“Love is hard to find, hard to keep, and hard to forget.”
Zoey n'était pas bien aujourd'hui. Elle était malade, si fragile... Je la touchais à peine, elle pleurait. Je voulais la consoler en chantant, elle pleurait. Elle refusait d'avaler ses cachets que le médecin avait prescrit. Elle hurlait... Je ne savais pas ce qu'elle avait. Le médecin était parti sur une bonne angine mais le problème semblait autre part que dans la maladie. Zoey m'avait dit "je t'aime pas". Je ne savais pourquoi... Je l'avais laissé à la garderie toute la journée vu que j'étais au travail, au lycée... et elle était revenue hors d'elle. Malade comme un chien certes, mais il y avait... cette chose qui me brisait le coeur.
Il était 23h. Elle s'était endormie à force de crier et d'hurler... Je me sentais mal et mes mauvaises pensées revenaient... alors j'avais décidé de prendre un bon bain chaud pour me calmer, me relaxer... Je sortais une heure plus tard et j'étais toujours aussi mal. Je m'étais vite enfermée dans ma chambre, cachée sous la couette et je pleurais... je m'en voulais. Pourquoi Zoey m'avait-elle dit cela? Qu'est ce qu'il y avait de changé? Qu'est ce qu'on lui avait dit à la garderie ? Que j'étais une horrible mère? Je savais qu'il y avait des rumeurs sur moi... Comme quoi je couchais avec mes élèves, que j'étais une grosse alcoolique et accroc à la drogue. Il y avait peut être une part de vrai, mais jamais je n'avais couché avec des élèves de mon lycée... et pourtant Camille, mon collègue, m'avait envoyé des sms me demandant si c'était vrai ou pas. Je savais que mes collègues de lycée ne m'aimaient pas beaucoup et avaient eux aussi leurs enfants à la même garderie que moi... Mais Zoey n'avait que 3 ans, comprenait-elle tout cela?
2h58 du matin.... j'allais mal... trop mal... je ne faisais que pleurer. Rien allait. Je n'arrivais pas à stopper cette peine et je me forçais à arrêter... mais je n'y arrivais pas.... je me mordais ma lèvre inférieure jusqu'au sang pour m'empêcher de pleurer encore plus, pour ne pas réveiller Zoey surtout... mais là j'arrivais à rien. Mes mains tremblaient et je sortis de sous le lit, une lame de rasoir que j'avais caché. Peut-être que la douleur physique m'aiderait à... non. Je devais être forte. Puis comment cacher tout cela par la suite?
- S'il vous plaît, faites que ça s'arrête...
Je répétais cette phrase à voix basse en regardant le plafond... et d'un geste d'impulsivité je pris cette larme et je l'enfonçai dans mon bras gauche... tout près des veines du bas mais pas non plus sur LA veine qu'il fallait pour tout arrêter. Je voulais juste avoir mal... pour que la douleur physique prenne le dessus que la douleur psychique.
- Arrêtez... arrêtez tout, s'il vous plaît...
Je recommençai encore, à 1cm de décalage, un peu plus haut... Je voyais du sang couler et pourtant je ne ressentais rien... aucune douleur alors je serrais comme une acharnée cette lame pour ensuite la jeter à l'autre bout de la chambre.
Il était 3h47 désormais... Je continuais de pleurer et je commençais à avoir mal au bras et à ma main mais c'était pas assez... Puis j'entendis Zoey pleurer. D'un coup.... Je me levais, paniquée, oubliant l'état de mon bras et ma main.
- Ca va aller Zoey, je suis là...
Elle pleurait, je la prenais dans mes bras et elle commençait à hurler.
- Zoey ma chérie, c'est moi, regarde.
J'allumais la lumière sur sa table de chevet et quand elle vit mon bras, elle hurla encore plus. J'hésitais... j'hésitais à l'appeler mais il le fallait... Enzo? Il avait dit qu'il serait là... mais le serait-il vraiment? Puis il devait dormir... alors je l'appelai... j'étais en pleurs, je ne savais plus quoi faire...
Répondeur.
Il devait dormir... j'étais conne, mais conne!
- Enzo.. c'est moi, Maxyn... s'il te plaît, j'ai besoin de toi. C'est Zoey.. je sais pas quoi faire. Elle pleure et refuse que je l'approche... s'il te plaît...
Je raccrochais. J'allais à la salle de bain prendre un gant de toilette pour revenir vers ma fille. Elle avait un peu de mon sang sur sa main quand elle m'avait brièvement touché. Je l'essuyais malgré elle en ayant enfilé un gros pull d'homme sur moi pour cacher mon bras et mon corps si maigre, quand à ma main blessée je la maintenais fermée. Je réussis à nettoyer tant bien que mal la main de ma fille mais elle continuait de pleurer et d'hurler sans que je ne puisse rien faire... et toujours aucun signe de vie d'Enzo. Je ne savais pas quoi faire...
- Zoey ma puce, s'il te plait....
J'étais au bout de son lit, la regardant avec mes yeux remplis de larmes.
Cette nuit était particulière. Elle me rappelait le bon vieux temps. Celui où je passais bien trop mon temps en infiltration, sous couverture alors que ma famille avait besoin de moi. Mais ça, je ne me l’avouais pas encore. Aujourd’hui, je ne faisais plus ça. Du moins, d’habitude. Parce que ce soir, on était en sous effectif et que cette soirée dans cette cave au fin fond de la ville risquait d’être l’une des plus grandes descentes de ces cinq dernières années. Pour ça, il y avait besoin de renforts. Tous ceux qui n’avaient pas pris de vacances pour être exact. Et pour autant, on n’était vraiment pas sûr que cela suffise. Oui, il y a des chances pour qu’on ne chope pas tout le monde. Mais le tout était de resté discret au mieux. Ca faisait longtemps mais ça faisait du bien. Une bonne petite infiltration comme je les aimais. Oui, c’était Maxyn l’actrice, mais j’avais toujours aimé me faire passer pour quelqu’un d’autre et arriver à mes fins. Surtout pour choper ceux qui le méritent vraiment. La nuit fut longue et la fatigue se faisait ressentir. Je ne travaillais principalement que de jour maintenant. Mais voilà qu’on avait réussi à mettre fin à cette soirée de camé. Parce que au final, elle n’était pas si immense que ça et malgré les quelques imprévus nous avons pu boucler à peu près tout le monde. Mais quand on revenait au QG il était déjà plus de 4h du mat. Et mon corps le ressentait oui. J’étais exténué et je n’avais qu’une seule envie, rentrer chez moi et me pieuter. Sauf que je me rendais compte que j’avais un message vocal sur mon téléphone privé. Et merde, ça sent la merde ça. Surtout que c’était Maxyn. Je ne perds pas une seconde pour écouter son message. Merde, double merde. Elle avait besoin de moi. Zoey aussi. Je ne perdais pas une seule seconde. J’enfilais ma veste et prenais la voiture pour me rendre le plus vite possible chez elles. Sans même prendre le temps de répondre à Maxyn. Ca me semblait superflu à l’instant. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Bien sûr j’avais dit à mon ex qu’elle pouvait m’appeler à n’importe quel moment si elle avait besoin de moi, mais là, ça semblait être de la totale détresse. Et avec Zoey en plus de cela. Oui, j’avais peur, terriblement peur de cet inconnu que je redoutais. Et si elle avait eu un accident ? Non, elle me l’aurait annoncé de la sorte dans son message. J’arrivais donc en trombe jusqu’à son appartement, comme si la fatigue n’existait plus et hésitais un moment avant de sonner ou de frapper. Je me rendais compte que je ne l’avais pas prévenu. Et si Zoey avait pu se rendormir ? Ca faisait déjà une demi-heure qu’elle m’avait laissé ce message. Je préférais appeler mon ex Max ? Viens m’ouvrir, je suis devant.
AVENGEDINCHAINS
Dernière édition par Enzo Valentine le Jeu 17 Aoû 2017 - 11:23, édité 1 fois
“Love is hard to find, hard to keep, and hard to forget.”
Je ne savais pas si elle faisait un caprice, si elle avait vraiment mal, si elle m'en voulait, si elle me détestait... Je faisais tout pour la calmer, je faisais mon possible tout en cachant ma propre connerie. Je voulais la prendre dans mes bras mais c'était impossible, je voulais m'allonger à côté d'elle mais elle hurlait le nom de son père. Je regardais affolée mon téléphone, toujours aucune réponse. Il devait dormir à point fermé et je ne pouvais lui en vouloir... Il était plus de 4h du matin... Ce n'était pas une heure habituelle pour appeler son ex... Non.
- Ca va aller Zoey, ça va aller, papa arrive...
Je mentais mais j'espérais que cette phrase allait la rassurer.
- Je t'aime pas! je t'aime pas! jtaime pas!
Et elle continuait de pleurer et je sentais sa voix flancher. Elle était maladie, elle avait les yeux rouges, elle n'allait carrément pas bien et j'hésitais à appeler les urgences ou le médecin de garde le plus proche. Mais j'avais peur que ces inconnus me jugent face aux paroles très froides de Zoey... Je ne voulais pas qu'ils me la prennent en pensant que je la maltraitais vu les mots forts qu'elle employait.
- Je t'aime ma puce, je te promets, papa arrive...
Je sentais ma main droite me torturer et mon bras gauche qui me piquait lourdement. J'allais dans la salle de bain prendre un gant de bain froid, que je passais sur mes plaies avant de le garder fermé dans mon poing droit. La lame de rasoir m'avait trop fait de dégât, bien plus qu'à mon bras et pour ma main droite ça avait été un pur accident, non quelque chose de vraiment volontaire... et mon cerveau ressentait la douleur qu'à présent. Pourquoi? Je me mordais ma lèvre inférieure, recouvrant à nouveau mon bras gauche, je n'avais pas le temps de me soigner, Zoey était ma priorité. Je sentais pourtant mes plaies collées au tissu de mon pull mais je passais outre... La douleur que j'avais au coeur était bien plus grave et brisante... Mais la sonnerie de mon téléphone coupa tout.
Je revins dans la chambre de Zoey, elle pleurait encore, c'était Enzo qui rappelait. Je ne dis rien en répondant rapidement et à ses mots mon coeur s'arrêta. Il était là.
- J'a... j'arrive.
Je raccrochai et j'allais vers la porte d'entrée les jambes tremblantes, la boule au ventre en ayant follement envie de pleurer... J'étais tétanisée car je savais pas dans quel état serait Enzo... pourtant il était venu... il avait... tenu sa parole. J'ouvris la porte à peine 30 secondes plus tard. Je me poussais pour le laisser entrer et les pleurs de Zoey s'entendait déjà.
- J'arrive pas à la calmer... elle est pas bien... je sais pas quoi faire, elle me déteste.
J'avais les yeux rouges, humides, je baissais la tête de honte.
- Elle crie ton nom depuis tout à l'heure...
Une fois qu'il était entré, je refermais la porte en espérant que ça ne réveille personne. Surtout pas Jaco, mon voisin camé qu'Enzo avait déjà rencontré et qu'il ne semblait pas vraiment aimé. Je me mordais ma lèvre inférieure pour m'interdire de pleurer davantage. Zoey pleurait déjà assez, Enzo avait pas besoin d'une autre "pleureuse" dans les parages... Surtout à ce moment je ne savais pas si je devais être flattée qu'il soit là, heureuse ou inquiète... encore une fois, trop de sentiments m'aveuglaient.
Heureusement, elle décrocha. Bien que je commençais à douter. Il était fort possible que la tempête se soit calmée, mais j’avais un très mauvais pressentiment. Et le fait qu’elle mette du temps à répondre à mon appel ne me rassurait pas. Elle semblait tout autant désarmée que lorsqu’elle m’avait laissé ce message. Au moins, je ne m’étais pas déplacé pour rien, même si je paniquais déjà à l’idée de voir une Zoey complètement mal. Ca me tuait littéralement. Et quelque part, oui, je sais que c’était la même chose pour Maxyn. J’entendais notre petite hurler, comme si on venait l’égorger, lorsque sa mère m’ouvrit enfin la porte. Je posais d’ailleurs un regard sur elle, alors qu’elle ressemblait vraiment à un zombie. J’entrouvris la bouche pour m’inquiéter pour elle, sauf que Zoey se mit à crier de plus belle. Je courais alors jusqu’à sa chambre. Pas le temps de discuter ou de savoir ce qu’il s’était passé, on se devait d’abord de calmer notre enfant. Je filais vers elle, elle tendait alors les bras vers moi, son petit visage totalement meurtri me fit mal au cœur comme jamais et glissais à genoux vers elle pour qu’elle saute dans mes bras. Je la serrais fort, lui caressant les cheveux et je sentais sa petite tête se cachait dans mon cou. Elle est si petite et parfois j’ai l’impression qu’elle est si mature. Mais je ne disais rien à part Je suis là princesse, je suis là. Je ne savais pas ce qu’il s’était passé mais je ne préférais pas en parler avec ma fille d’abord. Elle sait s’exprimer, bien entendu, mais c’est encore tellement confus à cet âge-là, malgré sa grande maturité. Je préférais d’abord qu’elle se repose et que je puisse en parler à Maxyn. Parce que malgré la tristesse profonde de notre fille, je sentais que la maman non plus n’allait pas bien. Elle disait que sa fille la détestait. Pourtant je n’avais jamais entendu de telles paroles venant de la petite. Je restais un instant à terre, gardant ma fille contre moi et quand je sentis qu’elle se calmait enfin, je me relevais et venais m’installais sur son lit. Elle ne se détachait pas de moi, mais au moins, j’aurais moins de crampe et je pourrais voir si Maxyn était toujours là.
“Love is hard to find, hard to keep, and hard to forget.”
A peine était-il rentré que les cris de Zoey se faisaient entendre. J'avais l'impression de lui avoir enfoncé un couteau en plein coeur et qu'elle hurlait à la mort. Enzo se précipitait vers la petite et à peine il était dans la chambre que j'entendais les changements.
Faible que j'étais, je restais dans le couloir, marchant là pieds nus, avec mon pull XLL sur moi, je devais ressembler à rien à part un zombie anorexique dans un haut trop grand pour elle pour cacher sa maigreur. Pourtant j'avais essayé de remanger comme à mes anciennes habitudes ou du moins aux bonnes heures mais juste l'odeur de la nourriture me donnait envie de vomir. Je faisais juste un effort pour Zoey même si j'avais déjà fait mieux en guise de cuisine.... je me contentais juste parfois de finir son assiette et de manger deux ou trois yaourts mais ça n'allait pas plus loin... Je n'en ressentais même pas l'envie.. sauf si Enzo était à côté de moi, là je pouvais remanger une part de pizza mais ça je ne devais même pas y songer... c'était impossible.
Alors, je restais là dans le couloir... seule, à ne rien dire. J'attendais que Zoey se calme avec Enzo... peut être qu'elle voulait juste être avec son papa pour cette nuit. J'avais juste eu le temps de glisser jusqu'au sol, mon dos contre le mur... j'attendais tout en me concentrant sur ma respiration... et plus je me concentrais sur ma respiration plus je ressentais la douleur physique redoublait de puissance. Je faisais des petites grimaces de douleur avant de me relever et aller droit vers la salle de bain. Je cherchais tant bien que mal des pansements ou du coton pour camoufler les blessures. C'était encore vif et ça me brûlait... mais je ne pouvais pas grincer des dents et montrer ça à Enzo. Je me concentrais sur eux, j'entendais la voix d'Enzo parler à Zoey et je me mettais à pleurer. J'étais une horrible mère... pourtant à une époque j'avais endossé le rôle de la maman parfaite... mais cette époque était révolue.
De panique, je me précipitais à mettre de l'alcool sur les bouts de coton que je trouvais dans la trousse de secours avant de les poser sur mes cicatrices encore vives, les collants à ma peau grâce à du sparadrap que je trouvais tant bien que mal. C'était très maladroit et pas du tout professionnel mais je faisais ça dans la panique.
Le bras gauche était à peu près recouvert approximativement de coton, je rabattais ma manche, tandis que l'intérieur de ma main droite était toujours autant meurtri et cette blessure ci n'était même pas voulue.... Mais je n'entendais plus rien. Ni Zoey, ni Enzo.
Il avait réussi à la calmer aussi rapidement? S'était-il allongé près d'elle pour dormir un peu en la rassurant que tout allait bien? Je paniquais. Je ne savais pas. Je refermais le placard avec la trousse de secours à l'intérieur, je nettoyais le lavabo où du sang avait un peu coulé, je me pressais comme jamais avant de partir de la salle de bain, fermant la porte de cette dernière pour me retrouver dans le couloir, ma main droite cachée derrière mon dos avec le gant de toilette toujours un peu frais que je serrais pour minimiser "les effets de brûlure".
Je me rapprochais de la chambre de Zoey et je la voyais si calme et reposée avec Enzo à côté. Je ne savais pas où me mettre tant cette situation était... bizarre à mes yeux. Ca m'avait manqué en fait, trop manqué ce genre de scène où j'avais imaginé la famille parfaite avec Enzo... Je restais adosser à la porte, osant à peine regarder "le spectacle."
- Merci d'être venu...
Osais-je dire en parlant à voix basse de peur de faire paniquer Zoey.
Il ne m'avait vraiment pas fallu longtemps avant de calmer Zoey. Et ça me faisait peur autant que ça me soulageait. Parce que c'était bel et bien un caprice que Maxyn n'avait pas su gérer. Zoey ne pouvait pas faire ça à tout va, j'allais finir par devenir chèvre. Mais c'est surtout que quelque chose avait changé, et si je ne veux pas me transformer en animal, j'avais intérêt à trouver ce dont il s'agissait. Mais quand je m'étais redressé sur le lit, sentant le petit corps tout chaud de ma fille s'endormir, je ne voyais pas mon ex. Elle n'avait certainement pas osé venir jusqu'ici. Je ne pouvais que la comprendre. Ce qu'il venait de lui arriver a été ma pire phobie quand je suis rentré d'Irlande. J'ai quand même pu la voir grandir et être là pour elle, j'ai eu de la chance quelque part. Mais à tous les coups, Zoey devait ressentir le mal être de sa mère, je ne voyais que ça comme explication. Mais je ne pouvais clairement pas bouger pour rejoindre mon ex. J'étais coincé sous ma fille, et je ne savais pas si j'allais pouvoir oser bouger et réveiller le petit monstre. Elle commençait à peine à s'endormir alors que je m'appliquais à lui caresser tout doucement sa si jolie chevelure toute douce. Quand enfin je vis la blonde sur le pas de la porte de la chambre. Elle n'osait pas s'approcher, toujours pas. Elle me remerciait timidement d'être venu. J'esquissais un léger sourire en coin, mais son état ne m'échappait pas. T'as vraiment pas l'air bien … Fis-je remarquer à mon ex, tout doucement, ayant bien peur de réveiller ma fille. Mais si je devais parler avec Maxyn, il valait mieux qu'on quitte cette chambre, une fois que je serais bien sûr que ma fille dort vraiment à point fermé. Parce que oui, c'est évident, la blonde se sent mal, bien plus mal que la dernière fois où j'étais venu ici pour lui tenir compagnie. J'avais tenu ma parole et elle ne m'avait pas appeler à l'aide seulement pour notre fille, je le sentais.
“Love is hard to find, hard to keep, and hard to forget.”
Soulagée ou attristée, je ne savais pas sur quel pied danser. Je les regardais timidement avant qu'Enzo ose parler, doucement certes, mais il avait parlé. Je me contentais juste de sourire sans trop savoir quoi répondre, peut être car j'avais peur pour la petite. Il se levait enfin et s'éloigner de notre progéniture, on était tout les deux dans le couloir, je regardais bien si la porte de la salle de bain était fermée... je n'avais laissé aucune trace donc ça allait.
- Je suis désolée... j'espère que je ne t'ai pas réveillé...
J'étais de dos à lui et je me dirigeais vers la cuisine voulant me faire un café pour me réchauffer et pour me réveiller. J'avais la tête dans les vapes et tout tournait autour de moi. Peut être par le manque de sommeil, de nourriture ou de ma dernière perte de sang imprévue jusqu'au dernier moment.
- Tu veux un café? Ou un chocolat chaud? Ou un jus de fruit? Ou un verre d'eau?
Je parlais doucement, j'avais peur de réveiller Zoey et je n'étais pas prête à affronter encore plus ses cris. Mes mains tremblaient dû à la panique et mon corps avait du mal à se tempérer par lui même.
- Je ne sais pas ce qu'elle a... elle a une angine oui, je suis allée chez le médecin hier mais... tout ça... je sais pas. Je comprends pas. Je sais pas ce que j'ai fait de mal... encore.
Je sentais les larmes qui montaient mais je me calmais aussitôt en me frottant les yeux, toujours de dos à Enzo, mes mains appuyant le rebords de l'éviter tandis que ma machine à café me servait mon premier café de la nuit ou... du matin. Je ne savais pas où me situer dans le temps.
- Elle m'a dit "je t'aime pas".. mot pour mot. Je... je comprends pas.
Je soufflais, passant ma main dans mes cheveux et je sentais ma tête tourner encore. Alors, doucement, je tirais une chaise pour m'asseoir dessus lourdement, toujours en évitant le regard d'Enzo.
Zoey endormie enfin contre moi, j’osais me lever et rejoindre Maxyn. J’avais bordé la petite de sorte à ce qu’elle n’attrape pas froid et avais quitté sa chambre avec un pas de loup pour éviter le réveil brutal de notre fille. Je suivais alors mon ex, pendant qu’elle s’excusait pour le réveil tardif Je rentrais du taf, et là où j’étais je ne captais pas, d’où le fait que je n’ai pas pu venir plus tôt. Expliquais-je alors à la maman. Elle n’avait pas du dormir, d’où son teint encore plus blanchard que d’habitude. Mais quelque chose me disait qu’elle ne mangeait toujours pas bien. Sinon il est évident qu’elle aurait bien meilleure mine. On arrivait alors jusqu’à la cuisine et elle me proposait à boire. Je n’étais pas sûr de vouloir grand-chose à part dormir, mais je faisais un effort, parce qu’on devait parler. Encore. Mais cette fois-ci de notre fille. Un verre d’eau s’il te plaît. Lui demandais-je alors qu’elle semblait trembler de tout son corps pendant qu’elle préparait son café. Elle me signifiait aussi que la petite avait une angine. Ca expliquait déjà pas mal de choses. Mais apparemment pas tout. Non, parce que Zoey semblait dire des choses atroces à l’attention de sa mère, et ça me serrait le cœur. J’imaginais l’atroce sensation de Maxyn oui. Mais après tout, les enfants ressentent beaucoup de choses et peut-être a-t-elle senti le mal être de sa mère et qu’elle n’a pu l’interpréter que de cette manière. Je venais alors à mon tour m’asseoir, en face de la blonde. Je passais mes mains dans mes cheveux totalement en bataille à cause de cette nuit de folie et lui répondais Il ne s’est rien passé de particulier pour qu’elle se mette tout à coup à dire ça ? Tu en es sûre ? Insistais-je alors, me voulant bienveillant, mais je me rendais compte que ça pouvait tout aussi bien être moralisateur. Sauf que je voulais simplement l’aider à comprendre ce qu’il y avait bien pu se passer pour que ça ne se produise jamais.
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Je me sentais mal d'être encore dans ce genre de situation. Que devait-il penser de moi? Que j'étais irrécupérable? Une mère horrible doublée d'alcoolo et droguée? Que je ne faisais aucun effort? Que j'étais égoïste ? Bonne à rien?
Je soufflais et j'essayais d'arrêter de penser pour me rendre encore plus mal... J'aurais pu être contente de voir Enzo ici, de voir le déplacement effectué boulot ou non, mais au lieu de ça je me rabaissais encore alors qu'il n'avait rien dit... Je m'en voulais d'être aussi faible.
Il voulait un verre d'eau, alors je me relevais pour lui en servir un, tout en prenant la tasse de café que je venais de me préparer. Je me rasseyais lourdement sur ma chaise, en face d'Enzo. Je le regardais et je le trouvais encore plus beau avec ses cheveux en pagaille.... C'était ridicule de penser ça jusqu'à qu'il me pose LA question qui me serra le coeur.
- Je.... Je ne sais pas... Je me dis que... à la garderie il y a aussi des enfants de mes collègues au lycée... et peut-être qu'ils auraient parlé. Ca... ça ne va pas trop au lycée.
Je n'osais même pas le regarder droit dans les yeux, cachant ma main blessée sous ma table, toujours le poing fermé avec le gant frais à l'intérieur. Je sentais le café me brûler mes lèvres puis ma gorge mais ça me réveillait et réchauffait. Même si ça faisait mal.
- Ou alors peut-être juste elle ne m'aime pas car je n'arrive pas à la faire sourire comme... toi.
Je regardais mon café bouger à l'intérieur de la tasse, sentant mon coeur me faire souffrir tant il battait vite.
- Je suis nulle Enzo... Je n'arrive à rien, nulle part... Le lycée, la maison, la compagnie, mes amis...
En amis je parlais de mes amis... "bons" que j'avais depuis des années, pas les nouveaux que je m'étais fait grâce au shit ou au soirée. Pourtant ils étaient les seuls à me faire oublier ma vie et à me faire planer à tous les niveaux. Mais Enzo n'allait pas aimer entendre parler d'eux, alors je me contentais des gens... bons qu'il avait pu connaître dont Saul.
- Je m'en veux de t'en parler car tu as tes soucis mais tu avais dit que je pouvais t'appeler si ça allait pas et... je t'ai appelé.
Peut être car j'avais besoin de lui même si je m'efforçais à l'oublier. Lui il m'oubliait bien mais moi... ?
Mon verre d'eau étant servi, je n'y buvais pas tout de suite. Je préférais demander à mon ex ce qu'il y avait bien pu se passer pour que notre fille en vienne à avoir des paroles aussi dures à son égard. Même si Maxyn enchaînait les mauvaises actions ces derniers temps, je ne pouvais pas la détester. Alors comment sa fille pouvait-elle le faire ? Bien sûr qu'à cet âge-là on est fragile et influençable, mais ça m'échappe totalement. C'est alors que la blonde me parle de la garderie du lycée où elle travaille. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas ce qu'on pouvait bien dire sur elle de si méchant. Ce qui pouvait bien se passer au lycée pour que ça n'aille pas bien. Oui, peut-être avait-elle entendu des choses. Mais à son âge, pouvait-on vraiment comprendre le sens des actions de ses parents ? J'en doute un peu. Mais je ne dis rien, je continue de laisser parler Maxyn, entendre ce qu'elle a à dire, fixé un peu trop sur ses paroles. Je baissais légèrement le regard quand elle parlait du fait que j'arrivais à la sourire, et qu'elle non. Je me sentais encore plus mal pour elle. J'avais l'impression qu'elle perdait encore plus de stabilité et d'amour. Comme si le destin voulait l'enfoncer encore plus. Ce n'est vraiment pas juste et je commence à ressentir une certaine haine pour toutes ces choses qui lui arrivent, alors qu'elle est vulnérable comme jamais. Mais à quoi bon … La seule chose que je pouvais faire c'était de l'écouter. Mais elle-même n'osait pas, soit-disant pour ne pas m'embêter, parce que oui, tout le monde a ses problèmes, mais si je lui avais proposé de m'appeler à n'importe quelle heure, ce n'était pas pour qu'elle me dise ça. Je soufflais légèrement pour redresser mon regard sur elle Tu as bien fait. Mais j'ai l'impression que ça va de pire en pire pour toi. Tu ne sais vraiment pas ce qui pourrait t'aider à remonter la pente, sans en arriver par des chemins négatifs et nocifs ? C'était stupide comme question, et je la regrettais déjà. Mais il fallait qu'elle arrive à se relever, et sérieusement, parce que là, j'ai juste l'impression qu'elle est en train de se construire son trou. Et non, je n'allais pas la laisser faire, pas question.
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J'osais à peine le regarder et le peu de fois où j'osais, je semblais lire de la déception dans ses yeux. Je serrais encore plus fort mon poing où je maintenais le gant en m'imaginant que c'est la lame de rasoir pour me faire encore plus mal tant je me trouvais lamentable.
A ses mots je baissais mon regard une fois de plus, préférant boire mon café bouillant, ne sachant pas quoi répondre à ses paroles. Une part de moi me disait que si Enzo serait là, tout le temps, j'irais mieux mais la part de moi qui était encore lucide et objective savait que c'était impossible. Que devais-je lui dire alors? Je l'ignorais.
- Je ne sais pas Enzo, je ne sais pas...
J'avais été franche, ou à moitié. Je préférais lui dire cela que je le faire culpabiliser alors qu'il refaisait sa vie avec cette fille. Elle devait le rendre heureux, chose que je ne réussissais pas.
- J'ai contacté Saul pour lui parler... Mais il m'a dit être occupé... Et qu'il regarderait son agenda s'il a du temps pour moi. Entre amis, est-ce qu'on regarde son agenda?
J'osais à peine le regarder, cherchant la chaleur de ses yeux rivés sur moi mais il était plus froid que... chaud.
- J'ai perdu Saul en pensant bien faire et je l'ai blessé alors qu'il avait besoin de moi... Comme je t'ai blessé toi et comme je te blesse toujours.
Je souriais de travers en grimaçant un peu à cause de la douleur de mon bras gauche.
- Je m'en veux de te faire voir tout ça, j'ai l'impression de faire du sur place et que... quand je vais bien c'est illusoire ou juste l'instant d'une nuit et après la réalité me rattrape. Je sais que t'aimes pas quand je.... enfin quand tu sais ce que je fais. Mais...
Non Maxyn, là tu t'enfonces lourdement.
- Le manque de sommeil me fait dire n'importe quoi, je suis désolée.
Je revivais la même scène que la dernière fois, je lui faisais vivre la même chose sauf que là c'était 4h-5h du matin et que lui aussi était épuisé.
- Je rencontre des gens mais je me sens toute aussi vide.
Je remettais une mèche derrière mon oreille en grimaçant une nouvelle fois face à la douleur de mes membres.
- J'aurais aimé te rendre heureux.
Je lui lançais ça, comme ça, dans le vide, sans trop vraiment qu'il ne s'y attende, comme moi je ne m'y attendais pas.
Oui mon envie d'aider Maxyn était toujours présente, et je n'avais pas dit ces paroles en l'air la dernière fois. J'avais tout de même l'impression qu'elle avait arrêté certaines conneries, mais qu'à côté de ça, elle se sentait encore plus faible et fragile. De quoi me briser le cœur encore plus. C'est vraiment pas évident de vouloir aider les autres, surtout quand cette personne a été très importante dans notre vie. Surtout que j'aurais tout le temps l'impression de lui devoir une partie de moi-même tellement je l'ai blessé. Quoi qu'elle me dise, je sais que j'ai aidé à cette souffrance qu'elle porte aujourd'hui. Je ne serais pas parti, c'est peut-être elle qui serait partie, mais au moins, elle serait entière et heureuse aujourd'hui. Mais ce ne sont que des hypothèse, alors j'essaie davantage de savoir ce qu'il pourrait vraiment la rendre heureuse, aujourd'hui. C'est peut-être risqué, peut-être qu'elle va me dire des choses que je ne veux pas entendre, ou des choses que je ne devrais pas entendre, mais je dois essayer, pour elle. Alors elle se met à parler de Saul. Oui, elle aurait besoin de renouer avec lui, c'est évident. Mais ça semble être une histoire bien trop compliqué pour que je m'y mêle. Même si j'en serais capable, je ne voudrais pas non plus que ça empire les choses. Je fronçais les sourcils, secouant légèrement la tête de droite à gauche quand elle me demandait si ça se faisait de passer ses amis après son agenda. Clairement pas. Il y avait un grand froid entre eux et je m'en rendais compte de plus en plus. Elle me comparait à lui. Oui, elle m'avait blessé, mais c'était du à des années, pas seulement à un événement. Je ne dirais pas vraiment qu'elle m'ait blessé, je ne sais pas. Moi même je ne sais pas, alors comment lui expliquer. Je préfère la laisser me dire qu'elle se sent vide sans ses merdes. Ouais, c'est clairement ce qu'elle essayait de me faire comprendre. Je restais impassible, ne sachant plus quoi lui dire à force. Je buvais alors mon verre d'eau quand elle clôturait en me disant qu'elle aurait voulu me rendre heureux. Etait-ce vraiment ça ? J'aurais aimé aussi te rendre heureuse. Mais on en a été autant incapable l'un que l'autre. J'aimerais surtout que t'arrêtes de t'en vouloir pour notre histoire. Quelque chose me dit que tu te sentirais mieux face à tes nouvelles rencontres. Lui expliquais-je alors en finissant par un sourire en coin, histoire de la faire un peu déculpabiliser. Même si comme la dernière fois, je n'étais pas sûr que cela fonctionne.
“Love is hard to find, hard to keep, and hard to forget.”
Enzo semblait perplexe, perdu.. il était calme, trop calme. La fatigue sans doute. Il était désormais 5h du matin, il avait les cheveux en bataille, des cernes qui hurlaient d'être réparés par de bonnes heures de sommeil et moi je lui disais tout cela alors qu'il était au bout de sa vie. Il méritait pas de subir cela... Peut être qu'il serait mieux avec sa "copine" à cet instant, pas ici... Alors quand il prit la parole, je l'écoutais attentivement mais ses mots me blessèrent. Il me forçait vraiment à voir quelqu'un mais pourquoi était il si froid alors quand je parlais d'Abel ou si protecteur comme la dernière fois quand il avait vu Jaco? Je ne comprenais plus rien.
- Je vois quelqu'un.
J'avais sortie cela comme ça. Mais là ce n'était pas Abel à qui je pensais. Billie? Ouais... Pourtant je ne connaissais rien d'elle ou que très peu, c'était surtout... question cul mais elle savait me faire perdre mon pied, me faire perdre mes repères, elle ne faisait que dire que j'étais à elle, que je lui appartenais. Je ne savais même pas si Enzo savait que... que je voyais des femmes.
- Mais c'est... officieux comme toi et... la fille que tu vois.
Billie était spéciale oui, pour elle je serais capable d'arrêter de collectionner les conquêtes féminines et de ne coucher exclusivement qu'avec elle. Même si je savais qu'elle, elle couchait avec d'autres personnes aussi mais cette fille me rendait dingue... et perdre le contrôle ça faisait du bien.
- Mais ça ne sera jamais comme toi et moi. Jamais.
Je grimaçais encore de douleur à cause de ma main droite. Je fermais les yeux en inspirant longuement et doucement avant de reprendre mes esprits.
- Mais je suis contente que tu réussisses à aller de l'avant et à être.. heureux à ton tour.
C'était mi vrai mi faux... Je voulais son bonheur mais j'aurais aimé que cela soit avec moi... mais comment pouvait-il être heureux avec quelqu'un... dans mon genre? Une dépressive, folle à lier, instable, accroc au shit, mi zombie mi vampire mi humaine... Quand je regardais Enzo, je ne voyais aucunement ses yeux briller grâce à ma présence, non... Je voyais quelqu'un de... perdu. Peut être l'était-il autant que moi au fond.
Oui, j’avais une envie subite de me taper le front contre la table. Je jouais à quoi ? Il est clair que je ressentais encore de la jalousie pour les hommes qu’elle pouvait fréquenter, et sa réponse me revint de plein fouet, oui je l’avais mérité, je n’avais pas qu’à lui dire ça. J’avais aussi l’impression de l’avoir braqué. C’est certainement pour ça qu’elle rajoutait que ce n’était pas officieux. Certainement donc cet Abel. Mais ça me serrait le cœur tout de même. Comme j’imagine ça avait du lui faire quelque chose de semblable quand j’ai osé parler de Delilah. A la base oui, je voulais lui faire comprendre qu’une nouvelle relation était possible. Enfin, j’imagine. Surtout qu’elle enchaînait en me disant que cela ne serait jamais comme ce qu’on avait vécu ensemble. Il y avait un mélange de fatigue, de gêne et de jalousie pour que je me mette ainsi à baisser les yeux. Ouais, j’étais ko. J’avais bossé toute la nuit et parler avec Maxyn me fatiguait encore plus. Non pas que ce n’était pas intéressant, mais c’était le genre de discussion assez lourde pour une fin de nuit. Mais comme si ça ne suffisait pas, voilà qu’elle insistait encore sur mon bonheur. Et si ça m’agaçait c’est certainement parce qu’elle avait tort, ou que je n’avais pas envie de l’être face à elle. Te voir ainsi est loin de me rendre heureux Maxyn. Je te l’ai dit, je tiens toujours à toi, et peu importe les autres femmes, si tu n’arrives pas à trouver ton bonheur, je me sentirais encore plus coupable de l’être de mon côté. Oui, j’avais les deux. Culpabilité et affection. Raisons pour lesquelles j’avais besoin d’aider mon ex. C’était peut-être ça la solution. Arriver à la rendre heureuse pour finalement me sentir bien aussi … Mais rien qu’en me disant cette phrase, je me sentais stupide. Cette phrase est stupide. Je ne peux pas la rendre heureuse, j’ai essayé et ça a échoué. Non, je devais trouver la personne qui le ferait à ma place. Mais pour ça, il fallait que je trouve un moyen de me rabaisser et de foutre en l’air cette fichue jalousie et protection que j’ai à son égard.
“Love is hard to find, hard to keep, and hard to forget.”
Il ne me posa pas de questions sur "la personne". Il devait se dire que c'était Abel et qu'il en savait déjà trop. Je relevais timidement mes yeux et je voyais qu'il avait à son tour baisser les siens. Je me mordais ma lèvre inférieure de gêne avant de me redresser un peu sur ma chaise, me remettant les cheveux en place aussi... Mais j'étais perdue avec ses mots. Il disait tenir à moi, mais à la fois il était... distant et me disait de voir d'autres gens mais quand je lui parlais des "autres gens" il réagissait bizarrement comme si ça l'énervait. J'étais encore mitigée à tous les niveaux. Je ne savais pas si je devais être contente ou triste.... Pourtant à la suite de ses mots, malgré moi, un faible sourire était apparu sur mon visage en l'espace de cinq secondes.
- Je tiens aussi à toi, toujours autant.
Je buvais mon café pour me réveiller et me réchauffer, mon cerveau était épuisé... je souffrais au niveau de ma main et de mon bras et mentalement j'étais mitigée entre souffrance et bonheur, puis le fait de ne pas dormir n'aide en rien à gérer ses émotions.
- Mais... Tu as déjà quelqu'un. Donc tu peux être heureux avec... elle.
J'étais hypocrite. Je voulais qu'il soit heureux avec moi mais qu'est-ce que ça allait changer si je lui disais ça maintenant? Rien. Il tenait à moi mais dans quel sens? Si on avait pas Zoey, tiendrait-il toujours à moi?
- Zoey veut son père heureux. T'es l'homme de sa vie.
Et le mien aussi voulais-je ajouter mais je me taisais.
- Elle en oublie Abel tant ces derniers temps elle n'a d'yeux que pour toi. Ca doit être pour ça que je ne vois plus trop Abel d'ailleurs, car il a le coeur brisé à cause de Zoey.
Je riais un peu... et en même temps cette phrase avait été là pour lui faire comprendre que "la personne que je voyais n'était pas Abel". Et je grimaçais encore en lâchant mon gant sous la table. Il s'était imprégné de mon sang, il était au pied d'Enzo mais il ne le voyait pas d'où il était, je devais désormais le récupérer en me baissant... mais comment je pouvais faire niveau discrétion?... Alors je me forçais à sourire, cachant comme je pouvais ce malaise.
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