| (Zekeve) I knew I was born to be yours /!\ |
| | (#)Mer 8 Juil 2020 - 17:58 | |
| Zeke n'aurait pas désiré être ailleurs, il était bien là, à vivre ce moment si intense et unique aux côtés d'Eve à la ferme. Il n'aurait sûrement pas pu rêver mieux que la blonde qui daigne venir jusqu'ici, là où rien n'était neuf, là où rien ne changeait jamais. Pourtant, tout venait de changer pour Ezechiel, absolument tout. Une part de son innocence s'était envolée pour quelque chose de plus fort, de plus passionné qui n'avait toujours que demander à s'exprimer. En effet, Zeke était aussi pur qu'il pouvait être spontané et il avait tant d'émotions à lui qui ne voulaient que s'échapper. Eve en avait quelques aperçus, lui qui s'était laissé emporter par des ondes d'un bonheur nouveau et pourtant si vif qu'il en avait tremblé un moment. Blythe ne pouvait pas lui dire mais il avait toujours été convaincu qu'il ne vivrait jamais le moindre moment de félicité avec quiconque d'autre. Il s'était toujours dit que, quelque part, c'était mieux ainsi puisqu'il n'aurait pas à ressentir le manque d'un corps chaud contre le sien mais il comprenait désormais ce qu'il avait manqué. Une union pure et simple de deux corps qui échangeaient leur âme durant quelques minutes et Zeke comprenait qu'il avait envie de recommencer. Voir plus loin. Avec Eve, encore avec Eve, toujours avec Eve. En tout cas, il lui montrait qu'il était bien en sa compagnie, sa bouche voyageant sur sa peau pour qu'elle n'oublie pas qu'il l'avait choisie, elle, et aucune autre, même si personne ne l'avait franchement choisi jusque là. Eve, elle, changeait la donne, car elle aurait pu faire demi tour, ne pas s'émouvoir de ses grands yeux noirs et son silence si gênant. Elle n'avait pas l'air plus traumatisée que cela, bien au contraire, Ezechiel pouvait déceler une part d'émotion au fond du regard de la blonde lorsqu'elle assit les propos qu'il venait de prononcer. Pourtant, le brun ne faisait qu'exposer des faits, la stricte vérité comme toujours avec lui, il ne cherchait pas à se vendre ou à raconter des mensonges. Il était vrai, il était fiable. "Je t'assure qu'il fait noir là haut, pourtant." Zeke ne considérait pas sa lumière comme elle pouvait l'appeler si brillante que cela, plutôt l'inverse même. Il était un géant taciturne, peu enclin aux contacts avec autrui habituellement mais Eve lui faisait se rendre compte qu'être aussi proche de quelqu'un, c'était une sensation incroyablement plaisante, cela pouvait procurer la chair de poule, un brasier à l'intérieur et il en avait marre d'avoir si froid. "T'as pas à te battre, personne en a après mon corps." On ne lui avait jamais montré en tout cas, non pas qu'il s'exhibait fréquemment de toute manière. Il était souvent dévêtu à la ferme car c'était son domaine, l'endroit où il se sentait à l'aise et où il savait qu'on ne viendrait pas le moquer. Son refuge. Maintenant, il y avait le corps d'Eve qui lui procurait la même sensation, elle qui lui narrait avec des mots merveilleux à quel point il prenait une place d'exception dans son existence. Le grand brun ne put rien dire, absolument rien, passant juste une main plus assurée dans son dos en venant l'embrasser, la soulevant de terre pour qu'ils se retrouvent debout, lui la portant parce qu'elle était si légère dans ses bras. "C'est beaucoup, Eve. Plus que mes vêtements." Il lui fit un léger sourire en faisant passer le tee shirt dans le chemin inverse, pour qu'elle ne prenne pas froid, tenant un équilibre précaire avant de la porter contre le mur, là où la lumière était si vive et où il pouvait voir le mieux ses beaux yeux bleus. "Je te donne mes yeux avec." Et elle devait lire le message, comprendre qu'à l'intérieur de ses prunelles, il y avait tout le reste. Absolument tout ce qu'il était. Lui, le géant aux intentions si pures. Lui, le solitaire qui avait trouvé un second souffle dans le fin sourire qu'il offrit à Eve. Dans un silence doré. |
| | | | (#)Mer 8 Juil 2020 - 23:57 | |
| J’avais souffert. Trop souffert. Récemment. La semaine précédente. J’avais énormément morflé pendant le Roa et pas seulement durant les épreuves. La soirée de clôture m’avait lassée un goût amer dans la bouche. Les reproches, les non-dits. Le fait d’avoir des secrets pour quelqu’un. Je m’étais tout de suite sentie en confiance avec le grand Blythe. Avec son air doux, avec sa patience et avec son mutisme. Il ne m’avait pas jugé quand je lui avais parlé de mes démons. De ma pathologie si handicapante. Il m’avait comprise et mieux il m’avait de me battre. De faire face. Et je ne sais pas pour quelle raison, cela m’avait donné de la force. Celle que je n’avais pas eu depuis des années voire même jamais. De me relever. De prendre mon ombre à bras le corps et de me relever. Certes, il y avait eu de la casse. J’avais laissé des personnes sur le bas côté. Mais je voulais aller mieux, j’en avais envie. Pour lui. Parce qu’il méritait que je sois cette personne forte. Je ne voulais plus avoir peur. Avoir peur de vivre, de ressentir. « Je sais que tu le penses. Mais tu m’as apporté plus de lumière en ces quelques semaines que certaines personnes depuis des années. » ma voix était clairement émue. « Et je me suis jurée après l’incident de la semaine dernière. Après une confrontation déplaisante avec un fantôme de mon passé que je serai... » Ma voix se brisa dans ma gorge, emplie d’émotions. Alors que pour une fois dans ma vie, je pouvais librement exprimer mes sentiments à la fois de manière silencieuse et vocale sans me faire interrompre ou juger. « Je serai digne de toi. Tu es si beau. J’aimerai que tu puisses te voir comme moi je te vois. Tu penses qu’il a de l’ombre mais en vrai tu m’apportes plus d’espoir qu’on m’en a donné en des années. Et c’est pour ça que je t’aime. C’est sincère. Je ne te quitterai pas. Je suis bien là avec toi. Et... » Mon coeur tambourinait si fort dans ma poitrine que je le sentais prêt à quitter le nid. « J’ai confiance en toi. Si confiance en toi que je pourrais te confier ce que j’ai de plus precieux » Mes enfants. La chair de ma chair. Je pense même être tombée amoureuse de lui des l’instant où je l’ai vu grimacer avec Jacob. Quand je l’ai vu avec eux. Qu’il les acceptait et que eux l’acceptaient en retour. « Les enfants me demandent sans cesse quand ils vont te revoir. » J’ai un petit rire qui monta dans ma gorge alors qu’il me rassura sur le fait que je n’aurai pas à prendre les armes. « Tant mieux je sais pas me battre. Quoique je pense que pour toi je serai prête à distribuer des paires de baffes. » personne et je le pense, ne touchera ou ne fera du mal à mon Zeke. Sous peine de mort subite par combat au sabre laser. J’en ai trois et je peux m’en servir pour autre chose que des cosplays. Je répondis à sa question sur ce que je serai capable de lui donner. Et comme ce que j’avais dit précédemment, j’avais agi sous l’impulsion. N’ayant aucune honte de mes paroles pour une fois. « Tu mérites plus. » L’évidence même. Il méritait cent fois plus. Et je ne comprenais pas qu’on lui ait interdit cela. Bon une petite voix me chuchota que c’était pour le mieux car au final il était à moi. Collée contre lui, suspendue du sol j’étais à ma place. Ma main sur sa joue, mon regard enamouré perdu sur le sien. Un petit sourire timide vint se dessiner sur mes fines lèvres alors que j’étais sincèrement émue de cette déclaration. Certaines femmes n’y verraient grand chose mais moi, je savais. J’avais compris. Les larmes aux yeux, je me baissais pour venir l’embrasser avec toute cette boule de sentiments que j’avais au fond de moi. Son tee-shirt trop grand sur mon dos. Nos regards en disaient longs et il n’y avait pas besoin de mots pour venir briser l’instant qui n’appartenait qu’à nous. |
| | | | (#)Ven 10 Juil 2020 - 15:11 | |
| Il ne se rendait pas réellement compte de la force qu'il avait engrangé en restant seul à la ferme, tâchant de mettre le passé derrière lui et avancer. Zeke ne s'était jamais montré très bavard sur le sujet et il avait une piètre estime de lui-même, ce qui expliquait certainement à quel point il avait du mal à gérer les compliments qu'on pouvait lui faire. Ces dernières années, le grand Blythe n'en avait pas reçu énormément parce qu'il avait fui les gens, le plus possible. C'était ce qui était le plus dur à comprendre avec Ezechiel: il aimait les autres mais il ne pouvait pas s'empêcher de les fuir. Il en avait peur parce qu'ils avaient tous une capacité gigantesque à le blesser et on ne pouvait pas dire que le grand homme était en mesure de gérer ses émotions quand on lui faisait du mal. Il choisissait de s'en aller, trouvant tous les prétextes possibles et imaginables pour partir loin, très loin et ne jamais revenir. Alors, jusque là, Zeke ne s'était pas battu pour ce qu'il voulait réellement: il était resté extrêmement passif face au monde qui l'entourait, laissant derrière lui les quelques personnes qui avaient éveillé son intérêt. Ne pas éprouver de regrets, même s'il n'avait rien fait, même s'il avait fait comme s'il ne les avait jamais connus, ces gens-là. Ce n'était peut être pas si grave au bout du compte, peut être que ce n'était tout simplement pas écrit dans les astres pour lui et il pouvait aller de l'avant. En tout cas, Zeke arrivait à se le dire désormais car Eve l'avait choisi, elle. D'autres avaient fait demi tour face à l'intensité du Blythe, mais pas elle. Non, elle restait ancrée dans ses grands bras puissants à un bon mètre du sol sans hésiter une seule seconde car elle lui faisait confiance. C'était exactement le message qu'elle voulait lui faire passer et Zeke la croyait. Il le lisait dans son regard qu'elle ne mentait pas, qu'elle était prête à tout pour lui et pour cette histoire qu'il tissait peu à peu. Il n'en doutait pas non plus de son côté, fort heureux de la chance qu'on lui mettait entre les mains, celle de toute une vie sûrement. "T'es déjà digne de moi." Il n'en dirait pas trop, ce n'était pas Ezechiel. Il ne parlait pas, il n'aimait pas les mots et vénérait surtout le silence. "J'ai confiance en toi aussi. Même si j'ai rien de précieux à te confier. Juste moi." C'était déjà beaucoup mais Zeke ne s'en rendait toujours pas compte non plus. Là, il pensait avant tout aux enfants, à ces petits bouts amoureux des insectes et de l'eau et c'était quelque chose qui le faisait sourire parce qu'il n'y avait pas plus bel être humain qu'un enfant. Leur innocence, leur gentillesse, tout ce qu'ils arrivaient à montrer quand les adultes à côté d'eux avaient perdu la magie de ce qu'ils avaient été autrefois, peut être que Zeke, lui, l'avait gardé au fond de lui, discrètement. "Ils viennent quand ils veulent." En effet, il y avait de la place dans la région, des hectares de terres à visiter, des tonnes d'animaux à présenter, les perspectives étaient infinies et Ezechiel se ferait toujours une joie de participer à toutes ces rencontres. "Pas besoin. Reste douce." Il se pensait invulnérable après tout ce qu'on lui avait fait subir donc Eve n'aurait sûrement pas à élever la voix contre qui que ce fut. Zeke souriait, loin de toutes ces considérations effrayantes, loin de penser qu'il avait plus ailleurs, pas dans son petit monde. "J'ai tout ce qu'il me faut, là." Il avait même trop, lui qui ne s'était jamais senti aimer et qui, là, recevait le baiser délicieux de Zimmer en la tenant étroitement contre lui, pour ne pas qu'elle tombe. Pour ne plus qu'elle tombe. Pas tant qu'il serait dans le coin pour la retenir. "On s'habille ou on reste là?" Au fond, les deux options lui convenaient, son nez se frottant à celui de la blonde alors que ses yeux pétillaient, ses bras entourant Eve pour former un cocon salvateur. Il espérait en tout cas qu'elle le voyait comme tel car il ne voulait pas paraître imprudent, pas alors qu'il déposa quelques baisers délicats le long de sa joue et de sa mâchoire, aimant ce silence apaisant entre eux. Il n'y avait certainement pas plus beau silence dans ce monde. |
| | | | (#)Dim 12 Juil 2020 - 11:09 | |
| Je me sentais bien aux côtés de Zeke. Je ne saurai dire quelle magie a opéré il y a quelques semaines alors que j’en suis venue à l’embrasser sous une nuit étoilée. Mais je ne regrettais pas un seul instant d’avoir mis les pieds dans le plat. A ses côtés mon cœur battait plus vite, mon cerveau ne se posait plus cent milles questions et je me sentais complète. Le Lebenslagerschicksalsschatz. Simplement. On peut le chercher pendant des années, on peut le frôler du bout des doigts et puis le moment où l’on s’y attend le moins, il vous tombe dessus. Voilà ce que Zeke représentait pour moi. Sans doute allais-je trop vite en besogne ? Je préférai encore garder certains de mes sentiments naissants pour lui, lui répétant cependant l’affection sincère que j’avais pour lui. Je ne savais pas mentir de toute façon. Faire semblant, être hypocrite. Ce n’était pas une chose dont j’étais capable. Je ne pouvais pas dire que j’étais honnête à 100% car personne ne l’est. Mais j’étais incapable de jouer avec les sentiments d’autrui car on avait trop souvent joué avec les miens. Je me contentai de mots simples, de sourires candides et sans aucun doute d’un regard trop vif alors que je me lovais sans les bras du grand brun. Digne de lui. Certainement pas mais je me gardai de lui dire. Mes doigts vinrent effleurer sa barbe alors que mon sourire ne quittait pas mes lèvres. J’étais comme ça avant. Toujours avec le sourire. On m’appelait Sunshine lorsque j’étais en Europe car on me disait trop solaire. Puis les ténèbres sont venues prendre possession de moi. Ces ténèbres que je n’ai pas eu la force de repousser alors qu’Ezechiel se contente de les chasser avec sa voix grave et ferme. « mais c’est déjà precieux ce que tu me donnes, amour. » J’avais murmuré ceci à mi-voix. Essayant de dispenser non seulement quelques caresses audibles que tactiles. Et mes yeux se firent plus grands alors que je parlais des petits. J’avais été sincèrement touchée de la manière dont il avait répondu à Lisa et quand il a soulevé J.J de terre. Mon tout petit. « Avec les chiens ça risque de faire du monde. Trois chiens et deux enfants... » Je me tus avant de me souvenir que je ne lui avais pas dit pour le dernier chien. « Ah oui j’ai adopté le chiot de la dernière fois. On l’a baptisé Mozart mais il écoute rien. Il a mangé le lapin en peluche de Jacob, un phasme de Lisa et une de mes chaussures. Un bébé démon. » En même temps quelle idée avais-je eu de prendre un beagle ? C’était sans doute l’une des races de chiens les plus difficiles à éduquer. Les deux gros étaient passifs mais Mozart avait de l’énergie pour tout le monde. « Ok je resterai douce. Mais je ne te promets pas que Debussy le restera lui si on m’attaque à nouveau. » Je dodelinai un peu de la tête avant de venir resserrer mon étreinte autour de sa nuque, collant mon corps un peu plus contre le sien pour apprivoiser sa chaleur. « Je tombe que sur des imbéciles. La dernière fois je me suis faite insulter car je suis allée rendre le carnet d’un élève à la mère et je suis tombée sur un naze qui dormait. Il devait être 15h je crois. Le mec m’a tellement incendié que j’ai fait une crise d’angoisse. Il te ressemblait d’ailleurs. Enfin en plus moche mais il avait les mêmes yeux. Sauf que les tiens sont doux et les siens étaient démoniaques. » je n’avais même pas retenu son prénom à cet abruti. Il faut dire que j’avais vite filé après lui avoir lancé le préservatif au visage. Zeke doit sentir que ce souvenir m’a quelque peu tendu car il fait courir ses lèvres contre ma mâchoire et dans mon cou. Je me surprends à fermer les yeux pour savourer l’instant avant de devoir prendre une décision. « tu parles à une hyperactive. Donc même si je suis venue ici pour me reposer, je veux voir ton monde, amour. » Je me perds un peu contre ses lippes avec un sourire. Ma main vient caresser sa joue, se perdre dans ses cheveux ébènes. « d’ailleurs Ivana t’a chargé comme mission d’essayer de me... euh... me faire reprendre le poids perdu. » Je me sentis rougir jusqu’aux oreilles. Il était de nature publique que j’étais trop maigre. Mon IMC criait famine et je me faisais assez taper sur les doigts comme ça. Pas pressée de retrouver la terre ferme, je vins enfouir mon visage dans la nuque de mon arbre pour la parsemer de baisers papillons. Aussi léger que mon corps, aussi léger que mon coeur. Et ce pour la première fois depuis des années. Si ce n’est toujours. |
| | | | (#)Mer 15 Juil 2020 - 15:24 | |
| Zeke était comme l'eau qui dort, le fameux adage. Si calme en apparence, toujours dans l'attente de pouvoir réellement s'exprimer mais sans jamais oser réellement. A l'intérieur, l'affaire était tout autre, il se passait tant derrière ses prunelles brunes. Le grand fermier ressentait tout avec d'autant plus de force et de conviction parce qu'il n'avait jamais vraiment su faire autrement. Par contre, il était hors de question de le montrer, que ce fut des émotions positives ou négatives d'ailleurs. Personne ne voyait Ezechiel pleurer, très peu le voyaient rire, il fallait faire partie de cette catégorie de privilégiés qui arrivaient à le percer à jour. Ce n'était clairement pas une tâche aisée car Blythe ne se laissait pas faire, toujours par peur de souffrir ou faire souffrir les autres. Il était toujours à l'affût du moindre signe qui le mettrait dans l'embarras et à ce moment là, il était toujours le premier à s'éclipser avant que la bulle n'éclate. En général, il n'avait même pas besoin de partir puisque les autres le faisaient pour lui. Malheureusement, Zeke était trop silencieux, trop renfermé également et c'était un trait de sa personnalité qui faisait fuir les moins aguerris. Il fallait savoir lire entre les lignes, ou plutôt lire dans ses yeux, ses fameux iris qu'il offrait à Eve désormais. Pour lui, c'était assurément beaucoup et il se doutait que la blonde ne prenait pas ce cadeau à la le légère car, oui, le tout était fort précieux. Ezechiel ne donnait rien sans avoir la moindre garantie qu'on en prendrait soin, du moins jusque là, il avait toujours pris ses précautions puisqu'il avait compris très jeune que l'humanité était rarement avenante et bonne pour les gens aussi réservés que lui. Néanmoins, il faisait confiance à Eve, la regardant avec ce doux sourire alors qu'elle laissait quelques caresses dans sa tignasse de jais. "Y a jamais assez de monde. T'as bien fait de l'adopter. Il était fait pour toi." C'était un fait, Zeke avait toujours été à l'aise avec les chiens et il savait repérer ceux qui avaient un bon fond et ceux qui avaient besoin le plus d'amour. "Je peux aider à l'éduquer." Après tout, il l'avait fait avec ses propres chiens et le résultat était plutôt concluant. Zeke avait une autorité naturelle que les chiens n'avaient même pas essayé de saper alors ce Mozart ne lui faisait pas peur. Contrairement au reste de l'humanité, certainement. "Y a des cons partout." Point barre. Il ne cherchait même pas à en savoir plus sur cet homme bizarre et apparemment méchant, Ezechiel n'était pas le genre à se poser trop de questions en la matière de toute façon. "Il a intérêt à te défendre, oui." Il lui fit un clin d'oeil, clairement Ezechiel préférait qu'un chien veille sur elle car la jeune femme n'était pas faite pour la violence, même si elle n'était que verbale. C'était ce qu'il appréciait chez elle, cette douceur, cette apparente innocence qui n'était qu'un leurre pourtant. "Sacrée mission ça, mais je m'en fais pas pour ton poids." Il y avait toujours du travail à la ferme pour muscler et Ezechiel appréciait faire la cuisine pour d'autres personnes, jamais Eve n'aurait l'occasion de rater un autre repas tant qu'il était dans les parages. Il la laissa par ailleurs l'enlacer avant de lui faire retrouver la terre ferme pour qu'il puisse se rhabiller. Sa ceinture rattachée à la va-vite, Blythe lui lança un sourire léger avant de commencer à descendre l'échelle, fin prêt à la rattraper en bas au cas où. "Mon monde est tout petit, tu verras." Juste des animaux, une grange, la forêt et beaucoup de travaux communs. Aucune place pour le rêve. Juste le vide d'une existence des plus mornes jusqu'à ce jour mais peut être que tout cela allait vite changer avec ces nouvelles circonstances. |
| | | | (#)Mer 15 Juil 2020 - 17:05 | |
| La nature a toujours eu un effet apaisant sur moi. ce qui est ironique quand on pense que j’ai grandi en ville. Je suis venue au monde à Munich et j’ai grandi à Berlin, une ville grise encore minée par la guerre froide survenue peu de temps avant ma naissance. Je n’ai jamais été en pleine nature à proprement parlé. Sauf pendant les fouilles, les quelques mois passés en Egypte, n’ayant jamais été en Grèce. Et je me suis toujours senti apaisée au milieu de rien. cela devait paraître étrange mais les villes m’ont toujours paru trop grandes devant moi qui ne mesure qu’un demi-pouce. Et ironiquement, mon cœur bat pour l’un des hommes les plus grands qu’il m’ait été donné de rencontrer. Ezechiel dépassait tout le monde d’une tête et son charisme était si puissant que j’en avais le souffle coupé. Dans ses bras, je me sentais en sécurité. Je me sentais chez moi. Troublée par son magnifique visage, j’en apprenais les contours en l’effleurant du bout de mes doigts. Je ne comprenais pas trop pourquoi il m’avait choisi. Moi, la petite hyperactive, celle qui parlait trop à tort et à travers et qui s’émerveillait d’un rien. Mais je l’avais choisi car il était si beau, si brillant que j’avais le sentiment de tenir quelque chose de précieux dans mes toutes petites mains. "Y a jamais assez de monde. T'as bien fait de l'adopter. Il était fait pour toi." Je levai un regard brillant vers lui, sondant ses prunelles chocolatées, notant les nuances dans un coin de ma tête. Comme toi, pensais-je mentalement. Les mots n’avaient pas lieu d’être parfois et le don qu’il m’avait fait plus tôt était le plus précieux qui soit à mes yeux. Je n’aime ni les bijoux, ni les fleurs. Collectionnant des choses inutiles mais j’en prendrai soin. Je prendrai soin de lui. "Je peux aider à l'éduquer." Penchant la tête sur le côté, mes paumes encerclant son visage, mes doigts apprivoisant chaque contour. « Ça ne serait pas de refus, murmurai-je. » Sa voix me procurait des sensations inconnues. Rauque, forte, chaleureuse. Je me rehaussai pour mettre mon visage à hauteur du sien, si proche. Mon nez effleura doucement le sien. Un baiser inuit, une marque affectueuse qui n’appartenait qu’à nous. "Y a des cons partout." Je vins froncer le nez avant de venir passer mon index sur ses lèvres si fines. « pas de grossièretés monsieur Blythe. » J’ai toujours été ridicule à reprendre tout le monde sur le langage. Une déformation maternelle sans aucun doute. Puisque je faisais attention à chaque fois que Lisa employait un mot qui ne devait pas être connu de son cerveau. Les enfants assimilent trop si vite et même pendant le Roa, je n’ai eu que cesse de reprendre Ezra sur son langage cru. "Il a intérêt à te défendre, oui." Je pouvais lire un profond attachement dans son regard et je vins sourire. tout simplement. Un sourire plus lumineux que jamais. « t’inquiètes un ordre en allemand et il arrache le mollet de mon assaillant. De toute façon, j’ai pas de force, je risquerai de me casser la main en voulant gifler quelqu’un. » plus ridicule, tu meurs. Je n’avais jamais levé la main sur quelqu’un. Jamais essayé. Ce n’était pas dans ma nature. Je suis plus du genre à prendre la fuite très vite. Et Zeke l’avait compris puisque les circonstances de notre rencontre lui avaient montré ce pan de ma personnalité. "Sacrée mission ça, mais je m'en fais pas pour ton poids." Je posai délicatement mes lèvres sur les siennes pour venir les effleurer, profitant de ce moment qui n’appartenait qu’à nous. J’ai toujours été maigre, incapable de me nourrir correctement même ado. « En échange, je peux de faire des câlins. Je sais faire que ça de toute façon. Sauf si t’as quelque chose de cassé dans le coin, ajoutai-je en riant. » mes doigts vinrent vagabonder sur ses épaules alors que je retouchai la terre ferme. Puis, je remis mes vêtements, gardant son tee-shirt sur mon dos avant de descendre. Sans encombre fort heureusement. "Mon monde est tout petit, tu verras." Je tournai la tête vers lui avant de l’interroger du regard. Tu plaisantes ou quoi ? Je serrai sa main avant de sautiller sur place. « Y’a une chanson là-dessus. A Disneyland. Elle reste en tête. T’as déjà été dans un parc d’attractions ou dans une fête foraine ? » Je me tournai vers lui avant de commencer à fredonner l’air. Signe que j’étais réellement heureuse puisque je chantais quand je me sentais bien. « OH DES MOUTONS. » Je lâchai sa main pour courir vers les moutons, passant sous le fil plutôt tombant en voulant passer sous le fil et me retrouvant nez à nez avec le capriné qui me regardait en mâchant son herbe. « Salut, dis-je au mouton, Est-ce que tu savais que les moutons mérinos ont été importés par les espagnols pour la laine ? J’ai lu ça quelque part. » Je vins le toucher du bout de mes doigts avant de rire, toujours au sol. « Je trouve ça joli les moutons. Et puis c’est gentil aussi. » S’ils ne me bavaient pas dessus, bien entendu. |
| | | | (#)Mer 15 Juil 2020 - 18:44 | |
| Sa ferme n'avait rien d'une distraction digne de ce nom: elle n'était pas si grande et les champs s'étendaient à perte de vue sans qu'ils n'aient une réelle utilité, à part fournir encore plus de travail à Ezechiel. Heureusement, le grand homme ne rechignait jamais à la tâche, toujours heureux de s'y mettre pour améliorer son lieu de vie et celui de ses parents. Il savait d'ailleurs que ce n'était pas tout à fait normal qu'il vive encore sous leur toit mais Zeke n'était pas franchement tenté de changer la donne en trouvant une petite maison juste à côté. A la rigueur, lorsqu'il était fatigué de les voir, il allait dormir dans les bottes de paille dans un coin de la grange et tout le monde s'en portait parfaitement bien. Non, il n'était pas bien difficile le garçon même s'il devrait peut être le devenir un peu plus s'il ne voulait pas trop souffrir de cet univers peu fait pour les gens comme lui. Il apparaissait comme dur en apparence mais il suffisait de gratter un peu pour constater que ce n'était qu'un jeu d'illusions. Il n'y avait pas plus doux qu'Ezechiel dans ce bas monde, même s'il ne le montrait jamais, question de principe. Du moins, il ne l'avait pas tant montré ces derniers temps, jusqu'à sa rencontre unique avec Eve. Il se contentait d'ailleurs souvent depuis de la regarder, de sourire, sans rien dire. Il aimait cela, qu'elle parle pour deux, qu'elle commente tout ce qu'elle voyait ou vivait alors que lui n'exprimait que peu de choses, ou en tout cas, jamais avec des phrases de plus de cinq mots. Un jour, peut être, Zeke se libérerait du poids de son silence mais il ne semblait pas prêt pour tout cela, encore trop timide pour autrui, pour affronter les réalités de ce monde qui continuaient de lui faire si peur, quoiqu'il puisse laisser penser. Alors, il sourit contre les lèvres de Zimmer, juste le temps de ces dernières secondes de paix avant qu'ils ne retrouvent le bruit du décor autour d'eux. En effet, une fois que la cime de l'arbre fut descendue, le vent se fit entendre à leurs oreilles, Zeke ne ressentant pas même les ondes de fraîcheur que ce fait aurait dû amener contre sa peau nue. Non, il marchait à grandes enjambées devant Eve qui se dirigea en premier lieu vers l'enclos des moutons. Elle s'extasiait de tout, comme une enfant à bien des égards et Ezechiel la laissa faire: cela faisait après tout du bien de voir quelqu'un apprécier son environnement, lui qui avait fini par s'y encroûter. Eve le découvrait avec ses yeux à elle, appréciant la présence des animaux, tombant au fond de l'herbe alors qu'elle avait simplement voulu leur dire bonjour et Zeke sourit en la rejoignant, s'arrêtant au bord de la clôture, vérifiant que tout se passait bien pour elle avec les animaux, on n'était jamais sûr. "Jamais, non." Pas de fête foraine, pas de Disneyland, rien qui s'approchait de près ou de loin à la foule de manière générale. A l'annonce de la blonde, Blythe se contenta de hocher la tête en signe de dénégation, il ne avait pas grand chose des grandeurs de ce monde, ce qui l'obligeait à se voir comme un idiot de première catégorie. "Si on ne lui fait pas de mal, bien sûr. Viens voir les chevaux." Il lui tendit la main, prêt à la relever avec une facilité déconcertante pour l'accompagner jusqu'au champ voisin. "Tu veux monter?" Lui était prêt à se poster derrière elle pour une balade jusqu'à l'autre bout de l'enclos, rien de grandiloquent, juste quelque chose qui la ferait sourire. Il aimait cela, la voir sourire. |
| | | | (#)Mer 15 Juil 2020 - 22:42 | |
| J’avais oublié à quel point aimer quelqu’un pouvait être dopant. On se retrouve propulsé trois mètres au-dessus du ciel, en apesanteur, perchée dans les bras d’un homme massif, d’un homme immense et d’un homme qui faisait battre mon cœur à trois cents à l’heure. Je regrette déjà ma décision d’avoir regagné la Terre ferme, mais les papillons sont toujours là. Le peu que j’entends sa voix, la sensation de sa main dans la mienne, nos paumes l’une contre l’autre m’apportent une sérénité nouvelle et mon cœur se met à chanter en même temps que mes lèvres. Je le savais que j’étais profondément mordue. Dès l’instant où mes lèvres avaient rencontré les siennes, enchanteresses sous un clair de lune voilée par des nuages de pollution. Cependant, je n’ai jamais vu d’animaux de la ferme et ma joie, mon émerveillement prend le dessus alors que mes doigts se détachent des siens pour que je parte en courant jusqu’à l’enclos des moutons. Ils sont là, ils me fixent alors qu’une légère brise vint rendre mes cheveux encore plus ébouriffés et mon visage sans doute encore plus rougi. J’avais même oublié de remettre ma casquette. "Jamais, non." Je tourne mon visage vers Zeke, mes yeux clairs ébahis. « j’adore ça les fêtes foraines, les manèges, les peluches, manger des trucs sucrés. » Je dis tout ceci en sautillant d’un pied à l’autre. Puis, je vins me rehausser pour venir passer mes mains autour de sa nuque, sur la pointe de la pointe des pieds. « ça te dit qu’on ait un rendez-vous en amoureux ? J’ai jamais fait. Je mettrai une jolie robe, je me ferai toute belle pour toi et on ira à la fête foraine. » J’en sautillerai presque sur place tant je suis contente de mon idée. Sans doute ne la partagera-t-il pas ? Je dodeline un peu de la tête. « Tu pourras même venir en tee-shirt et en jeans. Et pis après, on rentrera à la maison et on fera des jeux. » Mes yeux butinent. De grands, lui souffle mon esprit alors que je me mets à rougir. Mes doigts parcourent sa peau dénudée alors que le cri des moutons m’ancre de nouveau dans la réalité. Et je me retrouve à passer en-dessous et à finir ma course dans l’herbe en touchant l’animal du bout des doigts. « C’est tout doux. J’avais jamais vu de moutons en vrai. J’en ai juste vu dans Pokémon. Tout le monde dit qu’ils sont bêtes mais c’est pas vrai. Ils ont une ouïe et un odorat plus fin que les nôtres. Et ils ont très bonne mémoire. » Je me pinçai la lèvre avant de voir une main surgit dans mon sillage et de la saisir. "Si on ne lui fait pas de mal, bien sûr. Viens voir les chevaux." Des chevaux ? Des chevaux ? J’ai bien conscience que mes yeux sont très grands et que je dois avoir l’air ridicule. Je passe une main dans mes cheveux pour essayer de les discipliner. « J’sais pas comment j’fais. Mais je suis jamais nickel. J’ai soit du plâtre, de la peinture sur moi. Même si je voulais être une belle femme bien classe, ça serait pas possible. » N.U.L.L.E. J’étais une manuelle après tout. Je suis docilement Zeke pour me placer à ses côtés en regardant l’animal majestueux. Ils sont beaux. Je dois passer pour une imbécile de bas étage avec mon émerveillement. "Tu veux monter?" Je me tourne vers lui pour me sentir blanchir avant de commencer à jouer avec les pans de son tee-shirt trop grand. Ça me fait limite une robe. « Bah… j’en ai jamais fait, murmurai-je gênée. » Je détourne le regard pour fixer le cheval superbe qui nous regarde. « A l’orphelinat, ils avaient pas d’argent donc les filles de mon école, elles en faisaient mais pas moi. Je sais pas nager non plus. Les cours de natation, c’était trop cher aussi. » J’ose tendre la main vers l’animal majestueux en me mordillant la lèvre inférieure. « Et si je lui fais mal ? Il est presque trop beau pour porter une… » Ne plus dire du mal de moi, c’est vrai. Je choisis donc de rentrer ma tête dans les épaules. Ma main cherche timidement la sienne. Un peu gênée par ma confession. |
| | | | (#)Mer 15 Juil 2020 - 23:10 | |
| Il n'avait encore rien vécu le misérable Zeke, en dehors de ces instants douloureux à l'école. Il aurait certainement préféré ne pas s'en rappeler précisément mais malheureusement pour lui, sa mémoire ne lui faisait pas défaut pour ce genre de choses. Il était coincé dans cette boucle tortueuse, à la quête d'un renouveau depuis de nombreuses années mais jusqu'ici, cette quête restait largement vaine. Maintenant, quelque chose de nouveau se jouait, ce fameux quelque chose qui pouvait tout changer. Tout transformer pour une personne. Effectivement, Zeke n'avait aucune réelle expérience du monde, si on excluait sa zone de confort en plein milieu de sa ferme. Ici, il connaissait tout sur le bout des doigts: le nombre de clôtures qu'il avait mis en terre, le nom de chaque animal, de chaque maison des voisins. Cet univers n'avait plus la moindre surprise pour lui mais pour ce qui était de l'au delà du décor, de tout ce qu'il y avait ailleurs, Ezechiel était un inculte profond. Il n'avait jamais été au cinéma, non pas qu'il y portait un grand intérêt de toute manière. Il se contentait d'aller faire quelques courses en ville lorsqu'il revenait de la scierie mais il n'allait pas vraiment dans les bars ou n'importe quel autre endroit bondé de Brisbane. Le pauvre homme avait tout à apprendre, absolument tout de la vie et Zimmer venait de le faire entrer dans cette toute nouvelle atmosphère et on ne pouvait pas dire que le brun avait trouvé le tout déplaisant bien au contraire. Pour autant, il n'avait pas fini de tout explorer, pas alors que Eve lui parlait d'un autre concept qui lui était totalement étranger: le rendez-vous. Il en avait forcément entendu parler par les gens autour de lui et notamment les commentaires acerbes de quelques congénères qui lui assuraient qu'il n'en aurait jamais avec une tête pareille. Zeke n'avait jamais franchement essayé de leur donner tort et ils avaient eu raison pour ce qui concernait les trente six premières années de sa vie mais tout cela allait bientôt prendre fin, a priori. En tout cas, c'était ce que Blythe semblait comprendre en sentant les mains de la blonde autour de son cou alors qu'elle lançait l'idée en l'air en espérant sincèrement qu'il l'attrape au vol. "Ce sera nouveau mais bien sûr. Tu peux venir en jeans et tee shirt aussi si tu veux." Il ne serait sûrement pas tout à fait à l'aise entouré de la moitié de la ville mais Zeke tenterait n'importe quoi pour qu'Eve se sente bien avec lui. Aimée. Alors, il n'aurait pas peur le jour J, affrontant tout ce qui le rendait aigri jusque là parce qu'elle méritait de connaître le meilleur, pas le fond de la ferme de Blythe pour vivre en recluse avec lui. "Tout ce que tu voudras. N'importe quel jeu." Il allait faire preuve de courage, comme souvent, ne disant rien de ce qui pourrait le blesser, même si ce monde était plus cruel qu'autre chose de toute façon envers les gens aussi réservés que lui. Là, il ne voyait rien de tout cela, Zeke, car son regard était concentré sur Eve qui s'amusait dans l'herbe avec les moutons, une vision qui le rendait plus heureux qu'il n'aurait pu le penser. "Ils sont tout ça et plus encore." Zeke s'était toujours comparé à eux, qui se cachaient dans un tas d'herbe, se faisant effectivement passer pour des animaux imbéciles alors que c'était tout l'inverse. Il était un peu comme eux, un mouton noir. Il en souriait néanmoins à ce moment là, avant d’entraîner la jolie blonde jusqu'à l'enclos des chevaux. Ceux-là les attendaient en mangeant quelques restes de foin qui traînaient dans ce coin-ci de leur pré, de quoi laisser à Zeke une opportunité de leur caresser le flanc quelques instants avant de se concentrer sur Zimmer. "Ca veut rien dire classe. T'es bien comme t'es. Même en sachant pas nager ni monter à cheval. Et y a pas d'âge pour apprendre, la preuve avec moi tout à l'heure..." Il murmura les derniers mots avec une certaine timidité: ils avaient tout deux encore tout un tas de choses à découvrir et si Eve lui avait montré l'envers d'un autre monde, il se faisait déjà une joie de l'embarquer dans le sien. En effet, en un rien de temps, il posa à nouveau un doigt sur les lèvres d'Eve, voyant bien qu'elle allait se dénigrer et dans ces cas là, Zeke ne savait que faire cela. Qu'elle oublie. Rien de mieux pour cela que de l'emporter vers le cheval et l'aider à grimper avec un instinct de protection non feint, Blythe la rejoignant quelques instants plus tard avec les rênes dans ses mains. Il garda Eve contre lui avant de faire avancer doucement l'équidé vers l'autre côté du champ. "Alors? Ça te plait? Et promis tu lui fais aucun mal." Ce n'était rien qu'un moment simple, Zeke observant l'horizon quelques secondes pour voir le soleil décroître au loin. Rien d'autre que l'instant présent, c'était tout ce qu'il avait promis mais peut être qu'il y arrivait à merveille au bout du compte. |
| | | | (#)Mer 15 Juil 2020 - 23:44 | |
| Je ne sortais pas beaucoup de chez moi. a vrai dire, j’ai souvent eu peur du grand monde. Mais il y avait des petites traditions que j’avais mise en place au fur et à mesure des années. comme d’aller avec mes enfants à la fête foraine, avec Jacob à l’aquarium après un examen ou d’emmener Lisa dans un endroit qui grouillait d’insectes pour son anniversaire. Tout un tas de petites traditions qui régissaient ma vie depuis longtemps. Et pourtant, il me fallut d’un seul regard avec Zeke pour comprendre que ma vie ne serait plus la même. certes, il ne parlait pas beaucoup mais son regard en disait tant. Comme ses gestes. J’étais conquise par cet homme et je ne me résignais pas à faire le grand saut dans l’inconnu, là où j’ai franchement hésité voire même reculé avec d’autres. Avec lui, j’apprenais. Je découvrais le silence et le tout était plaisant. Je voulais partager un peu de mon monde avec lui, essayer de lui faire voir à quel point j’étais conquise par son regard ébène et son intensité. Mes mains autour de sa taille et sur la pointe des pieds, je me perdis dans son regard alors qu’un sourire candide vint découvrir mes dents de devant, trop longues. "Ce sera nouveau mais bien sûr. Tu peux venir en jeans et tee shirt aussi si tu veux." Je penchai la tête sur le côté alors que mes doigts caressaient doucement sa nuque. Ne désirant par le brusquer. « Ah bah si c’est nouveau, amour, je vais sortir le grand jeu. Autant faire les choses biens pour que ça soit un bon souvenir là-dedans. » Ne pouvant atteindre le sommet de son crâne, je vins caresser son visage du bout de mes doigts avant de recouvrer la terre ferme. « Par contre, je viendrai en baskets. Eve et talons, ça va pas. Les filles me trainent en boite tous les soirs pour me faire rencontrer des nazes et on m’engonce dans des robes courtes, me couvrent de fards à paupières à paillettes et sur des talons. Je finis toujours, toujours par me tourner en ridicule. » Je levai les yeux au ciel avant d’avoir un sourire encore plus grand. « Mais j’y pense, alléluia, je vais échapper à tout ce rituel grotesque maintenant que je t’ai trouvé. » Je pose ma tête brièvement sur son bras sans me départir de ma mimique. « Mon arbre. » Un terme affectueux quand cela sortait de ma bouche, j’osai un regard vers lui avant de courir voir les moutons. Je savais quantité de choses sur les animaux car je dormais peu et qu’à l’orphelinat, je ne pouvais les voir que dans des livres. Là où les autres allaient dans les fermes pédagogiques, j’étais enfermée derrière ses murs gris, rêvant de m’évader comme les Dalton avec Rufus en guise de compagnon. Et ensuite, je me suis enfermée dans mon esprit à double tour ainsi que dans ma tour d’ivoire. "Ils sont tout ça et plus encore." Sa voix me faisait toujours tressaillir et je sentis que mon compagnon à quatre pattes s’apaisait également. Je me retrouvais cependant à accompagner Zeke vers les chevaux qui me firent un peu peur. Ils étaient trop beaux pour que je les touche. Intimidée, je regardai Zeke leur dispenser moultes flatteries avant de me confier sur des pans de mon enfance. "Ca veut rien dire classe. T'es bien comme t'es. Même en sachant pas nager ni monter à cheval. Et y a pas d'âge pour apprendre, la preuve avec moi tout à l'heure..." Je m’empourprai alors qu’il me rappelait notre étreinte dans la cabane. Sans un mot, je m’approchai de lui pour venir relever sa tête alors qu’il était aussi intimidé que moi. Je décidai pour une fois de garder le silence, me contenant de caresser son menton avec un petit sourire. Laissant mon regard parler à ma place. Je pris de nouvelles couleurs alors que son doigt vint se poser sur mes lèvres m’intimant au silence, une nouvelle fois. Je le suivis donc docilement, dans un silence doré avant grimper sur l’animal et de lâcher une exclamation alors que j’étais sur lui. Mes doigts vinrent jouer avec sa crinière avant de venir me coller à Zeke lorsqu’il vint me rejoindre. Je posai ma tête contre son torse alors que mes doigts continuaient de caresser l’équidé. "Alors? Ça te plait? Et promis tu lui fais aucun mal." Timidement, je pris sa main pour venir de nouveau la poser sur ma poitrine. Cette fois-ci, mon cœur ne jouait pas la polka tout seul, il était serein. Ne voulant pas interrompre la magie du moment. J’osai un regard vers lui avant de répondre à sa question par un sourire lumineux. Doucement, je me rehaussais légèrement pour venir poser mes lèvres sur sa joue. Merci pour ce moment, pensais-je silencieusement alors que nous avancions tout doucement et que le soleil déclinait, peignant le ciel d’une nuance orangée. Les yeux grands éveillés, la bouche entrouverte. Je ne pouvais que savourer ce moment. En sa compagnie et avec celle du cheval que je continuai d’apprivoiser du bout de mes doigts avec une certaine fascination presque enfantine. |
| | | | | | | | (Zekeve) I knew I was born to be yours /!\ |
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