Noel était passé sans encombre, le nouvel an aussi. La fête foraine s’est installée le long de la rive sud et je suis comme un gosse qui vient d’ouvrir un cadeau de Noel. J’avais toujours aimé les fêtes foraines et le parc à thème installé le long du South Bank Parklands me semblait particulièrement impressionnant cette année, peut-être parce que je n’y étais pas allé depuis longtemps. J’ai envie de m’occuper l’esprit, de remplir chacun des moments de mes journées et je remplis chaque soirée de mes weekends. Je pense que le parc d’attraction va être mon nouveau lieu de prédilection maintenant que j’évite le DBD depuis l’incident. J’ai envoyé à un SMS à Mia lui proposant de m’accompagner.  On n’avait finalement pas eu trop le temps de discuter à deux à Noel, comme on ne s’était jamais retrouvés seuls, le moment familial et convivial ayant pris toute la place. Je ne lui avais même pas demandé comment c’était passé le bal.

« Miaaaaaaaaaaaa ! » Je l’appelle, levant en grand les bras, un grand sourire aux lèvres.  Peut-être que j’ai déjà bu aujourd’hui. Peut-être que je sens un peu trop l’alcool. Peut-être que je suis trop enthousiaste déjà.  « T’es en retard ! » Je grogne alors que je l’étais la dernière fois qu’on s’est vus avant Noel. « Je te préviens ! Tu me dois une licorne ! » J’ai un grand sourire sur le visage et j’en oublie presque que mon visage porte encore des traces de mon interaction avec Bailey la semaine précédente, si mon nez n’avait plus cette couleur violacée, cela avait pris une belle couleur jaune verte, me donnant un air un peu plus fou que d’habitude. Je n’y pense plus vraiment à vrai dire, l’alcool aidant et ce soir je veux juste passer un bon moment avec mon amie d’enfance.  Avec un peu de chance, elle ne va même pas le remarquer ! C’est beau d’avoir de l’espoir.

@Mia Mckullan  

Finalement, les fêtes de fin d’année ne s’étaient pas trop mal déroulées. Surtout celle de Noël que j’avais pu passer le 24 au soir avec Adam et les jumeaux et le 25 avec les Mulligan et Molly. Ces moments m’ont fait un bien fou au moral, surtout après ces derniers mois bien compliqués. D’ailleurs, en parlant des Mulligan, c’est Pete que je dois retrouver aujourd’hui. J’ai reçu un message enthousiaste de sa part me proposant de venir à la fête foraine installé à South Bank avec lui. J’ai accepté, car je savais d’avance que nous allions certainement nous marrer, comme cet après-midi de folie passée ensemble quelques jours avant le réveillon de Noël. Je prends le bus pour me rendre sur les lieux du rendez-vous, me disant qu’avec Pete, je ne sais jamais comment les choses peuvent tourner. Non parce que je sais que je ne suis pas à l’abri de me retrouver à siroter quelques verres en terrasse entre deux attractions. Je préfère alors jouer la prudence.

« Miaaaaaaaaa ! ». Je me marre rien que de le voir gesticuler comme un empoté de loin. En arrivant à sa hauteur, je me rends tout de suite compte de la présence d’ecchymoses sur son visage, ce qui me fait arquer un sourcil « T’es en retard ! » « Pour une fois que c’est moi » je sors alors du tac au tac. « Je te préviens ! Tu me dois une licorne ! ». Je souris, me remémorant cette immense licorne que j’ai trimballé dans mes bras, accompagnée de ma grosse boule, dans les rues de Brisbane en rentrant du centre-ville jusqu’à chez moi. Disons que je n’étais pas passée inaperçue « Je savais que venant de toi, ça ne pouvait être que moyennant contrepartie. Tu sais pas faire des cadeaux de bon cœur, c’est fou ça ! ». Je m’approche alors et attrape son visage avec une de mes mains pour le pincer un peu fortement au niveau des joues « Bon, en attendant, tu me racontes ce que tu fous avec des bleus pareil ? Tu as tombé à nouveau sur la mère Noël ? ». J’observe ces différentes marques non sans marquer un temps d’arrêt en terminant ma phrase, sourire malicieux au bout des lèvres. Je relâche la pression sur son visage « T’es sérieux en plus ? Tu as déjà bu ? » C’est un petit air inquiet qui s’affiche sur mon visage alors, parce que ce n’est pas la première fois que je le rencontre dans cet état.

« Pour une fois que c’est moi. » Je roule des yeux, elle n’a pas tort mais hors de question que je l’admette. Non je suis bien décidé à obtenir la licorne qu’elle me doit, celle que je lui ai laissée la dernière qu’on se soit vus au marché de Noel après avoir gagné aux fléchettes.  Elle sourit à la mention de celle-ci et je fais de même, la journée avait été mémorable et elle restait comme un souvenir sucré, agréable, qui me donnait envie de la revisiter ce soir. « Je savais que venant de toi, ça ne pouvait être que moyennant contrepartie. Tu sais pas faire des cadeaux de bon cœur, c’est fou ça ! » Je roule les yeux mais n’ait pas le temps de répliquer que déjà elle m’a attrapé le visage, pinçant ma joue, m’arrachant une grimace.

Tout mon visage me semble sensible. « Bon, en attendant, tu me racontes ce que tu fous avec des bleus pareil ? Tu as tombé à nouveau sur la mère Noël ? » Je me fais de son étreinte comme un chat refusant qu’on l’attrape. « Mais AIE ! et hahaha très drôle ! Si je revois la mère Noel crois moi je suis en courant ! » Je ris au souvenir de la grand-mère judoka sur laquelle on était tombée, elle avait failli me massacrer.  « C’est rien…J’me suis pris un coup c’est tout..Rien de grave. »  Comme toujours je détourne, un grand sourire sur le visage. Elle s’est assez rapprochée de moi pour sentir l’odeur d’alcool qui reste à présente sur mon haleine comme sur ma peau. « T’es sérieux en plus ? Tu as déjà bu ? »  Je ris, l’attrapant par le bras l’entraînant vers l’entrée. « Oh ça vaaaa, c’était l’happy hour ! Allez on va aller te chercher un verre, la Mia sobre est trop reloue. » Et c’est comme ça qu’on s’élance dans la fête foraine bras dessus bras dessous. « Bon sinon tu vas bien la chieuse ? » Je souris malgré tout, bien content de la voir.

Je remarque les marques sur son visage, les bleus qui semblent provenir de coups qu’on lui aurait porté. Est-ce que je suis étonné de le voir dans cet état ? Pas vraiment, le connaissant, fêtard, abusant toujours de l’alcool. Sûrement une prise de bec entre mec qui a mal fini. En tout cas, il est pas mal amoché et je lui demande donc des explications. Je le saisis même par les joues de ma main, pinçant son visage comme pour mieux l’ausculter de plus près, comme si les réponses à mes interrogations allaient possiblement apparaitre sur sa tronche « Mais AIE ! et hahaha très drôle ! Si je revois la mère Noël crois moi je fuis en courant ! ». Il se débat, tente de se défaire de mon emprise, je le relâche alors. Pourtant, mon regard est insistant car, comme toujours, il contourne la question « C’est rien… J’me suis pris un coup c’est tout… Rien de grave ». « Sans blague ? » Je lève les yeux au ciel et ajoute « Qui t’en a collé une ? Et pourquoi ? ». Je ne lâcherai pas jusqu’à ce qu’ils me disent ce qui s’était passé. Il le savait, il me connaissait suffisamment lui aussi pour savoir que j’étais bornée.

M’étant rapprochée, je sens l’odeur de l’alcool émanée de lui. A ça, je fronce les sourcils, pas vraiment ravie de le voir dans cet état à cette heure là de la journée « Oh ça vaaaaa, c’était l’happy hour ! Allez on va aller te chercher un verre, la Mia sobre est trop reloue ». Il esquive, comme toujours et m’entraîne par le bras pour passer l’entrée de la fête foraine « C’est quoi ton excuse cette fois ? L’autre fois c’était à cause de Jill, de Molly. T’a forcément une autre raison ? Ou c’est toujours la même rengaine ? ». Parce que je sais qu’il ne boit pas pour rien, du moins je l’espère. Je ne relève même pas du coup sa remarque sur le fait que je puisse être chiante sobre. « Bon sinon tu vas bien la chieuse ? ». Je lui donne un coup de coude alors qu’il me traite de la sorte « Ca va » Je hausse les épaules « Disons que grâce à Adam et toi j’ai passé des fêtes qui m’ont fait du bien au moral ». Parce qu’évidemment, il y avait toujours l’absence de Knox qui me pesait, sa non réponse à mon message envoyé le jour de Noël. Et ce bal qui s’était si merveilleusement bien déroulé pour mal se terminer au petit matin.  « T’emballes pas et penses pas que tu es mon sauveur pour autant. T’es toujours autant une plaie ». Je souris malicieusement.

« Sans blague ? Qui t’en a collé une ? Et pourquoi ? ». Évidemment qu’elle veut savoir. Je roule des yeux à mon tour. « Espèce de mêle tout ! » J’ai toujours mon sourire mais pourtant il chancelle un peu quand je détourne le regard du sien, grimaçant avant d’avouer. « Ouais t’avais raison, Bailey a pas spécialement apprécié que j’embrasse Jill. » Je souffle, encore dégoûté de m’être fait casser le nez par un pauvre type comme lui. J’aurais jamais cru qu’un jour Bailey Fitgerald ferait preuve d’assez de caractère pour s’imposer ainsi.

Elle remarque que j’ai bu mais je ne vois pas où est le problème, après tout on vient de sortir de l’happy hourt ça me semble normal. « C’est quoi ton excuse cette fois ? L’autre fois c’était à cause de Jill, de Molly. T’as forcément une autre raison ? Ou c’est toujours la même rengaine ? » Je ne dis rien, me contentant de garder le sourire. Si elle savait que cela fait longtemps que je n’ai plus de raison pour boire, commençant un peu plus tôt chaque jour sans même vraiment le réaliser, souhaitant effacer mes pensées, oublier la solitude et à quel point je n’étais pas heureux. « Roh ça va ! A t’entendre je fais que me plaindre ! On a plus le droit de passer un bon moment ici ? » On passe l’entrée de la fête foraine et je lui demande comment elle va.

« Disons que grâce à Adam et toi j’ai passé des fêtes qui m’ont fait du bien au moral ». Mon sourire se fait grand et victorieux . « T’emballes pas et penses pas que tu es mon sauveur pour autant. T’es toujours autant une plaie » Je lui tire la langue. « Je suis carrément ton sauveur, le meilleur de tous les sauveurs ! Bon on commence par des trucs à sensation avant que je te fasse boire ? J’ai pas envie que tu me vomisses dessus déjà que tu tiens pas ton alcool… » dis-je malicieusement en pointant le grand huit.

« Espèce de mêle tout ! ». Je roule des yeux, mais en même temps, qui n’aurait pas été curieux de savoir ce qui s’était passé quand on voyait son visage marqué ? Je vois alors son regard s’échappait du mien, en avouant à contre cœur « Ouais t’avais raison, Bailey a pas spécialement apprécié que j’embrasse Jill ». Je ne peux retenir un rire alors « Je te l'avais dit !!! ». Je tente de me contenir parce que je sens bien son regard sur moi « Pardon, mais après tu ne peux pas dire que ce n’était pas mérité… ». Il devait le reconnaitre, il a merdé complet sur ce coup là, et on en avait déjà parlé la dernière fois « Tu disais quoi déjà ? Ah oui " c’est pas Bailey qui va me casser la tronche " ». En reprenant ses paroles, je reprenais aussi l’intonation de sa voix, sans finir par me marrer. « Il t’a pas loupé ! ». J’en rajoute une couche et il va sûrement me détester pour ça mais tant pis.

Non seulement je remarque les coups qu’il a pu prendre mais je remarque aussi qu’il empeste l’alcool. Visiblement, l’happy hour en est la raison officielle, celle qu’il veut bien laisser entendre. Mais officieusement, je pense qu’il cache une autre vérité, lui demandant s’il noie son chagrin encore une fois « Roh ça va ! A t’entendre je fais que me plaindre ! On a plus le droit de passer un bon moment ici ? ». Je pouffe un peu de rire « Je préfèrerai parfois que tu te plaigne davantage au lieu d’avoir ton sourire de crétin et que tu sois dans cet état ». Je lance alors un peu plus sérieusement, tout en haussant les épaules et tout en observant autour de moi.

Il me demande comment je vais alors que nous pénétrons dans la fête foraine. Il y a pas mal de monde, des parents avec leurs enfants, des couples, des groupes d’amis… « Je suis carrément ton sauveur, le meilleur de tous les sauveurs ! Bon on commence par des trucs à sensation avant que je te fasse boire ? J’ai pas envie que tu me vomisses dessus déjà que tu tiens pas ton alcool… ». Ma tête se tourne d’un coup vers lui « Comment tu oses me dire que je tiens pas l’alcool ?! Ne me tente pas ! ». A lui prouver le contraire mais si cette sortie prenait le chemin de la précédente, il est fort probable que c’est ainsi que ça se terminera. «  Puis je te ferai signaler qu’il est fort probable que je te vomisse dessus même sans alcool. J’ai peut-être mangé un chocolat ou deux avant de venir… ». Je dis en jouant avec mes doigts, comme une gamine qui avoue une bêtise qu’elle vient de faire.

 Elle rit quand je lui dis que c’est Bailey qui m’a cassé le nez et je lui jette un regard noir. « Je te l’avais dit !! Pardon, mais après tu ne peux pas dire que ce n’était pas mérité… » Elle n’a pas tort et pourtant je déteste ce type, je ne l’ai jamais aimé et à présent je le déteste encore plus.  Jill m’a repoussé, il ne s’est rien passé, je ne vois pas pourquoi l’autre avait besoin de s’en mêler. « PFF rappelle moi pourquoi je t’ai invitée déjà ? »  

« Tu disais quoi déjà ? Ah oui " c’est pas Bailey qui va me casser la tronche. Il t’a pas loupé ! « C’est qu’elle imite ma voix en plus ! Je la regarde, outré, grommelant la mâchoire serrée « Ouaaiiis bah t’as pas vu sa tête à lui. » Mais surtout elle n’a pas vu l’état de mon cœur, dans lequel le coup de poignard a été un peu plus violent, chaque parole plus blessante que la précédente me rappelant que je ne suis rien aux yeux de Jill.

« Je préfèrerai parfois que tu te plaignes davantage au lieu d’avoir ton sourire de crétin et que tu sois dans cet état ». Son ton est un peu plus sérieux mais comme toujours je l’ignore, déglutissant, incapable de parler comme toujours, préférant de loin en rire. « Ouais mais mon sourire de crétin il est quand même vachement mignon. » Je lance, fanfaron.

On s’avance dans la fête foraine et je lui demande par quoi elle veut commencer. J’ai bien envie de la faire boire parce qu’on a toujours fait les pires conneries en étant bourrés ensemble. Mais je me dis que ça devrait peut-être attendre qu’on ait fait le grand huit. « Comment tu oses me dire que je tiens pas l’alcool ?! Ne me tente pas ! » Je pouffe de rire. « Pff petite nature on le sait tous les deux ! » Je provoque. «  Puis je te ferai signaler qu’il est fort probable que je te vomisse dessus même sans alcool. J’ai peut-être mangé un chocolat ou deux avant de venir… ».  Je me marre. « Pourquoi ça ne m’étonne pas ! Mais je te prierais de ne pas me vomir dessus ! Tu vomiras sur le gosse à côté de nous dans le manège d’accord ? » On s’avance pour faire la queue, vu qu’apparemment j’ai décidé de la traîner vers le grand huit en premier.

« Pff rappelle moi pourquoi je t’ai invitée déjà ? » Il l’a mauvaise forcément, je me fou ouvertement de lui parce qu’il s’est fait arranger le portrait par Bailey. Je jubile même parce que je l’avais averti et qu’il n’avait pas voulu me croire « Parce que je suis peut-être la seule capable de te tolérer ? ». Je fais en faisant mine de réfléchir non sans un sourire au coin des lèvres. Je continue encore à me moquer, notamment en reprenant les mots qu’il a pu prononcer à ce sujet quelques semaines plus tôt « Ouaaiiis bah t’as pas vu sa tête à lui ». Il n’a pas tort mais je me permet d’émettre un doute sur la possibilité que lui aussi, en retour, il a pu bien arranger la tronche de Bailey « Je pense très bien me l’imaginer ».

Nous entrons donc la fête foraine, bien que je ne sois pas vraiment ravie de le retrouver déjà bien éméché. Il ne me dit pas évidemment les raisons pour lesquelles il a déjà bu et je lui fais une remarque à ce propos « Ouais mais mon sourire de crétin il est quand même vachement mignon » « Bof » je lance alors du tac au tac, d’un air indifférent. Il semble déterminé à me faire boire en tout cas et me taquine sur le fait que je ne tienne pas l’alcool. Evidemment, quand il dit ça je le prends au mot et lui montre que je serai bien capable de lui montrer le contraire « Pff petite nature on le sait tous les deux ! ». Je me stoppe, lui fait face alors que ma main vient se tendre « On parie ?! ». J’ai toujours eu goût à la compétition et puis avec Pete c’était toujours défi sur défi à la con. Deux trentenaires éternels gamins. En revanche, sans alcool dans l’organisme, je ne garantis pas pour autant que je ne finisse pas par lui vomir dessus « Pourquoi ça ne m’étonne pas ! Mais je te prierais de ne pas me vomir dessus ! Tu vomiras sur le gosse à côté de nous dans le manège d’accord ? ». A ça je me marre en levant les yeux au ciel alors que nous prenons la direction de la queue du grand huit. « Tu vas crier comme une petite fille encore ? ». Je me moque, souvenir d’une précédente session de manège où autant lui que moi avions crié comme des mauviettes.

« Parce que je suis peut être la seule capable de te tolérer ? »  Mon majeur s’élève vers elle pour seule réponse alors qu’elle fait mine de réfléchir, très fière de sa répartie et d’avoir touché juste par rapport à Bailey.  Je me défends comme je peux histoire de protéger mon égo qui en a pris un coup.  Après tout je n’y étais pas allé de main morte non plus. Elle n’a pas l’air de me croire cependant. « Je peux très bien me l’imaginer. » Je roule des yeux et me retient de lui montrer mon majeur une nouvelle fois.

A la place on se dirige vers l’entrée, bras dessus, bras dessous. Elle commente sur le fait que j’ai déjà bu, je trouve une énième excuse concernant l’happy hour.  Je détourne, je dévis, je souris. Mes amis se rendent-ils compte que j’ai commencé à prendre un verre dès le matin ?  Non,  car les questions s’arrêtent vite, ne creusent jamais vraiment et mon attrait pour la boisson devient plus une blague qu’une réelle préoccupation.  « Bof. » lance-t-elle à propos de mon sourire et je prends un air outré devant d’indifférence.

Je propose qu’on commence d’abord par faire un grand huit, j’ai bien l’intention de la faire boire mais je n’ai aucune envie qu’elle me vomisse dessus. Il valait mieux commencer les manèges à sensation fortes dès maintenant.  Je souligne la petite nature qu’elle est, persuadé qu’elle ne tient pas bien l’alcool. « On parie ? » A ça j’hausse un sourcil. Pour qui me prend-t-elle ? Ma main vient saisir la sienne tendue, mon sourire se fait carnassier. « Évidemment qu’on parie ! Prépare-toi à perdre, POISSARDE ! »  Je lance d’un air déjà triomphant. Je réfléchis à ce qu’on pourrait parier tout en lui disant qu’elle a intérêt à vomir sur le gosse d’à côté. « Tu vas crier comme une petite fille encore ? » Elle se moque. « Tu ne devrais pas parler trop vite, la mauviette ! » Je fanfaronne et on fait la queue, achetant les tickets avant de s’installer sur le grand huit. Je pointe à sa droite quand on est installé dans le manège. « Voilà c’est par là que tu vomis s’teu plait ! »  On s’attache dans le manège. « On ira chercher les photos après comme preuve à l’appui de ta tête terrifiée ! »

Je me moque ouvertement de lui, du retour du bâton qu’il a reçu de la part de Bailey après avoir embrassé Jill à sa soirée d’anniversaire. Evidemment, il n’aime pas et ce doigt d’honneur qui se lève progressivement me fait encore plus rire. Je sais qu’il doit se sentir toucher dans son ego mais je reste quand même persuader qu’il l’a bien mérité. Cependant, je dois avouer aussi qu’au fond, ça me fait de la peine qu’il ait pu merder comme ça et de le voir avec ses bleus sur le visage.

Pete commence à dire que je ne suis pas capable de gérer une fois bourrée, que je terminerai surement par vomir toutes mes tripes, évidemment sous entendant que lui, en revanche, il gère. Alors je me stoppe, tend ma main vers lui pour l’inviter à la serrer les paris sont lancés « Evidemment qu’on parie ! Prépare-toi à perdre, POISSARDE ! ». Je roule des yeux pour le surnom mais souris qu’il accepte le défi, me serrant la main en retour « Crie pas trop vite victoire, le balafré ». Clin d’œil lancé, on se dirige alors vers la queue du grand huit, première attraction que nous allons faire. « Tu ne devrais pas parler trop vite, la mauviette ! ». Je lui tire la langue alors que nous avançons pour acheter nos billets prendre place dans le manège « Voilà c’est par là que tu vomis s’teu plait ! ». Je me marre alors qu’il m’indique ma droite « Tu n’as pas la conscience tranquille Mulligan ! Et toi penses à viser aussi à ta gauche. Au cas où ». Oui parce qu’en attendant, c’est lui a déjà bu comme un trou. « On ira chercher les photos comme preuve à l’appui de ta tête terrifiée ! » « Okay c’est ce qu’on verra ». C’est parti, le manège est alors lancé, commençant par une grande pente que nous montons progressivement. La peur du vide commence à m’effrayer mais je ne laisse rien voir à Pete, sinon il va crier victoire bien avant qu’on ait commencé. Je n’ai pas envie de lui donner ce plaisir. Alors je feinte en attrapant sa main « N’ai pas peur tout va bien se passer ». Je ris, mais un rire pas très rassuré. La descente approche alors… Et là l’enfer commence

Spoiler:

« Crie pas trop vite victoire, le balafré ! »  Au concours de qui tiendra le mieux l’alcool, je sais déjà que je suis vainqueur, bien trop habitué à en boire bien trop souvent. Habitude devenue addiction sans même que je ne m’en rende compte. Mais qu’importe l’important ici c’est le jeu, le défi, la volonté de se pousser un peu plus dans le vice et de se marrer au passage. L’alcool nous faisait faire des conneries mais avec Mia je savais que ça serait toujours drôle.  On fait la queue pour le grand huit. Quand on s’installe je lui indique que c’est à droite qu’elle devra vomir. « Tu n’as pas la conscience tranquille Mulligan ! Et toi penses à viser aussi à ta gauche. Au cas où »   Je roule des yeux, je n’ai pas tant que ça bu que ça, et je suis persuadé que je ne vomirais pas. Peut-être à tort qui sait. « Si je dois vomir, je m’assurerais que ce soit sur tes cheveux ! » Je pouffe de rire avant de lui dire qu’on ira chercher les photos pour voir sa tête. J’espère bien qu’elle sera morte de trouille. « Okay c’est ce qu’on verra. »  Le manège se lance et mon sourire satisfait disparaît un peu quand même. Elle m’attrape la main et je la regarde en arquant un sourcil. « N’ai pas peur tout va bien se passer » « c’est ça t’as l’air un peu pale ! » je réponds du tac au tac mais je fais moins le malin quand on arrive en haut et que la descente va s’ensuivre.

Finalement c’est moi qui lui écrase la main lorsqu’on descend à vive allure pour le premier looping. C’était peut-être pas une aussi bonne idée que je ne pensais. « AAAAAAAH » je crie même en me marrant à moitié.  Le grand huit ralenti soudainement en montée.

WIN : C’était pour mieux accélérer en descente et c’est au tour de Mia de crier. Arrivé à la fin je dis « Oh ça va c’était pas si horrible que ça ! »

SO CLOSE :  Le grand huit fait un looping mais cette fois ci on l’air aussi terrifié l’un que l’autre.  « Oh ça va c’était pas si horrible que ça ! »


FAIL : Le grand huit tombe en panne, on se retrouve bloqué.  « EUUUUH ? C’est quoi ce bordel ? »

Nous sommes donc installés dans le grand huit, et évidemment, Pete continue sur sa lancée en m’indiquant où vomir. Je lui renvoi la balle en lui indiquant à lui aussi où il devra le faire si jamais l’envie lui en prend, surtout avec l’alcool qu’il a déjà ingurgité « Si je dois vomir, je m’assurerais que ce soit sur tes cheveux ». Je grimace de dégoût en imaginant la scène. Je roule des yeux et alors le train s’élance. Clairement, je n’ai pas la conscience tranquille, mon estomac se noue un peu. Non, ce ne sont pas les chocolats qui ont cet effet mais la peur du vide qui se profile, de la vitesse, de la tête en bas. Bref, tout. Et alors que nous grimpons doucement la pente, j’attrape la main de Pete pour le rassurer « C’est ça t’as l’air un peu pale ! » « C’est pas vrai ! ». Tu parles, il a sûrement raison le Mulligan mais je veux pas lui faire cette joie en lui disant. Cependant, le ton que j’adopte montre clairement que je suis sur la défensive.

Nous voilà au sommet et lorsque ça y est, le train s’élance à vive allure dans la descente, Pete m’écrase la main « AIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE » j’en profite pour crier alors que ce n’est pas tant sa main qui me fait ça mais la peur. « AAAAAAAH ». L’autre à côté se marre, moi clairement j’ai perdu mon sourire, fermant les yeux, incapable de les rouvrir pour voir ce qui nous attend ensuite.  Je sens que ça ralenti et réouvre enfin les yeux « Pourquoi je t’ai suivi ? ». Je ne cache même plus ma peur.

Et voilà, ça recommence, le manège s’élance de nouveau à toute vitesse, et autant Pete que moi sommes effrayés « Oh ça va c’était pas si horrible que ça » « Tu plaisantes ? JE VEUX DESCENDRE !!! ». Je crie alors qu’on reprend de la vitesse. On approche de l’endroit où sont prises les photos.

Spoiler:

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