I only call you when it's half past five The only time that I'll be by your side I only love it when you touch me, not feel me When I'm fucked up, that's the real me When I'm fucked up, that's the real me, yeah - ambiance
Toute résistance me quitte, toutes les barrières que je lui imposais avant que nous nous retrouvions dans l’habitacle de la voiture. L’intimité apportée par nos respirations sur le pare-brise m’invite à me confier davantage, me rendant vulnérable, presque. Les mains d’Orion se font rapidement curieuses alors qu’il répond à mon initiative. Et tout ce que j’avais ressenti et qui m’avait fait si peur à mon anniversaire, cette fois je m’en délecte. Parce que jamais rien n’égalera la sensation des lèvres d’Orion sur les miennes. Jamais rien ne sera plus doux, agréable que ses doigts qui se glissent sur ma peau, traçant un sentier de frissons sur chaque centimètre qu’il effleure. J’abdique, oubliant ma rancœur que je lui ai offert par trop d’occasion au cours de la dernière heure. Je ne sens pas le poids de notre passé sur mes épaules, et je suis légère, légère, complète, bientôt comblée. Je souffle plus fort quand je sens ses doigts défaire sans mal les boutons de mon chemisier et je crois défaillir quand il repose les mains sur moi, alors qu’il redécouvre ce corps qu’il a, peut-être à un moment dans sa vie, connu par cœur. Son contact me rend rapidement plus avide de lui, et je ne me recule pas le moins du monde alors qu’il prend la parole. « De quoi tu as envie, Azur… » Je souris, l’air presque niaise, avant de reposer rapidement mes lèvres sur les siennes, espérant que mes gestes auront raison de mon mutisme. On dirait que je ne sais pas me passer de lui et que je dois rattraper toutes ces années perdues, toutes ces années à me sentir incomplète. Ma main droite vient se glisser sur son visage alors que je recule avec difficulté, mon souffle déjà rapide. « Laisse-moi faire. » Joignant l’action à la parole, mon autre main se glisse à la lisière de son jeans pour faire sauter le bouton, avide d’établit à nouveau de degré d’intimité qui me fait envie depuis que nous avons quitté ce parking. Mes lèvres se reposent sur celle de mon homme alors que ma main, elle ne se gêne pas pour caresser doucement le point culminant de son désir.
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Mes sens sont en ébullition, s’échinant à retenir chacune de ses courbes délicates du bout des doigts, ne sachant guère quand me serait donné la possibilité de gouter à son corps à nouveau. Mon désir se réveille, lui qui s’était a peine assoupi depuis que nous avions quitté le parking. Les mains d’Azur m’électrisent et je m’étonne à vouloir en demander plus, encore et encore, me gardant néanmoins de le faire de peur de rompre nos baisers qu’elle s’est empressée de continuer margé ma question. J’obtempère à chacun de ses soupirs, me délectant de tous les sons qui s’échappent de sa bouche. Après quelques secondes où nos langues se sont distinguées dans un ballet des plus passionnés, mon Azur s’arrache à moi. « Laisse-moi faire. » Je suis tenté de l’écouter, relâchant mon emprise sur sa poitrine, curieux de découvrir ce que me réserve mon obéissance. Elle reporte son attention sur mon jean, ses doigts entreprenants me libérant du premier bouton pour ensuite faire en descendre la fermeture éclair. Cette simple pression contre mon entrejambe me transporte à nouveau dans le parking. Mes souvenirs plus que récents de ce qui a pu s’y dérouler me reviennent en mémoire et je me plait a imaginer la suite des événements comme calqués sur ces derniers. Les lèvres de mon Azur retrouvent leur place, tout contre les miennes, et accusent le râle qui nait au fond de ma gorge alors que ses doigts se plaisent à attiser mon désirs. Ne me complaisant guère dans ce rôle passif, je profite de la liberté de mes mouvement pour reposer mes mains sur ses hanches et les descendre le long de ses cuisses au rythme des caresses qu’elle prodigue à mon entrejambe. Sous mes doigts s’étendent des centimètres de peau nues me rappelant avec un sourire le sort qui a été réservé au collants de ma partenaire. Je remonte instantanément, me glissant sous sa jupe pour y rencontrer la dentelle de ses dessous. Mes doigts s’affairent a égaler les gestes de ma compagne, reproduisant des arc de cercles tout contre son désir, le mien s’approchant dangereusement du point de non retour.
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La situation n’est pas l’idéale pour s’adonner à ce jeu dangereux que j’ai initié, mais je suis animée par des passions trop longtemps endormies et si facilement réveillée en sa présence pour me laisser arrêter par ces contraintes. Personne d’autre ne m’a jamais fait sentir comme ça, et je m’en veux presque d’avoir tenté d’enterrer les souvenirs des sensations qu’il provoque chez moi alors que j’y goûte à nouveau. Je me sens femme, je me sens vivante, je me sens… terriblement bien. Et j’oublie tout le reste, chassant l’ombre au tableau qu’est notre passé d’un revers de main, complètement insouciante. J’en profite pour redécouvrir cet homme qui n’a jamais été à moi, mes doigts curieux s’amusant à glisser sur ce qu’il m’offre par-dessus le tissu de son caleçon. Je me fais tentatrice dans mes initiatives, refusant d’aller trop vite, désireuse de profiter le plus possible de ce bout de paradis volé. Les mouvements de mes doigts se voient arrêtées un instant, quand je sens ses mains glisser sur mes cuisses pour s’introduire sous ma jupe. Et même si les caresses qu’il me prodigue sont douloureusement délicieuses, je ne m’y abandonne pas, sachant qu’il serait trop facile de me perdre dans ce plaisir si facilement promis. Un énième rire s’échappe de mes lèvres, alors que je me recule lentement d’Orion, amusée. « T’es trop impatient, toi. » Ma tête se penche sur le côté tandis qu’une moue s’affiche sur mon visage, pour être chassée directement après par un sourire. Joignant l’action à la parole, mes deux mains se posent sur ses poignets pour les déloger de sous ma jupe, rompant alors ces douces caresses contre mon intimité. Je le laisse replacer ses mains ailleurs, alors que ma main gauche vient se poser sur sa joue et que mon pouce caresse doucement sa peau. La droite, elle, retourne au Nord, avide d’en découvrir plus, mais elle se retient dans son exploration, désireuse de faire perdurer le plaisir encore longtemps. « Laisse-moi faire. » Je lui intime à nouveau, la respiration plus lourde, avant de reposer mes lèves sur les siennes.
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Je me plais à ressentir l’envie de ma partenaire du bout du pouce alors qu’elle concentre son attention à faire monter la mienne, comme s’il était réellement possible de faire grimper davantage cette dernière… Ses doigts contre le renflement de mon entre-jambe m’intiment de démarrer le moteur pour filer jusqu’à elle, jusqu’à chez moi, peu importe. Je n’aspire qu’à découvrir chaque centimètre de son corps, me remémorer la douceur de sa peau, la laisser imprégner de son odeur mes draps pour que demain dès l’aube, des délicates effluves de violettes viennent raviver ma mémoire. Ouais, je voudrai que son corps soit la première chose que je vois au réveil, et pouvoir poser mes yeux sur ses courbes féminines tous les matins. Ses baisers ardents ont tôt fait de me convaincre de céder pour une simple nuit en sa compagnie, à gouter ce morceau de paradis. Je gémis contre ses lèvres, seule réponse que je lui livre face à ses caresses expertes et Azur fini par s’écarter. Déjà je la regrette. Son rire balaye néanmoins la frustration que j’éprouve alors que ses lèvres sont bien trop loin des miennes. Son sourire illumine son visage et la lumière vacillante du lampadaire la fait passer alternativement de l’ange au démon. Elle représente définitivement les deux pour moi. Uniquement pour moi. Je réponds à son sourire, feignant de ne pas comprendre. « T’es trop impatient, toi. » Lâche-t-elle en s’emparant de mes poignets. « Qui ne le serait pas ? » J’argumente, comme pour justifier mes actes. Cependant, cela me rappelle douloureusement, qu’en effet, d’autres ont déjà pu être impatients avec elle. Et je les comprends autant que je les exècre. Je repose mes mains contre ses hanches, plus fort cette fois, comme pour marquer mon territoire et revendiquer son corps comme étant le mien, uniquement le mien. « Laisses-moi faire. » Azur chasse mes idées noires, pour un temps seulement, alors que se bouche retrouve la mienne. Sa main balaye ma présence sur ses cuisses et découvre l’espace d’un instant une inscription sur le haut de sa cuisse. Trois mots se détachent de ce que je crois être un tatouage : without, darkness et stars. J’ai un hoquet de surprise et me libère une seconde de l’assaut de ses lèvres. « Qu’est-ce… » Comment formuler cela ? Je n’ai pas envie de briser cet instant. « Qu’est-ce que c’est, là, sur ta cuisse ? » Je poursuis mes caresses contre ses hanches, désireux de l’amener à parler.
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Ses mains sur ma peau me procurent le meilleur des frissons, et je donnerais tout ce que j’ai pour pouvoir découvrir cet homme que j’ai déjà aimé par le passé. En sa compagnie, je passe tellement rapidement du chaud au froid, tantôt austère, pour ensuite m’adoucir à la moindre remarque de sa part. Les envies qu’il m’insufflent sont trop intenses pour que je puisse en faire facilement la distinction, comme si j’étais complètement à sa merci. Comme avant. Toutes ces années loin de lui, passées dans le noir, semblent s’effacer doucement alors que ses mains glissent sur mes cuisses. Je laisse échapper un autre gémissement, avide de la suite que je plais à repousser, me délectant de l’envie. Ce moment juste avant, alors que la tension monte, que l’envie devient presque insoutenable, où le futur n’est que promesse et que rien ne pourra aller mal. J’adore ça. Et mes gestes se font lents, seulement pour repousser ce plaisir que je lui promets, peu encline à en arriver à la fin, à cette chute qui aura raison de mon être. « Qui ne le serait pas ? » Je ris. À nouveau, le cœur léger, me gardant bien d’avouer que personne d’autre ne se languit de mon être, outre lui. Je me surprends à penser que je voudrais passer ma vie à l’embrasser, que je voudrais passer ma vie à ses côtés, dans cette intimité qui m’est si rassurante, mais seulement avec lui. Le mouvement fait bouger le pan de ma jupe, et mon homme se recule de moi, curieux de ce qu’il a pu entrevoir. « Qu’est-ce… » Je baisse les yeux sur ma jambe pour tenter de cerner ses interrogations. « Qu’est-ce que c’est, là, sur ta cuisse ? » Un tatouage. Un de mes nombreux tatouages en lien avec lui, cadeau de mes décisions de jeunesses guidées par un cœur brisé et des rêves plein la tête. Parce que mon corps regorge de secrets, de marques, qui ont eu raison de ma confiance avec les hommes par le passé. Mais ce soir, je m’en fous. Parce qu’Orion ne pourra pas voir les ravages de mes décisions, des siennes et du temps sur ma peau, et que ce rapprochement me transporte ailleurs que même s’il vient à les voir, je m’en fous. J’ai l’idée, peut-être naïve, qu’il m’accepterait comme je suis s’il venait à voir qui je suis réellement aujourd’hui. Je roule presque les yeux à sa question avant de me repencher vers lui, ma main droite établissant notre intimité à un niveau tout autre. Mon contact se fait plus pressant, et je souffle près de son oreille : « t’occupes pas. »
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J’essaie en vain de réaliser un brainstorming interne, tenant d’assembler les trois mots que j’ai aperçue tout en haut de la cuisse de ma belle, afin de reconstituer ce qui semble être une phrase. Trois petits mots qui tournent en boucle, encore, encore et encore dans ma tête. Ma concentration mise à rude épreuve par les délicieuses caresses d’Azur je laisse mon esprit divaguer sur le dernier mot que j’ai aperçu. Etoiles… Je ne peux pas m’empêcher de songer à toutes ces fois où elle m’appelait « l’étoile » pour me taquiner. Si lorsque je me faisais charrier à ce sujet dans la cours d’école cela avait pour effet de me vexer instantanément, dans sa bouche, ce sobriquet sonnait comme la plus jolie déclaration. Parce qu’à l’époque, et même encore aujourd’hui, tout ce que je demandai, c’était d’être son étoile. « T’occupes pas. » Elle me souffle à l’oreille, répondant une centaine de frissons le long de mon échine. Parce que je me fais des films, et que tout ce qui se rapproche de près ou de loin aux étoiles n’est pas directement lié à me petite personne. Je suis égoïste et nombriliste, parce que j’ai entrevu ce qui semble être de l’encre sur sa peau, et je me plais à croire qu’un tatouage sur son corps pourrait être dédié. Et si cette idée germe dans ma tête, c’est tout simplement que mon corps porte les stigmates de mon passé avec Azur, l’encre noire de mon tatoueur l’ayant immortalisé depuis de longues années. Parce que je l’ai dans la peau, littéralement. Je n’insiste pas, néanmoins, peu enclin à rompre le charme de nos baisers passionnées. Cependant, je ne peux m’empêcher de me soustraire à l’assaut de ses lèvres après quelques minutes de désir consumé. Je m’écarte légèrement, inclinant à mon tour mon visage pour venir du bout de l’index replacer une mèche folle derrière l’oreille d’Azur. Et puis, je ne sais pas ce qui me prend, mais j’ose dire ce qui me vient en tête à voix haute, sans craindre les conséquences de mes paroles. « Azur… Je… Tu es belle. » Je ravale ma salive, mais ne me satisfais pas de cette déclaration, ô combien éloignée de la réalité qui se dessine dans mon esprit. « Non, je veux dire… Tu es la plus belle. » Je me maudis de ne savoir exprimer plus habilement le fond de ma pensée. Parce qu’elle est d’une beauté sans égale. Sans égale à aucune autre.
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Mes gestes de plus en plus rapides nous promettent l’aboutissement de nos désirs dans les minutes à venir. Je ne suis plus guidée que par mon envie et les plaisirs que me promets Orion, complètement à sa merci, complètement sienne. Je donne l’impression de mener le jeu, de mener la danse, mais tout me vient de lui et des réactions qu’il m’offre suite à mon contact. Je suis guidée par on souffle qui s’accélère et ses doigts qui s’enfoncent un peu plus fort dans mes hanches. Je ris à l’idée d’être marquée demain, comme les autres nuits en sa compagnie, peu affligée par l’idée de porter une autre marque qui lui est attribuable. Parce que celles-ci, j’en prendrais bien tous les jours de ma vie, chez lui, chez moi, dans sa voiture, partout. Mon esprit s’égare, et je viens presque à me demander si l’on va repasser un autre moment comme celui-ci dans le futur. Mon esprit hurle qu’il en a envie, et je ne peux qu’affirmer son cri du cœur. C’est sur cette pensée que je sens Orion se reculer de moi et je profite de ce court instant de répit pour reprendre mon souffle, mes caresses devenant aussi plus lentes, lascives. Un silence plane entre nous, et je me plais à fixer ce regard qui me couvre à nouveau de douceur sous l’éclairage vacillant du lampadaire extérieur. Je penche la tête et ferme les yeux quand je sens sa main venir replacer une mèche derrière mon oreille, geste perpétré par mon homme à trop de reprises par le passé qui apporte son lot de bienveillance. Je nous retrouve, je suis bien, et trop d’envies naissent en mon sein pour un futur qui ne nous sera jamais accordé… « Azur… Je… Tu es belle. » Je rouvre les yeux, souriante. Je sens que le rouge de mes joues n’est pas qu’attribuable à la chaleur de l’habitacle… Je me penche vers lui, pour reposer mes lèvres sur les siennes, triste et énervée de ce temps séparé de lui qui ne fait qu’augmenter. Je suis accro à Orion, j’ai envie de plus, maintenant. Sauf que mon amant me prend encore de court, étoffant ses derniers propos. « Non, je veux dire… Tu es la plus belle. » Je me stop dans mon mouvement, je n’entends que mon cœur débattre jusque dans mes tempes. Mes yeux plongent dans les siens, ma bouche s’ouvre, prête à répliquer, mais rien ne me vient. Parce que je le crois, en ce moment, je crois qu’il dit ce qu’il pense réellement au fond de lui. C’est une première pour moi, de lui faire confiance aussi rapidement. Confiance… Oui, confiance. Une douce chaleur s’étend dans tous mes membres à cette idée, et animée par une passion nouvelle, je me rapproche à nouveau de lui, prête à établir notre intimité à un niveau supérieur, à nouveau. Les derniers obstacles ne font pas longtemps barrière à notre passion grandissante, et je souffle longuement alors que je me sens à nouveau entière, ne faisant plus qu’un avec lui.
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Tu es la plus belle… Ces mots raisonnent dans ma tête en boucle si bien que je me dupe presque à croire que je ne les ai que songé. L’absence de réponse de ma douce ne fait que conforter cette impression, pourtant, une lueur dans son regard balaye mes doutes en une fraction de seconde. Je m’entends encore les dire, encore, encore, pourtant le silence a fait place après mes confessions, et seuls nos souffles lourds se partagent le devant de la scène. Parce que cette vérité me frappe avec force, comme si elle m’ouvrait une seconde fois les yeux sur toute l’adoration que j’éprouve pour cette femme. Azur n’est pas seulement magnifique à mes yeux, non, son regard à lui seul évince la totalité de la gent féminine à mes yeux. Ses courbes subtiles sont les seules qui, une décennie plus tard, hantent encore mes rêves. Et ses lèvres ont scellé depuis notre premier baiser ma servitude à son égard. C’est dans la pénombre de l’habitacle et dans l’objectivité la plus totale que je me rends à cette évidence : je ne lui trouve aucun défaut. Mon esprit, mes sentiments et mon désir forts de ce terrain d’entente si naturel, laissent ma passion reprendre le dessus, chassant le reste pour cette nuit. J’accueille les lèvres d’Azur contre les miennes tel les retrouvailles salvatrices d’une averse contre une terre aride. Son contact fait s’embraser chaque parcelle de mon corps pour l’apaiser dans la seconde qui suit. Mon Azur provoque l’ensemble de mes maux ce soir, mais elle en est l’unique remède. Nos désirs brulent à l’unisson alors que nous réduisons à néant la distance qui nous sépare pour gouter au fruit défendu. Des frissons érigent une armée le long de ma nuque alors que le souffle d’Azur trahit au même titre que mon râle l’aise de notre ultime rapprochement. Je laisse aller ses mains le long de mes épaules, me surprenant à espérer qu’elle les agrippera plus vivement encore. Pour lui donner le la, mes doigts s’enfoncent dans la chair de ses hanches qui ondulent contre les miennes à un rythme envoutant. Sa danse charnelle m’attire en trop peu de temps le long de cette falaise que seule elle me fait franchir à pieds joints. Mon regard recherchent le sien avec cette urgence qui amine tout le reste de mon corps. Je sens la douleur de mes dents contre ma lève inférieure alors que je me retiens de peu à sombrer dans les affres de mon désir. Enfin, mon ange rejoint notre précipice, me laissant sauter avec elle et me consumer dans cette passion qui dévore mes muscles. Je ne retiens plus mon souffle et son prénom franchit la barrière de mes lèvres, s’enfuyant dans le tumulte de nos ébats. Les paume de mes mains viennent s’insinuer sous son haut pour lui caresser tendrement le bas du dos alors que je repose mon visage tout contre elle, l’attirant à moi avec mes bras. Mon souffle s’égare le long de son cou et mon rythme cardiaque tend à s’apaiser parce qu’enfin je touche du doigt ce sentiment d’être au bon endroit, au bon moment, avec la bonne personne. Et j’ignore les voix dans ma tête qui me hurlent que ce n’est qu’éphémère, me raccrochant à Azur autant qu’à cette illusion de bien être.
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Jamais je n’aurais pu prédire que je ressentirais cela à l’égard d’Orion lors de cette soirée. Lui que j’ai maudis tant d’années de ma vie, pour finalement flancher après quelques contacts de sa part… Idiote, faible, stupide, ridicule : j’accepterai volontiers tous ces qualificatifs qui doivent me décrire, mais ce n’est aucunement ce que je ressens alors que je m’abandonne à lui dans l’optique d’assouvir cette passion qui nous consume. Parce que je sais que je m’en voudrai, mais toute cette tendresse, elle me semble… Vraie. Ce n’est pas l’erreur que je verrai demain en repensant à cette soirée, parce que les erreurs ne sont pas supposées vous donner l’impression de vivre un rêve éveillé, de goûter tous ces interdits qui vous ont motivés durant tant d’années. Mes doigts s’enfoncent un peu plus sur les épaules de mon amant alors que je sens notre chute arriver, ne pouvant retenir bien plus longtemps tout le plaisir que ce rapprochement me procure. Mon souffle saccadé s’heurte au sien, nos lèvres se scellent dans un énième baiser que je ne souhaite pas être le dernier. Pas ce soir, pas jamais… Et il ne nous en faut pas plus pour atteindre cette extase, ensemble, comme autrefois. J’entends mon prénom s’échapper des lèvres de mon homme et mes ongles qui s’enfoncent dans la chair de son bras sont la seule réponse que je peux lui offrir pour l’instant, même si des mots tout autres me brûlent les lèvres. J’accuse ces vagues de plaisir, le serrant toujours aussi fort, refusant toute distance entre nous. Les secondes passent et le plaisir s’estompe, mes sens me reviennent et je finis par ne plus entendre que le bruit de nos respirations qui remplissent l’habitacle de la voiture. Mon regard se perd dans celui d’Orion et l’idée même de reculer sans poser mes lèvres sur les siennes de nouveau ne fait pas son chemin. Mes bras s’enroulent autour de son cou, ma main droite glissant dans ses cheveux un bref moment, et je l’embrasse à nouveau tandis que le reste de mon corps se recule annonçant la fin de notre rapprochement. Un baiser, deux baisers, mon front contre le sien, ma jambe qui se déloge de contre la portière, mon bassin qui recule, mon dos qui se retrouve contre le siège passager… Je reprends ma place initiale dans cette voiture, mais définitivement pas celle où j’appartiens. Mon regard quitte celui d’Orion et lentement, toujours essoufflée par ce que nous venons de vivre, mes mains viennent à contre cœur fermer les boutons de mon chemisier. Je ne réfléchis pas à comment je me sens, ni à comment je me sentirai demain ou les prochains jours. Je n’arrive pas à trouver une once de culpabilité dans mon être alors que je replace mes bas par-dessus mes collants, ne me sentant qu’à ma place. J’avais envie, lui aussi, c’est arrivé, que pourrais-je regretter ? « Il va falloir que j’y aille. » Je me surprends à briser ce silence réconfortant qui s’est glissé entre nous, et je ne peux que me mordre la lèvre en repensant à quand je lui ai dit ces exacts mêmes mots il y a une décennie de cela. Je me recale dans mon siège et replonge mes yeux dans ceux de mon homme, ne souhaitant pas partir telle une voleuse, pas cette fois.
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Je ne parviens plus à distinguer les secondes des minutes, mon visage logé dans le cou de ma douce, j’oublie le monde extérieur pour ne me concentrer que sur le son de son coeur que je jurerai entendre battre à l’unisson du mien. Ses effluves de violette apaisent mon rythme cardiaque et me transportent des années en arrières alors que l’on s’endormait l’un à côté de l’autre, trop épuisés après un marathon de films à l’eau de rose imposé par Miss Ainsworth. L’hypothèse de se relever pour changer de lit n’était même pas envisageable, trop confortablement installés l’un contre l’autre, sans arrière pensées. Je voudrais remonter le temps, simplement gouter à nouveau la quiétude de ces précieux instants, la contempler encore une fois paisiblement endormie, gagner le pays des songes en paix, pour une fois. Je la sens qui s’écarte, m’arrachant par la même occasion à mes songes bienheureux. Si elle impose de la distance entre nos corps, j’ai bien l’impression qu’un poids énorme s’abat sur ma poitrine au même moment. Si proche, pourtant si loin. Seul son front persiste à trouver le mien, et je me raccroche à ce dernier contact, conscient qu’elle y mettra fin tôt ou tard. Azur prend possession de mes lèvres dans un baiser d’une tendresse rare, dénotant furieusement avec la passion qui a eu raison de nos corps quelques minutes auparavant. J’accueille sa bouche avec une infinie douceur, prolongeant notre échange jusqu’à ce qu’elle enlève ses mains de mes cheveux. Un frisson me parcoure alors que ses bras se dégagent de ma nuque en passant par mon torse. Ma peau s’embrase au moindre contact prodigué par ma belle et je ne suis pas rassasié de nos caresse. Pas maintenant. Pas jamais. Elle se retire pour de bon, enlevant sa jambe du petit espace entre ma cuisse et la portière, et vient se rassoir à sa place initiale, juste à côté de moi. Alors qu’elle reboutonne son chemisier et réajuste ses bas, je l’imite en m’occupant de mon pantalon loin d’être à la bonne hauteur. Un silence réconfortant nous enveloppe et je suis à deux doigts de démarrer le moteur pour faire marche arrière, rien que pour profiter encore un peu plus de ce moment privilégié. Azur s’empare de la tâche que je lui délègue allègrement : celle de quitter l’autre. J’ai trop souvent endossé ce rôle pour m’en acquitter aujourd’hui. Pas maintenant. Pas jamais ? « Il va falloir que j’y aille. » Un profond soupire que je semble avoir contenu depuis quelques minutes s’échappe de mes lèvres. « Je sais… » Je murmure presque résigné, caressant doucement le côté du volant, à défaut de sa cuisse. Sa cuisse… « À moins que… ? » Les pupilles brillantes je me tourne vers Azur avec le regard de celui qui a trouvé l’idée du siècle. « Azur, rentres avec moi. » J’ai conscience que cela sonne légèrement désespéré comme demande. Mais je me mets à nu, parce que c’est la seule option que je vois pour qu’elle accède à ma requête. Mes yeux lui hurlent de dire oui tandis que mon coeur se serre. Ma raison ? Elle ? Je l’ai congédié en tout début de soirée…
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JMes doigts ont tôt fait d’attacher le troisième et dernier bouton de mon chemisier, comme pour mettre fin officiellement à ce que je viens de vivre. J’attends les vagues de culpabilité qui me donneront envie de m’éclater la tête contre le pare-brise dans les secondes à venir, mais rien ne vient. Tout ce que je ressens, c’est mon cœur qui tambourine toujours aussi fort, incapable de se calmer malgré les secondes qui passent. La chaleur humide de l’habitacle commence à peser, et mon souffle s’accélère, désireux de respirer bientôt l’air frais de l’extérieur. Une fois mes habits en place, je me retourne vers Orion, l’air songeur. « Je sais…» Une partie de moi aurait aimé qu’il me demande de le suivre. Mon cœur se serre, alors que je me penche pour ramasser mon sac à main sur le fond de la voiture, prête à partir. J’aurais envie qu’on discute, j’aurais envie de prolonger ce rêve, même si la réalité ne sera que plus abrupte à accepter par la suite. Sauf qu’il ne faut pas, et une telle proposition de sa part serait forcément suivie d’un rejet de la mienne. « À moins que…?» Mes yeux rencontrent ceux de mon homme l’instant qui suit. « Azur, rentres avec moi. » Je me fige un bref instant, presque agacée qu’il ne cesse de lire dans mes pensées de la sorte. Mes sourcils se froncent une fraction de seconde, pour se détendre la suivante. Je n’ai pas envie de partir d’ici en colère, ou de lui laisser une impression amère avec un départ trop précipité. Cette nuit doit se terminer, j’en suis consciente, mais je veux qu’elle se termine bien, pas comme toutes nos rencontres précédentes où nous nous sommes quittés en nous hurlant dessus comme deux êtres qui n’ont rien en commun. Je n’ai pas envie que le rêve se transforme en cauchemar, pas cette nuit, pas quand le ciel est si dégagé. « Orion… » Son prénom brûle mes lèvres : je pense que c’est la première fois que je le prononce à haute voix en sa compagnie. «Non, il faut que je rentre chez moi. » Je termine avec un petit rire, comme une jeune fille faisant le mur qui se doit de rentrer avant que ses parents remarquent son absence, excitée par l’envie du risque et amusée par sa réussite. Puis, pendant un instant, j’hésite. J’ai envie de mettre ma main sur la sienne, comme une ultime caresse, comme un dernier contact, mais je décide de ne rien faire, sans pour autant précipiter ma sortie de la voiture.
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Je ne sais pas à quoi je m’attendais en prononçant cette ultime requête. À ce qu’elle se jette dans mes bras ? Que ses doigts s’entrelacent contre les miens pour que je l’emmène loin de cette rue jusque dans mon lit ? Même lorsque mes nuits ne sont pas constellées de cauchemars, cette éventualité de « nous » l’un avec l’autre est à mille lieux du réalisable. J’en viens même à me demander si ce « nous » ira quelque part un jour ? Parce que j’ai précipité sa fin égoïstement et que je ne peux pas prétendre savoir réanimer les amours perdus. Mon quotidien c’est la mort et non la vie. Et c’est comme si à chaque fois que je voyais Azur, je ne pouvais que constater cette lueur qui s’est éteinte dans ses yeux depuis dix longues années pour ne plus y voir que le deuil de notre relation. Pourquoi je joue avec le feu ? Le sens commun m’intime de décrocher, je ne peux pourtant me résoudre à l’abandonner, à la laisser partir. Pire qu’une drogue dure, j’ai développé une dépendance critique à l’Ainsworth qui si elle ne me sauve pas, provoquera ma chute. Pour couronner le tout, j’ai moi même mis mon propre pied dans la tombe. Quel abruti. « Orion… » Mon coeur rate un battement en entendant ce qui me semble être la plus douce mélodie au monde. Azur prononçant mon prénom. Voila bien une chose que j’ai tenté, en vain, de me remémorer dans mes moments les plus sombres. Durant ces longs mois de solitude, de sevrage forcé de ma blonde, de torture auto imposée, c’est sa voix qui a disparu en premier en mon esprit. Je me remémore douloureusement mais sans aucun mal ces nuits où les larmes de rage ravageaient mes joues dans l’espoir de recréer son timbre dans ma tête. Bordel, plus jamais pareille souffrance, je supplie intérieurement. « Non, il faut que je rentre chez moi. » Et voila. Sans grande surprise, elle décline ma proposition. Je ne vais pas jouer à l’étonné, scénariste de mes propres échecs. J’hausse les épaules, m’attendant à voir sa main attraper la poignée de la portière. Son sac réajusté sur son épaule, Azur reste néanmoins à mes côtés. Je saisis cette ultime perche. « Donnes moi au moins ton numéro…? » Un mince sourire éclaire mon visage. Ma demande est déjà moins disproportionnée, si bien que j’imagine sincèrement qu’elle va me le donner. J’attrape mon téléphone, coincé dans la poche arrière de mon jean. Une fois l’appareil en main, peut être sera-t-il plus difficile pour elle de me refuser cette information ? Je spécule à nouveau, me préparant à tous les scénarios, ayant perdu toute confiance en moi depuis qu’elle a décliné mon invitation.
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Je m’attarde, je le sais. Si autrefois, je serais partie comme une voleuse avec le visage rouge de honte, je ne peux me résoudre à ouvrir cette portière et sceller la fin de notre nuit. Ça serait annoncer la fin de cette accalmie dans ma relation avec Orion, celle que j’ai attendu depuis qu’il a mis fin à notre amitié. Serait-ce naïf de croire que si l’on se quitte en bon terme, la tempête sera définitivement derrière nous ? Oui, c’est complètement naïf, stupide et débile, un peu trop pour que je ne puisse que concevoir cette idée. Nous sommes bien trop explosifs pour que je puisse envisager que tous nos prochains rapports ne soient cordiaux, comme avant. Je joue quelques instants avec mes doigts, refusant de me saisir de ce magnifique bouquet de pivoines posé devant moi. Résignée, j’enfile sa veste, glissant lentement le cuir sur mes épaules. Quelques effluves de son odeur me parviennent et c’est assez pour me convaincre de ne jamais lui rendre cette veste. Je m’accroche trop fermement à ce morceau de paradis, à tout ce qui me rappelera sa présence, bien décidée à ne pas le reléguer au rang de moment insignifiant de ma vie. Pendant quelques secondes, je me dis que ce nous venons de vivre, c’était peut-être ce que nous étions destinés à partager avant que le destin se mettre contre nous et que nos deux vies ne soient foutues en l’air. Rêves brisés, en voilà une belle façon d’être unie à Orion… « Donnes moi au moins ton numéro…? » Mon sourire fait écho au sien alors que je me saisis de l’appareil, déjà dans l’application message. Dans la case prénom, j’y inscris Azur, tout bêtement. J’hésite quelques secondes à mettre mon nom de famille, pour finalement y mettre un emoji de lune jaune à l’air complètement débile. On dirait qu’elle m’observe et qu’elle sait la connerie que je viens de faire, mais qu’elle n’est pas prête à dévoiler mon secret. Cette pensée me fait rire. Une partie de moi a envie de remplir tous les champs de contact, devinant bien qu’Orion ne laisse rien au hasard, même jusque dans l’organisation de son téléphone. Tant pis. Je ne m’envoie pas de sms non plus, ne lui laissant pas le choix de me contacter en premier. J'ai comme réflexe de fermer le téléphone avant de lui rendre et je m'arrête en voyant qu'il est maintenant plus de minuit. Je souris, tendrement, de trop nombreux souvenirs remontant à la surface. « On est vendredi. » Ça sort comme un automatisme, accompagné d'un léger rire, mais je me doute bien qu'il comprendra la référence. Après tout, les vendredi étaient nos soirées, à nous et à personne d'autre. «Bonne nuit, Orion. » Je dis en lui rendant son portable, nos doigts s'effleurant un bref instant, avant de me saisir du bouquet et d’ouvrir la portière. J’accueille l’air froid de la nuit avec un frisson, regrettant déjà la chaleur de l’habitacle.
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Je vais le regretter, sans aucun doute. Moi qui ai tant mis d’énergie à ce qu’elle me déteste, je flirte désormais avec les limites et fais les yeux doux à mon repentir. La réconciliation pointe le bout de son nez, à force de persévérance et de motivation. Son sourire, reflet de celui qui anime mes lèvres, n’est qu’un indice à cette faille que nous avons ouverte cette nuit. Nous nous engouffrons dedans la tête la première, à perdre haleine, à perdre raison, à bientôt perdre tout le reste, je le crains. Alors oui, je regretterais demain, mais je me réconforterais en fixant son numéro enregistré dans mes contacts, l’air bienheureux. Parce que mon coeur sautille dans ma poitrine alors qu’elle se saisit de mon téléphone, il bondit dans tous les sens alors qu’elle pianote à toute allure, il explose enfin alors que je constate qu’elle a bien rempli son numéro personnel. J’hausse un sourcil à la vue de cet emoji peu commun, ce qui fait rire Azur j’en suis certain. Je ne trouve pas de signification à cet astre, ni à son expression. Mon Azur reste à ce jour encore un mystère que j’aimerai percer… Ce dont elle ne se doute pas quant à elle, c’est qu’à cet instant précis, cette lune devient immédiatement mon caractère préféré, surpassant tous les autres. Je remarque ensuite qu’elle ne s’est pas envoyé de message, maligne. Je reconnais bien la mutine Azur et ses stratagème pour m’obliger à fair elle premier pas. Ca ne me fait que sourire davantage. « On est vendredi. » Son rire allège l’atmosphère alors que mon coeur se serre. Mes yeux confirment cette information d’un coup d’oeil aux chiffres de la radio. Vendredi… Autrefois synonyme d’un « nous » fort, puissant et uni, il ne s’approche pour moi que de soirées vaguement accompagnées de téquila. Parce que personne ne l’a jamais remplacé. Parce que personne ne la remplacera jamais. On est vendredi. Et nous sommes réunis. Cela laisse-t-il présager l’entrée dans une nouvelle ère, dans un nouveau nous ?«Bonne nuit, Orion. » Nos doigts s’effleurent le temps de me rendre l’appareil et je me consume à l’idée même de la laisser partir sans la toucher à nouveau. Pourtant, j’ai ce sentiment tenace que ce soir ne sera pas le dernier… Mes mains se raccrochent fermement à mon portable comme pour accompagner cette dernière supposition d’un voeu silencieux. Trop vite, elle attrape mon bouquet de pivoines accidentées -comme elle- et se faufile à l’extérieur, m’abandonnant à la solitude et au silence de l’habitacle. Je la regarde s’éloigner, se recroquevillant sur elle même pour accuser la fraicheur de la soirée. Ma veste en cuir l’enveloppe, et je m’imagine la couvrir moi même de mes bras pour la protéger du froid. Je veux qu’elle se retourne, un regard, un sourire, un signe de la main, peut-être ? J’ai l’impression d’avoir hurler ce souhait si fort qu’elle l’a entendu ! Azur fait un tour sur elle même, le bouquet tout contre sa poitrine, un sourire fendant son visage. Et je suis le plus heureux des hommes. « Bonne nuit… » Je murmure dans un souffle en déverrouillant mon portable. Contact. Modifier. « …Ma soie. » Je corrige. Enregistrer.