Il se laissa glisser sur le côté pour se retrouver sur le dos alors qu’elle se détachait de ses griffes. Un bras reposé sur son front, il tourna la tête pour la suivre du regard. « Je peux passer sous ta douche ? » « Fais comme chez toi », il prit le temps de répondre tout en suivant ses hanches qui se balancent de droite à gauche, au rythme de sa démarche, pour finalement disparaître de son champ de vision. Bien malgré lui. Oliver soupira, fixa le plafond une ou deux secondes avant d’enfouir son visage entre ses mains. Il aurait volontiers hurlé. Hurlé sur sa propre personne, d'ailleurs. Il serra les dents pour retenir un florilège de jurons qui avaient bel et bien leur place dans cette situation. Tu as complètement merdé, Oli. Rien n’était simple. Une relation charnelle ne restait jamais une relation charnelle. Il y avait toujours quelque chose en plus, il y avait toujours une autre étape. Et, c’était ça le problème. Ils avaient merdé. Tout avait changé. Tout allait changé et Billie, elle était si particulière ... elle était une amie, une amie fidèle et loyale. Elle était une collègue, son binôme. Elle était la personne qui comptait. Elle était celle en qui il avait confiance et désormais ... il venait d'ouvrir la boite de Pandore.

Il laissa tomber les bras de part et d’autre de son corps, soupira avant de fixer de nouveau la porte qui conduisait vers ... Billie. Et puis ... merde ! Ce fut avec cette pensée qu’il se leva d’un bond presque pour finalement apparaître dans la salle de bain.

Il aperçut sa silhouette sous le jet d’eau. Vision incongrue à laquelle il n’aurait jamais cru avoir l’honneur de pouvoir observer. Une vision folle et pourtant, c’était bel et bien la réalité de cette soirée. Une série de choses irréelles qui devenaient leur nouvelle réalité. Oliver se faufila dans la cabine de douche pour finalement se placer derrière elle, les mains glissant autour d’elle et venant poser son menton sur son épaule pour déposer un tendre baiser sur sa joue. « Vu que j’ai été un enfoiré sans nom et que je t’ai privé de ce dernier verre, tu peux volontiers passer la nuit ici … ça fera économiser un taxi. », souffla-t-il au creux de son oreille tout en se collant davantage contre elle. « il fut un temps où j’aurais dit en tout bien tout honneur mais je ne peux plus rien promettre … » ajouta-t-il d’une voix rieuse alors que ses lèvres suivent la ligne de son épaule.Il recula doucement pour la libérer et lui permettre de se retourner et lui faire face, admirer le sourire typique pour un échange dawson-redfield - un sourire débile, puéril, bon enfant, complice. Il haussa les épaules avant de passer la tête sous le jet d’eau et passer les mains dans ses cheveux :  « au moins je suis honnête, pas vrai ? » Son regard retrouva la frimousse de cette rouquine qui avait eu raison de ses règles, de ses principes. Elle les avait anéanties avec une sacré bonne dose d’humour. Pas de jeu de séduction. Juste les années de complicité.

« Ah mais un bel enfoiré. De première catégorie. » dit-elle en susurrant et lui, il répondit en riant. Un enfoiré. Un nom qui lui correspondait bien, à bien y réfléchir. « mais qui se rattrape totalement en me proposant d’économiser la course en taxi.» « un gentleman » répondit-il avec un sourire candide, les bras légèrement ouverts. Il n’était évidemment pas à prendre au sérieux, il utilisait le même ton et la même vague que la jeune femme. « J’avoue que c’est pas vraiment pour me déplaire. Pas du tout même » La réponse la rouquine eut pour conséquence un sourire des plus radieux. Au moins, ils étaient sur la même longueur d’ondes.

Une situation totalement ordinaire … pour d’autres personnes qu’eux. Car pour eux, le tout est une révolution. Il n’y avait aucune raison à se retrouver ensemble, sous ce jet d’eau chaude, dans sa douche, chez lui, nus. Il y avait bien trop d’ingrédients à la pure folie. Néanmoins, ils parvenaient à faire en sorte que cette situation soit des plus ordinaires ; du moins, c’était l’impression qu’il avait à cet instant. « Ah mais je n’ai rien à y redire. T’es pourvu d’une sincérité sans faille ! Un vrai modèle d’honnêteté ! » Il répondit à son baiser tout en venant enrouler ses bras autour de sa taille, pour la garder encore quelques secondes près lui, mais rapidement elle s’échappa pour se glisser hors de la cabine de douche. Lui, il fit un pas de nouveau vers le jet d’eau pour profiter de cet instant de repos, de paix … où la vision de son binôme n’était pas là pour le troubler. Elle quitta la pièce et il resta là encore quelques instants, la tête penchée en avant, et laissant l’eau venir lui brûler doucement la nuque. S’il restait suffisamment longtemps sous cette douche, peut-être que les choses deviendraient moins réelles, peut-être qu’il se ferait à l’idée d’avoir une Billie Redfield en serviette dans son salon.

Mais … il n’en était rien.
Elle était dans son salon, simplement vêtue de cette serviette éponge.
« T’aurais un t-shirt à toi à me prêter ? Ou je peux dormir nue, mais du coup ce sera pas une danse sur ton canapé. Ce sera à nouveau dans ton lit » Il saisit la cigarette qu’elle lui tendit avant de désigner d’un signe de tête l’armoire qui séparait la chambre à coucher et la salle de bain. Une armoire métallique dans laquelle il s’était emparé d’un caleçon, pour lui… histoire de remettre un semblant de distance et de barrière entre eux. Une technique pas vraiment fiable mais une technique quand même. « Fais toi plaisir … », qu’il dit en accompagnant son geste, l’autorisant par conséquent à se servir.

Cigarette coincée entre ses lèvres, il fit coulisser la porte qui donnait sur son balcon pour aller prendre place sur un de ces bancs précaires mais indispensables pour un balcon … selon lui. Il s’y installa, les épaules abaissées, la tête appuyée contre le mur, le regard rivé vers le ciel dégagé. Crachant la fumée, il ne put que sourire amusé en la voyant de nouveau débarquée. « La voisine du haut est une sociopathe acariâtre ... juste pour info ... », qu'il dit à voix basse en désignant de son index le balcon qui se situait au-dessus de leurs têtes. Juste une information dite au passage pour lui indiquer qu'il fallait mieux parler à voix basse à cette heure de la nuit.

Ils étaient là, assis sur son balcon, cigarettes au bec et regards apaisés. Le calme après la tempête. Oliver avait de nouveau détourné la tête ; ne pas la regarder. Il reprenait le contrôle, doucement. Il remettait peu à peu les barrières qui le séparaient du monde entier en place, tout autour de lui. Il protégeait son palpitant d’un potentiel assaut qu’il ne pouvait jamais prévoir. Tirant sur sa cigarette, il avait toujours le regard rivé vers le ciel dégagé quand elle prit place et qu’elle prit la parole. « C’est une folle entourée de chats ? Qui t’a déjà emmerdé ? T’as failli être découpé en petits morceaux ? » Il haussa les épaules, amusé.  « Note que, si un jour je dois intervenir à cette adresse et que je trouve mon binôme découpé en petits morceaux, je saurais qui interpeller pour la peine. La-fo-lle-soci-opa-the-et-aca-riâ-tre … »  Il laissa échapper un rire tout en secouant la tête. « J’pense pas qu’elle serait du type à se salir les mains, elle est plutôt du genre à préparer des lasagnes empoisonnés, à te regarder les manger avec un sourire diabolique aux lèvres. » dit-il avec le plus grand sérieux. « Étudiante en médecine, je crois … un truc du genre. Le genre d’étudiantes qui ne vit pas encore la vie d’étudiante. Emmerdant à souhait. » souffla-t-il tout en roulant des yeux. Ouais, elle était aux antipodes des étudiants qui s'agglutinent sur les terrasses des cafés et bars en bas de sa rue. Elle était du genre à faire du yoga sur son balcon, à venir taper à sa porte quand il écoutait de la musique ou la télé un peu trop fort. Elle était également du genre à se plaindre quand ils parlaient un peu trop fort sur le balcon … bref, elle était une des raisons pour lesquelles il envisageait sérieusement un déménagement … si seulement, il n’était pas flemmard.

Nouveau silence. Les cigarettes se consument dans un silence des plus apaisants. Aucune idée de ce que l’autre pense et à cet instant, qu’importe. Oliver apprécie simplement cet instant de répit, avec sa nicotine et le vent frais qui envahit Brisbane à chaque fois que le soleil disparaît. Elle décroise les jambes et son regard est attiré par ce mouvement qui est venu troubler sa transe, ses pensées, son calme. Un rappel à la réalité. Il se mordit la lèvre pour finalement se pencher en avant, chopant le cendrier dans lequel son bâton incandescent vient s’éteindre dans un psht presque poétique.

« J’vais me pioncer — histoire de pas avoir une gueule de déterré demain. », qu’il lance tout en posant la main sur sa cuisse avant de se lever. Un geste anodin qu’il avait déjà fait un bon milliard de fois. Et il finit par s’engouffrer dans son appartement, se préparant une bouteille d’eau en verre dans la cuisine, passant rapidement par la salle de bain avant de venir retrouver sa chambre … Aurait-il dû lui dire quelque chose ? Lui mentionner qu’il n’allait pas lui offrir le café, ni même le petit déjeuner car cela serait beaucoup trop sérieux pour lui ? ou alors qu’il hésite à lui offrir le café demain matin ? qu’il est complétement perdu et qu’il ne sait toujours pas comment il va parvenir à ne plus regarder ses lèvres de la sorte maintenant qu’il y a gouté. Comment allait-il pouvoir lui donner un coup de coude amical alors que ses lèvres s’étaient égarées sur chaque parcelle de son corps ? Comment ? Les paupières closes, il se perdait dans ses pensées quand elle apparut de nouveau.

Elle l’avait rejoint sous ses draps et il s’était surpris à garder les paupières closes. Ne pas les ouvrir car cela signifierait se familiariser avec la vision de Billie dans sa chambre à coucher. Il ne devait pas s’en familiariser. Cela devait rester une exception. Il en avait fait les frais avec Mara : plus d’une nuit signifiait un sacré nombre d’emmerdements et de risques. Il s’en était doucement remis et ne voulait pas remettre le couvert. Mais, il la sentait. Derrière lui. Elle était bel et bien là et il ne pouvait pas le nier plus longtemps, encore moins quand elle brisa le silence par un « bonne nuit » plus formel qu’autre chose. Il tourna alors la tête vers elle pour se retrouver lui aussi sur le dos. Son regard se posa sur elle et la vision d’une Billie à ses côtés avait quelque chose de réconfortant auquel il ne voulait pas s’habituer. Non ! Il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Néanmoins ses lèvres s'étiraient en un sourire.  « Je veux pas faire, comme s’il s’était rien passé. Que je sais, que j’ai déclenché un cataclysme sans précédent. En toute connaissance de cause. Mais, je peux pas me permettre de zapper cette nuit, en claquant des doigts. » Et voilà, la messe était dite. Le début des emmerdes, volume un. Sans rien laisser paraître, il se tourna pour se retrouver sur le côté, enfonçant son coude dans le matelas pour pouvoir déposer sa tête dans la paume de sa main. « Personne ne dit qu’il faut la zapper cette nuit. » Vraiment ? « Je – ça va sans doute te surprendre mais je ne suis pas un grand habitué de ce genre de trucs. Normalement, les filles qui partagent mon lit ne font pas vraiment partie de ma vie. », dit-il en levant une épaule, un sourire taquin et mutin sur les lèvres. « J’connais pas les règles à suivre dans ce genre de situations. » L’honnêteté encore et toujours.

« Tout ce que j’peux te dire, tout ce que j’sais c’est que j’ai vraiment pas envie qu’on fasse pas de la merde … » Il y avait mieux comme moyen de le dire mais il n’avait pas trouvé mieux pour exprimer ses sentiments. « On est plutôt un bon binôme, non ? », demanda-t-il en arquant un sourcil, mentionnant évidemment les années d’expérience passées ensemble. Et sa main libre s’était faufilée jusqu’à la hanche de la demoiselle, l’invitant à s’approcher de lui … ignorant royalement la petite voix qui lui hurlait de ne pas craquer. « On est sérieux, on s’entend bien, tu sais comment je bois mon café et je sais quelle est la barre chocolatée que je dois te ramener du distributeur » Son cou s’était tendu vers la jeune femme, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. « On va sans aucun doute réussir à gérer cette situation. » Il plongea son regard dans le sien. « Faut juste qu’on soit sûr de ce qu’on est en train de faire, que chacun sache ce qu’il attend de l’autre pour être sur qu’on soit sur la même longueur d’ondes … » Il se mordilla la lèvre pour finalement reculer pour pouvoir la regarder, elle et la moindre de ses réactions. « Alors, on peut clarifier ça tout de suite, si tu veux - établir les règles ensemble.   »

« Hum. Bah non, j’en ai clairement pas envie. Je vois. Et, j’ai bien compris que j’étais une légère exception, si je repartais pas en taxi, pour le coup ? » « Quelle enquêtrice talentueuse ! », dit-il sur le ton de l’ironie, juste pour la taquiner. Donnant-donnant. « Les règles, je crois que ça s’apprend assez facilement. Mais, j’apprécie encore et toujours, cette honnêteté. »

D’ailleurs, ils se lançaient tous les deux dans une discussion des plus factuelles et des plus honnêtes. La raison apparaissait-elle de nouveau ou était-ce simplement une illusion à laquelle ils voulaient s’accrocher ? « Je veux pas non plus faire de la merde. Ça me ferait chier. Ouais, et j’en veux clairement pas d’autre de binôme. Parce que t’as toute ma confiance et que j’ai la tienne. Et ouais, je sais comment tu bois ton café le matin et toi, tu connais la barre de chocolat qui a toute mon attention dans le distributeur. Et que je rage, quand y’en a plus. » « Rage que je dois d’ailleurs être le seul à supporter ; si je peux me permettre », précisa-t-il une nouvelle fois d’une voix rieuse, plus pour la taquiner que pour autre chose et sans doute pour rendre cette conversation moins solennelle. « On va gérer cette situation. De ça, j’en suis certaine. » Il hocha d’un signe de tête. Ils étaient bien trop sûrs d’eux et déterminés pour que les choses se passent autrement. N’est-ce pas ? « Je te l’ai dit et je te le redis, tu me plais. Je veux t’entrainer dans mes folles soirées au karaoké, te ramener au food-truck comme ce soir. Ce que je veux, c’est passer du bon temps avec mon partenaire. Qu’on se marre devant une série mal jouée sur des enquêtes criminelles. Ouais, ce que je veux, c’est ça. Rester avec mon binôme mais avec un petit truc en plus. » « Un petit truc en plus ? C’est comme ça que t’appelles ça? », dit-il amusé. Un sourire avait de nouveau pris possession de ses lèvres. « T’en penses quoi, toi ? Et, je suis d’accord pour établir les règles ensemble. Je vois personne en ce moment. »

« Pareil - personne. » Il se laissa tomber sur le dos, plaçant sa main sur l’arrière de son crâne. « Ce qui veut dire que dès que l’un d’entre nous s’engage ailleurs, quelque soit la forme, ce petit truc en plus devient automatiquement de l’histoire ancienne ? », demanda-t-il simplement pour formuler à autre voix, éviter les non-dits et les quiproquos. « Ca me va. » lâcha-t-il finalement tout en haussant les épaules, pas le moins secoué ou dérangé par cette règle ô combien importante. « On doit rester discrets et quand je dis discret Redfield, c’est discret. » Elle et son manque de discrétion, pas forcément pour ce genre de situation mais plus parce qu’elle était la boule d’énergie entre les deux. Il lui adressa un regard complice avant de poursuivre : « que ce soit au boulot ou en dehors. Pas envie de prendre le risque que quelqu’un nous surprenne, que ça en vienne aux oreilles des ressources humaines … ouais, je suis un peu parano mais on change pas une équipe qui gagne. » Il avait surtout suffisamment d’emmerdes au boulot.

« et même si je sais que ça va être certainement très compliqué » dit-il d’une voix amusée « interdiction formelle de tomber amoureuse de ce mec fantastique qui se trouve être ton binôme. Les sentiments, ça fout toujours un merdier pas possible. Amis … avec ce petit truc en plus. » Il tourna la tête vers elle. « Deal ? »

Les éclats de rire avaient repris de plus belle. L’ambiance semblait avoir retrouvé son paroxysme. Comme quoi, il suffit parfois de parler pour envoyer bouler les soucis et pensées sombres. « T’appelles ça comment, toi ? Vas-y, éclaire un peu ma lanterne Dawson, j’ai envie de savoir. » Il appelait ça comment lui ? Il ne lui donnait pas de nom à ce genre de « relation ». Ne pas donner de nom à ses relations passées avait pourtant toujours causé pas mal de soucis, de quiproquos, de malentendus. Peut-être était-il préférable de mettre un nom là-dessus. Il haussa les épaules, un air désinvolte de sale gosse sur le visage : « J’suis pas doué pour donner des noms … donc on peut se contenter de « petit truc en plus » » Il la laissait une fois de plus gagner et sa main vint se poser sur sa joue alors qu’elle était venue lui voler un baiser provocateur en soi. «Hum. Et, imagine qu’il n’y ait aucune envie de s’engager ailleurs. Ça deviendrait quoi pour le coup ? » Il tourna la tête vers elle, pour pouvoir percevoir son regard et la manière dont il devait interpréter ses propos. A la place d’une réponse construite et censée, il laissa échapper un éclat de rire tout en soupirant : «Tu vois, c’est exactement pour ça que j’aime pas trop donner de noms au truc »

«Mais ouais, ça me semble être assez correct. Et ça va dis, je suis la discrétion faite femme ! Tu me prends pour qui enfin ?! » Un éclat de rire tout en faisant le signe de la clef qui ferme la serrure devant ses lèvres à lui. Il n’ajoutera rien pour ne pas provoquer sa foudre, bien qu’attendrissante. «Ah bah, je peux oublier d’ores et déjà un moment de sexe pur et intense dans les Archives de la Brigade, du coup ?» Il plissa les yeux tout en la regardant. «Le genre de remarque qui est censée me rassurer … » dit-il sur un ton ironique et bien entendu amusé. Mais, les choses allaient être difficiles. Prétendre que rien ne s’est passé, rien ne se passera. Lui et son honnêteté maladive, lui et son putain de coeur d’artichaut, lui et elle.

Un éclat de rire un peu plus élevé quitte à provoquer les foudres de la sociopathe de l’étage du dessus. «Ça va oui ? T’es vraiment sûr que tu passes encore les portes, malgré ce que tu m’as dit tout à l’heure ? Interdiction formelle de tomber amoureux de cette merveilleuse jeune demoiselle qui est ta binôme. » Il hocha d’un signe de tête, la main posée sur son torse et l’autre levée en l’air comme pour prétendre faire le serment. Ne pas tomber amoureux. Ne pas créer de liens autres que ceux de l’amitié. Une amie avec un petit truc en plus. Rien de plus. « Ouais. Amis, avec ce petit truc en plus.» Instinctivement une main est venue se poser sur sa cuisse alors qu’elle se lovait contre lui, l’étincelle au fond de son regard criant à l’excès. « Il serait de bon ton, d’être raisonnable, non ?» Ses doigts caressaient sa cuisse alors que son regard se perdait dans les nuances de couleur de ses prunelles éclairées par la lumière de l’extérieur. «Être raisonnable ? On aura tout le temps de l’être demain à la brigade — entre ces quatre murs, il est de bon ton de ne pas être raisonnable » Et il tendit le cou pour venir lui voler un tendre baiser, soufflant contre ses lèvres : «en plus paraît que les deals en affaire, ça se fête, non ? »