I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Ses mains me transportent instantanément au septième ciel, me faisant perdre toute notion de bien et de mal, mon égoïsme prenant le dessus pour ne se concentrer que sur la douce caresse de sa peau contre la mienne. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai oublié l’effet qu’Azur a sur moi, mais ma mémoire me glorifie d’avoir réalisé cette piqure de rappel. J’éloigne volontairement ses mains de mon corps, car leur contact est tel que je ne peux me résoudre à bouder une seconde de plus ses lèvres si appétissantes… La tentation écartée pour le moment, je me concentre alors sur son désir. Mes doigts toujours plus avides de son corps décrivent des cercles de plus en plus rapides contre son envie pressante. Je crois défaillir de la sentir si prête pour moi contre mon majeur. Pour moi. Uniquement. Pour. Moi. Putain… Je suis bien trop à l’étroit dans mon jean, et si l’envie de la faire hurler simplement avec mon index me rend fou, je ne peux contenir davantage la fièvre qui me dévore. Je me retire brusquement, ne pouvant guère me contenter de ces caresses pour assouvir la passion qui fait rage en moi. Ma main gauche la maintient fermement par l’épaule alors que de l’autre je viens effleurer ma lèvre inférieure, ma langue suivant de près le passage de mes doigts. Son désir en bouche ne fait que propulser le mien à son paroxysme et c’est dans une frénésie quasi-animale que je me défais de mon jean… Ma main revient à sa dentelle que j’abaisse non sans éviter religieusement le point de toutes mes tentations. Si elle n’a guère besoin de préliminaires, nous sommes deux dans cette situation. Je délaisse son épaule pour venir lier mes doigts aux siens m’y accrochant avec férocité alors que j’ai tout le loisir d’enfin assouvir mes pulsions. Dans un râle de plaisir j’établis notre intimité à un degré tout autre, ne faisant plus qu’un avec elle. Bordel… Je ne lui laisse pas vraiment le temps de s’habituer à mon envie pressante, le besoin de la posséder encore et encore se faisant bien plus important. Mon nez s’enfouit dans son cou alors que mes dents s’attardent sur son épaule comme pour m’assurer qu’elle m’appartient, maintenant et tout de suite, comme pour conserver une trace de cette danse charnelle et effrénée à laquelle nous nous adonnons à même la portière de ma BMW. Dans cette union de nos deux corps j’atteins l'absolution de mes fantasmes les plus fous. Mes grognements sont une simple esquisse du plaisir qui s’anime en moi. Ma Soie, ma moitié, mon tout. Meilleure partenaire et de loin, à ce jeu là…
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Alors que je suis impatiente, collée à même la voiture, je ne peux m’empêcher de penser que je suis folle pour désirer un être autant que je désire Orion à cet instant précis. Nous jouons ce jeu dangereux depuis quelques minutes seulement, et déjà je sais que je n’ai rien inventé lors de nos ébats passés. Juste son souffle contre mon cou suffit à rendre mes jambes faibles, exploit que personne d’autres n’est passé près de réussir lors de mes multiples expériences. Il n’y a que lui qui détient une telle emprise sur ma personne, encore aujourd’hui, il demeure le seul. Nul autre homme ne sait où me toucher, m’effleurer même, pour provoquer une réaction aussi intense et sincère chez moi. Je sens que je pourrais atteindre ce point ultime, cet état tant recherché avec les autres, seulement par la caresse qu’il me prodigue à l’instant, mais je veux plus. Tellement, tellement plus. Tout mon corps l’appelle, je sens mon cœur palpiter alors qu’il me lâche pour venir lier nos doigts. Je m’empresse de les serrer, fort, tentant vainement de calmer mon impatience alors que je sens cette dentelle quitter ma peau, mais rien n’y fait. Il n’y a que lui qui pourra apaiser le feu qu’il insuffle en moi, que lui. J’ai peur que ce moment passé en sa compagnie m’empêche d’apprécier une intimité partagée avec qui que ce soit d’autre par la suite, mais je balaie cette idée d’un revers de main, parce que c’est déjà le cas. Il n’y a que lui pour me rendre aussi fébrile, seulement lui. Merde ! Je lâche un râle d’impatience, tentant de lui faire comprendre à quel point j’ai besoin de lui. Et j’étouffe un soupir de surprise mêlé à un souffle de satisfaction quand nous atteignons cette intimité tant recherchée. Quand nous ne formons plus qu’un, comme dans mes meilleurs souvenirs, comme dans mes rêves les plus fous. Même si je me refuse de lui montrer à quel point je me trouve déjà dans un état second, je ne peux retenir ce gémissement de plaisir alors qu’il vient poser ses lèvres sur mon épaule, prodiguant à ma peau des caresses qui sont tout sauf délicates. Ma main droite quitte la carrosserie pour venir se perdre dans ses cheveux, désireuse d’entretenir le plus de proximité entre nos deux corps. Je sens déjà que je perds le contrôle, mon plaisir s’engageant trop rapidement sur ce chemin tant de fois recherché. Je n’ai jamais ressenti l’ombre de ce que je vis à cet instant, avec personne d’autre. Mon corps me trahit par trop de spasmes et de frissons alors qu’il ne modifie en rien la cadence. Pendant quelques secondes je ne sais pas si je résiste ou je laisse mon amant me tirer aussi rapidement vers cette falaise que je n’ai jamais réussi à entrevoir avec un autre. Non, je ne peux pas, mais bordel, je sais qu’il me sera impossible de freiner mon envie bien longtemps.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Notre proximité retrouvée, je perds pieds. Je me noie dans la mélodie de ses soupirs, priant pour que cette musique me berce tous les soirs que Dieu fait. Mes doigts s’enfoncent avidement dans la chair de ses hanches comme pour mieux assimiler le plaisir que chacun de mes vas et vient procurent à tout mon organisme. Et comme pour sceller ma perdition, Azur laisse sa main fourrager curieusement contre mon cuir chevelu, il ne m’en faut pas plus pour accélérer la cadence et assouvir la passion qui gagne tout mon corps, prenant sa genèse dans mon bas ventre. Nos doigts entrelacés trahissent plus que jamais ma dévotion pour cette femme et je resserre davantage mon emprise. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, ni même cette nuit, mais je m’empare de cette certitude actuelle : nous ne formons qu’un et elle est à moi. À personne d’autre. Je m’enivre de son parfum à m’en couper le souffle et m’abandonne dans cette danse charnelle que nous exécutons en parfaite symbiose à même la portière de ma voiture. Chaque coup de rein m’entraine un peu plus au bord de ce précipice que je m’empêche de franchir à coup de râles des plus sonores contre son cou. Je ne cherche en rien à camoufler le feu qu’elle fait s’embraser en moi, mon bas ventre se fait plus que marbre pour lui signifier ô combien je la désire. Si Azur refuse de m’embrasser je ne retiens en rien mes lèvres alors qu’il s’agit de parcourir la peau de son épaule que son chemisier laisse entrevoir. De rage et de gourmandise ma bouche s’empare de son épiderme, mes dents en profitent pour marquer leur territoire. Demain elle pourra se voiler la face tant qu’elle voudra, son corps déjà porte les stigmates de notre fièvre. Mon excitation atteint son paroxysme alors que ses soupirs résonnent à l’unisson des miens. Mon rythme effréné a raison de mon désir et bientôt je sauterai à pied joints dans les affres de la luxure à ses côtés. Je ne donne pas dans l’endurance ce soir, trop avide de son corps, de son souffle, de ce partage. Si faire durer cet échange me parait délicieux, l’effet qu’elle prodigue à tout mon corps me semble incompatible avec le retardement d’un orgasme qui s’annonce assourdissant. Aujourd’hui ce n’est pas pour elle, mais bien pour moi. Je place mon désir au sommet de mes priorités puisqu’elle n’en a cure de ce que je peux bien vouloir. Je prends ce qu’elle m’offre, ses soupirs, la chute de ses reins, son envie, la pression de ses ongles contre ma paume… Et j’explose, j’explose mille fois, mille fois en une. Déboussolé, désorienté, j’accuse les vagues de notre passion qui se consume enfin alors que je laisse échapper un énième juron. Les paupières closes je me répands en elle, goutant avec délectation les dernières secondes qui m’unissent à elle alors que la passion me dévore les entrailles. Ma soie, ma moitié, mon tout.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Je voudrais résister, n’offrir à Orion que quelques soupirs bien placés qui me permettrait de lui faire croire qu’il n’a plus le même effet sur ma personne, mais cette idée est écartée dès qu’il pose les mains sur moi. J’ai eu beau mener le jeu jusque-là, maintenant il est trop tard pour mener quoique ce soit : ne persiste que ma dévotion dans notre proximité, que mon envie qui s’enflamme de plus en plus à chaque seconde. Face à Orion, j’ai toujours été faible, et dans ses bras je n’ai d’autre choix que de réaliser que je le suis toujours. Les gémissements quittent mes lèvres à un rythme affolant, encouragés par ses soupirs au creux de mon cou. Je me sens à nouveau entière, je me sens à nouveau femme, chose qui ne m’est pas arrivée depuis tellement d’années : chose qui ne se produit qu’en sa compagnie. J’ai envie de me dire qu’il n’est pas le seul, alors que je me mords la lèvre pour étouffer un râle sonore que je me refuse à lui offrir, mais l’assaut de ses lèvres sur mon cou et sa prise qui se serre sur ma hanche ont raison du peu de barrières que je maintenais érigées dans le but de me protéger. Il n’est plus questions de contrôle, alors que j’entrevois bien trop rapidement cette falaise que je n’ai jamais franchie avec un autre. Il faut que je m’abandonne, je n’ai plus d’autre choix que de prendre les minutes à venir pour l’atteinte de mon plaisir. Si autrefois, nous atteignons cette proximité dans un but de plaisir commun, je peux que constater que cette nuit, nous sommes guidés par notre égoïsme, ce qui ne nous retiens pas de toucher cette luxure du bout des doigts. Ma bouche trahit mes secrets en offrant à mon amant tous les soupirs qu’il désire, lui avouant à chaque souffle à quel point je suis sienne à cet instant et à quel point j’adore l’être. Puis, alors que j’ai l’impression de voir le précipice se rapprocher de plus en plus, je bascule. Je me sens transportée ailleurs, accusant un orgasme comme jamais auparavant, délaissant les cheveux de mon homme pour tenter de prendre prise sur la carrosserie de la voiture. Je l’entends vaguement étouffer un énième juron, alors que le plaisir ne s’estompe pas pour moi, mais persiste alors que tout semble terminé pour lui. Mon corps se crispe de plaisir, et je me mords la lèvre juste après avant d’avoir gémis son prénom. Tantôt ma malédiction, tantôt ma bénédiction, il excelle aussi bien dans un rôle que dans l’autre. Les secondes passent, et je sens que ma jambe droite commence à sautiller. Et même si mon plaisir commence à s’estomper, je me sens faible suite à une telle décharge de dopamine. Mon corps se détend après s’être crispé, cambré, suite à cette vague incroyable de plaisir, et je m’accroupis presque sur le sol, les jambes trop faibles pour rester debout. « J’ai besoin d’un moment… » Je souffle, faiblement, tentant vainement de reprendre mes esprits.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Le rythme de mon myocarde se joint à ma respiration saccadée alors que je tente de reprendre mes esprits. Bien trop rapidement, nous ne sommes plus un tout... J'assimile presque douloureusement cette sensation, comme privé de ma plénitude, privé de ma moitié d'âme. Je m'écarte en me tournant légèrement, laissant tout l'espace nécessaire à Azur pour retrouver une position confortable. Prisonnière contre la portière de ma BMW, elle n'avait pas l'air de souffrir de l'inconfort de son état, loin de là... L'ombre d'un sourire effleure mes lèvres alors que je reporte toute mon attention sur la boucle de ma ceinture qui vient maintenir mon jean là où il se doit d'être : fermement collé à mes hanches. Un coup d’œil par-dessus mon épaule pour valider le faut que nous sommes seuls. Dans le cas contraire, il est trop tard. Bien trop tard pour camoufler cette fièvre qui s'est emparée de nous et qui met encore à mal la rythme de mes poumons qui peuvent enfin se concentrer sur l'entrée et la sortie d'oxygène. Une main contre la taule du véhicule, je jauge Azur des yeux. Elle tient à peine sur ses jambes et je prie pour pouvoir mettre ça sur le compte d'un orgasme foudroyant. Elle ne me confirme en rien mes espoirs alors qu'elle lutte pour rester debout. Peut-être était-ce seulement notre position et non notre passion qui a eu raison de ses muscles. Ou simplement la faiblesse de l'une de ses jambes, ce qu'on ne pourrait lui reprocher... Mon regard descend le long de cette fameuse cuisse alors qu'un frisson différent des précédents me parcoure l'échine... « J’ai besoin d’un moment… » Je lui accorderais bien volontiers, mais la peur que tout bascule à nouveau m'étreint. Cependant je ne sais pas quoi dire, alors je la laisse reprendre son souffle, faisant de même discrètement. Je passe une main dans mes cheveux, je tente de passer après la fougue de ma blonde favorite. J'abandonne rapidement cette bataille capillaire, mes épis ayant raison de mes doigts experts. Je me décide à rompre le silence, enfin. « Tu veux faire un tour ? » Je me rappelle ses précédentes paroles et me ravise. La ballade ce n'est clairement pas l'idée du siècle. « Je peux te déposer quelque part ?» Du moment que tu ne me donnes pas l'adresse d'Achille. Ou si, donne-là moi, qu'on procède au second round ! Sans que je ne le remarque, mes muscles se tendent. La simple évocation de ce type fait s'envoler la dopamine libérée lors de mon atteinte du septième ciel pour laisser place à cette colère sous-jacente qui fait rage en moi. En réalité elle ne m'a jamais vraiment quitté, c'est même elle qui me guidait alors que mes doigts s'unissaient à ceux d'Azur...
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Il me faut quelques minutes pour reprendre mes esprits et un rythme de respiration normale suite à ce qui vient de se produire. Je ne saurais dire pourquoi Orion peut me retoucher après autant d’année et avoir le même effet sur moi, mais je suis certaine d’une chose : que je ne suis pas prête à délibérer là-dessus. Demain, je m’en mordrai les doigts, mais une chose est sure : je ne pourrai pas me voiler la face quant à notre dernière union, consciente que j’en porterai les marques pour les jours à venir. Un frisson me parcourt alors que je souffle, tentant de lâcher la taule de la voiture pour me remettre sur pieds. Lentement, j’ajuste mes bas par-dessus mes collants, ceux-ci ayant descendus au cours de notre… notre baise, merde ! J’ai envie d’hurler, mais je mords ma lèvre inférieure, reléguant cette réalité au second plan. Parce qu’en plus, c’était bon, tellement, tellement bon, bordel. Non, Azur, reprend toi ! Même si la seule chose dont j’ai réellement envie, c’est de remettre ça, et tout de suite… Sauf que non, c’est fini, on passe à autre chose. « Tu veux faire un tour ? » Je relève mon regard, croisant celui d’Orion alors que je tente de rester confiante. Il n’a pas l’air troublé par ce qui vient de se produire, ça me calme un peu. Pas de conversation malaisante en vue, du genre « au fait, tu prends encore la pilule ? » Un frisson de dégoût me parcourt à la simple éventualité d’un accident. « Je peux te déposer quelque part ? » Je baisse les yeux et replace une mèche derrière mon oreille alors que je croise les bras sur ma poitrine. J’ai chaud, mais le vent frais a raison de moi et ma nature frileuse. J’hoche la tête, effectuant quelques pas un peu plus loin du véhicule. J’ai besoin d’air, encore, réticente à m’enfermer avec Orion dans sa voiture alors que mon cœur continue de battre la chamade. « Tu pourrais… me déposer chez moi ? » je demande, en me retournant vers lui. « Mais attends… » Je me recule encore, et me dirige vers la poubelle où j’ai envoyé valser ses pivoines au début de la soirée, et je m’en saisis. Pourquoi ? Je sais pas, mais je sais que je ne pourrai pas me voiler la face quant à cette soirée, alors aussi bien l’assumer complètement. En silence, je reviens vers la voiture, évitant son regard, presque honteuse de mon geste. Sauf qu’il ne sait pas que j’ai fait la même chose il y a des années de cela. « Fortitude Valley, ça te dérange pas ? » je lui demande en posant ma main sur la poignée du côté passager, ignorant volontairement de passer un commentaire sur les fleurs tenues fermement dans ma main droite.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Toute la tension qui nous entourait a bien diminuée, mais elle n'a pas complétement disparue. Je crois qu'elle existe forcément alors que nous nous trouvons dans la même pièce... Azur et Orion... Je suis soulagé qu'elle ne m'envoie pas paitre. « Tu pourrais… me déposer chez moi ? » J'en crève d'envie, le harceleur qui sommeille en moi veut absolument savoir où elle habite. C'est flippant, je sais, c'est ce besoin maladif de tout contrôler, en particulier lorsqu'il s'agit d'elle. J'y peux rien, c’est plus fort que moi... Je tâte mes poches pour retrouver mes clés, espérant que notre danse charnelle ne les aura pas envoyés valser sous la voiture mais elle m'arrête alors que mon doigt se glisse autour de mon porte-clés. « Mais attend… » Elle fait volte-face pour se diriger vers la poubelle. Je jure que si elle destine le même sort que mes pivoines à sa petite culotte je la laisse sur ce parking désert. Elle n'en fait rien, allant même jusqu'à récupérer ledit bouquet ? La vision de ses doigts autour des tiges me serre le cœur. J'ai la gorge sèche et les jambes flageolantes. Je devrais juste être en colère qu'elle ait voulu les jeter, mais je me satisfais pleinement de voir mes fleurs contre sa poitrine alors qu'elle revient vers moi les yeux baissés. Je bâillonne le Orion revanchard qui meurt d'envie de lui faire une remarque. Je m'imagine déjà le choix des prochaines fleurs qu'elle me jettera à la figure... Maso. « Fortitude Valley, ça te dérange pas ? » À nouveau mon cœur fait un bond. Bordel... J'ai envie de lui répondre "Londres, Manchester, Glasgow, Rome, Madrid, je t’emmène où tu veux." Plus loin c'est, plus longtemps je reste avec elle. Plus longtemps je la protège. Ta gueule, Pantazi ! « Où tu voudras... » Je retiens un "quand tu voudras" en contournant l'auto. Sa main est déjà sur la poignée, alors je ne lui ouvre pas, je la laisse faire. À la place je retire ma veste et la dépose sur ses épaules légèrement rosées, dont la peau trahit mes assauts passionnés, mais également la chute de température. Je ne lui demande pas son avis et retourne côté conducteur pour mettre le contact. « On peut y aller ? » Je lui demande alors.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Je m’attends à une remarque de sa part alors que je reviens vers la voiture, son bouquet que j’ai tant malmené en main. Sauf qu’il ne dit rien, à mon plus grand soulagement. À nous voir, on pourrait presque croire qu’il s’agit d’un petit rendez-vous innocent, la blonde, les joues rougies, les fleurs dans les mains qui se dirige d’un pas timide vers la voiture pour une nuit sous les étoiles. Sauf que la soirée est sur le point de se terminer. Du moins, je crois, mais ce n’est pas ce dont j’ai envie. «Où tu voudras... » Je ferme les yeux à cette affirmation, il y a tant de choses que je voudrais, si seulement tu savais Orion… Et je les ouvre quand je sens sa veste se poser sur mes épaules. Je lâche presque la poignée afin de la tirer plus sur moi, souhaitant enfouir mon nez dans le tissu afin de profiter de son odeur quelques secondes supplémentaires : elle m’enivre encore autant aujourd’hui qu’il y a tant d’années. « On peut y aller ? » Je sors de ma rêverie, tout sauf chaste, suite à ses mots. «Oui… » Toujours si éloquente, Azur ! Comme si j’étais gênée de ce qui venait de se produire, alors que c’est loin d’être le cas. J’ouvre la porte de la voiture et m’engouffre dans l’habitacle, souriant à voir que rien n’y traine. Orion et sa nature maniaque, je vois que ça non plus, ça n’a pas changé, un peu comme l’effet qu’il a sur moi. Il démarre, le trajet débute en silence. Je ne sais pas réellement comment engager la situation après ce qui vient de se produire, je veux dire… Je ne sais pas quoi penser ! Il prend un énième tournant, et au vu de notre point de rencontre, nous serons trop tôt chez moi. Je décide de rompre le silence avant qu’il ne soit trop tard, consciente que cette accalmie dans notre relation et un telle proximité sont des conditions que nous risquons de ne plus jamais remplir. Mes doigts passent sur une pétale de pivoine et je me mords la lèvre, consciente que je me réengage de mon plein gré dans cette pente glissante, mais si attrayante. « À… À quoi tu penses ? » Je relève les yeux vers lui, sachant très bien à quoi moi je pense. Et comme si je me devais de jouer encore plus avec le feu, une de mes mains délaisse le bouquet pour passer lentement sur la sienne, toujours posée sur le levier de vitesse.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Ma veste sur ses épaules je suis projeté des années en arrières à l'époque où nous terminions nos soirées en traversant ce fameux parc. Azur, jambes croisées sur mon torse alors que je la raccompagnais juchée sur mon dos. L'espace d'une seconde je crois sentir son parfum de violette contre mes narines et les poils de ma nuque s'hérissent comme s'ils étaient au contact de ses cheveux qui en se balançant caressaient ma peau... J'abandonne mon blouson et mes souvenirs pour retourner côté conducteur, résistant in extremis à replacer une mèche blonde derrière son oreille. Dieu que c'est dur. « Oui… » Qu'elle prononce à demi-mot. Je me rassure en me raccrochant à cette vérité immuable : si quelque chose ne lui plait pas, Azur me le fera bien vite savoir. Elle ferme la portière et nous nous retrouvons tous les deux dans le silence de l'habitacle. Je démarre sans un mot, prenant la direction de ce quartier qui est loin de m'être inconnu. Mon regard ne dévie pas une seule fois de la route, incapable de me confronter à autre chose que la couleur du prochain feu de signalisation. Je suis sure qu'Azur -et son naturel curieux- est en train de détailler l'intérieur de mon véhicule. Peut-être sera-t-elle déçue de ne rien apprendre sur mon quotidien, pas de prospectus, de documents, de vieux emballages de fast-food... Rien du tout. Nada. On pourrait quasiment manger sur la moquette du siège passager ! Petit un parce que je n'ai jamais de passager. Petit deux parce que je souffre de ce qu'on pourrait appeler une déformation professionnelle et tout doit être intenable jusqu'à l'intérieur de ma boite à gants... Azur ne m'emboite pas, elle reste interdite. Très vite notre destination se rapproche. J'hésite à briser ce silence qui me terrifie autant qu'il m'apaise. C'est toujours comme ça en sa compagnie, toutes les émotions contradictoires me traversent la tête et je ne sais même plus ce qui prend le dessus. « À… À quoi tu penses ?» Je sens son regard fondre sur moi mais je ne cille pas, mon regard fixé sur le rouge ardent du feu. Désire-t-elle réellement la vérité ? Ou simplement une version plus acceptable, plus conventionnelle. Je pourrais lui offrir ma pensée édulcorée mais elle n'a jamais trouvé à redire à mon franc parlé à l'époque, je ne changerai certainement pas maintenant... Je m'apprête à répondre sauf que ses doigts entrent en contact avec les miens, me prodiguant la plus douce des caresses, son épiderme contre le mien, aussi doux qu'une plume... Je baisse les yeux vers le levier de vitesse, ignorant ostensiblement le feu qui vient de passer au vert. « Je... J'aurais bien dis ta petite culotte. Mais maintenant je pense qu'à tes doigts sur les miens. » Je lâche le levier de vitesse pour entrelacer mes doigts aux siens. Et je démarre en utilisant l'autre main, jonglant entre le volant et le levier. Tout sauf lui lâcher la main. Je roule lentement. « Et toi ? »
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
L’ambiance est tellement différente entre Orion et moi, mais c’est toujours comme ça, parce que c’est nous : lui et moi. Les hauts et les bas dans notre amitié ne m’ont jamais dérangé lors de toutes ces années passées à ses côtés. Cependant, est vrai que notre tendance à nous hurler dessus est venue vers la fin… Mes doigts glissent toujours sur sa main, profitant de cet arrêt à un feu rouge pour tenter de croiser son regard. « Je... J'aurais bien dis ta petite culotte. Mais maintenant je pense qu'à tes doigts sur les miens. » Mon cœur qui s’affole juste à ses mots et explose quand nos doigts s’entrecroisent. Je ne peux m’empêcher de lâcher un rire suite à son allusion sur mes dessous, appréciant toujours son franc parlé encore aujourd’hui. Le ciel s’est éclaircit et je jurerais que nous avons été transportés dix ans en arrière. Et je compte bien exploiter cette accalmie dans mon cœur et mes émotions pour profiter de ces quelques moments volés au destin, quitte à m’en vouloir plus tard. « Et toi ? » Mon pouce effectue un petit mouvement sur le dos de sa main, alors que je ne lâche pas notre union des yeux, appréciant ses efforts pour faire perdurer notre contact. « C’est… » Terriblement con, si j’avais un peu de bon sens, je ne dirais pas ça, mais je me sens le cœur plein d’espoir et je préfère jouer la carte de l’honnêteté après m’être montrée si vulnérable. « Que je me sens bien. » Contrairement à lui, je censure un peu mes propos, mes pensées toujours axées sur notre échange si récent, aussi peu chaste que mes intentions. « Arrête-toi ici. » Mes mots dépassent ma pensée, alors que nous arrivons bientôt sur l’allée passante du quartier. Ce n’est pas où je demeure, mais j’ai terriblement envie de faire perdurer le moment passé en sa compagnie. De ma main libre, je dépose le bouquet sur le tableau de bord et me tourne un peu vers lui après avoir détaché ma ceinture, n’accueillant plus cette distance entre nous avec de bons sentiments. Ma main dans la sienne me donne envie de réduire à néant l’espace qui nous sépare, comme si j’étais privée de mon oxygène. J’ai l’esprit qui divague trop, mais j’apprécie notre échange. Ses attentions. Ma main dans la sienne. Bordel, je peux pas lui dire ça… « Aussi… Je confirme que t’avais tort. » Je commence d’un ton rieur. « J’ai clairement rien simulé du tout. » Ma bouche devient sèche alors que je m’apprête à énoncer ma seule envie depuis que nous somme dans sa voiture. « Et je confirme que ça ne m’a surtout pas déçu au point de ne pas vouloir recommencer. » C’est même tout le contraire, et je sens ma respiration qui s’affole juste à l’idée de partager à nouveau une telle intimité avec lui.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
La nuit sombre et déserte est la complice de notre aventure et seule elle peut juger nos actes à cet instant précis. Je sers un peu plus sa main contre la mienne, comme pour m'imprégner de ce contact que je sais que je regretterai dans les semaines à venir. Notre relation ne nous permet aucun lendemain, seulement des moments fugace arrachés au destin. Alors je m'en empare aussi fermement que si ma vie en dépendait. Pied sur l'accélérateur je continue mon chemin sans vraiment réaliser la teneur des paroles que je lui ai livré quelques secondes auparavant. « C’est… » Je retiens mon souffle pour laisser la place à ses confessions. « Que je me sens bien. » J'expire un peu trop bruyamment, ne redoutant plus autant la suite des événements. Azur n'a pas l'air de m'en vouloir, je me détends un peu, ne relâchant pas pour autant la prise entre ses doigts. « Arrête-toi ici. » Mon pied s'exécute immédiatement, peut-être même un peu trop promptement. Je pile et nous voilà arrêtés en un instant au beau milieu de la route la plus empruntée de Fortitude Valley. « Pardon... » Je bafouille avant de me rabattre sur le côté pour me garer. Je l'imite alors qu'elle se défait de sa ceinture de sécurité. Trop de pensées contradictoires s'entrechoquent dans mon esprit. J'ai envie d'appuyer sur l'accélérateur pour rejoindre mon appartement et l'y emmener pour la nuit, pour la vie. Je voudrais la déposer juste en bas de chez elle, voir où elle habite, vérifier que son colocataire n'est pas un sexy barbu. Je voudrais lui dire de partir. Parce que c'est mieux pour elle. Sauf que je suis égoïste, alors je la retiens captive de mes désirs, parce que c'est ce qui est le mieux pour moi à cet instant précis. Je suis perdu... « Aussi… Je confirme que t’avais tort. » Son rire enchante mes oreilles alors je me tourne vers elle. J'avais tort ? Voilà quelque chose qui ne m'est pas familier ! « J’ai clairement rien simulé du tout. » Mon regard revêt un sombre voile alors que la tension laissée sur le parking s'invite à nouveau dans l'habitacle. « Tu... ? » Ma lèvres inférieure reste en suspens, avide de la suite de ses propos. « Et je confirme que ça ne m’a surtout pas déçu au point de ne pas vouloir recommencer. » Je referme la bouche pour avaler péniblement ma salive avant de constater l'aridité de ma langue. Azur Ainsworth serait-elle en train de me faire des... avances ? Mon esprit tente de m'en convaincre alors que déjà tous les muscles de mon corps se tendent. Un en particulier... « Et... Tout à l'heure ? » Je souffle, faisant référence à notre rapprochement à même la portière de ma voiture. « Ça t'a donné envie de renouveler l'expérience... ? » J'ai osé. Parce que depuis que son pouce effleure le dos ma main je rêve de le prendre en bouche et de faire subir ce supplice à chaque centimètre du corps de ma Soie...
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
C’est plus fort que moi, je ne saurais comment l’expliquer, mais je suis convaincue que nous avons la nuit pour nous. Si je n’étais pas aussi avide de sa personne, je pense même que nous aurions pu discuter, de tout et de rien, en évitant les sujets sensibles de notre relation. Cette nuit n’est qu’une pause dans toutes ces années de haine que je lui ai vouées, une trêve que nous consent le destin et dont je me saisis sans hésitation, même si je suis pleinement consciente des jours, semaines, qu’il faudra pour m’en remettre. Sauf que je suis déjà engagée, il est hors de question que je recule, fonçant la tête la première. Je retrouve mon Orion, et je me plais à utiliser ce pronom possessif juste avant son prénom. Sans gêne, je lui avoue le fond de ma pensée : j’ai envie de lui. Encore. Beaucoup. « Et... Tout à l'heure ? » Heureusement pour moi, Orion ne se ferme pas suite à ma confession, et c’est tant mieux. Je ne cesse mes caresses sur nos doigts déjà liés, en attente de sa réaction. Je sais ce que je veux, reste à savoir si lui aussi. « Ça t'a donné envie de renouveler l'expérience ... ? » J’étouffe un autre rire et baisse les yeux. Si seulement tu savais… Je voudrais que cette nuit ne finisse jamais, je voudrais sentir sa peau contre la mienne. Je voudrais que les questions restent sans réponses, même si j’ai trop de secrets pour m’offrir complètement à lui, même si la situation fait que je ne serai plus jamais complètement sienne. Pour cette nuit, je lui concède : je le suis. « Je crois que… » Je reprends après quelques secondes de silence, me tournant un peu plus vers lui. Lentement, ma main gauche vient se poser sur sa cuisse, sans pour autant aller trop loin, mais le message envoyé est clair. Mon regard, lui, remonte jusqu’à ses lèvres et toute ma frustration maintenant évacuée, j’ai envie. J’ai diablement envie même, mais je prends mon temps. Enfin, j'essaie, malgré toute la fougue qui m'anime de me garder une certaine retenue, sachant qu'en compagnie d’Orion, j’aime mieux savourer, consciente que tout ce qui est à venir est encore mieux que le précédent. « Que… Je pourrais te montrer ? » La rue, bien que normalement passante, est déserte en ce jeudi soir. Aussi, faut dire qu’après le parking, je suis très satisfaite du niveau d’intimité que nous procure la voiture. Mon pouce effectue une pression supplémentaire sur sa jambe, consciente que la règle tient pour lui aussi. S’il n’a pas envie de quelque chose, Orion saura me faire objection
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Dans quelle brèche dimensionnelle sommes-nous tombés ? Je ne nous reconnais plus. Il ne s’agit pas d’elle, encore moins de moi. Non, il s’agit de nous. Mes doigts entrelacés dans les siens, mon cœur qui se cale au rythme de ce lampadaire dont la lumière saute pour nous laisser toutes les secondes et demie davantage d’intimité, ou ses mèches qui lui barrent le front alors qu’elle s’échine à les bloquer derrière sa minuscule oreille, c’est pas nous ! Il fut un temps, c’était nous. Mais cela ne projette en rien une image fidèle de ce qui nous unis. Et je me raccroche un peu trop à cette faille temporelle bien conscient que la chute n’en sera que plus rude. Je préfère encore voir mes rêves s’entrechoquer avec la dure saveur de la réalité que laisser s’échapper l’esquisse de cette union qu’aurait pu être la nôtre si seulement… Si seulement. Mon pouce s’enfonce dans la partie charnue de sa paume, m’imprégnant comme je le peux de ce contact que j’ai la désagréable impression de voler au destin. Parce que dans mon cœur rien n’est plus limpide que tout l’amour que je lui porte. Ma moitié, mon tout, ma Soie. Et je louerais volontiers n’importe quel saint de me donner cette chance d’effacer d’un revers de manche le passé, me permettant ainsi de gouter au bonheur d’un quotidien à ses côtés. Je voudrais gouter à ses œillades matinales endormies, à son univers désordonné qui chamboulerait à la perfection le mien si bien rangé, de son rire cristallin qui balayerait en un instant les nuages de mes jours, les averses de mes nuits. Pourtant, bien assis dans les sièges en cuir de ma voiture, tout ce que j’ai à mon actif, ce ne sont que des journées subies dans le brouillard lorsqu’elle s’absente de mon quotidien. Mes jours font place aux nuits, font place aux orages, parfois, à la tempête, souvent, la pluie rageuse trouvant son homologue dans la sueur qui perle mon front, mon dos, mes draps. Je serre plus fort. Pas trop je l’espère. Je serre. Je la regarde, une lueur dans ses yeux a changée. « Je crois que… » Que ? Ses cils se font gardiens d’un éclat que je ne perçois pas complètement, seule la moue de ses lèvres me donne un indice quant à ses intentions, mais je suis bien trop occupé à m’imaginer les mordre pour en déchiffrer la teneur. Sa main se dépose sur ma cuisse avec une lenteur délicieuse qui me ramène à toutes mes interrogations. Interrogations qu’elle vient bien vite balayer. « Que… Je pourrais te montrer ? » J’inspire alors qu’elle laisse sa question planer dans l’habitacle. Je n’expire bruyamment que lorsque son pouce se fait plus impatient contre mes muscles. Déjà ma gorge s’assèche et de la buée vient nous apporter davantage d’intimité contre le pare-brise. « Tu pourrais, en effet. » Je me contente d’ajouter, aussi impatient que nerveux de lui laisser les commandes.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Je ne saurais décrire dans quel état je me trouve, dans quel état nous nous trouvons. La soirée a commencé en s’hurlant dessus pour être suivie d’un rapprochement à même la portière de la voiture. Là, ma main dans la sienne, sa veste sur les épaules, j’ai l’impression d’être dans une réalité alternative, ou de faire un saut dans le passé. Ne subsiste nulle rancœur à son égard, et je sais que demain je m’en voudrai de m’être laissée allée. Mais il est trop tard pour revenir en arrière, et j’ai envie de profiter de chaque seconde volée au destin, retrouvant mon Orion, sachant qu’il n’est qu’à moi. Et que plus rien d’autre n’a d’importance. « Tu pourrais, en effet. » Je l’écoute souffler et un sourire s’étire sur mon visage. J’ai envie de lui, je me sens d’humeur joueuse et je m’imagine, peut-être à tort, que nous partageons encore les vestiges de notre complicité d’antan. Ma main répond à la pression de la sienne, peu encline à rompre le contact. D’un coup d’épaule, je laisse sa veste glisser sur le siège, prête à me rapprocher de lui. « Fais-moi un peu de place » je lui dis, en riant légèrement, alors que je me lève sur mon siège pour aller me positionner sur lui. Mes mouvements sont fluides et je finis par trouver une position convenable après quelques instants seulement, mes jambes de chaque côté des siennes, la droite fermement calée contre la portière. J’avoue que je passe une seconde de trop à contempler mon amant, ne me lassant pas de son visage alors qu’il est éclairé par ce lampadaire vacillant. J’en viens même à me demander si ce genre d’instant aurait pu faire partit de notre quotidien, advenant que notre histoire n’aurait pas seulement été du registre de mes rêves et de mes fantaisies. Sûrement… Toujours lentement, j’invite la main d’Orion dans la mienne à se saisir de ma hanche, me donnant le champ libre pour poser les miennes sur son torse. Mes barrières tombent, de même que les limites que je lui ai imposées tout à l’heure. Alors que je défais, sans savoir pourquoi, le premier bouton de sa chemise, mes lèvres viennent se poser sur la ligne de sa mâchoire. Ce geste doux contraste avec ce feu qui fait toujours rage en moi, et je ne saurais expliquer pourquoi… Un second bouton saute alors que je me rapproche dangereusement de ses lèvres, beaucoup trop encline en m’en saisir. Après quelques secondes à distiller des baisers, je me recule, mon souffle s’heurtant au sien. « J’ai envie… » Mes mains lâchent sa chemise pour remonter jusqu’à ses épaules et mon regard croise l’émeraude du sien. J’ai envie, trop pour me retenir, et s’il est en désaccord, il me le dira. Tremblant presque, je réduis lentement à néant l’espace séparant mes lèvres des siennes, incapable d’accuser une seconde de plus loin de lui.
I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Sa main contre la mienne, je jure que rien ne pourrait gâcher cet instant, ayant même le sentiment d’effleurer du bout des doigts une embauche de remède pour mes nuits sans sommeil. Je ne m’y attarde guère, trop concentré à la déshabiller du regard alors qu’elle se défait avec cette sensualité innée de ma veste. Le mouvement de ses épaules tend le tissu de son chemisier pour mieux satisfaire les fantasmes qui prennent vie dans mon esprit alors que son autre main se fait toujours plus entreprenante. « Fais-moi un peu de place » Et ses désirs sont des ordres alors que je la laisse prendre place sur moi, lui libérant davantage d’espace en reculant mon siège. Je suis autant surpris que comblé par son initiative, brulant d’impatience de découvrir ce que recèle cette fougue mystérieuse qui anime son regard. Je me fais disciple alors qu’Azur s’empare des mes mains pour les déposer sur ses hanches. Le fin tissu de son haut me permet presque de sentir la chaleur de son corps et déjà je n’aspire qu’à le faire disparaitre pour lire du bout des doigts. Obéissant cependant, ne sachant guère ou cet échange va nous mener, je me contente de me perdre dans la profondeur de ses yeux. Je survole les plaines de ses iris tandis qu’elle pose le plat de ses mains contre mon torse. J’absorbe la chaleur que ce contact me prodigue, ma respiration devenant plus lente à mesure que ses doigts s’approchent de mon col. Bientôt ses lèvres dessinent la ligne de ma mâchoire alors que ses doigts détache le premier bouton de ma chemise. La bouche entrouverte, les paupières à demi closes, je suis à la merci de ses actes, incapable de boucher, incapable de retirer pour autant mes mains de son corps. Un deuxième bouton saute, et la lueur d’un baiser plane au dessus de mes lèvres. Je ne bouge pas, la laissant s’exprimer juste au dessus de ma bouche, son souffle se mêlant au mien… « J’ai envie… » Ses paroles se font miel, et mon désir ardent se mêle au sien. Elle remonte ses mains, j’en fais de même. Et après ce qui m’a paru un siècle, enfin, ses lèvres s’écrasent contre les miennes. Mes mains se placent naturellement contre son dos pour l’attirer plus encore contre moi. Très vite l’espace dans mon caleçon se restreint pendant que mes doigts partent à la conquête de son chemisier. Sans encombre ils ont raison des trois premiers boutons, laissant son col bailler assez pour permettre à mes mains avides de s’y frayer un chemin. Je me fais marbre sous la ceinture lorsque je découvre qu’elle ne porte pas de soutient gorge, mes pouces se faisant une joie de gouter à son excitation palpable jusqu’au bout de ses seins. « De quoi tu as envie, Azur… » Je voudrai ajouter « tout ce que tu veux » prêt à lui servir ce qu’elle désire sur plateau, mais ma voix rauque me fait défaut.