Ils étaient tombés dans les bras de Morphée, les jambes emmêlés et un sourire ravi et satisfait accroché à leurs lèvres. Ils avaient un plan. Ils avaient une idée de ce qu’ils faisaient. Ils connaissaient les risques et semblaient les avoir acceptés. Quand la lumière du soleil se mit à passer à travers les rideaux de sa chambre, il ne se réveilla pas … ce fut la sonnerie immonde (il la détestait cette sonnerie) de son téléphone qui le sortit de ses pensées. Un sursaut et il tendit le bras pour attraper ce dernier, posé sur la table de chevet. Il tourna la tête vers celle qui se trouvait à ses côtés. Elle n’avait pas bougé. Elle avait juste émis un juron en entendant la sonnerie, elle aussi. Il esquissa un sourire pour finalement se tourner vers elle, enroulant ses bras autour de sa taille pour déposer un tendre baiser dans son cou, puis sur l’arrière de son épaule. « T’as entendu comme moi … on peut pas traîner longtemps ici, surtout si on doit passer chez toi avant d’aller au boulot. » mais alors qu’il prononçait ces paroles, ses lèvres déposaient quelques baisers. Il ne savait pas quand est-ce que ce genre de moments allait se reproduire. Ils n’avaient pas parlé de la fréquence de ces petits plus. Il se détacha alors de son corps encore chaud d’une nuit de sommeil pour s’asseoir sur le rebord du lit. Il n’avait pas la gueule de bois ; ce qui était positif. Se frottant le visage de ses mains, il finit par se lever de son lit pour aller préparer un café. Apparemment, il avait changé d’avis - il allait lui offrir le café. Juste un café. « Dans quarante minutes max, on doit mettre les voiles. » Comment pouvait-il être aussi ennuyant, aussi raisonnable ? Il se le demandait lui-même.

Un passage rapide sous la douche, un café avalé en troisième vitesse, il la laissa conduire sa chevrolet (il n’allait pas abuser) et attendit dans cette dernière quand elle s’était éclipsée chez elle pour ressortir avec de nouvelles fringues et une toute nouvelle assurance.

Ils débarquèrent à la brigade dans un éclat de rire. Standard. Ils prirent place à leur bureau, l’un en face de l’autre. La première journée avec un secret en prime allait se passer sans heurt. Quelques regards mais rien de plus, des regards comme il y en avait tant par le passé. Pourtant, à chaque fois qu’il croisait son regard, il se souvenait de l’étincelle qui avait brillée la veille. Calé derrière l'écran de son ordinateur, il la suivit du regard quand elle disparut pour aller prendre une pause avec Cass. Intérieurement, il se demandait si elle allait lui en parler ... après tout, elles étaient comme cul et chemise. Mais, elle lui avait également dit qu'ils n'en parleraient pas, qu'ils ne diraient rien. A personne. Il se pinça les lèvres avant de jeter un coup d'oeil au téléphone posé à ses côtés : normalement, ils devaient en parler à leur supérieur. Normalement. Nouveau soupir et il se reconcentra sur ses dossiers. Il pouvait lui faire confiance. Il devait lui faire confiance. Les dés étaient lancés.

RP TERMINÉ