Je ne m’attendais certainement pas à toucher un point sensible en posant cette question à Pete. Mais je le vois dans son regard, dans son air qu’il est agacé de parler de ça « Disons que c’est plutôt le contraire, c’est coucher ensemble qui a … tout gâché. ». Il éveille ma curiosité mais je sens bien qu’il a pas envie de s’éterniser là-dessus. Alors, au lieu de demander plus de précisions sur ce qui a fait capoter leur amitié, je préfère utiliser l’humour, en supposant que c’est parce que Lawrence était un mauvais coup. Pete rit et finalement, je dis que c’était peut-être lui le mauvais coup. Là je sais qu’il y aura forcément une réaction de sa part « Non mais je te permets pas ! Non mais oh ! Je suis un très bon coup ok ! » « Je veux même pas le savoir ». Je feins de lui vomir dessus non sans exploser de rire après.

Il me pose une question typique venant de Pete, qui ne passe pas par quatre chemins comme toujours. Je dois choisir entre Adam et Alec pour dire lequel des deux est le meilleur coup au lit. Je refuse de répondre dans un premier temps, du moins je clame ne pas vouloir « T’as pas le choix ! ». Evidemment, le contraire m’aurait étonné venant de lui.  Alors je lui explique que les deux sont aussi bien l’un que l’autre au lit, surtout avec leur deux physiques plus qu’avantageux. Pete se marre d’ailleurs. Et puis, un sourire malicieux au bout des lèvres, je repense à un autre ex dont les souvenirs au lit n’étaient pas si mauvais que ça… Et m’ont même laissé d’excellents souvenirs, au contraire de notre histoire. Mais je ne dirai rien de plus à Pete, parce que cette personne n’est autre que… « EST-CE QUE C’EST MASON ?! ». Ma tête se tourne immédiatement sur lui, je ne comprends pas comment il peut me sortir son nom. Je n’ai jamais parlé de ma relation avec lui, à personne. Cette relation avait été gardée secrète et vu comment elle s’était terminée, du mal qu’il avait pu me faire en jouant les indifférents à mon égard, ce n’était pas la relation sur laquelle je m’éternisais. Non à la place, j’essayais de faire comme si elle n’avait jamais existé... « QUOI?! NON j’ai jamais eu de Mason comme ex ! ». J’essaye de prétendre encore, j’attrape la bouteille et en bois une bonne gorgée au point que le fond de la bouteille approche. Je soupire alors, j’ai encore trop parlé. Foutu pour foutu « Comment t’es au courant pour Mason et moi ?! ». Non parce qu’en vrai, je ne lui en ai jamais parlé, pas de mémoire du moins.

Au tour de Pete, je pose une question que je sais délicate et je le vois par sa réaction. Limite il m’en veux « T’es sérieuse ?! ». J’hausse les épaules, faussement innocente. « Molly ». Il détourne le regard et je sais que j’ai touché à un point sensible. Je passe alors mon bras autour de son cou pour le tirer un peu vers moi « Aller, moi je suis sûre que tu finiras par reconquérir Molly et que tu es capable de changer ». Je le serre un peu plus contre moi et lui dépose un bisou sur la joue avant de le lâcher « Viens, on fait action tous les deux, on se lance un défi à deux ! T’as une idée ?! ».  

« Je veux même pas le savoir » On dirait qu’elle va me vomir dessus et j’ai un mouvement de recul, lui tirant la langue quand elle explose de rire. Heureusement qu’elle ne pose pas d’autres questions sur Lawrence et ça m’arrange. Je ne veux pas parler de cette amitié brisée, pas parler de cette relation qui aujourd’hui est bien loin de celle qu’on avait adolescent.

Heureusement c’est vite à mon tour de poser la prochaine question. Elle choisit vérité et bien sûr ma question est évidente. Je lui demande de choisir entre Alec et Adam, après tout ce sont les deux derniers en date dont je suis au courant et j’attends une réponse croustillante. En premier lieu elle refuse mais personne ne peut refuser le jeu, il y a trop d’honneur sur la ligne. Alors elle m’explique qu’ils sont tout aussi bien l’un que l’autre et je fais la moue. Ce n’est pas intéressant si elle ne choisit pas. Mais soudain, elle dit qu’il y a même eu quelqu’un de meilleur qu’eux au lit et là tout de suite je suis un peu plus intéressé. J’ai un vague souvenir de notre discussion lors de cette journée où nous avions été à la patinoire. Mais je me souviens qu’elle avait mentionné Mason comme ex-copain. Elle a l’air surprise. « QUOI?! NON j’ai jamais eu de Mason comme ex ! ». Elle s’empresse de boire et je la regarde en haussant les sourcils face à ce peu de crédibilité. « Comment t’es au courant pour Mason et moi ?! ». Je ne peux m’empêcher de rire alors. « Mais patate c’est toi qui m’en a parlé ! A la patinoire ! »

C’est à elle de me poser une question et elle me demande de choisir entre Jill et Molly. Je perds toute trace de sourire en cet instant, la tristesse revenant au galop alors que je choisis malgré tout. J’avais réussi à ne pas y penser et elle vient de ramener le sujet sur la table. « Aller, moi je suis sûre que tu finiras par reconquérir Molly et que tu es capable de changer ». Je secoue la tête, sortant hors de son étreinte. « Non ça n’arrivera plus. » Je réponds d’un ton sec, parce que je n’ai pas envie de parler de tout ce que j’ai loupé avec Molly. J’attrape la bouteille pour en boire une longue gorgée. Elle est presque vide. Elle me dépose un baiser sur la joue et je roule des yeux. « Viens, on fait action tous les deux, on se lance un défi à deux ! T’as une idée ?! ». Au moins ça nous occupera. Je réfléchis, observant la grande roue, mon air malicieux. Je la pointe du doigt avant de dire « Rentrer dans la grande roue sans payer ? »

« Mais patate c’est toi qui m’en a parlé ! A la patinoire ! ». Je n’en ai aucun souvenir et ce n’est pas l’alcool présent dans mon organisme qui va m’aider à m’en rappeler. Mais dans tous les cas, je regrette d’avoir encore trop parlé. J’apporte mes deux mains sur mon visage, comme désespérée par moi-même « T’en parles à personne ok ? ». Après Adam, voilà qu’il était aussi au courant pour Mason. Heureusement que je lui faisais confiance, suffisamment pour ne pas flipper à l’idée qu’il puisse aller le répéter. Enfin, je l’espérais du moins…

A mon tour, je pose une question. Une question bien trop délicate et trop sensible pour Pete. Je le vois très bien, il se renferme et malgré tout, j’essaye de le réconforter, parce que ça me fait de la peine de le voir aussi triste suite à son histoire avec Molly. Il était fautif et ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même mais malgré tout, j’ai envie de croire qu’il est capable de changer et peut-être de reconquérir Molly à qui, je le sais, il tient énormément « Non ça n’arrivera plus ». Son ton est sec et cela me fait froncer les sourcils. Mon air devient plus triste de l’entendre parler de la sorte, d’être aussi catégorique à ce sujet. Je n’ajoute rien alors, je le regarde boire cette longue gorgée qui en dit long sur son état d’esprit.

Je propose de faire tous les deux une action et donc de se lancer un défi commun. Je demande à Pete s’il a une idée, et visiblement, c’est le cas « Rentrer dans la grande roue sans payer ? ». Je regarde la roue, je réfléchis quelques secondes, reportant mon regard sur mon ami « Challenge accepted ! ». On se dirige alors vers celle-ci qui se trouve non loin de là où nous sommes. Je réfléchis à une éventuelle stratégie pour arriver à nos fins. On approche un peu plus et nous retombons nez à nez avec le groupe de potes à qui on avait subtilisé la bouteille de vin. Il semble eux aussi vouloir aller dans la grande roue et sont dans un état lamentable. Sourire malicieux au bout des lèvres nous les rejoignons dans la file « Hey les gars ». « Hey Duncan, Patriciaaaaa ». Ils félicitent tous Pete, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Les mecs sont pathétiques. « Tenez, on vous a peut-être pris une petite bouteille tout à l’heure alors pour nous faire pardonner… ». Je leur tends la bouteille de vodka presque vide qu’il nous reste. Ils commencent à boire à tour de rôle alors que nous approchons du vigile « Je ne vous laisserai pas entrer » « Aller mate relaxxx ! » « Non, vous n’êtes pas en état ». Les gars insistent encore auprès du vigile qui est obligé d’appeler un collègue pour l’aider. Je regarde Pete alors que tous les regards sont braqués sur la bande de potes, lui attrape la main et nous entrons dans une des cabines de la grande roue mine de rien « Avoue mon idée était brillante ? ».

« T’en parles à personne ok ? »  Je n’en reviens toujours pas. Elle n’a pas l’air de se souvenir d’avoir gaffé, ses mains venant cacher son visage.   « Mais attend tu peux pas me laisser dans ce flou là ! Raconte !! » dis-je outré à l’idée qu’on change de sujet aussi vite.  L’alcool l’a fait parler plus facilement et moi ça me permet d’obtenir des détails croustillants.
C’est à son tour de poser des questions et lorsqu’elle me demande de choisir entre un futur avec Molly ou un futur avec Jill je me renfrogne, conscient qu’aucun des deux ne serait plus possible.  Je n’ai pas envie de parler de ça, mon ton bien trop sec.

Heureusement elle finit par changer de sujet, proposant un nouveau défi.  Je réfléchis, mon regard parcourant à la fête foraine cherchant un peu d’imagination. Je vois la grande roue, l’idée me vient tout de suite « Challenge accepted ! » On se dirige vers celle-ci et c’est là qu’on tombe sur le groupe à qui on aura volé la bouteille de vin.
« Hey les gars. » « Hey Duncan, Patriciaaaa. » Ils me félicitent j’affiche mon plus beau sourire victorieux et Mia doit nous détester parce qu’on est insupportables. Je regarde Mia d’un air choqué lorsqu’elle donne notre bouteille de vodka. Les gars la boivent et en s’approchant de l’entrée et du vigile évidemment ce dernier leu tombe dessus. « Je ne vous laisserai pas entrer » « Aller mate relaxxx ! » « Non, vous n’êtes pas en état » C’est seulement là que je commence à comprendre, lorsque l’attention du vigile est braquée sur le groupe Mia attrape ma main et on se glisse dans l’une des cabines de la grande roue mine de rien. « Avoue mon idée était brillante ? » Je me marre mais je reconnais que je suis impressionné. « J’en reviens pas ! J’ai cru que j’allais te tuer quand t’as filé cette bouteille ! »  La cabine monte dans le ciel et je regarde la vue qui est vraiment belle. « Ca te manque de voyager ? » je lui demande dans un élan de nostalgie, moi qui ait tout le temps l’habitude de bouger incapable de rester en plage à Brisbane.

« Mais attends tu peux pas me laisser dans le flou là ! Raconte !! ». Je le déteste parce qu’il insiste pour que je lui raconte plus sur cette histoire que j’ai juste envie d’oublier. Cette histoire qui m’a blessé, une de plus, une où je finis toujours par être brisée parce que je me suis trop investie. D’ailleurs, mon visage se ferme un peu quand il me demande de lui en raconter davantage. Je regarde au loin, observant les immeubles illuminés de l’autre côté de la rive. Je soupire « C’était en 2018, on est resté ensemble six mois. Mais je l’ai quitté parce qu’il commençait à sombrer du fait du décès de son frère. J’ai essayé de l’aider mais… je n’ai pas réussi. Je me perdais dans cette relation, il ne m’accordait pas l’importance que j’ai pu lui accorder… Il agissait comme un con, même avec sa propre famille. Alors ça s’est terminé. Pour mon bien, je me suis éloigné ». Ou presque, parce que je restais toujours en contact avec Mason, sauf peut être depuis notre dernière rencontre, fin novembre. La tristesse peut se lire sur mon visage. Pourtant, je relève la tête vers Pete, essayant de sourire « Mais c’est du passé ».

Il est temps de nous bouger un peu et je propose à Pete qu’on relève un défi à deux. Nous nous dirigeons alors vers la grande roue où nous devons prendre place dans celle-ci sans payer. La solution est toute trouvée quand on tombe nez à nez avec les potes de Pete/Duncan. Ils sont fiers de leur « ami », Pete joue  le jeu et je roule des yeux d’exaspération. Puis je décide de sacrifier notre bouteille pour attirer l’attention sur eux qui se font refouler lorsqu’ils s’apprêtent à pénétrer dans la grande roue. J’en profite alors, tirant Pete par la main, pour monter dans l’attraction. Ni vu ni connu « J’en reviens pas ! J’ai cru que j’allais te tuer quand t’as filé cette bouteille » « Je sais, mais c’est pour la bonne cause ». J’affiche un sourire fier, même si les quelques gouttes restantes de vodka n’auraient pas été de trop. J’observe la vue sur Brisbane, voyant les building illuminés, le Story Bridge et les petits bateaux sur la Brisbane River. Je ne m’en lasserais jamais de cette vue « Ca te manque de voyager ? ». Je reporte mon regard sur mon ami « Ouais beaucoup… Surtout quand tout part en cacahuètes dans ma vie. C’est lâche peut-être finalement ce serait fuir mais je crois que j’en aurais bien besoin… Tu as envie de repartir ? ».

« C’était en 2018, on est resté ensemble six mois. Mais je l’ai quitté parce qu’il commençait à sombrer du fait du décès de son frère. J’ai essayé de l’aider mais… je n’ai pas réussi. Je me perdais dans cette relation, il ne m’accordait pas l’importance que j’ai pu lui accorder… Il agissait comme un con, même avec sa propre famille. Alors ça s’est terminé. Pour mon bien, je me suis éloigné » Elle a l’air triste et je regrette un peu d’avoir posé la question, même si ma curiosité est toujours présente. « Mais c’est du passé » « Dylane est au courant ? » je demande malgré tout pour savoir si c’est quelque chose qui devra à tout jamais être caché à ma colocataire qui n’est autre que la sœur du Mason en question.

On se décide sur un défi tout à fait illégal : entrer dans la grande roue sans payer. Heureusement le groupe qu’on a rencontré toute à l’heure nous permet de trouver la parfaite opportunité pour le faire. Mia leur donne la bouteille, le vigile s’intéresse surtout aux jeunes gens un peu trop bourrés et pendant ce temps-là on arrive à filer dans la cabine sans se faire remarquer. Je dois l’avouer je suis impressionné bien qu’un peu triste pour la bouteille de vodka. « Je sais, mais c’est pour la bonne cause »

On observe la vue et mon regard se perd sur la rivière alors que je lui demande si cela lui manque de voyager. « Ouais beaucoup… Surtout quand tout part en cacahuètes dans ma vie. C’est lâche peut-être finalement ce serait fuir mais je crois que j’en aurais bien besoin… Tu as envie de repartir ? » Je comprends plus que d’autres, parce que voyager m’a permis de fuir Bribsane dès que j’en avais envie ou dès que ça devenait compliqué. « Ouais…je regrette un peu d’avoir décidé de rester un peu.. parfois je me dis que c’est plus facile quand je rentre pas. » J’hausse les épaules. « Tu devrais convaincre ton Alec d’aller faire un voyage sur les iles grecs je sais pas moi. » je souris un peu moqueur mais bon on sait tous les deux que ça n’arrivera sûrement pas.

Ce soir, Pete devient ma best friend forever. Je lui dévoile tellement de secrets, qu’il est sûrement mon seul ami proche à savoir tout sur moi sans exception. Entre le mec que je préfère au lit, ma relation cachée avec Adam… et maintenant ma relation aussi cachée avec Mason. D’ailleurs, mon sourire disparait lorsque je lui en parle parce que c’est une relation, certes qui n’a duré que quelques mois, mais qui m’a fait souffrir malgré tout. Parce que je me suis encore attachée beaucoup trop, peut-être trop vite. Je n’en sais rien… « Dylane est au courant ? ». Je le regarde enfin alors que mes yeux étaient portés sur l’horizon « Non, et je ne préfère pas qu’elle l’apprenne un jour… ».

Nous parvenons à nous faire une place dans la grande roue sans nous faire repérer et surtout sans payer. On est plutôt fier de nous, et j’avoue être surtout fière de moi et mon idée en piégeant la bande de mecs complètement stupides qui nous ont pris pour Duncan et Patricia. Notre cabine s’élève et nous parvenons à avoir une vue imprenable sur la ville. La conversation redevient un peu plus sérieusement lorsque Pete me demande si cela me manque de voyager. Ca me manque parce qu’après avoir parcouru le monde pendant deux ans, j’y ai certainement pris goût. Mais aussi parce que ça peut être un excellent échappatoire, surtout avec toutes les problèmes accumulées ces derniers mois. Je retourne alors la question à Pete « Ouais… je regrette un peu d’avoir décidé de rester un peu… parfois je me dis que c’est plus facile quand je rentre pas ». Je suis un peu intriguée par ce qu’il dit « T’entends quoi par là ? Tu penses que ton entourage n’a pas envie de te voir ? Ou tu parles pour toi, ça t’évite de devoir affronter tes problèmes ? ». Je pense qu’il sous entendait surement la deuxième solution mais je me dis qu’il peut y avoir aussi du vrai dans la première. « Tu devrais convaincre ton Alec d’aller faire un voyage dans les iles grecs je sais pas moi ». Un sourire apparait sur mon visage, celui qui montre que je ne serai pas contre cette idée « Je devrais peut-être… Je sais que ce serait loin d’être déplaisant. Peut-être aussi que ce serait la solution pour nous deux… pour que ça fonctionne ». J’hausse les épaules à mon tour avant de rire doucement « A défaut, on pourrait se faire un road trip quelque part toi et moi. On arrive à se supporter finalement, et on s’amuse pas mal faut l’avouer. Un jour où on a besoin de vraiment se tirer loin d’ici, ça pourrait être fun ».

« Non, et je ne préfère pas qu’elle l’apprenne un jour… ». Je grimace mais je n’ai jamais eu de problème à mentir. Un secret de plus ou de moins, je n’étais pas véritablement à ça près. Aujourd’hui comme la dernière fois sera finalement une soirée où entre l’alcool et les défis nous nous confions bien trop de choses.

On a réussi à s’installer dans la grande roue sans payer grâce au subterfuge de Mia et alors que la grande roue je regarde, moqueur, le groupe d’ami se faire escorter au loin par les vigiles. Plus la roue tourne, plus la vue est belle et je lui demande si cela lui manque de voyager. Elle me dit que oui, mais que c’est aussi une façon pour elle de fuir.

« T’entends quoi par là ? Tu penses que ton entourage n’a pas envie de te voir ? Ou tu parles pour toi, ça t’évite de devoir affronter tes problèmes ? ». Je pense qu’à chaque fois que je reste un peu trop longtemps dans cette ville je fais un peu trop de conneries, que je me sens finalement plus à l’aise à l’autre bout du monde avec des inconnus et sans attaches. Pas plus heureux, certainement pas moins seul, mais au moins cela me semble plus facile. « J’sais pas, je me prends moins la tête avec les gens, c’est plus simple de rentrer une fois tous les trois mois pour une semaine et de repartir tout aussi vite ensuite. » J’hausse les épaules, le regard fixé sur la rivière. Je souris en lui disant qu’elle devrait proposer à Alec de partir en vacances.

« Je devrais peut-être… Je sais que ce serait loin d’être déplaisant. Peut-être aussi que ce serait la solution pour nous deux… pour que ça fonctionne » Je la regarde sans rien dire, espérant au fond que cela s’arrangera avec son cuisinier. « A défaut, on pourrait se faire un road trip quelque part toi et moi. On arrive à se supporter finalement, et on s’amuse pas mal faut l’avouer. Un jour où on a besoin de vraiment se tirer loin d’ici, ça pourrait être fun ». Je prends un air offusqué, le regard moqueur. « Quoi ? Passer AUTANT DE TEMPS avec TOI Mia ?! Non mais une soirée ça va mais plus je ne vais pas supporter ! » Je ris, racontant n’importe quoi, je reprends un peu plus sérieusement. « C’est vrai que ça serait pas mal. On pourrait aller où ? »

Après ce jeu d’action et vérité qui était plutôt fun, même si les dernières confessions nous ont fait un peu broyer du noir à tous les deux, il semblerait que nous continuons sur le même chemin en nous remettant en question sur nos envies actuelles. J’interroge surtout Pete dont la réponse m’intrigue concernant ses envies de repartir à l’autre bout du monde, comme si tout était plus facile loin de tout, loin de ses proches « J’sais pas, je me prends moins la tête avec les gens, c’est plus simple de rentrer une fois tous les trois mois pour une semaine et de repartir tout aussi vite ensuite ». Je grimace, me mettant à sa place pour savoir si c’est le genre de vie que je pourrais mener finalement. Pourtant, au fond si j’aimais voyager, j’avais aussi envie de stabilité. « Sûrement. Mais tes proches finissent quand même par te manquer à la longue je suppose non ? Et tu leur manques aussi, tu sais Pete. Même si tu merdes, on va pas se mentir, il y a des gens qui tiennent à toi comme ta famille ou tes amis ». Je tente peut-être de le rassurer là-dessus en disant cela « Puis tu auras sûrement besoin de stabilité à un moment ou à un autre de ta vie ».

Il me dit que je devrais proposer un voyage à Alec et je ne serai pas contre cette idée, d’ailleurs un sourire un tantinet rêveur et peut-être aussi niais s’affiche sur mon visage en y pensant. Parce que j’ai déjà eu des beaux moments avec lui et que je sais qu’au bout du monde, ils ne seront sûrement que plus beaux. Mais, à défaut que cela devienne vrai, je propose à Pete qu’on puisse envisager un jour de se barrer tous les deux. « Quoi ? Passer AUTANT DE TEMPS avec TOI Mia ?! Non mais une soirée ça va mais plus je ne vais pas te supporter ! ». Je me retourne vers lui, bouche bée, même si cela ne m’étonne pas venant de lui « Crétin ! » je lui lance alors en lui filant une tape sur l’épaule « C’est vrai que ça serait pas mal. On pourrait aller où ? ». Je réfléchis quelques instants « Je sais pas… On peut tout autant faire ça ici, qu’aux USA.  Genre, un road trip dans le Nevada, au grand Canyon… Quoi que… en vrai avec toi je sais pas si je me sentirai en sécurité si on venait à se retrouver bloquer quelque part. Comment tu survis Pete quand tu es à l’étranger ? ». Je suis sérieuse en posant cette question alors que mon regard vient se poser sur lui.

Spoiler:

« Sûrement. Mais tes proches finissent quand même par te manquer à la longue je suppose non ? Et tu leur manques aussi, tu sais Pete. Même si tu merdes, on va pas se mentir, il y a des gens qui tiennent à toi comme ta famille ou tes amis ».  Elle essaie de me rassurer et je me contente de lui sourire.  Bien sûr qu’elle a raison. Bien sûr qu’ils me manquent parfois. Mais ça me semble quand même plus simple de rester loin d’eux. Sans attache, pas de problème, je peux vivre ma vie sans me soucier des conséquences cela me parait plus drôle.  « [color=#cc3366Puis tu auras sûrement besoin de stabilité à un moment ou à un autre de ta vie [/color]».  Je fais un mouvement de main comme si c’était plus chiant qu’autre chose. « C’est ennuyeux la stabilité ! »  Mon sourire moqueur revient pour cacher mon regard un peu triste.

On parle d’Alec et de possibles voyages et un sourire niais s’affiche sur son visage. « Mon dieu mais ton sourire là il me donne envie de vomir. » Je pouffe de rire en la pointant du doigt. Lorsque le sujet d’un possible road trip est amené, je ne suis pas contre l’idée mais je ne peux m’empêcher de douter de ma capacité à la supporter plus de vingt-quatre heures. « Crétin ! » Elle me tape l’épaule et je la fusille du regard. « Je sais pas… On peut tout autant faire ça ici, qu’aux USA.  Genre, un road trip dans le Nevada, au grand Canyon… Quoi que… en vrai avec toi je sais pas si je me sentirai en sécurité si on venait à se retrouver bloquer quelque part. Comment tu survis Pete quand tu es à l’étranger ? »  Je nous imagine en voyage et l’idée me séduit, mais je finis par la regarder offusqué quand elle doute de mes capacités à survivre seul à l’étranger. « Sache que je me débrouille très bien tout seule ! Et puis moi comme je suis pas une emmerdeuse et que j’ai pas la poisse, je survis très bien ! » Je lui tire la langue.  « Ca me dit bien ton road trip au US. » dis-je  alors que la grande roue termine son tour.  On finit par descendre. C’est là que je vois le mini karting. Je tape sur l’épaule de Mia. « Viens on fait ça ! »

Il ne répond rien, comme d’habitude dès qu’il s’agit de parler un peu de ce qu’il ressent. Et c’est ce qui m’agace sûrement le plus chez lui. Même avec l’alcool dans ses veines, il ne parlera pas plus, ne s’ouvrira pas davantage. Je n’insiste pas car habituée et sûrement résignée. Sur ça, d’ailleurs, nous étions totalement opposés. « C’est ennuyeux la stabilité ! ». Je le regarde, il sourit, se moque limite mais je vois bien que son regard est différent. Le mien est un peu chagriné de le voir réagir ainsi « C’est ce que tu veux te faire penser ».

J’ai un sourire niais, peut-être un peu trop, et malheureusement Pete ne peut pas s’empêcher de réagir « Mon dieu mais ton sourire là il me donne envie de vomir ». Il se marre, se moquant de moi sans scrupule. Ma seule réponse sera mon doigt d’honneur après l’avoir bousculé.

On parle de voyager ensemble, de se faire un road trip quelque part, car autant lui que moi avons envie de déguerpir un peu de Brisbane. Mais aussi parce que, bien qu’on passe notre temps à se tirer dans les pattes, à prétendre qu’on ne se supporte pas, on passe de bons moments à chaque fois et on peut dire que ceux-ci sont quand même fun. Alors je propose les USA, un road trip dans le désert du Nevada, mais je doute des capacités de survie de Pete « Sache que je me débrouille très bien tout seul ! Et puis moi comme je suis pas une emmerdeuse et que j’ai pas la poisse, je survis très bien ! ». « HA HA HA très drôle » je lance alors en levant les yeux au ciel « Donc si on se retrouve en panne en plein milieu de la nuit en plein désert, je peux compter sur toi ? Tu vas gérer ? Si un pneu crève tu sauras le changer ? Tu paniqueras pas ? ». J’arque un sourcil, comme pour montrer mes doutes à son égard. « Ca me dit bien ton road trip aux US ». Je souris alors, contente que l’idée lui plaise « Quand tu veux ! ».

Le tour sur la grande roue se termine, on ressort aussi incognito qu’on y est rentré. Je sens la tape de Pete sur mon épaule « Viens on fait ça ! ». Je regarde le ça en question et voit un mini karting. Un sourire étire mes lèvres « Alors là, Mulligan, tu as perdu d’avance ! ». Sauf que… on est bien mal en point tous les deux et que c’est vraiment pas prudent de se lancer là-dedans.  Ca ne nous arrête pas pour autant. On prend deux tickets et on monte à bord d’un kart chacun. Au top départ, nous nous élançons à vive allure. Au premier virage, je tamponne son kart...

Spoiler:

« C’est ce que tu veux te faire penser ».

Je ne dis rien. Je suis mieux dans mes mensonges et mes faux semblants. Ca me semble plus simple. Tout cacher derrière un sourire. Pour ça elle et moi aurons toujours été différents, elle parlant facilement, moi incapable de m’ouvrir.

On parle de road trip, et je nous imagine bien faire ce voyage en vérité, ça serait sympa, une belle expérience même si pas de toute on finirait sans doute par se hurler dessus, le tout dans la joie et la bonne humeur. « HA HA HA très drôle »

« Donc si on se retrouve en panne en plein milieu de la nuit en plein désert, je peux compter sur toi ? Tu vas gérer ? Si un pneu crève tu sauras le changer ? Tu ne paniqueras pas ? ». Je roule des yeux. « Ah non mais si on tombe en panne en plein désert moi je t’abandonne aux coyotes ! je change le pneu et je repars sans toi ! » Je lui tire la langue, après tout elle n’avait qu’à pas douter de mes capacités. « Tu sais changer un pneu toi d’abord ? Pourquoi ça devrait être moi ? » Ca y est on est même pas partis que ça commence. Pourtant malgré tout je reste enthousiaste à l’idée. « Quand tu veux ! » C’est décidé un jour on partira, je ne sais juste pas quand.

La grande roue termine son tour et on sort aussi simplement que l’on est entré, sans encombre. Je remarque le mini karting, peut-être pas la meilleure des idées pour deux personnes ayant bu une bouteille de vodka mais qu’importe. Il n’y a aucune mauvaise idée ce soir. « Alors là, Mulligan, tu as perdu d’avance ! ». « Ouais ça j’y crois pas trop, t’es une femme jte rappelle. » Tout le monde sait que les femmes ne savent pas conduire, c’est la vérité non ? Je fuis avant de me prendre une tape sur la tête, payant les billets, on enfile des casques. « T’as vraiment une tête d’œuf avec ça, attend je te prends en photo. » Je sors mon portable pour immortaliser l’instant avant de le ranger. La course commence, au premier virage elle tamponne mon kart, je me prends les rebords du circuit et elle me dépasse. « Putain ! » je jure râleur, accélérant.

Win : je lui rentre dedans, elle manque de foncer hors du circuit.

So close : Nos karts se rentrent dedans et se retrouvent coincés dans un virage.

Fail : je n’arrive pas à la rattraper. « C’est mon Kart qui va pas assez vite ! »