Que pouvait-il faire, si ce n’était couvrir Wren de plus d’amour encore à travers ses baisers, ses caresses et son regard, comme autant de remerciements pour ces instants merveilleux qu’ils partageaient. C’était aussi sa façon d’apaiser le souffle de son beau suédois, de le ramener à lui, à la réalité, après avoir si joliment flirté avec les cieux. Alors il le couvrait de tendresse, souriant comme il avisait les yeux verts de son homme qui se rouvraient pour mieux se poser sur lui, ne résistant guère plus longtemps avant de l’embrasser de nouveau, goûtant une fois de plus avec délice au miel de ses baisers avant de se laisser couler à ses cotés, tout contre lui, pour ne jamais perdre le contact entre leurs deux êtres. Et le petit brun sourit de plus belle en sentant les lippes de son homme se poser si délicatement contre sa tempe, tandis que sa main glissait sur sa peau, toujours aussi sensible à ses attentions, frissonnant doucement sous ses doigts. Finalement Gabriel eut un rire léger, de ceux tout teintés d’insouciance qui lui étaient devenus rares ces derniers temps, et que le suédois parvenait à faire refleurir ici ou là au détour de quelques phrases.
« C’est que j’y ai mis de l’application vois-tu. » Sourire espiègle aux lèvres, le jeune artiste s’amusait à tracer, du bout des doigts, d’invisibles et sinueuses arabesques sur le torse finement sculpté du beau nordique.
« Hmm… » Gaby dut réfléchir un instant avant de répondre à la question de l’historien, sa tête encore toute égarée dans les brumes de la passion et de l’amour, dans les vestiges de l’étreinte suave et brûlante dans laquelle ils s’étaient tous deux perdus durant de longs instants.
« Danser je crois. » C’était bien cela, le souvenir de la liste qu’avait commencé à dresser son bel amant lui revenant doucement en tête. Lui qui avait émis le souhait de le voir danser afin de voir à quel point il était le
roi de la soirée. A vrai dire Gabriel estimait surtout que Lola avait grandement exagéré en lui attribuant ce titre. Pourtant il était bien vrai qu’il avait toujours aimé se laisser emporter pas la musique, bien que ce fût le plus souvent inconsciemment. Cela faisait bien longtemps à présent, qu’il ne s’était pas prêter à ce jeu-là, même lorsqu’il était seul, comme s’il en avait perdu le goût, ou l’envie. Nul doute cependant, que l’air de changement et de mouvement qu’avait amené Wren dans son sillage parviendrait à les faire renaître.
« Tu as un peu de temps devant toi. » Car pour l’heure, il était au moins aussi rompu que l’était son compagnon, son corps, tout engourdi et las de s’être consumé avec tant d’intensité à un feu si ardent, bien loin d’être prêt à se déhancher sur quelque rythme que ce soit.
« Profites-en pour te reposer alors, je ne voudrais pas que tu sois tout cerné par ma faute. » Un nouveau rire, alors qu’il vint souffler doucement dans le cou du grand brun, cherchant sans doute à y créer quelques frissons encore. En vérité il aurait pu retourner la remarque au beau suédois avec la même pertinence. Il en allait visiblement de leur dynamique, toujours à se chercher, l’un l’autre, aimantés qu’ils semblaient être, incapables de se résister, de ne pas se damner pour combler l’autre de bonheur. De nouvelles épreuves les attendaient pourtant déjà, toutes prêtes à éprouver ce besoin qu’ils avaient de l’autre, de ne pas se trouver par trop éloignés. La première résidait dans le réveil qui couperait court, évidemment trop tôt, à leur repos bien mérité, il faudrait alors quitter cette douce étreinte et les draps qui les abritaient. Il y aurait aussi les journées, longues, de cours, les heures de travail, les nombreuses fois où ils en viendraient à se croiser, à l’université, à la colocation. Et sûrement bien d’autres choses encore. Mais Gabriel n’y songeait pas le moins du monde à l’heure actuelle, non, car, comme toujours, seule comptait la minute présente. Celle qu’il passait entre les bras apaisants de Wren, à embrasser son cou avec tendresse, comme si c’était la toute première fois, celle qu’il passait là, parfaitement heureux et comblé, à sentir cette peau chaude contre la sienne, à s’enivrer de son parfum, à écouter sa respiration qui s’adoucissait de seconde en seconde. Il n’y avait véritablement aucun autre endroit où il aurait préféré être, le cœur amoureux et l’âme en paix, enfin. Et ce bonheur là, il ne saurait plus s’en passer, à n’en pas douter.