Il n'y aurait probablement plus jamais les mêmes mécaniques qui entreraient en jeu avec Nea parce qu'ils franchissaient un cap nouveau, ensemble cette fois. Elwyn en était le premier surpris tant il n'avait pas été à la hauteur des événements ces derniers mois. Bien entendu, il avait toujours essayé de donner le meilleur de lui-même lorsque Dangar habitait encore sous le même toit que lui mais la jeune femme avait toujours choisi la fuite, martyrisant toujours un peu plus son coeur si pur. Cadburry désirait simplement être aimé mais il n'avait jamais réellement réussi à aller jusqu'au bout de ce souhait, rien de plus normal quand on notait ses réactions avec autrui. Le pauvre quarantenaire était simplement incapable de tenir la moindre conversation normale parce que son cerveau allait beaucoup trop vite, ou en tout cas celui-ci allait bien plus vite que son organe cardiaque. Il ne fallait donc pas s'étonner si ce cher Cadburry avait passé la majorité de sa vie dans un célibat qui pouvait paraître incompréhensible pour autrui en vue de sa carrure et ses atouts physiques. Dès qu'il ouvrait la bouche, la magie s'estompait instantanément, véritable moulin à paroles qui faisait fuir n'importe quelle femme. Elwyn avait bien cru que Nea ferait comme toutes les autres parce qu'elle avait fini par faire ses valises elle aussi, elle l'avait laissée là, derrière elle et elle n'avait pas semblé le regretter durant des mois. Maintenant, le brun savait qu'elle avait essayé de faire tenir une illusion: sa tactique n'avait pas plus marché que celle d'Elwyn, lui qui s'était perdue dans ses expériences bizarres alors qu'il blessait également son épouse dans le processus. Il avait juste eu faux sur toute la ligne, un chaos monumental sur lequel il était heureux de tirer un trait. Désormais, il n'avait plus qu'à reprendre son souffle, autant au sens littéral qu'au sens figuré parce qu'il venait de quitter ce monde durant quelques secondes aux côtés de sa Wonder Woman. Il n'osait d'ailleurs plus tellement bouger, tout autant happé par la fatigue que sa partenaire pourtant. "OK, bouge pas... Je te fais un lit par terre." Il était déjà debout à fabriquer un fort misérable avec couettes, coussins: il alla même jusqu'à retirer le matelas du lit avant de poser le tout bien comme il fallait, se tournant vers Nea pour appuyer des propos essentiels. "Je t'interdis de fuir, va. T'auras entière satisfaction en restant là, promis." En tout cas, Elwyn ferait de son mieux, venant jusqu'à elle pour la soulever et la déposer sur le matelas, à bout de souffle en s'écroulant à côté d'elle mais un sourire aux lèvres parce qu'il était avec Nea, qu'il tournait son regard vers elle et que plus rien d'autre n'avait la moindre importance à partir de maintenant.

Nous y étions arrivés. Certes nous avions pris des chemins sinueux mais nous étions arrivés tous les deux. Après deux ans à jouer au chat et à la souris, à partager notre couche de manière peu conventionnelle, j’avais fini par baisser mes armes et accepter de me plonger dans une relation avec Elwyn. Je savais par avance que rien ne serait simple car il n’était pas de tout repos mais au moins, l’ennui ne serait jamais de la partie. Wynnie était un homme peu conventionnel, il passait du chat au chien dans une conversation sans se soucier de savoir si la personne ne lui suivait ou non. il parlait, parlait et se perdait en détour donc il fallait jeter les trois quart de sa conversation pour n’en garder que la base. Je reposai donc à terre, mon cœur qui peinait à retrouver son rythme normal avant d’annoncer à mon amant que j’étais incapable de bouger. du haut de mes trente-cinq ans, le coup de vieux était immense. Et je n’étais plus habituée au rythme effréné du brun. Je souriais donc, perdue contre lui, ma bouche contre sa peau dans des tendresses qui ne me ressemblaient pas. donc, je ne l’avais pas habituée. "OK, bouge pas... Je te fais un lit par terre." Je me redressai avant de lever les yeux au ciel. « Mais tu ne veux pas te poser cinq minutes ? » Question perdue dans le vide puisqu’il attrapa les coussins, les couvertures, bougea l’entièreté de la chambre afin que je sois reposée. Je fronçai les sourcils avant de laisser échapper un éclat de rire. "Je t'interdis de fuir, va. T'auras entière satisfaction en restant là, promis." C’est vrai que c’était une habitude chez moi de fuir dès le lendemain. « Mais je n’en ai pas envie. » Je le laissais me porter pour me poser sur le lit, attendant qu’il me rejoigne. Je roulais jusqu’à lui pour coller mon corps contre lui, déposant un baiser sur le bout de son nez. « Nous sommes ensembles, Wynnie. Donc je ne fuirai plus. » Je pris le soin de nicher ma tête dans son cou, le sommeil me trouvant plus rapidement que perdu dans les affres d’un sommeil récupérateur. Car la nuit fut riche en émotions.

rp terminé