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 (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY

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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptySam 6 Juin - 21:09




NEVER FADE AWAY
J’accorde peu d’importance aux dates. Quant à la notion du temps, la mort de Sofia l’a étiolée.  Elle était mon horloge, ma fille. Je prenais surtout conscience de la vitesse de croisière de lavie à me lamenter de la voir grandir. Elle a traversé l’enfance avec fulgurance et, son adolescence s’est résumée par des heures enfermées dans sa chambre, quelques sorties entre copines et chagrin d’amour. Et moi, perclus de la sentir m’échapper de jour en jour, j’ai regretté d’être incapable de ralentir ou d’accélérer la course du temps. J’ai appris à maudire tous les anniversaires, qu’ils soient funestes ou non, et mes réflexes de préservation sont toujours les mêmes : j’enfonce ma tête dans ma carapace, j’éteins mon téléphone et j’enfile les bouteilles d’alcool jusqu’à m’écrouler dans mon lit durant quarante-huit heures ; aujourd’hui ne fera pas l’exception, si ce n’est un quelque chose de différent. C’est comme une intuition guidée par l’étincelle de ma raison. Mon verre est servi. Il trône en maître au centre de la table basse de mon salon. Je l’observe, le détaille, mais je n’ose pas y toucher. Je ne prévois pas de prendre la route pourtant. Sauf que mon plâtre, ma côte toujours aussi douloureuse – je ne m’économise pas assez – me rappelle les risques pour ma santé si je continue à consommer autant de whisky au quotidien. Si je ferme les yeux, je peux entendre la voix catégorique du médecin qui m’a annoncé froidement de son air pincé que Johnnie Walker me tuera dans moins de vingt ans et ça me crispe. Usuellement, je suis douté pour le déni. Je suis passé maître dans l’art d’occulter ce qui me déplaît. Je n’y arrive pas cependant. Je dois être trop fragile à moins qu’il ne s’agisse des preuves évidentes de mes inconséquences sur mon corps. Sur mon flanc s’étend un hématome d’une couleur violacée ou jaunâtre par endroit. ll n’est pas une nuit où je ne cherche pas une position confortable pour essayer de la rendre la plus paisible possible. Ce n’est jamais la même néanmoins. Quant à la quiétude, elle m’a quitté depuis un moment déjà. Elle m’a abandonné au profit de l’angoisse. Certes, elle me boude de moins en moins. Il est des soirs où je me souviens ce baiser prometteur échangé avec Raelyn sur notre lieu de travail. D’autres où je m’efforce de me rappeler de ce qu’elle n’a pas soumis l’hypothèse du pardon, elle l’a affirmée. Elle a confirmé qu’il viendrait tôt ou tard et moi, je prie pour qu’elle ne change pas d’avis. Elle n’a rien d’une girouette. J’avancerais sans honte qu’émotionnellement parlant, elle est bien plus stable que moi. Malheureusement, je ne serai entièrement serein que lorsqu’elle franchira cette porte pour m’embrasser sans hésiter, pour acter du plus beau des langages notre réconciliation. Mais quand ? Je n’ai pas peur de me fatiguer de l’attendre. Je suis tout à elle. Je n’arrive même plus à dissimuler l’étendue et l’intensité de mes sentiments. En revanche, je redoute de perdre patience et de rompre moi-même ma promesse. Je ne dénombre plus ces fois où je me suis imaginé la rejoindre, chez elle, au milieu de la nuit, afin de lui ravir un baiser et de la déshabiller là, sur le seuil, après avoir fermé le rempart de bois du bout du pied. Sa chance, c’est que je suis assez diminué physiquement pour ne pas m’y risquer. Les sacrifices de mon ego se bornent à des limites que j’ai déjà franchies. Je ne peux pas non plus céder tous les pouvoirs à Raelyn sur mon moral. Je n’ai aucune certitude pour notre avenir. Je me dois d’apprendre à vivre sans elle. Je dois la balayer de mes pensées, au moins pour ce soir, et je fais fi de mes réticences à flirter avec l’ivresse.

Je me suis penché trop vite pour attraper mon verre et la douleur m’a paralysé. Elle fut si fulgurante que j’en aurais bien hurlé. Est-ce un signe du destin ? Est-ce l’avertissement supplémentaire ? Celui qui me manquait ? Pas exactement ! Je le boirai, ce verre. J’avalerai tout de go avec des ibuprofènes rangés dans la cuisine. Je l’ingurgiterai dès que j’aurais trouvé la force pour rejoindre la salle de bain pour me soulager à l’aide d’un onguent d’arnica et un pansement bien serré pour maintenir mes flancs. Ça me prendra des heures avec un bras en moins, mais qu’à cela ne tienne : ça aide, alors je chemine vers le lieudit pour me débattre avec mon t-shirt, mes pansements, ma douleur et mon tube de pommade. Même lui me ramène Rae vers mes pensées et ça me désespère d’être autant obsédé par cette femme. J’ai soupiré, épuisé et je suis resté là, assis sur le rebord de la baignoire, perdu dans notre histoire, ma main chargée de crème en suspension au-dessus de ma blessure. J’ai buggé, je suis ailleurs, autohypnotisé, si bien que j’ai sursauté au premier coup de poing contre la porte d’entrée. Qui est-ce ? Quel irréductible s’essaie à profaner mon silence ? Comme à l’habitude depuis qu’elle est en ville, je m’inquiète d’ouvrir et de tomber nez à nez avec Sarah. Ce serait la preuve qu’elle a découvert l’existence de mon bateau et que si je ne cède pas à ses tentatives de sabotage sur mon couple – ou presque – elle dépensera des sommes et une énergie folles pour m’en déposséder. Alors, je n’ose m’essuyer les mains pour autoriser à pénétrer dans ma tanière. Je ne m’y colle pas d’ailleurs. Je me soigne – à peu près – enfin, mais on insiste et cette fois, je suis convaincu que je ne trouverai pas une intruse devant la porte. C’est Raelyn. Maintenant que je suis attentif, je reconnais la force et le rythme du martèlement et je lâche tout. Je me relève avec précipitation, je me cogne et je peste. J’attrape mon t-shirt, j’essaie de l’enfiler en la hélant, mais je suis si empressé – et passablement handicapé – que j’accumule les bourdes. Je me ralentis tout seul, mais quand j’ai enfin ouvert, franc battant, la porte de la cabine, elle est toujours là. « Je suis là ! » ai-je lancé d’une voix forte, mais essoufflée. Elle s’apprêtait à partir, lasse d’attendre, s’imaginant sans doute qu’il n’y avait personne puisque je n’ai pas allumé. « Viens. Entre. » Je lui ai tendu la main, mais je l’ai retiré de son champ de vision aussitôt. « Mauvaise idée. Elle est grasse. Mais viens. Je vais aller me laver les mains. » Elle a fini par ouvrir la marche et, juste derrière elle, déjà entêté par son parfum, j’ai enfin allumé. J’aurais aimé lui dire que je suis heureux qu’elle soit là. J’ai également subi  le besoin de la prendre dans mes bras et de l’embrasser, mais j’ignore la raison de sa visite et je refuse de mettre la charrue avant les bœufs. Ma seule certitude,  c’est qu’elle n’est pas disposée à fêter avec moi mon anniversaire. Je n’ai pas souvenir de lui avoir confié la date du jour de ma naissance et, si j’ai dû mal à croire aux coïncidences, je me dis que si ç’en est une, elle fait drôlement plaisir. Il n’y a que pour elle que je ne nourris aucun besoin de vivre en ermite.



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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34323 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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RPs EN COURS :
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyDim 7 Juin - 9:06


Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

C’est trop tôt, beaucoup trop tôt, et pourtant je n’arrive pas à reculer, enfiler mes sandales à nouveau, faire demi tour et repartir d’ici avant qu’il ne me voit, avant que nos regards ne se croisent et qu’il soit trop tard, puisque je n’en aurais plus envie. Je n’arriverais plus à m’enfuir et n’aurais alors qu’une seule envie : rentrer  à l’intérieur avec lui, me coller contre lui et tenter de nous apprivoiser à nouveau. Il est trop tôt, je ne suis pas plus prête ce soir que l’avant veille, mais un petit quelque chose, une brise dans mon dos m’a poussée jusqu’ici. Parce que, mutine, j’avais noté ce jour dans un coin de ma tête en tombant sur sa pièce d’identité, et qu’à l’époque je m’étais mise en tête de le surprendre pour son anniversaire. Je n’aurais pas versé dans le romantisme ridicule, il est à des lieux de notre histoire, non, je me serais contentée de me rendre chez lui nue sous un trench, une pizza à la main, et je me serais offerte moi. Nous aurions explosés de rire, nous nous serions embrassés, nous n’aurions pas réussi à tenir jusqu’à la porte de sa chambre avant de succomber.

Je n’ai rien prévu de tout ça ce soir, je n’avais même pas prévu de venir mais en passant le seuil de mon appartement en milieu de soirée j’avais été prise d’une envie, d’un pressentiment, de quelque chose d’indescriptible et de la certitude que je voulais être ici ce soir. Alors je n’ai pas lutté. J’ai troqué l’idée du trench pour un simple jean noir et un body assorti et j’ai à peine pris le temps de lisser mes cheveux d’un coup de brosse. Je ne sais ce qui m’a poussée à me dépêcher, Amos ne m’attend pas, si ce n’est la certitude qu’il ne me suffit de pas grand chose pour faire demi tour et oublier cette idée stupide. Je n’ai pris le temps de rectifier mon maquillage que dans le taxi, et lorsque la voiture m’a déposée devant chez lui j’ai frissonné en réalisant ou j’étais, ce que j’étais en train de faire. Qui me dit qu’il sera là ? Qui me dit qu’il veut me voir, ou voir qui que ce soit ?

Qui me dit que ce n’est pas une idée idiote ?

J’ai franchi la distance qui me séparait du pont du bateau avant de reproduire des gestes douloureusement familiers. Me pencher pour défaire la boucle de mes sandales, les attraper dans ma main et utiliser l’autre pour m’agripper à la rambarde et me hisser sur le pont. Le traverser en profiter de l’air marin. M’approcher de la porte de la cabine en évitant les cordages et autres objets encombrant qui jonchent le pont du voilier mais dont je connais l’emplacement exact. Frapper doucement à la porte, deux coups, pas un de plus, pas un de moins.

Habituellement mon coeur ne s’emballe pas comme il est en train de le faire. Habituellement je pousse la porte et j’actionne la poignée sans attendre la moindre réponse de sa part, je sais que je suis la bienvenue ici, que j’y suis comme chez moi. Il ne répond pas, je ne distingue pas de bruit à l’intérieur et avant de me dégonfler, je tape à nouveau deux coups sur le bois.

Qu’est ce que tu fais là exactement ?

Je vais me faire du mal, je vais lui faire du mal à cause de mon indécision, et ma venue est purement égoïste. J’ai besoin de le voir, j’ai besoin d’être là mais il me faut encore du temps. Il ne saura sur quel pied danser et je risque de renverser la vapeur : je n’aurais plus les cartes en mains, c’est lui qui sera en droit d’attendre de moi que je cesse d’être une girouette. Alors je panique et bien plus rapidement, en manquant de me prendre les pieds et de tomber à plusieurs reprises, je parcours à nouveau le pont en sens inverse. Persuadée que je fais une erreur et qu’il vaut mieux que je disparaisse avant qu’Amos ne réalise que c’est moi qui vient de frapper, je cherche à mettre le plus possible de distance entre la porte de la cabine et moi et surtout, je ne l’entends pas lorsqu’il l’ouvre. « Je suis là ! » Je m’arrête et me retourne en déglutissant. Il est là, il m’a vue et je ne peux plus faire demi tour. Doucement je me rapproche à nouveau, sans trop savoir ce qu’il convient de faire à présent. Expliquer pourquoi je suis là ? Expliquer pourquoi j’allais partir ? Expliquer que ma venue ne signifie pas que tout est derrière nous mais qu’elle est plus le résultat de mes sentiments, de mon attraction et que je n’ai fait que répondre à une pulsion que je comprends mal ? Il tend une main dans ma direction et je ne sais pas comment réagir. « Viens. Entre. » Il la retire sans que je n’ai le temps de réfléchir à s’il convient de la saisir. « Mauvaise idée. Elle est grasse. Mais viens. Je vais aller me laver les mains. » Je le détaille avec, au coeur, l’envie de sourire. Il a le souffle court et n’a réussi à enfiler son t-shirt qu’à moitié, la tête et son bras valide, et l’étiquette trône clairement sur son torse. Devant derrière et à l’envers, il s’est certainement précipité, par peur que je ne fasse demi tour comme j’ai failli le faire. Je m’avance et finalement je plisse le lèvres en effleurant l’étiquette. « C’est joli ça. » J’esquisse un sourire et j’entre à l’intérieur alors qu’il referme la porte derrière moi.


Qu’attend-il ? Une explication ? Il est en droit de le faire dans ce cas, mais je ne suis pas certaine de pouvoir la lui apporter. Ce que je fais là je ne me l’explique même pas à moi même, alors je suis à mille lieux de pouvoir être éloquente à ce sujet. « J’ai réalisé après coup que c’était idiot de venir. Non, pas idiot, mais que cela pouvait envoyer le mauvais message. » Le porter à croire que ce pas maintenant était arrivé à expiration et que j’étais prête après quarante huit heures seulement à tourner la page sur son mensonge. « J’avais juste envie d’être là. C’est tout, je me suis dit que tu serais tout seul aujourd’hui. » Parce que je le connais un peu, et que je sais qu’il n’est pas du genre à célébrer.









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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyDim 7 Juin - 13:32




NEVER FADE AWAY
Au moment même où j’ai reconnu la signature de Raelyn, l’espoir, que j’essaie tant bien que mal de contenir pour le bien de ma santé mentale s’est amplifié. Il a balayé l’angoisse systématique qui me serre l’estomac, il a accéléré la course de mon cœur, la nervosité m’a gagnée et, en plus de me sentir dans la désagréable peau du débutant, les gestes suivants se sont caractérisés par de la maladresse. Je n’ai même pas pris la peine d’appuyer sur l’interrupteur pur me rhabiller correctement ou traverser le salon sans danger. J’ai par ailleurs manqué de trébucher à cause du pied de ma table basse, mais je me suis rattrapé à mon sofa Dieu seul sait par quel miracle. Le moment aurait été mal choisi pour m’étaler de mon long. Non seulement la chance me fait défaut et de plus, je pressens que si je traîne, Raelyn renoncera à son projet, quel qu’il soit. Une réconciliation, moins de quatre-huit heures après notre dernière mise au point, je n’y crois qu’à moitié, une moitié faible plus proche du dixième. Elle l'est tant que je suis à peine surpris, en ouvrant la porte, de la trouver à l’autre bout du pont. Elle partait renonçait et je n’ai pas besoin qu’elle énonce cette vérité pour la deviner. Elle porte sur ses traits le masque de la coupable prise la main dans le sac et l’idée de nos sages retrouvailles s’envole. Elle n’en est pas une, mon amante. C’est moi qui nous ai abîmés et il est normal que j’en fasse les frais. Toutefois, je comprends de moins en moins à quoi rime cette distance. J’ai du mal à saisir pourquoi elle s’est infligé la route jusqu’ici pour tourner les talons sans même m’avoir aperçu. Mon absence lui serait-elle plus pénible que ma présence ? Est-elle plus douloureuse ? J’en serais à peine surpris. C’est l’adage qui qualifierait le mieux mon quotidien sans elle. Pourquoi serait-ce différent pour elle ? Parce qu’elle est toujours en colère ? D’histoire d’Homme, nul ne raconte que cet émoi ait relevé l’exploit de rencarder le plus noble des sentiments. Il l’altère, l’effrite, l’émiette le long des sentiers du temps, mais seul, il n’a jamais gommé les passions aussi sulfureuses que la nôtre. Pour atteindre son but, elle a besoin de l’aide de la vanité et Raelyn fait de moins en moins de cas de la sienne. Peu à peu, elle s’assourdit, lassée par les supplications d’un cœur aimant et elle lâche prise. Alors, fort de ces suggestions, je l’encourage à entrer. Je lui tends d’abord une main grasse d’Arnica que je lui retire aussitôt tant pour son confort que pour me préserver d’un refus. Cette nuit, au Club, n’a été qu’une parenthèse. Je le sais. Je me suis juré de ne pas la brusquer, de lui accorder le temps utile à me pardonner et, comme je n’ai pas oublié son mouvement de recul sur le panier, je m’emploie à respecter cette promesse qui ne tient plus à grand-chose. Serais-je altruiste que je lui rappellerais qu’elle n’est pas obligée de rester, que cette porte, je peux tout aussi bien la refermer sur elle en faisant mine de l’avoir béer trop tard. Mais, je le regretterais, je le sais. Je regretterai d’avoir laissé passer l’occasion, non pas de faire fondre sa volonté, mais de partager de son précieux temps, celui qu’elle est visiblement prête à m’accorder puisqu’elle chemine vers moi.

Ai-je soupiré d’aise ? Bien sûr ! Elle m’aurait achevée si elle avait décliné mon invitation pour mieux s’enfuir. Je lui préfère de loin cette boutade tandis qu’elle pointe du doigt mon T-shirt. « Quoi ? » Qu’est-ce qui est tout sauf joli ? D’instinct, j’ai baissé les yeux et je me suis consterné. J’en ai haussé les sourcils et ma grimace, éloquente, a trahi toute ma honte pour cette maladresse. « Ouais ! J’étais dans la salle de bain. Je savais que c’était toi. » Pour des raisons qui débordent du cadre de l’instinct. Je l'ai pressenti par la force de l’habitude. « J’ai essayé de me rhabiller le plus vite possible, mais… » Le plâtre. Ce satané plâtre qui bride ma liberté de mouvement. « Deux semaines. Plus que deux semaines à tenir et j’en serai libéré. » Parler pour empêcher le silence de s’installer. Parler parce que je suis tellement angoissé qu’étonnamment, il n’y a que ça qui arrive à me détendre un minimum. Parler et m’engouffrer dans la cabine, en enlevant mon t-shirt. Je l'ai balancé sur le plan de travail de la cuisine et plus tard, je lui demanderai un coup de main pour l'enfiler à nouveau. En attendant, je lui tourne le dos pour me laver les mains et ensuite récupérer un verre propre dans le placard. Elle, elle a profité de ce que j’étais occupé pour m’offrir des explications que je n’attendais pas réellement. Aurait-elle été déterminée à entériner un armistice que je l’aurais trouvée derrière la porte. Je suis convaincu qu’elle ne m’aurait pas permis d’ouvrir la bouche pour la saluer. Elle aurait fondu sur mes lèvres le temps d’un baiser auquel j’aurais répondu pleinement. Je m’y serais abandonné sans inquiétude. Or, elle s’en allait. Elle me fuguait, encore, et je crois que j’aurais préféré qu’elle n’enfonce pas le clou de ma certitude. L’entendre de sa bouche m’a fait mal et j’ai béni le ciel qu'elle ne puisse me voir durant ces quelques instants. Mon regard s’est assombri sous le joug de la peine et, ce soir, je n’ai pas envie d’en faire l’étalage. « J’avais compris. » ai-je soufflé avant de lui faire à nouveau face, le masque factice et emprunté du “pareil au même“ « Je suppose que du coup, tu peux décider de rester si tu en as envie. Je te sers quelque chose ? » Le verre est posé sur le plan de travail, ma main à plat, juste à côté. Quant à mon regard, il ne la quitte plus. Il la détaille, la déchiffre, parce qu’elle a insisté sur l’adverbe, Raelyn et d’après moi, cela sous-entend qu’elle m’a cru seul parce que nous sommes « aujourd’hui » et non parce qu’elle présume que je le suis perpétuellement. « Aujourd’hui ? » ai-je répété mi-figue mi-raisin. Je suis mitigé entre “C’est intrigant“ et “Comment elle sait ?“ « Pourquoi je serais seul par-ti-cu-lière-ment aujourd’hui ? » Je l’observe de biais, sourcils froncés, mais le timbre n’a rien de désagréable pour autant. Je suis étonné, rien de plus. « Tu fais allusion à ce que je pense et que tu n’es pas supposée savoir ou… » Ou ferais-je fausse route ?  « Parce que si c’est ça, je… n’aime pas ça. Enfin, que tu sois venue oui, mais… je n’aime pas ça » Le mot n’est pas un tabou, mais si mon intuition est fausse, je souhaiterais ne pas la mettre sur la piste et me griller tout seul ou me griller plus encore. Mon petit doigt me souffle que j’en ai beaucoup trop dit déjà.


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Raelyn Blackwell
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MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

Je tente de m’enfuir et je sais que c’est idiot, je sais que c’est un peu lâche aussi et surtout, je sais que cela ne me ressemble pas, mais plus les secondes à l’attendre passent, plus la certitude que ma venue ici, en plus d’être un acte purement égoïste, était une mauvais idée se renforce. Pour moi comme pour lui qui plus est : j’ai prouvé la dernière fois que nous nous sommes retrouvés seuls que j’étais incapable de résister à mes envie, que l’attirance qui se joue entre nous est plus forte que ma peine, plus forte que ma colère, mais j’ai aussi prouvé que je n’étais pas prête. Comment le deviendrais-je ? Je ne me suis jamais retrouvée dans ce genre de situation, je ne pardonne pas et du reste, je n’ai jamais éprouvé ce que j’éprouve pour lui pour quiconque, même ma relation avec Aaron était différente, placée plus sous le signe de l’excès que de l’équilibre. Dois-je chercher les réponses seules, pour que sa présence ne viennent pas influencer mes décisions ? Dois-je au contraire passer du temps avec lui pour rappeler à moi ce qu’il y a de beau et de bon dans notre couple pour balayer mes derniers doutes ? Je l’ignore et ne trouvant ma la réponse je fuis, sans succès puisqu’il ouvre la porte avant que je n’ai atteint le bout du pont.

Et à la minute où je pose les yeux sur lui, tous ces sentiments qui me déchirent depuis des jours se réveillent mais surtout, je n’ai plus envie de fuir. Il s’est empressé de venir m’ouvrir, il n’a pas besoin de le dire pour que je le devine. Je me moque de lui mais si j’étais tout à fait honnête, j’admettrais que cela me plaît que de l’imaginer courir à travers la cabine, paniqué à l’idée que je puisse m’échapper. « Ouais ! J’étais dans la salle de bain. Je savais que c’était toi. » Il le confirme et, restant un instant sur le pas de la porte face à lui, je plonge mes yeux dans ses iris bleus. « J’ai essayé de me rhabiller le plus vite possible, mais… » Il pointe son plâtre du menton, mais je suis incapable de lâcher son regard. Je ne sais si les yeux sont le miroir de l’âme mais ceux de mon amant m’ont toujours permis d’accéder à ses pensées et sentiments, et il est bouleversé, trop pour que ce ne sont pas contagieux. Trop pour qu’au terme de quelques secondes, je ploie sous le poids de son regard et je me détourne en entrant dans la cabine. « Deux semaines. Plus que deux semaines à tenir et j’en serai libéré. » Déjà ? J’ai le sentiment que c’était hier que nous nous réveillons ensemble, et à la fois que cela fait une éternité que nous sommes agités par les conséquences des révélations de l'hôpital. Deux semaines. Et nous, où en serons nous ?

Je ne sais d’où vient cette empathie qui me pousse à clarifier ce qui m’a poussée jusqu’à sa porte : elle ne m’étouffe pas habituellement mais c’est bien de ça qu’il s’agit sur l’instant. Je ne cherche pas à lui faire mal, au contraire, je veux éviter qu’il s’en fasse en tombant de dix étages. « J’avais compris. » A quelques mètres l’un de l’autre, lui dans l’espace cuisine et moi au salon, les bras ballants et mal à l’aise, nous nous observons sans trop savoir comment réagir. Si nous avons toujours fonctionné avec une harmonie déconcertante j’ai la sensation que nous sommes à présent désaccordés et que nous luttons pour réapprendre l’autre. « Je suppose que du coup, tu peux décider de rester si tu en as envie. Je te sers quelque chose ? » Il attrape la bouteille mais c’est moi qu’il ne quitte plus des yeux. Moi non plus je ne le lâche pas et j’ai la sensation que son regard mes transperce de part en part. « Tu suppose où tu as envie ? » La formulation donne l’impression qu’il subit presque ma présence et je n’ai pas l’intention de rester si c’est le cas. Sans quitter son regard sous lequel je me sens nue, je serre mes bras sous ma poitrine. « Je veux bien oui. » Du Whisky évidemment, je n’ai pas besoin de préciser pour qu’il sache sur quoi se portera mon choix. En balayant la pièce des yeux je ne trouve pas son propre verre. Etait-il en train de lutter contre ses envies où a il déjà bu plus que de raison ? Je ne pourrais pas le jetter la pierre si c’est le cas, je me suis noyée dans l’alcool ces derniers jours lorsque me retrouver seule avec mes pensées devenait trop compliqué. « Aujourd’hui ? Pourquoi je serais seul par-ti-cu-lière-ment aujourd’hui ? » « Parce que les autres jours tu as de la compagnie ? » Je dissimule mon insécurité sous une touche de cynisme et un léger sourire. Lui, il fronce les sourcils et je me demande pourquoi c’est une si grande surprise pour lui que je connaisse la date de son anniversaire. Nous passions avant tout ça le plus clair de notre temps ensemble et c’est le genre d’information que l’on attrape facilement au vol. « Tu fais allusion à ce que je pense et que tu n’es pas supposée savoir ou… Parce que si c’est ça, je… n’aime pas ça. Enfin, que tu sois venue oui, mais… je n’aime pas ça. » « Je peux partir si tu préfères être seul. » Et je peux le faire. Je ferais le maximum pour que mon orgueil n’interprète pas ça comme un coup bas, je tenterais de ne pas penser qu’il est en train de me repousser parce que je sais tout de l’égoïsme de ma démarche. Je m’approche de la cuisine mais je reste à quelques mètres de lui, sans oser faire un pas de plus. « Est-ce que c’est important finalement, que je sois pas censée le savoir ? » Que déteste-t-il ? Comme la plupart, ce rappel du temps qui passe ? Qu’il n’a plus vingt ans et que chaque nouvel année l’en éloigne un peu plus ? Il n’est pas vaniteux Amos, et je serais surprise que ce soit aussi simple que ça. « J’ai pas prévu de gâteau si ça peut te rassurer, pas plus de bougies. » Nous ne sommes même pas obligés de penser à la date, nous pouvons prétendre qu’il s’agit d’un jour comme une auter. « T’as besoin d’aide avec ça ? » Je pointe l’hématome sur sa côté du bout du menton. La crème y est à moitié étalée et encore trop épaisse à certains endroits. Il y a douze jours j’aurais posé mes doigts sur lui doucement mais sans demander l’autorisation. Aujourd’hui je suis là, et je me tiens à distance sans oser approcher.









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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyDim 7 Juin - 18:20




NEVER FADE AWAY
Décider de m’attarder sur son départ avorté, c’est prendre le risque d’avoir mal au cœur au point d’être hermétique  à ce que sa présence ici induit. Son hésitation est sans nul doute la preuve qu’elle a choisi de venir sous le coup d’une pulsion que son orgueil n’a pas réussi à ébranler. Il l’a à peine entamé puisqu’elle reste finalement. Elle m’a suivi à l’intérieur, non sans se moquer gentiment des preuves de ma précipitation, et ça m’a plu. Taquiner l’objet de nos désirs atteste plus souvent de l’affection que du mépris. C’est bon enfant et porte en étendard l’avantage d’alléger l’atmosphère. Je ne dirais pas qu’elle est lourde ou polaire. Je lui ai même souri un peu penaud d’avoir été pris en flagrant délit de précipitation. Mais, elle ne ressemble à rien de ce que nous avons vécu jusqu’alors. Nous n’étions ni amis, ni amants, ni un couple qu’elle ne m’a jamais donné l’impression de marcher sur des œufs auprès de moi. Elle m’a d’abord fait un charme et un plat éhontés. Elle m’a provoqué, y compris sur mon terrain, pour me pousser dans mes retranchements. Que je souffle le jour ou le froid n’y a rien changé. Résolue, elle ne s’est encombrée d’aucun malaise et, ce soir, cette sensation qu’elle ignore où est sa place dans cette débâcle me remue. Elle n’est pas supposée attendre au milieu de la cabine sans s’installer où ça lui chante. Normalement, Raelyn m’aurait surpris dans la salle de bain en train de me débattre avec mon plâtre et la douleur pour l’apaiser un peu. Elle n’aurait pas cogné à la porte : elle aurait frappé deux coups, serait entrée sans invite et je l’aurais bénie de tomber à pic. Je l’aurais flattée d’un baiser également et, après m’être venue en aide, elle nous aurait servi deux verres sans que ça me gêne. J’ai toujours considéré qu’elle était chez elle entre ses “murs“ et constater aujourd’hui que cette routine n’est plus qu’un lointain souvenir m’attriste, profondément. Reviendront-elles, nos habitudes ? Dans le pardon, lui arrivera-t-elle encore de me surprendre en pleine nuit ? De me sortir de mon sommeil parce qu’elle sera venue se caler contre mon corps ? De me dérober un baiser alors que je n’aurais décollé qu’un œil, mais lui aurais tout de même accueilli au creux de mes bras ouverts machinalement et avec plaisir ? S’accordera-t-elle toujours le droit de prendre une douche sans me demander l’autorisation ? M’accompagnera-t-elle toujours si un événement important, mais crispant, réclame qu’elle me soutienne ? Et moi ? Pourrais-je encore l’interrompre dans son bureau improvisé, au Club, alors que nul n’ose y pénétrer ? Me permettra-t-elle de la kidnapper le temps d’une balade en mer ? Je n’en sais rien ! À ce stade, j’ai davantage le sentiment que lui caresser la joue nécessite que je sois en possession d’un laissez-passer.

Soucieux de bien faire, je me comporte en hôte poli et Dieu que c’est compliqué. J’ai envie de lui dire : "fais comme chez toi, je t’en prie. Ne change rien à nos coutumes. Ne bouscule pas l’usage". Or, ce qui sort de ma bouche, est à des kilomètres du fond de ma pensée. Son aveu, quoiqu’il ait le mérite de répondre à l’une de mes questions, a heurté mes fragiles espoirs de plein fouet.
Dos à elle et une main dans mon placard, j’ai fermé les yeux de désarroi. J’ai lutté en me répétant inlassablement : “ne l’approche pas, ne la touche pas, pas maintenant, c’est trop tôt. Tu vas la brusquer.“ J’ai aussi combattu ma déception pour recomposer mon masque de contenance de peur que, témoin de mes émois, elle se sente pousser des ailes d’altruisme. J’ai bataillé ferme parce que je ne veux pas qu’elle s’en aille et je tente de le lui dire, à ma façon, sans mesurer l’impact de mon vocabulaire. Je n’ai plus assez d’énergie pour les trier sur le volet et combler mes faiblesses de communication. Les mots ont quitté ma bouche dans l’ordre, mais l’idée générale n’est pas respectée. Quant à Raelyn, elle analyse tout ce qui en sort puisqu’elle se justifie à peine l’envie subite de me rejoindre. Elle décortique le discours et je me sens bête et con d’avoir commis cette erreur propre à la bleusaille. « J’ai envie. Et je suis content que tu sois là. » me suis-je donc empressé de corriger avec franchise. J’ai appris, avec le temps, que c’est le seul langage qu’elle comprenne réellement. Le reste n’est que conjecture : ça compte peu à ses yeux et c’est réciproque. C’est ce que notre relation m’a permis de découvrir sur elle, sur nous deux et tandis que je lui propose un verre – Whisky ou scotch, cela va de soi – je me soumets enfin à son regard percutant. Il m’ébranle par son acuité. Elle me détaille et qu’en penser ? Qu’elle cherche à déchiffrer dans mes yeux si je suis honnête ? Si, au contraire de l’assertion, je ne la rêve pas ailleurs ? Y songerait-elle qu’elle se tromperait. L’intrigue sur mes traits dissimule mal mon aversion pour le jour de mon anniversaire et, alors qu’elle croise les bras sous sa poitrine, signe évoquant qu’elle se braquera à la seconde maladresse, je désamorce du mieux possible ce qui me pend au nez : sa vexation, son départ et plus de temps sans elle encore. « Non ! Bien sûr que non. » Pas de celle qu’elle pourrait s’imaginer en tout cas. J’ai reçu Greg, ma belle-sœur et d’autres de mes compagnons d’aventures humaines, mais pas de femme susceptible de colmater les brèches de ma solitude. Elles ne m’intéressent pas, les autres, elles ne sont pas elle ! ]« Pourquoi ? Tu en as, toi ? » ! est, de toutes mes questions, celles qui m’angoissent le plus. Mais je ne me risque pas à la poser de crainte qu’elle le vive comme de la méfiance. Dans le fond, je n’aurais cherché qu’à me rassurer, mais je prends sur moi mes inquiétudes. Ce n’est pas à moi de la soumettre à un interrogatoire : elle ne m’a fait rien. Rien, à part être là, le jour de mon anniversaire. Et je le maintiens, je suis joie qu’elle se soit déplacée et je regrette d’accumuler les bourdes parce que je souffre physiquement, pour elle, pour nous et parce que je fête une année supplémentaire sans ma fille. « Je n’ai pas envie d’être seul si c’est toi qui es là. Mais, je n'aurais eu envie de voir personne d'autres. » ai-je rétorqué en jouant avec son verre.

Bientôt, je récupérerai la bouteille qui trône sur la table basse et je lui en servirai un. En attendant, je réponds de bonne grâce à ses questions. « Et, je suis curieux, c’est tout. Je me demande comment tu as eu l’info. Ce n’est pas mon jour préféré de l’année. » Mais, il n’y a pas de gâteaux, pas de bougies. Ce n’est pas une fête surprise qu’elle a organisée, c’est parfait en l’état et je clos le débat. J’ai besoin d’un verre désormais – Mon verre – et tandis qu’elle s’avance d’un pas vers moi, un pas qui rencontre le mien, je m’arrête net, à la fois soulagé et effaré par sa proposition. « Oh ! Euh, oui, je t’avoue que ça m’aiderait bien. » Ce que je cache, c’est que j’ai bouté le feu d’un braiser dans mes côtes à courir vers elle. Je crois qu’elle s’en doute de toute façon. « Je te sers un verre avant. » ai-je néanmoins déclaré en m’exécutant. J’ai regardé le mien, j’ai avancé la main, mais je n’y ai pas touché… pas encore. J’aurais pu faire une halte par la salle de bain et récupérer la bande utile à soutenir ma côte endommagée, mais je n’ai pas osé. Je ne veux pas abuser et, j’avoue, j’ai redouté que l’attente ne nourrisse un quelconque regret. Aussi, me suis-je assis, non sans lu avoir désigné le sofa, au cas où elle se sentirait toujours moins légitime. « Tu pourrais… m’aider à remettre mon T-shirt après ? Et, être délicate ? Encore plus que d'habitude ? » La précaution vaut davantage pour elle que pour moi : je me mets en condition pour ne pas tressaillir. Mon ego n’y survivrait pas.

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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyDim 7 Juin - 20:16


Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

Je ne sais comment me conduire en ces lieux et ça aussi c’est nouveau. Autant que cette distance qui semble s’être creusée entre nous : j’ai la sensation que nous nous apprivoisons comme deux bêtes sauvages qui se rencontrent, et c’est à mille lieux de ce que nous avons partagé. Cet endroit je peux affirmer que je m’y sentais chez moi sans outrepasser les limites : il a tout fait pour et était heureux que ce soit le cas. Sans qui il n’aurait pas caché une clé sur le pont en me disant de l’utiliser à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Il ne m’aurait pas encouragée à le rejoindre sans me soucier de l’heure et n’aurait pas esquissé un sourire à chaque fois que je le faisais, que je le rejoigne sur le canapé, sous la douche ou en pleine nuit pour me glisser contre lui et me coller contre son dos. A le voir là je n’ai qu’une envie : parcourir la distance qui nous sépare et reproduire ces geste, coller mon front contre sa peau nu, enserrer sa taille de mes bras et rester là à m’enivrer de son odeur. Elle m’a manqué lorsqu’elle a quitté mes draps. Le retrouver dans ces derniers les premières nuits m’a fait du mal et a réveillé ma colère, mais lorsqu’elle a commencé à disparaître, l’odeur de sa peau, je me suis surprise à m’y accrocher. Je n’ai lavé mes draps qu’une fois la certitude qu’elle avait totalement disparue et aujourd’hui j’ai envie de me la remémorer.

Mais je n’en fais rien, je reste là sans trop savoir quoi faire de mes bras, sans réussir à trouver ma place en ces lieux. Est-ce comme ça qu’il l’est senti l’autre jour devant la porte du loft ? Certainement pire, lui m’a laissée entrée ce soir. « J’ai envie. Et je suis content que tu sois là. » L’étau qui me serre le ventre se desserre d’un cran et je hoche la tête doucement. Je suis contente d’être là aussi. Même si je ne suis toujours pas persuadée qu’il s’agisse d’une bonne idée. Je n’ai pas pensé le surprendre avec quelqu’un d’autre toutefois et s’il a en effet mal choisi ses mots, je n’avais pas besoin qu’il confirme avoir été seul ces derniers jours pour le savoir. Je le sais, je ne cherchais qu’à détendre l’atmosphère et à rassurer mes plus bas instincts. « Non ! Bien sûr que non. » Je sais. J’ai envie de dire que je sais, et je choisis de le rassurer en m’ouvrant légèrement. « Je sais. Je serais pas là si j’en doutais. » Une façon de lui dire que j’y crois à ses explications, je crois en sa sincérité et en ses sentiments. J’ai peur de me tromper, parce que je l’ai déjà fait, mais j’ai choisi d’arrêter de tout remettre en question.

Mais alors comment interpréter son hésitation ? Est-ce simplement qu’il préfère se terrer et passer cette journée là en solitaire où suis-je, moi en particulier, l’élément perturbateur à sa quiétude ? Je n’aime pas l’idée, et alors que je l’invite à préciser c’est la peur au ventre. « Je n’ai pas envie d’être seul si c’est toi qui es là. Mais, je n'aurais eu envie de voir personne d'autres. » La réponse est simple, nette, et elle me satisfait. Il fait même preuve d’une éloquence rare pour lui et je suis surprise : elle me pousse à m’approcher un peu, se regarder en chien de fusil de la sorte est ridicule pour deux âmes si proches que les nôtres. « Et, je suis curieux, c’est tout. Je me demande comment tu as eu l’info. Ce n’est pas mon jour préféré de l’année. » Il veut savoir si j’ai fouillé ou si je suis tombée sur l’information au hasard et je ne peux le lui reprocher : je suis la première à me sentir attaquée lorsque l’on cherche à se renseigner sur mon compte, preuve en est là scène qui a suivi l’utilisation de mon prénom de naissance par Amos. J’ai cru qu’il s’était renseigné à mon sujet et j’ai vu rouge sans chercher à réfléchir. « Ton permis de conduire. Mes yeux sont tombés dessus sans que je le veuille particulièrement, une fois dans la voiture. » Je le rassure avant de justifier, sans trop savoir si je fais bien de le faire. « J’avais prévu autre chose mais... » Mais je fais avec les circonstances actuelles. « Mais je suis là. » C’est tout ce qui compte non ? Et j’ai envie d’être là.

A le voir se débattre et grimacer en lavant ses mains, à voir la crème à moitié étalée sur son flanc, mon coeur se serre. Il a mal et je devine sa détresse qui me renverse. J’aurais voulu que les circonstances soient différentes. Il se stoppe net et relève les yeux vers moi, si bien que je crois avec dit une bêtise, avant de comprendre qu’il s’agit d’autre chose. « Oh ! Euh, oui, je t’avoue que ça m’aiderait bien. » Je hoche la tête en silence avant de le suivre jusqu’au sofa et d’attraper mon verre. Je bois quelques gorgées pour me donner du courage et je croise mes jambes en tailleurs, habituée à m’installer face à lui. Je remarque qu’il ne touche pas au sien mais je ne fais pas la moindre remarque, je n’ai jamais considéré que ce soit mon rôle de l’éloigner de ses démons : j’ai les miens et je me sens bien dans leurs bras. « Tu pourrais… m’aider à remettre mon T-shirt après ? Et, être délicate ? Encore plus que d'habitude ? » Il semble que je serai son infirmière en fin de compte. « Plus que d’habitude ? Tu me surestime. » Et pourtant il ne soupçonne pas à quel point je suis capable de l’être, une aiguille et du fil à recoudre les plaies dans les doigts. « Tu veux que je t’aides à enfiler ton pyjama aussi ? Et à te brosser les dents ? » A nouveau je me moque gentiment mais alors que je réalise qu’il pourrait se braquer que je n’en ai pas envie, je précise. « Je plaisante. Je t’aiderai. » Et ensuite ? Je rentrerai chez moi sans un mot de plus ? Je n’en ai pas envie. « Je vais chercher le tube de crème. » Je me redresse sans un mot pour disparaître dans la salle de bain. Le tube dans le poing je m’accroche un instant au rebord du lavabo en m’observant dans le miroir. Je ne sais s’il s’agit du reflet de ce que je ressens à l’intérieur ou si mes traits sont réellement tirés, mais j’ai l’image que me renvoie la glace ne me plait pas, je me vois fragile, à fleur de peau, et je m’en détourne rapidement en remontant nerveusement la bretelle de mon body sur mon épaule.


Je regagne ma place à ses côté et à nouveau, je viens croiser mes jambes en tailleur et lui faire face. « Je peux ? » Je sais que je peux, mais je préfère m’en assurer, un refus m’assommerait par derrière. Une fois que j’obtiens son approbation, j’approche doucement mes doigts de son flanc pour les y déposer et commencer à masser délicatement la zone jaunâtres. « Deux semaines pour le bras, et ça, ils t’ont dit combien de temps ça prendrait pour guérir ? » A nouveau, j’ai envie d’enfouir ma tête dans son cou et d’y souffler un tu me manques, mais je me retiens et mon concentre sur ma tâche.







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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyDim 7 Juin - 22:28





NEVER FADE AWAY
Elle manque à ma vie, Raelyn. Chaque jour passé sans elle est un supplice tant la distance m’effraie. Et si elle érodait notre complicité ? Creusera-t-elle un fossé entre nous ? Et, le cas échéant, arriverons-nous à le combler ? Existe-t-il déjà d’ailleurs ? Est-ce par sa faute que nous nous détaillons en chien de faïence sans oser approcher ? Ressent-elle, comme moi, cette tension qui était notre marque de fabrique et qui peine à s’exprimer ? À trop la regarder, je fondrai bientôt sur ses lèvres. À trop parler, je vais finir par dire une connerie que d’être mal aguerri pour les longs discours. Pourtant, je me colle aux explications avant que n’explose la grenade lancée par ma maladresse. Je passe bel et bien mes soirées seul. Je n’invite aucune prétendante – s’il en est – dans mon quotidien pour la remplacer. Je n’aurais pu rêver compagnie plus agréable que la sienne en cette soirée d’anniversaire. Et je me détends, enfin, parce qu’elle contresigne mon contrat de bonne foi. Étonnamment, j’ai une vague idée de ce qu’elle envisageait et mes lèvres se sont pincées de déception. « J’aimerais autant ne pas savoir ce qui était prévu. » ai-je affirmé avec une pointe de malice, un soupçon seulement, il est des manivelles à ne jamais actionner. « Ça va me travailler après. » Et assumer ces quelques heures à ses côtés sans la toucher tiendra de l’ordre de l’impossible. « Et puis, c’est un jour comme autre, non ? Avec un peu de chance, tu pourras recycler ton idée dans une contre-soirée. Mais, en attendant, tu es là, oui. Et c’est bien. Parfait comme ça. » Mes lèvres s’étirent d’un sourire un peu crispé d’osciller perpétuellement entre désir et raison.

Serions-nous des héros de cinéma que les téléspectateurs, devant leur écran, auraient zappé, agacés par nos simagrées. Certains nous auraient même encouragés à nous retrouver au plus vite. Sauf que notre histoire est plus compliquée que celles rédigées par les scénaristes d’Hollywood. Elle ne verse pas dans la mièvrerie. Elle ne dégouline pas en guimauve. Nous n’avons rien de deux sensibles cherchant inlassablement leur âme sœur dans les rues de New York. Si notre relation est si rayonnante lorsque tout va bien, c’est grâce à sa complexité et à son caractère inédit. Nos deux cœurs n’étaient pas armés contre l’amour. Ils se sont terrés longtemps dans une forteresse de morosité pour moi et de glace pour l’autre. Ils ont fondu sous la chaleur de notre passion débordante et excessive et, dans ces conditions, nos disputes se calquent sur le schéma de l’intensité. Aucune de nos réconciliations n'a été simple. Rares sont nos retrouvailles soldées sur la douceur et la tendresse. Et, dans le fond, attendu que ces difficultés ont contribué à nous unir, je me prête à l’exercice de bonne grâce, fort de sa stabilité et galvanisé par la réciprocité de notre douleur. Elles se font écho à chaque mot, à chaque remarque, à chaque attention dirigée l’un vers l’autre, aussi discrète soit-elle qu’un sourire ou qu’un regard qui se dérobe. Le mien en général. Je refuse de lui inspirer de la compassion et qu’elle en baisse les poings trop tôt. Il n’est pas non plus question que mon accident et mes blessures me servent d’excuses pour l’accabler d’avaler mes couleuvres à son rythme. C’est son droit le plus légitime. Après Tobias – quoique ça n’ait rien de réellement comparable – j’ai digéré lentement et sans pression. La moindre des choses, aujourd’hui, est de persister à la respecter, à l’accueillir comme elle le mérite, à la laisse venir, doucement, mais sûrement, même si ce quotidien dénanti de nos habitudes et de ce parfum que je cherche un peu partout, que je reconnais au milieu des passants m’afflige.

Je n’ai pas hésité d’avoir jugé sa proposition comme étant déplacée. À l’hôpital, elle l’avait accepté ce rôle. Elle fit montre, par principe, d’un rien de réticence, mais je sais qu’elle aurait pris soin de moi sans l’intervention de Sarah. Blessée ou sain, elle s’y employait déjà consciemment ou non. Ce qui m’inquiète, c’est que je m'envisage mal rester indifférent à ses doigts caressant ma peau et que je n’accorde pas assez de foi à mon flanc endolori pour brider l’élan d’un baiser chargé en reconnaissance. Ceci étant, je ne me sens pas de refuser son aide. Certes, j’en ai besoin, mais le coup de main m’est bien moins nécessaire qu’elle. Je le répète : elle est ma latte de cocaïne, ma bombe d’amphétamines, mon fixe d’héroïne. Elle est mon pêché mignon, ma faiblesse et ma perte également. Et, si j’ai interrompu ma course, c’est d’avoir vainement confié ma crainte d’être intenable par la suite à ma raison. J’ai cherché auprès d’elle un peu de réconfort et de courage. Sauf que lorsqu’elle beuglé un non sonore, c’était trop tard. J’avais dit oui. Je me suis même dépêché à l’entraîner dans le sofa avant qu’elle ne renonce, de peur qu’elle perçoive l’agitation que je camoufle tant bien que mal. « Non ! Je suis sûr, tu n'étais pas à ton maximum jusque là. »  La douceur nous a souvent accompagnées, mais la délicatesse n’est pas exactement le nom commun que j’aurais choisi pour nous décrire. « Mais, là, je te jure, c’est le moment où jamais. »ai-je tenté, le timbre vêtu d’humour pour répondre au sien. En toute franchise, je ne plaisante qu’à moitié. C'est en progrès évidemment. La première semaine m’a probablement endurci. Ceci étant, j’ai réveillé le mal endormi un peu plus tôt à me démener pour la rattraper – ce que j’ignorais de surcroît – et il semblerait que ma côte ait détesté ma parade pour m’éviter un vol plané au milieu du salon. Quant à moi, c’est son quolibet qui m’a fait tiquer. Que veut-il dire ? Qu’elle n’a pas envie de me secourir à ce point ? Que la pommade sera déjà bien assez ? Est-ce ma faute ? Ai-je dit ou fait quelque chose de contraire ? Non ! Elle se réapproprie les règles de nos jeux d’antan. « Je ne porte jamais de pyjama. Mais, tu pourrais me déshabiller s’il y a que ça pour te faire plaisir. » ai-je conclu par un clin d’œil. « Et je plaisante, moi aussi. » Dans le doute, vaut mieux prévenir que guérir.

J’ai attendu sagement sur mon coin de sofa qu’elle reparaisse de la salle de bain et quand elle s’est rassisse, en tailleur, j’ai anticipé le moindre geste d’un mouvement de recul. C’est pitoyable évidemment et je me suis repris. « Ça va ! Tu peux y aller. Ce n’est pas si terrible, j’en fais des tonnes pour t’attendrir.» Mensonge. Au contraire, jamais je ne l’avouerais et j’ai serré les dents cette fois. J’ai à peine tressailli au premier contact jusqu’à ce que je finisse par débander les muscles de ma mâchoire. Ç’en deviendrait presque agréable parce que c’est elle… « Franchement, ça va mieux par rapport à ce que c’était il y a deux semaines. Mais j’ai fait un faux mouvement tout à l’heure. Normalement, je serai totalement guéri d’ici quatre , si je m’économise. » Ce qui n’arrive que rarement. « Mais je suppose que ça ira déjà mieux avant. Ça ne pourra qu’aller mieux de toute façon. » Et c’est valable pour mon ecchymose et sa source comme pour elle et moi. « Merci, Rae. » lui ai-je soufflé, un regard fiévreux braqué sur elle. Je la remercie d’être là, de s’occuper de moi malgré tout alors qu’elle n’y est pas obligée. Je la remercie, mais ses doigts sur ma peau, sensible au possible, étouffent les cris de ma fracture sous prétexte qu’ils sont trop faiblards à côté de cette envie suffocante de dévorer le fruit de sa bouche. « Ça va. C’est bon comme ça. » Et je frôlerais presque l’urgence. « Faut que tu arrêtes parce que je vais t’embrasser et que je ne sais pas si je dois, si je peux. » Si c’est bien, si c’est mal, si c’est un mal pour un bien. « Et je n’ai pas envie que tu partes… » À cause de moi, de ce malheur de n’être plus capable de résister à l’appel de ses lèvres. Je l’ai trop fait auparavant et j’aurais espéré, de tout mon cœur, ne plus jamais être soumis à cette interdiction, une dont elle serait à l’origine de surcroît.



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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyDim 7 Juin - 23:58


Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

« J’aimerais autant ne pas savoir ce qui était prévu. Ça va me travailler après. » Si je ne sais comment prendre la première phrase, la seconde vient me rassurer. Il n’est pas en train de me renvoyer dans mes buts Amos, il est en train de pointer du doigt une évidence qui nous concerne tous les deux : il n’est pas l’heure d’abreuver nos esprits d’image qui nous feraient franchir la ligne. Il en faut peu pour me rendre malade de désir pour lui et il en faut peu pour allumer l’étincelle du sien, et il ne fait nul doute que d’évoquer plus les plans que j’avais en tête serait risqué, en plus d’être douloureux. A quoi cela peut servir de ressasser de toute façon ? Les choses ne se sont pas déroulées comme prévues, je déteste ça puisque pour la première fois depuis longtemps je ne mène pas la danse, mais il est impossible de revenir en arrière et il n’y a rien à faire pour me faire, d’un coup de baguette magique, guérir de ma rancoeur plus rapidement. Je l’éteins au contraire progressivement, puisqu’un seau d’eau froide versé précipitamment ne nous rendrait pas service, il n’éteindrait rien, il ne ferait au contraire qu’endormir mon ire qui nous dévorerait à son réveil. « Et puis, c’est un jour comme autre, non ? Avec un peu de chance, tu pourras recycler ton idée dans une contre-soirée. Mais, en attendant, tu es là, oui. Et c’est bien. Parfait comme ça. » Je n’ai pas envie de me battre, si bien que je hoche la tête doucement, un léger sourir à la commissure des lèvres. « J’avais pas prévu de gâteau ni de bougies, alors je suppose qu’on peut faire ça n’importe quand finalement. » Ai-je réellement besoin d’une excuse pour que mes pas ne me portent à moitié nue jusqu’à chez lui dans le simple but de le rendre fou ? On connaît tous les deux la réponse à cette question. « Et oui, c’est bien. » C’est parfait comme ça.

Plus j’évolue sans trop savoir comment me comporter dans son antre, plus je réalise que ce que nous étions n’a pas disparu, que c’est toujours là, que nous avons simplement besoin de nous réapprivoiser pour que cela apparaisse à nouveau. Je le devine à travers mes automatismes qui reviennent progressivement. Sur le canapé, c’est ma place que je reprends, et pas une autre. La position dans laquelle je me place naturellement est elle aussi familière et la seule chose qui ne l’est pas finalement c’est notre attitude à tous les deux : nous marchons sur des oeufs l’un avec l’autre et c’est étrange, puisque cela n’a jamais fait partie de notre mécanique. « Non ! Je suis sûr, tu n'étais pas à ton maximum jusque là. » Il m’a connue dans tous mes états pourtant, je peux affirmer sans ciller qu’il est celui qui a eu le loisir de côtoyer l’échantillon de mes différentes facettes le plus varié. Il m’a connue sauvage, il m’a connue tentatrice, froide, cruelle, jamais avec lui mais il en a été témoin, enflammée, douce, mutine, blessée, en colère, jalouse. Amoureuse aussi, même si je ne l’avouerai pas à voix haute. « Mais, là, je te jure, c’est le moment où jamais. » « Je vais faire tout mon possible. » C’est dit sur le ton de l’humour. C’est glissé dans un sourire alors que je le dévore des yeux, mais ça n’en reste pas moins vrai. J’ai beau être en colère et blessait, aucune part de moi n’a envie de lui faire du mal, volontairement ou involontairement, ça aussi, c’est nouveau. « Je ne porte jamais de pyjama. Mais, tu pourrais me déshabiller s’il y a que ça pour te faire plaisir. » Je sonde son regard pour tenter de trouver la réponse à ma question, mais il y répond rapidement. « Et je plaisante, moi aussi. » Il me rassure, parce que je ne sais pas si j’aurais eu la force de repousser des avances acharnées quand moi aussi je n’ai jamais autant rêvé sa peau contre la mienne, mais je sais que je m’en serais voulu d’avoir cédé à l’appel de nos pulsions respectives. Il n’aurait pas été le seul à blâmer et de la même façon, nous aurions été deux à payer le prix d’une réconciliation prématurée. « Va falloir t'habituer au coton Taylor. » Malgré la réprimande j’esquisse un sourire dans sa direction pour qu’il comprenne que ce n’en est pas vraiment une ou, plutôt, que ça en serait une si je n’avais pas déjà compris moi même qu’il plaisante.

Je profite des quelques minutes où je disparais à la salle de bain pour tenter de me recomposer - ai-je l’air si frêle, presque cassante ou n’est ce que l’effet de ma propre opinion. Quoi qu’il se passe ce soir ne le suis pas, voilà ce que je me répète avant de m’arracher à mon reflet pour le rejoindre et retrouver ma place. Je demande l’autorisation avant de poser mes mains sur sa peau - ça aussi c’est nouveau - avant de m’exécuter. Sans surprise, le premier contact me grise. Mes doigts picotent à son contact. Sa blessure est la seule chose qui me retiens de l’agripper par les épaules pour l’attirer sauvagement contre moi. « Franchement, ça va mieux par rapport à ce que c’était il y a deux semaines. Mais j’ai fait un faux mouvement tout à l’heure. Normalement, je serai totalement guéri d’ici quatre , si je m’économise. » « Ce que tu ne vas pas faire. » Concentrée sur l’hématome je ne relève pas les yeux mais ne peux m’empêcher de ponctuer ma phrase d’un sourire amusé. Je le connais autant qu’il me connaît et je sais aussi qu’il est déjà sorti beaucoup trop tôt de l’hôpital, pour me retrouver. Il a campé dans mon couloir, pour me retrouver et, à l’instant, il vient de traverser la cabine en courant pour me retrouver. S’économiser n’a pas l’air d’être sa priorité. « Mais je suppose que ça ira déjà mieux avant. Ça ne pourra qu’aller mieux de toute façon. » Je relève les yeux un instant vers lui et réalise que c’est une erreur : j’ai envie d’abandonner ma tâche pour l’embrasser et, rapidement, je hoche la tête avant de me reconcentrer. « Merci, Rae. » « Ça le dérange pas. » Je le réalise moi même à l’instant où la phrase passe la barrière de mes lèvres et je suis surprise. Je ne suis pas du genre à faire preuve d’abnégation pour ses proches, et je n’ai même pas l’impression de me dégrader, de me brader alors que je l’aide. « Ça va. C’est bon comme ça. » C’est brusque, presque trop et je n’aurais pas été plus surprise s’il avait attrapé lui même mon poignet pour écarter mes doigts. « Faut que tu arrêtes parce que je vais t’embrasser et que je ne sais pas si je dois, si je peux. » Mes mouvement se stoppent et je vrille mes yeux dans les siens. La respiration lourde, profonde, je prends la pleine mesure de ses paroles : il a envie de moi et n’est pas certain de savoir se maîtriser. Je n’aurais jamais cru qu’un jour cet aveux soit celui qui réussisse à tempérer mes ardeurs. Dans notre phrase de séduction j’en aurais profité pour monter la température d’un cran, je me serais délectée de le rendre fou.

Le problème réside dans le fait que je ne suis pas en reste. Moi aussi mes plus bas instinct menacent de prendre le dessus sur tout le reste et je lui accorde le point. Il n’est pas prudent que de continuer ce petit manège. « Et je n’ai pas envie que tu partes… » « J’ai pas envie de partir non plus. » Contrairement aux fois précédentes je ressens moins le besoin de le fuir. Est-ce signe que nous sommes sur la voix de la réconciliation ? Ou bien est-ce simplement un preuve de plus que sa présence dans ma vie me rends faible femme ? J’aime moins cette semaine idée alors je m’accroche à la première. Je me lève pour rincer mes mains avant de venir le rejoindre. J’attrape mon verre, le fait tourner entre mes doigts un instant en gardant mon regard braqué dans le sien, avant de le déposer sur la table sans y avoir touché. Sans un mot je dépose un baiser furtif sur l’angle de sa mâchoire. Je meurs d’envie qu’il vienne décroiser mes jambes pour me tirer vers lui et me prendre dans ses bras, mais compte tenu de la situation et de son état de santé, je me contente de basculer mes jambes du côté opposé et de venir déposer ma tête sur ses cuisses. Dos à la table basse je m’allonge, les jambes légèrement repliées, je lève mon regard vers lui. Plutôt que de répéter un tu me manques qui serait redondant, même si criant de vérité, j’opte pour un « J’ai envie que les choses redeviennent comme avant, tu me crois j'espère ?  » Je n’ai pas envie que, lassé d’atteindre, il abandonne. Je n’ai pas envie qu’il se laisse tenter par une autre, plus facile, plus atteignable, parce que je joue les capricieuses. « Parce que c’est vrai. J’abandonne pas. »







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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyLun 8 Juin - 9:19





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Elle ne s’aventure pas sur le sentier pentu et savonneux que sont ses précédents projets pour mon anniversaire. Elle respecte, mais il est trop tard. Ma créativité sexuelle la suggère dans un déshabillé affriolant en guise de cadeau. Il lui prête une danse lascive au cours de laquelle elle s’effeuillerait, m’aguicherait, repousserait mes mains enhardies, le tout au plus grand bonheur de mes pupilles avides. Je l’imagine déjà et je détourne le regarde de per de perdre pied quand j’ai pensé : que porte-t-elle comme sous-vêtement ce soir ? Sont-ils rouge passion, blanc pur ou noir sensuel ? Ont-ils été tissés dans de la dentelle fine ? De la soie sauvage ? A-t-elle préféré le confort du coton dans l’espoir de rester sage ? J’y songe et je ne peux pas : c’est interdit d’affamer ma curiosité. Elle est péril grave pour mes promesses, car elle succomberait Raelyn. Elle oublierait pour un moment sa peine si je la houspillais de quelques avances. Ô je ne doute pas que j’aurais à insister un peu, mais pas longtemps. M’éconduirait-elle qu’elle s’enfuirait à toutes jambes, et ne serait-ce pas révélateur ? La dérobade ne trahirait-elle pas qu’elle me désire encore assez que pour s’échapper par crainte de lâcher prise ? Outre mon physique, je n’ai cependant pas envie de mettre à mal ce qu’il reste de notre relation pour l’avoir déçue à nouveau. Faire fi de sa colère l’insulterait et je ne méprise pas sa peine. De plus, je me sentirais dégueulasse de la camper dans la position de celle qui “non“ par caprice. Renverser la vapeur n’est pas dans mon intérêt. Ce n’est pas une arme loyale puisque je nous blesserais, tous les deux et quand bien même : je n’assumerai pas un abandon, pas ce soir, pas maintenant que sa présence me fait tant de bien. Alors, je m’accommode de ce qu’elle m’offre :  pas un gâteau. Pas une bougie. Pas de joyeux anniversaire non plus. Juste elle, près de moi en ce jour détestable. Elle qui a fait un premier pas vers moi et qui en avance un second en me proposant son aide.

Elle teinte l’instant d’humour et si je participe, une question demeure : est-ce une stratégie ? De quel ordre ? Du repli pour son mal-être ? De l’allègement pour l’atmosphère ? Tout est possible et quoique la réponse pourrait être évidente, j’y réfléchis peu : elle me manque des yeux et il n’y que sur ceux-ci que j’arrive à me concentrer. Son regard est rassurant parce qu’il m’est familier, bien plus que sa retenue à investir le bateau en conquérante. Lorsqu’elle s’est exilée dans la salle de bain pour en sortir chargée du tube de crème, j’ai profité de cette solitude pour soupirer profondément. J’ai relâché en tension et en pression. Contrairement à mes présomptions, nous ne sommes plus si loin l’un de l’autre finalement. Ce n’est pas un précipice qui nous sépare, mais une brisure au sol, fine, étroite, qu’une enjambée suffirait à traverser. J’en apprécie d’autant plus l’idée quand elle s’est assise en tailleur sur le sofa, à sa place, celle qu’elle s’est appropriée durant ces mois de complicité. La différence avec cette ère délicieuse, c’est que nos petites attentions ne répondent plus à la volonté de notre spontanéité. Évidemment, moi, je me dois de me méfier de mes gestes, mais elle ? N’est-elle pas libre de me toucher à sa guise ? Ne peut-elle pas m’embrasser si elle le souhaite ? Me prendre la main ? Entrelacer sa paume et la mienne par plaisir ? Caresser mon avant-bras pour attirer mon attention lorsque je m’égare dans le dédale de mes souvenirs ? J’aurais affirmé à grand renfort de hochement de tête avant qu’elle n’applique l’onguent sur mon ecchymose. « Ce que je n’ai pas encore fait et que je ne sais pas faire, oui.» Je babille pour m’obliger à penser à autre chose qu’à la chaleur qui parcoure tout mon être. Sauf que l’effet de ses doigts courant sur la surface de mon hématome m’a détrompé et largement. Désormais, je suis moins certain que me toucher ne nécessite pas une dérogation, car ce contact dénué d’ambiguïté me grise. Il éveille une pulsion difficile à contenir et je statue : je me suis surestimé. Je me suis accordé trop de crédite et, afin de ne commettre aucune erreur, je l’arrête précipitamment. Aurais-je porté mon t-shirt – à l’endroit – que je l’aurais rabattu sur sa main. Au lieu de ça, je suis un rien trop brusque dans le ton et je lui concède une explication. Tant pis pour mon amour-propre. Un malentendu serait vite arrivé et Dieu seul sait comme il peut être dévastateur parfois. Je dépose donc entre nous le risque encouru et sa main divorce de ma peau. Elle se rallie – la sienne, en réalité – et je clos les paupières le temps utile à refouler mon émoi.

Bien entendu, j’aurais souhaité qu’elle plonge sur mes lèvres alors que mon corps était dangereusement penché vers sa bouche. Peut-être que je suis déçu, un peu, qu’elle n’ait pas saisi l’occasion d’outrepasser la lézarde qui nous sépare. Mais, j’entends, je respire, je m’emploie à me calmer, je m’appuie sur la certitude que je gâcherais tout puisqu’elle est là où elle a envie d’être. Et, je ne juge pas surtout. Je rappelle à moi toute mon empathie. Et, je n’ouvre les yeux, ne relève la tête, que lorsqu’elle s’approche à nouveau du fauteuil. Elle me surprend d’un baiser sur ma mâchoire et ne s’arrête pas là : elle dépose sa joue sur mes cuisses. Au départ, je n’ai pas bougé. Son visage est tourné vers mon abdomen et le souffle son chaud de sa respiration, entrecoupé par son aveu, me chatouille et anéantirait mes efforts si je n’étais pas si prudent. « Je te crois. » ai-je ponctué sans mentir. Elle me prouve à chaque instant sa double peine : celle de ma trahison et l’autre née de la peur de nous perdre. Si ce n’est pas exactement ce qu’elle déclare , c’est de cette manière que je le traduis et je m’interroge. Que veut-elle ? Que je lui rappelle que je suis là ? Qu’elle a tout son temps ? A-t-elle besoin d’entre que moi aussi j’aspire à une véritable réconciliation et que demain rien ne change par rapport à hier ? Que j’en rêve mes nuits plus calmes ? Que je ne perds pas espoir ? Que j’ai foi en elle et en ses sentiments dont elle ne parle jamais, mais qui sont tangibles ? J’hésite. Je crains de mal dire alors j’agis. Mon pouce effleure son bras, remonte jusqu’à son cou et frôle sa joue sans itinéraire précis. Il est aléatoire. Il va, il vient, s’en va et revient sans se fatiguer. « Je n’abandonne pas non plus. » ai-je articulé à voix basse pour ne pas heurter cette bulle d’intimité, celle qui nous caractérise depuis le premier jour, celle où nous sommes enfermés souvent et qui se renourrit peu à peu. Elle est maigre encore. Mais elle existe et je me lance. « On n’est pas pressés, si ? Regarde, on avance. » Un pied devant l’autre comme un bébé qui apprend à marcher. « De quoi tu as peur, Rae ? Que je me fatigue ? » C’est davantage un soupçon qu’une conviction, mais rien de ce qui ne se confesserait pas habituellement ne l’éperonnera pour qu’elle adapte son allure sur celle d’un galop. « Ça n’arrivera pas. Je refuse de rester comme con sur le bas-côté de la route tant que je serai convaincu que tu ne joues pas avec moi. Et, je sais que tu ne le fais pas. Je sais que tu es sincère. Et je sais aussi que même si c’est frustrant quand tu es près de moi, c’est pire quand tu es loin.» J’ai haussé les épaules et j’ai réalisé soudainement que ma main a achevé sa course sous son débardeur pour s’interrompre à sa taille et j’aurais pu l’enlever d’un sursaut comme si sa peau m’avait brûlé la paume. Sauf que j’ai attendu qu’elle s’insurge, ou pas, c’est au choix, au bonheur de madame. « Parfois, il suffit de petites choses, tu sais. Pourquoi on ne partira pas un jour ou deux ? Juste toi et moi. Sagement. » Parce que je n’ai pas d'autres options : en plus du reste, je suis un éclopé. « Tu ne risques pas grand-chose et ça ne peut pas nous faire de mal. Peut-être que ça nous permettra de renouer avec nos habitudes et que j’aurai moins l’impression que tu te sens plus chez toi ici. Tu l’es toujours, tu sais. » Dans mon esprit, il est à nous deux. Nulle autre n’a marqué mon bateau de son empreinte ou n’a abandonné son parfum derrière elle, dans chaque pièce ou dans mes draps. Ce n’est pas mon terrain, c’est le nôtre.


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyLun 8 Juin - 10:41


Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

« Ce que je n’ai pas encore fait et que je ne sais pas faire, oui. » J’esquisse un sourire. Il est comme moi Amos, nous économiser n’a jamais fait partie de nos habitudes. J’ai toujours vécu à mille à l’heure et sans me soucier des plumes que j’y laisser et, surtout, de ceux que j’écrase sur mon passage pour me faire de la place. La différence c’est qu’avec lui je ralentis. Parce qu’il est des relations qui ne se construisent pas à écrasant les autres sur notre passage et que je l’apprends à ses côté. J’aime l’idée que ma présence dans sa vie ait sur lui l’effet inverse et j’apprenais doucement à être à l’aise avec la vitesse à laquelle nous avancions lorsqu’il a tout démoli. A présent j’ai l’impression de marcher en terrain miné, pas parce que je le redoute lui et ses réactions mais parce que mes états d’âme à me font peur. Me reprochais-je un jour de l’avoir pardonné ? Est ce que j’en tirerais un jour l’impression de m’être bradée quand je n’ai pourtant l’impression de ne faire que répondre à la complainte de mon coeur ? Peut-être, mais puisque je ne peux prévoir, dois-je me fermer pour autant ? Je ne veux pas de ça, je ne veux pas pardonner mais nous renvoyer à la case départ ou quelque part tout près d’elle. J’ai envie de passer à autre chose, vraiment, et de repartir d’où nous étions puisque notre complicité me manque tant elle m’est devenue essentielle.

Elle transpire par tous nos pores, aussi. Elle prend l’allure d’une évidence alors que j’étale l’onguent sur son hématome et que malgré la douleur il me dévore du regard. J’ai envie de céder, j’ai envie qu’il m’y pousser mais je suis également persuadée qu’il ne faut pas et que je le regretterais. Quelques minutes de lâcher prise et de plaisir pour tout gâcher par la suite ? L’idée me serre le coeur et je lutte pour rester sage. Je m’éloigne de lui pour rincer mes doigts, mais aussi et surtout pour doucher à l’eau froide mon esprit. Pour revenir à la raison, me rappeler si c’est nécessaire qu’il m’a fait mal, tout faire pour ne pas céder, à tout prix. Alors j’abandonne ces images que mon esprit malade de désir me présente. Je ne m’empare pas sauvagement de ses lèvres mais je dépose un baiser presque chaste sur sa mâchoire. Je ne l’enjambe pas pour m’installer à califourchon et le bloquer de mes cuisses mais je dépose sagement ma tête sur les siennes. Là, je ferme les yeux quelques secondes et je profite de notre proximité, celle qui passe du baume sur les miennes de blessures, et j’y trouve une certitude.

Je sais pourquoi je suis là.

Parce que je n’ai pas besoin de me tenir éloignée de lui pour guérir, pour nous guérir, j’ai besoin de me rappeler de ce que cela fait d’être à ses côtés. J’ai besoin de me souvenir de la chaleur de sa peau et de ses caresses, même si je ne suis prête que pour les plus chastes. Avant le sentiment d’être blessée et d’avoir besoin de temps cohabite qu’il se lasse d’attendre et qu’il m’échappe, même s’il m’a promis le contraire. S’il croit qu’il se bat seul pour nous récupérer, où est-ce que cela nous mènera ? A notre fin ? Je ne le veux pas, et j’entreprends de lui rappeler qu’il ne s'essouffle pas dans une bataille perdue d’avance. « Je te crois. » Je rouvre les yeux pour le relever vers moi regard vers lui alors qu’il me couve du sien. Son pouce qui caresse mon bras, je ne le souhaite nul part ailleurs que sur ma peau qui frissonne à son contact. « Je n’abandonne pas non plus. » Il murmure, par peur certainement qu’un son trop fort ne vienne heurter notre quiétude. Moi je replace ma tête, je la frotte contre son jean comme pour m’y creuser un nid. « On n’est pas pressés, si ? Regarde, on avance. » Et pourtant j’ai toujours la sensation qu’une seule mention de sa femme, de son mensonge, de tout ce qui nous abîme en ce moment suffirait à réveiller ma colère et à lui donner les armes pour me ravir à mon amant. Il est trop tôt pour que j’oublie, trop pour que je pardonne, pas assez pour que je n’ai pas envie d’être près de lui. Comment équilibrer la balance ? « De quoi tu as peur, Rae ? Que je me fatigue ? » « Que tu te lasses. » Je n’ai pas besoin de réfléchir pour répondre. Au contraire, je n’hésite pas et exprime à voix haute ce qui me fait peur : je n’ai jamais été lâche. « Que tu te rendes comptes que tu préfèrerais quelque chose de plus facile. Que tu te fatigues, oui, de me courir après. » Mais pas seulement. De toutes les aspérités qui pavent notre route et qui font que notre histoire a beau s’être imposée comme un certitude, elle n’est pas facile, elle n’est pas lisse. J’aime ça, mais est-ce son cas ? Même après tout ça ? « Ça n’arrivera pas. Je refuse de rester comme con sur le bas-côté de la route tant que je serai convaincu que tu ne joues pas avec moi. Et, je sais que tu ne le fais pas. Je sais que tu es sincère. Et je sais aussi que même si c’est frustrant quand tu es près de moi, c’est pire quand tu es loin. » Son pouce qui me caresse a glissé sous mon débardeur et sa main a suivi. Elle n’a pas tenté de s'effeuiller, de monter trop haut ou de descendre trop bas pour faire naître du désir mais sa présence suffit à me renverser. Je ne la veux nul part ailleurs cependant, je le réalise sur l’instant. « C’est douloureux d’être avec toi. » A cause de la colère mais à cause aussi des limites que je me fixe et que j’ai du mal à respecter. « Mais c’est plus douloureux encore quand je suis seule. » Alors je suis là, et j’espère qu’il comprend.

« Parfois, il suffit de petites choses, tu sais. Pourquoi on ne partira pas un jour ou deux ? Juste toi et moi. Sagement.  » Doucement, je quitte mon flanc pour basculer entièrement sur le dos, sans jamais rompre notre contact visuel. Partir un jour ou deux ? « Tu ne risques pas grand-chose et ça ne peut pas nous faire de mal. Peut-être que ça nous permettra de renouer avec nos habitudes et que j’aurai moins l’impression que tu te sens plus chez toi ici. Tu l’es toujours, tu sais. » Je ne risque rien ? Pourquoi, parce que sa condition physique l’empêche de faire des folies de son corps ? Il oublie un paramètre important. « Tu n’es pas le seul pour qui c’est difficile de se retenir. » Je suis accro à nos corps à corps, j’en ai besoin plus que j’ai besoin de boire un verre ou d’avaler un cacheton. Je lui confie toute ma difficulté à ne pas céder à mes pulsions, je ne veux pas qu’il m’imagine insensible à son pouce qui caresse maintenant doucement ma côte. « Partir pour aller où ? » Il veut emmener le bateau en mer ? Comment naviguera-t-il avec pour compagnons de route une côte fêlée, un bras dans le plâtre et une petite blondinette qui sait à peine conduire une voiture ? « Quand ? » On a des responsabilités, mais je m’en fous.








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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyLun 8 Juin - 15:52





NEVER FADE AWAY
Et mes traits se fendent d’un sourire plus large que je veux rassurant. Je le suis, moi, réconforté. Malgré le grain de sable qui enraye notre mécanique, je la devine encore, mon amante. Je suis toujours capable de pressentir quand elle a peur pour nous ou lorsqu’elle s’inquiète de l’une de mes réactions. Celle à l’ordre du jour concerne ma lassitude et, pour moi, elle est impensable. Je suis au moins aussi têtu qu’elle et, Raelyn, elle n’a pas abandonné durant mes jeux de dupes où je semais tantôt l’intérêt tantôt le détachement sous mon passage. Elle n’a pas lâché prise malgré mon indécision. Elle n’a jamais manifesté le moindre signe de fatigue à la genèse de notre histoire et pas plus au terme de l’épisode Tobias. Comme moi, elle a vendu en solde sa vanité en débarquant sur mon bateau telle une furie afin d’y débusquer le fruit de son imagination. Elle m’a accusé, pointé du doigt et, par-dessus tout, elle a encaissé mes reproches enrobés de fiel. Elle a chaviré quelquefois, mais elle était si résolue à raccorder les fils de la communication qu’elle a versé dans l’excessivité motivée par sa détresse. En me postant en sentinelle devant sa porte, je n’ai pas fait beaucoup mieux. Nos divergences tiennent en deux points. La première relève de la gravité des faits puisqu’à aucun moment, avant cette perturbation, elle ne m’a promis en séance plénière l’exclusivité. La seconde n’est autre que la cylindrée du moteur : les chevaux de la jalouse pour elle et ceux de la culpabilité pour moi. Nous aurions tort de négliger ces disparités puisqu’elles rassemblent à elles seules les arguments démontrant ma thèse : je ne m’accorderai pas sur une rupture à moins qu’elle ne la désire. Et je n’y crois pas, à ce souhait. Au contraire, elle repousserait ma main qui s’est hasardée jusqu’à sa taille et qui suit les sillons de ses côtes. Elle l’aurait dégagée gentiment pour ne pas me froisser et elle aurait reposé sagement le long de mon corps, le plus loin possible du sien. Or, elle ne réagit. Elle ne tourne même pas la tête en direction de l’insolente. Je jurerais presque que cette proximité contribue à éteindre ses angoisses. « Tu doutes de ma ténacité ? » ai-je feint d’être choqué d’un haussement de sourcils. « Tu sais, moi aussi j’ai peur que tu te dises que ça n’en vaut pas la peine, que tu n’arriveras pas et qu’il vaut mieux laisser tomber, que tu finisses par te convaincre que tu le ferais pour moi en plus.» Apprendrait-elle quel genre d’idée pessimiste me traverse l’esprit parfois qu’elle ne douterait plus. Ma récente discussion avec Jack Epstein, mon comportement face à ce dernier dans le seul but d’assembler les pièces du puzzle de leur soirée en témoignerait pour moi, mais je n’en suis pas fier. Pas assez que pour l’utiliser en exemple. « Je regrette des tas de choses, Rae. Mais pas de te courir après. » Ce serait presque un donné pour un rendu finalement. J’aurais simplement aimé m’éviter l’étiquette du menteur. J’aurais préféré que notre dispute ne soit qu’une bagatelle. « C’est ça. Tu le dis mieux que moi. » ai-je donc conclu, sans étonnement : nous sommes aussi semblables par endroit que complémentaires par moment.  

Pas un instant je ne l’ai perdu du regard. Fort d’assumer mon ressenti, je n’ai pas détourné mes pupilles brillant de fièvre. Elle ne me quittera plus désormais et, quoique je lui propose une solution – si tant est qu’elle soit tentée – je suis aussi enthousiasmé qu’effrayé. Et si je lui mentais encore ? Et si je n’arrivais pas à me refroidir ? Et si, dans l’éventualité où je serais invité auprès d’elle dans mon lit – j’investirais la seconde chambre (la petite, comme nous l’appelons) -  je ne parvenais pas à lui offrir la paix exigée par sa colère ? M’en voudrait-elle ? Notre escapade deviendrait-elle un supplice pour nous deux ? Signerons-nous alors cette fin redoutée à nous rendre compte que… De quoi, exactement ? Que l’un est faible face à l’autre ? Nul ne s’est jamais séparé de s’être aimé un rien trop fort ou rien trop tôt, si ? Et après tout, qu'importe ? Je suis diminué et, quoiqu’elle confesse que la mesure est autant son épreuve que la mienne, je grimace. « Ouais. Mais, je ne veux pas d’une réconciliation sur un entre-deux. Je veux que ça soit... » J’ai imité le bruit d’une mine qui explose de ma bouche et de ma main valide et je l’ai gratifié d’un rictus un soupçon trop goguenard. Rien que d’en parler et mon sang entre en ébullition. Quant à elle, elle se redresse et, une fois de plus, je repère au fond du jade de ses iris la lueur de l’intérêt. Un départ ne la rebute pas. Je jurerais qu’elle serait prête à s’enfuir maintenant avant que l’exaltation ne s’évapore. « Je ne sais pas. Mais, il suffit de prendre une carte et de choisir : Green Island ? Saint-Helena Island ? Ou juste se perdre en pleine mer. » Mes placards de cuisine sont pleins. Elle a toujours sa brosse à dents et des vêtements dans mes armoires. « J’ai un pilote automatique. C’est sans danger. Il suffit d'encoder les données. » Longitude, altitude. Je n’ai pas encore essayé, mais j'ai un manuel. Ça doit être plus facile que du chinois. « J’aime bien prendre la barre, mais ce n’est pas indispensable. » Je pourrais aussi la guider au besoin. Ce n’est pas bien compliqué et, dans l’absolu, bien que ma proposition n’eût pas été destinée à nous faire démarrer de suite, j’ai l’intuition que je dois battre le fer tant qu’il chaud. « Tu sais quoi ? » ai-je renchéri en ramenant ma main vers la sienne pour y entrelacer mes doigts. « Je prends une carte, on voit ce qu’on a qui tenterait à proximité, tu réfléchis à si ça te tente toujours d’ici une demi-heure et on avise. Ça t’irait ? » Mes yeux sont pleins d’espoir et d’engouement, mais une fois encore, je ne veux pas lui forcer la main. Je refuse et je regrette de m’infliger la position de l’expectative. Et, pour me préparer à un non catégorique, je rêve d’une gorgée de mon whisky abandonné sur la table basse, celui servi depuis des heures, celui dans lequel je n’ai pas encore trempé les lèvres. « Tu peux tendre la main jusqu’à mon verre, s’il te plaît ? » Si je bouge, elle quittera cette place aussi confortable pour elle que pour moi. Et, si tant est qu’elle s’exécute, je sais par avance que j’hésiterai avant d’en boire une gorgée. Je regarderai le liquide ambré avec au cœur du doute et de la peur. Je l’observerai longtemps sans savoir qu’en faire.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

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le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyLun 8 Juin - 19:06


Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

Bien sûr j’ai peur qu’il se lasse. Notre relation n’a jamais été facile, elle s’est imposée comme une évidence mais ne suit pas le cours d’un long fleuve tranquille et si c’est ce que j’aime et ce qui me tient en haleine rien me dit que c’est son cas également. Peut-être se fatiguera-t-il un jour des obstacles que nous avons à affronter et si celui du jour est de son fait et de son fait uniquement, j’ai conscience d’être l'instigatrice de beaucoup d’autres. Je suis dure à aimer. Mon enveloppe charnelle est un joli leur voué à poser un voile sur mes défauts pour les atténuer au premier coup d’oeil, mais ces derniers rendent une vie de couple à mes côté compliqué. Je me suis toujours félicitée de ne pas être une de ces demoiselles en détresse prête à se damner pour un baiser du prince charmant, mais aujourd’hui pour la première fois je crois que j’ai peur que cela finisse par éloigner Amos progressivement, jusqu’à me le faire perdre. « Tu doutes de ma ténacité ? » Je secoue la tête. « C’est pas de ta ténacité que je doute. » Non, il a prouvé à plusieurs reprises qu’il n’avait pas besoin que je sois prête à faire des pas de géant, au contraire, il me laisse avancer à mon rythme. « J’ai juste pas envie que tu réalise qu’il y a pleins d’autres poissons dans l’océan. Des poissons moins difficiles, plus enclins à accepter et pardonner. » Alors je le rassure quand j’ai pourtant besoin de l’être également. Je veux qu’il sache mon désir de revenir vers ce que nous étions et je le lui dis ouvertement. « Tu sais, moi aussi j’ai peur que tu te dises que ça n’en vaut pas la peine, que tu n’arriveras pas et qu’il vaut mieux laisser tomber, que tu finisses par te convaincre que tu le ferais pour moi en plus. » « J’ai dit que j’allais te pardonner. » Et je ne suis pas le genre de femme qui lance en l’air des promesses à tout va. Si mes défauts sont innombrables j’ai qualité d’être honnête et fiable, il le sait. Je le suis parfois un peu trop, j’en devient blessantes, mais on ne peut pas m’accuser de chercher à endormir mon interlocuteur en boniments. « Je regrette des tas de choses, Rae. Mais pas de te courir après. » Je sonde son regard et j’y crois. Avant tout ça j’aurais affirmé que lui aussi ne me mentirait pas, maintenant je ne sais que croire mais je suis certaine d’une chose : , il ne ment pas.

« Ouais. Mais, je ne veux pas d’une réconciliation sur un entre-deux. Je veux que ça soit... » Il mine une explosion de ses doigts, et j’esquisse un sourire. Je profite qu’il desserre son poing pour achever sa démonstration pour attraper ses doigts entre les miens et déposer un baiser sur le dos de sa main, avant de la lâcher. Et elles seront comme ça nos retrouvailles puisque la passion ne nous quitte jamais, même dans les conflits qui nous opposent. Mais je veux quelque chose de vrai moi aussi, je veux être certaine d’être prête à lui refaire confiance avant de céder et l’appel de la chair, celui de sa peau contre la mienne.

Il me propose de partir quelques jours, juste lui et moi, et je n’ose lui confier qu’il s’agit du genre de chose que je n’ai jamais faites. Lorsqu’il est question de relation de couple j’ai la maturité d’une adolescente et si c’est ce que Aaron et moi étions, nous avions une dynamique hors norme, nous n’étions pas régis par des règles classiques et nous sortions peu au final de notre cocon. Notre monde se résumait à l’appartement et nos moments complices, et au Club et le quator que nous formions avec les frères Strange. S’échapper, partir en mer plusieurs jours à bord d’un catamaran c’est l’inconnu pour moi. « Je ne sais pas. Mais, il suffit de prendre une carte et de choisir : Green Island ? Saint-Helena Island ? Ou juste se perdre en pleine mer. » L’idée de passer deux jours seule avec lui me caresse l’esprit et je suis surprise de voir que malgré les circonstances elle ne me dérange pas. Elle ne me met pas mal à l’aise et je réalise que c’est peut-être à ses côté que je dois apprendre à m’ouvrir à nouveau à lui sans avoir peur d’un couteau dans le dos, à ses côté que je dois jeter de l’eau sur le brasier de ma colère et pas seule, dans mon appartement. « Tu sais que je n’ai jamais mis les pieds à Fraser Island ? » La perle du Queensland, l’île fréquentée tous les ans par des milliers de touristes et connue pour ses plages et forêts magnifiques. Mais je me me fiche bien de la destination tant qu’elle nous permet de nous retrouver. « J’ai un pilote automatique. C’est sans danger. Il suffit d'encoder les données. J’aime bien prendre la barre, mais ce n’est pas indispensable. » « Oh je vois, tu ne prends la barre finalement que pour avoir l’allure d’un capitaine et séduire les jeunes femmes impressionnables ? » Mutine, je me retourne sur le dos pour planter mes yeux dans les siens et le gratifier d’un sourire en coin. « Je suis tombée dans le panneau. » Je prends moi air le plus dramatique avant d’enchainer, plus sérieuse, et de poser la plus simple des questions.

Quand ?

Je sais déjà que je veux le faire. Je veux partir avec lui si cela peut m’aider à lui revenir et à faire taire ma colère, et je ne cherche pas à me cacher derrière ma fierté, à prétendre avoir besoin de réfléchir, ne pas être certaine que ce soit une bonne idée. « Tu sais quoi ? » A son tour il enlace mes doigts et je ne cherche pas à me dérober. « Je prends une carte, on voit ce qu’on a qui tenterait à proximité, tu réfléchis à si ça te tente toujours d’ici une demi-heure et on avise. Ça t’irait ? » Je secoue la tête. « J’ai pas besoin d’une carte. » Mes doigts resserrent leur prise autour des siens. « Je me fiche d’où on va. » Je veux juste être avec toi. « C’est oui. Pour partir tout de suite. » Ma colère s’insurge mais plus les jours passent plus sa voix devient faiblarde. Aujourd’hui, alors que je suis allongée sur ses genoux, je l’entends à peine. « Tu peux tendre la main jusqu’à mon verre, s’il te plaît ? » Je jette un oeil au verre. Je l’atteins sans avoir à me redresser et je ne réfléchis pas : je n’ai pas plus pour objectif de débarrasser mon amant de ses addiction, pas plus que je ne le juge. En lui tendant le verre je surprends son hésitation et je me risque à une question. « Tu as eu des ennuis après l’accident ? » Il était sous l’emprise de l’alcool, il n’a pas eu besoin de me le confesser pour que je le devine.










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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyLun 8 Juin - 22:56






NEVER FADE AWAY
Sa mine est soucieuse et si ce n’est ma ténacité qu’elle remet en cause, c’est quoi, dans ce cas ? Qu’est-ce qui lui pose tant de questions ? Sarah ? Va-t-elle bientôt me demander si nous nous sommes revus depuis l’hôpital ? Elle peut. Je n’en serais pas agacé. Je lui rappellerai de bonne grâce que discuter avec ma femme ne m’intéresse plus, que c’est coulé dans le marbre, que ma sentence est acquise de force jugée. Sauf que maintenant que Raelyn reforme autour de nous une bulle somme toute fragile d’intimité, à présent que je peux caresser sa peau sans souffrir d’être débouté d’un mouvement de recul, je n’ai pas envie que ma future ex-épouse trouble cette quiétude si chèrement gagnée. De plus, si j’assume avoir aidé la harpie à propulser mon couple sur la croisée des chemins vers la colère, la tendresse, la culpabilité et l’amour. Mais, la peste n’a pas lésiné ses efforts pour nous inoculer le virus. Elle a soufflé un vent mauvais dans notre dos et, malheureusement, je sais qu’elle n’en a pas terminé avec nous. Cacher dans sa tanière, le fauve lèche ses blessures et retrouve son second souffle avant de frapper et que se passera-t-il si Rae ne me concède pas ce que je mérite en bonne foi ? Qu’arrivera-t-il dans l’éventualité si elle accordait trop de crédit à la menace qui plane sur notre couple ? Car, elle n’en est une que mon confort, pour ce que j’ai construit sans elle ou pour mon développement personnel. Elle n’aura jamais aucun pouvoir sur mes sentiments et, quoique je le répéterais sans fin si c’était nécessaire, je suis rassuré que ma partenaire de galère ne s’inquiète que de l’attrait de tout homme pour la facilité. « C’est vrai, mais elles ne sont pas toi. » ai-je dès lors remarqué. L’aveu se passe de légende ou d’explication de texte. Sur trois ans, je n’ai pas raté d’occasion de refaire ma vie avec une autre. Je n’ai pas observé un train s’enfuir sans moi depuis le quai de gare d’être arrivé trop tard. J’avais décidé de rester hermétique aux questions du cœur. Le mien était fermé. Elle l’a épanoui sans crier gare, sans que je ne le réalise vraiment : je peux affirmer sans honte et sans crainte qu’elle est davantage son choix que le mien. « Et j’ai dit que je ne partirais pas. » ai-je donc ponctué non sans avoir au préalable répondu à ses angoisses en lui confiant mes appréhensions. Tout ce à quoi j’aspire, c’est qu’elle me témoigne autant de foi que l’inverse puisque malgré mes précédents comportements désarçonnant lors de nos quelques disputes, je ne suis pas moins stable qu’elle ne l’est devant cette conviction : c’est elle et personne d’autre.

C’est elle, alors je déploie des richesses de self-control pour me satisfaire de cette proximité sage. Je déplie également l’ombre d’une idée à laquelle je songe depuis quelques jours. Partir. Tous les deux. Nous isoler du reste du monde. Nous retrouver en tête à tête sans que nul ne nous dérange tandis que nous nous apprivoisons. Notre complicité d’antan, elle n’est pas loin. Elle est muselée, mais je les entends ses cris étouffés derrière son bâillon et je suis persuadé qu’il ne faudrait pas grand-chose pour tromper la vigilance de la garde des soldats rage et vanité pour le lui ôter. Je propose donc pour destination quelques îles à proximité, je cherche des solutions pour pallier mes handicaps et je fouille son regard en quête d’une étincelle d’enthousiasme. Elle est tentée, Raelyn, et elle nourrit mes espoirs pour demain. « Fraser Island. Si tu veux. Je n’ai jamais été non plus. » Mon métier m’a porté aux quatre coins du monde pourtant, mais uniquement dans des zones de guerre ou de conflit. Quant à mes dernières “vacances“, elle remonte à une éternité. Plus tard, une carte virtuelle s’affichera sur mon téléphone. J’encoderai les coordonnées géographiques de la destination qui fera fondre le cœur de ma dulcinée. Sur l’instant, je ricane : je ne suis pas coupable de ce dont elle m’accuse, mais c’est amusant. Autant que de l’imaginer en jeune fille en fleurs d’une candeur remarquable. « Tu m’as démasqué. Et, attention, parfois, je mets même la casquette. » C’est faux bien entendu. Je suis un amoureux de la mer. Posséder un bateau qui ne quitte jamais le port est une hérésie. Quant à se fier à l’électronique pour naviguer, c’est une inconscience rare. Mais, elle sait, Rae, que j’aime les grandes étendues d’eau salée. Elle sait qu'elle-seule pourrait tenir lieu de rivale. Je suis différent quand mon attention s'égare dans les mouvements des vagues et je suis comme un gosse devant un poisson qui nagerait près de la coque du catamaran. Elle sait et je ne pipe mot. Je garde plutôt ses doigts dans les miens, je mange ses lèvres des yeux et, quoique l’oppressant désir de l’embrasser à pleine bouche ne m’a pas encore abandonné, j’y suis surtout suspendu dans l’expectative d’une réponse favorable.

Je pense : "dis-moi oui." Je suis soumis à une telle pression que mon verre, sur la table, me nargue. Et, à l’instant même où elle a avalé tout de go le flacon de la tentation, j’ai soupiré. « Parfait. Alors, ce sera Fraser Island. Et on partira tout de suite. » Ou dans pas longtemps, quand je trouverais le courage de la soulever, de séparer mon corps du sien pour mettre en branle la machine. Se cache-t-elle dans le fond de mon verre, cette bravoure ? Non ! Il ne peut rien pour moi. Elle me manque, même quand elle est près de moi, et aucune goutte de whisky ne me débarrassera de cette sensation. Elle ne me rassasiera pas non plus quand je peux me gaver de sa douceur. « Ouais. Plus que je ne me l’étais imaginé, mais ça va par rapport à ce que dit la jurisprudence. » Merci Olivia, et… « Je peux dire merci à mon statut de vétéran. Des heures de TIG, que j’ai bien terminées. Un retrait de permis, provisoire, et une assistante sociale trop curieuse à mon goût, mais qui doit évaluer si je suis prêt à suivre la voie de la guérison. » Autrement dit, si je vais abandonner la bouteille au profit de ma santé, de ma sécurité et de celles des citoyens de Brisbane. « Sauf que je ne suis pas malade, mais je dois montrer patte blanche, alors j’essaie de ralentir. Mais, je n’avais pas besoin de ça en ce moment. » J’ai signé l’aveu de ma maigre motivation en trempant mes lèvres dans l’alcool, une fois, et le “pas assez“ m’a collé à la peau. « Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle m’envoie chez les AA. » Sans me laisser d’autres options que d’obtempérer. « Et, j’en ai ma claque de l’entendre cette chanson. » Elle n’est ni douce ni entraînante à mon oreille. Elle est aussi horripilante qu’un tube de l’été. « Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Je me dis que ça pourrait valoir le coup d’essayer. » De ralentir, d’arrêter peut-être, pas d’étaler sur la tartine de commisération des abstinents le beurre de mes emmerdes et la confiture de mes blessures. « Je n’en sais rien en fait. Je ne me sens pas prêt pour ça, pas maintenant en tout cas. » J’ai d’autres combats à mener, des batailles qui méritent que je garde les idées plus ou moins claires et non que je bouscule mes habitudes par la douleur d’un sevrage. En attendant de statuer, je pose mon verre sur la table d’appoint qui jouxte mes deux sofas. Je l’ai à peine entamé, mais n’en tire aucune fierté malheureusement. « Allez. » J’ai joué avec ses doigts une dernière fois et, me penchant sur elle, qui a comblé la distance de s’être redressée, j’embrasse son front ses paupières closes par réflexe. « On a un voyage à préparer. » Et, de ma poche, je sors mon portable. « Fraser Island, donc. » L’île est réputée pour ses merveilles. Ça nous fera de beaux souvenirs, de ceux qui nous tortureront quand la mèche de la vérité crue et nue aura fini de se consumer, de ceux qui nourriront aussi nos espoirs de nous retrouver, encore, dans les pires moments à venir de notre histoire.


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Never fade away
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY 873483867

« C’est vrai, mais elles ne sont pas toi. Et j’ai dit que je ne partirais pas. » Il tranche et je le crois. Je n’arrive pas à distinguer la moindre trace de mensonge dans son regard et j’en déduis qu’il ne cherche pas à me bercer d’illusion pour me garder juste sous le coude, au cas ou. Il est sincère, il l’est autant qu’aux plus beaux moments de notre histoire et si je ne peux m’empêcher de penser que lorsqu’il m’a menti je ne m’en suis pas rendue compte, je me rassure en me disant qu’à l’époque je ne cherchais pas à juger de sa sincérité, trop aveuglée par nos jeux de séductions, je me répète que si j’avais été plus attentive il ne fait aucun doute que j’aurais compris que quelque chose clochait. Et je le suis attentive, j’en suis persuadée mais ce qui m’aveugle est bien différent : il me manque et je n’ai pas envie de le perdre. Elles ne sont pas toi, n’est-ce pas là la chose que la plupart des femmes en proie à la jalousie veulent entendre ? Cette phrase me rassure, et je tremble de réaliser que peut être le suis-je devenue, comme toute les autres.

Je ne partirais pas.

Ça j’y crois, de toute mon âme. « Je te laisserais pas partir. » J’aurais pu lui retourner son affirmation, parce que plus ma colère s’assourdit plus je le pense également. Il le sent certainement lui aussi, le vent qui tourne, puisqu’il saisit sa chance et jette un appât dans ma direction : il me propose de partir ensemble, un week-end ou quelques jours et mon coeur réagit avant que je n’ai le temps de le museler. Oui, il en a envie. Oui, il veut le retrouver et n’être qu’avec lui puisqu’il lui a manqué pendant les deux dernières semaines. Je mords à l’hameçon sans avoir envie de me flageller, réalisant que je n’ai pas envie de me cacher derrière ma fierté, elle m’empêcherait d’arranger les choses à terme. « Fraser Island. Si tu veux. Je n’ai jamais été non plus. » Et moi qui pensais être la seule. « Comment c’est possible ? » Moi, j’ai mené une existence hors normes depuis aussi loin que je ne me souvienne. Comment est-ce possible qu’il n’y ait jamais mis les pieds lui, sur l’île la plus touristique de la région où tout le monde à Brisbane a déjà passé un week-end en famille. Quel australien n’aime pas les plage de sable blanc à perte de vue ? Est-ce donc uniquement l’océan qui l’appelle ? Et sa fille, comment est-ce possible qu’elle ne l’ai jamais tanné pour s’y rendre lorsqu’elle n’était qu’une gamine ? « Tu m’as démasqué. Et, attention, parfois, je mets même la casquette. » J’esquisse un sourire qui cohabite mal avec l’air outré qui se peint sur mon visage. « Et pourquoi je n’y ai jamais eu le droit moi ? » Je l’imagine fier et droit comme un i dans une tenue de capitaine, et j’ai envie de le houspiller. « Parfait. Alors, ce sera Fraser Island. Et on partira tout de suite. » Et je sais pourquoi. Il a peur que je lui échappe, que je change d’avis et tremble l’idée d’être déçu. Je le connais mon amant : il veut nous faire quitter le port pour que je ne puisse plus faire marche arrière mais je crois qu’il y a peu de chance que cela arrive : je ne suis pas une girouette. « Je vais nulle part. Pour l’instant je vais nulle part. » Je le rassure en plongeant mes yeux dans les siens. « Mais on peut partir tout de suite, sauf qu’encore une fois je n’ai pas de maillot de bain et je vais finir que c’était prémédité de ta part. » Pour à nouveau me jeter à l’eau avec un t-shirt à lui comme seul vêtement et, surtout, pour le plaisir de me le retirer juste après. Moi qui n’ai toujours eu que faire de mon corps et de à qui je le donnais, je réalise que j’ai besoin de lui faire à nouveau confiance pour envisager d’être intime avec lui et que nous n’en sommes pas tout à fait là. Parce qu’à lui, ça veut dire quelque chose, il ne s’agit pas uniquement que de plaisir.

Il me demande son verre et je le lui tend sans protester : je ne me suis jamais positionnée comme son ange gardien, celui qui aurait juré de le forcer à arrêter la boisson. Je n’aime pas ces individus qui se mettent en tête que l’on peut sauver quelqu’un envers et contre son libre arbitre et je fais partie de ceux qui préfèrent crever en l’ayant choisi que de vivre la vie d’une autre. Amos est aussi libre de faire ses propres choix que je le suis et jamais je ne franchirai cette limite. Toutefois je ne suis pas sans savoir que son accident est certainement dû à son alcoolémie sur le moment, et je me demande si cela aura eu des conséquences sur son quotidien et son futur, puisque ce dernier je l’imagine à mes côtés. « Ouais. Plus que je ne me l’étais imaginé, mais ça va par rapport à ce que dit la jurisprudence. Je peux dire merci à mon statut de vétéran. Des heures de TIG, que j’ai bien terminées. Un retrait de permis, provisoire, et une assistante sociale trop curieuse à mon goût, mais qui doit évaluer si je suis prêt à suivre la voie de la guérison. » Des travaux généraux ? Je l’imagine mal dans une salopette orange ou kaki à repeindre les murs tagués de la ville ou à décrocher des chewing gums du dessous des bancs publics. « Des travaux généraux ? Et qu’est ce que tu fais ? Et elle ? » J’aurais préféré un il. « Tu l’as dans les pattes pendant combien de temps ? » Le plus tôt sera le mieux. « Sauf que je ne suis pas malade, mais je dois montrer patte blanche, alors j’essaie de ralentir. Mais, je n’avais pas besoin de ça en ce moment. » Je fronce les sourcils en l’écoutant. « Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle m’envoie chez les AA. Et, j’en ai ma claque de l’entendre cette chanson. » Les bien pensants qui constituent la majorité de la population me fatiguent et m’épuisent : je suis trop éprise de liberté pour envisager qu’un jour on puisse décider de quoi que ce soit pour moi. « Je ne sais pas quoi penser de tout ça. Je me dis que ça pourrait valoir le coup d’essayer. Je n’en sais rien en fait. Je ne me sens pas prêt pour ça, pas maintenant en tout cas. » Je l’observe quelques secondes avant de déclarer, sur un ton emprunt de sérieux. « Tu n’es pas malade. Et si t’as pas envie d’essayer, il n’y a rien qui t’y oblige. Tu peux graisser la patte du premier sponsor venu pour faire croire que tu étais présent et occuper ton temps comme bon te semble. » Que la vie est simple lorsqu’on possède si peu de notion de blanc et noir. « Tu as envie d’arrêter ? » A boire ? Parce que dans mon univers c’est aussi simple que ça : fais ce dont tu as envie.

Pas ce soir en tout cas, puisqu’il plonge ses lèvres timidement dans le verre avant de le reposer. Je le remarque mais me tais, je ne suis pas de ces insupportables promptes à le pousser à bout en l’interrogeant. Son addiction ne revêt pas la moindre importance à mes yeux, et alors qu’il clôt le sujet en embrasser mon front et mes paupières, je suis déjà passée à autre chose. « Allez. On a un voyage à préparer. Fraser Island, donc. » Le contact de ses lèvres sur mon front lui diffuse une chaleur agréable de mes tempes jusqu’au bas de ma nuque, et je ferme les yeux quelques secondes : je n’ai pas envie de bouger mais je me redresse et laisse mon corps quitter le sien.

Lorsqu’il disparaît sur le pont pour gagner la cabine de pilotage je reste seule un instant. J’attends qu’il m’abandonne pour quitter le canapé et faire à nouveau le tour des lieux, laissant mes doigts glisser sur les meubles et plans de travail. Je m’approprie à nouveau les lieux, laissant mes souvenirs faire la plus grosse partie du travail.  Je ne le rejoint que près d’une heure plus tard, alors que nous avons pris le large et que la nuit s’est définitivement installée. Je m’approche doucement de lui et, si autrefois j’aurais glissé mes mains autour de sa taille et collé mon corps contre son dos, je me contente aujourd’hui de me glisser à son niveau et d’adresser un sourire dans sa direction. « Il manque toujours la casquette de capitaine... » Je glisse un sourire complice vers lui, l’arrachant à sa torpeur.








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Message(#)(Amelyn #18) ► NEVER FADE AWAY EmptyMar 9 Juin - 11:31





NEVER FADE AWAY
Des jours que j’ai l’impression que nous ne vibrons plus sur la même fréquence et que je cherche désespérément le la de son diapason. Des jours que je transis à l’idée de n’être plus qu’un violon d’Ingre fissuré qui sonnera toujours faux. Dès lors, quel réconfort que d’être à nouveau raccord. Nous nous sommes rejoints sur une portée de notre partition passionnelle, enfin : je reste là et ne me laisserait pas partir ; mon cœur bat plus librement. La réconciliation n’est plus une chimère, mais un fait avéré qui ne dépend plus que de la cadence à adopter et ça me va. Ça sied mieux à mon teint que je peux égayer d’un sourire moins crispé. Il est plus lumineux que tout autre esquissé ce soir et il s’agrandit alors qu’elle entend fuir avec moi ses responsabilités. Avec moi ! L’exactitude se déclinerait surtout par un « pour nous » et puisque j’en ai conscience, je m’en galvanise. Mon honnêteté a relancé la route de la chance et elle tourne à ma faveur. Comment ne pas estimer que cet anniversaire sera le plus engageant depuis ces trois dernières années ? Comment résister à la subite envie de l’embrasser pour lui témoigner ma gratitude ? Et, comment ne pas soupire le couplet d’une sérénade qui déclamerait : “tu n’es pas mon pansement, Rae. Tu es ma source vive. Tu n’es pas non plus ma crise de la quarantaine. Tu es la jonction entre moi et le reste du monde, moi et les bonheurs simples auxquels je ne m’abandonnais plus avant toi“ ? À défaut d’un tel aveu, je joue avec ses doigts, je caresse sa paume de la mienne, je profite de la douceur de l’instant, si bien que je regrette sa question.

Que répondre ? Que la mer rebute Sarah ? Qu’une proposition en ce sens lui servait de prétexte pour relancer l’injuste et sempiternelle dispute autour de la marine et de mes missions en pleine mer ? Des missions qui m’éloignaient du foyer familial ? À l’époque, j’avais fait ce choix pour elle. Aujourd’hui, je refuse de l’évoquer et de réaliser que son égoïsme nous a traînés, Sofia et moi, à l’intérieur des terres australiennes pendant les vacances scolaires. Et, surtout, je refuse d’admettre qu’elle a jalousé la complicité évidente entre notre fille et moi. J'ignore ces considérations de l'esprit, car j’estime que l’amertume est un sentiment trop moche à installer entre Raelyn et moi. Quant à ce maudit prénom, il ne quittera pas mes lèvres tant j’ai peur de ranimer la blessure de notre plus triste souvenir post-hôpital. Alors, je me contente d’un : « Je n’ai jamais eu l’occasion. » laconique, mais néanmoins lourd de sens pour la perspicacité de Raelyn. Sauf que ce n’est pas une allusion, pas même une évocation à la harpie et, par conséquent, moins périlleux que je juge inutile. Certes, je n’en fais pas un tabou. Je considère qu’elle seule décidera s’il est bon ou non de creuser dans mon passé pour terminer de brosser mon portrait. Elle seule, si elle y trouve de l’intérêt, m’interrogera sur mon histoire. Du reste, je ne force rien : je plaisante avec elle. « Peut-être parce que tu as eu tout le reste ? » ai-je remarqué, chassant d’un revers invisible de la main la menace que représente toujours Sarah pour mon bateau. Ce faisant, je m’accroche trop furieusement au présent et à la promesse d’un mieux que me chuchote notre escapade à venir. Bientôt. Aussi vite que possible tant je redoute qu’elle change d’avis. Je la presse un peu d’ailleurs, mais elle me retient et je m’adosse au sofa. « Tu ne vas nulle part pour au moins deux jours. » ai-je répliqué à mi-chemin entre la question et la déclaration. Je ne suis pas gourmand. J’ai dit deux en pensant trois, voire plus. « Tu n’en avais pas déposé un ? » Je fronce les sourcils. Je fouille ma mémoire et je me souviens alors que nos baignades, usuellement improvisées, n’ont que rarement nécessité un maillot de bain ou un bikini. « Bah, ce n’est pas grave. On t’en achètera un. » J’ai haussé les épaules et j’ai ajouté, en chuchotant : « Je resterai loin de la cabine. Sage. Comme une image. » Autant que faire se peut…

Alors que le nuage est soufflé par un vent de meilleur augure, mon soulagement s’acoquine au désir d’une gorgée d’alcool. Je le réclame, sans réfléchir, mais il suffit souvent d’un rien pour ramener un homme diminué vers le chemin de la raison susurrée par les emmerdes. Elle tient la menotte de ma conscience et je ne le cache pas. Je confesse mes tracas à mon amante en toute confiance. Si elle a douté – et doute certainement toujours – de ma bonne fois, je ne remets pas en cause en jugement. « Ouais. Malgré mon plâtre et mes côtes. Des peaux de vache. » J’ai grimacé l’expression du dégoût. « J'ai ramassé des déchets sur la plage… tu situes ? » J’ai presque honte de le l'avouer, mais mes lèvres se rehaussent d’un sourire. « Et, elle, elle est venue de temps en temps pour me faire parler, dire des trucs sur moi, comme si j’étais un déséquilibré ou un type dangereux. Je ne prends pas la route quand j’ai bu d’habitude. » Elle le sait, Raelyn. Nous en avons appelé des taxis après nos nuits d’ivresse. Ce soir-là, j'ai suivi ma mauvaise vaine : j'ai remonté le filon de ma bêtise avec un soupçon de minutie déplacée.« Et, je suis en droit en plus. C’est moi la victime et c’est moi qui me justifie. » ai-je craché sans feindre l’agacement. « Alors, je fais gaffe à ce que je dis, j’essaie d’être sympathie, histoire d’en être débarrassé quand je pourrai à nouveau conduire. » Et, je soupire, d’abord affligé par la situation, puis rassuré par ce que je qualifierais de voix raisonnable. « J’y ai pensé, mais c’est une Saint-Thomas, la fille. Elle est venue jusqu’à la plage. Si elle décide de m’envoyer au AA, elle viendra jusque-là. C’est certain. » Au moins, les premiers temps et je n’ai pas envie de vivre ces heures, occupées autrement, en craignant que ne sonne mon téléphone. « Et, je n’en sais rien.  Je ne m’étais jamais posé la question avant ça. » Et, boire à mon verre clôt le débat sur une certitude : je l’envisage, mais je ne suis pas prêt. Ne serait-ce une perte de temps pour tout un chacun que d’essayer finalement ?

***

Il fait froid loin de ses bras, ai-je songé tandis que je les quitte – elle et le confort de ma cabine – pour le poste clé de mon bateau. Je vérifie les jauges, encode les données et je mets en branle les moteurs. Tout occupé à ma tâche, j’ai perdu la notion du temps, si bien que je n’aurais su dire quelle distance ont parcourue les aiguilles de l’horloge quand Raelyn m’a honoré de sa présence. Bien entendu, elle n’a pas ceint ma taille de ses bras frêles. Elle n’a pas non plus posé ses lèvres sur mon dos nu. Mais, chaque chose en son temps, me réprimande l’espoir afin que se taise ma déception faiblarde. Et, déjà, un rire m’échappe : « C’est parce que je n’en ai pas. » Elle n’est pas remuée par l’uniforme de toute façon. Ce n’est qu’une boutade et moi, sensible à son humour, je la dévisage à nouveau. Je la dévore d’une œillade fiévreuse tant elle est magnifique au clair de lune. Ses rayons donnent à son teint de porcelaine des allures de poupées de collection, de celles qu’on enfermerait dans une vitrine pour la préserver. Je n’ai pas su, moi, la protéger. Elle ne me l’a certes jamais demandé, mais c’est un rôle tacite écrit au préalable par mes sentiments. Or, j’ai échoué et la fatigue de ces derniers jours s’étire sur ses traits. Elle ne l’affadit, mais ne serais-je hypocrite que de l’ignorer. Ainsi, mon cœur s’est serré et, machinalement, j’ai pris sa main pour la ramener contre moi. Je n’ai pipé mot avant que l’étreinte ne s’achève par un murmure. « Il s’arrêtera dans deux heures. Je vais veiller, mais tu as l’air crevée, Rae. » Autant que moi, mais ce n’est pas le propos. Elle ne souffre pas des affres d’un accident de voiture, elle. « Tu devrais aller te coucher. Je ne bouge pas non plus, tu sais. Pour l’instant, je ne bouge pas. » Je la gratifie d’un clin d’œil tandis que je statue avec moi-même qu’à moins d’une invitation, j’investirai la « petite » chambre, celle du pénitent.




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