L'état de nerfs dans lequel se trouvait Sara n'annonçait rien de bon aux yeux de la mère. Elle savait que lorsque sa fille était ainsi, elle n'en faisait qu'à sa tête, agissait dans la précipitation et fonçait tête baissée. Ce fut la raison pour laquelle elle lui ordonna – à moitié sérieusement – de se tenir à carreaux. L'injonction ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde puisque la jeune femme s'empressa de répondre :
« T'as raison, je devrais aller faire la sieste et te laisser construire le SOS » Les yeux de la matriarche devinrent aussi gros que deux soucoupes lorsque sa langue claqua contre son palais et qu'elle s'empressait de lui dire :
« N'y pense même pas. » Une sieste ? Et puis quoi encore ? Cela faisait des heures qu'elles galéraient sur cet atelier, il n'était pas question que Sara la laisse se débrouiller seule. Avec la chance qu'elles avaient, l'instructeur ferait à nouveau son apparition à cet instant précis et il trouverait ce prétexte pour leur refuser la validation de l'atelier. Maritza encouragea donc sa fille à venir l'aider, ce qu'elle fit non sans se plaindre un peu : Ça compte pas comme s'agiter ça ? » Cette fois-ci les yeux de Mari roulèrent dans leur orbite alors qu'elle marmonnait :
« Plus vite c'est fait, plus vite on est débarrassées. » Ce n'était plus la peine de feindre l'excitation ou l'enthousiasme. Aucune des deux femmes n'avaient envie de rester une seule minute de plus au milieu de ces bois.
En silence et minutieusement elles se mirent à placer les bouts de bois entre les pierres. Maritza en coupa certaines afin qu'elles ne dépassent pas. Un véritable puzzle se mit en place alors qu'elles trouvaient des solutions pour bloquer les branches afin qu'aucun ne s'envole en cas de grosses rafales de vent. Au bout d'un certain temps, la mexicaine se redressa, s'étira de tout son long et observa leur SOS. Un sourire satisfait s'afficha sur son visage alors que Sara soulagée soupirait :
« C'est boooon ! » Sans plus tarder, Maritza attrapa sa fille par l'épaule et la serra contre elle. Elle posa sa tête contre la sienne et toutes les deux observèrent leur chef-d'oeuvre.
« J'ai bien cru qu'on ne s'en sortirait jamais... » confessa-t-elle alors. Soudain, elle entendit un bruit dans son dos et sursauta violemment. Elle se retourna, les yeux plissés en direction des bois à la recherche de ce qui venait perturber leur moment de joie.
« C'est pas trop tôt » marmonna Maritza dans sa barbe en voyant l'instructeur apparaître derrière un arbre. Etait-il caché ici depuis le début ? Comment était-ce possible qu'il surgisse pile au moment où elles avaient enfin réussir à former leurs trois lettres ? Maritza n'eut pas le temps de se poser davantage de questions que déjà il s'approchait d'elle. Dans un premier temps il les félicita pour leur message d'urgence puis il leur posa quelques questions. A tour de rôle les deux femmes répondirent, expliquant ce qu'elles avaient fait. Elles n'oublièrent aucune de leur réussite, turent certains de leurs échec, abordèrent vaguement leurs difficultés. Lorsque l'interrogatoire prit enfin fin, l'instructeur leur annonça qu'elles avaient toutes les deux validé l'atelier premiers secours. Maritza attendit qu'il s'éloigne puis se mit à sautiller sur place telle une gamine :
« On l'a fait ! On a réussi ! ». Elles avaient réussi l'épreuve et en plus de cela Maritza avait l'impression que ses liens avec sa fille s'étaient resserrés. Que pouvait-elle demander de plus ? Que l'atelier avec Sergio se termine de la même manière sans doute...
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Ca a été un plaisir
Et en plus on est les premiers Gugus de la famille à valider un atelier, et ça c'est pas rien