C’est juste un œuf. Un putain d’œuf. J’ai mangé une chenille qui, je le jure, était encore vivante et une mygale plongée, probablement vivante, dans de la friture et je peux pas manger un œuf ? J’ai très sincèrement envie de me gifler comme jamais. Mais mon corps refuse de prendre cette dernière bouchée. Tout y passe. Le nœud dans l’estomac, les hauts le cœur qui te déchire la poitrine et cette constante sensation que la moindre texture sur ma langue pourrait me faire vomir tripes et boyaux. Oh elle tente le tout pour le tout Kelly. La référence à Hook me fait doucement sourire, j’adore ce film. On dirait deux enfants qui refusent de manger leurs brocolis alors qu’on leur a assurer que c’était bon pour la santé. « Des lasagnes. » Okay, elle me donne l’eau à la bouche. « Tu les fais maison ? » Tu m’invitera Kelly ? Je n’ose pas poser la question. Non clairement on verra ça plus tard. Pour l’instant on a rendez-vous avec un œuf à la con.

Et me voilà à fixer ma fourchette de nouveau. C’est pas compliqué pourtant. Je peux le faire. Si je mange ce foutu œuf, on aura gagné cette épreuve. Je me demande bien ce que les autres ont dû manger ?! Est-ce qu’ils ont été plus rapide que nous ? Cette pensée, me donne une nouvelle détermination. Je refuse que l’on se fasse passer devant parce que j’ai eu du mal à manger un œuf enrobé de chocolat. « Aller c’est comme un œuf de Pâques. » Je prends une longue, très longue, trop longue ?, inspiration avant d’enfourner la fourchette dans ma bouche. Je ferme les yeux et avale le tout en un seul coup. C’est affreux. Le gluant de l’œuf parfumé à la noisette me fais frissonner de la tête aux pieds. Je secoue la tête avant de me précipiter sur mon verre d’eau. Et comme un enfant qui refuserait qu’on l’accuse d’avoir tricher, je tire la langue face à la caméra. « J’ai tout bouffé ! Et Kelly aussi ! » que je scande si fier de nous avant de mettre à rire, comme un forcené, avant de me lever de table. « HAHA SUCKEEEERS » Et c’est la connerie de trop. Voilà que je me précipite vers le buisson de l’autre côté de la table pour régurgiter. « Je m’en fou on a quand même gagné ! » que je hurle comme un con.