| it might've been a nightmare to anyone who might care ▲ (zeke) |
| | (#)Sam 08 Fév 2020, 21:30 | |
| Elle l'entend dans son dos qui s'arrête. Le bruit constant qu'il faisait n'est plus et elle attend Chloe, elle presse pas, rien. Elle sait que s'il veut dire quelque chose il le dira, que s'il veut faire quelque chose il le fera aussi. C'est lui qui est parti, c'est elle qui l'a rejoint, selon l'ordre c'est à lui maintenant, elle ne brusquerait rien d'autre.
"Je te veux." et il rompt le silence, et elle fait volte-face, elle le regarde comme s'il n'avait rien dit, comme s'il avait tout dit aussi. Il y a cette consonance qu'elle déteste, celle de possessivité. Il y a cette notion d'appartenir, d'être à quelqu'un, de céder qui l'enrage, qui la répugne, qui l'a menée à être la femme brisée qu'elle est aujourd'hui.
Et pourtant dans les yeux de Zeke, elle ne voit que de la vulnérabilité. Elle ne voit qu'un homme, ne voit que lui, qui s'ouvre un peu plus à elle. Qui laisse tomber sa carapace, et qui est honnête pour eux deux. Parce qu'elle le veut aussi, bien sûr que c'est réciproque. Parce qu'elle le veut égoïstement pour ce qu'il est, pour ce qu'il lui fait ressentir. Parce qu'elle veut tout de lui, et que déjà, elle lui offre tout d'elle.
Mais il a peur, il est terrifié. Elle le voit d'ici. Il ne bouge pas, elle bouge pour lui, quand à nouveau elle rompt la distance qui le sépare pour se hisser à ses lèvres, le baiser qu'elle y pose bien plus doux, bien moins empressé que les autres. Une fine pression, un rappel, un souvenir déjà, une confirmation.
"On est pas pressés. On ira doucement." le temps qu'ils s'apprivoisent, le temps qu'il faudra. Elle ne compte plus en minutes depuis qu'elle est ici de toute façon. Elle compte en moments. |
| | | | (#)Dim 09 Fév 2020, 12:00 | |
| Il s'était retourné, s'étonnant lui-même d'une telle audace, lui dire ces mots alors qu'il n'était rien dans ce bas monde. Zeke aurait dû les contenir, ou tout du moins, aller jusqu'au bout de son explication parce qu'il savait que ce n'était pas possible, que beaucoup trop de personnes allaient souffrir d'une telle décision. Zeke ne faisait rien, il était totalement hagard là, à la regarder, à capter ses yeux et se dire qu'elle était belle à en crever et il n'avait rien vu venir. Il aurait voulu lutter plus ardemment, faire en sorte que plus aucun danger ne touche aux beaux yeux de la jolie brune mais Blythe n'avait rien géré. Il n'avait pas contrôlé le feu qui naissait avec force au creux de ses entrailles et maintenant, il lui avait dit la vérité. Ce qu'il désirait réellement. Ce qui le tiraillait d'un autre côté parce qu'il n'était pas fait pour ce genre d'histoires, le fermier. Il état solitaire, il était maudit et Zeke préférait sûrement qu'il en fut ainsi parce que personne ne voulait habiter dans un tel lieu de désolation pour vivre la même routine au quotidien, surtout pas Chloe. Elle devait avoir une vie merveilleuse en ville, loin de là et Zeke ne pouvait pas la bloquer là, il n'en avait pas le droit. Alors, il la lassa s'approcher de lui et il reçut son baiser doux avec un fond d'amour qui le détruisait petit à petit. Qu'ils prennent leur temps, qu'ils n'aillent pas trop vite, qu'ils ne se laissent pas emporter par le feu de la passion, Zeke ne demandait que cela mais il y avait quelque chose qui bloquait au fond de lui, quelque chose qu'il devait exprimer parce qu'il allait en mourir sinon. "Et Yele?" Le fond du problème restait son frère et Zeke se détacha de Chloe délicatement, ressentant le manque de ses lippes et de son contact de manière générale, il ne pouvait pas se permettre d'être aussi égoïste, pas avec quelqu'un d'aussi merveilleux que Chole Cohen. "On peut être qu'amis." C'était dit avec tellement de détermination, même si son coeur lui hurlait totalement l'inverse. Ce qu'il souhaitait n'avait aucune importance à l'heure actuelle, Zeke devait penser aux autres, ses yeux hurlant sa détresse mais il essaya de la retenir. Il était fort, on ne pouvait pas lui nier cela, jamais. |
| | | | (#)Jeu 13 Fév 2020, 22:13 | |
| "Et Yele?" et tout s'arrête.
Parce qu'Isaac aussi avait articulé cette question, une fois juste une et il avait suffit à lui briser le coeur au moins un peu autant qu'elle lui avait brisé le sien. Parce qu'elle-même se l'était posée encore et encore, pour rester toujours sans aucune réponse, pour se retrouver pantoise, muette, interdite et vidée devant le cul-de-sac qu'elle s'était elle-même imposé. Parce que Yele était au centre de tout, au centre de sa vie, au centre de ses mensonges, au centre de ses pensées, au centre de tout pendant un moment, trop long pour qu'elle l'oublie complètement. Il était là et il comptait et elle lui avait moulé une place rien qu'à lui et Zeke l'avait vu. Bien sûr qu'il l'avait vu. La douche est froide, le choc fait office de piqure de rappel, violente, nécessaire. "C'est fini, avec Yele." et elle le dit, honnête. Même si elle ne sera jamais sûre, même si elle ne se fera jamais entièrement confiance, même si elle se retrouve à nouveau au pied du mur, le même discours sur les lèvres, le coeur à l'envers.
Elle ne le promet pas, elle ne jure rien, même si elle y croit. Quand est-ce que cela a été suffisant?
Mais sa parole, elle n'y tient plus, elle l'a bafouée tant de fois déjà. Pour l'avoir affirmé dans une infinité de circonstances au Jensen à l'époque, pour lui avoir fait autant de mal, et pour répéter la scène pas par pas, encore une fois. "On peut être qu'amis." il lutte, elle se déteste de le mettre dans cet état, et elle se dégage pour au moins lui sauver ça. "On sera ce que tu veux qu'on soit." il parle mais elle sait qu'il pense autre chose, elle le sait et elle l'entend et elle le nie, aussi. Quand elle finit par détourner la tête, et repérer le thermos de café qu'elle a préparé pour lui, qui reste délaissé sur le botte de foin à quelques pas, entre eux deux.
"Ton café va être froid." ce ne sont pas des adieux, ce ne sont même pas des au revoir. C'est qu'elle qui y va à son rythme, comme elle l'a déjà dit. Comme elle le lui a silencieusement promis.
Ils sont pas pressés. Ils iront doucement. |
| | | | (#)Ven 14 Fév 2020, 11:54 | |
| Il se méprisait d'avance de reculer, de prononcer le prénom de son frère dans un tel contexte mais quel autre choix avait-il en réalité? C'était le combat de son existence, pouvoir rivaliser avec Yele lui était parfaitement impossible. Son frère était tout ce qu'il n'était pas, l'homme assuré dans ses faits et gestes, un séducteur notoire alors qu'il se murait dans le silence de son côté, Zeke n'tait juste pas fait pour la société. Alors, comment imaginer que Chloe pouvait s'intéresser à lui? C'était quelque chose qu'il ne pouvait concevoir à l'heure actuelle mais il vit toutefois l'ombre passé au coeur de ses pupilles parce qu'elle avait dû subir ce stop difficile à digérer elle aussi. La brune ne pouvait qu'asséner que son histoire avec le cadet était terminé mais est-ce que c'était quelque chose que Zeke était prêt à entendre? Il n'en savait trop rien, il ne pouvait qu'exposer des évidences, des futilités. "Rien est jamais fini avec Yele." Il avait trop de pouvoir, son petit frère, il était trop en contrôle des événements pour qu'il n'obtienne pas son dû quelque part au bout de cette route. Alors, Zeke se contenta d'attraper le thermos de café et d'avaler une grande rasade du liquide chaud, rien qui ne calma ses nerfs parce que Chloe lui donnait raison et ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Loin de là même. Il retourna à ses outils, passant à côté de la brune sans rien dire, espérant sincèrement qu'elle le retiendrait, qu'elle l'arrêterait avant qu'il ne soit trop tard. "Tu veux toujours rester?" Lui ne savait plus très bien s'il était à sa place ici, tout ce qu'il constatait, c'était que son coeur était en vrac alors qu'il balançait des bottes de foin d'un bout à l'autre de l'écurie, son cerveau ailleurs. Sa peine coincée au fond de ses prunelles cachées. |
| | | | (#)Sam 22 Fév 2020, 19:57 | |
| Du tac au tac, il renchérit. Zeke qui claque, qui contraste avec l'ambiance toujours rassurante, tellement calme des écuries. Elle le laisse faire parce que s'il a besoin de parler, s'il doit extérioriser, elle préfère qu'il le fasse quand elle est là. Elle préfère entendre tout, elle préfère voir tout, elle se refuse de le laisser seul même s'il arrive très bien à se gérer ainsi, même s'il l'a fait toute sa vie. Ce n'est même pas une option qu'elle sorte d'ici. "Rien est jamais fini avec Yele."
Elle pourrait lui dire que les choses sont claires, maintenant. Elle pourrait lui dire que son frère et elle sont amis, qu'il est au courant qu'elle ne sera jamais en mesure de lui offrir ce qu'il veut d'elle, ce dont il a besoin. Elle pourrait lui dire à quel point elle se sent horrible d'avoir mis fin à quelque chose qu'elle avait à peine commencé, elle pourrait lui étaler toutes les raisons pour lesquelles son coeur se brise d'avoir fait subir à Isaac comme à Yele tout ce qu'elle leur a fait vivre durant presque deux ans partagés.
Mais à la place, elle lui propose du café. Elle ne veut pas le convaincre avec des mots, elle sait bien que ça ne sert à rien de penser ainsi. Qu'il se fie aux actions, qu'elle est pareille, et que la graine maintenant ancrée entre eux ne servira qu'à faire ses preuves, à sa façon. "Tu veux toujours rester?" il ne les voit pas, les sourcils de Chloe qui se froncent de l'entendre demander ça, de l'entendre questionner ce qu'elle se refusait une heure à peine plus tôt. "Tu veux toujours que je reste?" elle-même demande, use du même ton que lui pour défier sa nuque, pour défier sa silhouette qui lui fait maintenant dos. Elle était chez lui, elle habitait dans son antre, et s'il ne la voulait plus sous son toit, elle n'allait pas forcer son séjour non plus.
Mais elle n'attend pas sa réponse, quand sa main attrape celle de Zeke, quand elle le retient derrière, quand il allait s'envoler Dieu sait où et qu'elle, elle restait sous l'impression qu'il fuyait, qu'il fuyait bien plus qu'elle l'éphémère, la trouillarde, la lâche. Regarde-moi, qu'elle supplierait presque Chloe, quand elle l'entraîne à faire volte-face, à plonger son regard troublé dans le sien qui l'est tout autant. "Je partirai quand l'armoire sera terminée." la fameuse, le compte à rebours. "En attendant, j'aurais besoin d'aide pour défaire mes valises." elle reste. Elle sait pas combien de temps, combien d'armoires hypothétiques, combien de nuits blanches, combien de coups d'oeil soutenus. Mais elle rangera enfin ses affaires. Elle fera d'ici enfin son chez-soi. |
| | | | (#)Dim 23 Fév 2020, 04:23 | |
| C'était plus facile de tourner le dos à ses sentiments, Zeke n'avait de toute évidence pas l'habitude de ressentir quoique ce fut. Il était toujours bien seul, dans sa ferme, à ne côtoyer personne d'importance alors, il n'avait pas franchement appris à gérer une telle pression. Quelque part, il ne pouvait qu'avoir peur de tant de nouveautés parce qu'on parlait du garçon qui n'avait jamais eu de grandes histoires d'amour à exposer, rien qui puisse ravir ses parents. Une éternelle déception, c'était ainsi qu'on parlait de lui et c'était avec une profonde tristesse que ses parents s'apprêtaient à léguer leur business à leur fils célibataire, incapable de se comporter en société vu qu'il n'adressait la parole à personne en règle générale. Le problème, c'était qu'il avait adressé la parole à Chloe, et bien plus encore désormais. Zeke avait lié sa vie à la sienne, il lui avait offert tout ce qu'il était sur un plateau, sans rien demander en retour parce que c'était l'individu qu'il était mais qu'il tâchait de terrer face à autrui. Avec elle, il ne pouvait pas se dissimuler, c'était un fait puisqu'elle le força à la regarder en attrapant sa main pour le faire virevolter vers elle. Blythe la regarda avec sa neutralité légendaire, ses yeux noirs portés vers ceux plus clairs de sa comparse alors qu'il écoutait attentivement ses intentions. Elle voulait rester parce qu'elle la voulait, cette armoire, bien évidemment, ce n'était qu'une excuse et Zeke en avait conscience, à défaut de tout le reste. "OK. Tu restes. Pour l'armoire." Pour lui. Il l'espérait un peu, alors qu'il gardait sa main dans la sienne, un geste subtil, relâchant ce qu'il était en train de faire pour les diriger vers la grange voisine, là où il y avait tout son attirail d'ébéniste. Zeke y touchait au moins deux heures par jour et il avait un début de meuble qui errait au centre de la pièce mais ce n'était pas vers là qu'il les entraîna. Non, il alla vers le fond, là où il avait entreposé pas mal de rondins de bois, dans un but précis. "Je suis allé couper ça. Pour ton armoire." Mieux encore, il attrapa le papier sur l'établi et lui tendit le plan qu'il avait dessiné à cet effet parce que le grand brun avait pensé à tout. Au moindre détail. Pour Chloe, juste pour Chloe. |
| | | | (#)Lun 24 Fév 2020, 22:13 | |
| "OK. Tu restes. Pour l'armoire." pour toi, je reste pour toi. Pour celle que je suis, quand je suis avec toi. C'est confus, mais ça suffira. Elle n'a pas envie de se l'expliquer Chloe, elle n'a pas envie de chercher plus creux que l'évidence. Elle a trop réfléchi déjà, elle s'est trop fait mal à la tête et mal au coeur dans les derniers temps. Elle a besoin d'une pause, elle a besoin de lui, il ne l'acceptera probablement jamais et elle ne trouvera pas les mots exacts pour le lui faire comprendre, mais n'en reste que là, tout de suite. C'est suffisant.
Sa main reste dans la sienne, elle y enlace même un peu plus ses doigts, trouve une place qu'elle aime, une place qu'elle sent naturelle, une place qu'il lui cède. À Zeke maintenant, de l'entraîner à sa suite. "Je suis allé couper ça. Pour ton armoire." pour moi? La minute d'après, ils sont tous les deux dans son atelier, il lui montre les morceaux qu'il a choisis pour elle. Jusqu'au plan, tracé, dessiné, imaginé dans les moindres bribes. Elle scrute, elle se détache de lui à contre-coeur rien que pour jeter un coup d'oeil à ce qu'il a créé, à ce qu'il a imaginé en si peu de temps, en s'adaptant exactement à ce qu'elle voulait, à ce dont elle avait besoin.
Et ils y passent la journée, à l'atelier. Elle tente tous les outils sur lesquels son regard se pose, elle teste tout ce qu'il lui montre à de nombreuses reprises rien que pour s'assurer d'enregistrer le moment en plus du reste. Les soubresauts lorsque leurs silhouettes se frôlent, les coups d'oeil qu'ils tiennent, les paroles inspirées d'un bref malaise ne sont plus au fur et à mesure que la journée avance. Tant et aussi bien que lorsque Chloe se redresse pour lui montrer fièrement le premier pan de porte qu'elle a terminé elle-même comme une grande, son regard n'est plus voilé du stress d'être de trop dans sa bulle, son sourire n'est plus incertain de le voir filer à nouveau. "Demain, on tente les tablettes pour l'intérieur?" demain elle le monopolisera à nouveau, elle l'avertit tout du moins, précise.
Les fenêtres de la maison sont illuminées maintenant, maman Blythe qui doit s'activer aux fourneaux pour préparer à dîner. Les heures qui ont défilé sans que Cohen ne s'en rende compte, sans qu'elle ne ressente le moindre signe de fatigue, sans qu'elle ait envie de quitter l'atelier non plus. Et un regard à Zeke, juste un : on rentre, si tu veux qu'on y aille. On reste si tu veux qu'on soit seuls, tous les deux. |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020, 05:41 | |
| Elle restait et ils retournaient tous deux au temps des enfants. Il n'y avait qu'eux à un kilomètre à la ronde, Zeke observant la moindre réaction de Chloe face à ses idées farfelues. Il en avait passé des heures à schématiser ce meuble qui ne valait rien pour le reste du monde mais qui avait toute son importance pour le grand brun. Lorsqu'il était question de faire plaisir aux gens qu'il aimait, Blythe se donnait toujours corps et âme, dormant encore moins qu'à l'accoutumée pour répondre au besoin pressant de son cerveau. C'était a priori une réussite puisque Cohen se lança ni une ni deux dans ce défi de construire ledit meuble, ce qui n'était pas une mince affaire quand on avait si peu de compétences dans l'art de l'ébénisterie. Zeke la guida à chaque étape, lui expliquant comment faire tel ou telle pièce, parlant bien plus qu'habituellement et riant aux éclats quand il la voyait froncer les sourcils pour essayer de mettre toute sa force dans la découpe d'un morceau de bois. Il avait besoin de cela, Zeke, de la regarder avec tendresse en arborant un sourire fin et espiègle, entre deux minutes de sérieux où leurs mains se croisaient, se chevauchaient sur une pièce plus complexe, Zeke faisant preuve d'une intense minutie lorsqu'il était question des finitions. Rien n'était laissé au hasard et il se refusait de rater ce cadeau pour Chloe, tout sauf cela. La journée passa en un éclair en conséquence et la nuit tombée n'intéressa pourtant pas le moins du monde Blythe qui continua de poncer l'arrière du meuble en voyant l'air satisfait de la brune face au résultat de sa propre pièce. "Une vraie artiste. Ce que tu voudras, kid. C'est ton meuble, après tout." Il lâcha son outil et vint s'asseoir sur une botte de fois avoisinante, invitant d'un geste de la main la brune à le rejoindre. Zeke ne savait même pas quelles étaient ses intentions à l'heure actuelle, juste de profiter un maximum de la présence de Cohen avant qu'elle ne finisse par le quitter et vu la vitesse à laquelle le meuble avançait, ce serait peut être bien plus tôt que prévu. Autant dire qu'il abhorrait l'idée. "Qu'est-ce que tu veux, vraiment?" Il ne demandait jamais rien, Zeke, pourtant, jamais règle d'or numéro une parce qu'il savait qu'il avait de fortes chances d'être déçu. C'était ce que le monde lui avait appris, en tout cas, mais il était en roue libre là, le regard ancré dans celui de Chloe, osant même retirer un copeau de bois qui traînait dans une mèche de ses cheveux. Ce n'était pas lui qui agissait, ce n'était pas possible et pourtant, il avait un sourire sur ses lippes en jetant le morceau par terre, plus en contrôle qu'il ne pouvait le croire. Zeke se libérait sûrement du poids de cette culpabilité qu'il traînait depuis des années, juste parce que le bonheur lui tendait la main et qu'elle s'appelait Chloe Cohen. |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020, 07:22 | |
| C'est quand elle l'entend rire qu'elle réalise que tout va bien, que tout va mieux. Elle lui fait écho, entre un noeud qui lui donne du fil à retordre et un outil qu'elle ne comprend pas totalement. Qui manque de lui arracher un ongle à un moment où elle se dresse entre Zeke et elle rien que pour s'assurer qu'il ne lui retire par la scie des mains comme on la confisquerait à une gamine malhabile.
Le soleil finit par se coucher à l'horizon et les derniers rayons se faufilent à travers les fenêtres pour illuminer ce que le brun est en train de terminer. C'est là où Chloe arrive à voir un peu plus clairement de quoi aura l'air le fameux meuble une fois monté. Elle imagine chaque pièce à sa place, elle en fait le plan dans sa tête en se fiant à celui déjà écrit, à ce qu'elle a sous ses yeux. Le résultat est plus imposant que ce qu'elle avait prévu, et elle se réjouit la brune, elle s'impressionne d'avoir été en mesure de travailler quelques morceaux, d'en peaufiner d'autres. La grande silhouette de Zeke qui quitte sa table de travail pour aller s'installer, lui faisant signe de s'approcher ce qu'elle fera à contre-coeur. Pas parce que sa proximité ne lui manque pas - mais bien parce qu'elle venait de trouver un angle un peu plus à droite que prévu, qu'elle se voyait déjà l'arranger ni vu ni connu.
Il a encore les doigts perdus dans ses mèches désorganisées, un bout de bois qu'il en extirpe quand il lui demande, sans introduction ni mise en contexte aucune. "Qu'est-ce que tu veux, vraiment?" il ne fait pas dans le small talk Zeke, elle apprécie ça de lui bien plus qu'il ne le réalise. Elle a tant abusé des filtres, elle a tant enjolivé la vérité que de pouvoir enfin être honnête avec quelqu'un, que d'être exposée à un être aussi transparent que lui fait l'effet d'une bouffée d'air frais. Elle inspire Chloe, profite de son regard qui perce le sien, profite des quelques nouveaux souvenirs que la journée lui a promis, profite de leur silence commun, profite, tout court. "Être heureuse, être moi-même à nouveau."
Ça, ça vient du coeur. Ça, ça vient de celle qui est cassée, qui est tellement cassée qu'elle ne se reconnaît plus. "Ici j'y arrive un peu mieux." surtout maintenant.
Sa main qui arrête celle de Zeke, celle qu'il retirait de ses cheveux, celle qu'elle attrape au vol en soufflant, murmure qui n'est dédié qu'à lui. "Et quand je fais ça, aussi." y'a une écharde dans son index, qui s'immisce. Qui lui fait froncer les sourcils, serrer les lèvres. Gamine qui joue trop fort, trop près du feu. Qui s'y brûle encore, toujours. |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020, 07:23 | |
| S'asseoir là, au bord d'une botte de foin, l'attendre puis la questionner, sans savoir les raisons sous-jacentes d'un tel acte. Zeke s'était sûrement perdu en chemin parce qu'il n'aimait pas spécialement engager la conversation, on pouvait même dire qu'il était nul à chier dans l'exercice et pourtant, le tout lui venait naturellement à ce moment là. Il avait besoin de savoir, besoin de comprendre ce qui se passait dans la tête de Chloe et de quoi son futur serait fait, peut être parce qu'il cherchait à s'y faire une petite place. Pas quelque chose de grandiose, Blythe n'avait jamais eu la prétention d'être une personne indispensable à qui que ce fut mais à côté de la brune, il avait un regain d'espoir qu'il finirait par changer d'avis sur son mode de vie. Il attendait sa réponse en souriant, elle avait des souhaits si simples. Être heureuse. Se retrouver. Tout oublier aussi, certainement, même si Zeke ne savait pas nécessairement tous les détails de ce qu'elle avait vécus jusque là. Tout ce qu'il savait, c'était qu'elle était sortie avec son frère en bravant quelques interdits mais c'était déjà une information de trop, une information qu'il n'aurait pas dû avoir mais parfois, Yele était plus bavard. Zeke ne laissait pas son sourire le quitter, encore moins quand elle osa lui dire que c'était à la ferme qu'elle espérait retrouver les fondations de la personne qu'elle était et c'était quelque chose qui le touchait. Il ne put que baisser les yeux quelques secondes, son sourire s'affichant fièrement sur ses traits, ce que Chloe pouvait clairement voir parce qu'il était trop expressif, Zeke, il ne cachait jamais rien. Surtout pas face à elle. "Un peu?" C'était un début, mais elle n'avait pas fini puisqu'il avait osé passer sa main dans sa chevelure pour ôter un bout de bois mais elle lui refusa son départ. Blythe la regarda avec une certaine intensité en entendant ses mots dans le même temps, il allait répondre quelque chose, oui, assurément mais il aperçut le tressaillement sur son visage et ses yeux finirent par se porter sur sa main. Il la vit, l'écharde et tout de suite, ses deux mains attrapèrent la sienne en toute délicatesse, usant d'agilité pour qu'elle sorte de là, qu'elle n'abîme plus la belle Chloe. En un rien de temps, il l'avait attrapée et jetée par terre, ses mains ne relâchant pas celle de Cohen, par peur que d'autres échardes ne viennent l'attaquer certainement. "Pourquoi t'es aussi malheureuse?" Il le voyait au fond de ses prunelles, il le sentait dans chacun de ses pas et Zeke ne comprenait pas, surtout pas quand elle méritait d'avoir le monde à ses pieds, sa kid. |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020, 08:55 | |
| "Un peu?" il tique, il s'amuse, elle corrige. "Assez." c'était étrange de réapprendre à être heureuse. C'était tout un combat de se l'autoriser un peu plus chaque jour, et Chloe était encore bien loin de croire qu'elle le mérite. Les deux dernières années n'avaient été que l'apogée d'un chaos sans nom qu'elle avait provoqué, et s'isoler ici lui donnait l'occasion, peut-être naïve peut-être véridique, de recommencer à zéro à ses yeux. D'annihiler tout le mal qu'elle avait fait aux autres en plus de s'en faire autant à elle-même.
Ses doigts jouent avec ceux de Zeke, il remarque l'écharde sans même qu'elle ne dise rien, s'applique avec une douceur infinie à la lui retirer sans qu'une seule fois elle se sente brusquée. "Pourquoi t'es aussi malheureuse?" c'est lâche, de garder ses prunelles fixées sur l'intérieur de sa paume une seconde de plus, avant de relever le menton, avant de plonger son regard dans celui du brun. "Parce que je me suis perdue en chemin." parce qu'elle s'est laissée elle-même sur le côté de la route, parce qu'elle ne se reconnaissait plus dans la glace. Parce que de tous les démons qui sont venus l'assaillir et qu'elle a laissés faire, elle était le pire d'entre eux.
"J'aimais plus du tout la personne que je devenais." elle fronce les sourcils, juste une fraction de seconde, juste le temps de passer son index là où le bout de bois maintenant retiré avait creusé sa chair. "Alors j'ai tout bousillé. J'ai fait beaucoup de peine, à beaucoup de gens." comme elle bousillera tout, encore, se doutant que le sourire de Zeke, que l'expression enfin à l'aise qu'il a repris au fil de la journée s'envolera à ses mots. Elle se garde de trop en dire Chloe, même si elle veut qu'il sache tout. Elle le veut plus qu'elle l'assume, qu'il connaisse tout d'elle. Parce qu'il est le seul qu'elle croit capable d'entendre, qu'elle croit être en mesure de ne pas la regarder avec pitié, la regarder avec dédain, la regarder, elle et elle seule.
Et pourtant. "Tu me regarderais pas comme ça, si tu savais tout." son sourire est las, fatigué. Elle n'en peut plus de décevoir les gens, elle n'en peut plus de se décevoir elle-même. "Et ça me fait peur, bien plus que tu penses." |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020, 15:58 | |
| Il était sûrement trop curieux lorsqu'on parlait de Chloe Cohen. Ce n'était pas dans ses habitudes pourtant, à Zeke, de s'intéresser à la vie d'autrui. Il considérait qu'il avait déjà bien assez à faire avec la sienne, même si elle était morne au possible en réalité. Néanmoins, il y avait un lien inaltérable avec la brune et Blythe avait besoin de savoir, de creuser le moindre mystère que la jeune femme laissait délibérément de côté parce qu'elle avait peur de se dévoiler. Zeke ne la laisserait pas faire, non, elle ne se renfermerait pas sur elle-même, pas maintenant, pas avec lui. Alors, il la regarda patiemment, attendant qu'elle ose parler, lui avouant finalement qu'elle avait détesté ce qu'elle avait fait subir aux gens qui peuplaient sa vie, sans que le brun ne sache vraiment de quoi elle pouvait bien parler. Il avait seulement deux ou trois éléments en tête, ce que Yele avait bien voulu lui dire, avec son coeur brisé et penser à lui, d'ailleurs, à ce moment précis, ne fit pas vraiment de bien au fermier. Cependant, il se reprit bien vite pour toiser Cohen avec un joli sourire parce qu'elle avait peur de se confier à lui, comme si elle était en mesure de le blesser avec des mots. Personne n'avait jamais réussi jusqu'ici et pourtant, il en avait subi des moqueries et des brimades plus jeune, à cause de la bêtise de ses camarades de classe qui n'appréciaient pas son physique hors norme. Que pouvait-elle lui annoncer qui ferait changer d'avis Zeke sur ce qu'il pensait d'elle? Il ne regrettait rien, lui, pas de l'avoir embrassée, pas d'avoir encore envie de le faire, même s'il était bloqué par la présence de Yele entre eux et cette peur aveugle de ne pas être à la hauteur d'une femme comme elle. "Essaye pour voir. Je suis sûr que je pourrais te surprendre." Il lui offrit un sourire sincère, son regard si pénétrant ne la lâchant pas une seconde, ses mains caressant délicatement la sienne, toujours dans un élan de protection contre tous les bouts de bois de cette planète. Il était doux, Zeke, il était rassurant parce que, lui, n'avait pas peur outre mesure de ce qu'elle lui avouerait. Il n'aurait pas moins envie d'être avec elle, il en était convaincu. |
| | | | (#)Mar 25 Fév 2020, 21:19 | |
| En suspens, tout est en suspens. Sa vie à Brisbane, sa respiration aussi. Son regard, qu'elle tient, qu'il tient aussi fort qu'elle. Et ses mots, parce qu'elle les cherche, parce qu'elle les aligne, parce qu'elle les pensera, dix, vingt, cent fois avant de les assumer.
"Essaye pour voir. Je suis sûr que je pourrais te surprendre." il est doux Zeke, tellement. Un baume, un véritable, du genre à lui donner l'espoir fou et irréel que tout ira bien une fois qu'elle aura parlé, que rien ne changera une fois qu'elle se sera confiée. Elle lui lui fait confiance Chloe, beaucoup plus qu'à elle-même, quand entre deux délicates caresses au creux de sa paume, elle plonge. Elle ose. Elle dira tout, d'un coup, elle racontera ses tares et son mal-être, elle ne gardera rien pour elle. Pour l'une des premières fois de sa vie.
"J'étais incapable de tomber enceinte. J'étais incapable d'être fidèle à mon fiancé. J'ai été incapable de ne pas briser le coeur de ton frère, et de ne pas briser celui d'Isaac. J'ai créé la vie avec lui, et j'ai tout arrêté parce que j'étais incapable de me regarder dans la glace." Cohen qui ignore par où commencer, qui passe de la fin au début, qui rattrape ses paroles, qui en ajoute d'autres. Elle s'épuise et elle lutte, elle fronce des sourcils et elle expire, mais elle y arrive. Son regard qu'elle n'a pas perdu en cours de route, même si elle est terrifiée, même si de ça non plus, elle n'est pas en mesure de se cacher. "J'ai été lâche et je suis partie, juste partie. J'ai rien réglé là-bas, tout m'attend encore. J'ai juste eu besoin de partir." j'ai eu besoin de venir ici.
Elle tremble, elle ne le réalise que maintenant. Elle tremble et sa respiration est haletante, mais elle est toujours là, elle ne bouge pas, elle n'oserait jamais. |
| | | | (#)Mer 26 Fév 2020, 05:43 | |
| Il écoutait, silencieusement, ce qu'il faisait de mieux pour sûr. Ce n'était pas une histoire évidente assurément, Zeke le comprenait bien lorsqu'elle parlait de sa relation avec son frère, son autre petit ami et l'enfant qu'elle avait eu tant de mal à avoir, jusqu'à le faire disparaître. Pour d'autres personnes peut être, Chloe aurait pu être un monstre, une personne faible qui n'avait pas su gérer ses émotions et qui, par conséquent, avait brisé celles des autres. Pas pour Zeke. Son regard brillait d'une intense douceur au moment où elle terminait, au moment où elle lui avouait qu'elle avait fui, sans donner plus d'explications que cela. Rien n'était terminé pour elle en ville, Blythe le sentait bien mais ce qui l'inquiétait plus, c'était son état psychologique parce qu'elle tremblait, sa kid, et qu'il ne l'avait jamais vue comme cela jusqu'ici. Instinctivement, son bas passa au dessus de son épaule et il l'approcha de lui, la serrant doucement contre son corps, ses lèvres se posant dans ses cheveux alors qu'il caressait le haut de son bras. Allait-il parler? Il n'en savait rien, Zeke avait juste fermé les yeux en posant son menton sur le crâne de Cohen, tout doucement, cherchant à la rassurer, lui faire comprendre qu'elle n'était pas seule. Qu'elle ne le serait plus jamais si elle acceptait qu'il reste non loin d'elle, même s'il était différent, loin d'être parfait. Loin d'être Yele ou Isaac. Lui ne parlerait pas des heures pour lui narrer des milliers d'aventures, pas plus qu'il ne serait celui qui apporterait de l'animation dans sa vie avec des idées idiotes. Zeke, c'était plutôt la force tranquille, celui qui attendrait patiemment qu'elle se confie comme à ce moment-là, sans chercher à la presser, encore moins à la blesser. La douceur incarnée. Il finit par relever le menton de Chloe de sa main libre pour qu'elle capte ses yeux, qu'elle constate quelque chose qui lui ferait sûrement du bien à l'heure actuelle. "Est-ce que mon regard sur toi a changé?" Pas le moins du monde. L'ébène de ses pupilles restait aussi attendri par la beauté de la brune et il n'avait pas plus de haine ou de mépris lisible à l'heure actuelle. Rien que de la tendresse en la toisant ainsi parce que Chloe méritait tout le soutien du monde, Zeke acceptait ce rôle sans aucun doute. |
| | | | (#)Mer 26 Fév 2020, 07:30 | |
| Elle ne demande le pardon à personne. Elle n'a pas l'indécence de croire qu'on lui pardonnerait de toute façon. La vérité restant qu'elle ne se pardonnera peut-être jamais elle-même et qu'il est là, le noeud du problème. Mais à chaque mot, à chaque confession, à chaque secret enfin affirmé à voix haute, il est là. Il ne brusque rien, il écoute, elle n'en demandait pas autant. Elle, elle croyait qu'il n'aurait que des froncements de sourcils. Des soupirs, son regard qu'il aurait pu mille fois détourner. Partir, elle s'y attendait à ça aussi. Qu'il parte. Qu'il lui montre la porte. Qu'il lui arrache le seul endroit où, en ce bas monde, elle se sentait instinctivement à sa place.
Son menton se pose sur ses mèches, sa main caresse son épaule. Il est de retour, leur cocon, la barrière de sécurité qu'il met entre elle et le monde extérieur. Le monde qu'elle renie en ne regardant jamais plus loin que le bâtiment tout au bout du champ. La forêt autour aide, la nature la protège, mais pas autant que l'étreinte dans laquelle elle serait restée bien plus longtemps qu'il n'aurait cru.
Et les doigts de Blythe. Les doigts sous son menton, ceux qui ne forcent rien, ceux qui soulèvent doucement, ceux qui respectent son rythme. "Est-ce que mon regard sur toi a changé?"
La seconde, la fourbe et la seule où elle hésite. Où elle ne veut pas savoir. Où elle s'invente un point, le vide pourrait même faire l'affaire. À fixer, à nier, à jouer à la lâche, encore et toujours. Mais elle se rattrape, le laisse faire. Elle a perdu l'équilibre Chloe, depuis que le regard de Yele a croisé le sien. Ce n'est que lorsqu'elle trouve celui de Zeke qu'elle sait. Il l'a ramenée à la surface.
"Pas le moins du monde." elle le mérite pas. Mais elle le prend, elle prend tout. Elle prend sa nuque aussi, quand sa tête s'y dépose. Elle prend son parfum, quand chacune de ses inspirations s'y dédie. Elle prend ce moment, et elle le chérit.
*** Il avait à aller en ville, aujourd'hui. Une livraison à faire, une commande à prendre, elle n'a pas trop suivi, entre le café partagé avec la mère Blythe et les pages du journal du jour qu'elle feuillete distraite. Relevant ses prunelles un peu moins voilées pour suivre discrètement, avidement la silhouette de Zeke qui arrive à la cuisine, qui cherche les clés du pickup familial. Elle s'imposera pas quand elle ancre son coup d'oeil à la page 19, puis à la page 32. Puis à celle sur les sports, puis à l'autre sur l'horoscope. Ce qu'elle y lit pour le sien la fait rire, un éclat un seul, qui attendrirait qui que ce soit.
Et il part, du moins c'est ce qu'elle croit. Quand elle redresse sa tête croyant être seule à nouveau, mais qu'elle le voit encore, stoïque, dans l'entrebâillement de la porte. "Tu veux savoir ta bonne fortune, avant d'y aller?" elle n'y croit pas, mais ça l'amuse. Autant en profiter. |
| | | | | | | | it might've been a nightmare to anyone who might care ▲ (zeke) |
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