| TIMYA ● take my hand and keep it close to your heart |
| | (#)Mer 18 Sep 2019 - 19:45 | |
| « Justement, l'ambition, c'est un peu de la folie, non? » Freya reste interdite un moment face à ce propos. « J’suppose. En tout cas, même si c’est de la folie, c’est pas ridicule. » De toute façon, elle n’a jamais compris les gens qui crèveraient par ambition. Que ce soit celle de leur vie personnelle, professionnelle ou sentimentale. Elle qui se laisse porter par les vagues mouvementées de sa vie sans se poser de question, c’est un concept totalement étranger. Comme la notion du bonheur. D’être heureux. Même si la fratrie a connu leurs bons moments, il n’empêche qu’on ne leur a jamais laissé être insouciants. Naïfs. Contents. Satisfaits de leurs vies. Ils ont aussi l’affreux réflexe de se stopper avant que cela n’arrive. Comme s’ils ne méritent pas de connaitre tout ça, eux aussi. Non, c’est bien plus simple d’essayer de survivre par le bas que de tout abandonner pour aller vers le haut. On ne lui a jamais donné de mode de fonctionnement, à Freya. A chaque fois qu’elle pensait avoir atteint l’apogée de son bonheur, ça se dégringole furieusement. Elle finissait par penser qu’elle n’était pas faite pour ça, réconforter dans des humeurs et des comportements qui ne l’ont jamais incité à aller vers le mieux d’elle-même. Au contraire. Doherty a la fâcheuse habitude d’aller là où il ne faut pas, de faire tout l’opposé de ce que l’on attend d’une personne respectable. Mais elle n’a jamais prétendu l’être de toute façon.
« Dis pas ça. On est jamais libéré de ‘tout ça’, crois moi. Même si on pense que oui, ça reviendra toujours quand tu t’y attendras pas. Si c’est rassurant pour toi, garde-le, ton dico d’fleurs. » Au moins, Freya sait vers quoi se tourner si jamais Tim est pris de panique ou d’angoisse. Elle est bien placée pour savoir que la tête peut jouer des tours et vous descendre plus bas quand vous vous y attendez le moins. Et maintenant qu’il est calé entre ses bras, Doherty le maintient fermement, en espérant que ses propres bras seront suffisants pour le garder à flot avec elle. Parce qu’elle ne doute pas que Tim a autant de tourments dans sa tête qu’elle et que même si elle a du mal à se gérer elle-même, elle veut être là pour lui. Elle veut avoir les épaules assez larges pour Tim, parce qu’il mérite ce genre de dévotion. Il a dit qu’il la supporterait dans les hauts et les bas et Freya n’a pas vraiment besoin de se demander pourquoi, au final. Parce qu’elle ressent la même chose à son encontre. Le protéger contre le monde et contre lui-même, deux choses dont elle n’arrive pas à faire pour elle-même mais pour son regard azur, elle le fera. Freya ferme les yeux en riant, bougeant maladroitement la tête. « C'est peut-être pas fréquent mais quand ça arrive, c’est sincère. Par contre, si j’deviens trop niaise, ramène-moi à la raison, hein. J’veux pas me transformer en guimauve. J’serai jamais machiavélique avec toi. Mais je m'excuserai pas d'vouloir te séduire et encore moins de t’rappeler à quel point t’es génial. Au bout d'un moment, tu t'y feras tellement que tu seras blasé. »
« On va être heureux ensemble. Tu le sens, aussi? » La sincérité, l’innocence de Tim dans cette simple question la touche en plein fouet. Est-ce qu’il entend de nouveau l’emballement de son cœur, aussi clairement qu’elle le sent ? C’est donner de l’espoir, ça, Timothy. Ce n’est pas bien, pas maintenant, pas tout de suite. Mais je veux tellement y croire. M’y raccrocher à tout prix parce que tu le dis, parce que je n’ai rien d’autre en ce moment vers qui je peux me reposer comme tu me le promets. Ce lien, ce quelque chose qui les avait porté une fois. Ils sont en train de le consolider et de le renforcer. Le palpitant de leurs cœurs qui semble s'accorder sur la même onde, la même note de musique. Doherty n'a jamais eu l'oreille musicale mais elle reconnaît ce qu'elle a en elle et contre elle. Ce n'est pas qu'un son, c'est avant tout une sensation, un toucher. Et franchement, ça suffit à la contenter. « J’ai envie d’y croire en tout cas. » Parce qu’affirmer qu’elle le sent aussi, qu’elle peut l’effleurer du bout des doigts, ça devient trop réel. Et ça peut donc s’arrêter aussi. Pour de vrai. « J’veux juste profiter de notre bulle, pour l’instant. Parler au futur m’a toujours fait peur. » Le passé, elle maîtrise, il est déjà fait, il est derrière elle. Mais le futur, c’est invisible, c’est incertain, c’est inquiétant. Elle ne veut pas y penser, ou au moins le tenir à bout de bras avant que ça vienne la cueillir.
Tim lui parle doucement de son jardin et son sourire illumine son visage si gracieux. « Si t’y joues Adam, ça peut p’t-être booster mon imaginaire. » Freya eut un sourire de coin avant d’ouvrir la bouche légèrement pour y mordiller le doigt qui se balade dessus. Tim se laisse aller sur elle, la jeune femme se sentant enlacer comme s’il a peur qu'elle s'évapore. Elle plonge son nez et ses lèvres dans ses cheveux qui sont juste à leur portée pour l’y embrasser tout en fermant les yeux. « J’vais pas partir, tu l’sais ? Maintenant que t’es venu me chercher, j'vais te coller aux basques. J’te le dis, tu vas l’regretter. » Le ton amusé, Freya sent que son corps se détend un peu plus. Ses doigts tracent des formes qui n’ont aucun sens sur le dos de Tim alors que sa tête s’enfonce un peu plus dans l’oreiller. « J’pourrai mourir en paix, là. » Il n’y a que les bruits d’une ville qui se réveillent au loin pour les perturber dans leur cocon. La jeune femme se laisse bercer par la respiration de Tim, son palpitant, son étreinte autour d'elle.
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| | | | (#)Mer 18 Sep 2019 - 23:38 | |
| La rencontrer avait tout changé alors que rien n'avait présagé une telle issue. Ils avaient juste été deux inconnus l'un pour l'autre à récurer des tombes brisés, on avait clairement connu plus glamour comme rencontre. Dans les films, il y avait des coups de foudre dans des aéroports, des soirées qui rapprochaient deux jeunes gens en perdition mais eux, ils s'étaient rencontrés au beau milieu d'un cimetière en friche. Forcément, Tim n'était pas aveugle et il l'avait trouvée jolie mais il était très loin de se douter à ce moment là qu'ils finiraient par devenir un couple quelques mois plus tard. Rien n'avait été anticipé ou même prévu, certainement pas cette soirée alors qu'il venait de rentrer de deux mois de formation militaire, pas plus que la manière dont il était allé la chercher dans une église. Le destin les avait menés là, oui, c'était le destin qui leur avait demandé de faire l'amour sous les étoiles puis, dans un confessionnal et celui-ci était encore bien présent ce matin-là. Il les avait mis ensemble et c'était peut être la meilleure décision qu'il aurait pu prendre: eux, les deux personnes cassées du moment et qui ne savaient pas réellement comment s'y prendre. Tim n'avait jamais rien connu de tel parce que, justement, il n'avait jamais été cherché quelqu'un pour lui dire ce genre de choses, toujours trop réservé dans ses interactions sociales. Avec Freya, il avait eu envie de foutre en l'air les principes d'antan, sortir de sa zone de confort et se laisser porter par le vent. Il n'aurait rien pu faire de mieux que cela au bout du compte puisqu'il s'était réveillé à ses côtés au petit matin et que depuis ce moment, il se sentait plus heureux que jamais. Il n'y avait aucune ombre au tableau, la belle Doherty faisait déjà des croquis de lui et Tim, en échange, lui promettait déjà de la dessiner avec ses doigts quand elle le désirerait. Aucun d'eux n'était habitué à la tendresse et pourtant, le tout leur venait plutôt naturellement lorsqu'ils étaient ensemble, comme quoi le monde pouvait être bien fait, parfois. "J'espère que c'est possible pourtant... J'ai pas envie d'être prisonnier de tout ça jusqu'à ma mort, c'est trop pesant mais t'en fais pas, je comptais pas jeter ma bible sur la flore de ce monde." Il pouvait lui sourire aisément en osant comparer un texte religieux à son misérable dictionnaire des fleurs. Timothy se permettait ce genre de dérapages parce qu'il était parfaitement à l'aise avec Freya. Il savait qu'elle ne le jugerait pas pour ce genre de choses parce qu'elle était aussi faillible que lui et qu'elle avait même peur d'elle. Justement, le soldat s'était instinctivement promis d'être celui qui lui prouverait qu'elle pouvait se faire confiance et il l'aimerait malgré la haine qu'elle pouvait ressentir envers cette noirceur au fond d'elle. C'était le deal, le seul qui avait de l'importance. "Je sais pas si t'arriverais à devenir une guimauve, c'est pas le style de la maison mais je me sens du coup privilégié que t'oses dire ces petits mots là. Et crois moi, je m'en lasserai jamais. Je te rendrai la pareille au centuple, Freya." Oui, il l'aimerait avec tout ce qu'il avait, même si c'était peu comparé à d'autres. Decastel était loin d'être parfait et il se doutait qu'il y avait des hommes sur cette planète qui avaient bien plus à partager que lui, mais Freya semblait l'avoir choisi en retour alors, il tenait à ce qu'elle ne soit jamais déçue de cette décision. Pour le moment, ce n'était pas le cas puisqu'il pouvait la surplomber et lui sourire, entre deux baisers et deux phrases qui laissaient présager que la belle Doherty voulait parler au présent et Tim hocha simplement la tête, se perdant dans la contemplation de ses traits jusqu'à ce qu'elle joue avec son pouce qui était jusque là déposé sur ses lippes voluptueuses. Tout était tendre, tout était incroyablement fou et surtout d'une beauté incomparable. "Ça peut se négocier, à condition que tu joues Eve, sans le côté tragique de l'histoire bien évidemment." S'ils commençaient à envisager le jardin créé par Timothy pour s'amuser avec leur corps respectif, pas sûr que les camélias et les tulipes ne tiennent le coup sur la durée mais ce n'était pas ce qui avait l'air d'accaparer l'attention du soldat. Au contraire, il vint se perdre dans une étreinte partagée avec Freya, ses poumons respirant plus calmement en sentant les mains de la belle dans son dos, son souffle se perdre contre ses cheveux et là, il était heureux. Mieux encore, il se sentait en sécurité, à sa place. "On sait jamais... Je me dis que si je te séquestre dans mes bras, tu pourras vraiment pas le faire, tu vois, c'est réfléchi. Et il y aucune raison que je regrette que tu sois là, au contraire... Tu pourrais mais je t'implore de vivre, j'ai trop besoin de toi là." De sentir sa chaleur, son existence toute entière l'envelopper, alors qu'une de ses mains se baladait dans ses cheveux et lui aussi pourrait mourir là. En paix. "Tu me dis quand tu veux bouger pour cette promenade parce que là, je suis tellement bien que je vais pas bouger si tu me traînes pas. T'es la petite amie la plus addictive que le monde ait connu, je peux plus me détacher." Un rire s'échappa de ses lèvres, communicatif bien sûr, mais Timothy réussit à se détacher suffisamment pour lui sourire, posant son corps à ses côtés, non sans l'entourer fermement de ses bras car, non, il n'avait pas du tout envie de la lâcher. Jamais.
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| | | | (#)Jeu 19 Sep 2019 - 21:41 | |
| Être prisonnier de tout ça. Tim a résumé en quelques mots l'état d'esprit permanent de Freya. Les pieds et les mains liés face à quelque chose qui la dépasse, qui échappe à son contrôle. « Un jour, j’espère que tu pourras la balancer à la mer, ta bible. » Parce que ça voudra dire qu’il est vraiment libéré de ses chaînes et que c’est vraiment le pire qu’elle peut lui souhaiter, à ce garçon qui a tant vécu mais pas assez en même temps. « Oh, je laisserai personne jouer Eve à ma place, honey. Et j’suis sûre qu’on va trouver un terrain d’entente », dit-elle d’un œil taquin tout en remontant ses mains sur son torse jusqu’à son visage.
On sait jamais... Je me dis que si je te séquestre dans mes bras, tu pourras vraiment pas le faire, tu vois, c'est réfléchi. Freya se mord la lèvre tout en secouant catégoriquement et avec énergie la tête. « Ca n’arrivera plus, Tim, promis. » Sa voix est basse parce qu’elle l’a déjà laissé sur le bord de la route. Il l’a déjà tenu auprès de lui et la sauvage s’était barrée. Elle l’a abandonné sans un regard derrière elle, parce qu’elle avait pensé que c’était la meilleure chose à faire. Elle pense toujours que ça serait la meilleure chose à faire. Mais Freya n’est qu’un cœur sur pattes. Elle a beau trépigné, elle a beau hurlé, elle a beau être une véritable tornade, son cœur s’accroche tellement rapidement à la première attention que ça en devient déplorable. La première fois avait été tellement forte et intense qu’elle avait ressenti cette peur au fond de ses entrailles. La même flippe qui l’a poussé à s’échapper des griffes de Tim. Cette nuit là et tous les jours qui ont suivi. A vrai dire, Freya s’était imaginée qu’il avait enfin tiré un trait sur elle, au bout d’un moment. Qu’il avait décuvé, qu’il avait réfléchi et retrouvé une once de bon sens. Peut-être même qu’il avait retrouvé la fille qui lui avait brisé le cœur en premier lieu. Qu’ils avaient réussi à recoller les morceaux et qu’ils étaient heureux ensembles. Qu’il l’oublie et qu’au final, il vienne un jour reprendre son cimetière et qu’ils se séparent à jamais. Freya connait trop bien ce sentiment, ces derniers temps. Et ça la tue un peu plus à chaque fois. Mais elle serait remontée en selle, comme d’habitude, à sa façon. Mais ce n’est pas comme ça que les choses se sont passées. Tim est revenu vers elle, non pas pour lui ôter le cimetière de sa charge mais pour la cueillir, elle. Son poids en culpabilité, en défaut, en blessure. Il a tout pris entre ses mains, que ce soit sa propre personne, leur avenir dans les minutes qui suivirent, chamboulant leurs deux vies respectives pourtant si éloignées l’une de l’autre. Tim et Freya, c’est le jour et la nuit, pile et face, blanc et noir. Ils sont tellement différents dans leurs caractères et pourtant, elle a la sensation qu’ils se comprennent sur plusieurs niveaux, sans vraiment réussir à savoir comment. C’est assez fou et magique comme ressenti. Et pour rien au monde elle ne l’abandonnera une nouvelle fois.
Tu pourrais mais je t'implore de vivre, j'ai trop besoin de toi là. Freya le regarde avec émotion et émerveillement. Est ce que Tim se rend compte de ce qu'il lui dit ? De ce qu'il provoque chez elle juste par les mots qu'ils prononcent? Un raz de marée de sentiments, aussi intenses les uns que les autres. Il lui dit ça d'une banalité déconcertante et elle est censée réagir comment? Juste en regardant le plafond pour y juger que le blanc a subi les assauts du temps qui passe? « Okay, Tim. J’vais essayer. Juste pour toi. Je t'abandonnerai pas. » Ses bras le serrent un plus contre elle alors qu’elle laisse ses pensées se perdre dans les périodes sombres de ses crises. Elle le sait, elle en vivra sûrement avec lui. Il sera sûrement témoin de ce genre de moments, ceux où elle est au plus bas, où elle veut juste en finir car tout parait trop compliqué pour elle. Et ça lui brise le coeur, à Freya, de lui imposer ça. Elle profite des boucles de Tim qu'elle envahit de son visage pour ne pas s'y perdre totalement. Car elle pourrait encore essayer de le rejeter et ce n'est pas ce qu'elle veut, dans le fond. Tu commences à t'attacher, tu vacilles pour ses beaux yeux bleus, tu t'embrases de son toucher. On sait où ça mène, tout ça, en général. Mais on préfère fermer les yeux, ne pas parler au futur, se dire que l'instant suffit à contenter. Et c'est le cas, elle en est persuadée.
Freya eut un léger grognement malgré elle alors que Tim lui suggère de sortir maintenant. « On va pas s’en sortir à ce rythme parce que j’veux pas que tu bouges non plus. » Puis il lui balance sa dernière phrase et il en rit. Doherty sourit en ressentant les vibrations de son rire avant qu’il ne se détache quand même d’elle pour se poser à côté. « En même temps, t’as pas d’élément comparatif. Donc c’est pas très objectif. » Freya finit par se tourner sur son propre côté, les mains jointes sous sa tête, ses yeux observants les traits de son visage. Inlassablement. « Il faudra que je repasse chez moi aussi. Être séquestrée par toi me dérange pas mais il m’faut de quoi m’changer. » Doherty approche son visage du sien et lui plante un baiser sur les lèvres. Un, puis deux, puis trois. Elle ferme les yeux et laisse leurs visages, leurs nez, leurs bouches se frôler agréablement, ses bras rassurants toujours autour d’elle. « Même si tes teeshirts sont hyper confortables. Je m’en voudrai de t’piquer ta garde robe. » Puis elle lâche un léger soupir tout en ouvrant les yeux. Son regard ambré brille d’un éclat neuf et Freya l’embrasse chaudement une dernière fois avant de s’extirper de son emprise. « J’vais aller me laver. Si tu t’sens de bouger, tu peux venir. Sinon, j’irai noyer ma jalousie vis-à-vis de ton lit sous la pomme de douche. » Elle lui fait un clin d’œil – pour une fois que c’est elle – tout en se levant dans le lit, enjambe la masse masculine qui s’y trouve et atterrit les deux pieds sur le sol. Freya ôte le seul vêtement qui la couvre pour le balancer à Tim dans un léger sourire de coin avant de se diriger dans la salle de bain. « J’espère vraiment pour toi que ton coloc est à l’autre bout de Brisbane parce que ça pourrait être presque gênant sinon ! », dit-elle dans le couloir alors qu’elle se balade cul nu pour les trois pas qui lui restent à faire pour finir dans la salle de bain. Il ne faut pas plus de temps pour la jeune femme de se foutre sous le rideau d’eau, des cheveux aux doigts de pied, et de soupirer de contentement tout en laissant son visage se prendre toutes les gouttes, les yeux fermés. Ses membres se détendent et franchement, elle resterait bien une éternité sous l’eau chaude, là.
Dernière édition par Freya Doherty le Sam 21 Sep 2019 - 19:41, édité 2 fois |
| | | | (#)Sam 21 Sep 2019 - 14:58 | |
| Avoir une chance au bonheur, une qu'on ne lui retirerait pas la minute suivante, c'était un rêve aux yeux de Timothy. Il avait fini par croire qu'on ne lui laisserait que les miettes, des minutes de ci de là où il pourrait sourire avant de tout lui retirer et avoir de nouveau en ligne de mire ses pleurs et son chagrin. Freya ne l'abandonnait pas, pas cette fois, pas comme Charlie avant elle et il avait envie de crier sur tous les toits à quel point il était heureux de cette conclusion. Evidemment, c'aurait été mentir de dire qu'il s'était attendu à un tel épilogue, pas entre deux en tout cas, eux deux que tout séparait. Elle et son monde de la nuit, lui et son cimetière. Ils n'auraient probablement pas dû se rencontrer et pourtant, le frère de la jeune femme avait créé cette union sans le savoir. C'était lui qui avait plus ou moins détruit les pierres tombales dont Tim s'occupait et c'était Freya qui était venue constatée les dégâts pour, au bout du compte, l'aider du mieux qu'elle pouvait à remettre le cimetière en état. Ils auraient très bien pu en rester là, chacun de retour dans son univers si particulier mais tout s'était accéléré dans la vie de Decastel et il avait fallu qu'il quitte la ville pour quelques semaines. Freya était la remplaçante toute trouvée et à partir de là, ils étaient forcés de se retrouver, même si rien n'avait été imaginé ainsi... Pas ce genre de retrouvailles, sous les étoiles, un moment intense où leurs corps s'étaient unis dans un décor enivrant. A partir de là, il n'y avait plus de fuite possible, pas pour longtemps en tout cas parce que Freya avait tout de même essayé de l'éviter durant quelques temps. Pour une fois, Tim s'était refusé à cela: un ras le bol généralisé de voir les femmes de sa vie profiter de lui avant de le jeter sans aucune raison valable. Lui courir après, c'était la seule solution viable et en vue des résultats, on pouvait dire qu'il avait totalement raison. Désormais, il avait la belle Doherty entre ses bras et il se sentait parfaitement à sa place, à l'écouter lui dire qu'un jour, ce serait éventuellement possible qu'il n'ait plus besoin de refuge pour s'empêcher de sombrer dans des crises d'angoisse ingérables. Il lui souriait parce qu'il avait envie d'y croire lui aussi, de se laisser porter par ce rêve d'être une personne normale un jour ou l'autre, même si c'était très improbable pour lui comme pour Freya. Ils n'avaient sûrement pas besoin d'entrer dans un moule, du moment qu'ils étaient ensemble et qu'ils s'acceptaient mutuellement tels qu'il étaient et c'était d'ores et déjà le cas. "Tu m'en vois ravi, j'aurais pas voulu d'une autre Eve à mes côtés donc je pense que les négociations se passeront bien entre nous." Il avait cet air taquin sur le visage parce qu'ils avaient déjà tant de complicité, certainement aidés par leurs ébats dans des lieux insolites. La veille, ils avaient enfin pris le pas d'utiliser un lit pour ce genre de choses, ce qui changeait radicalement d'un vignoble ou d'un confessionnal d'église. Ils évoluaient déjà, à leur rythme, à leur façon et Timothy était en mesure de lui confier une de ses peurs les plus tragiques. La voir partir, encore. Cela dit, Freya le rassura parce qu'elle comptait rester, ne pas l'abandonner et l'avoir entre ses bras à ce moment là lui permit de sourire en resserrant son étreinte plus étroitement. Sans elle, ce n'était plus tout à fait pareil parce qu'elle avait été franche avec lui, lui disant ce qui la troublait, ce qui l'effrayait aussi et Tim pouvait enfin avoir ce rôle de petit ami intimement persuadé qu'il pourrait l'aider à s'accepter. C'était en tout cas quelque chose qu'il avait en tête parce qu'il voulait le bonheur de la jolie Doherty, uniquement cela et il serait capable du moindre sacrifice pour cela. Il restait cet homme profondément bon après tout, celui qui donnait tout pour les autres sans rien attendre forcément en retour, même si les déceptions s'étaient accumulées au fil des années. Il n'y avait aucune raison que le cercle vicieux persiste, pas à partir de maintenant parce que son corps était collé à celui de Freya, que son coeur battait en rythme avec le sien et qu'ils étaient unis comme jamais, définitivement incapables de se lancer dans une quelconque activité pour leur journée à venir. "Tant pis alors, on reste là." Il aurait aimé parce que la peau de sa belle Doherty était si douce, son parfum si enivrant que Timothy n'avait aucune envie de s'en détacher, ce qu'il finit par faire tout de même, pour ne pas l'écraser et la perdre alors qu'il venait tout juste de l'avoir. Cela ne l'empêcha pas de garder contact avec son corps, de la regarder avec des yeux tendres alors qu'elle lui indiquait qu'elle allait devoir repasser chez elle à un moment donné pour se changer,sous le regard amusé de Tim. "Mince, tu comptais pas garder ta robe blanche pour toujours? Parce que dans ma tête, c'était soit ça, soit tu restes nue avec moi, tu vois." Il avait un large sourire sur ses lippes au moment où Freya l'enjamba pour quitter le lit et lui jeter son tee shirt à la figure, Decastel ne s'empêchant pas de se rincer l'oeil alors qu'elle quittait la pièce pour rejoindre la salle de bain juste à côté. Tim se laissa choir au fond du lit une demi seconde, un sourire de contentement sur ses traits avant de se relever finalement et de ne pas hésiter une seule seconde de plus à la rejoindre. Il débarqua dans la douche et se posta derrière elle, ses bras venant entourer son corps mouillé et sa tête se posant dans son cou, juste pour lui murmurer à l'oreille quelques mots. "Heureusement qu'il est pas là, non, parce que je veux pas partager ce que je vois là avec quelqu'un d'autre... La beauté de ma Freya Doherty dans son plus simple appareil, t'es irrésistible, j'espère que tu t'en rends compte. Parce que moi, je sais à quel point je suis chanceux et j'ai beau avoir zéro point de comparaison en termes de petite amie officielle, je t'échangerais pour rien au monde là." Il se mit à sourire en déposant un baiser sur son épaule puis dans le creux de son cou, ses cheveux mouillés devant la chatouiller quelque peu mais Decastel n'avait pas l'air de s'en soucier puisque son buste était collé à son dos et qu'il pouvait enfin respirer d'aise. Elle et lui, le bonheur de deux âmes meurtris mais qui se recollaient au contact de l'autre, instinctivement.
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| | | | (#)Sam 21 Sep 2019 - 20:47 | |
| « Mince, tu comptais pas garder ta robe blanche pour toujours? Parce que dans ma tête, c'était soit ça, soit tu restes nue avec moi, tu vois. » « Okay, je saurai quoi mettre pour t’rendre dingue alors. » C’est noté, Tim, dans un coin de sa tête. Plus jamais elle ne regardera sa robe blanche de la même façon.
Freya n’a pas besoin d’ouvrir les yeux. Quand elle sent des bras l’entourer fermement, c’est comme si elle retrouve déjà une familiarité physique. Comment est-ce qu’on peut déjà avoir cette espèce d’entente silencieuse, cette proximité corporelle qui s’englobe et qui s’accorde si bien en si peu de temps ? Avoir la sensation que leurs bras sont faits pour se soutenir, pour se supporter, pour s’entre-aider ? Instinctivement, Freya passe ses propres bras autour de ceux de Tim, se laissant bercer par ses mots qu’il ne cesse de faire fleurir au creux de son oreille. « Je veux pas partager ce que je vois là avec quelqu'un d'autre. » Tant mieux, elle ne compte pas laisser quiconque la regarder comme ça. « Rien qu’à toi, Tim. » Freya le rassure. Et se rassure en même temps. Il y a vraiment quelque chose qui commence, là. C’est niais, c’est stupide mais c’est terriblement vrai. Freya ne fait pas dans la demie mesure. Elle ne partage pas, elle n’a pas forcément confiance envers le monde extérieur – parce que Tim, Tim est incapable de la trahir, pas vrai ? N’oublie pas la femme enceinte. Si. Non. Pas maintenant. (Jamais ?) Il faudra bien y penser un jour. D’accord, mais pas tout de suite. Un autre jour, quand la tête sera moins dans les nuages et qu’ils ne seront pas sur leur monde rien qu’à eux. Parce qu’ils sont en pleine découverte, ils sont en pleine exploration l’un de l’autre. Ils se cherchent, ils se dévoilent, ils se mettent à nus sur tous les sens possibles. Alors non, les problèmes, les contrariétés, on les garde pour plus tard. Il y aura bien assez de temps pour en parler. Elle espère en tout cas, Freya. Et en plus de ne pas partager, elle est fidèle. Elle n’a jamais été une grande charmeuse, de toute façon. A chaque fois qu’elle se retrouve dans une relation, c’est un peu par hasard. Comme là, avec Tim, qui aurait pu le prédire ? Pas Doherty. « La beauté de ma Freya Doherty dans son plus simple appareil, t'es irrésistible, j'espère que tu t'en rends compte. » Non, évidemment qu’elle ne s’en rend pas compte, Tim. Freya ne se rejette pas mais elle ne s’accepte pas plus pour autant. Elle n’aime pas ses cicatrices qui lui rappellent sa faiblesse. Elle n’aime pas ses cheveux qui n’en font qu’à leur tête. Elle n’aime pas sa tête qu’elle juge encore trop enfantine, trop gamine alors qu’elle approche des trente ans. Elle a l’impression qu’on ne la prend pas au sérieux avec un tel visage. Si tu réduisais ton nombre de conneries, aussi, peut-être que les gens te prendraient un peu plus au sérieux. Ce n’est pas de ma faute – ça ne l’est jamais. Pour une fois, Tim avait été un heureux hasard. Ce qui avait commencé par une stupidité de son jumeau se finit dans cette baignoire, dans les bras d’un soldat qui a acquis plus de choses en quatre mois qu’elle en vingt sept ans. « Irrésistible, hein ? » Parce que ça la touche réellement qu’il le pense et, pire, qu’il le dise. Rares sont les hommes faisant preuve d’une telle sincérité. D’un écoulement de mots et de compliments à la suite comme ça. Alors Freya ne peut s’empêcher de rire doucement, de plaisir et de gêne sûrement, tout en baissant la tête.
« Parce que moi, je sais à quel point je suis chanceux et j'ai beau avoir zéro point de comparaison en termes de petite amie officielle, je t'échangerais pour rien au monde là. » Elle lève son minois pour le voir poser un baiser sur son épaule avant qu’il entraîne ses lèvres dans son cou et – elle lui donne cette partie là et tout ce qu’il voudra. Freya embrasse la tête devant elle, elle s’en fout si c’est ses cheveux, sa tempe, son oreille ou sa joue. Elle se laisse complètement aller dans ses bras, s’affaissant complètement contre son tour, profitant de chacune de ses courbes masculines contre elle. « Tu sais comment rendre une fille unique. T’es un beau parleur, Tim. » Doherty se demande si quelqu’un le lui a déjà dit. En tout cas, elle le fait et elle le pense. Pas qu’elle remet son honnêteté en doute – bien au contraire. C’est presque trop d’un seul coup, ça lui coupe le souffle et ça atteint son cœur tellement, tellement rapidement que ça lui fait peur. Freya laisse une de ses mains dessiner machinalement sur le bras qu’elle tenait alors que l’autre se dirige vers la nuque de Tim. Elle cherche ses lèvres et c’est un baiser humide qui les lie un peu plus. Les étincelles se répandent de nouveau dans ses veines et elle finit par se tourner un peu plus pour accentuer son baiser. Purée qu’elle pourrait l’aimer. La suédoise le sent, elle reconnait les signaux mais il est trop tard pour décrocher. Leurs bouches collées, leurs langues liées, Freya se tourne dans ses bras définitivement pour le serrer un peu plus contre elle, le ressentir physiquement mais surtout émotionnellement. « J’ai pas encore très bien compris pourquoi moi mais je remercie quiconque m’a mise sur ta route, babe. » Son jumeau, en vrai. Mais il devait bien y avoir autre chose pour que ce genre de choses qui n’arrivent normalement que dans les films lui arrive en vrai. Freya se mord la lèvre avant de reculer d’un pas pour le foutre un peu plus sous l’eau. Elle passe une main dans les cheveux du jeune homme pour les ébouriffer un peu plus tout en riant légèrement. « Vu qu’t’ai là, tu m’laves ? Autant que ses grandes mains servent à quelque chose. », dit-elle en souriant d’un œil amusé en attrapant son gel douche d’une main et ceux de Tim de l’autre avant d’en mettre une quantité (bien trop généreuse) dans le creux. « Let’s go to work, soldier. Parait que je suis irrésistible, après tout. » Sans oublier le petit air malicieux au visage.
Un moment de légèreté juste pour faire retomber cette pression qui s’est soudain emparée de ses veines et dont la rapidité l’effraie.
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| | | | (#)Sam 21 Sep 2019 - 22:20 | |
| La sensation était grisante tout autant qu'effrayante parce que rien n'était jamais acquis. Il fallait toujours se battre pour conserver quelque chose ou quelqu'un qu'on aimait. Timothy n'avait jamais eu réellement l'occasion de s'en rendre compte avant cette année là et il s'était pris cette réalité de plein fouet. Désormais, les événements étaient différents: il avait quelqu'un à chérir et la peur de perdre cette personne était aussi grande que l'affection qu'il lui portait déjà. Decastel n'aurait su dire d'où tout cela lui était venu mais il ne pouvait pas nier que l'émotion était là, palpable, au fond de ses entrailles, au moment où il enserra la belle Doherty. Il voulait la garder, plus que tout, à cet instant précis, mais il n'oubliait pas que la réalité pouvait parfois être cruelle. Surtout envers les gens comme eux. Elle avait souffert autant que lui, même si les circonstances n'avaient pas été les mêmes: Tim n'oubliait pas d'où elle venait, pas plus qu'il n'oubliait ce qu'il avait engendré ces dernières semaines. L'apocalypse était à leur porte mais le jeune soldat tâchait de mettre sa peur de côté pour se concentrer uniquement sur la sensation du corps de Freya contre le sien. Il en était apaisé car il l'entendait respirer et ses mains vinrent se poser sur les siennes le plus naturellement du monde, Tim souriant en entendant sa remarque. "Cette robe blanche est une chose parmi tant d'autres, je crois." Elle pouvait faire tout et n'importe quoi que le brun ne lui résisterait pas plus d'une minute parce qu'elle était celle qui était entrée dans sa vie comme une tornade et qui ne pourrait pas la quitter sans transformer son coeur en tempête. De toute manière, l'heure n'était pas à ce genre de pensées, plutôt à cette chance inouïe qu'il avait que Freya fasse partie de sa morne existence. Il paraissait plus territorial que jamais dans ses mots mais la réponse de Doherty lui provoqua une vague de chaleur dans son palpitant parce que la vérité était celle-ci: ils étaient ensemble et dans ce genre de contexte, ils étaient l'un à l'autre et ce corps voluptueux qu'elle arborait n'était que visible à ses yeux, tout comme la réciproque existait. Il en souriait, clairement, en caressant la peau de son ventre quelques instants, juste avant de se perdre en baisers dans son cou, le creux de son épaule et rêver de tout ce qu'ils pourraient être maintenant qu'ils avaient franchi un cap. Certainement énormément l'un pour l'autre, ce qui tombait bien puisque Timothy n'était apparemment plus tellement avare en jolis mots, ce que la jeune femme ne put que lui faire remarquer alors qu'il hochait la tête face à son "irrésistible" qui voulait tout dire. Le soldat savait pertinemment ce qu'il disait, il en pensait chaque mot, chaque virgule, chaque lettre même. Doherty avait étincelé son ciel, certainement parce qu'ils avaient volé vers les étoiles ensemble lors d'un soir alcoolisé. C'aurait pu être un moment comme on en vivait des centaines dans une vie mais la réalité avait été toute autre: le lien était né comme cela, leurs corps lié l'un à l'autre, comme à cet instant là, même s'ils étaient encore deux personnes distinctes. Timothy baisait sa peau, elle se détendait contre son torse et il était heureux. Elle ne cherchait pas à lutter contre ce qu'ils partageaient, bien au contraire, elle s'en nourrissait, preuve en était avec le baiser qu'elle lui rendit au hasard, non sans laisser échapper une phrase qui fit ressortir un air outré sur les traits de Decastel. "Moi, un beau parleur? C'est pas genre un gars qui raconte des bobards pour mettre une fille dans son lit? Je dis toujours la vérité, moi, Freya." Il lui fit un clin d'oeil parce que, en effet, il avait cette qualité là. Tim ne savait pas mentir, il n'avait de toute manière jamais essayé. C'était un sensible inné, un garçon qui avait besoin d'extérioriser ce qu'il ressentait après avoir passé un trop grand nombre d'années à garder sa peine rien que pour lui. Freya était donc le réceptacle de cet amour mais elle n'avait pas l'air de s'en plaindre en venant voler au secours de ses lèvres, leur langue se liant et se déliant avec une tendresse palpable. Ils étaient si réels désormais et la jeune femme se tourna finalement vers lui, leurs deux corps toujours très proches, leurs deux mondes entrant en collision dans un ravissement que Tim n'avait que peu connu. "Je crois que c'est ton frère, ou la pluie, ou juste une église et un cimetière." Il sourit en terminant sous le jet d'eau, faisant une grimace pour évacuer l'eau qui lui barrait la vue quelques instants, aidé par Freya qui jouait avec ses boucles brunes. Ils pouvaient être de vrais gosses quand ils s'y mettaient mais Tim n'avait pas eu d'enfance, cela devait jouer dans la balance en la matière. Il la regarda avec ses beaux yeux bleus alors qu'elle déposait une bonne quantité de gel douche entre ses doigts, les lèvres de Tim s'étirant plus que jamais en vue des circonstances. "Les petites amies, c'est toujours aussi bossy ou c'est juste la mienne qui est comme ça? Je me renseigne, juste..." Elle était irrésistible cela dit alors les mains de Tim se posèrent sur le corps de la belle Doherty, étalant doucement le gel douche, ses doigts caressant la peau diaphane qui se présentaient à lui. Il prit son temps, il était doux, voyageant de son cou à ses épaules, passant forcément par sa poitrine pour aussi faire un détour par sa croupe voluptueuse. Elle l'autorisait à avoir la main baladeuse cela dit donc Tim n'allait pas vraiment se priver. "Je confirme ton côté irrésistible. quand tu fais cette tête là, on peut rien te refuser, c'est un délit, mademoiselle. Enfin, c'est pas comme si j'allais me plaindre de te toucher non plus..." Clairement pas vu qu'il passait le gel sur ses cuisses avant de remonter dans son dos avec une lenteur incroyable, s'armant de ses yeux électriques qui ne quittaient pas les siens. "Je me charge du shampoing aussi? J'espère que tu penseras à me mettre dans la liste de tes petits amis les plus serviables, histoire que j'ai une petite place quelque part dans ta vie." Il avait plus que cela, la place dans son coeur, du moins c'était ce qu'il espérait au moment où une de ses mains s'arrêta pile à cet endroit là justement, sentant le rythme des battements juste en dessous de sa peau. "Est-ce que ton coeur bat aussi vite d'habitude, Freya? Est-ce que c'est moi qui arrive à provoquer ça?" Il avait cet air innocent en lui posant la question. Tim n'arrivait pas à imaginer l'impact qu'il pouvait avoir sur les gens, jamais. Alors, il en était encore là, dirigeant le jet vers le corps savonneux de sa belle Doherty et espérant qu'il aurait plus qu'une petite place pour elle et que ce coeur qu'il sentait sous ses doigts caressant la peau pâle continuerait de battre aussi fort. Pour lui. Pour eux deux.
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| | | | (#)Dim 22 Sep 2019 - 17:51 | |
| Je dis toujours la vérité, moi, Freya. C’est bien ce qui la perturbe le plus. Il est débordant de sincérité, d’honnêteté, de transparence. Freya aime croire que sa confiance est toujours à acquérir sur la longueur, qu’elle ne la confie pas à la première personne qu’elle croise. Surtout la confiance de son cœur. De savoir qui pourra le protéger, le chérir, le prendre dans le meilleur sens et prendre soin de ne pas le blesser ou le briser. Mais avec Tim, tout semble tellement rapide, amplifier à un stade dont elle ne s’attendait pas vraiment. Il la prend par surprise à chaque fois, que ce soit lors de son retour de son entrainement militaire, cette nuit qui visiblement à tout changer, ou que ce soit de sa détermination au beau milieu d’un lieu de culte, un lieu saint et vertueux. Decastel l’a pris entre ses deux yeux bleutés et il ne l’a pas lâché. Pas une seule fois il ne lui a donné l’opportunité de le fuir de nouveau. Il la voulait – il la veut – à ses côtés maintenant, hier, demain, plus tard. Il veut découvrir ce que c’est d’être un couple avec elle, alors qu’elle-même n’a toujours connu que des déboires avec ses relations. Depuis son dernier copain en date, Freya a plus enchaîné les relations sans lendemain qu’autre chose. Mais Tim lui donne l’opportunité de pouvoir enfin se reposer sur quelqu’un, d’essayer de partager quelque chose avec une autre personne. Et Freya a envie de tout ça. Alors qu’il semble la bercer de ses bras et de ses baisers, la suédoise se laisse imaginer qu’elle vivrait bien cette situation tous les jours. Bien sûr, c’est stupide car c’est juste parce que c’est le premier matin. Le nuage, la lune de miel avant la réalité. Mais elle s’y prélasse avec plaisir, dans le nuage mielleux. S’ils ne le font pas maintenant, quand est-ce qu’ils le feront ? Freya est une spécialiste pour vivre sur l’instant. Quand on ne sait pas ce que demain sera fait – ni à quoi son état ressemblera – autant en profiter sur le moment présent. Et c’est exactement ce qu’elle fait en se laissant choir contre le torse de Tim. « Je sais, Tim. C’est c’qui t’rends encore plus dangereux que tous les autres. » Parce que la vérité, ça va directement droit dans le cœur, ça peut créer des espérances plus vives, ça monte à la tête et on s’imagine déjà des choses que l’on ne devrait pas. Les beaux parleurs, en général, à part si on est naïf, on ne les croit pas et on passe vite à autre chose. Mais Tim fait parti de ceux qui marquent, qui vous imprègnent de ses mots, de la franchise de ses gestes. Vous ne vous remettez pas aussi facilement de vérité que de mensonge. Et c’est sûrement ce qui fait peur. Mais qui rassure aussi. C’est un cocktail assez étrange.
Ton frère, ou la pluie, ou juste une église et un cimetière. Freya eut un léger sourire. « Ça serait un bon titre de bouquin, ça. » Qu’elle ne lirait pas car elle n’aime pas ça. Mais tant mieux parce que cette histoire, elle n’aurait pas à la lire mais à la vivre. Ce qui est encore meilleur. Doherty sourit encore plus en le voyant se débattre avec ses cheveux trempés et elle ne peut s’empêcher de noter une nouvelle fois à quel point il est adorablement mignon. Dans une tendresse nouvellement trouvée. La capacité de passer de l’homme qui l’assouvit dans une église à un garçon qui se bataille avec ses cheveux mouillés. Freya se mord la lèvre parce que rien que ça, ça suffit pour la faire frémir de nouveau. Quand il lui demande si ce n’est qu’elle qui est bossy ou si c’est un trait général, la suédoise hausse les épaules. « Tu peux toujours aller en tester d’autres mais tu prendras l’risque de perdre tout ça. » Elle a un léger sourire de coin en se désignant juste avant qu’il pose sans ménagement ses mains sur elle. Freya laisse échapper un rire quand il passe par ses épaules et son cou avant de soupirer d’aise quand ce fut le tour de sa poitrine. Tim met du cœur à l’ouvrage et ce n’est pas elle qui va lui dire d’arrêter, bien au contraire. Elle s’offre littéralement à lui, là, et il en profite allègrement. Et son for intérieur ne reste pas indifférent à tout ça. « La prochaine fois, j’le fais moi-même si la sentence de ce genre de délit est trop lourde à porter. » A savoir si la punition serait plus pour elle ou pour lui. Freya sourit à l’idée alors que Tim reprend la parole. Si le début de sa phrase la fait rire doucement, la fin fait battre un peu plus son cœur, qui va finir par la maudire de lui donner autant de travail et d’émotions en même pas vingt-quatre heures. Histoire que j'ai une petite place quelque part dans ta vie. La suédoise pose deux iris ambrés brillants sur lui alors qu’il arrête sa main exactement à l'endroit fatidique. Est-ce que ton coeur bat aussi vite d'habitude, Freya? Est-ce que c'est moi qui arrive à provoquer ça? Ces questions la compressent alors que Tim dirige gentiment la pomme de douche pour la rincer. « Tim, je- » Je- Quoi ? Je commence déjà à tomber pour toi, je commence déjà à défaillir, je sens que tu vas m’emmener plus loin que j’aurai imaginé ? Que non, mon cœur ne bat que pour toi, il ne palpite que parce que tu l’écoutes, tu l’entends, tu lui parles. C’est toi, ce n’est que toi qui provoque ça, là, ici, maintenant, Tim. Et c’est trop tôt, ça va beaucoup trop vite, là, je n’étais pas prête, ni à ça ni à toi ni à tout ça. Putain, Freya veut pleurer. Encore, pour changer. Elle est trop émotive, elle est trop sensible là et Tim, il ne se rend pas compte. Il n’a pas conscience de ce qu’il lui demande. C’est con, pourtant. Il ne lui réclame rien du tout, il veut juste savoir. Mais on parle de son cœur, là. Un cœur qui est un vrai foutoir. Qu’elle veut préserver mais en même temps, qu’elle sent qu’elle veut lui donner. Elle en crève, Doherty, de lui donner une réponse claire et enfantine. Alors elle lui tourne son dos. « Faut pas poser ce genre de questions. Pas maintenant. » Parce que la réponse lui fait peur à Freya. Elle ne veut pas y penser pour l’instant. Elle pose à son tour sa main là où fut celle de Tim quelques secondes plus tôt et elle se maudit d’être aussi prévisible, d’être aussi passionnée dès le début. D’être transparente aussi. A quoi tu joues, Doherty ? C’est vraiment ce que tu veux dès le début de votre relation ? Le tenir à bout de bras ? T’es vraiment pas croyable. Freya l’a prévenu dès le début ; elle ne veut pas le blesser et elle ne veut pas qu’il la blesse en retour. Mais il lit trop, là, il s’approche d’un terrain trop miné bien trop tôt. Mais de l’autre côté, elle ne veut pas le perdre, pas tout de suite alors que tout vient de commencer, pas en agissant comme la première des imbéciles. Je suis désolée, je n’ai pas de cohérence. Elle reprend une inspiration sous l’eau qui continue de tomber avant de se retourner vers Tim pour apposer ses lèvres sur les siennes. Freya y met tellement de vigueur qu’elle le fait reculer tout en plongeant ses doigts dans ses cheveux pour l’attirer un peu plus contre elle. Elle n’est pas douée pour les mots mais le physique, elle peut faire. Le langage de ses caresses, de ses baisers parlera pour elle. Je ne veux pas te vexer. Ne pars pas. Désolé d’agir comme une idiote. Tu ne mérites pas ça. La suédoise se sépare deux secondes pour lui murmurer « T’as déjà une place dans ma vie, Tim. Et je sens qu’elle ne sera pas petite. » avant de l’embrasser de nouveau, avec insistance, avec fébrilité, avec passion.
Parce que cette place, Tim est en train de la creuser, de la construire, de la bâtir à chaque seconde, à chaque minute passée avec elle. Et le pire, c’est que Freya le laissera faire. Qu’importe les blessures futures, le présent veut qu’elle s’ouvre à lui. Alors elle le fera, de tout son soûl et de tout son être. Et elle sait qu’elle ne pourra pas résister de toute façon.
Dernière édition par Freya Doherty le Dim 22 Sep 2019 - 19:05, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 22 Sep 2019 - 18:26 | |
| Lui qui ne parlait que très peu, il avait l'air de prendre une toute nouvelle route ces derniers temps. Tim changeait, peu à peu. Il prenait de la confiance, commençait à se sentir homme plutôt qu'enfant et c'était de nouvelles sensations qui le dépassaient le plus souvent. Tout se mélangeait au fond de son crâne et finalement, il ne savait plus ce qu'il était en droit de dire ou de faire alors, il se laissait aller à son instinct. Ne plus réfléchir, ne plus être ce petit garçon réservé et perdu, celui qui ne disait jamais rien et qui souffrait dans le plus atroce des silences. Timothy ne voulait plus être réduit à être muet, pas quand il avait tant d'émotions à partager avec le reste du monde. Sa souffrance n'était plus un secret, il avait déjà commencé à partager ce petit bout de lui mais pour ce qui était des gestes d'affection, de l'amour en général, il avait encore pas mal de chemin à faire. Timothy s'était donné à Charlie et il avait été achevé par ce trop plein d'intensité, ce mépris qui avait suivi des instants ô combien merveilleux. Il n'avait pas du tout l'intention de recommencer à aller vers cette peine incommensurable. Pourtant, l'amour était lié à tout cela,à la perte de toute maîtrise, à l'envie de tout connaître de l'autre, de tout vivre aussi et surtout ne rien garder pour soi car ces deux âmes se devaient de ne plus faire qu'une seule et même entité. Decastel ne savait pas réellement comment gérer cela mais il voulait donner l'impression d'être en parfait contrôle de ses moyens, ce qui était probablement faux à ce moment là. Le soldat était dans la douche en compagnie de Freya et de nouveau, des centaines de pensées s'entrechoquaient dans son crâne, tout ce qu'il avait déjà vécu dans cet endroit, tout ce qu'il avait blessé en l'espace d'une soirée mais tout ce qu'il avait gagné aussi en l'espace de quelques semaines. Timothy était optimiste, il se devait de l'être, car ce n'était pas tous les jours qu'il se mettait en couple avec une fille aussi jolie que Doherty. De ce fait, il avait tout à découvrir, tant de peurs à surmonter, tant de joie à lui offrir également. C'était ce qu'il tâchait de faire en faisant l'idiot avec ses cheveux, la regardant réagir avec tendresse parce qu'il était d'ores et déjà question de tout cela, de ces regards échangés, de ces sourires aussi et de ces corps qui se frôlaient sans aller beaucoup plus loin. Tim voulait juste prendre soin d'elle, lui faire comprendre qu'il était bel et bien réel et qu'il n'avait aucune envie de lui faire du mal, encore moins de la quitter. "Je veux pas être dangereux à tes yeux. Je veux t'aimer, juste." Le naturel revenait au galop encore une fois parce qu'il resterait certainement encore longtemps ce garçon naïf qui ne comprenait pas pourquoi il pouvait être dangereux pour d'autres personnes. Non, il n'arrivait pas à imaginer que Freya ait ce besoin de se protéger de lui, des choses qu'il était en mesure de lui faire ressentir sans qu'elle n'ait rien demandé. La réalité était ainsi pourtant, parce que c'était lui qui l'avait embrassée, lui qui l'avait entraînée dans les vignobles cette nuit-là et encore lui qui était venu lui courir après dans une église. Tim était fautif de tout dans cette affaire et Freya devait subir les assauts affectueux qu'il mettait en oeuvre la concernant et il le faisait avec dévotion. Oui, ses mains glissaient sur son corps, il la dessinait à nouveau mais d'une manière bien différente de toutes les autres parce que le savon procurait cette nouvelle sensation, il adoucissait encore plus cette peau qu'il adorait déjà énormément. Il apprécia le frisson qu'il sentit dans le corps de sa belle Doherty et il continua, peu enclin à la relâcher tout de suite. Peu enclin à vivre sans elle tout court, de toute manière. "Nop, je te garde, toi. Et je suis tout à fait partant pour retenter l'expérience de rendre ta peau encore plus douce et parfumée donc, tu sais que je répondrai présent à ton appel, Freya." Il lui souriait encore et dieu ce qu'il pouvait être irrésistible à ce moment précis, juste avant de poser sa main sur son coeur, son pouce qui caressait l'endroit et le trouble de Doherty qui grandissait. Il aurait pu se taire, ne rien dire, ne rien partager, être le Timothy d'avant, celui qui parlait autrement qu'avec des mots mais il ne voulait pas rester sur la réserve, pas quand il s'agissait de construire une relation basée sur l'honnêteté et la tendresse. Alors, il lui demanda, forcément qu'il allait le faire et il se surprit lui même d'oser parce qu'il avait le coeur ui battait tout autant en lui posant la question. Pouvait-il faire de l'effet à d'autres personnes, vraiment? Charlie l'avait sous entendu elle aussi mais Decastel avait fini par en douter vu comment les choses avaient tourné mais est-ce que la réalité était encore présente avec Freya? Est-ce que son coeur battait pour lui? Il aurait aimé obtenir une réponse claire mais la jeune femme en profita d'être de nouveau sous le jet d'eau pour se détourner de lui et se rincer, une diversion tant attendue. Timothy reprit une grande respiration et attendit parce qu'elle allait forcément agir à un moment donné, ne pas le laisser autant dans le flou alors qu'il osait déposer une main douce sur son épaule pour ne pas lâcher totalement le contact entre eux deux. "D'accord." Il sentait qu'il avait du mal à respirer parce qu'il y avait cette distance soudainement: était-il allé trop loin? Avait-il tout gâché à nouveau? A croire que c'était devenu une habitude avec lui, il avait tout gâché avec Charlie et maintenant, c'était Freya qu'il blessait en voulant être le petit ami idéal, ou tout du moins le plus honnête possible. Il allait baisser les yeux au moment où la belle Doherty jaillit jusqu'à lui et vint l'embrasser avec ferveur. Les bras de Tim la réceptionnèrent comme il put, même si son équilibre sembla plus précaire lorsqu'il recula de tant de passion. Il ne pouvait que lui rendre, chercher sa langue et la faire danser avec la sienne, ses mains tenant fermement ses hanches pour ne pas qu'elle parte. Il avait eu peur là, peur qu'elle parte, le laisse là, tout seul, comme cela semblait être devenu la coutume avec les femmes de sa vie. Pas elle, pas là. Elle finit par lui parler à nouveau et les yeux de Timothy brillaient d'émotion parce que c'était fort et grand ce qu'elle lui disait. Ils seraient importants l'un pour l'autre, ils s'aimeraient à leur façon. Ils seraient uniques, ensemble. "J'ai cru que t'allais partir, je voulais pas te faire peur, je... Je voulais juste être sûr que tu ressentais quelque chose pour moi, que... Tu voulais encore de moi passé la première nuit. Excuse moi." Elle venait l'embrasser à nouveau, coupant court à son bien piètre discours et Tim s'en donna à coeur joie, attirant le corps de sa belle contre lui avec une certaine assurance, la faisant tourner dans ses bras pour que ce fut elle qui se retrouve contre la paroi de la douche et qu'il puisse embrasser ses lèvres tout en soulevant son corps pour lui faire entourer le sien. Excuse moi, Freya. Son cou. Reste avec moi, Freya. Faire glisser ses mains jusqu'à ses hanches pour coller leur bassin encore plus intimement. Aime moi, Freya. Et revenir à ses lèvres si addictives pour ne plus les lâcher. Prends mon coeur, Freya.
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| | | | (#)Dim 22 Sep 2019 - 22:35 | |
| Elle se sent affreuse, Freya. Elle s’en veut, elle pourrait se donner des gifles pour la fraction de seconde d’inquiétude qu’elle a pu provoquer chez Tim. Il ne mérite pas. Il a déjà été repoussé plusieurs fois dans le passé et là, qu’est-ce qu’elle lui fait ? Elle le maintient de nouveau à bout de bras – pire, elle lui tourne le dos. Elle se cache de nouveau de lui, elle l’exclut de ce qu’elle peut penser, de ce qui lui traverse la tête. Elle est cruelle, putain, il mérite tellement mieux que ça. Mais il est venu la chercher elle, c’est qu’il tient à elle d’une certaine façon. Sa main sur son épaule, elle la sent et ça lui donne une bouffée d’oxygène. Elle ne veut pas partir, elle veut respirer dans ses bras encore. Freya n’en a pas eu assez, elle en veut plus. Elle a tellement passé de temps à essayer de comprendre ce que cette fichue première nuit avait bien pu signifier – mais tout est confus. Avant Tim, il y a eu Elias. Il y a eu Stephen. Et il y a eu Terrence. Et tout ça, c’est trop rapide, c’est trop intense, et ça lui fait peur. Tim récupère le traumatisme causé par les autres et putain que c’est injuste. Il n’a rien demandé de ça, il veut juste être capable d’être dans une relation pour une fois dans sa vie. Il a senti cette connexion entre eux, ce lien dans lequel elle s’est emmêlée et qu’elle a voulu rompre mais qui au final l’a amené vers lui. Le rejet, c’est presque instinctif. Rejeter avant de se faire rejeter. Parce qu’elle l’a été. Et ça l’a brisé. Beaucoup trop. Alors au moindre signe d’affection, Freya préfère jouer la sourde, l’aveugle et la muette. Non, ça n’existe pas, ça n’est pas là, personne ne répond, le coffre est vide, il n’y plus rien à prendre, à faire frémir, à faire palpiter. Mais Tim, il est innocent, il est adorable, il est bienveillant, il a un cœur trop grand pour ce monde. Pour elle. Elle en a peur, tout comme elle a peur de ces questions innocentes. Je veux t'aimer, juste. En plein fouet. C’est inattendu, ça aussi, mais pas improbable. C’est une possibilité à envisager. C’est quelque chose qu’il lui offre sur un plateau, là. Il lui confie quelque chose de tellement précieux que Freya en a les mains tremblantes. La suédoise aussi, elle souhaite seulement aimer. Aujourd’hui, dans le futur, dans l’avenir, jusqu’à sa mort. Elle est en recherche perpétuelle de cette affection, de cette tendresse, de ce putain d’amour qu’elle a pensé trouver plusieurs fois avant de tomber de haut et de se faire mal. Tim sait ce que ça fait, même s’il l’a connu qu’une seule fois, ça a été suffisant pour qu’il parte deux mois à l’armée. Comment il peut remonter en selle aussi rapidement ? Comment il peut offrir son amour comme ça, aussi simplement, après avoir été détruit ? Elle l’admire, Freya, parce qu’il a résolu un mystère dont elle cherche la solution depuis des années. Nop, je te garde, toi. Le réconfort, la sécurité, la sûreté que ce brin d’affirmation provoque chez elle. Comme si après tous ses efforts, Tim va la jeter. Ça serait d’une incohérence totale. Et pourtant, c’est toujours un risque, non ? Il ne la connait pas, ils se découvrent tous les deux. Qu’est-ce qui lui dit que malgré les bons et beaux mots, demain, il ne réveillera pas en pensant qu’il a fait une erreur ? La ferme, arrête de penser au pire à chaque fois. Il est là, il est près de toi pour l’instant, c’est vers toi que ses mains sont attirées. Il te regarde comme si t’es unique sur terre alors arrête de tout gâcher, arrête de te tourmenter l’esprit. D'accord. Bordel. Fuck. Shit. Non, pas d'accord. Rien que ça, ça peut la foutre en l’air, Freya. Ses doigts se crispent sur son épaule sans vraiment qu’il doit s’en rendre compte. Mais elle, elle le sent. Et elle ne peut pas, elle ne doit pas le laisser comme ça. Penser que c’est lui – alors que c’est elle. C’est juste elle le problème, elle et sa fichue volonté de chercher mais de repousser l’affection. C’est terrible d’être tiraillée de la sorte, de ne pas pouvoir savoir ce qu’elle veut réellement dans le fond. Mais à cet instant même, c’est le rassurer qui passe en priorité. C’est assouvir son envie de le savoir avec elle qui prend le dessus aussi. Le rassurer lui en se rassurant elle-même. Elle ne part pas, il ne part pas, personne ne part et ils sont solidement attachés l’un à l’autre. Il la retient contre lui, elle l’approche un peu plus d’elle. J'ai cru que t'allais partir, je voulais pas te faire peur. Quelle conne elle peut être. Freya passe ses bras un peu plus fermement autour de sa nuque tout en se maudissant. Ce n’est pas pour aujourd’hui, Tim. Je voulais juste être sûr que tu ressentais quelque chose pour moi, que... Tu voulais encore de moi passé la première nuit. S’aligner comme les étoiles. Ne pas faire la même erreur que la première fois. Et pourtant, tu lui as (encore) tourné le dos. Oui mais cette fois, la suédoise s’est retournée et elle est revenue à lui. Cette fois-ci, leurs corps sont chaudement l’un contre l’autre et leurs soufflent s’emmêlent de nouveau. Ne pas refaire la même bêtise, ne pas jouer avec lui, de ses sentiments, de ses ressentis, de son naturel. Excuse-moi. Non, ne t’excuses pas. Elle ne veut pas entendre d’excuses. Pas de lui. Ce n’est pas de sa faute. Alors Freya l’embrasse, il répond, il réagit et elle laisse échapper un léger souffle coupé quand elle se retrouve entre lui et la paroi de la douche. Si c’est sa punition pour lui avoir fait croire qu’elle pourrait le rejeter, alors ainsi soit-il. Ses jambes autour de lui, il la conquiert de baisers et Freya s’y laisse emporter. Ses mains ne le quittent pas et quand il remonte pour l’embrasser, elle l’accueille tout en frémissant légèrement alors qu’il se colle un peu plus à elle. « Désolé, désolé, désolé, Tim. » C’est un mantra, c’est une prière qu’elle répétera jusqu’à ce qu’il l’entende. Freya se sent tellement mal, elle s’en veut. Pourquoi elle est déjà comme ça, à vouloir tout gâcher dès le début ? A croire que c’est un vrai talent chez elle. Ses baisers dévient partout sur son visage avant de revenir naturellement vers ses lèvres, toujours, le point central de toute cette histoire. « J’voulais pas, c’est pas ce que j’veux, te faire du mal, t’inquiéter. » Freya a l’impression de redevenir aussi fragile que lors de leur première fois. Quand ses yeux bleus avaient su lui parler d’un langage qu’elle pensait avoir perdu à jamais. Qu’elle ne mérite plus d’avoir. Parce qu’elle a fait trop de conneries. Il y a toujours un karma pour venir vous rappeler à l’ordre, n’est-ce pas ? Mais entendre Tim se briser, ce n’est pas possible. Faites-moi souffrir autant que vous voulez mais pas lui. « J’vais nulle part. On regardera les étoiles ensemble. J’te le promets, Tim. Parce que c’est toi qui fais battre mon cœur aussi vite. » Parce qu’il est venu, parce qu’il n’a pas attendu. Parce qu’il a toqué à sa porte, parce qu’il a défoncé les barrières. Il reste encore des masques à découvrir, des choses que Freya compte bien passer sous silence pour l’instant. Mais la suédoise fait taire tout ça pour l’instant. Elle resserre ses cuisses autour de Tim et prononce un léger « pardon » avant d’aller agripper ses lèvres aux siennes.
Doherty crèvera avant qu’elle puisse de nouveau blesser Decastel, elle s’en fait la promesse. Il est sien autant qu’elle est sienne et son bonheur sera le sien autant que sa peine. Et elle ne veut plus jamais lui faire revivre ça. Les traits soucieux, la mine incertaine, la pensée qu’elle va le lâcher. Leurs yeux se trouvent et Freya passe une main dans ses mèches humides. « J’te donne tout c’que tu veux. Corps, âme,… Cœur. Tout est entre tes mains, Tim. » Même si ça fait peur. Même si c’est un risque énorme. Mais Freya a l’habitude du risque. Et l’humidité de leurs lippes se joignant de nouveau, elle se dit que Tim vaut bien tous les risques du monde.
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| | | | (#)Dim 22 Sep 2019 - 23:28 | |
| Timothy était bien souvent trop doux pour ce monde, il ne pouvait qu'en souffrir. La cruauté des gens, le peu d'intérêt qu'ils semblaient porter à autrui, les coups bas, l'intolérance, la violence... Il avait été témoin de tout ce qu'il méprisait le plus et il en avait détesté chaque instant. Lui aussi aurait pu devenir un être infâme, de là où il venait, cela n'aurait pas été choquant. Entre un père absent et une mère folle à lier, son manque d'éducation aurait pu l'entraîner dans les bas fonds mais Decastel était resté ce gamin sage et respectueux, celui qui essayait de prendre le moins de place possible, quitte à rester dans les placards pour devenir l'homme invisible. C'était une cachette comme une autre, commode pour un timide comme lui mais parfois pesante quand on essayait de se faire remarquer par des individus précis. Il était plus que temps que Tim sorte dudit placard, qu'il se laisse l'opportunité de briller et de prendre ce qu'il désirait obtenir de ce monde. En l'occurrence, là, il s'agissait de Freya Doherty. La rejoindre sous la douche n'était pas anodin, il aurait très bien pu rester au fond du lit et se rendormir, après le peu d'heures de sommeil qu'il avait eues, cela n'aurait pas été aberrant mais le jeune soldat tenait à être avec elle. En continu. Sentir son corps contre le sien, l'enlacer, lui sourire et entendre son rire, commencer à l'apprivoiser peu à peu, la rendre heureuse à sa manière. Timothy n'avait jamais réussi à être cet individu pour autrui mais avec elle, il voulait essayer d'être à la hauteur, ne surtout pas l'effrayer ou la pousser vers la sortie. Au contraire, prendre son temps pour la découvrir et qu'elle en fasse de même en retour, ce qui semblait être plutôt bien engagé quand il voyait la dévotion qu'il mettait pour la tartiner de gel douche. Elle avait l'air de ressentir beaucoup de choses en le sentant agir tendrement envers elle, ne jugeant aucune de ses cicatrices, pensant même plutôt l'inverse, à y déposer des caresses et des baisers si jamais elle désirait les faire disparaître, leur donner moins d'importance. Pour Tim, tout ce qui constituait la jeune femme, c'était exactement ce qu'il voulait à ses côtés mais bien sûr, Doherty ne pouvait pas totalement s'en rendre compte. Elle n'avait probablement jamais rencontré de garçons comme lui, de grands bruns qui se cachaient dans les placards pour éviter les rires de ses camarades de classe parce qu'il avait été obligé d'arriver à l'école avec un tee-shirt rose. En conséquence, ce gamin là avait commencé à avoir peur de tout, mais surtout de ce dont était capable les gens envers la gentillesse de leurs pairs. Tim en avait pâti, comme d'autres avant lui, comme Freya avait pu souffrir du regard des autres sur ses cicatrices et son trouble mental qu'elle avait l'air de haïr. A ce sujet, Decastel la comprenait certainement mieux que quiconque mais il ne pouvait pas lui dire: il y avait des mots qu'on ne pouvait pas prononcer, certains trop effrayants, d'autres trop doux pour que l'autre personne les accepte et à ce moment là, il avait déjà l'air d'aller trop loin. Qu'elle lui tourne le dos lui faisait tant de mal mais il arrivait à encaisser, Tim avait déjà vécu ce genre d'instants, ce schéma qui se répétait constamment parce qu'il n'était pas assez. C'était en tout cas ce qu'il pensait en son for intérieur parce qu'on l'avait rejeté trop de fois ou bien, on lui avait dit qu'il était un garçon parmi tant d'autres. Banal. Commun. Juste un chiffre dans une rangée d'autres. Ce n'était pas ce qu'il voulait être pour Freya, pour sa beauté qui rayonnait comme un soleil et à ce moment là, le soldat recommençait à prier, lui qui avait arrêté en commençant sa formation militaire. Retourne toi, ne me laisse pas comme ça. Cette prière, la jeune femme l'avait entendue parce qu'elle s'était jetée dans ses bras et que Timothy avait instantanément tout oublié. Elle était là, il la portait contre la paroi de la douche et ils s'embrassaient comme si le monde n'avait plus aucune consistance autour d'eux et c'était le cas pour le brun. Il s'en fichait bien de l'eau qui coulait encore derrière eux, des secondes qui passaient, de tout le reste. Il n'y avait que les lèvres de Freya, que son corps qu'il soutenait de sa musculature et ses excuses. Elles percèrent le silence et Tim la regarda, hochant la tête en signe de dénégation, pourquoi s'excusait-elle déjà? Ah oui, elle l'inquiétait, elle le blessait et elle ne le voulait pas, sauf que Timothy n'était pas tout à fait d'accord sur la portée de son discours. "T'as rien fait de mal, Freya. C'est moi qui suis maladroit, je dis trop de choses, j'ai peur de tout et... J'ai toujours peur qu'on m'abandonne alors j'en fais trop, c'est moi qui dois m'excuser de t'avoir bousculée." Ses yeux bleus brillaient encore plus, il était ému, forcément, Tim avait toujours été un sensible et il avait beau s'être engagé dans l'armée, le fond de son caractère n'avait pas grandement changé. Il restait cet homme charmant, au grand coeur, toujours prêt à tout pour les gens qu'il aimait et à partager son doux regard sur le monde avec quelqu'un qui le voulait. Freya était prête pour ce choix apparemment vu ce qu'elle lui confessa ensuite. Regarder les étoiles ensemble, son coeur qui battait pour lui, cet instant qui frôlait la folie tellement il était unique pour un garçon comme Tim. Il la regarda incrédule, sentant ses jambes se resserrer autour de son corps alors qu'elle revenait l'embrasser. Il respirait à nouveau, plus aisément parce qu'elle était là, qu'elle le regardait en face et qu'ils pouvaient tout partager, même ce qui leur faisait le plus peur. Et voilà qu'elle prononçait les mots fatidiques, qu'elle lui donnait tout sur un plateau d'argent et Timothy, lui, savait qu'il le lui rendrait bien. La preuve, il attrapa une des mains de Freya pour la porter sur son propre coeur, qu'elle se rende compte de l'effet qu'elle pouvait lui faire aussi, à quel point tout cela était réel et leurs lèvres liées à nouveau l'imploraient également. "T'as déjà tout de moi, Freya. Parce que tu t'es retournée. Que tu m'as choisi au delà de ta peur et je ferai tout pour être à la hauteur de ce que tu m'offres... Prends tout, tout ce que je suis est à toi là." Elle devait le sentir avec ce coeur qui trépignait pour sortir de sa cage thoracique et une des mains de Tim rejoignait celle de Freya pour la caresser dans un geste tendre alors que la seconde resserrait son étreinte autour d'elle pour ne pas la laisser tomber. La soutenir à jamais, être un pilier pour elle et l'aimer parce que Timothy ne savait faire que cela, aimer. Et à cet instant là, il relâcha ses lèvres pour la regarder dans les yeux, avec cette intensité que lui seul connaissait et une larme avait coulé sur sa joue. Pour la première fois depuis des semaines, c'était une larme de joie. Une larme d'amour.
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| | | | (#)Lun 23 Sep 2019 - 22:25 | |
| « T'as rien fait de mal, Freya. » Tim étant Tim, elle ne devrait pas être surprise. Mais ça lui rappelle juste à quel point ils ne se connaissent pas encore, pas tout à fait, qu’ils ont encore des choses à apprendre. Sur eux-mêmes, ensemble et séparément. Mais entendre le jeune homme lui affirmer le contraire de ce qu’elle pense, Freya en fourre son minois dans le creux de son cou. Elle reste persuadée du contraire, elle gâche toujours tout. C’est une spécialité et un art qu’elle maitrise parfaitement. Tout ce qu’elle ne veut pas faire avec Tim. Il ne peut partir sur de mauvaises bases comme ça alors qu’elle est la première avec qui il se met en relation. Decastel ignore ce que c’est mais il est déjà parti une fois pour une peine de cœur. Dans l’armée, en entrainement militaire, pendant deux mois. Qu’est-ce qu’elle ferait, elle, s’il se retrouve à faire pire que ça parce qu’elle l’aura brisé d’une façon ou d’une autre ? « C'est moi qui suis maladroit, je dis trop de choses, j'ai peur de tout et... J'ai toujours peur qu'on m'abandonne alors j'en fais trop. » C’est donc ce sentiment de trop plein qui l’envahit à chaque fois. Freya lui embrasse le cou parce qu’elle veut ôter ses pensées de sa tête. Je ne t’abandonnerai pas. Un baiser. J’essaierai de minimiser tes peurs. Un autre baiser. Ne cesse jamais de dire des choses. N’aie pas peur d’être toi-même. Je m’y ferai. J’apprendrai à te connaitre et je t’accepterai. Ne pense pas ça de toi. Les autres sont le passé. Je suis ton présent. Je ne te lâcherai pas. Pas tant que tu t’accrocheras en retour. Doherty remonte pour plonger son regard dans le sien. « C'est moi qui dois m'excuser de t'avoir bousculée. » La suédoise scrute les yeux brillants en face d’elle avec la sensation que la Terre peut s’écrouler demain qu’elle n’en aurait rien à foutre. Une de ses mains caresse chacune de ses mèches, enroulant les boucles humides autour de ses doigts. Il pense l’avoir bousculé. Il s’en excuse. Il ne devrait pas. C’est elle qui devrait être moins stupide. Moins vulnérable. Freya n’a rien d’autre à dire que de l’embrasser parce que les mots lui manquent, ils lui manqueront toujours et elle aura toujours la sensation qu’elle sera maladroite avec eux. Mais ses lèvres contre les siennes peuvent transmettre tellement plus que de jolies phrases qu’elle s’en délecte et qu’elle s’y plonge sans aucune modération. Quitte à ivre aujourd’hui, autant que ce soit de Tim.
Ce dernier lui attrape la main pour la poser sur son torse, exactement là où les doigts de Freya peuvent sentir les palpitations de ce fichu organe qui dirige décidément tout. Le front sur le sien, sa main se crispe agréablement à l’endroit où elle est posée. Le rythme est aussi peu régulier que le sien qui se gonfle toujours un peu plus. Comme si la communication se fait sans avoir d’en faire plus. « T'as déjà tout de moi, Freya. » Et c’est terrifiant. « Parce que tu t'es retournée. » Pour toi, toujours. « Que tu m'as choisi au-delà de ta peur. » J’affrontera ma peur pour que tes yeux restent sur moi. « Et je ferai tout pour être à la hauteur de ce que tu m'offres. » Tu es déjà à la hauteur. « Prends tout, tout ce que je suis est à toi là. » Le tournis, ça donne le tournis d’avoir autant en si peu de temps.
Un battement. Puis deux et trois et quatre. Son bras qui se ressert autour d’elle. La réalité s’éloigne toujours un peu plus.
Elle frémit alors qu’il quitte ses lèvres, alors qu’elle en veut plus. Freya la voit. Elle redresse son regard, elle lève ses paupières pour la voir. On pourrait la confondre avec l’eau qui tombe autour d’eux mais les yeux de Tim ne trompent pas. Ils sont tellement limpides, tellement délicats, tellement brillants. Elle passe une main sur son cou, son pouce caressant légèrement sa joue. Ses lèvres se posent à la suite et ce n’est pas sans rappeler une scène qu’ils ont déjà connu. « Ça fait un sacré paquet, tout ça. » Freya eut un léger sourire en embrassant la commissure de ses lèvres. « J’espère que c’est pas une larme de tristesse parce que je m’en remettrai pas. » La vérité est qu’elle ne sait même plus quoi dire. Qu’est-ce qu’on est censé dire quand on se promet à l’un et à l’autre avec une telle vérité, une telle sincérité ? Les mots ne viennent pas mais son corps réagit. Elle embrasse sa lippe supérieure tout en prenant conscience de la proximité de leurs bassins. Doherty laisse échapper un léger soupir d’aise face au contact. « J’ferai pas la même connerie que la première fois. C’est moi qui cumule les erreurs mais c’est gentil d’essayer de retourner la situation à mon avantage. » Ses doigts passent sur sa mâchoire, ses yeux, ses lèvres, son cou, sa nuque, ses cheveux pour finir par caresser son lobe gauche et cette petite courbe si particulière, si unique. Freya ne lui laissera pas le temps de la contredire qu’elle compte bien lui faire prendre conscience à son tour de la position dans laquelle il la tient. « T’excuses pas d’être toi-même. On apprendra ensemble à fonctionner. C’est comme ça que ça marche. Qu’on est connu des relations avant ou non, on va faire des conneries, dire ce qu’il faut pas, faire ce qu’il faut pas… Mais on s’améliorera. Et c’est justement le but. » Freya frôle ses lèvres sans les attraper, ses mains caressant ses épaules et son torse. « De s’aligner sous la même constellation pour briller plus fort que jamais. » Sa voix est plus faible, presque un murmure avant d’agripper le bout de ses lippes trop doucement. Faire redescendre la pression juste pour en créer une autre. Parce que Freya n’aime pas ce genre de pression, celle qui vous compresse le cœur et qui vous rappelle vos erreurs. Alors elle se distrait, elle se réconforte – et elle réconforte Tim en s’appliquant à bouger légèrement son bassin tout en embrassant le bord de ses lèvres, la commissure, son menton, pour remonter avec paresse sur ses lippes et continuer son manège.
Freya prend le tout, elle signe, elle ne lit rien, elle veut juste marquer un peu plus ce qui est sien.
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| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 0:36 | |
| Est-ce qu'il y avait une notice quelque part, un cahier des charges, un manuel de procédures, n'importe quoi? A ce moment là, Tim se serait muni de n'importe quel outil pour comprendre ce qui se passait, comment ils avaient pu en arriver à quelque chose d'aussi intense en si peu de temps. Rien ne l'avait préparé à un tel instant, à part peut être leur instant sous les étoiles mais il n'était pas tout à fait sobre à ce moment-là alors, est-ce que cela valait le coup de comparer? Certainement que non. Tout était différent maintenant parce que, à ce moment là, Freya et Timothy n'étaient pas ensemble. Ils étaient juste deux âmes perdues qui s'étaient perdues dans des shooters et qui avaient eu une idée qui paraissait lumineuse sur l'instant mais qui les avait rendus malheureux par la suite. Decastel se rappelait très bien de la fuite accélérée de la jeune femme, les messages qu'elle lui avait répondus en lui disant qu'elle avait dormi dans un fossé quelconque, par sa faute. Le soldat avait eu l'impression de faillir ce soir-là, de ne pas avoir pris soin d'elle comme il le lui avait promis à demi mot, dans la force d'une étreinte, dans la douceur d'une tendresse nouvelle. Rien n'aurait pu prédire la suite de cette histoire et Freya, elle même, avait dû être surprise de le retrouver face à elle quelques semaines plus tard. Timothy, en chair et en os, clairement décidé à déjouer tous ses plans d'un avenir solitaire. Il n'était pas ce genre de garçons pourtant, celui qui sautait sur des occasions, qui se laissait aller à d'intimes confidences sur ses désirs, ses sentiments et ce qu'il espérait obtenir d'autrui. Il fuyait lui aussi, se détournait et ne revenait plus à l'endroit des crimes qui le mettaient à terre. Pourtant, il était devant elle la veille et il était de nouveau avec elle ce matin-là et rand dieu, il n'était pas prêt de la quitter. Doherty ne devait peut être pas encore se rendre compte de tout cela, de ce qu'elle représentait à ses yeux parce qu'elle était là quand d'autres ne l'étaient pas. Elle l'avait choisi, lui, envers et contre tout, même s'il ne rentrait pas dans la catégorie des choix évidents. Effectivement, il n'était pas un de ces bad boys dont on vantait tant les mérites dans les films. Jamais un mot plus haut que l'autre, jamais une once de méchanceté, il n'utilisait pas les gens, ne se mettait pas vraiment en avant... Non, Tim jouait à l'homme invisible alors qu'il aurait certainement mérité à être connu pour toutes ces qualités qu'il ne montrait qu'aux gens suffisamment proches de lui pour s'y oser. Freya était de ces personnes car il avait attrapé sa main si frêle et l'avait posée sur sa cage thoracique, à l'endroit de sa coeur et il avait parlé. En retour, elle avait tout senti puisque Tim ne lui avait rien caché. Pas le rythme effréné de son palpitant, pas l'émotion si lisible dans le timbre de sa voix ou dans le fond de ses pupilles. Timothy ne mentait jamais, il n'avait su faire alors quand il lui avait dit qu'il voulait prendre soin d'elle, qu'elle se sente aimée et en sécurité, il en avait pensé le moindre mot. Comme à ce moment là. Il pensait la moindre syllabe. Elle avait tout pris de lui, tout ce qui restait et peut être que c'était écrit ainsi, pour qu'elle rende le tout plus beau. C'était du moins l'impression qu'il en avait au moment où elle l'embrassa à nouveau, ce qui valait mieux que n'importe quelle autre réponse. Avec Freya, Tim savait que les discours n'étaient rien à côté des gestes parce qu'elle refrénait énormément ce qu'elle pouvait avoir envie d'exprimer, comme lui auparavant finalement. Decastel avait fait un bond en avant à ce sujet et apparemment: il était autant capable d'agir que de parler maintenant qu'on l'avait mis plus bas que terre et qu'il s'était battu corps et âme pour se remettre en selle. Il était même capable de sourire face aux gestes tendres de sa belle Freya, de la manière dont elle jouait avec ses cheveux aux multiples baisers qu'elle déposa sur les recoins de son visage. Elle lui disait tant dans de simples gestes: elle acceptait son offrande, elle lui rendait même au quintuple et cela valait certainement plus que n'importe quelle déclaration. Tim, alors, pouvait en être amplement satisfait. Heureux, même. Et cette larme qui glissait sur sa joue, cette goutte d'eau que Freya aperçut et qu'elle effaça en caressant l'endroit d'un revers du pouce. Tendre, si tendre. Délicieux pour son coeur jusque là meurtri. "Mais c'est un paquet qui fera de son mieux pour que tu sois heureuse." Il n'y avait pas plus élégante vérité que celle-là alors que ses yeux pétillaient encore avec une rare intensité. "De joie, Freya. Juste de joie." Il n'en avait pas vécu cinquante des instants comme celui-ci et la jeune femme avait raison, rien ne serait parfait parce qu'aucune histoire ne pouvait l'être. C'était la manière dont les deux protagonistes réagissaient dans les moments importants qui apportaient cette dose d'exceptionnel qui changeait tout. Littéralement tout. Il la sentait contre lui et elle était aussi animée que lui à l'idée d'être plus proche que jamais de cet alter ego qui prenait de plus en plus d'importance et il avait envie de marquer sa peau lui aussi, de déposer mille baisers sur ce si doux visage, mille caresses sur ses flancs avantageux, la découvrir encore et encore et surtout, ne jamais s'en lasser. Pas de cette beauté. "Soyons parfaits dans notre imperfection, dans ce cas. Et je te promets de toujours me rattraper si je dis ou fais une connerie comme tu l'as fait avec moi, là. Si on marche comme ça, il nous arrivera rien. On verra tout, le ciel étoilé dans sa globalité comme lors de notre première nuit... Tu te rappelles de ça? J'ai tout ressenti Freya ce soir-là et je pouvais pas vraiment passer à côté de ça. Cette occasion de m'aligner sous la même constellation avec toi." Il lui avait rendu son murmure et ses caresses, jouant de ses mains dans son dos alors que son nez se frottait au sien. Se frôler, jouer doucement, calmer l'intensité des mots pour laisser prendre place la fougue de leurs deux corps. Timothy la laissa l'embrassa fébrilement à nouveau, faire descendre ses lèvres vers son menton avant d remonter vers ses lippes et cette fois, il ne la laissa pas partir. Il l'embrassa réellement, offrant ciel et terre dans un seul et unique baiser. Plus de fuite, pas de mensonge, juste deux êtres qui se découvraient au delà de ce qui était humainement possible, là. "T'essayes de faire quoi, là? Me donner envie de toi? Tu sais que c'est un truc constant, ça?" Et comme pour marquer le coup, jouer de paresse lui aussi, il la laissa s'adosser plus fermement à la paroi de la douche derrière elle afin qu'il puisse attraper sa main et entrelacer ses doigts aux siens, ses lèvres si douces venant baiser chaque phalange avec tendresse et lenteur également, son regard toujours porté vers ses yeux ébène. Son autre main, elle, tenait toujours étroitement son corps, les faisant se mouvoir l'un contre l'autre le plus naturellement du monde, dans une danse suave et amoureuse, mais pas assouvie. Pas encore, pas tant que les yeux bleutés lumineux de Decastel s'amuseraient autant de cette douceur envers elle, pas tant qu'elle n'aurait pas compris la portée de son geste. L'union de leurs mains, de ses lèvres contre sa peau et un décor qui s'éteignait autour d'eau, l'amour en ligne de mire et il n'y avait plus aucun moyen d'y échapper. Accepte ça, Freya.
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| | | | (#)Mar 24 Sep 2019 - 18:40 | |
| « Mais c'est un paquet qui fera de son mieux pour que tu sois heureuse. » Freya étouffe un léger rire en l'entendant parler de lui comme ça. « J’ai pas de doute là-dessus. C’est déjà en très bonne voie. » Et elle laissera son frère la cramer si jamais elle met fin à tout ça parce qu’elle aura été trop conne. La finalité n’est pas du tout au programme, ce n’est que le commencement. Et même si elle a subi des à-coups aussi poignants que meurtriers ces derniers temps, Freya décide que de se laisser aller avec Tim est la plus belle façon d’essayer de remonter la pente. Il est venu à elle, putain, c’est presque le mieux qu’elle a connu dernièrement. Elle qui se fait rejeter violemment mais qui ne peut pas s’empêcher de s’accrocher à un filament d’espoir incertain qu’on a toujours de l’affection pour elle. Qu’on l’aime encore quelque part malgré les années, malgré les ruptures, malgré les mots qui ont pu dégorger. Des paroles qui dégomment à chaque fois, qui s'aplatissent plus bas que terre, qui la foudroient. La suédoise devrait essayer de se contenter de la froideur, blindée son for intérieur avec plus de glace. Parce qu’elle n’aime pas le feu. Et pourtant, elle ne peut pas s’empêcher d’être allumée de l’intérieur. C’est le seul incendie qu’elle accepte de ressentir. Peut-être que c’est ça qui finit par la pourrir de l’intérieur. Des flammes qu’elle a vu de trop près, des poumons noircis par une fumée nauséabonde, une chaleur bien trop forte pour être agréable. La ferme, ne penses pas à ça. Tu n’as plus treize ans, ton père est enfermé et t’es sous la protection de l’eau et de deux yeux bleus qui ne quittent pas. Alors arrête de te replonger dans des pensées aussi tortueuses. Ce n’est pas le moment. Pas quand Tim te murmure que c’est une larme de joie et qu’elle ne sait même pas comment réagir face à ça. A part le regarder comme s’il vient de lui dire la chose la plus magique au monde.
« Soyons parfaits dans notre imperfection, dans ce cas. » Totalement d’accord. Elle peut essayer, elle se laissera s’enrouler dans le même fil que Tim et ça tiendra. Ils tiendront parce qu’ils seront persistants, l’un envers l’autre et contre le monde entier. Freya veut croire qu’ils pourront se guérir mutuellement ou au moins retrouver un chemin vers une douce lumière autre que celle des prémices d’un printemps australien qui s’annonce. Elle tentera d’occulter qu’il y a une femme enceinte de lui dans cette ville tout comme elle repoussera farouchement ses propres démons - Elias, la drogue qu’elle a retouché cet hiver, la maladie. Entre autres choses. Ce noyau qui l’engraine depuis bien trop longtemps et qui pèse sur son moral un peu plus chaque jour, lui voûtant les épaules sans qu’elle ne s’en rende compte. On s’en fout si Doherty se sent mal - chez eux, c’est même un cas de figure exceptionnel d’être heureux. « Et je te promets de toujours me rattraper si je dis ou fais une connerie comme tu l'as fait avec moi, là. Si on marche comme ça, il nous arrivera rien. » Un bouclier face à l’univers, voilà une image qui lui plait. Rester emmitouflée dans ses bras, oublier le monde extérieur parce que de toute façon, il est bien trop moche. Garder l’oreille sur le palpitant de son cœur, bien meilleur horloger qu’un métronome de piano. Le laisser la dessiner à même le corps parce qu’elle juge qu’elle préfère être sa feuille blanche et qu’il lui redonne toutes les couleurs du monde du bout de ses doigts. « On verra tout, le ciel étoilé dans sa globalité comme lors de notre première nuit... Tu te rappelles de ça? » Vaguement. Peut être. Sûrement. Les étoiles restent un peu floues contrairement à toi. C'est toi qui m'a brûlé la rétine par ton rayonnement. Même la tête dans le brouillard, entre deux marteau piqueur dans ses tempes, les yeux océan n'ont pas réussi à partir de son esprit. Ancrés parce qu'il l'a traité avec la plus grande des douceurs, avec une délicatesse qui l'avait faite littéralement pleurer. « J'ai tout ressenti Freya ce soir-là et je pouvais pas vraiment passer à côté de ça. Cette occasion de m'aligner sous la même constellation avec toi. » Et Freya pourrait pleurer de nouveau et ils auraient l'air bien stupides à pleurer ensemble alors qu'ils viennent de commencer quelque chose d'enivrant. Mais à la place, elle sourit. Avec les lèvres et les yeux. « Okay, Tim. Okay. On va essayer de faire exploser le système solaire à nous deux. » Parce que ça lui semble être un bon plan d'avenir commun.
Elle joue, elle veut le tourmenter un peu. C’est la plus belle des tortures quand c’est un appel du corps. Mais Tim s’impatiente déjà, il presse ses lèvres contre les siennes, il ne la laisse pas poursuivre son manège. Et Freya est qui pour lui refuser ce qu’il souhaite transmettre? « T'essayes de faire quoi, là? Me donner envie de toi? Tu sais que c'est un truc constant, ça? » Sa voix a gagné en profondeur, elle est plus rauque et Freya sourit contre ses lèvres, contre sa joue avant de s’éloigner légèrement. La suédoise suit son geste alors qu'il lie leurs mains pour mieux embrasser la sienne. Rien que cette action, ça la rend tellement faible. Mais elle n'a pas vraiment le loisir d'explorer les ressentis de ce geste qu'un autre mouvement vient combler son esprit. Celui de Tim qui semble répondre à son appel et qui commence à bien trop savoir comment tirer les ficelles du jeu à son avantage. Freya laisse échapper un doux râle alors qu’il se montre aussi tentateur à se mouvoir contre elle. Il n’a pas besoin de faire ça - mais elle apprécie, bordel qu’elle apprécie de le savoir comme ça. Aussi affirmé, aussi sûr de lui, aussi entreprenant. Pour elle, rien que pour ses beaux yeux qui sont éclatants d’une envie de plus en plus certaine. « Maybe. Mais j'veux m'en assurer. » Freya veut qu’il soit comme ça. Qu’il n’est pas peur de dire et de faire ce qu’il veut, qu’il laisse le champ libre à sa tête et les pensées qui s’y trament. Il n’y a pas de pudeur à avoir, pas de honte, pas de gêne, pas de retenu. Elle remplace ses doigts sous ses lèvres par les siennes, en perpétuelle recherche. D’une preuve de son affection, de son attachement. La suédoise n’a aucun doute sur Tim, pas après ce qu’il vient de lui dire. Mais elle a besoin qu’il la rassure. Elle ne s’arrêtera jamais de le chercher, de réclamer des preuves, de se sentir assurée qu’elle est bien la seule. Là, maintenant, tout de suite. « C'te nuit là est un peu floue, j'ai besoin de quelque chose de plus concret. » qu’elle lui confie comme le plus honteux des secrets. Leurs gestes corporels sont sur la retenue, attendre que tout se créer en eux, tranquillement et savoir qui craquera en premier. C’est lent, c’est langoureux, c’est paresseux parce qu'ils ont tout le temps du monde et pourtant, c’est la braise qui s’enflamme à l’intérieur de ses entrailles, l'impatience qui rôde dans ses veines. Freya profite de le sentir contre elle, chaque morceau de peau, deviner ses muscles masculins se contracter sous ses doigts caressant. « Alors montre moi de nouveau les étoiles. Prouves moi que t'as envie d'moi, babe. » qu’elle lui glisse entre les lèvres. C’est un mélange de fébrilité et de douceur, une communion parfaite entre les battements de leurs coeurs qui s’emballent un peu plus et la chaleur de leurs peaux qui ne cesse de grimper. J'accepte le tout sans condition.
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| | | | (#)Mer 25 Sep 2019 - 23:25 | |
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| | | | (#)Jeu 26 Sep 2019 - 21:49 | |
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| | | | | | | | TIMYA ● take my hand and keep it close to your heart |
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