La soirée fut mémorable. Cependant, pas dans le sens prévu. Ce qui devait être un party assez relax, avec un thème un peu kitch sur le surf, donc t-shirt aux motifs hawaïens et collier de fleurs en plastique, prit un tournant plus intense. Pourtant l'ambiance avait été faite pour se laisser aller. On devait boire, s'amuser, faire des paris à la con et faire des rencontres, dans la bonne humeur et les néons. J'avais d'ailleurs invité plusieurs personnes de ma connaissance, prenant toujours mon rôle de promoteur au sérieux.
Cependant, le thème attira autrement chose aussi, parce que les gens ont pris l'excuse de se dire que c'est dans le thème, la marijuana se mit à circuler librement. Tellement librement, que la police eut vent de l'affaire, ou plutôt ils ont carrément senti et suivirent l'odeur jusqu'à la fête. Entre l'alcool, ça et bien sûr, les autres drogues qui circulent aussi, dans ce genre d'endroit pas très regardant sur la clientèle, ça a fini forcément par attirer les ennuies.
La police fit une descente éclaire dans le club. Les lumières furent rallumées d'un coup sous les gémissements douloureux des fêtards présents. Sans égard pour personne, ils embarquèrent ceux qui avaient le malheur d'être à leur porté. Je fus dans leur périmètre, me retrouva éclabousser par mon verre d'alcool qui vola dans les airs, et vu la masse de muscle devant moi, je ne fis pas grand chose pour protester.
La soirée était donc bien mémorable et vraiment pas dans le sens prévu. Je me retrouvais dans une cellule de dégrisement avec plusieurs autres personnes et j'en connaissais la plupart. Je sentais que j'allais avoir droit à leurs reproches, vu que c'était moi qui avait lancé l'invitation. Je pris donc les devants, tout en essorant ma chemise pleine de bière:
"Bon, au moins, on a pas à s'inquiéter de comment on va rentrer ce soir"
Dernière édition par Seung-Jin Lee le Sam 10 Fév 2018 - 4:36, édité 2 fois
La soirée avait bien commencé : de l’alcool qui coulait à flot, des jolies filles à la portée du moindre coup d’œil, les Beach Boys en fond sonore, j’avais même concédé à faire preuve d’un minimum de souplesse en agrémentant ma tenue de la soirée d’un collier de fleurs hawaïennes que je portais autour du coup (seul attirail raccord avec le thème de la soirée que j’avais laissé Seung-Jin me pousser à arborer). Et sans que je ne sache trop comment et, bien avant que je ne sente le vent tourner, c’était la confusion la plus totale qui régnait dans la salle réservée pour l’occasion. Une descente de flics, le cauchemar de tout organisateur de soirée et consommateur illégal de substance illicites. Les plus rapides avaient fuit, les plus téméraires avaient tenté de se battre. Et moi, bien trop occupé que j’étais à user de mes charmes sur une jolie blonde à la recherche d’un peu de compagnie pour la soirée, je n’avais pas vu l’arrivée inopinée de la brigade de police. Et avant que je n’aie eu le temps d’esquisser le moindre mouvement en direction de la sortie pour prendre la fuite, un agent de police - à la carrure de Rocky Balboa qui avait tôt fait de me dissuader d’opposer la moindre résistance - était venu m’embarquer, me cueillant comme une fleur. Ça avait un goût de déjà-vu, une saveur âpre que j’étais moyennement content de retrouver. Et voilà comment après un petit trajet escorté par la police à travers Brisbane, je me retrouvais pour la seconde fois de ma vie en cellule de dégrisement pour la nuit. Je me tenais comme un couillon aux côtés de mon compagnon d’aventures, à un coin de la cellule bien trop petite pour nous laisser un véritable espace vital chacun. J’observais d’un regard circulaire et dubitatif mes compagnons d’infortune, reconnaissant presque tous les visages, certains avec amusement, d’autres avec une fatalité manifeste. Pour sûr, la soirée serait longue et le savon que je me prendrais par Gauthier en rentrant m’achèverait en bonne et due forme. « Bon, au moins, on a pas à s'inquiéter de comment on va rentrer ce soir. » avait lâché SJ, me tirant un petit rire mi sarcastique mi amusé. « Si tant est qu’on survive à cette nuit. Vu l’état miteux de la cellule, ça ne m’étonnerait pas qu’on chope le tétanos. » soupirais-je finalement, morose. Si ma première expérience derrière les barreaux m’avait valu de tisser des liens indéfectibles avec ceux qui deviendraient par la suite mes meilleurs amis, le remake me semblait bien moins drôle. Ce lieu était tout bonnement indigne de ma personne bien trop précieuse pour résider entre pareils murs et je ne comptais pas épargner ma déconvenue à mes nouveaux colocataires : râler et me plaindre c’était un véritable sport chez moi.
T’as sorti la chemise à fleurs de ta garde robe pour l’occasion. T’étais à fond dans le thème, on t’a même rajouté une couronne de fleurs autour du cou quand t’es arrivé et ça t’a bien fait kiffer. Soirée avec Ariane, soirée éclate. Y’a même des joints qui ont tourné et tu t’es fait plaisir après l’avoir piqué à une jolie demoiselle qui a été assez envouté par ton charme. T’as pas fait ton égoïste, t’as fait passer le joint après en avoir profiter un moment. T’as bien fait parce que c’est à ce moment là que les flics se sont ramenés. Ca a été le bordel général dans le club et tu t’es fait embarquer alors que t’as tenté de raisonner le mec. Mais tu savais au fond que s’il te testait pour la marijuana tu serais dans la merde, alors t’as suivi, un peu blasé. T’as pas de drogues sur toi, c’est déjà ça. Celle que t’as fumé n’était pas à toi. Normalement t’as rien à craindre.
Tu te retrouves en cellule avec d’autres visages, dont Ariane qui s’est fait aussi choper. Tu sais pas pourquoi tu l’aurais bien vu réussir à s’esquiver, mais quelque chose te dit que ces flics ne rigolaient pas du tout ce soir. Assis sur un banc tout pourri, tu regardes les visages de tes camarades de cellule. Jizz, Charlie et d’autres. Tu hausses un sourcil à la remarque de Jin. T’es jamais inquiet à comment tu rentres chez toi. C’est sûr que lui vu comme il se met la mort à chaque fois, ça doit être autre chose. Charlie se plains de la propreté des lieux. Toi t’espères surtout que les flics vont pas tenter de vérifier si t’as pris de la drogue avec une prise de sang. Tu l’aurais bien dit à voix haute mais tu veux pas qu’ils t’entendent. Ca pourrait être pris comme un aveux. T’es pas con, c’est pas la première fois que t’es emmené au poste suite à une soirée.
Toi tu commences à avoir envie de pisser, mais faire ça devant tout le monde dans la cellule, ça attendra que tu n’en puisses plus. Parce que oui, il y a un chiotte. Encore plus crade que tout le reste de la cellule.
« Et imagine t’as besoin d’utiliser les toilettes. »
Je n'étais pas une très grosse fêtarde en temps normal mais là, j'avais clairement envie de profiter de cette soirée. Les soirées à thème, c'est un peu mon dada et s'il y avait l'élection du meilleur costume, j'allais gagner, c'est sur ! Il fallait juste que je ne boive pas trop et que je ne fasse pas trop de folie parce que j'étais de garde à l'hôpital demain soir. Autant dire que si j'arrivais avec un œil en direction de Paris et l'autre en direction de Canberra, mes boss n'allaient pas apprécié. Alors voilà comment je m'étais retrouvée à cette soirée, slalomant entre les gens pour filer vers le fût de bière, dans ma tenue de surf : le bas bien mis sur mes cuisses et mes hanches et en haut… Un beau maillot de bain rouge. Et alors que je riais à la blague d'une amie, les lumières s'allument et tel un lapin sur la route, je reste figée, presque aveuglée par les lumières. Une main sur mon épaule, un on vous embarque et alors que je bégayais pour me sortir de ce merdier, je suivais l'agent de police sans trop de soucis.
Une fois au poste, je retrouvais réellement mes esprits. J'allais me faire défoncer par mes boss et je n'avais personne pour me sortir de cette merde. Ma mère ne pouvait pas se déplacer et je n'allais pas appeler Kane, même pas en rêve. Clés, portable, tout était réquisitionné et on était séparé par sexe. Les filles d'un côté, les garçons de l'autre. Enfin, plus ou moins parce que ce n'était qu'une grande cellule séparait par des barreaux au milieu. À la réflexion d'un jeune homme sur l'envie d'uriner, je ris légèrement. " T'as pas besoin de poser tes fesses surla cuvette si tu veux pisser toi " Ronchonnais-je. Non mais ces hommes ! Ils ont des avantages avec leur tuyau d'arrosage mais ça ne leur va quand même pas. " T'inquiète, on tournera la tête si t'as peur qu'on voit le grand méchant loup " Je dis ça en riant. J'ai peut-être un petit peu trop bu. " Wendy, enchantée " Soufflais-je d'un signe de main pour me présenter à tout le monde. Pas de bobo s'il vous plait parce qu'à part les bisous magiques, je vais pas être d'une grande aide ce soir.
Je fus pas très étonné que le premier réflexe de Charlie fut de se plaindre. C'était comme son automatisme de survie, dès que le vent soufflait un peu trop fort, il fallait qu'il se plaigne. Au vu de nombre d'année qu'on se connaissait maintenant, j'avais appris à en rire plus qu'autre chose. Mon cerveau bourré lui, parce que faut pas oublier mes bonnes habitudes, n'arrivait pas vraiment à trouver la situation grave, mais même plutôt excitante. Les cocktails style hawaïens dont j'avais essayé toutes les couleurs ne m'aidaient clairement pas à sentir le possible sérieux de la situation. Je tapais gentiment sur l'épaule de Charlie, toujours aussi tactile et enthousiaste après mon sixième verre. " Tant fait pas, y'a que tes fesses sur le banc, tu vas juste chopper un IST de la prostitué qui était là avant toi" et je me mis à rigoler de ce que je trouvais être la meilleure blague de ma vie. Ce n'était clairement pas le cas, encore une fois trop bourré pour juger.
Je relève la tête en attendant la mention des toilettes avec l'accent colombien que je commençais à connaitre. C'était clairement pas le lieu idéal pour se revoir, mais à l'instant présent, pas assez sobre pour juger de ça. J'haussais une épaule, ayant forcément le besoin de répondre. Le sixième verre, je vous dis, ça me fait parler beaucoup trop et j'interpelai Andy avec une commentaire tout à fait utile " Je préviens, je participerais pas à l'utilisation de ces toilettes !" Je faisais clairement mention de notre historique commun avec les toilettes, qui semble-t-il était devenu un private joke entre nous, ou juste pour moi. Je souris à la jolie blonde, ne pouvant m'empêcher de pouffer à sa réflexion et lançant ma remarque qui était clairement celle de quelqu'un de bonne humeur, bourré et tout à fait objectif. "Moi, SJ et j'aime bien ton humour Wendy ! "
Qu que je foutais là ? Cette question, je me la répétais sans cesse depuis la descente des flics. Ça avait pourtant commence normalement, j'avais été invitée à une soirée par Seung, comme ça faisait un moment que je n'avais pas eu l'occasion de le voir - surtout à cause de mes horaires infernaux - j'avais accepté. Surtout qu'il y allait avoir pas mal de gens que je connaissais d'après ses dires, je savais de source sûre que Wendy y serait déjà, ce qui avait achevé de me convaincre. Je n'aurais peut être pas du finalement. Le début de la fête avait pourtant bien commencé, j'avais bu mais pas trop, on avait dansé, rigolé... Une soirée comme je les aimaient en somme. Jusqu'au moment où ça avait dégénéré, je n'aurais pas sû dire quand exactement, ça avait été un enchaînement, une sphère infernale. D'abord ça avait été l'alcool qui avait coulé à flot, plus que de raison. Ensuite j'avais vu passer un joint devant moi, d'où il venait ? Personne aurait pu le dire. J'avais refusé d'y toucher quand un mec que je ne connaissais pas me l'avait tendu, pas que je n'y touchais jamais, ça m'arrivait de temps en temps mais je refusais de mettre mes lèvres la ou avait trainé celles de plusieurs inconnus. Question d'hygiène. Et même si j'avais refusé, les policiers qui avaient débarqués n'avaient pas fait de quartier, ils avaient embarqué tout le monde. J'étais mécontente de finir en cellule, c'était crasseux. On était tous entassés, je connaissais la plupart - sauf deux ou trois. Je songeais à appeler Matt pour qu'il vienne me sortir de la mais je ne me résignait pas à le déranger pour ça. Je finirais bien par sortir de toute façon. L'ambiance était bonne pour une prison. "On va finir par faire une contre soirée ici." maugreais-je, de mauvaise humeur. Je me posais dans un coin de la cellule, en essayant de ne pas chopper une infection. "En ce qui concerne les toilettes, à vos risques et périls, je n'essayerais pas personnellement ! rajoutais-je sur une note plus amusée. Après tout, autant y mettre du mien, nous allions être coincés ici un moment.
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*Elle. C'était elle. La seule raison pour laquelle j'avais accepté cette proposition de travail ce soir. Une soirée loin d'être dans mon style. Un thème que je n'avais bien sur pas respecté. J'étais d'ailleurs un des seuls barman du club a ne pas l'avoir respecté. Peu importe. Ce qui m'importait c'était l'argent a la fin de ce boulot et puis cette femme. Zelda. Nos précédentes retrouvailles m'avait ouvert les yeux quant a ce que je ressentais réellement. Quelque chose sur lequel je peinais a poser des mots. L'évidence au fin fond du brouillard. C'était plus que de l'amitié, pas encore de l'amour. Perdu quelques part entre les deux. Je crois. Mon portable dans la main, mon doigt en apesanteur, pret a envoyer ce message écrit a la va vite. Je ne suis pas intéréssé. Pas besoin d'y mettre les formes, cet homme n'était pas mon patron, ne le serait jamais. Le seul que je considérais comme tel était Heller. Pourtant mon doigt ne viendra pas envoyer ces quelques mots. J'efface. Reviens en arrière. Relis le message de Zelda, envoyé plus tôt dans la soirée. Une proposition de la rejoindre, elle et quelques amis. Coincidence, a ce même club qui m'avait proposé d'y travailler. Alors je craque. L'envie de la revoir, plus forte. Je serais là ce soir, en tant que barman. Message envoyé. Là non plus je n'y met pas les formes. J'avais toujours préféré les conversations de vive voix aux parties de cache cache derrière un portable. Je comptais bien venir parler a Zelda a la fin de mon service, en attendant, j'allais faire ce que je faisais de mieux. Me taire et observer. Rien de mieux qu'un comptoir de bar pour exercer cette activité.* Le loup solitaire en action. Rien ne lui échappe. Ni la drogue circulant au milieu de la piste, ni les danseurs déjà éméchés par quelques verres d'alcool. Alors lorsque la police avait fait irruption dans la salle, Liam avait été le premier a les repérer. Réflexe de cambrioleurs, un membre du Club avait toujours ce sixième sens. Il chercha bien a leur fausser compagnie par l'issue de secours se situant derrière le comptoir mais il se retrouva nez a nez avec deux policiers qui faisait le guet. Sa fuite ratée déjà assez suspect aux yeux des deux hommes, Liam opta pour le profil bas et se laissa embarqué sans trop de résistance. Ceux qui le connaissait aurait pu croire a une hallucination mais son arrestation était bien réel. Son calme, encore plus. En réalité, la raison était évidente. Eveiller le moins d'attention possible sur sa personne sans quoi la police était susceptible de trouver bien plus qu'il ne l'aurait imaginé en faisait cette descente de police. Lui qui baignait dans l'illégalité depuis toujours détenait certainement la palme d'or de criminalité au milieu des personnes autour de lui dans cette cellule. Fidèle a lui même, le cambrioleur marmonna tout de même quelques insultes lorsqu'un des policier l'obligea a entrer dans celle ci. Les cheveux en bataille, son regard fit baisser instantanèment la température a l'intérieur de la cellule. Liam balaya des yeux le monde autour de lui. Bien trop de monde. Il finit par remarquer la présence de Zelda. Enfin une tête connue. Il ne pu s'empêcher de la rejoindre avant d'effleurer son bras.
- J'aurais préféré que l'on se retrouve autrement. Lui souffla il.
Liam finit par s'assoir sur le banc non loin de là, dans l'obscurité de la cellule, cherchant un éventuel moyen de sortie.
- Wendy, enchantée.
Son regard vint s'échouer sur le propriétaire de la voix. Une jeune femme a l'humour douteux mais au charme remarquable. Il repéra une petite barète noire qui servait a faire tenir la chevelure de celle ci. Liam regarda a plusieurs reprises la serrure de la porte de la cellule avant de revenir sur la fameuse barète, une idée germant lentement dans sa tête. Qui ne tente rien n'a rien. Il se lève soudainement, se dirigeant en direction de la jeune femme, lui fauchant sans la moindre explication la dite barète, ruinant la coiffure de Wendy.
- Tu m'excuseras. Tu n'as personne a impressionner ici Wendy.
Liam observa les alentours. La police afféré ailleurs, il regarda avec attention l'intérieur de la serrure avant de marmonner quelque chose.
- Je ne sais pas vous mais moi je n'ai pas l'intention de passer le reste de ma nuit dans ce trou a rat. Son regard dérive vers une femme, non loin de lui. Hannah. A croire que le destin s'écharnait sur lui. Encore moins avec...
Aucune serrure ne lui résistait. Parole de cambrioleur.
Les flics ce sont pointés et l'ont cueillie comme on cueille une fleur sans défense. À vrai dire, Ryleigh n'a même pas tenté de montrer la moindre résistance, trop déçue de voir la soirée s'arrêter et pas assez ivre pour se dire qu'elle pouvait sauter par la fenêtre et échapper à des flics. Pas qu'elle aurait été capable de le faire si elle avait été sobre de toute façon. Elle avait tendu les mains en signe de reddition et on l'avait escortée, non sans la bousculer un peu jusqu'à un panier à salade -autre non d'un van de police- où on l'avait entassé avec deux trois personnes. Clairement ce n'était pas le premier van à quitter les lieux, ou alors elle était particulièrement malchanceuse. Seung-Jin allait l'entendre quand ils seraient tirés d'affaire. Le trajet a été relativement court, ou peut-être que l'alcool lui a fait perdre la notion du temps, mais quand la porte de la cellule de dégrisement s'ouvre et qu'on l'y pousse, elle ne pense même pas à se plaindre de la façon dont on traite une jeune femme de son statut, trop occupée à se trouver une place loin de la foule. Aucune chance d'éviter ses compatriotes d'une nuit, mais ce n'est pas une raison pour leur faire la conversation non plus. Elle s'installe dans un coin, prenant bien gare à ce que sa robe, un peu trop courte pour protéger son corps des microbes laissés par les drogués et autres rejets de la société qui ont séjourné dans ce trou à rat, n'expose pas trop de son anatomie à la vue de ses voisins. Elle a pris la peine de cacher son visage de ses cheveux mais se crispe quand la voix de Charlie résonne. Super, voilà qui ne va pas du tout rendre la situation compliquée. Tournant le visage dans la direction opposée, elle espère qu'ils vont tous observer le silence mais ce n'est pas la cas. Évidemment.
« Je ne sais pas vous mais moi je n'ai pas l'intention de passer le reste de ma nuit dans ce trou a rat. » lance un gars juste à sa gauche. Elle s'est promise de rester silencieuse mais ç'en est trop. Décidant que quitte à souffrir autant qu'elle participe à la conversation, elle brosse ses cheveux hors de sa figure et lui demande, d'un ton qui se veut neutre mais qui marque son agacement. « Et qu'est-ce que tu comptes faire, genius ? Nous rejouer une scène de la grande évasion ? » Les mecs et leur égo... Pourquoi ne pas s'enfuir et devenir des criminels pour de bon plutôt que d'attendre le petit matin et accepter le blâme et l'humiliation ?
Je venais de me rendre compte que l'impression que j'avais eu rentrant dans la cellule que je connaissais beaucoup de monde la dedans, n'était pas une impression. Bon, faut croire que mon networking fonctionnait bien pour que j'attire autant de gens à cette fête. C'était quand même un peu chiant de voir qu'il fonctionnait si bien, parce que le retour de flamme quej'allais me prendre demain... J'avais vraiment pas hâte. Au final, je n'eus même à attendre car Zelda vient à moi, pour me dire qu'elle ne voulait plus venir à mes futurs soirées. Je baissais la tête, m'inclinant dans une attitude typiquement coréenne, enfin très asiatique: "Désolé... Je pensais pas que ça allait finir comme ça, mais hey, ça fera un souvenir à raconter, non ?" J'essayai vaguement de faire un sourire pour désamorcer la situation. La situation n'en avait visiblement rien à faire de mon adorable sourire, car un type sortie de je ne sais où commença à foutre la merde. J'affichais un air visiblement choqué à sa façon de s'en prendre à la coiffure de la fille et à sa remarque désagréable. Pour qui il se prend ? Et voilà qu'il voulait se la faire version grande évasion. C'était surement le seul type pas net de la cellule.
Je me levai par réflexe, surtout après voir vu Ryleigh lui balançait une phrase bien senti. Je partageai pleinement son avis mais je sentais véritablement pas ce mec. Après tout, j'étais bourré et mon jugement était peut-être erroné, mais Ryleigh, j'étais son chevalier servant depuis l'affaire cendrillon et je n'allais pas la laisser seul. Je m'avançais vers elle, me mettant clairement entre les deux. Visiblement, pas ultra conscient du danger et je renchéris : "Hey, Macgyver ! Tu vas rendre la barrette à Wendy et tu vas retourner t'asseoir, parce que ton attitude va clairement nous poser des problèmes. En tout cas, ça me pose problème" Sassy SJ était de sortie et je croisai les bras, le toisant de haut, enfin de pas très haut, vu qu'il était plus grand que moi. Détail.
Dernière édition par Seung-Jin Lee le Sam 10 Fév 2018 - 16:22, édité 1 fois
Assis sur le banc aux côtés de SJ, je jouais distraitement avec les fleurs en plastique autour de mon coup. Et maintenant que SJ avait commencé à parler, un à un les membres de notre petit groupe de prisonniers y allaient de leur commentaire. C’était une conversation très évoluée sur les toilettes qui avait suivi, commençant par une réplique d’Andy qui m’avait tiré un faible sourire. Puis la prénommée Wendy, les cheveux blonds et la beauté indéniable que j’en regrettais presque de ne pas l’avoir croisée plus tôt, s’enflammait, regrettant que les femmes ne bénéficient pas du même accès aux toilettes que les hommes. SJ était venu me rassurer, tapotant mon épaule et s’exprimant avec une jovialité qui laissait entrevoir son état d’ébriété : « Tant fait pas, y'a que tes fesses sur le banc, tu vas juste chopper un IST de la prostituée qui était là avant toi. » Et c’était l’entendre rire plus que sa petite boutade qui me tirait un petit rire : « Si c’est qu’une IST alors, ça va. » avais-je répliqué, le sourire en coin. Et le boute-en-train de la soirée ne s’arrêtait pas là, relançant le débat très élevé qui avait trouvé place entre les barreaux de notre cellule pour la nuit avant qu’une jeune femme aux traits asiatiques dont j’ignorais tout, lui fasse remarquer qu’elle ne comptait plus venir à ses soirées. Je ne pouvais m’empêcher de trouver sa réflexion dénuée de tout fondement, comme si c’était SJ lui-même avec ses deux grammes d’alcool dans le sang qui était allé organiser cette descente de flics. Ridicule. Si elle ne pouvait pas assumer les conséquences de ses actes, elle avait meilleur temps de rester chez elle. Mais avant-même que je ne trouve le temps d’ouvrir la bouche, une voix familière avait attiré mon attention : Hannah. Et rien qu’à la savoir dans cette même pièce, à quelques pas de mes potes et d’Ariane, j’avais envie de disparaître (ou de la faire disparaître, au choix). Il ne manquait plus qu’au cours d’une longue conversation Hannah se livre à Ariane sur mes exploits de l’autre soir et ma réputation, mon honneur et ma dignité pourraient être évacués par les toilettes ici présents. Je me renfrognais un peu plus si possible, bras croisés, quand tout à coup, un type était venu décoiffer Wendy avant de s’exprimer : « Je ne sais pas vous mais moi je n'ai pas l'intention de passer le reste de ma nuit dans ce trou a rat. Encore moins avec... » Son coup d’œil vers Hannah ne m’avait pas échappé mais c’était ses actions qui retenaient mon attention. C’était pourtant une voix bien trop familière qui me figeait aussitôt, alors que mon regard venait affronter le visage de porcelaine de Ryleigh. Evidemment, une soirée comme celle-ci n’atteindrait pas son paroxysme sans la présence de mon enfer personnel. « Et qu'est-ce que tu comptes faire, genius ? Nous rejouer une scène de la grande évasion ? » Sa réplique cinglante me tirait un petit sourire en coin, presque malgré moi. « Hey, Macgyver ! Tu vas rendre la barrette à Wendy et tu vas retourner t'asseoir, parce que ton attitude va clairement nous poser des problèmes. En tout cas, ça me pose problème. » était intervenu SJ sans que je parvienne à savoir pourquoi, mais je mettais ça sur le compte de son ivresse qui le poussait à agir en chevalier servant et défenseur de ces dames. « C’est électronique de toute façon, dumbass. » intervenais-je, histoire de mettre un point finale à cette mascarade. Je le savais, parce que je m’étais déjà retrouvé à croupir ici pendant une nuit entière et que j’avais bien vite remarqué les badges auxquels se cramponnaient les policiers en service. « Et puis quoi ? En imaginant que tu parviennes à ouvrir la porte, tu comptes planter chacun des flics que tu croiseras pour sortir d’ici ? » Comme à mon habitude, j’étais dédaigneux, montrant très peu de patience face aux gens que je jugeais trop lents pour moi.
C’est avec un petit sourire vicieux, à la limite de l’argument parfait pour recevoir une claque supplémentaire derrière la tête que j’ai suivi l’officier qui m’a délicatement posée sur le siège arrière de sa bagnole - par délicatement j’veux dire sans oublier de faire craquer quelques os, et râper un reste de shorts de jeans déchirés pour faire estival ou genre de. Le sourire de celle qui a eu le dernier mot, le sourire de celle qui n’a pas manqué l’occasion pour déverser son venin bien acide sur l’autre queen of beers qui s’épanchait au bar alors que mon pina colada était 1.5356 secondes en retard. Elle faisait les yeux doux au barman, je faisais les yeux doux à l’ananas qu’il pilait, qu’il arrosait de lait de coco full fat, et dans ce temps-là, on se pousse, on dégage, on me sert. Et c’est à peu près ce même sourire qui retrouve rapidement sa place sur mes lèvres carmin, maintenant que je la vois qui minaude au fond de la cellule, qui brille des prunelles, et qui fait rouler des miennes à chaque nouveau mot qu’elle articule. Ça parle de toilettes d’un côté, d’infections de l’autre, c'est charmant et bien dégeulasse, j’en profite pour me la jouer 007 et essayer de contorsionner mon regard vers le bureau de surveillance où un officier était installé y'a quelques minutes à peine. Il semblerait que les rumeurs du duo beignet et café qu'on y retrouve à chaque fois sont erronées. J'ai faim, et mon caractère ne va aller qu'en s'empirant, bref. Le grand brun ténébreux au shaker qui ne méritait clairement pas le pourboire en extra que je lui ai donné pour cause de cul bien moulé se la joue MacGyver - et comme Charlie le mentionne, c’est pas tout à fait la solution la plus brillante du lot. Mais si ça le distrait, à quoi bon lui briser ses rêves. « S’il a envie de s’occuper autrement qu’en te servant des sex on the beach, tu râles pas. » de là où je suis, l’anglais peut facilement voir mes pearly whites qui attrapent la lumière des néons et reflètent directement ma pique dans sa direction. « Je sais que tu aimerais mieux le voir user de ses doigts pour autre chose, mais bon… » et un battement de cils bien salace plus tard, je constate les lieux un peu mieux, l’esprit quand même plutôt embrumé grâce au Rivera qui s’est chargé de garder mon moral au beau fixe depuis notre arrivée fracassante à la fiesta signée SJ. D’ailleurs ils sont toujours là tous les deux, ou ils se bécotent dans un coin sombre? « Andy? Tu l’as jamais fait dans une cellule de dégrisement, right? » autant jouer mon rôle de wing girl jusqu’à la fin.
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A croire qu'il faut toujours écouter ses pré sentiments. Cette soirée il aurait du la refuser comme prévu depuis le début. Il connaissait ce club, réputé pour des descentes de police fréquente, raison pour laquelle il n'y avait jamais réellement mit les pieds, en entendre parler, bien assez suffisant. Comme quoi la légende était réel. Pris au piège par ses propres choix. Les pourboires d'un barman était plutôt conséquent, mélé a son salaire de vacataire, Liam était loin de manquer d'argent, sans compter ce qu'il gagnait au Club. Alors, non, il n'avait pas accepté de venir uniquement pour l'argent. Mais bien pour cette fille qui occupait un peu trop souvent ses pensées ces derniers temps. Il aurait pu rejeter la faute sur Zelda, après tout, si il était ici c'était bien parcequ'il avait cédé a sa proposition alléchante. Mais non. Lui seul avait prit la décision. Parfaitement conscient de s'être attiré les foudres d'une bonne partie de la cellule, Liam n'en démord pas, s'accroupissant pour mieux observer la serrure, une main remettant en place ses cheveux farouche, sentant les regards braqués sur lui comme si il était l'animation de la soirée. A vrai dire, les barmans l'était souvent, mais là, c'était une autre histoire. Se raidissant a l'idée de sentir Hannah dans son dos. Pire. Hannah et Zelda dans la même pièce. L'ex et le crush. Dont une qui en savait beaucoup trop sur Liam. Choses qui devait a tout prix rester secrète aux yeux de Zelda. Cette soirée commençait a prendre sérieusement des tournants dangereux. La tension agite ses doigts. Surtout rester calme. Garder le control. Pour Zelda. Pour sa propre sécurité. Pour le Club. Facile a dire. En revanche l'application n'avait pas le même degré de facilité. Pour Liam, cela revenait a chercher un arbre au milieu d'une forêt. Quasiment impossible.
- Et qu'est-ce que tu comptes faire, genius ? Nous rejouer une scène de la grande évasion ?
Il s'arrète. Se crispe. Vient de découvrir qu'il ne pouvait rien faire contre cette serrure. Electronique. Ou bien est ce la réplique cinglante de la jeune femme derrière lui ? Elle ne le connait pas. Sans quoi elle aurait probablement opté pour le silence. Bien trop dangereux pour s'attaquer a lui de cette façon. Bien qu'elle avait raison, Liam ne vivait pas de le même monde. La criminalité. Si différent de leur monde a eux. Il finit par se lever, encore dos a elle, cherche d'infime ressources pour garder son calme. Il se tourne, vient se planter devant elle. Il la dépasse au vue de sa taille imposante. C'est le regard d'Hannah qui semble le ramener a la réalité. Une sorte de "ne fais pas ça" au fond de son regard. Personne ne le connaissait ici. Pas même Zelda. Seule Hannah. Celle qui avait vu le pire de lui. Le mafieux. Le criminel. Alors, pour une fois, il suit ce que dicte le regard de son ex. Une façon de lui faire comprendre qu'il resterait a sa place tant quelle gardait le silence quant a sa double vie. Maintenant qu'elle faisait partie du Club, elle se devait de rester silencieuse. Question de survie. Il ne résiste pourtant pas a lui répondre. Une sorte de menace qui ne verra jamais le jour. Elle ne devait pas.
- Rocky Balboa me tenterais plus..
Il éprouve le besoin de s'éloigner avant de se faire accoster par l'asiatique de la soirée. Celui qui semblait avoir organisé l'événement fiasco. Là encore, Liam tente de garder son calme. Zelda semblait être son amie. Il céde, balance la barète inutilisable a Wendy qui tente de la récupérer au vol avant d'affronter Sueng, plus petit que lui.
- Mon attitude te poses des problèmes, ah oui ? Il semble que tu sois l'organisateur de la soirée, les flics c'est ta responsabilité, non ? Ca te poses pas de problèmes toi ça ? Il le fusille du regard. Moi, oui.
C'est au tour d'un autre homme de lui adresser la parole. A croire qu'ils s'étaient tous fait passer le mot pour mettre ses nerfs a vif. Son regard vint percuter Charlie, sa respiration plus nerveuse. Il choisit le silence comme seule réponse. Son regard en disait bien assez. Une des filles qu'il avait eu le temps de servir qui ne semblait pas indifférente a Liam vient prendre sa défense a sa manière. Il la reluque.
- Je crois pas que ce soit le moment. Ni l'endroit, princesse.
Et un petit surnom provocateur. Autant jouer son rôle de barman séducteur jusqu'au bout. Une façon étrange de la "remercier" d'être de son coté.
À croire qu'ils se sont tous passés le mot pour participer à la pire soirée de l'histoire, pas que la soirée n'était pas bien au départ, mais pour une fille comme elle, se faire coffrer par des flics c'est une insulte. C'est la première fois qu'elle a affaire aux forces de l'ordre et c'est pas franchement une expérience qui lui manquait. Elle espère juste que ses parents n'auront pas à entendre parler de ça, Maura étant la personne à joindre en cas de problème. Ryleigh se tire de ces réflexions inutiles pour reporter son attention sur l'action en cours. Attirée par une silhouette qui vient s'imposer devant elle. LIAM, donc, la surplombe, pas difficile quand on est assis. « Rocky Balboa me tenterais plus.. » commente-t-il. Est-ce qu'il la menace de lui foutre une raclée ? Ryleigh n'est pas sûre, mais un homme qui ne trouve rien de mieux à faire que d'invoquer les poings face à une femme qui n'est pas d'accord avec lui ne mérite pas vraiment son temps. Surtout quand il s'agit, au départ, que d'un serveur. « Je ne l'ai jamais vu, faudra que tu me racontes ce qu'il se passe. » fait-elle innocente. Manquerait plus qu'un gars comme lui pense qu'il peut l'impressionner. Le monde tourne à l'envers ce soir. SJ et CHARLIE viennent pointer du doigt les failles dans le plan du grand dadais et Ryleigh est presque reconnaissante qu'ils prennent son parti, même si venant de Charlie c'est sûrement juste parce qu'il est soulé d'avoir été foutu dans une cellule.
Une rouquine qu'elle ne connaît pas fait des commentaires quelque peu grivois et ça la fait sourire. Ryleigh a peut-être trouvé la seule personne -à part Andy- avec qui avoir une conversation cette nuit ne sera pas une totale perte de temps, SJ ayant été éliminé de la course quand sa soirée s'est avérée être un fiasco d'épique proportion. Le seul problème c'est qu'elle a l'air d'être pote avec Charlie et Ryleigh compte bien rester aussi loin de lui que possible ce soir. ZELDA, s'adresse à une blonde et mentionne qu'elle était une de ses patientes. Pas très sûre de vouloir intervenir dans cette conversation là non plus, Ryleigh garde ses questions pour elle, du genre : est-ce que c'était un hôpital psychiatrique ? Parce qu'une chose est sûre, elle préfèrerait ne pas passer la soirée avec une lunatique dangereuse qui a trop bu. « Moi c'est Ryleigh. » fait-elle finalement pour répondre à WENDY, qui s'est présentée et que tout le monde à snober. S'ils manquent tous de la moindre éducation, la soirée va être longue, très très longue.