Je me surprends moi-même à vaincre ma flemme immense pour décider d'aller à cette soirée sans accompagnement. C'est vrai, je n'ai jamais réellement eu de soucis à socialiser, mais un peu à la dérive comme je le suis en ce moment, avoir une personne à qui me raccrocher ne me ferait pas de mal. J'aurais bien trainé Bobbie si elle n'avait pas décidé de partir chez ses parents une fois le frigo vide afin de ne plus avoir à payer les courses. J'hoche la tête avant de la maudire dans mon esprit comme la pire des bonnes à rien, mais avoir un coup du genre de la part de ma coloc et meilleure amie, ça me fout bien le moral à terre. Pourtant, c'est un nouveau départ ce soir ? On va se mentir jusqu'au décompte, puis réaliser qu'on est encore les mêmes. J'ai déjà trouvé la solution parfaite en mon cas: du gin. Pas n'importe lequel en plus, celui de Matt qui sait les préparer à la perfection, ajoutant sa propre touche sans dérober du classique. Ok, dans mon état d'esprit n'importe quel drink ferait l'affaire, même une bouteille de listerine, mais on ne va pas de plaindre d'avoir un truc délectable en main. Sans grande surprise, je ne peux pas m'accaparer l'organisateur de la soirée qui, tout de suite après m'avoir donné mon verre, s'attelle à une autre tâche. Juste avoir pu lui parler un moment me suffit, vu à quel point il est en demande. Non, juste ici, le cul sur ce tabouret, près du bar, c'est parfait pour passer la soirée. Je peux même compter les bulles de tonic jusqu'au décompte s'il le faut, je ne suis pas trop exigeante. Le reste s'enchaine vite alors qu'Edward fait son apparition. Pas le moins du monde intimidée, je ne tente pas de me la jouer incognito en ignorant sa venue. Ahhh, ouais. L'ex mari de Ginny connait forcément son frère, logique, mais c'est un lien que je n'avais pas fait jusqu'à présent. Un clin d'oeil à Matt pour lui signifier que je gère et que s'il veut des détails il me devra un autre verre (même s'il est impossible que mon seul geste puisse transmettre un message aussi détaillé, chut). De bonne humeur, je laisse échapper un rire suite à son commentaire sur ma blouse et je tente même pas de l'empêcher de payer mon verre. Cassée comme je suis, c'est surtout un geste que mon budget approuve. « Et toi, tu me payes enfin ce verre que tu m'as tant proposé ? Merci, j'apprécie. » Je me rapproche, faussement coquine. On joue, on s'amuse, le tout avec une facilité déconcertante. La raison ? La limite est bien présente vu nos amis en commun: nous somme dans la zone rouge de l'autre. Jamais rien ne se passera entre nous, on le sait, alors tant que ça reste convenable il n'y a pas de mal à se faire un semblant de charme. « Je la porte pour un moment encore, bientôt je vais revêtir un uniforme d'écolière, si ça te dit. » Je le taquine en mimant une jupe faussement courte par-dessus mon jean, convaincue que je suis hilarante. L'image me fait tellement rire que j'ai des bulles de tonic qui remontent dans mon nez. Dire ce plan à voix haute semble rendre la chose encore plus officielle, celle où je retourne aux études malgré mon âge et ma situation. « Et toi, monsieur le grand blessé, remis de ta blessure ? » P't'être il est accro à la morphine, j'en sais rien.
Passer la soirée du réveillon avec sa meilleure amie, il y avait pire pour passer à la nouvelle année. Sans compter que la soirée avait lieu dans le café d’un ami. Non, définitivement, Loan était sur la bonne voie pour pouvoir commencer au mieux l’an 2018 et elle espérait pouvoir profiter pleinement de sa soirée, tout en laissant ses erreurs derrière elle une bonne fois pour toute. La jeune femme était rapidement arrivée sur les lieux avec Noa et elles avaient eu la chance de trouver une place où s’installer tranquillement. Le temps d’aller chercher de quoi boire, Loan était déjà de retour à table, proposant à la brune de trinquer. « Elle sera parfaite ! » Un sourire prit place sur les lèvres de la jeune femme. Elle l’espérait sincèrement. En même temps, elle ne pouvait clairement pas être pire que l’année qui venait de s’écouler. Non, le pire était définitivement derrière elle et elle ne pouvait qu’avancer à présent. « Bon, alors, du coup, c’est qui le proprio ? » Loan jeta un coup d’œil vers le coin où elle avait vu Matt quelques instants plus tôt en allant chercher les verres, mais il ne se trouvait plus là. Elle jeta alors un coup d’œil à la ronde avant de revenir vers sa colocataire. « Matt McGrath… Il ne doit pas être très loin, je l’ai vu en allant au bar… On était ensemble au lycée. » se contenta-t-elle de préciser. Inutile de rentrer dans les détails, y avait pas de quoi être fière d’avoir eu le béguin pour un gars qui s’intéressait à peine à vous à l’époque. Et puis, elle n’eut pas vraiment le temps de rajouter quoi que ce soit puisque le principal intéresser venait d’arriver près d’elle, glissant au passage quelques mots à l’oreille de Loan. « Une fête, des cocktails… et tout ça loin du lycée, ça ne peut qu’aller ! » répondit-elle avec humour. Il fallait avouer que la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, Loan venait de faire son retour en ville et en plus de ça, il avait fallu qu’ils se retrouvent lors d’une soirée d’anciens étudiants. La totale pour qu’elle ne soit pas à l’aise. « J’te présente Noa, c’est ma coloc. Noa, j’te présente Matt du coup, le proprio. » Un vague sourire flottait sur les lèvres de la jeune femme alors qu’elle jetait un nouveau coup d’œil autour d’elle. La soirée battait son plein, elle imaginait que le jeune homme devait plutôt être satisfait de son évènement. « J’ai pas encore eu l’occasion de te le dire, donc j'vais me rattraper ; félicitations ! C’est pas mal comme endroit. » qu’elle balance à Matt dans un sourire en coin. Elle savait comme il pouvait être, valait mieux y aller molo sur les compliments malgré tout.
Si je suis plus qu’heureux de voir le café complètement plein, c’est particulièrement grâce aux dizaines de visages familiers que je reconnais au fil de ma petite tournée que je dois le sourire qui tapisse mon visage. Ouais bon, l’air blasé de Lene entache un brin ma promenade, mais c’est pas dit qu’elle rythmera la soirée à ce point maintenant que je bifurque vers un autre groupe, puis aux côtés de quelques clients solitaires. Ce n’est que lorsque je me poste à la hauteur de Loan que je retrouve l’air parfaitement festif qui me caractérise en période de réjouissances, maintenant que je ravale mes soucis avec une facilité désarmante. « Allez, range ta mauvaise foi, c’est la nouvelle année, on enterre la hache de guerre et on envoie de la bonne énergie à ces connards. » la voilà qui fait directement allusion à la première fois qu’on s’est revus à Brisbane, et à cette fameuse soirée au lycée qui ne semble pas trop lui être restée en tête pour les bonnes raisons. C’est presque blessant, si je me souviens des efforts que j’ai pu mettre en oeuvre pour lui faciliter les choses. Un éclat de rire plus tard, et un shot pour la peine, puis elle me présente la brune avec elle, Noa. Sourire oblige, et une main qui se tend dans sa direction. « Enchanté! » un simple coup d’oeil à leurs verres et à l’état de la table où elles se sont postées et le p’tit côté grand frère (et proprio, on s’entend) ressort, façon naturelle. « Vous avez tout ce dont vous avez besoin? Y’a un buffet juste là-bas, si vous avez faim. » le geste suit mes mots maintenant que je pointe la longue table recouverte de nourriture assemblée pour plaire aux convives. Des dizaines de bouchées différentes s’y détaillent, et si j’arrive à trouver 5 minutes à travers la soirée, je risque d’aller m’y goinfrer sans la moindre grâce. Loan profite d’une petite accalmie autour de nous pour commenter l’endroit, ses rétines qui épluchent le local. C’est assez fou qu’un mec comme moi, avec absolument aucun autre référent, sauf une expertise solide en fiestas universitaires et en caféine matinale, ait réussi à rénover l'immeuble, à monter l’affaire et à la lancer au public. J’y crois pas encore, pour être tout à fait honnête. « Ça se défend bien. Par contre, on commence à être low staff, entre Scarlet qui se fait draguer à chaque verre, et Deklan qui boit plus de shots qu’il en sert, je pense qu’on se parlera pas beaucoup ce soir. » un coup d’oeil par-dessus mon épaule me confirme que je dois retourner au bar pour m’occuper des commandes, les deux attitrés étant un peu trop absorbés par la folie des Fêtes pour prendre leur boulot au sérieux plus de 5 minutes de suite. Un baiser sur la joue de Loan et voilà que je suis parti, me postant devant les bouteilles, en profitant pour mixer deux nouveaux verres avant de porter à distance mon attention sur Azur qui est toujours en grande conversation avec Edward. « Il te dérange pas trop, le papi? » et un battement de cils abusif dans la direction d’Ed pour la peine. « Vous avez besoin d’un extra, vous deux. » ça, c’est mon instinct qui me le dicte, entre leurs sourires trop parfaits et leurs prunelles fatiguées, ces deux-là ont besoin d’un remontant supplémentaire, on the house.
Il sourit, visiblement heureux. Mes yeux accrochent un peu sur ses lèvres et, c’est communicatif, je souris aussi. Je lui dis que c’est sympa de m’avoir invité et il répond, un peu blasé : « Ouais ouais. » tout en continuant de sourire. Mixed signals. Au moins, c’était bien une invitation, c’est déjà ça. Je me détends parce que ça veut dire qu’il voulait vraiment que je sois là. La partie bizarre, c’est qu’on dirait qu’il m’a invité dans ses plans de nouvel an, avec ses amis. C’est positivement bizarre, on est d’accord, parce que d’habitude nos vies se recoupent pas tant que ça quoi. Je lui demande si c’est bien ça, s’il y a bien des amis à lui dans ces gens. Ça le fait rire. « Certains ouais. » Visiblement c’est le maximum d’info que j’aurai pour l’instant. Ça perd son importance, de toute façon, quand il tire sur mon jeans pour m’approcher de lui. Rien que ça, c’est suffisant pour que mon sang s’échauffe un peu alors, quand il passe un bras autour de ma taille, je serais capable de m’enflammer. J’aime quand on est en contact. « Tu veux boire quelque chose ? » Il s’approche, ses lèvres caressent furtivement les miennes mais il ne m’embrasse pas. Malgré moi, mes traits trahissent le « Hé ! » que je viens de penser très fort. C’est pas du jeu ce genre de coup, je meurs moi ici putain. Je suis sûr que ça l’amuse en plus, ce fourbe. « Un gin tonic steplait. », je demande parce que c’est ultra facile à faire et qu’ils ont l’air assez débordés derrière le bar. « T’avais rien de prévu ce soir ? », Andy me demande. Je comprends pas direct de quoi il parle. Il existe un monde en dehors de ce café, en dehors de ses bras ? J’avais presque oublié. « Quoi ? euh, si. » Merde, Danny t’es con. J’ai parlé trop vite, je suis officiellement grillé. Heureusement qu’Ambroise est pas là pour me traiter encore de toutou parce que c’est clairement ça qui s’est passé : il a sifflé, j’ai couru. « Une soirée chez moi parce que les parents d’Anna partent fêter le nouvel an à l’étranger, comme tous les ans. » Quitte à en avoir trop dit, autant dire la vérité. Maintenant je dois justifier ce que je fous là sinon c’est juste chelou. « Mais bon, c’est la même chose tous les ans donc je me suis dit que je pouvais bien passer voir ici. » Ouais, la même chose tous les ans c’est la définition d’une tradition. Et ça, ça veut dire qu’Anna est en train de râler à mort que j’aie filé comme un traitre. Je récupère mon verre et je dis « Je pense que j’ai bien fait » en lui souriant, avant de boire une gorgée. Parce que même s’il préfère me torturer que m’embrasser, ça vaut déjà la peine.
Maintenant qu’elle s’était retrouvée entourée de ses deux amis, Rose percuta à quel point leur absence avait pu lui manquer ces derniers mois. Ils avaient certes échangé des messages, mais se voir avait toujours été compliqué, peut-être même un peu tendu de son point de vue. Elle ne pouvait nier craindre se retrouver avec eux deux, en repensant au malaise qu’elle avait vécu pendant leur camping. Elle regrettait toute cette paranoïa à l’instant même où les lèvres de la brune vinrent déposer un baiser sur sa joue et que Kane lui lança son sourire chaleureux en la voyant. Il y avait fort à parier que son visage s’était illuminé de satisfaction. « Merci. T’es plutôt très jolie toi aussi. » Pas le temps de le remercier que Lene enchaîna. « Et toi, donc. Tu as mis le paquet, ça te donne un style comme Liza Minnelli. Le côté jolie en plus, ce qui du coup rend caduque ma comparaison, mais ce n’est pas grave. » Malgré les années, malgré tous ses efforts pour rattraper tout le temps perdu sur la culture anglo-saxonne, il arrivait bien souvent que la rouquine se sente complètement perdue. Un peu comme à cet instant où le nom que son amie lui donna n’engendra que blanc et silence dans son esprit. Elle n’avait pas la moindre idée de l’identité de cette personne, néanmoins elle retint le compliment - plutôt rare - que Lene lui fit. « Je suis pas sûre de te suivre sur celle-ci, mais merci à vous deux, ça me fait plaisir » répondit-elle en faisant glisser son regard successivement entre Lene et Kane. « Ouaip, exact ! Sens toi libre de mettre de mauvais comment sur le net. C’est mon passe-temps préféré personnellement. » Absolument sous le charme de l’endroit et de l’ambiance qui s’en dégageait, Rose fut surprise par la réponse de son interlocutrice. « C’est pas très cool pour ton coloc. » Soulagée que le musicien partage son avis, l’étudiante fit une moue embarrassée avant d’ajouter « En plus c’est super ici, ça mérite plutôt des bons avis » avec sa bonté habituelle. « Je vais me prendre un verre, je reviens » Aussitôt dit, aussitôt éclipsée, bataillant une nouvelle fois entre les gens pour arriver au comptoir. On avait presque l’impression que tous les invités s’étaient donner rendez-vous au bar, dans l’attente absolue d’un verre pour bien commencer la soirée. Après de longues minutes d’attente durant lesquelles elle en profita pour observer les personnes qui l’entouraient, Rose parvint à apercevoir un barman derrière le comptoir (@Matt McGrath), mais visiblement déjà occupé par un couple. Lorsqu’elle parvint finalement à capter son attention, la rouquine lui fit signe qu’elle souhaitait commander. « Bonsoir, dites-moi vous faites des cocktails sans alcool ? » demanda-t-elle sous le regard choqué de son voisin. « Un truc coloré, fruité, ou bien ce qui vous fait plaisir. » ajouta-t-elle, pas découragée pour autant. « Surprenez moi en fait »
Danny aime pas que tu le teases et pour être honnête, tu sais pas comment tu fais pour tenir. Sûrement parce que t’es pas complètement en manque de lui. Tu l’as vu y’a quelques jours. Vous vous voyez assez souvent ces derniers mois. Il n’empêche que t’as bien envie de l’embrasser. Ton bras autour de lui, tu le gardes près de toi alors qu’il se commande un gin tonic. Tu sais qu’il tient assez bien l’alcool le petit. Il est habitué à boire et il est jeune. Son organisme tient mieux le choc que toi. Tu bois ton verre sans le quitter des yeux, ton bras toujours bien autour de sa taille. Il a l’air un peu à l’ouest quand tu lui demandes ce qu’il avait de prévu ce soir. Il avoue, comme tu t’y attendais, qu’il avait une soirée avec des amis. Visiblement c’est pas assez bien pour qu’il y reste. Ca te fait kiffer de voir qu’il est venu alors qu’il avait un truc. Tu te sens important. Tu te mords la lèvre en le matant. Il dit qu’il a bien fait de venir et tu hoches la tête. T’es bien d’accord.
« Parce que c’est moi qui ait choisit la musique, y’a des chances que la soirée soit vraiment bonne. Sans parler de la bouffe et de l’alcool qui sont gratuits. »
Tu te rapproches de son visage et tu vas murmurer à son oreille.
« Et puis on pourra toujours finir par crasher ta soirée. »
Tu vas prendre le lobe de son oreille entre ses lèvres et tu le suçotes. Tu comptes pas le baiser ici, mais à sa soirée ça te semble une très bonne idée. Dois y avoir des chambres disponible dans son palace. Et puis une soirée qu’avec des petits jeunes, ça va te faire pousser des ailes. Ou peut être que ça te mettra en bad. Tu sais pas. Mais pour l’instant ça te semble être une bonne idée.
Je ne sais pas comment je pourrais vous décrire ce sentiment que je ressens aujourd’hui, car je suis partagé. J’ai l’impression d’être soulagé d’un poids, d’une utopie que je savais impossible et qui me rongeait de l’intérieur, mais d’un autre côté je ressens cette profonde solitude, celle que j’ai toujours détesté même si j’en ai toujours profité pour m’amuser. J’essaie sûrement de vérifier si je ne suis pas si seul que ça en prenant contact avec les rares personnes que je pourrais connaître à Brisbane. Après Ginny, Noah, Arya, Clara, c’est au tour de Matt, un peu de touche masculine ne peut pas me faire beaucoup de mal, au contraire et même si je savais que ça serait difficile de le revoir connaissant sa situation avec Ginny, je n’ai pas hésité et je me suis rendu au DBD en espérant que cette nouvelle année sera signe de changements. J’ai peut-être hésité au dernier moment à retourner chez moi, mais je me suis dit que ce n’était pas en reculant que je pourrai régler mes problèmes. J’ai donc pris mon courage à deux mains, enfin ce qu’il en reste et je me suis faufilé jusqu’à Matt dans ce troupeau d’animaux puant la transpiration et la jeunesse à plein nez. Quand j’arrive finalement à me retrouver en face de mon ancien beau frère et c’est tout un tas de souvenirs qui remontent à la surface, des souvenirs datant de Londres. « C’était tout naturel. » Tout naturel peut-être, mais on ne peut pas ignorer ce petit malaise qui s’est installé depuis que ce n’est plus la grande joie entre lui et Ginny. J’espère simplement qu’il disparaîtra avec le temps et qu’on pourra reprendre du plaisir à bitcher autour d’un verre. Puis il se retire tout en posant un regard interrogateur à Azur, je savais qu’il devrait faire son job de la soirée à distribuer ses tournées de shots et cocktails en tout genre, la présence de mon infirmière personnelle est donc plus qu’apprécié de mon côté. « Et toi, tu me payes enfin ce verre que tu m'as tant proposé ? Merci, j'apprécie. » Je n’ai pas vraiment d’excuse, mais ça doit bien faire six mois que je lui avais promis ce fameux verre, puis tout s’est enchaîné et je n’ai jamais vraiment eu le temps de reprendre contact avec elle. « Je n’ai qu’une parole ! Bon, avec un peu de retard, mais l’important c’est que ce soit fait non ? » Lui dis-je tout en levant mon verre pour trinquer. Puis elle se rapproche de moi alors que je commence à prendre appui sur le comptoir poussant une ou deux personnes au passage me rappelant que je n’étais pas vraiment seul ici. « Je la porte pour un moment encore, bientôt je vais revêtir un uniforme d'écolière, si ça te dit. » Si on a toujours été d’accord sur la tournure que pourrait prendre notre relation ce n’est pas pour autant que l’on s’empêche de se taquiner, s’amuser, c’est toujours plus amusant que de rester à trois mètres l’un de l’autre tout en étant coincé dans une discussion sans importance et ennuyante à en mourir. « Ça me dit carrément, il faudra peut-être que je retourne à l’école pour te voir dans cette tenue dans ce cas, parce que ça serait vraiment bête que je rate ça. » On rit à plein poumon sans pouvoir vraiment différencier le son avec la musique ambiante et le brouhaha omniprésent ce soir. « J’espère que tu garderas ton uniforme pour moi, ça pourra toujours te servir si jamais je dois retrouver un lit d’hôpital. » « Et toi, monsieur le grand blessé, remis de ta blessure ? » Souvenir, souvenir, celui-ci n’est pas vraiment agréable, cette soirée à tout de même laisser une grande marque sur ce corps qui était pourtant parfait et à mon plus grand dam je n’ai toujours pas retrouvé les responsables. « Tu me prends pour qui ? Ce n’est pas ce genre de blessure qui va me faire plier un genou par terre. Mais oui ça va mieux, merci de t’en inquièter. » J’attends le retour de Matt avec impatience, espérant qu’il n'est pas trop accroché à tout bout de champs, j’aimerais retrouver un verre plein et visiblement il manque un peu de personnelle par ici. « Alors, qu’est-ce que tu deviens mise à part ce retour à l’école ? » Ce soir est pour nous l'occasion d’en apprendre un peu plus l’un sur l’autre, parce qu’en dehors des blagues beaufs et les répliques de la jeune femme, les échanges que l’on a eu à l’hôpital n’ont pas été vraiment plus loin que ça. « Il te dérange pas trop, le papi? » Voilà l’ahuri qui repointe le bout de son nez, il sait très bien que je déteste quand il me nomme comme ça, surtout que l’a quarantaine approche à grands pas et ce n’est pas pour me faire plaisir. « Le papi est toujours très sympa, tu devrais le savoir sale gosse. » Un sourire et il recommence à faire ses petits cocktails, au moins il est quasiment certain de faire un excellent chiffre à la fin de la soirée. « Vous avez besoin d’un extra, vous deux. » « Je ne vais pas dire non, fais-nous une petite impro comme ça, quelque chose que tu n’as pas encore essayé, peut-être que tu pourras l’ajouter à ta carte. » Alors que Matt s’exécute, une jeune rouquine (@Rose Leoni) arrive tant bien que mal à se rendre au comptoir, je me décale alors pour lui laisser un peu de place, rien de plus normal pour une jolie fille, malheureusement elle me paraît un peu trop jeune. « Bonsoir, dites-moi vous faites des cocktails sans alcool ? » Un petit soupire, je n’ai jamais vraiment compris les personnes qui prenaient des cocktails sans alcool, surtout à ce genre de soirée. C’est la fête de fin d’année, l’ambiance et à son paroxysme, c’est le moment de se lâcher et il y en a qui ne cherche pas à aller un peu plus loin avec quelques grammes d’alcool dans le sang. « Un truc coloré, fruité, ou bien ce qui vous fait plaisir. Surprenez-moi en fait. » Soit, pourquoi pas, après tout il en faut pour tous les goûts, c’est ça l’expression non ? « Hé, Matt, si jamais tu as besoin d’un coup de main n’hésite pas, je dois toujours avoir le coup de main après nos soirées à Londres. » Je suis loin d’être un expert en la matière, mais j’arrive quand même à faire des petits trucs sympas. « Si tu continues à ce rythme tu ne finiras pas ta soirée, c’est moi qui te le dis. »
Dernière édition par Edward Fitzgerald le Lun 15 Jan 2018, 05:51, édité 2 fois
J’avais ce sentiment que je n’allais pas regretter d’être venue là avec Loan pour fêter cette nouvelle année. C’était aussi le moment de faire le bilan de cette année 2017 mais en réalité, je n’en avais pas envie. Pas mal de choses venaient de m’arriver, surtout ces derniers mois mais j’avais d’autres priorités pour ce soir et ne pas me prendre la tête en faisait partie. J’allais observer un peu tout ce monde et voir vers qui il serait possible de passer une bonne soirée, toujours avec Loan bien sure. Avant tout, elle devait me montrer qui était le maitre des lieux. « Matt McGrath… Il ne doit pas être très loin, je l’ai vu en allant au bar… On était ensemble au lycée. » ah tiens, voilà une information que je n’avais pas encore eu jusqu’à présent. J’étais encore plus curieuse de voir sa tête maintenant. Mais il ne tarda pas à montrer le bout de son nez. Plutôt mignon, j’avais l’impression qu’il avait encore une tête de lycéen justement mais bon, Loan avait plutôt bien réussi son coup. « J’te présente Noa, c’est ma coloc. Noa, j’te présente Matt du coup, le proprio. » « Enchanté! » me fit-il tout en tendant sa main vers moi. Je lui serrai la pince. « de même, et merci pour l’accueil ! » enfin, merci, ca l’arrangeait tout autant que nous que l’on soit ici ce soir. « Vous avez tout ce dont vous avez besoin? Y’a un buffet juste là-bas, si vous avez faim. » Je me tournais vers le buffet en question que j’avais déjà bien remarqué à peine arrivée dans cet endroit. Pas de soucis pour moi, je saurai où me rendre si besoin. « C’est cool ouais, t’en fais pas, on est déjà presque comme chez nous ! » dans quelques temps, je ne manquerai pas de retirer mes chaussures qui me feraient un mal de chien et ce sera parfait. « J’ai pas encore eu l’occasion de te le dire, donc j'vais me rattraper ; félicitations ! C’est pas mal comme endroit. » « Ça se défend bien. Par contre, on commence à être low staff, entre Scarlet qui se fait draguer à chaque verre, et Deklan qui boit plus de shots qu’il en sert, je pense qu’on se parlera pas beaucoup ce soir. » bon, le ton était donné, j’espérais que Loan n’avait pas compté sur cette soirée pour ressortir ses vieilles cartes. D’ailleurs, il fallait qu’elle m’en dise plus à propos de lui. Je profitais alors qu’il ne tourne les talons et s’en ailles vers d’autres lieux pour jouer la curieuse. « il va falloir que tu m’en dises plus ! » je me tournais vers le bar et commanda deux coupes de champagne avant de faire face à nouveau à mon amie. « Il est plutôt mignon. Il y a un truc qui me dérange, je saurai pas te dire quoi, mais bon, les gouts et les couleurs… » et ce n’était plus à prouver, Loan et moi ne jouions pas dans la même cour. Je ne cessai de voir Andy dans mon champ de vision et c’en était presque dérangeant. Si nous n’avions pas couché ensemble il y a quelques jours, je pense que je serai déjà entrain de préparer un sale coup pour la soirée. Mais cette idée me restait bien quelque part en tête quand même.
Il se mord la lèvre et je me dis que je préfèrerais qu’il morde les miennes. Il est trop sexy, putain. Mes repères sont un peu brouillés parce que la situation est inédite. Je sais au moins, à sa façon de me tenir près de lui, que je suis pas censé faire semblant qu’on se connaît à peine. Parce que c’est tellement pas son genre d’inviter une ‘conquête’ dans un endroit où y a ses potes, on aurait pu penser qu’il assumait pas ou quoi. Mais si. C’est déjà ça. Quand je dis que j’ai bien fait de venir, il hoche la tête, l’air d’accord. Ça me fait sourire, c’est complètement automatique. « Parce que c’est moi qui ait choisit la musique, y’a des chances que la soirée soit vraiment bonne. Sans parler de la bouffe et de l’alcool qui sont gratuits. » Il explique quand même, des fois que ça me prendrait de croire que c’est grâce à ma présence que la soirée sera bonne. Ceci dit, c’est quand même méga cool une soirée open bar, je pense que c’est la première de ma vie où je suis invité. « Ah c’est ça, cette ambiance de bar gay ? », je demande juste pour l’embêter un peu. Je kiffe la musique, bien sûr. Et l’ambiance de bar gay viendrait plutôt de notre proximité. D’ailleurs, il se penche vers moi pour me chuchoter à l’oreille et mon cœur accélère encore. « Et puis on pourra toujours finir par crasher ta soirée. » Il suçote mon oreille et je me presse un peu contre lui pour profiter de la chaleur de son corps. Si je ne me retenais pas je serais capable de gémir comme une pucelle, putain. Je suis même content qu’il ait toujours un bras autour de moi parce que je serais capable de flancher. Pathétique mais vrai, ce mec m’excite en moins de deux secondes. « Ouais carrément, y a plein d’endroits là-bas où tu pourrais me prendre. » J’essaye même pas d’être classe mais c’est pas grave parce que j’ai chuchoté moi aussi. Personne ne devrait avoir entendu. Puis tant pis, au pire, c’est pas mes potes. Et si ça l’était ça les choquerait pas trop. « En attendant, on pourrait danser ? » D’ailleurs, il a raison, la musique est bonne parce que c’est Starboy qui passe maintenant et ça me fait grave kiffer. Je sais pas s’il le sait, genre s’il l’a remarqué en boite ou pas. Non faut pas déconner, je dois arrêter de me faire des films. « Oh ! J’aime trop celle-là ! Tu viens ? » Je tire un peu sur son haut pour l’inciter à venir. Y a pas encore trop de gens qui dansent, il est peut-être trop tôt – on sait jamais ce que les vieux attendent pour s’enjailler – mais c’est pas comme si ça pouvait me gêner. Je suis de trop bonne humeur pour m’encombrer de la timidité, sérieux. En plus, danser, ça manque rarement de terminer en sa bouche sur la mienne.
Tu vas mettre une petite tape sur les fesses à Danny suite à sa remarque sur l’ambiance bar gay. Il se fou de ta gueule le petit. Tu le prends pas mal mais t’avais envie de réagir quand même. Pour la forme. Quand tu lui suces le lobe il en mène pas très large et se colle un peu plus à toi. Tu serres ton bras autour de lui pour bien le maintenir. Il confirme que tu pourras le prendre dans plein d’endroits et ça te fait kiffer. Tu sens que la fin de la soirée va être très bonne.
Il propose de danser et tu fais une petite grimace. Personne danse, t’as pas vraiment envie de t’afficher d’entré comme ça. Même si la musique est bonne. Même très bonne. Tu regardes les gens autour et tu captes Noa pas très loin. Tu sais pas si elle t’a vu. Danny s’enflamme sur la chanson qui est en train de passer et c’est pas la première fois que tu le vois s’exciter sur Starboy. C’est vrai que c’est une très bonne chanson.
« Va danser… »
Tu défais ton bras de lui pour qu’il puisse s’en aller s’il en a envie. T’as pas vraiment envie de danser là, c’est pas assez ambiancé à ton goût. Tu captes le regard de Noa et tu lui fais un signe de la main comme pour dire « hello » de loin. Tu comptes pas aller la voir. Tu bois une gorgée de ton verre puis tu te lèves.
« Je vais faire un tour vers le côté bouffe. Va danser je te mate. »
Ton verre dans la main tu files vers le buffet, tu vas grignoter deux trucs et tu captes un canapé un peu plus loin. Dans un coin tranquille en plus. Sauf qu’il est occupé, bien évidemment. Tu le gardes dans ton champ de vision pour le choper dès qu’ils se lèveront pour se prendre à boire ou quoi. En attendant t’es debout avec ton verre, tu regardes les gens autour de toi mais en réalité tu cherches surtout Danny des yeux. Est-ce qu’il est parti danser sans toi ?
« C’est pas très cool pour ton coloc. » Et elle lève les yeux au ciel. Pourquoi faut-il toujours que l’on juge mal les trucs les plus fun ? En tant qu’ami, elle se serait attendue à un peu de soutien dans son entreprise de pourrir la vie de Matt, ou du moins, lui rendre les choses moins faciles. « En plus c’est super ici, ça mérite plutôt des bons avis » A nouveau, les yeux de Lene se lèvent. A noter pour l’année qui s’en vient : se trouver des potes moins sympas. « Croyez-moi, c’est parfaitement mérité. » Qu’elle lâche, alors que Rose se met en quête d’autres horizons. « Je vais me prendre un verre, je reviens » Elle lui fait un signe de tête, la regarder partir avant de centrer son attention sur Kane, attention rapidement perturbée par l’arrivé de l’hôte de la soirée auprès d’eux. Fort heureusement, il ne s’est pas senti le besoin de s’incruster. Remerciement à tous ces potes qui de par leur venue l’empêche de lui témoigner trop d’intérêt. Ça rend presque la soirée agréable. « Il m’a pas reconnu. Je vais pas me vexer. » annonce Kane, aussitôt la silhouette de Matt disparue. Sa face prend un air interrogateur, pourquoi l’aurait-il reconnu ? « J’ai passé une soirée avec ce mec, quand y’a eu les feux d’artifices. On a partagé quelques bières. » « Ah ? » Elle l’ignorait, de cette soirée, elle n’avait que des bribes de souvenir où elle avait justement refusé d’aller se faire chier pour observer les feux. Maintenant qu’elle sait qu’elle aurait pu y croiser Kane avant qu’ils ne soient collègues, elle regrette un peu. « C’est parce que c’est un trou d’cul. » Qu’elle lâche, sans gêne alors que visiblement, le blond lui ne comprend pas ce jugement si hâtif. « C’est lui, mon colocataire. » Qu’elle ajoute, pour expliquer avant de jeter un énième regard à Rose plus loin. « Bon, sinon le plan de soirée, c’est soit je m’empiffre de pizza, soit on danse. Etant donné qu’une bonne forme physique est requise à l’exercice de notre fonction, toi et moi, on va bouger nos corps. » Et elle saisit son bras, plutôt décidée alors qu’il ne semble pas rassuré. « Allez, fais pas la tronche, ça sera pas la première fois. » Et elle rigole, tout en posant ses bras sur lui.
La copine de Loan me renvoie un sourire, l’air de déjà lorgner vers le buffet - et c’est cool, il est là pour ça, et grand bien lui en fasse si elle va lui faire sa fête. « C’est exactement c’qu’il faut, ici. » parce que Noa l’articule à la blague, parce qu’elle se moque peut-être du côté à la bonne franquette de l’endroit, mais c’est le plus beau compliment qu’on puisse me faire. À force de trimer dur ici pour connaître les habitués par leur prénom et par ce qu’ils mettent dans leur café, à force de vouloir créer une ambiance ici qui résonne avec celle d’une famille, se sentir comme à la maison au beau milieu du comptoir de bois vintage, des murs tapissés de skates, des divans dépareillés, des tables assorties, c’était tout ce que j’ai besoin d’entendre. Un dernier coup d’oeil à Loan avant de retourner au bar, et c’est parti pour une pique bien sentie à Edward, à laquelle il répond du tac au tac. Il a pas l’air au mieux de sa forme, mais il est déjà mille fois mieux que la dernière fois où j’ai pu le voir, et juste ça, ça a le potentiel d’être de bonne augure. « Bah, disons que t’as tes bonnes et tes moins bonnes journées. » et l’air du parfait petit con qui se tapisse sur mon visage alors que je compile dans ma tête le nombre de fois où lui-même s’est rendu à un stade alcoolisé pas particulièrement enviable si l’envie lui prend de déblatérer des anecdotes gênantes à mon sujet. Quoi que si c’est Azur son auditrice principale, je parie déjà qu’elle en aura de bien meilleures sur mon cas à lui renchérir. « Faisons ça, façon travail d'équipe. Tu gerbes pas sur mon bar, et j'te fais un truc potable. » l’air de chercher les bouteilles qui poursuit la discussion, et si pour la blonde je sais déjà que son verre se retrouvera en mode gin tonic prise deux à double rasade, c’est pour l’ancien beau-frère que je file en mode brainstorm, le regard qui dérive sur les bouteilles avant de trouver bourbon, liqueur d’amande, et un trait de triple sec. Ça fera - et quelques canneberges qui flottent dans le crystal. L’attention qui revient vers les clients lorsqu’une jolie rousse (Rose) se poste devant moi tout sourire, l’oeil brillant. Elle demande virgin - et si je lance un roulement de prunelles à Edward qui pouffe, c’est enthousiaste que je prends le pari. « J’pense que je sais ce qui te plairait! » et je ne saurais mieux dire, more on that later. Fitzgerald qui en profite pour se pencher à mon intention, le coeur du pseudo-barman sur la main. « Pfffff, j’en veux pas de ton aide derrière le bar. Tu vas juste en profiter pour récolter des numéros de minette. » mais je reviens à la gamine aux mèches de feu, et surtout au nombre incalculable de fois où j’ai inventé des concoctions sans alcool pour une Ginny sage comme une image. Jus de fruits et eau gazéifiée se surplombent dans un joli verre que je couronne de deux brochettes de fruits, et d’une généreuse ration de paillettes comestibles. D’une fierté inégalable, je pose le résultat sous les yeux de la jeune femme. « Cadeau de la maison, extra vodka pour la demoiselle. » mon sarcasme ne semblant pas passer, j’éclate de rire juste pour lui assurer la blague, avant de vaquer vers la prochaine suite de commande.
A l’idée de danser, il fait une petite grimace, visiblement pas chaud. C’est vrai qu’il n’y a personne qui danse mais ça me dérange pas de lancer le mouvement. Franchement, c’est pas le genre de truc qui m’arrête. Même si c’est vrai que les gens d’ici ne me connaissent pas et donc, en théorie, sont moins près que mes amis à me passer ce genre d’excentricité. « Va danser… », il dit après m’avoir lâché. Je considère l’option mais sans lui c’est quand moins drôle. J’connais personne, ce serait trop bizarre. Puis je vois qu’il fait signe à une meuf. Est-ce que c’est pour ça qu’il est trop content de se débarrasser de moi ? Pour pécho une meuf ? Il peut toujours rêver. Quand il ne regarde pas, j’en profite pour aussi faire un coucou à la fille en question (Noa). J’sais pas ce qui me prend, je sais pas pourquoi je fais ça. Peut-être un élan de possessivité genre Coucou, il est avec moi, bisous. Même si ça a pas trop de sens, d’autant moins si c’est juste une amie. « Je vais faire un tour vers le côté bouffe. Va danser je te mate. » C’est qu’il insiste en plus. On dirait une mère qui promet à son gosse chiant de le regarder sur le manège. Je devrais peut-être vraiment lui foutre la paix. Je le regarde s’éloigner un peu, bois quelques gorgées de mon verre. L’alcool gratuit c’est la vie. Je kiffe cette chanson et je bouge un peu sur place mais, ouais, je vais pas aller danser tout seul, faut pas déconner. Y a bien un couple qui a l’air de se diriger vers la piste mais moi plus un couple, ça reste étrange. J’aurais pu convaincre quelqu’un d’autre, si j’avais quelqu’un d’autre à convaincre.
Du coup je préfère rejoindre Andy. Si c’est pour passer du temps sans lui, je peux retourner à ma soirée. Je m’approche de lui et je glisse mes doigts sous son t-shirt, discrètement, pour lui caresser la peau pendant une seconde. « Est-ce que t’essaye de te débarrasser de moi ? », je demande sans y croire. C’est pas le genre à chercher des excuses pour me dégager. Tant qu’on est près du buffet, je chope un zakouski. Puis je reviens vers lui, attiré comme un aimant, incapable de rester trop loin trop longtemps, s’il ne m’y oblige pas. J’ai trop envie de le bouffer, trop envie de lui sous mes lèvres. Alors n’y tenant plus, pour tester, je dépose rapidement mes lèvres sur les siennes. « J’ai le droit de t’embrasser ou c’est illégal devant tes potes ? » Autant être fixé tout de suite. Je suis capable de me tenir mais seulement s’il le faut vraiment quoi. Ok, je conçois que je suis un peu insupportable mais c’est plus fort que moi. Faut dire aussi je suis perdu moi, je comprends toujours pas trop pourquoi il m’a invité : c’est pas le contexte habituel de sa chambre ou du quartier gay, malgré la musique. Enfin je préfère quand même être ici avec lui que n’importe où ailleurs sans lui, bien sûr.
Lene dit que c’est mérité, on va dire que je vais la croire. Je ne vais pas chercher plus loin. Elle le connait mieux que moi. Je ne sais même pas de qui il s’agit. Ou pas. Parce que quand je parle du mec qui nous a apporté les shots elle m’avoue que c’est le mec en question. Le monde est petit. Il parait que c’est un trou du cul. Je n’ai pas assez d’information sur lui pour avoir un avis sur la question, mais elle a pas l’air de le porter dans son coeur effectivement.
« J’avais un bon souvenir de lui. »
Mais je sais que ça veut rien dire. Juste une soirée sur toute une vie. Ok pas toute une vie, mais beaucoup de temps vu qu’ils vivent ensemble. Elle la partie immerger de l’iceberg contrairement à moi.
Rose nous a faussé compagnie pour aller prendre un verre, c’est vrai qu’il vaut mieux en profiter vu que c’est gratuit. Moi pour l’instant, j’ai toujours mon jus de Cranberry dans les mains. J’en bois quelques gorgée. Lene change de sujet et décrète qu’on va aller danser. Quoi ? Heu… Non ? Pourquoi ? Mais visiblement j’ai pas le choix parce qu’elle me traine avec elle. J’ai juste assez de temps pour poser mon verre sur le buffet in extremis. Je dois avoir une sale gueule parce qu’elle fait une remarque. Ca la fait rire et je dois avouer que Lene est vraiment trop jolie quand elle sourit comme ça. Elle est toute proche, ses bras sur moi et je fais une petite moue alors que je bouge vaguement en rythme.
« C’est pas vraiment mon truc de danser comme ça. »
Traduisez « comme ça » par « sobre ».
« Mais parce que c’est toi je vais faire un effort. »
Et je tente de danser un peu mieux, mais ça marche pas vraiment. Mes yeux se perdent sur Lene et ils se posent sur sa poitrine. Oops. Dès que je m’en rends compte je remonte au niveau de son visage. Voilà. Mieux.
Une super vieille chanson des Backstreet Boys commence et j’ouvre de grands yeux. Ok j’avoue ça va peut être m’aider à me lâcher une aussi bonne chanson. Un classique. Backstreet’s Backs. Je mime un geste de la choré avec mes bras. C’est tout ce que je me souviens. Je commence à faire du playback sur les paroles et je suis surpris de voir que j’ai l’air de les connaître par coeur toujours. Je me dis que faire une version à la guitare ça doit rendre plutôt bien. Je testerai.
La réponse est non. Danny n’est pas allé danser sans toi. Ca te fait sourire de le voir se ramener vers toi. Il est tactile et ça te plaît. Tu le laisses faire. Il suppose que tu veux te défaire de lui et tu peux pas t’empêcher de rouler des yeux.
« Arrête tes conneries. »
Il veut juste que tu lui dises que tu restes avec lui ce soir. Mais tu ne vas pas lui faire ce plaisir. Clairement c’est le cas. Tu l’as fait venir, c’est que tu veux passer la soirée avec lui. Faut qu’il apprenne à se contenter de ce que tu lui donnes. C’est déjà beau à ton avis.
Danny file se prendre un truc à bouffer et tu bois une gorgée de ton verre alors que tes yeux se retrouvent sur Lene qui danse avec son blond. « Get that dick, gurl ! ». Ton twink est déjà de retour et il pose ses lèvres sur les tiennes. Tu le regardes faire. Ca dure pas assez longtemps à ton goût. Sa question te fait sourire.
« Tu te poses trop de question. »
Comme d’hab, t’es pas très bavard. Les seules véritables conversations que vous avez eu avec Danny c’était par SMS. Et tu vas poser tes lèvres sur les siennes pour lui faire comprendre que non ce n’est pas illégale. T’es pas du genre à te cacher, même si clairement t’y as pensé un moment. Surtout en voyant ce canapé dans le coin tranquille plus loin. Tu vas poser ta main libre sur la joue de Danny et tu l’embrasses bien, lui bouffant la bouche. T’en crevais d’envie depuis qu’il a mis un pied dans le café. Ta langue joue avec la sienne et tu taquines aussi beaucoup ses lèvres avec les tiennes. Tu mets mêmes quelques coups de dents pour terminer. Tu te détaches alors que Backstreet’s back commence. Tu kiffes cette chanson. Qui n’aime pas ?
« Tu connais cette chanson ? Un classique. »
Il devait encore être un bébé quand elle est sortie. Ca te fou un coup de vieux de malade, mais t’essaies de pas y penser. Tu bois quelques grandes gorgées de ton verre pour le terminer et essayer de te faire penser à autre chose qu’à cette immense différence d’âge qu’il y a entre vous. Tes lèvres ne sont plus sur les siennes mais ton bras a retrouvé le chemin de sa taille. Tu veux du contact.
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Je me surprends moi-même à vaincre ma flemme immense pour décider d'aller à cette soirée sans accompagnement. C'est vrai, je n'ai jamais réellement eu de soucis à socialiser, mais un peu à la dérive comme je le suis en ce moment, avoir une personne à qui me raccrocher ne me ferait pas de mal. J'aurais bien trainé Bobbie si elle n'avait pas décidé de partir chez ses parents une fois le frigo vide afin de ne plus avoir à payer les courses. J'hoche la tête avant de la maudire dans mon esprit comme la pire des bonnes à rien, mais avoir un coup du genre de la part de ma coloc et meilleure amie, ça me fout bien le moral à terre. Pourtant, c'est un nouveau départ ce soir ? On va se mentir jusqu'au décompte, puis réaliser qu'on est encore les mêmes. J'ai déjà trouvé la solution parfaite en mon cas: du gin. Pas n'importe lequel en plus, celui de Matt qui sait les préparer à la perfection, ajoutant sa propre touche sans dérober du classique. Ok, dans mon état d'esprit n'importe quel drink ferait l'affaire, même une bouteille de listerine, mais on ne va pas de plaindre d'avoir un truc délectable en main. Sans grande surprise, je ne peux pas m'accaparer l'organisateur de la soirée qui, tout de suite après m'avoir donné mon verre, s'attelle à une autre tâche. Juste avoir pu lui parler un moment me suffit, vu à quel point il est en demande. Non, juste ici, le cul sur ce tabouret, près du bar, c'est parfait pour passer la soirée. Je peux même compter les bulles de tonic jusqu'au décompte s'il le faut, je ne suis pas trop exigeante. Le reste s'enchaine vite alors qu'Edward fait son apparition. Pas le moins du monde intimidée, je ne tente pas de me la jouer incognito en ignorant sa venue. Ahhh, ouais. L'ex mari de Ginny connait forcément son frère, logique, mais c'est un lien que je n'avais pas fait jusqu'à présent. Un clin d'oeil à Matt pour lui signifier que je gère et que s'il veut des détails il me devra un autre verre (même s'il est impossible que mon seul geste puisse transmettre un message aussi détaillé, chut). De bonne humeur, je laisse échapper un rire suite à son commentaire sur ma blouse et je tente même pas de l'empêcher de payer mon verre. Cassée comme je suis, c'est surtout un geste que mon budget approuve. « Et toi, tu me payes enfin ce verre que tu m'as tant proposé ? Merci, j'apprécie. » Je me rapproche, faussement coquine. On joue, on s'amuse, le tout avec une facilité déconcertante. La raison ? La limite est bien présente vu nos amis en commun: nous somme dans la zone rouge de l'autre. Jamais rien ne se passera entre nous, on le sait, alors tant que ça reste convenable il n'y a pas de mal à se faire un semblant de charme. « Je la porte pour un moment encore, bientôt je vais revêtir un uniforme d'écolière, si ça te dit. » Je le taquine en mimant une jupe faussement courte par-dessus mon jean, convaincue que je suis hilarante. L'image me fait tellement rire que j'ai des bulles de tonic qui remontent dans mon nez. Dire ce plan à voix haute semble rendre la chose encore plus officielle, celle où je retourne aux études malgré mon âge et ma situation. « Et toi, monsieur le grand blessé, remis de ta blessure ? » P't'être il est accro à la morphine, j'en sais rien.