¡ Sálvame o vete a casa !

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Bien décidée à récupérer cette fichue gourde, Maritza se mit accroupie et se pencha pour la saisir. C'était le seul récipient hermétique et qui se fermait qu'elles avaient. La situation était déjà bien assez chaotique pour qu'elles se permettent d'abandonner l'objet. Les lèvres pincées, la mexicaine tendit le bras, penchant son corps au-dessus de l'eau. Il fallait qu'elle reste concentrée sinon elle risquait de plonger tête la première dans la rivière gelée. Lorsque Sara lui conseille de ne pas trop se pencher, la cinquantenaire se retint de lui dire que si elle n'était pas satisfaite par sa façon de faire, elle n'avait récupérer sa gourde toute seule. Consciente que sa fille se faisait sans doute juste du soucis pour elle, elle ne dit rien. Ce fut avec un soulagement non dissimulé qu'elle ramena l'objet tant convoité jusqu'à elles. Un sourire victorieux était désormais affiché sur le visage de la femme de ménage qui au moment de rendre sa gourde à Sara se ravisa : « C'est peut-être plus sûr si c'est moi qui la garde. » La jeune femme accepta sans sourciller, mais ne put s'empêcher de faire la maligne parce qu'elle avait amené une gourde, elle. Maritza leva les yeux au ciel en riant quelque peu. « Oui, c'est bien mi hija, tu auras une image et un bon point. » la taquina-t-elle. Lorsque la jeune Gutiérrez proposa de faire une pause, Mari ne se fit pas prier : « Ca ne pourra que nous être bénéfique ! ». Elle se redressa après s'être nettoyée et s'être assurée qu'il ne lui restait pas de la mixture sur le bras ou sur le visage.

Ses pas étaient plus lourds que d'ordinaire – la fatigue se faisant quelque peu ressentir – alors qu'elle suivait Sara qui avait repéré un petit coin d'herbe. Elle allait s'asseoir aux côtés de sa fille mais changea d'avis en voyant son visage se contracter. « Fais pas ça, ça fait mal au cul, » la mère regarda sa fille les sourcils froncés et le regard quelque peu assombri. « Ton langage, Niña... ». Lentement elle tapota le sol à côté de Sara afin de s'asseoir à un endroit où elle n'aurait pas mal au postérieur. Lorsqu'elle trouva l'emplacement idéal, elle se laissa tomber et profita de ce moment d'accalmie pour reprendre un peu de force et d'énergie. Son regard se baladait sur le courant d'eau quand elle demanda : « Comment on valide ce fichu atelier ? ». C'était bien beau de les envoyer dans les bois à la recherche de quoi se soigner mais les explications n'avaient pas été assez claires. Qu'étaient-elles sensées faire désormais ? Un soupir glissa hors de ses lèvres quand une idée lui vint en tête : « Je vais m'entraîner à faire un garrot et après on échangera. » Après tout, il fallait juste qu'elle trouve le matériel adéquate. Mari laissa sa fille se reposer un peu et se releva à la recherche de tout ce dont elle pourrait avoir besoin.

Les dés ont parlé:

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Juillet 2023, Forêt, Stage de survie de la Bear Grylls Survival Academy

Si Sara va avoir bien du mal à nier sa maladresse après avoir balancé sa gourde dans l'eau, elle ne compte pas laisser sa mère s'en tirer comme ça. Elle peut bien se moquer mais en attendant c'est elle qui a oublié sa gourde, ce que sa fille ne manque pas de lui rappeler avec un grand sourire. Et si ça fait rouler des yeux Mamá ce n'est pas son problème, elle sait qu'elle a raison. « Oui, c'est bien mi hija, tu auras une image et un bon point. » Aussitôt Sara tend la main vers sa mère, paume à plat et vers le ciel comme si elle attendait qu'elle lui donne quelque chose – son image, bien évidemment. « Tu les as oubliés avec ta gourde, avoue ? » la charrie-t-elle à son tour, animée par ce besoin irrépressible de toujours avoir le dernier mot. Particulièrement lorsqu'elle est infantilisée, oui – pas étonnant qu'elle soit souvent décrite comme insupportable.

Enfin, la plaisanterie a assez duré : il est l'heure de la pause. Et si c'est la fille qui la propose, elle se doute que sa mère aussi en a besoin. Surtout après la descente qu'elles ont dû entreprendre pour atteindre la rivière et durant laquelle Sara a bien cru la voir finir par terre ou avec une cheville en moins. « Ca ne pourra que nous être bénéfique ! » Elle esquisse un sourire en entraîne Mamá à sa suite. La quête d'un siège confortable dans ce qu'elle serait tentée d'appeler un environnement sauvage et inapproprié pour une sieste se conclut par la découverte d'un petit coin d'herbe qui ne semble pas si mal. C'est en s'y laissant tomber que la Gutiérrez se rend compte que ce n'était pas une bonne idée, prise en traître par des cailloux qui ne manquent pas de s'enfoncer dans la chair de ses fesses. Putain ce que son lit lui manque – ou même son canapé, les chaises de la cuisine ou n'importe quel foutu coussin qui aurait amorti sa chute droit sur des bouts de roches. Généreuse, elle prévient sa mère de ne pas faire la même erreur si elle veut épargner une sacrée douleur à son cul. « Ton langage, Niña... » La jeune femme roule ouvertement des yeux en soupirant : « Mamááá... » d'un ton las. Elle n'a plus huit ans, elle a le droit de dire cul si ça la chante.

Voyant sa mère tapoter l'herbe pour vérifier qu'il n'y pas de piège caché par la verdure, Sara se dit qu'elle aurait dû faire de même mais se passe bien de le formuler à voix haute. Ah bah c'est sûr que maintenant que c'est elle qui a mal, ça paraît évident qu'on ne peut pas faire confiance à la nature, même à de l'herbe qui a l'air toute gentille – traîtresse. Mamá finit par s'asseoir non loin d'elle tandis que Sara lève une fesse puis l'autre pour retirer au mieux les petits cailloux qui s'y trouvaient. Mère et fille passent un peu de temps en silence, à simplement savourer le fait d'être tranquilles après tant de galères, puis la matriarche finit par demander : « Comment on valide ce fichu atelier ? » Qu'est-ce qu'elle en sait ? « L'une se fait mordre par un serpent, l'autre la sauve, et hop le tour est joué ! » Oui c'est une blague, mais vu comme Bear Gylls a l'air un peu givré ça ne lui paraît pas si stupide que ça. « Je vais m'entraîner à faire un garrot et après on échangera. » La brune relève les yeux vers sa mère qui s'est déjà levée, l'observe une seconde – elle a l'air drôlement motivée après une si courte pause – puis hoche la tête. « D'accord. » Elle n'aura qu'à lui montrer comment faire, Sara n'ayant qu'à moitié écouté les explications à ce sujet – ça ressemblait trop à ses cours à la fac, ça l'a saoulée.

Après quelques minutes seulement, Mamá est de retour avec quelques trucs dans les mains – lianes, branches, feuilles... De toute façon il n'y a que ça ici. « T'abuses, j'ai pas eu le temps de faire une sieste, » râle faussement Sara. Ah ah comme si elle pouvait en faire une ici, entouré de bestioles, assise sur de l'herbe semée de cailloux. Par contre elle a refait sa queue de cheval, comme si ça avait la moindre importance entourée d'arbres et de rochers. Elle laisse Mamá s'occuper de son bras en silence, observant – à peu près – attentivement ses gestes parce qu'elle se doute qu'elle va lui demander de faire la même chose après. « Bon, ça devrait être plus serré, mais ce serait dommage de vraiment couper ta circulation sanguine... » La jeune femme hoche la tête et esquisse un sourire face au clin d'œil de sa mère. Puis lorsque tout est retiré, c'est à son tour d'essayer.

Win : Sara a très bien suivi ce que faisait sa mère et parvient à reproduire ses gestes correctement : c'est un garrot tout à fait convenable qu'elle fait, pas peu fière d'elle. « T'as vu ça ? Une vraie pro ! » se vante-t-elle sans hésiter.

So close : Sara enroule le bras de sa mère avec la liane, fait deux tours, un nœud... puis s'emmêle vite les pinceaux lorsqu'il s'agit d'utiliser un bâton pour serrer le garrot. Elle essaie de le coincer dans le premier nœud mais il en glisse. Puis elle tente dans le deuxième nœud mais elle ne parvient pas à resserrer le garrot en tournant le bâton. Le constat la fait soupirer bruyamment. « Comment c'était la fin déjà ? » Mais non elle n'était pas inattentive, elle a juste oublié parce qu'elle manque de pratique, ça n'a rien à voir. Et puis forcément que c'est plus facile pour Mamá, elle a fait des études d'infirmière – c'est limite de la triche à ce stade.

Fail : Sara se mélange un peu entre les observations de sa mère en action et les explications de l'instructeur de tout à l'heure, mais elle parvient tout de même à faire un garrot qui serre bien le bras de Mamá. Trop peut-être, c'est ce qu'elle se dit en faisant le dernier nœud. Trop c'est sûr, c'est ce qu'elle se dit en constatant que sa cobaye grimace alors qu'elle vient de finir le nœud – elle s'en rend compte en écarquillant légèrement les yeux, légèrement (non) paniquée à l'idée d'avoir coupé la circulation sanguine de sa mère. « Euh... Comment on desserre un garrot déjà ? » C'est là qu'elle se rend compte que le dernier nœud était de trop et l'empêche de desserrer le garrot qui est simplement bloqué autour du bras de sa mère... et asphyxie le pauvre membre. « Attends je vais le couper ! » s'écrie-t-elle, se souvenant soudainement qu'elle a emprunté un couteau suisse dans la coloc pour le stage de survie. Ça a bien fait marrer Stella mais n'empêche qu'il va lui être utile, là. Alors voilà que Sara fouille son sac à la recherche du précieux objet à tout faire – mais dont elle ne se sert habituellement que pour décapsuler des bières.

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Lorsque Sara tendit la main en sa direction afin de récolter son image et son bon point, Maritza leva les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de rire aux éclats en entendant la remarque qui suivit : « Tu les as oubliés avec ta gourde, avoue ? » Certes sa fille pouvait parfois être un peu irritante à toujours vouloir avoir le dernier mot mais la mexicaine devait bien admettre qu'elle avait fait une enfant pleine d'esprit et de répartie, elle ne pouvait qu'en être fière. Elle lui dit néanmoins avec un ton faussement menaçant : « Ne fais pas trop la maligne tout de même. ».

Lorsqu'elles s'installèrent sur l'herbe et que Sara se fit mal aux fesses – quelle idée de s'asseoir n'importe où sans vérifier avant ! -  Maritza ne put s'empêcher de la reprendre concernant son langage. Evidemment la jeune femme leva les yeux au ciel et soupira. La matriarche avait tendance à oublier que ses enfants étaient pour la plupart des adultes et qu'ils n'avaient plus cinq ans. Assise à côté de sa fille, elle se demandait comment elles pourraient bien valider leur atelier. Quelque peu épuisée par toutes les péripéties qu'elle vivait depuis quelques jours Maritza envisageait presque de mentir en racontant aux inspecteurs qu'ils avaient fait plein de choses diverses et variées. Après tout, qui pourrait vérifier si elle disait vrai ou non. Ce n'était pas comme s'il y avait des caméras dans les arbres. A cette pensée la brune leva tout de même le nez pour observer aux alentours. « L'une se fait mordre par un serpent, l'autre la sauve, et hop le tour est joué ! » Elle tourna vivement la tête vers Sara et marmonna : « Va pas nous porter la poisse... » Vu toutes les épreuves qui leur étaient tombées sur le coin du nez, c'était fort probable qu'une telle chose se produise. Maritza frissonna et avoua : « Je me suis déjà faite attaquer par un oiseau quand j'étais avec Diego. » Le fichu piaf avait pris sa tête pour un nid. Soudainement l'idée de s'entraîner à faire un garrot la prit. Elle se leva pour aller récupérer tout le matériel nécessaire et ravie de ce qu'elle ramenait, roula des yeux lorsqu'elle entendit sa fille se plaindre : « T'abuses, j'ai pas eu le temps de faire une sieste ». Elle prit le bras de sa fille sans trop lui laisser le choix et méthodiquement se mit à faire les gestes qu'on leur avait montré durant l'atelier explicatif. Au bout de quelques instants elle constata avec fierté qu'elle avait réussi. « Bon, ça devrait être plus serré, mais ce serait dommage de vraiment couper ta circulation sanguine... »   Finalement Maritza enleva tout ce qu'elle venait de faire et tendit son bras à sa fille pour qu'elle fasse de même. Au début tout se passa plutôt bien. Sara suivait les consignes, faisait les nœuds qu'il fallait mais rapidement tout dérapa. Les gestes se firent plus hésitants et plus brusques à la fois. Mari ne dit rien, la laissant se dépatouiller avec son morceau de bois qu'elle ne savait pas où mettre. Au bout d'un certain temps sa fille demanda : « Comment c'était la fin déjà ? » Un sourire amusé glissa sur le visage de Mari alors qu'elle lui prenait le bâton des mains, elle fit les gestes tout en expliquant : « Tu le passes ici, puis tu tournes jusqu'à ce que ça sert. » Sara suivit ses consignes et parvint à faire un garrot efficace. « Parfait ! » lança la mère avant de se débarrasser de ce qui entravait sa circulation sanguine.

Décidant de ne pas s'arrêter là – de peur que Sara perde toute motivation – elle lui tendit la main et l'aida à se relever. « Allez viens, on va chercher les plantes qui peuvent aider contre une morsure de serpent. » Depuis que Sara avait parlé de cette éventualité, la mère n'arrivait pas à se l'enlever de la tête. Elles retournèrent donc en direction des bois.

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Sara a besoin d'avoir le dernier mot, c'est quelque chose dont pourra attester toute personne la fréquentant ne serait-ce qu'un petit peu. Ça la rend aussi pénible que têtue, c'est certain, mais au moins on ne peut pas dire qu'elle manque de répartie. Au grand dam de sa mère à cet instant précis, qui voit se retourner contre elle sa plaisanterie sur le fait de lui donner une image en récompense comme si elle avait six ans. « Ne fais pas trop la maligne tout de même. » La remarque lui arrache un sourire moqueur mais elle ne rétorque rien cette fois. Par contre, elle ne s'en prive pas lorsque Mamá de permet de la réprimander à propos de son langage. Elle n'a plus l'âge d'être disputée ou envoyée au coin parce qu'elle a dit un gros mot.

Les voilà finalement assises pour prendre une pause, enfin. Lorsque sa mère veut savoir comment elles peuvent valider cet atelier – de malheur –, Sara plaisante sur la morsure potentielle par un serpent et les méthodes de premiers secours à adopter en suivant... ce qui ne la fait pas beaucoup rire. « Va pas nous porter la poisse... » Le marmonnement de sa mère la fait souffler du nez. Comment peut-elle être si superstitieuse ? « Je me suis déjà faite attaquer par un oiseau quand j'étais avec Diego. » « Un oiseau ?! » Ne pas rire, ne pas rire – bon, peut-être que la brune a pouffé, oui. « Il aurait dû s'en prendre à la tignasse de Diego, ça ferait un super nid, » se moque-t-elle sans hésitation.

Et puis, alors que leur pause a à peine commencé – en tout cas selon Sara –, Mamá se décide déjà à se relever parce qu'apparemment elle ne peut pas profiter d'un petit temps au calme sans rien faire. Pas que ça étonne sa fille, pour être honnête. Elle a l'intention de travailler sur la confection d'un garrot avec le matériel à disposition ici – pas grand chose, donc – et s'en sort comme une cheffe. Sara tente de faire de même, avec moins de brio sur la fin, peu certaine des étapes à suivre au point de demander à sa mère de lui rappeler comment elle a fait. « Tu le passes ici, puis tu tournes jusqu'à ce que ça sert. » Sagement, elle s'exécute et finit par y arriver de façon très convenable. « Parfait ! » Assurément, voir cette lueur de fierté dans les yeux de Mamá est une des plus belles choses du monde.

À peine le matériel pour faire un garrot par terre, la matriarche se remet sur pied et incite sa fille à faire de même en lui tendant la main. « Allez viens, on va chercher les plantes qui peuvent aider contre une morsure de serpent. » Retenant – mal – un grommellement de flemme, Sara se relève à son tour. « C'est toi qui vas nous porter la poisse, » note-t-elle tout de même, se mettant cependant en route parce qu'elle veut faire plaisir à sa mère – et qu'elle tient elle aussi à valider cet atelier premiers secours. Et si elle doit aller récolter des plantes médicinales pour ça, alors elle va se bouger les fesses et le faire. « T'es sûre qu'il y a des plantes contre le venin de serpent ? » Et les voilà parties pour un peu de marche en forêt, jusqu'à ce que...

Win : Ô du plantain, comme c'est chouette. Elle en montre un peu qui a poussé juste là. « Celle-là c'est pour les piqûres d'insectes, on n'a qu'à dire que ça compte pour valider l'atelier non ? » Si si ça compte.

So close : Ô de la lavande au loin là-bas... Ça sert à quoi déjà, à part à sentir bon ? « Il avait parlé de la lavande non ? C'était pour quoi déjà ? » Et elle désigne la plante qui se situe à plusieurs mètres d'elle, mais dont elle a remarqué le vif violet de loin. Si elles se souviennent à quoi ça sert et qu'elles en cueillent, ça leur vaudra de bons points, non ?

Fail : Ô une plante dont elle ne connaît pas le nom. « Ça ça peut en être ? » Et comme une enfant, Sara ne se contente pas de regarder mais touche la dite plante... Qui s'avère être urticante. « Merde... » murmure-t-elle en retirant rapidement sa main, bien trop tard puisque maintenant elle la gratte.

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Lorsque Maritza raconta à sa fille l'épisode de l'attaque de l'oiseau, elle remarqua que Sara prenait sur elle pour ne pas rire alors que la situation s'y prêtait particulièrement. La jeune femme se contenta de pouffer tout en ajoutant : « Il aurait dû s'en prendre à la tignasse de Diego, ça ferait un super nid » Mari ne put s'empêcher d'hocher affirmativement la tête. Elle s'était faite la même réflexion. Certes ses cheveux approchaient plus de la couleur de la paille que ceux de son fils mais tout de même ! A quel moment ce crétin de volatile s'était dit que venir picorer son crâne était une bonne idée. Elle se revoyait assommer le pauvre animal et eut un frisson. Non il valait mieux penser à autre chose.

Sentant de la lassitude et de la fatigue chez sa fille, la mère tenta de prendre les choses en main afin de remotiver les troupes. Si elles restaient trop longtemps assises sur l'herbe, totalement passives, elles risquaient de s'endormir ou de ne jamais se relever. C'est pourquoi Maritza avait proposé l'atelier garrot qu'elles avaient parfaitement effectué toutes les deux. Par la suite, soucieuse de rester sur cette bonne dynamique, elle avait réussi à traîner sa fille derrière elle afin de chercher un remède contre les morsures de serpent. « C'est toi qui vas nous porter la poisse ». Maritza leva les yeux au ciel et marmonna : « C'est de ta faute, c'est toi qui m'as mis cette idée en tête. ». Il valait mieux être prêt à tout. Elle s'était faite attaquer par des fourmis, par un oiseau, pourquoi pas par un serpent ? Plus rien ne surprendrait la mexicaine durant ce stage. « T'es sûre qu'il y a des plantes contre le venin de serpent ? » Elle fit un petit sourire angélique qui indiquait qu'elle n'en avait pas la moindre idée et finit par lui dire : « Si les formateurs nous en ont parlé, c'est qu'il doit y en avoir... » elle s'abstint de lui faire remarquer qu'elle n'avait rien écouté et elles s'enfoncèrent un peu plus dans les bois. Maritza regardait autour d'elle, cherchant les fameuses feuilles qui pourraient les aider en cas de besoin lorsqu'elle entendit sa fille : « Celle-là c'est pour les piqûres d'insectes, on n'a qu'à dire que ça compte pour valider l'atelier non ? » Maritza observa les feuilles, réfléchit quelques instants et confessa : « Je n'en ai pas la moindre idée. ». Elle leva le nez vers le ciel et constatant que le soleil baissait quelque peu proposa à sa fille : « Tu sais quoi, on va retourner vers le stand d'explications. On posera la question au formateur, on lui expliquera tout ce qu'on a fait et on lui demandera les autres étapes à suivre pour valider l'atelier. » Elles avaient vagabondé bien assez longtemps dans les bois et la matriarche n'avait aucune envie de rester coincée là toute la nuit. Elle savait que certaines binômes étaient restés sur place pour valider certains exercices, elles n'auraient qu'à faire ça et ainsi elles obtiendraient leur diplôme. Alors qu'elles rebroussaient chemin, Maritza en profita pour glisser à sa fille : « Tu sais... Même si tu ne vis plus à la maison c'est encore chez toi hein... Tu seras toujours la bienvenue. » Sara devait s'en douter mais Maritza voulait être certaine qu'elle le sache. Elles finirent par arriver au point de départ.

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Quelle idée a eu Sara de taquiner sa mère à propos d'une potentielle morsure de serpent ? Maintenant elles se retrouvent à chercher une plante contre son venin, ce qui a plus de chance de leur porter la poisse que de les aider. « C'est de ta faute, c'est toi qui m'as mis cette idée en tête. » La jeune femme prend un air scandalisée par cette accusation marmonnée. Ça va être de sa faute maintenant si Mamá se fait des films – pas si absurdes, vu le lieu –, elle aura tout entendu ! Surtout que bon, sa plante magique là, Sara ne se souvient même pas en avoir entendu le nom pendant l'interminable partie théorique. Sa mère lui répond d'abord par un petit sourire faussement angélique qui la rend automatiquement suspicieuse. « Si les formateurs nous en ont parlé, c'est qu'il doit y en avoir... » Vu l'air qu'elle a pris, elle commence à se demander si elle ne se fout pas de sa tronche comme pour la plaie au ketchup. « Ils ont pas parlé de serpent, c'est moi qui ai fait la blague. » Non ? Oui bon d'accord, elle n'a peut-être pas tout tout écouté. Pour sa défense, c'était long, et puis elle n'a pas arrêté la fac pour avoir l'impression de retourner sur ses bancs dans une foutue forêt.

À défaut d'une plante contre le venin de serpent, c'est du plantain que reconnaît Sara. Elle se souvient même des propriétés dont on leur a parlé – comme quoi elle a quand même écouté un minimum, Mamá exagère avec ses reproches. Ça devrait suffire pour prouver leur bonne foi et leur investissement dans l'atelier, non ? « Je n'en ai pas la moindre idée. » Elle esquisse une grimace, ne sachant pas non plus avec certitude si ça sera assez tout en se rassurant quant au fait que ce n'est pas son inattention qui l'a privée d'informations au sujet de la fin de l'atelier – c'est simplement que ce n'était pas très clair, donc elle n'est aucunement responsable du fait qu'elles ne sachent plus quoi faire. « Tu sais quoi, on va retourner vers le stand d'explications. On posera la question au formateur, on lui expliquera tout ce qu'on a fait et on lui demandera les autres étapes à suivre pour valider l'atelier. » « Ok. » Sans se faire prier, elle hoche la tête et emboîte le pas de sa mère en direction de leur point de départ.

Elles ont fait tellement de choses depuis qu'elles en sont parties que Sara serait incapable de dire combien de temps elles ont vagabondé et tenté de se la jouer studieuse – oui ça lui arrive. Ce qui est sûr c'est qu'elle commence à avoir mal aux jambes, mais pour le reste... Heureusement que la matriarche semble reconnaître le chemin inverse, raison pour laquelle Sara ne se tracasse pas plus que ça et se contente de la suivre. « Tu sais... Même si tu ne vis plus à la maison c'est encore chez toi hein... Tu seras toujours la bienvenue. » Elle tourne alors la tête vers sa mère. Elle déteste la voir comme ça – inquiète pour elle. « Lo sé Mamá. * » Cette fois Sara veille à ne pas s'agacer parce qu'elle lit sur les traits de sa mère cette inquiétude qu'elle n'aime pas. « Quand je t'ai dit que je viendrai te voir souvent, c'était pas une blague. » Sa mère elle l'aime de tout son cœur, même si elle ne regrette absolument pas sa décision. Et puis elle veut continuer de voir Alejandro aussi – Cesar peut venir la voir chez elle, ce n'est pas le même enjeu. « Mais pour l'instant j'essaie de prendre mes marques dans la coloc, » ajoute-t-elle pour justifier le fait qu'en ce moment elle ne passe pas trop à la maison ces temps-ci. Le fait que Papá soit à la maison n'arrange pas les choses il faut dire – personne dans la fratrie n'est habitué à ce qu'il soit là, et pour éviter toute gêne Sara se dit que passer le plus de temps possible à la coloc est une bonne idée. Il n'y a qu'à voir ce qui est arrivé à Cesar, sans déconner – certes leur père n'était pas directement impliqué mais Etna si, donc il a joué un rôle dans ce désastre qu'elle est ravie d'avoir évité. « Si tu veux la prochaine fois, je te montrerai même mes progrès en cuisine, » propose-t-elle avec un sourire qui espère effacer cet air inquiet du visage maternel. Histoire de rassurer sa mère sur le fait que oui elle sait cuisiner – un peu – et non son régime alimentaire n'est pas constituée intégralement de fraises tagada et de tequila.

Win : Arrivées au point de départ, elles s'approchent du formateur à qui elles expliquent tout ce qu'elles ont fait. Il est très satisfait de leur travail et leur valide l'atelier : elles en ont fini avec les premiers secours, félicitations !

So close : Arrivées au point de départ, elles s'approchent du formateur à qui elles expliquent tout ce qu'elles ont fait. Il leur explique qu'elles doivent encore mettre en pratique une des choses qui leur a été expliqué pour valider l'atelier premiers secours. Elles s'éloignent de nouveau de lui et Sara se tourne vers sa mère. « Il nous restait quoi ? » Plein de choses en réalité, mais il y en a certaines qu'elle n'a aucune envie de faire. « Oh ! On n'a qu'à faire un SOS avec des branches ou des cailloux ! » propose-t-elle, trouvant l'idée vachement plus enthousiasmante que d'autres parce que c'est plus rigolo et qu'en plus c'est comme dans les films.

Fail : Arrivées au point de départ, elles ne trouvent pas le formateur « Merde, il est où ? » Sa mère saura de qui elle parle, elle n'a pas besoin d'ajouter ce con même si elle n'en est pas passée loin. Il est quand même pas parti se balader en forêt, si ?

* Lo sé Mamá = Je sais Maman

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       @Sara Gutiérrez   ft. Maritza Gutiérrez

Comme elle s'en était doutée, Sara ne se fit pas prier pour rebrousser chemin. La mère devait reconnaître qu'elle aussi en avait un peu marre. Elle avait voulu se montrer forte, aventurière et téméraire mais au bout de plusieurs ateliers, de plusieurs jours dans les bois, de plusieurs heures à vagabonder, la cinquantenaire commençait à être fatiguée. Si elle était encore en forme pour son âge et qu'elle était active, ce genre d'aventures était loin de son quotidien. Ses muscles commençaient à la tirer et elle sentait poindre des courbatures à l'horizon. Elle fut donc ravie que Sara obtempère et accepte de retourner avec elle jusqu'au camp de base. Désormais la matriarche n'espérait qu'une seule chose : que l'un des formateurs leur valide l'atelier. Elles avaient fourni de nombreux efforts et même si tout n'était pas parfait, on ne pouvait pas dire que les deux mexicaines avaient mis de la mauvaise volonté, bien au contraire. Elles s'étaient prêtées au jeu de manière plus ou moins académique mais elles l'avaient fait. Elles se mirent donc en marche, évitant les pièges potentiels. Bien plus consciente de ce qu'elles pouvaient croiser sur la route, les deux femmes faisaient attention à l'endroit où elles mettaient les pieds. Ni l'une ni l'autre n'avait envie de se blesser ou de se fouler une cheville. Alors que le chemin était plat et que le point de départ de l'atelier approchait, Maritza en profita pour glisser deux mots à sa fille. Elle avait besoin qu'elle sache qu'elle était toujours la bienvenue à la maison. La mère avait la désagréable sensation d'avoir poussé vers la sortie sa fille alors que ce n'était absolument pas ce qu'elle désirait. Une forme de culpabilité la rongeait et elle n'avait de cesse de ruminer les erreurs qu'elle avait pu commettre. « Lo sé Mamá. ». Elle se pinça les lèvres, continua à fixer le chemin devant elle. Mari craignait de croiser le regard de sa fille et de lui dévoiler ainsi le fond de ses pensées : elle avait peur, sa fille lui manquait, elle n'était pas prête à la voir partir. La femme de ménage savait qu'elle était égoïste de penser ainsi. Sara n'était plus un bébé – même si elle resterait le sien jusqu'à la fin de ses jours – elle avait le droit de prendre son envol, de penser à elle. « Quand je t'ai dit que je viendrai te voir souvent, c'était pas une blague. » La mexicaine sentit un léger poids s'envoler de sa poitrine. Peut-être que pour une fois Sara pensait réellement ce qu'elle disait. Peut-être que cette fois elle ne lui disait pas simplement ce qu'elle avait envie d'entendre. Maritza choisit de croire sa fille, de ne pas remettre en question ce qu'elle venait de lui dire. « Mais pour l'instant j'essaie de prendre mes marques dans la coloc », pour la première fois depuis qu'elle venait d'aborder le sujet, Mari tourna la tête vers sa fille et lui offrit un petit sourire. « Je comprends hija. » Comment Sara pourrait-elle s'habituer à sa nouvelle vie si sa mère lui mettait la pression sans arrêt ? Il fallait qu'elle lui laisse de l'espace et même si c'était difficile elle le ferait. « Si tu veux la prochaine fois, je te montrerai même mes progrès en cuisine », cette fois-ci la mère arrêta de marcher et fronça les sourcils. L'attention était délicate mais un peu trop risquée pour l'estomac de la mexicaine. Avec un petit sourire en coin elle lui dit : « Tu testeras d'abord sur Cesar quand il viendra te rendre visite... » Maritza n'était pas dupe. Elle savait que Cesar allait régulièrement voir sa sœur. Les raisons étaient multiples mais la principale résidait dans le fait qu'il fuyait la maison. Depuis la mort de Maria, son fils avait eu tendance à se volatiliser mais depuis que Sergio était de retour, c'était encore pire.

Elles finirent par arriver au point de départ et avec dépit la mère constata qu'il n'y avait aucun instructeur à l'horizon. Où étaient-ils donc partis ? « Merde, il est où ? ». Agacée par la situation, Mari ne releva même pas la grossièreté de sa fille, elle se contenta de hausser les épaules. Un long soupir lui échappa alors qu'elle marmonnait : « Il ne veut peut-être pas faire d'heures supplémentaires. Ca se trouve il est rentré au chaud chez lui. » L'idée était saugrenue et semblait peu probable mais l'éventualité qu'il soit véritablement rentré chez lui retournait quelque peu l'estomac de la mère. Ils ne les avaient tout de même pas abandonnées seules face à elles-mêmes et à la nature ? Dépitée la matriarche regarda autour d'elle puis dans un nouveau soupir proposa à sa fille : « Viens, on va installer un grand messages de SOS, comme ça s'il est vraiment parti, quelqu'un pourra peut-être venir nous sauver... » un petit rire lui échappa même si l'idée ne l'amusait que trop peu. Désormais il leur faudrait trouver du matériel : des cailloux, des branches, des feuilles, tout ce qui pourrait leur permettre d'afficher en gros leur message.  

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@Maritza Gutiérrez & Sara Gutiérrez
Juillet 2023, Forêt, Stage de survie de la Bear Grylls Survival Academy

Sara sait bien que sa mère s'inquiète depuis qu'elle est partie – c'est qu'elle ne le cache pas très bien, pour être honnête. Pourtant, elle ne regrette pas de l'avoir fait. C'est sans doute égoïste mais elle avait besoin de s'éloigner de la maison familiale. Ne plus vivre sous le même toit que sa mère et ses deux frères est une sorte de libération pour la Gutiérrez même si elle ne le dira sûrement pas à voix haute face à la matriarche. D'autant plus que ça ne change rien à l'amour qu'elle leur porte. Elle ne manque pas de le rappeler à Mamá, d'ailleurs, par une promesse qu'elle compte tenir. Elle a bien l'intention de revenir les voir régulièrement, c'est simplement que pour l'instant elle n'en a pas vraiment le temps. Elle essaie de se faire une place dans la colocation et d'y prendre ses marques, et elle sait que jouer les absentéistes ou les fantômes ne l'y aidera pas. « Je comprends hija. » Le fait que sa mère ne lui fasse aucun reproche à ce sujet et la regarde avec un sourire la soulage tandis qu'elle sourit à son tour. Puis, pleine de bonne volonté, elle propose même de lui montrer ses nouveaux talents en cuisine la prochaine fois qu'elle viendra. « Tu testeras d'abord sur Cesar quand il viendra te rendre visite... » Cette fois, Sara fait mine d'avoir l'air outrée. Non pas du fait qu'elle insinue que son frère vient souvent la voir – c'est le cas, ni lui ni elle ne l'a caché –, mais qu'un cobaye soit nécessaire pour tester sa cuisine. « Il a déjà testé la semaine dernière et il a a-do-ré mes quesadillas, » rétorque la brune. Dans les faits, il est surtout venu manger chez elle pour raconter les déboires de sa vie de couple dans la maison familial, mais il lui a aussi dit que ses quesadillas étaient bonnes – elle a simplement un peu grossi les choses, rien de grave.

Arrivées au point de départ, mère et fille constatent avec dépit l'absence de l'instructeur qui leur a délivré toutes les explications et consignes au début. Bien sûr, ça fait râler Sara qui se demande où il a bien pu se planquer. « Il ne veut peut-être pas faire d'heures supplémentaires. Ca se trouve il est rentré au chaud chez lui. » Ça y est, la jeune femme tire la gueule maintenant. S'il a osé faire ça, elle va le voler son foutu certificat de survie parce qu'il est hors de questions que l'absence du gars justifie qu'elle ne l'obtienne pas. « Viens, on va installer un grand messages de SOS, comme ça s'il est vraiment parti, quelqu'un pourra peut-être venir nous sauver... » Malgré son agacement, Sara hoche la tête. Indéniablement, c'est le dernier effort qu'elle acceptera de faire pour cet atelier, elle a suffisamment donné de sa personne pour les premiers secours. « Tu vas vraiment nous porter la poisse à force, » fait-elle tout de même remarquer à sa mère, avec un rire en écho au sien.

Win : Elles trouvent des cailloux et des branches qui leur permettent de constituer un magnifique SOS. Et par chance, l'instructeur revient alors qu'elles ont fini. Sara s'empresse de lui détailler tout ce qu'elles ont fait et les voilà toutes les deux certifiées pour cet atelier : youhou !

So close : Elles ne trouvent que des cailloux mais s'en contentent pour former un SOS qui sera peut-être visible depuis le ciel. « Ça devrait le faire, non ? » Il n'est pas très beau mais qu'importe, non ? « Bon il est toujours pas revenu l'instructeur ? » À force, elle va commencer à croire à une mauvaise blague.

Fail : Ni cailloux suffisamment gros pour former un SOS qui ne soit pas ridicule, ni branches assez épaisses pour ne pas s'envoler au premier coup de vent, la recherche se solde pas un échec. « Bon bah va falloir s'éloigner, y a rien ici, » constate-t-elle, dépitée.  « Je te jure que s'il est parti, je le retrouve et je lui arrache le certificat des mains, » rouspète-t-elle, à moitié sérieuse.

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Maritza fut amusée devant l'air outré de sa fille et ne put retenir un petit rire. Bien sûr qu'elle se méfiait des plats de Sara et qu'elle préférait que quelqu'un les goûte avant. Elle l'avait déjà vu cuisiner à la maison et le moins que l'on puisse dire c'est que c'était parfois bien chaotique. La jeune femme ne se laissa pas faire pour autant et répliqua : « Il a déjà testé la semaine dernière et il a a-do-ré mes quesadillas ». Plusieurs pensées se bousculèrent dans la tête de la matriarche. Dans un premier temps elle était flattée de voir que sa fille cuisinait les mêmes plats qu'elle et qu'elle mangeait toujours mexicain. Elle aurait pu faire la fière et lui dire qu'elle était un véritable exemple pour elle, mais Sara risquait de l'envoyer promener pour ne pas admettre les faits et pour avoir le dernier mot. Ensuite, Maritza ne put s'empêcher de penser à la soirée surprise que Sergio lui avait organisée. Un soir lorsqu'elle était rentrée du travail avec la ferme intention d'aller se coucher, elle avait découvert que son ancien mari avait cuisiné pour elle. Ses quesadillas étaient un véritable régal et la cinquantenaire était restée bouche-bée en constatant que c'était bel et bien Sergio qui avait cuisiné. Elle aurait pu évoquer l'anecdote mais elle n'était pas certaine que cela soit la chose la plus pertinente à faire. Rappeler à Sara que son père vivait désormais à ses côtés et qu'il lui préparait des petits plats risquait de déplaire à la jeune femme. La dernière chose qui traversa l'esprit de Sara fut qu'elle exagérait sans doute, Maritza ne put d'ailleurs s'empêcher de le lui faire remarquer : « T'as pas l'impression de légèrement exagérer ?.. » Les deux femmes savaient parfaitement que Cesar n'aurait jamais fait ce genre de compliments. Même s'il le pensait, il ne l'aurait pas dit à sa sœur, par fierté. Les deux s'adoraient mais avaient tendant à toujours vouloir être meilleur que l'autre. Admettre qu'il avait adoré la nourriture de Sara paraissait invraisemblable aux yeux de la mexicaine.

Si les deux femmes avaient retrouvé le sourire, cela fut malheureusement de courte durée. En arrivant au point de départ, elles constatèrent avec dépit qu'il n'y avait personne si ce n'était elles-deux. Alors qu'elles imaginaient les raisons pour lesquelles les formateurs pouvaient avoir disparu, Maritza se demanda si on ne les avait pas oubliées. Peut-être que tous les autres binômes avaient réussi leur atelier, peut-être qu'ils étaient tous restés sur place au lieu de s'aventurer dans les bois comme elles l'avaient fait, oui peut-être qu'on les avait tout simplement oubliées... Une sueur froide commença à couvrir le front de la Gutiérrez qui l'effaça vivement alors qu'elle proposait à sa fille de créer un message de SOS. « Tu vas vraiment nous porter la poisse à force » Mari leva les yeux au ciel bien que les mots de sa fille résonnèrent longtemps dans sa tête. Et si elle disait vrai ? A force d'imaginer le pire, il allait finir par arriver. Elles regardèrent autour d'elle afin de trouver de quoi créer le message mais rapidement elles durent se rendre à l'évidence qu'il n'y avait absolument rien de disponible à proximité d'elles. Sara se fit la même réflexion puisqu'elle lui dit qu'elle n'avait d'autre choix que de s'éloigner à nouveau de la zone. C'est ce qu'elles firent et alors que la jeune femme ajoutait : « Je te jure que s'il est parti, je le retrouve et je lui arrache le certificat des mains », sa mère la regarda et hocha affirmativement la tête. Elle compléta : « Oh et compte sur moi pour t'aider ! » Il n'était pas question qu'on ne leur valide pas cet atelier pour lequel elles avaient tout donné. Mari emprunta un chemin un peu étroit et cabossé et comme elle l'avait espéré elles arrivèrent devant un amas de pierres. Un immense mur composé de roche bloquait le passage et des gros cailloux aidaient à barrer la route. « Je suppose que ça fera l'affaire » affirma la cinquantenaire alors qu'elle se demandait comment elles allaient pouvoir transporter tout cela. La zone était dissimulée par d'immenses arbres mais si elles voulaient que leur message fonctionne, il fallait qu'elles retournent au point de départ. Elle questionna alors sa fille : « Une idée pour transporter tout ça ? ». Elle espérait que Sara en ait une sinon elles étaient parties pour faire de nombreux aller-retour.  

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L'idée que Sara se mette derrière les fourneaux pour faire plaisir à sa mère semble effrayer la principale concernée. Comment ça Cesar devrait servir de cobaye ? Qui plus est, son frangin a déjà testé ses recettes et s'est régalé. C'est en tout cas ce qu'affirme la jeune femme en réponse aux sous-entendus vexants de Mamá. « T'as pas l'impression de légèrement exagérer ?.. » Comme si c'était son genre... « Non, » assure-t-elle en secouant la tête de gauche à droite. « J'vais finir par croire que tu ne crois pas en mes talents en cuisine, » fait-elle remarquer, avec un regard qui feint d'être vexé. Enfin, elle n'irait pas prétendre être une as des fourneaux comme sa mère, il ne faut pas exagérer. Mais bon, elle considère que ce qu'elle prépare est loin d'être catastrophique – parfois c'est simplement expérimental. D'autant plus que le pire lorsqu'elle cuisine ce n'est pas le goût de ses plats mais indéniablement le bordel qu'elle laisse derrière elle. Ah bah oui, elle gère poêles et casseroles comme sa vie : de façon chaotique.

Cette petite discussion ayant allégé le cœur de la mère comme de la fille, elles rejoignent le point de départ avec la ferme intention d'en finir avec cet atelier. Elles ont bien bossé après tout, elles le méritent. Mais en constatant l'absence de l'instructeur – et après avoir râlé –, elles prennent la décision de créer un SOS géant qui pourrait être vu depuis le ciel. Ou plutôt : la matriarche le suggère et Sara la suit, usant du peu de bonne volonté qui lui reste à propos des premiers secours. Enfin, elle ne peut pas s'empêcher de faire à sa mère qu'elle a tendance à toujours envisager le pire, affirmant avec un léger rire que c'est le mauvais œil qu'elle va finir par attirer sur elles. Et puis Mamá a beau levé les yeux au ciel, le fait qu'elle soit du genre à envisager tous les scénarios catastrophes possibles et imaginables en ce qui concerne ses enfants n'est pas une nouveauté lorsqu'on la connaît.

Le duo se met à la recherche de matériel pour constituer ce SOS mais ce n'est pas concluant. Elles sont obligées de s'éloigner du point de départ, ce qui fait évidemment râler Sara qui envisage – de plus en plus sérieusement – de retrouver l'instructeur pour lui arracher le certificat de survie des mains s'il refuse de le leur donner après tout ce boulot. « Oh et compte sur moi pour t'aider ! » La réaction de sa mère la fait rire tandis qu'elles s'enfoncent dans la forêt le long d'un chemin qui a une sale tête. Elles finissent par tomber sur de grosses pierres ainsi qu'un mur qu'elles pouvaient toujours essayer de démonter – la jeune femme préférerait éviter, elle tient à ses ongles longs et vernis. « Je suppose que ça fera l'affaire. » « Ouais t'inquiète. » Est-ce qu'elle dit ça parce qu'elle n'a aucune envie d'aller chercher plus loin ? Oui. « Une idée pour transporter tout ça ? » « Hm... » Et elle regarde autour d'elle, à la recherche d'une solution.

Win : Sara trouve de grandes feuilles qui semblent solides. « Regarde ! » lance-t-elle en pointant les dites plantes du doigts. Elle s'en approche et en arrache une, puis d'autres – heureusement qu'elles ne sont pas urticantes. « Entre les feuilles et nos sacs, on aura assez de place, » assure-t-elle, confiante. Elle retire donc son sac de son dos et commence à y mettre des pierres, bien contente de ne pas avoir pris son sac préféré pour ce stage déterminé à ce qu'elle finisse sur les rotules.

So close : Rien d'utile autour d'elles mais Sara a une alternative : son sac à dos. « On peut en mettre dans nos sacs, et le reste on chopera des branches moches, » suggère-t-elle parce qu'il ne faut pas abuser de sa patience. La voilà donc qui retire son sac de son dos et commence à le remplir d'autant de cailloux qu'elle le peut. Heureusement que ce n'est pas un sac qu'elle adore, sinon elle n'aurait jamais accepté ça.

Fail : Il n'y a rien et en plus, lorsque Sara pose sa main sur son épaule pour attraper la lanière de son sac à dos, elle se rend compte d'un truc... « Merde j'ai laissé mon sac au point de départ. » Lorsqu'elles y sont arrivées, elle était persuadée qu'elles allaient immédiatement trouver l'instructeur et en finir avec cet atelier, raison pour laquelle elle a voulu soulager son dos. « On va vraiment devoir se taper les allers retours ? » Flemme, non ? Ou alors elle cherche un peu plus loin... Mais flemme aussi, en fait.

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