Bien qu'elle admettait qu'elle aimait jouer, la jeune femme n'avait pas l'habitude de sentir autant de sensations, de ressentir autant de chose en si peu de temps. Elle en avait la tête qui tournait. Au sens figuré, comme au sens propre. Célia n'était pas le genre de femme à se précipiter. A prendre des décisions à la légère. Pour certaines femmes, ce serait un jeu comme un autre, pour elle, c'était plus que ça. Cela lui rappelait chaque minute qui passait, que cet homme face à elle, lui avait volé ce cœur autour duquel elle avait mit une cage dorée. En effet, ce sexy diable en avait volé la clé. Si bien, qu'elle se sentait parfois perdue. Il lui faisait ressentir des sentiments qu'elle n'avait pas encore expérimenté. Et pourtant, elle avait eu des aventures. Alors pourquoi était-ce si particulier, si différent avec lui ? Pourquoi est-ce qu'il avait une telle emprise sur elle en si peu de temps ? Même s'il n'y avait rien de désagréable dans tout ça. Loin de là. Elle aimait ce qui se passait entre eux. Il fallait simplement qu'elle y prenne l'habitude. Et qu'elle arrive à gérer ses émotions. Célia aimait avoir la maîtrise des choses, la maîtrise des événements même si elle n'était pas contre quelques imprévus. Mais avoir des habitudes, c'était avoir une certaine sécurité. Ce qu'elle appréciait en temps normal. Sauf que face à Axel, elle apprenait que parfois il fallait savoir laisser une place aux surprises, aux imprévus. Il avait plus d'assurance qu'elle pouvait en avoir. Elle le savait. Et d'ailleurs, il lui rappelait. Elle avait gardé ses yeux verts sur lui. « Je ne crois pas avoir besoin de savoir ce genre de choses... » Elle n'avait pas envie de savoir qu'il avait déjà été dans cette situation avec une autre femme, d'autres femmes. Elle n'avait pas besoin de ces détails. Elle prit une gorgée de champagne, laissant ses pensées s'aventurer ailleurs. Elle avait du chemin avant de pouvoir prétendre à cette assurance dont Axel faisait preuve. Mais était-ce une si mauvaise chose ? Célia n'avait pas envie de se précipiter. Elle aimait profiter, prendre son temps, savourer chaque moment. Et puis la soirée, la nuit étaient loin d'être terminées. Alors pourquoi se précipiter ? A la question d'Axel, elle reposa son regard sur lui. Il semblait déçu qu'elle se soit rhabillée. A vrai dire, elle n'avait pas l'habitude non plus de marcher sur le sable chaud d'une plage en sous-vêtements. Même si elle était certaine que cela n'aurait pas déplu au militaire. « C'est pour que tu puisses me déshabiller une seconde fois. Je sais que tu aimes ça. » Répondait la jeune femme en prenant délicatement la coupe de champagne en mains. Elle avait un petit sourire sur les lèvres. Lèvres qu'elle trempa ensuite dans ce délicieux nectar. Cette soirée était merveilleuse et elle ne voulait pas rater le moindre instant. Et là, elle avait envie de danser une seconde fois. Elle s'était rapprochée de lui, sa poitrine se collant au torse nu d'Axel. Elle profita de cette danse, se laissant entraîner par la musique. La jeune femme avait glissé sa main sur le dos du militaire. Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres alors qu'elle reportait son regard sur lui. « Tu es déjà prêt pour plonger dans l'eau. » Elle, taquine ? Un peu oui. Tout en disant ces mots, elle fit à nouveau glisser sa main, suivant la colonne vertébrale du militaire pour lui donner des frissons. Elle descendait encore un peu jusqu'à arriver au caleçon. Elle s'arrêta tout en gardant ses yeux dans ceux d'Axel. Elle resta un instant sans bouger avant de franchir l'interdit, laissant sa main franchir cette frontière de tissu. La musique s'était arrêtée. Seul le bruit des vagues venait troubler cet instant. Ça et leurs respirations précipitées. Les joues de Célia s'étaient un peu empourprées. Elle n'avait pas été plus loin dans son exploration. « Tu veux te baigner n'est-ce pas ? » C'était ce qu'il avait prévu avant qu'elle ne perturbe ses pensées et ses plans. Et l'idée ne lui déplaisait pas. Ils étaient seuls sur cette plage, sur ce paradis terrestre. Ils pouvaient tous les deux en profiter. « J'en ai envie aussi. » Elle commençait à avoir chaud, dans tous les sens du terme. Alors une baignade allait lui faire du bien. Elle s'écarta un peu de lui et entreprit de retirer une seconde fois de plus sa ceinture qu'elle portait autour de sa taille. Le tissu glissa sur le sable, tout comme sa robe. « On est à égalité. » Ils étaient en effet tous les deux en sous-vêtements. Célia aurait pu mettre un bikini si elle avait su qu'Axel voulait l'emmener ici. Mais cela ne la gênait pas. Et elle doutait que ce soit le cas pour le beau brun qui était face à elle.
En y réfléchissant bien, Axel était ravi de constater que la jeune femme n’était pas du tout comme lui qui malheureusement, était doté d’un tempérament provocateur et sans réelle peur des conséquences. Il voulait uniquement vivre dans l’instant présent et sans se soucier de l’opinion des autres. Axel aimait le danger et il fallait croire qu’il avait toujours eu besoin de ça pour se sentir vivant. Pour sa part, Célia semblait beaucoup plus sage, plus pondérée et réfléchie qu’il ne le serait sans doute jamais. Elle n’agissait jamais sans avoir analysé une situation avec attention et pourtant ce soir, Axel avait beaucoup de mal à comprendre où elle souhaitait en venir. Elle soufflait le chaud et le froid, tant et si bien que le militaire finissait par y perdre son latin. Quoi qu’il fasse, Célia exerçait une sorte de pouvoir sur lui. Un pouvoir auquel il ne semblait pas en mesure d’échapper et qui faisait naitre en lui une drôle d’impression, comme si son corps brûlait littéralement en sa présence, comme pris d’une fièvre dont l’origine n’était pas inconnue mais contre laquelle il ne pouvait pourtant rien. Un pouvoir particulièrement puissant que celui-ci… Sauf qu’au lieu de prendre la fuite, Axel préférait comme à son habitude demeurer fière et fort devant l’adversité. Avait-il véritablement encore envie d’aller se baigner ? « Pour tout dire, je ne suis plus totalement certain de savoir ce dont j’ai envie. » ironisa-t-il tout en dévorant des yeux le corps à demi-dénudé de la jeune femme. Pourquoi avait-elle autant de pouvoir sur lui, hum ? Pour peu, ce sentiment aurait pu l’effrayer. Axel était un homme solitaire et indépendant qui n’avait jamais eu besoin de la présence d’autrui pour se tracer un chemin. Il agissait ses propres envies, ne tenant compte que de son propre bien être et bien évidemment, de celui d’Emily. L’arrivée de Célia dans sa vie était comparable à une douce tornade et il allait devoir réapprendre à vivre selon de nouveaux codes et surtout, en acceptant l’idée qu’il pouvait comme tout être humain, faire preuve de vulnérabilité. « Je sais que je te l’ai déjà dit mais tu es fascinante. Imprévisible certes, mais fascinante. Et pour tout dire, j’ai bien souvent du mal à te suivre mais c’est aussi ce qui me plait en toi. Je ne sais jamais à quoi m’attendre, un peu comme si tu étais une surprise de chaque instant. Ca me plait, je dois bien l’admettre. » Mais tandis que les vague léchaient leurs chevilles, Axel se recula et revint sur la plage pour mieux s’asseoir dans le sable. Célia allait certainement en faire autant. Et si elle ne daignait pas le rejoindre, il pourrait toujours se délecter des étoiles, baignant dans un ciel particulièrement clair et dégagé dont la lumière ne pouvait qu’immanquablement attirer le regard d’Axel. Les nuits comme celles-ci lui rappelaient toujours celles qu’il avait connues dans le désert… le calme avant la tempête. Lorsque le bruit des armes laissait soudainement place à un silence aux échos angoissants. Il gardait de ses dernières missions des images lourdes, d’horreur, de destruction. Aujourd’hui encore, les images défilaient sous ses yeux, des images qui ne ressemblaient pas à celles que montraient les télévisions du monde entier. Le sable sous ses mains accentua cet étrange ressenti venu tout droit du passé et sa mâchoire se crispa un instant avant qu’il ne réalise qu’il était ici, à Brisbane. Sortant de ses pensées, Axel cligna des yeux plusieurs fois et chercha Célia du regard tout en essayant de ne rien laisser paraître de son trouble. « Viens à côté de moi…» finit-il par demander doucement. Une sorte de trêve s’était instaurée entre les deux amants terribles et il fallait savoir en profiter. Égoïstement, il ne se passait pas une seconde sans que tout son être ne réclame sa présence, comme l’opportunité de pouvoir partager ne serait-ce que quelques minutes supplémentaires en sa compagnie. Un simple regard de Célia et Axel semblait être un tout nouvel homme. Elle avait cette merveilleuse façon de le regarder comme si elle le voyait pour la première fois. Elle était devenue comme une drogue dont il ne pourrait décemment plus se passer. « Tu as toujours peur de nous, n’est-ce pas ? » demanda-t-il tandis qu’il écartait un bras pour qu’elle puisse venir se blottir tout contre lui. Elle était là… mais en même temps, elle lui échappait totalement. Qu’est-ce qui l’effrayait à ce point ? Ce n’était tout de même pas son côté diabolique, si ? Plus sérieusement, Axel avait envie de mettre des mots sur tout ça, à condition que Célia le désire également.
Être là, comme ça, à demi dénudée sur cette plage déserte, c'était bien la première fois que cela lui arrivait. Si on laissait de côté les bikini, les trikini ou autre maillot de bain qu'elle portait pour profiter de la plage ou de l'océan. Là, c'était différent. Elle portait des sous-vêtements. C'était étrange, mais pas vraiment désagréable. Parce qu'elle appréciait ce qu'elle voyait dans les yeux d'Axel. Et qu'elle n'avait pas envie que cela cesse, ou qu'elle s'en lasse. Parce qu'elle se sentait différente quand il posait ce regard sur elle. Comme si quelqu'un arrivait à découvrir une autre partie d'elle, qu'elle gardait jusque là, secrète, à l'abri de ces regards. Qui mettait en péril, l'équilibre qu'elle donnait à sa vie. Jusque là, cela avait été plus simple pour elle, plus simple de rester hors des complications. Et de ce qui pouvait la faire replonger dans une solitude qui l'accaparait ces dernières années. En laissant Axel faire parti de sa vie, elle avait accepté de lui faire une place à ces côtés. Ce qui pouvait paraître logique pour tout le monde. Mais pas pour Célia. Laisser les gens entrer dans sa vie, ne voulait pas dire pour autant leur permettre de la connaître, d'entrer dans son univers, de connaître ses pensées, ses doutes, ses craintes. Se dévoiler comme elle le faisait avec Axel, c'était une première fois. Elle s'en voulait parfois de ne pas être comme il voulait qu'elle soit. Et elle s'y perdait un peu. Entre ce qu'elle était censée faire, dire, montrer. Pour elle, c'était tout nouveau. Et peut-être effectivement, qu'elle ne savait pas comment s'y prendre. Et les mots d'Axel, ne l'aidait pas vraiment. Elle était toutefois restée à ses côtés. Il avait du mal à la cerner. Et elle en était désolée. Un fin sourire s'afficha sur les lèvres de l'antiquaire. Elle était compliquée et cela lui plaisait ? Pourtant, cela semblait le perturber un peu. La jeune femme l'observa ensuite, alors qu'il regagnait le sable. C'était dans ses moments-là, qu'elle avait l'impression de ne rien lui apporter. Elle voyait bien dans son regard que quelque chose n'allait pas. A ses mots, Célia regagna à son tour la plage. Elle s'empara de la chemise de la chemise d'Axel qui était sur le sable et la reposa sur ses épaules quand elle prit place à ses côtés. Elle avait remis sa robe également. Parce qu'elle commençait à avoir des frissons et que le vent devenait un peu plus frais ces dernières minutes. A sa question, Célia fut prise un peu au dépourvu. Elle qui faisait des efforts depuis le début de la soirée. Une nouvelle fois, Axel semblait avoir lu en elle, avec une telle facilité... Elle en fut un peu étonnée. Elle avait posé ses yeux verts sur lui avant qu'il ne l'invite à se blottir contre lui. Ce qu'elle fit. Elle se sentait bien là, comme ça. Elle resta un instant silencieuse, juste pour profiter de cette étreinte, de ce calme et de cet homme qui mettait ses sens en émoi. Au bout d'un moment, Célia se redressa pour poser à nouveau son regard sur lui. Elle ne savait pas vraiment ce qui se passait. Peut-être qu'en lui parlant un peu, il pourrait comprendre. « Je n'ai pas peur de nous. » Non du tout, sinon elle ne serait pas là. Elle ne se serait pas autant dévoilée comme elle l'avait fait. Elle soupira un peu, ne sachant pas par où commencer. « Je te l'ai dis... ça fait une éternité que je n'ai pas eu de relation. Je ne sais pas toujours ce qu'il faut dire, ce qu'il faut faire. Ce que tu attends de moi. Ce que tu voudrais. J'essaie. Mais ce n'est pas facile de laisser le contrôle de mes émotions à une autre personne. » Elle avait gardé ses yeux verts sur lui. Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres. « Et tu arrives si bien à mettre tous mes sens, mes émotions, en pagaille. » Et il s'en amusait apparemment. Elle aimait ça. C'était simplement bizarre pour elle, parce qu'elle n'en avait pas l'habitude. « Mais j'aime ça. Je me sens vivante avec toi et ce n'était pas arrivé depuis un bail. » Elle avait toujours gardé ses distances avec les autres hommes qui avaient essayé d'entrer dans sa vie. « Seulement je ne suis pas aussi douée que tu peux l'être. J'ai beaucoup de choses à apprendre. Je le sais. Et je suis désolée que cela ne soit pas plus simple pour toi. » Elle devait l'ennuyer. Célia en était bien consciente. Les femmes qu'il avait connu avant elle, devaient se poser moins de questions. Être moins torturée qu'elle ne pouvait l'être parfois. Le regard de l'antiquaire se posa sur l'océan. Elle resta un instant silencieuse avant d'avouer. « J'ai peur de te décevoir, que tu finisses par te lasser. Alors j'essaie d'être comme ... » Elle l'observa à nouveau. Elle était gênée de parler de tout ça. Célia avait confiance en elle. Elle savait mener une entreprise, faire des affaires, donner son point de vue, faire respecter ses opinions, ses avis. Mais elle n'était pas du tout confiante quand il s'agissait de ses rapports avec les autres, et plus précieusement avec la gente masculine. Jusque là, cela ne lui avait pas posé problème parce que ce n'était pas important pour elle. Parce qu'elle ne s'était pas attachée à eux. Ce qui était différent avec Axel. Et c'est ça, qui compliquait les choses. « … ces femmes que tu fréquentes, que tu as connu. Mais on dirait que je ne suis pas aussi douée... » Elle ne savait pas si elle devait en être attristée ou pas. Mais pour elle, cela compliquait les choses, parce qu'elle ne savait pas comment se comporter avec lui. Alors qu'elle n'avait qu'une envie : que tout se passe bien entre eux.
Axel prit une profonde inspiration. Voilà qu’elle recommençait… De nouveau, Célia se posait beaucoup trop de questions inutiles et envisageait la situation actuelle sous un angle bien trop cérébral du point de vue du militaire. Penchant la tête sur le côté, il la dévisagea longuement tout en essayant de s’imprégner de ses paroles. Elle était vraiment adorable… mais beaucoup trop craintive quant à leur relation. Systématiquement, il fallait qu’elle calcule la trajectoire des évènements, où ils allaient la mener et bien évidemment, les risques qu’elle courrait. A croire que c’était plus fort qu’elle. Célia n’avait de cesse de réfléchir et pourtant, contrairement à ce qu’elle semblait imaginer, cela ne l’empêchait guère de se montrer spontanée et surprenante. D’ailleurs, elle n’avait eu de cesse de lui en donner la preuve au cours de cette magnifique soirée. Tandis qu’elle parlait, Axel s’était levé afin de se rhabiller à son tour, puis demeura non loin d’elle, attendant qu’elle ait fini d’épancher ce qu’elle avait sur le cœur. Que savait-elle exactement au sujet des femmes qu’il avait pu connaître par le passé ? Il le lui avait déjà fait comprendre à maintes reprises mais pour lui, l’amour au sens large du terme était loin de se limiter à une satisfaction physique ne s’embarrassant pas de retenue ou de complications émotionnelles inutiles. Alors certes, Axel n’était pas un modèle de vertu en la matière, loin s’en faut, et ses conquêtes ne se comptaient plus sur les doigts des deux mains depuis longtemps mais c’était presque blessant de constater que Célia ne se rendait pas compte de la place qu’elle occupait dans sa vie. Une place dont aucune femme ne pouvait se vanter. A chaque mot, il sentit son cœur s’alourdir un peu plus. Oui, c’était douloureux de l’entendre dire tout ça. « Tu as raison sur un point… tu n’es pas comme toutes ces femmes que j’ai pu connaître par le passé. Tu es totalement différente et c’est ce qui me plait chez toi. Le fait que tu sortes de l’ordinaire, que tu parviennes à me surprendre à chaque instant. Ca m’attriste que tu ne sois pas en mesure de t’en apercevoir. » Non aucune femme n’aurait pu susciter en lui autant de bonheur, de satisfaction et d’admiration. A côté d’elle, les autres femmes semblaient cruellement insignifiantes. Mais il fallait croire qu’il n’était pas suffisamment démonstratif et rassurant afin de lui en donner la certitude. Toutefois, Axel savait faire preuve d’une patience exemplaire et comme il le lui avait déjà dit à maintes reprises, il ne souhaitait pas précipiter les choses. Doucement, il s’approcha d’elle et vint s’emparer délicatement de ses deux mains. « Je ne vais pas te mentir ou te cacher des éléments de mon passé qui est ce qu’il est… Mais bon sang Célia, s’il y a bien une chose qui me plait en toi, c’est bien cette différence qui te démarque des autres. Mon héroïne de roman… » Il esquissa un léger sourire tout en plongeant son regard ténébreux dans le sien. Il lâcha une de ses mains et vint la poser en une délicate caresse sur sa nuque. Sa peau était fraiche, douce et il la sentait si fragile sous ses doigts que ça en était troublant. « En fait, je crois que je n’arrive pas à respirer quand on est pas tous les deux. C’est comme si j’étais soudainement privé d’oxygène, c’est déroutant. Je te l'ai déjà dit mais tout ce que je fais quand on est loin, c’est penser à toi, et tout ce que je fais quand on est ensemble, c’est paniquer. Parce-que chaque seconde semble si magique, si importante et qu’il ne faut surtout rien gâcher. Et parce-que je suis quelqu'un d'incontrôlable, je ne peux pas m’en empêcher. En fait, je crois que je ne m’appartiens même plus, je suis à toi. Qu’est-ce qui se passera si un jour tu décides que tu ne veux plus de moi ? Comment est-ce que tu pourrais me vouloir autant que je te veux ? » C’était ça la vraie question. Célia était exceptionnelle, n’importe qui aurait pu s’en apercevoir au premier coup d’œil. Mais lui ? Axel n’était qu’un homme parmi les autres. Oh il n’avait pas une mauvaise opinion de sa personne, loin de là ! Mais au-delà de ça, il n’avait pas la prétention de se croire bien mieux qu’un autre et ne comprenait donc pas le choix de Célia. « Comment pourrais-je me lasser de toi, hum ? Tu es parfaite… bien trop parfaite pour un homme comme moi. » Qu’avait-il fait au juste pour métier une jeune personne aussi incroyable qu’elle dans sa vie ? Axel laissa un court silence s’installer entre eux et prit une nouvelle inspiration. Il fallait mettre les choses au clair afin que les peurs de Célia ne se transforment pas en un sentiment bien plus douloureux encore. « C’est normal d’avoir peur. Ne te fais pas d’illusion, j’éprouve des craintes moi aussi. La première étant de te perdre un jour. Parce-que plus le temps passe et plus je réalise que je ne peux pas envisager ma vie sans toi. Chaque minute qui passe ne fait qu’affirmer davantage l’intensité de mes sentiments à ton égard. Le pire dans tout ça, c’est que ça me semble totalement naturel de t’aimer. Parce-que crois-le ou non mais je t’aime comme un dingue Célia. Un peu comme si j’étais programmé pour ça, programmé pour toi. Tout ce que je vois, c’est tu m’as offert une chance de partager un bout de chemin avec toi et que je suis assez fou pour la saisir. » A peine eut-il prononcé ses mots qu’il sentit une tornade le traverser. ET MERDE AXEL !! Comment avait-il pu laisser ces mots franchir la barrière de ses lèvres ? Comment avait-il pu lui dire qu’il l’aimait alors qu’elle était déjà suffisamment effrayée par la situation ? Il se pinça les lèvres et observa la jeune femme attentivement, se demandant comment elle allait bien pouvoir réagir à cela. Aussi loin que puissent remonter ses souvenirs, Axel n’avait pas le souvenir d’avoir déjà dit à une femme qu’il l’aimait. Non, jamais. Pas même à Sarah qui avait partagé sa vie durant de longues années. « Tu veux que l’on gâche ce moment merveilleux avec de nouvelles questions existentielles ou bien tu me laisses avoir le courage de répéter ce que je viens de dire à mon propre insu ? »
Dernière édition par Axel Westlake le Dim 14 Aoû 2016 - 23:08, édité 1 fois
C'était dans la nature de Célia de perdre ses moyens quand il s'agissait de ses rapports avec les autres. Elle n'était pas très douée pour tout ça. Et c'était pour cette raison qu'elle doutait tellement d'elle. Elle n'était pas certaine de faire les bons choix. Pas certaine de prendre les bonnes décisions, d'agir correctement. Cela l'effrayait un peu. Parce que jusque là, quand elle avait laissé son cœur aimer, cela s'était retourné contre elle. Et elle en gardait encore des cicatrices profondes. Elle n'aimait pas souffrir. Elle n'était pas certaine de pouvoir se relever une nouvelle fois. Pourtant Célia n'avait pas envie de gâcher quoique ce soit avec Axel. Parce qu'il lui donnait une nouvelle chance d'être heureuse. De trouver un équilibre et de faire de sa vie, une réussite. Et elle ne parlait pas de l'aspect professionnel ou matériel de son existence. Jusque là, elle s'était consacrée à ses études, à son travail, à sa passion. Mais à rien qui puisse heurter son cœur meurtri. C'était une solution de facilité pour la jeune femme. Elle le reconnaissait. Mais il n'y avait que de cette façon, qu'elle avait trouvé son équilibre et qu'elle avait réussi à garder la tête haute après le drame qu'elle avait vécu. Ce qui se passait avec Axel, était trop fort, trop intense, trop soudain. Elle en avait parfois le vertige. Mais elle s'accrochait parce qu'elle avait envie que leur histoire soit une réussite. Elle avait envie de construire quelque chose avec lui. C'était tout nouveau pour elle. Et elle ne savait pas trop comment se comporter avec lui. Elle n'avait pas le mode d'emploi pour ce genre de situation. Et c'était un brin déstabilisant. Surtout quand elle se laissait emporter si facilement par les jeux du militaire. Elle en perdait bien vite la raison. Et Axel avait comprit qu'elle n'était pas dans son élément. Il l'avait vu, bien avant qu'elle ne l'admette elle-même. Signe qu'il commençait à bien la connaître. Et cela lui plaisait. Ils se complétaient. A défaut de toujours se comprendre. Mais peut-être que c'était parce qu’elle se mettait trop de barrières. Qu'elle se compliquait la vie sans raison. Elle avait failli mourir. Et tout ça, elle aurait pu ne jamais le connaître. Par chance, elle se trouvait là avec lui. Alors elle avait fini par lui ouvrir son cœur une nouvelle fois. Parce qu'elle ne voulait pas qu'Axel pense que le problème venait de lui. Elle ne voulait pas le perdre. Bien que leur relation soit récente. Elle n'arrivait plus à concevoir sa vie sans lui. Elle avait eu un véritable coup de foudre. Elle, qui ne croyait pas à toutes ces histoires. Il avait fallu d'un regard, d'un mot pour que l'homme d'affaires prenne possession de son cœur. Aux premiers mots du militaire, elle avait levé ses yeux sur lui. Non, elle n'arrivait pas à s'en apercevoir. Encore une fois, Célia se disait qu'elle n'avait rien d'exceptionnel. Elle essayait de jouer un rôle qui n'était pas le sien. Celle d'une femme qui savait où elle se dirigeait. Qui savait comment agir et quand, avec certitude et assurance. Ce n'était pas elle, surtout pas dans ce genre de situation. Quand Axel s'approcha d'elle, l'antiquaire reposa ses yeux brillants sur lui, gardant ses mains dans les siennes. Elle ne voulait pas qu'il se fâche et elle était rassurée d'entendre que sa voix était toujours aussi posée. Un fin sourire s'afficha quand il parla de son héroïne. Elle aimait ce « titre » qu'il lui avait donné. Surnom qui découlait directement de leur rencontre, de leur première discussion, de leur premier regard, de leur premier frisson. Le sourire de la jeune femme faisait écho à celui du militaire. La jeune femme frissonna ensuite quand il déposa l'une de ses mains sur sa nuque. Plus elle l'écoutait et plus elle se rendait compte qu'Axel était dans la même situation. Comme elle, il avait du mal à se passer du contact de l'autre, à penser correctement quand cela n'était pas le cas. A s'inquiéter pour l'avenir si l'autre décidait de s'en aller... Il venait de lui dire tout ce à quoi elle était entrain de penser quelques minutes plus tôt. Axel était aussi paumé qu'elle pouvait l'être. Et dans un sens, c'était rassurant de le savoir. Parce qu'ils pourraient apprendre tous les deux. Ils pourraient avancer à leur rythme. Et un sourire s'afficha à nouveau sur les lèvres de la jeune femme à mesure des paroles du militaire. Encore plus quand Axel reprit la parole et qu'il se livra probablement plus qu'il ne le voulait au départ. Elle le sentait tressaillir à la fin de son monologue. Il l'aimait. Elle l'avait entendu. Et il ne pouvait pas revenir sur ses paroles. Un sourire toujours présent sur ses lèvres, Célia posa ses mains sur le visage d'Axel. « Je veux te l'entendre dire encore une fois. » Parce que c'était une douce mélodie à ses oreilles. En peu de temps, Axel avait réussi à la rassurer. A balayer ses craintes d'un revers de main. Elle se sentait plus légère maintenant qu'ils s'étaient expliqués. Et elle se trouvait même un peu idiote de s'être posée autant de questions sur ce qu'ils étaient entrain de vivre. Le cœur battant la chamade, elle avait gardé ses yeux verts sur lui. Elle déposa un doux baiser sur ses lèvres avant de poser son front contre celui du militaire. Elle resta un instant comme ça, pour mettre de l'ordre dans ses pensées. « Merci. » Parce qu'il l'avait rassuré. Mais pas seulement. « Parce que tu m'as rassuré, parce que tu as été patient avec moi. Et, je te promets à partir de maintenant, de ne plus me poser autant de questions... Nous sommes pareils, toi et moi. Nous avons les mêmes craintes. Mais ce dont je suis sûre, c'est que j'ai envie que notre histoire continue. Chaque matin au réveil, la première chose que je veux voir, c'est ton visage. Je veux m'endormir chaque soir à tes côtés. Je n'avais pas eu jusque là, la sensation d'exister, jusqu'à ce que tu poses tes yeux sur moi. Je suis tombée amoureuse de toi et c'est la première fois que ça m'arrive. Et tu me donnes le courage de te le dire. » Il avait été franc et courageux avec elle et elle avait fait de même. Elle gardait ses yeux verts sur lui. « Et je ne veux personne d'autre que toi. Tu fais mon bonheur, chaque jour un peu plus. Toi seul à réussi cet exploit. Et je t'aime pour ça et pour tout ce que tu m'apportes. » Un fin sourire s'afficha sur ses lèvres avant qu'elle n'approche à nouveau son visage pour embrasser Axel, de façon plus langoureuse, y mêlant tout ce qu'elle pouvait ressentir pour lui.