| To kill a mockingbird | timlie #4 |
| | (#)Ven 19 Juil 2019 - 12:26 | |
| To kill a mockingbird
Every lover is a soldier. Ovide
Sirène et Triton, l'histoire de toute une vie. Cela aurait pu être ainsi et pour Tim, c'était sûrement le cas. A ses yeux, il n'y aurait jamais plus rien de tel, plus rien qui ne vaille le coup parce qu'aucune autre personne n'était Charlie. Aucune autre n'avait su lui parler, le rassurer, le réconforter. Elle avait été présente au pire moment de son existence et il avait été là pour elle de la même manière. Le fait était indéniable,les sentiments si forts et pourtant, parfois, ce n'était pas suffisant. Aimer quelqu'un à la folie, c'était risquer de s'y perdre et Timothy en payait effectivement le prix à l'heure actuelle. Sa sirène le détruisait, millimètre par millimètre et il sentait chaque coup plus violent que le précédent et pour la première fois de sa vie, il ne supportait pas la douleur. Après tout, il avait subi des violences durant très longtemps mais les sévices de sa mère avaient l'air de n'être pas grand chose à côté de ceux que lui faisaient subir sa Villanelle. Elle trouvait les mots pour le tuer à petit feu, le vaincre et Decastel savait qu'il ne s'en relèverait pas. Il ne serait plus jamais le même homme et cette réalité aurait dû lui briser le coeur d'autant plus fort parce qu'il avait mis tant de temps à se construire après sa terrible enfance. Oui, il avait mis tant d'énergie à trouver la paix dans son petit cimetière de quartier qu'il n'aurait jamais pu imaginer partir à la guerre à nouveau. Cette lutte, elle, était perdue d'avance et le goût amer de la défaite se diffusait dans ses entrailles. Est-ce que les mots de Charlie changeaient quelque chose à ses sentiments? Pas le moins du monde. Tim l'aimait comme au premier jour parce qu'il était ainsi, toujours aimant, fidèle et protecteur, même envers les personnes qu'il aurait dû mépriser. La jolie blonde aurait dû faire partie de cette catégorie, oui, parce qu'elle avait tout volé de lui: son amour, son âme, son innocence et son corps. Il lui avait tout offert et même ce fait là n'avait pas été suffisant pour elle. Timothy répétait encore le fameux schéma des Decastel: vivre à cent pour cent une aventure et finir estropié au bout du chemin alors que tout avait été mis en oeuvre pour l'éviter. Cette fois, pourtant, le jeune brun ne s'était pas protégé, la confiance aveugle qu'il avait voué à Charlie l'avait empêché de protéger son coeur. Il aurait dû le regretter à ce moment précis parce qu'il n'était plus rien, qu'il n'avait plus rien si ce n'était des souvenirs mais non, il n'en était rien justement. Le gardien de cimetière ne regrettait pas le moins du monde d'avoir laissé de côté sa routine pour vivre cette aventure délicieuse mais ô combien douloureuse. Tant pis pour lui. Il aurait toujours ses souvenirs, l'image de sa Charlie éprise, l'image de son plaisir dans ses bras, l'image de son amour perdu contre le sien. C'était tout ce qu'il pouvait encore chérir et il le ferait, pendant très longtemps encore, il le savait fort bien. "Non, c'est vrai. T'as pas besoin parce que tu sais tout de moi. Absolument tout." Et là non plus, il ne mentait pas. Avec Charlie, il avait été honnête à cent pour cent et ce, même s'il ne répondait pas à son étreinte comme elle l'aurait voulu certainement. Il n'avait plus de force, était vidé par le cours des événements, cette tragédie s'immisçant peu à peu jusqu'à son cerveau. Elle l'aimait. Elle lui assurait qu'elle l'aimait mais Tim ne savait plus si c'était vrai ou faux. C'était ce que ses mots avaient provoqué en lui, cette incertitude qu'il n'avait jamais eu avec elle jusque là. Pourtant, il savait qu'il aurait la réponse un jour. "Si tu m'aimes... Tu reviendras vers moi." C'était tout ce qu'il pouvait lui répondre parce que c'était la seule réalité qui comptait pour lui. Avoir encore cet espoir infime qu'ils pourraient être la sirène et son triton, deux amants perdus dans un monde trop dur pour eux. Oui, elle reviendrait, c'était la seule vérité en laquelle il voulait croire même si cela le détruirait si ce n'était pas le cas au final. Tim se contenta de fermer les yeux en posant son dos contre le lit, attendant qu'elle puisse lui asséner le coup final. Ce qu'elle fit très rapidement. Elle l'oublierait. Lui, jamais. Voilà ce qui était le plus triste de tout cela: peut être que Tim l'aurait aimé pour deux, peut être qu'il l'aurait attendu malgré la portée de son discours mais qu'elle l'oublie, cela, il ne pouvait pas le vivre. Il n'eut aucune réponse, attendant simplement qu'elle vienne se coller contre lui ce qu'elle fit au terme d'un monologue glaçant. Timothy en avait la chair de poule en se perdant sous les couvertures et il détestait cette sensation. Il n'arrivait plus à respirer, la panique l'enveloppant à nouveau, arme à la main prêt à le terrasser comme elle le faisait souvent. Ce n'était pas le moment pourtant alors que sa main venait se perdre autour de la taille de Charlie. Sa respiration était difficile, ses yeux menaçaient de laisser vivre des sanglots, il le sentait venir, c'était inévitable mais il avait la parade parfaite. Il savait que cette parade, c'était Charlie. C'était elle lorsqu'elle l'avait soutenu quelques semaines auparavant, elle qui lui souriait, elle qui lui offrait tout son amour. Elle, cette version d'elle qu'il aimait encore et toujours. "Je me rappellerai de nous pour deux, dans ce cas. Je serai celui qui mangera des pop corn et des M&M's pour deux. Qui visionnera tous les Marvel pour deux. Qui pleurera pour deux. Qui rira aussi pour nous deux. Qui ira se cacher dans les toilettes pour éviter une panique pour nous deux. Je serai celui qui se rappellera de ce baiser sous la pluie et tous les autres ensuite. Celui qui chérira nous deux sous la douche, dans ce lit et ton corps contre le mien comme maintenant. Je serai ça pour nous deux parce qu'on peut pas oublier ça, c'est inoubliable, Charlie." Il se rendit compte en parlant que les images défilaient, que des larmes coulaient aussi mais que son angoisse diminuait également. Elle avait toujours eu cet effet là pour lui et les souvenirs qu'ils partageaient ensemble auraient ce rôle là pour lui. Ils seraient toujours ce qui lui permettrait de tenir debout malgré les lames qui s'enfonçaient dans son coeur parce que Charlie lui avait confessé qu'elle en aurait d'autres des gens comme lui dans sa vie, qu'il n'était pas plus inoubliable qu'un autre et c'était terrible à entendre pour quelqu'un qui avait tout donné pour elle. Absolument tout. "Au revoir, mon amour." Il avait mal à en crever, oui, parce qu'elle serait partie au petit matin et qu'il serait à nouveau seul face à cet univers de haine et de mépris. Il aurait mal pendant des mois, mal jusqu'à en mourir mais Timothy n'oublierait rien. Pas cet amour si fort, cette passion si intense qui avait été la leur ce soir-là. Son amour pour Charlie Villanelle resterait vivant, quoiqu'il en coûte. |
| | | | (#)Ven 19 Juil 2019 - 13:22 | |
| Timothy rend les choses tellement plus difficiles. Il est l’homme parfait dont elle a toujours rêvé, celui qui a croisé son chemin par le plus grand des hasards et qui est devenu son petit ami d’infortune dès la première seconde. Ce n’était pas un hasard, non, ils devaient être ensemble. Quelqu’un, quelque chose les a propulsé sur la route l’un de l’autre. Haut dans le ciel on s’amuse avec leurs fils. Pourquoi ? Pourquoi s'être donné tant de mal pour les rapprocher si c’est pour en arriver à une fin comme celle-ci ? A un torrent de larmes intérieures, de coeurs brisés ? Il est bien plus facile pour Charlie de se dire que quelqu’un la contrôle, quelque part (on ne sait trop où), et qu’elle n’est pas la seule responsable de ce désastre. Et pourtant. S’il y a quelqu’un à blâmer c’est bien elle et elle le fera pour les jours à venir si ce n’est les semaines. Elle noiera son chagrin dans l’alcool et les drogues parce que ce sera la première facilité. Elle ira voir Kane, oui, bien sûr, lui dire qu’il a gagné. Elle lui dira qu’il peut la demander en mariage à nouveau si ça lui chante, tant que la cérémonie n’implique pas un coeur plein et entier. Même la créature de Frankenstein semble plus vivante qu’elle maintenant. Charlie espère qu’il ne faut pas jurer de n’aimer que lui jusqu’à la fin des temps parce que ce n’est déjà pas le cas. Il y aura toujours son grand brun aux yeux bleus, d’une manière ou d’une autre il sera toujours présent dans son coeur et elle n’arrivera jamais à le ranger dans une boîte comme elle l’a si bien fait avec tant de personnes. Pas lui. Il s’asphyxierait, il ne supporterait pas le noir. Il se laisserait mourir. Ce n’est pas qu’une image, elle sait qu’il le ferait réellement. Il n’a jamais aimé, si elle avait su elle n’aurait pas agi de la même manière. On oublie jamais son premier amour, on serait encore prêt à tout pour lui même dix ou quinze ans plus tard. Si elle lui demande de revenir dans quinze ans, il le ferait sûrement. Il lâcherait tout et il viendrait à son secours comme il le fait toujours. Et elle, en ferait-elle autant ? Si tu m’aimes tu reviendras vers moi. Cela si semble si simple lorsque c’est lui qui le prononce. Oui elle l’aime, oui. Mais pas sûr qu’elle reviendra un jour. Elle n’arrivera jamais à être pleinement certaine de ce qu’elle veut et elle en a marre de briser tous ceux qui s’approchent d’elle. Son dernier petit ami l’a brisé elle et maintenant c’est comme si elle en veut au reste de l’Humanité pour des erreurs qu’ils n’ont pas commises. La nature lui a donné cette gueule d’ange insouciante et elle lui a donné une arme de destruction massive entre les mains par la même occasion. « N’en sois pas si certain. » Elle n’a pas le droit de revenir si c’est pour empirer la situation. Même après toutes les révélations sur son horrible passé elle a continué à s’attacher à lui tout en sachant au fond d’elle que ce moment arriverait. « Fais ce que tu veux. J’ai déjà commencé à oublier. » Elle se souviendra des promesses d’un futur commun dans les toilettes, d’elle lui demandant si elle pouvait l’enlacer, de ses jambes qui fléchissent après les sévices de sa mère, de leur première nuit ensemble, de leur balade sur la plage déserte, des histoires qu’elle a pu lui raconter dans sa maison, de sa douceur après qu’elle ait été blessée par John, de ses mots, de ses râles, de son souffle dans son cou, de ses baisers perdus, de ses mains découvrant son corps. Elle se souviendra de son propre coeur battant la chamade à la moindre de ses phrases, de lui et de ses joues rosies pour tant de raisons différentes au fil des rencontres. Elle se souviendra de son triton et de ses yeux bleus. Elle se souviendra d’eux. Bien sûr qu’elle se souviendra de tout ça et qu’elle sera incapable de manger du popcorn sans se mettre à pleurer. Bien sûr qu’elle se souviendra de tout ça et qu’elle n’ira plus jamais voir de films de super héros en compagnie de qui que ce soit, qu’elle n’ira plus jamais en voir tout court. C’était leur truc à eux, et maintenant il n’y a plus de eux. Sans même avoir à le regarder elle devine qu’il pleure. Ils avaient parlé trop rapidement quand ils avaient dit que rien de mal n’allait arriver aujourd’hui. Rien d’aussi mal ne leur était jamais arrivé. Elle préférerait prendre mille coup de poings sur le visage, encore et encore, plutôt que d’avoir à revivre ce moment. Elle a le coeur serré, le corps parcouru de frissons et un dernier clignement de cils suffit pour qu’elle commence à pleurer à son tour. Sauf que Tim ne doit pas savoir à quel point lui dire tous ces mots la rend malade, alors elle se laisse couler le long de la tête de lit et s’allonge de tout son long sur le matelas, dos à son amant. Ses mains font remonter le drap jusqu’à ses épaules et si elle avait eu un quelconque talent de magicienne elle se serait envolée dans un nuage de fumée. « Adieu, mon amour. »
Sing me a song of a lass that is gone. Say, could that lass be I? Merry of soul she sailed on a dais. Over the sea to Skye. Billow and breeze, islands and seas. Mountains of rain and sun. All that was good, all that was fair. All that was me is gone.
- Spoiler:
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