Avec eux, rien ne pouvait rester très sérieux bien longtemps. A croire que leur cerveau était branché à l'envers et qu'ils avaient ce besoin irrémédiable de sombrer das la folie. C'était bien plus simple de partir vers ce genre de contrées que d'accepter d'avoir des conversations sérieuses concernant leurs sentiments ou leurs envies pour l'avenir. Elwyn, pourtant, en ressentait de plus en plus le besoin car il ne savait que trop bien le nombre de personnes qu'il avait perdues en n'osant pas assez dire ce qu'il avait sur le coeur. Avec Nea, il avait envie d'agir différemment, de la garder près de lui par tous les moyens possibles parce qu'il avait besoin d'elle, assurément. Mieux encore, il avait envie d'être avec elle et pas seulement pour le temps de cette journée folle où aucune limite ne semblait être de mise mais pour une durée indéterminée, sans qu'il n'y ait véritablement de contrats qui ait été établis auparavant. Enfin, à part peut être le fait qu'ils n'auraient jamais une vie normale en étant ensemble. Même une séance culinaire partait en vrille avec eux et il n'y avait aucune chance pour qu'un brownie soit cuit avant la fin de l'après midi. Peu importait, la nourriture semblait peu compter à ce moment là alors que la farine et le chocolat étaient mixés en dehors de leur bol respectif pour finir sur les visages des deux idiots qui s'amusaient réellement avec rien. "J'ai déjà la plus belle face alors, je suppose que j'ai déjà gagné ce titre en avance, non?" Il ne croyait pas une seule seconde à ce qu'il pouvait dire mais il fallait qu'il joue de sa carrure pour faire penser qu'il était sûr de lui. Elwyn ne l'était qu sur le papier car il avait pas mal d'insécurités, ces fameuses insécurités qui s'exprimèrent juste au moment où il avait mis à l'oeuvre la farine en plus du chocolat sur le visage de Nea. En quelque sorte, il lui exposait ses sentiments et il lut bien aisément le trouble dans son regard, elle était incapable de lui répondre mais Cadburry pouvait l'embrasser, ce qu'il fit sans plus attendre. Tant qu'il avait ses lèvres, il serait heureux, c'était ce qu'il arrivait à se dire à ce moment, là sentant son coeur tambouriner dans sa poitrine. Bien vite, le jeu reprit, des marques d'appartenance furent laissées sur le corps de l'un puis de l'autre parce que Nea avait relancé la machine en retirant son tee shirt pour terminer les restes de chocolat sur ses muscles. Elwyn ne put que rire, avec son jeu de mots digne d'un enfant de primaire mais qu'elle était belle, terriblement belle. "Parce qu'elle était pas belle avant, sans le chocolat? Et puis, maintenant il y en a plus pour le brownie et c'est pas égalisé donc... Je m'excuse, Nea Bea." Il lui retira son tee shirt sans demander son reste, collant son buste au sien, espérant ainsi que les traces de son prénom viennent se perdre sur son buste en plus du sien. "On va pas manger à cause de ton amour des batailles de nourriture... Je te félicite pas." Ses bras étaient accrochés autour de la taille de sa belle brune et Elwyn lui souriait. Ils avaient détruit les ingrédients pour le gâteau, la cuisine était sans dessus dessous et la douche qu'ils avaient pris avait clairement été oubliée vu leur état à ce moment là. Des gamins, voilà ce qu'ils étaient, dans des corps d'adultes mais ils s'aimaient, c'était l'évidence qui ressortait de tout cela vu le regard que Cadburry fit à Nea à ce moment là. Un regard qu'il lui ferait jusqu'à sa mort, sans aucun doute. Un regard amoureux.

Comme des enfants. Deux grands enfants. Ou deux beaux idiots. Peut-être un savant mélange de tout cela, saupoudré d’une douce dose de folie. Nea a mis longtemps à accepter ses sentiments, mais elle a toujours cette vague d’appréhension car accepter ce qu’elle ressent est une chose, les avouer à voix haute… Un tout autre effort, un tout autre exploit. Pourtant, ce n’est pas comme si l’envie manque, mais les mots ne parviennent jamais à s’échapper. Pourtant, elle pense tout cela, elle a envie de lui avouer ce qu’elle ressent à son égard, avec des actions d’abord, se persuadant qu’à un moment ou à un autre, elle serait finalement prête à lui affirmer tout cela avec des mots. Alors, pour l’instant, ils s’adonnent à leur petite session cuisine. La recette est simple : un brownie au chocolat. Avec eux, même la plus simple des recettes peut vriller en bataille épique, sans fin. Ce qui a été le cas ici. Le démarreur ? Un petit coup de farine sur le nez. Le résultat ? Un sac de farine plus vide que rempli, cette même farine étalée sur leurs joues, corps, sans compter la disparition du bol de chocolat qui s’est également retrouvé étalé par-ci par-là. Leurs brownies ? Disparus, envolés. Ou plutôt éparpillés sur leurs corps, leurs visages. « Ouh. Présomptueux. Tu vas plus tenir sur tes pauvres chevilles bientôt. Et je sais que tu as ta propre kiné mais quand même » Ils auraient pu continuer à se taquiner légèrement, plaisanter sur divers sujets, dérivés sur cette pauvre préparation de brownie ou se servir de ce qu’il reste dans leur placard pour achever l’autre mais le sujet est devenu un peu plus sérieux. Du moins, suffisamment sérieux pour paniquer intérieurement Burkhardt qui ne sait plus où se mettre, laissant Elwyn l’extirper de cette affreuse situation en l’embrassant, en canalisant son flot de pensée par la douceur de ce baiser. Le jeu mis en pause se relance alors de plus belle. Ils s’amusent à marquer le corps de l’autre d’empreinte fraichement chocolatée. Nea redescend en classe de primaire, laissant sa répartie habituelle s’abaisser à un niveau certain, qu’Elwyn s’est amusé à remarquer. « Si, si, toujours belle. Là un peu plus comestible on va dire. Je voulais un brownie... Ca y est, je suis triste. Qu-quoi ? Pourquoi tu t’excuses ? » L’incompréhension est rapidement remplacée par une certaine stupeur. Là voilà qu’il l’enlace, espérant certainement transférer une partie du chocolat sur elle. Le rire de Nea s’élève alors qu’il la serre dans ses bras. Le dégout est remplacé par l’amusement, l’arroseur-arrosé, en somme, mais cette situation est loin de l’énerver. Tendrement, elle le regarde la blâmer pour cette bataille, pour le fait qu’ils ne mangeront pas de brownie et qu’ils devront certainement repasser par la case douche sous peu. Mais là, elle s’en fiche d’être recouverte de farine, de chocolat, elle profite de ses bras, de rire de cette drôle de situation. Réussissant à canaliser son fou rire et ayant à son tour entourer le corps de Cadburry de ses bras, Burkhardt le dévisage longuement, un sourire collé sur ses traits, ses yeux pétillant d’amusement, de tendresse. De l’amour, aussi. « Ma faute, ma faute… J’accepte le blâme, je prends pour l’équipe. T’es sûr qu’on est à ex-aequo ? » Le regard rempli d’un défi certain, il serait peut-être plus judicieux qu’ils arrêtent les dégâts. Voyant le plan de travail, elle ne peut s’empêcher de lâcher un petit soupir, pensant à son pauvre estomac criant famine et à la disparition de ces pauvres brownies. « Par contre… je commence vraiment à avoir faim. Et il faut certainement que l’on re-passe par la case douche avant de faire quoi que ce soit. » Oui, ça serait pour le mieux, sauf s’ils sont prêts à aller chercher ou faire livrer quelque chose pour ouvrir au livreur recouvert de poudre blanche et de chocolat. D’ailleurs, elle finit par lentement passer sa main sur la joue d’Elwyn, balayant -ou étalant- au passage les traces de leur petite guerre. Nea vient finalement déposer un doux baiser sur les lèvres de Cadburry. Un doux baiser qui acte comme un traité de paix. Paix probablement temporaire, mais il est certain qu’ils se feront de nouveau la guerre avec tout l’amour du monde.

Il n'y avait plus aucune zone sécurisée dans la cuisine mais c'était peut être un fait fréquent, au final. D'habitude, Elwyn choisissait toujours ce lieu pour miner le terrain, question de principe. Toutes ses expériences scientifiques étaient opérées entre ces quatre pauvres murs, qui en avaient vu des vertes et des pas mûres, dans tous les sens du terme. Les grands nettoyages étaient bien souvent très longs vu les dégâts engendrés par sa folie du moment mais heureusement, Nea était toujours là pour l'aider. Cette fois là, elle l'aidait mais à tout mettre sans dessus dessous. Cadburry avait toujours su qu'elle était capable du pire, comme lui mais elle le prouvait de plus en plus au quotidien. Désormais, il n'y avait pas que les parties de Strip Mario qui montraient le côté enfantin de la belle Burkhardt mais tout ce qu'elle était en train de faire avec le chocolat et la farine de brownies qui ne verraient jamais le jour. Elle avait initié le jeu, commençant à barbouiller le quarantenaire et comme il avait l'habitude, celui-ci n'avait pu que répliquer. En conséquence, ils avaient l'air fins à se retrouver à sentir le chocolat alors que plus aucun ingrédient ne pouvait être utilisé pour faire ce fichu gâteau. Heureusement, ils arrivaient à en rire et surtout, à être tendres l'un envers l'autre, ce qu'ils n'avaient pas réellement eu l'occasion de faire durant une bonne années. Ils avaient tout ce temps à rattraper et les deux jeunes gens s'en donnaient à coeur joie, apparemment insatiables dans leur flagrante bêtise autant que dans leurs instants de tendresse. "Il faut bien que je me complimente, madame, sinon qui le fera pour moi, hein?" Il lui fit un clin d'oeil taquin alors que la partie reprenait de plus belle, que les éléments se mélangeaient sans que le résultat ne soit très concluant. A vrai dire, Elwyn aurait dû le savoir que les préparations pour brownies n'étaient pas spécialement conseillés pour rendre des peaux plus scintillantes mais l'information n'avait pas l'air de franchement l'intéresser à ce moment là parce qu'il regardait Nea et qu'il était captivé par sa flagrante beauté. C'était dingue de ressentir tout cela pour une seule et même personne sans savoir où le tout allait les mener, espérons que ce ne serait pas dans le mur parce que Elwyn ne s'en remettrait certainement pas. "Tu peux être triste, maintenant t'as plus que moi à manger quoi vu que le brownie est sur nous deux. Bravo, Wonder Woman, hein!" Pourtant, il l'embrassait encore et encore parce qu'elle était fantastique et qu'il n'en voulait aucune autre. Au final, ils se retrouvaient collés l'un contre l'autre avec du chocolat et de la farine partout, sur eux mais aussi par terre, un vrai carnage en bonne et due forme. Du beau travail de colocation. Ils auraient un bon ménage à faire en plus de leur douche et Elwyn souriait à Nea, comme cela, le plus simplement du monde, même si elle n'avait pas l'air d'en avoir totalement terminé avec leur histoire de bagarre alimentaire. "Absolument certain, oui." Il ne pouvait qu'essayer de canaliser son énergie sinon ils allaient finir par se jeter des spaghettis ou des boîtes de thon et là, hors de question de finir aux urgences parce que l'un d'eux avait été éborgné par inadvertance. "On commande n'importe quoi et on loque dans le salon, c'est le plan? Mais ouais, mince quoi, il va falloir repartir à la douche, on se demande à qui la faute..." Pour une fois, il était presque resté sage, on disait bien presque parce qu'il avait fini par autant jouer le jeu qu'elle, comme s'il était capable de s'en empêcher. En attendant, la trêve était signée d'un baiser délicat, ce qui n'aidait pas les traces de chocolat à les quitter mais soit. Elwyn ne la relâcha pas en la soulevant de terre pour l'entraîner vers la salle de bain d'un pas vif. "Et maintenant, tu restes bien sage, hein?" C'était clairement peine perdue puisque Cadburry attrapa le pommeau de douche pour l'actionner et l'utiliser à bon escient sur la silhouette de sa jolie Burkhardt et ce, même s'il lui restait quelques vêtements sur elle. Une bien belle vengeance, oups.

S'ils vont s'arrêter un jour ? Probablement pas. Une manière propre de communiquer entre eux, pour eux. Ils ont passé une année à se tourner autour, à se chercher sans jamais oser se trouver alors maintenant que les barrières sont abaissées, autant dire que le jeune couple ne compte pas s'arrêter dans leurs bêtises. Ils continueront à se taquiner tendrement, entre deux salves de farine ou de carapaces, laissant peut-être les regards extérieurs les juger étrangement. Certainement, aux yeux des autres, ils ont dû et doivent apparaître pour deux personnes folles à lier. Après tout, combien de fois Nea s'est-elle plainte des débordements d'Elwyn ? Cette fausse haine et lassitude ? Tout cela pour ne pas s'avouer ni affronter ses sentiments et par extension, ne pas à avoir à se justifier, continuer de se mentir à soi-même car elle a trouvé cela plus facile. Là, à présent, même si elle a toujours de nombreuses difficultés à mettre des mots sur ses sentiments, elle ne veut plus se cacher, les cacher à Cadburry. Il subira peut-être ses foudres encore, mais son amour également. Le tout avec cette espièglerie qui lui est propre et maintenant, avec toute la tendresse et la douceur dont elle peut faire preuve. « Je le ferai, entre autres. Enfin, pas trop non plus hein, faut pas abuser. T'es beau, t'en fait pas. » Non, il ne faut pas abuser, il ne faut pas qu'elle en fasse trop et devienne trop mielleuse. Elle se contentera peut-être de doux regards, de quelques gestes et mots tendre. Le noyer sous une pluie de compliments ? Ça ne lui ressemblerait pas. Le brownie aux oubliettes, l'estomac dans les talons, Nea ne peut s'empêcher de se plaindre de cette situation. Situation qu'ils n'ont pas manqué de provoquer, comme d’habitude. L'ouragan presque calmé, l'état de la cuisine est des plus chaotique. Dans d'autres circonstances, la demoiselle n'aurait pas manqué de criser avant de rentrer dans une furie certaine, voulant nettoyer de fond-en-comble la pièce. Aujourd'hui, c'est différent. C'est une journée bien spéciale pour eux, ils s'occuperont de tout ça plus tard. « Je crois que Wonder Woman a quand même eu l'aide du petit Elwyn pour cette triste histoire... » Car lorsqu'elle est seule, contrairement à son colocataire, elle ne s'amuse pas à faire des expérimentations farfelues qui pourraient empoisonner les résidents... Ils s'accordent sur la suite du programme. Faire livrer à manger et jouer les larves sur le canapé. Malheureusement, vu leurs états respectifs, il est préférable qu'ils se dirigent d'abord sous la douche avant de commander quoi que ce soit. D'un baiser, une trêve est vaguement signée. Cette paix fébrile ne durera certainement pas longtemps mais au moins, la cuisine ne subira pas davantage de dégâts. « Le plan parfait. La tienne, Elwyn... La tienne. » Certes, elle lui a mis un petit bout de chocolat sur la joue, mais lui a exagéré la chose. Une constante chez eux. Faisant bon usage de ses muscles, Cadburry porte alors Burkhardt en direction de la salle de bain. À ses paroles, Nea ne peut s’empêcher de froncer des sourcils, le regardant avec un air de dire : c’est toi qui dit ça ? Elle se prépare justement à rétorquer quelque chose lorsqu’elle le voit se saisir du pommeau de douche. Il est trop tard pour se déshabiller et pour fuir -sans glisser-. Il active le jet d’eau sans sommation, lui laissant juste le loisir de s’écrier sous la surprise. Comme les brownies, le traité de paix est passé aux oubliettes. Semie-rageuse, excédée, elle tente d’abord de lui enlever le pommeau des mains mais elle se retrouve plus arrosée qu’autre chose. La bouille boudeuse et totalement détrempée couper le jet d’eau. La mâchoire crispée, elle cligne plusieurs fois des yeux avant d’inspirer profondément. Nea sent la pate dégouliner sur sa joue, le chocolat encore collé sur le visage, les vêtements restants lui collant à la peau. Passablement dégoutée, faussement outrée elle reste silencieuse, s’approchant alors du lavabo et du miroir pour constater avec horreur la situation. Le silence se fait austère, laissant seulement les sifflements de leur respiration s’élever… « J’étais sage, là, t’as commencé. » En colère ? Non. Joueuse, seulement. Sa main vient à la rencontre de la mousse à raser de Cadburry. Rapidement, elle s’approche de lui pour le recouvrir de cette dernière. S’il en restera pour qu’il puisse s’occuper de sa barbe ? Certainement pas. Un brownie bien mousseux. L’idée est loin d’être génialissime et quelque peu dangereuse. Dangereuse car elle sait que la riposte se fera certainement sévère. L’état de la salle de bain ? Eh bien elle finira probablement aussi ravagée que la cuisine mais qui s’en soucie ? Certainement pas eux. Pas pour l’instant.  

Est-ce qu'ils auraient la capacité de se calmer un jour et être parfaitement adultes et responsables? En vue de l'âge d'Elwyn, on pouvait déjà envisager que l'affaire allait être difficile. Le pauvre Cadburry n'avait jamais su canaliser son énergie et ce n'était apparemment pas Nea qui allait l'aider avec celui puisqu'elle était derrière lui, à toujours surenchérir pour plus de dégâts. La preuve en images, la cuisine était un véritable champ de bataille et pourtant, la seconde guerre mondiale s'était terminée plusieurs décennies auparavant. Quelques pertes à déclarer dans l'histoire: la farine, le chocolat, plus ou moins la moitié des ingrédients nécessaires à la réalisation d'un brownie moelleux et savoureux. Les couples normaux auraient certainement cuisiné dans le plus grand calme avant d'enfourner la préparation et attendre sagement la trentaine de minutes de cuisson. Elwyn et Nea n'entraient pas vraiment dans cette catégorie des duos normaux, ils n'avaient jamais été mielleux à s'offrir des fleurs et se regarder avec amour et tendresse. Non, jusque là, ils s'étaient jetés des seaux d'eau à la figure, avaient mis le réveil de l'autre à sonner à des heures indécentes en plus d'échanger le déodorant contre du désodorisant pour les toilettes. En bref, ils n'avaient jamais agi comme des colocataires classiques alors, il ne fallait certainement pas leur demander de commencer leur relation amoureuse comme celle des autres. Il n'y aurait certainement pas cinq rendez-vous, des bouquets de fleurs et des invitations au restaurant, juste une cuisine en bordel, du chocolat et de la farine étalés sur leur visage respectif. Au milieu de tout cela, toutefois, une bonne dose de tendresse, même si elle était terrée derrière leur manie de rendre l'autre fou. La preuve, Nea avouait qu'elle lui ferait quelques compliments à l'avenir, rien de trop extravagant parce qu'il ne fallait pas trop abuser avec eux tout de même. "T'es bien trop gentille. Ma Nea Bea s'adoucirait-elle un peu?" Une question rhétorique, elle était toujours teigneuse vu les coups qu'elle venait de lui faire avec les aliments du gâteau. Ils avaient l'air beaux, ne manquait plus que la crème fouettée et on aurait pu les manger. Cela dit, Elwyn était plutôt amusé de la situation, se rendre compte que sa belle Burkhardt arrivait à ne pas totalement paniquer en voyant l'état de l'appartement, elle qui l'incendiait de bêtises habituellement parce qu'il en manquait partout avec ses tests scientifiques débiles. "Petit Elwyn est quand même un peu fier de lui là." Il avait participé à cette débandade, c'était un fait avéré et il allait vraisemblablement lancé la suivante. Après une trêve qui dura à peu près cinq secondes et demi, le temps d'entraîner Nea jusqu'à la salle de bain pour la regarder amoureusement et se mettre à l'arroser alors qu'elle n'avait même pas eu le temps de se déshabiller. Cadburry était vraiment insupportable mais il savait très bien que la brune avait suffisamment de répondant pour le remettre à sa place, ce qu'elle ne manqua pas de faire tout de suite après. Voilà qu'elle le tartinait de mousse à raser et qu'il la regardait avec des yeux ronds. "Tellement sage que tu me ruines mon stock de mousse à raser? Viens là." Il l'attrapa par la taille pour la ceinturer et étala la mousse à raser en surplus sur lui dans son cou alors qu'il déposait un baiser délicat à cet endroit. "On va peut être se calmer là, non? On a ruiné la cuisine et la salle de bain... Et les draps de ton lit aussi, il me semble." Il la tenait fermement, lui retirant ses quelques vêtements mouillés, ne pouvant s'empêcher de sourire dans son dos parce qu'il savait qu'elle était pleine de chocolat et autres réjouissances. "J'aurais dû équilibrer et en mettre un peu dans le dos... Mais c'est pas grave, j'aime bien comme ça." Elwyn déposa un baiser sur sa colonne vertébrale et chaque omoplate, souhaitant simplement profiter de ce moment, sa trêve à lui qu'il lui proposait, à voir maintenant si elle allait saisir cette chance pour calmer leurs ardeurs de mômes.

Bon dieu qu’ils sont usant. Aux yeux des autres probablement. À leurs yeux, une journée comme une autre, banale, avec un soupçon de folie. Une habitude chez eux. Enfin, habituellement, le bel Elwyn est responsable de quelques catastrophes expérimentales et Nea, après une bonne crise de nerfs se retrouve à nettoyer l’entièreté de la cuisine pestant rageusement -ou plutôt amoureusement (avec une bonne dose d’agressivité) -. Là, elle a contribué au chaos. Vraiment. Comme un voile sur les yeux, la jeune femme se refuse de voir dans quel état est réellement la cuisine, reportant toute son attention sur Cadburry, la farine, le chocolat. « Je suis trop gentille avec toi, oui. M’adoucir ? Comment ça ?! Tu me trouves pas assez douce à ton gout ? » Si un rouleau à pâtisserie venait à se retrouver dans les parages, il est certain qu’elle n’aurait pas hésité à l’utiliser, alors, pour la douceur… Par contre, elle fait preuve de réelle tendresse à son égard. Parfois. Souvent. Minime mais, bien présente pour lui. Uniquement pour lui. Lui qui l’a également bien aidé à créer ce bordel capharnaüm géant. Fier ? Nea en l’entendant dire ces quelques mots prend d’abord une moue surprise, puis amusée. « Un peu fier de pousser Wonder Woman au vice ? Ah ben c’est du joli ça, Elwyn. » Et bien sûr, la jolie situation continue de s’étirer lorsque le duo d’enfer pénètre dans la salle de bain. Si la fois précédente, ils l’ont laissé dans un état convenable, cette fois-ci, la guerre semble s’étendre jusqu’ici ruinant l’instant de paix et également la propreté. Celle-ci se retrouve littéralement noyée sous le jet d’eau qui arrose les environs et Nea, sans distinction. Partout, sauf dans la cabine de douche. Tout y passe, même les vêtements qu’elle porte encore… Et bien sûr, elle ne laisserait jamais passer cela sans y mettre un grain de vengeance, un grain de sel… Ou plutôt une flopée de mousse à raser. Une si belle flopée qu’Elwyn, malheureux de voir sa mousse à raser être utilisée à de telles fins s’est décidé à partager tout cela… Le corps collé contre le sien, Nea essaie de s’échapper à cette prise, la gorge parfois étranglée sous un fou rire certain. Si elle sent la mousse lui coller à la peau, Cadburry, dans sa grande mansuétude, lui appose un doux baiser. Nouvelle trêve ? Il semblerait. Ses bras sur les siens, elle le laisse la déshabiller sans même broncher. « Oui, cuisine, salle de bain, ma chambre… Faut qu’on arrête sinon, à ce rythme-là, il n’y aura plus d’appartement d’ici demain. » Demain, où tout redeviendra plus normal. Du moins, où ils devront agir plus normalement, retourner à leurs occupations, boulots. Mais cette fois-ci, ils n’auront plus à se cacher une fois rentrés. Ils pourront simplement se prendre dans les bras après une longue journée. Avec, ou sans chocolat. « On rattrapera cette histoire de dos une prochaine fois. » Car avec eux, il est sûr qu’une prochaine fois sera de mise. Avec une certaine langueur, Nea s’échappe lentement des bras d’Elwyn, se tournant pour lui faire face. « T’aimes bien quand c’est pas fair-play de toute façon alors ça m’étonne pas. » conclut-elle en dessinant un cœur sur la mousse à raser, farineuse présente sur le corps de Cadburry. Ses mains finissent par se diriger vers le bas de celui-ci, qui finit par se détacher de ses hanches pour finir sur le sol trempé. « Bon. Cette fois-ci, une vraie douche, sans vêtements ni mousse à raser. Sinon je me transforme en dragon, hein. » Car oui, la faim commence à la prendre au ventre. Probablement que lui aussi. Elle lui dépose un baiser, avant d’attraper sa main avant de l’entrainer sous le jet d’eau qu’elle vient d’activer. Bien sûr, elle pourrait tout bonnement tenter de le mettre le pommeau d’eau sous le nez, un dernier coup de canon avant la trêve tant attendu mais elle se contente de frotter doucereusement la joue chocolatée du bel Elwyn, un air pensif fixé sur ses traits. Les pauvres brownies tombés au combat doivent alors se faire remplacer, mais par quoi ? Ils passeront probablement un certain temps à écumer restaurants proposant une livraison. Cela dit, elle est certaine qu’ils auront moins de mal à trouver leur repas que de choisir un documentaire sur l’immense catalogue Netflix… De quoi suffisamment l’assommer pour qu’elle se laisse bercer sur le canapé dans les bras d’Elwyn.

On ne pourrait jamais les rendre plus communs, ce n'était certainement pas marqué dans leur patrimoine génétique respectif. Cependant, Nea avait réussi à feinter longtemps, faisant toujours semblant de le mépriser pour toutes ses idées farfelues alors qu'elle venait de les lancer dans une bataille sans merci. Elle aussi avait la capacité de mettre à sac un appartement tout entier, il fallait simplement l'aider à se dérider un peu. Cela avait été un travail de longue haleine pour Elwyn, une bonne année à tenter de canaliser ses émotions pour l'atteindre mais ce n'était pas chose évidente, pas avec elle. Dès qu'il s'était plus approché que d'habitude, elle courait en sens inverse. Ils avaient été tous les deux si bêtes mais au moins, maintenant ils pouvaient l'être à deux, couverts de nourriture dans une mixture immonde. Être heureux ainsi, sans avoir à peur du regard de l'autre parce qu'ils s'aimaient malgré tout, même si les gens les jugeraient certainement pour leur attitude enfantine en vue de leur âge plus avancée qu'ils n'en donnaient l'air. Ce n'était un secret pour personne que le quarantenaire était incapable de faire preuve de discernement lorsqu'il était question de sa vie d'adulte. Cadburry était toujours passé à côté des éléments essentiels, fuyant à la moindre ombre d'un bonheur qui pouvait surgir. Pas d'histoires d'amour en vue, pas de liens avec quiconque parce qu'il avait peur de toute forme d'attachement et préférait amplement être le clown du lot. Tout cela ne pouvait pas durer éternellement et maintenant, il avait trouvé sa dose de douceur... Ou pas. "Disons que quand tu me dis ça avec ce regard, j'ai pas tout à fait confiance en ta capacité à être tendre et gentille avec mes misérables neurones. J'aurais dû vérifier avant que les armes étaient enfermées à double tour dans un placard." Elwyn avait eu le temps de se prendre des coups en un an de colocation et bien évidemment, ils étaient toujours bien placés. Ce coup-ci, Cadburry évitait le pire, se targuant d'un petit clin d'oeil en direction de Nea parce qu'ils s'amusaient énormément depuis le début de la journée et s'ils se taquinaient, ce n'était plus par peur d'affronter leurs sentiments mais, au contraire, pour en abuser. Il n'en avait pas honte du tout, après avoir étale de la farine et du chocolat sur le corps de sa jolie brune, souriant face à sa remarque. "T'as toujours eu le vice en toi, il demandait qu'à sortir, j'ai juste été le coup de pouce qu'il fallait. T'as fait tout le boulot, Wonder Woman." Il l'aimait d'ailleurs pour cela, pour cette aptitude qu'elle avait de retrouver son sérieux autant qu'à le perdre. Ce jour-là, Nea était plutôt dans la seconde catégorie, le suivant jusqu'à la salle de bain pour se sauver de tous ces dégâts commis jusque là. Ils regretteraient très certainement leur bataille de nourriture mais à l'heure actuelle, aucune pensée ne traversait l'esprit de Cadburry, pas alors qu'ils réitéraient l'expérience dans la salle de bain, la mousse à raser se rajoutant vite à l'équation chocolatée. Elwyn aurait dû hurler en l'attrapant pour lui rendre monnaie de sa pièce malgré ses gesticulations mais ils avaient fini par se calmer. Enfin. Nea avait dessiné un coeur dans le reste de mousse et Elwyn avait ri, évidemment, parce qu'il savait que ce simple geste voulait tant dire pour elle. Burkhardt n'était juste pas en mesure de lui raconter tout cela, pas encore. "Je suis outré, madame. Je suis le fair-play incarné, comment je pourrais ne pas l'aimer? Mais oui, une douche tout à fait sage, je veux pas faire sortir le dragon olala. Trop risqué." Il la suivit à l'intérieur de l'habitacle et il la sentit commencer à retirer la tonne de nourriture qui traînait ça et là, Elwyn faisant la même chose de son côté, non sans un sourire coincé sur ses lippes. "On a peut être un peu déconné, regarde moi ça. Il y en a partout, on va boucher la douche et mettre cent ans à virer le chocolat sur nous." C'était idiot mais cela le faisait rire alors qu'il était en train d'effacer le reste de son prénom sur le front de la jolie brune. "Mais ça t'allait bien quand même le tag Elwyn, au moins pendant cinq minutes, j'étais sûr que personne allait te voler. Un adulte, ou quelqu'un de plus sérieux que moi... Enfin, mieux de manière plus générale." Il vint déposer un baiser sur son épaule libérée de toute trace de farine ou de chocolat alors qu'il s'attelait aux quelques traces de mousse à raser qui traînaient sur elle. Elwyn exprimait sa peur la plus profonde, la plus ancrée, toujours avec le sourire parce qu'il ne savait faire que cela. Encaisser et rire.

Il y a des choses qui ne changeront probablement jamais. Ces petites attaques nombreuses. Attaques farceuses, affectueuses. Si les premiers jours qui ont suivi l’emménagement au sein de cette colocation loufoque ont été des plus normaux, rapidement, la situation s’est mise à dégénérer plutôt franchement. Elle aurait pu fuir tout cela avec Theo, mais Theo s’y est amusé. Elle aussi. Petit à petit, elle s’est même attachée à Cadburry. Lui aussi, visiblement. Peinturlurés de chocolat, farine, ils auraient pu tenter le body paint plus calmement, mais la folie y a mis son grain de sel les poussant à exagérer les tenants de leur petite guerre. « Pas confiance en ma capacité ?! Je suis outrée ! » plaisante-elle, feignant un passable énervement. « Tant que tu n’as pas réquisitionné celles dans ma chambre… » Bien sûr, s’il venait à lui confisquer tout cela, il lui resterait encore ses pieds, ses mains pour claquer le postérieur du bel Elwyn. « Oula… Un coup de pouce ? Tu veux pas dire plutôt la centaine de crise de nerf ? J’ai fait tout le boulot… Bon, on va juste espérer que ça n’arrivera pas trop souvent si on veut rester ici. » Car ce n’est pas dit que le propriétaire veuille les garder s’ils réduisent à farine et à chocolat l’appartement, inondant de temps à autre l’étage inférieur à cause d’une bataille d’eau qui a trop duré ou retapissant tous les murs à coup de bombe à raser. Néanmoins la paix est signée à coup de cœur en mousse et pour l’instant, il semblerait que ces deux rigolos s’y plient, préférant se recentrer sur cette histoire de fair-play pas très fair-play. Puis cette histoire de dragon ; le dragon Nea, digne d’être la progéniture de Sintharia. « Non mais je sais que tu m’aimeras, même si je mets de la mousse à raser dans tes chaussures avant que tu partes au boulot. Mais pour l’instant, pas de dragon Nea et c’est mieux comme ça. » Vient alors la séance de décrassage. Deux beaux benêts frottant avec amusement les résidus de cette lutte sans merci. « J’espère vraiment pas qu’on va boucher la canalisation… T’imagine ? Le proprio va nous tuer… Tu me diras si le chocolat c’est pire à retirer que le miel. » La mousse à raser, elle, part sans grand effort, révélant alors son prénom inscrit en chocolat. Les mains d’Elwyn s’affairent sur son front, la débarrassant probablement des quelques lettres inscrites. Sourires fixés sur leurs lippes respectives, celui de Nea s’efface peu à peu, écoutant ce que le beau Cadburry a à déclarer. Elle en penche la tête sur le côté, le laissant embrasser délicatement son épaule. Elle le sent inquiet, quelque peu, le regard fuyant, masquant tout cela derrière son sourire habituel de dandy du vendredi. Qu’on la vole ? Quelqu’un de mieux ? Sourcil arqué, la demoiselle tente de capter son regard. Elle ressent, redoute cette peur qu’il a. La peur d’être abandonné, encore. Ils ont par le passé vaguement évoqué le départ de Seymour… Là, elle commence à comprendre un peu plus le mystère Cadburry. Elle partage la même peur ; cette peur de le perdre, qu’on l’arrache de ses bras comme on lui a arraché sa sœur. Ils semblent partager tristement cela. Elle non plus n’est pas des plus assurée, ou rassurée. Tout au long de sa maigre existence, ses relations ont été des plus superficielles pour justement éviter de trop s’attacher pour s’éviter de souffrir. Là… Honnête avec elle, mais surtout avec lui, elle ancre son regard dans le sien, apposant sa main sur la joue de ce dernier.« Elwyn… Personne va me voler. Je suis bien trop chiante pour ça, en plus je mords. Je n’ai pas besoin de mieux car je sais que tu peux être adulte, parfois. Puis, t’es parfait. Enfin, moins parfait quand tu me recouvres de farine, de chocolat, que tu utilises la cuisine pour tenter de faire des expériences bizarres mais… À mes yeux, tu es parfait. » Et à ses yeux, c’est tout ce qui compte. C’est tout ce dont elle a besoin. Lui, juste de lui car elle sait qu’il sera là quand elle tombera, qu’elle glissera sur le planché visqueux, il en rigolera certes mais il l’aidera toujours à se redresser. Elle sait aussi qu’il sera là pour Theo, pour cette histoire de garde ou juste simplement là pour elle. Juste pour elle.

Les discussions et autres taquineries avaient toujours tendance à s'étirer en longueur avec eux deux. Il était hors de question que le dernier mot soit donné par l'autre, question de principe. Elwyn aurait pu lui accorder cette victoire car, après tout, Nea était responsable de l'état de catastrophe naturelle déclarée dans la cuisine mais il ne fallait jamais qu'il rende les choses faciles pour les gens autour de lui. Alors, non, il prétextait qu'elle avait fait tout le boulot, qu'il n'avait fait que ressortir cette part cachée d'elle et le pire, c'était qu'il était relativement fier d'annoncer ce genre de faits. Ce cher Cadburry avait toujours joué dans la catégorie de la mauvaise foi, véritable chieur notoire qui n'avait rien d'autre à faire que de rendre la vie des autres infernale. C'était Nea qui avait le plus eu à en pâtir au bout d'un an de colocation: d'ailleurs, il se demandait bien souvent comment elle n'avait pas fini avec des tonnes de cheveux blancs ou des envies de meurtres qui se concrétisaient. La belle Burkhardt avait tenu le coup d'une main de fer et c'était peut être elle au final qui menait Elwyn à la baguette. Elle avait un talent certain lorsqu'il était question de lui montrer ce qu'elle valait et le quarantenaire s'estimait d'ailleurs plus que chanceux qu'elle lui laisse le droit de la toucher. Après tout ce qu'il lui avait fait en plus d'un an, il aurait certainement plus mérité de se faire jeter par la fenêtre du dixième étage d'un gratte-ciel que d'avoir le droit de faire l'amour avec elle. La logique de Nea était apparemment unique et ce n'était pas lui qui allait s'en plaindre, même si elle lui sortait sa mine outrée parce qu'il osait dire des insanités. "Ah mais, j'ai tout réquisitionné, je connais le dragon maintenant, je me méfie! Je nie toute responsabilité dans cette affaire et effectivement, je compte sur toi pour t'assagir avant que notre propriétaire nous vire." Il lui fit un clin d'oeil taquin puisque, évidemment, il fallait qu'il s'amuse avec elle, qu'il lui fasse croire qu'elle était la pire des deux alors que tout le monde savait qu'Elwyn était l'énergumène de la colocation. C'était lui qui ruinait la moitié des pièces habitables avec ses idées saugrenues, c'était la première fois que Nea était l'instigatrice de petites bêtises du genre de son côté. Quelle fierté pour Cadburry alors qu'ils se retrouvaient dans la salle de bain, fin prêts à se débarrasser des multiples cochonneries qu'ils s'étaient mutuellement mis sur leur corps. Une trêve, un moment de paix et il fallait le dire, celui-ci était amplement mérité après l'apocalypse dans la moitié de l'appartement. Dans la douche, ils s'appliquèrent à retirer les multiples traces de farine, chocolat et mousse à raser, Elwyn se disant qu'ils auraient peut être pu être un poil plus sages dans l'affaire mais tant pis, ils s'appliqueraient à nettoyer leur lieu de vie plus tard. Pour le moment, il était plutôt question de profiter de leur complicité, les regards mignons s'enchaînant aux gestes tendres et tout cela faisait sourire Cadburry, forcément. "Tu me donnes tes idées avant de les exécuter? Hum, ouais, on va passer sur le dragon, on a dit... Il aurait déjà dû nous tuer au moment où on a signé le bail mais je crois qu'il est masochiste ce garçon. Le miel, c'est quand même plus dur de s'en débarrasser, on est pas si fous que ça pour le coup!" Non, ils n'avaient joué qu'avec des ingrédients du quotidien, beaucoup moins collants que le miel. De toute manière, ce n'était plus le coeur de leur conversation désormais puisque Elwyn avait osé laisser une de ses peurs resurgir, l'idiot. Il savait pourtant que celle-ci était légitime parce qu'il avait conscience de la beauté de Nea, d'à quel point elle pouvait plaire à la gente masculine et pourtant, elle l'avait choisi, lui. Pour combien de temps? C'était forcément une question qui lui trottait dans la tête depuis la veille au soir, même s'il se terrait dans son cou pour ne pas avoir à affronter son regard. Nea ne le laissa pas faire bien longtemps puisque sa main se posa sur sa joue et son regard se prit dans le sien. Son appréhension était ridicule, c'était en tout cas ce que la réponse de Nea semblait présager. Elle avait l'air plus déterminée que jamais à rester avec lui, quel chanceux il pouvait être. "Ah oui, c'est vrai que tu mords, j'avais oublié. Parfait à tes yeux, hein? Et, est-ce que je peux te demander ce qui t'a plu chez moi? Non, parce que je t'en ai fait voir de toutes les couleurs en un an alors, je me demande un peu... Parce que pour moi, c'est facile, t'es ma Wonder Woman, mon roc. Celle qui me sauve de moi même comme tu me ramènes toujours à la réalité avec tes beaux yeux ébènes et ton sourire d'ange. Mais moi, qu'es-ce que j'ai fait pour toi?" A part la rendre complètement folle, en effet, il y avait de quoi s'interroger. Elwyn osa s'extirper de la douche, attrapant une serviette pour se sécher tout en regardant Nea avec son regard tendre. Il espérait sincèrement qu'elle ne partirait pas et qu'elle arriverait à vivre avec les incertitudes qu'il avait. Sinon, que deviendrait-il?

Jamais ils n’arrêteront cela. Ces petites bêtises incessantes qui déboussoleraient plus d’une personne. Pour eux, tout un système de communication ; un langage codé que personne n’est apte à comprendre et parfois, même pas eux-mêmes. Là, les revoilà reparti dans des délires enfantins, les laissant babiller avec du chocolat, de la mousse et autre expérimentation étrange. Il faudrait bien qu’à un moment ou à un autre, ils tentent de grandir, mais pas aujourd’hui. À moins qu’ils se décident de rester enfants, ensemble et de donner l’illusion d’être de -parfaits- adultes accomplis aux yeux des autres. Si Nea souvent semblé se tirer les cheveux quant à ce genre de comportement, aujourd’hui, elle l’a finalement avoué. Elle est tout aussi capable, comme Cadburry, de mettre à sac une -ou plusieurs- pièce-s entière-s. « Tout réquisitionné ? Va falloir que j’installe un cadenas sur la porte de ma chambre bientôt ! Oula… c’est beaucoup demandé ça… Il va falloir qu’on se calme sur les achats, qu’on coupe Netflix si tu veux vraiment que je m’assagis. » Cela n’arrivera jamais. Elle le sait, ils resteront les mêmes teignes quoi qu’il arrive, avec ou sans documentaire à regarder jusqu’à pas d’heure. Tout ça pour se donner davantage d’idées sur comment emmerder l’autre d’une quelconque manière, de bourrer son cerveau de savoirs divers, ou bien d’apprendre par cœur les répliques d’un film que personne ne connait. Alors le sujet dérive sur les farces à venir, les farces qu’ils continueront à se faire sans jamais se lasser. Là, Nea commence déjà à vendre la mèche. « Pourquoi pas ? À moins que tu préfères la vraie surprise ? D’accord il reste en cage…Tu l’as soudoyé ou tellement assommé avec tes savoirs qu’il a ajouté une clause comme quoi il ne nous virera pas ? Au goût ça doit quand même être meilleur que la mousse à raser… » Elle lui fait un clin d’œil aguicheur à ce sous-entendu. Heureusement qu’ils n’ont pas rajouté le miel à l’équation. Sympa pour la brillance des cheveux mais à nettoyer sur la surface entière de la cuisine… Déjà, là, ils en auront probablement pour quelques heures en fin de journée et ce, jusqu’au beau milieu de la nuit probablement. « T’as oublié-oublié ou tu as juste pas préféré te souvenir de l’épisode morsure ? » Bon dieu qu’ils ont ri, ce jour-là. Ce jour où Nea, frustrée du comportement d’Elwyn a décidé de lui planter ses crocs dans son bras. Oui, tout ça car il n’arrêtait pas de passer son bras devant son nez pour atteindre elle ne se souvient plus quoi. Son geste l’avait surpris. Elle aussi a été doublement surprise de se voir réagir de la sorte à lui croquer un bout de bras, mais ils en ont ri. « Ce qui m’a plu chez toi ? » Il finit par s’expliquer sur le sujet. Effectivement, beaucoup lui demanderait qu’est-il advenu de sa sanité ou bien quel genre de drogue a-t-elle commencé à consommer… À moins que la folie Cadburry soit contagieuse et dans quel cas, elle est malheureusement foutue. Qu’est-ce qu’il a fait pour elle… Tellement. Il ne l’a peut-être jamais remarqué d’ailleurs, mais il a toujours été là. La mine pensive, elle regarde distraitement le jet d’eau s’éteindre, finissant par tourner le regard sur le bel Elwyn qui continue de la dévisager tendrement. « Tu m’as rendu folle. De toi. » Parfois littéralement. Mielleux à souhait, mais véridique. Il a fallu un bel effort à Burkhardt pour finalement avouer rien que cela. D’autant plus que quelques secondes auparavant, elle s’est risquée à lui avouer qu’elle le trouve parfait. « Je sais qu’avec toi, j’ai pas besoin de cacher une partie de Nea Burkhardt pour paraitre plus normale… T’es toujours là pour égayer mes journées et que, quand bien même j’ai envie de t’assassiner, j’ai aussi envie de t’embrasser. T’es celui qui me fait rire même quand j’ai envie de pleurer. »  You make my heart feels like it’s summer even when the rain is pouring down. Bon, d’accord. Elle n’est peut-être pas la fleur bleue sensible pleurant à tout va mais les rares fois où elle a manqué de défaillir, il a été là. Et à côté de ses explications et compliments, elle trouve ses justifications bien pâles. Il est son phare dans l’obscurité, dans la tempête ; elle sait qu’il sera présent dans les pires moments, avec cette histoire de garde, mais également pour les beaux jours ensoleillés. Abordant une moue, elle finit par baisser les yeux. « Désolée… Je suis pas douée pour ce genre de chose. » Cachée sous sa serviette, peut-être aurait-il été préférable pour elle de ne rien dire, de rester évasive et de se contenter de sourire… Elle espère néanmoins qu’il arrivera à deviner le message derrière cela.

Il n'avait pas envie de rendre l'instant sérieux, pas quand il s'amusait autant en compagnie de Nea. Il lui avait fallu un bon moment pour que la belle brune accepte de li adresser la parole sans avoir envie de le scalper alors, loin de lui l'idée de tout foutre en l'air maintenant qu'il était enfin l'homme chanceux qui avait le droit de l'embrasser et la serrer contre lui. Elwyn, pourtant, avait autant d'incertitudes que les autres, même s'il jouait au clown les trois quarts du temps, ce qui était bien plus aisé à réaliser que d'assumer d'être un quarantenaire effrayé de vieillir. Toute sa vie, il avait vécu en dehors des sentiers battus, se retrouvant définitivement incapable de s'attacher à qui que ce fut parce qu'il connaissait les fins tragiques que tout cela pouvait engendrer. Elwyn détestait les adieux, il n'arrivait pas à s'en remettre, sa relation avec Leïla avait certainement provoqué ce genre de réactions chez lui et Nea était tellement plus importante que ladite femme en question. Elle était sa colocataire et ce lien de base avait été essentiel à ses yeux depuis plus d'un an et il n'avait pas envie de tout gâcher en devenant trop sentimental tout d'un coup. Ce n'était pas ainsi qu'elle avait l'habitude de le voir en tout cas et Cadburry n'avait pas spécialement envie de choquer sa Wonder Woman dès les prémisses de leur relation qui s'annonçait magistrale. Il savait qu'il tenait là une chance en or, peut être la seule et unique chance qu'il aurait au bonheur. Elwyn ne voyait pas d'autres femmes pour lui, il n'y en avait de toute façon plus aucune qui existait depuis que Nea était entrée dans sa vie alors qu'il avait longtemps été un coureur de jupons notoire. Plus question de perdre son temps à zieuter à droite ou à gauche quand on avait un phénomène de beauté qui vivait à ses côtés depuis un an. "Tu oserais mettre un cadenas? Et on fait comment si je veux te rendre visite en pleine nuit? Non, mais même sans Netflix, tu serais pas plus sage de toute manière..." Elle ne serait probablement jamais pire que lui cela dit mais Elwyn ne pouvait pas assumer ce genre de faits quand le jeu était trépidant à ce point. Ils continuaient sur leur lancée, ils étaient de toute manière intarissables quand il s'agissait de raconter toutes sortes de bêtises. "Tout dépend de la nature de la surprise, tu sais bien. Je soudoie jamais personne, tu me connais... Je t'avoue que j'ai pas avalé la mousse donc je peux pas comparer là, tout de suite." Il souriait, se disant qu'il aurait très bien pu faire l'expérience, tout cela sur le compte de la science bien évidemment. Cela dit, Elwyn n'avait pas envie de finir aux urgences tout de suite parce qu'il avait avalé des produits chimiques alors qu'il passait une journée absolument parfaite en compagnie de Nea. "J'ai totalement oublié, je t'assure... Mais j'ai pas envie que tu me rafraîchisses la mémoire, je précise." En réalité, il se rappelait très bien de l'événements et Cadburry n'avait pas spécialement envie de le revivre à l'heure actuelle, plutôt d'arrêter de penser à tout ce qui le tracassait et le rendait si mielleux. Il détestait tout cela mais en même temps, il ne pouvait pas faire autrement, regardant Nea sortir de la douche à son tour, s'entourant d'une serviette alors qu'il parlait, parlait et parlait encore, jusqu'à n'en plus finir. Il aurait dû retenir ses mots parce qu'il ne voulait pas effrayer Burkhardt, qui ne gérait pas aussi bien les moments plus intimes et les confessions en tous genres. Le jeu avant tout. Il resta pantois, à ne pas savoir comment réagir alors qu'elle se mit à lui répondre, lui indiquant qu'elle était parfaitement folle de lui et ce qu'elle aimait par dessus tout, c'était qu'elle pouvait être cent pour cent elle même sans avoir peur d'être jugée par la folie Cadburry. Le quarantenaire ne put que sourire, ses joues rosissant légèrement au moment où elle baissa les yeux, s'excusant de ne pas gérer ce genre de moments. Bien évidemment, Elwyn ne pouvait pas la laisser croire ce genre de choses alors, il s'approcha d'elle et d'un geste de la main, lui fit relever son menton pour qu'elle soutienne son regard. "Au contraire, tu gères très bien tout ça, Nea. T'es la seule qui tienne le coup avec moi. Je suis assez crevant comme garçon, il faut le dire mais toi, t'es quand même folle de moi et même quand tu veux me tuer, tu finis toujours par rester alors... Je crois que tu pourrais pas me faire de plus belles preuves d'amour que celle-là. De rester avec moi, malgré tout. Et je te rassure, je compte bien continuer à faire de ta vie un enfer tant que tu me laisses faire." Ses mains passèrent autour de sa taille et il la regarda avec un  large sourire avant de venir quérir ses lèvres en toute délicatesse, une manière plus officielle de lui dire tout ce qu'il ressentait. C'était bien trop fort pour qu'il puisse l'exprimer autrement, de toute manière.

Se calmer, s’apaiser, laisser le reste de la journée se dérouler sous des auspices plus détendus pour ne pas avoir à déménager le lendemain... C’est ainsi que Nea souhaiterait continuer cette journée. Cela dit, avec ces deux grands adultes souvent plus ados ou plus enfants dans leurs têtes, cette mission peut s’annoncer des plus difficiles car tout peu déraper en un quart de secondes. Comme dans la cuisine, oui. Comme sous cette douche, encore. Comme toutes ces fois précédentes, aussi. « Mh… J’avoue que ça risquerait d’être problématique en cas de visite nocturne. Eh bien, je verrai, ça va dépendre si oui ou non tu vas continuer à me chaparder mes affaires… » Relancer sur Netflix ? Non. Car oui, ils vont garder cela pour pimenter les nuits blanches, entre autres. « La nature de la surprise ? Un peu plus et on dirait que l’on partirait sur un sujet glissant, encore. » À coup de mousse à raser, peut-être. « Non je sais bien, tu es plutôt du genre à les assommer de savoir intarissables jusqu’à ce que mort s’en suive ou jusqu’à ce qu’ils te donnent tout ce que tu veux… » Elle ? Immortelle, ou plutôt très résistance à cela. Enfin, la folie l’a quand même gagné, au final. « Tu me rassures, je préfère ne pas avoir à appeler un médecin en urgence en disant que colocataire à sciemment avalé de la mousse à raser pour la science. » Cela voudrait dire beaucoup d’inquiétude mais aussi, écourter cette journée qui s’est annoncée trépidante d’activités en tout genre pour se rendre aux urgences. Alors ils dérivent sur la dentition, les coups de dents précédents. Si l’évocation de cela à faire sourire Burkhardt, celle-ci continue d’étirer un large sourire espiègle « T’es sûr ? Mes dents sont toutes prêtes là. » À le mordre peut-être, mais à manger surtout. Leur mission depuis la préparation infructueuse de brownie. Ils auraient simplement pu continuer sur ce sujet léger mais Elwyn a doucement tiré celui-ci vers tout ce qui a tendance à effrayer Nea. Evoquer ses sentiments, les expliquer, mettre à plat tout cela avec des mots, des mots qui ont du mal à lui venir. Elle tente de s’exprimer sur ce sujet simplement, calmement, mais elle a l’impression qu’elle tente de démêler tout cela pour mieux s’emmêler, s’empourprer dans ses explications. Alors, sa solution, la fuite. La dérobade. Ce qu’elle a toujours fait depuis une petite année. Yeux baissées, emmitouflée dans sa serviette, Nea évite sciemment de poser son regard sur celui qui martyrise son myocarde trop souvent déréglé. Cela aurait pu être facile si Elwyn ne s’était pas rapproché d’elle. Elle aurait simplement pu continuer à ce petit jeu, en s’habillant, avant de s’éclipser momentanément pour aller chercher une nouvelle paire de chaussettes pourquoi pas, mais Cadburry en a décidé autrement. Le regard planté dans celui de l’autre, Nea écoute timidement, ses propos, ses joues s’embrasant sous ces derniers. À l’écouter, ses yeux ne peuvent s’empêcher de le regarder attendris. Ses lèvres elles, restent scellées sous un mutisme certain laissant simplement un sourire se dessiner pour acquiescer les dires du jeune homme. Sa vie un enfer ? Est-ce un défi ? Elle n’en est pas sûre et n’a même pas le temps de retorquer quoi que ce soit que Cadburry vient à se saisir de ses lèvres, ses mains autour de sa taille. Les mains de Nea viennent se placer derrière sa nuque. « Je te laisserai faire, mais pas trop… Car ensuite il faut toujours tout nettoyer. » dit-elle en inclinant sa tête sur le côté pour lui montrer l’état actuel de la salle de bain. Peut-être est-ce ce genre de moment parfait ; de moment opportun pour déclarer ces trois petits mots pour rester dans la continuité de leurs dires précédents. Inspiration. « Elwyn, je… » Blocage. « J’ai faim. » Véridique. Entre autres émotions se bataillant à l'heure actuelle dans son cervelet. Abordant une moue, elle finit par se mordre la lèvre avant d’embrasser Cadburry sur le nez. Pour elle, ce qu’elle a dit précédemment est déjà beaucoup et visiblement, rajouter la cerise sur le gâteau, sur ce brownie qui n’a même pas été fait, ni fini, c’en est un peu trop pour l’instant.

Spoiler:

Il n'y aurait pas plus important que Nea Burkhardt dans la vie d'Elwyn Cadburry, c'était la seule certitude qui persistait après ces dernières vingt quatre heures. A ses yeux, la belle brune était parfaitement irrésistible et iil n'était qu'un homme, un de plus à tomber dans les filets d'une jeune femme intelligente, belle et joueuse, tout ce que le quarantenaire avait toujours aimé. Il avait tant de fois eu peur de la perdre parce qu'il avait conscience que rien n'était acquis, surtout pas une relation, pas plus une colocation, surtout quand il était ledit colocataire. Les gens ne tenaient pas le coup plus de deux minutes avec lui dans une pièce et le brun savait très bien pourquoi. Il était incapable de faire preuve de self control, de retenir les mots incessants qui se mélangeaient dans son crâne et qu'il se devait de prononcer parce que la moindre pensée non partagée était perdue à jamais. Hors de question. Son intelligence le perdrait forcément un jour ou l'autre, peut être que celle-ci causerait sa mort mais à ce moment-là, Elwyn s'en fichait pas mal puisqu'il avait enfin obtenu l'affection de Nea. Après une bonne année. Une année trop longue, une année trop intense, une année où le jeu avait failli déraper tant de fois autant du bon comme du mauvais côté, une année où l'homme était tombé éperdument amoureux de la femme mais il avait bien du mal à le confesser. Elwyn ne faisait pas ce genre de choses, il ne savait que trop bien que les gens partaient toujours et avec lui, c'était plutôt tôt que tard. Nea ne devait pas partir, pas encore, parce que leur jeu en valait la peine, que les conséquences de tout cela étaient bien trop belles pour qu'il l'oublie. Cadburry avait autant besoin d'elle qu'il avait envie d'elle, constamment, depuis un an et quand il le regardait ainsi, la brune n'avait aucun doute à avoir sur l'affection qu'il pouvait bel et bien lui porter, envers et contre tout. "Tu me refuserais un droit de visite pour deux ou trois soutien gorges qui disparaissent? Nea, voyons, tu peux pas faire ça..." Il lui faisait un clin d'oeil parce que ce genre de contextes serait certainement testé dans les prochains jours. Avec eux, c'était toujours le cas, un jeu du chat et de la souris interminable mais ô combien plaisant pour les principaux intéressés, ce ne serait pas Elwyn qui dirait le contraire. "On part jamais sur des sujets glissants, nous, c'est bien connu, voyons. Comment ça? Non, c'est pas mon genre du tout, qu'est-ce qui te fait croire que des gens peuvent mourir par ma faute? Sacré Nea Bea. Pas d'urgences promis, juste nous deux jusqu'à la fin de la journée, qu'on s'amuse ou pas d'ailleurs." Ils ne connaissaient pas vraiment l'ennui dans cette colocation de toute manière: s'ils ne terminaient pas par un Strip Mario, il y avait toujours possibilité de faire une bataille de Nerf ou bien jouer avec des figurines X-Men. Elwyn avait toujours le cerveau qui fonctionnait à mille à l'heure de toute façon et il était hors de question qu'il restait oisif trop longtemps ou il avait juste l'impression de perdre son temps. Celui-là était fort précieux à ses yeux, il en avait perdu bien trop avec Burkhardt par dessus le marché pour continuer sur cette pente justement. "Tu mords dans de la vraie nourriture, on a dit, vilaine Burkhardt." Pourtant, il lui souriait parce que le sujet partait vers leurs sentiments l'un envers l'autre. Elwyn n'avait pas eu dans l'idée que tout cela devienne si intime, encore moins aussi vite surtout qu'il savait que Nea détestait tout ce qui devenait gnan-gnan, la peur de perdre pied certainement. Pourtant, les mots furent prononcés et Cadburry ne put que les annoncer, embrassant ensuite sa belle Wonder Woman sans sourciller parce que c'était un contact qui lui manquait bien trop vite dès qu'il arrêtait. Elle allait répondre, lui dire quelque chose... Ou bien, juste insister sur l'appel de son estomac, les deux étaient plausibles et la deuxième solution semblait plus crédible au terme de toutes ces vives émotions. "Ok, je commande le plateau habituel et on se met devant Netflix, alors." Il ne lui en voulait même pas de ne pas avoir répondu autant à ses avances. Au contraire, il s’habilla en la regardant amoureusement, allant s'emparer bien vite du téléphone dans le salon pour commander ce qu'ils mangeaient habituellement durant leur soirée Mario Kart et Elwyn s'installa dans le canapé en attendant que la sonnette retentisse, ouvrant les bras pour accueillir sa brune lorsqu'elle apparut enfin dans le lieu de vie principal. "Promis, la nourriture arrive, t'as pas à me manger le bras ou le nez... Plus qu'à rester sage, Nea Bea." Et il vint lui baiser la joue et l'arête de la mâchoire, son bras autour d'elle, sa main attrapant la sienne. Dire qu'ils étaient un couple désormais, tout cela paraissait encore totalement fou pour Elwyn. Il adorait ça. Plus que tout.

Au prix de la lingerie, elle risquerait oui. Mais dans un sourire, elle hésite. Du moment où lesdits soutien-gorge ne terminent pas sur le dos de Juanita, ça devrait aller. Peut-être. Il faut espérer. Sinon, ils continueraient encore à déraper à gauche, à droite, mais surtout, sur ces pentes savonneuses où ils déblatéreront bêtises sur bêtises jusqu’à ce que mort s’en suivre ou qu’ils finissent dans le fossé, dans les bulles ou dans la pâte à gâteau. Gâteau qu’ils auraient dû manger et non pas chercher à s’étaler dessus, laissant leurs pauvres estomacs -du moins celui de Burkhardt- crier une famine sans fin. Moue boudeuse quant à son commentaire, l’air se perd entre ses dents alors qu’elle tente d’amorcer une phrase sensée dans son esprit qui s’agite, chaotiquement. Trop tôt, trop dur. Beaucoup trop tôt. Les mots restent coincés dans sa gorge, encore. Alors, voyant la porte de sortie dans son estomac criant famine, elle n’hésite pas à le déclarer, remplaçant les trois petits mots dans sa tête, son cœur, par une phrase fracassante qui rompt alors ce moment gênant. La faim. Fin. « Netflix, ça me va. » Ils débattront probablement tout en mangeant. Programme habituel, plateau habituel. Ils s’habillent échangeant quelques regards doux ; gênée pour sa part. Au fond, elle espère qui le prenne bien ; qu’il ne s’attende pas aux mots bleus sortant de nulle-part à tout instant. Elle espère aussi, qu’à la longue, il ne pense pas cela comme une sorte de rejet. Si elle ne dit pas ces petits mots, c’est parce qu’elle ne les pense pas, par exemple. Il y a une vague d’inquiétude amère qui commence à l’envahir doucement, mais Elwyn s’esquive et lorsqu’il disparait dans le couloir, Nea laisse échapper un profond soupir. Prendre le temps sans prendre les jambes à son cou. Elle tente de se convaincre, revêtant ses vêtements et se séchant les cheveux. Direction le salon, elle finit par rejoindre Cadburry, nonchalamment installé dans le canapé. Les bras ouverts en guise d’invitation, Nea ne se fait pas prier d’avantage, venant alors s’affaler dans le sofa, pour finalement venir se blottir dans ses bras. Elle retient un soupir, le cachant dans un sourire. Finalement posée, c’est le contre-coup, la fatigue voire la gueule de bois qui l’achèvent. La faim également. Silencieuse dans les affres, ses pensées commencent à dériver sur des sujets bien divers. Quand-est ce que le livreur arrivera ? Ne va-t-elle pas s’endormir jusque-là ? Et Theo ? Parviendra-t-il a le récupérer sans avoir recours à la case murder, à défaut du kidnapping ? Et comment ses parents vont réagir à ça ? Et ça ? L’histoire de garde, le côté relation avec Elwyn ? Et elle ? Va-t-elle réussir à garder la tête hors de l’eau sans vouloir noyer les environs d’une colère amère ? Nausée. Le tambourin répétitif du myocarde de Cadburry l’apaise, un peu. Rester sage. En temps normal, cette histoire serait bien difficile mais là, elle s’y résout. « J’espère qu’il va arriver vite, sinon je vais devoir me résoudre au cannibalisme. » Probablement une mauvaise idée de parler de ça, l’estomac vide et la nausée grandissante. Elle commence à mimer des morsures, avant de se perdre dans la contemplation de la table basse, de son téléphone posé là. Peut-être qu’elle devrait juste l’enterrer au fond du jardin, faire l’autruche et attendre que la situation redevienne normale quant à cette histoire de garde…