, il ne serra pas le nœud, elle n’avait qu’à faire un simple mouvement pour s’en débarrasser. Mais le message était clair, il ne voulait pas qu’elle tente de lui échapper, pas pour l’instant. Désormais, elle était à lui et il s’en délectait. C’était lui le démon, non l’inverse. Et bon sang, ce qu’il pouvait aimer ce petit ange à sa merci !! « J’ai comme l’impression que tu ne mesures pas les risques… On peut tenter une autre métaphore si tu veux… je suis le chasseur et tu es ma proie désormais. » D’un revers de main, il caressa son beau visage et descendit ses doigts jusque dans le creux de son cou, précisément là où il sentait son sang faire un bond dans ses veines. Il retira ses doigts pour laisser place à ses lèvres chaudes, les pressant délicatement sur ce signe de vitalité qui palpitait sous sa peau. D’un geste aussi nonchalant que possible et avec un sang-froid que démentaient les battement effrénés de son pauvre cœur, Axel fit descendre les bretelles de sa robe et se chargea du vêtement de telle sorte que bientôt, il ne forma qu’une flaque amarante aux pieds de la jeune femme. Ne pouvant y résister, il laissa son regard se promener sur le corps de Célia, détaillant de ses yeux hardis la beauté sculpturale qui s’en dégageait. « Tu es belle à damner un saint… Heureusement, je n’en suis pas un. » continua-t-il sur la lancée démoniaque. Etait-elle suffisamment armée pour se protéger de lui ? Pas sûr. Ses mains se posèrent de nouveau sur elle et redessinèrent les contours de sa taille fine, le galbe parfait de ses fesses. Suivant la technique de Célia, il embrassa son cou, descendit jusqu’à sa poitrine sur laquelle il déposa de légers baisers, sans franchir certaines limites qu’il mourrait pourtant d’envie d’outrepasser. Il mordilla doucement sa peau puis regagna ses lèvres qu’il effleura des siennes. « Tu avais envie d’une autre coupe de champagne, je crois ? » Et voilà comment ce fut à son tour de s’éloigner de Célia, avec un triomphe désarmant.
Dernière édition par Axel Westlake le Sam 13 Aoû 2016 - 16:20, édité 1 fois
Célia était pleine de surprises. Le militaire allait s'en rendre compte au fur et à mesure. Jouer, elle aimait. Elle avait quand même oublié à quel point c'était agréable. Un sourire resta affiché sur ses lèvres alors qu'elle l'observait. Elle venait de lui ôter le bandeau qu'il avait devant les yeux. Le premier round s'arrêtait là. Elle ne voulait pas découvrir toutes ses cartes si vite, sinon cela ne serait pas si amusant. Quoique, au fur et à mesure de ses gestes, elle s'était un peu entraînée elle-même par ce petit jeu entre eux. Elle avait les yeux brillants d'envie et de malice. « Tricher ? Pourquoi donc ? J'utilise les mêmes techniques que toi. Et ça fonctionne ne plus. » Peut-être avait-il la mémoire courte. Il l'avait fait languir quelques secondes plus tôt, là sur le sable. Célia faisait la même chose. Même si elle devait avouer qu'elle aurait bien laisser tomber le jeu cette fois-ci. Ces sens étaient en ébullition. Et elle avait l'impression qu'un feu d'artifice l'avait assailli. Mais elle tenait bon. Elle n'aimait perdre. C'était une mauvaise perdante, oui. Elle pouvait l'avouer sans mal. Voilà pourquoi elle jouait rarement. Mais là c'était différent. Et c'était Axel qui avait débuté les hostilités. Elle n'avait fait que suivre. Bien qu'elle était peut-être moins douée que lui dans ce genre de jeu de séduction. Elle était à deux doigts de l'embrasser langoureusement mais elle s'était retenue, juste à temps, éloignant ses lèvres de ceux du militaire. Un sourire triomphant, elle l'observait alors qu'il reprenait la parole. Est-ce qu'elle avait encore beaucoup à apprendre comme le disait Axel ? Sûrement. Elle était décidément plus novice en la matière que l'était le beau brun. Moins d'expériences pour la jeune femme. Mais elle n'avait pas abandonné la partie pour autant. Au contraire. Mais elle préférait y aller petit à petit. Et surtout, cela lui permettait de remettre un peu d'ordre dans ses pensées. Quand elle était proche du militaire, elle avait tendance à avoir les sens affolés et ce n'était pas très simple pour elle de réfléchir. Alors elle s'était éloignée. Éloignée de lui et de la tentation qu'il représentait à mesure que les secondes s'écoulaient. Elle sentait presque son sang qui palpitait dans ses veines. C'était affolant. Mais Célia arrivait à reprendre son calme. Elle avait été médecin, chirurgien. Et elle avait l'habitude de garder son sang froid dans des situations qui la dépassaient complètement. Alors elle essayait de faire de même ici. Elle devait se concentrer sur une chose. Et là, elle essayait d'oublier le contact chaud de sa peau contre celle du militaire, le goût de ses lèvres, l'odeur de son parfum. Elle se concentrait sur la bouteille de champagne qui était posée dans un seau à glace. Oui, ça c'était parfait pour center à nouveau son attention. Sauf qu'elle n'avait pas le temps d'arriver jusque là. Axel l'avait suivi, attrapé par le poignet avant de la faire reculer contre l'un des murs de la cabane. Sa respiration était un peu plus précipitée et sa poitrine se soulevait à chacune d'elle. Célia plongea ses yeux verts dans ceux du militaire. Elle l'observait sans rien dire, un fin sourire sur les lèvres. Le second round avait débuté ? Il lui semblait bien. Elle n'avait qu'à observer le regard brûlant d'Axel pour s'en convaincre. Tout ça était une véritable petite torture. Mais Célia refusait encore d'abdiquer. Elle essayait de s'en convaincre quand la bouche d'Axel captura la sienne. C'était si bon. Les yeux fermés, elle ne pouvait rien faire d'autre, que répondre à ce péché des plus délicieux. Pourtant, c'était un baiser qu'elle lui avait refusé quelques secondes plus tôt. Puis elle sentait les mains d'Axel sur elle, lui reprenant sa ceinture des mains. Elle le laissa faire, l'observant. Il lui volait ses techniques, ce n'était pas très fair-play tout ça, songeait-elle alors que ses mains étaient à présent entravées par le délicat tissu. Elle était sa prisonnière. Les rôles étaient inversés. Et ce n'était pas si désagréable que ça. Au contraire. « Le chasseur ? » Rien que ça. Elle ne savait pas si elle appréciait cette nouvelle métaphore, plutôt péjorative comparée à la précédente. Même si elle savait qu'elle n'avait rien à craindre de lui. Rien concernant sa vie en tout cas. Pour l'atteinte à ses sens, c'était une autre histoire. Mais certaines proies savaient faire preuve d'une étonnante lucidité et d'ingéniosité. Elle n'avait pas dit son dernier mot, loin de là. Même si elle perdait un peu le fil là, présentement. Elle sentait les lèvres d'Axel sur sa peau. Sa robe glissa ensuite sur sa peau pour atterrir sur le sable. Elle frissonna légèrement. Et elle ne savait plus si c'était à cause d'une légère brise ou de l'effet que lui faisait le ténébreux face à eux. Ténébreux qui prenait un malin plaisir à jouer avec elle. Elle devait l'admettre, il était doué. Mais il avait davantage l'habitude que la jeune femme. Les lèvres d'Axel retraçaient exactement le même chemin que celle de Célia, quelques minutes plus tôt. C'était un doux supplice mais elle refusait de se laisser avoir. Elle posa ses yeux sur le ciel étoilé sachant très bien que leur jeu était sur le point de se terminer. Elle le regarda ensuite s'éloigner. Est-ce qu'elle avait envie de champagne, non pas vraiment... Elle retira d'un geste délicat, le tissu autour de ses mains. Elle se baissa ensuite pour remonter la robe qui gisait à ses pieds. Non, elle n'allait pas craquer. Elle avait beaucoup, beaucoup, beaucoup plus d'endurance qu'Axel. Ça, il ne semblait pas encore l'avoir compris. Célia passa une main dans ses cheveux avant de nouer à nouveau sa ceinture autour de sa taille dans un geste mesuré. Elle s'avança ensuite près de lui. Elle prit sa coupe de champagne et la lui présenta. « Il y a beaucoup de choses dont j'ai envie, mais oui, une coupe de champagne est un bon début. » Elle lui donna sa coupe avant de déposer un baiser sur son épaule dénudée. Puis elle s'approcha du tourne-disque. Elle observa les vinyles. Elle en prit un et le posa sur la machine avant de mettre le diamant sur le disque. Une mélodie qu'elle appréciait joua ses premières notes. Elvis Presley. A croire qu'Axel avait pris toutes les musiques qu'elle appréciait. Can't help falling in love. Elle posa ses yeux verts sur Axel. Elle s'approcha de lui pour prendre la coupe et en boire une gorgée puis elle demanda : « Tu m'invites à danser, s'il te plait ? »
L’alchimie de leurs deux corps se dissipa lorsque le militaire décida qu’il était grand temps de mettre un terme à son petit numéro. Son corps à demi dénudé lui donnait véritablement des allures d’Apollon et il en jouait grandement afin d’attirer les prunelles de sa bien-aimée qu’il n’avait de ce fait, pas fini de provoquer. S’il fallait jouer à ce petit jeu toute la nuit, Axel était partant, il n'avait pas vraiment besoin de forcer de ce côté là. Il était impatient mais en aucun cas pressé. Et puis, admettons-le, c’était vraiment fabuleux de s’amuser ainsi avec Célia et cette fois ci, il ne la laisserait certainement pas gagner la partie. « Ne va surtout pas t’imaginer que nous venons là de signer un traiter de paix… mes intentions ne sont jamais louables dans pareille situation. Non, jamais. » Dans la séduction comme dans bien d’autres domaines, Axel aimait avoir le dernier mot et en l’état actuel des choses, il avait la sensation d’avoir mené à bien sa mission. A vrai dire, il semblait grandement s’amuser de la situation et s’il avait soudainement choisi de mettre un terme à ses provocations, c’était probablement dans l’idée de mieux reprendre les hostilités par la suite. Mais chaque chose en son temps. Le militaire ne tarda pas à leur servir deux nouvelles coupes de champagne mais lorsqu’il se tourna vers Célia, il tordit légèrement la bouche en constatant qu’elle avait remis sa robe convenablement. Un vrai gâchis, n'est-ce pas ? « Tu comptes te baigner dans cette tenue ? » demanda-t-il innocemment, un sourire moqueur aux lèvres. Même s’il aurait pu se délecter à loisir de cette vue incroyable qui s’offrait à eux, ses prunelles auraient égoïstement préféré s’attarder sur les courbes divines de la jeune femme. Il lui servit une coupe de champagne et trempa les lèvres dans la sienne tout en demeurant imperturbable. Axel se disait que rien de ce que Célia pourrait dire ou encore faire ne saurait venir semer le trouble dans son esprit désormais. Cela dit, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne reprenne son ouvrage et s’amuse une nouvelle fois à venir enflammer les sens de l’antiquaire pour finalement mieux lui rappeler que tout ceci n’était qu’un jeu, qu’une simple provocation dont elle était l’instigatrice. A moins que ce ne soit lui ? Qu’importe… Dans tous les cas, elle pouvait faire ce qu’elle désirait de son être, Axel n’avait pas l’intention d’émettre la moindre forme de résistance. Il faut dire qu’il y avait de quoi le laisser rêveur… Célia était semblable à une nymphe, charmeuse et mutine à la fois. Le regard du militaire balaya les alentours avant d’entendre à nouveau le grésillement familier du tourne-disque. Un instant plus tard, la jolie nymphe se tenait près de lui, prenant en main la coupe du doux nectar dont ils s’abreuvaient. La demande qui suivit le fit sourire de nouveau. Il allait donc se mettre à danser torse-nu sur la plage avec une femme qui le rendait totalement fou de désir ? Oui. Axel ne tarda pas à obtempérer, sans rien ajouter de plus. Il n’éprouvait pas le besoin de parler, juste celui de s’enivrer de la présence de cette femme qu’il avait l’impression d’avoir cherché toute sa vie. Désormais, il fallait qu’ils se reprennent en main et cessent de se montrer aussi cruel l’un envers l’autre. Ce n’était décemment plus tolérable. Avec lenteur et prestance, il fit glisser une main dans le bas de son dos, l’attirant tout contre lui en un corps à corps des plus exquis. Se laissant porter par la musique il ferma les yeux un instant, ne faisant nullement cas de tout ce qui pouvait se passer autour d’eux. La voix d’Elvis marqua une courte pause et c’est précisément à cet instant qu’il s’empara des douces lèvres de Célia et entremêla ses doigts à ses beaux cheveux blonds. Si jusqu’ici tout n’était qu’une question de provocation, Axel était désormais beaucoup plus tendre et délicat. Voilà une facette de sa personnalité que la jeune femme n’avait certainement pas encore eu l’occasion de découvrir. Axel était un être bien mystérieux qu’il fallait apprendre à cerner au fil du temps et non pas sur une seule et même lancée. La provocation en amour était son point fort et si Célia désirait l’entrainer dans cette direction et bien, c’était à ses risques et périls. Mais en l’occurrence, il était redevenu aussi doux et tactile qu’auparavant. Quelques semaines auparavant, il n’aurait jamais pu imaginer une chose pareille mais aujourd’hui, il sentait qu’un lien plus fort que prévu les unissait et qu’entre eux, il y avait bien plus en jeu qu’une simple relation amoureuse. Axel avait un besoin viscéral de l’aimer, de la protéger. Tout cela était nouveau pour lui et chaque fois que son regard se posait sur elle, il sentait un sentiment étrange et intense le prendre au dépourvu.