| It’s a great advantage not to drink among hard drinking people. ¤ Nea /!\ |
| | (#)Mer 29 Mai - 18:49 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, pour les neurones, pour l'intégrité physique et psychologique d'une personne. Ici Nea, refaite sous les décilitres impressionnants d'alcool ingurgité en un temps record. Si la demoiselle est en temps normal, quelqu'un de relativement peu bavard, aux idées dites usuelles, la voilà à présent transformer en son double maléfique très ou trop alcoolisé. Alors elle parle pour deux, -ou trois-, barbotant dans des idées des plus farfelues avec un débit verbal des plus avancés. Son colocataire, détenant généralement le record de mot prononcé à la minute se retrouve détrôné face à elle ; elle et ses idées qui pourraient poser problème si les forces de l'ordre viendraient, ne serait-ce que pour quelques secondes, à passer dans sa tête. La jeune femme manque totalement de retenue, de bienséance, ou même de continuité, sautant d’anecdotes à faits divers ridicules parfois innommables. Celle-ci ayant commencé à s'évaporer lorsqu'elle a attaqué son cinquième shot de tequila, mordu son cinquième citron. Bien sûr, ces mêmes barrières ont continué de s'effondrer une à une, tandis qu'elle a continué à absorber des liquides de diverses couleurs, passant du transparent à de l'ambré. Comme témoin, le barman, maudissant probablement son shift entier, après avoir été contraint de l'écouter débiter de tout, rien, mais surtout à propos de tout avec son tendre colocataire, Elwyn. Tendre colocataire avec lequel elle partage cette colocation des plus étranges. Ambiguë, borderline, explosive -au sens propre et figuré aux vues des canettes éclatées trouvables dans leur poubelle-, saupoudrée de tout autre adjectif péjoratifs ou mélioratifs pour décrire l'ambivalence complexe de l'ambiance générale. « Ben non. Je te fais confiance, Wynnie. Mais, quand tu te trimballes un verre de je sais pas quoi et que tu tentes de t'inviter dans mon lit pour me verser ce verre de je-sais-pas-quoi sur la gueule, normal que j'ai envie de te castrer ! On peut appeler Maria-Juanita ou son père pour savoir ce qu'ils en pensent. Non parce que bon, le fruit sur le drap, en même temps... Tu as cherché à faire compliquer, hein. C'est comme tout avec toi ! Quand c'est simple, il faut que tu te compliques la tâche. Si tu veux, je te fais un post-it d'invitation. Un faire-part peut-être ? "Sir Cadburry, vous-êtes cordialement invité dans le lit de Sir Bu... Ah non. Aux dernières nouvelles, j'ai toujours pas le service trois pièces... Lady Burkhardt" ! Enfin. Je sais pas trop, mais oui. Non. T'arriverais à me relire ? » Elle avoue intérieurement faire un peu pareil ; compliquer les choses simples. Souvent même. À trop penser à ce que les autres ont en tête, dans le cœur, elle s'oublie souvent, priorisant les autres à sa propre personne. « Mais t'as eu la peau douce non ? Tu t'es fais coursé par des abeilles ? Des guêpes ? Des filles ? Non mais on sait jamais, des fois que ce soit la recette d'un nouveau filtre d'amour... glamour. » Après l'idée de la vodka à la place d'eau courante, la confiture. Si elle venait à remplacer l'eau par du sirop, ils se feraient attaquer par une horde de guêpe, feraient un choc anaphylactique et... « Ça va dépendre de ton jean Elwyn ! Non parce que les combis peuvent faire de superbes fesses alors il va falloir que l'on voit ça plus en... détails, hein. Oui, oui, il va falloir que tu me laisses juger avec Juanita. On va te faire les fesses. Euh, la garde-robe. » Une petite voix dans sa tête, certainement la voix de la raison en train de dériver sur le raz-de-marée lui hurle de se la fermer, pourtant, il faut croire qu'elle fait preuve d'une transparence certaine : effectivement, tout ce qui se passe dans sa tête finit par se transcrire dans ses paroles, ses mots. Demain, elle le regrettera. Néanmoins, demain, elle ne s'en souviendra pas. Lui peut-être. Mais fort heureusement pour elle, il n'est pas en train d'enregistrer tout le tenant loufoque de ses dires décalés. Home sweet home. Si l'appartement se présente dans un visuel plus bordélique qu'à son accoutumé, mademoiselle Burkhardt à ses priorités refaites. Ou plutôt défaites. Ses chaussures finissent par embrasser le sol, sa veste est jetée quelque part, dans l'inconnu, tandis que ses pas fendent sur un rythme inexistant, leur chemin jusqu'au salon. « Non mais. Pourquoi te contenter que du visage alors que tu peux l'faire sur tout le corps ? Body paint ?! Oh mon dieu ! Du body paint avec du miel et du colorant. Elwyn, tu es un génie. Faut pas te le répéter, sinon tu vas prendre la grosse tête. Alors c'est un secret. Atelier body paint. Il faut qu'on essaie. Oh tiens, des chips. » Assise à même le sol, au côté de la table basse, son attention est pleinement captivée par la présence de ces quelques denrées. Tel un hamster aux joues surchargés, les joues de Nea se retrouvent gonflées. Son esprit, mono-focus à l'heure actuelle s'adonne à une mastication ardue, laissant son esprit se reposer quelques secondes. Bière, chips. Son regard finit par balayer les environs dans un mouvement si vif que cela lui arrache une nausée passagère. Ah oui, ils sont rentrés. Elle n'a même pas pu remercier le barman pour avoir été si gentil avec elle. (Et accessoirement ne pas avoir appelé les flics après qu'elle ait commencé à déblatérer sur tout, rien). Ses yeux pétillants finissent par se poser sur Elwyn. Si son regard papillonne, elle le rejoint sur le canapé à une vivacité à en faire pâlir le drunk uncle à toutes les fêtes de famille. La télécommande en main, elle commence à zapper frénétiquement les chaînes à la recherche de la perle rare. De temps à autre, elle lance un regard amusé à l'égard de Cadburry. « Tu veux qu'on regarde un documentaire ? Qu'on joue ? Qu'on regarde un documentaire puis que l'on joue ? L'inverse ? Enfin, j'espère qu'on tombera pas sur des films d'adulte, hein. Non parce que sinon Juanita va faire des bruits bizarres. Et ça serait awkwaaaaaard. Ensuite, tu préfères avec ou sans vêtements ? Tu veux qu'on essaie le body paint ? Netflix ? Ice cream ? Tu préfères qu'on cuisine ? Non mais tout me va à moi aussi. On tire à la courte-paille ? On fait une partie et celui qui perd décide ? On... OH MON DIEU. JE PARLE TROP. » s'écrit-elle malgré elle. Cela dit, elle finit par attraper une bière dans l'espoir de sceller ses lèvres ne serait-ce que quelques secondes, le temps de laisser au pauvre Elwyn le choix parmi son embarrassante liste de proposition.
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| | | | (#)Lun 3 Juin - 15:47 | |
| drink or drunk? nea & elwyn La voix de la raison avait disparu pour la soirée, c'était du moins ce que devait se dire Elwyn puisqu'il avait toujours considéré Nea comme la plus terre à terre entre eux. C'était toujours elle qui calmait ses ardeurs quand il partait dans des idées loufoques pour soi disant sauver la planète de l'extinction. Evidemment, Cadburry était très loin de révolutionner la science. Enfin, ce n'était pas avec un sèche cheveux, un kilo de bananes et des draps housse que le réchauffement climatique allait tirer sa révérence mais au moins, il avait encore de l'espoir. C'était une constante chez lui, cet optimisme à toute épreuve, qui en énervait plus d'un en règle générale parce que ce cher Elwyn avait toujours le sourire. Il pouvait vivre la pire des journées, enchaîner les mésaventures et rentrer le soir avec un large sourire aux lèvres parce qu'il avait réfléchi à un nouveau procédé de création de photosynthèse en dehors des plantes présentes dans l'appartement. Il se contentait de peu et ce, depuis bien des années désormais, parce qu'il ne fallait pas se le cacher, Elwyn avait choisi une vie de solitude. Certes, il avait ses trois soeurs, quelques amis tout aussi idiots que lui derrière leur cerveau bien rempli, mais jamais personne ne s'accrochait réellement à ce qu'il pouvait donner. Les femmes, en tout cas, ne manquaient jamais de faire demi tour dès qu'elles constataient qu'il était un véritable moulin à paroles capable de se relever à quatre heures du matin pour créer un fort au milieu du salon, juste pour recréer une ambiance d'un documentaire qu'il avait regardé la veille. Ce n'était pas tout à fait le genre de personnes dont on pouvait rêver, surtout pas quand on réalisait qu'il venait d'avoir quarante ans. Les gens de son âge acceptaient qu'ils étaient sur la pente descendante et d'ailleurs, ils avaient fait en sorte d'avoir femme et enfants avant d'arriver à ce palier maudit. Elwyn, lui, n'avait jamais réellement envisagé cette option, certainement parce que ses relations sérieuses se comptaient sur les doigts d'une main seulement. Cela ne voulait pas dire qu'il comptait vivre ainsi jusqu'à sa mort mais il ne faisait pas grand chose pour favoriser des rencontres fructueuses, encore moins ces derniers temps, certainement parce qu'il se donnait corps et âme dans cette étrange colocation avec la brune hors de bord à ce moment précis. Au moins, Cadburry avait réussi à la ramener à la maison en un seul morceau, sans qu'un zigoto infâme profite de son état, ce qui était plus qu'une satisfaction. Elwyn en était soulagé même s'il tâchait de suivre ce qu'elle pouvait lui dire... Sans saisir le véritable fond de ses pensées. Que suggérait Nea exactement? Si son cerveau ne lui jouait pas des tours, il avait entendu une invitation à venir dans son lit, il devait être passé dans un univers alternatif sans s'en rendre compte, les vortex dans les bars, c'était courant après tout. "Je veux juste te réveiller quand je fais ça mais t'apprécies pas mon art, je vois bien... Sir Cadburry? Depuis quand je suis de la noblesse, moi? Clairement, la tequila te tue ma chère mais Lady Burkhardt aura mal à la tête de main et je me réjouis déjà des commentaires que je vais pouvoir faire et crois moi... Cette invitation, je l'attends, hein. Je te le rappellerai constamment jusqu'à ce que je la vois, mal écrite ou pas. T'es mal barrée, Nea Bea." Il était fort capable de faire de sa vie un enfer jusqu'à ce qu'elle craque car lui se rappellerait fort bien des insanités qu'elle avait pu sortir avec tout cet alcool dans le sang. Nea ne pourrait plus survivre une seule journée sans avoir à rougir d'avoir osé inviter son colocataire dans sa chambre. Une belle perspective pour Elwyn, assurément. "J'ai surtout été collant... Ouais, plus que d'habitude et je crois que j'ai évité de sortir parce que j'avais peur d'attirer trop d'insectes... Les filles, ça, je crois que le miel, c'est pas trop leur truc donc faudra tester autre chose pour le filtre d'amour mais je trouverai une recette, t'en fais pas, je te ferai tester, va." Qu'est-ce qu'il pouvait être idiot lui aussi d'entrer dans le jeu de Nea, lui dire aussi innocemment qu'il lui ferait essayer tous les filtres possibles pour qu'elle soit amoureuse de lui, une bonne connerie. Avec Cadburry, heureusement, on était habitué alors il n'y avait plus vraiment de quoi être choqué. "Ouais, mais peu importe le costume, je suis pas Captain America, faudra repasser pour le cul de l'Amérique mais je peux encore me défendre pour l'Australie, c'est vrai, c'est à creuser..." Comme s'il était aussi attiré par le concept de sex symbol. Non, le pauvre Elwyn était perdu dans ses idées scientifiques, ses savoirs inutiles et il en oubliait parfois ses autres atouts. Apparemment, ce n'était pas tout à fait le cas de Nea et cela le fit sourire même s'il ne dit rien de plus. A la place, il la regarda s'asseoir tant bien que mal dans le divan avant de se lancer dans le jeu des mille questions. Arrivé au bout de course, Elwyn en avait oublié la moitié mais il n'avait pas l'air d'être dérangé par l'affaire, bien au contraire, posant un bras autour des épaules de sa colocataire. "Ok, ok, t'es super dynamique. T'es sûr que t'es pas dopée là? Tu dois faire du curling, tu savais que c’était un sport où on se dopait, tout ça pour manier un balai, c'est fou. Mais allez, prends ta manette et fais honneur à tes vêtements parce que tu vas pas les garder longtemps, va." Il avait allumé la console et lancé le jeu en un rien de temps avant de se remettre en position, sourire aux lèvres et clin d'oeil lancé en direction de Nea, appuyant sur le bouton pour démarrer son bolide, sans savoir ce qu'il allait bien pouvoir faire si cette partie traînait en longueur mais Elwyn et le danger, après tout, ne faisaient qu'une seule et même personne depuis toujours. code by exordium. |
| | | | (#)Mar 4 Juin - 17:00 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn Demain, Nea se maudira. Elle se haïra. Elle se traînera sur le sol, la nausée dans les entrailles pour rejoindre les toilettes. Ou tentera de s'étouffer avec le reste de sa maigre dignité sous son épais oreiller. Elle restera terrée dans sa chambre pour l'éternité, ou tentera d'accéder au monde extérieur par le biais de sa fenêtre, de l'échelle de secours, afin d'éviter d'avoir à croiser son tortionnaire. Mais là, maintenant, elle ressemble à un rongeur sous amphétamine ne se souciant guère du lendemain. Le combo-wombo d'alcool, la présence d'Elwyn : cocktail dangereux. Dangereux pour la santé mental d'un humain saint d'esprit. Car oui, Nea le sait. Elle oubliera -une partie de- ce qu'il s'est passé et Cadburry se fera un malin plaisir de lui rappeler tout dans les moindres détails. Elle regrette de ne pas l'avoir également noyer dans l'alcool, afin que tout deux oublient cette soirée... Surtout que là, elle est en train de rédiger quelques mots sur un post-it. Preuve écrite de son état d'ébriété avancé, il est -vaguement- écrit : "InviT-Laissez-passer dans le lit de Nea. Signé Moi Nea BeaOrphea BurKtdrhardt" C'est en lui tendant le post-it bleu en forme de tête de lapin qu'elle occulte aussitôt, laissant son esprit divaguer sur les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle ne pourra pas nier cela en bloc, prétextant qu'il a pu inventer cela. Preuve papier, écrite par ses soins... Grossièrement. Les médecins sont réputés pour avoir une écriture illisible. Ses pattes de mouche alcoolisées rentreront probablement dans le futur mur de la honte qu'Elwyn se fera un plaisir de lui exhiber à chaque occasion. Le regard planté dans le sien, elle finit par plisser les yeux quand il propose de l'utiliser, pour la énième fois, en tant que cobaye attitré. La situation est cocasse, leurs propos pourraient être remplis de sous entendus mais Nea n'a plus l'esprit de faire dans la dentelle. Blunt « Attends, j'ai une question sur le filtre d'amour... Il se passe quoi si tu donnes un filtre à une personne déjà amoureuse de la cible ? Est-ce que l'effet s'annule ? S'amplifie ? Est-ce que la personne finit empoisonnée et meurt dans d'affreuses souffrances par exsanguination ?! Non parce que là, j'ai pas envie de mourir, hein. » Elle est à la fois claire dans ses propos et confuse dans ce qu'elle essaie de faire comprendre. Mais peut-être est-ce là le plan secret de Cadburry pour se débarrasser de la brune et pour pouvoir utiliser tous ses vêtements pour une arche de Noé version textile en cas de montée des eaux. Faire le cobaye, encore. Il est vrai que l'inverse a déjà été fait ; elle l'a souvent utilisé pour des expérimentations culinaires pour s'assurer du goût de son plat, mais rien de dangereux. Pas comme le fait de vouloir la noyer sous des litres de tequila pour raison sociologique ou de lui faire boire des filtres d'amour aux effets inconnus. Puis, comment pourraient-ils être sûr que l'effet escompté soit à mettre sur le compte de ladite potion créée par les soins du scientifique fou ou sur... autre chose ? L'évocation de Captain America arrache un sourire à Nea qui ne peut s'empêcher d'acquiescer longuement, ce même sourire s'élargissant au gré de son imagination débordante. « Tu veux creuser quoi ? Non parce que placer le mot "cul" et "creuser" dans la même phrase, je crois que c'est bizarre... Mais je suis pas sûre. Non je suis pas perverse. Pas trop. On peut demander à Juanita tiens. Parce que Theo est un peu jeune et ça serait vraiment étrange de notre part. » Sur le canapé, elle visse son regard dans le sien après avoir débité ses questions. Bras enveloppant ses épaules, elle s'invite à se caler contre lui. Devrait-elle le doper pour le pousser à faire les tâches ménagères plus souvent ? Peut-être y verrait-il une expérimentation étrange et ne s'esquiverait plus lors desdites tâches dignes des douze travaux d'Hercules. L'heure n'est plus au ménage ; l'heure est grave. Faire honneur à ses vêtements ? Yeux plissés, elle prend cela comme un défi. Après s'être saisie de sa manette, elle tente d'inspirer profondément. Peut-être aurait-elle du passer sur les deux derniers verres, sur la bière... Car elle n'est pas sûre de pouvoir assurer. Trop tard pour se débiner, les moteurs sont en action. Si en temps normal, elle se débrouille plutôt bien, elle se retrouve rapidement visser à la sixième place. Combo banane-carapace a eu raison d'elle peu après le démarrage. Temps de réaction allongé. Les tournants, dérapages l'envoient souvent dans le vide, lui faisant perdre de précieuses secondes. Ses chaussettes y passent tandis qu'elle fulmine intérieurement devant sa nullité. Avant d'en rire. Frustrée, elle tente de faire appel à ses neurones encore dans la course. L'enjeu est trop grand ; son t-shirt est le prochain sur la liste tandis que Cadburry arbore encore fièrement ses deux chaussettes. Peut-être aurait-elle du rajouter une couche supplémentaire de vêtements : des collants par dessus son pantalon, une écharpe en plus d'un pull des plus épais pour être digne d'une fashion week, pourquoi pas. Cette fois-ci, il faut croire que ce petit coup à l'ego lui permet de se concentrer davantage. Elle ne sait par quel miracle elle est en première position. Est-ce son colocataire qui, culpabilisant de la dévêtir, a décidé de lâcher du leste ? Ou pas. Car elle jette un rapide coup d’œil à l'item qui a en réserve. Une belle carapace rouge, alors qu'il continue de la talonner. « Elwynnie. Je te préviens. Si tu utilises cette carapace, je vais repeindre Juanita en rouge et te la lancer dans les genoux ! » La demoiselle ne décroche pas les yeux de l'écran, mais elle peut le sentir. Le sentir se moquer d'elle, alors qu'une alerte de carapace ailée bleue bipe... Effarée. Envolés, ses espoirs de victoire, noyé dans le torrent. La moto du pauvre Yoshi se retrouve éjecté dans le ravin tandis qu'un autre véhicule ne tarde pas à prendre la première place. Le goût amer d'une trahison injustifié dans sur ses lèvres, Nea aborde une moue boudeuse, le regard dardant le pauvre Elwyn non-responsable de sa défaite. « Non mais, c'est injuste ! Je commence avec le malus -60 dextérité et toi tu me nargues. » Manette reposée sur la table, elle prend une gorgée de bière pour se donner du courage. Ou plutôt pour noyer le goût de la défaite. Disgracieusement, elle tente de retirer son haut mais la coordination de ses mouvements est un peu emmêlée. La frustration la frappe lorsqu'une maille de son haut se coince sur son bracelet. Ridicule, elle tente d'abord de s'en défaire seule avant de se rendre compte qu'elle ne fait qu'empirer sa situation, ses cheveux de mêlant à la partie. Les deux mains prises et croisées par son t-shirt, cheveux ébouriffés, elle tente de se sortir de ce pétrin d'elle même avant de finalement abandonnée, coincée, mèches devant les yeux avec ce foutu bracelet enchaîné à un pauvre maillon. Le regard suppliant traduisant un beau "Halp plz.", Nea se tourne vers Elwyn dans cette position peu confortable et un peu gênante. code by exordium. |
| | | | (#)Mer 5 Juin - 0:14 | |
| drink or drunk? nea & elwyn La situation pouvait vite dégénérer si Elwyn ne faisait pas appel à sa petite voix intérieure, bien souvent camouflée derrière des kilomètres d'idioties. En règle générale, le jeune homme faisait tout pour ne pas l'écouter: c'était pour cette raison qu'il avait mis la cuisine sans dessus dessous la semaine passée et la même raison pour laquelle il avait décidé de se déguiser en soldat romain le jour de la sortie d'un des derniers jeux à la mode. Autant dire qu'il n'avait pas fait sensation à la boutique et par dessus, il avait fait une allergie au costume, c'était le prix à payer quand on achetait n'importe quoi pour suivre une idée saugrenue. Certes, avec lui, c'était habituel mais cela l'était moins lorsqu'il était en compagnie de Nea. Depuis un an, il tâchait de paraître le plus normal possible devant la jeune femme, calmant ses ardeurs lorsqu'elle le sermonnait pour X raison légitime. Cela ne voulait pas dire qu'il avait tout arrêté pour autant, clairement non, il était juste devenu bien plus fourbe. Il s'amusait avec les affaires de la belle brune, continuait ses expériences lorsqu'elle était au boulot et enrôlait son neveu dans des missions top secrètes qu'elle n'aurait pas acceptées à coup sûr. Elwyn ne savait pas pourquoi il était ainsi: il avait juste la sensation qu'il avait toujours été ce gamin peu ordinaire, celui qui n'arrivait pas à s'exprimer autrement qu'en racontant la première chose qui lui venait à l'esprit. Il avait toujours méprisé le silence alors bien vite, Elwyn avait dû trouver une parade pour vivre avec, se perdant dans le moindre bouquin qu'il pouvait trouver, recueillant les animaux dans son jardin pour leur parler toute l'après midi. Quand arrivait le soir et les terribles insomnies, il laissait son cerveau partir loin et commençait à se faire des milliards de films avec un simple grain de poussière et un drap housse. Son imagination avait toujours été débordante, parfois dangereuse, du moins c'était vrai depuis qu'il avait atteint l'âge adulte et qu'on le laissait manipuler des matières chimiques mais jamais il n'avait été un risque pour quiconque d'autre que lui même. C'était d'autant plus vrai depuis que Nea était entrée dans sa vie: il était plus prévenant, même s'il restait une personne subtile dans l'expression de ses sentiments. Si elle n'avait pas eu la moindre importance au sein de son existence, Cadburry n'aurait pas fait l'effort de venir la chercher au bar du coin avec trois grammes d'alcool par litre de sang. Il aurait continué sa soirée tranquillement sur son divan sans s'inquiéter de l'heure à laquelle elle rentrerait. Il avait accouru dès qu'il avait reçu son message incompréhensible, s'inquiétant qu'il puisse lui arriver quoique ce fut alors qu'il avait le dos tourné. A nouveau, il se retrouvait à ses petits soins parce qu'il avait peur de la voir chanceler maintenant qu'elle l'avait mise au courant de la mauvaise nouvelle concernant Theo. Ils en parleraient certainement un autre jour, quand le taux d'alcoolémie de Nea serait retombé, en attendant, il était plutôt question de leur petit jeu habituel, à base de filtres d'amour et autres inventions hors du temps. D'ailleurs, Elwyn se bloqua quelques secondes en entendant la réplique de sa colocataire: était-elle en train de suggérer qu'elle était amoureuse de lui? Non, il devait rêver, c'était l'alcool qui mettait les mots dans un ordre aléatoire, voilà tout. "Une question essentielle, en effet, faut que je la note pour penser aux effets indésirables. A priori, je pense pas que ce soit meurtrier, enfin pas sur toi, si?" Il posait la question tout de même, cachant le tout derrière son sourire idiot habituel. Elwyn aurait clairement dû boire le litre entier de tequila avant de poser ses fesses sur ce canapé. Il aurait certainement eu moins de mal à survivre à ces circonstances quelque peu étranges. Heureusement, son cerveau avançait toujours à mille à l'heure alors, il n'eut pas le temps de réfléchir plus avant, prétextant une réflexion intense sur les fesses de Captain America, ou les siennes, apparemment. "Parce que demander conseil à ma tortue concernant mes fesses, c'est pas hyper bizarre? Sacrée Nea, je crois qu'un jour, tu me tueras. Mais en bien, hein, je te rassure. Je crois qu'on va surtout creuser ta tombe pour ta défaite à Mario Kart pour le moment, les fesses d'on ne sait qui, on verra plus tard... Perverse." Il lui fit un clin d'oeil avant de lui offrir un petit coup d'épaule amical. L'alcool semblait libérer Burkhardt de toutes ses limites. Ce n'était pas déplaisant pour Elwyn, loin de là, mais c'était tout de même une nouveauté à laquelle il n'était pas nécessairement préparé. Il se retrouva devant la console, hyper concentré, pris dans cette partie de Mario Kart endiablée. Evidemment, la première course fut remportée sans grand effort puisque Nea n'était pas encore échauffée. Habituel. Elle retira donc ses chaussettes en gage de sa bonne volonté et Elwyn se mit à rire alors que la course suivante s'enchaînait. Cette fois, la partie s'annonça plus âpre, la carte ne souriant pas à Cadburry. Evidemment, ils étaient au coude à coude et la première place de Nea fut mise en péril à la fin de course. "T'oserais pas toucher à Juanita, c'est de la maltraitance animalière ça, Nea! Puis, tu sais que je me vengerai en jetant tes sous vêtements à la poubelle donc..." Tout cela n'était que du jeu, quelque chose de normal entre eux. Ou pas? Elwyn n'en savait rien. En tout cas, une carapace meurtrière détruisit les espoirs de Nea et Elwyn se para d'une danse de la victoire en passant la ligne d'arrivée. Il osa même faire une révérence devant une Nea dépitée avant de se rasseoir à ses côtés. "J'y peux rien si tes compétences s'affaiblissent avec l'âge, c'est la juste loi des choses, chère colocataire. Puis, c'était une belle victoire, non?" En fourbe, comme souvent. Elwyn rit une bonne minute avant que Burkhardt se lance dans le défi difficile de retirer son haut, un nouveau gage de sa bonne volonté dans la défaite. Forcément, il fallait qu'elle coince son bracelet dans le vêtement et la voilà qu'elle le regardait d'un air suppliant. Bien sûr, Elwyn restait Elwyn et saisit son téléphone pour la prendre en photo, de bonne guerre. "Excuse moi mais c'était bien trop tentant. Allez, je t'aide sinon tu vas finir comme une écrevisse là à sécréter autant de sérotonine et c'est pas bon pour le teint, on le sait tous." Il s'approcha d'elle délicatement, la regardant avec un sourire avant de se saisir de son bracelet et le retirer de la maille. Puis, il se saisit de l'habit pour le faire passer au dessus de la tête de sa colocataire, frôlant sa peau avec intérêt, la laissant en soutien gorge devant lui. Il la regarda avec une certaine intensité en laissant le vêtement tomber par terre. "Tu veux une revanche ou bien je te laisse gagner?" Elwyn se sentait trop proche d'elle soudainement et il ne la quittait pas des yeux, même si ses mots semblaient indiquer qu'il était en pleine maîtrise de ses moyens. Comme toujours. code by exordium. |
| | | | (#)Jeu 6 Juin - 13:23 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn Habituellement, Nea comprend. Elle comprend lorsqu'elle met les pieds dans le plat. Là, décantant encore ses nombreux décilitres auparavant ingurgités, la situation est tout autre. Des choses simples qu'elle extrapole dans leur compréhension, ses propos sans une once de continuité, le tout savamment mélangé, dépareillé. Tout comme cette histoire de filtre aux ingrédients encore inconnus. Subtile, patte-de-velours, elle a tenté d'éviter de relancer Elwyn sur le sujet, mais il faut croire que son esprit a préféré sauté à pied joint dans la préparation de la potion. Si le bellâtre quarantenaire la questionne sur la potentielle raison qui rendrait le pseudo-filtre meurtrier, sous couvert de son habituel sourire de m'as-tu-vu-moi-et-mon-sourire-parfait, le côté transparent de Burkhardt traduit une moue des plus surprises. Elle cligne plusieurs fois des yeux tentant de retenir sa langue prête à se délier et s'élancer sur des explications plutôt vaseuses. L'acceptation de ses possibles sentiments ? Elle tente encore de digérer... Et cette tâche est loin d'être sa préférée ou sa spécialité. Loin de là. Mais comme quelqu'un de très intelligent -ou très stupide- a dit : "drunken words are sober thoughts." À méditer. « Je... Je sais pas ? Tu veux pas faire tester ça à quelqu'un avant moi... ? Enfin, pas quelqu'un-quelqu'un... La compétition, tout ça... Mh... Oh. Elle est g-i-g-a-n-t-e-s-q-u-e cette chips ! » Changement de sujet réussi. Ou pas. Ou pas. Elwyn est loin d'être idiot, quand il le veut. À moins que son côté loin-d'être-idiot se cantonne uniquement pour les interactions non sociales et que pour les expérimentations délurées à coup de poivron, citrouille, ou n'importe quelle autre cucurbitacée. « Eh bien je te dirai que Juanita a vraiment un bon goût. Regarde elle t'a bien choisi... Enfin, je sais pas si c'est le bon exemple mais... Ne la dénigre pas ! Comment tu veux tuer quelqu'un en bien ? Tu veux dire que je me ferais pas prendre par les autorités ? Ah, l'expression ? Non mais oui, toi aussi, un jour tu me tueras, Elwyn. Les circonstances restent encore à déterminer mais oui, pour l'instant on va se contenter de jeter l'autre d'un ravin à Mario, hein... Les fesses pixelisés, même si elles sont bien faites, je passe. Alors bon. Pervers toi même. » Mine mutine, elle lui tire la langue. Ils ont fait ce genre de soirée plusieurs fois ; ces Mario Kart endiablés, rythmés par l'effeuillage de vêtements lorsque l'un deux a été amené à perdre, trahi par une carapace, par un petit coup de pouce dans le contre-bas... Mais jamais lorsque l'un est sous influence d'un lourd cocktail alcoolisé. Du moins pas à ce point là, où tout semble au bord de déraper dangereusement, probablement sur une flac de tequila ou de gin. Bien sûr que Nea ne touchera pas à la pauvre petite Juanita. Cependant, l'idée de la peindre en rouge et de la jeter sur son colocataire lui a paru des plus appropriées dans le moment. Mario Kart effect, entre autre. « Eh bien si tu jetes tous mes sous-vêtements, j'utiliserai les tiens ! Et je ferai un parapluie avec tes chaussettes ! » Répartie zéro, Burkhardt. Zéro. L'inutilité d'un parapluie fait de chaussettes n'est certainement plus à démontrer et le niveau de menace avoisine probablement le négatif. Quant au fait de porter les caleçons ou les boxers du jeune quarantenaire... Il a certainement vu pire. Fait pire. Cadburry exécute d'une danse de la victoire alors que la jeune femme digère amèrement la défaite. Elle se retient de claquer le postérieur se déhanchant non loin de là. Abîmer les fesses de Captain Australia ? Pas dans ces circonstances. Pas pour l'instant. Lors de la révérence, elle plisse les yeux, lui envoyant des petits éclairs avant de se mettre à rire à son tour. « C'est toi qui dit ça ? T'es une méduse ou simplement un quarantenaire bien conservé ? Si mes réflexes diminuent déjà, je me demande comment je serai quand j'aurai ton âge ! Dans un déambulateur, peut-être. Belle victoire ? Je suis en train de me demander si tu n'as pas reprogrammer les I.A pour me piéger et te faire gagner ! » L'image d'une Nea célibataire avec cinquante tortues et trois chiens la traverse. Theo approchera de émancipation et elle finira seule... Seule et incapable de se déshabiller par elle même. Si le ridicule ne tue pas, son estime est plus bas que terre. Deux défaites d'affilées et ce petit épisode d'accrochage, ainsi que le petit clic annonçant que Cadburry a gravé cet instant -dont elle préférerait ne pas se souvenir- en photo. Si le pourpre commence à envahir ses joues, il ne les quitte pas lorsque le jeune homme lui vient en aide. Le tout se passe silencieusement. Il y a bien sûr la console qui comble ce vide avec la musique entêtante du jeu mais aucun mot ne s'échappe des deux colocataires. Nea détaille les traits d'Elwyn tandis qu'il se concentre sur son bracelet. Délicatement, il l'aide à se débarrasser de son haut. Lorsqu'il la frôle, le contact lui électrise la peau nue. Le rouge ne quitte plus ses joues et le regard planté dans celui du brun, Nea se mord les lèvres. Il rompt le silence, lui proposant une revanche. Une revanche dans laquelle, il la laisserait gagner pour une raison incertaine, à définir. S'il semble encore capable d'aligner convenablement ses mots malgré leur proximité et cette situation cocasse, la brune, elle semble clairement manquer de répartie. « Je... » celui-ci balbutié à quelques reprises tente de désamorcer la bombe dans son cerveau. Ou plutôt, tente de palier le grand vide dans son esprit. Nea la farouche, en proie à un mutisme avancé. Si il y a quelques minutes les idées -stupides- et tirades -sans fin- ont débarqué comme une pluie diluvienne, là, rien. Sécheresse. Ses pensées affichent la grande page blanche, error 503, probablement. Pas de "continue ? 10...9..." ni de "abort the mission" juste un blank. Pourtant, la question qui lui a posé est des plus simples. Continuer de jouer, de perdre des vêtements pour l'un ou pour l'autre. Le fait qu'il veuille la laisser gagner a légèrement heurté son esprit de compétition mais le problème ne vient pas de là. Interdite, gênée, les joues toujours rougies, une petite voix étouffée lui crie de bien réfléchir aux conséquences de ses actions, mais celle-ci est rapidement happée par le son de son myocarde bourdonnant dans ses oreilles. La main de Nea s'élève doucement en direction du visage d'Elwyn, frôlant alors sa joue avant de la caresser. Poussée par quelque chose, ou peut-être encouragée par l'alcool, la brune prend son courage à deux mains, rapprochant ses lèvres des siennes. Les conséquences qui découleraient de cette action ? Nombreuses. Trop nombreuses pour qu'elle y pense, là, maintenant. Portée par le moment. code by exordium. |
| | | | (#)Jeu 6 Juin - 18:26 | |
| drink or drunk? nea & elwyn Elwyn avait abandonné le concept de limites depuis son adolescence. Si, petit, il était plus réservé, c'était certainement parce qu'il pliait sous le poids des requêtes de ses jeunes soeurs. Être entouré de femmes lui avait permis de développer un instinct de survie assez développé. Qui venait-on chercher pour faire des tests maquillage et habillement? Le grand frère adoré, toujours. L'idée de se faire tripoter ainsi, sans avoir son mot à dire, n'avait pas été un traumatisme de l'enfance, loin de là. Au contraire, c'était à partir de là que Cadburry avait commencé à développer ses envies de voir plus loin dans le milieu scientifique. A l'adolescence alors, la dynamique s'était inversée, l'aîné se dirigeant vers les cadettes pour leur soutenir des idées farfelues mais qui ne laissaient pas de place au refus. Et voilà que la plus jeune se retrouvait à jouer avec des morceaux de métal alors que Elwyn tentait de mettre sur pied la première machine à remonter dans le temps. Il avait passé une année entière sur le projet, sans succès mais il n'avait pas regretté le moins du monde d'avoir usé des compétences de ses soeurs pour aller jusqu'au bout de son idée. Les échecs nourrissaient l'esprit, c'était ce qu'il avait toujours dit et heureusement d'ailleurs, sinon Elwyn serait décédé depuis longtemps. A lui tout seul, il devait détenir le record d'échecs de cette planète puisque littéralement aucun de ces projets n'avait réellement abouti. Il s'était rabattu sur l'informatique, sur le codage et les logiciels pirates, rien de très fabuleux ou original mais au moins, Cadburry avait pu connaître sa poussée d'adrénaline en réussissant telle ou telle manoeuvre interdite. Ce n'était pas pour autant qu'il avait arrêté toutes ces expériences sur le règne animal et floral mais il était beaucoup moins déçu quand il n'allait pas au bout d'une idée qu'il considérait comme géniale. A quarante ans, Elwyn n'avait pas tellement changé dans le fond: il en était encore à ce stade de toutes les découvertes, à se réjouir de la naissance d'un papillon et des balades de fourmis en meutes imparables. La nature lui était toujours aussi plaisante mais lorsqu'il était question de relations humaines, le pauvre ne répondait pas franchement présent. A part se prendre des vestes et attendre que le monde change autour de lui, Elwyn avait plus ou moins abandonné l'idée de trouver sa place dans cette société... C'était vrai en tout cas jusqu'à ce qu'il rencontre Nea et Theo. Maintenant, sa vie avait changé et il ne savait pas trop comment affronter tout cela, tout comme il n'était pas spécialement en mesure de gérer les paroles de sa colocataire à ce moment là. Il fronça les sourcils lorsqu'elle changea de sujet pour s'intéresser à la chips au fond du paquet et Elwyn ne comprenait pas vraiment ce revirement de situation. "La compétition? Je crois que cette chips géante est pleine de LSD, arrête de la manger tout de suite!" Il la subtilisa pour la reposer avec vivacité, pas tout à fait sûr de suivre cette discussion. Il essayait, vraiment, mais le tout lui semblait complètement surréaliste et ramener Juanita comme sujet de conversation n'aidait pas franchement à éclairer ses lanternes pour le moment. "A priori, j'ai choisi Juanita en l'adoptant mais elle a l'air de m'apprécier, c'est vrai. Ouais, trêve de plaisanterie sur les meurtres tout ça, les fesses pixellisés nous attendent... Et ne me contredis pas, Nea Bea... Obsédée par mes fesses, je retiens." Il fit exprès de la regarder avec un air nonchalant, comme s'il était vraiment convaincu que la jeune femme passait son temps libre à le mater. C'était loin d'être le cas, à la rigueur, elle lui mettait des coups de pied au cul mais au delà de cela, il pouvait toujours rêver. La technique était d'ailleurs relativement efficace puisque le jeune quarantenaire se mettait tout de suite à un ménage de printemps. A l'heure actuelle, il était question de faire le ménage sur la piste pour qu'il puisse remporter la victoire, sous les menaces trépidantes de Nea, nécessairement. "Wow, terrible comme menace. Mais je suis pressé de voir ce parapluie-chaussettes, ça a l'air d'être tendance." Il n'était pas du tout dérangé par le concept, au contraire, cela le faisait plutôt rire et l'aidait même à gagner la course. Pauvre Nea devait se retrouver dénudée, bien plus que lui et Elwyn aurait dû se sentir coupable de se lancer dans cette compétition injuste en vue de son taux d'alcoolémie. Il n'arrêta pas pour autant, l'idiot. "On a déjà dit qu'on parlait pas de mon âge, j'attends mon premier cheveu blanc, tu me fais du mal mais toi, oui, je t'aurais inscrit à l'EHPAD pour tes quarante ans vu comment c'est parti. J'aurais jamais osé faire ça, je préfère gagner à la loyale, je m'en excuse." Il osa lui faire un clin d'oeil alors qu'elle perdait sa deuxième course d'affilée malgré une première place qui lui tendait les bras. Ce n'était pas la première fois qu'ils jouaient à ce jeu, se retrouvant tous les deux en sous vêtements dans le canapé du salon. Pourtant, il y avait quelque chose de différent ce soir là, peut être parce qu'ils étaient dans une phase émotionnelle par rapport à tout ce qui était en train de se passer avec Theo, peut être parce que Nea s'était montrée plus encline à parler d'elle après un an et cela avait déréglé le cerveau d'Elwyn. Tout était possible et à cet instant, Cadburry ne cherchait pas vraiment de raisons, il se laissait simplement porter par l'intensité de l'instant.Il débloqua Nea de sa geôle vestimentaire non sans avoir gardé une trace de ce moment de honte pour elle. Cela aurait pu rester bon enfant mais Cadburry ne s'était pas reculé comme d'habitude en reprenant sa manette pour appuyer sur continuer. C'était ce qu'ils avaient toujours fait jusque là, s'arrêtant avant que le Strip Mario n'aille trop loin pour eux. Cette fois, Elwyn avait presque pu sentir la peau de la jeune femme sous ses doigts, il pouvait soutenir son regard et sentir la chaleur l'envahir alors qu'il essayait de parler avec le plus de clarté possible. Non, il n'était pas le roi du contrôle, c'était une évidence dans la vie de tous les jours mais là, il devait l'être. Il la regarda balbutier, ne lâchant pas ses yeux parce qu'elle était belle à en crever mais cela, il l'avait toujours su, dès la première poignée de main lorsqu'elle avait visité l'appartement. Sa beauté était unique, son caractère l'enflammait bien souvent et Elwyn savait que sans elle, son monde ne tournerait pas tout à fait rond. Parce qu'il savait cela, justement, il resta là, à sentir sa main se poser sur sa joue alors qu'il déglutissait avec difficulté, son regard dans le sien. Puis, ses lèvres qui s'approchaient, tentantes, désirables, il les voulait tellement. Peut être même avait-il toujours voulu de Nea. Il le cachait juste très bien parce qu'elle méritait quelqu'un de moins fou que lui, moins gamin surtout. Elle avait besoin de soutien et d'amour, que pouvait-il réellement lui apporter? Des crises de colère, une disette de sous vêtements et des châteaux gonflables dans le salon. Instinctivement, la main d'Elwyn vint bercer une mèche de cheveux bruns de sa colocataire, humant le doux parfum qui était si elle, si enivrant en somme. Il perdait pied dès l'instant où ses lèvres entrèrent en contact avec les siennes. Le cerveau d'Elwyn aurait dû se rebrancher, empêcher cela parce qu'elle avait bu et qu'il n'était pas ce genre d'hommes, il la respectait bien trop pour cela. Pourtant, il avait bercé ses lèvres un court instant, sa main dans ses cheveux, s'y perdant avant de réagir. Ses quelques neurones se rebranchèrent au moment où il reprit son souffle, il devait dire quelque chose, désamorcer la situation, s'arrêter avant de tout foutre en l'air. "Tu savais toi que dans une ville du Wisconsin, une loi dispose qu'un homme ne doit jamais tirer un coup de feu en l'air lorsque sa femme a un orgasme? C'est quand même fou comme idée!" Pourquoi n'avait-il pas le cerveau branché comme les autres? Elwyn se maudit instantanément, tentant de garder son regard concentré sur le visage de Nea, dans le contrôle le plus total de son corps et son esprit. code by exordium. |
| | | | (#)Jeu 6 Juin - 21:49 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn Le glas a sonné. L'heure des regrets approche à grand pas. C'est ce que lui dit la petite voix au fond de son esprit. Petite voix qu'elle s'est amusée à ignorer durant toute la soirée et qu'elle aurait mieux fait d'écouter. Mais elle n'a jamais été douée pour cela, pour l'écouter. Ou juste pour s'écouter, elle et ses sentiments. Au lieu de cela, elle a toujours préféré se mettre dans le pétrin pour ensuite y ramer ou s'y noyer. C'est cette même petite voix qui lui a hurlé de refuser une demande en mariage, par exemple. Instinct conservateur ? Celui-ci s'anime aléatoirement et certainement pas au bon moment, la prévenant souvent trop tard, ou trop à l'avance des futures bêtises à venir. Bêtises qu'elle regrettera un petit moment -ou jusqu'à la fin de sa vie-, mais pour l'instant, le tout est couvert d'une chips supposée être recouverte de LSD. Peut-être qu'un rail de coke ou un dernier shot de vodka aurait eu raison d'elle et l'aurait suffisamment assommée pour qu'elle cesse de déblatérer de telles inepties mais il est trop tard. Elle est dos au mur, l'eau jusqu'au cou, l'alcool noyant sa matière grise. Ou presque car finalement, le sujet est évité, recentrant alors la conversation sur leur bien-aimée Juanita, puis sur les fesses de Cadburry. Fesses, orgasmes et assimilés ont été un élément central, le sujet de discussion préféré durant cette soirée, ce qui est habituellement rare. Très rare. Tout comme ces petites touches tactiles souvent évitées, là, elles se sont invitées, s'invitant encore, aléatoirement. Sa langue commence à se délier, égrenant timidement l'affection étrange qu'elle éprouve à l'heure actuelle à l'égard de son colocataire. Affection qu'elle a mis un certain temps à comprendre, à accepter. Si elle est plutôt du genre frontale sur certains sujets, les confessions et la débâcle de ses sentiments a plutôt tendance à être un sujet qu'elle n'aborde de manière détournée que très rarement. Pour ne pas dire jamais. Un grand sourire fixé sur le visage et le regard pétillant, elle se contente d'acquiescer sans réellement comprendre : sa soi-disant obsession. « Huh ? Non. C'est pas vrai. D'accord ! J'avoue ! Parfois je regarde mais, c'est pas moi ! C'est mes yeux hein. Juanita le fait aussi et pourtant on lui dit rien à elle ! » Tenter de transférer l'attention sur la tortue et non sur elle, belle technique -qui a souvent tendance à échouer mais c'est un secret-. Cela dit, les carapaces multi-colores de leur jeu finissent par clore le sujet de discussion, les relançant sur une histoire de parapluie des plus ridicules. À se demander comment le cerveau de Burkhardt marche en ce moment, à faire des liens des plus insolites. « C'est digne d'une fashion week. Je suis sûre que ça ferait un carton... Ou peut-être pas. Enfin je sais pas. » Le cervelet de la demoiselle semble avoir du mal à faire les deux tâches en même temps ; se concentrer sur la course et parler n'est pas une mince affaire. Peut-être s'agit-il là des prémices d'une vieillesse prématurée. « Oh... Je voulais pas te mettre mal à l'aise. Tu n'as cas dire que tu es comme le vin. Tu te bonifies avec l'âge. Cheveux blancs ? Toi ? Si ça se trouve, avec tes expérimentations, tu as accidentellement trouvé la parade pour le vieillissement capillaire... Ah ! Tu vois !! Encore à vouloir te débarrasser de moi ! Une maison de vieillesse ! Pff... Gagner à la loyale avant de me traîner mon ego et moi dans la boue... C'est fair-play. » La brune répond à son clin d’œil en plissant des yeux, fronçant son nez... Ces parties de Mario-Kart sont récurrentes au sein de leur colocation et s'ils se sont souvent retrouvés en sous-vêtements l'un à côté de l'autre, sur ce même sofa, il n'a jamais été question d'aller plus loin en dépit de tout. Entre eux, il y a toujours eu cette tension, ces non-dits depuis le début mais aucun n'a sauté le pas jusque là. Probablement à cause des multiples retombées qui risqueraient de mettre en périls les fondements de cette colocation bien étrange. Alors, aidée de l'alcool, ou plutôt poussée par l'alcool, voilà que Burkhardt s'est transformée en moulin à parole, débitant étrangetés multiples et déclaration à demi-mot. Plutôt quart de mot, dans un contexte incompréhensible afin de bien noyer le poisson. Alors il est normal que Cadburry ne saisisse pas entièrement le sens. Elle n'a jamais été de celle à dire les grands mots. Elle n'est pas la fleur bleue qu'a été sa sœur, préférant s'attacher doucement, par peur de se heurter à un mur infranchissable ou à un rejet légitimé. Nea a toujours été du genre à toujours se remettre en question, à douter ; douter d'elle, questionant l'affection qu'on puisse éprouver à son égard tout en craignant la peur de se retrouver blessée dans la donne. Alors, elle a cette tendance à minimiser ses propre ressentis par peur de perdre le contrôle, quitte à ce que ces mêmes sentiments la bouffent de l'intérieur. La situation qui découle la berce doucement dans cette certitude ; la certitude qu'elle aurait mieux fait de se contenir, de tout garder, là dedans plutôt que de perdre pied, de se laisser submerger par le flot d'émotion -et d'alcool-. Ses lèvres ont épousé celle d'Elwyn, leurs mains caressant les cheveux, le visage de l'autre. La douceur du moment s'est terminée bien vite, laissant place alors, à une pâle amertume. Amertume suscitée par le commentaire de son simple colocataire. Elle s'est attendue à un silence embarassé, à un regard gêné ou à un franc rejet, mais pas à ça. Pas à ce déni total. Le Wisconsin l’assomme dans un assourdissant coup de feu, l'orgasme en moins. La douce chaleur de ce simple baiser s'est transformé en un hiver des plus glacial. Totalement décontenancée, elle finit de se détacher de lui, les lèvres muettes et les joues encore en feu. Aucun son ne se traduit dans sa voix. Son cervelet tente de lancer un redémarrage forcé ; lui donner un semblant de consistance pour la faire paraître moins sotte, moins mortifiée. Si elle détourne rapidement le regard pour éviter sciemment les yeux troublant du bourreau de son cœur à présent morcelé. Elle tente alors l'humour et la désinvolture pour feindre l'acceptation et atténuer la gêne. Elle pourrait se justifier avec l'alcool, tout ces verres ingurgités en peu de temps... Avec de la chance, elle ne se souviendra plus de tout cela, dans quelques heures. Elle l'espère. « Eh bien je crois que ce soir, on aura fait pas mal le tour sur les faits divers de nature sexuelle. Ils sont vraiment bizarres, ces américains. » Une de ses mains attrape alors sa bière entamée, qu'elle se contente de boire silencieusement. L'autre se saisit de son t-shirt avec lequel elle se recouvre. Awkward moment. Nea regrette avoir trop bu, ce qui l'a poussé à cet étrange retranchement. Elle regrette aussi, là, maintenant, l'absence d'alcool fort sur la table, car au point où elle en est... Elle ne pourra certainement pas faire pire. Sans doute. Tentant de siroter le contenu maigrement alcoolisé, ses yeux se portent sur l'écran de leur jeu préféré où le resultat continue de défiler. « On a toujours du whisky, non ? Puis on peut continuer Mario Kart après ça. Ou regarder Netflix. Promis, je resterai à ma place. » Mauvaise idée Nea. Très mauvaise idée, mais elle n'est plus à ça près. Si elle doit être dans un état lamentable pour finir joyeusement sa soirée sur une touche d'échec et de désespérance autant l'être franchement. L'histoire de la garde de Theo et maintenant, ça. Alors, elle se prépare pour la gueule de bois la plus monumentalement mémorable et regrettable de toute son existence. code by exordium.
Dernière édition par Nea Burkhardt le Ven 7 Juin - 10:47, édité 2 fois |
| | | | (#)Jeu 6 Juin - 23:24 | |
| drink or drunk? nea & elwyn Si seulement il pouvait aller se terrer dans un trou, là, tout de suite, se transformer en taupe et ne plus rien voir à dix centimètres. Devenir aveugle, voilà un bien étrange souhait mais qu'Elwyn pouvait avoir lorsqu'il se retrouvait dans une position inconfortable. Il était certain qu'une taupe n'avait pas besoin de se terrer contrairement à lui. C'était vrai cela, tiens, pourquoi s'évertuaient-elles à creuser autant dans les jardins de ses riverains? Elwyn allait devoir se renseigner sur la question, pour sûr qu'il chercherait sur YouTube dès le lendemain un documentaire passionnant sur le mode de vie des taupes. Il serait doublement gagnant par dessus le marché puisqu'il n'aurait pas à penser à autre chose qu'à une énigme scientifique à résoudre pour son cerveau malade. Comment vivait-il avant cela? C'était à se demander comment il avait pu arriver à l'âge adulte avec si peu de gestion de ses émotions. Il gérait très bien ce qui n'était que physique, il l'avait tant fait depuis l'adolescence mais dès lors que les interactions devaient plus intimes et émotionnelles, Elwyn fuyait le pays à la recherche d'un asile politique dans un pays dictatorial, tout ce qui pourrait l'éloigner d'une situation gênante. Cela devait largement expliquer son célibat malgré ses quarante années de vie sur la planète: entre sa tendance à beaucoup trop parler de choses qui n'intéressaient pour ainsi dire personne et sa fuite en avant dès qu'on l'approchait de trop près, on ne pouvait pas dire qu'il était une véritable énigme pour les sentimentalistes. Cadburry était juste un cas totalement désespérant et donc, par extension, un cas extrêmement intéressant pour la science. S'il avait pu être un cobaye pour lui-même, il aurait adoré le faire mais pas sûr que le sujet lui fasse plaisir pour être honnête. Elwyn aimait bien sa vie sans avoir à se poser mille questions sur les désirs de quelqu'un d'autre, la plupart du temps, il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait lui-même. Comment pouvait-on avoir envie de partager sa vie avec quelqu'un d'aussi frustrant que lui? Pourtant, il avait énormément de qualités en dehors de ces quelques étranges obsessions. Il était prévenant, toujours respectueux et au service de n'importe qui si ladite personne avait besoin de quoique ce fut. Après tout, c'était lui qui avait accouru pour sauver Nea des griffes des alcools forts du bar du coin. Le regrettait-il? Pas vraiment, même si les choses tournaient vers un inconnu complètement paralysant pour lui. Parler de ses fesses n'était certainement pas la façon dont il avait imaginé conclure la soirée, mais Elwyn faisait avec, se mettant en rire de la manière dont Nea incrustait Juanita dans tous les sujets de conversation,une véritable experte de la fuite en avant elle aussi. "Juanita, elle dort les yeux ouverts, tu sais alors mes fesses... A moins qu'elles se transforment en salade, ça l'intéresse moyen, je pense. Et puis, arrête de parler d'autre chose quand c'est de ton obsession qu'on parle! Enfin celle de tes yeux, c'est pareil, hein, voyons!" Il fallait qu'il en rajoute une bonne couche, il n'aurait pas été Elwyn autrement. Tout ce qui gênait Nea lui faisait extrêmement plaisir, du moins jusqu'ici. Tout cela allait-il durer? Vu la tournure des événements, rien n'était moins sûr. Cette partie de Mario Kart réservait d'énormes surprises et Cadburry n'était décidément pas préparé pour tout cela, bien au contraire. "Je propose qu'on crée ça avant la prochaine Fashion Week, du coup... Un bon plan pour devenir riches et célèbres... Ou alors, ouais, on peut juste continuer à s'amuser de ta vieillesse prématurée. Mais t'inquiète pas, va, le vin bonifié que je suis, viendra te rendre visite tous les jours avec des roses couleur lavande, ça suffira pour ton ego ou pas?" Qu'avait-il dit? Ce fut avec une prise de recul de quelques secondes qu'Elwyn se rappela la signification des roses couleur lavande: "je suis tombé amoureux de vous", sérieusement? Bon, il n'avait plus qu'à espérer qu'il était le seul à connaître le dictionnaire floral par coeur, ce qui était fort probable pour être honnête. Il se reprit donc avec aplomb, passionné par sa somptueuse victoire arrachée sur le fil mais cette explosion de joie dura très peu de temps. L'ambiance changea du tout au tout une fois que ce fichu haut de Nea fut retiré et Elwyn ne sut pas vraiment comment gérer l'affaire... Comme un idiot était certainement la réponse la plus appropriée dans son vocabulaire. Il avait fait taire son cerveau une petite minute et voilà qu'il embrassait Nea, en sachant très bien qu'elle n'était pas en pleine possession de ses moyens et qu'il était terrible d'agir ainsi. Il s'en voulut presque instantanément, même s'il ne pouvait pas nier qu'il ne l'avait pas désiré. C'était Nea après tout et cette femme-là était tout à fait d'une autre catégorie pour lui. Enfin, là n'était pas la question puisqu'il s'était détaché en laissant son cerveau sur pilote automatique et conter les lois du Wisconsin furent sa seule réponse sur le moment. Pas du tout ce qu'il avait envisagé en ouvrant la bouche, clairement mais c'était trop tard pour se reprendre et il sentit la tension monter d'un cran en voyant Nea se rhabiller et boire à nouveau. Le silence était horrible, Elwyn se cala contre le dossier du canapé en se passant une main dans les cheveux, un poil paniqué. "On aurait peut être dû à s'en tenir aux anecdotes sur les animaux, comme d'habitude, la vitesse de pointe du poisson-voilier, cent dix kilomètres heures, tout ça." Il ressentit le silence à nouveau alors que les yeux de Nea restaient coincés sur l'écran de télévision. Elwyn, lui, n'arrêtait pas de la suivre des yeux,s'inquiétant instinctivement lorsqu'elle parla à nouveau. Il était dans la panade, la vraie panade si elle demandait la sortie du whisky, cela et ce "je resterai à ma place" dévastateur. Il resta coi une demi seconde encore, tâchant de recoller les morceaux dans son circuit neuronal pour lui répondre. "On devrait pas sortir le whisky, tu vas vraiment être malade demain autrement et..." Il lui tiendrait les cheveux pendant qu'elle vomirait, là n'était pas la question mais tout de même, quelque chose le turlupinait. "Je suis désolé, Nea, je suis un abruti, j'aurais pas dû laisser la situation dégénérer comme ça. T'as bu et tu voulais certainement pas ça, si? Je veux pas que tu crois que je profite de la situation ou quoi, je te respecte trop pour ça. Enfin, imagine, la licorne est l'animal national officiel de l'Ecosse depuis le XIIème siècle, t'es un peu la licorne de la colocation donc j'ai pas vraiment envie de me prendre une corne dans les fesses parce que je suis idiot. Même si Juanita adorerait le spectacle, ça c'est certain." Elwyn ne savait pas ce qu'il espérait comme réponse. Il avait déjà mal à l'idée que ce baiser fut oublié par la jeune femme dès le lendemain mais il n'avait pas le choix, il allait devoir vivre avec. Et oublier, oui, oublier. code by exordium. |
| | | | (#)Ven 7 Juin - 14:47 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn Nea les connaît pourtant, les effets -ou méfaits- de l'alcool, sur un cerveau, sur sa personne. Outre la gueule de bois carabinée qu'elle se tapera le lendemain, les neurotransmetteurs en train de surfer sur le probable demi-litre de tequila -mélangé avec tant d'autre-, son système limbique est sûrement en train de se mettre en grève à l'heure actuelle. Souvenirs ? Ils seront probablement très aléatoires ou répondront de par leur absentéisme. Elle se maudira plus qu'elle ne l'est déjà, passant probablement sa journée allongée dans son lit ou sur le carrelage de la salle de bain à vomir plus que de raison. Vomir ce poison, les ressentiments, cette situation avec Theo et tout ce qui est sur le point de se produire... Grande adepte de l'option contrôle-fuite, sa vie sentimentale s'est souvent rythmée par des désastres émotionnels. Plus pour les anciens amants -et ses parents- que pour la jeune femme cela dit. Elle n'a jamais vraiment été abonnée aux histoires sans lendemain et encore moins sérieuses, les évitant sciemment ne se voyant pas enfermer dans un quotidien infâme, la bague au doigt, à se contrôler et à se cacher. Alors, ses précédentes -et peu nombreuses- aventures sont restées superficielles. Et cela lui est convenu bien car elle a eu l'impression d'avoir le contrôle de la situation -outre le débordement dans sa précédente relation qui s'est soldée par un anneau qu'elle a rapidement abandonné-. Cela dit, cela n'a pas empêché les ruptures d'être douloureuses, amères, la poussant à se remettre en question quant au fait qu'elle ne serait probablement jamais comme sa sœur, à finalement s'ouvrir réellement et à exposer toutes ses facettes, même les plus imparfaites aux yeux d'une potentielle moitié. Bercée dans une certaine incompréhension, les comédies à l'eau de rose n'ont jamais été faites pour elle et si parfois elle a éprouvé une pointe d'envie en regardant un de ces films bateau, elle est toujours restée convaincue d'une chose : ça fait mal. En plus d'être loin d'être tout beau, tout rose. Être vulnérable et à la merci de quelqu'un ? Non. Nea a toujours gardé ce masque, cette barrière, ses distances, les baissant que lentement, parfois trop lentement. Qui sait ce qu'il serait advenu d'elle à Sydney ? Si Ana avait été là ? Serait-elle à l'heure actuelle mariée avec un marmot en route ? Aurait-elle fini par accepter cette situation ? Développer des sentiments plus profonds à l'égard du pauvre ex-fiancé ? L'heure n'est pas aux questions, encore moins à ce qu'il est en train de se passer dans une autre dimension. L'heure est à la situation actuelle, présente. À cette confusion dans sa tête, son myocarde l'aveuglant depuis quelques temps sans qu'elle ne mette un mot, une justification sur la cause. Peut-être aurait-elle mieux fait de faire comme la petite Juanita, à tenter de garder les yeux ouverts et ce, dans toutes les circonstances. « D'accord... C'est creepy ça. Mais comment tu sais alors, si elle dort vraiment ou si elle fait semblant ?Je ne dirai rien d'autre sans la présence de mon avocat, alors... Mon obsession... Pff... » Bouille boudeuse, elle se retient d'avouer qu'il lui est certes, arrivé de nombreuses fois de détailler l'arrière de son jean avant d'y planté son pied pour qu'il se décide de faire le ménage. S'il viendrait à apprendre cela, il s'amuserait à la piquer avec, de temps à autre. Si elle refuse de flatter l'ego du bellâtre, lui la rassure en lui disant qu'il viendrait lui rendre tous les jours visites avec de la lavande dans la petite maison de vieillesse. Ou plutôt des roses lavandes. Elle n'a jamais cherché à connaître la signification ou le pouvoir des fleurs alors elle est loin de saisir la profondeur de ses propos. « Oh... ça serait étrangement touchant. Te voir tous les jours pour que tu t'assures que je ne perde pas mes dents, ni ma santé mentale en dépit de tout... Alors oui, je vais dire que ça confortera mon ego mortifié. » Il faut croire que ses deux derniers mots sont prémonitoires ; qu'ils ont été annonciateur d'un drame à venir... Car portée par le fleuve alcoolisé dans lequel elle est en train de patauger depuis quelques heures, elle a tenté de faire du contre-courant. Elle a tenté de faire ce qu'habituellement, elle ne fait pas, laisser ses émotions prendre le contrôle. Habituellement, elle les pense -trop-, les réfléchit -longuement- quitte à paraître froide, indomptable, distante. Lorsque la brune a commencé à se pencher sur lui, Elwyn aurait pu arrêter tout cela en s'esquivant mais ils se sont retrouvés à partager un baiser. Le feu sur ses joues s'embrasant davantage jusqu'à la douche froide. Elle est convaincue qu'un rejet frontal aurait été préférable à ce déni saupoudré de lois américaines pour tenter de pallier à cet immense moment de gêne, de solitude. De décomposition même. Alors enfoncée dans le canapé, l'esprit meurtri, elle écoute vaguement son colocataire, regrettant presque de ne pas avoir la capacité d'être à cent dix kilomètres de là. Nea se mord intérieurement les joues, fixant d'un air absent l'écran encore allumé. Si elle doit être vraiment malade demain ? Au point où elle en est, ça n'ajoutera pas grand chose à son cocktail empoisonné d'émotions négatives. Elle passera la journée suivante à vomir ; vomir le contenu abject de son estomac, vomir sa peine en espérant que cela l’assomme suffisamment pour en oublier le monde extérieur, l'histoire de garde, cette histoire. Burkhardt plisse les yeux, la bière à ses lèvres lorsque Cadburry émet le fait qu'il serait vraiment mal venu de rajouter une once de liqueur supplémentaire à ses maux. Elle n'y répond pas cela dit car elle est bien consciente de cela, les entrailles déjà remuées par le mélange dangereux qu'elle a ingurgité jusque là. La brune vient à subitement tourner la tête à son égard, les sourcils froncés. Ce mouvement lui a arraché, avec violence, un sentiment de tournis maladif. À moins que ce ne soit ses dires... Il s'aventure sur des œufs car, une Nea blessée est une Nea agressive, farouche... méchante presque. Le fait qu'il parle de ce qu'elle veut la fait tiquer, faisant écho à ce jour où elle a claquer la porte, sans se retourner. Une bombe a retardement commence à tiquer dans le brouillard. « Oui Elwyn, t'es un abruti. Et en même temps, t'es la personne la plus intelligente que je connaisse. T'es désolé, Elwyn ? T'es désolé de quoi ? De croire que tu sais ce que je veux ? Ce que je veux pas ? Ce que je ressens ? Tiens. T'as cas me dire ce que je veux vu que tu as l'air de mieux savoir que moi, hein ? » Si sa petite voix comprend les raisons tout à fait louables et le respect qu'il lui porte, la colère parle. Incompréhensive ou incompréhensible, cette situation commence à tourner au vinaigre, l'alcool abondant dans le sang, troublant et brouillant toute logique. « Spoiler Alert Elwyn, les licornes, ça n'existe pas. » La jeune femme tente de retenir un commentaire entre ses dents, ce commentaire qui aurait pu leur faire du mal. Mais il faut croire qu'elle n'arrive plus à rien contenir. D'abord, elle a -tenté de- partager timidement son affection, avant de sauter à pied joint dans la gaffe monumentale qu'a été ce baiser, puis d'être rejetée sous prétexte que ce n'est pas ce qu'elle a voulu. « Peut-être que je devrais faire comme elles et aller exister dans mon pays imaginaire ! » Sa chambre, pour l'instant. Avant qu'elle ne se décide ou non, à sortir les cartons, bien remontée, pour s'endormir dans l'un d'eux lorsque l'adrénaline redescendra et l'alcoolémie la frappera. Éclairs dans les yeux et fulminante, Nea finit par écraser sa bière sur la table basse avant de se redresse abruptement. Sa vision se trouble, une immense nausée la foudroie tandis qu'elle tente de faire le tour du canapé, en marchant le plus droit possible. Mission quasiment impossible car c'est en suivant sa supposée ligne droite que la demoiselle chancelle dangereusement. Peut-être aurait-elle mieux fait de ne pas s'énerver -pour rien-, de rester assise. Direction ? La cuisine. Malgré son état, elle est bien décidée à aller se noyer dans le whisky.
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| | | | (#)Sam 8 Juin - 0:54 | |
| drink or drunk? nea & elwyn Il était peut être temps qu'Elwyn arrête de croire au Père Noël, il avait tout de même quarante ans et conservait encore ses principes de gamin de six ans. Il n'arrivait pas à faire autrement pourtant, il avait toujours cru qu'il s'en sortirait, qu'on l'aimerait malgré ses écarts de conduite... Ou plutôt de parole, puisque le problème était là en réalité. Cadburry ne s'arrêtait jamais de parler, il avait besoin de cela autant qu'il avait besoin d'oxygène pour faire fonctionner son système cardio-vasculaire. Il n'arrivait pas à se rappeler à quel moment il était devenu ainsi, toujours volubile, à bouger partout pour gérer ses mille pensées mais Elwyn devait gérer cela depuis au moins l'adolescence. A cette époque, il était encore innocent, à croire qu'un jour il pourrait aller sur la lune et inventer la machine à explorer le temps. Une belle utopie. Entre deux rêves sordides, il parlait. Constamment. A n'importe qui. Parfois, il tenait la grappe de ses professeurs pendant un bon quart d'heure et les classes suivantes se retrouvaient amputées de la majorité du cours. D'autres fois, c'était ses camarades qui devaient supporter la tornade Cadburry. A la cafétéria, il vantait les vertus alimentaires de chaque légume qu'il croisait, comparant l'apport nutritionnel de chaque aliment à un élément du tableau périodique. Evidemment, il n'y avait que lui pour faire de tels rapprochements mais il se disait que les génies avaient ce genre de pensées novatrices, sinon il ne serait pas considéré comme tel. Alors, peut être que la logique finirait par l'emporter, peut être qu'il finirait par résoudre les mystères de l'univers entre deux conversations profondes sur l'ascension sociale des hommes qu'il connaissait. Il était outré d'apprendre que les femmes préféraient les hommes habillés en rouge, signe de puissance et de richesse dans nos sociétés contemporaines. Forcément, il avait voulu essayer l'expérience, se parant de rouge pendant une bonne semaine à la faculté, espérant décrocher le gros lot en prouvant la véracité de cette enquête sociologique. Une bien belle pantalonnade honnêtement. Après coup, il avait regretté cette perte de temps puisque les gens passaient leur temps à juger ses accoutrements plutôt que d'écouter la terrible réalité des loutres en Amérique du Nord. La tristesse s'emparait de lui et il se rappelait qu'il ne devait pas se séparer de son éternel optimisme, encore moins de sa philanthropie. Sans cela, qui était-il? Juste un homme qui croyait encore au Père Noël comme un gamin de six ans. Ce jour-là, il y avait cru. Avec Nea. Un an déjà qu'il vivait avec elle et la jeune femme paraissait toujours aussi inaccessible qu'au premier jour mais pas ce soir là, pas après qu'ils eurent discutés des fesses d'Elwyn, des orgasmes de tous les animaux de cette planète. Là, il s'était mis à avoir de l'espoir, riant d'écouter le flot de paroles de Burkhardt. "Avec la position de ses pattes, tu vois... Fin, tu regarderas mieux à l'avenir mais elle fait un truc bizarre quand elle dort là, les pattes écartées, c'est génial. J'attends de le voir ce fameux avocat, alors." Que des idioties, des paroles en l'air, des plaisanteries qui se transformeraient en toute autre chose sous peu. Elwyn s'en voudrait certainement de la tournure des événements parce qu'il aurait dû être le plus sensé des deux, mais l'avait-il été un jour cet homme là, justement? "Bah voilà, parfait, on fait comme ça. Je te rends visite à l'EHPAD, bouquets renouvelés chaque jour et hop, ego en pleine forme, nickel." Le sien par contre n'était pas au meilleur de sa forme en constatant que le baiser échangé avec Nea tournait au vinaigre. Il ne l'avait pas vu venir ce coup là, enfin, si, il s'était douté que cette histoire de Wisconsin créerait du grabuge mais c'était sa manière de faire passer l'angoisse, s'il y en avait. La vérité, c'était bien que la plupart du temps, Elwyn n'était pas en contrôle de son misérable cerveau. A ce moment là, il avait envie de se taper la tête contre un mur puisqu'il ne savait pas comment désamorcer la situation. Nea était sur les nerfs et elle lui montra en ayant une réaction pour le peu brutale, qui laissa Elwyn totalement coi. "Je... Tu..." Rien. Le vide. Lui qui avait réponse à tout, que pouvait-il lui dire? Il n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait en réalité et c'était là le fond de tous ses problèmes. Depuis un an, il ne savait rien de ce qu'elle avait dans le crâne quand lui était si facile à lire, du moins en apparence. Il avait le cerveau vide soudainement et Nea assénait des vérités tranchantes, s'éclipsant bien vite vers la cuisine alors qu'Elwyn restait assis là, trouvant le courage de hurler. "T'en sais rien, déjà. Y a plein d'animaux qu'on a pas découverts encore alors sois pas pessimiste comme ça, de un." C'était ridicule, profondément ridicule et Elwyn se tint la tête entre les mains, une bonne minute, mais l'abattement n'était pas dans son caractère alors qu'il se dirigeait d'un pas décidé vers la cuisine quelques temps après, s'approchant de Nea et la fameuse bouteille de whisky, plus assuré qu'auparavant. "Ok, Nea, t'as gagné. Je sais pas ce que tu veux et je le saurai jamais si tu me le dis pas alors éclaire moi mais t'énerve pas comme ça... J'avais juste pensé que si un jour je t'embrassais, ce serait avec une Nea sobre, voilà. Donne moi le whisky avant que je m'envole pour le Pandémonium." Il attrapa la bouteille et but directement une grosse gorgée, histoire de faire passer le scandale et espérer encore que le Père Noël existait. Et les licornes, aussi, tiens. code by exordium. |
| | | | (#)Sam 8 Juin - 11:49 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn Les licornes. Enfant, on lui a fait croire que les rhinocéros n'étaient rien d'autres que des licornes déguisées, que ces créatures dites imaginaires existaient bel et bien sous couvert d'une tonne de kilo supplémentaire et d'une corne placé sur le museau pour tromper l'ennemi. Et si au début elle y a cru, rapidement, elle s'est rendue compte de la supercherie, alors trahison et amertume l'ont frappé dès son plus jeune âge. Ses parents ont vite regretté la blague au vu du tantrum spectaculaire qu'elle a mené suite à ça et la rancune portée à leur égard pendant de nombreux jours. Vendre des rêves, de l'espoir pour manipuler et se moquer d'un pauvre cœur qui n'a demandé qu'à croire aux doux mots de personne digne de confiance ? Alors le Père Noël, elle n'y a pas cru bien longtemps, et ce, même si les créateurs de cet affreux personnages ont tenté de jouer le jeu jusqu'au bout et fait en sorte qu'une de ses marionnettes réside en Laponie. Mais cette nouvelle ne l'a pas affecté autant que les pauvres licornes. Un univers entier s'est effondré et là encore, son univers se dérobe dans une pente glissante qui ne connaît pas de fin. Pire que la route arc-en-ciel en miroir sur leur bien aimé Mario Kart. Tortue, avocat, tortue-avocat. Leurs discussions diverses, variées, avec un sujet souvent des plus aléatoires, à cause des effets de l'alcool, et de leur fil de pensées des plus hasardeux, rebondissant d'un sujet à un autre sans aucune logique. Avec des propos parfois cryptiques. Nea est douée pour ce genre de message et elle n'a plus à le prouver. Mais ils ne semblent pas se comprendrent. Elle communique comme ça, se voilant souvent la face tout en refusant d'affronter la réalité sur ses sentiments. Elle préfère encore enterrer cela sous une couche épaisse de plein de choses pour ne pas y penser. Et si sur énormément de sujets, elle est du genre à y aller tête baissée en fonçant dans le tas, quand il s'agit de relations, d'émotions -autre que les ressentiments, la colère et assimilés-, l'option autruche-fuite lui apparaît comme la plus sensée, la plus viable pour ne pas se retrouver dans une situation qu'elle serait incapable de gérer, ou de se risquer, se retrouver blessée. L'option finir vieille fille dans un EHPAD couverte de fleurs lui a apparu comme des plus viables pour ne pas mettre en péril leur colocation, cette situation ambiguë, bancale mais à la fois le semblant d'équilibre pour le petit Theo. Égoïstement et à cause des aléas causés par les grands-parents de ce dernier, Nea a mis cette joyeuse affaire dans des eaux troubles. Trop lâche et incapable de faire appel à du bon sens pour affronter ça telle une adulte accomplie, avec des mots, la brune a attendu l'étape avancée de l'alcoolémie pour finalement se risquer à plus que de simples demis-mots-sans-trop-de-sens. Désinhibée de tout bon sens, elle s'y est donc risquée. L'embrasser sans crier gare, se comporter comme une adolescente avec presque vingt années de plus au compteur. Son côté plus sage se gratifie d'un beau facepalm mais elle se décompose en voyant le résultat de son action. Après tout, à quoi s'est-elle attendue ? Ivre comme un poux, surfant sur une vague de bêtises sans fin, il a fallu qu'elle achève tout ça par une noyade. Une belle débâcle. Le Wisconsin et son lac la happe dans les profondeurs, éclaboussant alors les deux adultes d'une douche froide. Eau glacée ayant activé, par erreur, le mécanisme d'une bombe à retardement, prête à imploser. L'acidité de ses commentaires, ses questions ont vraisemblablement corrodé la répartie d'Elwyn qui, apparemment douché se retrouve abasourdi. Chose très rare, lui qui a souvent tendance à répondre au tac-au-tac en s'élançant dans des discours des plus farfelues. Rideau. Burkhardt se lève emportant avec elle sa boule de malaise, d'agressivité déplacée pour emporter tout son fardeau dans la cuisine, loin de lui, de ça. Calmer le feu dans sa poitrine, dans sa tête. Dans le couloir, entendant le commentaire de Cadburry, elle ne peut s'empêcher de lever ses yeux embrumés vers le ciel retenant de rétorquer avec amertume. De plus, là, elle n'a plus les mots. Ce genre de mots qui auraient pu être utile pour expliquer cette débandade jonchée d'incompréhension. Elle a même préféré sortir de ses gongs pour créer une porte de sortie, pour ne pas avoir à se justifier, s'expliquer. Elle est peut-être lâche, mais elle ne s'est pas vu justifiée son dérapage uniquement avec l'alcool. Il aurait été question d'aborder ses -petits- sentiments et ça, cette idée l'a paniqué. Alors, elle en a profité pour glisser sur le lac Michigan, la ou plutôt les bourdes verbales d'Elwyn. Profiter ? Pas vraiment, ce commentaire a réellement crée une détresse en elle mais sa réaction a peut-être été disproportionnée ou accentuée par la série d’inepties qui en a suivi. Et donc, pas la chance de s'expliquer étant donné qu'il s'est amusé à lui mettre les mots dans la bouche avant de la comparer à une licorne... Mauvaise analogie, mais là n'est pas la question. Si le whisky est rapidement sorti de son placard, la demoiselle a néanmoins le bon sens de prendre un verre d'eau. Le vidant d'une traite, elle n'a pas le temps d'entamer le whisky, à présent dans sa frêle main que son colocataire se trouve dans son dos. Si elle se tourne avec une certaine lenteur -pour ne pas accentuer la vague de nausée affluant-, elle le regarde d'un air las, ou fatigué. Ses sourcils se froncent lorsqu'elle l'écoute parler et suivant son discours, ses épaules alors tendues se relâchent un peu. Sa bouche traduit une moue. Incertaine de ce qu'elle doit répondre, elle le regarde lui dérober la bouteille des mains et attaquer celle-ci sans sommation. Une certaine stupéfaction l'attaque. Elle n'aurait jamais imaginé Elwyn, le réfléchi -ou presque-, faire ça. Mais apparemment, sa colère passagère a suscité chez lui cet envie de descendre rapidement dans les Enfers. Sa mâchoire crispée, son menton remonté, elle aborde une moue désolée. Ses propos résonnent encore sous-titrés "la voix de la raison". Mais embrasser une Nea sobre ne serait sans doute pas arrivée avant l'année suivante. Ou celle d'après, ou peut-être à partir du moment où Theo se serait retrouvé à l'université, la tempête passée. Oui, elle aurait été du genre à attendre que les Enfers dégèlent ou à peser la balance -pour la énième fois plus infini- de ses sentiments inexpliqués et incompris. La jeune femme fait un pas en sa direction, le désarmant de son whisky pour le poser sur la table, non loin de là. Si une de ses mains s'est adonnée à cette action, l'autre s'est tout simplement et timidement glissée entre les doigts de Cadburry. Le regard hésitant, elle finit par le redresser pour planter ses yeux dans ceux du brun. « Je suis pas sobre. Je sais. J'ai toujours du mal à dire ce que je veux, vraiment et dans ce genre de circonstance, je sais pas... Mon cerveau a tendance à me trahir. Et j'ai juste envie de prendre les jambes à mon cou, car affronter ça c'est super terrifiant. » lâche-t-elle à demi-mot. Le "ça" dont elle fait référence ? Dire ce qu'elle a sur le cœur, loin d'être sa tasse de thé. Faire face à ses sentiments... Elle préférerait presque affronter vents et marées, une tempête, pour finalement se retrouver coincée dans une bouche d'égout, par exemple. « Je... t'ai pas embrassé à cause de l'alcool. Enfin, pas uniquement à cause de l'alcool si c'est ce que tu crois. » Mais elle est certaine que sans, cela ne se serait pas produit d'aussitôt. Elle se mord la lèvres inférieures, se rendant compte qu'il serait presque plus facile de se sorti des sables mouvants que d'arpenter ce terrain incertain d'explications qui ne doivent pas faire grand sens. « Alors je sais pas quoi dire... juste que c'était pas sympa de ma part de m'en prendre à toi alors que c'est ma faute, que je suis lâche et que j'arrive pas à faire face à tout ça sans vouloir me barrer parce que voilà. Ça se contrôle pas et c'est terrifiant de pas avoir le contrôle. » Inspirant profondément, elle ne quitte pas son regard. Si l'alcool lui donne une impression de moins tout contrôler, ni même ses propos. Alors elle souffle : « Tu as géré ce soir, Elwyn... À la hauteur de 3000. » Cryptique, comme a son habitude, Nea, se mordant la lèvre inférieure par anxiété finit par détacher sa main de celle de Cadburry. Là, maintenant, tout de suite, elle ne voit que ça pour tenter d'avoir un semblant de contrôle, pour combler le silence.
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Dernière édition par Nea Burkhardt le Dim 9 Juin - 15:37, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 8 Juin - 17:26 | |
| drink or drunk? nea & elwyn Qu'est-ce qu'on allait bien pouvoir faire de lui? Cette question avait été posée cent fois, au moins, jusqu'à ce jour. Ses parents, déjà, lorsqu'il était jeune, avait lancé cette interrogation en l'air sans savoir ce qui allait bien pouvoir advenir de leur fils aîné. Il avait toujours eu la tête dans les nuages, loin des réalités matérielles des gamins de son âge et avec l'âge, tout cela ne s'était pas vraiment amélioré. Ses professeurs avaient été les seconds à se désespérer parce qu'ils avaient conscience de son quotient intellectuel élevé mais ils avaient aussi conscience que son quotient émotionnel était plus bas que terre. C'était le problème quand on était intelligents, on se réfugiait dans un monde cérébral pour ne pas avoir à souffrir des émotions du commun des mortels. On s'amusait beaucoup plus en résolvant des équations à trois mille inconnues plutôt qu'avouer à une fille qu'on l'appréciait plus qu'on ne devrait. Elwyn avait toujours choisi la solution de facilité en la matière: prendre ses jambes à son cou et aller prendre un cours d'astronomie plutôt que d'affronter la réalité des faits. Quarante ans déjà qu'il était ainsi, quarante ans qu'il désespérait le monde autour de lui, quarante ans qu'on attendait de lui qu'il fasse quelque chose de ses dix doigts plutôt que de faire exploser des fraises et des ananas sur le compte de la science. Forcément, Cadburry ne pouvait que décevoir parce qu'il était bien incapable d'arrêter ses délires de scientifique fou. Il savait pourtant qu'il n'allait pas pouvoir rester un môme toute sa vie, pas s'il voulait éviter de finir seul avec une maison qui ressemblait à un dépotoir, des traces vertes sur tous les murs et des sèches cheveux cassés dans toutes les pièces. Il pouvait finir fou à continuer sur sa lancée et cela aussi, il en avait conscience, il n'était pas totalement idiot après tout. Non, c'était plutôt l'inverse, lui et son quotient intellectuel trop élevé pour qu'il puisse se sortir de ses problèmes affectifs sans encombre. A l'heure actuelle, le principal souci dans ce genre là, c'était Nea. Elwyn se le cachait bien depuis un moment, survivant tant bien que mal aux parties de Strip Mario et autres divertissements, entre deux coups de balai mérités offerts gracieusement par la jeune femme. Il appréciait sa manière d'être, de le remettre à sa place quand il en avait besoin mais aussi d'entrer dans son jeu quand il parlait à n'en plus finir. Nea était une vraie partenaire de joute verbale, quelqu'un qui se mettait à sa hauteur et qui était aussi intelligente qu'elle en avait l'air. Sous ce joli minois, il y avait tant à donner mais elle avait aussi peur que lui parce qu'elle avait souffert et maintenant que Cadburry en savait un peu plus sur son passé amoureux, il comprenait mieux. Cette histoire de demande en mariage en plein milieu d'un restaurant devant tous les Burkhardt avait de quoi refroidir n'importe qui, il comprenait Nea, mieux que personne. Il n'avait pas la même expérience évidemment, lui qui n'avait jamais vécu de relations sérieuses si on excluait celle qu'il avait eu avec une femme mariée à l'université... Non, il n'avait pas été au courant tout de suite. Clairement, lorsqu'il était question d'affaires de coeur, Elwyn était idiot et il le prouvait ce soir là puisqu'il ne trouvait pas le bon angle d'attaque pour calmer la colère de Nea. La voir s'enfuir vers la cuisine pour enchaîner sur le whisky avait plus ou moins ruiné tous ses espoirs mais il ne se sentait pas vaincu. Pas encore en tout cas. En déboulant dans la cuisine, plus propre qu'à l'accoutumée, ce qui était étrange au final, Elwyn n'avait aucune idée de ce qu'il allait bien pouvoir dire. Les mots étaient sortis tout seuls apparemment et il se sentait nauséeux, certainement parce qu'il venait d'enchaîner avec une bonne gorgée de whisky, lui qui n'était pas très alcool en temps normal. Respirer et se détendre aurait été une meilleure idée mais le mal était fait, maintenant. Il se retrouva là, debout face à Nea, se sentant juste totalement idiot de ne pas savoir gérer ce genre de situations. "J'ai toujours apprécié cette expression, prendre ses jambes à son cou, faudrait que je cherche l'étymologie de tout ça, c'est intéressant... Mais, je te comprends, Nea. Vraiment." Il n'avait fait que fuir lui aussi, dès que la situation s'avérait plus sentimentale qu'il ne l'avait imaginé jusque là. Il sentit les doigts de Nea se mêler aux siens et Elwyn suivit cette trajectoire, se sentant peut être moins nerveux d'obtenir ce contact après tout ce qui venait de se passer. Est-ce qu'il avait bien entendu ce qu'il avait entendu? On ne savait jamais, peut être que le whisky avait comme effet secondaire de perdre l'aptitude de ses tympans. Il resta coi, à attendre la suite, ne sachant pas vraiment ce que Nea allait bien pouvoir dire maintenant qu'elle avait avoué que l'alcool n'était pas le seul responsable de ce baiser inopiné, Strip Mario ou pas. "Je croyais rien, tu sais. Mais t'es juste tellement secrète d'habitude et t'as plus tendance à me mettre des coups de pieds au cul que de m'embrasser donc... Je me demandais juste ce que tu voulais dire, tu comprends? Parce que si c'était qu'un baiser de gens pas sobres, ce serait mal, aussi mal que les gens qui utilisaient l'urine comme désinfectant et comme dentifrice dans l'Antiquité mais c'est pas ça, donc... Ça veut dire quelque chose ce qui s'est passé." Pour lui, c'était une évidence mais se l'entendre dire à voix haute le dépassait totalement, encore plus peut être que les excuses à demi mot de Nea ensuite. Elle avouait avoir peur de cette perte de maîtrise et apparemment, ils étaient tous les deux à blâmer dans ce genre de circonstances. Ils étaient tous les deux têtus comme personne et des froussards pas croyables dans des situations comme celles-ci. Nea relâcha pourtant sa main finalement alors qu'Elwyn esquissa un sourire timide en l'entendant lui dire qu'il avait géré ce soir là. Le silence, ensuite. Que devait-il faire, maintenant? Il n'en savait rien. Il était largué. Totalement largué, prêt à sombrer comme le Titanic et bordel, il n'avait pas vu plus l'iceberg que le commandant du navire, bien joué Cadburry. "3000, c'est un gros chiffre, ça, Nea. Je te pardonne, t'en fais pas, j'ai un peu abusé sur le Wisconsin aussi... Je sais pas me taire, c'est un sacré problème au quotidien. Je crois que si je recommence mon délire, faudra que tu me bâillonnes, la prochaine fois, fais ça, ouais, histoire de pas gâcher le moment... Parce qu'il était parfait ce moment, Nea." Il s'approcha d'elle, sa main se calant contre sa joue, Elwyn était délicat et c'était quelque chose d'assez nouveau à observer mais ce n'était peut être pas si surprenant... Pas quand on le voyait agir autour de Nea depuis un an. Un an qu'il essayait de la rendre folle. Il attendait juste que ce fut de lui depuis tout ce temps. code by exordium. |
| | | | (#)Dim 9 Juin - 17:54 | |
| drink or drunk? why not both ? nea & elwyn Lorsque Nea a pris Theo sous le bras, ses bagages dans l'autre pour finalement débarquer à Brisbane, la déception chez les parents Burkhardt s'est lourdement fait ressentir. Ils ne se sont pas penchés sur le côté louable de son action, lui répétant que Theo aurait très bien pu s'adapter là-bas, qu'elle n'avait pas à sacrifier sa vie, sa relation, son futur mariage pour le caprice d'un enfant. Nea n'a pas vu ça comme un caprice, ni comme la porte de sortie pour échapper à tous ses problèmes mais le fait est qu'elle a pris ses clics, ses clacs, et qu'elle a mis sa vie -sentimentale- en suspens pour le petit. Avant sa rencontre avec l'ex, elle a effectivement commencer à croire les dires de ses parents ; que le futur, une famille, ça ne serait pas pour elle, qu'elle finirait effectivement vieille fille, seule, sans connaître les "joies" du mariage ou de la maternité, entourée de nombreux chiens, chats, tortues, ou encore un zoo entier à ce rythme là. La trentaine, sans histoire vraiment sérieuse, sans prétendant, sans bague au doigt... Ces mêmes propos se sont radicalement stoppés lorsqu'elle a commencé à sortir avec lui. Être un semblant sérieuse dans une relation, le choc pour les géniteurs qui ont vu le jeune homme comme le messie, l'élu... Jusqu'à ce que la demoiselle ne décide à mettre un terme -violent- à cette situation en claquant la porte. Elle en a pris beaucoup, des commentaires sur ce sujet, sur cette fuite, de la part d'un peu tout le monde n'ayant pas compris, ou accepter le changement drastique, l'abandon. La suite de son aventure ? La brune ne s'en est pas vraiment inquiétée, trop occupée à gérer le deuil, la situation, Theo, sa colocation, le beau bordel administratif lorsqu'elle a décidé de venir s'installer ici... Cela l'a longuement occupé, ne la laissant pas le loisir de respirer ou même de se pencher davantage sur ses déboires affectifs. Et puis ensuite, il y a eu Elwyn, cette fameuse colocation ne laissant pas son esprit dérivé sur des moments trop mélancoliques, la poussant à se pencher sur les expériences farfelues du bel homme plutôt que de disséquer le passé. Vivre dans le présent. De fil en aiguille, entre les coups de balais et de sac à farine, ce petit jeu de chat et de la souris à commencer à créer quelque chose. Ou plutôt, cette simple relation de colocataire a commencé à se muer... Lentement. Sûrement. De toutes ses relations, même purement amicales, Elwyn a été le seul avec qui Nea est arrivée à parler, de tout, de rien, -souvent de rien- mais surtout, de sa belle liste de jeu vidéo. Alors bien sûr, elle a toujours gardé quelques secrets mais avec lui elle n'a pas craint le jugement, le dédain, l'incompréhension. Elle s'est sentie un peu plus ouverte, honnête, sans avoir besoin de rentrer dans une case, se cacher pour ne pas subir une multitude de questions quant à son comportement trop farouche, trop direct, parfois enfantin, incompréhensible. Elle n'a pas eu a mentir sur son activité préféré du vendredi soir et a même pu trouver un partenaire de jeu dans la donne. Cependant, il y a cette petite chose qui a commencé à grandir, et si la demoiselle a bien remarqué cela, elle a préféré couvrir le tout avec des piles de linge à laver, de la mousse à raser, du poil à gratter et de la peinture phosphorescente presque congelée dans une boite, au fin fond du placard, sous une pile d'autres boites. Tout plutôt que d'affronter la réalité. Et apparemment, ce problème, ou plutôt, l'option fuite est une récurrente chez Elwyn aussi. « J'ai toujours cru que ça avait un rapport avec la manière de courir des lapins mais je crois pas que ce soit ça... » Si la brune a bien assimilé le fait qu'il dit la comprendre, la voilà qui le suit dans son rapport à l'étymologie plutôt que de se concentrer sur les mots importants. Tous deux sur la même longueur d'ondes, à préférer l'option dérobade plutôt que d'affronter frontalement ce genre de chose et justifier leur fuite par de l'effronterie avec des commentaires inopinés, ou des coups de pied. Petite, Ana l'a souvent taquiné du fait que "si l'on frappe un garçon, cela veut dire qu'on l'aime bien", peut-être aurait-elle du donner cet indice à Cadburry bien que ce soit très enfantin. Elle n'a après tout, jamais eu recours à cette pseudo-violence affectueuse avec son ex pour ne pas le traumatiser et cela ne s’accommode bien sûr pas aux fois où elle en est venue au poing dans un bar après que quelqu'un l'ait joyeusement tripoter. Avec Elwyn, elle n'a pas eu à se cacher. Sa mine se fronce dans un certain dégoût lorsqu'il évoque le brossage de dent à l'urine. Elle finit par opiner timidement du chef en réponse à sa question. Lorsqu'il s'agit de ce genre de sujet, son éloquence atteint le zéro pointé. « Je crois qu'on devrait arrêter les petites anecdotes le temps qu'on mette ça au clair... Car ça fait pas vraiment du bien à mon estomac d'imaginer ça... Mais oui. Ça veut dire quelque chose Elwyn. Enfin pour moi, c'est vraiment quelque chose. » Car au final, elle ne sait toujours pas ce qu'il en pense réellement, s'il en pense quelque chose, autre que de l'urine. À moins que ce soit la réponse ? Son myocarde s'emballe à trois mille à l'heure lorsqu'il esquisse un sourire. S'il ne sait pas se taire au quotidien, Nea s'y est presque habituée.. Quant à l'état américain ayant décidé de briser leur moment dans un coup de feu, elle s'est décidée de ne jamais le visiter si elle doit planifier un voyage aux États-Unis. « Techniquement, ça me prendrait tellement de temps, de te bâillonner que tu aurais déjà fini de raconter 3 anecdotes différentes. Alors je te pincerai... » Il y a aussi l'option moins radicale que le coup de poing, ou de pince mais elle ne veut pas remettre du feu sur ses joues, ses lèvres et emballer davantage son cœur déjà malmené. L'évocation du fameux moment l’embarrasse quelque peu, si bien que c'est timidement qu'elle le regarde exécuter son geste, les joues probablement rougies et non seulement à cause de l'alcool. Lentement, Nea réduit la distance entre eux sans le quitter du regard. Elle ne se serait pas crue capable d'avouer qu'elle éprouve une certaine affection pour lui et encore moins à voix haute. Elle vient alors se saisir, doucement de la main du jeune homme encore placée sur sa joue. Gênée, elle tente de prétendre à un semblant de contrôle en posant des questions. « J'ai bien voulu faire une référence avec le "Over 9000" mais là, ça aurait vraiment été beaucoup, alors je me suis dit que 3000, c'était bien.Tu crois qu'on devrait retourner dans le salon ? Reprendre notre partie ? Finalement se poser devant Netflix ? » Laisser décanter tout ce remue-ménage émotionnel par exemple. Elle a pris le chemin le plus long pour expliquer simplement et clairement ce qu'elle éprouve à l'égard d'Elwyn et ce, à cause de la peur, de l’appréhension... et si souvent elle se plaint de lui, de son comportement parfois too much, c'est aussi comme ça, qu'elle a appris à l'aimer.
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| | | | (#)Lun 10 Juin - 0:30 | |
| drink or drunk? nea & elwyn Elwyn évoluait tout doucement. Peu à peu, il ramenait ses pieds sur terre et en vue de son caractère des plus loufoques, c'était un fait assez exceptionnel. L'avoir connu plus jeune était un véritable défi tellement il n'était pas dans le monde des vivants. Toujours la tête plongée dans un bouquin, lunette sur le nez, il essayait d'apprendre chaque ligne par coeur, sans connaître les raisons réelles de ce délire. Comme si les livres allaient tous brûler ou disparaître d'un moment ou un autre. Elwyn avait toujours eu peur de cela, d'une perte des connaissances humaines, d'une fin du monde proche qui le rendrait totalement inutile. Il n'avait toujours été qu'un gamin cérébral, celui qui n'avait pas spécialement envie de jouer au football avec ses copains mais plutôt celui sur le bord du terrain qui calculait la vitesse moyenne de voyage du ballon d'un pied à un autre. Autant dire que ce n'était pas l'éclate pour tous les spectateurs vu qu'il hurlait les résultats les plus extraordinaires à chaque arrêt de jeu. Le temps n'avait pas changé les choses, même s'il était passé de la cour d'école aux bancs de la faculté. Là bas, il était entouré de gens comme lui, tous perdus dans leurs formules mathématiques à tenter par tous les moyens de décrypter les mystères de l'univers. Au bout du compte, il ne s'y était pas plus tant que cela... Personne ne riait jamais, il n'y avait jamais de temps pour les comics ou les jeux vidéos, ce qui attristait fortement ce cher Cadburry. Il avait besoin de sa dose de fun pour être productif dans son travail ensuite. Elwyn n'avait tout simplement jamais trouvé quelqu'un à sa hauteur, enfin à la hauteur de sa folie pour être tout à fait exact. Il y avait eu Seymour, oui, mais même lui avait fini par déserter le navire après pas loin de trente cinq ans d'amitié, rien que cela. Puis, il avait rencontré Nea. Il n'aurait jamais penser pouvoir se lier de la sorte avec quelqu'un, encore moins une personne qui habitait avec lui et qui, en apparence, ne partageait pas le même mode de vie. Pourtant, c'était arrivé le plus simplement du monde, autour d'un verre le vendredi soir, une partie de Strip Mario certains jeudis et les multiples tortures qu'ils se faisaient subir mutuellement quand l'autre avait le dos tourné. Si, sur le coup, Elwyn n'avait pas pu expliquer pourquoi il agissait ainsi, à toujours la chercher, à vouloir la mettre en colère. Avec du recul, la réponse était des plus faciles: il voulait se faire remarquer. Evidemment, il n'avait pas besoin de tout cela pour en arriver à ce résultat puisqu'il parlait pour dix et qu'il était loin d'être invisible quand il entrait dans une pièce ou en sortait puisqu'un bordel monstrueux était né entre temps mais c'était tout de même différent. Cadburry ne voulait pas se faire remarquer pour son débit de parole ou pour ses savoirs lancés au hasard, non, il voulait qu'elle le voie pour la vraie personne qu'il était derrière le masque. Ce n'était pas quelque chose de simple à réaliser parce que Elwyn avait toujours appris à se cacher derrière ses livres, ses documentaires ou ses comics et jamais il ne se permettait d'être vulnérable ou simplement sensible. Pourtant, c'était le cas. Il était même plus sensible que la plupart des hommes, il avait simplement peur de se faire juger pour cela, pour cette différence qui faisait partie intégrante de la personne qu'il était. Tout cela, Nea devait le savoir, même si elle ne commentait pas en retour. Ils avaient cet accord tacite jusqu'ici, de ne jamais parler des choses sérieuses et intimes, de ne jamais briser cette barrière entre eux. C'était fini tout cela, ils n'en étaient plus là. Elwyn ne savait pas ce que le futur leur réservait mais il savait que plus rien ne serait comme avant, cela pourrait être mieux par contre, il en était certain. "Attends, mon téléphone va nous dire... Au XVIIème siècle, Furetière écrivait que prendre ses jambes à son cou se disait, au début de son siècle, "prendre ses jambes sur son col"et signifiait "se résoudre à partir pour quelque message ou quelque voyage". Il s'agissait donc simplement des préparatifs à un déplacement qui outre quelques menus objets nécessaires au voyage, nécessitait, bien sûr, d'emporter aussi ses jambes. Et comme le sac des bagages était souvent porté en bandoulière ou à l'aide d'une sangle passant derrière le cou, il fallait aussi "prendre ses jambes sur son col". Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que le sens de l'expression a évolué pour marquer la promptitude, la vitesse." Il avait dégainé son téléphone en moins de dix secondes pour leur offrir la réponse tant attendue alors que ce n'était pas du tout le sujet de la conversation à cet instant précis. Ils étaient en train de parler d'eux, de ce qui s'était passé sur ce canapé, de la crise qui s'en était suivie et pourtant, il y avait encore cette tradition de la fuite qui les poussait à dériver vers la moindre anecdote, même la plus ridicule. "Oui, pardon, je parle plus d'urine, promis. Du coup, faut tenir combien de temps pour qu'on mette tout ça au clair? Non, parce que j'tiens pas ma langue super longtemps comme tu le sais très bien... On a l'air d'accord, non? Dans le genre, quelque chose se passe..." Très éloquent, Cadburry, comme toujours. Il n'était pas le plus romantique du monde quand il était pris au dépourvu et qu'il angoissait. Elwyn savait qu'il pouvait se soigner, ce n'était qu'une question de circonstances et toute cet alcool n'aidait pas son cas, il pensait avant tout à Nea. Toujours qu'à Nea, le fou. "Tu me pincerai où? Non, parce que j'suis vachement sensible à certains endroits, faut pas déconner avec ça... Puis, en plus, tu te doutes que je connais vachement de vocabulaire anatomique, je sais pas si t'as envie que je me lance là dedans... Tu vois, faut me bâillonner, je t'avais dit!" Il s'avoua vaincu en soufflant, incapable de contenir la multitude de ses pensées, du moins pendant la minute suivante. Après, tout allait mieux, peut être parce qu'il se concentra sur Nea, sur la beauté qu'elle représentait à ses yeux, sur ce trésor qu'il chérissait en regardant ses belles prunelles ébène... Là, tout de suite, il était calmé. Il ne put que caresser son doux visage, sentir sa proximité ensuite puis a main qui se perdit avec la sienne et Elwyn n'avait plus vraiment de mots. Elle était la seule à réaliser cet exploit, la seule au monde. "Non mais 3000, je prends, ça me va amplement. D'habitude, je gère à hauteur de -50 donc c'est une sacrée augmentation pour moi déjà. 9000, pouah, va falloir encore un peu d'entraînement." Il se mit à rire, écoutant le questionnement de Nea, aussi perdu qu'elle sur la marche à suivre. "T'as deux manches de retard sur notre partie donc ça dépend si tu veux rester sur une défaite ou pas. Après, je sais pas si un documentaire sera compréhensible pour mon cerveau après tout ça... Oui, je sais, c'est dingue." Il la regarda avec un air taquin collé sur ses traits: il évoluait, certes, mais les fondements de son personnage n'étaient jamais très loin et c'était ainsi qu'on l'appréciait ou qu'on le méprisait. Elwyn finit par prendre Nea dans ses bras, une première et un contact qu'il n'avait pas prémédité, juste un besoin viscéral à ce moment là, précisément. "Je veux pas te perdre." C'était une de ses peurs les plus terribles désormais, pire que la disparition de tous les livres de cette planète, que la mort des connaissances humaines... Pire que la fin du monde, ce serait juste la fin du sien. code by exordium. |
| | | | (#)Lun 10 Juin - 15:38 | |
| drink or drunk? nea & elwyn Si l'option fuite a été une prépondérance dans sa vie sentimentale, cela a apparemment commencé à changer. Un peu. Juste suffisamment pour amorcer une transition certaine. Transition des plus timides, un peu -trop- aidée par les nombreux shots ingurgités durant la soirée certes, mais le fait est là. Les pieds dans le plat. Doucement, Nea s'ouvre. Bien sûr, les gens ne changent pas du tout au tout, devenant une meilleure version d'eux même en un claquement de doigts magique. Ces personnes évoluent, petit à petit, dans une lente mutation pour devenir une version évoluée de ceux qu'ils sont ; une version plus réfléchie, plus en phase avec leur personnalité, leur souhait pour l'avenir. Peut-être pour se transformer en une personne qu'ils souhaiteraient être. Bien sûr, cela nécessite une certaine dose de courage -ou d'alcool- pour affronter l'immonde réalité : le fait que ce ne soit pas immédiat, qu'il faut parfois en souffrir longuement... La brune n'a jamais cru qu'elle serait capable de ça, d'évoluer en une version un peu moins prompt à détaller aux premiers nuages annonçant un attachement certain envers une quelconque personne. Au lieu de ça, avec Elwyn, Nea est restée sous la pluie, à prendre le déluge, en attendant que cela se passe, pour réaliser que d'un, elle ne s’enfuirait pas et que de deux, qu'elle a décidé de camper là jusqu'à se décider de finalement se confronter craintivement à cette situation, détrempée. De plus, cela aurait été risqué de prendre les jambes à son cou, de détaller comme un lapin alors que le sol est recouvert d'eau... Si le bellâtre se décide à répondre à ce questionnement de la plus grande importante en dépit de leur situation actuelle, il faut néanmoins souligner que la brune attend la réponse avec un intérêt certain, bien que son regard soit perdu dans la contemplation du visage de Cadburry. Si elle a également été impressionnée par la rapidité de l'exécution de cette recherche, mais également par le débit annoncé de ses propos. À croire qu'il a une tolérance poussée pour le whisky qui n'a pas altéré ses capacités, contrairement aux siennes. À moins que ce soit la différence de quantité. Probablement ça, oui. Cela dit, sans cela, ils seraient probablement restés comme deux adolescents n'osant pas faire le premier pas, évitant chaque contact trop physique ou discussion légèrement déplacée. Alors, tout deux imbibés à différents niveaux, ils ont décidé de rester jouer dans l'eau, s'approchant dangereusement des eaux troubles, ce qu'ils ont toujours évité jusque là. Mais restant fidèles à eux même, ils continuent à s'autoriser quelques pâles anecdotes pour combler les longs moments de gêne, de silence, ou même pour tenter de palier leur discussion. « Je sais pas trop... Mais si tu continues à mêler ça avec du dentifrice ou l'Antiquité, je pense que ça risque de nous prendre autant de construire le Colisée. Oui je suis d'accord. Y'a... Quelque chose. Petit quelque chose ou quelque chose en devenir... Enfin, si tu veux. Car tu peux ne pas vouloir. » Si ces discours sont hésitants et manquent de clarté, elle tente tant bien que mal de faire abstraction de la certaine nausée l'assaillant. Cela dit, il faut croire que son niveau d'alcoolémie s'est passablement calmé. Probablement la phase avant l'extrême fatigue contre laquelle elle luttera. Lèvres mordues, sa répartie déjà fanée s'est également étendue à son semblant d'éloquence. Peut-être aurait elle du le pincer directement au lieu de le menacer simplement, car le revoilà parti dans des réflexions sans fin si bien qu'elle les rythme en le pinçant, justement. D'abord le bras, puis l'avant bras. « Des endroits plus sensibles ? Un peu plus et vous me vendriez points faibles Sir Cadburry. Ouh ça tombe bien, petite séance de révision avec mes gros bouquins. Je te ferai un pop-quizz sur les muscles et les os du corps humain avec option torture à chaque mauvaise réponse. Je prends note pour le bâillon, mais je crois que te fourrer une pomme dans la bouche prendrait bien moins de temps. » Bien sûr il y a aussi l'option du baiser inopiné, cela lui couperait probablement les mots de la bouche pendant de longues secondes, mais pour l'instant, elle garde cela pour plus tard. Une arme secrète, en somme, à ne sortir qu'en cas d'extrême urgence. De plus, pour l'instant, ils sont encore un peu perdus et créer un nouveau malaise ne serait probablement pas la meilleure idée de l'année. Alors pour l'instant, les deux grands timides se contentent de quelque contact physique, de main, de caresse les apaisant, les berçant dans un silence presque harmonieux. Tirant un sourire un peu railleur pour prouver qu'elle n'en a pas perdu tout son piquant, elle ne peut s'empêcher de rétorquer : « Tu gères à hauteur de -50 ? Tu es généreux avec toi même là... Enfin, tu es quand même passé de 4 à 3000 alors je suis sûre que plus de 9000, tu y arriveras... Un jour. Peut-être. On verra. » Apparemment, les deux n'ont aucune idée de ce qu'il va suivre. Lâchés sans mode d'emploi ou sans lampe de poche, ils tentent d'avancer à tâtons dans ce grand brouillard de relationnel : la cour des grands, des adultes accomplis qui n'ont pas peur des mots, des relations, des gens et de l'attachement. Alors c'est plein d'appréhension que Nea leur propose de retourner à leur rituel, leur soi-disant "jeux d'enfant" (vu comme cela par le monde extérieur). Ce petit confort rassurant tandis qu'elle se veut découvrir -avec une lenteur certaine- ce nouveau monde en la compagnie d'Elwyn. Si faire de nombreux tonneaux et dérapages l'effraient en vue de tout le liquide dans son estomac, elle lève timidement le regard pour de nouveau caresser le sien. La brune n'a point envie de passer pour une lâche, se dérobant à la défaite mais elle n'est pas sûre d'assurer les deux dernières courses sans piquer du nez. Tout comme lui avoue ne pas être capable de pouvoir comprendre entièrement un quelconque documentaire. Presque effarée par cette honnête déclaration, elle aborde une moue surprise qui répond à son air espiègle. Il faut croire que cette nouvelle, l'acceptation de finalement mettre un mot sur ce "quelque chose" -qui continue de tourner sous ce même nom- à user toute leur énergie et matière grise restantes. « Je pense que si je reprends le volant ce soir, je vais finir par faire du contre-sens et ta victoire sera quelque peu... déméritée non ? Enfin, ça voudrait aussi dire que je dois te redemander de l'aide pour enlever de nouveau mon t-shirt et...Voilà. Peut-être qu'on devrait arrêter la console pour ce soir ? Enfin, si tu veux. » La surprise de la brune ne s'arrête pas là car, suite à cela, elle se retrouve dans les bras de Cadburry. La tête posée contre le torse de celui-ci, elle écoute timidement les battements de son cœur. Sa déclaration lui arrache une certaine stupeur, une peur même. Elle finit par se décoller son torse, redressant ses yeux pour capter les siens. Maintenant qu'ils placent des mots sur leur situation, les maux ne sont jamais trop loin. Les maux suivent toujours. Fait-il référence à la disparition douloureuse de son meilleur ami ? Que se passerait-il ? Qu'adviendrait-il de la jeune femme si Elwyn viendrait à suivre le même sort que sa sœur ? Ces pensées la terrifient, les mots qu'il a prononcé aussi. Nea a raison, s'en convainc davantage ; ça, l'attachement, les sentiments à l'égard d'une tierce personne, c'est terrifiant. Douloureux, parfois. Mais il est trop tard pour la fuite et elle n'a plus envie de se dérober, maintenant. « Je... si tu venais à "partir", t'as intérêt à courir vite car je te retrouverai... Je serai là... Je compte pas disparaître. » Si sa première réponse a été pour apaiser l'angoisse grandissante par une petite touche de légèreté, elle prie au plus profond de son être que rien ne lui arrive. Elle ne veut pas le lancer par accident sur les statistiques mortelles, les accidents domestiques... Elle a déjà perdu sa sœur, une partie d'elle, son repère. À présent, ils essaient de lui enlever Theo... Et si Elwyn venait à disparaître, elle ne saurait vraiment pas comment faire pour ne pas se laisser entraîner dans les profondeurs.
Dernière édition par Nea Burkhardt le Mar 11 Juin - 16:40, édité 1 fois |
| | | | | | | | It’s a great advantage not to drink among hard drinking people. ¤ Nea /!\ |
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